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Creuse-CitronJournal de la Creuse libertaire n° 47 – février-avri l 201 6

11e année

Nous ne sommes pas en guerre, noussommes contre toutes les guerres.Nous sommes antimi l i taristes. Nous n'avonspas de patrie et ne reconnaissons pasles frontières.Les drapeaux et les hymnes nationaux nousglacent le sang.Nous pensons que plus i l y a de pol ice moinsi l y a de justice.Nous condamnons les rel ig ions et les sectescomme des facteurs d'obscurantismeet d'oppression de l 'humanité.Nous ne nourrissons aucune i l lusion sur lecaractère démocratique de nos démocratiesreprésentatives et d'ai l leurs nous sommesabstentionnistes.

Nous sommes contre tous les pouvoirs,délégués ou usurpés.Nous sommes contre tous les États et leurstrois pi l iers l iberticides : la Pol ice, l 'Armée,la Justice.Nous savons que le capital isme rime aussibien avec démocratie qu'avec dictatureet nous ne voulons plus du capital isme.Nous n'avons ni dieu ni maître et voulonsconstruire une société auto-organisée sanscastes ni hiérarchie, basée sur la sol idaritéet l 'entraide.

Voi là ce que nous continuerons à affirmercontre vents et marées !

Prix libre

ÉTAT D'URGENCE, ÉTAT POLICIER

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2 – non aux mines en Creuse ou ailleurs

Le 19 décembre 2015, la commission permanente du Conseil Départemental de la Creuse (élus de cette commission,directeurs de service de la collectivité, élus de la majorité et de l’opposition ainsi que quelques administratifs et laprésidente du Conseil Départemental) se réunissait pour la première fois à l’étang des Landes en limite du PER deVilleranges.À cette occasion, une dizaine de producteurs paysans locaux, qui fournissaient les denrées pour le buffet, l’ontaccompagné d’une lettre, dont voici le contenu, et qui pourrait inspirer à chacun de nouvelles initiatives.

POUR UNE CREUSE À CIEL OUVERT.Producteurs en marche vers une agriculture naturellement liée àson territoire, nous sommes très honorés d’être, par la grâce dufruit de notre travail, représentés aujourd’hui à votre table ettenons à remercier l’équipe de la Réserve naturelle nationale del’Étang des Landes de l’audience qu’elle nous offre ainsi.

Paysans, venus parfois d’ailleurs, mais tous établis dans l’estcreusois, nous avons fait choix d’épouser ce terroir entre Marche etCombrailles pour la multiplicité simple de ses charmes. Ici, au titred’efforts constants, nous parvenons à tirer revenu de structures auxtailles volontairement modestes et particulièrement gourmandes enmain-d’œuvre. Le respect de notre environnement commun et larecherche d’un ancrage local par une relation au plus court avec nos« mangeurs » pourraient également définir notre identité.

Apicultrice, céréalier, maraîchers, paysanne boulangère, tisanière,éleveurs (caprin, bovin, porcin ou avicole) ou encore confituriers ;nous sommes autant de facettes d’un métier porteur de sens etd’avenir, celui de paysanne, de paysan. Un métier-socle nourri dupassé et tissé dans son écrin vert et bleu. Et depuis toujours, unmétier apte à relever dès aujourd’hui les défis de demain.

Nous tirons fierté de savoir aujourd’hui nos nobles productions àvotre table, de surcroît en ce lieu magique et emblématique de

Creuse. Néanmoins, nous ne vous épargnerons pas pour autantnotre cri d’alerte face à l’émergence programmée, par quelques« Conquis c’tas d’or » venus de La Mancha, de cette mine d'or àciel ouvert à quelques pas d’ ici ! Confrontés à tel péril, nousattendons de vous un positionnement clair, vif, unilatéral etrépété de refus du permis exclusif de recherche de Villeranges,et ce sans la moindre concession !

Paysans implantés dans l’est creusois, nous refusons d’être portésvictimes de spéculations antinomiques aux nôtres. Du simple faitd’une richesse accordée par quelques-uns à notre sous-sol inerte, nousrefusons de rendre vains nos patients efforts à cultiver et donnervaleur à notre sol pauvre par nature mais tellement nourricier !

Concrètement, cette piètre mine influera lourdement l’avenir denotre quotidien. Pression foncière accrue, dégradationquantitative et qualitative de la ressource hydrique, impact sur laqualité de l’air, accélération de la baisse démographique,effondrement de l’attractivité touristique, abandon de résidencessecondaires, baisse de fréquentation des curistes : pour nous, lebon sens nous oblige à refuser une Creuse minée !

En un mot, devant l’ importance de l’enjeu qui nous guette,comprenez que c’est le devoir qui nous amène à telle adresse,

Mesdames, Messieurs, bon appétit !

Des carottes, pas des carottages

AU BRÉSIL, LE 5 NOVEMBRE 2015, sous lapression de fortes pluies, deux barragesminiers (Fundao et Santarem) ont cédédans le Minas Gerais (sud-est du pays).Une gigantesque coulée de boues toxiques(60 millions de m3) s'est répandue dans lefleuve sur plus de 850 km pour se jeterdans la mer jusqu'à 40 km des côtes, aprèsavoir tué des dizaines de personnes, etdétruit la faune, la flore et les villages quise trouvaient sur son chemin. Ces bouescontiennent de l'arsenic, du mercure et duplomb. Outre les dangers liés à l'ingestiond'eau polluée, les boues en séchantrisquent de former une croûte stérilisantpour longtemps les surfaces recouvertes.La coulée de boues a traversé vingt-troisvilles et un demi-million de personnessont privées d'eau courante. Cette catas-trophe fera ressentir ses effets sur l'éco-système pendant des siècles.

Voilà le genre d'accident auquel il fauts'attendre ici si nous n'arrivons pas àstopper la politique extractiviste du gou-vernement et des multinationales.

Pour comprendre l'étendue de la catas-trophe qui nous menace, il faut savoirqu'en métropole ce ne sont pas moins dequinze permis exclusifs de recherchesminières qui ont été accordés : Tennie(Sarthe et Mayenne), Villeranges (Creuse),Merléac (Côtes d'Armor), Silfiac (Côtesd'Armor et Morbihan), Loc-Envel (Côtesd'Armor), Beaulieu (Loire-Atlantique),Saint-Pierre (Maine-et-Loire), Dompierre(Ille-et-Vilaine), Beauvoir (Allier), Cressy(Saône-et-Loire), Penlan (Finistère),Kanbo (Pyrénées-Atlantiques), Couflens(Ariège), Olivet (Mayenne), Bonneval(Haute-Vienne).

En Guyane, outre plusieurs permis derecherche, le préfet vient d'autoriser l'im-plantation d'une usine de cyanuration surla commune de St-Elie.

Où en sont les luttes ?

En Bretagne, la mobilisation des collec-tifs et de quelques élus a permis lasuspension des travaux sur la zone desdeux PER, Silfiac et Loc Evel.

En Haute-Vienne, le collectif Stop-Mines87 voit le jour pour informer élus etriverains sur la mise en concurrence du PERde Bonneval (voirCreuse-Citron, n° 46).

En Creuse, outre le conseil régional, leconseil départemental, l'association desmaires, seize communes et communautésde communes ont déjà voté des motionscontre le projet minier de la Cominor, ditde Villeranges.

Dans l'Allier, le conseil municipal deMontluçon vient de voter, à l'unanimité,une motion demandant le retrait de cepermis de Villeranges. En effet, si Cominorprocédait à l’extraction et au traitement desroches sur place, alors Montluçon et lescommunes environnantes seraient directe-ment menacées par les rejets d’arsenic et decyanure qui se répandraient dans le sous-sol, polluant ainsi les nappes phréatiques etles affluents du Cher, mais aussi dans l’air,avec une orientation des vents dominantsmajoritairement tournés vers l’Allier.

Suivez l'actualité et les appels à manifester sur le site stopmines23. fr

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à l'affût de la modernité – 3

Soyons sérieux

Même si, jusqu’à présent, je résisteet n'ai toujours pas de téléphoneportable, ce matin, en écoutantRadio tracteur, j'ai été percuté parune information qui illustre, symbo-lise, la situation dans laquelle setrouve la Creuse et le monde ruralen général.

UNE ÉTUDE est faite pour éliminer les« zones blanches », là où il n'y a pas deréseau pour les portables. Le clampin quifait les tests suit un protocole précis : unemesure au centre bourg et d'autres dansun rayon de 400 mètres. Si c'est bon lacommune est réputée correctement des-servie. Oui, mais voilà, ma communecomme la plupart des communes deCreuse, comporte plusieurs villages, sou-vent éloignés de plusieurs kilomètres dubourg, qui n'est d’ailleurs lui-même qu'unvillage parmi d'autres, pas le plus grandmais celui où il y a la mairie, le cimetièreet où il y avait l'école et des bistrots. Plu-sieurs villages peuvent donc n'être pasdesservis alors que la commune est répu-tée l'être.

Il ne faut pas en vouloir aux têtesd’œufs qui ont pondu ce protocole detest : dans un monde où plus de 80 % dela population est urbaine, qui va imaginerqu'une commune est autre chose qu'uneville en réduction avec son centre-bourget ses hameaux groupés autour tels unebanlieue !

Dans le même esprit, le 25 juin2015, « un protocole d’accord pourl’évolution de l’offre scolaireen Creuse » a été signé entre lepréfet, les services de l’Éducationnationale et l’association des maireset adjoints de la Creuse. Avant d'al-ler plus loin, on peut appréciercomment tous ces braves gens sontd'accord pour employer un conceptéconomique, « l'offre », pour qua-lifier quelque-chose où le choixn'existe pas, particulièrement enmilieu rural, sauf à ne pas mettreses enfants à l'école et à leurdispenser soi-même un enseigne-ment, démarche exigeante et trèsminoritaire.

En fait d'offre, ce protocole vise àfermer un maximum de petites écolesrurales pour, à terme, concentrer le pri-maire dans les bourgs ayant des collèges(regroupements pédagogiques intercom-munaux (RPI) concentrés). Dans undépartement où la densité de population

est de 22 habitants au km2, certainsenfants finiront par se lever à 5 h du ma-tin pour prendre le ramassage scolaire !

Mais rassurez-vous, tout se passerabien car l'État, pour masquer le chômage,prêche l'engagement de service civiquequi permet à un jeune volontaire decontribuer à renforcer la cohésion natio-nale et la mixité sociale par des actions àcaractère éducatif, environnemental,humanitaire, sportif, etc. , et bombardedans les écoles primaires et les crèchesdes personnes non qualifiées et souspayées (450 € par mois) qui risquent àterme de remplacer les agents de serviceet les auxiliaires de puériculture.

Sans compter les réservistes de la« réserve citoyenne » qui vont venir aiderles profs à maintenir l'ordre.

Continuons à explorer les effets de labureaucratie techno-libérale : le conceptmaître est « décentralisation », une idéequi permet concrètement de réduiredrastiquement le nombre de régions et decommunautés de communes, en les. . .centralisant. Nous habitons maintenantdes super-régions. La Creuse, faisant par-tie de la région APOIL (Aquitaine, Poi-tou-Charentes, Limousin), bénéficiemaintenant de 5 représentants élus sur183 au conseil régional, une représentati-vité qui lui permettra certainement defaire avancer ses dossiers avec efficacité.

Le relèvement du seuil d’ intercommu-nalité de 5 000 à 20 000 habitants estcensé « permettre d’avoir davantage decapacités à agir au niveau des bassins devie d’aujourd’hui, plus étendus que ceuxd’hier ». Il est clair que les habitants de

Gentioux partagent le même bassin devie que ceux d'Ahun, et ainsi la Creusepasse de 15 intercommunalités à 4.

Et, grâce à cette réorganisation, ce sontplus de 27 000 personnes qui pourrontbénéficier du nouveau « centre aqua-récréatif » (piscine) d'Aubusson. Bon, il yen a qui mettront plus d'une heure pour yvenir, du tout bénef pour les marchandsde gazole et de pneus. Évidemment, çafera moins de potentats locaux, mais ilsauront encore plus de pouvoir.

On peut multiplier les exemples decette gestion édilique hors-sol. À Guéret,la municipalité continue à désertifier lecentre-ville en autorisant de nouvelleszones commerciales en périphérie, sûre-ment pour être la ville de France où ontotalise le plus grand nombre de m2 degrandes surfaces par habitant.

Et quand le loup va arriver ici, les cen-taines de personnes, qui élèvent quelquesbrebis à l'herbe toute l'année pour eux etleurs proches, seront dans l'incapacité deles protéger ou de les rentrer tous lessoirs. Alors, de brillants écolos salon-nards les sommeront d'y arrêter et demanger du mouton néo-zélandais bio.

Soyons sérieux, il n'y a aucune urgenceà attendre quoi que ce soit de l'État et deses succursales municipales, départe-mentales ou régionales. Nous ne sommes

plus à l'époque de la défense desservices publics et de l'intérêt gé-néral.

L'intérêt général, à une époque,était l'intérêt de tous : quelle quesoit sa situation géographique, toutun chacun avait droit au mêmeservice postal ou de transportpublic. Aujourd'hui l'intérêt généralest entendu dans le sens de notrepseudo-démocratie : l'intérêt d'unemajorité d'urbains s'impose à uneminorité de ruraux. Si vous n'êtespas contents, vous n'avez qu'àdéménager !

Mais si nous voulons continuerà vivre à notre rythme dans noscampagnes profondes, l'avenir dela ruralité peut être de devenir une

fédération de Zads (zones à défendre) oùceux qui y vivent devront se prendre encharge et réinventer des modes d'organi-sation collectifs, autogérés et indifférentsà tous ces vents mauvais qui nousviennent d'en haut.

PATRICK FAURE

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4 – au piquet.. .

Réflexions sur la réformedes écoles primaires  en Creuse

DE SÉRIEUSES MENACES DE FERMETURES

pèsent de nouveau sur un nombre indé-terminé d'écoles creusoises.

Les choses ont commencé cet été,lorsque l'académie de Limoges et la pré-fecture ont invité les maires à uneréunion pour signer un « protocole d'ac-cord » relatif à la réforme du systèmescolaire, en l'occurrence de la maternelleet de l'élémentaire.

Comme le résumait un maire présent (ilsn'étaient qu'une quarantaine sur les cent cin-quante et quelques invités) : on nous a de-mandé d'organiser nous-mêmes la manièredont on allait se faire couper la tête.

Depuis près de vingt ans l'État fait ungrand usage des concertations, débatspublics, etc. , chaque fois qu'il veut menerà bien une réforme, ou réaliser un grandprojet d'aménagement du territoire quirisque de susciter des oppositions dans lapopulation. Il y a désormais des cursusuniversitaires spécialisés qui forment lescadres dirigeants du public et du privé en« acceptabilité sociale » et autre « mana-gement participatif ».

Le principe est toujours le même : onpropose aux gens de donner leur opinion,sur des décisions qui sont par ailleursdéjà prises ; bref on leur fait croire qu'ilsdécident de quelque chose, alors que leseul choix qui leur est laissé c'estd'accepter ce qui a déjà été décidé. Maison leur laisse en même temps la main surquelques aménagements de détail, pourleur faire avaler le morceau.

Tout cela pour couper l'herbe sous lepied à une opposition réelle, en enfer-mant les gens dans des dialogues truqués,en les rendant en quelque sorte complicesdes décideurs.

Dans le cas présent, l'académies'avance avec un dispositif assez lourd(au moins six réunions, réservées auxélus, à ce jour), mais reste extrêmementfloue quant à ses objectifs exacts.

Un copieux document définit le « pro-tocole » (disponible sur le site Internet del'académie) : c'est, au bout de six mois, laseule déclaration écrite quant aux inten-tions de l'État.

