LES FORCES MOTRICES DORSIERES 25 octobre 2011 Forum Business Valais/ James Derivaz.
25 ans : L’approche du Forum
-
Upload
canadas-public-policy-forum -
Category
Documents
-
view
221 -
download
0
description
Transcript of 25 ans : L’approche du Forum
0125 Ans : L’Approche du Forum
25 ANS :L’APPROCHE DU FORUM
{ 1987 à 2012 }
MATIÈRESTABLES DES
2 Messages du président du conseil d’administration et du président-directeur général
3 Introduction
4 Au commencement : Les années Ehrenworth, de 1987 à 1998
11 Les années Zussman, de 1998 à 2003
12 L’approche du Forum
13 Influencer les politiques
16 Les années Jodi White, de 2004 à 2009
16 L’ère de la minorité
22 Les années David Mitchell, de 2009 au temps présent
27 Conseil d’administration, de 1988 à 2012
41 Partenaires du 25e anniversaire
22 De nouvelles priorités
5 Un nouveau modèle pour l’élaboration des politiques
6 Les premiers pas
7 Des rencontres qui sortaient de l’ordinaire
7 Le décollage
225 Ans : L’Approche du Forum
Au moment de fêter le 25e anniversaire du Forum des politiques publiques, nous voulons marquer l’occasion en expliquant brièvement notre raison d’être et comment nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd’hui. Plutôt que de cataloguer nos activités, rapports et programmes au cours des années, nous
avons demandé à notre président-directeur général actuel et à ses prédécesseurs de réfléchir sur le temps qu’ils ont passé à la barre de l’organisation et sur ce qu’ils ont fait pour assurer la pertinence et la viabilité continues du Forum dans des contextes politiques et de politiques publiques en constante évolution. On trouvera dans les pages qui suivent leurs souvenirs et ceux d’autres personnes qui ont travaillé au Forum ou avec lui depuis sa création.
Nous y avons également inclus quelques vignettes de projets lancés par le Forum au fil des ans. Loin d’être exhaustive, cette liste n’en illustre pas moins la grande diversité de nos initiatives visant à améliorer la qualité des politiques publiques et de la gestion du secteur public à tous les niveaux de gouvernement au Canada.
Nous espérons que ce compte rendu encouragera tous ceux qui partagent notre but –bâtir de meilleurs gouvernements – à réfléchir aux questions et idées que nous pourrons approfondir ensemble au cours des prochaines années.
Au nom de mes prédécesseurs et de tous les membres actuels et passés du conseil d’administration du FPP, je veux féliciter et remercier les présidents-directeurs généraux David Mitchell, Jodi White, David Zussman et Shelly Ehrenworth, de même que leur personnel dévoué toutes ces années, et enfin les membres, les défenseurs et les sponsors du Forum, sans qui les importantes contributions aux politiques publiques du Canada présentées dans ce bref aperçu historique n’auraient pas été possibles.
Larry MurrayPrésident du conseil d’administration
C’est un honneur pour moi de diriger le Forum des politiques publiques alors qu’il entre dans son deuxième quart de siècle, d’autant plus que nous sommes au début d’une ère nouvelle où, plus que jamais, notre future qualité de vie dépendra de politiques et d’institutions publiques bien pensées et innovatrices.
Pour faire face efficacement à des problèmes comme le vieillissement de la population, le changement climatique et le besoin de se doter d’une culture d’innovation plus vigoureuse, les Canadiens ne peuvent plus compter sur les pratiques et les approches du passé. Nous ne pouvons pas non plus continuer d’attendre des gouvernements qu’ils résolvent seuls ces problèmes complexes. Plus que jamais, il nous faut recourir à des collaborations intersectorielles et à des partenariats imaginatifs. De plus, il nous faut trouver le moyen d’encourager la compréhension et la confiance entre tous les secteurs pour assurer la bonne gouvernance sur laquelle comptent les Canadiens. Le Forum des politiques publiques est prêt à utiliser son talent de rassembleur pour aider à atteindre ces objectifs importants.
Le Forum remercie Geoff Poapst, co-fondateur et vice-président de 1987 à 1992 qui a aidé à produire cet aperçu historique. À l’occasion de la célébration de notre 25e anniversaire, nous remercions également les centaines de membres du conseil et les membres du Forum, de même que le personnel et les amis qui ont contribué à notre réussite jusqu’ici.
David J. MitchellPrésident-directeur général
MESSAGE Du MESSAGE Duprésident du conseil d’administration du Forum
président-directeur général du Forum
3 25 Ans : L’Approche du Forum
Qui est responsable et comment procéder pour que les choses se fassent? Voilà ce que signifie la gouvernance pour le président-directeur général du Forum des politiques publiques, David Mitchell. Il croit que le Forum a toujours excellé à réunir dans une même salle les gens qu’il faut pour poser les questions les plus pertinentes sur les questions clés du moment et y répondre.
C’est en 1992 que David a pu constater pour la première fois ce que cela peut donner. Il était alors le leader parlementaire de l’opposition libérale à l’assemblée législative de la Colombie-Britannique quand Mike Harcourt, le nouveau premier ministre, l’invita à participer à un Sommet sur le commerce et le développement économique d’une durée de deux jours. Il a trouvé un peu curieux d’être invité à siéger à cette table comme député de l’opposition, mais il s’est vitre retrouvé dans une salle de conférence pleine d’étranges compères. Le sommet devait mettre en lumière tous les enjeux auxquels était alors confrontée la province – de la « guerre dans les forêts », aux aspirations des Premières nations – et donner à chacun des groupes intéressés l’occasion d’expliquer le pourquoi de sa position sur le problème en question. Personne ne s’attendait à ce que le sommet produise un plan
directeur assurant la prospérité future de la Colombie-Britannique, mais des douzaines de personnes s’en souviennent encore aujourd’hui. David est convaincu que les relations nouées autour de cette table ont contribué à faire progresser la province, indépendamment du gouvernement au pouvoir. Il avait alors rendu hommage au premier ministre d’avoir eu le courage d’organiser un tel sommet et il se souvient que M. Harcourt avait remercié un groupe appelé le Forum des politiques publiques qui avait planifié l’évènement et aidé à en faire un franc succès.
Des années plus tard, le Forum se cherchait un nouveau président-directeur général et David reçut un appel d’un chasseur de têtes qui voulait mesurer son intérêt pour le poste. Il a repensé à cette première rencontre et s’est dit : « Jamais je ne me le pardonnerai si je rate une pareille occasion », car il voyait la possibilité de faire quelque chose de spécial.
Le sommet nous a démontré que des gens
avec des opinions différentes peuvent
quand-même discuter intelligemment
ensemble. Nous avons utilisé le même
modèle pour lancer des discussions sur des
questions comme la formation de la main-
d’œuvre, les partenariats public-privés et
la réforme du régime de bien-être social.
— Mike Harcourt
INTRODUcTION
Honorant les anciens premiers ministres vivants du Canada au 25e Banquet et prix d’honneur annuel (2012)
Managing Change in Large OrganizatiOns : Lors de cette rencontre consacrée à la gestion
du changement dans les grandes organisations, des PDG mettent en commun leur expérience de la restructuration
d’entreprises avec des sous-ministres fédéraux et le groupe tente d’en tirer des enseignements pour le secteur public.
{ 1990 }Chronologie
425 Ans : L’Approche du Forum
C’est aussi ce que comprit Shelly Ehrenworth quand ce concept lui vint à l’esprit : le Forum donnerait la possibilité d’accomplir quelque chose de spécial, même s’il n’avait pas encore une idée bien précise de la forme que cela prendrait.
Ayant récemment obtenu son M.B.A., Shelly venait d’entrer au ministère de l’Industrie et du Commerce à Ottawa en 1972. Même comme fonctionnaire subalterne, le fossé qu’il constatait entre les secteurs public et privé le déconcertait. Malgré l’impact évident du gouvernement sur l’économie, les fonctionnaires et les chefs d’entreprises travaillaient dans des mondes différents et ne se rencontraient que pour régler les crises, plutôt que pour les prévenir. Plus tard, Shelly devait citer des initiatives de politiques mal-conçues, tels le Programme énergétique national et la tentative avortée de réforme fiscale d’Allan MacEachen dans son budget de 1981, comme la démonstration la plus éloquente du besoin de combler ce « manque de compréhension ». C’est pendant son détachement à l’Institut Niagara en 1978 qu’il comprit comment cela pourrait se faire.
L’Institut Niagara était un établissement sélect de perfectionnement des cadres supérieurs dont les programmes réunissaient les leaders de différents secteurs pour leur permettre de discuter et d’apprendre l’un de l’autre. L’institut offrait la possibilité à des PDG, des chefs syndicaux, des sous-ministres et autres de poser un regard différent sur le monde et de nouer des liens qui les aideraient à mieux faire leur travail. Shelly apprit à organiser des réunions efficaces et, après quatre ans, il quitta Niagara avec dans ses bagages un Rolodex qui s’étendait d’un océan à l’autre. Cela lui serait utile par la suite pour lancer le Forum des politiques publiques, mais Shelly devrait d’abord passer par une deuxième période de service au gouvernement fédéral avant que les pièces manquantes ne tombent enfin en place.
Shelly devient directeur des Affaires publiques au ministère fédéral du Travail et se vit confier la tâche de gérer les relations
du gouvernement avec les syndicats canadiens. Le poste prit cependant une toute autre dimension quand Brian Mulroney, un ancien avocat spécialisé en droit du travail, devient premier ministre en 1984. Du jour au lendemain, les dirigeants syndicaux voulaient jouer un rôle dans l’arène fédérale des politiques publiques et les hauts fonctionnaires voulaient savoir ce que le mouvement syndical pouvait mettre sur la table. S’inspirant de la stratégie apprise à l’Institut Niagara, Shelly entreprit de réunir les représentants syndicaux et gouvernementaux pour des discussions de haut niveau sur des questions comme les changements technologiques, la formation professionnelle et l’adaptation de la main-d’œuvre. Toutefois, de l’aveu même de Shelly, sa réalisation la plus importante et la plus formatrice fut de poser les jalons d’une initiative qui devait s’appeler le Conseil canadien du commerce et de l’emploi dans la sidérurgie (CCCES), le premier conseil sectoriel canadien.
ANNéES EhRENwORThAu COMMENCEMENT : LES
de 1987 à 1998
Fondateur, Forum des politiques publiques, Sheldon Ehrenworth
Managing COMpanies and UniOns in the 1990s : Se penchant ensemble sur la
gestion des entreprises et des syndicats dans les années 1990, des dirigeants de syndicats et d’entreprises informent
des sous-ministres fédéraux et provinciaux des défis rencontrés par l’industrie forestière en C.-B. et leur disent comment,
de l’intérieur, ils voient le processus de négociation collective.
{ 1991 }
5 25 Ans : L’Approche du Forum
Le CCCES rassemblait les dirigeants syndicaux et les chefs d’entreprises pour élaborer une banque de données commune et parler d’une seule voix sur les politiques fédérales affectant leur industrie. Depuis de nombreuses années, les gouvernements pressaient les syndicats et les entreprises de collaborer davantage. Or voilà qu’ils relevaient le défi et venaient ensemble à Ottawa discuter de commerce, d’investissement, de formation, d’assurance emploi et de toute une gamme d’autres questions. Tout d’un coup, un nouvel acteur entrait en scène et ouvrait une brèche dans les barricades bureaucratiques pour générer un véritable flux d’idées nouvelles. Les ministres furent impressionnés et un bon nombre de politiques et de réglementations maladroites qui entraînaient des pertes d’emplois et de profits dans l’industrie sidérurgique et qui menaçaient l’accès vital au marché américain purent enfin être supprimées.
UN NOUVEAU MODÈLE POUR L’ÉLABORATION DES POLITIQUESAvec le CCCES, Shelly comprit ce qui pouvait arriver quand le contrôle exercé par les hauts fonctionnaires sur l’agenda et le processus de discussion des politiques publiques était partagé avec les chefs d’entreprises. Il y vit la preuve qu’un processus plus ouvert d’élaboration des politiques, permettant aux parties intéressées de contribuer des points de vue constructifs et éclairés à la discussion, pouvait s’avérer bénéfique pour tous. Shelly croyait que ce nouveau modèle d’élaboration des politiques pourrait fonctionner à plus grande échelle et le Forum des politiques publiques relèverait bientôt sa gageure à ce sujet.
Pendant l’automne 1986, il alla à Toronto parler de ses idées à ses vieux amis de l’Institut Niagara. Avec leur appui, il voulait créer une organisation non-partisane ayant pour seul objectif d’améliorer le fonctionnement du gouvernement. Cela contribuerait à une fonction
publique fédérale plus ouverte sur l’extérieur, et favoriserait la compréhension en établissant des communications bidirectionnelles entre le gouvernement et l’ensemble du secteur privé. Cette nouvelle entité ne prendrait pas position sur les questions de politiques publiques, mais plutôt s’emploierait à stimuler la discussion en y introduisant tout un éventail de points de vue. S’il est un groupe à qui le Forum peut attribuer sa paternité, c’est bien ce groupe d’amis qui renvoyèrent Shelly à Ottawa avec leur bénédiction et un chèque de 5 000 $, en lui promettant 100 000 $ s’il parvenait à réunir une masse critique de soutien.
De retour à Ottawa, en parlant de son projet, Shelly se rendit compte que les réactions étaient mitigées. Certaines sommités s’offusquèrent à la suggestion que la fonction publique était déconnectée ou qu’elle avait besoin d’appuis extérieurs. Néanmoins, quand il s’entendit dire par un directeur du Ministère de l’Industrie « Nous n’avons pas le temps de consulter les entreprises et les syndicats, parce que nous sommes trop occupés à élaborer des politiques », Shelly sut l’idée du Forum tombait à point nommé. Heureusement, il n’était pas le seul à le penser, et quand un petit groupe de sous-ministres décidèrent de sortir du rang et d’y apporter leur soutien moral et financier, il ne resta plus qu’à passer à l’action.
Les champions du Forum dans la fonction publique furent les sous-ministres Mark Daniels, Ray Hession, Gaëtan Lussier et Huguette Labelle.
un conseil d’administration fut alors formé pour doter le Forum d’une base non partisane. Peter White de la Argus Corporation, ancien secrétaire des nominations et futur secrétaire principal du premier ministre Brian Mulroney, en devint le président fondateur. Bill Lee, le stratège du parti libéral, fut le premier vice-président et, pour avoir un horizon plus vaste et complet, des gens comme Allan Blakeney, ancien premier ministre de la Saskatchewan, vinrent bientôt se joindre au groupe fondateur. Comme devait l’affirmer Peter White à la première réunion du conseil : « Que l’on trouve le gouvernement trop gros, trop petit ou plus ou moins comme il faut, l’idée qu’il devrait mieux fonctionner devrait faire consensus. »
Que l’on trouve le gouvernement trop
gros, trop petit ou plus ou moins comme il
faut, l’idée qu’il devrait mieux fonctionner
devrait faire consensus.
« »
LiteraCy rOUndtabLes : Lors de tables rondes régionales, des chefs d’entreprise et des dirigeants
syndicaux étudient l’impact de l’analphabétisme au travail et élaborent une stratégie commune pour
remédier au problème.
{ 1992 to 1994 }
625 Ans : L’Approche du Forum
Plusieurs sous-ministres, de même qu’un groupe influent de chefs d’entreprises, de dirigeants syndicaux et d’universitaires viendraient aussi, éventuellement, siéger à ce conseil d’administration composé de 12 membres. Ainsi, avant même d’ouvrir ses portes, Shelly avait mis sur pied une organisation avec laquelle il faudrait compter.
