26 Bulletin de liaison n° 26 septembre 1998

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1 Vers une nouvelle étape…? Grâce au travail de toute notre équipe nous arrivons au bout de la principale tâche que nous nous étions fixée : ré-éditer les chants qui avaient accompagnés la pé- riode historique des "foyers" des AJ. Cela n'a pas été toujours fa- cile, mais Doudou avec son en- thousiasme et sa grande connais- sance de centaines de chants a su nous entraîner sur cinq bonnes an- nées dans la réalisation des cinq carnets et cassettes que nous avons sortis. Et lui même le dit : sans le travail complémentaire des copains bretons pour retrouver et chanter les mélodies, de René pour les cassettes, de Béton pour les envois de carnets et de Daniel (moi-même) et de son ordinateur pour le travail d'édition on n'y se- rait pas arrivés. Et nous n'oublions pas les dizaines de copains qui nous ont prêté ou donné leurs an- ciens carnets de chants, ou qui simplement nous ont encouragés dans cette voie par des courriers, ou des achats… Bref, deux tâches restent à réa- liser maintenant : boucler le tra- vail sur le répertoire national que nous avons mis en place (sortie prévue en Janvier 99, près d'une centaine de copains nous ont de- mandé d'y figurer), lancer le pro- jet d'entretiens vidéos en urgence. On en reparlera à l'Assemblée Gé- nérale. Comme on le verra dans les pages de ce bulletin, les réponses à mon dernier édito ne sont pas sans intérêt et devraient permettre à l'AG de repréciser notre dé- marche globale si nécessaire. A bientôt à Aix les bains. Daniel Bret PROCHAINES RENCONTRES RHÔNE-ALPES ouvertes à tous Assemblée générale à Aix-les-bains le week-end des 14 et 15 Novembre 1998 à l'Auberge de Jeunesse Siège social: AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains BULLETIN DE LIAISON DES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DE JEUNESSE DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES NUMERO 26 Octobre 1998 "L'auberge de la jeunesse, c'est l'abri où grandit l'avenir" Marc Sangnier en 1930 Je voudrais qu'il y ait en France mille auberges et que toute la jeunesse de notre pays puisse voyager, donc se distraire et s'instruire…" Léo Lagrange en Juillet 1936 Rencontre à Grenoble Auberge de Jeunesse d'Echirolles le week-end des 5 et 6 Décembre 1998 Pour ces deux rencontres merci de vous inscrire d'urgence. Voir fiches à l'intérieur.

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Journal des anciens des auberges de jeunesse de la Région Rhône Alpes, donne le compte-rendu des rencontres, mais aussi des témoignages sur les Auberges de jeunesse depuis le début. Les dates repères : 1921, 1936, 1946, 1956. Histoire du mouvement ajiste, des acteurs et des installations hier et aujourd'hui.

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Vers une nouvelleétape…?

Grâce au travail de toute notreéquipe nous arrivons au bout de laprincipale tâche que nous nousétions fixée : ré-éditer les chantsqui avaient accompagnés la pé-riode historique des "foyers" desAJ. Cela n'a pas été toujours fa-cile, mais Doudou avec son en-thousiasme et sa grande connais-sance de centaines de chants a sunous entraîner sur cinq bonnes an-nées dans la réalisation des cinqcarnets et cassettes que nousavons sortis. Et lui même le dit :sans le travail complémentaire descopains bretons pour retrouver etchanter les mélodies, de Renépour les cassettes, de Béton pourles envois de carnets et de Daniel(moi-même) et de son ordinateurpour le travail d'édition on n'y se-rait pas arrivés. Et nous n'oublionspas les dizaines de copains quinous ont prêté ou donné leurs an-ciens carnets de chants, ou quisimplement nous ont encouragésdans cette voie par des courriers,ou des achats…

Bref, deux tâches restent à réa-liser maintenant : boucler le tra-vail sur le répertoire national quenous avons mis en place (sortieprévue en Janvier 99, près d'unecentaine de copains nous ont de-mandé d'y figurer), lancer le pro-jet d'entretiens vidéos en urgence.On en reparlera à l'Assemblée Gé-nérale.

Comme on le verra dans lespages de ce bulletin, les réponsesà mon dernier édito ne sont passans intérêt et devraient permettreà l'AG de repréciser notre dé-marche globale si nécessaire.

A bientôt à Aix les bains.Daniel Bret

PROCHAINES RENCONTRESRHÔNE-ALPES

ouvertes à tous

Assemblée générale à Aix-les-bainsle week-end des 14 et 15 Novembre 1998

à l'Auberge de Jeunesse

Siège social:AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains

BULLETIN DE LIAISONDES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES

NUMERO 26Octobre 1998

"L'auberge de la jeunesse, c'est l'abri où grandit l'avenir" Marc Sangnier en 1930

Je voudrais qu'il y ait en France mille auberges et que toute la jeunesse denotre pays puisse voyager, donc se distraire et s'instruire…"

Léo Lagrange en Juillet 1936

Rencontre à GrenobleAuberge de Jeunesse d'Echirolles

le week-end des 5 et 6 Décembre 1998

Pour ces deux rencontresmerci de vous inscrire d'urgence.

Voir fiches à l'intérieur.

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“- Tenez...! ! ! Encore deux, là dansl'écurie.” Le camion de mes rêves n'étaitpas français, les soldats n'étaient pas descollègues, leurs uniformes n'étaient pasles mêmes que les nôtres.

“Komm! ! !” Ils me laissèrent remettre mes chaus-

sures, mes leggings, mon casque, et es-corté, je montais dans un camion ouvert.Voilà comment, un valeureux combattantqui dormait fut capturé par d'héroïquessoldats du Reich, avec la complicité et lagrandeur d'âme d'une “brave française”qui pensait sans doute bien faire.

Puis se fut très rapidement deux centquinze kilomètres à pied, en cinq jours,avec une nourriture presque nulle. Ah!

que je l'ai regrettée, la grosse tartine depain étendue de margarine, que m'avaitoffert le “schleu” assis à côté de moidans le camion, mais que j'avais repous-sé dédaigneusement, d'un geste de lamain, la gorge serrée : “non ! j'en veuxpas.”

Par la suite, je passe sur mes tenta-tives de quitter la colonne, chaque foisavortées :

- mon copain ne voulait pas prendrede risques,

- le fermier devant sa porte, nous re-fusait l'entrée,

- les gardes étaient de plus en plusnombreux,

- la Wermarcht était remplacée par dejeunes SS qui gueulaient des “raoust”,des “schnell” des plus en plus arrogantset dangereux.

Nous avons traversé Autun, lesvignes de Chablis sous un ciel clément,véritable randonnée touristique, end'autres temps. Une nuit pourtant, sous lapluie, avec mon copain Martin, nous dor-mions dos à dos, pour éviter de nous cou-

“- Comment t'appelles-tu?- Pierre Jouve, et toi?- Kurt Baer- D'ou es-tu ?- De la Savoie... Et toi ?- De la Forêt Noire.”C'était en Juin 1940, j'étais prison-

nier, et Kurt était un soldat allemandavec lequel j'entretenais le dialogue.Nous avions le même âge : 20 ans.J'avais été incorporé au 409 èmeR.A.D.C.A . ; 702 ème batterie ; 3 èmedivision d'infanterie motorisée dont legénéral était Bertin Boussu. Notre divi-sion, après être venue le 10 Mai en ren-fort dans les Ardennes, avait résisté troiscourtes semaines, puis avait opéré un“repli stratégique” en direction deTroyes. Faute de carburant, nous avionsdû abandonner et détruire la moitié dumatériel, il restait six camions traînantles pièces de 25, qui étaient devenus àfonction antichar, transportant la cen-taine d'artilleurs. Le convoi s'était engagésur une route bien rectiligne, légèrementmontante, il faisait très beau ce matin là,tout était calme. La surprise fut totale,tout fonctionna comme une nasse à pois-sons : brusquement, les chars allemandsqui nous avaient laissé entrer se dévoilè-rent. Tout d'abord ce fut la Chenard &Walker du lieutenant qui explosa, tou-chée de plein fouet...Les six camions en-suite : visés. Les cent vingt hommes quin'avaient rien vu, cahotés dans les véhi-cules bâchés, sautèrent pour éviter lemassacre, tentant de se mettre à l'abridans le talus. Matériel éventré, disloqué,l'instinct de conservation prenant le des-sus, l'objectif fut le bois en bordure d'unchamp de blé . Une dizaine d'entre nouss'y retrouvèrent, puis se fut le choix de ladirection à prendre : Troyes 30 km.., tâ-cher de s'y rendre, marcher de nuit, nousparut logique dans cette région de SainteSeine l'Abbaye où les renseignementsmanquaient. Donc, à midi, une maison àun croisement de route, devait nous per-mettre d'attendre. La propriétaire, sur-prise, accepta de nous héberger jusqu'ausoir. Avec un sous-officier, il nous parutplus normal de nous reposer. La damenous conduisit à l'écurie.

La tête sur les leggings, les pieds àl'air, je dormais du sommeil du juste. Jerêvais de camions qui m'emmenaient,j'entendais le bruit des moteurs, et toutcela me paraissait si réel. Me réveillant,j'eus envie de m'en assurer.

