2014 AGEFI article - Invest 14 Geneva

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SUISSE jeudi 18 septembre 2014 3 SUISSE PAGE Nos valeurs : Patrimoine & tradition Développer votre patrimoine familial est notre priorité. Préserver vos biens et les faire fructifier à travers les générations sont au cœur de nos valeurs depuis 1841. La conférence Invest’14 accueil- lait hier Albert Isola, Ministre res- ponsable des services financiers de Gibraltar dont la politique se tourne résolument vers une conformité complète avec les rè- glements de l’Union européenne et de l’OCDE. Quels sont les axes de la stratégie de votre place financière? Nous suivons trois grands axes. La conformité aux règlementa- tions internationales et européen- nes, l’innovation en matière de produits financiers et la visibilité de notre place financière à l’inter- national. Nous avons signé un Ac- cord Intergouvernemental (IGA) FATCA avec les Etats-Unis en avril sur le modèle 1A (modèle qui assure la réciprocité) et un au- tre avec la Grande-Bretagne. Nous nous joignons aux 48 pays qui signeront l’accord sur l’échange automatique de don- nées financières fin octobre à Ber- lin. Renforcez-vous également vos organes de contrôle? Vous avez rencontré la nouvelle directrice de notre autorité de ré- gulation, la Financial Services Commission (FSC), Samantha Barrass, ancienne directrice de la Solicitors Regulation Authority* en Grande-Bretagne. Nous lui avons récemment adjoint Ka- thryn Morgan, précédemment membre de la Prudential Regu- lation Authority**, pour supervi- ser et accorder les autorisations aux organismes financiers de Gi- braltar. Les normes et les directi- ves se multiplient et nous voulons nous assurer que nos organes de contrôle soient dotés de person- nel en qualité et en quantité suf- fisante de manière à ne pas com- promettre la rapidité d’accès et l’efficacité de notre marché. Quels sont les nouveaux produits que vous introduisez? Nous venons d’annoncer l’émis- sion de titres associés aux assuran- ces (Insurance-linked securities ou ILS) à la conférence de Mo- naco et introduisons également les fondations et les «purpose trusts» dont les bénéficiaires ne sont pas des personnes mais des causes. Vos liens avec la Suisse sont maintenant anciens. Où vous profilez-vous aujourd’hui? Effectivement nos liens avec la Suisse sont éprouvés et quatre banques suisses sont installées à Gibraltar depuis plus de vingt ans (Credit Suisse, Lombard Odier, J. Safra Sarasin et Turicum). Nous accroissons notre visibilité aux Etats-Unis (à New York plus par- ticulièrement), aux Iles Bermu- des, à Hong Kong et en Afrique du Sud. Toujours avec le même message: Gibraltar est une porte de l’Union européenne. Craignez-vous que le référendum prévu en Grande-Bretagne vienne compromettre votre appartenance à l’Union européenne? Il est difficile d’anticiper le résul- tat de ce référendum. Sa tenue dé- pend en premier lieu de la réélec- tion du gouvernement actuel en mai 2015. En outre, les milieux fi- nanciers - la City - et industriels ne voient pas une sortie de la Grande-Bretagne d’un bon œil surtout si elle réussit à négocier des termes acceptables avec l’UE. La nomination par Jean-Claude Juncker d’un Britannique, Lord Jonathan Hill, pour superviser les services financiers de l’Union est un signe très positif. Une pro- messe de flexibilité. A propos de referendum, que pensez-vous de celui qui a lieu aujourd’hui en Ecosse? C’est aux Ecossais de décider. Per- sonnellement, je préfèrerais qu’ils restent intégrés à la Grande-Bre- tagne. D’autant qu’un retour en arrière pourrait être impossible. Vos relations avec l’Espagne restent-elles difficiles? Des discussions vont bientôt se te- nir entre l’Espagne, la Grande- Bretagne et Gibraltar. C’est une évolution favorable et nous te- nons à ce dialogue. Nous avons eu le sentiment que l’appartenance à l’Europe ne nous