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PUBLICITÉ DESSIN : MAZ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 13 janvier 2011 El Watan PRIX DE L’HUILE ET DU SUCRE N° 6148 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com L es nouveaux prix du sucre et de l’huile appli- qués par le groupe Cevital depuis quelques jours ont mécontenté les autres opéra- teurs qui l’accusent de casser les prix. Contacté hier, le PDG de Cevital, Is- sad Rebrab, réfute ces accu- sations et déclare appliquer strictement l’accord conclu avec le gouvernement en répercutant les baisses de taxes accordées aux opé- rateurs sur les prix : «Nous n’avons fait que répercuter la défiscalisation de 22% accordée par le gouverne- ment sur nos prix d’usine.» (Suite page 5) Zhor Hadjam Aucune demande n’a été formulée par les pirates P 10 NAVIRE BLIDA PHOTO : AFP Un couvre-feu nocturne est décrété dans la capitale et sa banlieue Le président Zine El Abidine Ben Ali a limogé hier son ministre de l’Intérieur et a décidé de libérer tous les détenus. L e compte à rebours de l’après-Ben Ali a-t-il commencé ? Cette question brûle les lèvres de nombreux observateurs qui suivent les événements qui secouent la Tunisie depuis un mois. S’il est extrêmement difficile de parier sur une chute immédiate du régime de Ben Ali, les Tunisiens ne jurent en tout cas que par son départ. Un couvre-feu nocturne est décrété dans la capitale et sa banlieue. La contestation est à son apogée. Hacen Ouali (Suite page 3, lire également en pages 2 et 4) Tunisie : la révolte aux portes du palais de Carthage L’ÉTRANGE SOMMATION DE BENBADA À CEVITAL PHOTO : MALIKA TAGHLIT MARCHES ET MEETINGS À TIZI OUZOU ET BÉJAÏA KABYLIE Les étudiants, les anciens délégués du mouvement des archs ainsi que les militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) ont, séparément, organisé des manifestations de protestation. Lire en page 6

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 13 janvier 2011El Watan

PRIX DE L’HUILE ET DU SUCRE

N° 6148 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

Les nouveaux prix du sucre et de l’huile appli-

qués par le groupe Cevital depuis quelques jours ont mécontenté les autres opéra-teurs qui l’accusent de casser les prix. Contacté hier, le PDG de Cevital, Is-sad Rebrab, réfute ces accu-sations et déclare appliquer

strictement l’accord conclu avec le gouvernement en répercutant les baisses de taxes accordées aux opé-rateurs sur les prix : «Nous n’avons fait que répercuter la défi scalisation de 22% accordée par le gouverne-ment sur nos prix d’usine.»(Suite page 5) Zhor Hadjam

Aucune demande n’a été formulée par les pirates P 10

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■ Un couvre-feu nocturne est décrété dans la capitale et sa banlieue■ Le président Zine El Abidine Ben Ali a limogé hier son ministre de l’Intérieur et a décidé de libérer tous les détenus.

Le compte à rebours de l’après-Ben Ali a-t-il commencé ? Cette question brûle les lèvres de nombreux observateurs qui

suivent les événements qui secouent la Tunisie depuis un mois. S’il est extrêmement diffi cile de parier sur une chute immédiate du régime de Ben Ali, les Tunisiens ne jurent en tout cas que par son départ. Un couvre-feu nocturne est décrété dans la capitale et sa banlieue. La contestation est à son apogée. Hacen Ouali(Suite page 3, lire également en pages 2 et 4)

Tunisie : la révolte aux portes du palais de Carthage

L’ÉTRANGE SOMMATION DE BENBADA À CEVITAL

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MARCHES ET MEETINGS À TIZI OUZOU ET BÉJAÏA

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● Les étudiants, les anciens délégués du mouvement des archs ainsi que les militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK)

ont, séparément, organisé des manifestations de protestation. Lire en page 6

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Face à la dégradation de la situa-tion, la présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen, d’ori-gine tunisienne, a lancé un appel pour l’envoi d’une commission d’enquête internationale en Tuni-sie pour mener des enquêtes sur la répression sauvage qui s’abat sur les Tunisiens depuis un mois. Dans cet entretien, la présidente de la FIDH a appelé également à la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ainsi que l’envoi des ex-perts des Nations unies travaillant sur les exécutions sommaires.

Propos recueillis par Hacen Ouali

La Tunisie s’est installée dans une situation d’instabilité politi-que depuis un mois. Avez-vous des informations précises sur le bilan humain et sur le climat politique qui prévaut en Tunisie ?

Sans faire dans la comptabilité ma-cabre, le bilan est, malheureusement, très lourd. Nous avons en tant que FIDH recensé 35 morts, mais entre-temps le bilan s’est alourdi. Les infor-mations qui nous parviennent de Tu-nisie sont affolantes. Il est diffi cile de faire un bilan exact dès lors que dans

les différents gouvernorats, on avance des chiffres mais tout cela reste à vé-rifi er. Les autres organisations, partis d’opposition et syndicats parlent de cinquante personnes tuées.

Les informations qui nous parvien-nent via des familles, de la Ligue tuni-sienne des droits de l’homme, des syn-dicats, celui de la santé notamment, ne sont pas pour rassurer. La capitale est une ville morte, les cafés, restaurants et magasins sont fermés.La confusion règne à Tunis, ce qui rend plus diffi cile notre travail en matière de recense-ment des victimes. Comme vous savez aussi, l’armée a pris position depuis mardi soir dans la capitale suite aux affrontements qui ont gagné Tunis.

Dans les autres villes du pays, la si-tuation est aussi diffi cile, car comme la ville de Kasserine qui a connu de vio-lents affrontements, elle est totalement isolée, donc il est extrêmement impos-sible d’avoir des informations fi ables.

Le président Ben Ali a fait appel à l’armée pour le contrôle de la capi-tale, pensez-vous que l’affrontement entre civils et militaires soit inévita-ble ?

J’espère que cela ne va pas arriver, cela étant dit, nous craignons l’affron-tement entre l’armée et les manifes-tants. Il faut éviter par tous les moyens que cela se produise. Ce que nous sou-haitons, c’est d’aller vers l’apaisement

et que les affrontements cessent le plus tôt possible. Ce que, par contre, nous réclamons en tant que Fédération inter-nationale des droits de l’homme, c’est l’envoi d’une commission d’enquête internationale en Tunisie pour enquê-ter sur la répression qui s’est abattue contre des civils tunisiens. Et face à la répression sanglante qui se poursuit, l’usage disproportionné de la force et les tirs à balles réelles contre des ma-nifestants, nous demandons aussi la te-nue d’une réunion urgente du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Nous nous adressons aussi à l’Organisation des Nations unies pour qu’elle envoie des experts sur les exé-cutions sommaires et d’autres experts qui travaillent sur les questions de la liberté d’expression.

Comment expliquer l’ampleur de la violence avec laquelle le pou-voir a géré ces événements. Son pou-voir est-il sérieusement menacé ?

Parce que tout simplement le ré-gime est sérieusement déstabilisé par cette révolte qui s’est dressée contre un pouvoir vieillissant, corrompu qui a verrouillé le champ politique depuis 23 ans. La marmite a fi ni par exploser.

Sommes-nous dans une situation révolutionnaire en Tunisie ?

Ce qui est sûr, c’est que nous som-mes face à une situation très diffi cile où on a l’impression que le pouvoir

n’a plus la maîtrise. Ni la répression sanglante, ni les discours de Ben Ali, ni les menaces n’ont arrêté les mani-festants qui contestent ouvertement le régime.

Quelle est votre appréciation de l’attitude de l’Occident par rapport à ce qui se passe en Tunisie?

Elle n’est pas à la hauteur des évènements. On a vu la réaction de Ban Ki moon qui a appelé à la rete-nue. L’Union européenne par le biais de la ministre des Affaires étrangères, Mme Ashton a déploré et a dit sa tris-tesse par rapport à ce qui se passe en Tunisie. Elle a recommandé la retenue. On est vraiment loin des ses positions quand il s’agissait de la Biélorussie, lors des élections présidentielles, où elle a fermement condamné… Alors que la situation est très grave en Tuni-sie, elle s’est contentée de déplorer ! Je profi te de l’occasion pour réaffi rmer notre demande de suspension des né-gociations de l’Union européenne avec la Tunisie sur le statut avancé. Quant à l’attitude de la France, elle s’est mon-trée vraiment scandaleuse. J’ai suivi les déclarations du ministre de la Culture, Frédéric Miterrand, qui est un ami de la Tunisie, du ministre de l’Agricul-ture, Bruno Le Maire, et ensuite de la ministre des Affaires étrangères, Mi-chèle Alliot-Marie, qui s’est félicitée de la coopération entre la France et la Tunisie. Elle a proposé d’envoyer la police française pour former la police tunisienne aux techniques de maintien de l’ordre. Il est absolument aberrant qu’un ministre des Affaires étrangères s’exprime de la sorte. Ben Ali est un général et un ancien ministre de l’In-térieur qui maîtrise parfaitement les techniques de maintien de l’ordre. La Tunisie a besoin par contre de ses pays amis des positions audibles qui dénon-cent la répression et une voix dissua-sive et incitatrice pour que l’avenir soit préservé.

La fi n du règne de Ben Ali a-t-elle commencé en Tunisie ?

Ce qui est certain, en Tunisie, c’est que désormais, il y a un avant-Sidi Bouzid et un après-Sidi Bouzid. On ne peut plus continuer à vivre dans cette situation, surtout avec autant de morts. Les choses doivent changer en Tunisie et les Tunisiens le font savoir de ma-nière claire.

Le fil des événementsDÉCEMBRE 2010

◗ Le 17 : immolation d’un jeune marchand de rue, à Sidi Bouzid, à 265 km de Tunis (centre-ouest) qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Décédé le 4 janvier, une foule de 5000 personnes a assisté à son inhumation.

◗ Les 19-20 : violents affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants pour le droit au travail à Sidi Bouzid et dans la localité proche de Meknessi.

◗ Le 24 : les troubles s’étendent à Menzel Bouzayane (60 km de Sidi Bouzid), où la police tire sur des manifestants, faisant deux morts et plusieurs blessés.

◗ Le 28 : au lendemain de nouvelles manifestations contre le chômage et la cherté de la vie dans plusieurs villes, dont Tunis, le président Zine El Abidine Ben Ali dénonce une«instrumentalisation politique». Limogeage du gouverneur de Sidi Bouzid le 30.

JANVIER 2011

◗ Les 3-7 : manifestation à Thala (centre-ouest). Les violences sont marquées par des saccages et l’incendie de bâtiments officiels. Nombreuses arrestations. Violences également à Saïda, près de Sidi Bouzid.

◗ Le 6 : des milliers d’avocats se mettent en grève.

◗ Les 8-10 : émeutes sanglantes à Kasserine (chef-lieu de la région centre-ouest) et à Thala où l’armée se déploie autour des bâtiments officiels ainsi qu’à Regueb (près de Sidi Bouzid). Les émeutes font 21 morts, selon les autorités, plus de 50, selon une source syndicale, qui dénonce une situation de «chaos» à Kasserine. Affrontements à Kairouan (centre). Intervention télévisée de Ben Ali qui dénonce des «actes terroristes». Sur facebook, des milliers de jeunes Tunisiens appellent à des manifestations.

◗ Le 11 : premiers affrontements dans une banlieue proche de Tunis, à Ettadhamen et Intilaka, alors que les violences se poursuivent à Kasserine. Des manifestations d’artistes et d’opposants sont réprimées à Tunis. Fermeture des écoles et des universités.

◗ Le 12 : le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l’Intérieur et la libération des personnes arrêtées, à l’exception de celles qui «sont impliquées dans des actes de vandalisme» et la formation d’une commission d’enquête sur la corruption. L’armée se déploie à Ettadhamen et dans Tunis. Deux civils sont tués par des tirs de la police à Douz (sud) lors d’une manifestation. L’UE condamne l’usage «disproportionné» de la force.

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SOUHAYR BELHASSEN. Présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH)

«Nous exigeons l’envoi d’une commission d’enquête internationale»

LES FORCES DE L’ORDRE EN RENFORT SUR LA FRONTIÈRE ESTUn important déploiement des services d’ordre a été mis sur pied aux différents postes frontaliers entre l’Algérie et la Tunisie pour faire face à un éventuel refuge illégal des citoyens tunisiens vers le territoire national. L’action vient à la suite des folles rumeurs qui ont circulé, ces derniers jours, relatives à un refuge massif, ce qui n’est pas encore confirmé, notamment les informations faisant état de l’arrivée sur le territoire algérien de plusieurs dizaines de jeunes Tunisiens, entrés clandestinement à partir de Sekhirat, relevant de la municipalité de Feriana, en Tunisie, vers Aïcha Oum Chouicha, dans la région de Oglat Ahmed (Tébessa), en Algérie. L. S.

