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    1,60 samedi15 - dimanche16 juin 2013 LE FIGARO -N21419- www.lefigaro.fr - Francemtropolitaineuniquement

    Rponses la questionde vendredi:StphaneRichardpeut-il semaintenir latte dOrange?

    TOTALDE VOTANTS : 19560

    Votez aujourdhuisur lefigaro.frFaut-ilarmer lesrebellessyriens?

    AND: 1,70. BEL: 1,70. DOM:2,20. CH:3,20FS. CAN:4,50$C. D: 2,20 . A: 3. ESP:2,20. CANARIES: 2,30. GB: 1,80 . GR: 2,40 . ITA:2,30 . LUX:1,70. NL:2,20.H: 830HUF. PORT.CONT.: 2,20. SVN: 2,40. MAR: 15DH. TUN: 2,9DTU. ZONECFA:1700CFA. ISSN0182.5852

    La dfense de lexception culturelleest-elle compatible avec la mon-dialisationdes changes?Cette question, digne dun sujet dubaccalaurat, estau curdesngo-

    ciations commerciales qui doivent prochai-nement souvrir entre lUnion europenne etles tats-Unis. Contrairement nombre deses voisins, lAllemagne et la Grande-Breta-gnenotamment,la Francerpondnon.Ici, la culture doit tre soustraite des rglesclassiquesde la concurrence. Ainsiviterons-nous le dferlement des productions amri-caines. Ainsi prserverons-nous notre mo-dle de cration, qui survivrait difficilementsanssubventions.Droite et gauche sontuniesdansce combat : pasde ngociations globalessi notreculture nestpas sanctuarise.Sacrs Franais ! Nous sommes prts tout

    sacrifier pour notre cinma, notre musique,notrelittrature.Est-ce la manifestationdunorgueil national, dun sentiment de suprio-rit ? Dune frilosit aussi ? Nousquinous in-terdisons legaz de schisteet lesOGM.Le res-pect de lexception culturelle et du principede prcaution fait partie de nos angoissesexistentielles.

    Pauvre et vieux pays, diront certains, perclusde rhumatismes, engonc dans ses archas-mes,replisur saligneMaginot.Postureinte-nable lheureo Internetjoue saute-mou-ton avec les frontires et les cordons

    sanitaires.Certes. Mais chaquenation a ses tares etsesparadoxes, sa fier-tet sasingularit.Lestats-Unisne sontpasen reste. Ni la Chine,ni le Japon. Ni lInde,ni le Brsil. Si ce nestpas sur la culture,cest sur autre chose.Et tous ces pays, quisavent en plus jouer

    sur la parit de leur monnaie, ne se privent

    pasde nousfaire subir leurs caprices.Le plus regrettable, en fait, reste quelUnion europenne ne parvienne pas parler dune seule voix. Quelle nait pasconscience que sa puissance conomiquelautoriserait se faire davantage respectersi ellesendonnaitles moyens.Exactementcommeses concurrents.I

    FIGARO OUIFIGARO NON

    OUI59,2%

    NON40,8%

    SacrsFranais !Noussommesprts toutsacrifierpour notrecinma

    DITORIAL parYves Thrard [email protected]

    Tlchargez lapplicationFigaro Playsurvotresmartphone.Scannezlesphotos ou lespublicitsmarquesdu logorougeet votrejournalsanime...

    FIGARO PLAY

    Premire dition

    BREITLING.COM

    :HIKKLA=]UV[UW:?k@g@b@p@a"

    M0

    0108-

    615

    -F:1,6

    0E

    AUTOROUTESPLUSDUNMILLION DE

    PASSAGES FRAUDULEUXAUXPAGESCHAQUEANNE PAGE 10

    on syrienne reste en sus-

    pens. Les Amricains, quisemblent sengager con-trecur, veulent surtoutviter dtre pris dans unespirale interventionniste.PAGE2

    sagir darmes lgres et que

    la fourniture darmes anti-chars et antiariennes pour-rait tre envisage ultrieu-rement. La question desinterventions ariennes des-tines neutraliser laviati-

    lations civiles. Les tats-

    Unis fourniront un soutienmilitaire aux rebelles syriensmais la Maison-Blanche vi-te de prciser la nature desaides. Des officiels indiquentcependant quil pourrait

    Aprs de longues rflexions,

    lAdministration Obama afinalement estim que la fa-meuse ligne rouge avait tfranchie par le pouvoir sy-rien qui a utilis des armeschimiques contre des popu-

    Sans la libert de blmer, il nest point dloge flatteur Beaumarchais

    lefigaro.fr

    HOLLANDECOMMENT LECHEFDELTAT

    TENTE DESERCONCILIERAVEC LESPATRONS PAGE15

    % $ ! " & & % &% % # % %

    Lesministres duCommercedelUE, runis Luxembourgpour lancer une ngociationcommerciale avec les tats-Unis, tentent dinflchirla po-sition franaise, mais Parisbloquetout accordet exige quetlvision,radio, cinma, mu-sique et leurs traductions surInternet soient protgs par largle de lexception culturelle.Cette singularit surprendgalement la Commission deBruxelles, qui voit dans un ac-cord tats-Unis-Europe unplan de relance efficace contrela rcession.PAGE21ET LDITORIAL

    % !

    Vendredi10 heures,le dernier-ndAirbusdcolle dela piste deToulouse-Blagnacpoursonpremiervol dessai.Nouveau

    fuselage,matriaux compositeslgers, amnagementsnovateursce long-courrier disposedatouts convaincants.PAGE20

    Le65e

    Festivaldart lyriquedAix-en-ProvenceNOTRE CAHIERSPCIAL

    F

    IGARO

    PLUS

    SYLVAINRAMADIER/AP

    VILLENEUVE-SUR-LOT Le poidsdeCahuzac sur lalgislativepartiellePAGE4

    RETRAITESLe rapport Moreauprnedeshaussesde prlvementsPAGES6 ET7

    IRAN La fin delreAhmadinejadPAGE9

    CLIMAT Entretienavec uncolo-sceptiquesur lerchauffement PAGE11

    MDIAS Le divorceMurdoch scurisela succession desonempire PAGE26

    GASTRONOMIELe voyageNantes PAGE28

    CHAMPSLIBRES La tribune deThibaudCollinDevous moi,par Paul-Henridu LimbertPAGES16 ET17

    BARACK OBAMASE RSOUT ARMER LES REBELLES

    MOSCOU SOUPONNEWASHINGTON DE TENTERUN COUP DE BLUFF

    SLIM IDRISS,LHOMME DE CONFIANCEDES OCCIDENTAUX

    LUE AUSSI PLANCHESUR DES LIVRAISONSDARMES PAGE2

    " &% !

    P. LAPOIRIE/PHOTOPQR/NICE MATIN;

    F. BOUCHON/LE FIGARO

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    samedi15 - dimanche16 juin 2013 LE FIGARO

    2 L'VNEMENT

    La Maison-Blanche

    a confirm ce quela France savaitdj, cest--dire

    la prsencedarmes chimiqueset leur utilisation,mme si nous nenconnaissons paslampleurFRANOISHOLLANDE

    LUE AUSSI

    PLANCHE SUR

    DESLIVRAISONS

    DARMES

    LesAmricains nous ont

    rejoints pour officialiserlutilisationde gazsarin parlarmede Bachar al-Assad,sest rjoui jeudi le porte-parole du ministre desAffairestrangres franaises,PhilippeLalliot, ajoutanttoutefois quela livraison

    darmesaux rsistantssyriens estune questionqui napast tranche . Aprsavoir galement devanclestats-Unisen estimantla semainedernire quelarmesyrienne avait utilisdesarmes chimiques, laGrande-Bretagne tient, elleaussi, faire savoir aujourdhuiquellena pasencoreprisde dcisionsur dventuelleslivraisonsdarmes la rbellion.Fin mai,LondresetParisontpouss lalevede lembargoeuropensur lesarmes versla Syrie, lespayseuropens sengageant surseoir toute livraisonjusquau1er aot.

    LAUREMANDEVILLE

    [email protected] WASHINGTON

    PROCHE-ORIENTLAdministrationObamaa fini par sauter le pas. Elle fournira unsoutien militaire aux groupes rebellescommandsparlegnralSlimIdriss,quiincarne laile modre de linsurrectionsyrienne. La manire alambique dont lanouvelle a t annonce par le conseillerprsidentiel Ben Rhodes - lors duneconfrence de presse tlphonique aucours de laquelle il a longuement tournautour du pot, avant de reconnatre quele nouveau type dassistance fourni par

    lAmrique serait bien militaire - estrvlatrice deshsitations qui onttraverset traversent encore la Maison-BlanchedObama. Soulignant que le haut degrde certitude acquis par les Amricainsconcernant lutilisation darmes chimi-quespar le rgime dAssad avait contribu tremper la volont prsidentielle, Rho-des sest dailleurs gard de fournir desprcisionssurlanaturedesarmementsquiseraientachemins jusquauxrebelles.

    Dautres officiels ont ensuite prcis auNew York Times et au Washington Postquil sagirait darmes lgres et de muni-tions, mme si la fourniture ultrieuredarmes antichars et antiariennes (seulessusceptiblesde changerlquilibredes for-ces) est aussi envisage. Le projet, untempsvoqu,dune zonedexclusiona-rienneaenrevanchetcart.

    Le moins que lon puisse dire est que ladcisiona connuun accouchementdiffici-le, le prsident ayant longtemps rencl impliquer nouveau son pays dans un

    conflitincertainet lointain,de typeIrakou

    Afghanistan. M par la peurdtre entra-n dansune spirale interventionnistedontil ne veut aucun prix, Barack Obamaavait jusquici frein des quatre fers surtoute forme dintervention, y compris lafourniture darmes. Il craignait un scna-rio lafghane, quand les Amricainsavaient arm les moudjahidins et, parmieux, leur futur ennemi jur, Oussama BenLaden. Maisle gnral SlimIdrissa appa-remment russi leconvaincre(tortou raison) quilseraitpossiblede contrlerlesfluxdarmementset denexclurelesgrou-pes islamistes radicaux lis al-Qaida,commeJabhat al-Nosra.

    Selon toute vraisemblance, la CIA de-vrait trechargedorganiserlachemine-

    mentdes armes, surordre prsidentiel. Cechoix permettrait la prsidence decontourner les contraintes lgales qui en-tourent la fourniture darmements desforces quiattaquentun gouvernement re-connuparla communautinternationale.

    Plus encore que lutilisation darmeschimiques, cest la prise de conscience delavantage substantiel acquis ces derniers

    joursparles forcesdAssad,aveclappuidelIran et du Hezbollahlibanais,qui a prci-pit la dcision dObama. La crainte devoir la rbellion seffondrer et le dictateur

    syrien se retrouver en position de dicter

    sesvolontslorslaconfrencedepaixcen-

    se se tenir Genve a convaincuWashington de la ncessit de simpliquerplus directement. Critique pour sa passi-vitpar sesallissaoudiens,turcs et jorda-niens, pousse pardes Europensdsireuxdarrterla tuerie avantquellenembrasetoute la rgion, lAmrique ne pouvait se

    permettre de rester plus longtemps sur lebancde touche,remarquele journal Poli-tico. Cela aurait t un aveu de faiblessepatent, presque une clipse stratgique,susceptible dencourager Iraniens et Rus-ses dfier la communaut internationaledeplus enplus ouvertement.

    Dans le dbat interne, le secrtairedtatJohnKerryet lanouvelleconseillre lascuritnationale SusanRice,qui restemarque par le souvenir de la passivitamricaine au Rwanda, semblent avoir

    jouun rlecl pourvenir boutdes rti-cencesduprsident,tandisquelesecrtai-re la Dfense, Chuck Hagel, et le prd-cesseur de Rice, Tom Donilon, auraientplutt faitfigure de sceptiques. Lirruption

    de Bill Clinton dans le dbat depuis New

    York,o ilparticipait unesoire linvi-

    tationde John McCain,a aussipesdanslabalance. Je flicitele prsidentpoursa d-cision, sest rjoui le snateur rpubli-cain, quidfenddepuisle dbutle principedune action amricaine rsolue. McCainsest employ jeter un pont entreWashington et Idriss, auquel il avaitrenduvisiteilyapeu.

