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JE MÉRITE UN MONDE MEILLEUR

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l’essentiel de la semaine

El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Par Amrane Mahfoud Medjani

Ouargla : lancement des premiers rails du tramwayLe premier tramway du Sud arrive. Les travaux de réalisation viennent d’être lancés à Ouargla où une nouvelle dynamique est en train de se créer dans le secteur des transports avec le coup d’envoi de la pose des premiers rails du tramway, offi ciellement donné mardi par le ministre des Transports, Amar Ghoul, qui a également procédé au choix du design intérieur et extérieur des locomotives. Le délai de réalisation annoncé est de 37 mois, donc d’ici fi n 2017 si tout va bien. Le tramway de Ouargla a été décliné en quatre propositions de design dont la plus sobre, la plus contemporaine et la plus authentique a été choisie lors d’une cérémonie tenue à la base de vie jouxtant la nouvelle gare routière multimodale, sur la route d’El Khafdji. C’est l’hommage au terroir du Sahara algérien qui a prévalu avec ses couleurs ocre, vert et rouge. De forme futuriste, élégant et silencieux, il aura un design moderne, de grandes baies vitrées qui permettront aux voyageurs de redécouvrir leur ville et de la voir sous un autre angle. Il sera donc de la couleur des dunes du Sahara et sillonnera la ville telle une belle gazelle. Le tramway de Ouargla se déclinera donc sous la forme aérodynamique la plus performante et aura pour principal atout de compiler le meilleur de tous ses prédécesseurs du nord du pays. Spacieux et bien agencé, l’intérieur du tram a été conçu pour permettre une circulation aisée des passagers. Il comporte de larges sièges très confortables, en velours de couleur vert palmier et beige, des espaces pour les bagages de petite taille et un plafond évoquant le graphisme du palmier dattier et son vert vivace. Ses murs, ses sièges et ses barrières marient le blanc, le vert et le rouge, les couleurs du drapeau algérien. Le parcours du tramway de Ouargla s’étendra sur 12,6 km, jalonné de 23 stations, 16 carrefours et deux parcs relais. Il commence dans la ville nouvelle d’El Khafdji, Hai Ennasr, et parcourra les boulevards du 1er Novembre et de la République jusqu’au ksar de Ouargla en 34 minutes. Avec sa capacité de transport de 3450 passagers/heure, le tramway désengorgera la ville qui suff oque de la pléthore de G9 et de vieux taxis. Le tramway assurera 1200 emplois, une aubaine pour la «capitale de la protestation» des chômeurs. Houria Alioua

Ghardaïa : 20 ans de prison pour un cultivateur de cannabis Le tribunal criminel près la cour de Ghardaïa a prononcé, mercredi, une peine de 20 ans de réclusion à l’encontre d’un septuagénaire pour avoir cultivé 850 plants de cannabis dans sa palmeraie, à El Ménéa. Deux de ses fi ls, âgés de 42 ans et 26 ans, impliqués dans la même aff aire, ont écopé de 10 ans de prison ferme. Les trois mis en cause comparaissaient sous les chefs d’inculpation d’«association de malfaiteurs» et de «culture et plantation illégale de cannabis». Selon l’arrêt de renvoi, l’aff aire remonte à décembre 2013, lorsque les éléments de la police judiciaire de la sûreté de daïra d’El Ménéa, alertés par l’existence d’une plantation de cannabis, ont procédé à une perquisition ordonnée par l’instance judiciaire dans une palmeraie. APS

SAMEDI/ Aussitôt entré, aussitôt sorti ! Hier hospitalisé à Grenoble, Boutefl ika revient aujourd’hui. Silence de mort de la Présidence, c’est la presse française qui nous donne des informations. Humiliation encore pour nous, Algériens. Entre-temps, Saadani défi e les mouhafedhs de le faire chuter. Lassantes invectives. Le RCD fustige le FFS et sa recherche de «consensus national» sans amener d’alternative. La critique perpétuelle : la politique à l’algérienne.

DIMANCHE/ Boutefl ika réapparaît pour accueillir de nouveaux ambassadeurs arabes. Pas un mot pour nous, mais nous commençons à en avoir l’habitude. Entre-temps, Louh affi rme qu’il faut un «débat ouvert» sur la suppression de la peine de mort. Un peu de lumière messianique ? Sinon, Hamrouche doute de l’application de l’article 88 contre Boutefl ika et se positionne pour un «large consensus». Une rengaine en vue de se poser en présidentiable.

LUNDI/ L’Algérie a été sélectionnée parmi les quatre fi nalistes pour l’organisation de la CAN-

2017, Raouraoua a de quoi être content. Sinon, dans une déclaration discrète, le ministre des Sports a affi rmé qu’il était «diffi cile de persuader les fans algériens d’aller en Guinée» en raison d’Ebola. Enfi n une convergence avec le Maroc… Entre-temps, Ali

Yahia appelle à «reconnaître le MAK», une déclaration étonnante et d’une perspective dangereuse

Pourparlers Pression surles mouvements du Nordet Bamako

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Ouverture de la troisième phase du processus de négociations de paix à Alger

Khenchela : des Chinois protestenten plein centre-villeDes dizaines d’ouvriers chinois, employés dans un chantier de construction, ont organisé mercredi un mouvement de protestation inattendu, en plein centre-ville de Khenchela. Ils réclament une revalorisation de leurs salaires et l’amélioration de leurs «conditions de travail proches de l’esclavage», comme décrit par certains d’entre eux. La diffi culté de communication avec ces protestataires, en l’absence d’un interprète, a pesé sur les négociations et a compliqué la tâche des autorités. Finalement, un jeune homme maîtrisant la langue chinoise a sauvé la situation, avant que tout le monde se déplace vers le siège de l’UGTA où une réunion a été tenue en présence d’une représentant de l’inspection du travail. Ce dernier a promis d’intervenir auprès de l’employeur afi n de trouver une solution à ces préoccupations. Mohamed Taïbi

Bouira : le barrage de Tilesdit paralysé par une grève des travailleurs Le chantier des grands transferts d’eau du barrage de Tilesdit vers les communes de l’est de Bouira est à l’arrêt depuis quatre jours, en raison d’une grève des travailleurs de l’entreprise Amenhyd. Près de 300 travailleurs sont en grève illimitée pour dénoncer notamment des «décisions de licenciement sans préavis» prises par l’administration. Les grévistes dénoncent par ailleurs le fait que l’entreprise procède au remplacement des employés licenciés par d’autres qui travaillent sur d’autres sites. Un responsable de l’entreprise, Mohamed Hili, a souligné que la grève lancée par les travailleurs est «illégale» car leurs revendications «ne sont pas contenues dans leurs contrats de travail». APS

Laghouat : exécution du plan d’urgence pour prévenirdes inondations Le plan d’urgence pour la protection des villes des inondations a été mis en place dans la wilaya de Laghouat. Une enveloppe de 1,2 milliard de dinars a été réservée à ce plan, qui consiste en la réhabilitation des stations de pompage des eaux usées, notamment au chef-lieu de wilaya, et la réalisation de canaux et avaloirs d’évacuation. Dans le même cadre, il sera procédé à l’aménagement et la rénovation des équipements électromécaniques des stations du quartier 482 Logements. Selon la direction des ressources en eau, il a été procédé aussi au remplacement des canalisations principales de chaque station par de nouvelles, de plus grand diamètre, en attendant leur raccordement à la station d’épuration des eaux usées de Bordj Senoussi, dans la commune de Laghouat. La wilaya compte deux stations d’épuration, l’une en exploitation à Bordj Senoussi, l’autre en cours de réalisation à Afl ou, devant être réceptionnée en 2015. APS

L’école privée de formation de pilotes de ligne, Aurès Aviation, en activité à Batna depuis une quinzaine d’années, après avoir formé pas moins de 500 pilotes, vient d’être court-circuitée par Amar Ghoul, ministre des Transports. Ce dernier a pris la décision d’envoyer 200 étudiants pour une formation à l’étranger en zappant les prestations de l’école de Batna pour des «considérations de niveau», aurait-t-il soutenu lors de son dernier passage dans la wilaya. Or, son prédécesseur aux commandes des Transports, Amar Tou, en visite dans cette même école en 2010, donnait instruction à la direction de l’aviation civile (DAC) d’orienter les compagnies aériennes vers les écoles nationales de formation et déclarait en substance que «dorénavant, les pilotes algériens seront formés en Algérie»... Le directeur général d’ Aurès

Aviation a rappelé, dans une longue lettre adressée au ministre des Transports, les décisions prises par son prédécesseur, en soulignant l’avantage de faire gagner au Trésor la moitié du coût de la formation : «Notre offre est de 50% moins coûteuse que les offres étrangères et permettrait ainsi d’économiser les devises au Trésor public». Et d’ajouter, dans la même lettre, qu’il était «surpris» d’apprendre par le biais de la presse que la compagnie nationale Air Algérie venait de signer un contrat de formation de 200 pilotes algériens avec une école étrangère et ce, au dépens d’un établissement national dont la qualité de formation et la conformité aux normes internationales n’ont rien à envier aux établissements étrangers. Tant qu’à faire, ne serait-il pas plus judicieux de fermer cette école ? Lounes Gribissa

Batna : formation de 200 pilotes algériens à l’étranger

Leila Beratto TT@leilaberatto

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a ouvert hier la 3e phase du processus de négociations de paix intermaliennes d’Alger. Si les représentants de la communauté internationale qui font offi ce de médiateurs sont à Alger depuis samedi dernier, les représentants du gouvernement malien et des mouvements armés devaient reprendre leurs négociations hier. Décalée à cause de l’absence de certains leaders des mouvements du Nord, la séance plénière a débuté vers 18h. Le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, a insisté sur l’urgence de trouver un accord rapidement. «Il faut aller vite vers un accord solide qui nous permettra d’avancer», a-t-il affi rmé, tout en assurant que le gouvernement ne ménagera aucun effort. Dans une petite salle de l’hôtel El Aurassi, les membres de la médiation se sont succédé

à la tribune. Le représentant de la Minusma a exhorté les mouvements armés à «penser aux populations». Le représentant de l’Union africaine a souligné : «La communauté internationale est en droit d’attendre plus d’efforts de la part des parties.» Pour la Mauritanie, un accord est «de plus en plus urgent». DIVERGENCESEn début de semaine, l’International Crisis Group avait pourtant publié un rapport insistant sur l’importance de ne pas bâcler l’accord. Un diplomate confi e : «Nous ne sommes pas à une semaine près, l’essentiel est qu’un accord soit trouvé.» Mais certains participants sont inquiets : «Les semaines qui viennent de s’écouler devaient permettre aux parties de sensibiliser leurs bases sur ce texte, pour les amener à comprendre les concessions possibles. Cela n’a pas été fait.» Pour la coordination qui regroupe le MNLA, le HCUA,

le MAA et la CPA, le projet de texte d’accord, présenté par la médiation au mois d’octobre, n’est pas acceptable en l’état. «Pour nous, ce texte n’est qu’une proposition de régionalisation, comme le souhaite Bamako, explique Moussa Ag Acharatoumane, chargé de communication, absent de cette réunion. Nous avons donc repris le plan du document et reformulé notre projet de fédération.» A la tribune, Amberry Ag Ghissa, le porte-parole de la coordination, a interpellé la communauté internationale : «Nous voulons la paix, une vraie paix, mais pas à n’importe quel prix. Pas une paix qui soit prise en otage par les enjeux géopolitiques.». De leur côté, les mouvements regroupés au sein de la plateforme – le MAA dissident, la CMFPR et le Gatia – ont assuré avoir organisé des missions pour restituer le texte à sa base. La séance plénière doit se poursuivre jusqu’en milieu de semaine prochaine. ■

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El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

quintaux de drogue ont été saisis à la frontière

ouest du pays. Le

problème reste

endémique.

MARDI/ Trêve dans les tensions algéro-marocaines, Boutefl ika félicite M6 pour l’anniversaire de l’indépendance du royaume. «Indépendance», un terme cher à l’Algérie. Entre-temps, des milliers d’étudiants manifestent à Béjaïa pour l’amélioration de leurs conditions socio-pédagogiques. Mais pas un mot du pouvoir, beaucoup plus occupé par trouver une solution avec l’OPEP pour que les prix du baril ne s’eff ondrent pas. Eviter le cataclysme, ni plus ni moins

MERCREDI/ Erdogan arrive en visite à Alger et est reçu par Boutefl ika, histoire de montrer qu’«il va bien et que sa légitimité n’est pas discutable» comme le clame Saadani, sûrement nerveux quant à la structuration de l’opposition. Celle-ci rencontre la délégation de l’UE et demande «une présidentielle anticipée». Benfl is, lui, affi rme que «l’Algérie est prise au piège du pouvoir héréditaire», sans mentionner qu’il a participé à la mise en place du piège.

JEUDI/ Défaite des Verts face au Mali, cela devrait faire plaisir à une certaine presse aux Unes racistes. Saadani n’arrête plus, il fustige le dialogue de l’UE avec les acteurs politiques

du pays, dont il doute d’une «ingérence» et d’une recherche de chaos. «La main de l’étranger», tube de l’été et de l’hiver. Sinon, le

FFS, malgré les critiques, se dit déterminé à aller au bout de sa «démarche consensuelle». Courage ou inconscience politique ?

Les habitants de Climatde France menacentde reprendre la contestation

Le président de l’APC de Saïda, Taibi Ahmed, est toujours hospitalisé. Il avait été admis, avant-hier, au service des urgences de l’hôpital Ahmed Medeghri dans un état critique. Hier, son état de santé ne s’est guère amélioré. Ce maire, d’obédience FLN, a entamé une grève illimitée de la faim le 16 novembre. Il n’a pas digéré le fait d’être suspendu provisoirement par le wali en vertu de l’article 43 du code communal, en attendant le jugement défi nitif par le tribunal de Bougtob (El Bayadh), le 26 novembre. L’article 43 du code communal édicte que «l’élu faisant l’objet de poursuites judiciaires pour crime ou délit en rapport avec les deniers publics ou pour atteinte à l’honneur ou ayant fait l’objet de poursuites judiciaires ne lui permettant pas de poursuivre valablement l’exercice de son mandat électif est suspendu de ses fonctions par arrêté du wali, jusqu’à intervention de la décision défi nitive de la juridiction compétente. En cas de jugement défi nitif l’innocentant, l’élu reprend automatiquement et immédiatement l’exercice de son activité électorale». On reproche maire déchu une «usurpation de fonction» et, selon lui, cet article ne le concerne nullement. Selon les médecins et infi rmiers, «cet élu était en hypoglycémie à 0,46 à et présentait des convulsions». Hier, il avait une glycémie de 0,88 et les convulsions avaient cessé. Cependant, si on lui enlève les perfusions, son état ne fera qu’empirer. Son frère ainsi que le personnel médical ont affi rmé

que «même quand il se réveille, il refuse de manger». Une manière de dire qu’il est toujours en grève de la faim. Le wali de Saïda, Saïd Meziane, s’est rendu aux urgences pour s’enquérir de l’état de santé du gréviste de la faim. Il est à rappeler que devant cette situation déplorable, le wali a organisé un point de presse, mercredi, en présence du DRAG, en vue de clarifi er les choses. Le wali a déclaré : «Je travaille dans le cadre de la loi. Quand je suis venu à Saïda, le problème était là, en train de se développer, créant la mésentente et des confl its entre élus. Les tentatives de conciliation ont échoué. Je n’ai exclu personne. J’agis dans l’intérêt général. Le bilan de l’APC de Saïda est négatif depuis 18 mois, si elle était active, les résultats auraient été multipliés par cinq. Le président de l’APC s’est attribué le titre de professeur universitaire permanent alors qu’il n’était que vacataire. C’est une usurpation de fonction, personnellement je ne lui fais pas confi ance car il gère des dossiers comptables.» Et d’ajouter : «Je ne suis pas responsable de son état de santé. Je lui souhaite une prompte guérison et, s’il a besoin de quelque chose, on l’aidera.» Il est à rappeler que depuis 18 mois, l’APC de Saïda est paralysée. Les élus de différentes obédiences n’arrivent pas à s’entendre. C’est un véritable dialogue de sourds. Il y a confl it entre deux groupes. Sid Ahmed

En grève de la faim, le maire de Saïda toujours hospitalisé

Haddad clôture sa campagne à AlgerAprès avoir fait campagne dans plusieurs villes du pays, Ali Haddad a achevé sa campagne hier, à l’hôtel El Aurassi. Avant son entrée dans la salle, un fi lm a été projeté, résumant son parcours tout au long de cette campagne, qui l’a mené d’Oran à Ghardaïa en passant par Constantine. Il a ensuite prononcé un discours où il a exposé son programme avant qu’un débat ait eu lieu avec le public. Un public conquis. Plusieurs membres du gouvernement et amis du chef d’entreprise étaient présents afi n d’apporter leur soutien à l’unique candidat, tels que Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, et Abdesselam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines. Des patrons, notables membres de l’organisation, étaient également présents, à savoir Mohamed Laïd Benamor et Réda Kouninef. Son prédécesseur Réda Hamiani a tenu à être présent pour faire taire toute rumeur sur des divisions au sein du FCE. Il a exprimé sa volonté de rassembler ses confrères au sein de l’organisation. Le seul et unique candidat à la présidence de la principale organisation patronale peut être confi ant. Le scrutin se déroulera lors de l’assemblée élective, le 27 novembre prochain. Un scrutin acquis d’avance. Hassiba Hadjoudja

Les victimes du terrorisme dénoncent le mépris de l’Etat Les victimes du terrorisme crient leur ras-le-bol et dénoncent ce qu’elles appellent «la marginalisation de l’Etat à leur égard». Plusieurs d’entre elles se trouvent actuellement dans des situations précaires malgré leurs handicaps, leurs souff rances ou leurs sacrifi ces consentis pour la sauvegarde de la République durant les années noires. «Comment se fait-il que l’Etat amnistie et réintègre les repentis, les ennemis du passé, alors que nous, victimes, avec nos enfants, sommes toujours sans demeure, dans le pays que nous avons défendu avec notre sang», dénonce Mohamed Boumali, 54 ans, technicien supérieur dans l’unité militaire de Blida, révoqué dans les années 1990 pour des raisons techniques. Mohamed a perdu sa fi lle, Dalila, 11 ans, écolière, morte dans un attentat à la bombe perpétré par des terroristes contre son père devant le domicile familial, à Benachour. Son frère qui l’accompagnait a failli connaître le même sort, il est aujourd’hui blessé et encore traumatisé. «Je suis sans maison et sans travail. Toutes mes tentatives sont vouées à l’échec. Quelle humiliation, mais je reste digne», insiste Mohamed. Des victimes comme Mohamed, il en existe des milliers en Algérie. Aujourd’hui, ils revendiquent «leur réhabilitation et ne demandent qu’à pouvoir mener une vie décente». Tel est le vœu de Mme Helaïmia, propriétaire d’un hôtel ciblé à maintes reprises par les terroristes. Meziane Abane

APN : reprise des travaux dimanche L’APN reprendra ses travaux dimanche par une séance plénière consacrée à la présentation et à l’examen de la loi modifi ant et complétant la loi 11-83 relative aux assurances sociales, a indiqué hier un communiqué de cette institution. Une autre séance plénière est prévue lundi pour présenter et examiner le projet de loi portant modernisation de la justice. L’APN poursuivra ses travaux mardi par une séance plénière consacrée à la présentation et au débat du projet de loi relatif à la signature et à la certifi cation électroniques. La séance de mercredi sera consacrée au vote du projet de loi relatif aux mutuelles sociales et de celui portant création du fonds de pension alimentaire. Enfi n, la plénière de jeudi sera consacrée aux questions orales. APS

Le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, n’a pas eu le temps de savourer sa «satisfaction» de la toute nouvelle opération de relogement entamée lundi dernier, qui a bénéfi cié à 1400 familles occupant les environs du projet de barrage de Douéra. Des protestations autour du relogement ont repris dès le début de la semaine, cette fois à Climat de France, relevant de la commune de Oued Koreiche, un des quartiers précaires de la capitale. D’après Abdelatif Mehdi, l’un des huit délégués du mouvement de protestation et résidant sur une terrasse depuis 18 ans, 600 familles occupant les toits et les caves sont concernées. «Nous revendiquons notre droit au relogement et nous appelons les autorités à nous inclure dans les prochaines listes de bénéfi ciaires. Nous avons été reçus par le wali délégué de Bab El Oued, mardi dernier, qui nous a avoué son impuissance à trouver une solution au problème», affi rme Abdelatif, 48 ans et père de trois enfants. Pour se faire entendre, les protestataires ont dû bloquer la rue Askri Ahcene au niveau du grand marché (Barreaux-Rouges) depuis dimanche dernier, une situation qui a mené aux affrontements avec les services de l’ordre, dépêchés mercredi pour tenter de la rouvrir. «Nos sommes pacifi ques et nos actions l’étaient aussi. Mais nous

n’avons pas pu s’en empêché après qu’un policier n’ait enlevé le drapeau national à l’un des protestataires pour le jeter à la poubelle», dénonce le même délégué. Plusieurs actions ont été initiées notamment devant la daïra de Bal El Oued et le siège de la commune de Oued Koriche. Mercredi passé, les délégués du mouvement ont rencontré la conseillère du wali qui leur a promis «d’être relogé avant 2015», espère Mourad, l’un des contestataires et père de trois enfants. «Le wali délégué déclare que Climat France a déjà bénéfi cié alors que seulement 600 familles ont été seulement relogées depuis l’indépendance, se plaigne un autre délégué. Il y a eu une seule opération qui a touché que 104 familles.» Alors qu’une rencontre est prévue avec le wali d’Alger, dimanche prochain, les habitants et les délégués «menacent et préviennent» les autorités locales. «Si nous ne trouvons pas de solutions immédiate, nous allons reprendre nos actions sur le terrain. Nous avons trop été marginalisés. Aujourd’hui, nous revendiquons à ce que nous soyons relogés avant la fi n de cette année», insistent-ils. Hier soir, des affrontements ont eu lieu au Val d’Hydra par les habitants de cette cité qui refusent le relogement. Meziane Abane

Illizi : aide humanitaire pour les LibyensA Illizi, à l’extrême sud-est, des activistes ont organisé une collecte d’aide alimentaire destinée aux habitants du Sud-Ouest libyen limitrophe. Quatre camions de produits alimentaires sont arrivés à la frontière mercredi, selon un des initiateurs de cette opération humanitaire. «Nous attendons une autorisation des autorités algériennes pour traverser la frontière», indique Oussal Saad, qui précise que ces dons proviennent des villes de Djanet et Illlizi. «Nous souff rons de la pénurie et de la cherté des denrées alimentaires à cause de la situation sécuritaire. Les habitants du Sud-Ouest libyen ont fait appel à leurs frères de l’autre côté de la frontière pour leur venir en aide», déclare Asnoukh Abdelhafi d du comité d’aide de la région libyenne d’El Ghat. Aziz M.

Alger : une campagne contre les violences faites aux femmes débutera cette semaine Alors qu’une campagne de sensibilisation contre toutes les formes de violence a été lancée sur facebook, sous le slogan «Lahna Binatna» (paix entre nous), la société civile, elle, s’organise aussi de son côté et lance un programme spécial contre les violences faites aux femmes. «C’est le programme habituel de l’Association féministe d’Oran pour l’épanouissement de la personne et l’exercice de la citoyenneté (Afepec) que nous avons repris en tant que collectif autonome présent dans diff érentes régions du pays. Il s’étalera sur deux semaines et verra, avec l’aide précieux de la commune d’Alger-Centre, la participation d’associations féministes», affi rme Nassima Guettal, défenseuse des droits humains et responsable du projet. Un spectacle de rue est prévu, demain à13h devant la Grande-Poste ; il sera animé par des jeunes artistes. Il sera suivi par la réalisation d’une fresque murale, le 24 novembre, au siège de l’association SOS femmes en détresse. Deux conférences-débat seront animées sur les violences conjugales et le harcèlement sexuel, le 25 novembre et le 6 décembre à la salle de conférences Casino. Trois projections-débats sont également au menu : le fi lm Safi a : Histoire d’une femme de Habiba Djahnine sera projeté à la salle Casino le 29 novembre à 14h ; le court-métrage El Bab de Yasmine Chouikh le 1er décembre à 19h à la cité universitaire de fi lles de Dély Ibrahim (Alger) ; Goulili, un court-métrage de Sabrina Draoui, sera projeté le 3 décembre à 19h à la cité universitaire de fi lles Ouled Fayet II. La campagne s’achèvera par un concert à l’Auditorium de la radio, le 10 décembre. Meziane Abane

Forum Jeunesse Algérie à partirde mardi Un forum «Jeunesse Algérie» sera organisé à partir de mardi prochain à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj. Il abordera la thématique «Citoyens actifs pour le développement durable». Organisé pour la première fois en Algérie, ce forum regroupera plusieurs associations algériennes activant dans diff érents domaines. Ces associations «décident de mettre en commun leurs savoir-faire pour donner aux jeunes une occasion de s’exprimer sur des enjeux qui les concernent et échanger leurs expériences et pourquoi pas de monter des projets ou des réseaux». Le forum est organisé en partenariat avec l’ambassade de France en Algérie, l’Union européenne et plusieurs organismes algériens, notamment le ministère de la Solidarité nationale. Il regroupera plus de 250 jeunes participants algériens et étrangers, venus de 11 pays du Bassin méditerranéen (Tunisie, Libye, Mauritanie, Egypte, Liban, France, Italie, Espagne, Jordanie et Maroc). Il se veut une opportunité de rencontres, d’échanges et de développement d’idées novatrices à même d’impulser une dynamique féconde entre les jeunes animateurs et acteurs de la société civile des diff érents pays du sud et du nord du Bassin méditerranéen en faveur du développement durable. Des conférences, tables rondes, divers ateliers ainsi que des animations culturelles seront au menu de ce forum. B. I.

