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Trimestriel | Janvier 2017 | 8| N°ISSN : 2118-2310 24 Les Agendas d’Accessibilité Programmée L’accompagnement et le suivi des adhérents Le guide pratique de l’appareillage

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Trimestriel | Janvier 2017 | 8€ | N°ISSN: 2118-2310

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■ Les Agendas d’Accessibilité Programmée

■ L’accompagnement et le suivi des adhérents

■ Le guide pratique de l’appareillage

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Courrier des lecteurs

6 millions de malentendants | Janvier 2017

Nos lecteurs nous écriventRectificatif : Un nouvel adhérent dansles Pyrénées

Erratum : 6 millions de malentendants n° 23article « un nouvel adhérent, dans les Pyrénées »page 6, au paragraphe « le tout jeune chien est éduquéjusqu'à l'âge de 6 mois », lire « le tout jeune chien estéduqué par l'association à partir de 6 mois, pour unedurée de 5 à 6 mois ».

Doublage et sous-titrage de films

J'ai lu l'article de Christian Guittet dans le dernier6 Millions de Malentendants et me réfère audernier paragraphe de cet article.Le doublage d'un film étranger est un travail biendifférent du sous-titrage, et plus difficile : dans ledoublage il faut synchroniser les temps de parole desacteurs avec la traduction en français, et parvenir aumaximum de ressemblance avec le phrasé, le mouve-ment des lèvres. Je tiens cette information d'un ingénieur du son quifaisait ce travail, et ce avant que l'on fasse du sous-titrage. Le sous-titrage étant une traduction écrite,il paraît offrir moins de difficulté pour l'opérateur,même s'il doit prendre quelques libertés avec lalongueur des phrases prononcées.

■ Claudie Pinson

Macaron « oreille barrée » pour véhicules

En réponse au courrier d’une lectrice, Anne Grassi,responsable des boucles magnétiques à Foromecoute,nous informe :La Fondation Romande des Malentendants met àdisposition des autocollants « oreille barrée » auformat utile pour les véhicules ainsi qu’une feuille A4avec des autocollants de divers formats. La paire d’autocollants pour véhicule ou une feuilleA4 sont vendues au prix de 5 euros chacun. Contacts : 5, avenue des Jordils, CH-1006 Lausannewww.ecoute.ch - www.voirpourcomprendre.ch

Courrier sur la nouvelle carte d’invali-dité. Quelles réponses des MDPH ?

Une lectrice des Yvelines nous interroge sur la nouvellecarte d’invalidité, suite à l’article 6 millions demalentendants n° 22 page 29.Votre article « nouvelle carte mobilité-inclusion »m’interpelle. Je suis titulaire d’une carte d’invalidité à 80 % duréepermanente. Comment et où se procurer la nouvellecarte ? Je redoute le remplacement, au 1er janvier 2017,de ma simple carte d’invalidité qui serait devenuecaduque.

Réponse de la Rédaction : Les demandes pourront se faire directement surInternet, ou auprès de la MDPH de son département.La carte sera fabriquée en 48h et envoyée directementau domicile du demandeur ! Les anciennes cartes sontvalables jusqu’à leur date d’expiration. Lien : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Arrivee-de-la-nouvelle-carte.html Nous vous recommandons de vous renseigner localement,les pratiques ne sont pas forcément les mêmes d’un dépar-tement à l’autre. L’association de malentendants la plusproche de votre domicile sera aussi de bon conseil. À noter : un décret, pris le 23 décembre indique unepériode transitoire jusqu’au 1er juillet 2017…

« Dormez, le guet veille ! »

Au Moyen-Âge, des veilleurs de nuit parcouraient lesvilles en criant « Dormez, le guet veille ! ».Malheureusement, les sourds ne les entendaient pas.Notre gouvernement a enfin modernisé ce système,comme décrit dans le dernier numéro de 6 Millions deMalentendants : si vous avez un smartphone connectéen permanence à Internet, avec de bons accus, si vous yavez installé l’application SAIP(1) et si vous la laissez enveille, les autorités vous alerteront en cas de danger – dumoins, c’est ce qu’elles promettent ! J’ai pu évaluer lesystème en conditions réelles, le 14 juillet dernier : peuaprès 22 heures 30, un camion a foncé sur la foule, sur laProm’, tuant 86 personnes. Pourtant, pendant troislongues heures, SAIP a affirmé : « Aucun incident en cours(à Nice) ». Les internautes et les media s’en sont émus,bien sûr, et SAIP a probablement été amélioré… Mais àquoi sert un service d’alerte qui n’alerte pas? Ah si : avecSAIP, les autorités savent en permanence où vous voustrouvez! D’autres pays ont apporté une autre solution,moins intrusive, à ce problème. Mais elle paraît tellementringarde que j’hésite à la mentionner : ils se contententd’alerter les populations en danger par diffusion cellulaire- c’est-à-dire, en pratique, par SMS.

■ Christian Guittet

(1) Système d’Alerte et d’Information des Populations

Dernière minute :

Sous-titrage : En 2016, 131 films francophones sontsortis en VFST, 14 de plus qu’en 2015, et les 17 filmsfrançais qui ont dépassé le million d’entrée ont tousété sous-titrés. Mais d’autres ne l’ont pas été : Ma viede courgette (670 000 entrées) et Merci patron (508 000entrées). Alors n’hésitez plus : pour faire avancer notre cause,venez vite rejoindre le jury qui désignera le meilleur filmsous-titré 2017! Rappel de l’adresse : [email protected]

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Accessibilité :une longue traverséedu désert

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Éditorial

6 millions de malentendantsest une publication trimestrielle de l’ARDDS (réaliséeen commun par le Bucodes SurdiFrance et l’ARDDS)Maison des associations du XXe (boîte n°82)1-3, rue Frédérick Lemaître - 75020 Paris

Ce numéro a été tiré à 2500 exemplairesDirecteur de la publication : Anne-Marie Choupin • Rédactrice enchef : Maripaule Peysson-Pelloux • Rédactrice en chef adjointe :Aisa Cleyet-Marel • Courrier des lecteurs : [email protected] • Ont collaboré à ce numéro: L’équipe des stages, l’ALDSM69, Le conseil d’administration de l’ARDDS, Colette, Aisa Cleyet-Marel,Nicolas Hervé, Sabine M, Madeleine CB, Le bureau de l’AMDS Orne,Brigitte Thorin, Dominique Dufournet, Anne-Marie Desmottes, JeanneGuigo, Maripaule Peysson-Pelloux, Annie Breyton, Gérard Plassiard,Solène Nicolas, Richard Darbéra, Anne-Marie F, Christian Guittet,Sandrine Baback, Equipe d’Avametrie, Nicole Leitienne, ARDDS 38, Anne-Marie Choupin. • Crédits photos: Alain, ARDDS 38, Christian Guittet,Connaissens, Amplifon, Jeanne Guigo, Rachel Poirier • Dessins: DD •Couverture: Antoine Pelloux sur une photo de Jean-Claude Cleyet-Marel etde Giorgio Parravicini (libre de droit) • Mise en page • Impression :Ouaf ! Ouaf ! Le marchand de couleurs • 16, passage de l’Industrie -92130 Issy-les-Moulineaux • Tél. : 0140 930 302 - www.lmdc.net •Commission paritaire : 0621 G 84996 • ISSN: 2118-2310

Sur la couverture de ce numéro de janvier, vous avezdécouvert un bonsaï, symbole de longévité et de patience.Un arbre qui, comprimé dans ses élans, contrarié dans sacroissance, robuste et fragile, gracieux et tourmenté, estune sculpture vivante en miniature. Arrosé avec soin,ligaturé avec patience, il nous a fait penser à la loi de 2005et les Agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP), objetde notre dossier.

Depuis plus de 11 ans, cette loi si prometteuse pour toutesles personnes en situation de handicap, ne grandit guèremais le tronc est solide. Comme le bonsaï, notre quête demise en accessibilité des établissements recevant du public,demande une présence de tout instant, un suivi sans faille,une implication réelle et une volonté d’aboutir, faute dequoi « notre bonsaï » dépérira. Des témoignages desbénévoles nous confortent dans cette idée.

Défendre la cause des malentendants en matière d’accession à l’appareillage, savoir accueillir des personnesen détresse, proposer des activités et des rencontresadaptées à tous devrait être l’objectif de nos associations.Le partage d’expérience, une collaboration réfléchie etintelligente avec les professionnels de la santé, les adminis-trations et les élus pourront être un levier pour faire bougerles lignes.

Les élections présidentielles et législatives pourront être unmoyen de sensibiliser les candidats aux besoins des malen-tendants et devenus sourds en matière d’accessibilité.L’utilisation d’Avametrie, outil pour évaluer le sous-titrage àla télévision, permet à chaque malentendant de contribuerà faire progresser notre noble cause.

Deux associations ont réussi à faire signer une conventionpour aider les personnes en difficultés financières entre lesaudioprothésistes et la CPAM, d’autres vont suivre.

Notez, dès à présent, que l’assemblée générale du BucodesSurdiFrance aura lieu à Lyon le 24 juin 2017, elle seral’occasion pour tous d’échanger et de partager nosexpériences.

■ La rédaction

Dans le prochain numéro : un dossier sur« Association et travail en réseau : Certaet autres initiatives »

Merci de nous faire parvenir vos courriers et témoignagesà [email protected]

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

SommaireCourrier des lecteurs

Éditorial

Vie associative• Les stages d’été de lecture labiale ARDDS 2017 4• L’Assemblée générale du Bucodes, le 24 juin, à Lyon 5• Nous demandons des sous-titres aussi

sur les chaînes régionales 6• Rencontre régionale en Pays de Loire 7• Accompagnement et suivi des adhérents 8• Après le Cantal et l’Aveyron, le Puy-de-Dôme

crée une section ARDDS 10

DossierLes Agendas d’Accessibilité Programmée 11 • Loi 2005, Ad’AP, constats sur le terrain

à propos des ascenseurs 13 • Ad’AP au pays de Lorient : des avancées…

des résistances 14 • Quand ma commune prépare ses Ad‘AP 16

Appareillage• Richard Darmon, PDG d’Amplifon France 17• Un guide pratique pour bien s’appareiller

en appareils auditifs 19• La Sécurité sociale s’intéresse enfin

au marché de l'audioprothèse 20

Médecine• Déclin cognitif et surdité 21

Témoignage | Reportage• Mes audioprothésistes et moi… 23

Pratique• Téléphoner avec une transcription

en temps réel de la parole 24• Le Bucodes SurdiFrance est partenaire

du Projet Connaissens 25• Vos députés questionnent le gouvernement :

à votre tour de les interroger ! 26• Avametrie ou la mesure de l’accessibilité 27

Europe | Internationale• Hear-it - un site international sur la malentendance 28

Culture• Une exposition des dessins de 6MM à Grenoble 30

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Nom, prénom: .................................................................................................................................................................

Adresse : ...........................................................................................................................................................................

.........................................................................................................................................................................................

Téléphone : ...................................................................... Mail : ................................................................................

Date de naissance : Profession : .......................................................................

Session souhaitée : ........................................................... Type de chambre souhaité :................................................

Nom du colocataire si chambre double : ..............................................................................................................................

Avez-vous déjà suivi des séances de lecture labiale ? ❏ Oui ❏ Non

❏ En individuel ❏ En collectif

Quand et pendant combien de temps : ...............................................................................................................................

Numéro de téléphone et personne à contacter en cas de besoin : ..........................................................................................

Demande d’inscription aux stages d’août 2017 à La Neylière - Pomeys (69590)

À retourner, accompagné de votre règlement, à : ARDDS (inscriptions sessions de lecture labiale)Maison des associations du 20e arrondissement - Boîte 82 - 1-3, rue Frédérick Lemaître - 75020 Paris

Vie associative

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Les stages d’étéde lecture labiale ARDDS 2017L’ARDDS organise, en août 2017, à La Neylière - Pomeys (69590) deux stages de formationet d’entraînement à la lecture labiale d’une semaine chacun, du mercredi 16 au mercredi23 août et du jeudi 24 au jeudi 31 août 2017.

Ces stages sont destinés aux devenus-sourds et auxmalentendants qui désirent se former ou se perfection-ner à la lecture labiale. Ils peuvent accueillir égale-ment des orthophonistes et des élèves-orthophonistesintéressés par l’apprentissage de l’enseignement de lalecture labiale.

Le programme de chaque stage consiste le matin(samedi et dimanche compris), en une formationthéorique et en exercices pratiques de lecture labialedispensés par des orthophonistes professionnels ; lesaprès-midi sont consacrés à des échanges entrestagiaires et orthophonistes sur leur vécu et lesmoyens utilisés pour compenser leur handicap etsortir de leur isolement (activités organisées, interven-tions de professionnels, etc…).Les participants sont logés en pension complète, enchambre individuelle ou en chambre pour deuxpersonnes, suivant les disponibilités.Les personnes résidant dans la région peuvent s’ins-crire au stage sans hébergement ni excursions (nousconsulter).

• Pour les personnes en activité : ces stages peuventêtre effectués dans le cadre de la formation profes-sionnelle continue. Le prix du stage est de 900 eurospour une semaine.

• Pour tous les autres : le prix du stage par personneet pour l’ensemble formation, hébergement et activi-tés, est fixé à 620 euros en chambre individuellesanitaires, 580 euros en chambre individuelle lavaboet à 580 euros en chambre double sanitaires, 540euros en chambre double lavabo.

En raison du nombre limité de places, et de la néces-sité de réserver au plus tôt, nous vous conseillonsd’envoyer très vite votre bulletin d’inscription enindiquant le séjour souhaité et en joignant un chèquede 300 euros pour la réservation (obligatoire pourtoute personne désirant s’inscrire).

Les participants non-membres de l’ARDDS devrontobligatoirement établir, en plus, un chèque de 30euros, (pour les adhérents d'une association duBucodes, nous consulter) à l’ordre de l’ARDDS.

Le solde devra être réglé avant le 15 mai 2017.

En cas de désistement, les personnes inscrites nepourront obtenir le remboursement des sommesversées qu’en cas de force majeure ou bien si unremplaçant a été trouvé.

■ L’équipe d’organisation des stages✁

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Vie associative

L’Assemblée générale du Bucodes,le 24 juin, à LyonNom de code : BUCODES2017 !

Les valeureux bénévoles lyonnais, lumignons à la main, bravent le froid, le brouillard et lapollution pour vous concocter un programme digne de ce nom pour le mois de juin 2017 !Nos cerveaux en ébullition font avancer ledit projet, au gré de nos déambulations et de nosrecherches assidues.

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Après la trêve des « Lumières », la lumière fut pourconclure un accord entre l'ALDSM et la sociétéAuditionet, spécialiste des piles pour appareils auditifs.