Ce flou ne doit rien au hasard ; il estinconcevable que les administrationsn'aient pas une idée assez précise de cequ'ils veulent faire – peut-être déjà la

liste des écoles qu'ils veulent supprimer,dans leur novlangue ils préfèrent au lieude « fermeture d'école », parler de « créa-tion de nouveaux RPI (réseaux pédago-giques intercommunaux) concentrés » ;mais évidemment cela veut dire la mêmechose : pour concentrer des classes aumême endroit, il faut bien en supprimerd'autres ailleurs.

Pour l'académie, garder le silence le pluslongtemps possible permet de préparer leschoses en sous-main tout en rendant plusdifficile la constitution d'une opposition :les déclarations inquiètes d'enseignants oude parents d'élèves peuvent ainsi être trai-tées de fantasmes ou de démagogie par uneacadémie dissimulatrice.

Pour faire signer le protocole aux élus,les administrations ont avancé la carotteque certaines « conditions privilégiéesd'encadrement » seraient préservées dansnos campagnes, et quelques postes enplus maintenus pendant trois ans, en casde collaboration des maires. Cette pro-messe de court terme a joué efficacementson rôle, et la réforme a été acceptée dansson principe par nombre d'élus.

Surtout, en faisant mine d'associer lesélus à l'organisation de la réforme (en leurdisant en gros « c'est vous qui allez nousaider à décider quelles écoles doivent êtrefermées »), l'académie a incité les maires àfaire du « chacun pour soi », à défendrechacun de son côté l'école de son village,et donc inévitablement à désigner à lafermeture l'école du voisin.

Il semble que l'attitude des maires, plusou moins piégés par la situation, soit sur-tout caractérisée par l'attentisme : essayerde se faire discret pour ne pas attirer sursoi et son école les foudres de l'académie.

Face à cette mise en pratique par l'Étatde la vieille maxime « diviser pour ré-gner », l'opposition qui commence à seconstituer, parents d'élèves et enseignants(voir sur Internet « parents en colère »),affirme la seule position défendable etréaliste : il faut refuser purement et sim-plement la réforme et donc le protocole –refuser les suppressions de postes et lesfermetures/concentrations d'écoles. Il fautdéfendre toutes les écoles de campagneen tant que telles, parce qu'elles cor-respondent tout simplement aux particu-larités de l'endroit où nous vivons (sapopulation éparpillée, etc.).

Bref, il faut s'efforcer, comme toujours,de constituer un rapport de force ; mêmesi la chose est ici très difficile, puisquel'adversaire est en même temps celui donton dépend, celui qui paye.

Nous ne sommes cependant pas abso-lument désarmés : les seuls efforts dé-ployés par l'académie pour cetteconcertation montre que l'État préférerait,comme toujours, que les choses sepassent sans remous, dans l'adhésion oula passivité.

Aussi, plus il y aura une oppositiondéterminée et encombrante, plus on aurade chance de réduire les prétentions desmanagers, et de limiter, autant que pos-sible, la casse de nos écoles.

Pour constituer un rapport de force, ilfaut d'abord éviter de trop écouter les ar-guments de l'adversaire : « Mettez-vous àla place de l'État ! » m'a dit une res-ponsable de l'académie lors d'une alter-cation devant la porte d'une réunion quime restait fermée.

Eh bien non, certainement pas. Ni surcette question ni sur aucune autre.

(On connaît la blague du type devantl'échafaud qui cherche des excuses à sonbourreau : « C'est pas de sa faute, il fautbien vivre, nourrir sa famille ».)

Il est absurde d'essayer de se mettre àla place des grands argentiers quiestiment que les écoles de campagnecoûtent trop cher – comme du reste lesbureaux de poste, les transports en com-mun, les hôpitaux, etc. , ou les ouvriers,les chômeurs, l'air pur, que sais-je.

Il ne fait aucun doute que, du point devue de l'économie globalisée – et donc del'État –, on a quand même pu observerdepuis un moment que c'est la mêmechose : nous ne servons vraiment pas àgrand-chose, nous sommes en trop, nousn'existons pas.

Cela est vrai bien sûr pour la Creuse etles quelques départements de France où ilsubsiste encore réellement des cam-pagnes (soit dit en passant, plusieursdépartements ruraux auraient déjà connusdes réformes comme celle qui nous me-nace aujourd'hui).

Mais c'est aussi vrai de pans entiers dela population et du territoire, où les diri-geants ne voient pas quel développementéconomique est réalisable.

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. . . au fond de la classe – 5

La Creuse est déjà un désert depuislongtemps et il faut craindre que leschoses vont continuer de s'aggraver. Maisce désert, d'où vient-il ? Qui l'a produit ?

C'est bien sûr la dynamique « auto-nome » du capitalisme industriel qui avidé les campagnes depuis des décennies– avant tout en liquidant l'agriculturepaysanne pour lui substituer l'agro-indus-trie et son désert humain et biologique(même en Creuse).

Mais à chaque étape, ce « développe-ment » a été encadré, organisé, planifié,par l'État. Et ça continue, bien sûr.

L'étape où nous sommes aujourd'hui,c'est « le développement durable ».

C'est-à-dire la concentration de toute lavie sociale « digne d'intérêt » autour dequelques grandes métropoles « d'échellemondiale », avec leurs centres historiquespour les touristes et la « upper class »,leurs banlieues à l'infini, leurs zones deservices et d'industries de pointe (cellesqui restent encore en Europe). Voir lesnouvelles régions, le futur« Grand Paris », etc.

Et en-dehors de ces fourmi-lières. . . tout le reste, de plus enplus inutile, inhabité, à l'aban-don ; tout juste bon à construireça et là des aéroports, des lignesTGV, à ouvrir des mines, ou desdécharges de toutes sortes. . .J'allais oublier le tourisme. Brefdes aménagements qui font dudéveloppement économique.

Relevons en guise d'illustrationun article dans Le Monde du 12janvier dernier, qui décrit l'effon-drement des centres des villesmoyennes en France (moins de100 000 habitants). En cause, nous dit lejournal : « l'étalement urbain et l'essor desgrandes métropoles » et « le développe-ment incessant des zones commercialespériphériques ». Du pavillon au centrecommercial, et de la couveuse à l'incinéra-teur, comme disait l'autre.

Mais en réalité dans les fourmilières aus-si règne le désert : des masses de gens depassage, des masses de machines en mou-vement, cela ne fait pas un espace habité.

Quels rapportsavec les fermetures d'écoles ?

Bien sûr cela peut paraître peu de choseen regard de ce qui nous a déjà mené à lasituation actuelle. Il n'empêche que cenouveau « désengagement de l'État » – sion ne l'empêche pas – va être encore uneétape dans la dégradation. Il va supprimerl'un des derniers services publics et l'undes derniers lieux de rencontres dansbeaucoup de villages, et transformerencore davantage ces derniers en ban-lieues de petits centres urbains déjà eux-mêmes bien désertés. . . Il va supprimeraussi des possibilités d'emploi et de reve-nu, dans une région où il n'y en a déjà pasbeaucoup. Il va décourager un peu plus lavenue de nouveaux habitants, jeunes,cherchant peut-être où habiter vraiment.

Le fanatisme économique qui règnedésormais ne s'intéresse qu'à une chose :trouver des occasions de développement,de croissance, et dans le même tempsréduire les coûts – réduire les coûts sala-riaux, faire des « économies d'échelle ».

Notre époque est à la fois excessivementradine : il n'y a plus d'argent pour payerdes gens pour s'occuper des gosses, oudes vieux du reste. Et excessivement dé-pensière : on peut par contre dépenserbeaucoup d'argent pour équiper toutes lesécoles avec des saloperies numériques detoutes sortes : tablettes, TBI (tableaublanc interactif), ENT (espace numériquede travail), etc. Et pour les vieux, c'estpareil : voir ce que nous promet ladomotique pour faciliter le maintien desvieillards à domicile, mais seuls.

C'est que le numérique ouvre de remar-quables perspectives de développementéconomique (pour ceux qui le fournisse entout cas). De toute façon le numérique,tout le monde adore ça : c'est merveilleuxtous ces trucs qui clignotent et qui bougenttous seuls.

Dans la même logique, il ne serait pasabsolument invraisemblable que nosréformateurs veuillent à la fois fermer desécoles, et faire construire à grands frais

des extensions (à l'architecturesans doute médiocre, maissûrement HQE) adossées auxétablissements choisis pour êtredes « RPI concentrés ». C'estque la construction, c'est dudéveloppement économique !

Quant aux enfants, qui s'ensoucie ? Pas ceux en tout cas quifont tout ce qu'ils peuvent pourqu'ils passent le plus de tempspossible devant un écran, entredeux interminables séances detransport scolaire (pardon : dansle transport aussi ils serontbientôt tous devant l'écran deleurs tablettes – mais ça ce n'estpas la faute de l'académie).

Voilà qui va sans aucun doute amélio-rer les « performances de l'institutionscolaire » : toujours d'après Le Monde,près de la moitié des enfants arrivant aucollège en France ne maîtrise pas l'écri-ture ni la lecture.

CÉDRIC

Cadenassagede la gendarmerie d'Eymoutiers

Suite à l'assassinat de Rémi Fraisse parles forces de l'ordre, plusieurs gendarme-ries ont été cadenassées symboliquementpour dénoncer le danger que représententces forces d'un prétendu ordre que nouscontestons (voir Creuse-Citron, n° 45).Un habitant de la Montagne limousine aété jugé le 3 septembre 2015 à Guéret,accusé de ce ronflant chefd'inculpation :entrave à la circulation de personnel et de

matériel militaire en vue de nuire à ladéfense nationale, délit passible de cinqans de tôle et 75 000 € d'amende. Pour ré-primer une action symbolique et collective !

Le jour du procès 200 personnes mani-festaient devant le tribunal, les gardesmobiles étant prêts à intervenir. Le prévenua finalement écopé de 1000 € avec sursis.Le parquet, pour une fois, a eu le sens duridicule. En sera-t-il encore ainsi laprochaine fois dans l'ambiance délétèred'état d'urgence que nous subissons ?

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Yourtes de Bussière-Boffy, fin de la sinistre comédie du crime ?

La Cour d’Appel de Bordeaux a définitivement relaxé les préve-nus dans l’affaire des «yourtesde Bussière-Boffy» ce 12 janvier2016. Pour rappel, le maire deBussière, le sinistre « liquida-teur» J.-P. Barrière, avait portéplainte en mars 2011, quelquessemaines après la censure del’article 32 ter A de la loiLOPPSI 2 * par le Conseilconstitutionnel.

LE MAIRE prenant prétexte de son récententartage lors d’une projection-débat à Bel-lac du film Les Yourtes de la discorde, et dela présence d’un campement temporaire dequelques tentes et tipis sur sa commune,écrit au sous-préfet de Bellac qu’il refusetoute médiation dans ce contexte et choisitde porter l’affaire devant les tribunaux.Le procureur, harcelé par le maire,

convoque le 13 novembre 2012, les 3 famil -les habitants les yourtes et la famille quimet un terrain à disposition de l’une d’elles,devant le tribunal correctionnel de Limo -ges. Un mois après, le verdict tombe, lesprévenus sont relaxés de tous les chefs d’in-culpation ou dispensés de peine sur lesquelques insignifiantes irrégularités cons ta -tées.Lors de l’audience, la présidente, très à

l’écoute des explications des prévenus,s’exclame au sujet de leurs habitats, de lasimplicité, de l’efficacité et la probité destechniques utilisées : «Mais c’est révolu -tion naire !»L’affaire aurait dû en rester là, sauf que

voilà, le maire fait appel et le Parquet luiemboîte le pas. Cécile Duflot interrogée àl’Assemblée nationale sur le cas concret desyourtes de Bussière-Boffy annonce savolonté d’intégrer dans la loi ALUR desdispositions pour réguler ces contentieux etpermettre la prise en compte de ces modesd’habitats.Le procès en appel est évidemment une

parodie de justice et, le 14 juin 2013, les cri-minels de Bussière sont condamnés audémontage de leurs habitats, sous astreintejournalière de 70 euros en cas de non-

démontage (ce qui représente un loyer de2400 euros par mois environ) et 500 eurosd’amende individuellement. Dans les joursqui suivent les familles déposent un recoursen cassation.Une souscription nationale, portée par les

associations HALEM et Cultivons l’Avenir,a permis de recueillir les fonds pour assu-mer l’obligatoire intervention d’un avocaten Conseil d’État et Cour de cassation. Eneffet, la demande d’aide juridictionnelle(AJ) des requérants sera refusée pour«absence de moyens crédibles de cassa-tion». Le recours auprès du premier prési-dent de la Cour de cassation n’y fera rien,les prévenus ne pourront compter que sur lasolidarité populaire et ce refus d’AJ sembledéjà un mauvais signe.À Bussière-Boffy, l’ambiance est délé-

tère : le maire ne renonce pas, en toutesoccasions, à harceler, discriminer et stigma-tiser ses opposants, les familles une à unedécident de déménager pour des cieux pluscléments, la guerre-éclair de M. Barrières’est transformée en guerre d’usure et aruiné les dynamiques locales malgré descondamnations répétées devant le Tribunaladministratif, annulant ses arrêtés liberti-cides visant la pratique du camping et sanc-tionnant ses abus de pouvoirs. Le mairecomprenant alors que sa carte communalene lui donne pas les moyens de sa politiqued’exclusion, entame la réalisation d’un Planlocal d’urbanisme (PLU) et en mars 2014,au moment ou paraît la loi ALUR, il publieun PLU où, à l’encontre de l’avis du Com-missaire enquêteur, il a une nouvelle foisexclu les familles en habitat léger de la pos-sibilité de résider sur leurs terrains.Le 24 février 2015, la chambre criminelle

de la Cour de Cassation censure l’arrêt de laCour d’Appel sur le motif qui avait permisde faire condamner les your tes en Appel, laprescription triennale (trois ans sans pour-suites), un moyen préalable qui permetd’éviter à la Cour de se prononcer sur lefond. Elle renvoie l’affaire devant la courd’appel de Bordeaux qui, se conformant àcette posture, étant donné le départ desfamilles et la disparation des yourtes, évi-tera également de rechercher à clarifier laquestion sur le fond.Nous sommes donc devant un jugement

de relaxe qui laisse à la charge des prévenusdes frais de procédure non négligeables

pour des familles modestes. L’arrêt de laCour de cassation aura eu le mérite de cla-rifier le régime de la prescription triennaleconcernant ces formes d’habitat que l’accu-sation considérait comme jamais fini etdonc imprescriptible.La loi ALUR fait aujourd’hui obligation

au document d’urbanisme de satisfaire,«sans discriminations, les besoins présentset futurs, de l’ensemble des modes d’habi-tats». Les familles et l’association Culti-vons l’Avenir ayant déposé en 2014 desrecours contre le PLU de M. Barrière, le tri-bunal administratif devrait se prononcerdans les prochains mois sur la légalité dudocument.La juste prise en compte, la reconnais-

sance et l’accompagnement de ces modesd’habitats mobiles ou démontables estaujourd’hui inscrite dans la loi et noussommes là, clairement, confrontés à l’ini-quité et l’injustice sociale de la pire espèce,qui organise l’espace pour interdire toutealternative à la norme, à la misère, à l’escla-vagisme.Le contentieux est loin d’être épuisé avec

notre « liquidateur», garant de l’ordre moralet des paysages gentrifiés, on peut s’interro-ger sur l’opportunité à ce stade d’amenerl’affaire devant les juridictions euro-péennes; la Cour européenne des droits del’homme et la Cour de justice de l’Unioneuropéenne pourraient trouver matière àétayer leurs jurisprudences respectives surles aspects relevant des droits fondamen-taux et sur le préjudice subi par ces famillesau titre d’une criminalisation éhontée, duharcèlement et des discriminations répétées.Des recours qui, compte tenu des délais deprocédure et des frais d’avocats, semblent àpremière vue hors de portée mais méritentcependant d’être évalués.