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Suite de la page 1

Acculé, le président Zine El Abidine Ben Ali (74 ans) a limogé, hier, son ministre

de l’Intérieur, Rafi k Hadj Kacem, et a décidé de libérer tous les dé-tenus depuis le début des émeutes sociales qui secouent le pays, dans une tentative de stopper la colère du peuple. Dans le même temps, les forces armées contrôlent la capitale. Se-lon le journaliste tunisien, Jalal Zoughlami, joint par téléphone, «des renforts militaires, soldats en armes, camions et blindés ont fait leur apparition dans la capitale dans la nuit de mardi à mercredi. Des unités de l’armée sont pos-tées sur les grands carrefours de Tunis, d’autres surveillent le siège du Parlement et les bâtiments de la Radio et de la Télévision publique. Des blindés sont aussi stationnés pas loin du palais présidentiel. Les rues sont désertes, la circulation est très faible». «Il règne comme un climat de siège et de peur dans la capitale.» Alors que la révolte sociale jus-que-là contenue dans les villes du sud-ouest du pays, la colère «des oubliés de la République» gagne en intensité et se rapproche des al-lées du pouvoir. Des informations font état du limogeage également du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar. Il aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeu-tes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force. Selon l’avocat et militant des droits de l’homme, Me Raouf Ayadi, contac-té par téléphone, a décrété une situation «ouverte sur toutes les éventualités, maintenant que les évènements sont arrivés à la capi-tale. Les affrontements se poursui-vent aujourd’hui (mercredi, ndlr) dans les quartiers populaires de la ville, à Rades, les cités Ettadha-men, Intilaka et El Mnihla et dans les quartiers populaires de l’ouest de la capitale où des camions de l’armée sont stationnés. Les agents de la police politique ont sommé les commerçants de bais-ser les rideaux de leurs boutiques

et magasins». Si l’armée est ap-pelée à la rescousse, «il n’est pas évident qu’elle tire sur la foule, les soldats, eux aussi, sont issus des régions les plus pauvres du pays. Des offi ciers peuvent s’opposer à implication de l’armée dans la ré-pression directe des manifestants», a indiqué l’avocat. Quant aux «mesures» prises par le président Ben Ali, Me Ayadi a es-timé que «le limogeage du ministre de l’Intérieur ne va rien changer à la situation. Le ministre de l’In-térieur n’est qu’un exécutant des ordres venus de la Présidence. La plaie est profonde et les mani-festants ne jurent que par la tête du Ben Ali. Ce dernier tente des manœuvres désespérantes, il est trop tard. Des jeunes Tunisiens sont tués par des snippers, pas question de faire machine arrière», a ajouté l’avocat.

L’OPPOSANT HAMMA HAMMAMI ARRÊTÉ

Et si le Président a donné ordre de libérer tous les détenus, son pouvoir s’attaque aux dirigeants de l’opposition. Ainsi, le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), Hamma Hammami, a été interpellé, hier à son domicile, près de Tunis, a an-noncé à l’AFP son épouse Radia

Nasraoui. «La police a débarqué et arrêté Hamma», selon Me Ra-dia Nasraoui. «Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appar-tement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fi lle», a-t-elle raconté. Hamma Hammami (59 ans) est le dirigeant d’un parti «illégal» d’extrême gauche, autrefois très présent à l’université. Recherché par la police, il vivait dans la clan-destinité jusqu’à récemment. Durant les événements, il est in-tervenu plusieurs fois sur des télé-visions étrangères pour dénoncer le régime du président Ben Ali. Une preuve que Ben Ali ne cher-che pas l’apaisement, mais plutôt le contraire. La réplique lui a été donnée et s’est faite sentir à travers beaucoup de villes. La répression brutale n’a pas entamé la détermination des Tunisiens à faire tomber celui qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1987. Des marches étaient organisées hier à Sfax, Bizerte, Sidi Bouzid, Kasserine et Thala.«Les manifestants demandent le départ du président», nous a informé l’avocate, Mounia Bou Alia, qui se trouve dans la ville de Thala. Jointe par téléphone, elle a dépeint «un climat des plus

inquiétants» dans cette ville qui a connu de violents affrontements depuis trois semaines. «La situa-tion sécuritaire a franchi un cap très dangereux. Les services de sécurité nous infl igent une répres-sion sans égale. Durant la nuit de mardi à mercredi, la police a in-vesti des maisons et a procédé à des arrestations massives.Plus grave encore, une femme a été violée par un policier devant son mari. Aujourd’hui, il ne s’agit plus du pain ou du travail, mais de la dignité du peuple tunisien qui est violée. Une grande mani-festation a été organisée contre la répression brutale de la police, mais les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes et ont tiré avec des balles réelles contre des manifestants. Un jeune a été tué.» L’avocate a estimé que le départ du ministre de l’Intérieur «n’est qu’une manœuvre du Pré-sident. Le problème de la Tunisie, c’est Ben Ali, c’est lui qui a donné l’ordre de tirer sur la foule». En somme, la Tunisie est en train de vivre un tournant historique. Le confl it entre le peuple et le pouvoir a atteint un point de non-retour. Le mouvement de contestation est en passe de créer un rapport de forces en sa faveur, il semble plus fort que le régime. H. O.

Tunisie : la révolte aux portes du palais de Carthage

Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali à l’entrée du palais de Carthage

LE HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME DE L’ONU APPELLE À MENER DES ENQUÊTES «INDÉPENDANTES»La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navy Pillay, a appelé, hier, le gouvernement tunisien à mener des enquêtes «indépendantes crédibles», à la suite des informations sur un «usage excessif» de la force par les services de sécurité. «Des informations suggèrent que la majorité des manifestations ont été pacifiques et que les forces de sécurité ont réagi avec une force excessive contraire aux standards internationaux», a expliqué Mme Pillay dans un communiqué rendu public hier. «Il est impératif que le gouvernement lance une enquête transparente, crédible et indépendante sur les violences et les meurtres», a-t-elle ajouté. Des émeutes sociales secouent la Tunisie depuis quatre semaines et ont déjà fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon une source syndicale.

HILLARY CLINTON «PRÉOCCUPÉE» PAR LA RÉACTION DU GOUVERNEMENT TUNISIEN FACE AUX MANIFESTANTSLa secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé le gouvernement tunisien à œuvrer à une «solution pacifique» pour faire cesser les troubles sociaux qui secouent le pays. Dans une interview diffusée par la chaîne Al Arabya, la secrétaire d’Etat a déclaré : «Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l’instabilité qui touchent la Tunisie», en se disant «préoccupée par la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires». «Nous ne prenons pas parti, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution», a-t-elle ajouté. Hillary Clinton a appelé Tunis à «se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes». Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un «usage excessif de la force» envers les manifestants. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles. L’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi passé par le gouvernement tunisien qui s’est dit surpris par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. «Nous regrettons que l’ambassadeur américain ait été convoqué», a déclaré Hillary Clinton.

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Propos recueillis par Nadjia Bouzeghrane

L’annonce de la création de 300 000 emplois d’ici à 2012, par le président Ben Ali, est-elle cré-dible ? N’est-ce pas une fuite en avant ?

Il s’agit d’abord de s’interroger si cette création de 300 000 emplois annoncée est possible ou simple-ment chimérique. La réponse est que cette annonce est chimérique. Au plus, et par miracle, les aug-mentations pourraient être de 10 à 12 % en termes de création d’em-plois d’une année à l’autre, 100%, jamais ! Quels pourraient être les secteurs créateurs d’emplois. Le secteur privé va, de notre point de vue, voir baisser le nombre de ces créations d’emplois parce que c’est fortement lié à l’investissement ; il va y avoir un «recroquevillement» de l’investissement parce que celui-ci a besoin d’un climat de confi ance, d’un climat de respect de l’Etat de droit, or nous sommes aujourd’hui en situation d’incertitude et de ris-que croissant quant à l’avenir. Il est clair que l’investissement privé ne va pas augmenter et qu’il n’y aura pas, de sa part, de créations d’emplois si-gnifi catives. Reste le secteur public. Le discours est que les effectifs sont déjà pléthoriques, on peut envisager des créations d’emplois d’une dizai-ne, d’une quinzaine de milliers cha-que année, mais pas 150 000 chaque année. Le dernier des économistes vous dira que c’est impossible.

La situation en Tunisie a-t-elle atteint un point de non-retour ?

Nous avons tous les ingrédients de ce scénario en place, parce que la colère gronde partout dans le pays, elle embrasse toutes les catégories sociales, depuis les couches les plus pauvres jusqu’aux élites économi-

ques et intellectuelles confondues et, malheureusement, nous avons affaire à un pouvoir autiste qui ne veut pas reconnaître la profondeur et la légiti-mité des revendications portées par la population, il les présente comme un complot venu de l’extérieur par des meneurs en eaux troubles terro-ristes. Cela veut dire qu’il y a le refus du mouvement social, c’est-à-dire le mépris des revendications et en réac-tion, on assiste au déploiement d’une vague répressive. Nous la voyons se dérouler depuis hier (lundi, ndlr) de manière brutale.

La Tunisie a toujours été pré-sentée comme un pays prospère, dynamique par rapport à ses voi-sins et ayant réussi son décollage économique. Comment se fait-il que ce «modèle» génère tant de chômeurs ?

Le taux de chômage national moyen est de 13,3%, selon la défi ni-tion du BIT, c’est un taux de chôma-ge élevé, mais il n’est pas plus élevé que celui enregistré dans les pays voisins. Il y a deux faits importants qui limitent le taux de chômage en Tunisie, tout d’abord l’émigration, plus d’un million de Tunisiens sont à l’étranger, et en second lieu, c’est un pays qui a engagé depuis longtemps sa transition démographique, sauf que depuis quelques années, il y a une pression qui est celle de la popu-lation en âge actif. L’économie tuni-sienne n’a pas généré suffi samment d’emplois au cours de ces dernières années, parce qu’il y a un ralentis-sement de l’investissement et que celui-ci est fortement lié à l’état de la confi ance et au climat des affaires. Toutefois, le chômage dont la Tunisie souffre de manière particulière, c’est celui des diplômés. Le chômage des personnes analphabètes ou peu quali-fi ées est très faible, de l’ordre de 5% environ. Le taux de chômage élevé et qui s’accroît de manière exponentiel-

le c’est celui des diplômés de l’en-seignement supérieur. En mai 2009, selon les statistiques offi cielles, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur était trois fois et demie plus élevé que celui des personnes analphabètes ou de niveau primaire. Depuis, deux nouvelles promotions de diplômés sont sorties de l’université. On avait offi cielle-ment 125 000 chômeurs diplômés en mai 2009, aujourd’hui leur nombre doit être d’au moins 200 000, soit un taux avoisinant les 33%. Dans les régions de l’intérieur, ce taux de chô-mage est beaucoup plus élevé. Dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, à par-tir duquel les événements ont démar-ré, le taux de chômage des universi-taires était de 44,4% en mai 2009. Aujourd’hui à Sidi Bouzid, début 2011, dire que le taux de chômage est de 60% est tout à fait plausible. Mais ce n’est pas seulement le chô-mage, c’est aussi, comme on dit chez vous, «el hogra». A l’exemple de ce jeune diplômé, qui n’arrivant plus à trouver d’emploi, prend un étal pour vendre des fruits et des légumes et auquel on saisit sa marchandise, ne trouvant personne à qui se plaindre,

méprisé et d’après nos dernières in-formations aurait même été gifl é, a fi ni par s’immoler par le feu. Il ex-prime le désespoir d’une jeunesse. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui les Tunisiens et particulièrement les jeu-nes disent «basta» et ne veulent plus accepter l’humiliation et le mépris.

Une alternative démocratique est-elle possible au mouvement de révolte populaire, autrement dit les forces démocratiques sont-elles suffi samment fortes pour pouvoir constituer une alternative au sys-tème en place ?

Bien évidemment, la Tunisie possède des forces qui ont été tues ou qui ont été mises sous le bois-seau ou qui ont été cooptées, mais sous le feu du mouvement social aujourd’hui, elles sont obligées de se réunir, le pouvoir n’a plus prise sur elles pour les faire taire ou pour les instrumentaliser, on le voit à tous les niveaux. La Tunisie est tout à fait ca-pable et les alternatives sont claires, le mouvement de la société civile, le mouvement démocratique tunisien, malgré la répression à laquelle il est

soumis, est porteur d’un projet alter-natif de société, d’ailleurs ce projet est tellement clair qu’il est tout à fait possible de le mettre en œuvre. Nous appelons aujourd’hui à la mo-bilisation de tous les secteurs de la société civile, de la société politique, de toutes les personnalités, de toutes les élites pour qu’ils fassent front à cette vague répressive et nous appe-lons aussi à une conférence nationale qui regroupe toutes les forces vives du pays pour envisager ensemble la manière de sortir de cette crise.