Il manquait encore une pièce à ce casse-tête, le personnel. Geoff Poapst, le collègue de Shelly à Industrie Canada, fut recruté dans le cadre du programme d’échange de cadres de direction et il aida à élaborer le message du Forum dans des discours, articles d’opinion, programmes et rapports. Puis une dynamo administrative nommée Barbara Cotterill vint compléter l’équipe. Alors, fort de ses 400 pieds carrés d’espace de bureaux et de 15 000 $ en banque, le 22 avril 1987, le Forum prit enfin son envol.
LES PREMIERS PASLe contexte n’aurait pu être plus propice à la nouvelle organisation, car le pays digérait alors de grandes idées comme le libre-échange et la réforme fiscale, et les débats faisaient rage sur les soins de santé, l’adaptation de la main-d’œuvre, l’immigration, l’éducation et la formation professionnelle. Des gens à l’extérieur du gouvernement voulaient se faire entendre et beaucoup de hauts fonctionnaires étaient prêts à considérer de nouvelles idées, surtout si le Forum était là pour organiser les réunions et animer les échanges entre ces interlocuteurs.
Shelly se souvient de ces débuts : « On pouvait faire à peu près tout ce qu’on voulait, à condition que cela génère des revenus et contribue à créer un noyau de hauts fonctionnaires prêts à endosser notre concept d’excellence au sein du gouvernement. » Dès le début, le Forum a réuni des PDG, des sous-ministres et autres leaders pour ses « tables rondes de hauts dirigeants », pour comparer leurs points de vue sur des questions fondamentales de politiques et de gestion. Dans le cadre d’un autre volet du programme « sous le microscope », on examinait à la loupe les ministères, les entreprises, les syndicats et autres organisations, afin que les gens de l’extérieur puissent voir de près leur façon de gérer leurs affaires et aient l’occasion de nouer des liens précieux avec des décideurs importants. Le Forum offrait finalement un éventail de programmes, dont certains visaient à résoudre des problèmes, alors que d’autres cherchaient tout simplement à éduquer.
Programmes « sous le microscope » – Olympia et York et ses principales filiales, Ressources Gulf Canada et Abitibi, étaient les hôtes du premier séminaire « sous le microscope » pour 30 sous-ministres fédéraux et provinciaux. Ce programme explorait les processus internes de la compagnie pour la planification de ses investissements majeurs comme, par exemple, un pipeline dans l’Arctique. Les hauts dirigeants expliquaient aussi comment les politiques réglementaires – entre autres dans les domaines de la fiscalité, de l’environnement et du marché du travail – influaient sur leurs décisions.
Des ministères ont aussi participé aux programmes « sous le microscope ». En mai 1989, 30 cadres supérieurs d’entreprises se rendirent à Ottawa pour apprendre à connaître les systèmes d’approvisionnement et les processus d’achat, et pour discuter de diverses façons de rendre le ministère de l’Approvisionnement et des Services plus efficace. Vinrent ensuite Communications Canada et Industrie Canada qui s’ouvrirent à leur tour à leurs clients, surtout pour discuter de l’amélioration des communications. Depuis des années, ces sessions « sous le microscope » sont l’un des grands axes des services offerts par le Forum.
Des hauts dirigeants assistent à l’une des premières réunions du Forum des politiques publiques (automne 1988)
CeO sUMMit On heaLth Care : À l’occasion de ce sommet, deux douzaines de PDG de grandes entreprises
rencontrent des fonctionnaires fédéraux et provinciaux pour réfléchir aux façons de renforcer le système de soins
de santé à payeur unique du Canada, pierre angulaire de notre compétitivité et de notre qualité de vie.
{ 1996 }
7 25 Ans : L’Approche du Forum
DES RENCONTRES QUI SORTAIENT DE L’ORDINAIRECette série d’évènements très réussis valut au Forum la réputation d’organiser des rencontres où on pouvait faire connaissance avec des gens qu’on n’aurait jamais croisés autrement, et avec qui on’aurait certainement pas pris place autour d’une table de discussion. Si on y ajoutait une question d’actualité et la prémisse que les discussions seraient enregistrées mais que les commentaires ne seraient pas attribués sans autorisation, on obtenait alors un échange de vues très franc, qui en plus d’être stimulant pouvait même être tout à fait divertissant. L’animation était un autre ingrédient de première importance. Pour animer une rencontre et y attirer les personnes les plus pertinentes, le Forum allait habituellement chercher un dirigeant très en vue du secteur privé, du monde syndical ou du milieu des organisations à but non-lucratif. Toutefois, après quelques brèves remarques liminaires, cette personne rejoignait les autres participants, et laissait la place à un animateur chevronné qui dirigeait alors la discussion.
Pour une organisation dont la mission commençait à peine à prendre forme, le Forum des politiques publiques attirait déjà beaucoup l’attention à la fin de 1987. Ainsi, Shelly se souvient : « Nous avons vendu le Forum sur la foi de rencontres que personne d’autre ne pouvait organiser et il était rare qu’un ou deux des participants ne réussissent pas à convaincre leur entreprise, leur ministère, leur syndicat ou leur organisation à but non-lucratif de commanditer l’évènement. Voilà comment nous avons pu clôturer notre premier exercice avec un surplus de 15 000 $ et 140 000 $ de commandites. »
Le Forum doit énormément et exprime sa profonde gratitude envers le regretté Max Clarkson qui était doyen de la Faculté d’administration de l’Université de Toronto et qui fut un de ses bienfaiteurs de la première heure. Max était également l’un des meilleurs animateurs du pays. Il avait le pouvoir d’amener les groupes les plus divers, sinon à un consensus, du moins à une compréhension amicale des points de vues de chacun. Max a partagé ses talents avec le personnel du Forum et, jusqu’à ce jour, son approche continue d’être utilisée dans ses rencontres.
LE DÉCOLLAGEAu cours des 10 années qui ont suivi, le personnel a continué de croître à la mesure du budget annuel. En 1998, Shelly avait enrôlé environ 180 organisations privées et publiques comme membres du Forum et ses sources de revenus se trouvaient alors majoritairement à l’extérieur du gouvernement. Des centaines d’activités petites et grandes furent organisées pendant la première décennie, mais trois d’entre elles, selon Shelly, ont résolument engagé le Forum dans la voie qui est aujourd’hui la sienne.
Le Forum des hauts dirigeants sur L’exceLLence dans Le gouvernement – caLgary, Février 1988
Calgary pouvait sembler un choix étrange pour réunir huit sous-ministres fédéraux et une douzaine de PDG pour une séance de réflexion sur les façons d’augmenter l’efficacité de la bureaucratie fédérale. Et pourtant, au bout du compte, on n’aurait pas pu mieux choisir le lieu de cette rencontre et la liste de ses participants.
Avec le Plan énergétique national encore très frais dans leur mémoire, les vétérans du secteur pétrolier ne savaient que trop ce qui peut arriver quand un gouvernement distant élabore des politiques fondées sur des hypothèses douteuses concernant leur industrie. Ils voyaient donc cette rencontre comme une occasion d’apprendre comment les choses fonctionnaient à Ottawa et comment, grâce à de meilleures communications avec les ministères des Finances et de l’Énergie, ainsi qu’avec les autres départements, on ferait en sorte que les décideurs politiques aient les connaissances nécessaires pour prendre des décisions avisées. Quant aux sous-ministres venus d’Ottawa, la rencontre leur offrait la possibilité d’expliquer les rouages quelquefois mystérieux de l’élaboration des politiques et de la gestion publique, tout en engageant le dialogue avec des leaders influents qui pourraient les aider à relever certains des défis auxquels eux-mêmes faisaient face.
une conversation très réfléchie eut donc lieu pendant deux jours et ces partenaires improbables parvinrent à quelques conclusions fort intéressantes. Ils prirent la défense de la tradition canadienne de non-partisannerie dans la fonction publique, rejetant d’emblée le sentiment gagnant du terrain dans certains cercles gouvernementaux qu’il fallait politiser la bureaucratie.
bLOOd, Fish and tears: Des dirigeants des secteurs public et privé se rencontrent pour discuter
de stratégies pour améliorer la crédibilité et l’acceptabilité des conseils fondés sur la science en ce
qui concerne les politiques de réglementation et la prise de décisions.
{ 1998 }
825 Ans : L’Approche du Forum
Les PDG se montrèrent étonnamment intransigeants sur cette question. La plupart d’entre eux avaient passé une partie de leur carrière aux États-unis et ne voulaient absolument pas d’un système de récompenses à l’américaine. Leur deuxième conclusion fut que certaines notions fondamentales de gestion, essentielles dans toute organisation du secteur public ou privé, avaient été négligées dans la fonction publique; comme si une bonne gestion n’était tout simplement pas une priorité!
Les PDG trouvaient préoccupante la situation dans la fonction publique et, soucieux que le gouvernement prenne des mesures correctives, ils s’engagèrent à faire passer le message à leurs amis du Cabinet. Ils tinrent si bien leur promesse au cours des mois suivants que le vice-premier ministre Don Mazankowski se souviendrait plus tard que son premier contact avec le Forum des politiques publiques fut justement à travers ces PDG qui avaient participé à la rencontre de Calgary et qui le coinçaient dans les aéroports pour lui dire leur façon de penser sur les problèmes au sein de la fonction publique.
Calgary fut donc un point tournant parce que, comme le dit Shelly Ehrenworth, « C’est là que le Forum apprit ce qu’on attendait de lui… Les PDG nous regardèrent bien en face et nous dirent ‘Bon, d’accord, vous nous avez fait prendre conscience de tout ça, maintenant qu’est-ce que vous allez faire pour y remédier?’ C’est à partir de ce moment que nous avons commencé notre campagne pour le changement de la culture de gestion qui avait alors cours à Ottawa, et cela resterait notre priorité numéro un pour les dix années suivantes. »
Dans la foulée de la rencontre de Calgary, le Forum organisa des sessions semblables dans les grandes villes d’un bout à l’autre du Canada et il assembla une équipe composée de PDG, d’anciens sous-ministres, de dirigeants syndicaux, d’universitaires et même d’un ancien premier ministre provincial, pour diriger le projet Rendre le gouvernement plus efficace. Cette équipe recommanda qu’un groupe de travail composé de spécialistes travaillant au sein du Forum des politiques publiques mette en œuvre les recommandations pour la modernisation des pratiques de gestion dans la fonction publique. Tout au long de l’année 1989, des coups de téléphone personnels aux ministres du Cabinet, une couverture médiatique soutenue à la télévision, à la radio et dans la presse écrite et, enfin, une lettre adressée au premier ministre s’avérèrent persuasifs : en 1990, le gouvernement lança le Programme FP 2000 qu’il présenta comme étant la plus vaste refonte de la bureaucratie fédérale depuis les années 1960. Dans son annonce du nouveau programme, le gouvernement faisait siennes les principales recommandations de changement du Forum, toutes sauf une : il ne confierait pas la réalisation du projet à des entités extérieures. FP 2000 devint un exercice interne, ce qui de l’avis de la plupart des observateurs de la fonction publique ne fit pas avancer de façon significative la réforme de la gestion.
Arthur Kroeger, Sous-ministre
Cela faisait des années que je rencontrais
des chefs d’entreprises, mais c’était la
première fois que quelqu’un du secteur
privé me demandait à quels défis j’étais
confronté pour diriger mon ministère.
— Arthur Kroeger, Sous-ministre, Énergie, mines et resources
»
«
Le Forum des politiques publiques du Canada – 25 ans plus tard
aMendMents tO the COMpetitiOn aCt and the COMpetitiOn tribUnaL aCt : Le FPP rassemble des idées et des opinions sur les modifications à la Loi sur la concurrence et la Loi sur le
Tribunal de la concurrence auprès de 2000 organisations et particuliers et rend compte au Tribunal
de la concurrence de leurs opinions sur la législation proposée.
{ 2000 }
9 25 Ans : L’Approche du Forum
L e p r e m i e r B a n q u e t d u F o r u m d e s p o L i t i q u e s puBLiques – toronto, avriL 1988
Deux mois plus tard, le Forum dut encore une fois faire ses preuves. En effet, pourrait-il convaincre les leaders du secteur privé, malgré leur emploi du temps déjà chargé, de participer à une soirée pour honorer les contributions faites au gouvernement et aux politiques publiques? Mais il gagna la partie car plus de 500 invités étaient présents quand Allan Lambert, président de la Banque TD, Ted Newall, PDG de Nova Chemicals, de même que le greffier du Conseil privé Paul Tellier et son prédécesseur Robert Bryce, devinrent les premiers lauréats des prix du Forum des politiques publiques.
« Bien sûr, nous nous attendions à une bonne participation des fonctionnaires, se souvient Shelly, mais la moitié des tables étaient occupées par des PDG, ce qui dépassait de beaucoup nos attentes. Le banquet nous offrait une tribune idéale pour diffuser notre message et pour recueillir des fonds et, avec l’aide de nos nouveaux collègues de Calgary, nous avions travaillé d’arrache-pied pour obtenir que le vice-premier ministre Don Mazankowski
accepte d’être notre conférencier invité. Quand il a évoqué nos principaux thèmes dans son allocution, nous avons compris que nos efforts faisaient leur effet à Ottawa.
Au cours de la dernière décennie, le nombre d’invités au Banquet d’honneur a dépassé 1 400, ce qui en fait un des évènements du genre les plus importants au Canada.
Marshall Cohen (à droite), ancien président, Olympic & York Enterprises Limited présente à Paul Tellier (à gauche), greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet de Québec, le Prix du premier Banquet et prix d’honneur (1988)
Nous cherchions une façon de différencier
notre banquet de tous les autres, alors
j’ai proposé qu’on termine l’évènement
dès 21h30. C’est sans doute le service
le plus précieux que j’aie jamais rendu au
Canada – un banquet d’honneur qui se
termine à une heure raisonnable.
— Geoff Poapst, vice-président fondateur
The BriTish ColumBia CiTizens’ Forum on Clean air : Des citoyens de toute la Colombie-Britannique
s’informent au sujet des questions relatives à l’air pur, discutent des politiques possibles et formulent des conseils pour
le ministre de l’Environnement lors de ce Forum.
{ 2001 }
1025 Ans : L’Approche du Forum
Les prix d’honneur – Lors de ses banquets annuels à Toronto, le Forum a rendu hommage à près d’une centaine de leaders de tous les secteurs pour leurs contributions à la bonne gouvernance au Canada. En 1992, le Prix Hyman Solomon pour l’excellence journalistique dans le domaine des politiques publiques fut créé en mémoire de Hyman Solomon qui écrivait des articles sur la fonction publique dans le Financial Post. Depuis 2006, le Prix des leaders émergents attire l’attention sur la prochaine génération de décideurs politiques.
Sa crédibilité nettement en hausse, le Forum rassembla 50 PDG et une douzaine de sous-ministres fédéraux et provinciaux autour de la table du conseil de la Banque TD pour entendre l’ancien président de la Réserve des États-unis, M. Paul Volker, leur parler de la « crise tranquille dans la fonction publique américaine ». Le message qu’il leur livra était que les pays se font concurrence sur la base de la compétence de leurs travailleurs et de leurs gestionnaires, et de la qualité de leurs fonctionnaires. On n’aurait pu trouver auditoire plus réceptif et, à partir de ce moment-là, l’idée selon laquelle une fonction publique efficace compte pour beaucoup dans la compétitivité du Canada devint l’un des principaux leitmotivs de l’argumentaire du Forum.