PAULO______* Loppsi 2 : Loi d’organisation et de programma-

tion pour la performance de la décurité intérieure,dite loi Hortefeux. L’Art 32 ter A censuré prévoyaitla possibilité pour le préfet d’évacuer les campe-ments illicites dans un délai de 48 heures.Pour des informationss sur la loi ALUR, contac-

ter l’association HALEM au 06 18 94 75 16 ouenvoyez un mail à : association @halemfrance.orgPour contacter l’association Cultivons l’Avenir

ou le collectif de soutien: [email protected]

6 – liberté d’habiter

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droit des femmes – 7

2014C’était une manifestation publique pour ladéfense du droit à l’avortement et en sou-tien aux femmes espagnoles. Le 1er févrierça fera deux ans que j’ai rencontré le Plan-ning Familial 87. Depuis j’ai eu le plaisir defaire partie de l’équipe de relance du plan-ning, le précédent s’étant endormi en 2010.Et on a parcouru sacrément du chemin

avec cette équipe. Tout d’abord une grandepartie de notre énergie a été mise pour trou-ver un local où poser nos affaires et débuterdes permanences d’informations et d’ac-cueil. Après avoir essuyé déboires etfausses pistes, nous avons enfin un endroitpour nous à la maison Plein chants, 61, rueChamplain à Limoges. Un été de travaux apassé et la maison est prête et accueille plu-sieurs associations. Nous disposons de 2pièces et d’une salle de réunion commune àla maison (et d’un toit-terrasse avec unevue imprenable sur la Vienne mais il fautvenir voir). Une pièce qui sert de bureau etpour l’accueil confidentiel (et gratuit !) despersonnes qui en font la demande. Ladeuxième pièce est un centre de ressourcesavec une bibliothèque féministe, des docu-ments d’infos sur les relations affectives etla sexualité. On peut y passer discuter, boireun café ou un thé, prendre des brochures ouvenir nous conseiller le dernier bouquin quivient de sortir !Mais si la recherche d’un local n’a pas

été des plus évidentes, nous n’avons pourautant pas chômé durant ces deux années :permanences de rue sur le quartier de Beau -breuil, mise en place d’animations avec lecentre socioculturel de la Zup du Val del’Aurence, mise en place d’une semaine desensibilisation autour du 8 mars en lienavec d’autres organisations et associations,interventions en milieu scolaire, participa-tion au Forum des associations et salon dulivre, mise en place d’événements pour lajournée nationale de lutte contre les vio-lences faites aux femmes, rendez-vousrégulier public pour discuter et débattredans un café, rencontres de différents parte-naires institutionnels et des autres Plan-nings de la région, et certainement bien deschoses que j’oublie…

2016Ça y est, on y est, ça démarre ; une militantequi passe en service civique permet au local

Planning familial en Corréze et en Haute-Vienne

Récit de Manu, Limoges d’être occupé et ouvert une vingtained’heures par semaine en duo avec au moinsun.e autre militant.e. Les permanencesseront annoncées mensuellement via face-book et le site Internet. Il y a des créneauxouverts et des prises de rendez-vous possi-bles, la mise en accessibilité aux personnesà mobilité réduite n’étant pas encore effec-tuée, il sera toujours possible de se rencon-trer sur rendez-vous dans les locaux de laMaison des droits de l’homme.Une inauguration officielle est prévue le

5 mars, le programme sera annoncé pro-chainement, mais retenez la date!

Les enjeux et chantier à venirOn peut désormais se concentrer sur nosvisions d’un Planning familial, c’est-à-direune association féministe d’Éducationpopulaire ; et les chantiers sont nombreux!Historiquement construite sur la défense duchoix d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants,cet axe reste central et s’est peu à peu déve-loppé pour la défense de choisir sa sexualitéavec qui on le désire, d’avoir le droit d’êtrecorrectement informé.e et respecté.e dansnos choix par le corps médical et les per-sonnes qui détiennent une autorité, d’avoirle droit de s’habiller et d’être dans lesespaces publics tels qu’on en a envie sansêtre stigmatisé.e et discrimininé.e pour uneappartenance religieuse, à une minoritésexuelle, et/ou tout le reste…Car les individu.e.s sont expert.e.s de

leurs vies et donc les mieux placé.e.s pourdécider ce qui leur convient.

Lutter contre le sexisme et les structurespatriarcales de notre société est un travailde tous les jours qui demande énergie etcourage mais qui, on l’espère, n’est pasvain! Toutes les forces sont les bienvenuessans distinction de genre, de sexe, d’orien-tation sexuelle, d’appartenance culturelle,tant qu’on peut se retrouver dans une visiondu féminisme et avoir des désirs et enviescommunes, à partager ; c’est la pluralité quipeut être notre force.Enfin le Planning familial 87 est en lutte

pour construire une société de justice,d’égalité et de solidarité et pour ce faire ons’engage à soutenir et lutter contre les dyna-miques racistes et islamophobes – depuisnotre place, à l’intérieur comme à l’exté-rieur du mouvement – particulièrement pré-sentes aujourd’hui, afin de contribuer àl’émergence d’un monde pour tous les êtreshumains.

MANU

Corrèzeplateau de MillevachesMaison des associations,

côte de Vinzan, 19290 Peyrelevadetél. 07 87 83 22 49

[email protected]/Planningfamilial-plateau-

demillevachesAccueil : Lundi : 12heures-17 h 30Mercredi : 14 heures-20 h 30(semaines paires uniquementSamedi : 14-18 heures

Vous pouvez également nous téléphoner àces mêmes jours et horaires (le mercredi

jusqu’à 21h).Échanges confidentiels et gratuits.

désir, plaisir • contraception • ménopause,règles • infections sexuellement transmisi-bles (IST) • attirances sexuelles • relationsamoureuses • homosexualités • masturba-tion • violences • famille • sexe, genre •agressions, viol • avortement • grossessesnon-prévues • désir ou non-désir d’en-fant…

Vous rencontrerez au planning des personnes prêtes à vous écouter, vous informer etvous accompagner. Le planning familial n’est pas une structure médicale.

InterventionsNous intervenons à la demande pour animer des séances de prévention et d’écucation àla sexualité et à l’égalité dans les écoles primaires, les structures sociales, associatives,institutionnelles, etc. Nous pouvons aussi être présent•e•s lors d’événements festifsautour de stands d’infos et de prévention.

parler en toute confidentialité et gratuitement

Planning Familial 87tél. 06 44 96 43 86

61, rue Champlain, 87000 Limogeshttps://planningfamilial87.wordpress.com

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8 – solidarités

Aujourd'hui comme hier :NON à l'aéroport

de Notre-Dame-des-Landes !texte produit par des habitants de la zad

DEPUIS PRÈS DE CINQUANTE ANS, les habitants et les paysans del'ouest de Nantes répètent leur refus d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Depuis plus de quinze ans, après la relance du projet au débutdes années 2000, l'opposition n'a cessé de se réaffirmer et des'étendre.

Depuis plus de sept ans, elle s'est encore renforcée par l'instal-lation de nouveaux arrivants, prêts à mettre leurs corps et leurshabitats en travers de la route des pelleteuses et des forces del'ordre.

Depuis plus de trois ans, après que la tentative d'expulsion de2012 a été mise en échec par un mouvement massif et déter-miné, la zad est devenue le lieu d'une élaboration collectiveinédite, qui mêle résistance paysanne, opposition populaire etprojets collectifs multiples.

L'absurdité de ce projet a été démontrée de toutes les manièrespossibles. Elle saute aux yeux de quiconque s'y intéresse un tantsoit peu. À part pour une poignée d'élites mégalomanes etquelques spéculateurs malfaisants, il est évident, pour tout lemonde, que l'invention collective et la lutte acharnée que mènentaujourd'hui les opposants, sont porteuses d'infiniment plusd'avenir que le bétonnage autoritaire des terres agricoles et ladestruction des solidarités.

Pourtant depuis cet automne, le gouvernement et la multina-tionale Vinci à travers sa filiale AGO (Aéroport Grand-Ouest)ont décidé de relancer les hostilités, mêlant campagne de déni-grement, procès et menaces autoritaires, dans l'ambiance oppor-tune d'un état d'urgence nauséabond.

Mercredi 1 3 janvier, lors du procès des habitants qui refusentde se laisser exproprier, Vinci demandait au juge de les condam-ner à des astreintes financières colossales, de 200 à 1000 €.

Dans la même semaine,les auteurs supposés denouvelles actions de con-testation se sont vus éga-lement poursuivis.

L'ordre économique règne et écrase. Le juge finira-t-il commele précédent préfet de Loire-Atlantique : embauché à un poste dehaut niveau par une filiale de Vinci en échange de ses bons etloyaux services ? Les flics reviendront-ils, dans leurs costumes deRobocop, éborgner et mutiler les opposants à coups de flashballset de grenades offensives ? Ou saurons-nous arracher l'abandon dece projet et des poursuites, ainsi que le maintien de l'expériencecollective inédite qui est née dans le bocage nantais ?

N'attendons pas les prochaines attaques pour défendre la zad,dénoncer sa répression, et dire notre refus de l'aéroport et de tousles aménagements néfastes et destructeurs.

Contestons le gouvernement et les défenseurs de ce projet nui-sible dans toutes les occasions : dans les rues, dans les médias,dans les tribunaux, dans nos actions de solidarité.

Attaquons Vinci au portefeuille, là même où il veut attaquerles opposants : boycottons ses entreprises, faisons-lui la réputa-tion qu'il mérite. L'argent qu'il ne gagnera pas sur ses autoroutes,ses parkings, ses chantiers, sera autant de manque à investir surses projets destructeurs.

À bas le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes !À bas le diktat de l'économie et la démocratie autoritaire !Vive la zad, les luttes sociales et les solidarités !

Infos : zad. nadir. org ; acipa-ndl. fr ; naturalistesenlutte.wordpress. com ;constellations. boum.org.

Voilà nous y sommes presque…Début avril 2016 la Renouée devrait s'ou-vrir comme une belle fleur de printempsau milieu du bourg de Gentioux.

LA RENOUÉE, c'est le nom de code duprojet de l'association de la Bascule, unprojet social et culturel, accueilli avecbienveillance par la comcom, soutenu parla CAF et non entravé (après concilia-tion) par la mairie qui juge le projet noninnovant !

Pourtant, trois ans auparavant (juillet2013), une poignée d'habitants de Gen-tioux avait réussi à réunir une centained'adhérents sur un projet d'épicerie avec

produits locaux et/ou bios pour continuerle marché l'hiver. L'ancien conseil muni-cipal, après une réunion publique, avaitmême proposé à la Bascule de reprendrel'épicerie du village qui venait de fermer.Mais voilà, les élections sont passées parlà et nous sommes passés d'un climat trèsfavorable à un climat presque hostile.

Qu'à cela ne tienne ! Le CA et lesadhérents tiennent bon. Depuis sep-tembre 2013, la Bascule ouvre tous leslundis de 17 h à 19 h 30, (le local rouge àcôté de l'épicerie « officielle »), en pro-posant des produits secs d'épicerie bio(approvisionné par l'épicerie ambulanteLe Temps des Cerises), en intégrant des

productions locales (miel, conserves deviandes et de légumes, confitures, tisanes,bières, etc.) et en accueillant les produc-teurs locaux pour un marché couvert (fro-mages, légumes, biscuits, galettes, œufs,pains, et même choucroute). Tout lemonde est accueilli avec le sourire, l'am-biance est chaleureuse et enjouée (trentepersonnes dans 24 m2 à l'heure de pointe).Le jeudi, aux mêmes horaires, vous trou-verez du pain frais et des produits bio etlocaux.

En parallèle, la Bascule organise desbalades chez les producteurs, des après-midi échange de savoir-faire, des marchésd'artisans.

À la Bascule, ça se bouscule  !

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nationalisme : toxique ! – 9

La déchéance de nationalitéC’est la dèche d’idée… du vent !

EN 2010, LA MÊME PROPOSITION avait étéfaite par Sarkozy.

Elle fait le buzz.. . et nous avons lamémoire courte ! La déchéance de natio-nalité est latente.

Elle apparaît en 1848 lors de l’aboli-tion de l’esclavage. Peut être déchu de sanationalité toute personne perpétuantl’esclavage. C’était une mesure excep-tionnelle qui s’est élargie lors de la Pre-mière Guerre mondiale et permettait dedéchoir des Français originaires de paysen guerre avec la France.

Lors de la Seconde Guerre mondiale,15 000 cas sont rapportés. De Gaulle,Thorez et Einstein furent déchus de leurnationalité. C’était souvent la premièreétape pour les déportés juifs avant deprendre leur dernier train. De Gaullereprendra plus tard cette mesure pourl’utiliser contre des binationaux alle-mands et italiens et ensuite pendant laguerre froide. Un déserteur peut égale-ment subir ce sort. Dans le cas du traître,le pays qu’il aura favorisé peut l’accep-ter. Celui qui décide de ne pas entrer enguerre peut donc être banni et devenirpersonna non grata dans tous les pays.

Cette mesure ne devrait pas être appli-quée car l’article 15 de la Déclaration uni-verselle des droits de l’homme, qui préciseque « tout individu a droit à une nationa-lité » et « nul ne peut être arbitrairementprivé de sa nationalité », l’ interdit.

Pour l’instant, elle ne s’applique qu’auxbinationaux ayant acquis la nationalitéfrançaise et est encadrée par l’article 25du code civil. Mais la France peut légale-ment décider d'étendre la déchéance denationalité pour tous les binationnaux,dans un souci « d’égalité », mais pas deliberté et encore moins de fraternité !

Être ou ne pas naître français, telle estle dilemme. Les binationaux se sententvisés. Dans une période où le racisme estomniprésent, on veut nous dire que cer-tains Français le sont plus que d’autres ?

Sarkozy en 2010 a fait la même propo-sition. À l’ère du remake intensif, un gou-vernant de gauche (qui n’a plus de gaucheque les bras gauches de ses membres) ap-porte sur un plateau, avec au menu l’étatd’urgence, la part belle aux droites dures.Il ne brille pas par cette farce.

Que peut apporter une telle extension ?Plus de pouvoirs pour limiter l’ immigra-tion, et contrôler. Une force de dissuasionpour empêcher les terroristes de com-mettre leurs crimes ? On peut se deman-der ce qu’un djihadiste peut avoir dans latête lors de son passage à l’acte !

La déchéance de nationalité ne risquesûrement pas de le dissuader car il a déjàdécidé qu’il était dans un autre monde.Un monde où la déchéance de nationalitén’est qu’un détail, un moyen, certes,d’entrer tranquillement dans le payschoisi mais visiblement, ce n’est pas legenre de problème qui peut les arrêterpuisqu’ils utilisent de faux papiers pourcommettre leurs exactions.

La France peut le faire car, en sontemps, elle a signé la convention del’ONU en 1961 et celle du conseil del’Europe en 1997, mais n'a jamais ratifiéces articles.

Une fois de plus, coomme l'écritGeorge Orwell dans 1984 : Le langagepolitique est destiné à rendre vraisem-blables les mensonges, respectables lesmeurtres, et à donner l'apparence de lasolidité, à ce qui n'est que du vent.

SYLVIE

Depuis le mois d'octobre 2015, l'acti-vité principale consiste à mettre auxnormes ERP et à notre goût la maison enface de la fontaine ; maison acquise parl'ARBAN (société coopérative d'intérêtcollectif orientée vers l'habitat rural)après une campagne de financement par-ticipatif local, fulgurante et grisante (plusde 100 000 € récoltés en 90 jours).