apportait pas le soutien que nous en attendions mais ce sentiment est aujourd’hui entrain de se dissiper. L’Espagne s’est plainte à la Commission eu- ropéenne de plusieurs de nos ini- tiatives (installations de facilités de soutage, extension de notre plage, amélioration de la qualité des eaux). Au terme de deux ins- pections, l’Union européenne a jugé que ces initiatives étaient par- faitement conformes avec les lois européennes. Par contre, elle juge que le blocage continuel de la frontière par les Espagnols n’est pas acceptable. Avez-vous confiance dans votre avenir? En 1988, 70% des revenus de l’économie de Gibraltar venaient du Ministère de la Défense britan- nique. Cette proportion est tom- bée à moins de 10% en 1996 et elle est aujourd’hui insignifiante. No- tre économie s’est diversifiée et renforcée. Nous sommes très confiants. INTERVIEW: NICOLETTE DE JONCAIRE * La Solicitors Regulation Autho- rity est l’organisme de contrôle des avocats britanniques. ** La Prudential Regulation Au- thority est une division de la Banque d’Angleterre responsable de la régle- mentation prudentielle et de la su- pervision des banques, des sociétés de construction, les coopératives de cré- dit, les assureurs et les grandes entre- prises d’investissement. La priorité à la conformité GIBRALTAR. Les services financiers renforcent les procédures et les moyens d’assurer un cadre rigoureux. ALBERT ISOLA. Gibraltar est une porte vers l’Union européenne. SBEX. La plateforme de négoce lance son premier indice sur la crypto monnaie. Développement des dérivés. MARJORIE THÉRY Le lancement du premier indice suisse sur le bitcoin a été annoncé hier, dans le cadre du salon Invest 2014 à Genève. Alexis Roussel, CEO fondateur de la première plateforme de négoce de cette crypto monnaie en Suisse ro- mande, qui avait été lancée offi- ciellement en juin (SBEX-Swiss Bitcoin Exchange) est à l’origine de cet indice. Concrètement, ce premier indice suisse calcule un prix moyen en fonction des prix observés sur plusieurs autres pla- teformes de négoce utilisées en Suisse, comme Kraken ou Bits- tamp. La liste complète est dispo- nible en ligne (sbex-fixing.ch). «Nous avons sélectionné les pla- teformes les plus pertinentes et sû- res. Si le nombre de plateformes utilisées pour le calcul du fixing en francs suisse ne change pas, la pondération de chaque plateforme varie quotidiennement pour pren- dre en compte l’évolution des vo- lumes traités» précise Alexis Rous- sel. «Cet indice servira de prix de négoce de référence pour le bit- coin et nous permet aussi de déve- lopper des dérivés à destination des investisseurs.» Le site internet est pour l’heure lancé en version bêta. En juin dernier, le Swiss Bitcoin Exchange (SBEX) est devenu le premier négociant en crypto-mon- naie de Suisse romande (L’Agefi du 23 juin). Affilié à l’Association romande des intermédiaires finan- ciers (ARIF), le SBEX peut ainsi proposer des services financiers professionnels. L’entité juridique existe depuis janvier dernier et est soumise à la LBA (loi contre le blanchiment d’argent). En juin également, l’autorité des marché financiers (Finma) avait précisé sa position sur le bitcoin lui même, qui en Suisse est considéré comme un moyen de paiement, et les dé- pôts en bitcoins sont considérés comme des dépôts bancaires. Alexis Roussel a aussi rappelé dans son intervention qu’un nombre croissant d’entreprises acceptent les paiements en Bitcoin, à l’image de Dell ou du journal Chicago Suntimes. En France, Monoprix réfléchit à cette option, tout comme l’américain Paypal. Lancement du premier indice suisse sur le bitcoin JEUDI 18 SEPTEMBRE Vaudoise: résultats S1 AFD: commerce extérieur août AFD/FH: exportations horlogères août BNS: appréciation de la politique monétaire VENDREDI 19 SEPTEMBRE BVZ: résultats S1 LUNDI 22 SEPTEMBRE SIX: réalisation de l’adaptation des indices SLI, SMIM etc. AGENDA