Shelly est aujourd’hui à la retraite, mais lorsqu’il repense à toute l’aventure, il considère que cette idée saugrenue a bien fonctionné dès le début. Malgré une profonde récession et des coupures radicales dans les dépenses fédérales, d’une année à l’autre, le Forum a quand-même réussi à hausser le niveau des discussions sur les politiques publiques. Il se remémore les consultations pré-budgétaires de 1993, quand des représentants du monde des affaires, des syndicats et des groupes sociaux ont discuté de compromis fiscaux avec Paul Martin et des hauts fonctionnaires qui étaient alors sur le point de s’attaquer au déficit. Puis il y eut le Sommet sur les soins de santé, où des leaders du monde des affaires ont défendu le modèle canadien à payeur unique;
puis la stratégie commune des employeurs et des syndicats pour lutter contre l’analphabétisme; et enfin les réunions annuelles des doyens des facultés de commerce et des sous-ministres fédéraux, où le Forum s’employait à augmenter la place des politiques publiques dans les programmes canadiens de M.B.A; et la liste ne cesse de s’allonger.
Il ne fait aucun doute pour Shelly que le Forum n’a jamais cessé d’innover et qu’il a fait œuvre de pionnier. « Nous avons fait découvrir aux leaders de tous les secteurs de nouvelles idées et de nouvelles manières de se réunir pour discuter de question d’actualité. Nous avons réussi à convaincre des centaines et peut-être même des milliers de cadres supérieurs du secteur privé qu’il est important d’avoir un gouvernement de qualité et qu’il vaut la peine de lutter pour l’obtenir. » Mais pour Shelly, le succès du Forum était encore mitigé à la fin de sa première décennie. En effet, il était alors déçu que « les efforts pour moderniser la bureaucratie fédérale n’aient que peu porté fruit jusque là; que le système lutte encore pour livrer des résultats qui importeraient aux Canadiens et qu’il soit plus isolé que jamais de la société dans son ensemble. » Il regrette encore que « Le Forum n’ait jamais réussi à mettre la réforme de la gestion au sommet de l’agenda du gouvernement, car c’était là notre objectif numéro un. Ottawa trouve toujours quelque chose de plus important à faire que de rendre son système plus efficace, et nous n’avons malheureusement pas pu changer cela. Quand j’ai quitté le Forum en 1998, on s’était à peine attaqué aux problèmes fondamentaux de gestion qui avaient tant surpris le groupe de PDG que nous avions réunis à Calgary, et plusieurs de ces problèmes attendent encore une solution aujourd’hui.
En 1900, les économies et les perspectives
de croissance du Canada et de l’Argentine
étaient semblables. Quatre-vingt-dix ans
plus tard, nous sommes prospères et ils
s’enfoncent dans le marasme. Vous ne
croyez pas que les politiques publiques
soient importantes.
— Un participant au Bryce-Lambert Forum
Canada in transitiOn: Une série d’ateliers dirigés par des PDG sur le Canada en transition résultent en des
conseils au premier ministre pour renforcer la fonction publique du Canada,
ses institutions démocratiques et sa place dans le monde.
{ 2003 }
11 25 Ans : L’Approche du Forum
Ancien secrétaire adjoint du Cabinet, puis doyen de la Faculté d’administration de l’université d’Ottawa, David Zussman était attiré par l’idée fondamentale du Forum que, pour toute discussion sur les politiques, il fallait commencer par réunir autour de la table un riche éventail de points de vue et que la culture de gestion à Ottawa devait être ouverte aux idées nouvelles. Il croyait aussi que le Forum était une institution unique en son genre : « Il n’existait aucune autre organisation ayant pour unique objectif d’améliorer le secteur public, et cela n’a pas changé jusqu’à ce jour. » Alors, quand le Forum des politiques publiques a établi le Centre de recherche sur la gestion publique en 1995, il accepta l’invitation que lui fit Shelly d’en devenir le directeur à temps partiel, tout en continuant de travailler à l’université.
Le programme de recherche du Centre avait pour but de stimuler l’innovation et de mettre en lumière les enjeux émergents dans la fonction publique. Ses études dans divers domaines ont été très remarquées, entre autres celles sur les nouveaux modèles de prestation de services et sur la gestion du talent, ainsi que celles sur les critères d’évaluation pour l’embauche des nouveaux diplômés universitaires. Quand Shelly décida de prendre sa retraite en 1998, le conseil d’administration vit aussitôt en David Zussman son successeur logique.
Les travaux universitaires et l’expérience initiale de David au Forum étaient axés sur les questions de gestion. Or ces questions constituaient le noyau-même du travail du Forum. Quand il devint président-directeur général, le Forum fut invité à constituer et diriger un panel d’experts externes pour conseiller le greffier du Conseil privé sur les questions de gestion publique, ce qui conduirait éventuellement à des réformes importantes suite à la Loi sur la modernisation de la fonction publique de 2003. Au même moment, le Forum des politiques publiques lança son symposium annuel Comment Ottawa gouverne. Celui-ci mobilisait des ministres, du personnel politique et des hauts fonctionnaires
pour donner aux dirigeants du monde des affaires et du secteur à but non-lucratif et à d’autres groupes un aperçu d’initiés sur les rouages du gouvernement fédéral. Toutefois, alors même que ces contributions se poursuivaient, l’activité principale du Forum se déplaçait vers des programmes et des actions qui rassemblaient des spécialistes, des parties intéressées et des fonctionnaires pour examiner ensemble des défis spécifiques relatifs aux politiques. Ceci devint donc le second pilier du travail du Forum.
ANNéES ZUSSMANLES
de 1998 à 2003
Bien que j’aie passé toute ma carrière dans le secteur privé, j’ai toujours conservé un intérêt très vif et non-partisan pour l’élaboration de politiques avisées et pour l’excellence au sein du gouvernement. Mon implication dans le Forum des politiques publiques a été pour moi une occasion inespérée d’enrichir ma compréhension des défis qu’il faut relever pour atteindre ces deux objectifs. Je garde de bons souvenirs de mon expérience au Forum et je considère qu’elle m’a bien préparé au rôle que je devais assumer plus tard comme conseiller en gestion des ressources humaines dans la fonction publique fédérale, notamment comme président du Comité consultatif sur le maintien en poste et la rémunération du personnel de direction.
— Lawrence Strong, président de Unilever Canada
»
«
bringing eMpLOyers intO the iMMigratiOn debate : À partir de données d’enquête sur la main-
d’œuvre immigrante, des dirigeants de tous les secteurs formulent des recommandations
à l’intention des gouvernements fédéral et provinciaux.
{ 2004 }
1225 Ans : L’Approche du Forum
Comment le symposium Comment on gouverne à Ottawa est resté un programme de base jusqu’à ce jour et comment il a été présenté dans plusieurs villes à l’extérieur d’Ottawa, dont Calgary, Toronto et Washington
Évoquant son arrivée au Forum, David se souvient que « Le gouvernement fédéral venait de terminer une évaluation de ses programmes. On sortait également d’une période de gel des salaires. L’économie était en plein essor et les ministères se cherchaient de nouvelles activités. De plus, les ministères avaient la possibilité d’appuyer le Forum en contribuant frais de projets comme aux droits d’adhésion. Ceci nous a aidé à augmenter notre personnel, ce qui devenait nécessaire pour répondre à la demande d’idées nouvelles relatives aux politiques dans des domaines de plus en plus nombreux. » Certains de ces nouveaux employés venaient de ministères fédéraux dans le cadre du Programme Échanges Canada et étaient donc bien connectés dans les divers centres d’élaboration des politiques du gouvernement. Du coup, se souvient David, « nous étions très forts pour voir au-delà de
l’horizon et anticiper les enjeux politiques de demain. Cela voulait dire que nous pouvions organiser en moins de deux une rencontre ou, même présenter un rapport, alors que les ministres et leurs fonctionnaires commençaient à peine à recueillir des avis sur l’une ou l’autre de ces questions de politiques. »
L’APPROCHE DU FORUM Le temps et le moment sont déterminants dans l’élaboration des politiques publiques et sa capacité d’offrir des conseils constructifs et de faire des recommandations dès les premières étapes du processus a toujours distingué le Forum des autres groupes de réflexion qui auraient voulu être influents à Ottawa. Mais David pense aussi que sa réputation d’organisateur hors pair de discussions sur des questions de politiques, de même que sa composition non-partisane et son approche non idéologique étaient tout aussi importantes. « Nous n’abordions pas ces questions du point de vue de la gauche ou de la droite, ou du point de vue spécifique du milieu des affaires ou des syndicats. Les recherches que nous faisions pour préparer nos conférences présentaient toujours un ensemble d’opinions pertinentes, sans pourtant que nous en soutenions une plus que les autres. Au bout du compte, nous défendions nos rapports et les conclusions auxquelles étaient parvenues les personnes que nous avions réunies. Mais ces conclusions leur appartenaient à elles, pas au Forum. »
David Zussman, président, Forum des politiques publiques, l’hon. David Anderson, ministre de l’Environnement, Dr Amory Lovins, physicien et l’hon. Paul Martin, ministre des Finances (2000)
China’s eConomiC GrowTh – Do we have a Game Plan? Des dirigeants gouvernementaux
et industriels élaborent pour les secteurs fédéral, provincial et privé des stratégies visant à tirer profit
de la révolution économique chinoise.
{ 2005 }
13 25 Ans : L’Approche du Forum
David attribue à Max Clarkson la paternité de cette « façon de faire » du Forum pour organiser et animer des discussions sur les politiques. « Nous avons appris à faire confiance au processus que nous a légué Max et il ne nous a jamais fait défaut. Plusieurs règles essentielles régissent le processus. En premier lieu, le Forum doit contrôler le programme et la liste des participants pour les évènements qu’il organise. Cela n’est pas toujours facile quand c’est quelqu’un d’autre qui paye la note et qui, pour cette raison, se sent autorisé à façonner le résultat en décidant qui participera à la discussion et comment les questions seront posées. La deuxième règle est que les discussions en table ronde et même les grandes conférences doivent être structurées de manière à ce que toute personne qui y participe puisse apporter son grain de sel, si on veut pouvoir attirer des participants de haut niveau. Et enfin, il faut produire un rapport qui rende bien compte de la discussion, y compris des opinions dissidentes, et qui arrive entre les mains des décideurs concernés avant que les orientations des politiques ne soient irrémédiablement fixées. »
INFLUENCER LES POLITIQUES Sous la gouverne de David Zussman, le Forum a pu aider à faire la lumière sur un grand nombre de questions complexes, y compris la gestion des sciences du gouvernement, la réforme de la Loi sur la concurrence et la réduction du chômage chez les jeunes. L’approche du Forum consistait à s’assurer que chaque question était étudiée à fond, puis d’essayer de produire des recommandations que les ministres et les hauts fonctionnaires trouveraient utiles. S’il est encore des gens qui demandent si un groupe d’individus discutant autour d’une table peut vraiment influencer la façon de penser ou d’agir du gouvernement, David sait par expérience que la réponse est souvent oui. En effet, l’étude et l’évaluation des différentes options sont à la base de l’élaboration des politiques. « Bien sûr, ajoute-t-il, les gouvernements ne veulent pas toujours écouter. Il arrive que les politiques découlent directement de leurs programmes électoraux ou qu’elles soient une question d’idéologie, ou encore ils croient qu’ils ont déjà réponse à tout. Mais on peut encore attirer l’attention sur des perspectives qu’ils n’avaient peut-être pas considérées. »
Session plénière à la table ronde du Forum sur la transformation économique de l’Ouest. Professeur Richard Harris, Université Simon Fraser, Hugh MacDiarmid, président du conseil d’administration, Forum des politiques publiques, Roslyn Kunin, Roslyn Kunin & Associates Inc et Oryssia Lennie, Diversification de l’économie de l’Ouest Canada (2003)
MiCrOsCOpe On FOreign aFFairs and internatiOnaL trade Canada : Des hauts fonctionnaires
de MAECI informent des chefs d’entreprise, des dirigeants universitaires et des dirigeants d’ONG sur les défis en matière
de politique étrangère et échangent des idées sur le rôle et les pratiques de gestion du ministère.
{ 2006 }
1425 Ans : L’Approche du Forum
Certaines rencontres ont inévitablement un plus grand impact que d’autres, mais quand on organise quelques douzaines d’évènements haut de gamme chaque année, on est assuré de frapper au moins quelques coups de circuit. David se rappelle de trois décisions relatives à des politiques publiques où le travail du Forum a clairement fait une différence.
L’accord des premiers ministres sur Le renouveLLement des soins de santé
Suite à la publication du rapport de la Commission Romanow en 2002, le Forum organisa une conférence appelée Passer du débat à l’action : Assurer l’avenir du système des soins de santé au Canada. La conférence était financée par 18 organisations du secteur des soins de santé, dont la Société de l’arthrite et les Infirmières de l’Ordre de Victoria, et elle réunissait plus d’une centaine de participants du gouvernement et du secteur de la santé. Elle avait pour but de dégager un terrain d’entente et de créer une dynamique conduisant à un accord fédéral-provincial sur le renouvellement du système des soins de santé.
Suite à des discussions en petits groupes et en plénières, les participants en arrivèrent à un certain consensus sur les approches à utiliser concernant huit questions prioritaires, dont la gouvernance, la responsabilisation et les dimensions financières sous-jacentes des soins de santé au Canada. À la fin des discussions, une délégation de participants présenta les recommandations de la conférence à la ministre fédérale de la Santé et à des représentants provinciaux de haut niveau.
La possibilité de faire ainsi rapport directement aux responsables peut être un outil puissant. Aussi les participants de la délégation ne ratèrent-ils pas cette chance inespérée de dire à la ministre « Le temps d’agir est venu et les gouvernements doivent mettre de côté les conflits de juridiction pour opérer des changements. » Puis ils présentèrent leurs recommandations sur la forme et la substance d’un éventuel accord fédéral-provincial sur les soins de santé et ils firent savoir qu’ils étaient prêts à le défendre sur la scène publique, tout en faisant pression sur les deux niveaux de gouvernement pour qu’ils le signent. Autrement dit, la rencontre n’avait pas seulement servi à identifier des progrès souhaitables sur quelques unes des questions importantes; le Forum avait également mobilisé un réseau de soutien crédible qui pourrait aider la ministre fédérale et ses collègues provinciaux à vendre le concept à leurs cabinets respectifs et au grand public. Selon David Zussman, ce fut là l’évènement clé qui traça la voie vers l’Accord des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé qui fut enfin paraphé en mai 2003.
création des instituts de recherche en santé du canada (irsc)
En 1998, le Forum organisa une séance de remue-méninges sur les questions de recherche en santé et sur le rôle du Conseil de recherches médicales du Canada (CRM). Allan Rock, le ministre fédéral de la Santé, se joignit au groupe pour entendre ses conclusions et exprima son accord de principe avec la suggestion que le Canada suive l’exemple des États-unis et d’autres pays en adoptant une approche plus stratégique d’allocation des fonds de recherche. M. Rock souligna cependant que toute nouvelle institution de financement devrait se doter d’une structure de gouvernance inclusive qui prendrait en compte les besoins et aspirations de toutes les parties intéressées. Le Forum consacra donc la meilleure partie de l’année suivante à aider un groupe de travail d’intéressés à dégager un consensus sur la manière
À l’époque où j’étais ministre de la Santé,
nous avons reçu toutes sortes de suggestions
et de recommandations sur l’avenir des
soins de santé au Canada, culminant avec
le rapport de la Commission Romanow. Puis
le Forum y est allé d’une contribution très
utile avec sa conférence ‘Passer du débat
à l’action’. Cette discussion a aidé à faire
le tri parmi toutes les recommandations et
a permis au gouvernement fédéral de se
concentrer avec une confiance accrue sur
la préparation de la Réunion des premiers
ministres sur la santé qui devait culminer
avec la signature d’un accord en mai 2003.