Ce partenariat, nous sommes heureux de pouvoir lepartager avec vous tous. En effet, tous les adhérentsd’associations membres du Bucodes SurdiFrancepeuvent, dès aujourd’hui, bénéficier de 10 % de réduction sur leurs achats de piles en utilisantle code promo « BUCODES2017 » et ce jusqu’au31/12/2017.

Pour le remboursement par la Sécurité Sociale, ilfaudra cocher la case correspondante pour recevoir lafeuille de soins Cerfa.

Alors, à vos claviers et faites-vous plaisir en allant surwww.auditionet.fr

En attendant de vous retrouver, nous pouvons, d'oreset déjà vous annoncer que c'est à l'INSEEC, dans le 7e

arrondissement, que nous aurons l'immense plaisir devous recevoir durant ce weekend. Vous ferez connais-sance avec un lieu inscrit à l'inventaire desMonuments Historiques et communément appelé« l'immeuble citroën ».

■ Les Lyonnais valeureux, heureux et gelés

Assemblée généralede l’ARDDS Nationale 2017L’Association de Réadaptation et Défense des Devenus Sourds tient son assemblée généraleordinaire le samedi 18 mars 2017 de 13h30 à 16h30.

La réunion se tiendra au 75, rue Alexandre Dumas -75020 - PARIS (métro Dumas).

L’accessibilité sera assurée par une boucle d’inductionmagnétique et la transcription écrite instantanée parLe Messageur.

Tous les adhérents sont invités à participer à la discus-sion et au vote des rapports 2016 et des projets 2017.

À cette assemblée, sera renouvelé le conseil d’adminis-tration de l’association, pour les deux années à venir.Les élections se feront uniquement par correspon-dance et seront closes la veille de l’assemblée. Lesnouveaux administrateurs seront annoncés en fin dejournée. Chaque adhérent recevra par courrier postalou électronique, tous les rapports et les documentsélectoraux, en temps utile.

■ Le conseil d’administration de l’ARDDS

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Vie associative

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Nous demandons des sous-titresaussi sur les chaînes régionalesLe sous-titrage à la télévision n'est pas toujours de bonne qualité (cf article dans le numéroprécédent de 6MM), mais il a le mérite d'exister sur les chaînes nationales. Pour les émissionsrégionales, force est de constater que rien n'existe. Il est donc impossible à la majorité d'entrenous de suivre le journal télévisé régional ou les émissions sportives et culturelles locales.

Face à ce constat, l'ALDSM (Association Lyonnaisedes Devenus Sourds et Malentendants) a décidé d'agir.Nicole Leitienne, présidente de l’association, avaitsollicité un rendez-vous auprès de la chaîne de télévi-sion France 3, en vue de discuter du sous-titrage desjournaux régionaux de la chaîne. Et c’est ainsi que, le4 juillet 2016, nous nous sommes retrouvés à troismembres de l’ALDSM dans les locaux de la directionrégionale de France 3 Rhône-Alpes à Lyon. Nous avons été reçus par M. André Faucon, déléguérégional de France 3 pour Lyon et Grenoble. Il nous atrès bien accueillis et écoutés, nous expliquant qu’ilavait été sensibilisé à ce problème majeur du sous-titrage pour les émissions régionales par despersonnes de Grenoble.

Nos arguments : le sous-titrage touche plus de mondequ’on ne croit, pas seulement les personnes sourdes etmalentendantes. Il leur permet de suivre une émissionet de la comprendre. Il est également utile auxpersonnes dont la langue maternelle n’est pas lefrançais. Les entendants peuvent aussi en profiter. Il permet den’exclure personne. Nous avons aussi fait valoir que lasurdité provoque souvent une atteinte morale etpsychique grave et que le sous-titrage aide despersonnes devenues subitement sourdes à se resociali-ser en gardant l’accès à l’information.

En réponse, M. Faucon nous a fait valoir desproblèmes de budget. En effet, il existe vingt-quatreantennes régionales et le budget, alloué au niveaunational, est dispatché dans les régions. Bien sûr il n’ya plus que treize régions, mais le gain sembleraitminime et il y aurait toujours vingt-quatre antennes.Nous lui avons répondu que, pour certaines raisons,ce problème du financement n’était pas très accep-table pour nous. À la limite, il ne se justifie pas…Nous avons eu sa promesse de faire remonter l’infor-mation au niveau national et de se renseigner sur lesystème de transcription/sous-titrage mis en œuvre.

L'été est passé, nous avons fait parvenir à M. Fauconnotre bulletin de rentrée dans lequel avait paru lecompte-rendu de notre visite. Il nous a en retouradressé un courrier nous rappelant que « Je vous aiindiqué lors de cette réunion que le financement d’untel sous-titrage n’était pas prévu par notre tutelle etnotre actionnaire, à savoir l’État et que France 3 Rhône-Alpes ne peut pas localement prendre en charge cefinancement. »…

Ce courrier, bien que n’offrant pas de solutionsimmédiates, nous donne néanmoins le sentimentd’avoir été entendus. Avec les progrès des technologies, la reconnaissancevocale deviendra de plus en plus performante et lesous-titrage nécessitera moins de correcteurs encomplément du logiciel, d’où une probable baisse descoûts. Mais doit-on attendre encore ?

Ainsi, il serait bon que chaque association contacte leresponsable de sa TV régionale pour parvenir enfin àune décision de sous-titrage de toutes les émissionsrégionales. Ensemble nous avancerons, l’avenir n’estpas encore écrit.

■ Pour l’ALDSM : Nicole, Rachel, Jean-Claude et Jean-Maurice

Notre nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpescompte plus de 8 millions d’habitants, ce qui faitd’elle la 2e région de France pour sa démographie. Au sein d’une telle population, le nombre despersonnes en attente d’un sous-titrage spécifique« sourds et malentendants » sera vraisemblablementassez conséquent. Il est même amené à s’accroître, étant donné laprogression constante de la surdité. Cette attenteperdure depuis de nombreuses années. L’évolution actuelle des techniques rend de moins enmoins recevable tout argument prétendant justifier leblocage opposé à cette demande de sous-titrage.Grandit, par contre, la sensation éprouvée par lessourds et malentendants d’être considérés commequantité négligeable. D’autres pays ne poussent-ils pas beaucoup plus loinl’effort dans ce domaine ? ■

“Le sous-titrage ne touchepas seulement les personnes sourdes et malentendantes…

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Vie associative

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

Rencontre régionale en Pays de LoireLes associations des Pays de Loire, SURDI 49 et 72, ARDDS 85 et 44, Gpascompris de laMayenne, sont heureuses de partager un événement qui les a rassemblées : le samedi 3septembre 2016, la sortie régionale au Parc des Ardoisières de Trélazé regroupait plusd’une soixantaine de personnes, dont une vingtaine venues de Vendée.

Cette journée a été remarquable car, pour une fois,nous avons vécu un important rassemblement (66 personnes), sans connaître aucune fatigue : • nos hôtes ont été attentifs à notre spécificité de

malentendants et nous avons pu installer deuxboucles d’induction magnétique, l'une sur l'espaceplein air, l'autre dans le musée (Vifs remerciementsà Hubert).

• l'espace pique-nique nous était réservé et nousavons déjeuné par petits groupes dispersés, sansgêne aucune.

Pour beaucoup, ça a été une bouffée d'air : quand onretrouve une normalité, que ça fait du bien ! Ainsi, nous avons fait l'expérience d'une belle accessi-bilité prouvant qu'en la développant nous maintenonsnotre vie sociale et culturelle. Voici le récit que Colette(ARDDS 85) a fait de cette visite :Dès notre arrivée, un ancien ardoisier nous a présentéle site : entre 1406, date de l’ouverture de la premièrecarrière à ciel ouvert, et 2014, date de la fin d’exploita-tion, 26 mines et 350 km de galeries ont été creusées ;jusqu’à 4300 ouvriers y ont travaillé – surtout desBretons. Après avoir mis ses guêtres et chaussé de grossabots de bois pesant chacun plus d’un kilogramme, lefendeur a reproduit devant nous les gestes qui permet-tent d’obtenir, à partir d’un bloc de schiste de plusieurstonnes, de fines ardoises d’environ 3 millimètresd’épaisseur, utilisant tour à tour une scie à querner, unbouc (ou coin), une masse, des ciseaux graissés, unmaillet, une machine ressemblant à un massicot…Fendeur n’était pas un métier que l’on apprenait dansune école : un maître-ardoisier formait son apprenti, âgéde 12-13 ans, pendant cinq années, le temps de l’initierà tous les aspects du métier : débitage, quernage

(découpe pour obtenir des « repartons » ou blocs detaille supérieure à la plus grande ardoise), fendage àl’ancienne (séparation des feuillets de la roche), rondis-sage ou taille selon 17 modèles différents! Il fallait aussilui apprendre à « lire la pierre » pour qu’il veille à placerle longrain (la direction selon laquelle la roche a étéplissée) dans le sens de la longueur de la future ardoise.Le premier jour de l’apprentissage, une petite fête étaitorganisée. Le jeune garçon arrivait devant la cabane deson maître, qui avait invité ses amis maîtres-ardoisiers.Tous faisaient cercle autour de l’enfant ; il tendait unejambe, le maître la couvrait d’une guêtre jusqu’augenou, le jeune mettait lui-même la seconde guêtre ettoutes deux étaient arrosées de vin rouge! On donnaitun surnom à l’apprenti, son « nom de seigneurie ». Parexemple, à cause de sa passion pour les oiseaux, notreguide a été surnommé « Rossignol ».

Dans l’après-midi, après le pique-nique toujours trèsconvivial, la visite guidée du musée en deux groupesnous a permis de découvrir les conditions de forma-tion du schiste ardoisier à partir d’argiles océaniquesfortement compactées, de visualiser les principauxlieux de gisements dans le monde, d’imaginer le dur etdangereux travail dans les mines souterraines, d’admi-rer de magnifiques chefs-d’œuvre en ardoises… La journée s’est terminée par un goûter gourmandautour d’une table bien garnie. Nous remercionschaleureusement les membres de SURDI 49 qui nousont accueillis dans d’excellentes conditions. Lesboucles à induction magnétique ont toujours bienfonctionné, à l’intérieur comme à l’extérieur, permet-tant de suivre sans effort toutes les explications.

■ Colette (texte), Alain (photos)

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L'étape cruciale : la fente à l'ancienne

Pique-nique sur les buttes de schistes ardoisiers et sous lesgrands chênes

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6 millions de malentendants | Janvier 2017

Accompagnement et suivi des adhérentsAu cours de ces dernières années le travail des bénévoles de nos associations est devenu deplus en plus complexe et on est passé d’une simple écoute à un véritable travaild’accompagnement et de suivi de nos adhérents. Les situations sont extrêmement variées,bien souvent compliquées et demandent un haut niveau d’expertise.

L’accompagnement des devenus sourds et malenten-dants tient à la diversité, la spécificité des publicsaccueillis : - de 60 ans, + de 60 ans, salarié, sansemploi, retraité (avec des distinctions de niveau socialen fonction du montant de la retraite), bénéficiaire desminima sociaux (AAH, RSA).

Le niveau culturel et la catégorie sociale vont influencerl’autonomie des personnes dans leur parcours de soin.Pour la majorité des devenus sourds et malentendantsaccompagnés par nos services, la situation de préca-rité dans laquelle ils se trouvent ne leur permet pasd’assumer seul les démarches de recherches de finan-cement, voire d’appareillage chez l’audioprothésiste.

De plus en plus de personnes nous sont orientées parles différents services sociaux (CMS, CCAS) et sontdéjà accompagnées pour d’autres problématiques(difficultés d’insertion professionnelle, précaritééconomique…).

Nous faisons le constat d’une demande spécifique partype de public accueilli :• Public qui recherche des informations sur l’appa-

reillage (intérêt ?), les conditions de financements.Ce sont des personnes qui commencent à sortir dudéni de leurs difficultés, le plus souvent influencéespar leurs proches. Ceux-là ont juste besoin d’infor-mation sur les démarches à effectuer.

• Public orienté par les services sociaux, qui devien-dront des partenaires de l’accompagnement dans leparcours de soin du DSME. Il s’agit vraiment d’unaccompagnement social dans le parcours de soin quinécessite un temps d’accompagnement dans lesservices autonomie de la CPAM, chez l’audioprothé-siste pour au moins les deux premiers rendez-vous.Ce public a besoin d’être rassuré, soutenu dans sadécision d’appareillage pour éviter l’échec.

• Les personnes âgées vivant à leur domicile,rencontrant très souvent de multiples pathologies -souvent invalidantes - qui correspondent au type depublics cités précédemment.

Dans la Manche, l’association a mis en place une fichede liaison personnalisée pour chaque personneaccueillie, pour permettre le relais avec les bénévolesaccueillant dans les différents lieux de permanence(trois sur le département de la Manche) mais cela estloin d’être suffisant.

Dans l’Hérault, on note dans un cahier de liaison lesobservations des référents de permanence et lescoordonnées de chaque personne accueillie.

Comment accompagner un adhérent sans se substi-tuer à lui ? Un accompagnement démarre toujours par un entre-tien individuel assez long, dans un lieu calme. Cetemps d’écoute empathique va permettre au malenten-dant d’exprimer ses difficultés, sa souffrance, deverbaliser ses attentes et ses besoins. Le bénévole peutalors donner quelques pistes que l’adhérent pourraexplorer. Si besoin, on fixera un deuxième rendez-vous. Lors de cette deuxième rencontre, le malenten-dant apportera des éléments de recherche qui vontpermettre l’avancée du dossier. Pour l’achat d’unappareil auditif on pourra lui donner le conseil dedemander plusieurs devis, de consulter le site de laCPAM : www.ameli.fr, de se renseigner auprès de samutuelle du taux de remboursement, de téléchargerun dossier MDPH, de se renseigner auprès de lamédecine du travail, etc.

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La formation des bénévoles est indispensable

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Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

Il est très important que la personne ait des pistesclaires, qu’on prendra soin de lui mettre par écrit, pourêtre sûr que le message soit bien compris. Le bénévoleremplit alors la fiche individuelle ou le cahier deliaison de la permanence avec le nom et les coordon-nées de la personne, la date de la rencontre et l’objetde sa venue ainsi que les conseils donnés. Ainsi, si lemalentendant revient, un autre bénévole peut prendrela relève si besoin. Il est très important de montrer ànos adhérents que nous travaillons en équipe.