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Article in French by NICOLETTE DE JONCAIRE of AGEFI - September 2014 La priorité à la conformité #GIBRALTAR. Les services financiers renforcent les procédures et les moyens d’assurer un cadre rigoureux. La conférence Invest’14 accueillait hier #AlbertIsola, Ministre responsable des services financiers de #Gibraltar dont la politique se tourne résolument vers une conformité complète avec les règlements de l’Union européenne et de #l’OCDE. #GibraltarFinance

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Page 1: 2014 AGEFI article - Invest 14 Geneva

SUISSEjeudi 18 septembre 2014 3SUISSE PAGE

Nos valeurs :

Patrimoine & traditionDévelopper votre patrimoine familial est

notre priorité. Préserver vos biens et les

faire fructi�er à travers les générations

sont au cœur de nos valeurs depuis 1841.

La conférence Invest’14 accueil-lait hier Albert Isola, Ministre res-ponsable des services financiersde Gibraltar dont la politique setourne résolument vers uneconformité complète avec les rè-glements de l’Union européenneet de l’OCDE.

Quels sont les axes de la stratégiede votre place financière?Nous suivons trois grands axes.La conformité aux règlementa-tions internationales et européen-nes, l’innovation en matière deproduits financiers et la visibilitéde notre place financière à l’inter-national. Nous avons signé un Ac-cord Intergouvernemental (IGA)FATCA avec les Etats-Unis enavril sur le modèle 1A (modèlequi assure la réciprocité) et un au-tre avec la Grande-Bretagne.Nous nous joignons aux 48 paysqui signeront l’accord surl’échange automatique de don-nées financières fin octobre à Ber-lin.

Renforcez-vous égalementvos organes de contrôle?Vous avez rencontré la nouvelledirectrice de notre autorité de ré-gulation, la Financial ServicesCommission (FSC), SamanthaBarrass, ancienne directrice de laSolicitors Regulation Authority*en Grande-Bretagne. Nous luiavons récemment adjoint Ka-thryn Morgan, précédemmentmembre de la Prudential Regu-lation Authority**, pour supervi-ser et accorder les autorisationsaux organismes financiers de Gi-

braltar. Les normes et les directi-ves se multiplient et nous voulonsnous assurer que nos organes decontrôle soient dotés de person-nel en qualité et en quantité suf-fisante de manière à ne pas com-promettre la rapidité d’accès etl’efficacité de notre marché.

Quels sont les nouveaux produitsque vous introduisez?Nous venons d’annoncer l’émis-sion de titres associés aux assuran-ces (Insurance-linked securitiesou ILS) à la conférence de Mo-naco et introduisons égalementles fondations et les «purposetrusts» dont les bénéficiaires nesont pas des personnes mais descauses.

Vos liens avec la Suisse sontmaintenant anciens. Où vous profilez-vous aujourd’hui?Effectivement nos liens avec laSuisse sont éprouvés et quatrebanques suisses sont installées àGibraltar depuis plus de vingt ans(Credit Suisse, Lombard Odier,J. Safra Sarasin et Turicum). Nousaccroissons notre visibilité auxEtats-Unis (à New York plus par-

ticulièrement), aux Iles Bermu-des, à Hong Kong et en Afriquedu Sud. Toujours avec le mêmemessage: Gibraltar est une portede l’Union européenne.

Craignez-vous que le référendumprévu en Grande-Bretagne viennecompromettre votre appartenanceà l’Union européenne?Il est difficile d’anticiper le résul-tat de ce référendum. Sa tenue dé-pend en premier lieu de la réélec-tion du gouvernement actuel enmai 2015. En outre, les milieux fi-nanciers - la City - et industrielsne voient pas une sortie de laGrande-Bretagne d’un bon œilsurtout si elle réussit à négocierdes termes acceptables avec l’UE.La nomination par Jean-ClaudeJuncker d’un Britannique, LordJonathan Hill, pour superviser lesservices financiers de l’Union estun signe très positif. Une pro-messe de flexibilité.

A propos de referendum,que pensez-vous de celui qui a lieu aujourd’hui en Ecosse?C’est aux Ecossais de décider. Per-sonnellement, je préfèrerais qu’ilsrestent intégrés à la Grande-Bre-tagne. D’autant qu’un retour enarrière pourrait être impossible.