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Mélanie Matarese TT@melalger

# Ebola tue. Il tue beaucoup d’enfants. Pourtant, les Etats-Unis ont réussi à guérir deux de leurs ressortissants. Alors qu’on sait pourtant se prémunir du paludisme, un enfant en meurt encore toutes les 30 secondes. Pourquoi, malgré les progrès de la médecine, n’est-il pas encore possible de mieux protéger les enfants ?

La médecine avance vite de par le monde, avec des découvertes et des brevets fantastiques presque chez année. Souvenez-vous, il y a seulement vingt ans de cela, être dépisté positif au VIH était pour beaucoup une quasi-condamnation à mort. Aujourd’hui, grâce à des efforts immenses de sensibilisation, le dépistage précoce, la généralisation de l’usage de thérapies effectives et coûteuses dans le monde, la situation a énormément changé et l’on peut vivre longtemps, une vie largement normale, en tant que séropositif. Je dois avouer ne pas être au courant des détails des progrès autour d’un vaccin possible contre le virus Ebola, mais si je comprends bien, les recherches ont été accélérées de façon exponentielle dans le monde entier et nous sommes déjà en phase de test sur des volontaires. J’espère profondément que nous pourrons assez rapidement atteindre un stade où ces vaccins seront considérés comme effectifs contre le virus tout en n’étant pas nocifs pour le corps humain et que nos enfants verront, lorsqu’ils atteindront l’âge adulte, le virus Ebola comme nous considérons la polio aujourd’hui et non comme le fl éau qu’il représente à l’heure actuelle.

# La crise, Ebola, Daech... Comment fait une institution comme l’Unicef pour s’adapter à ces menaces transfrontalières et asymétriques où, finalement, elle n’a en face aucun interlocuteur étatique ?

L’Unicef est guidé par une mission : apporter aide et soutien aux enfants, là où ils se trouvent et dans n’importe quelle situation. Rappelons-nous que L’Unicef a vu le jour pour venir en aide aux enfants victimes de la Seconde Guerre mondiale et s’appelait initialement (en anglais) «Fonds international d’urgence des Nations unies pour l’enfance». Nous mettons donc aujourd’hui une très longue expérience de réponse à des situations exceptionnelles au service de l’enfance, partout où c’est nécessaire, et nous continuons à le faire grâce au dévouement impressionnant de nos

THOMASDAVINReprésentant de l’Unicef en

Algérie

Comment défend-on les enfants dans le monde en 2014 ? Le représentant de

l’Unicef en Algérie évoque les menaces qui évoluent

sans cesse et les nouveaux défis du métier d’humanitaire.

“ Il est important de pousser à une meilleure communication entre les enfants, les adolescents et les adultes pour stopper les problèmes avant qu’ils ne se transforment en cas d’extrême violence.

collègues qui travaillent quotidiennement dans des situations de grand danger, parfois au péril de leur vie, pour les enfants les plus vulnérables dans des pays comme la Syrie, le Yémen ou l’Irak. En termes d’interlocuteurs, le principe de l’impératif humanitaire, partagé par la quasi-totalité des agences et ONG humanitaires du monde, impose que, pour nous, les besoins et les souffrances des plus vulnérables prennent le pas sur la politique interne ou internationale d’un contexte donné. En d’autres termes, l’Unicef a, par le passé, souvent joué un rôle clé pour négocier avec des groupes rebelles armés des couloirs humanitaires ou des trêves humanitaires de manière à ce que les denrées de base (eau, nourriture, médicaments, etc.) puissent parvenir aux enfants en souffrance, même si le territoire dans lequel ces enfants étaient localisés, était contrôlé par des entités non étatiques. Ceci dit, la prolifération de mouvances terroristes, aujourd’hui, et leur labellisation comme telles par de nombreux Etats, entités régionales comme l’Union européenne ou même le Conseil de sécurité des Nations unies lui-même, rendent de tels contacts beaucoup plus complexes à mettre en place. N’étant pas sur place, je ne suis donc pas certain de quels sont effectivement nos interlocuteurs, aujourd’hui, pour faciliter le transit de biens humanitaires vers des zones contrôlées par Daech, par exemple, en Syrie ou en Irak.

# Face aussi à l’explosion de la cybercriminalité, avec quels moyens luttez-vous pour protéger les enfants, en particulier dans les pays en voie de développement ? Existe-t-il un consensus, aux Nations unies, sur les moyens de protéger l’enfance contre ce fléau ?

La campagne #ENDviolence est l’une des réponses que l’Unicef a mises en action il y a un an maintenant, pour faire face à ce type de violence et à bien d’autres. Cette campagne a pour but de rendre la violence invisible visible, en passant principalement par des

actions de plaidoyer et de mobilisation des acteurs autour de la lutte contre la violence, y compris celle liée à la cybercriminalité. Le deuxième aspect est la sensibilisation à travers des actions de communication principalement dirigées vers les familles. Nous pensons aussi qu’il est important de pousser à une meilleure communication entre les enfants, les adolescents et les adultes, les parents en premier lieu, car cela permet de stopper les problèmes avant qu’ils ne se transforment en cas d’extrême violence, où l’enfant pourrait se retrouver seul, sans référent ou parent pour le conseiller.

# Les images insoutenables de petits Palestiniens tués par l’armée israélienne révulsent régulièrement les opinions publiques. Celles des enfants martyrisés par le groupe Etat islamique, que l’on ne voit pas en Occident, sont aussi terribles. Avez-vous le sentiment que la perception de l’enfant victime de guerre dans le monde a évolué dans ces opinions publiques ?

Je reviens il y a quelques semaines de Ghaza, où j’ai été déployé au milieu du confl it pour appuyer nos équipes sur place. L’une des choses qui m’a extrêmement marqué dans mes échanges avec les familles et les enfants sur place, c’est que pour certains enfants c’est la troisième guerre qu’ils ont subie en six ans ! Malheureusement, notre belle région du Moyen-Orient est minée par des confl its qui touchent, en premier lieu, les enfants et nous ne le voyons que trop vivement dans des confl its comme ceux de Ghaza, en Syrie, en Irak ou au Yémen. L’un des problèmes concernant la perception des opinions publiques est que celle-ci réagit souvent fortement et fermement pendant les confl its, mais que les sentiments s’estompent et la situation des enfants victimes de guerre et de confl it se banalise, jusqu’à même en arriver à l’oubli ou à un sentiment de fatigue psychologique qui rend d’autant plus terribles et dramatiques les tragédies humaines qui continuent à se dérouler dans

ces territoires et l’impact démesuré qu’elles continuent à avoir sur les enfants de ces régions.

# Une enquête menée par l’Unicef s’alarme de la situation des enfants en Algérie, touchés par la malnutrition dans le Sud et par l’obésité dans les centres urbains. Est-ce une situation commune aux pays émergents ou spécifique à l’Algérie ?

L’Unicef a effectivement collaboré étroitement avec le ministère de la Santé nationale depuis fi n 2012 sur une enquête nationale auprès de plus de 30 000 familles sur un grand nombre d’indicateurs sociaux, dont des indicateurs de nutrition. Bien que les résultats fi naux n’aient pas encore été formellement disséminés, ce que nous espérons faire très prochainement en collaboration avec le ministère, les résultats préliminaires laissent effectivement apparaitre deux tendances sur lesquelles il faudra se pencher à l’ avenir. La première est la stagnation de la proportion des enfants de moins de 5 ans exhibant un retard de croissance –c’est-à-dire un enfant anormalement petit pour son âge- établie autour de 11,5%. Ces retards ont des répercussions importantes sur le développement du cerveau de l’enfant et de fait constituent bien souvent un handicap de capacité qu’il/elle va porter toute sa vie. La seconde tendance, tout aussi importante est la moyenne nationale d’obésité chez les moins de 5 ans, qui semble s’établir aujourd’hui autour de 12,4%. Pour la première fois dans l’histoire du pays à notre connaissance, l’obésité dépasse donc la moyenne des retards de croissance, avec apparemment une tendance toujours en expansion. L’une comme l’autre de ces tendances constituent des risques pour l’enfance Algérienne et devront être analysées plus en détail pour leur défi nir des stratégies de réponse.

“ La situation des enfants victimes de guerre et de conflit se banalise

�D Le site de l’Unicef : www.unicef.org

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5El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Le problème en Algérie, ce ne sont pas les textes mais leur application

Des enfants libres

et égaux

a Convention des droits de l’enfant rayonne sur le monde depuis 1989, lorsque la communauté

internationale a pris la résolution de se mobiliser autour de l’intérêt supérieur de l’enfant, pour affaiblir toutes les sources de tension en mesure de gêner son évolution. Sa suprématie, son universalité et son indivisibilité ont donné naissance à un triptyque référentiel qui a forcé le respect des droits et réaffirmé le principe des obligations, partout à travers le monde, pour que les enfants naissent libres et égaux. Ce même triptyque a inspiré les politiques, a éclairé les législateurs, a orienté les professionnels, a conforté les décideurs, a rassuré les familles et a accompagné les enfants dans leur quête de nouveaux droits, ceux en rapport avec le bien-être et l’épanouissement. Un quart de siècle, c’est autant d’acquis que de combats livrés par tous ceux qui se sont investis dans la création d’un environnement propice au développement de l’enfant et tous ceux qui se sont engagés à réunir les conditions d’une vie saine et décente. Aujourd’hui, force est de reconnaître les retombées de l’éducation sur la situation de l’enfant, lui permettant, dans la majorité des cas, d’avoir au moins un parent ayant eu accès au savoir pour le suivre et soutenir sa scolarité, les Objectifs du Millénaire pour le développement ayant dicté l’impératif d’une éducation de base solide. Il faut également saluer les efforts déployés pour rendre accessibles les soins de santé, le propos — en présence de l’amélioration de l’espérance de vie

à la naissance et l’élargissement graduel de la pyramide des âges — étant d’ouvrir les voies d’un vieillissement en bonne santé. Le travail s’est en outre distingué dans divers domaines d’activités artistiques, culturelles, ludiques et d’éveil dont l’objectif est de forger précocement les dons et de découvrir les talents dont peut s’enorgueillir toute nation. Evidemment, ce maillage ne saurait être admirablement reproduit sans faire référence à l’arsenal

juridique qui a, au fil des années et des impératifs de respect de la dignité, épousé les contours de la pertinence de l’instrument international et ceux de sa mise en conformité avec la réalité du pays. L’Algérie a souscrit à l’engagement de protéger les enfants tout en déroulant l’effectivité de droits inaliénables dont seule une jouissance peut inscrire dans le temps, en termes de durabilité, et dans l’espace, en termes de ciblage, la richesse de l’effort consenti.Les acquis sont réels. Nous y travaillons pour les perpétuer, en les faisant passer avec délicatesse, avec conviction, avec amour, d’une génération à l’autre, pour que nul n’oublie le prix attaché à cet incommensurable héritage inscrit de manière intelligible dans l’indivision. L’enfant qui pense et qui sait peut avancer vers le développement durable humain auquel il contribue et duquel il se nourrit dès lors que les conditions de relever les défis sont réunies aux plans matériel et immatériel. L’Algérie ne saurait avancer sans ses enfants !

Mounia Meslem Si Amer.Ministre de la Solidarité nationale, de la Familleet de la Condition de la femme

e voudrais dire aux lecteurs que j’ai constaté autour de moi, en Algérie, que les droits de l’enfant

sont trop souvent négligés au quotidien. La violence, la maltraitance et l’injustice envers l’enfance algérienne font malheureusement partie de notre quotidien. De nos jours, des enfants sont utilisés dans les rues pour mendier et d’autres privés du droit à la protection contre la consommation de tabac, car il est facile de s’en procurer chez n’importe quel buraliste qui ne respecte même pas la loi qui stipule que la vente de tabac aux mineurs est interdite. L’éducation est pour moi la cause la plus importante des faiblesses de notre beau et grand pays, constitué d’une population dont plus de 60% ont moins de 30 ans !Parfois, la faute vient des parents illettrés et surtout irresponsables qui envoient leurs enfants vendre sur les marchés. Il existe plein d’enfants exploités par leurs parents dans le but de goûter à une vie meilleure. Il n’y a pas besoin de sortir de la capitale pour voir ce phénomène révoltant. Des fois, c’est vrai, cela est fait car la famille en a besoin. La plupart des marchés comptent plus de 30% d’«enfants vendeurs» âgés de moins de 15 ans, plus connus sous le nom de «vendeurs à

la sauvette», mais ceci est faux ! Le nom est trompeur car ils ne se sauvent plus !... Au lieu d’aller à l’école pour apprendre le savoir et la connaissance.Autre question que je me pose souvent : est-ce que l’enfant en Algérie a des droits de protection ? D’un côté, il existe encore

des enfants mal nourris, mal logés, maltraités et mal assumés par leurs parents, mais je sais bien aussi que beaucoup d’enfants abandonnés sont accueillis par le ministère de la Solidarité, par exemple.L’enfant a droit à un nom, à la vie et la survie, à la protection, mais plein d’enfants n’ont pas accès à tous les droits et surtout à la santé, car ils meurent dans les hôpitaux faute de soins (médicaments, aide médicale, chirurgie…).Pour notre protection, nous les enfants, la justice algérienne doit instaurer des lois très strictes envers les établissements scolaires et les parents. Mais c’est vrai que l’Algérie a fait des progrès pour la défense des droits de l’enfant, pour un meilleur avenir et aussi avec l’aide de l’institution mondiale, l’Unicef, qui fait des choses pour protéger les enfants dans le monde. Depuis son indépendance, l’Algérie a investi des ressources importantes afin de garantir à toute la population un accès à la scolarisation et aux soins. Je sais que le pouvoir fait des efforts, tous les ans, pour mettre en confiance l’enfant algérien, pour son bien-être et cela va continuer Inch’Allah.

Même l es «vendeurs à la sauvette»

ne se sauvent plus

Adib Boukrouma.15 ans, lycéen

Nassima Oulebsir TT@Nassimaoulebsir

L’enfant a des droits. Il y a 25 ans, le monde les inscrivait dans le texte d’une convention pour les défendre et les promouvoir. L’Algérie a ratifi é, le 19 décembre 1992, cette Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989, considérant dorénavant l’enfant comme un sujet de droit. Cette Convention cerne les principaux droits de l’enfant qui s’articulent essentiellement sur la paix, la dignité, la tolérance, la liberté, l’égalité et la solidarité ainsi que sur la garantie du droit à l’opinion, à l’expression, à la participation et à la prise de décision. Aujourd’hui, une question légitime se pose : que fait réellement l’Algérie pour ses enfants ? De l’avis de Nadia Aït Zaï, du Centre d’information sur les droits de l’enfant et de la femme (Ciddef), cette convention résume les «trois P». D’abord la prestation, c’est-à-dire les droits qu’un Etat offre à ses enfants ; le nom, la nationalité, la famille, des soins et l’éducation. L’Algérie a plus ou moins «une bonne note» selon les différents rapports des associations. «Elle ne déroge pas à la convention», selon l’avocate. Concrètement, l’enfant est affi lié à son père ;

quand il n’a pas de père, il peut porter celui de sa mère ; lorsqu’il est abandonné, il a deux prénoms selon le code de l’état civil et sera placé dans une famille en kafala reconnue par la Convention et portera le nom (sans fi liation) de ses parents adoptifs. S’agissant des soins, nous savons, dit encore l’avocate, «ce que l’Algérie fait à ce propos ainsi que l’éducation». Il n’y a pas de discrimination entre les fi lles et les garçons. «Il est vrai qu’il y a des déperditions scolaires, mais ce n’est pas en terme de droits qu’il faut aborder la question mais de prise en charge de ces enfants non scolarisés ou de mécanismes de réinsertion à mettre en place», relève encore Me Aït Zaï. Vient ensuite la protection : la loi algérienne protège contre tous les dangers qui menacent les enfants, tels que les abus, l’exploitation, la détention arbitraire ou le retrait injustifi é de la garde de ses parents dont ils peuvent être victimes. Seulement, aujourd’hui, les associations s’inquiètent. «S’il semble que des abus persistent ou sont signalés, c’est que la loi est ignorée ou bien que les victimes et les ayant droits font face à des diffi cultés d’application, souvent par méconnaissance de la loi, par mauvaise lecture et interprétation ou incompétence des personnes qui sont en charge de les

appliquer. On a bien vu un magistrat condamner un enfant de cinq ans», explique Nadia Aït Zaï. ALERTE ENLÈVEMENTEn matière de protection, l’Algérie ne possède toujours pas de système d’«alerte enlèvement», comme le relève le réseau Nada. Les cas d’enlèvement et d’assassinat de six enfants en moins d’une année n’a pas encouragé les services de sécurité ni même le gouvernement à mettre en œuvre leur promesse de mettre en place un système d’alerte. A l’exception du réseau Nada qui a lancé un numéro vert, les parents ou les enfants victimes de violence sont confrontés à de longues démarches bureaucratiques avant d’obtenir réparation. Enfi n vient la participation : les enfants sont reconnus par la Convention comme des citoyens à part entière. Sur le papier, ils ont le droit de participer aux décisions concernant leur vie ainsi que leur communauté. En somme, ils ont le droit de contribuer à part entière à la société dans laquelle ils vivent. Selon la Convention, l’enfant est reconnu comme un individu, un sujet doté de la capacité de former des opinions et non comme un objet appartenant aux adultes. «C’est cette vision

qui manque dans notre législation et c’est par ce biais qu’il faut aborder la compréhension de la Convention et des nouveaux droits du citoyen qui lui sont reconnus, souligne Nadia Aït Zaï. La Convention a été ratifi ée en 1992 par l’Algérie en émettant des déclarations interprétatives sur les articles 14, 15, 16 et 17. Des déclarations interprétatives faites au nom du code de la famille, qui permettent à l’Algérie de comprendre les droits énoncés dans la Convention selon sa vision et celle de sa législation, c’est-à-dire qu’elle accepte ce droit mais elle le comprend selon sa loi, particulièrement le code de la famille.» ■

Une édition spéciale pour un événement exceptionnel. A l’occasion du 25e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, El Watan Week-end a confi é ses pages à un rédacteur en chef tout particulier : l’Unicef Algérie.

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6 El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014�D Pour + d’infos : www.nada-dz.org

Les parents proches à l’origine de plus de 50% des violences sexuelles

Nassima Oulebsir TT@Nassimaoulebsir

«Nous faisons face à un vide juridique énorme. Pour prouver qu’un enfant a été violé ou agressé sexuellement, et pour saisir la justice, nous disposons d’un délai de 48 heures seulement avant que les traces disparaissent. Pendant ces deux jours, il faudrait le certifi cat d’un médecin légiste et le procès-verbal de la police, mais ces deux derniers nous renvoient l’un vers l’autre jusqu’à expiration de délais !» Au réseau Nada pour la protection des enfants, les opératrices n’en peuvent plus. Depuis l’été, les violences sexuelles, scolaires et familiales ont «explosé». Pas un jour ne se passe sans qu’une quinzaine d’appels ne soit enregistrée au numéro vert 3033, cellule d’écoute du réseau. Des parents, des proches et même des enfants appellent pour signaler des cas de violence. Même si statistiquement, la violence en milieu familial et scolaire détient le triste record des appels, les abus sexuels inquiètent les psychologues et les juristes qui traitent chaque jour des dossiers. Depuis le mois de juin, ils ont recensé 200 cas de violences sexuelles, soit 50 enfants agressés par mois, c’est-à-dire au moins un cas par jour signalé, beaucoup plus qu’avant. 9h. Au siège du réseau Nada, toute l’équipe est prête pour une nouvelle journée. Amina, psychologue clinicienne, s’installe face à son micro, casque sur la tête, préparée pour recevoir les appels. DESSINSLe téléphone n’arrête presque pas. «Nous recevons entre dix et quinze appels par jour. Les abus sexuels sont inquiétants, bien sûr mais nous sommes aussi atterrés par le fait que les auteurs sont des proches, dont le père. Les parents sont de plus en plus sensibilisés sur cette question grâce aux différentes campagnes que nous organisons, et aussi suite aux enlèvements d’enfants depuis 2012. Les enfants sont moins laissés seuls dans la rue et abordent moins les étrangers. Ce qui fait qu’ils restent dans leur entourage et à aucun moment les parents ne peuvent se douter que l’agression peut venir de leur proche, témoigne-t-elle. C’est pour cela qu’il y a une explosion de cas. L’analyse des différentes situations de violences sexuelles a montré que les enfants sont souvent violentés sexuellement par le premier cercle, soit le père, le grand-père, les oncles ou même les voisins. L’acte de violence se passe souvent pendant les heures de visite chez l’un des parents divorcés, ou pendant la garde.» Au centre d’appel, la procédure est claire : une fois l’appel reçu, les données sont enregistrées. Les personnes sont invitées ensuite à

venir au siège où tout est fait pour mettre l’enfant en confi ance. La décoration, tout en couleur, avec des dessins d’enfants, des jouets, des petites tables, y est pour beaucoup. Tout est mobilisé pour pousser l’enfant victime à mieux «coopérer et surtout à se remettre de son drame». Début 2014, le réseau a lancé son propre centre de thérapie psychologique. Si dans le passé les enfants victimes étaient entendus par les psychologues deux ou trois fois, juste le temps de relater les faits, et ce, dans le but

d’aider les juristes dans leur enquête, désormais, c’est une thérapie

qui leur est offerte. Dessins ou questions-réponses, l’enfant est pris individuellement en charge jusqu’à ce qu’il soit en mesure de raconter ce qui

s’est réellement passé. Suivent plusieurs séances de thérapie

jusqu’à la guérison totale. «C’est une réparation de sa personnalité»,

affi rme Inès Mékaoui, psychologue et coordinatrice du centre d’écoute. Amina affi rme aussi qu’au vu des cas enregistrés et reçus au réseau, aucune institution publique n’est en mesure de prendre en charge ce type de victime. Dans ces centres, après une année et demie de travail, l’enfant n’est toujours pas guéri. INFIDÈLESAutre source d’inquiétude des psychologues et des avocates : les mamans, qui, dans certains cas, peuvent constituer un danger. Il y a en effet, selon Nesrine Reguieg, avocate au réseau, une «recrudescence» des cas d’infi délité des épouses. «Ces derniers temps, plusieurs maris viennent se plaindre de l’infi délité de leur femme. Le drame est que ces dernières ne cachent pas leur relation intime avec leur amant à leurs enfants. Ils assistent alors à tout et réussissent même

à prendre des photos et des vidéos avec leur téléphone portable. Et le papa

fi nit par apprendre la vérité de la bouche de ses enfants ! Ce

qui déclenche un confl it et une violence dans le couple. L’enfant dans cette situation subit une double violence», explique Inès Mékaoui.