Une date est-elle arrêtée pour la tenue de cette conférence natio-nale ?

Nous en sommes à notre premier appel. Nous allons voir quelles se-ront les réactions à cette offre.

Avez-vous des liens, des contacts avec vos voisins démocrates algé-riens ? Une jonction entre démo-crates maghrébins est-elle possi-ble ?

Nous avons un grand besoin de convergence à l’échelle du Maghreb et avec les frères et les camarades al-gériens, d’une solidarité, mais nous sommes en retrait des exigences pour un grand nombre de raisons. Nous avons été les uns et les autres confrontés à des problèmes nationaux internes, mais il est grand temps que nos deux sociétés se solidarisent et que les organisations représentatives des forces démocratiques entrent en concertation et travaillent ensemble. Nous ne sommes pas du tout satisfaits de l’état des relations actuelles, mais nous sommes absolument confi ants de l’impérieuse nécessité que nos deux mouvements démocratiques en Algérie et en Tunisie s’allient.

Des contacts sont-ils pris ? Des approches réalisées ?

Nos moyens ont été jusqu’ici fai-bles, il y a dans la société civile des expériences de relations, de coopé-ration, mais elles sont bien plus mo-destes qu’elles ne l’étaient dans le passé, il y a maintenant un besoin de monter en niveau et un besoin pour que les mouvements politiques se rapprochent. N. B.

MAHMOUD BEN ROMDHANE. Economiste et secrétaire général adjoint du parti Ettajdid

«Nous appelons à la mobilisation de toute la société»

Mahmoud Ben Romdhane

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Des plages de sable fin, des infrastructures hôtelières nom-breuses et bon marché, une économie saluée par les insti-

tutions internationales. La Tunisie a, pendant longtemps, offert l’image d’un paisible pays de cocagne, certes écrasé par le long règne de Ben Ali, mais qui peut, au moins, se targuer d’une rela-tive stabilité économique. Les récents événements enregistrés dans les régions les plus déshéritées du pays ont ainsi levé le voile sur la face hideuse du régime tunisien. L’image de la desti-nation de rêve cède la place à celle d’un pays dont la population souffre des maux du chômage et de la pauvreté. Le malaise social est intimement lié, selon les analystes et les observateurs, à la crise économique mondiale qui a induit une baisse drastique des revenus touristiques. Pour le régime Ben Ali, les mauvaises nouvelles se sont accumulées : essuyant une mau-vaise récolte en 2010, le pays ne pouvait plus offrir d’emplois

supplémentaires. Mais les raisons de la colère sont bien plus pro-fondes. Ce n’est certes pas un hasard si la révolte a démarré dans les régions les plus pauvres du pays, loin des côtes et des décors sublimes qu’aime à offrir le président tunisien. Les analystes soulignent que le développement économique, ces vingt dernières années, a profité d’abord aux zones côtières où se concentrent le tourisme, l’immobilier et les industries. A l’iné-galité régionale, s’ajoute l’inégalité sociale. Les 10% les plus riches de la population perçoivent le tiers des revenus, les 30% les plus pauvres doivent se contenter de moins de 10% du PIB.Le candidat Ben Ali avait pourtant promis de rectifier le tir lors de la dernière élection présidentielle du pays, qualifiée de «mascarade électorale». A peine a-t-il retrouvé son siège pour la septième fois consécutive, que le président tunisien a oublié les promesses faites au peuple. Mais c’est surtout l’attitude de

la première Dame qui exaspère les Tunisiens. Elle illustre, à elle seule, la rapacité de quelques familles qui tiennent à garder les affaires les plus avantageuses entre leurs mains. Les câbles distillés par le site WikiLeaks, quelques jours avant la révolte, n’ont fait que confirmer ce que tout le monde susurrait. Mais ces émeutes pourraient affecter davantage l’économie tunisienne. «Nous avons observé une baisse de l’activité touristique dans tous les pays où il y a eu des événements violents», a assuré Lah-cen Achy, chercheur au centre Carnegie du Moyen-Orient, dans une récente intervention médiatique. «Cela a été le cas, quand il y a eu des attentats au Maroc en 2003, ou des actes terroristes en Egypte.» Mais cela risque de contaminer les autres secteurs dont dépend l’économie tunisienne, qui reste extrêmement fragile, d’autant qu’elle est largement tournée vers les exportations vers l’Europe. Amel B.

SITUATION SOCIOÉCONOMIQUE PRÉOCCUPANTE EN TUNISIE

Derrière les décors touristiques… la crise

L’économiste Mahmoud Ben Romdhane décrypte la crise sociale, économique et politique que traverse la Tunisie. Membre du secrétariat du parti Ettajdid, Mahmoud Ben Romdhane croit en une alternative démocratique au régime du président Ben Ali et appelle à une jonction des forces démocratiques au Maghreb.

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Suite de la page 1

On a déduit par exemple 22% de 630 DA, prix ancienne-ment appliqué pour cinq litres

d’huile Elio pour arriver au prix d’usine de 495DA pratiqué par Ce-vital actuellement», explique M. Re-brab. Ce dernier fait remarquer que l’accord prévoit un prix maximum de 90 DA le kilo de sucre et 600 DA les cinq litres d’huile, ce qui n’empêche aucunement les opérateurs de faire jouer la concurrence dans un marché libre. «Il faut bien qu’il y ait une compétition entre les producteurs», déclare Rebrab qui précise que son groupe cède en sortie d’usine, le kilo de sucre à 75,5 DA, le sac de 50 kg de sucre à 69,5 DA et la bonbonne de 5 litres d’huile à 495 DA «Nous laissons une marge aux distributeurs, aux grossistes, aux demi-grossistes et aux détaillants, et ainsi de suite jusqu’à l’épicier qui peut donc vendre, par exemple, le kilo de sucre à moins de 90 DA, prix plafond fi xé par le gou-vernement.» M. Rebrab estime tout à fait logique de s’astreindre à répercuter la baisse des taxes pour en faire bénéfi cier le consommateur. «La baisse des taxes ne signifi e pas que cet argent reste dans nos poches mais qu’il bénéfi cie au consommateur», souligne le pa-tron de Cevital. M. Rebrab s’inquiète en fait de voir la défi scalisation de 52,1% accordée aux importateurs – alors que les producteurs ne bénéfi -cient que de 22% – mise à profi t pour

inonder le marché du sucre. «Je suis obligé de défendre mon activité contre les étrangers qui risquent de saturer le marché», nous dit M. Rebrab qui estime que les mesures du gouverne-ment favorisent les importateurs au détriment des raffi neurs qui risquent de mettre la clé sous le paillasson. «Si je ne baisse pas les prix, ce sont les étrangers qui vont inonder le marché. Je ne peux pas laisser faire cela alors que notre production est excédentaire et que nous sommes déjà placés sur le marché extérieur. L’année dernière,

nous avons exporté 400 000 tonnes de sucre et cette année nous exporterons 800 000 tonnes», affi rme M. Rebrab. Interrogé à propos d’une mise en de-meure que le ministère du Commerce lui a envoyé pour lui demander de se conformer aux termes de l’accord signé avec le gouvernement, Issad Rebrab affi rme qu’il n’a pas reçu de «mise en demeure» mais plutôt «une lettre signée par le directeur de la lutte contre la fraude et la concurrence au ministère du Commerce, à laquelle il a répondu» par l’argumentaire qu’il

nous a exposé ci-dessus. Le patron de Cevital qui doit rencontrer le même responsable du ministère du Commer-ce aujourd’hui, a également demandé, nous dit-il, à rencontrer le ministre du Commerce, M. Benbada, pour obtenir des explications sur la polémique qui entoure les prix du sucre et de l’huile.Il est à noter que, selon une dépêche de l’APS, plusieurs opérateurs dans la production et la transformation du sucre et de l’huile se sont élevés, ces deux derniers jours, contre les nou-velles pratiques exercées par Cevital pour «casser les prix de ces deux produits, élargir sa part de marché et maintenir sa position dominante sur ces deux produits». Face à cette situation, le groupe agroa-limentaire Cevital a été sommé, selon l’APS, par le ministère du Commerce à se conformer à l’accord conclu di-

manche dernier avec les opérateurs économiques, producteurs et impor-tateurs, du sucre et d’huile pour faire baisser les prix de ces deux produits. Les équipes de contrôle dépêchées par la direction du contrôle des prix et de la répression des fraudes pour vérifi er l’application de cet accord «ont constaté que les prix appliqués par Cevital sur le sucre et l’huile ne sont pas conformes aux termes de l’accord», selon une source du mi-nistère du Commerce citée par l’APS. «Ces pratiques déloyales auxquelles a eu recours à partir de mardi cet opérateur ont provoqué une anarchie totale» sur le marché, affi rment les mêmes sources, selon lesquelles, «il n’a pas appliqué les termes de l’ac-cord convenu avec le ministère du Commerce pour faire baisser les prix de ces deux produits». Z. H.

L e ministre du Commerce ne sait plus sur quel pied danser. Il vient de coller à Cevital

le reproche d’avoir trop baissé les prix du sucre et de l’huile de table. C’est le monde à l’envers ! Ce sont les mêmes personnes qui reprochaient, hier, à cet industriel d’avoir augmenté les prix qui l’accusent aujourd’hui de les avoir trop baissés. Y a-t-il une science capable de démystifier cette équation ? Alors qu’il était question de plafonner les prix à la consommation de ces deux produits à 90 DA le kilo de sucre et à 600 DA le bidon d’huile, le ministère du Commerce, agissant sous l’éperon de certains producteurs, semble décidé de revoir la codification linguistique du communiqué sanctionnant une réunion de Mus-tapha Benbada avec les producteurs de sucre et d’huile. C’est-à-dire qu’il n’est plus question aujourd’hui de plafonner les prix, mais plutôt de les fixer à 90 DA le kilo de sucre et à 600 DA le bidon d’huile. Dans une économie qui fonctionne suivant un rythme normal, la concurrence a pour enjeu de tirer les prix vers le bas. Au lendemain d’une émeute impliquant parfois des bambins dépassés par les enjeux de la mercu-riale, une machine s’est mise en branle pour évin-cer la chose politique et réduire la colère à une simple envolée des prix de l’huile et du sucre. Hier, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a appelé à casser le monopole sur le sucre et l’huile : «Il faut casser le monopole sur les deux produits et réguler le marché. Ce n’est pas normal que cinq importateurs contrôlent le marché du sucre en Algérie», a-t-il déclaré lors de son passage sur la Chaîne I de la Radio nationale. Mais y a-t-il concrètement exercice de monopole sur un marché composé de neuf opérateurs (La Belle, Sorasucre, Ouest Import, Prolipos, Cevital, Afia, Cogral, Safia et Zinor) ? Cevital jouit-il d’un privilège exclusif de fabriquer, de vendre et/ou de distribuer le sucre et l’huile sur le marché national ? Bien avant Abdelaziz Belkhadem, la patronne du Parti des travailleurs (PT) avait qualifié les «récentes hausses des prix de certains produits» de «provocations», voire de «hausses criminelles». D’autres voix se sont élevées, hier

aussi, venant notamment de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et du PT, afin de «dénoncer les actes de spéculation engen-drant l’augmentation des prix des produits de large consommation ayant provoqué les récen-tes émeutes des jeunes». Dans une déclaration commune, le syndicat et la formation de Louisa Hanoune ont considéré cette «spéculation provo-catrice» comme une «atteinte frontale» à «l’effort national pour l’amélioration des conditions de vie et du bien-être social de la population et à la reconstruction nationale». D’autres médias, pour incompétence professionnelle ou haine déclarée, se sont également rangés sur l’avis de cette frange qui se refuse toute interprétation politique du message des jeunes courroucés. Pour certains journaux, le bouc émissaire était déjà tout dési-gné pour le charger des iniquités et des impairs économiques du gouvernement. Et pendant que ces politiques s’affairent à casser du sucre sur le dos de Cevital, une réunion inter-ministérielle s’achève sur un véritable coup de théâtre. Le même industriel vient d’être épinglé à nouveau pour avoir imposé les règles de transpa-rence à ses distributeurs en exigeant la facturation des transactions et l’authentification de leurs registres du commerce. Pour les ministres qui se sont réunis en catastrophe sous l’influence de la rue, ces procédures «imposées par certains pour l’approvisionnement des grossistes en sucre et en huile alimentaire, sont des mesures injustifiées qui, de surcroît, relèvent du domaine de compé-tence de la puissance publique». Manifestement, les règles économiques sont plus que jamais inversées au profit des agents de l’informel et des importateurs. Cette séquence rappelle les pre-miers vieux slogans du FIS dissous : détaxation des grossistes et des commerçants en application des principes de la charia. Le gouvernement s’embrouille désormais dans des solutions an-tiéconomiques préjudiciables. Pour un Exécutif incapable de réguler le marché de la patate, ce serait trop demander que d’éradiquer demain les 700 sites de commerce informel recensés à travers le pays. Ali Titouche