    Mais le snateur et ses allis interven-tionnistes du Congrs appellent fairebeaucoup plus, jugeant que la fournituredarmes reprsente trop peu, trop tardpour bouger les lignes. Leur souhait est devoirlAmriquemenerdes frappes arien-nes pour dtruire laviation du rgime,touten tablissant unezone dinterdictionde survol qui permettrait aux rebelles debnficier dun repli sanctuaris. Un sc-narioqui nestpas totalementcart,maisqui semble prendre la Maison-Blanche rebrousse-poil, en raison des risquesdembourbementquilimplique. Lesaffresdune puissance amricaine qui se recon-nat indispensable , mais sengage

    contrecur ,commencent toutjuste.I

    Desmembres de brigades rebelles,victimesdune attaquechimique,

    sontprisen chargedans lhpitalimprovisde Harasta,danslabanlieuede Damas,le26 maidernier. A.ZAVALLIS/ HAYTHAMPIC

    ! % # & & & " % %

    PIERRE AVRIL [email protected]

    SI LINTENTION dObama est dentra-ner son partenaire russe dans un pige,laRussienestpasdupe.Cest ainsi quilfaut comprendre les ractions de Mos-cou, plutt prudentes, lannonce, parla Maison-Blanche, de lutilisation parle rgime Assad darmes chimiques. LaRussie avait dj t informe aupara-vant durecours augaz sarin,et directe-ment par son partenaire amricain, alaissentendre le conseillerdu Kremlinpour la politique trangre. Or, cesdonnes ne paraissent pas convain-cantes , a dclar Iouri Iouchakov.

    Pour les Amricains, il tait importantde jouer sur le fait que linformation a t

    transmise la Russie, a-t-il ajout,comme si Moscou voyait une part debluffdans lannonce amricaine.

    Un peu plus tt, le prsident du co-mit de la Douma pour les affairestrangres, Alexe Pouchkov, staitmontr plus svre. Cet homme, quijoue de plus en plus un rle de faucondans la diplomatie russe, avait crit surson compte Twitter que les informa-tions amricaines taient fabri-ques . Il lesa comparesaux dclara-tions de Georges Bush de 2003 sur les armes de destruction massive de Sad-dam Hussein en Irak. Obama suit lamme voiequeGeorgeBush , avaitiro-nis le parlementaire russe. Pour sa

    part, le Kremlin sest dfendu dtabliruntel parallle.

    Engage avec Washington dans laprparation de la confrence interna-tionale, dont elle souhaite ardemmentla tenue, notamment pour tenter daf-firmer son propre leadership diploma-tique, la Russie nentend pas, ce sta-de, faire un casus belli des dclarationsamricaines.

    La menace des missiles S300

    Il y a une semaine, Vladimir Poutineavait dclar aux Europens que sonpays navait, pour linstant , pas li-vr ses missiles S300 au rgime syrien. Aprs la prise dal-Qusayr par les for-ces dAssad, Obama cherche par ses d-clarations rtablir un quilibre avant la

    confrence , estime Dmitri Trenin, lespcialiste de politique trangre la

    fondation Carnegie. Au-del des armeschimiques, Moscousinquitedes pres-sions exerces sur Washington par sesallis et cherche tuer dans luf latentation amricaine dtablir une zonetamponen Syrieet defournir desarmes lopposition. Une tentation qui, pro-gressivement,se mueen projet.

    Cesmessages amricains ne peuventpas tre apprhends sans inquitude ,a dclar le ministre des Affairestrangres, qui redoute de voir les n-gociations internationales patiner .Toute intervention militaire amricai-ne, quoique indirecte, conduirait Mos-cou livrer son tour ses S300aurgi-me syrien, rendant Genve 2

    caduc.Un scnarioque Moscousouhai-teviter toutprix.I

    $

    PIERREPRIER [email protected]

    LE GNRAL Slim Idriss, lhomme quidevrait distribuer les armes occidenta-les aux combattants de lopposition, napas lair dun guerrier. Avec ses lunet-tes, sa petite moustache et son ventrerond, il ressemble un professeur.Avant sa dfection, en janvier 2012, cequinquagnaire souriant enseignaitllectronique lAcadmie militairedAlep. Il a pourtant t choisi en d-cembre 2012, par quelque 300 com-mandants de terrain, comme chef duConseil militaire suprme de la rbel-

    lion,qui venaitdtrecr.Ila sugagnerle respect de nombreux combattants enpassant beaucoup de temps en Syrie,contrairement aux stratges en cham-breabonnsaux htelsturques.

    Slim Idriss a aussi la confiance desOccidentaux. Les tats-Unis et la Fran-ce lutilisaient dj pour contrler lesdons derations decombatsou demat-riel mdical pour les insurgs. Paris etWashington le voient maintenant com-me un modr capable dempcherque dventuelles livraisons darmes

    natterrissent entre les mains de grou-pesdjihadistesviolents.

    En fait, lOccident aurait contribu lascension du gnral. Cest pour fairepice au canalislamiste que la Fran-ce, en particulier, stait employe faciliterla cration du Conseilmilitaire ,crit lancien diplomate Ignace Lever-rier dans son blog Un il sur la Sy-rie. Leshommesde terrainqui ontluIdrissappartenaient euxaussi la mou-vance modre.

    Des allisislamistes

    Slim Idriss ne rcuse toutefois pas tousles groupes arms labelliss islamis-

    tes. Sil condamne les plus extrmis-tes, comme Jabhat al-Nosra, qui a faitallgeance al-Qaida,il reconnatcom-me alli les hommes dAhrar al-Cham,un mouvement qui revendique uneidologie religieuse. Quand Ahrar al-Cham annonce quune zone est sous soncontrle, nous disons quelle est sous no-tre contrle , a-t-il dclar la chanedejournaux amricaineMcClatchy.

    Ces combattants-l feront-ils partiedes ventuels rcipiendaires? Le poli-tologue syrien Salam Kawakibi, direc-

    teur adjoint de lInitiative de rformearabe, estime en tout cas le gnral ca-pable de matriser les oprations. Ilsemblequila install un cadre quipermetde distribuer des armes en vitant quecelles-ci tombent entre les mains degroupes radicaux , dit Kawakibi. Mais pour quil soit efficace, prcise lepolitologue, il faut lui en donner lesmoyens concrets. Cest--dire quil fautque les autres acteurs rgionaux soientdaccord.

    Le Qatar et lArabie saoudite, qui en-tendent peser sur la situation, pour-raientinterfrer.Les Saoudiensauraienttoujours lide de placer la tte de la

    branche militaire de lopposition leurprotg, le gnral dissident ManafTlass.Pourle moment, Slim Idrissjoueson rle en donnant un tour diplomati-que ses exigences militaires, refltantla doctrine franco-amricainedu r-quilibrage en vue de la future conf-renceGenve 2 avec lergime.Le gn-ral Idriss a rcemment dclar auNew York Times : Si nous ne recevonspas darmes et de munitions capables dechanger la donne sur le terrain, nousnirons pas Genve. I

    % &

    Le prsident avait

    clairement dit quelemploi darmeschimiques changerait

    la donne, et cest le cas

    BEN RHODES, CONSEILLER ADJOINT LA SCURIT NATIONALE

    Le gnralSlimIdriss (ici Istanbul,en avril)taitenseignant lAcadmiemilitaire dAlepavant de rejoindrelesrangsde lArmesyrienne libreendcembre 2012. OZANKOSE/AFP

    FIGAROPLAY

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    Tl.0140737373

    Jardinsecre

    t

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    LE FILMSURDIOR.COM

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    samedi15 - dimanche16 juin 2013 LE FIGARO

    4 POLITIQUE

    JEAN-WILFRIDFORQUES(VILLENEUVE-SUR-LOT)ETSOLENNDE ROYER

    LECTIONS Villeneuve-sur-Lot, villemorose. causedu temps, pouvantable.Mais pas seulement. Laffaire Cahu-zac, lalgislativepartiellede dimancheetla cohorte de journalistesquiont enva-hi cette paisible sous-prfecture du Lot-et-Garonnetapent surles nerfsdes habi-tants. Mes frres qui vivent en rgion

    parisienne ne savaient pas o se trouvaitVilleneuve-sur-Lot. Maintenant, ils sa-vent !, sagace une habitante. Vivement

    quea sarrte.Trop,cesttrop ! Dimanche et le suivant, les76 360 lecteurs de la 3e circonscriptiondu Lot-et-Garonne dsigneront le suc-cesseur deJrme Cahuzac.Ce derniernese prsentera pas sa propre successionaprsle scandalequia branl lavie poli-tique depuis sa dmission, le 19 mars,aprs louverture dune enqute surlexistence dun compte non dclar ltranger. Sila finipar jeterlponge (lessondages taient ravageurs pour lui),lex-ministredu Budget napas renonc pesersur le scrutin. Il a pass des coupsde fil et envoy des textos tous ceux surlesquels il croit avoir gard une emprise,raconte un responsable PS. Il leur dit queleur campagne est nulle ! Il essaye de d-mobiliser.Il veut quela gaucheperdeds le

    premier tour, laisser un champ de ruinesderrirelui.Pouressayerde revenir

    Lancien ministre, qui en veut la terreentire, rve de se refaire une virginitparle suffrage universel. Sonintelligen-ce tourne toujours aussi vite mais froid,note un ancien proche. Il est dconnectdu rel. chaque lection, il menacera deseprsenter.

    Mais dans cette ville que Cahuzac a di-rige de 2001 2012, et dont il resteconseiller municipal, la lassitude a gagnles curs et les esprits. Lors dune ru-nion publique organise jeudi soir par lePS Pujols, les militants ont largementcomment les dernires rvlations de

    Mediapart (qui voque une possible cor-ruption de Jrome Cahuzac quand il tra-vaillaitau cabinet duministrede la Sant,ClaudeEvin). aa faitleffetdunebom-be ,raconteuncadresocialiste. Pourle

    pauvre Bernard, cest dur , note unautre.

    Investi parle PSlorsde primaires, Ber-nardBarral, chefdentreprise laretraite,tente effectivementde fairebonnefigure.Etassure queCahuzaca perdusa capacitdenuisance. Sesfidlessontvenusassis-

    ter mes runions publiques , jure-t-il.Le candidat socialiste a eu lancien maireau tlphone, qui lui a confirm son sou-tien. Comme la corde soutient le pendu ? Si Barral a t dsign candidat, cest

    parceque Cahuzac a faitjouer ses rseaux,assure le candidat du FN, tienne Bous-quet-Cassagne.Silavaittcandidat,illui

    fallait affronter le plus faible des socialistes.Cestpour cela queBarrala tdsign

    Au sige du PS, Paris, personne necroitvraiment lavictoire.Quandunre-prsentant delailegauchedu PS,danslanuit de mercredi jeudi, a une nouvellefois menac de boycotter la conventiondu parti sur lEurope, il sest entendudire : Tu ne peux pas prendre cette res-

    ponsabilit. Surtout dimanche, o nousauronsen plusle rsultatdu premiertourVilleneuve-sur-Lot !

    Le dputChristophe Borgelrelativise : Tout reste possible, note le spcialistedeslectionsdu parti. Onpeuttreliminau premier tour ou envoyer un dput lAssemble. Ily a euune bonne dynamiquedela campagne.