La bonne maîtrise des dossiers et du fonctionnementdes administrations est un préalable qui va accroîtrel’efficacité de notre action. Pour améliorer l’expertisedes bénévoles, l’association peut organiser des forma-tions internes, inviter des représentants des adminis-trations. Il y a également la possibilité de devenirpartenaire. La CPAM dispose d’un Service aux parte-naires qui permet aux associations d’avoir un contactdirect avec les techniciens de ce service par téléphoneou par mail afin de connaître l’avancée d’un dossierou pour avoir des réponses précises. En tant que parte-naire de la CPAM on a accès à un site professionnelqui donne les derniers textes et qui comporte tous lesdocuments à télécharger, soit directement sur le site,soit via un lien vers le site général « www.ameli.fr ». On peut également demander à la MDPH de former lesbénévoles de l’association, car là encore, un dossierbien rempli et complet sera traité dans un délai bienplus court que s’il manque des pièces.

La deuxième raison qui fait que les malentendants setournent vers une association, c’est quand ils sont endétresse psychologique. Ils peuvent avoir des difficul-tés sur leur lieu de travail pour rendre leur poste acces-sible ou avoir des difficultés au sein de leur famillepour faire comprendre les besoins spécifiques liés à lamalentendance. Des échanges avec d’autres personnesmalentendantes vont souvent permettre au malenten-dant de sortir de son isolement. La mise en place degroupes de parole ou de rencontres/débat va favoriserl’expression individuelle ; avec un rôle essentiel pourl’animateur du groupe de parole de susciter l’expres-sion de chacun, d’interdire le jugement. Se rendrecompte que ce que l’on pensait être le seul àvivre/subir est partagé par d’autres personnes, peutrassurer. C’est bien la notion de pair-émulation quel’on aborde en groupe de parole. Considérer sonhandicap comme une compétence par l’expérienceque l’on en retire, les solutions que chacun va puiserdans ses propres ressources et qui peuvent souventapporter un autre regard sur ses propres difficultés,notamment pour les personnes primo appareillées, outardivement appareillées pour lesquelles la phased’appareillage est souvent douloureuse, déconcer-tante.

La participation à des activités communes ou dessorties va également créer des liens. Les bénévolesactifs d’une association ont un rôle très importantpour cette catégorie de personnes.

Leur première tâche va être de mettre le nouveladhérent à l’aise et de chercher à connaître ses intérêtsafin de l’orienter vers une activité ou un groupe deparole. Certaines personnes mettent parfois des mois,voire des années avant de s’ouvrir, aussi la patience etla discrétion sont indispensables pour les accompa-gner. Certains bénévoles pensent bien faire en racon-tant leur expérience, mais il ne faut pas oublier que cequi fait avancer le malentendant mal dans sa peau,c’est de verbaliser son expérience puis de confronterson vécu avec celui des autres.

La formation des bénévoles écoutants est indispen-sable, pour éviter certaines dérives comportementalesqui pourraient provoquer le repli sur soi de lapersonne accueillie. Il est essentiel de mettre en placedes conditions d’écoute rassurantes, empathiques. Lepremier rendez-vous sera déterminant pour lapersonne accueillie et la personne accueillante. Eneffet, la formation à l’accueil des DSME, nécessite dene pas anticiper les demandes, les besoins. Pour cepremier rendez-vous, l’attente du DSME est peut-êtrejuste d’entendre des mots posés sur ses sensations, sesdésagréments, ses souffrances, ses difficultés decommunication au sein de sa famille et des consé-quences sur l’estime de soi.Savoir que la personne DSME n’est pas seule et quedes solutions existent. D’autant que l’arsenal législatif,financier (légal/extra légal) permet dans la grandemajorité des cas de trouver une solution au finance-ment de l’appareillage, avec des durées d’instructionqui varient en fonction des structures sollicitées(MDPH/MDA très long, CPAM deux Commissions/mois très court, Agephip relativement rapide).

À Surdi 34, on organise des formations internes pourles bénévoles actifs pour les sensibiliser à l’accueil dupublic. On aborde l’écoute empathique et on fait desjeux de rôles pour apprendre des techniques decommunication efficaces.

Devant l’ampleur de la tâche, nous nous inquiétons del’absence de professionnalisation de l’accompagne-ment social dans leur parcours de soin des DSME faceà la complexité des dispositifs, qui réclament de plusen plus de compétences d’expertise, d’évaluation, dediagnostic, de travail en réseau avec les professionnelsdu 1er degré (sanitaire, médico-social, insertion, etc.)

■ Aisa Cleyet-Marel et Nicolas Hervé

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“Les malentendants se tournent vers uneassociation, quand ils sont en détresse psychologique

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Vie associative

6 millions de malentendants | Janvier 2017

Après le Cantal et l’Aveyron, le Puy-de-Dômecrée une section ARDDS Une histoire de rencontres… Cette histoire commence en 2006. Madeleine découvre et suit,de 2006 à 2012, tous les stages de lecture labiale de Dijon à Strasbourg. Sabine à son tourparticipe aux stages, de 2013 à 2016, de Dax à Bordeaux.

La rencontre avec les bénévoles de l’ARDDS, les ortho-phonistes et tous les stagiaires malentendants, est uneexpérience inoubliable.

L’une et l’autre, nous revenons de chaque stage avecle moral au beau fixe et une confiance retrouvée,prêtes à affronter la rentrée. Entre-temps, nous noussommes rencontrées grâce à notre employeur afin derésoudre un problème de téléphone. Un peu plus tard,nous partageons l’idée de créer une section ARDDS…

Autre rencontre en juin 2015. Lors du congrès duBucodes SurdiFrance organisé par l’ARDDS 15 àAurillac, nous sommes accueillies chaleureusementpar Danielle Arpaillanges, Alain Firmignac et leuréquipe. Ils sont prêts à nous accompagner dans lacréation d’une section dans le Puy-de-Dôme. Nousprenons des notes… Grâce à leurs conseils et encoura-gements, le projet paraît réalisable.

En 2016, l’heure de la retraite sonne pour Madeleine,Sabine est toujours en activité. Nous sommes prêtes etmotivées pour aller à la rencontre des malentendantsqui, comme nous jadis, sont souvent isolés,démunis pour affronter le parcours du malentendant-devenu sourd.Le conseil d’administration de l’ARDDS du 5novembre nous donne l’occasion de rencontrer lesresponsables de section et les administrateurs quivalident notre projet. Notre motivation est d’apporter ce que nous avonsreçu, de favoriser les rencontres entre malentendantset de permettre à tous de mieux vivre avec une perted’audition.

■ Sabine M. et Madeleine CB.

Contact ARDDS 63. : 7, place de Regensburg - 63000 Clermont-Ferrand

La Normandie élargit sa représentationL'Association des Malentendants et Devenus Sourds de l'Orne (AMDS) a étécréée en juillet 2015 par des personnes déficientes auditives de l’Orne, à partird'un constat établi durant la journée de l'audition au centre hospitalier d'Argentan (61).

La déficience auditive est méconnue de tous ; elletouche pourtant un nombre de plus en plus importantde personnes.Sébastien Cordier en est le président (devenu sourd) etBenoît Ruban (sourd profond implanté) secrétaire-trésorier.Le Docteur Abdellaoui, médecin du service orl du ducentre hospitalierd Argentan a accepté de parrainerl’association.Elle a pour principal objectif de rassembler lespersonnes déficientes auditives du département del'Orne.Nous espérons avoir bientôt des délégués dansd’autres villes du département de l’Orne ( Alençon –Flers – Mortagne-au-Perche – L'Aigle – Briouze –Domfront– La Ferté-Macé – Sées)

L'association va rejoindre le Bucodes-SurdiFrance en2017 à son assemblée générale après l'association dela Manche et celle de la Seine-Maritime.Depuis sa création, l’association a déjà un beau biland’activités :

• membre du Réseau de Services pour une VieAutonome (RSVA)

• membre du CISS collectif inter associatif sur la santéNormandie

• organisation de la Journée Nationale de l’Audition(JNA) en présence de professionnels (audioprothé-sistes, ORL, etc.)dans le hall de l’hôpital de la villed’Argentan.

• présence lors du forum des associations organisé parla Ville d’Argentan début septembre.

• Projet d’action auprès des institutions locales pourles inciter à faciliter l’accessibilité des malenten-dants dans les lieux publics.

L’ AMDS de l’Orne démarre petit à petit, il ne faut pasoublier que nous sommes en milieu rural et pourcommuniquer avec les malentendants il faudra dutemps. Nous gardons espoir, nous vous tiendronsinformés de son développement et de ses activités.

■ Le bureau de l’AMDS Orne

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Avant toute chose et pour la bonne compréhensionde nos lecteurs pouvez-vous définir ce qu’est unétablissement recevant du public (ERP) ?Un ERP est un établissement qui reçoit, qui accueilledu public, c’est-à-dire toute personne qui n'est passalariée de la structure et qui vient pour bénéficier dela prestation (payante ou non) proposée par l'établis-sement. Les ERP sont répartis en cinq catégories, selonla capacité d'accueil. La 5e catégorie est la plus petite,l'ERP peut tout de même accueillir jusqu'à 200personnes simultanément.

10 ans après la loi de 2005, la France n’était pasaccessible. Comment expliquer ces retards ?10 ans après la loi de 2005, l'échéance ne pouvait, àl'évidence, être respectée : la majorité desÉtablissements Recevant du Public (ERP) n'étaient pasaccessibles. Il a donc fallu créer un dispositif, à la foispour consolider la loi de 2005, et relancer ladynamique en incitant très concrètement les gestion-naires à entrer dans celle-ci : c’est ainsi qu’a été créél’Agenda d’Accessibilité Programmée (Ad'AP),véritable outil de stratégie patrimoniale qui a donnéun second souffle au volet accessibilité de la « loihandicap » du 11 février 2005, et du temps au tempsen échange d'une réelle évolution du cadre bâti. C’estun dispositif encadré, suivi et contrôlé, assorti d’undispositif de sanctions destiné à mettre en place uneaccessibilité programmée et raisonnée.

Il matérialise l’engagement du propriétaire ou dugestionnaire d'un ERP ou d’un système de transportsà réaliser les travaux ou actions d’accessibilité engarantissant leur programmation tant technique quefinancière. Les Ad’AP permettent de tenir compte de laréalité technique et économique des ERP et systèmesde transports. Cet outil a vu le jour après une richeconcertation avec les associations de personnes handi-capées(1), les professionnels, les responsables d’ERP, desystèmes de transports et les collectivités locales etleurs associations. L’objectif, c’est bien sûr l’accessibi-lité mais des dérogations, en réalité peu nombreuses,sont possibles : les impossibilités techniques avérées,la préservation du patrimoine architectural, la dispro-portion manifeste.

De la concertation de l’automne 2013 aux ordon-nances, pouvez-vous nous expliquer le processus demise en place des Ad’AP?Le processus de concertation a pris fin en février 2014et l’année 2014 a été consacrée à la rédaction de tousles textes – législatifs, décrets et arrêtés - impératifs aulancement du dispositif. Le lancement des Ad'AP a puêtre réalisé dès le 1er janvier 2015.

De grandes campagnes de communication ont étéorganisées avec les Chambres de Commerce etd’Industrie (CCI), les Chambres de Métiers et del’Artisanat (CMA), les Directions Départementales desTerritoires (DDT), les communes, les expertstechniques (Bureaux d'étude, architecte, bureaux decontrôle…), tous les principaux syndicats profession-nels (UMIH, Perifem, CdCF, Synhorcat, les professionslibérales) et ceux plus petits qui nous ont sollicités aucas par cas : la fédération du cheval, la FNSEA, leskinésithérapeuthes, les dentistes, etc…

Description du mécanisme des Ad’AP : les obliga-tions des ERP?Un ERP qui n'est pas accessible doit déposer unagenda d'accessibilité programmée, c’est-à-dire unengagement à réaliser les travaux et/ou aménage-ments nécessaires à la mise en conformité de l'établis-sement, dans un délai contraint. En échange de quoile risque pénal est levé.

Est-ce que tous les ERP disposent du même délaipour devenir accessible ?La durée légale maximale est de trois ans. Cependantles ERP de catégorie 1 à 4 peuvent demander 1 périodesupplémentaire (jusqu'à trois ans, portant donc ladurée maximale à six ans) lorsque les travaux ou lacomplexité du patrimoine le justifie. Pour les patri-moines particulièrement complexes, comme ceux parexemple comportant plus de cinquante bâtiments, oubien un patrimoine réparti sur plus de trentecommunes, ou encore plus de vingt-cinq bâtimentsrépartis sur plus de quarante communes, la loi prévoitqu’il peut être accordé jusqu'à deux périodes supplé-mentaires, ce qui peut porter la durée maximalejusqu'à neuf ans. …

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Mme Brigitte Thorin, déléguée ministérielle à l’accessibilité, a bien voulurépondre aux questions de Dominique Dufournet pour 6 millions demalentendants.

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Que sont les Agendasd’Accessibilité

Programmée (Ad’AP) ?

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Sur cette question des délais accordés, les dépôtsd’Ad’AP enregistrés à ce jour permettent d’énoncerque 60 % des Ad'AP portent sur une seule périodelimitée à trois ans (1 à 3 ans) et 20 % portent sur aumoins deux périodes. Les 20 % restants sont desAd'AP simplifiés qui font office d'attestation d'accessi-bilité. Ce qui veut dire que 80 % des ERP sous Ad’APseront accessibles en moins de trois ans et certains lesont déjà (35000).

Quelles mesures ont été prises pour accompagner lamise en place des Ad’AP?Une campagne de communication méthodologique etpédagogique évoquée plus haut, auquel il faut rajouterune grosse activité en matière de publication deguides, de tutoriels et d'outils pour remplir les formu-laires, et la création d'une rubrique dédiée aux Ad'APsur le site du ministère.

Où en est-on aujourd’hui ?Les résultats sont très encourageants : nous appro-chons du million d’ERP accessibles ou dans le dispo-sitif, 944000 pour être très exacte. 385000 sont déjàaccessibles, dont 35000 après Ad’AP.593000 ERP dans le dispositif et 385000 ERP acces-sibles, c’est déjà un très beau résultat comparé aux50000 ERP accessibles en 2013. Mais il nous resteencore à mobiliser, plus particulièrement les gestion-naires des petits établissements, les ERP de 5e catégo-rie, nos commerçants de proximité et nos professionslibérales dont, pour certains, nous n'avons pas denouvelles.Et ils représentent un volume dont on ne connaît pasaujourd’hui l’exacte mesure, contrairement aux ERPdu 1er groupe qui font l’objet d’un recensement par lesSDIS.Aujourd'hui, il est essentiel pour ceux qui n'ont pasencore pu réaliser la mise en accessibilité de leur patri-moine, de s'inscrire dans une dynamique qui,s'appuyant sur les objectifs de 2005 réaffirmés en2014, vise à rendre à moyen terme notre société totale-ment accessible.