Encore endormi, j'entrouvre la porteavec ma main libre, l'autre tenant les go-dasses. Je jette un oeil par l'entrebâille-ment, et je vois là, à dix mètres ... la“brave dame” conduisant un groupe desoldats, fusils pointés dans ma direction.

Mémoire ajiste : Vies d'ajistes, notre histoire, nos histoires.

cher dans l'eau accumulée, dans ce préen cuvette où nous étions parqués.

Clamecy en vue, vidé, je m'évanouis.Je dois ma chance à un “fritz” à chevalqui, après m'avoir menacé de son arme,me fit monter sur un chariot qui passait.J'achevais donc les cinq derniers kilo-mètres du voyage en prisonnier motorisé.Le camp prévu était établi dans une usinedésaffectée de produits chimiques, cein-turée de barbelés et de quatre miradorspour la surveillance.

De dix ou douze au départ, nousétions devenus quinze ou vingt mille.Chacun devait trouver sa place.

Moi, j'avais pour couchette une pas-serelle à claire-voie de soixante centi-mètres de large et située entre sept et huitmètres du sol. Je la partageais avec Tou-roux qui passait ses jours et ses nuits à lachasse aux morpions. Au bout de quel-ques jours, ayant fait le tour de cette rési-dence d'été, j'étais décidé à ne pas profi-ter trop longtemps de cette généreusehospitalité. Afin de nous dissuader, lescorps de dix ou douze Sénégalais quiavaient tenté de faire la belle, étaient res-tés très longtemps au soleil.

il fallait donc trouver le meilleurmoyen. Je devais mesurer les risques etbeaucoup compter sur la chance pour as-surer mon intention.

Elle se présenta bientôt : un Alle-mand, au volant d'une Peugeot DKS ca-mionnette, dans la cour de l'usine, sem-blait avoir des problèmes. Jem'approchais mine de rien et air candide: “- wollen sie nixt ...un petit coup demain? Je suis chauffeur spécialiste”.

Surpris, confiant, il me laisse sa placeau volant, s'assoit à côté de moi. Je dé-marre : première, deuxième, troisième,marche arrière, double pédalage, rétropé-dalage pour les “descendre”. Prudent,grande virtuosité, “perfect”, j'étais tout àma démonstration, véhicule arrêté, airprofessionnel, attentif à la mécanique.Brusquement inspiré, sentencieux , aprèsun silence j'annonce “y-a un bruit”

Je lève le capot, afin que ce soit pluscrédible.

“was” demande l'autre.“oui! ça vient de l'échappement ...”“l'échappement??.. c'est grave?...”“non.., je pense qu'il faut seulement

changer le joint de la pipe..,alors ce se-rait possible, si je pouvais sortir et peutêtre en trouver un sur un véhicule aban-donné..”

Trouver ou pas trouver, l'essentielpour moi était de sortir.

“gut”Décisif, il me fait monter derrière, me

camoufle sous une bâche. Au poste de

Souvenirs… Un certain été 1940…

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garde j'entends la sentinelle qui s'in-forme. Ils échangent des mots. Je sens lavoiture qui redémarre, puis s'arrête. Jemonte à coté de lui, et nous roulons lelong de l'Yonne. Coup de chance, je voisle même type de véhicule militaire aban-donné, sans doute par manque d'essence.Stop, nous descendons.

“passe moi les clés…”Je démonte la pipe d'échappement, je

récupère délicatement le joint, sous l'oeilattentif de l'autre, il fallait attendre quenotre moteur refroidisse pour que jepuisse procéder à l'échange.

Et là, assis dans l'herbe, le dialoguecommence :

“comment t'appelles-tu?”“d'ou viens-tu?”“tu connais la Forêt Noire?”“Non, mon meilleur copain Grasson a

pu y aller en vélo avec les Auberges dela Jeunesse.”

“Comment tu es Ajiste?”silence , réflexion, stupéfaction“Moi aussi, je suis Jugendherberge...”Alors, bien plus que chaleureuse la

poignée de main... En une seconde, nousétions réunis par notre idéal : respect etamitié les uns pour les autres, plus de na-tions. Ce grand garçon n'était plus l'enne-mi, mais un camarade avec lequel nousavions jeté l'uniforme aux orties. In-croyable , il semblait que nous nousconnaissions depuis longtemps, que nousavions les mêmes notions de la vie. J'ai remonté l'échappement, puis noussommes revenus en ville. Je n'avais paspu partir comme j'en avais l'intention etla possibilité. Quelque part, j'aurais euhonte de trahir la confiance de ce nou-veau camarade et de le décevoir. Avantde rentrer au camp , il me demanda sij'avais mangé.

“attend moi...”Il est revenu avec un pain, une boîte

de sardines et des “Bouillon-Kub”.Voilà l'histoire toute simple de ma

première tentative d'évasion ratée que jen'ai jamais regrettée.

Malgré tout, le 22 Décembre 40, j'aipris autoritairement, mais d'une autre fa-çon, la décision de rentrer à la maison .J'avais promis à mes parents d'être aveceux pour Noël.

Cinquante ans ont passé, je revois ceKurt Baer qui nous avait aidés, car grâceà lui, avec les quelques copains qui res-taient de la batterie, nous étions devenusles chauffeurs pour le ravitaillement ducamp. En Décembre, lorsque les “Front-Stalag” ont été transférés en Allemagne”lui-même est parti en Russie.

Pierre Jouve

Parler de Politique ou non ?

Robert Auclaire deParis-Marignac-en-Diois

“Ton bulletin, je le lis toujours avecattention et plaisir. Non sans quelques ré-serves parfois - tu connais ma positionvis à vis des anciens combattants de toutpoil - Mais justement, il m’apparaît quetu maintiens un bon équilibre entre lestendances forcément opposées, et que tu“écrèmes” le meilleur de ce que tu re-çois.(ndlr : pas vraiment, je suis contreles censures).

…Le problème du FN ? Il me semble

qu’il est suffisant - et nécessaire, de rap-peler sans cesse que ce qui nous a réunisà l’origine, c’est la fraternité des peupleset la négation des “ethnies”. Même s’il ya des frottements, c’est en gros comprispar une bonne majorité de français…alors chez nous…!”

Jean BernardAnaaj de Paris

“En réponse à ton édito, je dis oui : ilfaut bien un jour ou l’autre parler de po-litique. Le débat est vieux aux AJ, il afait l’objet de bien des discussions ani-mées. Nous, devenus anaajistes, sommesdes adultes - donc ayant déjà une expé-rience sociale (même si on n’a pas étéforcément tous des militants engagés).Chacun est libre d’avoir ses idées mais,tout en respectant la sensibilité de cha-cun, nous avons le devoir de dire “Dan-ger” quand les rodomontades de M. LePen sont empreintes de racisme et de ré-surgences malsaines. L’angélisme n’estplus de mise, ce serait renier l’ajisme quede ne pas être vigilants.

Au risque de faire grincer les ver-tueux “apolitiques”, les éternels traîne-pantoufles conformistes qui trouvent tel-lement confortable de fermer les yeux, ilest bon que des copains plus clairvoyantsmettent en évidence la nocivité des argu-ments du Front National qui vont à l’en-contre d’un humanisme que nous avonstoujours défendu.

Refuser le racisme sous toutes ses

formes, le combattre où qu’il soit, c’estvaloriser l’idéal ajiste et rester fidèle ànotre devise : “Amitié”.

Bertrand Marcelde Poisat

A la Libération, nous aspirions à unmonde plus généreux. Les ajistes étaientantifascistes, internationalistes et antimi-litaristes. Que la vie était jolie ! Lemonde allait vers une société plus frater-nelle et nous en étions.

Aujourd'hui, ce sont les difficultésquotidiennes, l'emploi, l'insécurité, lesaffaires. C'est le temps du doute, de ladéfiance, de la crainte…

Et voici à l'extrême droite ceux quiprésentent l'alternative salutaire !… Ilsveulent en finir avec cette pourriture dedémocratie ! Les fondateurs sont d'an-ciens militaires d'Afrique et d'ailleurs,prêts à en découdre pour imposer desconceptions chauvines, la défense de lapréférence nationale, le rejet sans ména-gements de celui qui est différent. (Ilsviennent d'acclamer leur leader de 70 ansà la -déjà- 18ème fête des "Bleu, blanc,rouge"). D'autres sont arrivés ensuite.Rien n'est figé. Depuis dix ans ils tra-vaillent, ils structurent le mouvement.Leur leader est un polytechnicien de 49ans. Eux ce sont des trentenaires bardésde diplômes. Et il se trouve des politi-ciens pour, consciemment, composeravec ça ?!

Alors cette gangrène gagne du ter-rain. DANGER ! Rappelons nous : le na-zisme a commencé en 1919, il prit lepouvoir en Allemagne en 1933. Il en ré-sulta 12 ans de massacres avant sa chute.Pour nos enfants, réaffirmons nos va-leurs et disons PAS D'ACCORD face àcette horreur menaçante.