    Mais Rue de Solferino, on redoutelabstention gauche, dans la foule desprcdentes partielles, perdues par le PS.Les sondages commands par le partimontrenttousun FNen pleine expansion.Sans compter le traumatisme delaf-faireCahuzac. Onnepeutpasdire quona mis un nom sur le cercueil mais tout le

    monde a mis une croix sur la circonscrip-tion, reconnat un dignitaire du parti. Cette lection est empreinte de tristesse,note un proche dHarlem Dsir. On vaboirele calicejusqula lie.

    Loinde ces oiseaux de mauvais augure,Bernard Barral se bat. Il a parcouru desmilliersde kilomtresdepuisson investi-ture. Mme si la campagne na pas t

    facile cause de cette histoire, je suisconvaincu que les lecteurs vont me faireconfiance , martle-t-il.Lun desfavorisdu scrutin, cest Jean-Louis Costes(UMP), le maire de Fumel, schementbattu en 2012 par Cahuzac (38,52%contre 61,48 %). Les Franais ont tdus par les promesses de Franois Hol-lande. Ces promesses sont devenues descauchemars , attaque-t-il.La garde rap-proche du candidat UMP redoute toute-foisladispersiondesvoixaupremiertour,avecdix-septcandidatsenlice !

    Au Front national, qui a fait de cettepartielle un enjeu national, on attaqueaussi le bilan du gouvernement. Ici, lechmage a dpass les douze points, et lebilandAyraultest catastrophique ,mar-tle Bousquet-Cassagne. Mais ceux quiont t les plus virulents contre le pou-voir,ce sont lesamisde Jean-Luc Mlen-chon. Jesuisallesoutenirlunedesdeuxguichetires la gare qui pourrait perdresonemploi.Ils taientoles socialistes? ,

    ironise la candidate du Front de Gauche,Marie-Hlne Loiseau.Cette lection conserve un caractre

    part.Reste que les tats-majorsparisiensla surveillentde trsprs. gauche, deuxministres, Manuel Valls et Stphane LeFoll, et le premier secrtaire du PS sontvenusencourager Bernard Barral. O n a mouillla chemisepour sauver lhonneur dfaut de sauver le sige , note un pro-chede Dsir. droite, XavierBertrand etJean-Franois Cop sont venus soutenirleur candidat (lire ci-dessous). Marine LePena, elleaussi, faitle dplacement.

    Un autre homme surveillera les rsul-tatsdimanchesoir, danslombre.JrmeCahuzac a choiside nepas apparatre pu-bliquement. Ilvoterapar procuration. Ilaura sansdouteun petit vertigedimanche,note un dirigeant PS. Ce soir-l, il seravraimenttoutseul. I

    Cop. Tout ce qui compte pour lui, aumoins jusqu dimanche soir, cest quesur les terres de Cahuzac, on peut plusencore quailleurs renvoyer les socialistes un devoir de modestie, eux qui sont si

    friandsde leons de morale.Le prsident de lUMP a runi plus de

    cinq centspersonnesdansla salle desf-tes de Bias. Une ville symbolique plu-sieurs titres puisquelle a abrit un campde harkis, ce qui en fait une terre dac-cueil pour le FN.Cop,le filsde rapatris sa mre et ses grands-parents sont ar-rivs dAlgrie en 1958 , a fait vibrer lacorde sensible, mais aussi rpt son re-fus du vote pour les extrmes, quilsagisse de lextrme droite ou de lextr-me gauche. Sadressant ceux quiveulent sanctionner le gouvernement, ila lanc que sils votent FN, au final, ilsservent la gauche. Et sils faisaient ga-

    gnerle FN?Pourlemoment, Copse re-fuse envisagerce scnario.I

    quavec Franois Fillon, nous navons pastout fait la mme feuille de route, a-t-ilrectifi. Moi, ma mission au quotidien,cest derenoueravecla victoire, derecon-qurir le cur des Franais. Cela ditavectoutle respect queCop prouvepour les ambitions prsidentielles en g-nral, et pour celle de son ex-rival enparticulier.

    Lacraintedunemonte duFN

    Surles septlgislativespartiellesorgani-ses depuis le dbut du quinquennat, sixont t gagnes par lUMP et une parlUDI. Mais cette huitime et thorique-ment dernire lection de la lgislatureest un peu particulire, puisquelle vise remplacer Jrme Cahuzac. Plus quunParti socialiste min de lintrieur et unegauche divise, la droite craint unemonte du Front national. Son candidat,

    tienne Bousquet-Cassagne, est l pourgagner. Une hypothse que rfute

    JUDITHWAINTRAUB @jwaintraubENVOYESPCIALE BIAS(LOT-ET-GARONNE)

    POUR Jean-Franois Cop, lenjeu duscrutin dont le premier tour se drouledimanche dans le Lot-et-Garonne estclair: montrer que la reconqute est enmarche. En saffirmant au passagecomme le chef dune oppositionconsciente quavant la prsidentielle de2017, il y a deschancesquilfaut gagner

    pour redonnerde lespoir aux militants.Aumme moment,FranoisFillon te-

    nait unmeetingde sonclub,Forcerpu-blicaine, Mandelieu. Cest vachement

    plus importantdtre ici qu Mandelieu,a lanc Jean-Louis Costes, le candidatUMP du Lot-et-Garonne, qui avaitpourtant soutenu la candidature de lex-premier ministre en novembre. Le cri du

    cur a fait sourire le prsident dsor-mais incontest du parti. Disons

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    RODOLPHEGEISLER @RodolpheGeislerENVOYSPCIAL MANDELIEU(ALPES-MARITIMES)

    DROITE Iladciddetracersonche-min en homme libre. Cest en tout casle message qua voulu faire passer, ven-dredi Mandelieu (Alpes-Maritimes),Franois Fillon qui y tenait le premier

    grand meeting en plein air de son nou-veau club, Force rpublicaine. Et dontlobjectif, a-t-il dit devant prs de deuxmille sympathisants runis sous la pin-de, est de fdrer tous ceux qui veulentrassemblerla Francepour la relancer.

    Loccasion de saluer le prsident dudpartement, ric Ciotti, un roc sur le-quel je mappuie et qui assume sadroite. Aprs un autre hommage, cettefois au dput maire de Nice ChristianEstrosi quiluiavaitfaitvisiterle nouveaustade de sa ville un peu plus tt dans la

    journe, le dput de Parissest engagaller partout, o il pourrait tre uti-le pour soutenir les candidats UMP auxmunicipales et ainsi lancer au gouver-nementlavertissementquil mrite.

    Se prsentant, comme hritier dunemagnifique histoire que nous navons pasle droit de brader par lchet ou confort

    personnel, Fillon a lanc un appel une

    remobilisation nationale. Ce serait lasituation de la France, longuement d-crite dans un rquisitoire sans conces-sion sur la premire anne de la gaucheau pouvoir, qui le motive. Pour scuri-ser nos retraites, il faut passer progressi-vement 65 ans, pour produire plus, il

    faut sortir du schma rigide des 35 heu-res , avance-t-il.

    Derrire ces thmatiquesdune droi-te qui sassume (il propose de limiterlimmigration), Fillon a aussi pioch unthme traditionnellement cher la gau-

    che:le progrs.Jeveuxquenousre-trouvions le got de croire dans le pro-grs,a-t-illanc, appelant refuser lesattitudes frileuses.Pour JrmeChartier,dput du Val-dOise: Renouer avec le

    progrs, a veut dire aussi aller lencon-tre du principe de prcaution qui entravelanaturemmedu progrslorsquilemp-che toute forme dexprimentation comme

    pour le gaz de schiste.La bote outils de France Hollande,cest du bricolage. Moi, jai dcid de mebattre pour notre pays comme on se bat

    pour sa famille, promet Fillon, avecsans doute la primaire de lUMP pour2017en tte. Jejouefrancjeu :je seraiaurendez-vous de cette primair, a-t-ilconfirm un peu plus tard. ParaphrasantJean-Paul II, Fillon a encore lanc auxmilitantsun nayez paspeur : Ceque

    je crois et vous dis sans dmagogie, cestquele bonheurest uneconqute.I

    Bernard Barral, le candidat socialiste(au premier plan), le 8 juin Villeneuve-sur-Lot.OLIVIERCORET/DIVERGENCE)

    #

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    Jean-Franois Cop est all vendredi

    soutenir Jean-Louis Coste, candidat UMPdans le Lot-et-Garonne. M. FEDOUACH/AFP

    Placexclutun retourdeDuflotpourla municipale ParisLe prsidentdu groupe cologisteau Snat, Jean-VincentPlac, asouhaitvendredi quela ttedeliste dEELV pourles municipales Paris, Christophe Nadjovski,soit candidatjusquaubout,cequi fait quilny aura pasdautre candidat queChristopheNadjovskicomme ttede liste auxmunicipales Paris, excluantainsi uneentreen scnedeCcile Duflot. Pourle snateurde lEssonne, cestun excellentcandidat,un hommede convictionet trstenace , a-t-il assur.Ccile Duflota jusqumaintenantlaiss planerlincertitudesur sesintentions,perturbant ainsi la campagne

    mdiatiquedes cologistesdansla capitale.

    ZOOM

    Le candidat socialistea eu lancien ministreau tlphone, qui luia confirm son soutien.Comme la corde soutientle pendu ?

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    samedi15 - dimanche16 juin 2013 LE FIGARO

    6 POLITIQUE

    de et significatif afin de sortir de lapolitique gestionnaire courte vue.Cest sur cette motion que les Vertspourraient sappuyer pour contesterune rforme des retraites qui demande-rait trop defforts leursyeux.

    Et puis il y a le reste de la gauche, etnotamment le Front de gauche de Jean-LucMlenchon.De cect-l, rien at-tendre, cest niet. Dimanche, le mouve-mentorganiseavec lescommunistesdesAssisescitoyennes pourchanger decapen France et en Europe. Vendredi,aprs la publication du rapport, le se-crtaire national duPC sest dittrs en

    colre sur LCP. Pour Pierre Laurent,ce sont les mmes arguments, exacte-ment les mmes recettes que celles em-

    ployespour la rformede 2010() Jean-Marc Ayraultne comprendrien lacolrequeva susciterce rapport.

    Carau-delde la questionde lacoh-sion de sa majorit et de la gauche, lerisquepourHollandeest dese retrouverconfront des manifestations de gran-de ampleur la rentre. A fortiori si lessyndicats parviennent mobiliser au-del de ce quils avaient russi contre larforme de Nicolas Sarkozy en 2010:3 millions de personnes.I

    bien quil y aura des efforts faire. Pourlheure, le PS a trac trois lignes rouges.Les socialistes seront particulirementattentifs au pouvoir dachat des petitesretraites, la situation des femmes, aucas des travailleurs exposs un travail

    pnible, numre le parti. Rien surlallongement de la dure de cotisationdonc, laquelle les socialistes staientpourtantopposs avecla plusgrandevi-gueurquandSarkozy lavaitpropose.

    Du ct de la composante cologistede la majorit, cest dans le texte delaccord de gouvernement sign entreles Verts avec lePS fin 2011quilfautal-

    lerchercherleslignes rouges. Parchan-ce pour les socialistes, elles ne sont pasnombreuses. lpoque, les colos de-mandaient juste lorganisation duneconfrencesociale pourremettre platla contre-rforme Sarkozy-Fillon.

    Pourautant,ilsne sont pasprts ac-cepter nimporte quoi. Fin mai, ils ontvot contre le projet de loi sur lensei-gnement suprieur, se dsolidarisantpar l mme de la majorit gouverne-mentale. Le conseil fdral dEuropecologie-Les Verts (EELV) venaitdadopter une motion pour demander Hollande un changement de cap rapi-

    tes. Dans limaginaire socialiste, r-forme des retraites rsonne avecconqute sociale. Ctait en 1981,aprsllectionde Mitterrandet labais-sement de lge lgal de dpart de 65 60 ans. Le gouvernement a beau mettreen avant son souci de crer des droitsnouveaux,savolontdemettreenpla-ceune rforme quicomblerales inga-

    lits etqui prendraen compte lapni-bilit, chacun voit bien gauche queles pistes du rapport Moreau sont toutsauf une promesse dapaisement. commencer par la plus comprhensibledentre elles: lallongement 44 ans dela durede cotisation.