Que se passe-t-il pour les ERP n’ayant pas déposéun dossier Ad'AP?Nous les invitons à se signaler et à déposer un Ad'AP.En effet le temps de la mise en œuvre des sanctions(décrets parus en mai 2016) approche.Après le temps indispensable de l'incitation et de lapédagogie, vient en complément celui du volet répres-sif pour les récalcitrants.En parlant de récalcitrants, je ne fais aucune distinc-tion entre la non-transmission de documents et lamauvaise foi de la part du maître d'ouvrage : s'il y aplusieurs moyens de se soustraire à ses obligationslégales et morales, il n'y a malheureusement qu'uneseule conséquence à ces manquements, celle derendre la vie de nombre de nos concitoyens plus diffi-cile et plus âpre.D'ailleurs, la sanction ne dédouanera pas de l'obliga-tion de réaliser son Ad'AP.

Attention cependant aux sociétés qui pratiquent undémarchage commercial agressif et parfois mensonger.L'État ne démarche jamais ainsi les individuels et nedemande jamais d'argent au téléphone.

Le 8 décembre 2014 est publié aussi par voied’ordonnance, l’Arrêté Accessibilité.De quoi s’agit-il ? Pourquoi cet arrêté accessibilité ?L'arrêté du 8 décembre fait partie des textes issus dela concertation et donc de l'ordonnance. Cette ordon-nance acte le dispositif Ad'AP et la traduction dans laréglementation des ajustements normatifs consensuelsde la concertation.Cet arrêté définit les prescriptions réglementairesspécifiques pour le cadre bâti existant. Elles étaientimpératives pour le dispositif Ad'AP qui ne concerneque le bâti existant puisque le neuf est accessible dèsla construction.

Pour les personnes malentendantes plusieursaspects sont couverts par cet arrêté, pourriez-vousnous les décrire ?Les appareils d'interphonie dans un ERP (parking,entrée) doivent, au moment de leur installation et deleur renouvellement, comporter une BIM(2) ainsi qu'unretour visuel des informations principales fourniesoralement.La signalétique doit être lisible, visible et facilementcompréhensible.Tout signal lié au fonctionnement d'un dispositifd'accès est sonore et visuel.Les accueils des ERP de service public(3) et des ERP de1er et 2e catégorie doivent être équipées d'une BIM.

“Nous approchons dumillion d’ERP accessiblesou dans le dispositif,385000 sont déjà accessibles, dont 35000après Ad’AP

Une réunion non accessible

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Les postes d'accueil disposent d'une qualité d'éclai-rage particulière.

En cas de communication sonorisée avec le personnel :BIM

Dans les ERP de catégorie 1 et 2 comportant plus de 3salles de réunions sonorisées accueillant chacune plusde cinquante personnes, mise à disposition d'une BIMportative.

En cas de multiples points d'affichage instantané,toute information sonore est doublée d'une informa-tion visuelle sur ce support.

Dans les lieux publics collectifs, le sous-titrage enfrançais est activé sur les TV, si la fonction est disponible. Dans les lieux publics privatifs (ex : chambresd'hôtel), des notices indiquent comment activer lesous-titrage.

■ Propos de Madame ThorinDéléguée ministérielle à l’accessibilité,

recueillis par Dominique Dufournet

(1) Note de la rédaction : le BucodesSurdiFrance n’a pas été invité àcette concertation où les personnes sourdes et malentendantes

étaient représentées par l’Unisda

(2) Note de la rédaction :Boucle à Induction Magnétique : rappel : ils’agit d’un système dont peuvent bénéficier les personnes

appareillées ou implantées dont l’appareil (ou implant) est équipéde la position T (ou MT) installée gratuitement par l’audioprothé-

siste. Elle permet de distinguer les informations utiles du bruitambiant. La Direction Ministérielle à l’Accessibilité a publié fin

2015 une brochure très utile sur ce sujet « la BIM en questions ». cedocument est téléchargeable sur le site du BucodesSurdiFrance :

http://surdifrance.org/actualites/actualites-sur-l-accessibilite/296-la-bim-en-question

(3) Une mission de service public, c’est une mission dont l’activité est d’intérêt général, avec en général un mode d’organisation consistant, de façon directe ou indirecte, à faire prendre en charge ces activités d’intérêt général

par des personnes publiques (État, collectivités territoriales, établissements publics) mais parfois également par des

personnes privées sous le contrôle d’une personne publique.

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Loi 2005, Ad’AP, constats sur leterrain à propos des ascenseursÀ ce jour, dans tous les ascenseurs anciens mis aux normes d’accessibilité : pour le handicapauditif, nous avons pu constater qu'il y a bien la boucle magnétique mais pas le voyant deprise en compte de l'appel d'urgence. C'est pourtant obligatoire depuis 2007 (arrêté du 21Mars 2007) et bien repris dans l'Ad'AP.

Hélas, c'est aussi la même chose dans les ascenseursneufs : ni boucle, ni voyant à une ou deux exceptionsprès.

Lorsqu'en commission d'accessibilité, nous signalonscette non-conformité, on nous répond : l'installation a été effectuée par une entreprise qui connaît la législa-tion et la réception des travaux a été faite. Une fois,pour un ascenseur neuf, c'est même allé beaucoupplus loin : ce que vous demandez ; c'est du confort, ce n'est pas une obligation avec refus de prendre en compte les textes que nous avions imprimés. Par la suite, nous avons demandé et obtenu un rendez-vous, les échanges étaient plus sereins. La non-confor-mité a été reconnue mais la réception des travaux étaitfaite !

Le handicap auditif est vraiment le parent pauvre del'accessibilité et la législation en vigueur n'est quasi-ment jamais appliquée en raison du manque de forma-tion des maîtres d’œuvre !

■ Anne-Marie Desmottes Surdi 50

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Ad’AP au pays de Lorient : des avancées… des résistancesMembre de plusieurs commissions d’accessibilité sur Lorient et sa région, ainsi que de laSCDA, sous-commission départementale d’accessibilité (pour les arrondissements deLorient et Pontivy) en charge des permis de construire et autorisations de travaux pour lesERP (Établissements Recevant du Public), j’observe depuis plusieurs années une certainevolonté de respecter l’obligation d’accessibilité pour tous.

La mise en place des Ad’AP a accéléré ce mouvement.C’est ainsi que sur le Morbihan la SCDA a étudié milledossiers de plus en 2016 par rapport à l’année 2015.Cependant on rencontre encore des résistances, desoublis, en particulier au niveau du handicap auditif.

Formations des personnes chargées d’accueilConsciente de la nécessité d’une réelle politique d’acces-sibilité, Lorient Agglomération, qui rassemble vingt-sixcommunes, a mis en place la Commission Inter com -munale d’accessibilité pour les personnes handicapées.Elle en a confié l’animation à une cellule accessibilitédont la responsable est employée à plein-temps. Dès 2013 elle a élaboré, avec les associations, un plande formation des personnels en contact avec le publicproposé à toutes les mairies de l’agglomération. Cesont près de 300 personnes qui ont ainsi été forméespar une équipe composée de personnes en situation dehandicap ou parents de personne handicapée (handi-cap intellectuel).

Les stagiaires sont unanimes à louer la qualité de cesformations. Voici deux réflexions tirées du bilan.• La qualité du contenu : c’est une formation très

vivante permettant également des remises enquestion

• Qualité des intervenants : de par leur situation entant que personne handicapée, leur naturel et leurtalent à communiquer. Formation extrêmementpositive, réussie à tout point de vue.

La promotion se fait de bouche-à-oreille et d’autresdemandes arrivent ! La forme fait également école : laville de Vannes a commencé en 2016 le cycle de forma-tions de ses agents, obligatoire depuis les Ad'AP.

Deux sites équipés pour les déficients auditifsParmi les attractions touristiques du pays de Lorient,la Cité de la Voile Éric Tabarly est sans doute la plusvisitée. Le sous-marin Flore, situé tout à côté, est aussitrès demandé. Ces deux sites sont maintenant équipéspour recevoir des personnes atteintes de surdité.

À la Cité de la Voile, où l’on découvre tout ce qu’il fautsavoir sur la course au large, l’accessibilité estprésente dès l’accueil : un système d’écoute de guichetest bien visible et le personnel formé à s’en servir (il asuivi une des sessions de formation).

Pour en bénéficier il suffit de dire qu’on est malentendant,en outre il est proposé un livret où sont rassemblés lestémoignages audio de navigateurs diffusés par les« douches sonores ». Les vidéos sont toutes sous-titrées.Quant aux autres postes, il suffit de lire. Un seulbémol : la boucle d’induction magnétique de l’audito-rium ne donne pas satisfaction. Mais une étude est encours pour trouver une solution et régler la difficulté.

Au sous-marin Flore, l’accueil n’est pas encore équipé.Mais une des hôtesses a quelques notions de languedes signes et surtout les animateurs ont mis au pointune tablette tactile où on peut lire, ou suivre en languedes signes, ce qui est dit dans le sous-marin lui-même.Des audioguides sont disponibles, mais sans possibi-lité de réception par induction magnétique : il y a desproblèmes techniques inexpliqués.Avant de pénétrer dans le sous-marin, on passe dansla partie musée où l’on peut lire les explications. Puison atteint une salle où sont projetés des films. Il y apeu de paroles, mais ce n’est pas sous-titré, sous lestextes en anglais. Là encore les freins sont techniques.Pour les visites guidées il est prévu des systèmesd’écoute adaptés.

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La Cité de la Voile

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Des insuffisances et des résistancesRendus obligatoires, sous certaines conditions, parl’arrêté du 8 décembre 2014, les équipements enboucle d’induction magnétique et autres systèmesd’écoute, se multiplient. Mais trop souvent le matérieln’est pas branché, est mal réglé, s’il n’est pas dans saboîte dans un placard !

La raison principale est le manque de formation despersonnels chargés de les mettre en route ou de lesrégler. Citons en particulier les techniciens chargés desréglages de la sonorisation : il n’est pas rare d’enrencontrer qui ne connaissent pas le terme bouclemagnétique ! Quant à leur fonctionnement…C’est là que les responsables, notamment les municipa-lités, ont un rôle incitateur important et les commissionscommunales d’accessibilité en sont un outil essentiel. C’est en y participant que j’ai pu apprécier la volontéaffichée de telle mairie de faciliter la vie aux personnes

en situation de handicap, quel que soit son handicap.D’autres hélas utilisent au maximum les délais permispar les Ad'AP pour retarder les travaux. Et il faut parfois insister pour que les besoins desdéficients auditifs soient pris en compte. Bien sûr ceséquipements ont un coût, mais ne faut-il pas équili-brer les choix ?

Pour conclureLa mise en place des Ad'AP, avec leur caractère pluscontraignant que la loi de 2005, a provoqué un réelmouvement dans la mise en accessibilité des ERP.Mais il nous faudra rester vigilant pour surveiller labonne application de la loi, le bon fonctionnement deséquipements et œuvrer pour faire combler les oublis(comme la transcription simultanée) et inscrire enclair les normes dans la réglementation.

■ Jeanne Guigo

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Accessibilité, vous avez dit accessibilité ? En 2008, un collègue de Rétina France, avec qui j’avais de nombreux échanges associatifsproposait à la Sous-Commission Départementale d’Accessibilité (SCDA) la candidature deSurdi 84 pour représenter les déficients auditifs ; l’association de sourds gestuels qui avaitété désignée ayant jeté l’éponge rapidement…

La candidature de Surdi 84 ayant été acceptée en préfec-ture, je me plongeais dans les textes bruts de la législa-tion pour m’informer ; par téléphone j’avais appris queje m’engageais une matinée par semaine plus les visitesd’ouverture hebdomadaire dans tout le département.

Première séance : un plan au milieu de la table, destransparents pour vérifier les girations et passages deportes, tout le monde parle en même temps… chouettequ’est ce que je dois faire ?Personne ne s’est donné la peine d’expliquer lefonctionnement de la sous-commission, la lisibilité duplan, les questions, le vote… (ni même un tour de tablede présentation). Quelques années plus tard le stagiairea eu plus d’explications que moi, ce que je me suisempressée de faire remarquer, à la grande surprise detous! C’est bien connu en association nous sommestous experts, compétents et performants illico presto!Heureusement on me donna quand même à lire undocument de référence plus digeste (l’annexe 8).

La boucle d’induction magnétique fut enfin posée aubout de… quatre ans ? Victoire !Rapidement devant l’afflux des dossiers, nous sommespassés à deux matinées par semaine toute l’année ; jedois saluer les instructeurs de la DirectionDépartementale de l'Équipement et de l'Agriculture(DDEA) au top des compétences en matière législative,

leur volonté à intégrer les problématiques de tous leshandicaps et leur capacité à raisonner en se mettant àleur place.

Curieusement fin 2015… le rythme s’est ralenti pourdeux séances par mois, plus question de voir tous lesdossiers en entier, la charge de présentation du dossierétant aux instructeurs communaux, transfert decompétences (ou… pas !).

On peut voir des établissements qui déposent fin2006 des dossiers d’AD’Ap pour des travaux de 3000 € voire 1000 € (un camping) et des municipali-tés qui engagent 450000 euros sur 6 ou 9 ans pourmettre tous leurs ERP en conformité.

Siéger dans une commission est difficile, usant,surtout sans accessibilité; mais l’exemple entre enmémoire, on y croise notamment des élus pourlesquels on peut rappeler que la loi sur l’accessibilitédes ERP ne se limite pas au cadre bâti mais c’est aussil’article 78 pour l’accès à la communication par moyenadapté. Cet article qui devra être appliqué par exempledans une salle des fêtes ou une salle des mariages…C’est une fois sur… 15, 20 heures… ? mais c’esttoujours un point de gagné !

■ Maripaule Peysson Pelloux

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Quand ma commune prépare ses Ad‘APLes interrogations d’une novice lors de sa présence à la Commission Communaled’Accessibilité de sa commune, de l’agglomération grenobloise.

Avancement des agendas d'accessibilitéprogrammée (Ad‘AP) en IsèreDémarches engagées par des propriétaires ou exploitants d'ERP depuis septembre 2015

Première surprise : le nombre d’associations repré-sentant les handicapés.Rapidement je me rends compte que chaque handicapest très spécifique et donc que les besoins sont trèsdivers. Ce qui pose deux questions :• la nécessité d’une étroite collaboration entre associa-

tions d’handicapés pour éclairer les choix,• la nature de la réponse et surtout du choix des person-

nels municipaux qui vont participer à cette réponse.En fait, très souvent, les municipalités font appel à desbureaux d’études spécialisés dans les diagnostics et leursréponses alors que le problème essentiel est celui de laformation du personnel communal qui accueille le public.