Vos relations avec l’Espagne restent-elles difficiles?Des discussions vont bientôt se te-nir entre l’Espagne, la Grande-Bretagne et Gibraltar. C’est uneévolution favorable et nous te-nons à ce dialogue. Nous avons eule sentiment que l’appartenance

à l’Europe ne nous apportait pasle soutien que nous en attendionsmais ce sentiment est aujourd’huientrain de se dissiper. L’Espagnes’est plainte à la Commission eu-ropéenne de plusieurs de nos ini-tiatives (installations de facilitésde soutage, extension de notreplage, amélioration de la qualitédes eaux). Au terme de deux ins-pections, l’Union européenne ajugé que ces initiatives étaient par-faitement conformes avec les loiseuropéennes. Par contre, elle jugeque le blocage continuel de lafrontière par les Espagnols n’estpas acceptable.

Avez-vous confiancedans votre avenir?En 1988, 70% des revenus del’économie de Gibraltar venaientdu Ministère de la Défense britan-nique. Cette proportion est tom-bée à moins de 10% en 1996 et elleest aujourd’hui insignifiante. No-tre économie s’est diversifiée etrenforcée. Nous sommes trèsconfiants.

INTERVIEW:

NICOLETTE DE JONCAIRE

* La Solicitors Regulation Autho-rity est l’organisme de contrôle desavocats britanniques.

** La Prudential Regulation Au-thority est une division de la Banqued’Angleterre responsable de la régle-mentation prudentielle et de la su-pervision des banques, des sociétés deconstruction, les coopératives de cré-dit, les assureurs et les grandes entre-prises d’investissement.

La priorité à la conformitéGIBRALTAR. Les services financiers renforcent les procédures et les moyens d’assurer un cadre rigoureux.

ALBERT ISOLA. Gibraltar est une

porte vers l’Union européenne.

SBEX. La plateforme denégoce lance son premierindice sur la cryptomonnaie. Développementdes dérivés.

MARJORIE THÉRY

Le lancement du premier indicesuisse sur le bitcoin a été annoncéhier, dans le cadre du salon Invest2014 à Genève. Alexis Roussel,CEO fondateur de la premièreplateforme de négoce de cettecrypto monnaie en Suisse ro-mande, qui avait été lancée offi-ciellement en juin (SBEX-SwissBitcoin Exchange) est à l’originede cet indice. Concrètement, cepremier indice suisse calcule unprix moyen en fonction des prixobservés sur plusieurs autres pla-teformes de négoce utilisées enSuisse, comme Kraken ou Bits-tamp. La liste complète est dispo-nible en ligne (sbex-fixing.ch).«Nous avons sélectionné les pla-teformes les plus pertinentes et sû-res. Si le nombre de plateformesutilisées pour le calcul du fixingen francs suisse ne change pas, lapondération de chaque plateformevarie quotidiennement pour pren-dre en compte l’évolution des vo-

lumes traités» précise Alexis Rous-sel. «Cet indice servira de prix denégoce de référence pour le bit-coin et nous permet aussi de déve-lopper des dérivés à destinationdes investisseurs.» Le site internetest pour l’heure lancé en versionbêta.En juin dernier, le Swiss BitcoinExchange (SBEX) est devenu lepremier négociant en crypto-mon-naie de Suisse romande (L’Agefidu 23 juin). Affilié à l’Associationromande des intermédiaires finan-ciers (ARIF), le SBEX peut ainsiproposer des services financiersprofessionnels. L’entité juridiqueexiste depuis janvier dernier et estsoumise à la LBA (loi contre leblanchiment d’argent). En juinégalement, l’autorité des marchéfinanciers (Finma) avait précisé saposition sur le bitcoin lui même,qui en Suisse est considéré commeun moyen de paiement, et les dé-pôts en bitcoins sont considéréscomme des dépôts bancaires.Alexis Roussel a aussi rappelé dansson intervention qu’un nombrecroissant d’entreprises acceptentles paiements en Bitcoin, à l’imagede Dell ou du journal ChicagoSuntimes. En France, Monoprixréfléchit à cette option, toutcomme l’américain Paypal.�

Lancement du premierindice suisse sur le bitcoin

JEUDI 18 SEPTEMBRE

Vaudoise: résultats S1

AFD: commerce extérieur août

AFD/FH: exportations horlogères août

BNS: appréciation de la politique

monétaire

VENDREDI 19 SEPTEMBRE

BVZ: résultats S1

LUNDI 22 SEPTEMBRE

SIX: réalisation de l’adaptation des indices

SLI, SMIM etc.

AGENDA