Geo Gachetd'Albertville

“A propos de ton éditorial : “Faut-ilparler ici de politique ou non ?” Lemoins possible, car la politique est plusque jamais génératrice de division, alorsque l’idéal ajiste prône depuis toujours la

Dans le bulletin n°25 j’avais posé la question des prises de positionspolitiques ou non de l’Anaaj, en particulier à propos de la montée du FrontNational. Nous avons reçu un certain nombre de réponses que nous publions carelle reflète la variété des opinions des anciens des AJ. Bien sûr il est hors dequestion que notre équipe prenne position à ce sujet, sauf si notre AssembléeGénérale venait à en décider autrement. Donc les points de vue que nous publionsne reflètent en rien ceux de notre équipe, ni de la rédaction du bulletin. Nous lesavons publié par ordre alphabétique, laissant à leurs auteurs le choix d’apparaîtrepar leurs noms ou simplement leurs prénoms, ou de ne pas apparaître du tout.Nous les remercions ici vivement de cette participation. Nous remercions aussicertains d'entre eux d'avoir accepté de réduire de la longueur de leurs article pourtenir dans l'espace imparti. Nous tenons à la disposition des copains qui nous ledemanderaient une copie de ces articles complets.

Daniel Bret

Tribune libre

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tolérance, le respect de l’autre et de sesconvictions. Mais cela ne doit pas allerjusqu’à tolérer… l’intolérable, et c’estmalheureusement ce vers quoi nous nousacheminons, à force de compromissions,d’ambitions, de démissions de tousgenres. La montée des intégrismes mefait peur, et je crois que, sans faire de“politique”, il faut savoir, quelquefois,affirmer tout haut ses convictions et enêtre fier. Et rester vigilant. Et ne pas défi-ler sous n’importe quelle bannière, etdire pourquoi…

Pendant l’occupation, nous fonction-nions en semi-clandestinité, le mouve-ment des Auberges ayant été mis à l’in-dex par le gouvernement de Vichy. Jeme souviens d’avoir été convoqué par laDirectrice du Lycée, et mise en demeurede quitter les AJ, ou de renoncer à maqualité de normalienne, c’est à dire deboursière d’Etat. Ma (merveilleuse)mère, instit à Chambéry, m’a laissé lechoix en toute liberté. J’ai continué à fré-quenter nos réunions, en rasant les murs,et je n’ai pas été “prise”. C’était unchoix… politique, par la force deschoses.

J’attends avec impatience le prochainbulletin pour lire les réactions des co-pains à ton édito.”

Holvoet Renéde St Gervais

Nous a envoyé un long article repla-çant la question dans le contexte histori-que des AJ et de leurs chants. Il paraîtradans un prochain bulletin. Début 99 sansdoute.

Dettyla Lilloise de Narbonne :

“Au sujet de la politique et du FrontNational. Je pense que ce phénomène estgrave… il y a montée du fascisme en Eu-rope (voir les jeunes néo-nazis lors duMondial) et cela est probablement dû àun phénomène de société.

Mais c’était cela avant la dernièreguerre mondiale, en 1936 et même peut-être avant. (Je ne suis pas histo-rienne). On a vu la suite.

Dans toute la mesure où l’on se croitun peu “éclairé”, on devrait en parler…Pendant la guerre, dans le Nord, mêmeceux qui avaient connaissance des pro-blèmes des Juifs se taisaient”.

Je pense : l’expérience du passé de-vrait servir.”

Opinion d'une Nivernaise"Faut-il parler de politique ici ?" de-

mandait l'éditorial du bulletin du 8 Mai1998. Je dis non.

A mon avis, échanger des opinionspolitiques entre anciens ajistes c'est cou-rir le risque de la destruction de cette am-

Parler de Politique ou non ? (suite 2)

biance de tolérance et d'amitié entrenous, encore plus précieuse actuelle-ment.

Notre "réserve" qui la protège n'estpas neutralité ou indifférence face à l'ac-tualité, mais la volonté de respecter desconvictions politique copain. Les imman-quables questions posées au nouvel arri-vant en AJ ne visaient que son origine,son métier parfois, pour mieux le com-prendre et lui permettre de exprimer sonadhésion à notre "esprit ajiste". D'ailleursle militantisme politique était encore plustacitement interdit que le maquillage(pour les filles) et/ou les cantiques reli-gieux.

Que pouvons-nous faire ?La tribune libre dans le bulletin (sui-

vie d'autres, j'espère) est une première etexcellente réponse à cette question. Deplus elle accroit l'intérêt du bulletin. Lacrainte des partis politique extrémistes etles réactions face à leur programme, nesont pas nouvelles, mais très présentes.

Nous, les anciens, témoins et gar-diens de "l'esprit ajiste de notre jeu-nesse", pourrions peut-être agir auprèsdes instances nationales ajistes… Nousleur demanderions, dans leurs rapportsavec les pères aub' et les adhérents ac-tuels, de rappeler et mettre en relief lespriorités de notre manière de vivre, et lesinterdits tacites, inhérents à la vie com-munautaire en AJ. La défense des "va-leurs ajistes" est indispensable aussi.

Jean Lefèvrede La Salle les Alpes

Pour moi qui ai toujours été farouche-ment opposé à l’ingérence des partis po-litiques, aussi bien dans l’ajisme quedans le syndicalisme, je pourrais dé-fendre sans complexe un désir d’indé-pendance absolue si… le FN était un par-ti politique démocratique, mais le FNn’est pas cela. C’est essentiellement uneorganisation qui, tout en le camouflantpour ceux qui ne veulent pas le voir, viseessentiellement à l’instauration d’unedictacture fasciste.

Alors peut-on oublier ce que nous les“anciens” avons vécu et risquer que lesplus jeunes revoient ce que nous avonsconnu ?

Pouvons-nous oublier ceux qui ontsouffert et ceux qui sont mort pour la Li-berté ? Pouvons-nous aussi oublier ceuxqui, comme Marc Augier qui avait beau-coup écrit dans “Le Cri des Auberges” -le journal du CLAJ d’avant-guerre- etavait affirmé son choix en s’engageantdans la Waffen SS où il fut le respon-sable de leur journal “Devenir” ? Morten 1990, Marc Augier, alias l’écrivainSaint-Loup, s’était fait oublier, maisVial, dont Charles Million a fait son ad-

joint à la culture au Conseil Régional deRhône-Alpes, s’affirme son disciple ainsique Nicolas Evrard du Renouveau Etu-diant et Hubert Fayard, premier adjointau maire de Vitrolles.

Alors, devons-nous nous taire ?Non, cher camarade, nous avons le

devoir et par tous les moyens, de com-battre la résurgence du fascisme sousquel drapeau que ce soit, y compris leFN.

Georges Rieuxde Grenoble

Personnellement je pense que l'actionanti-racisme doit être permanente (mêmesi elle est parfois difficile, notammentface à une certaine déliquance qui, en dé-finitive, profite surtout aux divers extré-mistes).

Aussi, je ne me polarise pas contreles lepénistes (ils ne sont plus représen-tés au Conseil Municipal de Grenoble).Ils ne me font pas peur. Quand il m'ar-rive de discuter avec un FN, c'est tou-jours lui qui rompt la conversation, no-tamment lorsque je lui parle des tombesdans les cimetières militaires de soldatsd'origines maghrébines, africaines, viet-namiennes, des DOM-TOM, ou étran-gères. Voir encore ceux des Glières oudu Vercors.

Je leur rappelle aussi que les groupe-ments sportifs, culturels, associatifs,etc… les plus actifs sont bien souventmulti-raciaux et cosmopolites. D'ailleursj'ai bien apprécié :

- l'importance des manifestationscontre la venue de Le Pen (plus de30 000 personnes à Grenoble, plus de10 000 à Annecy),

- le caractère cosmopolite du publicqui a suivi la Coupe du Monde de Foot-ball et qui s'est réjoui (sans chauvinisme)du succès d'une équipe de France multi-raciale.

Fréquentant toujours les AJ, j'ai cons-taté que dans la plupart :

- l'équipe de gestion est souvent cos-mopolite (même si parfois des jeunesfilles en CES portent le foulard et la te-nue islamique par obligation parentale),

- la fréquentation est vraiment inter-nationale, ce qui correspond aux prin-cipes d'origine des AJ. C'est ainsi qu'àEchirolle, après une bonne rencontreentre des Piémontais et des Réunionais,nous avons reçu, lors de la Coupe duMonde, des Brésiliens, des Tunisiens,des Haïtiens, des Vietnamiens, et aussides jeunes du Canada, d'Israël, d'Alle-magne, etc…

Pour toutes ces raisons je préfère quele prochain bulletin ne fasse que re-prendre les témoignages des copains.

Tribune libre

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Un Jour Viendra…

Gilbert Devillard nous a transmis la copie d'un recueil depoèmes écrit par nommé Marcel Rioutord intitulé "Un JourViendra". Voici le poème du même nom qui clôt la série. Il ré-jouira le côté "anar" qui dort au cœur de beaucoup de copains.

Un jourà force de bouffer des briques

les hommes deviendront réfractaireset ce jour-là

ils ne se contenteront plus

pour calmer leur faimde ronger leur frein

ou de manger la poussière

ils mangeront la consigne, et tous ceux qui sont à cheval dessus

se casseront la gueule par terre

les coups depieds ne se perdront plusau cul des basses fosses

les pelletiers ne travailleront plus pour la peau

les marchands de rideaux pour la tringleles oiseaux ne chanteront plus pour les murs

la société ne sera plus

une société protectrice des amirauxdes générauxdes financiers

il n'y aura plus de sots métiersla grand'mère patrie

ne racontera plus d'histoire à ses enfants

autour d'un foyer d'incendieun jour

fatigués d'être au garde-à-vous

les hommes voudront s'asseoir pour se reposeret ce jour-là

ils s'assiéront n'importe où

sans plus se gêneret comme le règlement est partout

fatalement

ils s'assièront sur le règlementet le règlement mourra étouffé

et le monde pourra enfin respirer

librement…

J'ai quant à moi beaucoup aimé celui-ci

Le poète cambrioleur

Grand ami des oiseauxle poète cambrioleur

a acheté un rossignol…Et depuis

dans son coin

c'est lui qui ouvreles portes du matin

db le 1/10/98 merci Gilbert

Poésie

Raymonde Vankeisbelckde Ronchin

“…voilà quelques semaines que je réfléchis au problèmeFN, très grave pour moi. D’emblée si vous me demandez faut-ilen parler, je répondrais oui ! Mais avec calme et maîtrise.