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 5

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PRIX DE L’HUILE ET DU SUCRE

L’étrange sommation de Benbada à Cevital

TIRS GROUPÉS CONTRE REBRAB PENSEE

Quatre ans déjà !Pour nous, c'est comme si c'était hier.En ce quatrième anniversaire de ta disparition, ton épouse, tes fi lles, petits-enfants, sœurs, neveux et amis se souvien-nent de toi, de l'amour et de l'amitié qui nous liaient. On demande à ceux qui t'ont connu d'avoir une pieuse pensée à ta mémoire. Ton parcours de militant et d'idéologue est un rappel pour cette jeunesse que tu as toujours défendue. Tu nous manques comme tu manques à ton pays, toi qui as toujours eu une vision claire de ce que devait être son devenir

MOSTEFA LACHERAF est né le 7 mars 1917 à Sidi Aïssa, dans le sud algérois (Titteri), où son père est magistrat de la justice musulmane. Après des études secondaires à Alger, des études supérieures à la Thaâlibiyya d'Alger puis à La Sorbonne à Paris, il enseigne au lycée de Mostaganem, au lycée Louis le Grand et devient traducteur et interprète à l'Institut des langues orientales à Paris. Dès 1939, il milite au Parti du Peuple Algérien (PPA), au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD), écrivant dans la presse clandestine. Il devient, en 1946, secrétaire du groupe parlementaire de ce parti puis quitte ces fonctions et le comité exécutif de la Fédération de France du MTLD-PPA pour diriger l'un de ses journaux, l'Etoile algérienne. Mostefa Lacheraf meurt le 13 janvier 2007. Chanson des jeunes fi lles arabes, traduction, Paris, Seghers, 1954, L'Algérie : nation et société, essai, Paris, Maspero, 1965 (354 p.), Alger, SNED, 1978 (332 p.). La Culture algérienne contempo-raine, Essai de défi nitions et perspectives, Alger, ENAP, 1968; Alger, UNJA, 1979. Les problèmes de l'enseignement et l'éducation, Revue algérienne des sciences juridiques, économiques et politiques n°3, Alger, septembre 1977 (pp.459-471). Algérie & Tiers-Monde, agressions, résistances & solidarités intercontinentales, Alger, Enal, 1982 ; Alger, Bouchène, 1989 (230 p.). Ecrits didactiques sur la culture, l'histoire et la société, Alger, Enap, 1987. Littératures de combat, Essais d'introductions : études et préfaces, Alger, Bouchène, 1991 (150 p.). Des noms et des lieux. Mémoires d'une Algérie oubliée, Alger, Casbah Editions, 1998. Les ruptures et l'oubli, essai, Alger, Casbah Editions, 2004.

Unité de conditionnement dans une raffinerie de sucre de CevitalUn conseil interministériel

aujourd’huiUn conseil interministériel se tiendra aujourd’hui pour le parachèvement du dispositif juridique relatif à la régulation des prix et à la défi nition de la marge bénéfi ciaire des produits de large consommation, a annoncé hier le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Le ministre, qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, a indiqué que cette réunion «verra l’examen des décrets exécutifs prévus par les lois relatives à la concurrence et aux pratiques commerciales, notamment l’aspect relatif à la défi nition des marges bénéfi ciaires des produits de large consommation et les produits qui seront concernés par ces mesures». Il sera également question «de défi nir les mécanismes à redynamiser et les ministères concernés par cette opération», a ajouté M. Benbada, soulignant «la détermination du ministère à organiser le marché, même si une telle démarche nécessite du temps

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TIZI OUZOU

Marche du MAK

Des centaines de personnes ont parti-cipé, hier à Tizi Ouzou, à la marche à laquelle a appelé le Mouvement

pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). La procession a démarré à 10h près du cam-pus universitaire de Hasnaoua pour arriver devant le siège de l’ancienne mairie de Tizi Ouzou. La manifestation s’est déroulée sans incident, a-t-on observé. Les marcheurs ont arboré des banderoles reprenant les slogans du mouvement autonomiste de Ferhat M’henni : «Pour la sécurité et la quiétude du peuple kabyle» ; «Pour le développement économique de la Kabylie» ; «Pour une vie digne au profit de tous les peuples d’Algérie». Les manifestants ont en outre scandé de nombreux slogans, tels que «Halte à la terreur policière et judiciaire contre la Kabylie» ; «Pour la liberté du culte et de conscience». Selon M. Tayeb, président de l’exécutif du MAK, l’action se veut un appel à la mobilisation du peuple kabyle : «Nous avons organisé cette marche pour réhabiliter l’histoire du peuple amazigh. Nous voulons dire que nous ne sommes pas des locataires de la Kabylie. Nous sommes plutôt les propriétaires de cette terre. Hier, les Kabyles ont refusé de devenir des Français indigènes ; aujourd’hui, nous n’admettons pas également de nous renier.» «Nous ne voulons pas aller à l’émeute ou à la mort. La marche est organisée pour nous acheminer vers la liberté», clame un autre militant du mouvement. La procession des militants du MAK a parcouru la rue Lamali Ahmed (rue de l’Hôpital) pour arriver devant l’ancienne mairie de Tizi Ouzou vers midi. Au terme de cette action de rue, qui s’est déroulée dans la sérénité, les manifestants se sont dispersés dans le calme. Djemaâ Timzouert

Les archs veulent réinvestir le terrainD ’anciens délégués du mouvement ci-

toyen des archs ont organisé, hier, un meeting à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, devant plusieurs centaines de personnes. Les animateurs, Mustapha Mazouzi et Rachid Allouache, ont lancé un appel «à tous les anciens délégués des archs, dont Belaïd Abrika, pour la réunification des rangs en plaçant l’intérêt suprême de la plateforme d’El Kseur au-dessus de toute autre considé-ration». D’emblée, les intervenants pré-cisent : «Nous sommes là, parce que nous avons constaté un pourrissement général sur le plan socioéconomique dans la région et dans tout le pays. Nous ne sommes pas là pour se substituer aux partis politiques. Nous sommes là pour sortir la Kabylie du marasme, et à travers elle, toute l’Algérie.» Faisant une rétrospective sur les accords passés au cours de leurs négociations avec le gouvernement Ouyahia, en 2005, Ma-zouzi explique : «Nous allons militer pour mettre en application l’accord global du 15 janvier 2005 qui porte sur la mise en œuvre de la plateforme d’El Kseur, élaborée en 2001. Son contenu est un vrai projet de société». Pour Rachid Allouache : «Il est certain que les émeutes qui ont secoué le pays durant une semaine ne sont pas du fait de l’augmentation des prix des pro-duits de première nécessité, mais il y a une profonde injustice dans ce pays». Nordine Douici

P rès d’un millier d’étudiants ont marché, hier, dans la ville de Béjaïa, pour tenter de

«donner un sens politique» à la contestation po-pulaire qui a ébranlé le pays, depuis près d’une semaine. La marche s’est voulue résolument pacifique. Le dispositif policier s’est fait très discret. Aucun incident n’a émaillé cette mani-festation. Il est 11h quand la procession humai-ne s’est ébranlée du campus universitaire Targa Ouzamour en direction du siège de la wilaya. Sur les larges banderoles déployées, les slogans ont pris un relief éminemment politique. «L’Al-gérie a besoin de changer de régime», lit-on sur l’une des banderoles.

Dans le cortège des marcheurs, figurent des élus, des syndicalistes mais aussi des ensei-gnants et des militants de diverses obédiences politiques. «La crise ne se réduit pas à la cherté du sucre. Nous ne sommes pas des tubes diges-tifs», dit un étudiant à la tête du premier carré des marcheurs. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. «Non au verrouillage du champs politique, non à la restriction des libertés indivi-duelles et collectives», criait la foule. Un rassemblement a été observé en face du siège de la wilaya. Dans une prise de parole, un des étudiants qui

se sont constitués en «un comité de crise de l’université de Béjaïa», dénonce «la tentative du pouvoir de minimiser la nature de la crise en la réduisant à la seule hausse des prix de l’huile et du sucre». «Les émeutes sont l’expression d’une révolte d’une jeunesse qui veut crier son marasme et son désespoir», affirme un étudiant. «Le chômage, la précarité, la harga, figurent dans le bilan du pouvoir en place», crie un autre étudiant. Un enseignant qui a également pris la parole a déploré l’absence de canaux d’expression dans le pays. Peu avant midi, la foule s’est dispersée dans le calme. Cherif Lahdiri

L a population de M’chedallah, à l’est de la wilaya de Bouira, se

mobilise pour la libération du jeune kidnappé. Une marche et une grève générale ont en effet eu lieu hier dans la localité.Lundi en fin d’après-midi, les re-présentants des archs de cette région se sont réunis pour discuter de la manière avec laquelle ils vont procé-der suite à l’enlèvement d’un jeune originaire de cette région, qui a eu lieu dans la nuit du jeudi 6 janvier. Ahmanache Toufik, âgé de 35 ans et père d’une petite fille qui a vu le jour au lendemain de son enlèvement,

n’est pas un entrepreneur mais un simple ouvrier. Après une longue concertation, l’assemblée générale a décidé d’appeler à une grève géné-rale suivie d’une marche populaire au chef-lieu communal de M’chedal-lah. «L’assemblée générale exige des ravisseurs la libération immédiate et sans condition du citoyen Ahmana-che Toufik», précise le communiqué qui nous a été remis avant-hier matin. La marche a commencé à partir du village Ath Vouaklan, à 10h, pour finir devant le siège de la daïra. En outre, un comité populaire de crise (CPC) a été mis en place dans le but

de suivre l’évolution de cette affaire et de se charger des relations avec les autorités ainsi que la supervision des recherches lesquelles, faut-il le souligner, ont été déjà entamées il y a quatre jours. Aucune nouvelle du kidnappé depuis qu’il a été enlevé par des inconnus près de son domicile à Thamourt Ouzemmour, dans la commune de M’chedallah. La population, qui condamne avec force cet acte lâche et ignoble, «interpelle les autorités compétentes pour le déploiement de tous les moyens humains et matériels pour libérer Toufik et appelle les élus

de la daïra de M’chedallah, toutes appartenances confondues, à par-ticiper activement à cette action de solidarité». Ce mouvement de soli-darité s’inscrit dans l’esprit de la lutte contre ce phénomène, l’enlèvement, qui ne cesse de prendre de l’ampleur ces dernières années, notamment en Kabylie. «Tous ensemble, par notre solidarité, nous libérerons Toufik et nous empêcherons le renouvellement de cet acte ignoble. Aujourd’hui, c’est Toufik, demain ce sera peut-être vous, votre fils ou votre fille», lit-on dans le communiqué. Ali Cherarak

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L ’ A C T U A L I T É

LES ÉTUDIANTS MANIFESTENT À BÉJAÏA

«L’Algérie doit changer de régime»

M’CHEDALLAH (BOUIRA)

Mobilisation pour la libération d’un citoyen kidnappé

TOUT EN DEMANDANT LA LIBÉRATION DES DÉTENUS

Le RCD appelle à une marche pacifi que pour mardi prochain à AlgerL

’heure n’est plus aux tergi-versations, mais aux actions. Le parti de Saïd Sadi a dé-

posé, hier, une demande d’autorisa-tion pour l’organisation d’une mar-che populaire le 18 janvier à Alger. L’itinéraire choisi va de la place du 1er Mai jusqu’à l’APN. L’objectif est de permettre aux Algériens d’exprimer pacifiquement leurs in-quiétudes et leurs revendications et ce, dans un cadre concerté. Une telle démarche, de l’avis du RCD, vise à aboutir à la mise en œuvre d’une phase de transition permet-tant au peuple algérien de décider librement de son destin. Tout en dénonçant le sort réservé aux émeutiers, le RCD pense que les sanctions qui s’abattent sur les jeunes manifestants sont, en dépit des violences qu’ils ont pu com-mettre, une manœuvre injuste et dilatoire. La conjoncture actuelle appelle d’autres décisions que le recours à un juridisme fallacieux. Le parti de Saïd Sadi estime que face à la révolte, le pouvoir algérien s’enfonce dans l’irresponsabilité en se réfugiant dans le mépris et la ré-pression d’une jeunesse exaspérée. Devant cette impasse, le RCD invite l’ensemble des forces patrio-tiques, toutes sensibilités confon-dues, à demeurer mobilisées pour déjouer les provocations et la désin-formation. Le RCD a instruit ses structures régionales pour nouer des contacts avec l’ensemble des forces politi-ques et sociales acquises à l’avène-

ment d’un Etat de droit afin d’ini-tier toute action en faveur d’une prise en charge des revendications citoyennes, notamment la libéra-tions de tous les détenus. L’heure, de l’avis du RCD, n’est pas aux spéculations partisanes : «Il est encore temps de sauver l’Al-gérie du chaos par un engagement citoyen à la mesure des enjeux. Nos aînés ont libéré la terre algérienne d’un ordre politique anachronique pour lui substituer un Etat démo-cratique et social. Le devoir de tout Algérien est d’honorer ce sacri-fice et cette promesse», souligne le RCD. Le parti Ahd 54 et l’Alliance nationale républicaine (ANR) ont

également réagi en qualifiant la situation qui sévit dans le pays de «préoccupante». Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, revendique une élection présidentielle antici-pée.