Une violence sexuelle et une violence familiale. Le

taux de divorce en instance, en augmentation depuis des années, a

également causé cette fl ambée des cas de violence. Les juristes et les psychologues affi rment que la majorité des cas signalés sont justement des enfants de couples en instance de divorce ou séparés. Plusieurs cas sont également signalés pendant la visite chez l’un des parents. «Les parents se discréditent. Lorsque la violence est faite lors d’une visite de l’un des parents et que l’autre essaie de prouver cela et de porter plainte, l’autre parent évoque tout de suite un coup monté.» C’est d’ailleurs le

cas d’une fi llette de 7 ans à Alger, agressée sexuellement par ses cousins maternels lorsque sa mère se trouvait, en attendant que le juge prononce le divorce, chez sa sœur mariée. La maman refuse d’admettre que ses neveux, qui n’ont pas plus de 15 ans, puissent commettre cette agression. Le père tente alors de se faire entendre et de réclamer la garde de sa fi lle. En vain. BLOCAGESFace à ces cas, la justice algérienne n’est pas adaptée. Après un divorce, pas question de réfl échir à une possibilité de garde d’enfant par le père si la maman ne décide pas de se remarier. Ce que dénonce Nesrine Reguieg : «Même si l’enfant est en danger moral chez sa mère divorcée, le juge n’accepte pas de donner la garde au père. A maintes reprises, j’ai porté plainte pour revoir la décision, mais il n’y a jamais eu de suite. Croyez-moi, les pères en souffrent.» Nesrine Reguieg et Fatma Zohra Elouali, aussi juriste au réseau Nada, dénoncent «les mesures judiciaires et sociales en direction des enfants victimes, qui ne prennent pas en considération les rapports établis par les

médecins et les psychologues ainsi que le témoignage de

l’enfant, en particulier lorsque la violence

se produit en milieu familial. Ainsi que le manque de mesures d’urgence permettant de mettre l’enfant hors de danger

pendant les confl its». «Il faut, à mon avis,

propose Fatma Zohra Elouali, prendre le temps

nécessaire pour étudier les cas de plus près et que la justice n’applique pas un unique modèle de décision.» Elle analyse également cette situation en expliquant que cela est lié à «la dislocation de la cellule familiale et à l’infi délité au sein du couple. Face à cela, il n’existe pas de mécanisme pour une bonne application de la loi». Pour les deux avocates, le constat est amer : «L’enfant n’est pas protégé face à la violence.» Elles relèvent enfi n les mêmes blocages et les mêmes lenteurs administratives en matière de violence scolaire. «Une enseignante a osé arracher des cheveux à un écolier. L’affaire n’est même pas arrivée à la justice : l’inspecteur et le directeur de l’école ont réussi à l’étouffer. C’est le cas de toute violence signalée à l’école, pour laquelle, soi-disant, les cas doivent d’abord être traités au niveau de l’école ou du ministère avant d’atterrir devant la justice, dénonce encore l’avocate. Mais lorsqu’un parent affi che son insistance à porter plainte devant la justice, tout est fait pour que l’affaire traîne et que la relaxe soit prononcée ensuite.» ■

Le réseau Nada pour la protection des enfants s’alarme de l’augmentation des cas de violence sur les enfants. Depuis l’été, les

opératrices du centre d’écoute ont recensé plus de 4000 appels par mois. Un phénomène auquel la justice n’est pas préparée.

17 000appels entre juin et

septembre

721cas de violences en milieu

familial

61 enfants en danger

moral

200cas de violences

sexuelles enregistrés entre juin et septembre

3033le numéro vert

pour dénoncer les violences contre

les enfants

ABDERRAHMANE ARAR. Président du réseau Nada

“ Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est faute de réelle prise en charge

# Le nombre des enfants victimes de violence a explosé en quelques mois. Comment expliquez-vous cette situation ?

Il y a, à l’origine, un cumul de malaise social. Les jeunes couples ont perdu confi ance en eux et les enfants payent. En un an, 13 000 enfants acteurs de violences ont été présentés devant le parquet et 7000 victimes et enfants en danger moral ont été signalés. Dans une famille, les problèmes qui s’accumulent fi nissent par exploser, comme en société.

# Depuis près de trois ans, les associations se mobilisent pour faire face à cette violence. Où en sont-elles ?

De bonnes choses sont entreprises, comme la révision du code pénal. D’autres dispositifs devraient aussi être pris en charge bientôt dans le cadre de la nouvelle loi sur la protection de l’enfant, qui sera débattue à l’Assemblée populaire nationale. Mais l’absence d’une réelle et effi cace prise en charge des auteurs des violences, notamment les mineurs, qui récidivent, reste un grave problème. La répression et la prison ne suffi sent plus. Nous devons chercher les causes qui ont poussé un mineur à commettre une violence. Avec ce que nous appliquons pour le moment comme loi ou dispositif, nous ne réussirons jamais à maîtriser la situation. Nous devons chercher d’autres méthodes thérapeutique et préventive. Ces enfants auteurs de crimes étaient dans le passé des victimes. Aujourd’hui, après une mauvaise prise en charge, voilà où nous en sommes. Les enfants sont, malheureusement, témoins de scènes de violence dans lesquelles on ne peut pas s’ingérer car les parents refusent. Par exemple, des familles laissent leurs enfants exposés à des sites pornographiques, les nouvelles technologies n’étant pas contrôlées. Les enfants et les adolescents sont trop souvent exposés à des fi lms violents et ils cherchent toujours à reproduire les mêmes scènes dans la vie réelle. De même, nous ne pouvons pas contrôler facilement la vie d’une enfant dont la maman se prostitue ou dont le papa fait du trafi c de drogue. Nous avons enregistré, par exemple, le cas d’une adolescente de 14 ans que la mère encourage à se prostituer. La violence sexuelle est statistiquement classée la première des violences. Sans prise en charge, les victimes deviennent des auteurs et les auteurs deviennent des professionnels.

# Certains psychologues affirment que cette violence est le résultat d’une décennie de terrorisme. Exposés à une extrême violence, les adolescents d’hier sont devenus parents...

Nous ne pouvons pas tout mettre sur le dos des années de terrorisme. Les parents sont dépassés par les contraintes de la vie quotidienne, le chômage, les confl its familiaux, etc. Après une violence, l’auteur et la victime font face à la police et la justice, alors qu’il faudrait réparer et trouver une thérapie familiale. Je dénonce l’absence d’institution de veille qui répare la personnalité de la victime et de l’auteur. Pour stopper la violence, il faut aussi investir dans les loisirs. Il n’y a aucune communication sociale, ni travail de prévention. Si l’enfant entre dans un processus judiciaire, il devient irrécupérable. Il ne suffi t pas d’aider fi nancièrement les jeunes à monter leur entreprise. Si des mécanismes sociaux ne sont pas lancés, cela ne sert à rien. Il n’y a plus de métiers sociaux : les avocats et les psychologues n’arrivent pas à absorber et à maîtriser, à eux seuls, cette situation. Il nous manque, par exemple, le travail d’auxiliaire de vie, d’animateur de rue, d’éducateur social et d’assistante sociale. Il faut revoir le programme de formation pour réorganiser l’intérieur des institutions publiques censées accueillir des enfants victimes ou auteurs de violences.

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7El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014 �D Le site de l’Unicef Algérie : www.unicef.org/algeria/

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D. R

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Au lendemain de son indépendance, l’Algérie a mis en place un important arsenal juridique visant à protéger l’enfance algérienne affectée et fragilisée par les conditions de vie durant la colonisation et la période de l’après-guerre.Plusieurs textes de loi ont été notamment promulgués, tels que l’ordonnance portant code de procédure pénale qui comporte des dispositions relatives à la protection de l’enfance délinquante, l’ordonnance relative à la protection de l’enfance et de l’adolescence en danger moral ainsi que l’ordonnance portant création des établissements et services chargés de la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence. L’émergence de la notion d’enfant sujet de droit propulsée par l’avènement de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a offert une nouvelle vision de l’enfant et de son statut. Cet enfant, au-delà de l’aspect purement juridique, est un être qui se singularise par sa fragilité physique et psychologique et par sa diffi culté à subvenir seul à ses besoins d’une part, et est une personne à part entière ayant des capacités évolutives et un potentiel en expansion favorisés par son implication progressive dans la vie familiale et sociale. La ratifi cation par l’Algérie de la CIDE, de ses deux protocoles facultatifs et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant marqua l’engagement offi ciel de l’Etat algérien à adhérer aux valeurs et à la philosophie véhiculées par ces conventions et a enclenché un processus de réforme de son cadre normatif pour une mise en conformité avec l’esprit de ces instruments internationaux. En outre, les évolutions, que connaît

constamment la société algérienne dans différents domaines, ont fait émerger de nouveaux besoins et de nouvelles problématiques liés à l’enfance. La protection juridique offerte jusque-là par les textes en vigueur pour répondre à ce nouveau contexte s’est avérée insuffi sante et parfois inadaptée. Pour ces raisons, le processus de réforme entamé depuis presque une décennie a permis la promulgation de textes normatifs nouveaux en faveur de la protection de l’enfance tels que :

● la loi d’orientation sur l’éducation nationale du 23 janvier 2008 qui garantit l’enseignement gratuit et obligatoire à tous les enfants ; ● la loi relative à l’organisation pénitentiaire et la réinsertion des détenus (2005) qui crée des établissements spécialisés et des quartiers consacrés aux enfants délinquants ;● la loi portant code de procédure civile et administrative du 25 février 2008 qui traite les questions ayant trait à la tutelle, la garde, la kafala à l’adresse des enfants.

Par ailleurs, d’autres textes en vigueur ont connu des modifi cations et des révisions allant dans le sens de la promotion et la protection des droits de l’enfant tels que :

● les modifi cations du code pénal (2014) qui défi nissent l’âge de la responsabilité pénale de l’enfant et plus précisément l’âge au-dessous duquel l’enfant ne peut être considéré comme pénalement responsable ; ● le code de la famille (2005) qui fi xe l’âge du mariage aussi bien pour le garçon que pour la fi lle à 19 ans ; ● le code civil (2005) qui détermine l’âge

de discernement de l’enfant à 13 ans ;● le code de la nationalité qui reconnaît à l’enfant le droit à la nationalité parentale.

Malgré les efforts consentis pour assurer une bonne protection de l’enfance, les nouvelles données sociales en constante évolution et l’émergence de problématiques plus complexes ont laissé apparaître des insuffi sances à combler dans la législation nationale. Dans ce cadre, un projet de loi relatif à la protection de l’enfant a été adopté en Conseil des ministres en septembre 2014. Ce texte ambitionne de proposer une conception nouvelle de la protection de l’enfant par la création d’un organe national pour la protection et la promotion de l’enfance, présidé par un délégué national, nommé par décret présidentiel et choisi parmi les personnalités nationales jouissant d’une expérience dans le domaine de l’enfance et connues pour l’intérêt qu’elles lui porte. D’autres mécanismes de protection juridique, judiciaire et sociale ont été mis en place tels que la médiation, l’audition de l’enfant ainsi que le droit de l’enfant à participer à toutes les étapes de sa prise en charge et du traitement de sa situation, que ce soit dans la sphère sociale ou judiciaire. Les avancées qu’enregistre l’Algérie en matière de protection de l’enfant et les efforts qu’elle consent pour lui assurer des lendemains meilleurs, témoignent de sa détermination à réussir dans la construction d’une nation épanouie dans le respect des droits de l’homme.

Mabrouk Hocine. Directeur de l’Ecole supérieure de la magistrature.

’où vient la violence faite aux enfants ? Combien d’enfants en sont victimes ? Pourquoi subsiste-t-

elle ? Pourquoi reste-t-elle un sujet tabou dans beaucoup de sociétés dans le monde ? Et comment y mettre fin ?C’est à partir de ces questions que l’Unicef a lancé une campagne mondiale contre la violence envers les enfants appelée «End violence». Pas juste un nom, mais aussi un objectif. Dans notre quotidien, que nous y prêtions attention ou pas, chacun d’entre nous fait probablement face à cette question tous les jours. Cette violence,

trop souvent cachée, qu’elle ait lieu à l’école, au sein des familles, ou même en pleine rue, tire justement sa force de son invisibilité,

et affecte chaque jour des millions d’enfants. Il était plus que temps de prendre action et lutter ensemble contre ce phénomène. En Algérie, la campagne a été lancé en décembre 2013 avec la participation d’institutions gouvernementales et de représentants de la société civile qui tous ont immédiatement allié leurs forces pour lutter contre cette violence faite aux enfants à tous les niveaux. Depuis, l’Algérie s’est faite le champion de cette même campagne au niveau international en portant la campagne au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. De leur côté, les ministères nationaux (Justice, Education, Solidarité), la DGSN, comme les partenaires associatifs (Nada, Wassila, SMA, FAPH, CIDDEF) ont également déployé des efforts considérables pour que de nouveaux murs de protection soient levés autour des enfants vulnérables au niveau institutionnel et communautaire. Beaucoup de chemin reste à faire. Cette campagne ne sera gagnée qu’avec une mobilisation de la société algérienne tout entière, pour que, du tabou de la honte d’une violence non dite, on arrive au refus de l’acceptation de toute violence envers l’enfance.Zéro violence. Zéro silence. Parlons-en.

Un projet de loi pour une conception nouvelle de la protection de l’enfant

L’analyse des différentes situations de violences sexuelles a montré que les enfants sont souvent violentés sexuellement par le premier cercle, soit le père, le grand-père, les oncles ou même les voisins

Zéro violence, zéro silence

Algérie

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8 El Watan Week-endVendredi 21 novembre 20148

Bouzid Ichalalene TT@Massimo Amazigh

«Je loue mon ventre entre 800 000 et 1 million de dinars par grossesse à des couples qui n’ont pas d’enfant ou à des marchands de bébés, ici en Algérie ou même en Tunisie.» Manal*, la vingtaine, vit à Annaba et parle de son quotidien de mère porteuse. Un phénomène méconnu en Algérie, que le milieu associatif qualifi e de «nouveau». C’est sur la place d’Armes, en plein centre de la ville, que la jeune femme rencontre son réseau. «Les couples et les trafi quants qui désirent que l’on porte des enfants pour eux nous contactent via des intermédiaires que nous connaissons très bien. Ils nous garantissent notre sécurité et le paiement avec le client, et en contrepartie, on leur donne 10% de la somme», confi e-t-elle. Et pour la réussite de tout le processus, une vraie organisation est mise en place. «Les intermédiaires louent des appartements dans lesquels les femmes porteuses et les mères célibataires restent pendant le temps de leur grossesse. L’hébergement est inclus dans l’accord passé lors des négociations de vente», révèle-t-elle. Mohamed* a, quant à lui, déjà assisté à cet étrange et curieux contrat. «Un de mes amis a acheté un bébé de cette manière. Son intermédiaire avec les mères porteuses était une femme de ménage qui travaillait au CHU de Annaba. Il lui a commandé son bébé, elle a pris son pourcentage et s’est occupée de tout le processus avec la future mère jusqu’à

haque année, des milliers d’enfants ont à faire à la justice en Algérie, qu’ils soient victimes ou auteurs de faits graves. Pour chaque dossier juridique s’ouvre au professionnel chargé de le prendre en charge une situation individuelle et familiale très

difficile, mettant en lumière un chemin jalonné de souffrance pour l’enfant et de grande vulnérabilité. Pour tous ces cas individuels, la Convention de l’enfant énonce un principe clair : l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer dans la recherche de solutions.Aujourd’hui, se basant sur la Convention des droits de l’enfant, l’Unicef travaille étroitement avec les autorités algériennes – notamment les ministères de la Justice et de la Solidarité – autour de la multiplication des efforts afin de réduire le nombre d’enfants confrontés à la justice, mais aussi d’améliorer les conditions de prise en charge à trois niveaux.Prévention. Elle doit constituer le socle de tout engagement autour de la protection de l’enfance. Depuis les campagnes engagées contre la violence, les efforts consentis autour d’une école de qualité qui permette aux enfants d’atteindre leur plein potentiel et la mise en place de services en milieu ouvert permettant l’accompagnement des familles en situation de vulnérabilité, mais aussi un appui aux professionnels de différents secteurs concernés par la protection de l’enfance au niveau décentralisé (police, travailleurs sociaux, juges pour mineurs, professionnels des services de santé et d’éducation

décentralisés), pour que ceux-ci travaillent en étroite collaboration, de manière à identifier et signaler les facteurs et situations de risque pour l’enfance le plus tôt possible et créer, par leur travail coordonné, un véritable mur de protection pour les enfants à risque. Protection. Des droits et des obligations tels que définis

par le cadre juridique national, lui-même en pleine évolution justement autour des lois relatives à la protection de l’enfant, ayant pour ambition d’offrir un cadre plus protecteur pour les enfants en danger ainsi que les enfants en conflit avec la loi. L’Ecole supérieure de la magistrature, appuyée par l’Unicef, a d’ores et déjà inséré des modules de formation spécifique des juges autour de la justice pour mineurs, qui font de l’Algérie un des pays les plus avancés en la matière dans la région MENA. Prise en charge. Une série de formations sont assurées par des experts de haut niveau tels que l’Institut international des droits de l’enfant (IDE), avec l’appui de l’Unicef, destinées aux professionnels en matière de prise en charge des enfants en conflit. Celles-ci regroupent des représentants de la police et de la gendarmerie, des procureurs et avocats au côté de travailleurs sociaux, psychologues et agents pénitentiaires et visent à identifier les moyens de coordination entre les différents acteurs et, au-delà, améliorer le travail des professionnels de la justice juvénile au profit des enfants et de leurs droits. Ici encore, le principe directeur du «travailler ensemble» et la

mise en commun des efforts permettront de renforcer le cercle de protection autour de l’enfance en danger.

Mère porteuse vend bébépour couples et trafi quants

l’administration. On parle là de grands réseaux, car quand le client récupère le bébé, le certifi cat médical est délivré au nom de la maman qui achète le bébé», assure Mohamed.DIGNITÉKahina A., membre de l’Association des femmes du Sud, n’aurait jamais «imaginé que l’on puisse en arriver là en Algérie. Du moment que l’adoption est un droit, ce genre de pratique encourage plutôt le commerce de bébés, c’est contraire à nos coutumes, traditions et à notre religion». De son

côté, Atika Belhacene, militante féministe s’insurge contre cette atteinte à «la dignité du corps humain». «Le ventre des femmes ne doit en aucun cas être vendu, car c’est toujours la même histoire : ce sont les riches qui abusent des femmes pauvres. Je ne serais pas contre dans le cas où la femme accepte de rendre service gratuitement à un couple qui n’a pas d’enfant. Mais le corps et le bébé ne doivent en aucun cas devenir une marchandise.» D’après Manal, même les Tunisiens achètent ces bébés en Algérie. «Une fois, j’ai eu une commande de la part d’un Tunisien. Il est venu pour

acheter deux bébés, un auprès de moi et un autre auprès d’une amie. Il nous a expliqué qu’il les commercialisait en Tunisie», ajoute la jeune femme. D’après Mohamed, ces bébés pourraient très bien passer dans des fi lières clandestines en Europe. Selon maître Belkacem Naït Salah, «la question n’a pas été réglementée ni dans le code de la famille, ni dans le code de la santé, le problème de la fi liation reste contesté, car l’Algérie ne reconnaît pas la fi liation artifi cielle». ■

* Les noms ont été changés

Les enfants réfugiés, victimes de «l’absence de stratégie du gouvernement»On les croise sur les parkings, au marché ou dans les mosquées : les enfants des réfugiés syriens, arrivés au début du confl it dans leur pays en 2011, son livrés à eux-mêmes. Aucune association ni même le gouvernement ne sont en mesure d’en estimer le nombre, car les parents refusent de fréquenter les structures d’accueil. Le Croissant-Rouge algérien, qui avait ouvert un centre d’accueil à Sidi Fredj en 2011, s’est rapidement retrouvé sans réfugié. Les versions se contredisent : les Syriens parlent de conditions inhumaines alors que certaines sources du CRA évoquent la volonté de ces réfugiés «de retrouver leur liberté pour mendier». Pour certaines associations, en particulier la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), l’absence de prise en charge des réfugiés est d’abord à mettre sur le compte d’une «absence de stratégie de la part des autorités». «De plus, l’Algérie n’a pas respecté la Convention internationale des droits de l’enfant, ni celle signée et ratifi ée pour les droits des réfugiés», affi rme Salah Dabouz, président de la Ligue à El Watan Week-end. De son avis, si le gouvernement a ratifi é cette convention, elle devrait en principe être appliquée «en priorité avant même les textes nationaux». Quelles que soient les causes de leur exil, l’Algérie est dans l’obligation de leur proposer les mêmes services qu’à ses citoyens, mais «notre pays viole déjà la Constitution et les droits des citoyens, comment-voulez vous qu’il se penche sur les droits des réfugiés venus de la Syrie ou du Mali ?», s’interroge Salah Dabouz. La situation est plus compliquée pour les Maliens, dont la première vague est arrivée à Alger en mars 2012. Pour eux non plus, aucune décision n’a été prise. Ce n’est qu’en octobre dernier que l’éventualité «d’une feuille de route» a été évoquée par la ministre de la Solidarité : «Le gouvernement se réunit régulièrement pour élaborer une feuille de route opérationnelle pour résoudre les problèmes des migrants africains en leur fournissant des locaux pour les regrouper et une prise en charge alimentaire et sanitaire avec la contribution de tous les secteurs.» Pour Mounia Meslem, «les migrants africains n’ont pas encore le statut de réfugiés, car ce n’est pas à l’Algérie de dire qu’ils sont ou non des réfugiés». Petite avancée, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a promis la scolarisation des enfants.Nassima Oulebsir

L’intérêt supérieur de l’enfant doit primer

es milliers d’enfants se trouvent chaque année privés de l’un de leurs droits élémentaires, à savoir le droit à une famille. Cependant, grâce à l’adoption par l’Algérie du système de kafala,

reconnu dans la Convention des droits de l’enfant, une immense majorité d’entre eux bénéficient d’une famille et d’un environnement protecteur et chaleureux. Pour s’assurer que la prise en charge de ces enfants en attente d’adoption dans les centres spécialisés soit optimale, Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, en partenariat avec l’Unicef, a lancé une série d’actions, sous la forme de formations visant à renforcer les capacités des professionnels en matière de prise en charge des enfants privés de famille en milieu institutionnel. Cette approche participative, soutenue par une expertise suisse de haut niveau et réunissant des professionnels de différents secteurs, vise à améliorer la prise en charge institutionnelle pour les enfants, la préparation et le suivi des enfants placés en kafala afin d’atteindre un modèle de protection des enfants les plus vulnérables qui positionnera l’intérêt supérieur de l’enfant et son projet de vie au centre de toutes démarches. Au-delà de cet accompagnement aux

professionnels du secteur et des familles pour des modèles de prise en charge institutionnelle optimale, l’Unicef espère pouvoir accompagner cette problématique des enfants privés de famille vers un

cheminement progressif dans le cadre d’un système de prise en charge dans lequel les familles, et les familles d’accueil notamment, joueront un rôle prépondérant. De fait, de par le monde, placer l’enfant au sein d’une famille aussi rapidement et systématiquement que possible semble être extrêmement bénéfique et soulage pour partie les services sociaux d’une prise en charge directe souvent complexe et lourde. Ceci leur permet d’avoir plus de temps à consacrer au screening et à l’accompagnement des familles d’accueil temporaire ou définitif pour s’assurer du bien-être des enfants adoptés ainsi que leur pleine insertion dans ces familles d’accueil et, lorsque cela sera possible, leur milieu familial d’origine. Les enfants abandonnés cristallisent pour la plupart des situations familiales d’extrême souffrance et de vulnérabilité ; ils méritent bien qu’on leur accorde attention, affection et expertise technique afin de les accompagner au mieux dans leur chemin de vie.