Quant à moi, je mets l’accent sur les phrases du Sieur Le Penbanalisant l’existence des camps d’extermination, puisque c’estun “détail” de l’Histoire. Certes, des massacres il y en a toujourseus. On peut bien donc faire prendre conscience à certains quel’organisation nazie des camps étaient (est) une monstruosi-té. Que des pères de famille aient pu martyriser, assassiner desmilliers d'innocents est une horreur !

J’en viens à éviter ceux qui soutiennent Le Pen, car je mesens obligée de leur dire que je ne comprends pas qu’on puissefréquenter un milieu où l’on vend comme des trophées des em-blèmes nazis. C’est se faire en quelque sorte complices des cri-minels qui avaient établi presque comme un dogme l’extermina-tion d’une ethnie ; il est effrayant de penser que cette doctrine aentraîné des foules à se comporter comme des brutes, des foulesqui sans cette “doctrine” auraient été elles-mêmes horrifiées.

Notre génération a connu la guerre, nous ne pouvons pas ou-blier.

Voilà la fin de cette tribune libre, merci aux co-pains qui ont bien voulu s'exprimer ici.

Daniel Bret

Parler de Politique ou non ?(suite3)

Tribune libre

Le naïf face au MolochDessin de Moisan sur la couverture du livre de Pierre Martin

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Ça y est ! Les cinquièmes carnets et cassettes arrivent !

Finalement, Gérard Sérikov de Marlynous en a chanté quelques uns. Bil deRouen m'a rappelé "Le Fils Père" et"Soubar" mais pas assez pour l'interprè-ter.

Comme les autres fois, le gros del'enregistrement s'est fait à Nantes-Rezé.Après une longue préparation écrite et té-léphonée, j'ai retrouvé ma vieille équipede copains, tous dotés d'une très solidemémoire chantée. Comme chaque se-maine ils interprètent nos chants dansune chorale, leurs voix bien entraînéesrestent en bon état. Surtout celle de JeanLecorre et de Ginette avec qui j'étais encaravane en 1946 ! I l faut les entendretous deux chanter : "Douce nuit", "Lors-que le Feu se meurt", "Dis-moi JeuneFille", "Je connais une Fleur", "LePsaume à Lénine", "La Chasse", "LaMarche de Boudienny", "Le Biniou","Mon Père avait 500 Moutons". Ils nousont fait un joli cadeau. Avec Jacquelineet Yves Baudet, ces copains Nantais ontversé au pot commun : "Bonsoir et"Bonne Nuit", "Angèle", "Dors ma Bre-tagne", "Ne crois pas que Joie rayonne","La Vie de Garçon" et d'autres. Janine etGeorges Douart lançant en plus les airsétrangers.

Comme pour les cassettes précé-dentes, les chants bien connus étaient ra-pidement enregistrés. Pour ceux "à pro-blèmes" chacun apportait qui le couplet,qui le refrain, qui une strophe. On réap-prenait l'air ou on le lançait à deux ou ensolo.

Le Carnet 5Très encouragés par la diffusion de

nos carnets et cassettes dans toute laFrance Ajiste, persuadés qu'il restait en-core des chants à recenser, nous avonsdécidé, Daniel et moi, de continuer nosrecherches en nous appuyant sur notreéquipe bien rodée et nous avons attaquéle cinquième carnet.

A nouveau, j'ai épluché les recueilsdes années 40, généreusement confiéspar Maurice Tadier (ancien responsablenational AJ) dont ceux de William Le-mit, Paul Arma, Léo Unger, FrancineCockenpot, etc… J'ai aussi repris mesvieux carnets, les nombreuses listesadressées par des copains, et les chantsde marins, ceux des éclaireurs, et les2 400 titres engrangés dans l'ordinateurde Daniel et ceux qui parfois me reve-naient dans la tête.

Ainsi, petit à petit, après de nom-breuses modifications, une nouvelle listede 125 chants s'est constituée, dont pen-dant des mois j'ai recherché les parolesmanquantes. Et la moisson engrangée futgénéreuse, des airs souvent chantés au-trefois, oubliés au fond de nos mémoires,ont refait surface.

La Cinquième cassette

Mais encore fallait-il pouvoir leschanter correctement pour les enregistreret les retenir définitivement. Au télé-phone et à la plume, je suis parti enchasse. Mais pour quelques uns, je n'aipas trouvé les partitions ou interprètesqui existent pourtant.

Chants

Toujours menés par Petit Jean qui as-surait aussi "la technique" nous avons fi-nalement répété, chanté, enregistré 102chants, ce qui nous donne un choix pourretenir la liste définitive. Certains font"gamin" mais nous avions dix-huit ans etun tel plaisir à les chanter !

Nous savons que nous n'avons pas ré-alisé un chef d'œuvre. Mais nous avonsressorti des airs peu chantés depuis qua-rante ans. Nous vous les confions.Faites-les connaître autour de vous. Of-frez-les à vos copains. Leur diffusionsera notre meilleure récompense*. Nelaissez pas mourir une deuxième fois cesbeaux chants que nous avons eu bien dumal à faire revivre.

Avec René Mansey et son "attirail",nous avons réalisé le "master" à Annecy.Daniel à Aix attaque la fabrication descarnets que Béton vous expédiera dèsson retour des Amériques. Ne laissez paschômer ces travailleurs Ajistes !

SALUT ET FRATERNITÉ

Georges Douart dit DoudouCo-président Anaaj Rhône-Alpes.

* des copains nous demandent parfoiss'ils peuvent faire des copies des cassettes.Bien sûr c'est toujours possible. Mais pensezaussi que la petite marge que nous prenons vanous permettre de payer en plus du coût dumatériel, les frais de déplacements, d'équipe-ment, de fonctionnement. Donc nous faisonsappel à l'esprit ajiste pour plutôt nous passer commande, d'autant plus que la qualité d'unepremière copie est toujours supérieure à celled'une copie de copie…

Le Rassemblement de Najac

Une centaine d'Anaajistes ont partici-pé au Rassemblement organisé au bordde l'Aveyron, où faute de place on refusadu monde.

Nous y avons retrouvé beaucoup detêtes connues. En plus des copains dusecteur : Bordeaux, Toulouse, Montau-ban, Avignon, une forte et dynamiquedélégation était descendue de Nantes etNiort, plus les Fakirs de Paris, desChti'mis, d'autres de partout, et nous, lesdeux seuls Rhône-Alpins.

Nous avons visité en détail, la ville etla forteresse de Najac, dont une tour aux120 marches, bâtie par des Compagnonscomme une église, où l'art de repousserles assaillants était très perfectionné.

Avec des guides, le nez en l'air, en vi-siteurs consciencieux, nous avons par-couru et apprécié : les vieux quartiers, fe-

nêtres à meneaux, portes richementsculptées, belles places à arcades et lesmonumentales églises de Villefranche deRouergue et Villeneuve d'Aveyron.

Ces "bastides", des villes nouvellesconstruites au Moyen Age pour dévelop-per le pays : commerce, artisanat, agri-culture, y accueillaient aussi les pèlerinsde Saint-Jacques de Compostelle, cesgrands randonneurs de l'époque.

Par un chaud soleil de Septembre,une cinquantaine de courageux ont mar-ché le long de l'Aveyron. Quelques jeu-nets encore verts ont voulu profiter de labalade. Ils ont longtemps côtoyé l'Avey-ron, grimpé, galéré, se sont écartés etsont rentrés bien tard… en taxi.

Un groupe folklorique nous a présen-té les danses du Rouerge et prouvé que

des moins jeunes peuvent aussi danserlégèrement, finement. Malgré la sonoritéde la salle, une veillée ajiste tradition-nelle nous a rassemblés. Fifi et Doudoulancèrent les chants, Robert déclamaavec une forte présence poèmes et chan-sonnettes.

Ainsi, tout au long de ces trois jours,à table, en bus, malgré le poids des ans,malgré leurs cheveux grisonnants et dé-marches alourdies, les Anaajistes ontprouvé une fois de plus qu'ils ont encorede la voix et du tonus. "Ce n'est qu'un aurevoir" chantèrent-ils en se séparant !

Merci aux organisateurs : Jean Cha-nabe, Jean Sigu, Paul Catala, et disons àtous les Anaajistes à bientôt ici ouailleurs ! Amitié !

Georges Douart dit Doudou.