AHD 54 PROPOSE UNE ÉLECTION ANTICIPÉE

Il estime que le soulèvement po-pulaire qui a touché la majorité de nos villes n’est que le résultat de cet acharnement d’un pouvoir qui n’a laissé aucun espace à la société civile ainsi qu’aux partis politiques. «Pendant quelques jours, les jeunes ont fait vaciller un gouvernement en perte de vitesse qui n’arrive plus à trouver de solutions pour sortir le pays de ce marasme qui dure de-puis des années», souligne M. Re-baïne, qui condamne le silence des hauts responsables et d’un pouvoir défaillant qui ne répond plus aux at-tentes de tout un peuple qui subit les affres de cette politique. «Les dernières épreuves prouvent encore une fois que le Président a raté un autre rendez-vous avec l’histoire», s’insurge ce parti, qui pense que pour sortir le pays de cette spi-rale infernale, il faut aller vers une élection présidentielle anticipée : «L’élection anticipée est l’unique solution pour que le pays ne som-bre pas davantage dans le chaos et pour une refonte institutionnelle au service du peuple, afin d’instaurer une véritable démocratie.»De son côté, lors de la réunion de son bureau, l’ANR a qualifié la si-

tuation actuelle de «préoccupante» et doit faire l’objet d’une attention particulière pour éviter une dérive aux conséquences dramatiques. Les émeutes que connaît le pays de-puis plus d’une semaine, avec leur lot de destructions sont, de l’avis de l’ANR, l’expression de la pro-testation des jeunes qui ne connais-sent que désespoir et désillusion. «Ces manifestations étaient inéluc-tables, prévisibles pour tous, sauf pour un gouvernement tout occupé à colmater les dégâts occasionnés par les scandales de la corruption qui n’en finissent pas, un gouverne-ment qui aujourd’hui cède devant les vampires de l’économie paral-lèle et de leurs diktats», fait remar-quer l’ANR. Pour ce parti, les me-sures prises par le gouvernement ne sont que des palliatifs qui ne règlent rien et qui, en fin de compte, ne sont qu’une fuite en avant. Ce parti soutient que le gouvernement, avec le verrouillage du champ politique, le peu de considération accordé aux représentants de la société civile et l’absence de dialogue avec les organisations professionnelles, ne peut se suffire de quelques mesures d’ordre technique, à caractère pure-ment économique. «L’Algérie, qui n’a jamais connu une aussi bonne aisance financière, souffre de mau-vaise gouvernance, laissant la plus large partie de sa population dans la misère matérielle et la déses-pérance. L’Algérie doit changer et profondément changer», note l’ANR. Nabila Amir

Saïd Sadi

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 7

L ’ A C T U A L I T É

MOHAND SADEK AKROUR. Ancien porte-parole du Mouvement populaire (comité de la wilaya de Béjaïa)

«La bourgeoisie maffi euse a fait avorter la révolte populaire»

Propos recueillis parMohand Aziri

Le pouvoir politique met décidément les bouchées doubles. Il refuse de faire des concessions politiques malgré l’envergure et la profondeur du mouvement de contestation populaire. Est-ce une logique «jusqu’au-bou-tiste» ?

Actuellement, il n’existe pas l’ombre d’une volonté politique de faire des concessions à ce mouvement de révolte populaire.

La situation actuelle arrange et renforce le clan (du pouvoir) dont le rapport de force a tourné déjà en sa faveur. Les mesures prises en conseil interministériel nous renseignent sur les tenants et les aboutissants de ces derniers événements. La question de savoir à qui profite le crime ne se pose plus. Car le crime profite incontestablement aux barons de «l’import-import» devant lesquels le pouvoir algérien s’est agenouillé. Ce dernier les a exonérés de TVA, de droits de douane, d’IBS, etc. Il faut dire que le pouvoir algérien n’avait pas vraiment besoin de faire autant de morts parmi les émeutiers et causer autant de destructions pour satisfaire les besoins des néolibéraux et de la bourgeoisie maffieuse. Par ailleurs, les opprimés de ce pays, la jeunesse qui souffre du chômage, de la vie chère, du mal de vi-vre, n’ont besoin que d’une petite étincelle pour se révolter. Le potentiel de révolte de la jeunesse algérienne est énorme. Les mouvements de jeu-nes de Ouargla, El Oued, etc, l’ont très bien dé-montré. Malheureusement, cette fois-ci, comme ce fut le cas d’ailleurs du mouvement de 2001, la révolution des opprimés a été avortée.

Le pouvoir dénie toute dimension poli-tique à ce mouvement de contestation. Daho Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur, parle d’agissements criminels Le gouvernement relie ces émeutes à l’augmentation des prix de certains produits de première nécessité. Emeutes du pain en Tunisie, émeutes de l’huile et du sucre en Algérie… Les régimes algérien et tunisien se sont-ils donné le mot ? Le faux consensus saura-t-il occulter la véritable lame de fond de ce mouvement ?

Tous les problèmes du monde sont des problèmes politiques et les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde. Ce n’est pas moi qui le dis. Ce mouvement pose des

problèmes foncièrement politiques, leur sou-bassement est politique, les intérêts sont d’ordre économiques. Le pouvoir algérien a pris des engagements vis-à-vis du capitalisme mondial – accord d’association avec l’UE, coopération avec les USA, etc. – desquels il ne peut aujourd’hui se soustraire. Le capitalisme mondial n’acceptera jamais qu’il y ait retour à l’étatisation, qu’il y ait plus d’Etat. Il ne voudra pas de décisions qui ré-habilitent le secteur public… ni n’acceptera que l’Etat subventionne, par exemple, les produits de première nécessité. Et puis, la bourgeoisie locale a-t-elle vraiment intérêt à ce qu’on éradique le secteur informel ?

Ce sont donc ces mesures dites de «pa-triotisme économique» qui auraient mis le feu aux poudres. Vous soupçonnez les clans du pouvoir de travailler pour l’intérêt général…

Le pouvoir, je n’apprends rien à personne, est traversé par des clans. Je n’exclus pas qu’en son sein, il puisse exister un clan animé plus ou moins de bonnes intentions qui œuvre dans le sens de l’étatisation. Mais le pouvoir, dans sa composante majoritaire, est ultralibéral, résolu-ment opposé aux mesures dites de patriotisme économique. Actuellement, les rapports de force au sein du pouvoir sont en faveur de la bour-geoisie maffieuse. C’est ce clan qui symbolise l’ultralibéralisme qui a gagné en usant du chan-tage à l’émeute. S’il y avait vraiment une volonté politique d’aller vers l’étatisation, on s’y serait pris autrement. On aurait sollicité l’adhésion populaire. Mais le DRS est passé par là, a fait son travail, comme en 2001. On a poussé les jeunes à casser du bien public pour discréditer la révolte populaire. Malgré les tentatives de construction du mouvement populaire, il y avait déjà un pro-jet d’avortement d’une réelle révolte populaire. En 2011, on a un autre avortement, mais à une échelle plus importante.

La convergence démocratique peut-elle encore se réaliser ?

La convergence démocratique s’impose. Relève-t-elle pour autant du domaine du possi-ble ? Je ne le pense pas. L’échec du mouvement de 2001 y est certainement pour quelque chose. Par ailleurs, il ne peut y avoir de passerelles entre les émeutiers et les mouvements syndi-caux, politiques, tant cette révolte étonne de par sa spontanéité, de par l’absence de slogans. Pour nous, il s’agit d’un combat de classes. La

seule démocratie véritable, c’est la démocratie socialiste. En 2001, on a tenté ce type de regrou-pement, les partis de droite nous ont poignardés. A cette époque déjà, ils ne voulaient même pas reconnaître le caractère social du mouvement et l’ont réduit à un mouvement pour «tamazi-ght, langue nationale et officielle».

La révolte de la jeunesse ne pose-t-elle pas la question essentielle de la répartition équitable de la richesse nationale, la problé-matique de la justice sociale ?

Bien sûr que la jeunesse en a été com-plètement exclue. C’est une génération victime du pouvoir, qui n’a rien à perdre. Elle est de fait potentiellement explosive. Nous avons, certes, un ministre de la Jeunesse et des Sports, mais en réalité il n’est que ministre du foot, «wazir el kora al arabia», ministre du foot arabe. Mais aucunement ministre de la jeunesse, des préoccu-pations de la jeunesse.

Elle a raison, cette jeunesse. Ses revendica-tions sont légitimes. C’est une jeunesse frustrée, rongée par l’oisiveté, le chômage, la cherté de la vie, formatée par l’islamisme, l’interdit, le hram. Avec le réveil du mouvement social – je pense, entre autres, aux mouvements de la jeunesse de

Ouargla, des villes du Sud, etc.–, on s’achemine inexorablement vers une véritable révolution. C’est d’ailleurs pour cela que le pouvoir a fait avorter cette révolte.

Qu’est-ce qui empêche justement les partis politiques de franchir le pas, d’appeler à des actions pacifiques et concrètes, au lieu de se contenter de pondre des déclarations et des communiqués qui restent souvent sans suite ? Que signifie le fait qu’aucun parti ni organi-sation n’ait demandé une autorisation pour organiser une marche pacifique ?

Je ne sais pas. C’est une question qu’il faut poser à ces partis. Mais tous vous le diront : les partis de l’opposition sont atomisés. Ici à Béjaïa, on a tenté, avec ce qui reste de la «gauche» à la fois de conscientiser, de politiser les gens mais aussi de les amener à ne pas détruire les biens publics. Nous n’avons pas à remplir le rôle de pompier. Dans la commune que je préside, Barbacha en l’occurrence, nous avons élaboré, avec le mouvement associatif, une plateforme de revendications. Cette plateforme dit «Non à la cherté de la vie», «Non à la dictature des barons de l’import-import», «Non au chômage», «Non à la corruption», «Pour la sécurité des citoyens et des biens des peuples» parce que, hélas, les services de sécurité ne veulent pas les protéger, «Pour une politique au service du peuple». Pour les exprimer, nous avons opté pour une marche pacifique ici, au chef-lieu de la commune. Et pour ce qui est d’appeler à de grandes marches pacifiques, le souci prégnant est là, c’est celui de ne pas, justement, être accusé de vouloir faire dans la récupération politique. Mais nous considérons toutefois qu’il y a un mouvement de masse qu’il faudrait prendre en charge. Sinon, il y a des initiatives pour regrouper les syndicats. Nous prévoyons une réunion extraordinaire de la direction du parti, dans les prochains jours, pour voir ce qu’il y a lieu de faire.

Maintenant que le mouvement de contestation semble s’être essoufflé, faut-il tourner la page, passer à autre chose comme le suggère le pouvoir ?

On ne passe pas à autre chose, on doit passer à la chose la plus sérieuse. Ceux qui ont allumé la mèche, ce sont ceux-là mêmes qui l’ont éteinte. Les décisions du conseil interministériel ont mis fin aux émeutes. Maintenant, c’est aux opprimés d’agir. M. Z.