— L’honorable Anne McLellan
»
«
MinisteriaL FOrUM On Organized CriMe: Lors d’un forum ministériel, des ministres et sous-ministres
fédéraux, provinciaux et territoriaux font le point sur la recherche et les meilleures pratiques, au Canada
et à l’étranger, pour combattre le crime organisé.
{ 2007 }
15 25 Ans : L’Approche du Forum
dont serait gouvernée une nouvelle institution de financement et présenta ses conclusions dans un rapport destiné au ministre. C’est cela et le leadership exceptionnel du président du CRM, le Dr Henry Friesen, qui finit par convaincre le gouvernement de passer à l’action. Le CRM devint alors les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) qui furent officiellement annoncé dans le budget de 1999 qui leur allouait une augmentation importante de leur base de financement.
assurer un rôLe au secteur BénévoLe
L’implication accrue du secteur bénévole dans le processus d’élaboration des politiques fédérales est un domaine où l’impact du Forum a été considérable. Cela commença à l’occasion de quelques rencontres novatrices qui réunirent à Banff des leaders du monde des affaires et du milieu universitaire, des représentants des gouvernements fédéral et provinciaux, et des dirigeants des principales organisations bénévoles comme Centraide Canada, les Fondations communautaires du Canada et le Regroupement des organisations nationales bénévoles. Le but de la rencontre était de permettre au secteur bénévole de se présenter aux autres groupes et de mieux se faire connaître d’eux. La discussion porta sur l’impact économique et social des organisations bénévoles et se conclut par un appel à la tenue de pourparlers de haut niveau en vue de renforcer les partenariats avec le gouvernement pour l’élaboration des politiques et la prestation des services.
On passa alors à l’étape suivante, soit la répétition du même processus avec les décideurs de haut niveau à Ottawa. Le vice-premier ministre, le ministre des Finances et les sous-ministres les plus importants participèrent à cette discussion et les représentants du secteur bénévole tirèrent le meilleur parti possible de l’occasion : ils évitèrent de se plaindre du financement ou des problèmes relatifs au cadre institutionnel et mirent plutôt de l’avant des idées efficaces et rentables pour augmenter leur impact sur la qualité de vie au Canada. Les leaders fédéraux furent favorablement impressionnés et l’Initiative sur le secteur bénévole et communautaire, d’une valeur de 150 millions de dollars, en découla directement. Cette initiative unique avait pour but de renforcer les relations entre le gouvernement du Canada et le secteur bénévole, et d’accroître la capacité de celui-ci de fournir des services aux Canadiens.
David Zussman a aujourd’hui repris ses fonctions à l’université d’Ottawa et il se souvient avec satisfaction des années passées au Forum : « Nous pouvons faire remonter directement aux processus mis en marche par le Forum plusieurs des développements les plus importants relatifs aux politiques, aux pratiques et aux institutions. » Mais il croit que l’influence du Forum est encore plus étendue que cela, dans la mesure où le perfectionnement du processus qui permet de rassembler plusieurs voix autour de la table de discussion est en soi une contribution essentielle. Des milliers de personnes ont fait l’expérience des méthodes de travail du Forum et David croit que, aussi longtemps que les gouvernements resteront à l’écoute des parties intéressées et seront intéressés par un débat honnête sur des questions de politiques, la « façon de faire du Forum » continuera de bien servir les Canadiens.
Le Forum des politiques publiques a
contribué à établir de meilleures relations
entre le gouvernement fédéral et les
organisations du secteur bénévole, ce qui
nous permet de mieux servir les Canadiens.
— Al Hatton président de Centraide Canada
»
CanaDa’s nuClear renaissanCe : Des dirigeants d’entreprise, de syndicats et gouvernementaux
rencontrent des responsables de la réglementation pour évaluer les politiques et les réglementations en matière
d’énergie nucléaire à la lumière des nouvelles tendances en matière de production électrique nucléaire.
{ 2008 }
1625 Ans : L’Approche du Forum
Le premier contact de Jodi White avec le Forum des politiques
publiques remonte au début des années 1990, quand elle
était chef de cabinet de Joe Clark, alors ministre des Affaires
étrangères dans le gouvernement Mulroney. Elle fut impressionnée
par les gens que cette organisation pouvait réunir autour d’une
table et par son idée qu’on pouvait travailler à l’extérieur du
gouvernement pour bâtir une fonction publique plus performante.
Après son passage au secteur privé, elle se joignit au conseil
d’administration du Forum en 1989 et en fut la présidente de
1994 à 1997. Elle savait donc à quoi s’attendre quand elle
en devint la troisième présidente-directrice générale en janvier
2004, et elle avait déjà ses propres idées quant à l’orientation
qu’elle voudrait donner à l’organisation.
Quand Jodi prit les rennes, il n’existait aucun besoin pressant
de changer le plan d’affaires du Forum. Les finances étaient en
bon état et, à Ottawa, le Forum s’était taillé une solide réputation
d’intermédiaire de confiance dans les discussions de politiques
publiques. Mais les contacts et les intérêts de Jodi étaient bien
différents de ceux de David Zussman. L’expérience et les
perspectives du PDG influencent inévitablement les questions
auxquelles s’intéresse le Forum, de même que sa façon de
fonctionner et le choix de ses collaborateurs. Ainsi, Jodi voulait en
revenir à une concentration prioritaire sur les questions de gestion
et intensifier les efforts du Forum pour aider les hauts fonctionnaires
à comprendre combien le Canada peut paraître différent quand
on le contemple de l’extérieur de la capitale nationale. Pour relever
ce défi, le Forum se devait d’être moins replié sur Ottawa et de
renouer avec les leaders du secteur privé, surtout dans l’Ouest du
Canada où le nombre de membres avait diminué.
L’ÈRE DE LA MINORITÉ Même si le Forum est à juste titre fier de son caractère non-partisan,
il ne peut pas être entièrement à l’abri de la politique. Or six mois
après l’accession de Jodi à la direction, le pays connut un changement
politique dramatique quand, en juin 2004, les Canadiens élurent
leur premier gouvernement minoritaire depuis un quart de siècle.
Le marché à Ottawa pour des idées nouvelles et audacieuses en
matière de politiques se mit à rétrécir et il devint clair que, pour
demeurer pertinent et rentable dans ce nouvel environnement,
il faudrait donner un coup de barre. Le Forum pourrait-il en effet
continuer d’attirer à ses tables rondes et conférences des participants
de haut niveau, particulièrement du secteur privé, si la possibilité
d’influencer le cours des politiques s’avérait plus restreint qu’au cours
des années Zussman? Jodi découvrit bientôt, comme Shelly l’avait
appris au cours des premières années, que les PDG aiment avoir une
bonne discussion. Avec un thème d’actualité, un processus approprié
et une stratégie de marketing efficace, on peut remplir une salle
avec des personnes influentes qui y viennent surtout pour échanger et
apprendre les unes des autres. Jodi retient principalement deux des
évènements organisés au début de son mandat.
En novembre 2004, la conférence organisée par le Forum,
intitulée Notre avenir énergétique réunit 160 cadres supérieurs
du secteur privé, des associations industrielles et des groupes
environnementaux, de même que des gouvernements de niveau
fédéral et provinciaux. L’objectif était d’évaluer les défis énergétiques
était alors confronté le pays et de peser le pour et le contre
d’éventuelles politiques et de planifications « plus nationales »,
afin de décider si celles-ci pourraient être plus rentables pour les
Canadiens. Cette idée n’apparaissait pas encore sur les écrans de
ANNéES JODI whITELES
de 2004 à 2009
risk ManageMent and eCOnOMiC stiMULUs prOgraMMing : La vérificatrice générale Sheila Fraser
et le président du Comité permanent des comptes publics, Shawn Murphy, rencontrent des vérificateurs et des spécialistes de la gestion
des risques pour réfléchir aux moyens d’offrir rapidement et efficacement le programme de stimulation économique du gouvernement,
d’une valeur de 40 milliards de dollars, en respectant les exigences en matière de responsabilité et de transparence.
{ 2008 }
17 25 Ans : L’Approche du Forum
radar à Ottawa, mais Jodi se souvient que « Nous avions réussi à
réunir la plupart des dirigeants du secteur de l’énergie au Canada
et ceux-ci endossaient cette idée comme étant essentielle pour
concilier les enjeux énergétiques et environnementaux du pays. »
Cela soulignait encore une fois non seulement l’écart considérable
qui existait entre les décideurs politiques et les principales parties
intéressées, mais aussi le rôle unique joué par le Forum depuis sa
création : soulever des questions que personne d’autre ne posait.
Le programme Le rôle changeant des gouvernements dans une
économie du 21e siècle, inauguré en 2005, ratissait également très
large au sein des secteurs public et privé. On commença par effectuer
un sondage détaillé auprès des leaders d’opinion, puis on organisa
six ateliers régionaux, chacun présidé par un chef de file respecté
du milieu d’affaires local. Au total, plus de 100 hauts responsables
des affaires, de la société civile, des gouvernements fédéral et
provinciaux et du milieu universitaire se réunirent pour partager des
idées sur le rôle des gouvernements dans l’économie mondiale en
évolution. Jodi se souvient du programme et du contexte dans lequel
il se déroulait : « Il nous semblait alors que les gouvernements
un peu partout au monde s’efforçaient de relever des défis comme
le vieillissement de la main-d’œuvre et l’émergence de la Chine et
de l’Inde comme puissances industrielles, tandis que le Canada
restait enlisé dans le débat sur la façon de choisir les gagnants et les
perdants. Mais nos participants, notamment les leaders du monde
des affaires, étaient très en avance sur le gouvernement fédéral
quant à leurs idées sur des politiques dynamiques pour stimuler la
croissance et la création de richesse. Nous avons évité d’employer
le terme ‘stratégie industrielle’, mais c’est essentiellement cela
que nous discutions. »
Dans les milieux d’affaires, la réaction à Notre avenir énergétique,
Le rôle changeant des gouvernements et à d’autres programmes
semblables fut extrêmement favorable. Non seulement les dirigeants
d’entreprises prenaient plaisir aux discussions, mais beaucoup
d’entre eux voulaient s’engager davantage. L’idée de Jodi était
de les impliquer d’abord dans une discussion approfondie des
questions qui les touchaient de près – ainsi les PDG du secteur de
l’énergie vinrent à une réunion sur la stratégie énergétique – puis de
les faire sortir de leur domaine d’intérêt immédiat en les intéressant
Couverture du programme de notre conférence Notre avenir énergétique(2004)
india rising : Des leaders du monde des affaires, du gouvernement, du milieu universitaire et du secteur juridique
s’informent sur le paysage économique changeant en Inde et discutent des possibilités de développement commercial
et du resserrement des relations commerciales.
{ 2009 }
1825 Ans : L’Approche du Forum
graduellement aux thèmes traditionnels du Forum. Elle voulait qu’ils
fassent le lien entre la qualité de la fonction publique et celle de
l’environnement où s’élaborent les politiques et les réglementations
qui affectent leurs propres activités commerciales. Toutefois, au-delà
de ces considérations, il faut reconnaître qu’il y a toujours eu dans
le monde corporatif canadien des dirigeants convaincus qu’un
bon gouvernement, s’il est bon pour les affaires, l’est aussi pour
l’ensemble du pays. Les individus qui avaient entendu l’argumentaire
de Shelly à Toronto en 1987 étaient taillés dans cette étoffe, comme
l’étaient aussi les PDG de Calgary qui avaient donné au Forum sa
feuille de route l’année suivante. Au moment de célébrer le vingtième
anniversaire du Forum, Jodi voulait donc exploiter le même filon.
Quand Jodi est devenue présidente-directrice générale, environ 60 % des membres et des revenus du Forum venaient de sources gouvernementales, en majorité des ministères et des agences fédérales. Quatre ans plus tard, les proportions étaient inversées. Soixante pour cent des revenus venaient alors de sources non fédérales, le monde corporatif était beaucoup mieux représenté et, à l’exception de trois, toutes les provinces et tous les territoires avaient adhéré au Forum.
Elle se souvient d’avoir approché les PDG avec un message
aussi simple que familier : « À l’heure de la mondialisation, loin
de s’agrandir, le Canada rétrécit. Nous ne serons jamais les plus
riches ou les plus forts. Alors, pour conserver notre place dans le
monde, nous devons être les plus intelligents et les plus habiles, et
le gouvernement joue un rôle énorme là-dedans. » un des objectifs
prioritaires de Jodi était de rapprocher le Forum de ses origines en
élargissant sa base et en attirant des membres qui soutiendraient
une multitude d’initiatives visant à revivifier l’ensemble du
processus gouvernemental au Canada. Cela voulait dire lancer
des programmes qui se concentreraient sur le renouvellement
démocratique, la restauration de la crédibilité des sociétés d’État,
l’engagement des citoyens et des communautés dans l’élaboration
des politiques qui les affectaient et, même, de repenser les partis
politiques et de revoir leur rôle dans le processus de gouvernance.
L’initiative phare, cependant, devait être La fonction publique du
Canada au 21e siècle – Destination : L’excellence.
Cette étude de 18 mois, dirigée par l’ancien sous-ministre fédéral
Ian Green, dépassait tout ce qu’avait fait jusqu’alors le Forum,
tant par son étendue et sa rigueur, que par son coût. Pour en
assurer le financement, Jodi approcha les sponsors corporatifs du
Forum et sollicita des contributions beaucoup plus élevées que
leurs commandites habituelles. Il s’en trouva beaucoup, même
des membres du conseil, pour s’étonner qu’elle s’adressât ainsi
au secteur privé pour financer une étude majeure sur la fonction
publique. En y repensant, elle se souvient que « La collecte de
fonds pose toujours un défi, mais j’ai quand-même été surprise
que dans les faits cela fût si facile. En effet, il y avait de nombreux
PDG à qui je n’ai pas été obligé de forcer la main, car ils se
souciaient déjà de la fonction publique et la direction qu’elle
prenait. Cinq ou six entreprises ont ainsi apporté les ressources
dont nous avions besoin et sans y attacher la moindre condition. »
Destination : L’excellence était l’étude la plus ambitieuse sur la
fonction publique fédérale depuis la Commission royale Glassco
dans les années 1960. Le Forum a mis en place un programme
de recherches approfondies et organisé des consultations
pancanadiennes avec des dirigeants des secteurs privé et publics,
des groupes de la société civile et des citoyens ordinaires. Elle
a aussi recueilli les opinions et les points de vue exprimés à
l’occasion de 14 tables rondes régionales et d’entrevues avec
50 Canadiens éminents. Avec tout ce matériel, le Forum a pu
peindre un portrait détaillé de la sorte de fonction publique dont
aurait besoin le Canada au 21e siècle et déterminer l’écart entre
cette vision et la réalité. Puis il a proposé 10 recommandations
fondamentales pour combler cet écart et bâtir une culture de
gestion saine, avec un leadership durable et de haute qualité et
une imputabilité moderne.
hommaGe à Kevin lynCh : D’anciens premiers ministres, des ministres et des dirigeants de tout le Canada
se réunissent à Ottawa pour rendre hommage à Kevin Lynch, ancien greffier du Conseil privé et saluer sa contribution
de la fonction publique à notre prospérité et à notre qualité de vie.
{ 2009 }
19 25 Ans : L’Approche du Forum
Depuis sa création, le Forum entretient des relations positives et
productives avec les ministères et les agences fédérales et avec
les sous-ministres qui comprennent bien la valeur qu’ajoutent les
contributions du Forum aux discussions sur les politiques. Toutefois,
aussitôt que la discussion se déplace vers les questions de gestion,
on peut observer que les poils se hérissent à Ottawa. Shelly s’en est
rendu compte avec Rendre le gouvernement plus efficace et, vingt-
cinq ans plus tard, le sentiment dominant à Ottawa était encore que
toute discussion des lacunes au sein de la fonction publique ou de
ses orientations futures devrait rester ‘en famille’. Aussi, on ne s’étonna
guère que la réaction des milieux officiels à Ottawa au rapport
Destination : L’excellence fût plutôt tiède. Pourtant, les commentaires
officieux de certains sous-ministres et d’autres personnes furent très
positifs, et le rapport suscita des attentes quant au renouvellement
dans les hauts échelons de la fonction publique.