    De fait, comme la assur le premierministre Jean-Marc Ayrault, les efforts faire ne seront pas crasants ; cest

    FRANOIS-XAVIERBOURMAUD@fxbourmaud

    JUSQUO ne pas aller trop loin dans larforme desretraites? Aprs la publica-tiondu rapport Moreauvendredi,lex-cutif va laisser infuser les propositionspour identifier les voies de passage, lesides ngociables, et surtout les pointsde blocage insurmontables. Le tempsde la concertation souvre maintenant,a ainsi rsum la ministre des Affairessociales Marisol Touraine. Il ne concer-nerapas queles partenairessociaux.

    Car dans cette rforme, cest aussi samajorit que le gouvernement va devoirconvaincre, commencer parsa princi-pale composante, le Parti socialiste.Avant mme la publication du rapportMoreau, laile gauche du PS sinterro-geaitsur lopportunit de lancerune tel-le rforme dans cette priode de crise,alors que le chmage est fort, et que les

    premires pistes voques parlent de per-te de pouvoir dachat, selon GuillaumeBalas, animateur du courant de BenotHamon Unmondedavance.

    Les rticences de laile gauche ouvrir ce chantier ne sont pas tonnan-

    unetellerforme,maisnous navonspast exaucs. Il fallait la mener ds 2007,par ordonnances. Un bout de chemin atfait.Maispasassezet trop tard.

    LesngociationsaveclUMPpourlesmunicipalessont-ellesau pointmort ?Cest compliqu, parfois difficile, maisnous allons parvenir des listes dunionet de rassemblement la plupart dutemps. Avec un candidat UDI en ttequand il est en position de force. Rouen, Amiens ou Caen, nous sommes

    en mesure de lem-porter quand le

    candidat de lUDImne le combat.Pas quand il sagitdun UMP. Cela

    devraitfairerfl-chir tout le mon-

    PROPOSRECUEILLISPAR

    JEAN-BAPTISTEGARAT@figarat

    CENTRE LUDI runit samedi un conseilnationalconsacr la comptitivit.

    LEFIGARO.- Quepensez-vousdes annoncesdu gouvernement surlarforme desretraites?Herv MORIN. - Elle ne sera accepteque si les Franais ont le sentiment queleffort est partag par tous. Si FranoisHollandene lecomprendpas,sa rformeserarejete violemmentet massivement,notamment dans la rue. Lenjeu, cestdachever luvre que le Conseil natio-nal de la rsistance na pas pu mener terme: construisons lgalit de tous de-

    vant les retraites. Il serait honteux que legouvernement exonre les rgimes sp-ciaux et insupportable pour lconomiequil choisisse laugmentation des co-tisations. Il faut aussi de nouveauxdispositifs en faveur des femmes etdes pensions les plusfaibles.

    Pourquoi cela na-t-il past faitpar le prcdentgouvernement?LeNouveau Centrequeje prsidea demand ds le lendemain dellection de Nicolas Sarkozy

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    Yannick Moreau (premire droite)a remis

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    Le PS sera particulirementvigilant sur le pouvoirdachat des petites retraites,

    la situation des femmeset les travailleurs exposs un travail pnible

    MARMARA/LE

    FIGARO

    Trois autres pistes sont proposes.Dabord, freiner pendant trois ans lahaussedes pensions desretraits,jusquprsent calque sur linflation. Cela rap-porterait beaucoup (2,8 milliards) maisamputerait dautant le pouvoir dachatdes personnes concernes, et donclami-neraitla croissance. La Commissionsug-gre encore de sous-indexer les salairesservant au calcul des retraites. Il seraitpossible, enfin, dallonger aprs 2020 ladure de cotisation jusqu 44 annuits,contre 41,75 aujourdhui, ce qui rappor-terait 600 millions. Quant au report delge lgal de dpart la retraite au-delde 62 ans, la commission en a chiffr sonbnfice 500 millions mais ne le re-commande pas, puisque Franois Hol-

    landea dj dcidde senpriver.Attention: les prconisations du rap-port Moreau ne sont que des pistes. Au

    final,a rappel hierlechefde ltat,cestle gouvernementet seulement le gouver-nement qui prendra la dcision. Lex-cutif a toutefois dj promis une chose:salaris, fonctionnaires, employeurs ouretraits, tous participeront leffort.Dailleurs, a rappel Yannick Moreau,depuis 2008, toutes les mesures sur lesretraites sappliquent tousles rgimes.

    Certes, mais certaines ingalits de-vraient subsister. Le rapport ne dit ainsipas un mot des rgimes spciaux. Enquatremois detravail,on nepeutpas trai-tertousles sujets, sestexcuse YannickMoreau, qui a salu au passage limpacttrs puissant de la rforme Bertrand de2007, un second compliment au couragedont a fait preuve lancienne majorit de

    droiteen matirede retraites.Quant auxdiffrences entrepublic etpriv,la com-mission Moreau a pris maintes prcau-

    tionspouraborderce sujetexplosif.Il se-rait possible, estime-t-elle, derapprocher le mode de calcul du public(plus avantageux) de celui du priv, enchange dunemeilleurepriseen comptedes primes des agents. Ce rapproche-ment ne serait pas dfavorable aux fonc-tionnaires et limiterait les incomprhen-sions,justifie lex-prsidente du COR.

    La rforme des retraites se fera dansunespritde responsabilit,de justice - carily a desingalits corriger- etdeffica-cit, a aufinalrappelHollande. Letra-vail de la commission Moreau nestquune premire tape. Il doit servir debase auxdiscussionsde laconfrence so-cialede jeudiet vendredi prochainsentregouvernement, patronat et syndicats.

    Elle pourrait savrer mouvemente.CGT et FO ont, en croire leurs dclara-tions,djjet lerapport lapoubelle.I

    [email protected]

    SOCIAL La rforme des retraites estlance. Jean-Marc Ayrault a reu ven-dredi le rapport sur lavenir des retrai-tes quil avait command fin fvrier laconseillre dtat Yannick Moreau.Un rapport riche, dense et utile quilaisse au gouvernement toute libert dechoix, a salu le premier ministre, quia confirm que la rforme serait bou-cle la fin de lt.

    La commission Moreau a fix un cap:trouver 7 milliards lhorizon 2020 pourrquilibrer le rgime gnral. Soit deuxde plus que le dficit prvu cet horizon

    par le Conseil dorientation des retraites(COR), afin de prendre en compte la cri-se et conserver une marge de scurit encas de rechute. Les efforts ne seront pascrasants, a promis le chef du gouver-nement. Et pour cause. Dans un compli-ment aux prcdents gouvernements dedroite, Yannick Moreau a jug que laFrance a dj fait beaucoup pour re-dresser son systme de retraite par r-partition(voirnos ditionsdu 14juin).

    Reste que pour runir ces 7 milliards,le rapport propose une liste de sept me-sures, dont six (les plus lourdes) consis-tent en des hausses de prlvements!

    Ct retraits, le gouvernement aura lechoix entre abaisser le plafond de leurabattement de 10%, fiscaliser les majo-rations pourenfants ou aligner la CSG de6,6%, applique aux plus aiss, sur celledes salaris (7,5%). Pour les actifs, les-sentiel pourrait consister en une haussedes cotisations entre 3 et 6 milliards, unfardeau partag avec les employeurs.

    En bout de course, les hausses de pr-lvements pourraient reprsenter entrela moiti et la totalit des mesures. Lesmesures fiscales proposes par le rapportsont dpourvues de cohrence densem-ble, critiquedj laCFDT.

    Cest le gouvernement

    et seulementle gouvernementqui prendra la dcision

    FRANOIS HOLLANDE

    FIGAROPLAY

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    LE FIGARO samedi15 - dimanche 16juin2013

    7POLITIQUE

    che. Il donnait le sentiment que leffica-cit allait arriver au pouvoir. Le discoursde lUMP aujourdhui est aussi droiteque la campagne quil a mene en 2012.Et lpoque cela ne drangeait person-ne lUMP! Que ceux qui critiquent Pa-trickBuisson aient lecourage dedirequela ligne Buisson cest la ligne Sarkozy.Jusqu preuve du contraire, personnenelui a jamaisimpos quoi quece soit.

    LUDIparticipera-t-elle la primairedelUMPpour 2017 ?Il est absolument ncessaire que les va-leurs du centre et les couleurs de lUDIsoient dfendues par un candidat laprsidentielle.Cela a toujourst mapo-sition. ceux de mes amis qui ont pudouter de la pertinence dune candida-

    ture en 2012, je signale quen 2017, il nyaura pas de prsident sortant issu de no-tremajorit.Reste savoircommentno-tre candidat sera dsign: primaire in-terne, ouverte lensemble du centre ouaveclUMP?Ce nest pastranch.

    Souhaitez-voustre ce candidat?Aujourdhui, toute mon nergie estconsacre laconstructionde lUDI avecJean-Louis Borlooet toutemon attentionestaccorde auxFranaisque je rencon-tredans mes dplacements.I

    de. Il subsiste de trs rares cas o la listedunion sera impossible. Aix-en-Pro-vence, nous ne nous rangerons pas der-rireune candidatequi expliquaiten juin2012 tre la voix du FN au Parlement!Maisil sagitl duneexception.

    Lunionsera-t-ellela rgleaux europennes?Cequiest valablepourlesmunicipalesnelest absolument pas pour les europen-nes.Nous dfendonsune Europe fdraleo les politiques fiscales, sociales et in-dustrielles sont intgres. Ce message,lUDI est seule le porter et lUDI doit leporter seul. Sans compromis, ni tergi-versations. Sans listes autonomes auxeuropennes,lUDI perdsa raisondtre.

    Quest-ce quispare lUMPde lUDI?Nous prsentonsun vrai choc decomp-titivit avecun retouraux39 heuressanscontreparties, la cration dune TVAcomptitivit qui permettra de diviserpar deux les cotisations familiales payespar lemployeur, 50 milliards de rduc-tion des dpenses de ltat Je nai rienentendu de tel lUMP. Mais pour savoirce qui nous distingue, il faudrait dj sa-voir ce quest lUMP. En 2007, NicolasSarkozy avait cr un quilibre magiqueentre thmatiques de droite et de gau-

    Actifsaugouvernement,slectifsau Parlement,vindicatifs danslesmdias:voil la lignedesVerts

    CONTRE-POINTPARGUILLAUMETABARD @gtabard

    dsaccord,DuflotaimeraitquelePS saluela capacitcroissantedes cologistes sortir

    progressivementdu toutouriensans renoncer leurradicalit.Il nempche,le divorce idologique

    estcroissant. PourPlac,le ralliementautrait budgtaireeuropenestle pchoriginel de Hollandequia conduit aupacte decomptitivitet,maintenant, lalogique libraledelarformedesretraites.EtlesVertsnentendentpas treassocissansdistinction unepolitiquequia conduit lechefdeltat seretrouverminoritaireau seindellectorat de gauche.

    Maissous la puret idologique,pointe toujours lhabilet tactique.Vendredi,cest surla transitionnergtiqueet la fiscalit cologique,quePlac a brandisurBFMla menacedunesortiedu gouvernement.Etpassur lesretraites,quine fontpaspartie des fondamentauxdela pensecolo. LecalculdesVertsestquela rforme desretraites

    serasuffisammentprilleusepourque Hollande et Ayraultneprennentpasle risquedecontraindrelesVertsau clashgouvernemental.Hausser le tonsurlesretraitesestdoncun moyende pression poureux dobtenirdesgarantiessur la transitionnergtique.I

    eusurle rapport Moreau!Jean-Marc Ayrault a beauprvenir queles efforts

    neserontpascrasants,lesVerts sapprtent menerbataillecontreune rforme desretraitesdanslaquelleils ne se reconnaissentpas. Si cest pour faire uneopration comptable dans lespritet le prolongement de la rforme Fillon,ce sera sans nous , prvientle patronde snateurs colos,Jean-VincentPlac.