La kafala, pour une prise en charge des enfants privés de famille

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Le trafi c d’enfants en Algérie est encore méconnu du milieu associatif

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9�D La page facebook de l’Unicef : www.facebook.com/unicef.dzEl Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Au Mali, on emprisonne les enfants pour «atteinte à la sécurité de l’Etat»

Faten Hayed TT@fatenhayed

L’ONU rapporte, qu’en 2013, la présence de 24 enfants détenus a été signalée dans des prisons de Bamako pour «association présumée avec des groupes armés» (Mujao, Ançar Eddine, MNLA). Ces enfants étaient généralement maintenus dans les mêmes centres de détention que les adultes, cependant l’ONU n’a pu y avoir accès pour déterminer s’il s’agit de mineurs. Le gouvernement est intervenu et commence à libérer certains d’entre eux, sous la vigilance du milieu associatif malien. «Nous sommes le relais et, dans certains cas, les informateurs de plusieurs organismes internationaux, qui travaillent depuis le début de la crise malienne sur l’engagement des enfants dans les confl its armés», affi rme Ibrahim Diarra, militant et membre d’une association qui activait dans les régions du nord du Mali. «Certains parents ont vendu leurs enfants pour nourrir ceux qui leur restaient, d’autres se sont engagés dans les groupes armés du Nord et ont fait suivre leurs enfants, surtout les garçons. Les enfants, qui se sont retrouvés

dans des prisons, je crois que ce sont les plus chanceux !» déplore-t-il. A ce sujet, Leila Zerrougui, représentante spéciale de l’ONU pour les enfants et les confl its armés, compte sur les négociations intermaliennes, qui se tiennent à Alger, pour faire avancer les choses. «Pour nous, la détention des enfants dans les prisons maliennes n’est pas la seule violation qui les affecte. Les négociations d’Alger sont une opportunité pour engager et le gouvernement et les groupes armés listés pour recrutement d’enfants et violences sexuelles», a-t-elle déclaré à El Watan Week-end. VIOLATIONSAu 31 décembre 2013, neuf garçons étaient toujours en détention à Bamako pour des chefs d’accusation liés au confl it : trois à la prison centrale, deux à la section de haute sécurité de la prison centrale et quatre à la gendarmerie camp 1. Trois autres garçons, se trouvant dans des centres de transit et de soins bénéfi ciant de l’appui de l’Unicef, courent le risque d’être condamnés pour des

crimes liés à leur association à un groupe armé, d’autant qu’ils ont été inculpés avant la signature du protocole entre le gouvernement malien et l’Organisation des Nations unies concernant la libération et la remise des enfants associés aux forces et groupes armés. «Les enfants n’ont pas leur place dans la guerre, encore moins dans des centres de détention, il faut trouver des solutions fi ables et leur garantir un suivi psychologique», recommande un militaire

de Kati qui a vu des dizaine d’enfants dans les rangs des groupes armés

du nord du Mali. «Même si la conjecture n’est pas propice, Bamako doit faire un effort dans ce sens et faciliter aux ONG le travail sur le

terrain. Il y a certes des efforts du gouvernement, mais

ils ne sont effi caces qu’à moyen terme» conclut-il. Dès 2013, l’ONU

a déclenché un mécanisme de surveillance. La situation sur le plan politique et en matière de sécurité au Mali a évolué dans un sens favorable au cours du second semestre de 2013 : l’Accord préliminaire

de Ouagadougou a été signé et les élections présidentielle et législatives ont eu lieu, ce qui a contribué à une réduction sensible du nombre de violations graves enregistrées.MUJAO«Toutefois, le Mujao a poursuivi ses incursions armées dans les régions septentrionales de Kidal et de Gao, ce qui exposait des enfants autrefois associés à des groupes armés au risque d’être recrutés de nouveau. L’accès à la région septentrionale du Mali pour des raisons humanitaires et de suivi a été fortement restreint faute de sécurité et d’effectifs», précise Leila Zerrougui. «Tous les groupes armés dans le Nord, dont Al Qaîda au Maghreb islamique, Ançar Addine, le MNLA, et le Mujao ont commis de graves violations contre des enfants.» Bien que l’ONU et le gouvernement malien aient signé un protocole sur la libération et la remise des enfants associés à des forces et groupes armés, il reste toujours une dizaine d’enfants détenus à Bamako, accusés d’avoir porté atteinte à la sécurité. ■

Détention, mutilation, violences sexuelles, enrôlement dans les rangs des groupes armés… Au Mali, les confl its armés font mûrir plus vite les enfants.

12 à 15 ansL’âge des enfants

recrutés parles groupes

armés

# Cette année marque le 25e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant. Aujourd’hui, le monde est-il meilleur pour les enfants qu’il ne l’était il y a 25 ans ?

Pour des millions d’enfants, c’est un monde meilleur. Au-jourd’hui, le nombre d’enfants de moins de 5 ans qui meurent de causes évitables a diminué de moitié – y compris en Algé-rie. Le nombre d’enfants d’âge scolaire, qui n’ont pas accès à l’école ou en sont sortis, est tombé sous le seuil des 42 mil-lions. Un chiffre tout aussi notable est le nombre d’enfants de moins de 14 ans infectés par le virus du sida que nous sommes collectivement parvenus à faire baisser de presque 60% sur la période. Mais pour encore tant de millions d’enfants, la vie est un combat. Chaque jour, 17 000 enfants de moins de 5 ans meurent de causes évitables. Plus de 160 millions d’enfants dans le monde souffrent de retard de croissance – un problème qui affecte plus d’un enfant sur dix en Algérie. Au moins 250 millions d’enfants d’âge scolaire dans le monde ne par-viennent ni à lire ni à compter – qu’ils soient allés à l’école ou non. La naissance de près de 230 millions d’enfants de moins de cinq ans n’a pas été enregistrée civilement. Le plus grand défi demeure l’inégalité dans le monde – un problème vieux comme le monde. Mais un challenge auquel nous pouvons appliquer des solutions nouvelles et innovantes.

# Combien de pays ont ratifié la Convention ?Presque tous les pays du monde, à trois exceptions près – la

Somalie, le Sud Soudan et les Etats-Unis. Nous exhortons les pays non seulement à soutenir la Convention et les protocoles additionnels mais à en traduire les textes dans le cadre d’ac-tions engagées et pragmatiques au bénéfi ce de l’enfance. Car sans action, les droits invoqués par la Convention ne resteront que des mots sur du papier. Sans cette action, beaucoup trop d’enfants n’atteindront jamais leur plein potentiel – et, par ricochet, leurs sociétés non plus.

# En début d’année, vous avez voyagé au Moyen-Orient afin d’attirer l’attention publique sur la terrible crise

en Syrie et ses conséquences sur les enfants. Au-delà de l’urgente nécessité de mettre fin à la violence dans ce territoire, pourquoi est-il si important d’atteindre ces enfants en termes d’éducation, protection et assistance ?

Ce n’est pas seulement un impératif moral, c’est aussi un in-vestissement stratégique. Au moins 5,5 millions d’enfants ont été touchés par la crise syrienne. Beaucoup d’entre eux ont quasiment tout perdu – leur maison, leur famille, leur sécurité, leur école… tout ce qu’était leur vie auparavant. Même chose au Sud Soudan, en République centreafricaine et ailleurs. Il y a énormément de risques pour ces enfants – le premier et le plus important, leur sécurité physique. Mais ce n’est pas tout. Leur bien-être mental est également à risque. Depuis un manque de nutrition appropriée à un manque d’accès à l’édu-cation, en passant par leur vécu, en tant que témoin et parfois victime, d’horreurs dont aucun enfant ne devrait être témoin. Leur pays et leur région sont aussi à risque – car ces enfants devraient être leurs futurs médecins, avocats, professeurs et pacifi cateurs. Comment seront-ils capables d’atteindre leur potentiel – et de reconstruire leur pays – demain, si nous ne leur donnons pas ce dont ils ont besoin aujourd’hui ?

ANTHONY LAKE. Directeur général de l’Unicef

“ Chaque jour, 17 000 enfants de moins de 5 ans meurent de causes évitables

En mars 2014, directeur général de l’Unicef, Anthony Lake (à gauche) applaudit et interagit avec les enfants, qui venaient juste de chanter une chanson pour lui, dans une école non formelle dans le camp de réfugiés syriens de Faida dans la vallée de la Bekaa. L’école, qui est gérée par l’association Beyond ONG avec le soutien de l’Unicef, fournit des classes d’éducation de base et des activités de protection de l’enfanceP

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jusqu’à 350 000âgés de 2 à 17 ans sont victimes de viol, sur 276 cas

des régions du nord du Mali ont été attaquées en 2012

francs CFA (80 000 DA) versés par le Mujao à tous les enfants recrutés

68 enfants 106cas de violence sexuelle contre les enfants sur 620 cas enregistrés entre avril 2012 et décembre 2013

115 écoles 769 écolessur 1161 rouvertes en 2013 dans les régions touchées par le conflit.

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L’enrôlement des enfants dans les rangs des groupes armés implique viol, mutilation et séquestration

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10 El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Ryma M. Benyakoub et S. Ouahib TT@Ryma_Maria TT @sofi aouahib

Sept millions. C’est le nombre d’enfants irakiens et syriens se trouvant dans des zones de confl its et qui seront confrontés à une situation critique à l’approche de la période hivernale. L’Unicef vient de tirer la sonnette d’alarme sur les conditions précaires dans lesquelles vivent ces réfugiés, chassés de chez eux par l’offensive du groupe Etat islamique (EI). En octobre dernier, le ministre allemand de la Coopération économique et du développement, Gerd Müller, a d’ailleurs qualifi é cette situation de «catastrophe du siècle». «Si aucune décision n’est prise pour fournir une aide supplémentaire à ces réfugiés, il y aura des morts», a-t-il ajouté. Il a expliqué que l’Allemagne envisage de créer un nouveau lieu de résidence pour les réfugiés dans le nord de l’Irak, en collaboration avec l’Unicef. Le ministre allemand a aussi souligné que l’Irak a besoin de 26 camps supplémentaires pour les réfugiés afi n de faire face aux rudes conditions de l’hiver. Dans le même contexte, Melissa Fleming, porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), met l’accent sur la nécessité d’acheminer du matériel de secours, dont des couvertures thermiques, des vêtements d’hiver et des bâches en plastique supplémentaires. Il est à noter que l’UNHCR a déjà investi 154 millions de dollars en

équipements et installations contre le froid. Cependant, il lui manque encore 58,4 millions de dollars pour fournir l’aide nécessaire à près d’un million de personnes. En outre, les familles avec des enfants, les foyers dirigés par des femmes, les familles touchées par des problèmes de santé, celles ayant peu de ressources et les nouvelles arrivantes constituent une priorité pour l’UNHCR. En Syrie, une liste de régions prioritaires dans la distribution de ces aides a été établie : Alep (nord) vient en tête, suivie par d’autres villes du nord où le froid est plus rude. Au Kurdistan irakien, la commission d’aide sera en mesure de fournir une assistance à environ 370 000 Irakiens déplacés. Melissa Fleming a aussi appelé au renforcement des abris collectifs et privés. Selon elle, 1,9 million d’Irakiens s’apprêtent à passer leur premier hiver hors de chez eux ; pour des milliers de réfugiés syriens, ce sera le quatrième. Dans son rapport, l’Unicef met l’accent sur le manque de fi nancements qui empêche l’organisation de venir en aide à plus de la moitié des réfugiés. Cependant, l’Unicef a déjà distribué 8000 sacs de vêtements d’hiver sur un ensemble de 400 000. Chaque enfant recevra un manteau, un pull en laine, un pantalon, un chapeau, des chaussettes de laine, des gants et des bottes pour l’hiver. ■

9 EGYPTE. Neuf blessés dans deux attaques au Caire

Neuf personnes, dont cinq policiers, ont été blessées, hier au Caire, dans deux attaques à la bombe perpétrées dans la principale gare et près d’une université, ont indiqué des responsables de la police. Les cinq policiers, dont deux offi ciers, ont été blessés dans l’explosion d’une bombe près d’un point de contrôle à proximité de l’université de Helwan. La police a procédé à un ratissage du secteur. Par ailleurs, une bombe a explosé dans un compartiment d’un train en provenance de la région du delta du Nil. Toujours dans la région du delta, des inconnus ont mis le feu à trois bus de transport public vides, selon les mêmes sources. 

9 NIGER. Le Mujao revendique l’attaque djihadiste au Niger

Le Mujao, groupe islamiste armé actif dans le nord du Mali, a revendiqué hier l’attaque, la veille, d’une localité de l’ouest du Niger, proche de la frontière malienne, qui a fait au moins un mort selon une source onusienne. Mercredi soir, «des terroristes ont attaqué la localité nigérienne de Bani Bangou, située à la frontière malienne. Ils ont saboté le réseau téléphonique, tué un sous-offi cier nigérien et blessé au moins deux autres», a affi rmé une source sécuritaire africaine au sein de la mission de l’ONU au Mali, basée dans le nord du pays et jointe depuis Bamako.    

9 IRAN. Les grandes puissances unies dans la recherche d’un accord

Les grandes puissances sont unies dans la recherche d’un accord avec l’Iran sur son programme nucléaire, a assuré hier le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, devant la presse à Paris. «Oui, nous voulons parvenir à un accord, mais pas n’importe quel accord. Nous sommes tous unis dans le P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine, Allemagne)», a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec son homologue français Laurent Fabius. M. Kerry était attendu hier soir à Vienne où se déroulent les négociations fi nales avec Téhéran.

9 CAMEROUN. Les imams en campagne contre les «barbares» de Boko Haram

Face à l’enrôlement de jeunes  recrues par le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, les autorités musulmanes du nord du Cameroun battent la campagne pour contrer sa propagande et appellent à ne pas faire d’amalgame entre «barbares et islam tolérant». Impossible de savoir combien ils sont, mais des sources sécuritaires locales parlent de «centaines de jeunes» qui auraient rejoint, depuis plusieurs mois, les rangs de Boko Haram. 

9 AFGHANISTAN. Un mort et six blessés dans une attaque à la roquette

Une roquette tirée hier par les talibans s’est abattue sur la ville d’Assadabad, chef-lieu de la province de Kunar, à 185 km à l’est de Kaboul, faisant un mort et six blessés, a annoncé le chef de la police provinciale, Abdul Habib Sayedhili. «Une roquette tirée par les insurgés talibans s’est abattue vers 10h heure locale sur Assadabad, faisant un mort et six blessés», a précisé M. Sayedkhili. Les victimes sont toutes des civils innocents, a-t-il ajouté.

Blaise Compaoré, l’ex-président burkinabé, a quitté hier la Côte d’Ivoire pour rejoindre le Maroc. Le président déchu était accompagné de sa femme et de membres de sa famille.

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SYRIE/IRAK L’hiver menace 7 millions d’enfants A l’approche de l’hiver, plusieurs ONG s’alarment des conditions dans lesquelles les réfugiés irakiens et syriens, dont 7 millions d’enfants, vont passer la saison. Selon les dernières estimations, leurs besoins sont évalués à 58 millions de dollars.

BURKINA FASSO

Cela fait maintenant près de quatre ans que plus de 5 millions d’enfants Syriens sont victimes d’une guerre qui a trop duré. Ils sont approximativement 1,5 million de petits Syriens à avoir trouvé refuge dans les pays comme le Liban, la Jordanie et la Turquie. Tout cela doit s’arrêter et il est impératif d’agir maintenant, au risque de se retrouver face à une génération perdue. Cette crise risque d’avoir de graves conséquences pour la République arabe syrienne, mais aussi pour toute la région. Plus un seul enfant syrien n’est à l’abri aujourd’hui.

Quelques jours avant que le monde célèbre le 25e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, une attaque contre une école

primaire, à l’est de Damas, a coûté la vie à 11 enfants et en a blessé plusieurs autres. «Encore un autre rappel horrible du prix terrible que paient les enfants de Syrie dans un confl it violent qui entre maintenant dans sa quatrième année», souligne Hanaa Singer, représentante de l’Unicef en Syrie.Grâce à l’engagement de plusieurs acteurs, il est important de noter qu’aujourd’hui, malgré la persistance de cette guerre, 3,68 millions d’enfants sont inscrits dans les écoles en 2014 contre 3,24 millions pour l’année scolaire 2012-2013. Près de 600 000 enfants syriens et des pays voisins ont reçu une prise en charge visant à dépasser le stress cumulé à cause de la violence vécue au quotidien. Les efforts doivent se poursuivre et l’implication de tous est nécessaire, car il est bien question d’une génération entière d’enfants que le monde ne peut et ne doit pas laisser livrés à eux-mêmes.

Algérie

De graves conséquences pour la région

�D Le site de l’Unicef Algérie : www.unicef.org/algeria/

Page 11: 21 novembre 2014 293 @elwatan-weekend 25e … · Prix : 20 DA - France : 1 euro - weekend@elwatan.com -  - @elwatan_weekend PHOTO : DR 21 novembre 2014 @elwatan-weekend 293 …

DES CAMIONS DE FORTUNE. «Cette photo a été prise il y a deux ans à Tamanrasset. Des enfants ont investi un boulevard fermé à la circulation avec des jouets qu’ils ont eux-mêmes fabriqués : des camions faits de bouts de ferraille, de fonds de bouteille, de plastique… Ils n’ont même pas de chaussures décentes. Je trouve que cela illustre bien la situation des enfants en Algérie qui n’ont aucun espace de jeux et peu de loisirs.»Zinedine Zebar, photographe

UN HOMMAGE BIEN PARTICULIER. Pour la commémoration du centenaire de la naissance du chanteur du genre andalou, Abdelkrim Dali (1914-2014), Algérie Poste édite un nouveau timbre au prix très abordable de 15 DA.

MAM’SIKA EN TOURNÉE ALGÉRIENNE. C’est en décembre, à Alger, Oran, Annaba, Constantine et Tlemcen, que la leader du jazz nomade, Mam’Sika, fera découvrir sa passion musicale aux amoureux algériens du jazz.

UNE INTERVENTION CHIRURGICALE INÉDITE. Née il y a un peu plus de dix jours, une petite fille est le premier bébé à avoir subi, en France, une intervention sur la moelle épinière avant même de sortir du ventre de sa maman. Cette naissance survient après une intervention de chirurgie fœtale effectuée en juillet chez la future maman, au terme du cinquième mois de grossesse.

KARIM EL GANG A VENDU 3000 EXEMPLAIRES AU SILA. Le premier livre de l’histoire du rap algérien, Lettre du 1er novembre 2014 (des idées qui ne meurent pas) des éditions Baghdadi, du rappeur Karim El Gang, a réalisé plus de 3000 ventes à la 19e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA). Un record pour ce jeune rappeur qui souhaite, à travers son livre, encourager les amoureux du rap à s’intéresser à la lecture.

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Vendredi 21 novembre 2014

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Page 12: 21 novembre 2014 293 @elwatan-weekend 25e … · Prix : 20 DA - France : 1 euro - weekend@elwatan.com -  - @elwatan_weekend PHOTO : DR 21 novembre 2014 @elwatan-weekend 293 …

El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Vendredi 21MUSIQUEALGER. A 19h. Concert de rap avec le rappeur français Booba. A la Coupole. Complexe Mohamed Boudiaf. Billetterie : 3000 DA/personne. Pour plus d’informations appelez le : 0540.571.040. Ou : 0540.570.940.ALGER. A 19h. Soirée jazz. Au restaurant Le Nostrum. 32 Bd Emir Khaled, Bologhine. Tél. : 0549.30.28.47.ALGER. A 20h. Soirée chaâbi animée par Rédha Chaâlal. Au centre culturel Oued Koriche.ALGER. A 20h. Soirée orientale animée par Badri. Au Black Pearl de l’hôtel Emir. 33, rue Tella Ahcéne, route de Dély Ibrahim, Chéraga. Tél. : 021.361.344. Ou : 0557.09.81.07.ALGER. A 21h. Concert fl amenco avec Nessma et animation salsa avec Pedro Salsa. Au Havana Steak Lounge. Centre commercial Bab Ezzouar. Tél. : 0771.684.757. Tarifs dîner + soirée : 2200 DA/personne. Tarifs soirée : 500 DA.ALGER. A 22h. Jeudi et vendredi. «Karaoké night». Retrouvez des soirées karaoké animées par El Hadi. Au restaurant le Grial. Villa n°3, Val d’Hydra. Réservations : 0770.701.616.ALGER. A 22h. Soirée «Latino dance» avec DJ Alibi. Au programme : Rueda de casino, kizamba, salsa Porto, salsa cubana, bachata… Au restaurant La Marjolaine. 1, rue des Frères Ferroum. Kouba. Tél. : 0771.512.300. Billetterie : soirée et consommations : 600 DA/personne. Dress code : rouge et noir.

FESTIVALALGER. Jusqu’au 22. A 18h. La 6e édition du Festival international de la danse contemporaine. Au théâtre national Mahieddine Bachtarzi.

Square Port Saïd. Tél. : 021.712.175.

SPECTACLESORAN. A 18h. Spectacle de fl amenco avec la danseuse d’origine algérienne Samara et sa compagnie Amalgama. Au conservatoire municipal Ahmed Wahbi.

RENCONTRECONSTANTINE. Jusqu’au 24. 2e Résidence euro-algérienne des photographes sous le signe de : «Constantine : regards croisés, patrimoine et culture». Hôtel Ibis. 2, square Hadj Ali. Tél. : 031.992.000.

THEATREORAN. A 16h. Représentation du one-man-show Canada 2.0 avec l’humoriste algérien Walid Mohamed Cherifi . Au théâtre régional Abdelkader Alloula. Place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041.397.089.

DANSEALGER. A 14h. Workshop de danses : kizamba, bachata et timba. Au restaurant La Marjolaine. 1, rue des Frères Ferroum. Kouba.ALGER. A 17h30. Cours de danse Bollywood. A La Bulle Artistique. 119, chemin de la madeleine. Grp 49, lots Boursas, Hydra. Tél. : 0550.195.591.

SALONALGER. Jusqu’au 23. Salon international de l’agroalimentaire et des technologies agricoles «Food expo». Au Palais des expositions SAFEX.ALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’automne. La galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

Samedi 22MUSIQUEALGER. A 13h. Après-midi aux couleurs algéroises «Daâda

binatna». Au restaurant Le Nostrum. 32 Bd Emir Khaled, Bologhine. Tél. : 0549.302.847.ALGER. A 15h30. Après-midi mMix et karaoké pour les amateurs du chant et de la musique. Au Hookah Lounge. 6, bd Mohamed Saïd Hamdine. Tél. : 0551.585.545.

FESTIVALALGER. Jusqu’au 22. A 18h. La 6e édition du Festival international de la danse contemporaine. Au théâtre national Mahieddine Bachtarzi. Square Port Saïd. Tél. : 021.712.175.

RENCONTREALGER. A 16h30. Conférence autour du thème «Emmanuel Roblès, écrivain du dedans», animée par Guy Dugas, professeur des universités, spécialiste du domaine arabe et des minorités en Méditerranée. A l’Institut français. 7, rue Hassani Issad. Tél. : 021.737.820.CONSTANTINE. Jusqu’au 24. 2e Résidence euro-algérienne des photographes sous le signe de : «Constantine : regards croisés, patrimoine et culture». Hôtel Ibis. 2, square Hadj Ali. Tél. : 031.992.000.

ATELIERALGER. Tous les samedis matin. Atelier de photographie pour enfants de 6 ans et plus. A l’atelier Art’landz. 13, rue Paul Langevain, El Mouradia. Pour plus d’informations : 0792.240.243.ALGER. Chaque mardi et samedi. Atelier de loisirs créatifs pour enfants. A La Bulle Artistique. 40, lot Boursas, Val d’Hydra. Tél. : 0555.146.398. Ou : 023.230.645.

PLEIN AIRALGER. A 13h. Spectacle de rue #Barkanamel3onf. A la placette de la Grande-Poste.BLIDA. Jusqu’au 30. Chaque week-end, des sorties de

parapente «Décollage immédiat» sont organisées par le groupe Bledvoyage dans les hauteurs de Blida. Des moments de liberté, d’émotions et de sensations accompagné du moniteur Aziz. Tarifs : 3900/personne et 3800/étudiant. Pour plus d’informations contactez le : 0556.179.774.MEDEA. A 8h. La 16e édition de la sortie photo «Médéa, la ville millénaire». Réservation par Tél. : 0550.079.150.

SALONALGER. Jusqu’au 23. Salon international de l’agroalimentaire et des technologies agricoles «Food expo». Au Palais des expositions SAFEX.ALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’automne. La galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

Dimanche 23SPECTACLESTLEMCEN. A 18h. Spectacle de danse Fauves avec le chorégraphe algérien Hervé Koubi. A l’Institut français. 1, Rue Commandant Djeber. Tél. : 043.261.715.

RENCONTRECONSTANTINE. Jusqu’au 24. 2e Résidence euro-algérienne des photographes sous le signe de : «Constantine : regards croisés, patrimoine et culture». Hôtel Ibis. 2, square Hadj Ali. Tél. : 031.992.000.

SALONALGER. Jusqu’au 23. Salon international de l’agroalimentaire et des technologies agricoles «Food expo». Au Palais des expositions SAFEX.ALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’automne. La galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria.

Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

Lundi 24SPECTACLESORAN. A 18h. Spectacle de danse Fauves avec le chorégraphe algérien Hervé Koubi. A l’Institut français. 112, rue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 041.403.541.ANNABA. A 18h30. Spectacle de fl amenco avec la danseuse d’origine algérienne Samara et sa compagnie Amalgama. A l’Institut français. 8, boulevard du 1er Novembre 1954. Tél. : 038.864.540.

RENCONTREALGER. A 18h. Conférence autour du thème «Mali. Une crise au Sahel» animée par l’ancien journaliste de Radio France internationale, Thierry Perret. Au Centre d’études Diocésain, Les Glycines. 5, chemin Slimane Hocine. Tél. : 021.239.485.CONSTANTINE. Jusqu’au 24. 2e Résidence euro-algérienne des photographes sous le signe de : «Constantine : regards croisés, patrimoine et culture». Hôtel Ibis. 2, square Hadj Ali. Tél. : 031.992.000.

THEATRETIZI OUZOU. A 14h. Représentation de la pièce

�D Retrouvez le programme du Festival culturel arabo-indien sur : www.aarcalgerie.org

En semaineFESTIVALALGER. Jusqu’au 27. La 1ère édition de «Layali El Andalous». Au centre culturel Oued Koriche.ALGER. Jusqu’au 27. Le Festival culturel arabo-indien. Au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.ALGER. Jusqu’au 21 décembre. La 5e édition du Festival national de la photographie d’art (FESPA). Au Musée public national d’art moderne et contemporain (MaMa). 25, rue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 021.717.252.