Compte tenu de la portée et de la rigueur de l’exercice, Jodi avait
espéré que sa tentative servirait à encourager les réformateurs et
produirait des résultats plus concrets que ce qui en est finalement sorti.
Elle reste convaincue, néanmoins, que l’étude et les recommandations
qu’elle contient auront de l’écho pendant longtemps. « Nous y
avons identifié les orientations de réformes que l’un ou l’autre de
nos gouvernements futurs devra éventuellement adopter pour que le
pays puisse enfin se doter de la fonction publique dont il aura besoin
au 21e siècle. En plus, nous avons démontré qu’il existe une base
politique et économique influente dans tout le pays, qui estime que
la fonction publique constitue une institution nationale fondamentale
méritant une plus grande attention. »
En réfléchissant à l’impact du Forum sur la qualité du gouvernement,
Jodi se remémore ce que ses fondateurs avaient en tête quand ils
le mettaient sur pied. « Ils croyaient que la fonction publique était
isolée du monde à l’extérieur du gouvernement et que les pratiques
de gestion fédérales étaient tristement inadéquates. Ces problèmes
sont toujours d’actualité, mais ils constituent des cibles mobiles et on
ne pourra jamais les régler tous, une fois pour toutes. C’est pourquoi
il ne faut jamais arrêter de taper sur le clou et c’est ce que le Forum
a toujours fait. »
Portant principalement sur la haute direction de la fonction publique, Destination : L’excellence contenait des recommandations précises pour :
1. Améliorer la gestion du rendement 2. Nommer les sous-ministres pour des
mandats d’une durée de trois à cinq ans3. Reconnaître la valeur de l’expérience acquise
à l’extérieur du gouvernement fédéral4. Rendre la tâche plus faisable pour
les sous-ministres 5. Transformer les organismes centraux
du gouvernement pour qu’ils cessent d’être des « contrôleurs » et deviennent plutôt des « facilitateurs »
6. Stimuler l’innovation organisationnelle 7. Revitaliser le processus de dotation
à tous les niveaux8. Actualiser l’apprentissage en milieu de travail 9. Revoir en profondeur les règles du jeu
dans le domaine des ressources humaines et de la gestion financière
10. Encourager l’engagement politique dans les réformes de la fonction publique.
Le Forum des politiques publiques du Canada – 25 ans plus tard
La fonction publique du Canada au 21e siècleDestination : L’excellence
JOUrnée de La sCienCe aU Canada : Plus de 100 personnalités de l’industrie, du gouvernement et du milieu
de la recherche ont identifié des voies pour créer une culture d’innovation et en faire une pratique courante au Canada.
{ 2009 }
2025 Ans : L’Approche du Forum
Comme ses prédécesseurs, Jodi croit qu’en faisant participer
chaque année des milliers de cadres supérieurs de tous les milieux
gouvernementaux et du secteur privé aux programmes du Forum,
on peut réduire ce « manque de compréhension » qui préoccupait
tant ses fondateurs. Le simple fait de mettre des sous-ministres et
des PDG en présence de gens qu’autrement ils n’auraient jamais
l’occasion de rencontrer constitue en soi tout un accomplissement;
et elle reste convaincue que c’est justement à force de répéter sans
cesse ce processus que le Forum arrive à changer les choses. Elle fait
remarquer que ce n’est pas seulement l’écart entre les secteurs public
et privé qui nuit à la bonne gouvernance au Canada, mais aussi
celui qui existe entre les différents niveaux de gouvernement. Elle croit
d’ailleurs que le Forum apporte là aussi une importante contribution
avec ses programmes de formation pour les sous-ministres adjoints et
en créant des occasions de partager entre juridictions les meilleures
pratiques relatives aux politiques et à la gestion. En effet, selon Jodi,
l’une de ses réalisations les plus importantes comme présidente-
directrice générale fut d’avoir attiré davantage les gouvernements
provinciaux dans l’orbite du Forum et de les avoir recrutés comme
membres, tout en convaincant plusieurs hauts fonctionnaires
provinciaux de se joindre au conseil d’administration.
Jodi White, présidente, Forum des politiques publiques présente à Parker Mitchell et George Roter, Co-Fondateurs et PDG d’Ingénieurs Sans Frontières le prix des leaders émergents au Banquet et prix d’honneur annuel du Forum (2007)
Créer des passerelles entre les secteurs privé
et public est une tâche très importante, mais
c’est un travail qui restera toujours inachevé.
— Paul Tellier,
ancien PDG de CN et ancien greffier du Conseil privé
dix pOstes diFFiCiLes : En 2002, un rapport du FPP qui a été beaucoup lu braquait les projecteurs
sur certains des postes les plus difficiles et les plus importants de la fonction publique fédérale. Le Forum
répète l’expérience en 2012 en mettant l’accent sur l’évolution du leadership en réponse à un nouveau
cadre de responsabilisation et à la surveillance accrue des activités gouvernementales par le public.
{ 2002 to 2010 }
21 25 Ans : L’Approche du Forum
Quand il est question de mesurer l’impact du Forum sur la qualité
du gouvernement au Canada, Jodi a mieux à faire que de relever
chaque ligne du budget ou du discours du Trône qui pourrait être
attribuée au travail du Forum. Elle tient cependant à souligner des
décisions relatives à certaines politiques adoptées par Ottawa et
par les provinces que les activités du Forum ont contribué à
améliorer. Mais elle estime que l’on mesure plus justement les succès
du Forum en posant les questions suivantes : Est-ce que l’organisation
fait encore ce pour quoi elle fut créée? Est-ce que les entreprises,
les organisations à but non-lucratif et les agences gouvernementales
continuent d’y adhérer? Est-ce qu’on réussit encore à vendre toutes
les places pour ses activités et programmes? Et est-ce qu’un emploi
au Forum est encore considéré comme désirable par les diplômés
universitaires les plus brillants? Quand elle se souvient du temps
qu’elle a passé au Forum comme présidente-directrice générale, Jodi
n’hésite pas à répondre “oui” à chacune de ces questions et elle croit
que cela demeure encore vrai aujourd’hui.
Conférence Gordon Osbaldeston
Parmi les évènements incontournables du Forum, on compte les banquets annuels tenus à Toronto et dans l’Ouest du Canada, de même qu’un évènement plus modeste qui a lieu à Ottawa en l’honneur de Gordon Osbaldeston, un universitaire réputé et un ancien greffier du Conseil privé. Créé en 2006, la Conférence Gordon Osbaldeston comprend un dîner et une allocution sur un thème touchant aux politiques publiques et à la gouvernance au Canada, suivi d’une période de questions et d’une discussion. L’évènement obtient une large couverture médiatique et attire un auditoire varié, y compris une bonne part de la cohorte des sous-ministres fédéraux. En effet, la tradition veut que les sous-ministres y soient présents, entourés des jeunes étoiles émergentes de leurs ministères.
On élabore actuellement des plans pour tenir annuellement des évènements semblables à la Conférence Gordon Osbaldeston dans les centres régionaux d’un bout à l’autre du pays.
Anciens greffiers du Bureau du Conseil privé, Mel Cappe, Kevin Lynch et Gordon Osbaldeston
CanaDa eT l’oCDe : 50 ans D’inTérêTs ConverGenTs : Le Secrétaire général de l’OCDE,
Angel Gurria, se joint à 200 parlementaires, dirigeants du secteur privé et universitaires de haut niveau pour
saluer la contribution de l’OCDE aux politiques économiques canadiennes et définir un rôle influent pour
le Canada au sein de l’organisation.
{ 2011 }
2225 Ans : L’Approche du Forum
David était vice-recteur de l’université Queen’s quand l’équipe de recherche du Forum des politiques publiques l’a contacté. Ancien sous-greffier de l’Assemblée législative de la Saskatchewan et plus tard député élu à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique, ses antécédents professionnels comprennent aussi des postes de direction dans le secteur privé, le secteur public et le milieu universitaire. Dans le cadre d’un effort délibéré pour sortir le Forum de son « Ottawa-centrisme », le conseil d’administration proposa à David le poste de président-directeur général. Même si le Forum était à ce point solidement établi et jouissait d’une réputation enviable, il n’en demeure pas moins qu’un tel saut d’une institution universitaire imposante à une petite organisation à but non-lucratif, sans financement de base ni dotation, n’était pas sans risques.
Quand David Mitchell arriva au Forum en janvier 2009, le pays était au seuil d’une sérieuse récession économique et embourbé dans la quatrième année d’un gouvernement minoritaire à Ottawa. Avec le ralentissement, les revenus provenant des adhésions de membres, surtout des entreprises, risquaient de diminuer, sans compter la faible probabilité que le marché pour des activités dans le domaine des politiques se maintienne. De plus, l’appréciation du gouvernement élu pour la fonction publique, l’alliée naturelle du Forum dans l’arène des politiques publiques, allait décroissant. Malgré cela, David croyait qu’il était encore possible d’augmenter et d’élargir l’influence du Forum et c’est donc cette occasion unique de bâtir une organisation véritablement pancanadienne qui lui fit accepter l’offre du Forum.
Le premier plan stratégique que David proposa au conseil du Forum était donc, en réalité, un plan de diversification. Il voulait attirer de nouveaux acteurs, y compris les provinces, les territoires et les grandes municipalités où se manifestait un appétit toujours
plus grand pour des idées innovatrices dans le domaine des politiques et des prestations de services. Le milieu universitaire constituait aussi une autre cible intéressante. Il savait que les universités désiraient s’impliquer plus activement dans le domaine des politiques et de la gestion publique et il pensait que le Forum pourrait les aider à prendre leur place à la table des discussions. David était également convaincu que la turbulence économique accrue et la hausse de l’endettement public permettraient au Forum de jouer ses meilleurs atouts, car c’est justement dans de telles conjonctures que les gens se mettent à soulever les questions fondamentales sur ce que devrait faire le gouvernement et comment il devrait fonctionner. Il se plaît d’ailleurs à le rappeler : « C’est exactement ce que le Forum a toujours fait, répondre à ces questions par le biais de ses rapports, de ses recherches et des centaines d’évènements organisés chaque année partout au Canada. C’est à cela que nous servons. »
DE NOUVELLES PRIORITÉS Le plan de travail du Forum ne cesse d’évoluer pour refléter les intérêts et les préoccupations des organisations membres et des membres de son conseil d’administration qui sont, désormais, de plus en plus souvent originaires de régions en dehors du triangle Ottawa-Toronto-Montréal qui était autrefois sa base traditionnelle. Du reste, cela fait l’objet d’un réexamen continuel car le personnel et le conseil restent à l’affût de nouveaux endroits où le Forum pourrait ajouter de la valeur aux discussions sur les politiques, que ce soit à Ottawa, dans les provinces ou même au-delà de nos frontières. Toutefois, pour maintenir l’équilibre entre la charge de travail et les ressources disponibles, des domaines prioritaires ont été déterminés. À moyen terme, tout au moins, le Forum a décidé de s’attaquer aux questions et aux idées relevant de l’une ou plusieurs des catégories interdépendantes suivantes :
ANNéES DAvID MITchEllLES
de 2009 au temps présent
l’innovaTion au GouvernemenT? enTreTiens aveC De hauTs FonCTionnaires dU Canada : Dans une série de conversations en tête à tête, près d’une centaine de dirigeants de la
fonction publique parlent des défis auxquels est confrontée la fonction publique du Canada,
des mesures prises pour innover et des obstacles au changement.
{ 2011 }
23 25 Ans : L’Approche du Forum
Améliorer la gestion du secteur public – c’est de cette préoccupation qu’est né le Forum, et la tâche n’est jamais terminée. Bien que largement centré sur la scène fédérale, ce champ d’activité s’est élargi au-delà d’Ottawa et de sa fonction publique, pour inclure les provinces, les territoires et les grandes villes, en se concentrant tout particulièrement sur l’innovation dans les activités gouvernementales.
L’engagement du public est l’art et la science que les gouvernements peuvent utiliser pour que les citoyens et toutes les parties intéressées deviennent des partenaires plus impliqués dans les décisions relatives aux politiques publiques. Cela peut conduire à des résultats plus positifs que ceux traditionnellement obtenus au moyen d’approches hiérarchiques, surtout sur des questions complexes comme la santé de la population, les qualifications de la main-d’œuvre ou l’ajustement au changement climatique. C’est un domaine où la compétence du Forum est solidement établie : aider les gouvernements à développer le leadership et à acquérir les connaissances et les autres compétences nécessaires pour améliorer les processus d’engagement du public
L’innovation est le moteur de notre prospérité future et de la qualité de vie qui l’accompagnera. Pourtant, un grand nombre de Canadiens n’y voient qu’un processus technique élaboré par des scientifiques dans leurs laboratoires, plutôt que comme un processus économique et sociétal dans lequel les entreprises, les gouvernements, le milieu de l’éducation, la communauté scientifique et les organisations sans but lucratif jouent un rôle essentiel. Le travail du Forum dans ce domaine fait ressortir le fait que l’innovation implique tout le monde et doit se dérouler partout, aussi bien dans les industries traditionnelles de ressources que dans le secteur de la haute technologie et des services sociaux.
Les coûts associés aux soins de santé ne cessent d’augmenter et ils monopolisent une part toujours accrue des budgets provinciaux. Pour prévenir une crise financière, il faut envisager des changements fondamentaux dans l’organisation et la gestion du secteur des soins de santé, et dans l’approche mise en œuvre par les gouvernements pour impliquer les citoyens dans le choix des priorités et des compromis qui s’imposent dans ce domaine. Les travaux du Forum sur l’innovation et l’engagement du public recoupent largement son travail sur les soins de santé.
En 2010 et 2011, le Forum a lancé et dirigé une discussion nationale avec 750 participants de sept gouvernements provinciaux et territoriaux pour affiner et cataloguer les outils et les techniques de l’engagement du public. Les idées qui en ont résulté ont été réunies et publiées dans Rescuing Policy: the Case for Public Engagement, un livre important de Don Lenihan, vice-président du Forum.
En 2011, le Forum ce concentre sur l’innovation et réunit des centaines de dirigeants du monde des affaires, des gouvernements, du milieu universitaire et du domaine de la recherche pour des ateliers régionaux organisés d’un bout à l’autre du Canada. Les participants y ont examiné le processus de l’innovation au microscope et lancé un appel aux armes, exigeant des mesures spécifiques pour contribuer à la productivité, la compétitivité et la résilience du Canada à l’avenir.
Groupe de discussion à la conférence du Forum Innovation Next à Toronto. Richard Dicerni, sous-ministre, Industrie Canada, Elyse Allan, présidente et chef de la direction, GE Canada et Tom Jenkins, président exécutif et chef de la stratégie, OpenText (2011)
Le Forum des politiques publiques du Canada – 25 ans plus tard
Promouvoir l’innovaTion soCiale eT les FinanCes soCialemenT resPonsaBles aU Canada : Trois grandes conférences réunissant chacune plus de 100 participants mettent en vedette
des modèles canadiens et internationaux pour une collaboration multisectorielle permettant des percées
en terme d’impact sur la société. Ces rencontres ont pour point de départ une série de tables rondes
et des documents de travail du Forum.