Car oui la Bascule déménage pourpouvoir accueillir mieux les personnes et

des projets. La Bascule / Renouée, abri-tera un logement, un cabinet de naturopa-thie, une brasserie associative, desbureaux partagés TAG (travailler à Gen-tioux) et toujours l'épicerie avec un coinclub pour petits et grands.

Côté animation : des soirées projection,bière-frite, des petits dèj' discussion, et tou-jours l'envie de découvrir les producteurslocaux et les savoir-faire traditionnels.

Tout cela pour (re)nouer des liens quenous voulons croire distendus mais nonrompus avec tous les habitants de Gen-tioux et d'ailleurs, pour qu'il fasse bonvivre ici encore pour longtemps.

ISAPour vous tenir au courant des événements :labascule.wordpress. comPour soutenir et adhérer (prix libre) : Asso-ciation la Bascule, le Bourg, 23340 GentiouxPigerolles.

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10 – état d’urgence : ya basta !

Police partout, justice nulle part !

On peut penser tout le mal possi-ble de la justice, mais quand deslois sont votées pour ôter leurspouvoirs aux juges et les confieraux préfets et à la police, on peutêtre sûr que les libertés indivi-duelles vont trinquer !

Et c’Est biEn cE qui sE passE avec l’ins-tauration de l’état d’urgence décrété aulendemain des attentats du 13 novembre etprolongé jusqu’en février 2016 à moinsque…

L’état d’urgence, régime d’exception, ades origines coloniales. En 1955, pendantle gouvernement d’Edgar Faure, lesattaques de la « toussaint rouge » mar-quent le début de la guerre d’indépen-dance en algérie. L’objectif pour lepouvoir est de mater par la force le mou-vement nationaliste algérien en sortant larépression de son cadre légal.

Le 3 avril 1955 est votée la première loisur l’état d’urgence autorisant les préfetssur un territoire délimité à prendre desarrêtés pour interdire la circulation despersonnes, assigner à résidence toute per-sonne jugée dangereuse, interdire l’entréedu territoire à toute personne jugée sus-pecte, fermer les salles de spectacles, leslieux de réunion, autoriser les perquisi-tions à domicile de jour comme de nuitsans contrôle de l’autorité judiciaire.

un député socialiste de l’aude FrancisVals met en garde à l’époque :

L’histoire nous montre que toutes leslois d’exception, telles que les lois scélé-rates votées en 1893-1894 au lendemaind’une série d’attentats anarchistes ou laloi sur l’état de siège prévue pour défen-dre la République et qui fut utilisée en1852 pour permettre le coup d’État napo-léonien et en 1871 pour écraser la Com-mune, sont par la suite détournées deleurs buts primitifs.

un autre député communiste rappelleque l’assignation à résidence ouvre la voieà la création de camps d’internement desinistre mémoire. c’est d’ailleurs ce quiarrive : dès le mois de mai 1955 les pre-miers camps sont ouverts en algérie. ce

que n’ont pas oublié des hommes poli-tiques d’aujourd’hui qui proposent descamps d’internement pour les citoyensfichés s !

Les jolies colonies…L’état d’urgence a été appliqué cinq foisentre 1955 et 2015 :

• pour une durée de six mois en 1955 ;• trois mois après le coup d’État du

13 mai 1958 à alger ;• du 23 avril 1961 au 31 mai 1963 après

le putsch des généraux à alger ;• en nouvelle-calédonie de décem-

bre 1984 au 30 juin 1985, encore les joliescolonies !

plus proche de nous, pendant lesémeutes de banlieue en 2005, Villepin estpremier ministre, sarkozy est à l’intérieur,le 8 novembre 2005 les préfets des zonesconcernées sont autorisés à décréter descouvre-feux. après la fin des émeutes,alors que le régime d’exception est tou-jours en place, des professeurs et maîtresde conférence doivent saisir le conseild’État pour obliger le gouvernement à lesuspendre. ils obtiennent satisfaction : Le2 janvier 2006, chirac met fin à l’étatd’urgence.

c’est aussi le gouvernement chirac quifait voter en 1986, après la vague d’atten-tats, la première loi antiterroriste fran-çaise, instituant des mesures policières et

judiciaires (garde à vue prolongée, traite-ment par des juges antiterroristes) et desmodalités de jugement spécifiques.Depuis 1986, les individus inculpés decrimes en lien avec une entreprise terro-riste, sont jugés par une cour d’assisesspéciale sans jurés. L’arsenal législatifantiterroriste existe et permet de prendredes mesures qui ne nécessitent pas l’étatd’urgence : nuance de taille, ces mesuressont prises sous le contrôle de magistratsjudiciaires qui sont « en principe » lesgarants de la liberté individuelle.

Mais il y a aujourd’hui un relatifconsensus pour durcir l’arsenal antiterro-riste et légaliser l’exception, c’est-à-direinscrire dans le droit des dispositifs quidevraient être limités dans le temps ce quipermet au pouvoir politique d’en garder lecontrôle pour les réutiliser par la suitedans un tout autre contexte. On vise beau-coup plus large : criminalité politique,petite délinquance, militants écologistes,anarchistes, etc. – fichage généralisé desindividus jugés dangereux.

ainsi François Hollande a modifié la loien introduisant des termes suffisammentvagues pour tout autoriser : on peut dis-soudre une organisation si elle trouble« gravement » l’ordre public, et surtoutassigner quelqu’un à résidence « s’il existedes raisons sérieuses de penser que soncomportement constitue une menace pourla sécurité et l’ordre public ».

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police : pas bon ! – 11

En 1955, l’état d’urgence a servi à inter-ner des milliers d’algériens, saisir desjournaux, perquisitionner, établir des cou-vre-feux, mais dans le texte initial l’assi-gnation à résidence n’était possible qu’àl’encontre de personnes « dont l’activités’avère dangereuse pour la sécurité et l’or-dre publics ». Le texte de 2015 s’appliquedésormais à l’égard des personnes pourlesquelles « il existe des raisons sérieusesde penser que le comportement constitueune menace » : il ne s’agit plus de preuvesmais de simple suspicion et sans nécessitéde vérifier la réalité de la menace.

Et tout cela sans contrôle des magistratsmais à la libre appréciation des préfets, surla base des informations des services derenseignements et sans recours effectifpour contester les perquisitions.

On constate déjà des débordements detout genre : multiplication des assignations

à résidence et des perquisitions, sans résul-tat, et dont on cherche le lien avec le terro-risme : chercher un lieu de prière qui nel’est pas, assigner des militants écolo-gistes. Les journaux ont cité cet apparte-ment à strasbourg saccagé par la policequi confond une fiole de bicarbonate avecde la drogue, ce toulousain assigné à rési-dence au motif qu’il serait salafiste… alorsqu’il est de religion catholique. En margede la conférence de paris pour le climat,l’état d’urgence a été allègrement utilisépour « nettoyer » paris des militants sus-pectés de jouer les trouble-fête.

citons CQFD et l’article de janvier :« non mais, t’as vu l’état d’urgence? ! »

« La bleusaille rigole ! et on ne compteplus les portes cassées, les menottages illé-gaux, les gens traumatisés “j’ai cru que lesRusses revenaient” explique Dina, réfu-giée tchétchène de Rouen qui ne se remet

pas de sa perquisition. Maintenant l’ur-gence est dans un tel état que les gens pré-viennent “ne cassez pas la porte, sonnez,je vous ouvre !” a affiché un habitantd’Échirolles (isère) sentant venir la des-cente de flics.

allez courage, cela devrait se terminerd’ici un mois et demi. sauf si tous cesbraves thuriféraires de l’ordre sécuritaireobtiennent un peu de rabiot… »

Hélas, il y a plus d’un tour dans le sacdes gendarmes ! Le gouvernement est entrain de nous préparer en douce un droitd’urgence édulcoré dans les droit com-mun, pouvoirs renforcés à la police et auxpréfets, perquisitions de nuit, surveillanceinformatique tout en inaugurant à tour debras des plaques à la mémoire des victimesdes attentats, pour faire passer la potion unpeu amère !

sagna

Avec le capitalisme sécuritaire

Voici ce qu’écrit Mathieu Rigouste début 2013 :

La pEuR constitue un outil politique fondamental pour lesclasses dominantes. c’est une technique de gouvernement, unemachine de légitimation sur la chaîne de production ducontrôle. apparu au cours du xxe siècle, le marché du contrôlen’a depuis cessé de se développer, parce qu’il repose sur lapossibilité d’inventer sans relâche de nouvelles peurs. Maispour cela, il faut des ingénieurs et des colporteurs, des bureauxde recherche et développement, des services de marketing et decommunication.

transformée en marchandise, la peur constitue désormais unsecteur d’activité de commerçants organisés pour vendre cetteproduction aux gouvernements et aux complexes industriels.En France, la «bande à bauer*» constitue la manifestation laplus exemplaire de cette collaboration intensive entre élémentsde la classe politique, de la police, de l’armée, de l’industrie etdes grands médias pour accumuler du profit sur les marchés dela sécurité. […]

En étudiant cette bande et ses réseaux, leur positionnementdans le champ de la production du contrôle, ce qu’ils disent etfont, leur histoire, leurs profits et leurs stratégies, l’auteur metà disposition des cartes et des outils pour attaquer la dimensionidéologique des sociétés de contrôle… les nôtres !

Mathieu Rigouste, Les Marchands de peur. La bande àBauer et l’idéologie sécuritaire, éd. Libertalia, 171 p. avril2013, 8 €.———

*ami de Manuel Valls, celui-ci étant un des membres fonda-teurs de la bande à bauer.

Et aussi pour les pluscourageux : Mathieu Rigouste, L’En-nemi intérieur, éd. LaDécouverte poche, 364p., juin 2011, 12,70 €.

Lire le dossier de 10 pages police-arméedu mensuel CQFDde janvier 2016.

À voir sur internet lajolie photo de Mathieuaprès son tabassage parla police toulousaine :http ://www.citizen-nantes.com/article-l-etat-m-a-tabasse-il-a-fait-son-travail-par-mathieu-rigouste-docteur-en-sciences-sociales-124010417.html

Mathieu Rigouste, docteur en sciencessociales…

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aujOuRD’Hui je mesure ce qu’il avaitvécu en le vivant à mon tour :

• La mode du « bleu, blanc, rouge», sur les monuments et dans toutes les

têtes, comme si le nationalisme étaitgarant de la sauvegarde des valeurs de liberté et de démocratie !

• La Marseillaise (cette « musique quimarche au pas »), repris par les 7 à 77ans, dans les stades, dans les salles despectacles et dans des boîtes de nuit,

comme un appel à de nou-velles croisades.

Et que penser de cet appel àvenir boire au bistrot, appelrevendiqué comme un acte derésistance ! cet appel au«beaujolais patriote» me faitpenser au sketch, « gérard »,de coluche : «nous, on picolepour éponger l’excédent. Onrend service à la France,nous, on est des patriotes »…

avec la Marseillaise, ledrapeau et la bouteille de vin,la panoplie du parfait«citoyen moderne» est prati-quement complète : muni dela tablette et du smartphonequi ont remplacé la baguettede pain et le béret trop rin-gards, le Monsieur Dupontnouveau est prêt pour de nou-velles aventures, conquêtes etcroisades !

sus aux impies ! «tuez-lestous, Dieu reconnaîtra lessiens !»

j’ai peur ! oui, je l’avoue.comme tout un chacun, jepense que le terrorisme estmonstrueux et ne peut qu’en-gendrer la peur face à l’hor-reur…

Mais, j’ai une autre peur,encore plus importante celle-là, parce que plus insidieuse :c’est la peur de cette sociétédans laquelle big brotherveut m’obliger de vivre àgenoux et aux ordres !

j’ai peur de cette sociétéressemblant de plus en plus àglobalia, où une majorité defemmes et d’hommes, tels des

12 – union sacrée : beurk !

Appel à une autre Résistance

Je n’étais pas «Charlie» en janvier dernier, et je ne suis pas « Paris » en novembre ! Quand mon grand-père maternel me parlait de l’« Union sacrée » qu’il avait vécue en 1914, cette Grande Manipulation des esprits qui mena des millions d’hommes à la boucherie, je pensais comprendre ce qu’il voulait dire…

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capitalisme : à la poubelle ! – 13

moutons peureux et dociles, ne réclamentmême plus le prix de la laine qu’on leurtond sur le dos.

Voici venu le temps de la grande sou-mission et de la grande Dévotion ! sou-mission et dévotion aux États, auxÉglises et au grand capital…

Léo Ferré disait : « nous sommes aubord du vide… nous vivons une époqueépique et nous n’avons plus riend’épique… »

L’humanité n’est plus qu’une mar -chandise !

Le capitalisme est en passe d’avoirgagné la partie avec sa capacité à :

• se développer, s’enrichir en fomen-tant des guerres sur toute la planète, etenvoyer les peuples s’étriper en utilisanttous les prétextes communautaires et reli-gieux en particulier ;

• faire la guerre aux monstres, tels ces« terroristes islamistes », qu’il a lui-mêmecréés, financés, armés et utilisés quandcela pouvait lui être utile pour ses pro-pres intérêts financiers ;

• tirer toutes les ficelles, désinformer,manipuler les foules, jouer sur les peurset les émotions pour justifier lesmachines répressives et liberticidesenvers le travailleur, ce « terroriste del’intérieur ».

il est urgent de se rendre compte que lecapitalisme, avec les États pour serviteurszélés, n’a jamais eu peur du terrorisme,mais qu’il a peur des peuples qui désirentla paix, peur des travailleurs qui revendi-quent leurs droits à jouir des richessesqu’ils créent.

quand des centrales syndicales en sontà revendiquer plus de forces de l’ordredans les gares et l’armement pour lapolice municipale, on est en droit de s’in-terroger sur les raisons qui les amènent àpréférer la revendication sécuritaire plu-tôt que la lutte des classes.

Les licenciés d’air France peuventalors payer très cher, et dans l’indiffé-rence générale, une chemise patronaledéchirée… cette action-là étant pratique-ment considérée comme un attentat !

Oui, nous en sommes là !Ma génération luttait dans les années

soixante pour la paix au Vietnam, pourune société d’émancipation ; moins decinquante ans plus tard, il n’y a pas grand

monde pour crier « pas en notre nom!»quand nos gouvernants, y compris« socialistes », partent guerroyer au Maliou en syrie. personne pour hurler quandces politiques font semblant de s’apitoyersur les gosses mourant sur nos plagesaprès avoir fui les bombes que nos avionsleur envoient sur la gueule ! Merde alors,ils peuvent rester et mourir chez eux !

par contre, il y a, semble-t-il, foulepour revendiquer le retour au « servicemilitaire obligatoire», réclamer la créa-tion d’une «garde nationale» à l’améri-caine ou des « milices citoyennes »…sans compter ces jeunes qui, atteint de«nationalisme aigu », veulent se faireembaucher dans l’armée ou la police…

Voilà un boulot à proposer aux jeuneschômeurs qui pourront ainsi réprimer,une fois formés, leurs propres parentsquand ceux-ci troubleront l’ordre publicen manifestant pour réclamer de meil-leurs salaires ou meilleures conditions detravail !

quand une société n’a plus à proposerà sa jeunesse, comme avenir économiqueet social, que celui de réprimer et tuer surordre, je le dis, cette société est malade,définitivement macronisée !

nous en sommes là !À l’heure du « va-t-en-guerre» général,

se déclarer aujourd’hui pacifiste, commeun certain jean jaurès, assassiné il y unsiècle, c’est prendre le risque d’être tra-duit devant la justice pour haute trahisonou défaitisme!