ATELIERALGER. «Formation en photographie» est une formation où vous allez apprendre à

faire des photographies professionnelles dans les domaines de la mode, du portrait, de la création, de la publicité et de la presse. A l’école d’art Artissimo. 28, rue Didouche Mourad. Métro Khelifa Boukhalfa. Tél. : 021.64.38.89.

DANSEALGER. A raison d’une fois par semaine et pour 3000 DA par mois, vous passerez au choix vos dimanches et mercredis, de 19h à 20h, ou vos vendredis de 15h à 16h à apprendre des pas de danses enfl ammés. Pour inscription : 021.633.802.

LOISIRSTIPASA. Jusqu’au 30. Des balades sous-marines et plongées en bouteille avec bledvoyage.com. Une séance d’initiation

sous-marine, une balade sous l’eau d’environ 20 minutes et découverte des diff érentes espèces sous-marines seront au programme. Les tarifs d’excursion sont estimés à : 2900 DA/personne. Pour plus d’informations, appelez le : 0556.179.774.

PLEIN AIRTIPASA. Jusqu’au 30. Des aventures d’orientation, des balades en montagne et des jeux de piste dans les hauteurs de la ville romaine avec Bledvoyage. Tarifs : 2900/personne et 2400/étudiant. Pour plus d’informations contactez le : 0556.179.774.

Une semALGER. Hier, le monde célébrait le 25e anniversaire de la conventiun programme varié fera le bonheur de vos enfants. Des spectacVENDREDI 21. A 10H. Représentation de la pièce de théâtre Zahrat elÀ PARTIR DE 15H, la même pièce de théâtre sera aussi représentée DE 14H30, les représentants de l’Unicef en Algérie et les diff érenteun après-midi de bonheur et d’innocence pour dessiner un sourimatinée, atelier de photographie pour enfants de 6 ans et plus. Aatelier de loisirs créatif pour enfants est aussi prévu. MARDI 25. À national Mahieddine Bachtarzi. À 14H30. Spectacle d’animation pol’Institut français. TIPASA. VENDREDI 21. A 15h. Représentation de laAbdelouaheb Slim. Chenoua. TIZI OUZOU. VENDREDI 21. À 10H. ReprésSAMEDI 22. À 10H. Représentation de la pièce de théâtre Al assab ode la pièce de théâtre Hakawati. Au théâtre régional. Avenue LarSAMEDI 22. À 15H. Représentation de la pièce de théâtre Ma asgharla pièce de théâtre Ennahla, mise en scène par Houari AbdelkhalRyma Maria Benyakoub

La grande fête indienne à AlgerALGER. JUSQU’AU 27. Un mariage exceptionnel des couleurs artistiques arabes et indiennes est au rendez-vous avec la 2e édition du Festival culturel arabo indien, organisé par l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel en partenariat avec la Ligue Arabe. Pendant huit jours, neuf wilayas algériennes accueilleront plusieurs pays de la ligue arabe qui seront eux-mêmes représentés par des fi lms, des groupes de danse, des musiciens… Quant à l’Inde, le pays des épices et des couleurs, fera découvrir son cinéma et sa culture à travers plusieurs spectacles. Au programme de cet événement, des projections cinématographiques accompagnées de concerts musicaux et des spectacles de danse. VENDREDI 21. A 18H. Spectacle de danse indienne Sufi Kathak. A la salle El Mouggar. A 20H. Spectacle du folklore soudanais et la troupe algérienne Ahalil. A la salle Ibn Zeydoun. SAMEDI 22. A 20H. Soirée musicale avec Djakmi de Tamanrasset et le groupe égyptien Nil. A la salle El Mouggar. Concert de la musique populaire mauritanienne. Au palais de la culure Moufdi Zakaria. DIMANCHE 23. A 20H. Spectacle du folklore palestinien et la musique tunisienne. A la salle El Mouggar. Le ballet algérien de l’onci donnera un spectacle. Au palais de la culture. Et les groupes musicaux Oum Kalthoum d’Egypte et Freeklane d’Algérie animeront la soirée. LUNDI 24. A 20H. Soirée musicale animée par l’association Nadjm Kortoba et la troupe Mohamed El Houari du Maroc. A la salle El Mouggar. Soirée musicale avec les artistes algériens Mohamed Zegni et Rym Hakiki. Au Palais de la culture. MARDI 25. A 18H. Spectacle des troupes Enama d’Algérie et Ahouach du Maroc. Au Palais de la culture. A 20H. Concert musical de Lamia Maadini et Abderrahmane El Koubi. A la salle Ibn Zeydoun. MERCREDI 26. A 20H. Soirée musicale animée par le chanteur algérien Abdelkader El Khaldi. Au Palais de la culture. A 20H. Soirée musicale animée par l’artiste algérienne Souad Assla. A la sallle Ibn Zeydoun. JEUDI 27. A 20H. Spectacle de clôture du festival arabo-indien animé par l’Orchestre symphonique algérien. Au palais de la culture Moufdi Zakaria. BOUMERDES. VENDREDI 21. A 18H. Spectacle de la danse palestinienne. A la maison de la culture. DIMANCHE 23. A 18H. Spectacle de danse indienne Sufi Kathak. TIZI OUZOU. LUNDI 24. A 18H. Spectacle de danse indienne Sufi Kathak. A la Maison de la culture. TLEMCEN. SAMEDI 22. A 18H. Spectacle de danse avec la troupe indienne Sadhia Triniti. Au palais Imama. ANNABA. MARDI 25. A 18H. Spectacle de danse avec la troupe indienne Sadhia Triniti. Au palais Imama. AIN DEFLA. MERCREDI 26. A 18H. Soirée de musique égyptienne avec la troupe Nil. A la maison de la culture. MÉDÉA. LUNDI 24. A 18H. Soirée de musique égyptienne avec la troupe Nil. A la maison de la culture.Ryma Maria Benyakoub

Page 13: 21 novembre 2014 293 @elwatan-weekend 25e … · Prix : 20 DA - France : 1 euro - weekend@elwatan.com -  - @elwatan_weekend PHOTO : DR 21 novembre 2014 @elwatan-weekend 293 …

de théâtre Bikaiyat Paris. Au théâtre régional. Avenue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 026.190.268.

SALONALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’automne. La galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

Mardi 25MUSIQUEALGER. A 19h. Soirée salsa, bachata et merengue animée par Pedro Salsa. Au Black Pearl de l’hôtel Emir. 33, rue Tella Ahcéne, route de Dély Ibrahim, Chéraga. Tél. : 021.361.344. Ou : 0557.09.81.07.ALGER. A 22h30. Soirée Karaoké Show. Au Crystal Lounge de l’hôtel Hilton. Les Pins Maritimes, El Mohammadia. Tél. : 0560.00.11.15.

SPECTACLESCONSTANTINE. A 19h. Spectacle de fl amenco avec la danseuse d’origine algérienne Samara et sa compagnie Amalgama. Au Novotel. Square Hadj Ali. Tél. : 031.992.000.

RENCONTREORAN. A 10h. Conférence autour du thème «Emmanuel Roblès, écrivain du dedans», animée par Guy Dugas, professeur des universités, spécialiste du domaine arabe et des minorités en Méditerranée. A l’Institut français. 112, rue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 041.403.541.

ATELIERALGER. Chaque mardi. A 15h30. Apprenez à créer votre propre Manga dans l’atelier Manga de La Bulle Artistique. 40, lot Boursas, Val d’Hydra. Tél. : 0555.146.398. Ou : 023.230.645.ALGER. Chaque mardi et samedi. Atelier de loisirs créatifs pour enfants. A La Bulle Artistique. 40, lot Boursas, Val

d’Hydra. Tél. : 0555.146.398. Ou : 023.230.645.

SALON.ALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’automne. La galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

Mercredi 26MUSIQUETLEMCEN. A 18h. Concert de la musique du monde Alwan (couleurs). A l’Institut français. 1, rue Commandant Djeber. Tél. : 043.261.715.

THEATRETIZI OUZOU. A 14h. Représentation de la pièce de théâtre Malhamat Maalem. Au théâtre régional. Avenue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 026.190.268.ORAN. A 17h. Représentation de la pièce de théâtre Nouar Essabar, de Mohamed Souci. Au théâtre régional Abdelkader Alloula. Place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041.397.089.

ATELIERALGER. Chaque mercredi. A 13h30. La terre et ses sensations dans un atelier de modelage. A La Bulle artistique. 40, lot Boursas, Val d’Hydra. Tél. : 0555.146.398. Ou : 023.230.645.

SALONALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’automne. La galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

Jeudi 27MUSIQUEALGER. A 19h. Soirée musicale orientale animée par Badri. Au Black Pearl restaurant. 33, rue Tella Ahcéne, route de Dély Ibrahim, Chéraga. Tél. : 021.361.510.ALGER. A 20h. Soirée orientale animée par Badri. Au Black

Pearl de l’hôtel Emir. 33, rue Tella Ahcéne, route de Dély Ibrahim, Chéraga. Tél. : 021.361.344. Ou : 0557.09.81.07.ALGER. A 20h30. Soirée andalouse animée par l’association El Djazira. Au cetre culturel de Oued Koriche.ALGER. A 21h. Concert latino aux rythmes caliente avec Zack et le groupe Nova. Au Havana Steak Lounge. Centre commercial Bab Ezzouar. Tél. : 0771.684.757. Tarifs dîner + soirée : 2200 DA/personne. Tarifs soirée : 500 DA. ALGER. A 22h. Jeudi et vendredi. «Karaoké night». Retrouvez des soirées karaoké animées par El Hadi. Au restaurant Le Grial. Villa n°3, Val d’Hydra. Réservations : 0770.701.616.ORAN. A 18h. Concert de la musique du monde Alwan (couleurs). A l’Institut français. 112, rue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 041.403.541.

SPECTACLESANNABA. A 18h30. Spectacle de danse Fauves avec le chorégraphe algérien Hervé Koubi. A l’Institut français. 8, boulevard du 1er Novembre 1954. Tél. : 038.864.540.

THEATRETIZI OUZOU. A 14h. Représentation de la pièce de théâtre Imaghras netegrawla. Au théâtre régional. Avenue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 026.190.268.

SALONALGER. Jusqu’au 31 janvier. La 7e édition du Salon d’Automne. A la galerie Baya. Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

EXPOSPEINTURE. Alger. Exposition des œuvres de l’artiste Abdelhamid Sahraoui. A la galerie d’arts Aïcha Haddad. 84, rue Didouche Mourad.PHOTO. Médéa. Jusqu’au 30. Exposition «Nos moudjahidate, nos héroïnes». Au Musée public national des arts et traditions populaires.PEINTURE. Tipasa. Jusqu’au 30. Exposition des œuvres de l’artiste peintre Abdelkader Chahlouli. Au complexe culturel Abdelwahab Slim. Chenoua.PEINTURE. Alger. Jusqu’au 6 décembre. Exposition de l’artiste peintre Nouredine Chegrane. A la galerie Bouff ée d’art. Résidence Sahraoui, Les Deux Bassins, Ben Aknoun.PEINTURE. Alger. Jusqu’au 12 décembre. Exposition des œuvres de l’artiste Mouloud Chabane. A la galerie Ezzou’art. Centre commercial et de loisirs Bab Ezzouar.PHOTO. A partir du 27 et jusqu’au 14 décembre. Exposition «Regard sur l’Algérie indépendante/1963» de l’artiste photographe Pablo Volta. Au Palais de Raïs ex-Bastion 23. 23, boulevard Amara Rachid.PHOTO. Tlemcen. Jusqu’au 15 décembre. Exposition «La révolution : regards croisés». Au Palais de la culture Abdelkrim Dali.ARMES ANTIQUES. Alger. Jusqu’au 30 décembre. Exposition «Armes d’antan». Au musée public national des antiquités. 177, rue Belkacem, Parc de la Liberté, Télemly. Tél. : 021.746.686.

Envoyez vos rendez-vousà Ryma Maria Benyakoub

[email protected]

El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014�D Retrouvez tout le programme de la biennale DJART’4 sur : www.djart2014.info

maine à l’honneurde nos enfants

ion relative aux droits de l’enfant ! Pour fêter cet événement, cles de magie et des représentations théâtrales les attendent. l hayat, de l’association El Manar de Taref. A la salle El Mougar. à la salle Atlas. A la bibliothèque nationale du Hamma, À PARTIR es associations pour la protection de l’enfance, consacreront ire de joie sur le visage de votre enfant. SAMEDI 22. Dans la A l’atelier Art’landz. A l’espace culturel La Bulle Artistique, un 14H30. Spectacle de magie avec Krimo le magicien. Au théâtre our enfants âgés de 6 ans et plus Les moyens de transport. A

a pièce de théâtre Al rihla al makhfi ya. Au complexe culturel entation de la pièce de théâtre Hamdane ouah abat aroman.

oual hattaba. Au théâtre régional. MARDI 25. À 14H. Représentation rbi Ben M’hidi. Tél. : 026.190.268. ORAN. VENDREDI 21. À 10H et ra Meni. Au théâtre régional. MARDI 25. À 15H. Représentation de lek. Au théâtre régional Abdelkader Alloula.

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FILMS CINÉ SÉANCESZone 8, de Larbi Lakehal et Guetatcha, de Ali Aissaoui

Alger. Tizi Ouzou. Cinémathèque

Samedi 22, à 14h et 17h

Guetatcha, de Ali Aissaoui et Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani

Alger. Tizi Ouzou. Cinémathèque

Dimanche 23, à 14h et 17h

Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani et Novembre instant T, de Ali Beloud

Alger. Tizi Ouzou. Cinémathèque Lundi 24, à 14h et 17h

Novembre instant T, de Ali Beloud et Zone 8, de Larbi Lakehal

Alger. Tizi Ouzou. Cinémathèque Mardi 25, à 14h et 17h

Zone 8, de Larbi Lakehal et Guetatcha, de Ali Aissaoui

Alger. Tizi Ouzou. Cinémathèque

Mercredi 26, à 14h et 17h

Guetatcha, de Ali Aissaoui et Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani

Alger. Tizi Ouzou. Cinémathèque Jeudi 27, à 14h et 17h

Projection des fi lms : Snapshot et Hors la loi et Asham et Chalte Chalte Filmothèque Zinet Samedi 22, à 10h et

13h et 15h et 18h

Projection des fi lms : Snapshot et Rags and tatters et Taal Filmothèque Zinet Dimanche 23, à 13h et

15h et 18h

Projection des fi lms : Lust et Parfums d’Alger Filmothèque Zinet Lundi 24, à 13h et 15h

Projection des fi lms : 69 villa et In over time et Three idiots Filmothèque Zinet Mardi 25, à 13h et 15h

et 18hProjection du documentaire palestinien : Lama brothers et des fi lms : Fadhma N’Soumer et Taare Zameen

Filmothèque Zinet Mercredi 26, à 13h et 15h et 18h

Projection des fi lms : Asham et Rags and tatters et Chalte Chalte et Parfums d’Alger Salle Beta, Cosmos Vendredi 21, à 10h et

13h et 15h et 18h

Projection des fi lms : Taal et Snapshot et Hors la loi Salle Beta, Cosmos Samedi 22, à 10h et

13h et 15h

Projection des fi lms : Stereo Palestine et Excuse my french et 69 villa Salle Beta, Cosmos Dimanche 23, à 13h et

15h et 18hProjection du documentaire palestinien : Lama brothers et des fi lms : In over time et Taare Zameen

Salle Beta, Cosmos Lundi 24, à 13h et 15h et 18h

Projection des fi lms : When i saw you et Three idiots et The wanted 18 Salle Beta, Cosmos Mardi 25, à 13h et 15h

et 18h

Projection des fi lms : Infi ltrators et Echourouk et Fadhma N’Soumer Salle Beta, Cosmos Mercredi 26, à 13h et

15h et 18hProjection des fi lms : Inspecteur Tahar et Innocence et du documentaire algérien : Abdelkader

Salle Alpha, Cosmos

Vendredi 21, à 10h et 15h et 18h

Projection de plusieurs fi lms d’animation pour enfants et du fi lm algerien : Titi

Salle Alpha, Cosmos

Samedi 22, à 10h et 13h

Projection de plusieurs fi lms d’animation pour enfants et du fi lm documentaire : Abdelkader

Salle Alpha, Cosmos

Dimanche 23, à 15h et 18h

Projection du fi lm algerien: Titi Salle Alpha, Cosmos Lundi 24, à 18h

Projection du fi lm documentaire : Abdelkader

Salle Alpha, Cosmos Mardi 25, à 18h

Projection du fi lm algerien: Titi Salle Alpha, Cosmos Mercredi 26, à 18h

Zone 8, de Larbi Lakehalet Novembre instant T, de Ali Beloud

Béjaïa. Cinémathèque

Samedi 22, à 14h et 17h

Novembre instant T, de Ali Beloud et Zone 8, de Larbi Lakehal

Béjaïa. Cinémathèque

Dimanche 23, à 14h et 17h

Zone 8, de Larbi Lakehal et Guetatcha, de Ali Aissaoui

Béjaïa. Cinémathèque Lundi 24, à 14h et 17h

Guetatcha, de Ali Aissaoui et Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani

Béjaïa. Cinémathèque Mardi 25, à 14h et 17h

Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani et Novembre instant T, de Ali Beloud

Béjaïa. Cinémathèque

Mercredi 26, à 14h et 17h

Novembre instant T, de Ali Beloud et Zone 8, de Larbi Lakehal

Béjaïa. Cinémathèque Jeudi 27, à 14h et 17h

L‘héroine, de Cherif Aggoune et Titi, de Khaled Barkat

Oran. Cinémathèque

Samedi 22, à 14h et 17h

Titi, de Khaled Barkat et L‘héroine, de Cherif Aggoune

Oran. Cinémathèque

Dimanche 23, à 14h et 17h

L‘héroine, de Cherif Aggoune et Titi, de Khaled Barkat

Oran. Cinémathèque Lundi 24, à 14h et 17h

Titi, de Khaled Barkat et L‘héroine, de Cherif Aggoune

Oran. Cinémathèque Mardi 25, à 14h et 17h

L‘héroine, de Cherif Aggoune et Titi, de Khaled Barkat

Oran. Cinémathèque

Mercredi 26, à 14h et 17h

Titi, de Khaled Barkat et L‘héroine, de Cherif Aggoune

Oran. Cinémathèque Jeudi 27, à 14h et 17h

Zone 8, de Larbi Lakehal et Guetatcha, de Ali Aissaoui

Blida. Tlemcen. Cinémathèque

Samedi 22, à 14h et 17h

Guetatcha, de Ali Aissaoui et Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani

Blida. Tlemcen. Cinémathèque

Dimanche 23, à 14h et 17h

Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani et Novembre instant T, de Ali Beloud

Blida. Tlemcen. Cinémathèque Lundi 24, à 14h et 17h

Novembre instant T, de Ali Beloud et Zone 8, de Larbi Lakehal

Blida. Tlemcen. Cinémathèque Mardi 25, à 14h et 17h

Zone 8, de Larbi Lakehal et Guetatcha, de Ali Aissaoui

Blida. Tlemcen. Cinémathèque

Mercredi 26, à 14h et 17h

Guetatcha, de Ali Aissaoui et Mouloud Gaid, de Rezika Mokrani

Blida. Tlemcen. Cinémathèque Jeudi 27, à 14h et 17h

Profusion des genresSnatchGuy Ritchie (2000)

MASCARA, MAISON DE LA CULTURE ABI RAS ENNACIRI. À 17H. LE 21. Tout commence par le vol d’un diamant à Anvers, cité des diamantaires, en Belgique. L’objet du délit doit alors transiter par Londres avant d’arriver à New York, entre les mains du boss. Seulement, une bande concurrente de mafi eux entend parler de ce succès et cherche à s’emparer du diamant. Tout cela se passe dans le cadre de matchs de boxe londoniens auxquels les membres de chaque bande s’adonnent. Ce second long métrage de Guy Ritchie est fi dèle à ce que le réalisateur maitrise, des ambiances dystopiques où la tension des milieux mafi eux est toujours cassée par une touche d’humour, un détail dans la reconstitution des endroits où se déroulent les intrigues et une préférence prononcée pour la multitude des endroits, des intrigues, des personnages. La profusion, telle est la marque de fabrique de l’ex-mari de Madonna, alors forcément on a tendance à s’y perdre. Les histoires se mêlent, se démêlent et, parfois, on a l’impression de visionner deux fi lms parfaitement autonomes. La concentration est de mise pour apprécier l’étendue de ce fi lm au demeurant agréable notamment grâce aux jeux des acteurs, à l’immersion architecturale proposée et à la collision des genres : fi lm de gangsters, fi lm psychologique, un cocktail intéressant.Amrane Mahfoud Medjani

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14 El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

MASCARA Faute de transport, ils abandonnent l’école

OUARGLA La wilaya met de l’ordre dans les garderies

Dans la wilaya de Mascara, nombreux sont les enfants qui parcourent des kilomètres à pied pour rejoindre leur école, chargés de lourds cartables ou sacs à dos. Ces trajets trop longs et fatigants pèsent en particulier sur les fi lles qui, pour certaines, abandonnent les cours. C’est le cas de Hayet, 12 ans, résidant à Ouled Guenoune, à 6 km de Sidi Abdeldjebar, qui a quitté l’école en première année primaire. «C’était trop diffi cile pour moi de marcher autant, quelle que soit la météo», confi e-t-elle. Même son frère, Abdelghani, 6 ans, ne va plus à l’école. Wafaa, Chaïma, Farid et Khaïra, âgés de 5, 8, 10 et 13 ans, habitent à Douar Sonae, dans la commune de Feraguig. Selon ces écoliers, le transport scolaire n’est assuré que le matin ; le retour à la maison doit donc se faire à pied. «Toutes les communes de la wilaya de Mascara ont été dotées de bus destinés au ramassage scolaire. Ce ne sont pas les moyens qui manquent. Ce ne sont pas des problèmes de moyens, mais de gestion», argumente une source dans l’administration. En plus du problème de la gestion du parc scolaire, «les écoliers privés de transport dans la wilaya de Mascara sont victimes des confl its tribaux entre élus des assemblées communales et du diktat de certains chauff eurs».

Souag Abdelouahab

La direction de l’action sociale de la wilaya de Ouargla avait procédé, en 2012, à la fermeture de toutes les crèches. Une fermeture motivée par la situation, jugée catastrophique au regard du diagnostic établi, qui a fait état de dysfonctionnements et d’insuffi sances aussi bien dans le secteur public que privé. En plus de l’existence d’une bonne centaine de garderies non agréées dans les grandes agglomérations de la wilaya, la plupart ne sont pas en conformité avec les normes. Et par-delà leur exiguïté, elles manquent pour la plupart d’aération, de lumière, d’eau et d’électricité. Le constat avait fait également ressortir une absence quasi généralisée de mobilier adapté à la petite enfance et de moyens didactiques et ludiques. En un mot, les crèches de Ouargla, y compris celles relevant de la municipalité, de la CNAS et de Sonatrach, ne répondaient pas aux exigences du cahier des charges prévu par le décret relatif à ces établissements. La fermeture de ces établissements pour «mise en conformité» a scandalisé les familles d’autant qu’elle a coïncidé avec... la rentrée scolaire et sociale. Mais elle a eu pour mérite de remettre de l’ordre dans ce capharnaüm en exigeant comme préalable le dépôt d’un dossier d’agrément dans un délai de deux mois et l’aménagement de locaux à même de faciliter la mise en œuvre du projet éducationnel, l’accueil des parents et l’accomplissement des tâches du personnel dans des conditions de sécurité, d’hygiène et de confort. Un délai d’une année avait été donné aux établissement agréés pour adapter leur infrastructure à la réglementation et à ceux exerçant au noir pour régulariser leur situation juridique. Depuis, ces crèches ont aménagé des espaces supplémentaires, séparant les diff érents niveaux et catégories d’âge, mis un peu de couleur sur les murs, de la verdure et des espaces de jeu. D’une centaine d’établissements, la wilaya est passée à 25 crèches reconnues qui ont reçu leur agrément offi ciel. La direction de l’action sociale a qualifi é la situation de ces crèches «acceptable», jugeant toutefois que la tarifi cation était excessive par rapport à la qualité de service. Mais il se trouve que le décret en question ne se prononce pas à propos des tarifs en usage, qui vont de 3000 à 7000 DA par mois. L’absence de projet éducationnel conforme aux programmes de l’éducation nationale fait que la plupart de ces établissements relèvent plutôt du statut de garderie d’enfants, une roue de secours pour les mamans qui travaillent et n’ont fi nalement pas un grand choix pour sélectionner et mettre le prix dans une crèche off rant un plus dans l’éducation et l’éveil de leur enfant.