{ 2010 to 2012 }
2425 Ans : L’Approche du Forum
L’énergie est un domaine qui pose quantité de problèmes historiques quant aux champs de compétence, ce qui donne l’avantage au Forum, entité non-partisane offrant un terrain de rencontre neutre. Le Forum des politiques publiques est des plus actif dans ce domaine et il a aidé des dirigeants de tous les secteurs et de toutes les régions à s’exprimer sur le besoin d’élaborer des politiques énergétiques et environnementales de portée plus nationale pour l’ensemble du Canada.
Ce travail sur les questions énergétiques illustre bien le rôle que joue le Forum dans les débats sur les politiques. Comme l’explique David, « Nous ne possédons pas d’expertise technique dans l’industrie de l’énergie, mais nous nous intéressons vivement aux questions de gouvernance que soulève ce secteur dans un pays décentralisé comme le Canada. Comment peut-on, par exemple, assurer la coordination entre les juridictions, tout en évitant d’imposer un plan national interventionniste et autoritaire? C’est là notre terrain d’activité naturel, et notre compétence et notre
crédibilité en tant que rassembleur est notre outil de prédilection pour résoudre ce genre de problème. Nous savons comment animer une conversation sur des questions de politiques délicates et importantes mieux que quiconque, gouvernements inclus. »
Son Excellence, M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, l’hon. John Baird, ministre des Affaires étrangères, Barbara Stymiest, responsable de la Stratégie, trésorerie et services généraux, RBC et l’hon. Donald Johnston, associé fondateur, Heenan Blaikie et ancien
Secrétaire général de l’OCDE partagent une conversation à la conférence du Forum l’OCDE@50 (2011)
— Kevin Lynch vice-président du conseil du Groupe financier BMO,
et ancien greffier du Conseil privé
Le Forum fait désormais partie de la trame
des discussions éclairées sur les politiques au
Canada, grâce à sa capacité exceptionnelle
de réunir des personnes concernées pour
discuter de sujets intéressants dans des
contextes stimulants.
sauveTaGe Des PoliTiques : PlaiDoyer Pour l’enGaGemenT Du PuBliC : Basée sur les conclusions
du projet sur l’engagement public du Forum, cette initiative sur deux ans réunit des représentants de sept gouvernements
provinciaux et territoriaux, de l’École de la fonction publique du Canada, de la Ville d’Hamilton et du gouvernement
australien. Don Lenihan revient sur la véritable signification de l’engagement du public et sur son importance
cruciale pour l’élaboration des politiques au Canada.
{ 2012 }
25 25 Ans : L’Approche du Forum
À titre d’exemple, David cite une réunion à laquelle il a participé à Winnipeg en 2009. une douzaine d’organisations axées sur la recherche y participaient – dont l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP), le Conference Board du Canada et la Canada West Foundation – de même que plusieurs groupes du milieu des affaires et organismes environnementaux. Ils se sont mis d’accord sur le « Consensus de Winnipeg » qui affirme que le Canada a besoin d’une stratégie efficace en matière d’énergie propre. Le Forum a ensuite joué un rôle clé en organisation des discussions qui visaient à encourager les gouvernements réticents à faire preuve de plus de leadership dans le secteur de l’énergie.
Les dialogues sur l’énergie ont augmenté le rayonnement du Forum et mis en évidence son rôle dans le milieu de la recherche sur les politiques publiques. Pour reprendre les propos de David : « Nous ne sommes pas un groupe de réflexion au sens habituel, car nous ne concentrons pas tous nos efforts sur des recherches originales. Nous procédons plutôt en réunissant des penseurs avec des points de vue variés autour d’une table de discussion, et ce qui en résulte a souvent une influence considérable. Le Forum est un rassembleur. C’est ce que nous faisions à nos débuts, cela demeure notre principale force, et c’est ce qui nous vaut le respect de nos pairs. »
En poste depuis plus de trois ans, David Mitchell se dit content et même surpris des progrès déjà accomplis dans le sens des objectifs qu’il avait fixés. Le caractère national de l’organisation s’est définitivement affirmé, avec un conseil d’administration représentant toutes les régions du pays, le gouvernement fédéral et bon nombre de gouvernements provinciaux, le milieu des affaires, le monde syndical, le secteur bénévole, les universités et le milieu de la recherche. Le Forum a également ouvert une antenne à Régina pour gérer sa présence accrue dans l’Ouest, avec des programmes qui ciblent spécifiquement les provinces des Prairies et la Colombie-Britannique. De plus, le Forum a bonifié son programme déjà impressionnant de grandes activités en y ajoutant le Dîner de l’Ouest annuel à l’occasion duquel est décerné le Prix Peter Lougheed pour le leadership en politiques publiques.
Le premier Dîner de l’Ouest du Forum eut lieu à Calgary en 2010. En 2011, l’évènement se déplaça à Vancouver où 500 invités de la communauté des affaires, d’organisations autochtones, de groupes syndicaux et communautaires, du gouvernement fédéral et du gouvernement de la Colombie-Britannique rendirent hommage à Mike Harcourt, Carole Taylor, Ed John et David Emerson pour les services rendus à leur province et à leur
Elizabeth Cannon (à gauche), présidente et vice-chancelière, Université de Calgary, l’hon. Peter Lougheed (deuxième à droite), ancien Premier ministre de l’Alberta et David Mitchell (à droite), président et chef de la direction du Forum des politiques publiques du Canada présentent à Martha Piper (deuxième de gauche), ancienne présidente et vice-chancelière, Université de la Colombie-Britannique, le premier Prix Peter Lougheed pour le leadership en politiques publiques (2010)
vers un avenir Plus novaTeur : PersPeCTives Du seCTeur Des ressourCes naTurelles dU Canada : ne série nationale de six tables rondes et une grande conférence à Calgary sont à la base d’une
réflexion approfondie sur les défis que pose la transformation du secteur des ressources naturelles du Canada
en chef de file de l’innovation.
{ 2012 }
2625 Ans : L’Approche du Forum
pays. Il est prévu que le Dîner de l’Ouest ait lieu dans une ville différente chaque année et David croit que, fort du prestige de Peter Lougheed, cet évènement deviendra un des plus importants du calendrier social, à l’instar de sa contrepartie de Toronto. Il est ironique, toutefois, que ces deux dîners annuels donnent lieu à un nouveau défi au niveau des communications. En effet, d’une année à l’autre ils gagnent l’un et l’autre des adeptes fidèles et les gens tendent à surtout voir le Forum comme l’organisateur de ces « formidables banquets », oubliant qu’il organise aussi chaque année entre 80 et 90 autres projets.
Même si le Forum demeure un acteur important sur la scène des politiques et de la gestion publique fédérale, la majorité de ses projets naissent désormais à l’extérieur de la capitale nationale. La base de son financement est également plus diversifiée que jamais. À défaut d’un fonds de dotation, 30 % de ses recettes d’exploitation lui viennent des contributions d’environ 200 organisations membres. Fort d’une base de membres nombreuse et stable, le Forum peut se concentrer sur ses priorités et planifier l’avenir. Cela permet lui aussi de réduire les frais d’inscription pour beaucoup de ses évènements, une considération importante pour certains groupes dont il importe d’entendre la voix.
Alors que le Forum célèbre son 25e anniversaire, l’organisation d’origine, avec ses trois employés et ses deux bureaux, a considérablement grandi. Elle compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, sa salle de conférence fait deux fois la surface du bureau de 1987, et elle travaille en anglais et en français d’un océan à l’autre. Pourtant, son caractère fondamental a peu changé. Elle offre encore aux cadres supérieurs de tous les secteurs un milieu rassurant où ils peuvent communiquer ouvertement et honnêtement sur les questions d’actualité. Elle défend encore la cause de l’excellence de la gestion dans le secteur public. Elle a conservé son caractère non-partisan et compte de très nombreux amis dans tous les milieux des secteurs publics et privés.
David Mitchell est redevable à chacun de ses prédécesseurs pour leur contribution au riche héritage dont il assume aujourd’hui la continuité. Il salue bien bas Shelly pour avoir réussi à lancer l’organisation et lui avoir fait traverser son adolescence; David Zussman pour avoir trouvé la niche centrale du Forum dans l’arène fédérale des politiques; et Jodi pour le travail considérable sur la réforme de la fonction publique et l’initiative d’élargir le champ d’action du Forum au-delà de ses origines dans la capitale. « Chacun d’entre eux a su tirer profit des possibilités qui s’offraient à son époque. Quand le Forum devait changer, il l’a fait. Et il continue de le faire aujourd’hui, alors même que dans plusieurs domaines le véritable dynamisme quant aux politiques publiques s’est déplacé vers les provinces. Notre orientation future dépendra des intérêts et des besoins de nos membres qui soutiennent tous notre mission et notre mandat. »
Se concentrant à présent clairement sur la fonction publique et la gouvernance, le Forum effectue donc un retour aux origines, car David croit que le concept-même de gouvernance – qui est responsable et comment passe-t-on à l’action? – renvoit encore aujourd’hui à ces défis qui ont donné lieu à la création du Forum dans les années 1980. « La bonne gouvernance exige que les décideurs politiques soient complètement connectés avec le monde extérieur; que les bureaucrates et les parties intéressées puissent communiquer efficacement les uns avec les autres; et que la fonction publique soit organisée et gérée pour produire des résultats qui importent aux gens qui paient la note. » Il croit aussi que les préoccupations de Shelly quant à l’isolement et à la qualité de la gestion au sein du secteur public sont tout aussi valides de nos jours qu’elles l’étaient au début. Leurs idées divergent quelque peu, cependant, sur la possibilité de résoudre ces problèmes une fois pour toute dans l’ensemble du système. David envisage plutôt le défi sous la forme de « batailles qu’on peut mener, mais jamais complètement gagner. Il faut continuellement faire pression, d’une manière créative et constructive. Le jour où nous ne le ferons plus, nous devrons nous interroger sur la pertinence de notre organisation. »
ConversaTions aveC Des leaDers CanaDiens : le CanaDa, une naTion De l’asie-PaCiFique : Partenariat avec la Fondation Asie-Pacifique du Canada, le Dialogue canadien sur l’Asie est une initiative axée sur l’éducation
du public, l’élaboration de politiques et la sensibilisation communautaire. Le Forum des politiques publiques effectue des entrevues
approfondies en personne avec 80 leaders des différents secteurs pour faciliter un dialogue de haut niveau sur le Canada en
tant que nation de l’Asie-Pacifique. to facilitate a high-level dialogue on Canada as an Asia Pacific nation.
{ 2012 }
27 25 Ans : L’Approche du Forum
cONSEIl D’ADMINISTRATION
CHAIRLarry Murray Vice Admiral (Ret’d) & former Deputy Minister
DIRECTORSIan Bird Senior Leader, Sport Matters Group
Francine Blackburn Executive Vice President, Regulatory & Corporate Affairs, RBC
Ken Delaney Former Executive Assistant to the National Director of the Steelworkers union
Bruce Drysdale Principal, Drysdale-Forstner-Hamilton Public Affairs
Serge Dupont Deputy Minister, Natural Resources Canada
Douglas Emsley President, Emsley & Associates
Judy Fairburn Executive Vice-President Environment & Strategic Planning, Cenovus Energy
Anne-Marie Hubert Managing Partner, Advisory Services, Ernst & Young LLP
Marcel Lauzière President & CEO, Imagine Canada
Mark Lievonen President, Sanofi Pasteur Ltd.
David J. Mitchell President & Chief Executive Officer, Public Policy Forum
Karen Oldfield President & CEO, Halifax Port Authority
Stephen J. Toope President & Vice-Chancellor, university of British Columbia
Ilse Treurnicht CEO, MaRS District Discovery
Peter Wallace Secretary of the Cabinet, Government of Ontario
Peter Watson Deputy Minister, Alberta Executive Council Government of Alberta
Yuen Pau Woo President & CEO, Asia Pacific Foundation of Canada
Glenda Yeates Deputy Minister, Health Canada
CHAIRDavid A. BrownDavies Ward Philips & Vineberg LLP
DIRECTORSMarie Bernard-Meunier Former Canadian Ambassador to Germany
Ian Bird Senior Leader, Sport Matters Group
Francine Blackburn Executive Vice President, Regulatory & Corporate Affairs, RBC
Janice Charette Deputy Minister, Human Resources and Skills Development Canada
Richard Dicerni Deputy Minister, Industry Canada
Bruce Drysdale Principal, Drysdale-Forstner-Hamilton Public Affairs
Douglas Emsley President, Emsley & Associates
Allan Gregg Chairman, Decima Research
Anne-Marie Hubert Managing Partner, Advisory Services, Ernst & Young LLP
Shelley Jamieson Head of Ontario Public Service, Government of Ontario
Mark Lievonen President, Sanofi Pasteur Ltd.
Brian Manning Deputy Minister, Alberta Executive Council, Government of Alberta
David J. Mitchell President & CEO, Public Policy Forum
Larry Murray Vice Admiral (Ret’d) & former Deputy Minister
Karen Oldfield President & CEO, Halifax Port Authority
Indira Samarasekera President & Vice-Chancellor, university of Alberta
Kathy Sendall Senior Vice President, Petro-Canada
Tamara Vrooman President & CEO, Vancouver City Savings Credit union
2012 2011
(anglais seulement)
2825 Ans : L’Approche du Forum
cONSEIl D’ADMINISTRATION 2010 2009CHAIRDavid A. Brown Davies Ward Philips & Vineberg LLP
DIRECTORSElyse Allan President & CEO General Electric Canada
Marie Bernard-Meunier Former Canadian Ambassador to Germany
Ian Bird Senior Leader, Sport Matters Group
Janice Charette Deputy Minister, Human Resources and Skills Development Canada
Richard Dicerni Deputy Minister, Industry Canada
Bruce Drysdale Principal, Drysdale-Forstner-Hamilton Public Affairs
Douglas Emsley President, Emsley & Associates
Allan Gregg Chairman, Decima Research
Anne-Marie Hubert Managing Partner, Advisory Services, Ernst & Young LLP
Shelley Jamieson Head of Ontario Public Service, Government of Ontario
James Little Chief Brand & Communications Officer, RBC Financial Group
Brian Manning Deputy Minister, Alberta Executive Council Government of Alberta
David J. Mitchell President & CEO Public Policy Forum
Indira Samarasekera President & Vice-Chancellor, university of Alberta
Kathy Sendall Senior Vice President, Petro-Canada
Jim Stanford Economist, Canadian Auto Workers
Tamara Vrooman President & CEO Vancouver City Savings Credit union
CHAIRDavid A. Brown Davies Ward Philips & Vineberg LLP
DIRECTORSElyse Allan President & CEO,General Electric Canada
Marie Bernard-Meunier Former Canadian Ambassador to Germany
Ian Bird Senior Leader, Sport Matters Group
Janice Charette Deputy Minister, Human Resources and Skills Development Canada
Richard Dicerni Deputy Minister, Industry Canada
Jim Dinning Chairman of the Board, Western Financial Group
Bruce Drysdale Principal, Drysdale-Forstner-Hamilton Public Affairs
Allan Gregg Chairman, Decima Research
Ron Hicks Former Deputy Minister, Alberta Executive Council
Shelley Jamieson Head of Ontario Public Service, Government of Ontario
James Little Chief Brand & Communications Officer, RBC Financial Group
Brian Manning Deputy Minister, Alberta Executive Council Government of Alberta
David J. Mitchell President & CEO, Public Policy Forum
Gerard J. Protti (Ex-Officio) Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
Indira Samarasekera President & Vice-Chancellor, university of Alberta
Kathy Sendall Senior Vice President, Petro-Canada
Jim Stanford Economist, Canadian Auto Workers
COUNSELBrian Levitt Co-Chair & Partner, Osler, Hoskin & Harcourt LLP
29 25 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRDavid A. Brown Davies Ward Philips & Vineberg LLP
DIRECTORSElyse Allan President & CEO, GE Canada Inc.