    Lesauvetagedes retraitessera-t-ildonc leprtextesaisiparles Vertspoursonner leurretraitedugouvernement? Ce nestpas aussisimple.Comme lescommunistespratiquaient nagure le soutiensansparticipation,les amisdeCcile Duflot sontpasssmatresdanslart dela participation sanssoutien.Actifsau gouvernement,slectifsau Parlement,vindicatifsdanslesmdias:voillalignedesVerts.

    Officiellement, pas dincohrence.Et surtout pasde reniement.

    Cestpar laccordlgislatif concluavecle PSdu tempsde Martine Aubryqueles cologistesse sentent tenus,etnon parle programmede FranoisHollande.Une nuance quiautoriseunelibertdeparoleparfoisacrobatique.Ainsi, dansla motionadopte lunanimitpar leconseilfdralduparti,EELVarclamilyatroissemainesun changementdecap delapolitiquedugouvernement.Untextequiconvient laministreduLogement. Ilfautsortirdunevisionprimaire dela solidaritausein dela majoritqui selimiteraitaudevoirde setaire pourentrerdansune vraielogiquede coalitionola voixde chaque partenaireestentendueet priseen compte,expliqueCcileDuflot,qui nerevendiquepourelle riendautrequelalibertdontusentunArnaudMontebourgou unBenot Hamon,pourtant membresdu PS,eux.

    Etplutt quedepointerle moindre

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    ,)! + &% + ,$! (

    Jean-Marc Ayrault, vendredi, son rapport sur lavenir des retraites command fin fvrier par le premier ministre. BERTRAND GUAY/AFP

    ( " " ("$

    LES CONDUCTEURS de trains de laSNCF, qui bnficient dun rgime sp-cial leur permettant encore de partir enretraite 50 ans ( 52 ans en 2022), peu-vent dormir sur leurs deux oreilles. Lesagents dEDF, qui ont, eux, la possibilitde liquider leur retraite 55 ans (57 ansen 2022), galement. la vue des pre-mires ractions (et fuites) de lexcutif

    suite la remisedu rapport Moreau,toutconcourt eneffet lepenser.Quoi de plus naturel? On imagine

    mal le gouvernement Ayrault leur de-mander un effort suprieur ceux quilva exiger des autres catgories de sala-ris. Non seulement ces cohortes, che-minots en tte, ont la capacit de blo-quer le pays - ils lont souvent prouvpar le pass, faisant reculer mme lesgouvernements les plus dtermins -,mais elles constituent aussi pour la ma-jorit une base lectorale solide, quilne faut surtout pas braquer, pour lesscrutins venir.

    Pourtant, au-del mme du mode decalcul de leur pension toujours bas,comme pour les fonctionnairesdailleurs, sur leurs six derniers mois desalaire, rien ne serait plus juste aujour-dhui que de relever les ges de fin deservice de ces catgories dites acti-ves.Difficileen effet,mmepourquel-quun de bonne foi, de dfendre en 2013untel rgimede faveurqui,sil avait unejustification au sortir de la DeuximeGuerre mondiale, na plus de raisondtreau XXIe sicle.

    Pension double

    Les lectriciens, par exemple, ne grim-pent plus surles pylnespourrparerlescbles laforcede leursbrasmaisdispo-sent dsormais de chariots lvateurs.Les trains ne sont plus, et depuis bienlongtemps, vapeur et les conditions detravail, descheminotscomme des agentsdEDF, pour ne citer que ces catgories,ne sont pas plus difficiles que celles decertains salaris du priv condamns,eux, attendre 60 ans au mieux pourprofiter de leurs vieux jours. Et ce, alorsque nombre de mcanismes ont t ins-titus, comme dans dautres rgimes,pour amliorer leur quotidien: congs

    pays, temps de rcupration entre ser-vices,primes diverses, joursde RTT

    Certes, les cheminots ou lectricienstravaillent le week-end ou la nuit, loinde leur famille. Mais ces dsagrments,que subissent aussi des millions de sala-ris dupriv, ne justifient plus descartsde cinq dix ans dges de dpart, fus-sent-ils avec une forte dcote (compen-se par leur niveau de salaire en fin decarrire) sur le montant de leur retraite.Ilny a qu regarderla pensiondunex-agent dEDF: 2433eurosbrutenmoyen-ne.Soitle double,niplusni moins,quunretrait dans le priv. Preuve que la jus-

    tice estunenotiontrsrelativeI

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    JUSTICE LorsquAli Riza Dizdar est sor-ti dun procs dassises, mardi matin,des vigiles de scurit entouraient djune dizaine de ses collgues en robedans le grand hall du palais de justicedIstanbul. Leur manifestation de sou-tien aux protestataires de la place Tak-sim victimes de la brutalit des forcesde lordre avaittourncourt.Cet avocatrespect a alors cherch rencontrer leprocureur. Sa requte a t refuse etles policiers sont passs laction. Ilsont attaqu et ont commen-c agresser tout le monde,relate Ali Riza Dizdar Jaitent de minterposer, alorsils mont galement embar-qu et nous ont entasssdans un car, comme si noustions des criminels.

    Conduits la prfecturede police, les quarante-quatre avocats ont t relchs dans lasoire. Le lendemain, dans toute la Tur-

    quie, des milliers de confrres descen-daient dans les rues pour dnoncer cet-te agression lencontre de leurprofession. Le pouvoir essaye de nousrduire au silence car nous rsistons, enrevanche, si tu mnes une action favora-ble au gouvernement, tu nas rien craindre, estime Hasan Kili, qui achapp la rafle du palais de justice.

    Cette intimidation inquite au plushautpoint le barreau dIstanbul. Com-

    ment garantir les droits la dfense desindividus si les avocats eux-mmes sontmenacs?, sinterrogeMehmetDurako-glu. Nous navions pas connu une telle si-

    tuation depuis le coup dtat militaire de1980, o des avocats avaient t arrts.Cequilvientde sepassernestpasun in-cident isol, la pression notre encontreaugmente. Il y a quelques semaines, leprocureur gnral a dailleurs interdit lescontestations dans lenceinte du palais.

    Trente-quatre avocats sont actuelle-ment en prison, selon le barreau. Neufont t interpells en janvier et sont de-puis en dtention provisoire, accussdtre membres du Parti-Front rvolu-

    tionnaire de libration dupeuple (DHKP-C), une orga-nisation illgale en Turquie.Ces avocats taient particu-lirement impliqus dans lesdossiers de violations desdroits de lhomme, certainssuivaient laffaire Engin e-ber, un militant tortur mort en dtention en 2008,

    et assuraient la dfense de personnesaccuses de faire partie du DHKP-C.

    Ltendue de la loi antiterroriste estle principal problme, explique EmmaSinclair-Webb, reprsentante de Hu-man Rights Watch en Turquie. Elle ra-tisse trs large et remonte dans ses filetsdes personnes qui ne se sont renduescoupables daucune activit illgale. La lgislation actuelle permet de pour-suivre des avocats pour terrorisme par-tir du moment o leurs clients le sontgalement.

    Cette conception tentaculaire du ter-rorisme a fait des ravages dans le cabi-net davocats Asrin, charg de la dfen-se dAbdullah calan, le leader de la

    rbellion du Parti des travailleurs duKurdistan (PKK), qui purge une peinedemprisonnement vie sur lle-prisondImrali. Cest Rezan Sarica qui ouvre laporte du bureau install dans une petiterue perpendiculaire lavenue Istiklal,non loin de la place Taksim. En jean etbaskets, il ressemble un tudiant. Lejeune homme a obtenu sa licence pro-fessionnelle en novembre 2011. Cemois-ci, tous les avocats du cabinet ont

    t arrts. Avec deux autres confrrestout juste diplms, comme lui, RezanSarica doit donc soccuper du prison-nier le plus clbre de Turquie, de ses

    cinq codtenus et de ses vingt-deuxavocats derrire les barreaux. La pro-chaine audience est fixe au 20 juin. Sixsont accuss de faire partie de la direc-tion dune organisation terroriste, lesautres den tre membres. Rezan Saricapense quen cas dchec des ngocia-tions de paix en cours entre Ankara et lePKK, il peut son tour tre arrt dujour au lendemain. Coutumier de laviolence de ltat contre la minorit

    kurde, il sinquite de linterventionpolicire dans le palais de justice: Er-dogan estdevenuaveugle,il opprimetousses opposants, avocats compris.

    Ces avocats dnonaient juste desatteintes au droit de lhomme, rsumeEmma Sinclair-Webb. Lensemble de laprofession est en train dtre criminali-se. Les islamo-conservateurs aupouvoir ont dj mis au pas la majoritde la magistrature, jadis bastion ultra-laque alli des militaires. Dans le mon-de judiciaire, seuls les avocats donnentencore de la voix contre le Parti de lajustice et du dveloppement (AKP).I

    Recep Tayyip Erdogan a, vendredi,une nouvelle fois demandaux occupants du parc de Gezi Istanbul dvacuer les lieux.Mais, cette fois-ci, le premierministre turc ne leur a pas donn

    du vandales : Jeunes gens,vous tes rests assez longtempset vous avez fait passer votremessage (). Sil vous plat, veuillezmaintenant quitter le parc de Geziet rentrer chez vous.Ce changement de ton fait suite une rencontre entre le chefdu gouvernement et desreprsentants des contestatairesqui sest droule dans la nuit de

    jeudi vendredi. lissue de quatreheures de discussion, le premier

    ministre sest engag suspendrele projet de ramnagementde la place Taskim dans lattentede la dcision finale de la justice.Un tribunal administratifstait prononc le 31 mai contre

    la construction dune rpliquedune caserne militaire ottomane lemplacement du parc bois.Le gouvernement a fait appel.Recep Tayyip Erdogan a assurquil respecterait la dcision des

    juges et que le projet, sil tait validpar la justice, serait soumis un rfrendum local. Cestla premire fois que le dirigeant turcrpond positivement unedes requtes des manifestants.

    L. M. ( ISTANBUL)

    Erdogan voque un rfrendumsur le ramnagement de la place Taksim

    PATRICK SAINT-PAUL [email protected] BERLIN

    BERLINestmonten premireligne dansloffensive diplomatique europenne vi-sant ramenerle premierministre turc la raison. LAllemagne, qui abrite la plusimportante communaut turque en Eu-rope, sinquitedes violencessur la placeTaksim dIstanbul et appelle Ankara audialogue avec les manifestants. Mais legouvernement fdralne lie plusofficiel-lementles ngociations surladhsiondelaTurquie lUnioneuropenneaux v-nementsdansle pays.

    Le ministre allemand des Affairestrangres, Guido Westerwelle, a jugperturbantes les images de violencesur la place Taksim et appel le premierministre turc un dialogue constructifavec les protestataires, estimant quAn-kara adressait un mauvais signal lopinion publique turque et internatio-nale. Nous attendons du premier minis-trequilpermetteune dsescaladede lasi-tuation, dans lesprit des valeurseuropennes, quil recherche un changeconstructif et un dialogue pacifique, aajoutWesterwelle,qui a eu un entretientlphonique mercredi soir avec son ho-mologueturc AhmetDavutoglu.

    Lamarche vers lUE

    Lesngociations surladhsionde laTur-quie lUE ne sont pas pour autant sus-pendues. Il ny a pas de lien direct entreles vnements en Turquie et le processustechnique des ngociations dadhsion dece pays lUE, a estim le porte-parole

    du ministre des Affairestrangres,An-dreas Peschke, vendredi. Il a prcisquactuellement tait tudie louvertu-re du chapitre concernant la politique r-gionale. Lexamense poursuit.Il y a denombreuses questions techniques. Il sepeutque celadure encorequelquetemps ,a-t-ilprcis.

