2013 a gueye_presentation_sols-eaux
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Pratiques en agriculture périurbaine à Dakar. Qualité des sols et eaux souterraines
séminaire 10ans de collaboration UNIL-UCAD
Anne Gueye-Girardet
IFAN-Université Cheikh Anta Diop Dakar
16 juillet 2013Projet interdisciplinaire de collaboration UniLausanne-UniDakar
Sites d’étude
Dakar 3 millions hab.(12’000 hab/km2 Pikine)
Déficit approvisionnement eau potable
Agriculture urbaine et périurbaine
140 ha cultivésMaraîchage: laitue, tomates, aubergines locales, oignon, choux.
AU : 40-60% de la demande de Dakar de ces produits
23% parcelles Pikine irriguées avec eaux usées
0.1 hectare/ exploit. moyenne
Producteurs non propriétaires de leur terre
Intro
1980 2010
Urbanisation des Niayes de Dakar
Thiaroye, Pikine1940
Thiaroye, Pikine2010
AU Pikine
AU Patte d’Oie
Intro
Méthodologie
Approche bio-géochimique:Contribuer à une meilleure connaissance des processus de transfert de polluants, des nutriments et de l’eau à l’échelle des parcelles cultivées.
Analyse globale de la durabilité de l’agroécosystème Indicateurs de la
qualité des sols
Réseau de piézomètres, toposéquences en fonction des pratiques et suivi de parcelles pendant la période culturale, analyse d’intrants (eaux d’arrosage et fumiers).
Enquêtes individuelles,Analyse qualitative de flux et risques
Eaux d’irrigation
N-NH4: 125 mg/L
Norg: 40 mg/L
Corg: 90 mg/L
PO4: 50 mg/L
K: 65 mg/L
CE: 3100 μS/cm Na: 310 mg/L Cl: 370 mg/LSAR: 10ARC ≥ 0
N-NO3: 62 mg/L
Norg: 10 mg/L
Corg: 20 mg/L
PO4: 25 mg/L
K: 40 mg/L
eaux usées domestiques non traitées (EU)
10 mm par jour
eaux de nappe saumâtres (ES)
CE: 3300 μS/cm Na: 300 mg/L Cl: 400 mg/L SAR: 10ARC > 0
Matière org. et nutriments des EU susceptibles d’enrichir le sol?
Dans les regions arides et semi-arides, les impacts physico-chimiques des eaux usees sur le sol sont accentues et acceleres par la forte demande evaporative qui concentre rapidement les constituants mineraux et autres polluants apportes au sol par l’eau d’irrigation. Les impacts majeurs observes sont la salinisation, la sodisation/alcalinisation et les changements structuraux du sol.
Caractéristiques microbiologiques des eaux d'arrosage à Pikine et Patte d'Oie (Ndiaye et al., 2011a)
Parasites mis en évidence dans les eaux d'irrigation (Source des données (Diop, 2007)
Resp. 27 et 38% des échantillons d’eaux analysés sont contaminés à PO et Pi.
Norme OMS: 105 (2006)
- eau de bonne qualité
- qualité moyenne à médiocre
- qualité médiocre à mauvaise (sols légers, lessivage)
- qualité mauvaise (plantes résistantes, lessivage et apport de gypse)
- qualité très mauvaise (circonstances exceptionnelles)
Qualité des eaux médiocres, restrictions d’utilisation.
Pouvoir salinisant/alcalinisant EU et ES similaire
Propriétés des eaux d’irrigation
Diagramme de Wilcox
Salinisation des sols (2)
saturation du complexe org
Alcalinisation: augment pH, dissolution de la mat orgSodisation: dispersion des argiles, déstructuration des sols, dimin perméabilité, augment érosion
Conductivité électr. Extrait saturé.
Evaluation de la salinisation des sols
concept d'alcalinite residuelle (vis-a-vis d’un mineral dissous dans
l’eau) decoule de la defi nition de l’alcalinite, elle-meme defi nie comme la
somme des anions de bases faibles susceptibles d’etre neutralises par
apport d’ions H+
La calcite etant le principal mineral qui precipite de facon signifi cative
sous l’action de l’evaporation, il est donc generalement question
d’alcalinite residuelle calcique (ARC)
ARC (mmolc l-1) = [Ca2+] + [Mg2+] + [K+] + [Na+] - [SO42-] - [Cl-] - [Ca2+] ; [ ] en mmolc l-1
Insuffisance de la conductivité et SAR pour évaluer la salinisation du sol : ARC
- une ARC negative traduit un exces de calcium dont la concentration augmentera au cours de l’evaporation. Les sols evoluent vers une voie saline, avec un pH legerement acide a neutre - une ARC positive traduit au contraire un defi cit de calcium (ou un exces de carbonates/bicarbonates), si bien que le SAR et le pH augmentent, entrainant le sol vers une voie alcaline et sodique.