Marie Bernard-Meunier Former Canadian Ambassador to Germany
Ian Bird Senior Leader, Sport Matters Group
Janice Charette Deputy Minister, Human Resources and Skills Development Canada
Siobhan Coady President & CEO, Newfound Genomics
Tony Dean Former Head of the Ontario Public Service
Richard Dicerni Deputy Minister, Industry Canada
Jim Dinning Chairman of the Board, Western Financial Group
Bruce Drysdale Principal, Drysdale-Forstner-Hamilton Public Affairs
George Fleischmann Managing Partner, TNET-The Network Management Team
Jonathan Fried Executive Director, International Monetary Fund
Allan Gregg Chairman, Decima Research
Ron Hicks Deputy Minister, Alberta Executive Council Government of Alberta
James Little Chief Brand & Communications Officer, RBC Financial Group
Patrick Pichette President, Operations, Bell Canada
Gerard J. Protti (Ex-Officio) Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
Indira Samarasekera President & Vice-Chancellor, university of Alberta
Kathy Sendall Senior Vice President, Petro-Canada
Jim Stanford Economist, Canadian Auto Workers
Jodi White President, Public Policy Forum
COUNSELBrian Levitt Co-Chair & Partner, Osler, Hoskin & Harcourt LLP
CHAIRGerard J. Protti Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
DIRECTORSElyse Allan President & CEO, GE Canada Inc
Marie Bernard-Meunier Former Canadian Ambassador to Germany
Ian Bird Senior Leader, Sport Matters Group
David A. Brown Davies Ward Phillips & Vineberg LLP
Janice Charette Deputy Minister, Human Resources and Skills Development Canada
Siobhan Coady President & CEO, Newfound Genomics
Marcel Côté Founding Partner, SECOR Consulting
Tony Dean Head of Ontario Public Service, Government of Ontario
Richard Dicerni Deputy Minister, Industry Canada
George Fleischmann Managing Partner, TNET: Management Consultants Inc.
Jonathan Fried Executive Director, International Monetary Fund
Giles Gherson Deputy Minister & Associate Secretary of the Cabinet, Government of Ontario
Allan Gregg Chairman, Decima Research
Ron Hicks Deputy Minister, Alberta Executive Council Government of Alberta
David Lindsay Deputy Minister Ministry of Tourism
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Patrick Pichette President, Operations Bell Canada
Indira Samarasekera President & Vice-Chancellor university of Alberta
Kathy Sendall Senior Vice President, Petro-Canada
Jim Stanford Economist, Canadian Auto Workers
COUNSELBrian Levitt Co-Chair & Partner, Osler, Hoskin & Harcourt LLP
2008 2007
3025 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRGerard J. Protti Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
DIRECTORSElyse Allan President & CEO, GE Canada Inc
David A. Brown Davies Ward Phillips & Vineberg LLP
Marcel Côté Founding Partner, SECOR Consulting
Tony Dean Head of Ontario Public Service, Government of Ontario
George Fleischmann Managing Partner, TNET: Management Consultants Inc.
Jonathan Fried Senior Foreign Policy Advisor to the PM & Head of the Canada-uS Secretariat, Privy Council Office
Giles Gherson Editor-in-Chief, Toronto Star
Ron Hicks Deputy Minister, Alberta Executive Council, Government of Alberta
Alex Himelfarb Clerk of the Privy Council & Secretary to the Cabinet, Privy Council Office
David Lindsay President, Association of Colleges of Applied Arts & Technology of Ontario (ACAATO)
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Angus Reid Chief Executive Officer, Vision Critical Communications
Raymond Royer President & Chief Executive Officer, Domtar Inc
Indira Samarasekera President & Vice-Chancellor, university of Alberta
Guylaine Saucier
Jim Stanford Economist, Canadian Auto Workers
Georgina Steinsky-Schwartz President & CEO, Imagine Canada
COUNSELBrian Levitt Co-Chair & Partner, Osler, Hoskin & Harcourt LLP
CHAIRMarcel Côté Founding Partner, SECOR Consulting
DIRECTORSElyse Allan President &CEO, GE Canada Inc
Tony Dean Head of Ontario Public Service, Government of Ontario
George Fleischmann Managing Partner, TNET: Management Consultants Inc.
Jonathan Fried Senior Foreign Policy Advisor to the PM & Head of the Canada-uS Secretariat, Privy Council Office
Giles Gherson Editor-in-Chief, Toronto Star
Ron Hicks Deputy Minister, Alberta Executive Council, Government of Alberta
Alex Himelfarb Clerk of the Privy Council & Secretary to the Cabinet, Privy Council Office
Sol Kasimer Chief Executive Officer, Altruvest
David Lindsay President, Association of Colleges of Applied Arts & Technology of Ontario (ACAATO)
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Gerard J. Protti Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
Angus Reid Chief Executive Officer, Vision Critical Communications
Raymond Royer President & Chief Executive Officer, Domtar Inc
Guylaine Saucier
Jim Stanford Economist, Canadian Auto Workers
Georgina Steinsky-Schwartz President & CEO, Imagine Canada
COUNSELBrian Levitt Co-Chair & Partner, Osler, Hoskin & Harcourt LLP
2006 2005
31 25 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRMarcel Côté Founding Partner, SECOR Consulting
DIRECTORSEleanor Clitheroe Legal Counsel, Gauthier Associates
Tony Dean Secretary of the Cabinet & Clerk of The Executive Council of Ontario, Government of Ontario
George Fleischmann Managing Partner, TNET : Management Consultants Inc.
Giles Gherson Editor-in-Chief, The Toronto Star
Ian C. Green Deputy Minister, Health Canada
Alex Himelfarb Clerk of the Privy Council & Secretary to the Cabinet, Privy Council Office
Steve Hindle President, The Professional Institute of the Public Service of Canada
Sol Kasimer Chief Executive Officer, Altruvest
David Lindsay President, Association of Colleges of Applied Arts & Technology of Ontario
J. Hugh MacDiarmid President & Chief Executive Officer, Laidlaw Education Group
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Julian Nowicki Deputy Minister, Executive Office Executive Council, Government of Alberta
Sheila O’Brien Gerard J. Protti Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
Guylaine Saucier
Georgina Steinsky Schwartz President & CEO, Canadian Centre for Philanthropy
Barbara Stymiest Chief Operating Officer, RBC Financial Group
CHAIRJ. Hugh MacDiarmid Chair, External Advisory Committee on Smart Regulation, Privy Council Office
DIRECTORSEleanor Clitheroe Chancellor, university of Western Ontario
Marcel Côté President, Le Groupe SECOR Inc.
David L. Emerson President & CEO, Canfor. Corp.
George Fleischmann Managing Partner, T-NET Management Consultants Inc.
Giles Gherson Editor-in-Chief, Edmonton Journal
Ian C. Green Deputy Minister, Health Canada
Alex Himelfarb Clerk of the Privy Council & Secretary to the Cabinet, Privy Council Office
Steve Hindle President, The Professional Institute of the Public Service of Canada
Sol Kasimer Chief Executive Officer, Altruvest
David Lindsay President & CEO, Ontario SuperBuild Corporation, Government of Ontario
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Julian Nowicki Deputy Minister, Executive Office Executive Council, Government of Alberta
Gerard J. Protti Executive Vice President, Corporate Relations, EnCana Corporation
Sheila O’Brien Senior Vice-President, Human Resources Public Affairs, Government & Investor Relations, NOVA Chemicals Corp
Guylaine Saucier
Georgina Steinsky-Schwartz
Barbara Stymiest Chief Executive Officer, TSX Group
2004 2003
3225 Ans : L’Approche du Forum
2002 2001CHAIRJ. Hugh MacDiarmid
DIRECTORSEleanor Clitheroe
Marcel Côté President, Le Groupe SECOR Inc.
Gordon J. Feeney
George Fleischmann President & Chief Executive Officer, Food & Consumer Products Manufacturers of Canada (FCPMC)
Giles Gherson Editor-in-Chief, Edmonton Journal
Ian C. Green Deputy Minister, Health Canada
Alex Himelfarb Clerk of the Privy Council & Secretary to the Cabinet, Privy Council Office
Andromache Karakatsanis Secretary of the Cabinet & Clerk of the Executive Council, Government of Ontario
Sol Kasimer President, Altruvest
David Lindsay President & Chief Executive Officer, Ontario SuperBuild Corporation Government of Ontario
Kevin G. Lynch Deputy Minister, Finance Canada
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Julian Nowicki Deputy Minister, Executive Council, Government of Alberta
Sheila O’Brien Senior Vice-President, Human Resources Public Affairs, Government & Investor Relations, NOVA Chemicals Corp.
Guylaine Saucier
Georgina Steinsky-Schwartz Chief Human Resources Officer, Bell Canada
Gérard Veilleux President, Power Communications Inc.
CHAIRGordon J. Feeney
DIRECTORSRita Burak The Network Executive Team
Scott Corrigan President, united Parcel Service Canada Ltd.
Marcel Côté Associate, Le Groupe SECOR Inc.
V. Peter Harder Deputy Minister, Industry Canada
Andromache Karakatsanis Secretary of the Cabinet & Clerk of the Executive Council, Government of Ontario
Sol Kasimer Chief Executive Officer, YMCA Canada
William G. Knight President & Chief Executive Officer, Credit union Central of Canada
Kevin G. Lynch Deputy Minister, Department of Finance Canada
J. Hugh MacDiarmid
Wade MacLauchlan President, university of Prince Edward Island
Julian Nowicki Deputy Minister, Executive Office Executive Council, Government of Alberta
Sheila O’Brien Senior Vice-President, Human Resources Public Affairs, Government & Investor Relations, NOVA Chemicals Corp
Guylaine Saucier
Janet R. Smith
Lawrence F. Strong
Gérard Veilleux President, Power Communications Inc.
Georgina Wyman Chief Human Resources Officer, Bell Canada
33 25 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRGordon J. Feeney Deputy Chairman, Royal Bank Financial Services
DIRECTORSRita Burak
Scott Corrigan President, united Parcel Service Canada Ltd.
Marcel Côté Associate, Le Groupe SECOR Inc.
Michael B. Decter President, Lawrence Decter Investment Counsel Inc.
V. Peter Harder Deputy Minister, Industry Canada
Sol Kasimer Chief Executive Officer, YMCA Canada
William G. Knight President & CEO, Credit union Central of Canada
Kevin G. Lynch Deputy Minister, Finance Canada
J. Hugh MacDiarmid Executive Vice President, Commercial, Canadian Pacific Railway
Claire Morris Deputy Minister & Chairperson, Human Resources Development Canada
Sheila O’Brien Senior Vice President, Human Resources, Public Affairs & Investor Relations, NOVA Chemicals Corporation
Guylaine Saucier Chair, Board of Directors, CBC – Canadian Broadcasting Corporation
Janet R. Smith Chair, Task Force on an Inclusive Public Service, Treasury Board Secretariat
Lawrence F. Strong President & Chief Executive Officer, unilever Canada Limited
Gérard Veilleux President, Power Corporation of Canada
Pamela Wallin President & Chief Executive Officer, Current Affairs Group Limited
Georgina Wyman Chief Human Resources Officer, Bell Canada
CHAIRLawrence F. Strong President & Chief Executive Officer, unilever Canada Limited
DIRECTORSRita Burak Secretary of the Cabinet, Executive Council Government of Ontario
Marcel Côté Associate, Le Groupe Secor Inc.
Michael B. Decter Lawrence & Company Inc.
Gordon J. FeeneyVice-Chairman, Royal Bank of Canada
V. Peter Harder Secretary of the Treasury Board & Comptroller General of Canada, Treasury Board of Canada Secretariat
Sol Kasimer Chief Executive Officer, YMCA Canada
William G. Knight President & CEO, Credit union Central of Canada
Jerry L. Lampert President & Chief Executive Officer, Business Council of British Columbia
Jeffrey M. Lipton President, NOVA Chemicals Corporation
Kevin G. Lynch Deputy Minister, Industry Canada
J. Hugh MacDiarmid Executive Vice President, Commercial, Canadian Pacific Railway
Claire Morris Deputy Minister of Labour & Deputy Minister & Chair, Human Resources Development Canada
Janet R. Smith Chair, Task Force on a Truly Representative Public Service, Treasury Board of Canada
Manon Vennat Chairman & Managing Director – Montreal, SpencerStuart
Pamela Wallin President & Chief Executive Officer, Current Affairs Group Limited
Jodi White Vice-President, Corporate Affairs, Imasco Limited
Torrance J. Wylie Senior Vice-President, Public Affairs, Canadian National
2000 1999
3425 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRLawrence F Strong President & CEO, unilever Canada Limited
PAST CHAIRJodi White Vice-President, Corporate Affairs, Imasco Ltd.
DIRECTORSRita Burak Secretary of the Cabinet, Executive Council (Cabinet Office) (Ontario)
Michael B. Decter Managing Director, Michael Decter & Associates Ltd
Gordon J. Feeney Vice-Chairman, Royal Bank of Canada
V. Peter Harder Secretary of the Treasury Board & Comptroller General, Canada Treasury Board Secretariat
Thomas Kukovica International Vice-President & Canadian Director, united Food & Commercial Workers International union
Jerry L. Lampert President & CEO, Business Council of BC
Jeffrey M. Lipton President, NOVA Corporation
Kevin G. Lynch Deputy Minister, Industry Canada
J. Hugh MacDiarmid Executive Vice-President Commercial, Canadian Pacific Railway
Lynne C. Manning Vice-President & Managing Director – Canada, Kelly Services (Canada) Ltd.
Claire Morris Clerk of the Executive Council, Secretary to Cabinet & Deputy Minister, Executive Council Office (N.B.)
Janet R. Smith Principal, Canadian Centre for Management Development
Manon Vennat Chairman & Managing Director – Montreal, SpencerStuart
Pamela Wallin Journalist
Torrance J. Wylie Chairman, Government Policy Consultants
CHAIRJodi White Vice-President, Corporate Affairs Imasco Litd.
PAST CHAIRArthur Kroeger Chancellor, Carleton university
DIRECTORSRita Burak Secretary of the Cabinet, Executive Council (Cabinet) (Ont.)M.E. Clare Cowan Head of Acquisitions Group, E3M Investments Inc.Michael B. Decter Managing Director – Canada, APM IncorporatedGordon J. Feeney Vice-Chairman, Royal Bank of CanadaRobert J. Giroux President & Director General, Association of universities & Colleges of CanadaV. Peter Harder Secretary of the Treasury Board & Comptroller General of CanadaShira Herzog Vice-President, The Kahanoff FoundationRuth Hubbard President, Public Service Commission of CanadaThomas Kukovica International Vice-President & Canadian Director, united Food and Commercial Workers Int. unionVeronica Lacey Deputy Minister, Ministry of Education & Training (Ont.)
Jerry L. Lampert President & CEO, Business Council of BCJ. Hugh MacDiarmid Executive Vice-President, Commercial, Canadian Pacific RailwayLynne C. Manning Vice-President & Managing Director – Canada, Kelly Services (Canada) Ltd.Gwyn Morgan President & CEO, Alberta Energy Company Ltd.Claire Morris Clerk of the Executive Council, Secretary to the Cabinet & Deputy Minister Executive Council Office (N.B.)Wilson Parasiuk President, Paralink Management Ltd.Roger Phillips President & CEO, IPSCO Inc.Graham W. S. Scott, Q.C. Senior Partner, McMillan BinchHelen K. Sinclair CEO, Bank Works Trading Inc.Janet R. Smith Principal, Canadian Centre for Management DevelopmentMarti D. Smye, Ph.D. President, People Tech Consulting Inc.Lawrie F. Strong President & COO, unilever Canada Ltd.Manon Vennat Chairman & Managing Director – Montreal, SpencerStuartPamela Wallin JournalistTorrance J. Wylie Chairman, GPC Government Policy Consultants
1998 1997
35 25 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRJodi White Vice-President, Corporate Affairs Imasco Ltd.