Houria Alioua

TLEMCEN Des classes de 38 élèves

“Les enfants sont aussi victimes des conflits tribaux et du diktat des chauffeurs.

e droit à l’éducation. Un droit pour lequel l’Algérie a consenti tant d’efforts au fil des ans. Un budget

pour le secteur de l’éducation qui a été multiplié par dix depuis 1990. Près de 23 000 établissements scolaires pour les seuls cycles d’éducation fondamentale et obligatoire. A la clé, des résultats qui, pour autant qu’ils fassent partie du quotidien et de la norme ici en Algérie, sont encore de vrais défis pour beaucoup d’autres pays. Près de 99% des enfants algériens en âge de le faire suivent une scolarité primaire (9 points de plus qu’en 1990). Une quasi parfaite parité de participation garçons-filles pour l’éducation fondamentale (de 6 à 16 ans). Une proportion toujours croissante d’une classe d’âge qui atteint le baccalauréat puis les études supérieures.Malgré ces grandes réussites pour les droits de l’enfant, des défis sont encore à relever. Problèmes de violence dans des écoles ; redoublements à répétition ; déperdition scolaire. Cette dernière est particulièrement inquiétante à la lumière d’une tendance, semble-t-il croissante, à l’abandon de l’école par les enfants eux-mêmes, notamment les garçons, et ce, même avant l’âge de 16 ans. Mais abandon pour quel avenir ? Sans diplôme, sans formation, ces enfants entreront, pour une bonne part, dans des cycles de vulnérabilité importante, souvent forcés d’entrer dans une économie informelle – puisque la loi leur demande de rester à l’école – dans laquelle les systèmes ainsi que les mécanismes de protection sociale à leur endroit seront des plus ténus.Bien sûr, les solutions à des défis d’une telle amplitude sont multidimensionnelles, et une bonne partie est d’ores et déjà pris à bras-le- corps par les différents acteurs du secteur de l’éducation, ministère, enseignants, ou parents.L’Unicef, pour sa part, a décidé de porter une attention toute particulière sur une classe d’âge qui pourrait bien être un des éléments-clés de la réussite scolaire pour l’enfance algérienne de demain : celle des 3-6 ans. De nombreuses études sérieuses dans divers pays ont, de fait, démontré qu’une entrée à l’école à l’âge du préscolaire pour un enfant de trois ans se traduisait en moyenne par

beaucoup moins de redoublements sur l’ensemble de sa scolarité ; des notes en général

10 à 20% supérieures à celles des enfants n’ayant pas bénéficié de cette opportunité, et une longévité à l’école de 2 à 4 ans de plus. Peut-être de manière encore plus importante, ces mêmes enfants, vu leur réussite scolaire, sont souvent ceux qui, de manière assez logique, auront des opportunités d’emploi démultipliées et des niveaux de salaire supérieurs à leurs pairs.Pour toutes ces raisons, mais aussi parce qu’un enfant en préscolaire veut aussi parfois dire une maman ou un papa ayant plus de temps pour faire personnellement des recherches d’emploi, l’Unicef et le ministère de l’Education nationale travaillent, en étroite collaboration avec six autres ministères nationaux, à mettre en place une stratégie nationale de la petite enfance, dont l’un des volets principaux visera à tenter d’anticiper comment des partenariats public-privé optimisés pourront permettre un accueil en préscolaire pour le plus grand nombre possible de jeunes Algériens dans les années à venir. Un économiste américain — ayant reçu un prix Nobel pour son travail sur la petite enfance — a démontré que, dans certains contextes, la généralisation d’un enseignement préscolaire à toute une classe d’âge pouvait générer un retour sur investissement de un à sept. Au-delà du choix moral d’offrir une chance optimale de réussite scolaire à chaque enfant algérien, un investissement sur la petite enfance semble donc être un choix de bon aloi.

Des défis subsistent

encore

“Le décret ne se prononce pas à propos des tarifs en usage, qui vont de 3000 à 7000 DA par mois.

L’ouverture de nouvelles écoles dans les 53 communes de la wilaya, particulièrement les plus reculées, a permis de baisser le nombre d’élèves par classe. Cette rentrée 2014, trois lycées (à Maghnia, El Aricha et Beni Boussaïd), deux CEM (à Boudlida et Ghazaouet) et 80 classes et groupes scolaires ont été ouverts. Désormais, la wilaya compte 478  écoles primaires, 140 CEM et 32 lycées. Mais selon un membre de l’Association des parents d’élèves, «même si 32 élèves par classe est pédagogiquement acceptable, on est loin des 25 promis par les

responsables. Espérons qu’avec la réalisation des nouveaux projets, on s’alignera sur les normes internationales». Le nombre de 32 n’est qu’une moyenne, dans des établissements du sud de la wilaya, certaines classes reçoivent jusqu’à 38 élèves. «Le problème, c’est qu’avec la distribution de logements sociaux dans plusieurs villes, nous avons été pris de court  : des familles ont déménagé et ont transféré leurs enfants d’une école à une autre», explique le directeur d’un établissement scolaire à Maghnia.

Chahreddine B.

4

Algérie

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15El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

5 l'actu

Même si l’Etat a ouvert 208 classes pour les enfants souffrant de retards physiques ou mentaux, cela reste insuffi sant pour les quelque 9000 petits Algériens handicapés. Les parents de Mohamed, 5 ans, touché par une maladie orpheline, en savent quelque chose.

HANDICAP Pour Mohamed,5 ans, il n’y a pas de placeà l’école

Sofia Ouahib TT@sofi aouahib

Il joue, trace à peine des lettres et des chiffres. Mohamed a aujourd’hui 5 ans et il est encore en petite section dans une crèche privée à Alger. Il n’y va que les matinées, puisqu’il doit suivre à domicile un très lourd traitement. Si les enfants de son âge sont déjà en préscolaire, lui ne peut y accéder. Il est atteint d’une maladie orpheline*, un ensemble de malformations congénitales organiques et de troubles mentaux. «C’est un accident génétique», confi e sa mère Linda*. «Personne n’est à l’abri de ce genre de maladie, cela peut arriver à n’importe qui», explique-t-elle. «On s’estime heureux d’avoir trouvé une crèche dotée d’une catégorie petite section qui l’a accepté, car les autres crèches, même privées, ont refusé de l’accueillir», témoigne encore sa maman. Aujourd’hui, ses parents se sont fi xé une priorité : l’insertion sociale et surtout scolaire. «Quand il était petit, on pouvait le garder à la maison comme n’importe quel bébé, mais maintenant, il a atteint l’âge d’entrer à l’école. Il doit s’intégrer à la société comme les enfants de son âge», explique Mourad*, le père du petit. Il poursuit : «Afi n qu’il puisse progresser, les spécialistes nous conseillent de le placer dans une école où il sera en contact avec des enfants qui ne sont pas malades.» «On veut seulement que notre enfant soit considéré comme tous les autres de son âge et ne soit pas stigmatisé parce qu’il est malade», insiste son père. Une idée que la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem, a encouragée. Lors d’une sortie médiatique à l’occasion de la rentrée scolaire, la ministre a précisé que pour permettre aux enfants handicapés de progresser normalement et sereinement au

sein de la société, «il serait préférable qu’ils évoluent avec les enfants dits normaux». La ministre a ainsi souhaité regrouper des enfants aux besoins spécifi ques avec des enfants normaux dans des classes ordinaires, avec pour seule condition que ces derniers soient accompagnés par un éducateur spécialisé. 30 000 DASeulement voilà, la société rejette encore cette catégorie d’enfants et les institutionnels étatiques tardent à mettre en application les instructions ministérielles. Linda raconte : «Certains parents refusent que leurs enfants évoluent au contact des enfants dit ‘’en retard’’. Ils ne veulent pas que leur progéniture côtoie des enfants handicapés, de peur qu’elles régresse en leur compagnie.» De peur que son fi ls soit condamné, la maman confi e : «Je suis inquiète pour l’avenir de mon enfant.» Privés de la joie de voir leur enfant partir à l’école et s’intégrer à la société, les parents de Mohamed doivent aujourd’hui payer le prix fort afi n que leur fi ls ait un semblant de scolarité. 30 000 DA par mois, c’est le montant que paient les parents du petit Mohamed afi n qu’il apprenne quelques notions «négligeables» au regard de ce qu’il pourrait apprendre à l’école normale. «Le calcul est assez simple, comptez 9000 DA pour la garderie et 3000 DA pour le bus scolaire. Ajoutez à cela les frais de l’auxiliaire de vie qui demandent jusqu’à 25 000 DA», calcule Linda. Au bord des larmes, cette maman de quatre enfants se plaint : «Les crèches sont devenues un commerce… un marché noir. On est à leur merci, car il n’y a pas d’autre possibilité.» Que fait l’Etat pour cette catégorie d’enfant ? Le ministère de la Solidarité a mis

MÉDÉA Ecoles sans chauffage et sans cantineLe désarroi est total pour les parents d’élèves des faubourgs reculés de la wilaya de Médéa. Un transport scolaire, des cantines, le chauff age dans les classes : ils revendiquent pourtant un service minimum pour leurs enfants. De nombreux écoliers des hameaux enclavés sont contraints de marcher, chaque jour, des heures pour arriver épuisés, parfois trempés par la pluie

ou transis de froid dans une école où il n’y a parfois aucun radiateur. Pour ces enfants, le repas n’est pas assuré  ; ils déjeunent d’un morceau de galette et d’une limonade achetée chez l’épicier du coin. «Nos enfants ne bénéfi cient pas des mêmes conditions de scolarité que ceux des zones urbaines. Cette inégalité se ressent lors des examens de fi n d’année», soulignent les parents. Pourtant, la direction de l’éducation de la wilaya de Médéa a doté presque

tous les établissements scolaires du primaire de chaudières centrales à gaz naturel ou au gasoil pour remplacer les appareils défectueux et les vieux poêles à mazout. Cette opération de rénovation a touché 615 écoles sur les 652 de la wilaya. Les 37 établissements restants seront équipés prochainement, ont promis les responsables de l’académie. Reste le problème encore non résolu du transport scolaire. Car certaines APC n’accordent que peu d’intérêt à la gestion des écoles de leur localité, en particulier celles se trouvant en zone rurale. Des parents d’élèves de Kharbat Siouf, Ouled Antar, Bir Benabed, Aziz, etc., très frustrés, se plaignent aussi de l’état délabré des établissements scolaires. «Dans certaines classes, les vitres cassées ne sont pas réparées. Les toilettes restent bouchées et les coupures d’eau sont permanentes. Quant à l’approvisionnement en fuel, il ne se fait que rarement par les services de la municipalité, prétextant souvent que les moyens de transport sont défaillants», rapportent les témoignages. Les élus se défendent en accusant le modeste budget alloué par l’Etat aux petites communes sans rente ni ressource et affi rment qu’ils ne peuvent faire face aux dépenses obligatoires qu’exigent, à chaque exercice, les nombreuses écoles primaires.

A. Teta

“Dans certaines classes, les vitres cassées ne sont pas réparées. Les toilettes restent bouchées et les coupures d’eau sont permanentes.

en place des classes intégrées, c’est-à-dire des classes conçues pour recevoir les enfants présentant un retard physique ou mental, dans plusieurs écoles du pays. Il en existe 208 qui accueillent aujourd’hui 1745 élèves handicapés. Seulement, tous les enfants concernés ne peuvent pas y accéder. Il y a un grand manque de structures d’accueil. «Avec son père, on voulait placer Mohamed dans la classe intégrée ouverte dans l’école de notre quartier. Cependant, cela n’a pas été possible par manque de places», révèle Linda. «Ces classes comptent entre 6 et 10 enfants suivis par des orthophonistes ou des psychopédagogues», ajoute-t-elle. «Leur problème ? Leur nombre reste insuffi sant», poursuit-elle. Ces classes ne couvrent pas et ne sont réparties que dans 29 wilayas et leur répartition n’obéit à aucun critère. «Le nombre limité des classes intégrées entraîne une perte d’année aberrante», souligne Linda. L’instituteur, qui est en général un psychopédagogue, suit la classe durant tout le cycle primaire.CULPABILITÉSi la classe a été ouverte en septembre pour un nombre précis d’enfants, l’éducateur doit suivre la même promotion tout au long du cycle primaire. En d’autres termes, si votre enfant a manqué le démarrage de la classe en première année, il devra attendre les cinq ans du cycle primaire afi n de pouvoir intégrer l’école ! Dans le cas précis de Mohamed, «il avait 4 ans quand la classe, à savoir le cycle, a entamé sa première année, il a donc raté le démarrage. Âgé aujourd’hui de 5 ans, il devra attendre quatre ans… Il aura alors 9 ans !» désespère sa maman. Par ailleurs, le souhait de la ministre de voir la formation des auxiliaires de vie (chargé d’accompagner

l’enfant) renforcée à travers trois centres de formation, pour une meilleure prise en charge des handicapés, ne s’est pas concrétisé. «On cherche à ce que les auxiliaires de vie soient généralisés dans les établissements publics», espère Linda. Elle estime que ce ne sont pas les compétences qui manquent, car «j’en connais pas mal qui travaillent dans un autre secteur que le leur par manque de centres spécialisés». Les parents de Mohamed déplorent ainsi le défi cit énorme en matière de centres d’éducation spécialisés pour enfants aux besoins spécifi ques et souhaitent que l’Etat «se tourne vers cette catégorie». «Même s’il s’agit d’un destin malheureux, je me sens coupable et le rejet de la société accentue mon sentiment de culpabilité», confi e Linda. «Souvent, je me dis que peut-être c’est moi qui ne suis pas à la hauteur», conclut-elle. Le frère jumeau de Mohamed «est triste d’être séparé de son frère aussi précocement», explique Mourad. Youcef est inscrit en classe préscolaire, mais il n’y reste pas toute la journée comme les autres garçons. «Il n’y va que la demi-journée et revient à midi afi n d’être avec son frère le reste de la journée. C’est le comportement des jumeaux et on ne peut rien faire», déclare la maman. Mohamed est loin d’être un cas isolé. Comme lui, ils sont encore 9000 enfants souffrant de handicaps physique ou mental en attente d’une classe adaptée. ■

*Sa mère, dont le prénom a été changé, n’a pas souhaité que l’on donne le nom de la maladie. Le prénom de son père a

également été modifi é.

Ci-contre. En haut à gauche : des classes surchargés en dépit des promesses de la ministre (B. Souhil). A droite : dans de nombreuses wilayas, les écoliers doivent marcher des kilomètres pour rejoindre leur école (H. Lyès).

En bas à gauche : des écoliers quittent les bancs de l’école pour subvenir aux besoins de leur famille (B. Souhil). A droite : plusieurs enfants aux besoins spécifi ques ne trouvent pas de classe adaptée à leur handicap (H. Lyès).

«Il est vrai que l’Etat algérien a ratifi é tous les pactes et traités internationaux relatifs aux droits humains, dont la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, mais il n’affi che toujours pas la volonté politique de les appliquer. La raison pour laquelle nous constatons, aujourd’hui, une discordance fl agrante entre les lois et la situation réelle et précaire qu’endurent les enfants dans notre pays», a déclaré, hier, Abdelghani Badi, avocat et président du bureau d’Alger de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Noureddine Benissad) en marge de la conférence organisée hier dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant. «L’enfant est un élément très important dans une société», insiste Moumen Khelil, secrétaire général de la LADDH, alors que Souhil Menacer, membre du bureau de l’Organisation nationale pour la continuité des générations (ONCG), lui, le considère comme «un citoyen à part entière qui doit jouir de ses pleins droits vitaux et constitutionnels». «Nous devrions avoir un Parlement et des organismes gérés par l’enfant. C’est ainsi qu’on lui fera comprendre qu’il est réellement essentiel. La Tunisie en a fait l’expérience. Elle est largement en avance dans ce domaine, affi rme Souhil Menacer. Nous

regrettons l’absence d’un vrai programme pour enfants dans les télés algériennes et nous déplorons l’absence de communication entre les parents et leur progéniture.» Pour maître Badi, l’enfant se trouve réellement en danger notamment au cours de ces dix dernières années où le monde a connu beaucoup de guerres. «La Syrie, l’Irak, la Centrafrique et la Birmanie (Burma) sont les pays qui représentent le plus de danger pour l’enfant dans le monde, a-t-il précisé. En Algérie, les trois dernières années ont beaucoup changé depuis l’apparition des kidnappings. L’enfant évolue non seulement dans la malvie, mais aussi dans le traumatisme et la peur de se faire kidnapper.» En Algérie, «plus de 4500 appels de détresse pour des maltraitances d’enfant ont été recensés. 5% des enfants scolarisés ont été contraints d’arrêter leurs études pour travailler et aider leur famille», regrette Zakari Belahreche, avocat et membre de la LADDH. Dans leur conclusion, les intervenants ont appelé l’Etat et la société à prendre leurs responsabilités. Pour eux, la question est l’affaire de tous : «La responsabilité est partagée quand il s’agit de la protection de l’enfance des vols, des viols, de la perdition et de l’exploitation par les adultes.»

Meziane Abane

LADDH : «L’Etat algérien n’affi che pas de volonté politique pour protéger les enfants»

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Leïla Beratto TT@leilaberatto

Faiza a 4 enfants. Le plus grand a 10 ans, le plus jeune une vingtaine de mois. Cette mère de la wilaya de Laghouat parle de ses séjours à la maternité comme de moments terrifi ants. «Tu es épuisée mais tu ne peux pas dormir. Tu dois surveiller ton bébé en permanence. Il y a des renards qui entrent dans le bâtiment et ils peuvent attaquer les nouveau-nés.» A des centaines de kilomètres de là, un pédiatre de la région de Chlef rit jaune : «Dans notre hôpital, ce sont les chats qui entrent dans la maternité.» Malgré les progrès, accoucher ne se fait pas dans la sérénité. Peu de chiffres sont disponibles. La dernière enquête rendue publique par le ministère de la Santé date de 2001. A cette époque, le taux de mortalité des femmes dans le pays oscillait entre 0,5 et 1,5 pour mille, sauf pour Tamanrasset dont le taux était 3 fois plus élevé. En mars 2013, l’Association algérienne pour la planifi cation familiale estimait que 1000 femmes mouraient chaque année du fait d’un accouchement et critiquait le ministère, l’accusant de donner de faux chiffres. «Les chiffres sont approximatifs effectivement, affi rme un médecin de M’sila. Selon la loi, il est obligatoire de déclarer les décès de femmes liés à l’accouchement. Des imprimés doivent être remplis par les médecins et renvoyés aux directions de la santé. Au quotidien, ce ne sont pas les médecins qui remplissent ces rapports, mais les infi rmiers ou autres soignants. Les chiffres sont modifi és parce qu’on veut prouver qu’on travaille bien et on ne veut pas de réprimande.» Malgré le manque de données fi ables, le personnel soignant est plutôt unanime. «Il est aujourd’hui exceptionnel qu’une femme meure du fait d’une pathologie liée à l’accouchement, même si cela existe», affi rme un médecin en service civil dans une ville de l’Ouest. Mais pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), «la

mortalité maternelle et périnatale continue de constituer un problème majeur de santé publique en Algérie» et le taux de mortalité est «anormalement élevé». GUERREPremier problème : l’encadrement médical. «C’est un problème national, on ne forme pas assez de gynécologues et on manque de pédiatres», raconte Fouad Tayoub, médecin à M’sila où la ville n’a qu’une seule gynécologue, une jeune femme en service civil. Pour pallier le manque, l’Etat a créé des spécialisations pour les médecins généralistes, les autorisant à pratiquer des césariennes, mais cela reste insuffi sant. Certaines structures de santé publique ont choisi d’assurer des gardes par wilaya. Dans la wilaya de Aïn Defl a, chaque

jour, un hôpital est chargé d’accueillir toutes les femmes de la région qui

vont accoucher. «On se retrouve avec une trentaine de femmes en travail en même temps. Dans ces moments-là, ce sont des conditions de guerre. Il n’y a que 5 tables

d’accouchement. Les 3 ou 4 sages-femmes présentes courent d’une salle

à l’autre. Les femmes qui ne sont pas sur le point d’accoucher sont allongées sur des bancs ou par terre en attendant. Parfois, il y a deux femmes par lit, raconte un médecin hospitalier de la wilaya, qui explique qu’il s’agit surtout de mauvaise organisation. En dehors de ces gardes, il arrive qu’une femme qui vient accoucher en urgence, sans avoir la possibilité d’être envoyée dans l’hôpital de garde, peut être accompagnée par plusieurs sages-femmes et un pédiatre. Il n’y a pas toujours de gynécologue, mais l’encadrement médical est bien meilleur !» HYGIÈNEMais après la naissance, à l’hôpital, les enfants sont également en danger du fait des conditions d’hygiène. «Il y a beaucoup de va-et-vient et, surtout, les

agents d’entretien ne sont pas formés aux conditions d’hygiène en milieu hospitalier. La femme de 55 ans qui fait le ménage dans l’hôpital, après un accouchement, le fait comme elle le ferait chez elle», explique un médecin de Aïn Defl a. Dans un hôpital de la capitale, le manque de lits concerne aussi les nourrissons. «Les nouveaux-nés sont parfois posés par terre par manque de place», témoigne une mère qui y a accouché. A Aïn Defl a, l’affl uence lors des soirs de garde wilayale empêche également le seul pédiatre présent d’effectuer les visites à la naissance. «Normalement, cette visite doit permettre de déceler les malformations. Il y a un cas sur 4000, mais c’est cette visite qui nous permet de le détecter et c’est important», regrette un médecin. A M’sila, même constat : il n’y a que le CHU qui peut assurer une consultation pédiatrique à la naissance. Le manque de personnel est parfois aggravé par le manque de matériel. «Dans notre wilaya, seul le CHU possède une salle de réanimation. Les maternités n’en n’ont pas», regrette Fouad Tayoub. Un professionnel de Aïn Defl a nuance : «Le problème, c’est la compétence des soignants. Là où je travaille, il y a une unité néonatale similaire à celles des hôpitaux d’Alger, mais il arrive que lorsque je demande une radio, celle-ci soit faite n’importe comment !» Autre diffi culté : l’isolement de certains centres médicaux et de certains médecins. «Dans de grands centres universitaires, il y a des professeurs en médecine, des

compétences sur lesquelles un soignant peut s’appuyer. Dans les petites

villes, les médecins sont des fonctionnaires, sous l’autorité du directeur de l’hôpital. Ils sont considérés comme des employés et il leur est plus diffi cile de se faire entendre lorsqu’on veut dénoncer

les défaillances», raconte un trentenaire qui travaille dans un

centre de santé. ■

16 El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Une jeune femme sur dix qui meurt dans le pays décède à cause d’une grossesse. Problème d’encadrement médical et conditions d’hygiène, les soignants dénoncent la mauvaise organisation du système de santé qui pourrait pourtant facilement réduire les risques pour les mères et leurs bébés.

«A la maternité, je devais protéger mon bébé contre les renards»

Grandir avec un handicap, c’est grandir oubliépar la société

Ryma Maria Benyakoub TT@Ryma_Maria

Ils sont autistes, trisomiques ou atteints de maladies rares. Plusieurs milliers d’enfants victimes de handicap physique ou mental souff rent aujourd’hui de marginalisation. Ils grandissent sans aucune prise en charge sociale, scolaire, parfois même médicale, faute de structures spécialisées et de personnel qualifi é. «Il est très diffi cile de vivre en Algérie avec un enfant ayant une pathologie comme celle de ma fi lle, atteinte de xeroderma pigmentosum», témoigne Karim, papa de Chaïma, 10 ans. La fi llette souff re d’une maladie génétique rare qui se caractérise par une sensibilité extrême à la lumière et au soleil. Les enfants souff rant de cette maladie sont aussi appelés «enfants de la Lune». «Je m’inquiète pour l’avenir de ma fi lle. Pourra-t-elle étudier ? Pourra-t-elle supporter de vivre dans le noir et surtout pourra-t-elle accepter cette diff érence ?» ajoute Karim. Dans le cas de cette pathologie oubliée, le diagnostic en lui-même est un défi car les étudiants en médecine ne

l’apprennent pas. A l’heure actuelle, seul le laboratoire de biochimie du CHU Mustapha Pacha prend en charge le dépistage des maladies orphelines. Pour ces enfants, diffi cile de se procurer des combinaisons adéquates ou d’étudier dans des salles spécialisées dans les écoles. La situation n’est pas plus enviable pour les autistes. «Ils ne sont pas pris en charge. Plus grave, l’autisme lui-même n’est pas reconnu malgré le nombre alarmant des personnes atteintes de cette anomalie en Algérie», déplore Laïd Boumedjou, président de l’association Tawassol pour l’enseignement et l’intégration des enfants autistes d’Oum El Bouagui, qui compte quelque 200 autistes.