Mohand Sadek Akrour

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BELKHADEM DÉFEND LE PROGRAMME PRÉSIDENTIEL

«Il y a des réserves sur la marche à Alger à cause du risque terroriste»

Les derniers événements ont égratigné l’image du pays»,

estime le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. S’exprimant lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, il affirme que les émeutes du 5 janvier dernier ne sont pas comparables aux événements d’octobre 1988. «Car en 1988, le pays a connu une crise multiforme, jalonnée par le manque de ressources financières, l’arrêt des investissements publics et l’explosion du taux de chômage. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. La politique sociale du pays fait actuellement des jaloux», dit-il. Fidèle au discours officiel visant

à glorifier le bilan présidentiel, Abdelaziz Belkhadem affirme qu’«il n’y a pas de pauvreté et de faim en Algérie». «Vous croyez que les émeutes ont eu lieu à cause de la hausse des prix du sucre et de l’huile ?» s’interroge-t-il. Le parton du FLN estime que les dernières émeutes ont été provoquées par la rumeur. «Le problème c’est la rumeur», juge-t-il. Pour lui, il y a deux faits différents lors des derniers événements. «D’un côté, il y a des jeunes de 15 à 17 ans qui jouent à cache-cache avec les services de sécurité et, de l’autre, il y a des jeunes infiltrés par un groupe de voleurs», avance-t-il. Le secrétaire général du FLN refuse toutefois de parler de

manipulation. «Je ne peux pas dire s’il y a une main étrangère ou interne derrière ces événements», dit-il, avant de responsabiliser la jeunesse qu’il accuse de paresseuse. «Il y a des secteurs comme l’agriculture et les travaux publics qui offrent de l’emploi. Les jeunes cherchent à travailler dans la Fonction publique ou comme agents de sécurité», lance-t-il. A une question relative à l’absence de stratégie gouvernementale claire et viable, Abdelaziz Belkhadem tente de préciser en défendant le programme présidentiel. «La stratégie mise en place par le président de la République entre dans le cadre d’un programme structuré. Il faut dissocier le

programme du président de la République et la gestion des affaires courantes qui incombe à l’Exécutif», commente-t-il. Poursuivant, Belkhadem dénonce le recours à la violence comme moyen d’expression. «Les marches ne sont pas interdites à l’intérieur du pays. A Alger, il y a des réserves à cause du risque terroriste. Mais ceux qui veulent organiser des rassemblements dans les salles, ils n’ont qu’à demander des autorisations», dit-il, faisant mine d’ignorer que l’opposition et les organisations autonomes font face à une répression féroce et qu’elles ne sont pas autorisées à se rassembler ni à Alger ni ailleurs. Madjid Makedhi

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Abdelaziz Belkhadem

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 8

L ’ A C T U A L I T É

CONTRE-POUVOIRS INSTITUTIONNELS ET CONTESTATIONS SOCIALES

Les conséquences d’une mise au pas

Instauré le 9 février 1992 pour une année, puis reconduit l’année suivante

pour une durée indéterminée, l’état d’ur-gence en vigueur depuis maintenant 19 ans commence vraiment à agacer. Plusieurs partis de l’opposition et des personnalités politiques ne voient pas les raisons de son maintien. En tout cas, celles qui avaient poussé, à l’époque, les autorités à prendre une telle mesure ne sont plus valables. D’autant plus que le discours officiel sur le retour à la paix sur l’ensemble du territoire national conforte les arguments de ceux qui demandent sa levée. Pourquoi est-il maintenu, alors ? Si la situation sécuritaire est maîtrisée, comme l’a annoncé à maintes reprises le gouverne-ment, quelle fonctionnalité aurait alors le maintien de l’état d’urgence ? Il devrait bien y en avoir une pour que les autorités refusent que l’idée même de sa levée soit à l’ordre du jour. Bien que le gouverne-ment se soit toujours gardé de justifier l’interdiction des manifestations publi-ques par l’état d’urgence, il a été même obligé de promulguer une loi interdisant les marches à Alger, la capitale, suite à la marche organisée le 14 juin 2001 par le mouvement citoyen, il est clair que la fonction d’une telle mesure ne peut

être que politique. Pour un régime aussi liberticide, c’est un bonus. C’est en fait dans la logique des choses pour norma-liser une société avide de s’émanciper et de se prendre en charge. Ce ne sont pas les indicateurs de telle régression qui manquent : depuis 1999, aucun agrément n’a été délivré à un parti politique. Pour créer un journal, il faut faire preuve d’allégeance. Les médias lourds ont été hermétiquement fermés à l’opposition et aux organisations autonomes de la société civile. Les enseignants, organisés en syndicat autonome, ont été traités comme des malfrats lorsqu’ils ont décidé d’organiser une marche pacifique à Alger pour re-vendiquer leurs droits. Les médecins ont subi le même sort dans l’enceinte même de l’hôpital Mustapha où ils ont été hu-miliés, frappés et vulgairement bousculés pour avoir, rien que ça, voulu manifester, pacifiquement faut-il le préciser, leur dé-sapprobation vis-à-vis d’un statut qu’ils rejettent. Les autorités avaient procédé, il y a quelques mois, à la fermeture de la Maison des syndicats, à El Harrach, pour empêcher la tenue du premier forum syndical social maghrébin. La volonté de régenter la vie politique dans le pays n’est pas une vue de l’esprit. Il

aura fallu beaucoup de résistance pour que certaines poches d’espoir subsistent encore dans le pays. Le gouvernement a toujours voulu ériger les grandes villes du pays, et particulièrement Alger, en forteresses imprenables en faisant usage de la force. Et l’on a bien envie de rigoler, aujourd’hui, lorsqu’en entend certains responsables dire, pour stigmatiser les dernières manifestations, que les jeunes émeutiers auraient pu manifester leur colère dans le calme en organisant des marches pacifiques. Savent-ils que leur gestion du pays a laissé peu de place à la contestation pacifique ? Certainement oui. C’est la chape de plomb qui s’est abattue sur l’ac-tivité politique, sur l’ensemble des liber-tés, l’interdiction qui frappe les marches à Alger et dans le reste du pays, à quelques rares exceptions, et le marasme social, le chômage, la corruption généralisée qui ont été à l’origine de la dernière explo-sion sociale. L’on posera encore une fois naïvement la question si les dernières émeutes amène-ront des changements à même de desser-rer un peu l’étau sur les libertés. Parce que les Algériens, et la jeunesse en particulier, revendiquent des change-ments. Saïd Rabia

JEUNES GENS ARRÊTÉS LORS DES ÉMEUTES

Les familles désemparées

H’ram aâlihoum… Pourquoi enfoncent-ils nos enfants da-vantage ?» Mahdia, 57 ans, est désemparée. Elle est la mère de l’un des 1100 jeunes gens qui ont été appréhendés

par les forces de l’ordre durant les émeutes qui ont secoué le pays. Les yeux bouffis et cernés, le visage pâle, elle fait les cent pas dans le salon de son logement. Depuis une vingtaine d’an-nées, cette famille de neuf enfants vit dans une cave située dans un quartier de Belcourt. Le sort de son fils ? «Je m’en remets à Dieu… C’est tout ce qu’il me reste à faire», s’apitoie-t-elle. «Avec quoi voulez-vous que j’engage un avocat ? Il se défendra tout seul, lors de son procès prévu dimanche», dit-elle, pensive. Puis elle interroge : «Cela risque de le pénaliser ?» A côté des émeutiers qui sont pris en charge par des avocats de renom, des centaines d’autres se retrouvent seuls face au broyeur judiciaire. Et ce, même s’ils sont innocents. «Mes fils font de petits boulots pour se débrouiller. Mais ce ne sont pas des délinquants !», s’indigne Mahdia. Deux de ses fils ont été arrêtés dans la soirée de vendredi dernier. Alqors que l’un d’eux, âgé de 20 ans, a été remis en liberté dimanche, son aîné croupit à El Harrach. «Mon pauvre enfant, il est malade, vous savez. Dépressif à 24 ans. Il est même suivi par un psychiatre», relate, dans un récit saccadé, Mahdia. Son autre fils, un large pansement recouvrant l’arrière de son crâne, l’interrompt et raconte, fébrile, la soirée de leur arrestation : «Nous étions dehors et en voyant qu’il y avait du grabuge pas très loin, nous nous sommes réfugiés dans un taxiphone.» Il poursuit : «Des éléments de la brigade antiémeute ont forcé la porte du local. Nous étions une dizaine. Pourtant, mon frère et moi sommes les seuls à avoir été arrêtés.» Prenant une profonde inspiration, le jeune hom-me continue péniblement : «Traînés à l’extérieur, les agents nous ont roué de coups, avant de nous embarquer dans leur fourgon.» Mahdia, la tête entre les mains, s’écrie: «Mon fils a eu le nez cassé. Nous l’avons vu mardi.» Sa voix se brisant dans un sanglot, le cadet explique : «Il avait le visage tuméfié et le nez encore en sang. Il en crachait même. Il nous a affirmé qu’aucun soin médical ne lui a été administré.» Donc aucun certificat médical ou autre docu-ment attestant d’un quelconque mauvais traitement. «Ils nous ont demandé un tas de papiers, même des actes originaux que l’on doit établir à Barika !», s’exclame un autre frère. Et ce n’est que mardi, après plusieurs allers et retours, que les parents du jeune homme ont pu lui rendre visite. «Ils ne m’ont même pas laissé lui apporter d’effets personnels, d’habits propres», s’indigne la mère. Entendus par le procureur de la République dimanche dernier, les deux frères, pourtant arrêtés dans les mêmes conditions, n’ont pas connu le même sort. «Il nous a dit : vous êtes frères, alors je vais en libérer un», affirme-t-il. Et de nombreux jeunes, arrêtés au cours de ces événements, ne savent pas à quoi ils doivent leur liberté. «J’ai été relâché hier, mais on ne m’a rien expliqué. Et c’est le cas d’autres garçons que je connais et qui se sont retrou-vés dans la même situation», souffle un habitant de Bab El Oued. Il est pourtant âgé de 19 ans et n’est, de ce fait, plus mineur. Un cocard sur le visage, le blanc de l’œil injecté de sang, le jeune homme jure ses grands dieux qu’il n’a rien fait. «Je crois que je me trouvais au mauvais endroit au mauvais moment», estime-t-il. Ce qui semble être le cas du fils d’Oum Elkheir, 52 ans. Agé de 22 ans, son enfant était juste sorti quelques minutes dans sa rue de Belcourt. «Je le regardais par la fenêtre. Je lui ai crié de re-monter, mais il ne m’a pas écouté», dit-elle en essuyant ses larmes. Décrit par l’ensemble des habitants du quartier comme un garçon des plus calmes et des plus tranquilles, «de peur, il n’a même pas pu se défendre lorsque les policiers l’ont agrippé», poursuit la mère de 6 enfants. «C’est juste qu’il avait sur son téléphone la vidéo d’une scène d’émeute», assure-t-elle. La famille n’a pas encore pu parler au jeune homme, incarcéré à la prison d’El Harrach. «Je suis allée le voir samedi au commissariat. Mais impossible de l’approcher», s’indigne-t-elle. Tout comme Mahdia, elle aussi n’a d’autre solution que d’attendre, dans son appartement vétuste, le retour de son fils. En ayant comme unique recours de s’en remettre à Dieu… Ghania Lassal

TIPASA Un blessé succombe à ses blessuresLe jeune Douadi F., 24 ans, célibataire sans emploi, qui avait été évacué vers le CHU de Douéra dans la nuit du 6 au 7 jan-vier à la suite d’une grave blessure due à la manipulation d’un cocktail Molotov, est décédé avant-hier. Il a été enterré hier après la prière d’El Asr au cimetière de Douaouda. L’atmos-phère était tendue lors de son enterrement. Le père de la vic-time a appelé l’assistance à observer le calme. La wilaya de Tipasa enregistre ainsi sa deuxième victime des affrontements violents ayant opposé les forces de sécurité aux jeunes manifestants depuis le 5 janvier. M’hamed H.