PAST CHAIRArthur Kroeger Chancellor, Carleton university
DIRECTORSRita Burak Secretary of the Cabinet, Executive Council (Ont.)
M.E. Clare Cowan CEO, MEC Air Technologies
Michael B. Decter Managing Director – Canada, APM Incorporated
Gordon J. Feeney Vice-Chairman, Royal Bank of Canada
Robert J. Giroux President, Association of universities & Colleges of Canada
V. Peter Harder Secretary of the Treasury Board & Comptroller General of Canada
Shira Herzog Vice-President, The Kahanoff Foundation
Ruth Hubbard President, Public Service Commission of Canada
Thomas Kukovica International Vice-President & Canadian Director, united Food and Commercial Workers International union
Veronica Lacey Director of Education & Secretary-Treasurer Board of Education, City of North York
Jerry L. Lampert President & CEO, Business Council of BC
J. Hugh MacDiarmid Executive Vice-President, Commercial, CP Rail Systems
Lynne C. Manning Vice-President & Managing Director – Canada, Kelly Services (Canada) Ltd.
Gwyn Morgan President & CEO, Alberta Energy Company Ltd.
Claire Morris Clerk of the Executive Council & Secretary to the Cabinet, Executive Council Office (N.B.)
Wilson Parasiuk Chairman, B.C. International Power Group
Roger Phillips President & CEO IPSCO Inc.
Fred W. Pomeroy President,Communications, Energy & Paperworks union of Canada
Graham W. S. Scott, Q.C. Senior Partner, McMillan Binch
Helen K. Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Janet R. Smith Principal, Canadian Centre for Management Development
Marti D. Smye, Ph.D. Chair of the Board, People Tech Consulting Inc.
Lawrie F. Strong President & COO unilever Canada Ltd.
Manon Vennat Chairman & Managing Director – Montreal, SpencerStuart
Pamela Wallin Journalist
Torrance J. Wylie Chairman, GPC Government Policy Consultants
1996
3625 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRJodi White Vice-President, Corporate Affairs, Imasco Litd.
PAST CHAIRArthur Kroeger Chancellor, Carleton university
DIRECTORSPeter H. Barnes Deputy Minister, Ministry of Economic Development & Trade (Ont.)
M.E. Clare Cowan President & CEO, MEC Air Technologies
Michael B. Decter Managing Director – Canada, APM Incorporated
Gordon J. Feeney Vice-Chairman, Royal Bank of Canada
Brian A. Felesky, Q.C. Senior Partner, Felesky Flynn
Robert J. Giroux Secretary of the Treasury Board & Comptroller General of Canada
Shira Herzog Vice-President, The Kahanoff Foundation
Ruth Hubbard President, Public Service Commission of Canada
Thomas Kukovica International Vice-President & Canadian Director, united Food and Commercial Workers International union
Veronica Lacey Director of Education, North York Board of Education
Jerry L. Lampert President & CEO, Business Council of BC
Leonard G. Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Lynne C. Manning Vice-President & Managing Director – Canada, Kelly Services (Canada) Ltd.
Claire Morris Clerk of the Executive Council & Secretary to the Cabinet, Executive Council Office (N.B.)
Wilson Parasiuk Chairman, B.C. Trade Development Corporation
Roger Phillips President & CEO, IPSCO Inc.
Fred W. Pomeroy Executive Vice-President & Treasurer,Communications, Energy & Paperworks union of Canada
Graham W. S. Scott, Q.C. Senior Partner, McMillan Binch
Sheridan Scott Vice-President, Multimedia Law & Regulations, Law Dept. Bell Canada
Helen K. Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Marti D. Smye, Ph.D. Chair of the Board, People Tech Consulting Inc.
Lawrie F. Strong President & COO, unilever Canada Ltd.
Harry Swain Deputy Minister, Industry Canada
Manon Vennat Chairman & Managing Director – Montreal, SpencerStuart
Pamela Wallin Journalist, CBC
Torrance J. Wylie Chairman, GPC Government Policy Consultants
1995
37 25 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRArthur Kroeger Public Policy Forum
PAST CHAIRGraham W.S. Scott Senior Partner, McMillan Binch
VICE-CHAIRCarole M. Lafrance President, Cala HRC Ltd.
DIRECTORSPeter H. Barnes Deputy Minister, Ministry of Economic Development & Trade (Ont.)
Jean A. Bernard Director, Public Policy Forum
Allan E. Blakeney Professor of Public Law, College of Law, u. of Sask.
Max Clarkson Professor, Faculty of Management, university of Toronto
John Cleghorn President & COO, Royal Bank of Canada
Brian A. Felesky, Q.C. Senior Partner, Felesky Flynn
Maryantonett Flumian Assistant Deputy Minister, Fisheries and Oceans Canada
Kenneth V. Georgetti President, BC Federation of Labour
Leo W. Girard Secretary-Treasurer, united Steelworkers of America
Ruth Hubbard President, Royal Canadian Mint
Huguette Labelle President, CIDA
Jerry L. Lampert President & CEO, Business Council of BC
Leonard G. Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Lynne C. Manning Vice-President & Managing Director – Canada, Kelly Services (Canada) Ltd.
J.J. Jack Munro Chairman, Forest Alliance of BC
Wilson Parasiuk Chairman & CEO, B.C. Trade Development Corporation
Roger Phillips President & CEO, IPSCO Inc.
Fred W. Pomeroy Executive Vice-President, Communications, Energy & Paperworks union of Canada
Norman Riddell Deputy Minister, Ministry of International Affairs, Immigration & Cultural Communities (Quebec)
Helen K. Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Harry Swain Deputy Minister, Industry Canada
Manon Vennat Chairman & Managing Director – Montreal, SpencerStuart
Pamela Wallin Journalist, CBC
Jodi White Director, Public Policy Forum
Torrance J. Wylie Chairman, GPC Government Policy Consultants
1994
3825 Ans : L’Approche du Forum
CHAIRArthur Kroeger Public Policy Forum
PAST CHAIRGraham W.S. Scott Senior Partner, McMillan Binch
VICE-CHAIRSHershell E. Ezrin Executive Vice-President, Speedy Muffler King. Inc.
Carole M. Lafrance President, Cala HRC Ltd.
DIRECTORSPeter H. Barnes Deputy Minister, Ministry of Economic Development & Trade (Ont.)
Jean A. Bernard President, Bell Institute for Professional Development
Allan E. Blakeney Professor of Public Law, College of Law, u. of Sask.
Max Clarkson Professor, Faculty of Management, university of Toronto
John Cleghorn President & COO, Royal Bank of Canada
Brian A. Felesky, Q.C. Senior Partner, Felesky Flynn
Maryantonett Flumian Assistant Deputy Minister, Fisheries and Oceans Canada
Kenneth V. Georgetti President, BC Federation of Labour
Leo W. Girard National Director for Canada, united Steelworkers of America
Ruth Hubbard Deputy Minister, Supply and Services Canada
Huguette Labelle Deputy Minister, Transport Canada
Leonard G. Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Lynne C. Manning Vice-President – Canada, Kelly Services (Canada) Ltd.
J.J. Jack Munro Chairman, Forest Alliance of BC
Wilson Parasiuk Chairman of the Board, B.C. Trade Development Corporation
Roger Phillips President & CEO, IPSCO Inc.
Fred W. Pomeroy Executive Vice-President, Communications, Energy & Paperworks union of Canada
Norman Riddell Deputy Minister, Ministry of Cultural Communities & Immigration(Que.)
Helen K. Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Harry Swain Deputy Minister, Industry, Science & Technology Canada
Manon Vennat Chairman, SpencerStuart
Jodi White Partner, The Neville Group
CHAIRGraham W.S. Scott Senior Partner, McMillan Binch
VICE-CHAIRSHershell E. Ezrin Executive Vice-President, Speedy Muffler King. Inc.
Carole M. Lafrance President, Cala HRC Ltd.
DIRECTORSPeter H. Barnes Secretary of the Cabinet, Government of Ontario
Stanley M. Beck Vice-Chairman, Central Capital Corporation
Allan E. Blakeney Professor of Public Law, College of Law, u. of Sask.
Micheline Bouchard Vice-President, DMR Group Inc.
The Hon. Edward Broadbent President, International Centre for Human Rights And Democratic Development
Margaret Y. Catley-Carlson Deputy Minister, Health and Welfare Canada
Max Clarkson Professor, university of Toronto
Brian A. Felesky Partner, Felesky Flynn
Maryantonett Flumian Assistant Deputy Minister, Fisheries and Oceans Canada
Michael E. Jalbert President, West/Penetone
David W. Kerr President & CEO, Noranda Inc.
Arthur Kroeger Deputy Minister/Chairman, Employment and Immigration Canada
Huguette Labelle Deputy Minister, Transport Canada
Leonard G. Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Gaétan Lussier President, Boulangeries Western Québec
J.J. Jack Munro National President, IWA – Canada
S. Mark Newman President, A. Newman & Co. Ltd.
Roger Phillips President & CEO, IPSCO Inc.
Fred W. Pomeroy Executive Vice-President, Communications and Electrical Workers union of Canada
Norman Riddell Deputy Minister, Ministry of Cultural Communities & Immigration(Que.)
Glen S. Shortliffe Clerk of the Privy Council, Government of Canada
Helen K. Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Jodi White President, Sydney House
1993 1992
39 25 Ans : L’Approche du Forum
CHAIREarl Joudrie
VICE-CHAIRSBill Lee Executive in Residence, Public Policy Forum
Graham Scott Partner, McMillan Binch
DIRECTORSPeter H. Barnes Secretary of the Cabinet, Government of Ontario
Stanley Beck Vice-Chairman, Central Capital Corporation
Allan Blakeney Laskin Professor, Osgoode Law School, York university
Micheline Bouchard Vice-President, Marketing -North America, DMR Group Inc.
Edward Broadbent President, International Centre for Human Rights And Democratic Development
Gerald Caplan Public Affairs Commentator & Consultant
Margaret Catley-Carlson President, Canadian International Development Agency
Professor Max Clarkson Faculty of Management Studies, university of Toronto
Hershell Ezrin Executive Vice-President, Speedy Muffler King. Inc.
Maryantonett Flumian Assistant Deputy Minister, Fisheries and Oceans Canada
Michael E. Jalbert President, West/Penetone
David W. Kerr President & CEO, Noranda Inc.
Arthur Kroeger Deputy Minister/Chairman, Employment and Immigration Canada
Huguette Labelle Chairman, Public Service Commission of Canada
Carole Lafrance President, Cala HRC Ltd.
Leonard Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Gaetan Lussier President, Weston Boulangeries
Jack Munro National President, IWA – Canada
Mark Newman President, A. Newman & Co. Ltd.
Roger Phillips President, Ipsco Inc.
Harry Rogers Deputy Minister, Department of Industry, Science & Technology Canada
Helen Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Jodi White President, Sydney House
CHAIREarl Joudrie
VICE-CHAIRSBill Lee Executive in Residence Public Policy Forum
Graham Scott Partner McMillan Binch
DIRECTORSStanley Beck
Allan Blakeney Laskin Professor, Osgoode Law School, York university
Micheline Bouchard Vice-President, Marketing - North America, DMR Group Inc.
Gerald Caplan Public Affairs Commentator & Consultant
Margaret Catley-Carlson President, Canadian International Development Agency
Professor Max Clarkson Faculty of Management Studies, university of Toronto
Mickey Cohen
Dian Cohen President, Dian Cohen Productions
James Fleck Chairman & C.E.O, Fleck Manufacturing Inc.
Cal Goldman Director of Investigation & Research, Bureau of Competition Policy Consumer & Corporate Affairs
Ray Hession President, Arvess Corporation
Michael E. Jalbert President,West/Penetone
David W. Kerr President & CEO, Noranda Inc.
Arthur Kroeger Deputy Minister/Chairman, Employment and Immigration Canada
Huguette Labelle Chairman, Public Service Commission of Canada
Carole Lafrance President, Cala HRC Ltd.
Leonard Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Gaetan Lussier President, Weston Boulangeries
Jack Munro National President, IWA – Canada
Harvey Nudel President, House of Braemore
Roger Phillips President, Ipsco Inc.
Harry Rogers Deputy Minister, Department of Industry, Science & Technology Canada
Helen Sinclair President, The Canadian Bankers’ Association
Don Triggs President, Fisons Western Corporation
Jodi White
1991 1990
4025 Ans : L’Approche du Forum
CHAIREarl Joudrie
VICE-CHAIRSBill Lee Executive in Residence, Public Policy Forum
Graham Scott Partner, McMillan Binch
DIRECTORSAllan Blakeney Laskin Professor, Osgoode Law School, York university
Micheline Bouchard Vice-President, Marketing - North America, DMR Group Inc.
Gerald Caplan Public Affairs Commentator & Consultant
Margaret Catley-Carlson President, Canadian International Development Agency
Max Clarkson Faculty of Management Studies, university of Toronto
Marshall Cohen President & CEO, The Molson Companies Limited
Dian Cohen President, Dian Cohen Productions
James Fleck Chairman & CEO, Fleck Manufacturing Inc.
Cal Goldman Director of Investigation & Research, Bureau of Competition Policy Consumer & Corporate Affairs
Ray Hession President, Arvess Corporation
Don Jackson Assistant to the President (Food Group), John Labatt Limited
Huguette Labelle Chairman, Public Service Commission of Canada
Carole Lafrance President, Cala HRC Ltd.
Leonard Lee President, Lee Valley Tools Ltd.
Gaetan Lussier President, Weston Boulangeries
Harvey Nudel President, House of Braemore
Roger Phillips President, Ipsco Inc.
Harry Rogers Deputy Minister, Department of Industry, Science & Technology Canada
Don Triggs President, Fisons Western Corporation
CHAIRPeter G. White Vice Chairman, Hollinger Inc. Publisher, Saturday Night Magazine
VICE-CHAIRSBill Lee Chairman, Executive Consultants Ltd.
Gaetan Lussier Deputy Minister & Chairman, Employment and Immigration Canada
DIRECTORSReginald C. Basken National Director, Energy & Chemical Workers’ union
Micheline Bouchard Vice-President, Consulting, CGI Group
Gerald L. Caplan Public Affairs Commentator & Consultant Associate, Public Affairs International
Margaret Catley-Carlson President, Canadian International Development Agency
Max Clarkson Faculty of Management Studies, university of Toronto
Dian Cohen Partner, Cohen/Couture
Marshall A. Cohen President, Olympia & York Enterprises Limited
James Fleck Chairman & CEO, Fleck Manufacturing Inc.
Cal Goldman Director of Investigation & Research, Bureau of Competition Policy Consumer & Corporate Affairs
Ray Hession President, Kinburn Technology Corporation
Donald Jackson Toronto, Ontario
Earl Joudrie President & CEO, Encor Energy Corporation Ltd.
Huguette Labelle Chairman, Public Service Commission of Canada
Leonard Lee President, Lee Valley Tools
Harvey Nudel President, House of Braemore
Jean Luc Pepin Fellow, Institute for Research in Public Policy
Roger Phillips President, Ipsco Inc.
Harry G. Rogers Deputy Minister, Department of Regional Industrial Expansion
Graham Scott Partner, McMillan Binch
Don Triggs President, Fisons Western Ltd.
1989 1988
41 25 Ans : L’Approche du Forum
PARTENAIRESDu 25E ANNIVERSAIRE
ppforum.ca