Mais il est vrai que le nom de georgesclemenceau, le « briseur de grèves » cherà Manuel Valls, sonne mieux et est plus àmême d’accompagner les velléités guer-rières actuelles, partagées d’ailleurs partoute la classe politique qui, elle, nerisque pas de monter au front !

nous en sommes là !À l’heure de l’entrisme des religions

dans la sphère publique, à l’heure oùtoutes les confusions sont non seulementpossibles mais souhaitées, recommandéespar les gouvernants, se déclarer laïque,c’est également prendre un gros risque !pourtant, seul le combat pour une réelleséparation des Églises et de l’État peutgarantir la paix et la démocratie, ici, enFrance comme dans tous les pays, dontbien sûr les pays arabes.

Mais, là aussi, si ce combat pour la laï-cité n’est pas entendu, et même combattupar les États, c’est que ceux-ci, pour gou-verner, ont besoin d’avoir un peuple leplus asservi possible, enfermé dans descommunautés, des territoires et descroyances fleurant bon l’ancien Régime.

aujourd’hui il semble d’ailleurs plusurgent de mettre une crèche de noël dansle hall d’une mairie que de maintenir leservice public !

En ce début de siècle, nous assistonssans rien dire au remplacement des prin-cipes d’égalité et de solidarité par la cha-rité et le bien commun… amen !

c’est bien ce qu’avait compris napo-léon quand il affirmait que « l’ordre ne vapas sans la religion ».

À l’heure où beaucoup voudraient, aunom du « choc des civilisations », partiren croisade contre l’islam rendu respon-sable du terrorisme, il devient urgent des’interroger. n’importe quel observateurun tant soit peu sérieux sait que les terro-ristes en question utilisent l’islam commeun prétexte à leur croisade contre unOccident peuplé de mécréants. il y a évi-demment des intégristes, des « fous dedieu » parmi les chefs des « mouvancesislamiques intégristes », mais il y a sur-tout des industriels et des financiers sansscrupules livrant un combat contre d’au-tres industriels et financiers – sans scru-pules également.

c’est bien toujours le même capita-lisme qui se développe au gré de straté-gies et de considérations géopolitiqueschangeantes selon les périodes et sesintérêts financiers…

c’est bien le même capitalisme quipour faire accepter ses guerres flatte lesnationalismes, les « vraies traditions etreligions bien de chez nous », fait mettreles drapeaux aux fenêtres et fait chanterles masses afin qu’elles soient prêtes àmourir pour lui.

comme en 1914 ! comme en 1939 !

s’il y a une Résistance à mener, c’estbien celle contre le capitalisme qui«porte en lui la guerre comme la nuéeporte l’orage».

MicHEL

Uranium et Colonisation : après l’exploitation, le désastre est sans fin…

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14 – armée : à la trappe !

La liberté naquit de l’uniforme ôté

cE quiE s t

R E M a R -quabLE et

d é r i s o i r esur les pla-

teaux de tour-nage de films,

tu prends n’im-porte quel crétin

affamé (pour fairefigurant, vu les

conditions d’humilia-tion il faut être affamé),

tu l’affubles d’une burede moine, il se met à se

comporter en moine ou, entout cas, il reproduit l’image

d’Épinal qu’il s’en fait,mimant par exemple le geste de

bénir les autres. j’ai vu aussi, desdéguisés en gendarmes, se ras-

sembler jusqu’à passer la journéeentière groupés sans même en être

conscients. Des individus qui ne seconnaissaient pas une heure avant. Der-

nièrement des copains trouvaient cho-quant qu’une mémé se soit fait berner par

deux gus déguisés en gendarme et qui luiont piqué ses picaillons. je leur disais que

personnellement quand je vois de vraisgendarmes, là j’ai peur. Donc le

résultat identique. La rafle duVel’ d’hiv, c’était pas de faux

flics, c’était des flics fran-çais et ceux chez qui ils

se rendaient étaientdes Français irré-

p r o c h a b l e s ! À un détail

p r è s ?c ’ e s t

ter-

rifiantd’entendre direpar des gens normaux,si tu n’as rien à te reprocher je nevois pas ce qu’il y a à craindre? Les gensnormaux ne savent pas que tout est possible.Ma bonne pomme. ce n’est pas ce que tucrois avoir (ou pas ?) à te reprocher qui faitloi, c’est la nécessité du moment qui com-mande. quand ils sont venus chercher lesvoisins, je n’ai rien dit, je n’avais rien à mereprocher. Eux non plus je croyais ? Mais onne se méfie jamais assez. quand ils sontvenus me chercher je n’ai rien compris, jen’avais toujours rien à me reprocher ? Ouil’habit rend débile, sinon les uniformesn’auraient aucune raison d’être. La preuvec’est que les assassins mafieux, qui décapi-tent des otages, accoutrent ceux-ci de lamême tenue orange, que l’uniforme utilisépar les Ricains sur leurs prisonniers. pre-mière forme d’humiliation. Les sabreurs,eux, se déguisent en guerriers ninja, commenos robo-cops dans les rues. Le but de l’uni-forme, quel qu’il soit, est de déshumaniser,en dés-individualisant. Du reste ça participede la société du spectacle.

La question se posait dans les années1970-1980 de savoir si, sous l’uniforme, il yavait un homme? non ! il y d’abord un uni-forme! c’est ce qui le justifie. un idéologuesectaire déguisé en idéologue de sa secte,c’est tout d’abord un déguisement qui effacel’individu au service de l’idéologie qu’iltrimbale, sinon, à quoi bon ?

Ça y est, ça recommence ! Mais où veut-ilen venir ? quelle impatience? j’arrive, jem’échauffe juste.

tu prends un jeune, plutôt issu de familleprécaire (les plus nombreuses aujourd’hui).il est en recherche d’identité. il a pu connaî-tre des passages de primo délinquance? Lesparents n’ont rien vu venir, c’était un enfantgentil, sage, obéissant, snif ! On n’auraitjamais pensé, et aussi vite ? snif ! bon, c’estsûr, il regardait des jeux vidéo, mais pas plusqu’un autre? c’est vrai qu’à un moment, ils’est mis à des pratiques douteuses, son

comportement a changé. il s’est replié surlui-même, il a changé sa tenue vesti-

mentaire. Même son père lui disait,c’est quoi cette tenue de ninja?

Mais de là à penser… snif ! ahnon! jamais on aurait cru ?

snif. brusquement ils’est radicalisé, il

voulait tapersur tout ce

q u i

bouge.bon, on resteen contact, heureuse-ment il a gardé son portable. snif !il voudrait qu’on adopte sa cause et fran-chement je ne suis pas prête. snif ! il vou-drait que ses frères et sœurs suivent lamême ligne que lui, et ça on veut pasavec son père. non quand même? snif,re-snif !

Voilà que je yoyotte de la touffe,parce que jamais on ne verra cettescène à la télé ! Des parents chia-lant sur leur fils engagé chez lesflics ?

Et pourtant, c’est le mêmelavage de cerveau qui fait d’ungars ordinaire une brutecogneuse. Le même décer-velage que celui subit parl’autre jeune qui se barreailleurs pour une autrecause.

Dans les deux cas, ça commence parl’uniforme, l’idéolo-gie pénè tre plus facilement dansl’uni formité.

Ma réflexionrésulte d’avoirvu un de cesd é c é r é b r é ss e r v i l e scogner lesj a m b e sd ’ u nv i e u xb a b at o u t

Un intelligent a décrétéque l’habit ne fait pasle moine…Eh bien, si ! Mieux que l'idéo-logie, dont il n’estque le préam-bule…

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politiciens : dehors ! – 15chenulors d’une manif anodine, c’était

dérisoire. j’y vois une bande de largués déshu-manisés, accros à la sous-culture et qui n’ont

plus, comme moyen d’expression, que la vio-lence. La question est qu’il faudrait s’attaquer à

leurs marionnettistes, mais ça devient plus délicatque d’essayer de parer aux coups de ces idiots utiles

qui leur servent de bras cogneur.En fait raconter un salaud présente peu d’intérêt, mais

comment un jeune homme ordinaire, sentimental et faible,devient un salaud par incapacité de se révolter contre les cir-

constances, voici qui pourrait être instructif ? Ça sent l’utopiemon affaire?

Malheureusement ! Ça, c’est l’individu, et il faut ajouterl’effet de groupe et tu te retrouves avec une fourmilière. ungroupe? plus de cervelle ! que l’on ne me dise pas que cesfoules vocifératrices de supporter ont une cervelle quifonctionne quand ils sont rassemblés ? je ne puis le croire.La preuve en est, que tu leur fais hurler n’importe quoi,quand tu veux.

De même que tu leur fais arborer n’importe quellebannière, fanion, drapeau, banderole, avec des dégui-sements ridicules, eux qui, pour la plupart, sont à l’or-dinaire parfaitement invisibles, indistinguables.c’est le résultat de cette atomisation sociale quiengendre la désolation de la solitude et transformeune population hétéroclite et bigarrée en une foulecompacte, une masse asservie et, il faut le crain-dre, prête à servir le pire. c’est une successionde petites déroutes dont la somme fait degrands désastres. Du reste en reprenant l’effetde groupe et le fanatisme, après avoir utilisédurant un an l’unité nationale, hymne guer-rier et drapeau brandi, il faudrait s’étonner,maintenant, que la même foule vote plusfavorablement pour des nationalismesextrêmes ? comme en corse où le petitpremier sinistre n’a pas fait d’effet dementon appelant au front républicain ?L’uniforme tue et nuit gravement à lasanté.

Électrices(eurs), vous n’êtes que18 petits millions à m’avoir assislà ! ce qui veut dire qu’il y a40 millions de gens qui ne m’ai-ment pas ? je ne le tolère pas !aussi le fais-je payer très cher !

salopiots ! pour qui vousprenez-vous ?

grâce à ma silhouette deculbuto on me prend pourun mou. Et ça, c’est montour de force. je commé-more, je dévoile desplaques en hommage àdes individus dont jeme contrefous maisqui amu saient, par-fois, le populo qui neles lisait d’ailleurspas…

Regarde-moi quand je minutedesi lencise, n’im-porte quel pompeur funèbre me jalouse. je fais masilhouette de manchot empereur couvant face au bliz-zard. L’image est forte, elle plaît ! Matignon, je t’aifourgué le catalan teigneux qui te ferait rêver à ladéchéance nationale. Le seul immigré qui pouvaitimporter le franquisme au plus haut de l’État ! je te ledis comme ça, mon prédécesseur avec son buissonardent, un minable par rapport. je déclenche des guerresde religion. Là-dessus je m’explique, crois-tu, sombrecrétin, que les irlandais (par exemple) auraient voulu unepseudo-indépendance si les anglais avaient eu la mêmereligion qu’eux ? Regarde les Écossais, ils sont nuls,même croyance à la con que la monarchie régnante, leurennemie? pour mes guerres, j’ai trouvé le seul qui ait unegueule de comique troupier. tu le regardes, le crêpier bre-ton, t’as gaston Ouvrard en face? comme tous les nationa-listes, les bretons votassionnistes, tu leur laisses la religionet un nom local pour chef, ils adoptent. ce sont quand mêmedes gens qui ont élevé le mot, pardon, au pinacle, ils en fontpousser partout. comme en corse, tu dis que tu aimes tinoRossi, que napoléon c’est ton soleil, tu dégueules une conne-rie sur les bougn… les travailleurs de chez-eux, et tu construista villa peinard. bon, il te faut le goupillon dans le troufignon.aussi… Eh oui ça, les indépendantistes, pas de goupillon, pasd’indépendantisme, ne me demande pas ? je pige pas ! Le plan-qué londonien de mes deux églises avait tout compris. charlesii gaule avec son numéro de duettiste, la Yvonne et lui ; à toi legoupillon pour les âmes à moi le pouvoir muselé pour tous.bref ! Là je tape fort, partant du concept que tous les dégoûtssont dans la nature (humaine), je profite, je me nourris despires lisiers, des plus immondes fosses et je m’en délecte. Enloucedé, je te colle aux Finances, une jeune tête à claquerotschil dienne ultralibérale pour calmer la droite. Le pitbullde Matignon, je t’ai déjà dit. Le monde de la finance et del’industrie m’adule. je le gave de guerres de premièrebourre, d’esclavagisme forcené. quand l’esclave supplie dutravail à n’importe quel tarif, juste moment pour garder sescrédits, sa bicoque avec gouttières en plastique et sa ton-deuse à gazon… Là j’atteins au sublime… je te racontemême pas. Formé par Mitterrand, que veux-tu ?Le renommé un tour ça va, deux tours, bonjour lesdégâts ! ne pas négliger la culture. pour le service public,vendu à des producteurs privés qui se goinfrent avec tonpognon. Le dimanche, après le grand pince-fesses sec-taire du matin, tu cloques la langue-fourrée la plusvieille du paf. Le samedi soir est important, là il faut duvulgaire, pour ça on a le corrésien sublime. Ça fait desdécennies qu’il conchie les livres, hormis les beste-c’est-l’heure, et les films qui réunissent plus d’un mil-lion de crétins obligés. Ça, c’est du bon ! un livre paslu, un film pas vu, c’est de la merde ! il a raison dedire qu’il aime son public, il prêche pour sa paroisse !Et mon dernier coup putassassier, remettre la légiond’honneur avec chants militaires à l’équipe défuntéede Charlie, eux qui n’aimaient ni religion, ni armée,ni médaille… c’est dingue.

tu me trouves cynique, hein ? Ça me fait jouir.amis terroristes s’il vous plaît, encore un effort,

2017 n’est pas encore gagné. allezenpéamen !gabaR

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16 – État : caca !

Un siècle de violences au Moyen-Orient

« La France est une cible privilégiée pourl’État islamique. Si l’émir de Raqqa enSyrie demande qui veut aller faire unattentat en France, vous allez voir 200mains se lever», Marc trévidic, juge dupôle antiterroriste de paris.

ces propos, tenus après les attentats dejanvier 2015 et avant ceux de novembre,ne sont accompagnés d’aucune analysedes racines de cette réalité.

L’arrivée sur notre sol d’une violence,qui est quotidienne au Moyen-Orient, estle résultat des actes des gouvernementsoccidentaux depuis un siècle. quandl’État islamique (Ei) déclare « abolir lafrontière sykes-picot» entre la syrie etl’irak, il fait allusion à la grande guerre :pour faciliter le démembrement de l’em-pire ottoman, qui soutenait les puissancesde l’axe, les alliés avaient poussé lespopulations arabes et kurdes à se souleveren leur promettant un royaume arabe uni-fié et un État du Kurdistan. Mais lesaccords sykes-picot mettront en place desÉtats sous mandat de la France (syrie,Liban) et de la grande-bretagne (irak,transjordanie, pales tine). Depuis long-temps les Occidentaux ont veillé à mettreen place et conserver au pouvoir des fac-tions complaisantes avec leurs intérêtséconomiques et géostratégiques.aujourd’hui les populations de cesrégions ont de nombreux ennemis : lesÉtats locaux (régimes monarchiques, dic-tatures militaires, pseudo-démocraties),les coalitions internationales (occidentaleet russe), mais aussi les inimitiés tribaleset confessionnelles et le despotisme reli-gieux. Le pourrissement des États et lesinterventions militaires extérieures facili-tent l’essor de sectes conquérantes : seprésentant comme justicier de l’Histoire,Ei a l’ambition de construire un État sala-

fiste sur un vasteterritoire.