Deuxième surprise : Nous sommes convoqués pourdonner notre avis sur le diagnostic réalisé par unbureau d’études. Nous en prenons connaissance grâceà un super power-point et devons donner notre avisdans l’heure suivante puisque le conseil municipal quidoit en discuter se réunit dès la fin de la séance…À l’évidence les documents lisibles doivent nous êtreenvoyés suffisamment à l’avance pour que nouspuissions en discuter dans nos associations. À laremarque d’un participant, la municipalité s’excuse :dorénavant nous aurons les documents quinze joursavant la date de la réunion.

Troisième surprise : L’accent est mis, d’entrée, surl’effort financier consenti par la commune, puisque lemontant total sur neuf ans représente près de troismillions d’euros. Nous sommes au cœur du problème.

Qui doit supporter le coût de l’accessibilité de tous àl’ensemble des services auxquels il a droit ? Ceci aumoment où l’État impose une austérité d’autant plusdifficile à supporter que les communes sont plus oumoins riches suivant leur composition sociale… lesdépenses liées à l’accessibilité apparaissent d’autantplus lourdes. Il est vrai que la mise en accessibilité coûte cher ; maisla loi donnant les mêmes droits à tous, porteurs ou nond’un handicap, date de 2005. Des communes ontréalisé ces obligations dès 2005. Ce n’est pas le cas dema commune qui doit faire face, aujourd’hui, à sesinsuffisances durant ces 10 ans. Il faut également noter que les Ad‘AP se focalisent sur lebâti. Or la loi de 2005 est bien autre chose : la formationest un élément essentiel et la formation des personnelscommunaux dans leurs rapports avec les porteurs de handi-caps me paraît, dans ma commune, tout à fait essentielle.

Le sens de notre présence dans ces commissionsd’accessibilité, dans l’esprit et le cadre de la loi defévrier 2005 :• Signaler à nos maires les besoins des devenus

sourds, faire prendre en compte une doubleréponse, technique : la boucle d’induction magné-tique, et humaine : la formation de tout le person-nel communal en situation d’accueil du public.

• Suivre régulièrement leur réalisation.

■ Annie Breyton Ardds 38

535 Ad‘AP « patrimoniaux » ont été déposés, représen-tant au total près de 6 650 bâtiments.• 245 concernant des patrimoines de communes ou EPCI*• 471 ont été acceptés, 37 refusés, 27 sont en cours

d'instruction avant présentation à la sous-commis-sion départementale d'accessibilité

Sur 3 168 demandes d’autorisation de travaux portantsur un seul bâtiment qui ont également été déposées,avec ou sans demande de dérogation :• 2 430 ont été acceptées• 478 ont été refusées

3148 propriétaires ou exploitants ont déclaré que leurétablissement était accessible.

53 propriétaires ont obtenu un accord pour reporter ledépôt de leur Ad‘AP d'une durée variant entre 6 moisà trois ans. Ils correspondent au total à 811 bâtiments.Au total, les propriétaires ou exploitants de 13777établissements recevant du public ont ainsi mené, enmoins d'un an, des démarches pour mettre en accessi-bilité leur établissement ou attester de sa conformité. Ils représentent environ 55 % du nombre d'ERP iséroisqui est estimé à 24000.

■ Gérard Plassiard, membre permanent de la sous-commission départementale

d'accessibilité de l'Isère

*EPCI : Établissement Public de Coopération Intercommunale

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Appareillage

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

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Richard Darmon, PDG d’Amplifon FranceLe siège d’Amplifon France se situe à Arcueil, au sud de Paris, dans un quartier récent.Amplifon, leader des enseignes d’audioprothèses en France, est également présent dansvingt autres pays. Créée en 1950 à Milan, l’enseigne a ouvert son premier centre en Franceen 1980. Actuellement Amplifon a 500 centres et corners dans l’hexagone et est coté enbourse.

Aisa Cleyet-Marel a rencontré fin novembre, au siège,son PDG, Richard Darmon. L’entretien a permis d’avoirune vision plus claire de la ligne politique ainsi que desstratégies commerciales d’Amplifon.

Aisa a également défendu la cause des malentendantset elle a formulé des propositions concrètes afin d’amé-liorer l’accès à l’appareillage pour un plus grandnombre. Elle a insisté sur le rôle prépondérant desassociations dans l’accompagnement et le suivi desmalentendants lors d’un premier appareillage.

ACM : Monsieur Darmon, en quoi l’enseigneAmplifon est-elle différente des autres ?RD : Pour vous répondre, je vous dirai que nouscroyons très fermement à certaines valeurs telles quela relation éthique avec nos clients et notre obsessiondu résultat prothétique. Cette recherche du meilleurrésultat possible pour chacun de nos patients passepar une écoute et une anamnèse approfondie, parl’établissement d’une relation de confiance forte et parla définition d’une stratégie d’appareillage adaptée àchacun.

Cela signifie concrètement la possibilité de choisirl’appareil parmi des centaines possibles et desméthodes de réglage rigoureuses sur les trèsnombreux paramètres à programmer. Amplifon réunitrégulièrement ses salariés pour leur proposer denouveaux produits mais surtout pour permettre àchacun d’échanger entre collègues sur ses pratiques,ses réussites ou ses échecs. C’est la force de notreréseau.

ACM : Seule une partie des malentendants estappareillée. À votre avis qu’est-ce qui constitue unfrein à l’appareillage ?RD : Je pense que ce frein est de deux ordres : il y aparfois un frein financier, mais surtout une barrièrepsychologique. En ce qui concerne les difficultésfinancières, nous arrivons le plus souvent à trouverdes solutions, que ce soit au travers d’étalement despaiements – un malentendant peut s’appareiller àpartir de 19 € par mois - ou de la recherche des diffé-rentes aides existantes.

Par contre quand le frein est dans la tête, il est pluscompliqué de trouver des solutions adaptées.

Le partage d’expérience des audioprothésisteschevronnés avec les plus jeunes peut permettre deprogresser et d’apporter de bonnes réponses. On netravaille pas de la même façon avec un enfant ou avecune personne âgée !

L’image négative de l’appareillage persiste et beaucoupde personnes ont encore cette fausse perception desappareils auditifs, gros, inefficaces et inesthétiques,alors que ce sont des produits high-tech et trèsdiscrets. Il est difficile de casser cette image, car elleest intimement liée à l’image qu’on a de soi.

“On ne travaille pas de la même façon avec un enfant ou avec une personne âgée !

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ACM : Vous connaissez le Bucodes SurdiFrance etnotre revue 6 millions de malentendants, maisest-ce que vous avez une idée de nos actions sur leterrain, notamment dans l’accompagnement et lesuivi des malentendants lors d’un premierappareillage ou d’un renouvellement ? RD : Je rencontre régulièrement les membres dubureau du Bucodes SurdiFrance, je connais la revuemais on n’a jamais eu l’idée de faire appel aux associa-tions pour aider les malentendants à mieux vivre leurappareillage.

ACM : Vous avez suivi la rédaction et la finalisationde la convention entre la CPAM et les audioprothé-sistes au cours de ces derniers mois. Qu’en pensez-vous ?RD : J’applaudis cette initiative, et je félicite l’associa-tion de la Manche et Surdi 34 d’avoir abouti. Quant àl’accompagnement de certains patients par les associa-tions, il serait intéressant de l’essayer. La présenced’une personne extérieure permettrait une approche

plus détendue. Nous donnons déjà la parole auxpatients car une enquête de satisfaction leur est systé-matiquement envoyée après un premier appareillage.

ACM : Qu’est-ce qui vous préoccupe actuellement etqu’est-ce qui vous tient à cœur? RD : Le niveau de remboursement des appareilsauditifs est faible car la CPAM ne rembourse que 120 € par appareil et il y a une disparité importanteentre les différents contrats des complémentairessanté. Ce sont des situations qu’il faut améliorer.Par ailleurs, je souhaiterais que le grand public soitmieux informé des recherches sur le lien qui existeentre la malentendance et la cognition. Il est scientifi-quement démontré que 25 dB de perte correspondentà un déclin cognitif accéléré de 7 ans. Il s’agit doncbien d’un enjeu majeur de Santé Publique et descampagnes de sensibilisation par les pouvoirs publicsseraient les bienvenues.

■ Aisa Cleyet-Marel

Appareillage

6 millions de malentendants | Janvier 2017

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Une deuxième convention !En 2015, les audioprothésistes de la Manche ont signé une convention avec la CPAM deCaen pour venir en aide aux personnes en difficultés financières (voir 6 millions demalentendants n° 23). L’association ADSM Surdi 50 a ainsi ouvert la voie ! Le 8 décembre2016, Surdi 34 a également réussi à faire signer une telle convention.

Dans le département de l’Hérault : Au printemps 2016, l’ADSM a envoyé à Surdi 34 letexte de la convention de la Manche. Les membres dubureau et les administrateurs de Surdi 34 ont rencon-tré les audioprothésistes avec lesquels ils avaientl’habitude de travailler pour les sensibiliser. Notrepremier constat était que la convention n’était pas dutout connue mais que tous ont tout de suite accepté departiciper à la réflexion. Toutefois, certains audiopro-thésistes faisant partie d’une enseigne nationale oud’un syndicat nous ont dit qu’ils devaient se confor-mer à la politique nationale et qu’ils ne pouvaient pasprendre de décision sans l’aval de leur hiérarchie.

Au niveau national :

Pour accélérer la démarche, la présidente a alors rencon-tré les décideurs ; M. Humbert, directeur de la CPAM,Mme Campion, sénatrice de l’Essonne, chargée despersonnes handicapées, M. Godinho, président del’UNSAF, M. Alain Afflelou du groupe AfflelouAcousticien, M. Richard Darmon, PDG d’AmplifonFrance. Tous promettent d’aider Surdi 34. Mme Ségolènede Neuville, Secrétaire d’État auprès de la ministre desAffaires sociales et de la Santé, chargée des Personneshandicapées et de la Lutte contre l'exclusion, dans soncourrier, nous assure également son soutien.

Un groupe de travail d’une dizaine d’audioprothé-sistes, la direction de la CPAM et Surdi 34 se réunit àplusieurs reprises entre mai et octobre. Le texte initialest discuté, réécrit et un consensus est trouvé finoctobre. Tous les participants ont souligné l’ambiancestudieuse et courtoise des réunions de travail qui ontété très efficaces et rapides.

Surdi 34 a réussi à réunir autour d’une table desaudioprothésistes indépendants, des franchisés et dessalariés d’un grand groupe national ainsi que le repré-sentant de l’UNSAF. La direction de la CPAM a souli-gné le fait que ce soit les utilisateurs qui réclament uneconvention entre les professionnels de santé et laCPAM est rarissime.

L’avenir ?

Surdi 34 invite toutes les associations à mettre enplace une telle convention. La voie est ouverte et vousdevriez aboutir en quelques mois sans trop de difficul-tés. Toutefois chaque CPAM étant indépendante, ellesouhaitera écrire « son » texte. Pour tous les renseigne-ments vous pouvez nous contacter.

■ Aisa Cleyet-Marel

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Appareillage

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

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Un guide pratique pour biens’appareiller en appareils auditifsIl n’est pas simple de se repérer dans le dédale des démarches à effectuer pour s’équiperen appareils auditifs. Surtout quand c’est la première fois qu’on y est confronté.L’ordonnance en poche, une fois qu’on se sent prêt à passer à l’action, de nombreusesquestions restent à défricher afin de faire les bons choix pour améliorer sa communicationau quotidien. Ce n’est pas facile !

Pour accompagner chaque étape de ce parcours etbien comprendre les enjeux, le Bucodes SurdiFrancepublie un guide pratique de 20 pages, disponiblegratuitement auprès des associations du BucodesSurdiFrance ou téléchargeable en ligne sur le sitesurdifrance.org. Ce guide pratique propose une infor-mation neutre et accessible, consolidée par l’expé-rience de personnes malentendantes.

Étape par étape, un mode d’emploipour réussir son appareillage

Le Bucodes SurdiFrance a identifié, il y a plus d’un an,le besoin de mettre à disposition des personnesconcernées par une prescription d’appareils auditifsun support écrit qui accompagne et complète leursdémarches. Un support pour leur permettre de s’informer et de sefamiliariser avec ce domaine complexe, favoriser lebon déroulement de l’appareillage et la qualité desréglages, connaitre toutes les possibilités de finance-ment et de compléments à l’appareillage.

Un projet associatif soutenu par laCNSA, PRO BTP et le CCAH

Pour mener à bien ce projet le Bucodes SurdiFrances’est d’abord concentré sur la recherche de financeurs.La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie(CNSA) a rapidement répondu présent pour co-finan-cer le projet. Le Bucodes SurdiFrance a ensuite saisi leComité National de Coordination et Action Handicap(CCAH) qui a été séduit par le projet et a fait le lienavec PRO BTP, Groupe de protection sociale desprofessionnels du Bâtiment et des Travaux publics,pour prendre en charge la partie non financée par laCNSA. CNSA et PRO BTP financent tous les travaux demise en page, de graphisme, d’impression à 20000exemplaires, ainsi que les premiers frais d’envoi desguides pratiques.

Valorisé par des professionnelsLes contenus ont été entièrement réalisés et relus pardes membres bénévoles des associations du BucodesSurdiFrance qui ont ensuite passé le relais à Anne-Soazig Brochoire pour la relecture technique, àIsabelle Gatzler (Phénomène Graphique) pour l’illus-tration et la mise en page et à Calligraphy Print pourl’impression des 20000 exemplaires.

À diffuser le plus largement possible

L’utilité de ce guide repose désormais sur le fait queles personnes concernées en aient connaissance etpuissent se le procurer. Il sera disponible en versionpapier auprès des associations du BucodesSurdiFrance et téléchargeable gratuitement sur le sitesurdifrance.org. C’est un format A4, facilement impri-mable sur une imprimante personnelle. Il sera égale-ment transmis aux réseaux et partenaires du BucodesSurdiFrance, des outils de communication numériquepour toute personne ou association qui souhaitecontribuer à faire connaître ce guide pratique.

■ Solène Nicolas et Dominique Dufournet

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La Sécurité sociale s’intéresse enfin au marché de l'audioprothèseDans un article du 6 millions de malentendants de juillet 2013 portant surl’équipement des Français en audioprothèses, nous écrivions :

« Comment connaître les chiffres réels du taux d’appa-reillage simple ou double, de la durée de vie d’uneprothèse avant renouvellement, du pourcentage deprothèses vendues et laissées dans un tiroir ? Il s’agit dequestions importantes pour orienter les politiques desanté. Le fait que, pour répondre à ces questions, l’onait besoin d’Eurotrak, un simple sondage internetproduit par les fabricants de prothèses, dont on neconnaît ni la méthodologie, ni les résultats bruts, peutsurprendre quand on sait que toutes ces informationsdorment dans les ordinateurs de la Sécurité sociale…mais peut-être plus pour longtemps ».