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au dessous de 30 points : consoles-toi, tupeux mieux faire. Répète 5 chants tous lessoirs avant de te coucher !

de 31 points à 60 : tu es sur la bonne voie,participe à tous les rassemblements pour amé-liorer ton répertoire.

de 61 à 90 points : Courage ! Quand vien-dras le teste du Carnet 1, tu friseras les som-mets.

de 91 à 120 points : Procure-toi vite lecarnet et la cassette n°5 pour te hisser dans lacatégorie supérieure.

de 121 à 150 points : Tu es dans les bons.Tu possèdes un quotient intellectuel Ajistetrès intéressant. Malheureusement ton Q.I.A.n'est pas encore reconnu par l'InternationalYouth Hostel Federation. Mais patience, qui

Copain ! Es-tu un bon chanteur ?Nous te proposons ce jeu-test où il n'y

a rien à gagner mais avec lequel tu déter-mineras tes compétences de chanteurajiste !

Voici la liste des chansons de notrecarnet V avec la première ligne pourmieux les identifier. C'est vrai que nousavons ratissé large ! Si tu peux chanter seul(sans aide) le couplet et le refrain de cesairs moins connus, tu coches la colonne 2et gagne deux points. Si tu ne le connaisqu'un peu et t'accroches aux copains pourle chanter, tu coches la colonne 1 et negagne qu'un point. Si tu ne le sais pas tu lemarques dans la colonne 0 et tu ne récu-pères rien. Au centième tu totalises.

Chantsrappel de tes nom, prénom : ................................................

Ah ! Dites-moi…Ah ! Dites-moi charmante bergère N’avez-vous pas vu le lapin…

Ah les crocodiles..................................................Un crocodile, s’en allant à la guerre Disaitaur’voir à ses petits enfants

Ah Mesdames voilà du bon fromage.................Ah Mesdames voilà du bon fromage

Aïda, ne crois pas................................................Ne crois pas que joie rayonne (bis) N’importeoù, n’importe quand

Allons dans ce petit bois charmant....................Allons dans ce petit bois charmant Quand ony va on est à l’aise… on est content

(L') alouette est sur la branche.................................L’alouette est sur la branche Faites un petitsaut

(L') amitié....................................................................Toi qui fait de nos misères Disparaître la moi-tié

(Les) amours du pâtre..................................................Je suis pâtre de nos claires montagnes Là-haut, là-haut, Qui sera ma compagne

Autour d’une table..............................................Autour d’une table, entre bons amis

(Ma) Bela Bimba..........................................................Ma come bali bella bimba, (3)… Varda chépasa la vilanela…

Bella ciao..............................................................Una matina, mi son svegliato O Bella ciao, Obella ciao, O bella ciao, cia, ciao

Belle nuit..............................................................Stille Nacht - Heilige Nacht…

(Le) berger Tircis........................................................C’est le berger Tircis Avec sa bergère…

(La) bergerette....................................................J’étais une bergerette Mes moutons j’allaisgarder J’étais encore bien jeunette

(Le) biniou...................................................................De ma bourse un peu pauvrette Où l’ennuim’a fait fouiller

Biquette................................................................Biquette ne veut pas sortir du choux Ah ! Tusortiras Biquette

(Les) bœufs....................................................................J’ai deux grands bœufs dans mon étable

Bonsoir et bonne nuit.........................................Bonsoir et bonne nuit, Autour de nous tout re-pose

C’est un gars qu’a perdu l’esprit......................C’est un gars qu’a perdu l’esprit

Ça y est tout le monde est là...............................Ça y est tout le monde est là S’agit pas de setaire

(Le) camp nous appelle...............................................Le camp, le camp nous appelle Partons, par-tons pour le camp

sait, dans dix ans peut être…de 151 à 190 points et au dela : Cha-

peau ! Tu es dans les meilleurs, au niveaude l'équipe de copains qui ont enregistré lacinquième cassette.

Pour finir, envoie-nous vite ton test, enprécisant dans quelle région ou quelgroupe, foyer ou club tu étais ajiste. Çanous permettra de savoir quels étaient leschants les plus connus, ceux qui étaientbeaucoup chantés et ceux qui l'étaientmoins.

Jeu proposé par Doudoudit Georges Douart

(Les) cavaliers de Reichshoffen...................................C’était un soir, la bataille de Reichshoffen

(Le) chameau...............................................................Perdu dans le désert immense L’infortuné Bé-doui, douin…

(La) chanson des blés d’or..........................................Mignonne, quand la lune éclaire la plaine, auxbruits mélodieux

Chanson des quatre vingt dix neuf couplets.....Quand on est prolétaire et qu’on n’a pas depognon

Chanson du Pays d’Artois.................................Enfant à l’âme inasservie

(La) chasse....................................................................La trompe sonne dans les bois : l’ardentemeute passe…

(La) chère maison........................................................Nous l’avons bâtie La chère maison Et toutenotre vie Nous la protégerons

Clair matin ..........................................................Le matin, tout resplendit, tout chante La terrerit, le ciel flamboie

Clementine...........................................................In a cavern, in a canyon, Excavating for amine

Cloches du soir (version “Sérikov”)..................Le soir au loin, la cloche sonne, Eveille enmoi des souvenirs

(La) CourLe lendemain de l’après-midi Le cousin Ju-lien revient

(Le) curé et sa servante...............................................D’où venez-vous si crotté, Monsieur le curé ?De la foire et du marché, Simone, ma Simone

(La) Danaé....................................................................L’était une frégate lon là (bis) C’était la Da-naé A prendr’un ris

Dans mon pays d’Espagne.............................................Dans mon pays d’Espagne, olé, Y a un soleilcomme ça (bis)

Dans un amphithéâtre....................................................Dans un amphithéâtre… Y avait un maccha-bée…

Dans une tour de Londres.............................................Dans une tour de Londres, Là-haut, là-haut…y’avait un prisonnier

(La) Daubigny.............................................................Les temps ne sont plus où les châtelaines Duhaut de leurs gothiques balcons

Derrière chez nous il y a un pré.........................Derrière chez nous il y a un pré (bis) Ref. Lepré derrière chez nous, Amusons

Dis-moi jeune fille...............................................Dis-moi jeune fille Où est-il donc ton douxami

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Chants

Dors ma Bretagne...............................................Dors ma Bretagne, l’ajonc de nos foyers fumeen la paix du soir

Douce maison......................................................Sous l’humble toit de chaume Fumant à l’ho-rizon Tranquille, aimable et douce

Early One Morning.............................................Early one morning, just as the sun was rising

Ed il capello.........................................................Ed il capello Che noi portiamo

Entre les deux......................................................Entre les deux mon coeur balance Je ne saispas lequel aimer des deux

(L') Entrecote..............................................................Dans l'atelier qui bourdonne comme uneruche…

Ferdinand............................................................Ferdinand, hô, hausse moi, ha, Que je vois lafusée…

(Le) fils père.................................................................Il était beau, il s'appelait Jules…

Frederi.................................................................O pesqua loi londé O Frederi…

(Le) furet ......................................................................Il court, il court le furet

Gens de la ville.....................................................Gens de la ville qui ne dormez guère

Giboulée...............................................................Giboulée peut être, ciel éclaboussé

Gloria Gloria .......................................................M’sieur vot’ bébé a un rhume sur la poitrin’

(Les) godillots sont lourds (version AJ)......................Les godillots sont lourds dans le sac

Goutelettes de pluie.............................................Je marche sur la route…

(Une) Grenouille............................................................Une grenouille sur un tuyau d’fontaine Quifaisait croa, croa

Hambarakatore...................................................Hambarakatore, la la la la la la

Il était un petit homme.......................................Il était un petit homme qui s’appelait Guilleri

In vino veritas......................................................In vino veritas, mes frères, Nous dit le pro-verbe latin

Jabadao................................................................Vent qui court sur la bruyère

Je connais une fleur (berceuse de Brahms)......Je connais une fleur dans une île tranquille.

Je m’en vais à Livaro..........................................Je m’en vay à Livaro ô ô ô ô ô (5 fois) Com-pagnons tout d’une tire

Jingle Bells...........................................................Jingle bells (bis) Jingle all the way

(La) laine des moutons................................................La laine des moutons, C’est nous qui la ton-daine (bis)… tondons.

Lisa, Lisa.............................................................Qui de nous ne connaît Lisa, Ma si douce pro-mise

Lorsque le feu se meurt......................................Lorsque le feu se meurt, plus profonde est lanuit

Lundi matin .........................................................Lundi matin, l’emp’reur, sa femm’ et le p’titprince…........................................................

M’en revenant de noces (Version AJ)...............M’en revenant de noces, dondaine, ma don-daine (bis) J’étais bien fatigué,

Mam’zelle Angèle................................................Je frappe au numéro un, Je d’mand’Mam’zelle Angèle. La concierge me répond

(Le) marchand d’angélique........................................Le cheval du marchand de sel et d’angélique,Dévalait en marchant...................................