BRICOLAGEPis, le personnel qualifi é pour traiter l’autisme est presque inexistant en Algérie. «A l’origine de ce problème, il y a un manque de formation dans les universités et les institutions de formation. Les pédopsychiatres, pédiatres et psychologues ne savent rien de cette maladie et ne peuvent pas la traiter comme

il le faut», explique-t-il encore. Hakima Hamada, présidente de l’association Alif pour l’aide à l’insertion socioprofessionnelle des enfants en diffi culté mentale, le rejoint : «Il n’y a pas assez de structures ni de personnes qualifi ées aussi bien pour l’orientation des parents que pour la scolarité. A cause de ce vide, les parents sont pour la plupart mal informés et perdent beaucoup de temps pour la prise en charge.» Plus de 300 trisomiques sont sur liste d’attente pour accéder à une école spéciale. «L’Etat doit sérieusement réfl échir à cette frange de la population ; le temps du bricolage est révolu», interpelle Hakima Hamada. Flora Boubergout, présidente de l’Association de soutien aux handicapés moteurs El Baraka, affi rme, quant à elle, que «malgré toutes les démarches faites pour prendre en charge les enfants handicapés moteur, beaucoup reste à faire sur le terrain». Cette dernière appelle à passer à l’acte et à appliquer les lois sur le terrain. ■

73,9décès pour

100 000 naissances

en 2011

10%des décès

des femmes entre 15 et 49 ans en

Algérie sont des décès

maternels.

6

a grossesse, un processus normal, sain et créateur de vie c’est aussi, parfois, un processus qui induit de

sérieux risques de décès et de séquelles pour les femmes enceintes. Ce risque constitue un défi mondial dans la mesure où, entre 1990 et 2013, on enregistre, chaque année dans le monde, entre 300 000 et 500 000 décès maternels liés à des complications lors de la grossesse ou de l’accouchement du fait que ces femmes enceintes ont un accès limité aux soins médicaux, ou reçoivent des soins dont la qualité ne répond pas aux normes. Elles succombent, ainsi, à des complications qui pourraient être traitées efficacement dans tout système de santé doté d’un personnel qualifié et d’équipements adaptés pour traiter les cas d’urgence et administrer les soins du postpartum requis. En Algérie, plus de 93% des femmes sont suivies pendant leur grossesse et 92% accouchent assistées par un personnel qualifié, dans un

système de santé correctement structuré. Pourtant, plus de 600 d’entre elles continuent de mourir chaque année des complications dues à la grossesse.Fidèle à ses engagements internationaux autour de la sante de la mère et de l’enfant, l’Algérie s’est attelée à mettre en œuvre, en partenariat avec l’Unicef et d’autres agences des Nations unies, un processus visant a l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, dans l’optique de pouvoir atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Les défis sont de taille, l’immensité du territoire algérien en tout premier lieu. Pourtant, contrairement à d’autres fléaux, les cas de mortalité maternelle sont, dans leur immense majorité, «évitables». Et derrière chaque mort de maman se cache trop souvent la mort, ou au mieux une souffrance terrible pour le nouveau-né qui aura pu lui survivre. Dans les deux cas, une immense tragédie pour la famille. Avec les moyens financiers, techniques et humains dont elle dispose, l’Algérie peut, veut et se doit de faire mieux, pour faire que chacun de ces cas devienne une exception dont la fréquence pourra se faire de plus en plus rare au fil des mois et années à venir.

Chaque année, 600 femmes meurent des complications d’une grossesse

Algérie

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17El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

PH

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# En Algérie, les mamans ne sont pas enclines à allaiter. Pour de nombreux médecins, c’est parce qu’elles trouvent dans le lait en poudre et le biberon une forme de «modernité». Etes-vous d’accord avec cette analyse ?

Pas du tout ! Si l’allaitement est délaissé, c’est l’environnement médical qui en est responsable. D’abord parce que les femmes accouchent dans de telles conditions que la première chose à laquelle elles pensent, une fois que le bébé est né, c’est à rentrer chez elle. Ensuite parce que le personnel manque de formation. Du coup, le message délivré n’est pas uniforme, ce qui entraîne une perte de crédibilité du personnel soignant. Alors, la maman fait ce qui lui semble le plus commode : elle a recours au lait artifi ciel.

# Quand vous parlez de message contradictoire, vous voulez dire qu’on ne leur explique pas que le lait maternel est meilleur que le lait artificiel...

Le lait maternel n’est pas «meilleur» : c’est celui qu’il FAUT au bébé. Si la composition du lait ne fi gure pas sur le sein de la mère, c’est parce que le lait produit est fabriqué pour le bébé au moment de la succion. Il ne faut pas chercher à comparer le lait maternel et le lait artifi ciel.

# Une maman qui vient d’accoucher a aussi besoin d’être accompagnée dans l’allaitement...

Oui, elle a besoin d’être rassurée parce qu’en donnant le sein, elle ne mesurent pas la quantité de lait qu’elle donne à son enfant et ça l’angoisse. On entent souvent les mères qui allaitent dire «ma ichbaâch». Or, il faut dire à ces mères que si les couches sont régulièrement mouillées et si le périmètre crânien (pas le poids) augmente normalement, c’est que leur lait suffi t.

# C’est donc au ministère de la Santé d’organiser des campagnes de sensibilisation ?

Oui. Avec le comité «Hôpitaux amis des bébés», nous avons commencé à former le personnel à l’allaitement. Personnellement, je suis pour commencer la sensibilisation dès l’école primaire et organiser des assises nationales sur la naissance pour la promotion de l’allaitement maternel ! Avec l’unité kangourou du CHU Mustapha Pacha, nous avons aussi introduit l’allaitement dans le programme des résidents. Du 5 au 12 novembre, nous avons aussi organisé une semaine de l’allaitement pour impliquer toutes les polycliniques et les maternités. Mais cela n’a pas été très suivi. Vous savez, le programme allaitement est une programme humanitaire, il n’y a pas d’argent derrière...

# Le message délivré ne doit-il pas aussi mettre en avant les bienfaits de l’allaitement pour la santé du bébé et de la mère ?

A partir du moment où la mère est suffi samment préparée avant l’accouchement, je ne crois pas que ce soit la peine d’insister. De toute manière, elle le sait. Encore une fois, il faut insister sur le message : le lait maternel n’est pas «bon» pour l’enfant, c’est celui qu’il lui faut. Tout simplement.

Mélanie Matarese

DJAMIL LEBANE. Chef du service néonatalité au CHU Mustapha Pacha (Alger)

En Algérie, 12,4% des enfants de moins de 5 ans souff rent d’obésité, selon la dernière enquête menée par l’Unicef en 2012. Un état des lieux inquiétant, selon les nutritionnistes. Tewfi k Loucif estime que cette situation est due à une «alimentation inadaptée». «Aujourd’hui, les enfants ont tendance à consommer des aliments trop gras, trop sucrés et trop salés.» Le spécialiste met en garde les parents sur l’alimentation de leurs enfants, en particulier dans les crèches et les écoles «où les repas sont parfois déséquilibrés» assure-t-il. «La prévention est un élément fondamental pour arrêter cette maladie pathologique. Si les pouvoirs publics n’adoptent pas une véritable stratégie rapidement, on enregistrera de plus en plus d’obèses», menace-t-il. Pour la première fois en Algérie, le taux des enfants obèses dépasse celui des enfants souff rant de sous-alimentation et de malnutrition. A ce sujet, l’étude révèle que près d’un enfant sur 30 (soit 3%) âgé de moins de 5 ans souff re d’une insuffi sance pondérale modérée et/ou sévère et cela est imputable, selon le docteur Tewfi k Loucif, à la cherté de la vie. «De plus en plus de familles souff rent de restrictions

budgétaires et cela se répercute directement sur la nourriture. Ils en viennent à privilégier la quantité à la qualité», explique-t-il. L’enquête fait aussi état de près d’un enfant sur 9 (soit 12%) de moins de 5 ans accusent un retard de croissance (ils sont trop petits pour leur âge) et 4% sont trop maigres pour leur taille. Ces chiff res, selon le même expert, sont dus au manque d’activité physique. «Nos enfants ne pratiquent pas d’activité physique et le peu pratiqué à l’école n’est dicté par aucune stratégie. Il faut promouvoir le sport dans les écoles et investir dans des moyens humains et matériels car pratiquer une activité physique en dehors des structures scolaires coûte cher et tous les parents ne peuvent pas se le permettre», conseille le spécialiste. L’enquête révèle aussi que 25% des enfants de moins de 6 mois sont allaités exclusivement au sein. Cependant, l’expert assure qu’«il n y a pas de grandes conséquences si l’allaitement au sein s’arrête précocement», mais conseille tout de même que «la mère puisse prolonger cette alimentation».Sofi a Ouahib  

L’obésité touche 12% des moins de 5 ans

“ Le lait maternel est celui qu’il faut au bébé

La mortalité maternelle et périnatale continue de constituer un problème majeur de santé publique en Algérie

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18 le siècle El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

Fanny Colonna, sociologue algérienne, nous a quittés subitement le 18 novembre 2014. Née en Algérie en 1934, étudiante à Constantine puis à Alger, où elle a milité «raisonnablement», de ses propres termes, dans le milieu des consciences maghrébines et des cadres du PPA-MTLD recherchés alors par la police française. Enseignante après l’indépendance aux côtés de Mouloud Mammeri, réfugiée en France en 1993 mais souvent, depuis, revenue dans son pays, elle a travaillé sur l’Egypte, sur le Maghreb plus largement, mais surtout sur le terrain algérien de l’Algérie «profonde» : le Gourara, les Aurès étaient ses lieux de recherches privilégiés. On lira encore pendant longtemps ses brillants ouvrages de référence sur les instituteurs algériens de l’école française (Instituteurs algériens, 1975), l’histoire de l’islam contemporain vu à travers les oulémas aurésiens (Les Versets de l’invincibilité, 1995), la pratique d’une l’ethnographie Sud-Sud (Récits de la province égyptienne, 2004), ou les liens surprenants qui ont pu exister à un moment d’avant-1914, entre personnalités étonnantes d’Algériens et d’Européens dans l’intérieur du pays (Le Meunier, les moines et le bandit, 2010), et ses abondants articles, toujours pleins de détails comme de subtiles analyses sur l’histoire rurale et ses «savants paysans», sur la science coloniale, la culture, les producteurs intellectuels et j’en passe. Elle aimait le cinéma et la littérature. Ses écrits sont faits avec un sens à la fois du visuel ― un portrait ou un paysage est dépeint en quelques lignes avec une remarquable fi nesse ― et une richesse de langage où l’acuité d’analyse se combine avec

la profondeur de l’observation. Mais nous continuions de profi ter, surtout, de l’abondante générosité avec laquelle elle a prodigué idées, conseils, lectures, aide et encouragements non seulement à ses propres étudiants, mais à tous ceux et celles qui venaient, d’Algérie, de France, d’Angleterre ou des Etats-Unis, vers elle au cours de leurs travaux universitaires en histoire et sciences sociales, toutes disciplines confondues. Subtile, brillante,

franche, toujours accueillante, elle recevait volontiers, longtemps après sa retraite à Paris, de jeunes chercheurs venus discuter de leurs projets de recherche, du terrain ou des idées, heureuse comme elle l’était d’encourager une nouvelle génération dans la découverte de l’Algérie, de son passé et de sa société si riches même dans leurs douleurs, ce qu’elle avait compris très jeune elle-même dont le père fut administrateur à la campagne et dont la première éducation politique fut à l’écoute d’un militant PPA, assigné à résidence chez elle et loin de chez lui. Fanny Colonna nous laisse accablés par la disparition d’une amie si chère, si vivace, pleine d’humour et d’un sens aigu de la vie, et qui avait encore tant de choses à nous enseigner.

James McDougall(Professeur d’histoire à l’université

d’Oxford, Angleterre)

Fanny Colonna s’est éteinte mardi dernier. Nous nous connaissions depuis une petite dizaine d’années. Très généreuse de son temps et de sa personne, elle se montrait spécialement disponible pour les jeunes chercheurs d’Algérie, de France et d’ailleurs. Ils se sentent aujourd’hui orphelins. Fanny avait encore tant à transmettre. Son regard vif, sa parole franche et souvent malicieuse faisaient advenir des discussions d’une rare qualité, puis laissaient ses auditeurs sous le charme. Le jeune confrère que je suis est mal placé pour en parler, mais sa famille, sa foi – très libre aussi – et l’Algérie occupaient une très grande place dans son existence. Elle était née en 1934, dans la campagne algérienne, d’un père administrateur de ce qui s’appelait alors une «commune mixte». Marquée par l’anticolonialisme catholique et par ses diverses expériences de la «situation coloniale», elle choisit d’être Algérienne. Depuis Alger, où elle a vécu jusqu’en 1993, elle a mené sa carrière sur les deux rives de la Méditerranée, publiant en Algérie comme en France. Cofondatrice du département de langue et culture berbères de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, elle laisse une œuvre aussi dense qu’originale. Dès sa thèse sur Les Algériens instituteurs (1883-1939), elle a affi rmé une grande liberté vis-à-vis des récits politiques dominants – coloniaux comme nationalistes –, des clivages disciplinaires et des formes de l’écriture scientifi que. Elle n’a eu de cesse d’explorer l’histoire culturelle de l’Algérie et du Maghreb, le plus souvent

rurale, afi n d’y lire les bouleversements profonds induits par la colonisation et l’émergence, dans l’entre-deux-guerres, d’acteurs culturels et religieux nouveaux. Les Versets de l’invincibilité (1995) en recueillent la quintessence. Sociologue de formation, elle préférait se défi nir comme anthropologue, consacrant de longs terrains à exhumer des archives inédites ou à mener des enquêtes orales. A la fi n de sa vie, elle dialoguait beaucoup avec les historiens, les éveillant sans cesse à de nouveaux questionnements. A partir des années 1990, elle avait exploré des formes d’écriture plus narratives et imagées. Loin des canons scientifi ques, ses récits très incarnés et suggestifs rendent avec clarté l’histoire des sociétés passées comme les conditions subjectives de sa recherche : son dernier ouvrage, Le Meunier, les moines et le bandit (éditions Koukou, 2011) est, à cet égard, une belle et grande réussite. Fanny nourrissait encore bien des projets, notamment autour de l’œuvre d’Emile Masqueray (1843-1894), ethnographe dans les pas duquel elle avait souvent marché dans les Aurès et en Kabylie et dont elle jugeait l’œuvre trop méconnue. Quand nous nous sommes écrit pour la dernière fois, il y a un mois, elle achevait un ouvrage sur les détenus algériens du bagne de Calvi, un des nombreux legs qu’elle nous fait et que nous continuerons à faire vivre.

Augustin Jomier, doctorant en histoire, université du Maine/Fondation Thiers-CNRS

Fanny Colonna, chercheure essentielle

Mardi 18 novembre, la chercheure Fanny Colonna, de nationalité algérienne, est décédée à l’âge de 80 ans, loin de son terrain de recherche,

l’Algérie qui l’a vu naître en 1934. Ceux qui l’ont connue lui rendent hommage.

Heureuse d’encourager une nouvelle génération dans la découverte de l’Algérie

Elle avait choisi d’être Algérienne

“ On lira encore pendant longtemps ses brillants ouvrages de référence.

La disparition soudaine de Fanny Colonna, décédée mardi 18 novembre 2014 à Paris, nous révèle l’existence d’une tradition et d’une génération de socialscientists algérienne que nous avons du mal à connaître et à reconnaître à cause de ses racines, de ses courants et de ses divisions, quelquefois même considérées comme impures. Fanny Colonna est en effet le produit de cette double histoire coloniale et nationale, de la tradition sociologique algérienne qu’elle a su, mieux que beaucoup d’autres, conserver et dépasser. Née dans un village de l’intérieur de l’Algérie en 1934, d’une lignée d’émigrants de la colonisation, à la fi n du XIXe siècle, venus du sud de la France, elle a su et pu opérer des choix professionnels et militants qui allaient à l’encontre de sa prime éducation sociale, politique et familiale. Ses choix étaient moins risqués que ceux des jeunes Algériens de sa génération mais, à coup sûr, pas moins douloureux du point de vue affectif. La guerre d’Algérie ne l’avait pas désorientée mais bien altérée, notamment à cause de la disparition de son père dans des conditions tragiques. C’est aussi durant la guerre d’indépendance qu’elle s’est mariée, qu’elle a eu ses premiers enfants et qu’elle a commencé ses études universitaires à la faculté centrale d’Alger. En 1962, à la différence de la masse des Européens qui ont déserté l’Algérie, Fanny et son mari, Pierre Colonna, font le choix de rester et optent pour la nationalité algérienne. Cette position et ces nouvelles conditions politiques et citoyennes expliquent une part importante de ses choix épistémologiques dans le champ

scientifi que français et algérien, qu’elle a su tenir des deux mains, sa vie durant. En 1967, elle soutient, pour son diplôme d’études approfondies (DEA) de sociologie, un mémoire consacré à Mouloud Feraoun sous la direction de Mouloud Mammeri. Quelques mois après, elle devient assistante au département de sociologie à l’université d’Alger et effectue, sous la direction de Pierre Bourdieu, un doctorat de troisième cycle sur Les Instituteurs algériens (1883-1939) soutenu à Paris en 1975. Quand Mouloud Mammeri est désigné directeur du Crape (actuel CNRPAH) en 1969, il fait appel à son ancienne étudiante et collègue de l’université d’Alger comme à de nombreux autres jeunes diplômés algériens pour constituer un corps de chercheurs algériens au centre. C’est durant ces décennies 1970-80 que Fanny Colonna fait ses premières enquêtes collectives à Timimoun et dans les Aurès et qu’elle connaîtra intensément le milieu culturel, artistique et intellectuel algérois. C’est également durant ces années, où la sociologie algérienne était fl amboyante et déclinante en même temps, que Fanny Colonna a construit l’essentiel de son style, de ses orientations théoriques et sa personnalité scientifi que. Elle a été la seule à avoir conservé et su dépasser l’héritage scientifi que colonial qui divisait toutes les communautés scientifi ques d’Algérie et d’ailleurs. Son goût et sa tentation constante d’explorer des modèles théoriques et des approches méthodologiques variés la distinguent jusqu’à la marginalité. Son livre, Les Versets de l’invincibilité (édité en France en 1994, récemment réédité en Algérie sous un autre titre) est, selon ses propres mots, «une surdité générale». En effet, il n’a suscité aucun écho, aucune vocation, aucune recension mise à part celles de quelques collègues bien intentionnés. Ce livre est en

effet le refl et de la théorisation«solitaire» de Fanny Colonna où l’on trouve, face à face et côte à côte, des théories, des sources et des matériaux d’inspirations et de statuts composites. Ce livre arrive, en effet, trop tôt et trop tard en même temps : pas seulement parce qu’en 1994, l’islam rural et local n’est pas le problème épineux de l’Algérie, alors confrontée au terrorisme islamiste, mais aussi parce qu’il creuse une approche théorique innovante qui ne suscite pas d’intérêt dans le milieu algérien des sciences sociales, dominé par une vulgate marxienne tenace et un tabou politique encore vivace sur tout ce qui concerne l’islam. Avec de nombreux autres intellectuels algériens, Fanny Colonna fut à l’initiative d’un Comité international de

soutien aux intellectuels algériens (Cisia), qui a assuré l’écho et l’accompagnement des Algériens contraints à l’exil à partir de 1993. Depuis, elle vivait en France avec une carte de résidence qu’elle renouvelait tous les dix ans comme de nombreux autres émigré(e)s algériens de sa génération. L’enquête sur le retour des diplômés dans le tissu local en Egypte, qui avait pris deux années de terrain aux quatre coins du pays, était, pour Fanny Colonna, une sorte de retour et de reprise Sud-Sud de son travail sur l’Algérie et les Aurès en particulier.

Une façon de revisiter le retour au local des jeunes lettrés algériens de l’école française ou des médersas réformistes dans le monde rural de l’Algérie du milieu du XXe siècle. Pour la restitution et l’exposition des enquêtes de terrain du livre Les Provinces égyptiennes, elle s’était inspirée du best-seller de Pierre Bourdieu, La Misère du monde, paru en 1993 aux éditions du Seuil. Pour revenir à ses deux «maîtres» (Pierre Bourdieu et Mouloud Mammeri), on peut dire que Fanny Colonna n’a jamais totalement adhéré à la théorie de la domination et du déracinement de Pierre Bourdieu, bien qu’elle admirait sa méthode et son exigence scientifi que. Tout comme elle n’a jamais totalement adhéré à l’idée d’oralité savante et ascripturaire des sociétés rurales et berbères que défendait Mouloud Mammeri, tout en appréciant son intuition scientifi que, son talent pédagogique et sa sensibilité littéraire. En effet, ces deux modèles ne répondent pas et ne l’aident pas à penser et à formuler sa propre quête sociologique de terre et d’ancêtres. Davantage, ces deux théories ainsi que la tradition sociologique durkheimienne toute entière n’arrivent pas, selon elle, à penser et à constituer l’islam comme objet sociologique.Fanny Colonna a été pour nous une directrice de recherche exigeante et bienveillante. Son œuvre pluridisciplinaire qui mêle littérature, sources orales, archives, enquêtes sociologiques est marquée par un usage et une connaissance passionnée et/mais contrôlée du XIXe siècle, cette «île chronologique», pour reprendre un de ses termes, restera incontournable pour qui veut penser les confl its et les fragilités identitaires du pourtour méditerranéen.

Kamal Chachoua, Mohand Akli Hadibi, Azzedine Kinzi et Loïc Le Pape

Une passion algérienne

“ Elle est le produit de cette double histoire coloniale et nationale, de la tradition sociologique algérienne qu’elle a su, mieux que beaucoup d’autres, conserver et dépasser.

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VERTICALEMENT 1- Absurdes. 2- Boîte démocratique - Exercé. 3- Chevelures abondantes. 4- Réservoir - Valeur du silence. 5- Partie du globe - Homme sangui-naire. 6- Mets délicat - Ont leur pas de tir. 7- Moitiés de huit - Petite compagnie - Habileté.8- Foyer lumineux - Fibre textile. 9- Opposé à Grant - Esclave. 10- S’accroche à un bout pour accrocher à l’autre - Vaste étendue de dunes.

Xavier va étudier l’économie à Barcelone, où un couple de médecins l’héberge le temps qu’il trouve un logement. En cours, il remarque une Belge, Isabelle, qui emporte ses sens. Il trouve la colocation idéale, avec des étudiants européens dont fait justement partie la belle. Une situation complexe pour une comédie rafraîchissante portée par des acteurs au jeu fi n et prometteur.

Un retour dans l’enfance de Peter Parker, élevé par son oncle et sa tante, qui au lycée, rencontre un ancien collègue de son père qui travaille dans un étrange laboratoire, où il entre en contact avec une araignée. Il développe des pouvoirs diffi ciles à gérer et qui vont faire naître de lourdes responsabilités et des complications dans sa vie personnelle. Une énième adaptation certes, mais qui vaut le détour par le jeu à couper le souffl e d’Andrew Garfi eld, qui réussit avec brio l’étape du premier grand rôle.

Suite des aventures de Danny Ocean et ses acolytes, qui, après avoir dérobé des millions de dollars aux trois plus grands casinos de Las Vegas, mènent une existence paisible et rangée. Mais c’est sans compter le concours d’un mystérieux délateur qui permet à Benedict, magna des casinos, de retrouver les traces du gang, obligé de se reformer pour l’occasion. Une équipe mythique et la suite d’un fi lm qui a révélé la plupart des stars hollywoodiennes d’aujourd’hui, Georges Clooney et Brad Pitt en tête.

L’Auberge espagnole The Amazing Spiderman Ocean’s Twelve>> Canal+Family. 22h20 >> Canal+. 20h55 >> MBC 2. 19h

El Watan Week-end se fait, chaque vendredi le relais d’«Un Toit pour Chat, Un Chat pour Toi !», groupement constitué d’un petit nombre de particu-liers qui recueillent, soignent, vaccinent et stérilisent autant d’animaux que leurs moyens personnels le permettent. La

stérilisation constitue le point d’orgue de leur action. Les animaux sociables sont proposés à l’adoption sur leur page Facebook après un moyen séjour en famille d’accueil et les autres sont réintroduits dans leur environnement habituel et deviennent ainsi des chats libres complètement sous contrôle. «Un Toit pour Chat, Un Chat pour Toi !» n’est pas un refuge et ne fonctionne que grâce à l’aide que représente la prise en charge des animaux par des familles d’accueil temporaires. Ils encouragent tous les citoyens responsables à faire de même au niveau de leur quartier et les invitent à s’aider de la page Facebook afi n de trouver des familles d’accueil/foyers à leurs protégés. Aucune participation fi nancière ne vous sera demandée !