Peut-être plus pour longtemps ; nous étionsoptimistes, mais cela valait la peine d’attendre. LaSécurité sociale a enfin commencé à exploiter lesdonnées de son énorme base SNIIRAM, et elle l’a faitde façon sérieuse, si l’on en juge par sa récente publi-cation : Le marché de l'audioprothèse en 2015, dispo-nible sur le site http://www.ameli.fr.

On y apprend par exemple que pour les 71 % depersonnes qui ont équipé leurs deux oreilles en 2015,cela représentait en moyenne un investissementd’environ 3000 euros (avant remboursement partielpar la Sécurité sociale et les mutuelles complémen-taires), ou encore que pour les personnes entre 20 et60 ans, les bénéficiaires de la CMU-C ont un taux derecours aux prothèses deux fois supérieur (0,29 %versus 0,15 %) à celui du reste de la population, ce quimontre l’importance du remboursement pour favoriserle recours. Si entre 2006 et 2015 le prix moyen desprothèses a très légèrement baissé, le fait que lesventes ont augmenté de près de 80 % tient principale-ment à un meilleur recours (46 %), à l’augmentationde la population (8 %) et à son vieillissement (14 %).

Figure 1 - Décomposition de la croissance des dépenses enappareils auditifs entre 2006 et 2014

Source : Ameli « Le marché de l'audioprothèse en 2015 ». Points de repère n° 47, novembre 2016

Mieux encore, Ameli met en ligne sous forme defichier Excel les données utilisées dans les graphiquesde son rapport. On peut ainsi en déduire, par exemple,que si le délai de renouvellement est, en moyenne, decinq ans et demi, 8 % des patients renouvellent leurachat avant deux ans et demi, alors qu'ils sont 16 % àattendre de 7,5 à 10 ans pour le faire.

Étant donné l’impact de ces comportements sur lesfinances de la Sécurité sociale et des Ocam (et doncsur nos cotisations), on aimerait avoir des explicationsà ces différences. Espérons qu’un prochain travaild’Ameli s’y attachera.

En attendant, l’auteur du rapport a cherché des expli-cations à d’autres disparités, par exemple celles entredépartements (le taux de recours est, par exemple, de2/3 plus élevé à Paris que dans les Ardennes). Il le faiten montrant une corrélation positive avec la densité depoints de vente (effet de l’offre probable) ou encoreune corrélation avec le niveau d’éducation (mesurépar le taux de diplômés supérieurs au bac chez les 16ans et plus) : plus la population d’un département estéduquée, plus son recours aux prothèses est élevé,toutes choses égales par ailleurs.

Figure 2 - Taux de recours aux appareils auditifs pour lespersonnes âgées de 60 ans et plus en 2015 et taux de diplôméssupérieur au bac, pour chaque département

Source : Ameli « Le marché de l'audioprothèse en 2015 ». Points de repère n° 47, novembre 2016

Une autre grande qualité de ce travail est de bien expli-quer ses hypothèses et ses méthodes de calcul. Je vousinvite vivement à en prendre connaissance… en atten-dant la suite !

■ Richard Darbéra

Appareillage

6 millions de malentendants | Janvier 2017

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Médecine

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

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Déclin cognitif et surditéEn octobre 2015, le professeur Hélène Amieva, neuropsychologue, de l’Université deBordeaux a publié un article sur le lien qui existe entre la perte d’audition et le déclincognitif, dans la revue scientifique « The American Geriatric Society ». Ses recherches ontété commentées par de nombreuses médias en France. Devant l’avalanche d’articlesparfois contradictoires, la rédaction de 6 millions de malentendants a étudié l’articled’origine pour en connaître le contenu exact.

La perte auditive est la troisième maladie chroniquequi touche les adultes âgés ; environ 30 % despersonnes de plus de 65 ans ont une perte d’auditionet 70 à 90 % des personnes âgées de plus de 85 ans.Les malentendants âgés souffrent souvent de dépres-sion et sont fréquemment socialement isolés. Il estdémontré que les personnes âgées malentendantes ontdes performances cognitives moins bonnes que lespersonnes normo-entendantes. D’autre part, on saitque deux tiers des malentendants n’utilisent pasd’aides auditives.

Le professeur Amieva, neuropsychologue, est partie duconstat qu’il n’y a que peu d’études sur l’effet de l’uti-lisation d’aides auditives sur la santé et particulière-ment sur le déclin cognitif. Les études existantescomportaient un nombre de patients restreint ouétaient limitées dans le temps. L’équipe du professeurAmieva a suivi 3670 personnes de plus de 65 anspendant 25 ans, à travers le programme PAQUID.

Les chercheurs ont visité ces personnes environ tousles deux ans à leur domicile. La première questionposée aux gens était de savoir s’ils avaient des difficul-tés d’audition et selon les réponses on a divisé legroupe initial en trois : • Personnes sans perte d’auditive• Personnes ayant des difficultés à communiquer dans

le bruit ou dans un groupe• Personnes ayant une perte auditive importante

Puis on a demandé si les personnes portaient une aideauditive.À chaque visite, les neuropsychologues ont fait destests cognitifs (MMSE), ont mesuré la santé mentale.Ils ont enquêté sur l’utilisation de médicamentspsychotropes, les contacts sociaux (qualité etquantité). On a bien sûr tenu compte de l’âge, du sexeet du niveau de formation.

Les résultats :

Au départ, sur les 3670 participants à l’enquête, 137(4 %) avaient une perte auditive importante, 1139(31 %) une perte moyenne et 2394 (65 %) pas deperte auditive. Les personnes qui disaient avoir uneperte auditive sont majoritairement des hommes avecun faible niveau de formation. Ils souffrent davantagede symptômes dépressifs et sont souvent plus dépen-dants que les personnes normo entendantes.

Les personnes avec une perte auditive avaient unscore plus bas au test cognitif MMSE et le déclin cogni-tif au cours des 25 ans années de test était plus impor-tant, quel que soit leur âge, le sexe ou leur niveaud’études.

En ce qui concerne les aides auditives, sur les 1276personnes ayant une perte auditive, 150 portaient unappareil auditif (89 avaient une perte moyenne et 61une perte sévère).Au départ, les deux groupes de malentendants avaientun score au test MMSE plus bas que le groupe decontrôle (personnes sans perte auditive). Cette diffé-rence s’est accrue au cours du temps. L’équipe n’a pas trouvé de différence de déclincognitif notable entre les personnes sans perteauditive et les personnes malentendantes appareillées.

Discussion

Cette étude montre qu’une perte auditive peut accélé-rer le déclin cognitif. L’étude très longue (25 ans) et unnombre plus important de participants (3670) que parle passé renforcent cette hypothèse. Par contre, les statistiques montrent que des malenten-dants qui portent des aides auditives ont des résultatssemblables au groupe de contrôle. La perte auditive est souvent associée aux symptômesdépressifs et à l’isolement social. On peut émettrel’hypothèse que la perte auditive provoque un déclincognitif.

Toutefois, en étudiant les contacts sociaux, l’utilisationde médicaments psychotropes, les statistiques nedonnent pas de résultats probants pour des personnessouffrant de perte auditive. …

“La perte auditive estsouvent associée auxsymptômes dépressifs et àl’isolement social. On peutémettre l’hypothèse que laperte auditive provoque undéclin cognitif

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Ce qui peut nous laisser penser qu’il n’y a pas liendirect entre le déclin cognitif et la malentendance maisplutôt que l’isolement social et les symptômes accrois-sent le déclin cognitif.

Aussi, l’utilisation d’aides auditives peut, au moinspartiellement, améliorer les habiletés sociales,accroître les interactions sociales, améliorer l’humeur,permettre la participation aux activités intellectuellesstimulantes et ainsi ralentir le déclin cognitif.

La force de cette étude est la durée exceptionnellementlongue du suivi des participants. Le déclin cognitif estun processus très lent, aussi l’impact du port d’aidesauditives sur la santé mentale n’aurait pas pu semesurer dans un laps de temps plus court. Une autreforce de cette étude est le nombre de participants trèsélevé.

Limites de cette étude

Les résultats de cette étude devront être interprétésavec précaution. Cette étude se base sur les déclara-tions de la personne qui se dit malentendante ounormo-entendante mais les chercheurs n’ont pasutilisé de mesure objective, telle que l’audiométrie.Toutefois, d’autres études ont montré que lespersonnes savent, en général, assez bien évaluer leniveau de leur perte auditive.

Une autre limite est que la personne qui dit avoir desaides auditives ne les utilise peut-être pas régulière-ment. Le traitement de réhabilitation auditive estcomplexe et ne consiste pas uniquement en une utili-sation d’appareils auditifs.

Observations

Le Bucodes SurdiFrance est très reconnaissant enversle professeur Hélène Amieva pour avoir apporté lapreuve scientifique que les appareils auditifs aident lespersonnes malentendantes à rester actives socialementet intellectuellement et qu’ils contribuent à retarder ledéclin cognitif. ■

Source : Amieva H, Ouvrard C, Giulioli, Meillon C, Rullier L et al. Self-Reported Hearing Loss, Hearing Aids, and Cognitive

Decline in Elderly Adults : A 25-Year Study. J Am Geriatr Soc 63 :2099-2104,2015.

Médecine

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ce Association reconnue d’utilité publique, le Bucodes SurdiFrance est habilité à recevoir des dons et legs. Vous pouvez le soutenirdans ses actions en faveur des devenus sourds et malentendants en lui envoyant un don (un reçu fiscal vous sera envoyé) ouen prenant des dispositions pour qu’il soit bénéficiaire d’un legs. Votre notaire peut vous renseigner. En cas de don, le donateur bénéficie d’une réduction d’impôt égale à 66 % des versements effectués dans l’année, versementspris en compte dans la limite de 20 % du revenu imposable global net (par exemple, un don de 150 € autorisera une déductionde 99 €).

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Témoignage | Reportage

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

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Mes audioprothésistes et moi…Lorsque j'ai commencé à moins bien entendre, je suis allée consulter un ORL puis unaudioprothésiste pour l'appareillage. Celui-ci s'étant révélé vraiment peu sérieux, j'ai,comme beaucoup, renoncé aux aides auditives.

Puis mon problème d'audition s'étant aggravé, je mesuis dirigée vers un autre audioprothésiste au hasard.J'ai eu la chance de tomber sur une jeune femmesympathique, très à l'écoute qui me disait cette phraseapaisante : « c'est à moi de m'adapter, pas à vous ». Etlà, j'ai eu l'impression de revivre !

Pendant de longues années ensuite, j'ai continué à mefaire suivre par Mme T. qui était presque devenue uneamie.

Année après année, malheureusement mon auditionse dégradait et il m'a fallu passer à des appareilssurpuissants. Des relations de confiance s'étaientinstallées et j'omettais de demander des révisionsrégulières de mes aides par exemple ou un contrôle del'audition avec ceux-ci. Le seul entretien était unchangement des tubes lorsqu'ils étaient rigidifiés. Jesollicitais bien Mme T. de temps en temps mais elle nevoulait pas en faire plus.

Graduellement (car les changements sont insensiblesau début), j'éprouvais de plus en plus de mal à commu-niquer avec mon entourage, même à faible distance.

Je me mis à ressentir un malaise indéfinissable, uneanxiété, une fuite devant les autres, puis du repli, durenoncement et une semi-déprime.

Lorsque je venais pour changer les tubes chez Mme T.le discours entendu à présent était : « Avec les pertesque vous avez… » Elle qui auparavant me donnaittoujours une raison d'espérer, commençait à sedétourner. Je ne comprenais pas pourquoi elle meparlait aussi vite, aussi bas. Alors elle me disait que, sij'avais du mal à comprendre, c'est que je paniquais !

Après deux essais ratés avec micros rapprochés del'entrée de l'oreille où les sons étaient pires, jem'entendais dire que je devais m'habituer – tiens,tiens, le discours avait changé !

Puis, je me suis rapprochée d'une association demalentendants, Audition et Écoute 33, qui m'a grande-ment aidée et redonné confiance en me prêtant desaides techniques et surtout en échangeant !Pourquoi ne pas essayer un modèle récent d’appareilssurpuissants ?Et là, enfin, j'ai eu du son, une plénitude sonore ! Et jesuis retournée dans le monde des vivants !Quand je pense que cet appareil existait déjà depuisdeux ans !J'en ai donc vraiment voulu à la négligence de Mme T.Pourquoi ne me l'avait-elle pas proposé? Et pourquoin'ai-je pas assez insisté pour obtenir un entretienrégulier (que l'on paie lors de l'achat) ?

Voilà, j'espère que mon récit encouragera tous lesmalentendants à être très vigilants sur le suivi etl'entretien de leurs aides auditives et de ne jamaisbaisser les bras.

■ Anne-Marie F.

“Puis, je me suis rapprochéed'une association demalentendants, Audition etÉcoute 33, qui m'a grande-ment aidée et redonnéconfiance en me prêtantdes aides techniques etsurtout en échangeant !

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Téléphoner avec une transcriptionen temps réel de la paroleVous connaissiez peut-être les centres relais pour leurs usages professionnels  :visioconférence, transcription dans le cadre de réunions ou de conversations téléphoniques.Ce service existe également pour les particuliers : ils peuvent contacter des professionnelsqui ont mis en place ce dispositif pour se rendre accessibles. Désormais, vous pouvez prendre un rendez-vous médical, appeler une administration, contacter un serviceclient.

Qu’est-ce qu’un centre relais téléphonique?Le principe d’un centre relais est de rendre accessiblela communication à l’aide d’une personne intermé-diaire. Vous appelez depuis un smartphone, unetablette ou un ordinateur par le biais d’une applicationou d’un site internet. Un opérateur va transcrire lespropos de votre interlocuteur dans leur intégralité et àla vitesse de la parole. On appelle cela la transcriptionen temps réel de la parole (TTRP) ou transcriptioninstantanée de la parole (TIP). De votre côté, vouspouvez parler. Vous recevrez la voix de votre interlocu-teur et la transcription de ce qu’il dit sur votre écran.

Mais alors, je peux l’utiliser pour tous mes appels ?Non, il s’agit d’un service d’accessibilité proposé pardes professionnels (collectivités, entreprises, profes-sionnels de santé, professions libérales, commerçants,etc.) pour se rendre accessibles auprès des personnesmalentendantes. Vous pourrez donc utiliser cesservices soit directement auprès des professionnels quise sont rendus joignables par ce service soit par uneapplication qui les référence. S’il n’est pas encorepossible à ce jour d’utiliser ce service pour des appelsprivés (de particulier à particulier), sachez que leprojet est néanmoins dans les cartons.