Marche de Boudienny.........................................Dans le sang, la colère S'avançait en tonnerre

(Les) matelots de la Belle Eugénie...............................Les matelots de la Belle Eugénie Ont pavoiséAux riantes couleurs

Mettez la chaloupe à l’eau..................................Mettez la chaloupe à l’eau (bis) Matelot tom-ba dans l’eau

Miaou !.................................................................Miaou, miaou, la nuit dernière, (bis) J’enten-dais dans la gouttière (bis)

(Le) nez de Martin......................................................Martin prend sa serpe Au bois il s’en va (bis)Faisant grand froidure

Nous n’irons plus au bois...................................Nous n’irons plus au bois Les lauriers sontcoupés

(L') oiseau dans la cage..............................................A la Rochelle vient d’arriver

Old Texas.............................................................I am going to leave old Texas now

(Mon) père avait cinq cents moutons............................Mon père avait cinq cents moutons, J’en étaisla bergère (bis)… le loup m’en a pris

(Le) petit mari .............................................................Mon père m’a donné un mari, Mon dieu quelhomme, quel petit homme

(La) petite maisonnette...............................................Quand j’étais chez mon père, Je mangeais dupain bis. Maintenant que je suis dame

(La) petite Nantaise.....................................................La petite Nantaise (bis) Elle est malade

(L') pied qui r’mue.....................................................J’ai un pied qui r’mue Et l’autre qui ne vaguère

Pirouette, cacahuète............................................Il était une petit homme, pirouette, caca-huète…

(La) Polenta.................................................................Quando se planta la bella (pianta) Polenta labella Polenta se planta cosi

Pourquoi la Casbah l’a brûlé.............................Pourquoi la casbah l’a brûlé, mon z’ami ?

(Le) prisonnier de la tour...........................................Le prisonnier de la tour s’est tué ce matin,grand mère

Psaume à Lénine.................................................Fleur cueillie sur la colline Ton parfum s’en-vole au vent Il est mort l’ami Lénine

Quand on est si bien ensemble….......................Quand on est si bien ensemble Et quandl’amitié nous rassemble

Salut Soleil (Canon Indien)................................Salut Soleil, notre frère, merci de ce beau jour

Shenandoah.........................................................O Shenandoah, I long to hear you Away yourolling river

Sont trois jeunes garçons....................................Sont trois jeunes garçons qui partent pour…

Soubar..................................................................Toi notre meilleur ami, Soubar où es-tu ?…

Sur les bords de la Tamise.................................Un beau soir d’été

Swanee River.......................................................Derrière les grands monts Tout au loin Lenteet infinie Une route s’éloigne

(La) Trompette............................................................Et mon papa m’achètera Une jolie trompette

(La) vie du garçon.......................................................Ah si je prends une femme qui soit pauvre, Engrand danger de toujours

Y avait dix filles dans un pré.............................Y avait dix filles dans un pré, Tout’s les dix àmarier Yavait Dine

(La) Yoyette.................................................................De bon matin, le grand Pierrou se lève (bis),Met son chapeau sur le côté

Z’avons.................................................................Z’avons plein le sac

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Nouvelles de Bourgogne

vin blanc d'honneur, Marcel Réty, aprèsavoir souhaité la bienvenue aux 42 amisqui s'étaient déplacés, a parlé du passé :de notre ancien relais d'auberge qui a dis-paru, il y a bien longtemps mais quilaisse de bons vieux souvenirs à de nom-breux Chalonnais à l'époque où nousmanquions encore d'alimentation, dechaussures, etc… Ce relais appelé "Le

Paradis" devait voirle mariage de dixcouples d'ajistes dontla plupart étaient ce17 Mai à Culles-les-Roches.

On notait la pré-sence de sept Macon-nais et de cinq Côted'oriens dont l'exPère Aub de Dijon,

Paul Chamois. Malheureusement, nousavons regretté le décès de 13 anciensajistes du Groupe de Chalon sur Saône.

L'an prochain, les Maconnais de-vraient reprendre le flambeau pour unrassemblement dans la région de Solutré.Peut-être la mise en place d'une Amicaledes Anciens Ajistes de Bourgogne.

Marcel Réty. 10 Rue Georges Clé-menceau 71100 Chalons sur Saône. Tél :03 85 41 15 15

Sur le bulletin de liaison de Mai1998, dans l'article page 7 "Aj de Saôneet Loire, André Jeannet de Mâcon voussignale que l'AJ de Chalon sur Saônesubsistait, cela n'est plus vrai depuis Mai1998. La municipalité (à qui elle appar-tenait) a décidé, vu le peu de passage, dela transformer en locaux associatifs : ca-noé-kayak, Asprenaut (société de plon-gée), Cercle de l'Avi-ron Chalonnais,etc… Dans un articledu Journal de Saôneet Loire, l'historiqued'une auberge de jeu-nesse à Chalon surSaône, rappelle soninstallation après laguerre dans une an-cienne chapelle, ruede Dijon, que certains ont pu utiliser et lanaissance de l'AJ moderne installée aubord de la Saône.

Le rassemblement des ANAAJ deSaône et Loire a été une réussite totaleavec le beau temps et 42 participant(e)squi se sont retrouvés au Caveau de lacommune de Culles-les-roches, villagede la Côte Chalonnaise Vineuse.

Après l'allocution de circonstance deMadame le Maire, accompagné de Ma-dame Perrin, viticultrice ayant offert le

AJ d'aujourd'hui… rassemblements

Inauguration de l'Auberge de Jeunesse de la Clusaz

Georges Couget (Président del'Adaj de Haute-Savoie) et Mi-chel Fénix (Directeur de l'AJ)avaient proposé à la FUAJ que jesois invité à cette fête et ainsil'Anaaj était représentée… ce quim'a permis quelques rencontrestrès intéressantes. Entre autresavec la belle Edith Arnoult-Brill,Secrétaire Générale de la Fédéra-tion Unie qui m'a confirméequ'elle était prête à nous apporterson concours pour le projet de re-portages vidéos sur les anciensdes AJ, puis avec quelques an-ciens Pères Aub' toujours pré-sents, et avec ceux en activité queje retrouve avec plaisir. Il y avait aussiSerge Goupil Président de la FUAJ, monvieux copain Patrick Bernard, Présidentrégional, et Philippe Vuillaume, archi-tecte conseil de la Fédé avec qui j'ai tra-vaillé dans les années 70. J'en oublie…

Mais l'essentiel était la découverte dela nouvelle AJ de la Clusaz. Ce projetqui fait suite aux divers projets de JojoCouget a abouti avec Michel Fénix épau-lé par l'équipe départementale, par sescopains et ses parents…! C'est une réali-sation exceptionnelle par la manière dontelle a été menée à bien par Michel. En

effet, d'une part il y a eu une constructionneuve collée à l'ancien bâtiment, et larestoration de l'ancienne ferme. Là, Mi-chel, ses copains et les employés de l'AJont fait merveille, conservant les murs,les poutres anciennes, mariant harmo-nieusement la tradition savoyarde auconfort moderne… chapeau ! et mercipour les jeunes qui vont pouvoir y sé-journer. Peut être aussi les anciens… jesuis sûr que ça vous plaira, les copains.Et puis la manière dont cela a été fait,

c'était un peu aussi à la manièrede nos chantiers AJ d'antan.

En fait, on a maintenant 85lits, avec des chambres collec-tives de 4 à 6 lits maximum.Cette installation favorisera lapratique d'activités de pleinenature, éducatives et sportives.Le coût global des travaux semonte à 6,1 millions de francs.La FUAJ, propriétaire de l'équi-pement et maître d'ouvrage, estle premier financeur de ce pro-jet, réalisé avec l'aide de l'Etat,de la Région Rhône-Alpes, duDépartement, de la Caisse d'Al-

locations Familiales, de l'Agence Natio-nale pour les Chèques Vacances, et enfinde la Confédération de la Jeunesse auPlein Air (les timbres vendus chaque an-née par les écoliers…). Rappelons qu'il y5 AJ en Haute-Savoie : Morzine-Avoriaz, la Clusaz, Chamonix, et Anne-cy.

Pour conclure, disons qu'il y a eu leruban coupé par Edith, la visite de lamaison, les discours, l'apéro, puis un ex-cellent buffet froid, et que le soleil et lapluie ont été de la partie.

Daniel Bret

Rencontres Rhône-Alpes(voir fiches d'inscription pour précisions)

Assemblée Générale à Aixvoici le programme que nous vous

proposons :Samedi 14 Novembre, à 15 heures,

accueil des participants et balade à l'obs-ervatoire des oiseaux du Bourget du Lac.

18 heures : accueil des nouveaux arri-vants, installation.

18 h 30 début de l'AG. 20 heures : re-pas à l'AJ inscription indispensable.

21 h 30 : veillée

Dimanche 15 Novembre : 9 heures, soit reprise des travaux de

l'AG, soit balade au Bois Vidal et décou-verte d'Aix les bains et de ses nouveauxthermes.

Repas à midi à l'AJ, conversations etfin de rencontre.

Pour plus de renseignements télépho-ner à Daniel Bret tél. 04 79 88 21 32.

Rencontre de GrenobleUn large choix d'activités est proposé

sur les Samedi 5 et Dimanche 6 Dé-cembre. Les participants mettront le pro-gramme au point avec Béton lors de leurarrivée : balades faciles, accès en voi-ture ; visite de musées ou quartiers inté-ressants ; contacts dans le cadre de l'AJ.

Samedi soir repas en commun etveillée.

Pour plus de renseignements télépho-ner à Béton : 04 76 47 89 40.

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AJ de Corrençon (suite)

bloc sanitaire et agrandissement des lo-caux existants. Le volume existant offrede grandes possibilités, la distribution in-térieure est à reprendre entièrement pouroffrir un ensemble fonctionnel et cohé-rent.

Février 1951Les travaux d'une première tranche

sont commencés par une entreprise.

Septembre 1951Une deuxième tranche de travaux (y

compris les finitions) est évaluée à2 600 000 Francs. La demande de sub-vention correspondante est établie et dé-posée.