    Mercredi, des sources gouvernemen-tales allemandes avaient accentu lapression surAnkaraen voquant lescep-ticisme grandissant Berlin sur la possi-bilit douvrir un nouveau chapitre des

    ngociations dadhsion. Il semble quecela ne va pas tre possible, avait indi-quune source.

    En fvrier,Angela Merkel staitmon-tre favorable louverture dun nou-veau chapitre, tout en affirmant quelletait sceptique quant laboutissementdes ngociations. La Turquie a ouvert en2005 des ngociations dadhsion lUE,mais les pourparlers patinent, en raisondelhostilitde payseuropens commelaFranceet lAllemagne unepleineadh-siondecepays,ainsiqucausedebloca-ges dAnkara.

    LUE a elle aussi fait part de sa proc-cupation aprs la reprise de contrle

    muscle de la place Taksim par la policeturque dans la nuit de mardi mercredi.Plusieurs responsableseuropens ontap-pel le gouvernement turc accepterlouverturedune enqutesur un possibleusage excessif dela force et sanctionnerceux qui sen seraient rendus coupables.Toute approche base sur laffrontementet la division est une source de grave pr-occupation non seulement pour la socitturque, mais aussi pour lUnion europen-ne, a dclarle commissaire llargis-sement,Stefan Fle.I

    Mali : deuxFranais blesssLe ministrede la Dfensea annonc vendredique 2 soldatsdesforcesspcialesfranaisesontt blesss au coursde loprationmilitaireeffectuecettesemaineau Mali.Plusieurs tonnes de cachesdarmes continuentdy tredcouvertes tousles jours.

    Si lesprix ne baissentpas,SoPaulova sarrter

    Le mouvement deprotestationamorcily a unesemainesoulvemaintenantle peuplebrsiliende Rio Goiana. trois

    jours de louverturede la Coupedes Confdrations (football),la hausse duprix destransportspublicsmobiliseplusde

    7 000 manifestants, dont55ontt blesss et 160arrts.

    Bilorussie : 3e condamn mortcetteanne

    UnBilorusse a tcondamn mortvendredipour avoirtuunetudianteen septembre 2012.Cestla 3e condamnation mortprononceen Bilorussie depuisledbut delanne, leseulpaysdEurope appliquer la peinede mort.

    EN BREF

    34avocats

    sontemprisonnsenTurquie

    * partir du 26 juin

    SHOW ROOM CASSINA236, bld St Germain 75007 Paris

    11h. 19h. du lundi au samedi

    01 42 84 92 92 - www.cassina.fr

    SOLDES*

    Une avocate turque pendantla manifestation contrele gouvernement dErdogan,mercredi, dans les ruesdAnkara. AFP

    Le premier ministre grec

    proposede rouvrirpartiellementla tlvision publiqueLe premierministregrec,AntonisSamaras,a proposvendredide rouvrir partiellementla radio-tlvisionpubliquegrecque, dontla fermeturebrutalea provoqu lacolreenGrceet denombreusescritiques en Europe.Une commission temporairebnficiant dun large soutiendes partis(politiques)peut trenomme pour engager un petitnombre demploys afin quela diffusion de programmesdinformation puisse reprendreimmdiatement, a-t-il dclardansun communiqu,publiauquatrime jourde manifestationsdevant le sigedERT.

    ZOOM

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    LE FIGARO samedi15 - dimanche16 juin 2013

    9INTERNATIONAL

    peugeotwebstore.com

    Consommation mixte (en l/100 km): (1) 6,3 ; (2) 4,3 ; (3) 6. missions de CO2 (en g/km): (1) 145; (2) 99; (3) 139.

    Somme restant payer, dduction faite (2) du bonus cologique de 200 , dune remise de (1) 2360 , (2) 1810 , (3) 3660 sur le tarif Peugeot 13B conseill du 04/03/2013, et dune prime reprise Peugeot de (4) 1700 , (5) 1200 ,

    (6) 1500 . (4) 1 700 , (5) 1200 , (6) 1500 de prime reprise Peugeot pour la reprise dun vhicule de plus de 8 ans destin ou non la casse. Of fre non cumulable, rserve aux particuliers, valable (1) (3) du 2 mai au 29 juin 2013, (2) du

    1er au 29 juin 2013, pour toute commande (1) dune Nouvelle 207+, 3 portes, 1,4L e 75ch, (2) dune 208 Active, 3 portes, 1,0L V Ti 68ch, (3) dune 308 Access VTi 98ch, neuve, hors options, livre avant (1) (3) le 31 aot 2013, (2) le 29 juin

    2013, dans le rseau Peugeot participant.Modles prsents :

    (1) 207+ 1,4L e 75ch, 3 portes, avec options peinture mtallise et jantes alliageau prix de 9810 ;

    (2) 208 Active VTi 68ch avec option peinture mtalliseau prix de 11290 ;(3)308StyleVTi120chavecoptionpeinturemtallise auprix de17150 (tarifPeugeot13Bconseilldu 04/03/2013),dductionfaite(2)du bonuscologiquede 200 ,duneremisede (1)2 530 ,(2)1800 ,(3)4 090 et duneprimereprise

    de (4) 1700 , (5) 1200 , (6) 1 500 . * Ouverture le dimanche selon autorisation prfectorale.

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    13490(3)partirde

    Sous condition de reprise(6)

    Gamme 308

    10790(2)partirde

    Sousconditionde reprise(5). Bonuscologiquede 200 dduit.

    208 Active

    8990(1)partirde

    Sous condition de reprise(4)

    Nouvelle 207+

    [email protected]

    IRAN La scne se passe quelques joursaprs la victoire conteste de MahmoudAhmadinejad la prsidentielle de 2009 :le vainqueur savance pour embrasser leguidesuprme,layatollah AliKhamenei,quireculefroidement.

    Provocateur, imprvisible, dmago-gue, le ras sortant est dabord un popu-liste qui a conduit son pays limpasse.Celuiquiavaitjur damener largent duptrole la table des Iraniens a chou.Leurniveaude viea chut.Linflationat-teint 60 %. Le chmage augmente verti-gineusement etlconomie dece pays ri-che en hydrocarbures se retrouve isoledu reste du monde, en raison des sanc-tionsimposespar la communaut inter-

    nationale,quireproche lIrande prpa-rer la bombe des fins militaires. Lapriorit du prochain prsident ? Am-liorernotreconomie , rptent de nom-breux Iraniens, interrogs vendredi danslesbureauxde vote.

    Quel quil soit, le nouveau ras aura cur de ramener un peu de stabilit ausommet dun tat malmen par les huitannes de prsidence Ahmadinejad. partir du moment o son programme pr-voyait de rtablir la puret des premierstemps de la rvolution et de lutter contre lacorruption, il tait vident quil allait heur-ter desmembresde lestablishment , ana-lyselancien ambassadeur deFrance T-hran, FranoisNicoullaud.

    Aprs sa premire lection en 2005,Nejad, comme on lappelle familire-ment en Iran, commence par purger lesadministrations pourplacerses hommes -loyaux, mais pas toujours comptents. Lebouillantprsidentnhsite pas affronterle clerg, un des principaux piliers du r-

    gime islamique, mme sil esten dclin34ansaprs lachutedu chah.Maisil vatroploin dans sa qute de pouvoirs. Aujour-dhui, beaucoup veulent sa tte au seindune classe politique o tous les coupssont permis. Ahmadinejad est couteauxtirs avec le maire deThranet candidat la prsidentielle, Mohammad Ghalibaf,maisaussiavec leprsidentdu Parlement,Ali Larijani, qui convoqua pour la pre-mirefois danslhistoire de la Rpubliqueislamique le chef de ltat pour sexpli-quersur sapolitique etsa loyautenversleguide. Enoctobredernier,la justice luiin-terdit mme de rendre visite son porte-parole, AliAkbarJavanfekr,emprisonn Evin pour avoir insult Ali Khamenei. Dujamais-vu,l encore.

    Enattendant limamcach

    Inquiets de ses ambitions, certains nont

    pashsit parlerde coup deforce lin-trieur dun tat caractris par la multi-plicit des centres de pouvoirs quAhma-dinejadentend drastiquement restreindre.Pour conserver les faveurs des pauvres, ildistribue des aides, quitte faire marcherla planche billets et alimenter linfla-tion. Pour sattirer les bonnes grces destout-puissants gardiens de la rvolution -corps dont il nest pas issu , il initie unepolitique de privatisation qui leur a large-ment bnfici. Une privatisation entrompe lil, qui fait passer des pans en-tiersde lconomie du giron tatique ce-lui des pasdarans, arbitres dsormais in-contournables de toute orientation que lepouvoiriranien voudraitprendre.

    Alorsque sonpaysest accusdempri-sonner opposants, journalistes et blo-gueurs, Ahmadinejad parade lors de sesvisites annuelles lAssemble gnraledelONU,chezle grandsatan amri-cain NewYork.Maisderrireles brava-des, ily a aussile raliste.Quandle prsi-

    dent passe consigne son ngociateurnuclaire de cder aux Occidentaux Vienne en 2009, avant dtre dsavouparle guide.Ou quandil dsubventionnelessence,un gestesalupar letrslibralFonds montaire international. Lancienbassidjestunadeptedune secte,leshod-jatieh, qui prvoit le retour du Mahdi,limam cach. Il y a toujours sa tableuncouvert encas darriveinopin dureli-gieux, assureun diplomate.

    Ses diatribes anti-israliennes ont lar-gement contribu lisolement de sonpays. Lhomme est insaisissable. Ahma-dinejad tient un discours ngationniste,mais son ami, Rahim Machaie, quil pr-pare sa succession, affirme, lui, que lesIraniens nontriencontre lepeuple isra-lien. Si, sur le plan des murs, le prsi-dent sortant na pas durci le contrle surla socit, enrevancheses embardes ont

    fini par coter Machaie dtre recal decetteprsidentiellepar leconseil desgar-diensde la Constitution. Mais,contraire-ment lancien prsident Hachemi Raf-sandjani, lui aussi limin, Nejad na pasthumili.

    Une jeune femme montre son doigt tach dencre aprs son vote,dans un bureau lectoral Thran, vendredi. ATTA KENARE/AFP.EN VIDEO : les Iraniens votent pour un nouveau prsident.

    Thran, de longues files devant les bureaux de vote

    LesIraniensse sontdplacs nombreuxvendredipour choisir un successeur MahmoudAhmadinejad,si bienquelesoprationsdevoteontd treprolonges de deuxheures.Selonle prfetde Thran,la participationpourraitatteindre 70 %dans saprovince,o elleest traditionnellementplusfaiblequau niveau national.Leguide suprmeAli Khameneia appelleslecteurs se mobiliser, ajoutantlors

    dela crmonie devotequeleurparticipation dterminera le sortdupays . Imami Kachani,membredelAssemble dexpertsde la Rpublique,avaitdclar dansson prche du5 avril : Votreprsence estobligatoireetvotreabsenceest unpch. Plusde 50,5millions dlecteurs taientappels auxurnes vendredi,dont1,6millionvotaient pourla premirefois. ltranger, le rapporteurspcial de

    lONU surles droits de lhommeen Iran,Ahmed Shaheed,a estim quele scrutinntaitpas libreet quitable ,etWashington a dnonc le manquedetransparence . Signede fbrilit,le groupe deradio-tlvisionbritanniqueBBCa accus le rgimeiraniendeprocder des intimidations unniveau jamaisatteint jusquici contre lesfamillesde sesemploys, laveillede cescrutin. M.-A.V. (AVECAFP)

    FIGARO

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    samedi15 - dimanche16 juin 2013 LE FIGARO

    10 SOCIT

    ANGLIQUENGRONI [email protected]

    TRANSPORTS Ils passent au page sansverser leur obole et ils seraient nom-breux se jouer des barrires de contr-le : entre 1 2 millions de passages nonpays chaque anne selon les socitsdautoroutes.Cette importante fraudevapouvoir tre combattue parces dernires, jusqualorsimpuissantes, qui subissent

    un prjudice de plusieursmillions deuros. Dsormais,etcommelervleLeFigaro,ces dernires peuventconsulter le fichier des pla-ques dimmatriculation duministre de lIntrieur - lesystme dimmatriculationdes vhicules (SIV) - et met-tre ainsi un nom sur leconducteur indlicat afin delui adresser un avis de paiement. Fautede connatre le parcours emprunt surautoroute, ce dernierdevra payer le tra-

    jet le plus long du rseau ainsi que20 euros pour frais de gestion. Dj plu-sieurs milliers de fraudeurs se sont vuadresserce formulaire.