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relax 19El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014

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Garanti par la Convention internationale des droits de l’enfant, le sport demeure un facteur essentiel pour l’épanouissement de l’enfant.

Farouk Bouamama TT@elwatan_weekend

«Le jeu, les loisirs et, notamment, le sport sont des droits fondamentaux pour les enfants, au même titre que la santé ou l’éducation. Confi ance en soi, prise d’initiative, apprentissage des principes de tolérance, de respect et d’ouverture aux autres», stipule l’article 31 de la Convention internationale des droits de l’enfant. L’Algérie, à l’instar de nombreux pays, adhère au programme de l’Unicef en direction des enfants. En septembre 2013, Mohamed Tahmi, qui était ministre de la Jeunesse et des Sports à l’époque, avait signé un programme de coopération entre le MJS et l’Unicef, représenté par Thomas Davin. L’accord visait à renforcer

les liens entre les deux institutions. «Ce programme, qui s’articule, entre autres, autour de la formation de formateurs, d’une stratégie de communication en direction des jeunes ainsi qu’une étude sur leur participation à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de nos établissements de jeunesse, répond au mieux à notre démarche visant à établir un véritable partenariat actif avec les jeunes et leurs associations», disait M. Tahmi. Le plan biannuel avait été lancé en janvier 2014, en présence toujours de MM. Tahmi et Davin. L’objectif était de donner le coup d’envoi au cycle de formation de formateurs sur le droit à la participation et leur rôle dans le développement du partenariat social avec les adolescents et les jeunesSENSIBILISATIONL’Algérie s’est également jointe, le 9 décembre 2013, à l’initiative du projet «END violence», qui a pour but de mettre un terme à la violence envers les enfants. Un match avait été initié à l’époque entre des jeunes des quartiers défavorisés et d’anciens joueurs internationaux, le 1er mars dernier au stade d’El Biar. Le match a été une réussite

et les enfants venus nombreux assister à cette rencontre étaient aux anges. Après des photos souvenir avec d’anciennes stars du football, dont Rafi k Saïfi , tous les enfants sont repartis chez eux avec un cachet sur la main où était mentionné : «Tous contre la violence faite aux enfants». «C’est ainsi qu’on pourra aborder ce sujet en famille et que l’on pourra combattre ce phénomène qu’est la violence», a dit l’ambassadrice de l’Unicef, Salima Souakri. L’ancienne judokate a également pris part à un spot publicitaire mettant en exergue la violence infl igée aux enfants, qu’il soient à la maison, dans le quartier ou même à l’école. «La violence est diverse. Il ne s’agit pas seulement de frapper quelqu’un. Car il y a aussi la violence verbale. Le mépris qu’on affi che parfois envers des enfants handicapés est aussi une autre forme de violence», a ajouté l’ambassadrice de l’Unicef. Ces initiatives ne sont qu’une goutte dans le grand océan du silence dans lequel sont confi nés le plus souvent les enfants. Et il faudra la contribution de tous pour «rendre l’invisible visible», comme l’indiquait le célèbre acteur Liam Neeson dans un spot au profi t de l’Unicef. ■

Sport et enfants : ils devraient aller de pair

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SALIMA SOUAKRI. Ambassadrice de l’Unicef

“Le sport est aujourd’hui indispensablePlusieurs fois championne d’Afrique et d’Algérie, l’ancienne judokate, Salima Souakri, en compagnie du footballeur Madjid Bougherra, est ambassadrice de l’Unicef en Algérie. Elle évoque dans cet entretien accordé à El Watan Week-end son «combat» pour les enfants.

# Vous êtes ambassadrice de l’Unicef en Algérie depuis 2011. En quoi consiste ce statut ?

C’est beaucoup plus un titre honorifi que qu’autre chose. Certains pensent peut-être que c’est un poste permanent, alors qu’en réalité, on fait plus dans des actions de sensibilisation. Le fait d’avoir une certaine notoriété nous permet, sans doute, d’avoir une approche plus facile avec des chefs d’entreprise afi n d’aider fi nancièrement le programme de l’Unicef et de mieux faire passer notre message. Sinon, on participe aux diff érents déplacements à l’intérieur du pays, comme celui de Tindouf, où on a visité un camp de réfugiés sahraouis.

# On dit souvent que le sport est un bon vecteur pour aider à l’épanouissement de l’enfant. Comment peut-on rendre cela une réalité en Algérie ?

Depuis 2002, les Nations unies et l’Unicef ont lancé une campagne sur le thème «Le sport au service du développement de la paix». L’Algérie fait partie des pays qui encouragent la pratique du sport en associant plusieurs ministères, dont ceux des Sports, de la Jeunesse et de l’Education nationale. Nous essayons d’établir des programmes adaptés pour encourager la pratique du sport dans les établissements scolaires, mais aussi dans les quartiers et les diff érentes aires de jeux. Le sport est aujourd’hui indispensable, car il véhicule de nombreuses valeurs, dont le respect, le courage, l’amitié, l’égalité, la rivalité saine et bien d’autres qualités encore. Nous devons inculquer toutes ces valeurs aux enfants afi n qu’ils puissent avoir un bon départ dans la vie.

# Ne croyez-vous pas qu’il y a un décalage entre le programme de l’Unicef, qui plaide pour la massification de la pratique sportive chez les enfants, et les différentes associations et disciplines qui font de la performance leur credo ?

C’est vrai que la «contagion» des résultats est passée du football à d’autres disciplines et même chez les petites catégories. Mais du moment que diff érentes associations bénéfi cient de subvention, on doit exiger d’elles d’ouvrir des écoles de formation pour que les enfants aient un endroit bien à eux pour pratiquer le sport. Nous savons tous aussi que le sport est le premier moyen de lutte contre les fl éaux. Un enfant qui fait du sport n’a guère de temps libre. Par contre, avec le vide, celui-ci devient une proie facile face à tous les dangers qui le guettent dans le monde de la rue.

22 El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014�D Pour + d’infos : www.unicef.org

La pratique du sport est un droit comme un autre

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L’enfant a droit au repos et aux loisirs, à se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et à participer

librement à la vie culturelle et artistique.» Voilà ce que préconise la Convention relative aux droits de l’enfant dans son article 31. Le sport est en effet souvent considéré comme un loisir. Mais l’expérience prouve que les bénéfices du sport vont en fait beaucoup plus loin. De fait, on sait aujourd’hui que l’activité physique contribue au développement physique, mental,

psychologique et social des enfants et des adolescents. A travers la pratique du sport, les enfants apprennent la socialisation en équipe, le respect des règles – et par là le respect des règles de société – la maîtrise de soi mais aussi la gestion du stress et le dépassement de

soi, le self-control dans l’adversité, le travail et la collaboration en équipe, et finalement une discipline personnelle et un apprentissage à se connaître et se pousser jusqu’à des limites que l’on aurait pu penser inatteignables auparavant qui peut être très important, en particulier pour les athlètes de haut niveau. En d’autres termes, le sport utilise et affine tout un tas de compétences qui vont être primordiales dans le chemin de vie de tout individu et de tout professionnel. De manière moins visible mais tout aussi importante, le sport est également un espace fortement et

fermement égalitaire, dans lequel les capacités intrinsèques prennent le pas sur toute autre considération de couche sociale ou capacité financière familiale. La pratique du sport facilite donc souvent la création d’espaces d’échanges et de cohésion sociale importants pour toute société. Finalement, la pratique du sport est également un vecteur de protection pour l’enfant, qui sera encadré dans une activité constructrice et épanouissante, plutôt que d’être dans un environnement plus propice à des risques de violence s’il/elle venait à passer son temps dans des environnements plus ouverts à tous les publics, tels que la rue par exemple. Pour l’Unicef, le sport est un outil qui contribue à atteindre plusieurs objectifs dans les domaines de la santé, l’éducation, l’égalité des sexes, et la protection de l’enfant. Au-delà de la dépense physique, positive en elle-même, c’est aussi un moment où l’on se trouve en confiance avec ses partenaires et autres joueurs du club et de l’équipe, et où l’on peut donc échanger sur des sujets qui pourraient être sensibles ou difficiles dans un espace plus ouvert. Ainsi, dans le cadre de la campagne «Mettre fin à la violence faite aux enfants», lancée en Algérie par l’Unicef et ses partenaires, un match gala de football a été organisé avec la participation d’un grand nombre d’enfants, filles et garçons, et lors duquel les jeunes ont abordé la question de la violence dans les quartiers et dans les écoles avec les ambassadeurs de l’Unicef en Algérie, Salima Souakri et Madjid Bougherra. Les discussions furent passionnées, franches et libres et virent nombre de jeunes joueurs de foot devenir immédiatement de nouveaux ambassadeurs contre la violence, promettant d’en parler à leurs amis de club de foot, de quartier, et d’école. En bref, et comme l’ont prouvé à maintes reprises Madjid et Salima, tant dans leurs parcours sportifs respectifs que dans leur engagement caritatif, le sport n’est que le début d’un chemin personnel, mais peut être le début d’un parcours autrement plus riche qu’une simple dépense d’énergie.

Les bénéficesdu sport vont

beaucoup plusloin que le loisir

Algérie

Page 21: 21 novembre 2014 293 @elwatan-weekend 25e … · Prix : 20 DA - France : 1 euro - weekend@elwatan.com -  - @elwatan_weekend PHOTO : DR 21 novembre 2014 @elwatan-weekend 293 …

L’entraîneur Mustapha Biskri, qui avait remplacé Nabil Neghiz, vient de quitter l’O Médéa de son plein gré, après à peine deux mois passés à la tête de cette équipe. Le prochain coach, selon des dirigeants du club, sera El Hadi Khezzar, qui vient d’être récemment remercié par le club de la Saoura après sa défaite à domicile contre l’ES Sétif. La succession de trois entraîneurs après onze matches seulement a laissé les fans de l’Olympique de Médéa perplexes. Les supporters se demandent comment le club pourra concrétiser son objectif de début de saison, à savoir l’accession en Ligue 1 avec toute cette instabilité ? A. Teta

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MOB – JSK : une question de suprématieLe stade de l’Unité maghrébine de Béjaïa abritera, cet après-midi à partir de 16h, le derby de la Kabylie MOB-JSK en match avancé pour le compte de la 11e journée de la Ligue 1 Mobilis. Cette confrontation est seulement la troisième dans l’histoire entre les clubs dans ce palier, puisque le club de la ville de la Soummam n’a rejoint la Ligue 1 que la saison dernière. Aucune des deux équipes n’avait réussi à prendre le meilleur sur l’autre. A l’aller, le MOB a imposé à Tizi Ouzou pour le compte de la 13e journée (0 – 0). Tandis qu’au match retour, disputé à Béjaïa, les deux clubs se sont séparés sur le score d’un but partout lors de la 27e journée. Les Crabes de Abdelkader Amrani estiment qu’ils sont aujourd’hui aptes à aller chercher un succès historique face à la JSK, qui domine la Kabylie. Ayant concédé leur toute première défaite de la saison la semaine dernière à El Harrach, les Béjaïouis pourraient bien retrouver la tête du classement en cas de succès, surtout que l’USMH aura une partie diffi cile à négocier à Sétif face au champion d’Afrique. Les Mobistes sont de sérieux concurrents et les supporters qui viendront apporter le soutien espèrent que leurs favoris rééditent la belle

production réalisée lors sur la pelouse de l’Unité maghrébine face au CS Constantine, où ils se sont imposés sur le score de 2 buts à 0. Face à MOB, le JS Kabylie se déplacera avec la ferme intention d’effacer le semi- échec concédé devant l’ES Sétif au stade du 20 Août 1955, mais aussi confi rmer la bonne santé de l’équipe hors de ses bases. En effet, la JSK a remporté quatre victoires en cinq déplacements et son attaque a

réussi à inscrire 12 réalisations. C’est dire que le club se déplacera bel et bien avec des atouts, même si la virée du côté de Béjaïa ne sera pas du tout une partie de plaisir. Alors qui de Abdelkader Amrani ou François Ciccolini aura le dernier mot ? Réponse vers les coups de 18h. Espérons seulement que le fair-play sera au rendez-vous. A. C.

foot 23El Watan Week-endVendredi 21 novembre 2014 �D Pour + d’infos g : www.lfp.dz

Khezzar remplace Biskri à Médéa

Blida Aujourd'huiAïn Defla : CRB Sendjas - USM BlidaL’Arbaa : IB Mouzaïa - O.MédéaKhemis Miliana : USMM Hadjout - CRB Ouled AEKMédéa ( OPOW) : ESM Koléa - OC BoukhariHadjout : CR Zoubiria - CRB BoukadirAlger Aujourd'huiBaraki : RC Kouba - CRB Dar El BeïdaBordj Menaïel : US B.Douala - NARB ReghaïaBouira : EC Oued Semar - US Oued AmizourLakhdaria : JS Akbou - CA KoubaAïn Bessalm : Gouraya Béjaia - WAR ou OTRReghaïa : USM Cheraga - JS Bordj MenaïelBoudouaou : WR B.Menaïel - ERB O.MoussaBéjaïa (Opow) : JSM Béjaïa - JS Azazga Constantine Aujourd'hui Aïn Kercha : MO Constatnine - USM Aïn BeidaMila : DRB Tadjenanet - AS Aïn M’lilaConstantine : US Chaouia - E ColloDidouche Mourad : AS Khroub - CAM SkikdaTadjenanet : USM Sétif - NRB TeleghmaGrarem : HB Chelghoum Laïd - CR V. MoussaChelghoum Laïd : CRBA Fakroun - IRBA. LahdjarOuargla Aujourd'huiGhardaïa : USB H.r’mel - MB Hassi MessaoudMekhadma : MB Rouissat - A. Hassi Messaoud Ouargla : IRB Berriane - NRB TouggourtExempt : NTSBatna Aujourd'hui Bou Saada : CABB Arréridj - NRB O. Derradj M’sila : A Bou Saada - USF BB Arréridj Ras El Aioun : CA Batna-WR M'sila El Maadher : AB Merouana - ES Bouakal Magra : USM Khenchela - NRB Achir Biskra OPOW : MSP Batna - CRB Ouled DjellalOran Aujourd'huiOran : US Remchi - RC RelizaneDemainTémouchent : JSE Abdelkader - JSB Sidi BrahimH. Bouhadjar : USM Oran - GS Sidi KhaledAïn Tedles : OM Arzew - M. ZemmouraMostaganem : ES Mostaganem - WA MostaganemSid Brahim : CRB Ben Badis - ES ArabaEl Kerma : AS Marsa - SCM OranAnnaba DemainAnnaba : USM Annaba - US BoukhadarEl Hadjar : Hamra Annaba - ES BesbesSouk Ahras : ES Guelma - WM TébessaDréan : US Tébessa - ES Souk AhrasEl Ouenza : NB El Kala - Nasr El FedjoudjSaïda DemainTighenif : ES Dahmouni - MB HessasnaMasacara : Sig - MC SaïdaEl Bordj : JS Tighennif - Oued El AbtalFrenda : CRB Tircine - CR Mahdia

Coupe d’Algérie Dernier tour régional

MCA USMA

MCO

ASMO

CSC

MOB

USMH

JSS

JSK

RCA

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CRB

USMBA

NAHD

ESS

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15h00

16h00

16h00

16h00

18h00

18h00

18h00 huis clos

18h00

Ligue 1 MobilisProgramme de la 11e journée

Aujourd’hui

Demain

La Fédération assume l’élimination du Nigeria La Fédération nigériane de football (NFF) a affi rmé hier qu’elle assume totalement l’élimination des Super Eagles de la phase fi nale de la Coupe d’Afrique des nations 2015, prévue en Guinée équatoriale. Les champions d’Afrique en titre ont terminé troisième dans le groupe A après le nul concédé à domicile face à l’Afrique du Sud (2-2) mercredi à Uyo, lors de la sixième et dernière journée des qualifi cations. «La NFF assume l’entière responsabilité pour ce qui est arrivé à l’équipe nationale», a indiqué le président de la NFF, Amaju Pinnick. «C’est une véritable tragédie pour nous de laisser échapper la qualifi cation pour la CAN-2015 de si près», a-t-il poursuivi.

Halilhodzic intéresse la sélection égyptienne L’ex-sélectionneur d’Algérie, Vahid Halilhodzic qui vient d’être limogé par le club turc de Trabzonspor, est parmi les candidats à la succession de Chawki Gharib aux commandes techniques de la sélection égyptienne de football, selon la presse locale d’hier. Halilhodzic, qui a mené les Verts aux huitièmes de fi nale de la précédente Coupe du monde au Brésil, intéresse sérieusement la Fédération égyptienne, au même titre que le Portugais Manuel José, l’ex-entraîneur d’Al Ahly d’Egypte et de la sélection d’Angola, et le Serbe Radjevic, ex-sélectionneur du Ghana, précise El Youm Essabiî, citant Hassan Farid, membre de l’instance fédérale égyptienne.

Tahmi demain à Bab El Oued et à OuarglaLe ministre des Sports, Mohamed Tahmi, donnera, demain à 10h, au stade Ferhani de Bab El Oued, le coup d’envoi de la troisième édition de la Coupe d’Algérie interquartiers de football, baptisée au nom du regretté «Smain Khabatou». Cette compétition est organisée par l’association Ouled El Houma, que préside Abderrahamane Bergui. Après le coup d’envoi de la compétition à Bab El Oued, le professeur Tahmi se rendra directement dans la wilaya de Ouargla pour une visite de travail de deux jours. A. C.

L’international algérien, Yacine Brahimi, auteur d’un excellent début de saison avec son club, le FC Porto, et la sélection algérienne, s’est fait une place de choix parmi les onze meilleurs joueurs de la semaine évoluant en Europe, suivant le classement hebdomadaire de la FIFA. L’Algérien a intégré cette équipe, appelée Ultimate Team, grâce aux 79 points qu’il a récoltés et qui le placent juste derrière le Madrilène, Isco, (84 points) et les deux «fl èches» du Bayern Münich, Arjen Robben et Xherdan Shaqiri, respectivement avec 92 et 91 points. La meilleure défense de la semaine, selon le même sondage FIFA, se compose de Raphaël Guerreiro (FC Lorient) avec 74 points, Kamil Glik (Torino) avec 80 points, Havard Nordtveit (Borussia M’gladbach) avec 77 points et James Chester (Hull City) avec 73 points. Le portier de Cardiff City, David Marshall, a ravi la vedette à ses concurrents en totalisant 77 points, tandis que Danny Welbeck (Arsenal) et Burak Yilmaz (Galatasaray) trônent au classement des meilleurs buteurs de la semaine, respectivement avec 80 et 79 points. APS

6Yacine Brahimi dans l’Ultimate Team

Zerdab et le MOB veulent remporter leur première victoire face à la JSK

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Pitroipa meilleur buteur des éliminatoires de la CAN-2015Le Burkinabé Jonathan Pitroipa, auteur de 6 buts, a fi ni meilleur buteur des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2015), qui ont pris fi n mercredi. Le maîtreà jouer des Etalons a inscrit son sixième but mercredi, à Ouagadougou, contre l’Angola (1-1). Jonathan Pitroipa a marqué à tous les matchs où il a pris part. «C’est grâce à mes coéquipiers. Il faut maintenant que je continue à progresser. J’espère qu’à la CAN, je vais faire gagner mon équipe», a-t-ilconfi é à la presse locale. AFP Vendredi 21 novembre 2014

CAN-2015

Sans le Nigeria et l’Egypte

Le Nigeria et l’Egypte seront les grands absents de la 30e édition de la CAN, prévue en Guinée équatoriale à partir de janvier 2015.

Farouk Bouamama TT@elwatan_weekend

Le Nigeria, détenteur de la Coupe d’Afrique des nations 2013, et l’Egypte, sept fois vainqueur du trophée africain, ont été offi ciellement éliminés au terme de la dernière journée des éliminatoires disputée mercredi. La sortie des Super Eagles a été «offi cialisée» après le nul concédé, à domicile, à l’Afrique du Sud (2-2). Cette élimination prématurée, due à une très mauvaise entame de compétition, est bien mal vécue à Lagos et risque d’emporter plusieurs «têtes» du football nigérian. Pour l’Egypte, c’est la troisième fois de suite que l’équipe ne parvient pas à se qualifi er à une phase fi nale, depuis 2010 où elle a été sacrée en Angola. Battus deux fois (par la Tunisie et le Sénégal) à domicile, les Pharaons ont essuyé une quatrième défaite mercredi devant la Tunisie (1-2) à Tunis, qui a mis fi n à tout espoir en tant que meilleur troisième. Sinon, tous les «gros bras» du continent seront présents lors de la prochaine CAN, à commencer par le Ghana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et aussi l’Algérie, qui fait fi gure de favori en puissance pour cette 30e CAN, qui aura lieu du 17 janvier au 8 février. Il y aura également des outsiders, à l’instar du Sénégal et du Burkina Faso. Ce dernier avait atteint la fi nale en 2013 et ira à Malabo avec de grandes ambitions. Le tirage au sort de la phase fi nale de la CAN-2015 aura lieu le 3 décembre prochain à Malabo. Pour rappel, la Guinée équatoriale remplace le Maroc, qui avait demandé de reporter la compétition à 2016 en raison de l’épidémie d’Ebola. Ce que la CAF a catégoriquement refusé. ■

AAALGÉRIEAAAA16 PARTICIPATIONS

TUNISIE17111171711117 PARTICIPATIONS

22 Egypte (7 victoires)

21 Côte d’Ivoire (1 victoire)

20 Ghana (4 victoires)

17 Nigeria (3 victoires), Cameroun (4 victoires), Rép. dém. du Congo (2 victoires), Tunisie (1 victoire), Zambie (1 victoire)

16 Algérie (1 victoire)

15 Maroc (1 victoire)

13 Sénégal

11 Guinée

10 Burkina Faso, Éthiopie (1 victoire)

9 Afrique du Sud (1 victoire), Mali

8 Soudan (1 victoire)

7 Togo, Angola, Congo (1 victoire)

6 Gabon

5 Kenya, Ouganda

4 Mozambique

3 Bénin, Libye (1 victoire)

2 Liberia, Malawi, Namibie, Sierra Leone, Zimbabwe, Niger, Guinée équatoriale, Cap-Vert

1 Botswana, îles Maurice, Rwanda, Tanzanie

NOMBRE D’APPARITIONS AU TOURNOI FINAL

E DU SUDAFRIQUE DE DE DRIQRIQRIQ9 PATIONS PARTICIPPIPARTARTART

QQQQQQQQ

A BIEZAMBIAA BIBIAMBIIEEEIIIIIE17 PARTICIPATIONSPPAAAA PAPAPAPAAAPAPA PATTPPATPAT

RÉPUBLIBLIUBLIUUBLIBLIUBLI UEUUEUEUEUEIQUUUUUUULIILILIQUUBUUBLBLUBUUBBUBUBCRATIQUECRATIQUEUEUEEUEUEDÉM ARATAAARRRATATRATMOMMMMOCCCCMMOMOMMMOMOCOOOOO

UE UQQQQBLRÉPURÉPU IQUQUUUQQQQQQQQQQLLIIQUQUBUUBLBLUB

ONGODU CCOOOOCOOOCCCOOOOCO17 TICIPATIONS PARRTTTRRRT

GAGAGAGAABONAAAA6 ARTICIPATIONS PAPARTICIPAPARTIARAARAARARRTICIIRTICIARRRARARTICI

ONGOCCCONCCCCONONON7 ARTICIPATIONS PAPAPAPA

AMECAAAAAMEROUNAMEAMEAAAAAME177777 PARTICIPATIONS

ABURKINA FASOANABUBUBURKINABBBBBBTICIPATIONSPARTICIPATIONSTICIPATIONSTICIPATIONSPARTICIPATIONS PAPAPAPAPPPA

MALALIALALALI9 PARTICT CIPATIONSCCCTICIPTICTTICCIPCCCIPTICIPSSÉNÉGALSÉSÉ

13333 PARTICIPATIONS

GGHGGGHANHHH NANNNGHGGGHGGGHHHHHGH PARPARTICIPATIONSARARAR

Malabo

GUINÉE ÉQUATORIALECapitale : MalaboPrésident : Teodoro Obiang Nguema MbasogoDevise : franc CFAPopulation : 757 014 (2013, source Banque mondiale)Gouvernement : régime présidentiel, RépubliqueLangues offi cielles : français, espagnol, portugais

CÔTE D’IVOIRE21 PARTICIPATIONS

CAP VERT2 PARTICIPATIONS

GUINÉNÉE NÉNÉÉQUATATORIALEATAT

Week-end

El W

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GUINÉE11 PARTICIPATIONS

2 participations en coupe d’Afrique des nations