1952Une difficulté ! La durée du bail (15

ans est devenue insuffisante pour pou-voir bénéficier d'une nouvelle subven-tion. Les travaux sontdonc arrêtés.

Des pourparlers,cette fois laborieux,sont engagés avec lapropriétaire pour l'achatde l'immeubre, évaluépar elle 2 800 000Francs. L'administrationdes Domaines retientune valeur de 2millions.

Janvier 1953Promesse de subven-

tion de 1 565 000 francssur l'achat de l'im-meuble et de 2 millionssur la deuxième tranchedes travaux.

Juin 1953Il reste à terminer la

procédure d'acquisition et à engager cestravaux, avec l'espoir qu'ils seront termi-nés à la fin de l'été.

Suite insolite, mais encore sansfin, de cette histoire.

A partir de 1954, l'AJ rustique hé-berge de nombreux passagers et groupes,fervents de la nature, de la randonnée, duski de fond, car elle est une porte du Ver-cors, ce vaste plateau inhabité qui s'étendsur 30 kilomètres vers le sud et que tra-verse le GR9.

Et puis catastrophe ! Le mot n'estpas trop fort ! En Février 1961 un mini-tremblement de terre secoue tout ce Ver-cors nord. Comme beaucoup d'autresmaisons du village, l'AJ est touchée etles murs porteurs menacent d'effondre-ment. Conséquence, son accès est inter-

Nous continuons ici le documentcommencé dans le précédent numéro.Merci à Yves d'avoir bien voulu nouscommuniquer ce texte qu'il a retrouvédans ses archives personnelles. Il seraitbien qu'autres copains nous fassent partde ce qu'ils savent de l'histoire des AJ denotre région… c'est souvent le vide dansnos archives, et c'est le moment d'écrire,de témoigner.

Document établi en Juin 1953 parYves Deiber, Secrétaire au Service Dé-partemental Jeunesse et Sports de l'Isèreet Responsable du Groupe Ajiste de Gre-noble de 1946 à 1949.

Du 1er au 15 Août 1948Après déblaiement laborieux des dé-

tritus les plus divers et pièce par pièce,lessivage et grattage des murs et pla-fonds, refection de l'escalier menant augrenier, révision des portes et fenêtres,de l'installation électrique, fabrication dumobilier rustique, tables et bancs, achatet transport de matériel de cuisine collec-tive. L'après-midi, au cours de sorties :détente, reconnaissance puis balisage à lapeinture d'itinéraires divers pour accéderaux curiosités et sites intéressants des en-virons.

Au total, 200 heures de travail effec-tuées sur le chantier, dans une ambianceassez extraordinaire de joie et d'enthou-siasme. Le but est bien atteint et l'AJpeut être ouverte aux passagers à partirdu 15 Août.

Fin Juillet et courant 1949L'aménagement se poursuit par des

chantiers de week-end avec l'améliora-tion du matériel, peintures, décorations,etc…

Fin 1949Le MLAJ retient l'AJ de Corrençon

comme projet subventionnable sur leplan d'équipement national. De nom-breuses démarches administratives sontentreprises en vue de la constitution d'undossier complet prévoyant un aménage-ment définitif de l'AJ selon les normes envigueur.

Deuxième phase :réalisation du projet définitifavec subvention de l'Etat

1950La FNAJ (Fédération Nationale des

Auberges de Jeunesse), organisme re-groupant la plupart des anciens mouve-ments ajistes prend en charge tout le ré-seau des AJ et Relais en France. Ellesous-loue Corrençon et obtient une sub-vention de plus de 1 million de francspour une première tranche de travauxcomprenant conservation, aménagement,

Mémoire ajiste : Vers des publications régionales

dit par mesure de sécurité.

1962-1965L'étude technique de l'architecte de la

FUAJ, R. Schweitzer, aboutit à une seuleconclusion : démolir et reconstruire !Coût total de l'opération estimé 275 000nouveaux francs. Comme à l'époquen'était pas prévue l'assurance sur les dé-gats des catastrophes naturelles, il ne res-tait que l'espoir de faire inscrire ce projetsur le programme d'équipement de la Ré-gion Rhône-Alpes, mais on tergiverse.

1966-1968L'AJ est à l'abandon ! Il faut experti-

ser pour savoir si elle peut être réaména-gée sans être démolie. Malgré l'interdic-tion elle est utilisée "clandestinement"par des groupes qui savent où se trouventles clés, les habitants ferment les yeux.

Autre élément fort important : lacréation du Parc Régio-nal du Vercors est àl'étude (il sera instituépar décret le 16/10/1970). Ceci ranime l'es-poir d'un aboutissementheureux, car à l'évi-dence, un lieu d'héber-gement à Corrençonsemble nécessaire dansl'équipement de ce parc.

Mais complica-tions ! La municipalitéde Corrençon veut res-tructurer le village. Leplan intègre la démoli-tion de l'AJ dont l'em-placement agrandira laplace centrale de lacommune. En contre-partie, celle-ci offre enéchange un terrain équi-valent, situé juste au dé-

part de la traversée du Vercors par leGR9 et plus proche des pistes de ski al-pin et de ski de fond.

Et les années passent ! Résumons leschoses sur quinze ans. L'échange des ter-rains a eu lieu ; l'Aj a été démolie et c'estbien une extension de la place du villagequi a été réalisée. Un projet de construc-tion d'une AJ de 60 places a été déposé,puis jugé insuffisant a été porté à 120,mais faute de financement, n'a pu être, àce jour, concrétisé. Le terrain a été venduà la commune qui, sur une partie, a cons-truit un centre de ski de fond, mais a ac-cepté de réserver le terrain restant à l'im-plantation d'une "éventuelle" AJ, sedéclarant tout à fait favorable à un telprojet.

On en est là ! Reste à trouver le finan-cement avant de se lancer sur un dossiertechnique. Le feuilleton continue.

Yves Deiber. Grenoble, Janvier 1988.

Le MontAiguille

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Un grand pacifiste n'est plus… Pierre Martin.

et franco-allemande qui débite du boispour des vieillards allemands gelés.Toujours avec le S.C.I., vers 1950 ilcreuse à la pelle et à la pioche, avec uneéquipe européenne des tranchées pourune adduction d'eau dans les rochers d'unvillage kabyle, épaulé par l'écrivain algé-rien, Mouloud Ferraoun, qui sera assassi-né par l'O.A.S..

Il es instituteur en Algérie dansl'école d'un village déshérité près d'Or-léansville où lors du terrible tremblementde terre plusieurs de ses élèves sont ense-velis. Une équipe du S.C.I. viendra au se-cours de cette région. Ulcéré par laguerre d'Algérie, il rencontre au Caire lesdirigeant du F.L.N. dont Krim Belkacem,mais le gouvernement français ne donne

pas suite à cette démarche. Il s'engagealors avec Lanza del Vasto dans des ma-nifestations non-violentes contre les in-justices subies par les travailleurs algé-riens en France où il continue dessoutenir l'action des objecteurs emprison-nés.

Au Ghana, il participe aux cam-pagnes africaines contre les essais nu-cléaires français au Sahara où il tenteravainement de se rendre. Il participe à laplus longue marche pacifiste de San-Francisco à Moscou. Il est à Gaza pourmener parmi les réfugiés palestiniens uneaction éducative. Aux Indes, avec leS.C.I., il cure les peu ragoutants égoutsd'un bidonville de Delhi.

Au Sénégal, de 1961 à 72 il participeau développement de coopératives agri-

Pierre Martin, un vieux copain avecqui j'ai milité au S.C.I. (Service Civil In-ternational), nous a quittés en Juin.

Voyageant dans les Aubergesd'avant-guerre, en France, en Angleterre,en Allemagne, il y découvre l'Amitiéentre les jeunes, le Pacifisme. Après desétudes prolongées de Docteur en Droit et après avoir préparé l'entrée à l'EcolePolytechnique, lui, prédisposé à une car-rière d'officier, se déclare objecteur deconscience en 1937.

Convoqué dans l'Armée comme ar-tilleur à Metz, sachant bien ce qui l'at-tend, il refuse d'endosser l'uniforme et dedevenir soldat. Ce qui gène beaucoup lesmilitaires ne sachant que faire de ce far-felu souriant et plein d'humour, connais-sant bien le Droit, soutenu à l'extérieurpar une large campagne et l'interventionde députés.

Après toutes sortes d'intimidations,défendu par André Philip, il est condam-né par un Tribunal chamarré de décora-tions à dix-huit mois de prison et incarcé-ré à la prison de Metz.

Garçon honnête comme les résistantsqui seront internés plus tard, il se trouvevolontairement plongé dans l'univers car-céral, synonyme d'infamie avec les humi-liations, la vermine, le froid, les droitscommuns et les gardiens. Il y est ré-conforté par de nombreuses lettres de pa-cifistes dont Jean Giono, Albert Camus.

Être objecteur en 1939, ce n'est pasde la tarte. Il subit les insultes habi-tuelles : "mauvais Français, déserteur de-vant l'ennemi, mérite douze balles dansla peau". Menotté, mis aux fers commeles bagnards dans tous ses déplacements,il passe en Conseil de Guerre. Toujoursobjecteur comme sa conscience le luicommande, malgré les interventions deJean Giono, malgré une pétition de parle-mentaires suédois, il est à nouveaucondamné à deux ans d'internement dansune prison-tombeau avec les morts-vivants de la sinistre Centrale de Clair-vaux.