    Cette toute nouvelle procdure, pro-gressivementadopte par lensemble dessocitsdautoroutes, estle rsultat dunlong combat dune quinzaine dannes,comme le relate Jean Mesqui, dlgugnral de lAssociation des socits

    franaisesdautoroutes (Asfa),quia por-t le projet. Nous tions les seuls en Eu-rope nepas accder unfichierdimma-triculation, dit-il. La raison cela : desrticences de toutes parts. Frauder au

    page tait, il y a quelques annes, consi-drcommeun sportpresquesympathique

    puisquon volait des socits qui ont delargent ! Alorsrien naboutissait, expli-quele responsable.

    Dsormais, les mentalits ont chang.Les pouvoirs publics se sont empars dusujet pour faire aboutir cette procdureet les socits dautoroutes, elles-m-mes, ont volu. Rticentes jusqualors

    admettre lexistence de fraude par peurde laccrotre, elles acceptent aujour-dhui denparler. Avec Internet, o lon

    y dcrit toutes sortes de tricheries, on nepeutplus se voilerla face, dcrypte JeanMesqui.

    Avec cette procdure, les socitsdautoroutes esprent mettre fin despratiques bel et bien ancres. La plus

    courante, celle dite du petittrain. Il suffit de se collerderrireun vhicule quipaie

    pourpasseravec luisansd-bourser. Dautres encoreforcentla barrire,volontai-rement peu rsistante.Dautres, enfin, profitent dutlpage, ce systme quipermet lautomobiliste depasser sans sarrter. Uneaubaine pour les fraudeursquise sont engouffrsdanslabrche. Le tlpage favo-

    rise lafluiditdu traficet certainsen profi-tent, regrette Franois-Rgis Olivier,responsable de la gestion du trafic chezSanef, le troisime rseau dautoroutesfranais.

    Et pour ne pas payer, tous les profilssy mettent Toutes les catgories so-cialessontreprsentes.Les grosses cylin-

    dres comme des petits vhicules passentsans payer, relate Paul Maarek, direc-teur dexploitation chez ASF, responsa-

    bledu plusimportantrseaufranais.Jusqualors tous ces comportements,relevspar lesagents assermentsou fil-ms par les camras, taient peu sanc-tionns. Les procdures encombraientles tribunaux et taient gnralementclasses, reconnatJeanMesquien pr-cisant: On na pas de chiffres prcis surlenombre decas defraudes,mais ilsse si-tuent sans doute entre 1 2 millions.Presque une goutte deau compare au1,2 milliard de passages aux pages cha-queanne!

    Dsormais, tous les contrevenantspourront donc tre identifis et trepris de payer. Une partie devraitdailleurs sy plier sans rsistance. Ilsagit des fraudeurs de circonstancequun seul avis de paiement remettra vite

    dans le rang, explique Thierry de Ca-maret, directeur clientle chez APRR,deuxime groupe dautoroutes franais.

    Reste, selon lui, les fraudeurs deconviction qui par principe ne veulentpas payer. Ceux-l pourraient ne gurevouloir sacquitter des sommes deman-des. Dans ce cas et au bout de deuxmois, lavisde paiementse transformeraen contravention de 75 euros. Un mon-tant qui sajoutera aux sommes rcla-mes par la socit dautoroutes lse.Le montant de la facture pourrait doncrapidement grimper pour ces rcalci-trants. On espre ainsi que ce nouveaudispositif sera vite dissuasif et fera chuterlafraude,ajoute PaulMaarek.

    Pour lheure, les trangers fraudeurs,non rpertoris sur notre SIV franais,passent entre les mailles du filet. MaislAsfatudie djlemoyende pouvoirlespoursuivreeux aussi.I

    La technique du petit train, la plus courante, consiste coller lautomobiliste de devant qui sest acquitt du page, et de passeravant que la barrire ne se referme. BOUTIER/PHOTOPQR/LANOUVELLE RPUBLIQUE

    ! !

    !

    SANT PUBLIQUE Alors que nombre debarset derestaurants profitentde textescontradictoireset dedcisionsde justicefloues pour autoriser la cigarette sur desterrasses plus ou moins ares, la Courde cassation vient de clarifier la situa-tion. Dans un arrt rendu jeudi, elledonneune dfinitioncarrede la terras-se ouverte sur laquelle il est permis defumer.

    Selon les magistrats de la cour supr-me, la cigarette est accepte sur les ter-rasses quand ces dernires sont closessur trois cts mais sans toit ni auvent,ou bien quand, ayant un toit ou unauvent, elles sont intgralement ouver-tes devant. Parmi les diffrentes dfini-tions existantes ce jour, les magistrats

    retiennent donc celle qui est noncedans une circulaire du ministre de laSantde 2008.

    Cette dcision est incontestablementune victoire pour lassociation DNF,Droits des non-fumeurs. Cette dernireavait, en effet, port plusieurs affairesdevant la justice pour dnoncer des g-rants qui prcisment ne respectaientpas ces consignes. Mais sagissantdune circulaire, les juges de premireinstance estimaient quellentaitpas op-posable, indiqueson prsident,Grard

    Audureau. Ce texte devient donc la r-frence en la matire.

    Jusqualors, les magistrats rendaientdes dcisions allant dans le sens duneinterprtationlargede laterrasseouver-te. Cest le cas notamment de la courdappel de Paris et de son arrt de mai2012. Celui-l mme que vient de casserlaCour decassation.Les magistratspari-siens y avaient notamment dcrit une terrasse hermtiquement close, tout en

    relevant des espaces douverture denvi-ron 50 centimtres entre le store banne etla faade avant de la terrasse . Ilsavaient alors conclu que lexistencedun espace ouvert entre les chssis et lestore banne ne permet manifestement pasde dire que la faade est ferme, mme siellenestpas compltementouverte. Surla base de ce raisonnement un peu tir

    par les cheveux, ils avaient relax cinqtablissements parisiens poursuivis enjustice par DNF. La Cour de cassation atranch autrement. Pour elle, il sagitdans ces conditions dun lieu ferm etcouvert . chaque fois, en premireinstance comme en appel, on perdait, re-lateGrardAudureau. Sibienque lesfor-ces de lordre, ne sachant plus sur quelpied danser, ne voulaient plus verbaliserles fumeurs en infraction. Pourtant,rappelle lassociation, parmi les49000 terrasses aujourdhui, certainessont plus pollues que le priphriqueparisienaux heuresde pointe !

    Les rgles ainsi clarifies, le prsidentdeDNF comptecrire touslescommis-sariatsde France pourles inviter denou-

    veau sanctionner les contrevenants,soit une amende de 68 euros au fumeuret de 135 euros au grant de ltablisse-ment. Surtout, DNF espre que les ta-blissements vontse mettre enconformi-t avec la dcision des juges. Sinon, jepoursuivrai , prvientson responsable.

    Quant aux suites judiciaires de larrtparisien qui vient dtre cass, cest lacour dappel deVersailles quia tdsi-gne pour seprononcer sontoursur lesortdescinq terrassesparisiennes.I

    A.N.

    Des trafics de tickets de page entre chauffeurs routiers

    Dautrestypes de fraude,dune ampleurplusimportantecar organises,sontrgulirementdnoncespar lessocits dautoroutes. Ellesimpliqueraientdes chauffeursroutiersquiselivreraient untraficde tickets depageen utilisantdiversestechniquesavecun mmebut : dissimulerdelongues distancesparcourues surautorouteetne payerquepourun courttrajet.Le prjudiceseraitlourd pourlessocitsdautorouteset porteraitsurplusieursdizainesde millionsdeuros.

    cejour, desprocduressontencoursdevant lestribunaux linitiative dessocitslses quipoursuivent leschauffeursindlicats.Ainsi,en 2012,ASFavaitdpos plainte pourdesfraudes auxticketsde pagepourun montantde 11 657,92euros.Unchauffeurroumain avaittinterpellet avaitreconnules faits.Maisderrireces pratiques,certainessocitsdautoroutessouponnent desentreprises de transports de connatrecesprocdset mmede lesfavoriser

    pourraliser desconomies. Cequi est chaque foiscontest. Maisdbut juin,la courdappelde Montpelliera jugquune filiale espagnolede Geodis, elle-mme filiale dela SNCF, devait tretenuepourresponsable de la fraude auxpages autoroutiers commisepar un deseschauffeurs.Dans sonarrt,la coura estim quelentreprise nepouvaitignorerla fraude . Lechauffeura tcondamn huitmois de prison avecsursis etle vhiculea tconfisqu.

    A.N.

    12millionsde passages

    frauduleuxchaqueanneaux pages,selonles socits

    dautoroutes

    Enquteprliminaire sur lesprimes peruesparGuantLeparquetde Parisa ouvertuneenquteprliminaire jeudisurlesprimesen liquideperuesparClaudeGuant, la suitedelapublicationdu rapportdinspection,selon lequelquelque10000eurosmensuelsont tremisM.Guantentre2002et2004,alorsquiltait directeurducabinetduministrede lIntrieur,Nicolas Sarkozy.

    LabanquesuisseReylvisepar uneenqute

    Leparquetde Parisa ouvertuneinformationjudiciairecontreXvisantla banqueReyl, souponnedabriterdescomptesdhommespolitiquesfranais. Linformationatouvertele31maipourblanchimentde fraudefiscale.Ellefaitsuiteauxdclarations

    dunancien cadredela banque,PierreCondamin-Gerbier,interrogdansle cadredelaffaireJrmeCahuzac.

    ProcsDalongeville:dlibrle 19aot

    Le tribunalcorrectionneldeBthuneamisvendredisadcision endlibrle19 aotdansleprocspourdtournementsdefondspublicsde lancienmairedHnin-Beaumont(Pas-de-Calais),Grard Dalongeville.Ilcomparaissait depuisle 27mai.

    EN BREF

    Pour la Cour de cassation,la cigarette est autorisequand la terrasse a un toitmais est ouverte devant,ou close sur trois ctssans toit ou auvent

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    SCIENCES 11

    PROPOSRECUEILLISPAR

    MARCMENNESSIER @MarcMennessier

    CLIMAT Ancien membre de Greenpeace,Bjorn Lomborg a acquis une clbritmondialeen publiant,en 2001,Lcologis-tesceptique, unlivredans lequelil critique,chiffres lappui, lalarmisme de certainesONG. Considrantque le changement cli-

    matique est un problme quil faut rglerde faon pragmatique, ce statisticien da-nois,professeur la CopenhagenBusinessSchool, prendacte de lchec du protocolede Kyoto et appelle le monde investirdansles nergies vertes.