Le pouvoir s’attendait-il à ce que la jeunesse sorte dans la rue pour mani-

fester son ras-le-bol avec la manière que l’on sait ? Peu probable. En verrouillant les champs politique et médiatique et en mettant au pas les contre-pouvoirs, les décideurs ont non seulement tourné le dos à la société, mais ils se sont égale-ment privés d’un bon moyen de prévenir des crises comme celle que vient de connaître le pays. Au-delà du souci de se don-ner davantage de moyens pour combattre le terrorisme, il res-sort que le choix du gouverne-ment de doubler les effectifs des différents services de sécurité paraît correspondre aussi à une volonté de gérer la société de manière autoritaire et de privi-légier, à l’instar du régime tuni-sien, le langage de la matraque. L’absence de médiateurs so-ciaux, le mépris affi ché par les autorités à l’égard des jeunes sortis dans la rue et, enfi n, la reprise en main, dès 2005, du Conseil économique et so-cial (CNES), dont le rôle à sa création était pourtant de servir de fonction d’alerte, sont autant d’éléments qui tendent à vérifi er cette hypothèse. Re-fusant justement que le CNES se transforme en une caisse de résonance des bilans de l’Exécutif, Mohamed Salah Mentouri, son défunt président, avait d’ailleurs choisi de partir en ayant la satisfaction d’avoir au moins fourni un effort de

réfl exion sur la situation éco-nomique et sociale du pays et d’avoir su dire «non» quand il était bien plus facile d’aller dans le sens du poil. La remarque s’applique également à l’Union générale des travailleurs al-gériens (UGTA) qui est deve-nue, avec le temps, un vérita-ble sous-traitant du régime. Le Conseil supérieur de la jeu-nesse (CSJ), créé durant l’ère du président Zeroual, et dont le rôle était d’aider les jeunes à s’organiser et à jeter des passerelles avec le monde, a eu, quant à lui, beaucoup moins de chance que le CNES, puisque le président Boutefl ika a décidé

purement et simplement de le dissoudre. Inutile de dire que la disparition de cette institution, qui devait faire oublier les orga-nisations de masse héritées du temps du parti unique, comme l’UNJA, a privé les jeunes d’une tribune importante au sein des structures de l’Etat. Dans le même temps et en pre-nant une telle décision, le pou-voir s’était volontairement cou-pé de la plus importante frange de la population, alors que le discours offi ciel n’avait cessé de prôner la fi n de la légitimité historique et la nécessité de re-mettre le fl ambeau aux jeunes. Comme tout le monde s’en

doute aussi, plutôt que de tenir compte des avis du CNES et des avertissements de la classe politique, l’on a préféré, en haut lieu, faire rentrer le pre-mier dans les rangs et bâillon-ner les partis. But visé ? Faire en sorte aussi à ce qu’il n’y ait plus aucune voix pour remettre en cause les choix politique et économique du président de la République que le gouver-nement est tenu d’exécuter. Le pouvoir s’est, apparaît-il, senti suffi samment puissant pour te-nir en respect l’ensemble de la société. Cette assurance vient évidemment du fait qu’il a les caisses remplies de devises et qu’il pensait avoir acheté suffi samment de complicités pour garantir la paix sociale et dormir sur ses deux oreilles. Mais en l’absence d’un retour d’écoute fi able de la société, il n’était pour ainsi dire pas pos-sible pour les tenants du régime de voir venir la contestation so-ciale, de la décrypter et encore d’avoir une idée concernant sa force. Avec du recul, il ressort que les décideurs n’ont même pas daigné tenir compte des rapports alarmants, régulière-ment établis par les services de sécurité sur la situation sociale du pays. La suite tout le monde la connaît : l’année 2010 a été émaillée par près de 9000 émeutes qui ont pour effet, aujourd’hui, de transfor-mer l’Algérie en une véritable poudrière. Une poudrière qui peut exploser à tout moment.

Zine Cherfaoui

ÉTAT D’URGENCE ET RÉPRESSION DES LIBERTÉS

De l’interdit à l’explosion

Mohamed Seghir Babès, actuel président du CNES

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12 JOURS APRÈS LE PIRATAGE DU NAVIRE BLIDA AU LARGE DE LA SOMALIE

Aucune demande n’a été formulée par les ravisseurs

● Depuis le 5 janvier dernier, aucun contact n’a été établi avec les ravisseurs somaliens qui retiennent le vraquier Blida, avec à son bord 27 membres d’équipage, dont 17 Algériens ● Le navire est au large de la côte somalienne, à plus de 2000 km du lieu du rapt ● Pour la première

fois, les pirates ont utilisé des chalutiers de haute mer pour aller aussi loin à la recherche de navires otages…

Douze jours après la capture du vraquier Blida par des pirates somaliens au large du golfe

d’Oman, aucune demande n’a été for-mulée par les ravisseurs. Le 5 janvier dernier, les pirates avaient pris attache par téléphone avec le patron de Interna-tional Bulk Carriers (IBC), l’exploitant du navire, lequel a exigé de parler au commandant ukrainien du navire. «La discussion a tourné autour de l’état de santé des 27 membres d’équipage qui étaient à bord. A l’exception de quel-ques-uns, tous ont été autorisés à rassu-rer leurs familles, toujours à l’aide d’un téléphone remis par les ravisseurs pour un temps très court», a révélé le direc-teur général de IBC à Alger, Nasreddine Mansouri.Depuis, c’est le silence radio, précise-t-il. Néanmoins, il explique que c’est la première fois que les pirates s’aventu-rent aussi loin des côtes somaliennes en recourant à de nouveaux procédés. «Ils ont enlevé des chalutiers en haute mer sur lesquels ils ont chargé leurs petites embarcations dotées de moteurs très puissants. Le navire avait quitté le port de Salalah (sultanat d’Oman) vers 1h,

dans la nuit du 31 décembre, après avoir chargé 26 000 tonnes de clinker pour le compte de la Compagnie de trading de ciment (CTC). Il devait se rendre vers le port de Dar Es Salem, en Tanzanie. Il a évité la zone dite dangereuse en remon-tant très loin vers le nord, au lieu de lon-ger la côte somalienne. Il a fait plus de 16 heures de navigation avant que les pirates ne le prennent d’assaut. Une fois qu’ils ont pris le contrôle, ils ont coupé tous les équipements radio et l’ont ache-miné vers la côte somalienne, à plus de 2000 km, soit à peu près à cinq jours de navigation. Le Blida a été détourné dans une zone sûre. Il a fait un immense détour pour éviter d’être pris au piège. Mais les pirates avaient un autre plan. Nous ne savons pas s’ils l’avaient suivi depuis le port de Salalah, ce qui est vrai-semblable, ou qu’ils l’attendaient à plus de 16 heures de navigation. C’est la thèse la plus plausible pour l’instant», révèle M. Mansouri. Un exploit, selon les spécialistes qui surveillent les actes de piraterie au large de la Somalie. «Ce qui veut dire que les auteurs ont changé de stratégie. Ils évoluent selon la riposte des frégates militaires qui escortent les

navires transportant l’aide humanitaire destinée à certains Etats africains. Ils ont profité du relâchement du contrôle en ces fêtes de fin d’année pour agir. D’ailleurs, du 20 décembre au 1er jan-vier, ils ont enlevé 10 navires, dont le dernier est le Blida. Il y a actuellement 28 navires en captivité avec à leur bord 664 marins. Ils ont tous été piratés entre le 29 mars 2010 et le 1er janvier 2011», indique une source sécuritaire sous couvert de l’anonymat. Celle-ci rappelle qu’en 2009, les rançons payées aux pirates en contrepartie de la libé-ration des navires ont atteint la somme de 110 millions de dollars. Une manne qui, finalement, encourage les actes de piraterie et fait de la région la zone la plus dangereuse du monde. Pour ce qui est de l’état de santé des membres de l’équipage du MV Blida –composé de 17 Algériens entre offi-ciers et marins, d’une équipe de 3 tech-niciens de maintenance (2 Philippins et un Jordanien), de 5 Ukrainiens, d’un Jordanien et d’un Indonésien – M. Man-souri se dit optimiste : «Ce qui nous réconforte, c’est que jusqu’à présent, les pirates n’ont pas utilisé la violence

contre leurs otages. Ils attendent le mo-ment opportun pour faire connaître leurs demandes. Notre seul souci, pour l’instant, c’est de préparer les familles à l’éventualité que l’affaire puisse du-rer. La détention peut durer quelques semaines comme elle peut aller jusqu’à neuf mois (cela a été le cas d’un navire) sans oublier que le voilier d’un couple allemand est entre les mains des pirates depuis plus d’une année.» Ce dernier tient néanmoins à rendre hommage au «courage» des familles des marins en disant : «Ces familles sont d’une dignité extraordinaire. Elles n’ont pas paniqué et sont restées très sereines face à la tra-gédie. Nous les appelons tous les jours. Les responsables de l’entreprise tiennent à ce que chacune des familles reçoive la visite des cadres pour les rassurer et leur apporter un soutien moral et financier. Ce que nous faisons depuis le début de la crise.» Pour ce qui est des otages, le directeur général d’IBC affirme qu’ils ont «suffisamment» de provisions et de moyens pour vivre «assez longtemps», même s’ils sont «coupés» du monde. «L’équipage a fait le plein au port de Salalah, au sultanat d’Oman. Même

s’il est mis hors champ en matière de télécommunications, il a suffisamment d’énergie pour la climatisation, d’eau et de provisions pour vivre assez long-temps à bord du navire. Néanmoins, nous espérons que leur captivité prenne fin le plus tôt possible. Nous restons à l’écoute, nous attendons les prochains contacts des ravisseurs», précise le responsable. Aujourd’hui, des visites à quelques fa-milles des otages qui résident à l’ouest et à l’est du pays seront effectuées par des cadres de IBC, en attendant des jours meilleurs. A signaler que IBC est une société mixte de droit algérien, filiale du groupe CNAN. Elle est détenue à 49% par un groupe jordano-saoudien (24,5% par le groupe saoudien Pharaon spécia-lisé dans la production et le transport de ciment et 24,5% par des Jordaniens), à 49% par le groupe CNAN et à 2% par l’Algérien Laradji Mustapha, en sa qua-lité de personne physique.Ce qui a permis à la nouvelle entreprise de conserver une majorité algérienne de son capital et, de ce fait, maintenir les navires qu’elle exploite sous pavillon algérien. Salima Tlemçani

N ous voudrions que les Algériens viennent plus nombreux visiter notre pays. Notre système de

visas est rapide et efficace. Les visas sont fournis en moins de quinze jours. C’est notre objectif», a dé-claré, hier, Martyn Roper, le nouvel ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger, lors d’une rencontre avec la presse au siège de l’ambassade. Il a évoqué les visites de tourisme et d’affaires. Reprenant Barrie Peach, secrétaire des Affaires politiques, il a indiqué que l’ambassade a accordé 15 000 visas en 2010 et que le système britannique appliqué aux Algériens est le même partout dans le monde. «Il n’y pas de régime spécial pour les Algériens. Les personnes qui demandent un visa doivent avoir les moyens de soutenir une visite en Grande-Bretagne. Il y a un système d’évaluation des fonds pour un séjour. Chaque cas est différent», a indiqué le diplomate. En février prochain, le prince Andrew, deuxième fils de la reine Elisabeth II, sera à Alger pour la troisième fois en trois ans. «Cette nouvelle visite est un bon signe pour les relations entre nos deux pays. C’est celle d’un grand ami de l’Algé-rie», a déclaré Martyn Roper. Le duc d’York, qui est également représentant du gouvernement du Royaume-Uni pour le commerce et l’investisse-ment, était déjà venu en 2007 et en 2009 pour, entre

autres, inaugurer le nouveau siège de l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger. L’ambassadeur a éga-lement annoncé la venue, le 23 janvier prochain, d’une mission économique menée par The Middle East Association (MEA). «Il s’agit d’une déléga-tion de plus de 35 hommes d’affaires. C’est la plus grande délégation qui visite Alger ces dernières an-nées, a-t-il dit. Basée à Londres, la MEA s’occupe de la promotion des relations économiques entre la Grande-Bretagne et le monde arabe, la Turquie et l’Iran. «Nous pouvons faire plus dans nos relations

dans plusieurs domaines tels que les infrastructu-res, l’énergie, l’éducation et la santé. Nous allons travailler avec le gouvernement algérien pour identifier les possibilités. Les entreprises britan-niques veulent investir en Algérie. Nous voudrions que le climat d’investissement soit le plus positif possible pour attirer le maximum d’entreprises», a-t-il noté. Il a indiqué que l’Algérie fournit 4% des besoins britanniques en gaz et pétrole. «Nous avons établi une feuille de route dans le domaine de l’énergie pour identifier les autres secteurs où nous pouvons coopérer. Le Royaume-Uni est un des plus grands investisseurs en Algérie, notamment dans le domaine des hydrocarbures», a-t-il noté. La Grande-Bretagne peut, selon lui, apporter son expérience dans le domaine des nouvelles énergies telles que l’éolien et les entreprises spécialisées dans les services médicaux sont prêtes à partager leur savoir-faire. Il a qualifié de «bonne» la coo-pération tant au niveau opérationnel que politique, dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Et il a rappelé la position de principe de Londres de criminaliser le payement des rançons pour les groupes terroristes contre la libération des otages et le refus de toute ingérence extérieure au Sahel. Il a souligné que la coopération militaire s’améliore

et que le nombre des étudiants algériens dans les écoles britanniques de défense est en augmenta-tion. «La Grande-Bretagne peut aider l’Algérie à moderniser ses forces armées, notamment la marine. Les armées des deux pays peuvent faire des échanges», a-t-il dit. Il a révélé que Augusta Wetsland a vendu derniè-rement des hélicoptères à l’Algérie : «Cela est un exemple de la coopération qu’on veut avoir à l’ave-nir. Au Royaume-Uni, il existe plusieurs entreprises qui peuvent fournir des armes. Il n’y a pas de réser-ves pour l’Algérie.» Il n’a pas précisé si des deman-des d’achat d’armes ont été faites par l’Algérie. Il a noté que la Grande-Bretagne est ouverte à toute proposition algérienne en matière de transfert de technologie dans le domaine militaire. «C’est plus que la vente d’armes. Il s’agit de coopérer ensem-ble dans les entraînements et la formation», a-t-il noté. Martyn Roper s’est dit émerveillé par l’intérêt croissant des Algériens pour la langue anglaise. Le British Council, à Alger, aura pour tâche de suivre le mouvement. Interrogé sur le dossier Khalifa, l’ambassadeur a noté que l’affaire est pendante au niveau de la justice britannique. «Des commentai-res de ma part peuvent être mal compris. C’est une question sensible», a-t-il dit. Fayçal Métaoui

Le vraquier Blida pris d’assautpar des pirates somaliensle 5 janvier dernier au large du golfe d’Oman avec 17 Algériens en otages

RELATIONS ALGÉRO-BRITANNIQUES

Plus de souplesse dans l’octroi des visas et pas de réserves pour la vente d’armes

Martyn Roper, ambassadeurde Grande-Bretagne à Alger

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 11

Manque de structures d’accompagnement

ALGER INFO

SU R LE V I F 24 HEURES

Les quartiers d’Alger ne sont pas tous logés à la même enseigne. En dehors du centre-ville, il est difficile de distinguer entre la ville et la campagne.