Et c’est gratuit ?Pour les utilisateurs, oui. Les professionnels qui serendent accessibles financent ce service.

Mais alors, qui propose ça ?Actuellement, deux entreprises d’accessibilité mettenten place ce dispositif :

• Acceo Acceo s’adresse directementaux particuliers et promeut leservice sous son propre nom en référençant lesnuméros de téléphone accessibles dans un annuaire etsur une carte, disponible depuis l’application et surson site internet acce-o.frAprès avoir indiqué qui vous souhaitez contacter, vousdevrez choisir entre langue des signes et transcription.Rapidement, vous serez mis en contact avec un opéra-teur qui va lancer l’appel et le transcrire. Les opéra-teurs d’Acceo utilisent la sténotypie : une méthode detranscription particulièrement rapide qui s’appuie sur

un clavier syllabique dont la maîtrise requiert uneformation de plusieurs années.Le service est ouvert du lundi au vendredi de 9h à12h30 et de 13h30 à 17h30.

Pour télécharger et tester ce système :https://www.acce-o.fr/particuliersAcceo est une société du groupe Delta Process dont fait également partie la société Tadéo qui proposedes services d’accessibilité dans des contextes profes-sionnels.

• EliozLe service Elioz Connect estdisponible directement sur lessites internet de ses clients. Vous ne verrez pas son logocar Elioz intervient en tant que sous-traitant pour mettreen place ces services de transcription. Quand vouscontactez la SNCF via son service sourds et malenten-dants, c’est Elioz qui en assure l’accessibilité. L’interface permet également de choisir entre transcrip-tion ou langue des signes française (LSF). La techniqueemployée est basée sur la reconnaissance vocale : l’opé-rateur répète les propos de l’interlocuteur à un logicielqui les transcrit. Il les corrige en direct au clavier et vousles visualisez à l’écran.Créé en septembre 2015, Elioz est le fruit d’un parte-nariat entre plusieurs acteurs de l’économie sociale etsolidaire engagés aux métiers complémentaires : Traitd’Union, Le Messageur, IVèS.Le service est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12het de 14h à 17h en TTRP.Vous pouvez consulter leur annuairewww.elioz.fr/site/elioz-connect/annuaire-elioz-connect/

Nous avons testé avec succès ces centres relais. Ilsfavorisent l’autonomie en permettent à des personnesqui n’entendent plus assez de maintenir l’usagetéléphone tout en respectant la confidentialité deséchanges. Tous les professionnels ne sont pas encoreaccessibles par ce biais et les plages horaires restentlimitées mais utilisons ce service au maximum pourfaire savoir son utilité et encourager son développe-ment. Alors, prêt-e à appeler ?

■ Solène Nicolas

Pratique

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6 millions de malentendants | Janvier 2017

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Pratique

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Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

Le Bucodes SurdiFrance est partenaire du Projet ConnaissensLe projet itinérant CONNAISSENS comprend une formation aux premiers secours accessibleet un parcours d’exposition et d’animations autour des handicaps sensoriels. Cetévénement se déplacera au cours des deux prochaines années dans une quinzaine de villesen France. Le Bucodes SurdiFrance est pour un an partenaire de cette initiative, portée parla Fondation Harmonie Solidarités et réalisée par l’agence E&H Lab.

Une formation aux premiers secours accessibleCette action comporte une formation PSC1(1) rendueaccessible, pour les personnes malentendantes etdevenues sourdes par des BIM(2) individuelles et unetranscription simultanée. Ces sessions, animées pardes professionnels de l’UNASS, l’Union nationale desassociations de sauveteurs secouristes, durent deuxjours. Elles sont gratuites et qualifiantes.

Exposition et animations autour des handicapssensorielsDeux à trois semaines avant la formation, un temps desensibilisation est proposé sur la thématique deshandicaps sensoriels. « Le parcours sensoriel estune exposition artistique qui plonge les visiteurs dansun univers sensoriel unique, propice aux échanges et àla découverte de nos potentiels », explique DezaNguembock, directrice générale d'E&H LAB. Cetteétape se tient sur plusieurs jours avec un parcourssensoriel associé à un programme d’animations quivarie selon les villes. Les associations du BucodesSurdiFrance situées à proximité de cet événementpourront proposer une animation ou une action desensibilisation de leur choix, en concertation avecl’organisation.

Les prochaines étapesAprès une première étape à Orléans en novembredernier, cette action est proposée à Annecy en janvieret février puis à Paris en mars. Le Bucodes SurdiFrancefait le lien entre les organisateurs de ce projet et lesassociations de son réseau situées à proximité desétapes de l’événement qui souhaitent s’impliquer :

elles pourront relayer la proposition de formationauprès de leurs adhérents et réseaux et proposer destemps de sensibilisation autour du handicap auditif.« Ce projet répond à un besoin d'accessibilité quin'était pas couvert et trop peu connu sur l'accessibilitédes formations aux premiers secours », explique AlainLorée, référent du projet au sein du BucodesSurdiFrance. « Apprendre les gestes qui sauvent est undroit citoyen que nous devons rendre accessible au plusgrand nombre », ajoute Deza Nguembock. Un partenariat à suivre de près !

■ Solène Nicolas

(1) Prévention et Secours Civiques de niveau 1(2) Boucles à induction magnétique

Un parcours sensoriel d'exposition composé de plusieursmodules

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Pratique

6 millions de malentendants | Janvier 2017

Vos députés questionnent le gouvernement : à votre tour de les interroger !Nos lecteurs sont de plus en plus nombreux à nous signaler leurs problèmes pour suivre lesémissions à la télévision.

Quand j’étais jeune, il n’y avait en France qu’une seulechaîne de télévision. Aujourd’hui, il y en a beaucoupplus, mais elles diffusent parfois en même temps lesmêmes émissions… Enfin, presque ! C’est ce que j’aidécouvert dernièrement, en zappant…

Si les « Questions au Gouvernement » vous passion-nent, vous avez le choix. Vous pouvez les écouter surLCP, la « Chaîne parlementaire, politique etcitoyenne », mais ouvrez grand vos oreilles : ceprogramme, comme tant d’autres sur LCP, n’est pasaccessible aux sourds… Sans doute ne sont-ils pas descitoyens à part entière ? Alors, si cela ne vous satisfaitpas, passez sur France 3 : vous pourrez y voir exacte-

ment la même émission, en direct également, maissous-titrée pour les sourds et les malentendants ettraduite en LSF !Le problème de l’absence de sous-titrage sur LCP estbien connu. Certes, la part d’audience est infinitési-male (0,36 % fin 2013 !), mais ce qui est grave, c’estqu’une version sous-titrée de l’émission existe, et queLCP choisisse délibérément de la diffuser sans sous-titres… Quelle preuve de mépris !Alors, n’hésitez pas : les élections approchent, c’est lemoment d’interroger vos députés… et leurs adver-saires.

■ Christian Guittet

Connaissez-vous Titi et Lulu ?Ce sont deux sœurs sourdes, appareillées qui ont pris l’initiative de diffuser des petitesvidéos, sous titrées bien sûr, pour faire connaître la surdité et combattre les préjugés etidées reçues.

Titi est la sœur ainée dite la sérieuse, tandis que Luluest la sœur cadette de 18 ans dite la fofolle, C’est drôle,c’est vivant, un petit moment de détente à partager !Elles ont déjà réalisé :• une vidéo de présentation, • cinq idées reçues sur la surdité, • un sourd dans ma classe ! comment faire• six pires rencontres entendant/sourd

• comment avons-nous appris à oraliser ?• à quoi servent nos appareils auditifs ?• le code LPC• activez les sous titres !

Alors vite allez les voir sur YouTube ou suivez les surFacebook et n’oubliez pas d’activer les sous titres enbas à droite ! ■

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Question à Mme Pascale Boistard, secrétaire d’état chargée des personnes âgées et de l’autonomie, à propos de l’adaptation de lasociété au vieillissement, le 20 décembre 2016 : j’étais passé sur LCP, je ne connaîtrai jamais sa réponse…

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Pratique

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

AVAMETRIE ou la mesurede l’accessibilitéS’il est un sujet qui rassemble unanimement les malentendants c’est bien celui du soustitrage des émissions télévisées  : décevant, décalé, en retard… rarement pleinementsatisfaisant. Désormais pour protester, signaler un problème ou dire son contentement,c’est simple comme un clic !

Qui est Avametrie ? Avametrie est une plateforme numérique d’évaluationcollaborative de l’accessibilité audiovisuelle. Le rôle d’Avametrie est de porter la voix des téléspecta-teurs auprès des professionnels au sujet de la qualité del’accessibilité audiovisuelle, c’est-à-dire le sous-titrage,l’audio-description et la Langue des Signes Française.

Le nom de notre entreprise vient de « AudioVisuelAccessible = AVA » et « mesure = métrie ».Notre équipe est composée de Sandrine, Thierry (sous-titreurs professionnels), Gaël (informaticien),Alexandre (Business Angel), et j’espère très bientôtd’Emmanuelle Aboaf (ingénieure engagée).La première version de l’application a été développée enconcertation avec 60 ambassadeurs et nous sommes enrelation constante avec plusieurs associations représen-tatives dont Aditus, l’Unisda, le MDSF, la FNSF…

D’où vient l’idée de créer Avametrie ?

L’idée a été développée par mon collègue de tous lescombats, Thierry Jullien, et par moi-même, SandrineBabak. Nous étions alors sous-titreurs pour FranceTélévisions et bénévoles de plusieurs associationsagissant pour la qualité de l’accessibilité audiovisuelle.Nous avions notamment participé à la rédaction deschartes de qualité du sous-titrage(1) et de la Langue desSignes Française à la télévision et nous travaillions àces projets d’amélioration aux côtés de nombreusesassociations représentatives.

Missionnés par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuelpour évaluer la qualité du sous-titrage à la télévision,nous nous sommes rendu compte, entres autres, quesi les sous-titres étaient présents, ils n’étaient pastoujours lisibles, et que la qualité de la diffusion dessous-titres était différente d’une box à l’autre : problé-matique qui n’avait alors été relevée par personned’autre dans le milieu… D’autre part, nous avonscompris combien il était difficile pour le téléspectateurd’obtenir des réponses quand un problème de sous-titrage était constaté : les plaintes devaient être adres-sées par courrier postal, ou par mail, avec desréponses automatiques inadaptées et souvent unrenvoi vers un numéro de téléphone vert et une boîtevocale automatique… Quand on est sourd et qu’oncherche à régler notre problème d’accessibilité TV, çadevient un vrai parcours du combattant !

Nous avons donc commencé à réfléchir à un systèmemoderne et simple qui permettrait aux téléspectateursde faire remonter leurs témoignages auprès desacteurs de l’audiovisuel, afin que les professionnelspuissent mieux comprendre les problèmes de leursclients et y répondre au plus vite.Au fil du temps, l’idée s’est affinée et est devenue uneapplication smartphone d’utilisation hyper simplifiéeet rapide.

Après des mois et des mois de recherche de fonds pourdévelopper l’idée, c’est dans le secteur privé que nousavons trouvé le soutien nécessaire au montaged’Avametrie. Notre rencontre avec Alexandre Martini(Business Angel) et Gaël Duval (pionnier de Linux enFrance) a donné un coup d’accélérateur au projet etl’application Avametrie pour l’évaluation du sous-titrage a vu le jour le 11 février 2016.

Nous espérons pouvoir développer le service pour l’éva-luation de l’audio-description et de la LSF en 2017.

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Pratique

6 millions de malentendants | Janvier 2017

Pour quels résultats aujourd’hui ?

Aujourd’hui, Avametrie compte 630 utilisateurs et arécolté près de 17 000 évaluations. Grâce aux téléspecta-teurs qui veillent quotidiennement sur la qualité dusous-titrage, nous recevons des alertes, rédigeons desrapports sur les dysfonctionnements constatés etsommes en mesure d’en informer les responsables deschaînes TV et des box. Pour l’instant, France Télévisionset les chaînes privées semblent vouloir rester sourds ànos appels… Mais heureusement, le Conseil Supérieurde l’Audiovisuel a compris toute l’utilité du système.Le système est collaboratif, et ne pourra fonctionnerpleinement qu’avec la bonne volonté et la participa-tion de chacun : téléspectateurs et professionnels. Lestéléspectateurs jouent visiblement le jeu et souhaitentparticiper à l’amélioration des services. Au tour desprofessionnels de se saisir de cet outil moderne demise en relation avec leurs téléspectateurs plutôt quede les renvoyer vers des systèmes d’échanges ineffi-caces et archaïques.

Que faites-vous des informations reçues?

Tous les témoignages sont traités, anonymisés et compi-lés pour que nous puissions déterminer les dysfonction-nements mais aussi ce qui plaît aux téléspectateurs : lamoitié des retours que nous recevons sont positifs!L’autre moitié fait état cependant d’améliorations néces-saires. Vu les dépenses engagées pour l’accessibilitéaudiovisuelle, il serait dommage de continuer dans cevéritable gâchis d’énergie.

Des rapports sont régulièrement rédigés et diffusés surles réseaux sociaux. En outre, un rapport vient d’êtreremis au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et seraprochainement publié.

Que peuvent faire les lecteurs de 6MMpour contribuer à l’amélioration dusous titrage ?

Vous souhaitez contribuer à l’amélioration du sous-titrage à la télévision? 1 - Armez-vous de patience, mais restez

combatifs et regroupons-nous pour faire porternos voix !

2 - Téléchargez l’application Avametrie et évaluezla qualité du sous-titrage en direct de votreprogramme télé : le sous-titrage est-il bon?Mauvais ou absent ? Dites-le simplement. Etindiquez au passage le matériel que vous utili-sez. L’application est gratuite, elle est disponiblesur App Store et Google Play.

3 - Parlez d’Avametrie autour de vous : c’estensemble que nous serons plus forts. Pour plusd’information n’hésitez pas à consulter le sitewww.avametrie.fr

■ Sandrine Baback et l’équipe d’Avametrie

(1) Le BucodesSurdiFrance est l’un des signataires de cette charte de qualité du sous titrage.

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CNIS, Centre National d’Information sur la SurditéLe CNIS a été créé en septembre 2013. Il s’agit d’une structure financée par l’État qui sesubstitue aux anciens CIS, Centres d’Information sur la Surdité, qui étaient implantés danschaque région. Il se compose actuellement d’un site internet, Surdi. Info, dont la rédactionet l’actualisation ont été confiées à la fondation OVE, basée à Vaulx-en Velin.

Le Bucodes SurdiFrance a fait partie du groupe detravail qui a participé à l’élaboration de ce site. Puis,sous l’afflux d’informations à donner, la premièreversion du site a montré ses limites, il faut donc lerefonder. Pour éviter trop de déplacements entre Pariset Lyon, le Bucodes a demandé à notre associationlyonnaise de nommer un représentant pour intégrer leComité de rédaction de ce site.