    LE FIGARO.-Commentpouvez-vousdire,comme vouslavezfaitrcemment dansleSundayTimes, quele rchauffementa plusdavantagesque dinconvnients?Bjorn LOMBORG.- Le changement cli-matique est un problme pour le futurmais,pour linstant,il estbnfiquedansbeaucoup de rgions du monde. Destempratures plus leves signifient, parexemple, moins de dpenses pour lechauffage et moins de morts cause dufroid en hiver. En outre, le gaz carboni-que(CO2) danslatmosphreagit commeun fertilisant et augmente significative-mentles rendementsagricoles lchellemondiale. Limpact dun rchauffementmodr (entre 1 et 2 C) est positif. Mais,

    la fin du sicle, quand les tempraturesauront augment davantage, le bilan netdeviendra ngatif. Cela dit, il faut garderle sens des proportions. Selon le modleclimatique le plus connu, le rchauffe-ment fera baisser le PNB mondial de1,5 %. Ce nest pas la fin du monde maisunproblmequi doittrersolu.

    cepropos,quelbilanfaites-vous

    duprotocolede Kyoto visant rduirelesmissionsdegaz effet deserre?Lapproche de Kyoto na jamais fonc-tionn. Dabord parce quelle est chre.Les carburants fossiles fournissantlnergiencessairepour produire quasi-ment toutce quenousaimonsdansla ci-vilisation moderne, mettre moins deCO2 cote beaucoup dargent. Non seu-lement la facture de Kyoto aurait t de140 milliards deuros par an mais il naservi quasiment rien. Si chaque payslavaitappliqu, la tempraturemondia-leauraitbaiss deseulement0,004C lafin du sicle. Les carburants fossiles ontsorti 600 millions de Chinois de la pau-vret,pour neciterqueux. Cestpour aque les missions de gaz effet de serrecontinuent de crotre. Kyoto devait ra-mener la hausse du CO2 de 45,9 % 36,6 %. Au bout de vingt ans, la rduc-tion relle est proche de zro: la hausseest de 45,4 %. Nous avons gaspill deuxdcennies pourun rsultat minuscule.

    Que pensez-vous des politiquesclimatiquesde laFranceet delEurope ?Lchec deKyoto aurait dinciter privi-lgierune nouvelle approche plus intelli-gente. Au lieu de cela, les politiques cli-matiques franaise et europenne ontconsist faire plusde Kyoto.La stratgie20-20-20 de lUnion europenne quiconsiste rduire, dici 2020, les mis-sions de CO2 de 20 % par rapport cellesde 1990 en sappuyant 20 % sur lesnergies renouvelables, cotera environ190milliardsdeurosparan, dont 39mil-liards deuros pour la France seule. Surtoutela duredu sicle, lafactureestva-lue 15 000 milliards deuros. Pourtant,la stratgie 20-20-20 rduira la hausse

    des tempratures de seulement 0,05 Cdici 2100. Par ailleurs, quand lUnioneuropenne sautoflicite davoir rduitses rejets de carbone, cest de lhypocri-sie: laplupartdeses missionsonttex-portes vers la Chineet dautrespays ! LaFrance, parexemple,est firedannoncerque ses rejets de CO2 ont baiss de 7,5 %entre1990et2010.Maisce chiffreest me-sur partir de la production effectue lintrieur de ses frontires. Si on compteleCO2 correspondant aux importations etque lon dduit celui correspondant auxexportations, les missions franaisesont, en ralit, augment de 6 % sur lamme priode. Et cela est vrai pour laplupart despays dvelopps.

    Quefaudrait-il faire ?Leseul moyende rduirelesrejetsdegaz effet de serre long terme consiste rendre lnergie verte beaucoupmoins chre quelle ne lest actuelle-ment. Pour cela, nous devons investirmassivement dans la R & D au cours des20 40 prochaines annes. Lors dunerunion du consensus de Copenhaguesur le climat, un panel dconomistes,incluant trois Prix Nobel, a suggr demultiplier ces investissements dans la

    recherche par dix pour atteindre100milliardsde dollarspar an lchelleglobale. Cela reprsenterait 0,2 % duPNB mondial, avec un engagement de5 milliards deuros pour la France. Biensr, la R & D noffre aucune garantie.Mais elle a bien plus de chances de rus-sirque la poursuite deseffortsfutiles en-gags ces vingt dernires annes. Pre-nons lexemple de linformatique. Nousnavons pas obtenu de meilleurs ordina-teurs ensubventionnantlestubes vide.Ouen donnantaux Occidentauxdespri-mes pour quils squipent dun ordina-teurchezeux.Nousnavons pasnonplustax les machines crire. Les percestechnologiques ont t obtenues grce une forte haussede laR & D,quia permis des compagnies comme IBM et Applede fabriquer des ordinateurs que lesconsommateurs ont finalement eu enviedacheter.

    Pensez-vous que lesnergies

    vertes puissentremplacerlesnergies fossilessansmenacer la croissanceconomique ?Malheureusement, ces nergies ne sontpas prtes. Elles sont gnralementbeaucoup plus chres que les sourcestraditionnelles. Bien que leur dploie-ment cre de nouveaux emplois, leurcot et les subventions qui leur sont oc-troyes dtruisent un nombre galdemplois dans le reste de lconomie. Ily a une forte relation entre la perfor-mance conomique et les missions degaz effet de serre. Trs clairement, lesnations ne brlent pas des nergies fos-siles uniquement pour embter les co-logistes mais parce quelles sont nces-saires la croissance conomique. Lejour o les nergies vertes devien-drontconomiquementplus avantageu-ses que les carburants fossiles, tout lemonde les adoptera, y compris lesChinois !I

    !

    Le statisticien danoisBjorn Lomborg affirmeque le rchauffement a plusdavantages que dinconvnients.G. MOLINA/SUB.COOP/PICTURETANK

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    samedi15 - dimanche16 juin 2013 LE FIGARO

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    LA SOLITAIRE DU FIGARO

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    SERGEMESSAGER

    ABORD DUPSPFLAMANTDE LAMARINENATIONALE

    VOILE Yeuexacerbait lesapptitsdanslegolfe de Gascogne vendredi aprs midi.Cravachant plusde8 nuds,lesleadersde la cavalerie singniaient propulserauplus vite leur travepour affirmer leurdomination et prendre lascendant psy-chologique pourlasuitedu pripleverslaBretagne Nord.Fabien Delahaye (SkipperMacif 2012) dominait dun poil de mous-tacheMorgan Lagravire (Vende) etGil-dasMorvan (Cercle Vert) sur lectdroitdu plan deau et pointait en tte au clas-sement de 16 heures. Michel Desjoyeaux(TBS), 4,3millesdu leader,restait laf-ft alors quil voluait dans la partie m-diane. Avec quelques interrogations: Jai aperu une partie des concurrentsralentirun peu.LAISest doncunoutilpr-cieux de comprhensionde cequil sepassesur leau. En principe, le paquet louest,celui quiaura faitle plusde chemin,devraitne pas ralentir du tout jusquen Vende.Ctaitlenjeudesroutesqui sesont traces

    depuis que nous avons quitt lEspagne. Jesuis plutt frais car jai russi dormirquand le vent tait constant. Actuellement

    au milieu du paquet, je ne sais pas com-mentvafinirtouta.

    Lahoule sestcalme

    Levainqueurdeladeuximetape,ArmelLe Clach (Banque Populaire), lgre-ment dcaldansle sillage dutriplevain-queurde laSolitaire,ne sinquitaitpas dela situation : a glisse sous spi avec unehoule qui sest enfin calme. Mais le ventdevrait mollir un peu surtout dans lestcomme le prvoyaient les routages. Il fautmaintenant attendre la zone de transitionqui sera l dans la soire. Lle dYeu vadonc tre un bon indicateur au niveau descarts car, aprs, cela risque dtre toutdroit.Jaiunilsurladroitemaissiapas-se gauche,a nedevraitpastremauvais

    pourmoi nonplus. Ceque devaitesprergalementYannlis(GroupeQuguiner-LeucmieEspoir),leleaderdugnral,re-lguunpeuplusde7milles.

    lapointedes Corbeaux, Yeulaisse bbord et dans une nuit noire de jais, le

    classement labouedu Grand Prix GMFAssistance allait tre un bon indicateurdes prtendants la victoire sur cette

    3e

    tape de la Solitaire du Figaro-ricBompard Cachemire. La route vers Ros-coff restant libre jusquau raz de Sein, nerestera plus qu contourner la Bretagnepar le Four jusqu lle de Batz. En sou-

    haitant que les moulins vent tournentau mieux et sans forfaiture (comme lorsdes deux premires tapes) et annihilent

    ainsiles effortsdes plusimptueux. Ver-dict au nouveau port de Roscoff-Bloscondans lajournede dimanche.I

    DAVIDREYRAT DavidReyrat

    RUGBY Samedi dernier, les Bleus ontsurpris les All Blacks, les ont titills. Do-minateurs, audacieux. Inattendus. Leschampionsdu mondesen sontsortismi-raculeusement. Grce leur art ducontre. Deux ballons cafouills aussittsanctionns par deux essais. Pour unecourtevictoire,23 13,loindes espran-ces des hommes la fougre argente.

    Vingt mois aprs une finale de Coupe dumonde touffante, stressante, remportesur le fil 8 7 face ces imprvisiblesFranais, ils voulaient marquer leur ter-ritoire. Soumettre le XV de France.Confirmer, par un clatant triomphe,quilstaientbien lesmeilleurs.

    La tournure du premier test les a donccontraris. Et, depuis une semaine, ils nefont pasmystrede leur volont de frap-perun grandcoup.Les AllBlacks ontga-gnmaisparlent de revanche pren-dre. LesAllBlacksontgagnmaisle sujetdela semaine concerne lehaka.Faut-ilexcuter le traditionnel Ka Mate ou leterrifiant KapaO Pango, quisachveparvingt-trois pouces mimant lgorgementdeladversaire.Cettechorgraphieguer-rire est rserve aux grandes occasions.

    Il semble que, pour Kieran Read et sespartenaires,ce deuxime testen soitun.Il ne sagit pas l que dune histoire

    dorgueil mal plac. Lenvironnementsymbolique de ce choc justifie cette d-termination froce. Ce samedi (9h30heure franaise, Canal+), les mythiques

    Blacks vont disputer le 500e match deleurhistoire Christchurch.La villemar-tyre. Le 22 fvrier 2011, un sisme dvas-tait la ville, faisant 181 victimes. Le sou-venir est videmment omniprsent. Etlmotion son comble depuis larrivedeshros. Tous lesjoueursont euun ami,

    un parent, touch par le drame. Et, chaque rencontre, un tmoignage poi-gnant. chaque coin de rue, la visiondun stigmate Ces images ne sefface-ront jamais. Lhommage que les All Blacksrendront Christchurchsera,je lespre, la hauteur, a dclar cette semaine

    lemblmatique capitaine, Richie Mc-Caw, en rserve de la nation pour quel-quessemainesencore.

    Les Bleus savent lampleur de la tche,lafolleenverguredu dfi.Un peuple face eux. Alors, pour tenter de russir lim-pensable, Philippe Saint-Andr, encoremchpar lesregretsdunevictoire ga-re, a exig lexcellence. Renforc sonquipe par Nicolas Mas, pilier de tant decampagnes, et Frdric Michalak, sym-bolede linconstance franais.Tantt g-nial, tantt affligeant. De lexprience enplus. Et aussi du sang neuf. Du sang sud-africainmme, avecla premire slectiondu troisime-ligne du Racing-Mtro,Bernard Le Roux. Un concentr de forcebrute (1,97 m, 117 kilos), une dlectationaffirme pour les gros plaquages etunemotivationextrme lidede porterlescouleursdesonpaysdadoption(Jairpt600ou 700foisLa Marseillaiseavecma prof de franais). Chanter pour sedonner lecourage de plonger enenferI

    Infographie

    Nouvelle-Zlande - France

    CrockettColesO. Franks

    Retalli ck Romano

    Messam

    A. Smith

    Cane

    Cruden

    SaveaC. SmithDagg

    B. Smith

    Read (cap)

    Nonu15

    13 12

    910

    6

    87

    5

    3 2 1

    4

    1114

    Domingo Szarzewski

    Samson

    Mas

    Dusautoir (cap)

    Maestri

    Machenaud

    Le Roux

    Michalak

    MdardFofanaHuget Plant

    Picamoles

    Fritz151312

    9 10

    68

    7

    5

    321