Les chemins du Califat traversent les frontières

Ei a de nombreux soutiens dans les zonessunnites, où les populations affrontent desarmées au service de dictatures chiites.Les milices djihadistes s’emparent endécembre 2013 des villes syriennes de lavallée de l’Euphrate, riche en céréales etcoton, et de janvier à juin 2014 d’un vasteterritoire au nord de l’irak, riche enpétrole. ainsi, 1 000 combattants prennentMossoul à 30 000 soldats irakiens partissans combattre, récupèrent leurs armes,dont 1 000 blin dés, et des centaines de mil-liers de dollars. Dans les villes conquises,Ei délègue le pouvoir à des acteurslocaux (notables, chefs de quartier, ex-militaires de l’armée de saddam Hussein)contre leur engagement à prêter allé-geance et à se conformer à des normesstrictes en matière de comportements etd’habillement. ceux qui refusent risquentune exécution publique. une administra-tion et une police sont constituées, le pou-voir judiciaire est assuré par destribunaux islamiques, les juges (qadi) ren-dant la justice au nom de la charia. Lesressources sont énormes : pétrole écouléen contrebande, prélèvement d’impôts ettaxes, rançons pour les personnes kidnap-pées, femmes turkmènes, chiites, yézidis,vendues comme esclaves, financements«privés » venant d’arabie saoudite oud’États du golfe…

Le 29 juin 2014, abou bakr al-baghadi, déjà à la tête d’Ei, devient lecalife ibrahim, «commandeur des musul-mans », ce qui lui confère théoriquementautorité sur l’«oumma», la communautédes croyants de par le monde. Rétablir lecalifat, aboli il y a quatre-vingt onze ans,permet d’appliquer la « loi islamiquepure», qui a dans son arsenal crucifixion,décapitation, mise en esclavage, et derenouer avec les traditions guerrières del’islam d’origine.

Dans les mois qui ont suivi, les zonesoccupées par Ei s’élargissent vers les

steppes de l’est del’irak, les grandscentres urbains de

l’ouest de la syrie. un autre État est visé,livré au chaos malgré l’optimisme en2012 du bouffon bHL, après les bombar-dements occidentaux : «La Libye faitfigure de printemps réussi, ceux qui l’ontaidée peuvent être fiers de ce qu’ils ontfait. » Dans ce pays, sillonné par des mil-liers de combattants qui se sont servisdans les arsenaux de Kadhafi, Ei a ins-tallé recruteurs et camps d’entraînementet a conquis une zone de 250 km autourde syrte, dans le « croissant pétrolier ».

« Ceci est la promesse d’Allah»c’est le titre du texte annonçant la créa-tion du califat dont voici des extraits :

« La vérité est apparue, c’est un État,c’est un État pour les musulmans, c’est leCalifat. »

« Il devient une obligation pour tous lesmusulmans de prêter serment d’allégeanceau Calife Ibrahim. »

« Rassemblez-vous autour de votreCalife afin de redevenir les rois de la terreet les chevaliers de la guerre. »

« Ceci est le but pour lequel Allah aenvoyé Ses messages, et pour lesquels lessabres du Djihad ont été dégainés. »

« Le temps des lamentations est fini etl’aube de la puissance est en train de selever. Le soleil du Djihad brille et à l’hori-zon apparaît le triomphe. »

« La bannière de l’État islamique flotteet étend son ombre d’Alep à Diyala. Lesmusulmans ont la puissance et lesmécréants l’humiliation. »

« À vous de porter cette bannière avecforce, arrosez-la avec votre sang, élevez-laau-dessus de vos cadavres et mourrez souselle. »

« Nous avons établi le Califat par letranchant de l’épée, par la force, enconquérant et avec colère; en frappant descoups, par des attentats, des explosions etpar la destruction. Nos soldats sont deslions lorsqu’ils sont en guerre et ils ont bule sang des mécréants. »

près de 40 groupes d’une vingtaine depays se réchauffent maintenant au « soleildu Djihad ».

Terrorismes, États, Religions s’en vont en guerre...

Qu’y a-t-il dans le cerveau d’un serviteur d’un État, guidant un drone pour une “frappechirurgicale”? Qu’y a-t-il dans la tête d’un serviteur d’un Dieu, semant la mort avec ses explosifs ousa kalachnikov? Décrétons l’état d’urgence contre États et Religions qui les décervellent.

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religion : aux oubliettes ! – 17

Prêtres et guerriersL’anthropologue jean Monod aétudié la fondation des États :

«Les États sont des organisa-tions sociales imposées par desbandes armées. Dans un État, lareligion a trois fonctions : lasacralisation du pouvoir, l’alié-nation des consciences, la mythi-fication de l’Histoire». cetteanalyse s’applique à l’Ei, maisaussi à l’Égypte, la grèce, Romeet à la première « civilisation »connue, sumer, qui a conquis les bassinsdu tigre et de l’Euphrate en Mésopota-mie. À chaque fois, le rôle des prêtres, auservice des guerriers, est essentiel, dansl’administration et dans l’invention dumythe d’un État apportant la«civilisation » dans des contrées « jusque-là livrées au chaos ». cette véritable« religion de la guerre» est bien illustréepar les premiers mots de l’Énéide de Vir-gile : «Les armes je célèbre», ou parMachiavel : «Où règne la religion onintroduit facilement les vertus guer-rières ».

pendant la période d’expansion d’unÉtat, afin de préserver l’unification del’ensemble, éviter rivalités et conflitsentre fiefs, les prêtres bénissent l’Empirequi s’approprie les ressources et asservitles populations : « Quand la dévastationn’est plus infligée au nom du Dieuunique, elle l’est au nom de l’État sacro-saint, les Européens en Amérique dévas-tent, Napoléon dévaste, Staline dévaste. »(jean Monod)

par le salut des âmes dans une autrevie, la religion obtient soumission, adhé-sion aveugle en une volonté suprême,celle de Dieu ou de l’État.

si l’actualité renvoie à l’islam, il nefaut pas oublier que le christianisme a étéla religion la plus tyrannique de l’histoirede l’humanité. La piété a contaminé laFrance pendant plus d’un millénaire, ceuxet celles qui doutaient étaient brûlés vifs,accusés de sorcellerie, le « saint-Esprit »remplaçant l’esprit, la « foi» la raison.

« La France est en guerre»L’État français est en guerre contrel’«ennemi extérieur», en afrique pour pro-téger les mines d’uranium au niger, auMoyen-Orient avec une grande coalitioncomprenant des alliés aussi respectablesque l’arabie saoudite qui a récemmentcondamné à mort le poète palestinien ash-raf Fayadh pour avoir fait l’éloge del’athéisme. Les marchands de canon quiapprovisionnent les belligérants sont sansdoute les seuls bénéficiaires d’un conflitsans issue. Les djihadistes savent que «lescroisés» bombardent les villes, mais nepeuvent occuper durablement ces terresarabes. ils comptent sur la peur liée auxattentats pour accentuer la xénophobie,généraliser les mesures policières des gou-vernements, donc pousser de jeunesmusulmans à rejoindre les rangs du cali-fat. La pétainisation des esprits et le délirede la charia se nourrissent l’un l’autre.

L’état d’urgence, en voie de pérennisa-tion, est censé mener la guerre contrel’«ennemi intérieur». Faute d’identifier lesterroristes avant passage à l’acte, l’États’acharne sur zadistes, altermondialistes«violents», écologistes «radicalisés»,«anarcho-autonomes», syndicalistes degoodyear. sur 20000 personnes «risquantde porter atteinte à la sûreté de l’État»,850 djihadistes potentiels :

«Le fichier S permet de suivre le com-portement de gens qui n’ont commisaucune infraction pénale, mais qui pour-raient en commettre une. » (bernard caze-neuve, ministre de l’intérieur)

La juriste Danièle Lochak montre bienquel est le fonctionnement de l’État :

«Avec le développement des écoutes,des surveillances, des assignations à rési-dence, la police et la justice ont tissé uneénorme toile d’araignée sur l’ensemblede la population. »

un élu de l’illinois appelait à la Résis-tance dès 2002 :

«Battons-nous pour que les marchandsd’armes dans notre propre pays cessentd’alimenter les innombrables guerres quifont rage dans le monde. Battons-nouspour que nos soi-disant alliés au Moyen-Orient cessent d’opprimer leur peuple, deréprimer l’opposition et de tolérer la cor-ruption et l’inégalité, au point que lesjeunes grandissent sans perspectives d’ave-nir, sans espoir, deviennent des recruesfaciles pour les cellules terroristes».

il s’agit de barak Obama!

toujours d’actualité : «Nous ne voulonsplus de gouvernement parce qu’il sert àopprimer le peuple. Nous ne voulons plusd’armées permanentes parce qu’elles neservent qu’à massacrer le peuple, nous nevoulons plus de religions parce qu’ellesne servent qu’à éteindre les lumières et àanéantir les intelligences. »

(Eugène Dupont, association interna-tionales des travailleurs (ait), 1868)

ÉLan nOiRDeux livres :• Le Piège Daech, pierre-jean Luizard,

La Découverte, 2015. • Ouranos, les trois fonctions de la reli-

gion dans l’État, jean Monod, abc Edi-tions, septembre 2015.

• une émission du 16 février 2015 :http://trousnoirs-radio-libertaire.org/

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C’est sûr, le nucléaire français est sain

18 – silence radioactif

Il serait de bon ton, en ces tempsapocalyptiques, de s’étendre surles conséquences du chaosmoyen-oriental orchestré par lesdiverses puissances pour les-quelles le nerf de la guerre, c’estl’argent du pétrole. Ou des’époumoner sur la dangerositéde l’islam sectaire, après toutcomparable à la sainte inquisi-tion espagnole ou au KKK. Lapensée dogmatique, avec soncortège de tripes éclaboussantles murs des banques ou desminarets, ne recoupe pas exacte-ment la pensée religieuse, ellecouvre hélas un champ beau-coup plus large. Pol Pot necroyait pas en dieu, au contrairede Martin Luther King. Et Lau-vergeon, en quoi croit-elle?

iL ExistE un sujEt d’une actualité brûlantedepuis soixante ans, rattaché lui aussi àdes morts innombrables, et dans lequelnous sommes autrement engagés : il s’agitdu prosélytisme nucléaire. Et accessoire-ment des potes de la coordination antinu-cléaire du sud-Est (can84) dont unmembre plus ou moins tiré au hasard seretrouve mis en examen pour avoir pro-clamé que l’islam fait des morts, non par-don, que le nucléaire, en la personned’areva, tue des enfants au niger et aujapon. pourquoi des enfants ? Le nucléairetue les plantes, les animaux, les vieillardsautant que les enfants, tous les japonais,les biélorusses et les ukrainiens vous lediront. Mais il se fait qu’areva, dans lesud-Est, multiplie les partenariats touris-tiques et culturels en direction, entr’au-tres, des petits enfants, les mêmes quipourraient, si d’aventure la pétaudière dutricastin fuyait un peu plus que d’habi-tude, se retrouver sans cheveux et perdrede grands lambeaux de peau.

j’en profite pour tester la liberté d’ex-pression dans notre beau pays si amoureuxdes droits de l’homme. Liberté d’expres-

sion qui ne semble pas du tout plaire àareva, dont le lobbying effréné auprès desélus de tout poil, verts compris, dans unerégion où il est un des plus considérablesemployeurs et bailleur de fonds, entraînede fait une omertà très efficace sur les nui-sances et les dangers du nucléaire.

Le problème se pose partout sur le terri-toire français, l’un des plus truffé aumonde d’installations nucléaires, mais ilest particulièrement aigu là où la pieuvrefait vivre le pays et s’impose comme par-tie prenante de tout ce qui se fait sur le ter-ritoire. que des élus EELV se couchent,comme le dit vertement la coordination, àl’occasion d’un partenariat avec le géantde la mort nucléaire, en dit long sur lapuissance locale du groupe.

Le lobby nucléaire est non seulement unvéritable État dans l’État – à telle enseignequ’on peut se demander si c’est l’Étatfrançais qui est actionnaire à plus de 80 %de la multinationale ou le contraire –, maisà l’occasion une région dans la région, undépartement dans le département, uneville dans la ville. On peut être sûrs quedans quelques siècles, quand Daesh aurasombré dans l’oubli comme la secte desassassins, les descendants de nos descen-dants seront encore à la peine pour gérercette catastrophe lente et muette de lacontamination radioactive qui est, selon lemot d’une paysanne de la région de tcher-nobyl, « comme un arbre qui pousse ». carles radionucléides, avec le temps, tendentà se concentrer en haut de la chaîne ali-mentaire, augmentant la contamination aufil des générations. ce qui a été constatéautour de tchernobyl, la contaminationintracorporelle des enfants nés après,voire longtemps après la catastrophe, seconstate aussi, et de façon bien plus grave,sur Fukushima.

car la centrale dégueule encore, et pourlongtemps, des milliers de tonnes d’eauradioactive dans l’Océan, contaminantlourdement une faune qui se déplace surtous les océans de la terre, une flore quinourrit ladite faune… Dès février 2014,des traces de césium caractéristiques deFukushima ont été relevées en californiedu nord, et plus récemment sur la côteouest du canada. selon certaines estima-tions, un tiers des océans serait touché. Àterme, il est probable que l’intégralité dumonde marin sera concernée. cette conta-

mination encore diffuse tend à se concen-trer sur de grands carnivores en fin dechaîne que nous consommons, comme lesthons.

sur plainte du géant areva, qui n’a pasdu tout apprécié de se faire traiter de tueurd’enfants, la juge aïda traoré a mis enexamen au début du mois de novembre unmembre de ce collectif sans hiérarchiequ’est le can84. La juge, en 2012, s’estdessaisie du dossier de l’affaire des dispa-rus du beach au profit du pôle spécialisédans la poursuite des crimes contre l’hu-manité du tgi de paris. sans doute unsimple juge d’instruction ne peut-il réglerle massacre du beach de brazzaville, pro-bablement commandité par le grand amide la France, sassou nguesso, qui relèveen effet du crime contre l’humanité. Maisun simple juge d’instruction peut parfaite-ment défendre le fort contre le faible,goliath contre David, et contribuer ainsi,rentrant dans une stratégie d’intimidationdéjà employée par des groupes surpuis-sants et extrêmement influents au sein desÉtats en dépit de leurs fonctionnementsopaques et abusifs, à museler toute oppo-sition, voire à bloquer la diffusion de touteinformation indésirable. Et dans le cas dunucléaire, il s’agit d’une industrie dont onadmettra peut-être un jour pas si lointainqu’elle relève aussi par sa dangerosité, soninconséquence, son fonctionnement irres-ponsable et opaque, sa mainmise sur toutun pan de l’État, du crime contre l’huma-nité.

À Fukushima, un bilan officiel récentatteste que le nombre de morts dû à laradioactivité a aujourd’hui dépassé lenombre de victimes du tsunami. Fukus-hima, où la dangerosité, l’extrême toxicitéet l’instabilité du Mox fourni par arevaont rendu l’extraction du combustible pra-tiquement impossible. Dès 2001, un rap-port de greenpeace adressé à l’asn(autorité de sûreté nucléaire), dans lecadre d’une procédure conduite aux usa,soulignait le danger d’employer du Moxdans les réacteurs de la centrale de Fukus-hima, de type bRW (à eau bouillante). il yétait question de problèmes liés à laconception et au contrôle qualité du Mox,et aux différences de comportement ausein du réacteur entre l’uranium et le plu-tonium. ce rapport insistait sur l’accrois-sement du risque d’un accident de fusion

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gentils petits déchets – 19

au cœur du réacteur. Le Mox entre enfusion beaucoup plus vite que l’uranium, ilest beaucoup plus radioactif. si la présencede ce combustible n’a pas déclenché le tsu-nami, elle a fait des opérations de sauve-garde un casse-tête toujours pas résolu.