Impact sur la qualité des sols
Sols sableuxCorg 1%
N 1‰
• sodisation des sols irrigués par des eaux usées est limitée par l’ammonium présent dans les eaux usées
• sols irrigués par EU et ES stockent moins de C et N que les sols irrigués par eau douce
• sodisation des gleysols avec irrigation par eaux saumâtres
Irrigation
Impact sur la qualité des solsES EU
Occupation du sol et nitratesdans la nappe
- Différentiation des sources potentielles:
Eaux usées, fosses septiques, fertilisants minéraux, fumiers, pollution urbaine
- Compréhension des processus de transformation de l’azote
Analyses isotopiques des nitrates
Azote
(Ndiaye, 2009)
Risques sanitaires (sols, eaux)
Persistance E. Coli dans sol à 60cm en saison sèche et 2m en saison pluvieuse
Analyses isotopiquesIsotopes: atomes ayant le même nombre de protons (même numéro atomique), mais un nombre différent de neutrons (nombre de masse A différent). 15N, 14N
18O, 16O
Nitrates NO3 :
Méthode d’analyse: Silva et al, 2000
R = ratio isotopique = 15N/14N ou 18O/16O aussi écrit δ15N ou δ18O
Réchantillon – Rstandard / = Rstandard x 1000 (en‰)
• Séparation des nitrates sur une résine, désorption et précipitation sous forme de AgNO3 pure (élimination des phases indésirables), liophilisation et analyse par spectrométrie de masse
Fractionnement isotopique dans la nature: lors de transformations bio-chimiques dans le cycle de l’azote (minéralisation, nitrification, dénitrification, fixation biol, etc) ou physiques dans le cycle de l’eau (évaporation): préférence pour l’isotope léger signatures isotopiques des fractions résiduelles (enrichis) ou des produits
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Origine des nitratesDifférentiation eaux d’irrigation
Dénitrification lors d’irrigation avec eaux de nappe sur gleysols
Nitrification différentiée: quartiers éloignés de l’AU: enrichis en 18O: nitrification avec oxygene du sol enrichi
D’après Kendall, 1998; Shomar, 2008; Widory, 2005; Böhlke, 2002; Fogg, 1998
Analyses isotopiques et relations NO3 avec HCO3 et SO4 : mise en évidence de processus d’atténuation des nitrates dans la nappe
Analyses statistiques : confirmation de la signature de l’occupation du sol dans la nappe. avec ratio majeur/Cl, éléments traces et compositions isotopiques
Flux de pesticides
1 traitement du sol nématicide et/ou fongicide avant repiquage, puis traitements préventifs avec insecticides à large spectre d’action de la floraison jusqu’à la récolte
Mélanges de pesticides (2-3) Doses 2 kg/ha par application (moy) Flux total 60 kg/ha/an
Indicateurs qualitatifs de risques: EPRIP 2 et SIRIS
Hiérarchisation et non prédiction de concentrations
57 substances potentiellement utilisées en AU
GUS: > 2.8SIRIS: >60EPRIP2: >4
4 pesticides utilisés avec fort potentiel de contamination de la nappe et écotoxicité
Certains pesticides recommandés ISRA ou autorisés par CSP: fort potentiel contamin et/ou ecotoxicité
4 pesticides utilisés à risques moindres
2 pesticides utilisés interdits par Convention de Rotterdam
Evaluation des risquesPesticides
Conclusions
• Processus de sodisation des gleysols irrigués par ES. Attention aux années déficitaires en pluviométrie.
Conclusion
• Dénitrification importante sur gleysol irrigués avec eau de nappe: « dépollution naturelle de la nappe », mais production de N2O, effet de serre et destruction de
l’ozone
• Eaux usées limitent l’alcalinisation des sols, ainsi que la dénitrification
• Eaux usées n’augmentent pas le stock de N dans le sol, nitrification et lessivage des nitrates. Signature isotopique dans la nappe
• Les fertilisants minéraux ne contribuent pas à la contamination en nitrates de la nappe
• Parmi les pesticides utilisés, le carbofuran, le methomyl, l’ethoprophos et le dimethoate présentent des hauts risques de contamination de la nappe et d’écotoxicité: A bannir. produit de remplacement: cypermethrine (autorisé)
• Les flux de pesticides sont très élevés et les doses d’application sont deux fois trop concentrées. Certains pesticides très difficiles à analyser, Sénégal et Europe !
Gestion de la durabilité de l’AU
• Accès à une eau d’irrigation de meilleure qualité: eau usée traitée (moins de sels, rabattement des pathogènes et de l’azote). Limites de l’irrigation par goutte-à-goutte dans les arenosols (projet FAO). Lessivage des gleysols essentiel pour éviter dégradation des sols
• Multifonctionnalité de l’AU: vente directe de légumes / aspects récréatifs, éducatifs
• Gestion des ravageurs: Bannissement des pesticides écotoxiques et à haut risque de contamination de la nappe. Diminution des doses: évaluation de la formation = encourageant ! Remplacement par cypermethrine et biopesticides (neem)
• Contrainte à la durabilité: la faible sécurité foncière. Nécessaire pour une gestion des sols à long terme par les producteurs périurbains / statut reconnu de producteur urbain
• Apport de fumiers compostés: augmentation de Corg et Norg car ralentissement de la minéralisation, diminution du lessivage de COD et nitrates, augmentation de la structure du sol donc de la capacité de rétention de l’eau, augmentation de la CEC donc de l’adsorption des nutriments, diminution de la saturation du complexe humique par le sodium. Préféré au gypse
Ghana
Conclusion
MERCI POUR VOTRE ATTENTION!