Il y restera pendant la drôle de guerreet une partie de l'Occupation. Il n'en sor-tira qu'en 1941 après quarante mois dedétention. A la Libération, il revient auxAuberges. Avec un autre ajiste civiliste,Pierrot Rasquier qui m'entraînera auS.C.I., il rejoint les chantiers de ce Ser-vice Civil International où des hommeset des femmes de toutes nationalités, reli-gions, classes sociales, travaillent ma-nuellement pour une communauté dansle besoin et prouvent ainsi qu'ils peuventvivre ensemble pacifiquement.

En 1945, avec le S.C.I. en ForêtNoire, il dirige une équipe internationale

Les copains

coles et avec le S.C.I. à l'aménagementde léproseries dans les villages. En 1962Louis Lecoin l'en rappelle pour l'épaulerdans la lutte pour un statut des objecteursde conscience. Ils animent ensemble lejournal pacifiste "Liberté" pour soutenirleur action. Puis Louis Lecoin, le vieilanar obstiné lance à 74 ans sa grève de lafaim jusqu'à la mort. Pierre est à ses cô-tés pour que ce sacrifice aie partout unécho. Lecoin au bord du coma, Pierremène enfin à Matignon les négociationsqui arracheront à Pompidou et au Géné-ral de Gaulle le statut des objecteurs.

Merci à Pierre et à Louis Lecoin, cesgrands pacifistes d'avoir gagné pour lesjeunes français ce droit à l'objection dontont bénéficié mes deux fils, trente ansaprès, comme des milliers d'autres.

Après cette incomplète esquisse desactions de Pierre Martin, rappelons à Jac-queline, sa femme, et à sa famille, quePierre restera dans nos cœurs comme legrand exemple de ce qu'un seul hommedécidé peut réaliser. Nous n'oublieronspas sont large sourire et son contact "àl'Ajiste".

Georges Douart,ancien responsable

de chantiers du S.C.I..

Un de ses derniers textes :"Tous ces messages, que m'ont trans-

mis l'International des résistants à laguerre et le Centre Martin-Luther-Kingde Lausanne ont fait revivre en moitoutes les souffrances des emprisonne-ments de la petite prison cellulaire deBriey à la grande prison centrale deClairvaux que les militaires m'ont faitsubir parce que je refusais de revêtir lalivrée militaire et d'obéir à leurs ordreshomicides.

Mais, je veux vous rassurer, soixanteans plus tard, je n'ai point changé de po-sition. Les années n'ont pas usé l'énergieavec laquelle je combats l'armée, toutesles armées, et les militaires.

Et les événements récents ont montréque j'avais raison : la France vient desuspendre la conscription.

Mon combat de pacifiste ne s'arrête-ra que lorsque tous les Etats auront sup-primé cette institution de dégradationmorale.

Bon courage, camarades ! Noussommes sur la bonne voie, celle d'unmonde fraternel et solidaire, sans ar-mée."

Pierre Martin.

PS : Pierre Martin a raconté son par-cours pacifiste dans un livre détaillé :

"Candide face au Moloch"disponible auxÉditions Utovie 40320 Bats.Envoi franco : 106 Francs.et un autre (épuisé) "En Kabylie dans

les tranchées de la Paix"

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BULLETIN DE LIAISON

publié parLES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA REGION RHONE-ALPES

Siège social: AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains

Présidents-directeurs de publication:Georges RIEUX, Georges DOUART

Rédacteur en chef: Daniel BRETTrimestriel tiré à 300 exemplaires

Imprimerie: photocopies

pages raconté par Robert Macula.Enfin un article sur l'Occitan… qu'es

aquoù ? terminé par un poème "T'ausi-rem", nous t'entendrons.

Le 24 Octobre, soirée à la Grésine-Fontbonne, le 2 Novembre, AG dugroupe de Toulouse. Pour s'abonners'adresser à Jean Chanabe 21 Rue RogerMartin du Gard. 82000 Montauban. 25F.

L'Ancien Ajistede la Loire Atlantique, comme tou-

jours va à l'essentiel en annonçant l'AGdu 22 Novembre à Savenay, une sortieChampignons les 24/25 Octobre au Cha-let AN de Vioreau, et surtout le réveillonà Port aux Roc les Samedi 19 et Di-manche 20 Décembre, sur une doublepage !

Et sont racontés le Circuit sur laLoire le 7 Mai , le week-end à l'Aj deCadouin du 1er Mai, la randonnée en Fo-rêt de Grasla avec les Anciens de Vendéesous la houlette de "Paname". De bonsmoments pour les copains qui ont partici-pé.

Notre Amitiédes copains de la RP, est toujours

monumental. On y trouve l'annonce del'AG du 22 Novembre à l'AJ d'Artagnan.Jeannette fait l'appel aux candidatures.

Sont évoqués : le rassemblement de

Autocollants Anaajà ta disposition voir bon de commande

Des quatre coins de l'HexagoneLes AN/Ajistes

et Amis de la Borieviennent de sortir leur bulletin rela-

tant la 209ème réunion du 4 Octobre1998 !

Ils étaient 19 à Vaucluse, et ils y re-tourneront le 8 Novembre.

La prochaine rando sera dans les Al-pilles le 25 Octobre puis il aura :

- Rasteau, les 5/6 Décembre 98.- Le Trayas du 18 au 21 Février 99,- La Corse du Sud en Avril,- Cadouin, du 12 au 19 Juin.

Un poème de Charles Jourdanet,"L'embellie de Marseille"… qui évoque36, la bête immonde, les AJ refuges…

Les Anciens des Auberges du Groupe de Marseille annonce des

sorties :- 21 nov. Bergerie du Défend de

l'aigle, sur la Sainte-Baume,- 12 Déc. Calanque de Sugiton.avec des réunions mensuelles à l'AJ

de la Fontasse (4 Déc, la prochaine). As-semblée Générale de 19 Décembre à l'AJde Bonneveine.

Roger Carrère offre un poème sur unvoyage au Spitzberg, Georgette en faitun compte-rendu plus détaillé qui fait en-vie, Marcel un texte humoristique sur ledernier bivouac de Rémy à la Fontasse,Laurette raconte une expé aux Embiez.

Enfin une enquête de 1950 sur lesproblèmes des jeunes de l'époque estanalysée par la rédaction du bulletin, etRémy montre comment la cassette dechants réalisée par les copains de Mar-seille a été récemment utilisée par les co-pains de l'ADAJ de Lyon.

Petits Echos de notre AJedes midi-pyrénées commence par un

édito invitant les copains à faciliter l'or-ganisation des rassemblements en s'in-scrivant dans les délais prévus… utopie?

Un second article raconte le rendez-vous d'Arzal dans le Morbihan fin mai-début juin. Ça semble gastronomique.

Puis c'est la sortie d'Aspet des 5/6Juin, expéditions nature… et le rassem-blement de Najac aussi évoqué dans nos

Petitesannoncesgratuites

y en a pas… etça m'arrange biencar je manquaisde place…

db

printemps chez Lucie, un coin superbesemble-t-il, le séjour à Bédouin organisépar Griffette, une promenade sur laSeine, une balade dans la forêt de St Ger-main et la vie des lamas (les animaux),une randonnée dans les Gorges duDoubs, la croisière sur le Canal du Midiet les écluses de Foncérannes. Griffettemontre comment on peut renoncer à unebalade juste en regardant les cartesIGN… moi ça a plutôt l'effet contraire.

Suivent quelques textes moins fac-tuels, dont la colère de Jean Bernard faceà l'assassinat de Lounès Matoub, "Com-ment on brise les mirages…" de HenriMercier, et des textes que j'ai bien aiméssur les tueurs "écologistes"…

J'en oublie peut être… mais chapeaupour les activités et pour le bulletin.

A propos de cette rubrique etdu Bulletin Rhône-Alpes.

Pour conclure, si vous connaissez unbulletin de liaison que nous n'avons pasévoqué, merci de nous le faire connaître.Par ailleurs, nous envoyons gratuitementnotre bulletin à un ou deux responsablespar région… à vous de vérifier si c'estfait. Nous pouvons aussi l'envoyer à titreexceptionnel à un copain qui ne seraitpas informé de notre existence.

Daniel Bret

Sommaire n°26

p. 01 Edito : une nouvelle étapep. 02 Un certain été 40…p. 03 Parler de politique ou nonp. 04 p. 05 Un jour viendrap. 06 Carnets et cassettes, Najacp. 07 Copain es-tu bon chanteur ?p. 08 p. 09 Bourgogne, La Clusazp. 10 AJ de Corrençonp. 11 Pierre Martinp. 12 Aux quatre coins de l'hexagone

Archives mémoire ajiste

Si tu as chez toi des documents serapportant au mouvement ajiste et que tusouhaites qu'ils te survivent, tu peuxnous les confier. Nous avons créé unfond d'archives qui seront par la suitetransmis aux archives officielles.

Je me tiens à ta disposition pour deplus amples informations sur ce point.

De la même manière si tu souhaitesécrire tes souvenirs, nous t'encoura-geons vivement à le faire. Soit ils serontpubliés dans ce bulletin, soit ils serontconservés pour être joints à ces archives.

Daniel Bret

Mémoire ajiste