La centrale, à la suite de divers rapportsportant sur des falsifications de belgonu-cléaire, le fournisseur de Mox àl’époque, et de tepco, avait suspendul’utilisation de Mox entre 1999et 2010, date à laquelle areva a reprisla main. toute honte bue, notre chèremultinationale a recommencé dès2013 à acheminer du Mox au japon. uncontrat est un contrat. Et on ose direqu’areva tue les enfants japonais ?autour de la centrale alimentée en Mox,ils ont juste 20 à 50 fois plus souvent uncancer de la thyroïde, et le phénomène esten croissance exponentielle, tu parles d’uncoup ! Dans une petite bourgade non loinde tokyo, à 200 km de là, 112 enfants sur173 diagnostiqués ont les nodules ou deskystes thyroïdiens. Mais 61 n’ont rien,enfin ! Et seuls 11 ont eu des examenscomplémentaires à faire ! pas de quoi fairedes raccourcis scandaleux du genre« areva tue les enfants japonais » ! Et neparlons pas d’arlit, au niger, où la multi-nationale se fournit en uranium, faisantlibéralement respirer et manger ses salope-ries aux populations jusqu’à tamanrasset.À arlit, le crassier représente une mon-tagne de 85 hectares, 15 m de haut, 12 mil-lions de tonnes de résidus radioactifs dontle vent entraîne sans cesse les poussières etle radon jusqu’à des centaines de kilomè-tres. De là à dire que les gosses nigérienset algériens eraient plus exposés aux leucé-mies et aux cancers… c’est abuser !aujourd’hui, des cadavres de dauphinsaux poumons bouffés par la radioactivités’échouent sur les plages de Fukushima.contaminer un océan entier, répandre desradionucléides sur l’ensemble de la bio-sphère et la ramener encore, au lieu deréfléchir aux moyens d’arrêter tout ça trèsvite et de sauver ce qui peut l’être, enessayant de ruiner et de faire foutre entaule les trublions qui osent parler des mil-lions de morts du nucléaire civil

aujourd’hui,demain et dans les siècles des siècles, ça,ce n’est ni salafiste, ni terroriste, ni mêmerépréhensible, apparemment. c’est justedéfendre l’honneur de la France, si bienreprésenté par ces fleurons de l’industrieque sont areva, Dassault, Matra et Elf-totalfina. Existera-t-il un jour un tribunalqui juge non seulement les crimes contrel’humanité, mais les crimes contre l’en-semble du vivant ? En attendant que cette

politique de mort oùceux qui influent le plus sur la marche dumonde sont des compagnies pétrolières,nuclé aires et d’armements disparaisse enlaissant la place, espérons-le, à une autrehumanité, soutenons tous ceux qui résis-tent, refusent de la fermer et en paient leprix. soutenons la coordination antinu-cléaire du sud-Est, soutenons le can84 !

LauREncE bibERFELD

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20 – mauvaises lectures

La comédie humaine du travail

Dans les cuisines de l’hôpital, les tomates doivent arriver cali-brées pour pouvoir entrer dansles machines qui les découpent,ainsi le patronat, depuis les ori-gines du capitalisme, a toujourssouhaité modeler ses employéspour les contraindre à travaillerselon les normes les plus renta-bles pour lui…

L’usinE sans OuVRiERs a été longtemps lerêve caressé par les employeurs. pour lespatrons, hier comme aujourd’hui, le princi-pal obstacle à la performance de l’entreprisese situe du côté des «ressources humaines»,car l’ouvrier ou l’employé est bien ce quirésiste, doué d’intelligence, d’esprit critique,solidaire de ses copains de chaîne, prêt à serévolter, à se syndiquer, l’ouvrier nuit à laperformance de l’entreprise. il faut doncqu’il plie, devienne docile et conforme à ceque l’on attend de lui.

La mise en place d’organisations du tra-vail qui remplissent cet objectif s’est donctoujours imposée et si les méthodes ontchangé le résultat est le même: déposses-sion du salarié de son autonomie et de sonexpérience professionnelle, souffrance autravail jusqu’au suicide.

Danièle Linhart, sociologue et directricede recherches sur les questions du travail,vient d’écrire La Comédie humaine du tra-vail : de la déshumanisation taylorienne àla sur-humanisation managériale, qui ana-lyse ces organisations en insistant sur leurdernier avatar, peut-être le pire : le manage-ment moderne humaniste qui prétendremettre l’humain au cœur du travail*.

ce nouveau management prétend respec-ter la personne et lui donner les moyens deson épanouissement, mais cette attentionhumaniste, en niant son statut de profes-sionnel, rend le travailleur vulnérable. iljoue sur ses ressorts intimes et le déstabi-lise. ce n’est plus l’expérience et les com-pétences professionnelles qui sontmobilisées mais toute la personne; toutcela «afin de limer le plus possible la capa-cité de peser sur le travail de l’individu,d’influer sur le choix des pratiques». cette«surhumanisation du travail laisse les indi-vidus seuls et sans ressources face auxcontraintes toujours aussi fortes et exi-geantes de l’organisation du travail».

Dans un premier chapitre drôle et vivant,l’auteure raconte comment, par une erreurde «casting», elle est invitée dans les réu-nions de travail… thème : Ressourceshumaines de la bienveillance. Elle estaccueillie par un conteur chtimi qui jouesur un orgue de barbarie et raconte des his-toires drôles avec un accent à couper aucouteau. il entraîne le public de DRH quiparticipe avec une complaisance ostensible,tape des mains, rit et grimace, saute en l’airavec l’animateur. Elle voit là « le décalquede ce que les responsables exigent des sala-riés de leur entreprise : la capacité de s’en-gager dans l’instant dans le rôle qu’on leurassigne. « Je ne peux m’empêcher de dis-cerner dans ce spectacle déroutant unesorte d’allégorie, les responsables de RHacceptent pour eux-mêmes et donnent àvoir ce qu’ils veulent obtenir des salariésqu’ils managent… on leur demande dejouer les représentants du folklore chtimi,ils en rajoutent, il n’y a pas chez eux l’om-bre d’une distance critique.»

La rencontre avait été introduite par unanimateur, lui-même DRH dans une grandeentreprise. En donnant le thème de la ren-contre : «Le bonheur, si je veux, quand jeveux», il avait expliqué que le rôle desDRH était d’aider les salariés à trouver leurvoie vers le bonheur, qui n’est bien sûrqu’une question de volonté individuelle!

La sollicitude managériale fait ainsi fleu-rir dans les entreprises: les conciergeries,crèches, salles de sport et même les projetsassociatifs pour satisfaire les penchantsaltruistes des salariés! cette prise en chargede la vie quotidienne des salariés et de leurbonheur s’échange contre leur soumissioncomplète aux valeurs de l’entreprise et à laprécarisation subjective qui y règne: réor-ganisation permanente des postes, des mis-sions, des conditions de travail.

Ensuite, l’auteure revient sur l’organisa-tion du travail du début du xxe siècle miseen place par taylor et Ford, celle de l’ou-vrier-robot du film de chaplin Les Tempsmodernes.

taylor, ouvrier américain du milieu duxixe siècle, promu ingénieur, met en placeune organisation scientifique du travail.celle-ci s’appuie sur l’observation desouvriers pour décomposer les phases suc-cessives de leur travail, chercher les gestesles plus efficaces et adapter les outils. ils’élève contre une vision traditionnelle etartisanale du métier et contre les principesde collaboration de l’atelier qui selon lui

favorise « la flânerie systématique de l’ou-vrier». pour lui, l’ouvrier n’est pas là pourpenser mais pour exécuter. Henry Ford, dixans plus tard, appliquera le taylorisme dansson usine d’automobiles en mettant au goûtdu jour les chaînes de montage.

L’originalité du propos de l’auteure estde montrer que si ce modèle peut semblerringard aux yeux de ceux pour qui lemodèle managérial a radicalement tournéle dos aux logiques contraignantes, il parti-cipe de la même logique: «Dans les deuxcas, s’organise une réelle disqualificationdes métiers, de la professionnalité, de l’ex-périence qui tend à renforcer la domina-tion et le contrôle exercé par lesdirigeants. Le résultat est le même: un tra-vail qui perd son sens, qui épuise.»

La souffrance au travail est une domi-nante aujourd’hui, le travail est associé à lamontée de la violence, du suicide, de ladépression et de la folie. pour Danièle Linhart, la «précarisation subjective» dessalariés, continuellement mis à l’épreuve,conduits à douter de leur propre valeur etde leur légitimité par le managementmoderne, est une des causes de cette souf-france.

concluant, l’auteure se demande :«Sommes-nous condamnés à un modèled’organisation du travail, imposée par dessoi-disant experts aux salariés en dépit deleur professionnalité, de leur métier, deleurs savoirs… à ce que les qualités desalariés soient considérées comme des obs-tacles au bon déroulement des politiquesmanagériales. Faut-il vraiment couper lesailes aux salariés pour être sûr qu’ils secomportent de façon efficace?»

Elle répond «Cela n’est pas inéluctable.Il suffirait, pour que les choses changent,d’être prêt à nous convaincre de la vertudu débat, de la critique, à nous convaincreque les salariés à leurs niveaux peuventcontribuer efficacement à faire évoluer lesméthodes de travail et à innover, que laqualité de leur engagement est une res-source, et qu’ils méritent d’être considéréscomme des véritables professionnels dignesde confiance.» sagna

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Danièle Linhart, La Comédie humainedu travail. De la déshumanisation taylo-rienne à la sur-humanisation managériale,éd. Eres, 2015.

*cf. la mise en place de l’entreprise«libérée» comme moyen de réalisation!

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film

mauvaises lectures & bonnes vues – 21

au DÉbut Du xxe siècLE, alors que lesjournaux n’étaient pas illustrés de photos,l’arrivée de techniques photomécaniquessimples a fait que des éditeurs de cartespostales se sont multipliés sur tout le terri-toire, à un point tel qu’en 1907, on en édi-tait 300 millions par an!

Les éditeurs avaient des photographes,véritables reporters de la vie quotidienne etdes luttes sociales. ainsi, un grand nombrede mouvements sociaux ont été photogra-phiés, et leur évolution diffusée ainsi grâceaux cartes postales, très populaires à uneépoque, où, il faut dire, le courrier était dis-tribué deux à trois fois par jour!

Les cartes postales constituaient ainsi unvéritable média, qui a servi à faire connaî-

tre les mouvements sociaux bien au-delàde leur lieu d’action.

Le livre d’anne steiner présente unepartie de ces luttes, en petits chapitres trèsbien documentés et illustrés de reproduc-tions de cartes postales. ce sont les luttesdes années 1905-1913, aussi bien ouvrièresque paysannes, à travers tout le pays.

Des grèves des ouvriers porcelainiers deLimoges à celles des mineurs du nord, desrévoltes des viticulteurs du Languedoc etplus tard de champagne, des grèves desdockers de nantes au soulèvement desouvriers-serruriers de picardie et des bou-lonniers de chambon dans la Loire, de lagrande grève des cheminots à travers toutle pays à la révolte des femmes contre la

vie chère, ce livre nousemmène au cœur de cesluttes extrêmement vio-lentes, de gens qui défen-daient leurs savoir-faire etleur travail dans un mondeen pleine mutation indus-trielle. On y voit aussi des

syndicats particulièrement énergiques, unerépression féroce, et des mouvements d’en-traide et de solidarité extraordinaires, à lamesure de cette extrême violence.

c’est un voyage au cœur d’une époque,communément appelée «belle Époque»,mais pour qui donc était-elle belle? Mac

_____Le Temps des révoltes, anne steiner, L'Échap-

pée, 2015.

DEpuis LEs attEntats DE janViER 2015, démocratie et république sont devenues les motsde passe obligatoires et répétés ad nauseam lors de toute intervention des « gouverne-menteurs » (ou rêvant de l’être), journalistes et experts en tout genre qui hantent lesmédias.

Le dernier hors série du Monde libertaire, sous le titre «Démocratie lacrymogène»,tente de remettre en question le discours opportuniste et dévoyé de ces spécialistes de lalangue de bois, à travers un dossier très complet sur cette fameuse démocratie. De la défi-nition du terme aux points de vue très pluralistes, la démocratie est passée au crible.

janover rappelle que « comme il se doit, plus il est question de démocratie, plus ladémocratie se dérobe, l’usage du mot dispensant de s’interroger sur le contenu. pour L.de Mattis « locale, directe, participative ou électorale, la démocratie, c’est toujours dela merde», et il n’y a pas d’opposition entre «démocratie et dictature. Elles se complè-tent, y compris dans leurs oppositions réelles ou apparentes »

pour p. boino, dans « Théorie et réalité des régimes représentatifs », ces derniers onttoujours interdit « toute forme de mandats impératifs, de contrôle, de révocabilités desélus ». quant aux femmes et la démocratie, Hélène Hernandez y consacre un petit histo-rique, d’Olympe de gouges aux luttes et espoirs d’aujourd’hui.

Enfin, au niveau international, des articles nous rappellent podemos en Espagne, lemouvement tEV DaM au Kurdistan, les libertaires et les conseils démocratiques aupérou, sans oublier un entretien avec Yannis Youlountas sur son film Je lutte donc je suis. a.

DEMAIN, UN ESPOIR ?

DEMAIN, film réalisé par Mélanie Laurent etcyril Dion était une évidence pour ces tren-tenaires qui se posent la question : que lais-sons-nous à nos enfants ? Le besoin de cefilm s’est imposé à cyril Dion en 2010 auxlendemains de la sortie du film de colineserreau Solutions locales pour un désastreglobal auquel il a collaboré. il voulait appor-ter une connotation positive à ces solutionset les faire partager au plus grand nombre.La rencontre de Mélanie Laurent en 2012confortera son projet auquel elle s’associera.

un état des lieux en 5 actes met enlumière les initiatives mises en place depuisune dizaine d’année voire plus dans 9 payspour pallier à l’effondrement probable denos sociétés programmé, selon des scienti-

fiques, dans les quarante années à venir(comment se nourrir, la transition énergé-tique, les monnaies locales, l’éducation et lepouvoir du peuple).

La stratégie du film est d’expliquer pointpar point les causes des problèmes récur-rents à l’appui de spécialistes et de donner laparoles aux initiateurs d’actions indivi-duelles ou collectives. Les têtes d’affiche deDemain sont des personnes qui ont décidéde passer à l’acte par conviction ou parnécessité. À Détroit, ville ravagée par lechômage, les habitants ont créé le mouve-ment d’agriculture urbaine, des jardins par-tagés pour cultiver des légumes et toutsimplement pouvoir se nourrir. En angle-terre, à todmorden, le mouvement desincroyables comestibles a investi tous lesespaces verts de la ville pour créer des pota-

gers, des cultures, ouverts à tous. En islande,lors de la Révolution des casseroles, lesislandais ont décidé de tirer au sort 25 habi-tants pour siéger au gouvernement et être enquelque sorte garants d’une société accepta-ble. L’idée était intéressante d’introduire ausommet des personnes non corrompues. Legouvernement islandais a bloqué le proces-sus. La Finlande a complètement revisitéson programme éducatif en s’inspirant dedifférents modèles. Les élèves ne sont plusdans la compétition, ils apprennent dansl’harmonie et la confiance.

Le film évite l’écueil du catastrophismeet permet d’apprécier les initiatives dans ladurée. car les réalisateurs veulent insufflerl’idée que nous pouvons construire un ave-nir, ne plus être spectateurs mais acteurs !

sYLViE

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22 – poètes, vos papiers !

Fiche S

je suis l’objet d’une fiche « s»tu es l’objet d’une fiche snous sommes les sujets de fiches s…La seule chose qui est consolante c’est que nous sommes en

bonne compagnie, avec tous ces chanteurs assignés à résidencedans leur tombe ou dans nos mémoires.