J’ai donc accepté cette charge, et j’ai le plaisir deretrouver chaque mois Renaud Perdrix, directeur-adjoint, et Amandine Ronzy-Janvier, webmestredocumentaliste de Surdi Info, ainsi que les diversparticipants à ce comité de rédaction : ThérèseGuichard, médecin ORL, Christophe Touchais, profes-seur sourd enseignant la LSF à l’université de Poitiers,Maryline Gustin, audioprothésiste, Guillaume Jaubert,

maître de conférence en sciences de gestion à l’univer-sité de Lille, et Laurent Matillat, chef de service àl’Institut Plein Vent, pour l’élaboration de la version 2de ce site internet.Tout est mis en œuvre pour que chacun comprennetout (visio-conférence en cas de déplacement impos-sible, interprètes en LSF, boucle magnétique pourmoi). Nos discussions sont fructueuses. J’appréciebeaucoup l’attention de Renaud et Amandine àchacune de nos questions et remarques, leur souci derespecter la diversité des surdités et la neutralité desarticles qui seront publiés. C’est aussi le souci dechacun d’entre nous en vue de construire un site clair,facile à consulter, efficace et complet. Un grand merci à toute notre équipe.

■ Nicole Leitienne

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Europe | International

6 millions de malentendants | Janvier 2017

Hear-it – un site internationalsur la malentendanceHear it AISBL est un site international non commercial et non lucratifqui parle d’audition, de malententendance et des traitements possibles.Le site est également reconnu pour ses articles sur les acouphènes.

L’objectif de « Hear it » est de récolter et de faireconnaître tous les articles scientifiques récents (sociologiques, médicaux, politiques) en lien avec lamalaudition et les conséquences au niveau socio-économique.

Le site est publié en anglais, allemand, espagnol,français, portugais et chinois. Il est constamment misà jour et a des centaines de milliers de visiteurschaque mois partout dans le monde.

En dehors du site, « Hear it » participe au financementdes programmes de recherche dans le domaine de la perte auditive, publie de rapports officiels, coopère avec des autorités publiques et des instancesprivées.

« Hear it » a une page Facebook et un profil Twitter etsur You tube on peut voir un certain nombre devidéos. Il est possible de s’inscrire à leur newsletter. Voici les thèmes qu’on peut trouver sur le site de Hear it : • Les sortes de déficience auditive• Les causes de la déficience auditive• Les conséquences de la déficience auditive• La déficience auditive dans les différents pays• La Prévention de la déficience auditive• Procédures type d'un test auditif• L'oreille - Un organe magnifique• Les sons sont des ondes dans l'air

Hear-it AISBL a été créé en 1999 et est en lignedepuis 2000.Pour plus d’information :www.hear-it.orghttps://www.facebook.com/hearit/ https://twitter.com/Hear_it

Observation : Même si le site est très intéressant, ilfaut tout de même vérifier les informations en allantsur d’autres sites, car en lisant l’article sur le rembour-sement des aides auditives, j’ai relevé plusieursinexactitudes et une traduction parfois imparfaite.

■ Aisa Cleyet-Marel

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“Plus de 80 millions decitoyens de l'UE et plus de120 millions d'Européensont des difficultés auditivesassez importantes pourperturber leur quotidien.

Nom, prénom ou raison sociale : ................................................................................................................................Adresse : ....................................................................................................................................................................Ville : ...............................................................................Code postal :Pays : ................................................................................Mail : ................................................................................Date de naissance :Actif ou retraité : ...............................................................Nom de l’association : .......................................................

Bulletin d’adhésion et d’abonnement

Option choisie Montant Supplément (1)

Adhésion avec journal 30 € + …… € Adhésion sans journal 15 € + …… € Abonnement seul (4 numéros) 28 €

Bien préciser les options choisies(1) Certaines associations demandent un supplément d’adhésion à rajouter aux 15 €, vérifiez si vous êtes concernés dans la listedes sections et associations qui se trouve au dos de votre revue.

Vous pouvez également rajouter une somme pour un don à l’association en soutien.

Faire un chèque soit à l’ordre de l’association choisie (voir adresse page 32), soit à l’ordre du Bucodes SurdiFrance à envoyer à Emmanuelle Moal : 43B, avenue du Haut Sancé - 35000 Rennes

Renseignements à : [email protected] une adhésion à l’ARDDS, envoyer à : ARDDS - boîte 82, MDA XXe - 3, rue Frederick Lemaitre - 75020 Paris

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Culture

Janvier 2017 | 6 millions de malentendants

Une exposition des dessinsde 6MM à GrenobleDepuis plusieurs années, les adhérents isérois de l’ARDDS participent activement au Moisde l’accessibilité de Grenoble, pour des séances de sensibilisation en collège ou enentreprise et en suivant la visite guidée en lecture labiale, organisée par le Musée.

Cette année, en plus des engagements habituels, lasection a participé à l’exposition « L’art pour se dire »qui présentait du 16 au 30 novembre, dans le halld’accueil de la Mairie de Grenoble, des peintures,dessins, textes, sculptures… réalisés par des membresde différentes associations (Envol Isère Autisme, APF.)ou de foyers de retraite. Nous y avons exposé une sériede dessins qui illustrent habituellement avec bonheurnotre revue! L’autorisation de l’auteur, DominiqueDufournet, n’avait pas été difficile à obtenir.

Le travail a commencé en septembre : choix des dix-huit dessins - classés en deux thèmes : vie quotidienneet accessibilité - reproduction en A4 ou A3, recherchedes cadres, prêtés ou donnés par les adhérents, ouachetés à Emmaüs, séances d’encadrement… Puisl’installation dans le hall de la Mairie de Grenoble…

Tout était prêt à la mi-novembre pour accueillirDominique venu assister au vernissage ! C’est aussiavec beaucoup d’intérêt que les membres de notresection l’ont reçu lors de leur réunion mensuelle, pourpartager ensemble sur l’actualité du travail duBucodes, en particulier le guide de l’appareillage enpréparation, l’accessibilité, le sous-titrage à la télévi-sion et la formation nécessaire des adhérents de base !

Depuis, notre exposition a changé de lieu d’accueil.Elle est présente pour tout le mois de janvier à l’OfficeDépartementale des Personnes Handicapées de l'Isère(ODPHI).

Elle sera ensuite disponible pour voyager. AprèsMontpellier, elle devrait s'arrêter à Lyon en juinprochain.

Belle manière de faire découvrir notre handicapinvisible, avec humour !

■ Les adhérents d’ARDDS 38

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Anne Marie Choupin et Dominique Dufournet

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Nos sections & associationsBucodes SurdiFrance | Maison des associations du XVIIIe boîte n°83 | 15, passage Ramey | 75018 Paris

Tél. : 09 72 45 69 85 | [email protected] | www.surdifrance.org

ASMAAssociation des Sourds

et Malentendants de l’Aisne37, rue des Chesneaux02400 Château-ThierryTél. : 03 23 69 02 72

[email protected]

Section ARDDS 06Alpes-Maritimes

La Rocca G109, quai de la Banquière

06730 Saint-André[email protected]

http://ardds.org/content/ardds06-plus

Section ARDDS 12Aveyron

La Galaubie Bezonnes - 12340 [email protected]

Surdi 13Maison de la Vie AssociativeLe Ligourès, place Romée de

Villeneuve - 13090 Aix-en-ProvenceTél. : 04 42 54 77 72Fax : 09 59 44 13 57

[email protected]

Supplément adhésion : 2 €

Section ARDDS 15Cantal

Maison des associations8, place de la Paix - 15000 Aurillac

Port. : 06 70 39 10 32 [email protected]

http://ardds15.over-blog.com/

Association des malentendants et devenus sourds des Côtes d’Armor

C°/AM Bourdet6 bis, rue Maréchal Foch

22000 Saint-BrieucTél. : 02 96 78 10 00

[email protected]

Association des Malentendants et Devenus Sourds

du Finistère - Sourdine49, rue de Kerourgué

29170 FouesnantTél. : 02 98 51 28 22

[email protected]://asso-sourdine.blogspot.fr

Supplément adhésion : 10 €

Surd’IroiseAssociation de Sourds,

Devenus Sourds et MalentendantsMairie de Plabennec1, rue Pierre Jestin29860 Plabennec

Tél. : 02 98 40 74 7602 98 21 33 38

[email protected]://www.facebook.com/surdiroise

Surdi 3020, place Hubert Rouger

30000 NîmesTél. : 04 66 84 27 15SMS: 06 16 83 80 51

[email protected]://surdi.30.pagesperso-orange.fr

AMDSMidi-Pyrénées

Chez M. Ailleres GérardLe Communal - Route de Marignac

31430 Saint Elix Le Châteaucontact@amds-midi-pyrenees.asso.frwww.amds-midi-pyrenees.asso.fr

Auditionet Écoute 33

Chez Mme Odile Colcombet17, rue de Metz

B10, Les Horizons Clairs33000 Bordeaux

Tél. : 06 67 63 87 [email protected]

www.auditionecoute33.frSupplément adhésion : 2 €

Surdi 34Villa Georgette

257, avenue Raymond-Dugrand34000 Montpellier

SMS: 07 87 63 49 [email protected]

www.surdi34.fr

KedituAssociation

des Malentendants et Devenus sourds

d’Ille-et-VilaineMaison Des Associations

6, cours des alliés - 35000 RennesSMS: 06 58 71 94 [email protected]

www.keditu.org

Section ARDDS 38Isère

29, rue des Mûriers38180 Seyssins

Tél. : 04 76 49 79 [email protected]

Section ARDDS 44Loire - Atlantique

1, allée Beau Rivage - Île de Nantes44200 Nantes

Port. : 06 12 67 83 [email protected]

Section ARDDS 46Lot

Espace Associatif Clément-Marot46000 Cahors

[email protected]

Surdi 49Maison des sourds

et des malentendants22, rue du Maine

49100 [email protected]://surdi49.fr/

ADSM Surdi 50Les Unelles

rue Saint-Maur50200 Coutances

Tél./Fax : 02 33 46 21 38Port./SMS: 06 81 90 60 63 [email protected]ément adhésion : 6 €

Antenne CherbourgMaison O. de Gouge

rue Île-de-France50100 Cherbourg Octeville

Tél. : 02 33 01 89 90-91 (Fax)

Gpascompris15, quai Gambetta

53000 LavalContact : Mme Braneyre-Dourdain

Tél./Fax : 02 43 53 91 [email protected]

L’Espoir Lorrain des Devenus SourdsEspoir Lorrain des DSME

2, rue Joseph Piroux54140 Jarville-la-Malgrange

SMS: 06 80 08 50 [email protected]

www.espoir-lorrain.fr

Oreille et Vie, association des MDS

du Morbihan11 P. Maison des Associations12, rue Colbert - 56100 Lorient

Tél./Fax : 02 97 64 30 11 (Lorient)Tél. : 02 97 42 63 20 (Vannes)Tél. : 02 97 27 30 55 (Pontivy)

[email protected]

Section ARDDS 56Bretagne - Vannes

106, avenue du 4-Août-194456000 Vannes

Tél./Fax : 02 97 42 72 17

Section ARDDS 57Moselle - Bouzonville

4, avenue de la Gare - BP 2557320 Bouzonville

Tél. : 03 87 78 23 [email protected]

Association des Devenus-Sourds

et Malentendants du NordMaison des Genêts - 2, rue des Genêts

59650 Villeneuve d’AscqSMS: 06 74 77 93 06Fax : 03 62 02 03 74

[email protected]

Supplément adhésion : 8 €

AssociationMieux s’entendre

pour se comprendre282, rue Montpencher - BP 2162251 Henin-Beaumont Cedex

Tél. : 09 77 33 17 [email protected]

http://assomieuxsentendre.fr/

Section ARDDS 63Puy-de-Dôme

Malentendants 63, 7, place de Regensburg 63000 Clermont-Ferrand

[email protected]

Section ARDDS 64Pyrénées

Maison des sourds66, rue Montpensier - 64000 Pau

Tél. : 05 59 05 50 [email protected] Côte basque

Maison pour tous :6, rue Albert-le-Barillier - 64600 Anglet

SMS: 06 78 13 52 [email protected]

Association des Malentendants

et Devenus Sourds d’Alsace63a, rue d’Illzach - 68100 Mulhouse

Tél. : 03 89 43 07 [email protected]

ALDSM : AssociationLyonnaise des Devenus

Sourds et Malentendants21B, avenue du Point du Jour

69005 LyonTél. : 04 78 25 34 48SMS: 06 31 54 57 96

[email protected] - www.aldsm.fr

Surdi 72Maison des Associations

4, rue d’Arcole - 72000 Le MansTél. : 02 43 27 93 [email protected]

http://surdi72.wifeo.com

Section ARDDS 74Haute-Savoie

31, route de l’X - 74500 É[email protected]

ARDDSNationale - Siège

Maison des associations du XXe

boîte 82 - 1-3, rue Frédérick Lemaître75020 Paris

[email protected] - www.ardds.org

Section ARDDSÎle-de-France

14, rue Georgette Agutte - 75018 [email protected]

AUDIOÎle-de-France

20, rue du Château d’eau - 75010 ParisTél. : 01 42 41 74 [email protected]

AIFIC :Association d’Île-de-France des Implantés Cochléaires

Siège social :Hôpital Rothschild

5, rue Santerre - 75012 ParisAdresse postale

3 bis, rue de Groslay - 95690 [email protected] - www.aific.fr

CREE-ARDDS 76La Maison Saint-Sever

10/12, rue Saint-Julien - 76100 [email protected]

Durd’oreilleSecrétariat :

5, avenue Général Leclerc 78160 Marly-le-Roi

SMS: 06 37 88 59 [email protected]

http://perso.numericable.fr/durdo

ACME - Surdi 84

311, chemin des Cravailleux30126 Tavel

Tél. : 04 90 25 63 [email protected]

Section ARDDS 85Vendée

Maison des Associations de Vendée184, boulevard Aristide Briand

85000 La-Roche-sur-YonTél. : 02 51 90 79 [email protected]

APEMEDDAAssociation des Personnels

Exerçant un Métier dansl’Enseignement Devenus

Déficients Auditifs 12, rue du Pré-Médard - 86280 St-Benoît

Tél. : 06 81 95 03 97 (secrétaire)05 46 34 18 30 (Présidente)

[email protected]://apemedda.free.fr

Section ARDDS 87Haute-Vienne

16, rue Alfred de Vigny87100 Limoges

Tél. : 06 78 32 23 [email protected]

FCM 94 Fraternité Chrétienne

des Malentendants du Val-de-MarneTél. : 01 48 89 29 89

[email protected]

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