De boris Vian et son « déserteur » à Renaud et sa chanson « Oùc’est que j’ai mis mon flingue», en passant par Léo Ferré et« regardez-les défiler », brassens et des dizaines de perles rares,jusqu’à Moustaki et sa chanson « sans la nommer », ou gilles servat :

J’ai rencontré ce matin devant la haie de mon champUne troupe de marins d’ouvriers, de paysans– Où allez-vous camarades avec vos fusils chargés– Nous tendrons des embuscades viens rejoindre notre arméeLa voilà la Blanche Hermine, vive la mouette et l’ajoncLa voilà la Blanche Hermine, vive Fougères et Clisson !– Où allez-vous camarades avec vos fusils chargés– Nous tendrons des embuscades viens rejoindre notre arméeMa mie dit que c’est folie d’aller faire la guerre aux FrancsMais je dis que c’est folie d’être enchaîné plus longtemps…

sans oublier le pauvre jacques brel, objet de récupération hon-teuse… c’est pas beau de faire les poches des morts, avec « ausuivant» :

Moi j’aurais bien aimé un peu plus de tendresseOu alors un sourire ou bien avoir le temps« Au suivant, au suivant»Ce n' fut pas Waterloo mais ce n' fut pas ArcoleCe fut l’heure où l’on r’grette d’avoir manqué l’école« Au suivant, au suivant»Mais je jure que d’entendre cet adjudant d' mes fessesC’est des coups à vous faire des armées d’impuissants« Au suivant, au suivant»…

Vous ne nous ferez pas taire. Vous pouvez m’embastiller, je m’en fous car les maladies que je me trimbale vous laissent peude temps. Vos services policiers, votre drapeau des versaillaismassacrant la commune de paris en 1870, sétif et ses morts sousles bombes tricolores en mai 1945, Madagascar et ce massacre deplus de 50000 êtres humains au son de la Marseillaise quelquesannées après ceux de sétif en algérie… Votre hymne national oùl’on parle de « sang impur» qui abreuve les sillons de la terre ;comme si le bon Français disposait d’un sang pur justifiant tout etn’importe quoi ; tout cela, vous pouvez vous asseoir dessus enguise de godemiché.

je laisse la parole à une fiche s, pour terminer ce cri à un État,d’urgence ou pas, qui me fait pleurer.

J’peux pas encaisser les drapeauxQuoi qu’le noir soit le plus beau.La Marseillaise, même en reggae,Ça m’a toujours fait dégueuler.Les marches militaires, ça m’déglingueEt votr' République, moi, j’la tringleMais bordel ! Où c’est qu’j’ai mis mon flingue?Renaud séchan, « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue?»

sans être tout à fait un imbécile fini,je n’ai rien du penseur, du phénix, du génie.Mais je n’suis pas le mauvais bougre et j’ai bon cœur,Et ça compense à la rigueur.

Quand les cons sont bravesComme moi,Comme toi,Comme nous,Comme vous,Ce n’est pas très grave.Qu’ils commettent,Se permettentDes bêtises,Des sottises,Qu’ils déraisonnent,Ils n’emmerdent personne.Par malheur sur terreLa plupartDes tocardsSont des gensTrès méchants,Des crétins sectaires.Ils s’agitent,Ils s’excitent,Ils s’emploient,Ils déploientLeur zèle à la ronde,Ils emmerdent tout l’monde.Si le sieur X était un lampiste ordinaire,Il vivrait sans histoire avec ses congénères.Mais hélas ! Il est chef de parti, l’animal :Quand il débloque, ça fait mal !georges brassens, « quand les cons sont braves »

YVOn

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rendez-vous – 23Au Fabuleux Destincafé-spectacle à la p'tite semaine

rue Cerclier, quartier du Petit-Saint-Jean à Aubussondu jeudi au samedi de 18 à 22 heures, spectacle à 20 heures

févrierVendredi 5 : Ciné-concert : Berlin, symphonie d'une grandeville, film documentaire expérimental de Walter Ruttmann,1927, 63 min. Musique : Nadia Léna Blue.Samedi 6 à 19h : Papiers, vernissage de l'exposition des œuvresd'Angelo Nue.20h : Manuel Paris, concert solo de blues, folk, reggae.Vendredi 12 : L'Être, d'urgence ! Petit laboratoire opérationnelde philosophie 3. Atelier PLOP ! proposé par la Vache Rebelle.Samedi 13 : Sébastien Willart, piano solo, concert jazz.Jeudi 18 : État d'urgence - État policier ? Débat proposé parCreuse-Citron (voir encadré page 24).Vendredi 19 : Ce qu'il reste de la folie, film de Joris Lachaise,2014, 1 00 mn. Le film conjugue la description d’un lieu avec lesportraits d’êtres marqués par la souffrance, il y entremêle lespectacle de différents types de soins (religieux, traditionnels,modernes). On assiste, en particulier, à une discussion entremarabouts et médecins modernes sur la possible coexistence deleurs pratiques. Projection Creuse-Citron.Samedi 20 : Concert de blues par Raoul Ficel et G. Lebrouc.Jeudi 25 : Réunion mensuelle des bénévoles du Fabuleux Destin.Vendredi 26 : Contre les projets miniers en Creuse, débat avecStop-mines 23, et projection du film Opération Diablo, deStéphanie Boyd, 2010, Canada, 69 mn (voir encadré page 24).Samedi 27 : Sac à malices, scène ouverte.Lundi 29 : Ce soir on fait tourner les tables, chœur de lecteurs.

marsVendredi 4 : Bète(s), duo batterie-danse.Carine Desset, danse ; Mathieu Gratedoux, percussions.Samedi 5 à 19h : Sculptures murales, vernissage des œuvres deLenissensi.20h : Matin brun de Frank Pavlov et La Sueur d’une vie deDidier Daeninckx, concert-lecture avec Christine Bonfanti(lecture), Marie Meizonnier (contrebasse, guitare), JérémiePaitrault (violon). Le choix des textes colle à l’actualité.Vendredi 11 : L’Affaire capucine, chansons.Aurélie Laurence (clavier, chant), Maïe-Tiaré Coignard(violoncelle, contrebasse), Franck Dunas (guitare, clarinette, etautres boîtes et trucs).Samedi 12 : Les Oiseaux de passage, concert-bal.Marie Meizonnier (contrebasse), Jérémie Paitrault (violon),Didier Payet (guitare), Mathieu Duret (steel drum).Vendredi 18 : Club de jazz , scène ouverte, avec Jean-FrançoisPrin et la classe de jazz du Conservatoire départemental.Samedi 19 : Vlad, concert acoustique.Jeudi 24 : Réunion mensuelle des bénévoles du Fabuleux Destin.Vendredi 25 : L'Arbre et le Requin blanc. Film de RafaèleLayani, 2015, 49 mn. En présence de la réalisatrice. ProjectionCreuse-Citron (voir encadré page 24).Samedi 26 : Deux ou trois ? concert de vielles, avec BaptisteLherbeil et Robin Mairot.Mercredi 30 à15h30 : Encore raté ! Spectacle jeune public.

Les jeudis de février et mars, le bar est ouvert de 18 à 21 heures : boissons, soupe, pain, fromage, prêt et vente de livres. . .Profitez-en pour venir visiter l'exposition : en février Papiers d'Angelo Nue, en mars Sculptures murales de Lenissensi.

De février à avril, au 6 à Lascoux5 février : Film et conférence sur l’occitan par Jean-Paul Mazure.21 février : Conte de Daniel Fatous Le Ciel est bas la terre aussi.12 mars : Jean-Jacques Le Creurer, balade avec un accordéondiatonique.19 au 28 mars : exposition Jean Estaque.16 au 24 avril : exposition Les Pinceaux de mes humeurs.

Du 5 mai au 15 mai Festival des Coudercsà la salle des fêtes de JouillatEntrée 10€, pass 4 spectacles 30€

Jeudi 5 mai 17 h30 : Apéro concert avec Les Oiseaux de passage.Toujours sur le fil traditionnel, ils nous font traverser une partie dumonde : des musiques klezmer aux balades et gigues irlandaises, desvalses parisiennes auxs reels québecois. L'improvisation prend aussisa place dans leur proposition.Vendredi 6 mai 20h30 : Trio Taquetapa.Trio instrumentalfranco-argentin acoustique, interprète des compositions origi-nales inspirées des rythmes folkloriques argentins et du Río dela Plata, avec des influences jazz, rock et classique.

Samedi 7 mai 20h30 : Godam quintette présente Au-delàj’imagine. Par cette création l’aventure commence. Curieux, nevous abstenez pas !Dimanche 8 mai15h : Happy Ours. Musiques populaires voiretraditionnelles de différents horizons, traduisant une même joiede vivre, une vraie convivialité, un engouement populaire. Unemusique de proximité !Mercredi 11 mai 15h : Dragon bigarré. Spectacle de marion-nettes de Félicité Chauve : rencontre des arts et des générations,sans limite d'âge.Vendredi 13 mai 20h30 : Les Renards Chauves. Entre musiqueet théâtre, une exploration de l'univers de la chanson humoristi-que, avec un parti pris clairement assumé, celui du décalage.Samedi 14 mai 14h30 : Balade contée avec Jean-Claude Bray.Jean-Claude raconte, l'étincelle dans les yeux, des histoirespuissantes qui ne font aucunement l'impasse sur les grandesquestions humaines.Samedi 14 mai 20h30 : Les voix sauvages. Cinq chanteuses etdeux musiciens, des chants polyphoniques avec beaucoup d'hu-mour, accompagnés par le saxo, la guitare ou l'accordéon.

Ce printemps à Jouillat, le festival des Coudercs

Association Ateliers et vie aux Coudercs6 Lascoux 23220 Jouillat

Réservation 05 55 51 22 39 ou [email protected]

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24 - vous êtes cernés

Où trouverCreuse-Citron ?

Aubusson  : Librairie La Licorne, 42, Grande RueAu fabuleux destin café-spectacle, rue CerclierÉpicerie bio Ethiquête, 96, Grande-RuePresse d'Aubusson, 31 , Grande-RueLibrairie d'occasion Au Petit Bonheur, 4 rue VaveixBonnat (Malval) : Aux grenouillesBourganeuf : Maison de la presseBoussac bourg : Ferme ChauveixBussière-Dunoise : Bar-coiffeur PignautChambon-sur-Voueize : BarAux deux pianosChampagnat / St-Domet : Étang de la NauteColondannes : Auberge du prieuréDun le Palestel : Librairie Feugère, 1 , rue des Sabots

Évaux-les-bains : Bar-tabac Le RallyeCinéma AlphaEymoutiers : Librairie Passe-TempsRessourcerie Le Monde allant versCafé des enfantsFelletin : Bar-tabac Le TroubadourRessourcerie Court-circuitGargilesse-Dampierre : Auberge de la ChaumeretteGuéret :Coop des champs, rue de LavilatteBar de la poste, rue MartinetLibrairie Les Belles images, rue É.-FranceLibrairie Au fil des pages, place du MarchéBar-tabac Le Bolly, 2, rue Maurice-Roll inatSolecobois, 1 4, av. Fayolle

La-Jonchère-St-Maurice : Le Radeau actifLa Souterraine : Le Panier du coinLimoges : Librairie Page et Plume, pl. de la MotteUndersounds, 6, rue de GorreEspace El Doggo, 22, rue de la LoiMontluçon : Librairie Le Talon d'Achille,8, pl. Notre-DameRoyère-de-Vassivière : Bar L’AtelierSt-Loup : Restaurant Le P'tit loupSardent : Bar Chez Josiane ; Épicerie VivalSur le plateau et les marchés : Épicerie itinéranteLe Temps des cerises

et sur http://creuse-citron.revolublog.com

Numéro réalisé avec le logiciel libre

SCRIBUS (www.scribus.net)

Impression : Espace Copie Plan, Guéret

Courrier   postal : Creuse-Citron

BP 2 23 000 Sainte-Feyre

Courriel  : creusecitron@ free.fr

La copie et la diffusion des textes publiés dans ce journal sont libres et fortement encouragées.

Creuse-Citrons'adresse à tous ceux et celles qui luttent contre la falsification del'information et la diffusion généralisée de l'idéologie libérale. C'est unjournal indépendant et libertaire qui s'interdit toute exclusive et toutprosélytisme en faveur de telle ou telle organisation syndicale oupolitique. Sur cette base nous publierons toutes les informations quevous nous ferez parvenir.Ce journal est réalisé par le Collectif libertaire Creuse-Citron.

Prix LibreNous vous proposons Creuse-Citron à prix libre. C’est, pour notrecollectif, une démarche politique, non marchande, alors que, parailleurs, l’habitude est de payer le même prix, que l’on soit fortuné oupauvre. Le prix libre n’est pas pour autant la gratuité  : c’est donner lapossibilité d’acquérir un même produit selon ses moyens et sesmotivations.

Abonnements : voir page 19

L’école en questionL’Arbre et le Requin blanc

film de Rafaèle Layanivendredi 25 mars à 20 heuresau Fabuleux destin à Aubussonsamedi 26 mars à 17 heures

salle Blanqui 3 (derrière la mairie) à LimogesProjection suivie d’un débat avec la réalisatrice.

À Limoges, le débat sera suivi d’une auberge espagnole.

Réunion houleuse autour de l’avenir d’une cabane, affron-tement intergalactique ! En filmant pendant un an une écolealternative à Berlin, Rafaèle Layani remet en cause noscertitudes sur l’enfance, l’éducation et la liberté.La Freie Schule à Berlin a été ouverte en 1979 et reconnueofficiellement en novembre 1990. École primaire à statutassociatif, elle est installée au sud de Berlin dans lesanciens locaux de l’UFA Fabrik, haut lieu historique desmouvements contestataires berlinois. L’école a été fondée àl’ initiative de parents convaincus que les enfants veulentapprendre et peuvent apprendre par eux-mêmes pour peuqu’on leur fournisse un espace adéquat. Ici apprendre nesignifie pas acquérir des connaissances selon des règlesfixées par les adultes. Toute expérience faite par l’enfant,qu’elle relève du champ cognitif, émotionnel ou social,participe de son développement. Les enfants choisissentlibrement et individuellement le thème et le moment deleurs séances de travail avec les enseignants, libre à eux depréférer faire autre chose indépendamment des adultes.À la Freie Schule, j’ai découvert des enfants évoluant enliberté, non pendant un intermède de vacances ou de récréa-tion mais, au quotidien. Une liberté qui n’était plus un tempsde défoulement ou de récupération mais une façon de vivre.C’est ce que j’ai voulu montrer dans un film qui remet enquestion nos certitudes sur l’éducation. Rafaèle Layani

Contre les projets miniersen Creuse

Soirée d'information avec Stop-mines 23vendredi 26 février 20 h

au Fabuleux destin à AubussonLa soirée commencera par la projection du filmOpération Diablo, de Stéphanie Boyd, 2010, 69 mn.Le spectateur suit, pas à pas, le père Marco, surnomméEl Diablo, dans un territoire dominé par la plus impor-tante compagnie minière d’Amérique du Sud. Le dia-blo, défenseur des communautés paysannes, est filmédans ses faits et gestes par une compagnie de sécurité.Les rapports détaillés des espions sont classés sous lenom de code : « Opération Diablo ». Pendant des an-nées, le curé et son groupe d’activistes ont défendu lescommunautés paysannes contre les abus des puissants.Le débat sera largement consacré à l'actualité de la luttecontre les projets miniers en Creuse (et ailleurs).

État d'urgence - État policier

Débat proposé parCreuse-CitronJeudi 18 février à 20 heuresau Fabuleux destin à Aubusson

Comment pouvons-nous accepter de vivre dans un étatd'urgence, un état d'exception qui donne tout pouvoir à lapolice pour restreindre drastiquement les libertés fon-damentales. Le chantage sécuritaire est approuvé par tousles tenant de notre pseudo-démocratie : où allons-nous ?Discutons de ces questions car il devient urgent de réagir.