NOUVELLES CITÉS D’HABITATIONS À HEURAOUA

CAPITALE

● La commune a connu un véritable essor dans le domaine du logement, mais sans accompagnements en matière de commodités.

EL HAMIZ : LES ROUTES DÉGRADÉES

Les routes au Hamiz sont dans un état de dégradation avancé. A partir du nouveau rond-point qui se trouve à proximité du commissariat, le tronçon de route qui sert d’évitement pour accéder au centre-ville est tellement endommagé que la circulation y devient très difficile. Les voitures peinent à se frayer un chemin entre les excavations qui ponctuent la chaussée. Aussi, la principale route qui traverse l’agglomération se trouve également dans un piteux état. A la sortie de la ville, la route prend des allures d’un champ bombardé. Les automobilistes, obligés de ralentir pour éviter les trous béants sur la route, créent des embouteillages à

longueur de journée. Cette route, qui fait jonction avec la RN 24 au Nord, foisonne

de ralentisseurs qui sont installés à quelques mètres d’intervalle seulement l’un de l’autre.

ROUTE DANGEREUSE

Le tronçon de route menant de Qahouet Chergui à Dergana présente dans sa partie qui débute au lieu-dit «El Aïne» jusqu’à l’intersection faisant jonction avec le CW 111, un véritable danger pour les automobilistes. La route qui s’apparente à une autoroute n’en est en vérité pas une, car la circulation est autorisée dans les deux sens sur la même voie. Les automobilistes les moins avertis sont assurés qu’ils roulent sur une voie à sens unique, mais ils sont vite surpris par la présence d’automobiles venant dans le sens inverse. De l’avis de plusieurs automobilistes, il est indispensable de fermer ce tronçon à la circulation

routière tant que les travaux n’ont pas été complètement achevés. Par ailleurs, cette route présente également un autre danger dû au manque de panneaux de signalisation, ainsi qu’à la présence impromptue d’un nombre effarant de ralentisseurs. Ces derniers ont été installés pour dissimuler des imperfections dans les travaux réalisés sur la chaussée. C’est ainsi que sur plusieurs centaines de mètres, des ralentisseurs ont été érigés sur des bouches de caniveaux afin de rattraper la hauteur trop élevée de ces installations.

Dergana p10

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Les nouvelles cités construites à Heu-raoua dans le cadre du programme AADL, ou dans celui élaboré pour

résorber l’habitat précaire, manquent cruellement de structures d’accompa-gnement. Les nouveaux habitants de cette forêt d’immeubles à l’apparence tentaculaire déplorent ainsi l’absence de commodités devant hisser leur cadre de vie à un rang acceptable, notamment les résidants de la cité des 2000 Loge-ments, dont la moitié des appartements sont actuellement occupés. «Hormis une ancienne école qui existait avant notre arrivée à la cité, aucun établissement scolaire n’a été réalisé pour accompagner notre installation dans la commune», af-firme un locataire. En effet, les projets de réalisation de logements dans cette partie de la capitale semblent s’être limités uni-quement à la réalisation d’unités d’habita-tions, dépourvues de structures telles que les écoles, les centres de santé, un bureau de poste ou encore les infrastructures dé-diées à la culture et la jeunesse. Le P/APC, Maâmar Ali, dira à ce propos : «Pour le projet des 1400 logements, il est prévu la construction de trois écoles primaires, un CEM et un lycée. Pour le projet des 2000 logements, dont 1000 ont été livrés récem-ment et actuellement occupés, il est prévu la construction d’une école primaire qui s’ajoutera à une autre déjà existante.» Par ailleurs, les habitants de ces nouvel-les cités déplorent l’état de dégradation

avancée des routes, servant d’accès à leurs cités. «La route principale qui mène à no-tre cité se trouve dans un état lamentable, quant aux accès secondaires, ils sont car-rément impraticables», assurent-ils. Cette situation est, selon le président de l’APC, «prise en charge dans le cadre du plan de développement local». Pour parer à ces insuffisances, il est question, selon notre interlocuteur, de lancer au courant de l’an-née 2011, cinq projets de travaux de re-vêtement en bitume. «Ces projets auront le mérite de réhabiliter les principaux axes routiers de la commune ainsi que les

voies secondaires», assure l’élu. Outre ces carences qui ne facilitent pas la vie aux ci-toyens, le périmètre de la commune comp-te un nombre important de bidonvilles qui totalisent 1400 baraques. A ce sujet, le P/APC dira : «Les services de l’APC ont recensé, avant 2007, 1400 baraques qui sont appelées à disparaître dans l’avenir.» Néanmoins, la réalité sur le terrain dévoile un nombre de baraques plus important que celui avancé par les autorités locales, car durant ces dernières années, beaucoup de nouvelles mansardes se sont greffées aux sites des bidonvilles existants, notam-ment à Haouch El Roua et à Aïn El Kahla. S’agissant du programme de développe-ment dédié à la Zone d’extension touris-tique (ZET), cette partie de la commune, qui compte un linéaire de plage avoisinant les 2000 m, n’a, à ce jour, pas connu l’es-sor qu’elle mérite. «Lors de l’ouverture de la saison estivale 2008, le ministre du Tou-risme avait prévu le lancement d’un projet de construction d’un village touristique, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait», regrette le P/APC. K. Saci

Les nouvelles cités ne sont pas pourvues de toutes les commodités de base

HORAIRES DES PRIÈRES

Fedjr 06h29 Dohr 12h56Asser 15h34Maghreb 1-7h56Icha 19h19

EPIC DU PARC ZOOLOGIQUEGRÈVE ILLIMITÉE DES TRAVAILLEURSLes travailleurs du Parc zoologique et des loisirs de Ben

Aknoun ont observé, au courant de la semaine, un arrêt de travail. «Cet arrêt de travail a été décidé par l’ensemble des travailleurs et ne sera interrompu qu’à l’aboutissement de nos revendications», ont affirmé les travailleurs frondeurs. Selon les protestataires, il est question en premier lieu d’assainir l’entre-prise de ses dirigeants qui sont dans leur majorité des retraités recrutés par contrat, «ces cadres ne cessent de clamer haut et fort que leur avenir est derrière eux, alors que l’entreprise est paradoxalement à l’agonie», nous assure-t-on. En effet, l’EPIC Parc zoologique et des loisirs de Ben Aknoun se portait bien, et les caisses de l’établissement contenaient près de 14 milliards de centimes, d’après les travailleurs grévistes. Aujourd’hui, la direction peine à payer les salaires des 700 travailleurs. Par ailleurs, le personnel revendique fortement l’application de la plateforme de revendications qui a été remise au directeur général il y a de cela quelque temps, «nous avons dernièrement signé un protocole de plateforme revendicative contenant huit points. Le directeur général avait émis une note allant dans le sens de l’application de ces revendications. A la veille de la concrétisa-tion de ladite note, le DAG signe une autre note en contradiction avec celle du DG, compromettant ainsi l’évolution positive qu’avaient pris nos revendications.» Aussi, les travailleurs af-firment que toutes les instances concernées par leur problème ont été avisées, y compris le ministère de l’Agriculture, mais sans que cela ne soit profitable pour leur cause. Nous apprendrons de nos interlocuteurs qu’en dépit de la grève le service minimum au niveau du parc est assuré par les tra-vailleurs, que se soit dans la partie réservée au zoo ou dans celle réservée aux attractions. K. S.

ACCIDENTS DE LA ROUTE DU 2 AU 8 JANVIER2 MORTS ET 80 BLESSÉSDeux morts et 80 blessés est le bilan des accidents de la route

enregistré durant la semaine dernière (du 2 au 8 janvier). La Protection civile a procédé à 1476 interventions dues à des accidents de la route. Parmi les victimes déplorées, se trouve un agent de l’Epic Asrout qui a été mortellement fauché, le 4 jan-vier dernier, par un véhicule sur l’autoroute Ben Aknoun-Zéral-da. En outre, la Protection civile a enregistré 993 interventions pour assistance sanitaire qui ont abouti à 68 hospitalisations. 6 décès (mort naturelle) ont été constatées, précise la même source. Il est également indiqué que 8 personnes ont été sauvées d’asphyxie, suite à un incendie à Birtouta. Toujours dans le volet incendies, 216 interventions ont été enregistrées durant la même période. «La majorité des incendies résultent des feux provoqués lors des manifestations de colère», précise-t-on éga-lement. F. A.

PROJETS DE REVÊTEMENT DES ROUTESLa municipalité va lancer, au courant de l’année 2011, cinq grands projets de revêtement en bitume des principaux axes routiers de la commune, ainsi que des voies secondaires. Le premier projet concernera la réfection de la route menant de la cité des 762 Logements jusqu’à la RN 24, en passant par le centre-ville, et le coût de ces travaux avoisine les 4 milliards. Le second touchera la partie de la RN 24 allant jusqu’à Surcouf en passant par Ouled Maâmar, jusqu’à la frontière avec la commune de Rouiba. Le coût de revient est estimé à 7 milliards. Le troisième concernera la route de Ouled Laârbi jusqu’au cimetière, en passant également par le centre-ville. Il est question également de réhabiliter la route de Braïdia et celle de Aïn El Kahla. K. S.

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 11

SOUK AHRASHarcèlement sexuel à l’APW

Une employée dans un secteur de la fonction publique, ré-pondant aux initiales B.D., a déposé plainte le 25 novembre dernier (Affaire n°032195/10) au niveau du parquet de Souk

Ahras, contre un élu de l’APW pour harcèlement sexuel. Selon la ver-sion rapportée par l’avocat de la plaignante ainsi que celle contenue dans la déposition officielle faite au niveau des services de la police judiciaire, l’édile de ladite instance aurait usé de sa position pour proposer à la victime des sorties intimes en guise de récompense pour service rendu. La plaignante, promue à un poste supérieur le 1er sep-tembre dernier (décision n°6118) sur la base d’une recommandation de l’élu de l’APW auprès d’un directeur, membre de l’exécutif de la wilaya, en a été déchue le 6-10-2010 (décision n°6463/10), après refus des avances faites par le mis en cause deux jours auparavant. La victime, mère de trois enfants, a décidé de briser le mur du silence. «Je ne cherche plus le poste (…) je milite pour que cessent de telles pratiques qui n’honorent pas notre wilaya», a-t-elle déclaré. Son avocat se réfère à l’article 341 du code civil qui conditionne l’acte dé-lictuel par le résultat. La décision de la nomination et son annulation par une contre-décision sans raison valable, en sont des preuves maté-rielles. Contacté par téléphone, le P/APW de Souk Ahras, Mohamed-Tahar Zerguine, a déclaré ceci: « Je n’ai pas été saisi officiellement de cette affaire et je ne peux, de ce fait, me prononcer. » D’autres élus de l’APW, qui ont eu vent de la plainte, ont émis le vœu de voir la justice trancher dans ce « grave précédent ». A. Djafri

BORDJ BOU ARRÉRIDJ Récupération de deux pistolets volés du musée du Moudjahid

La police ne compte pas s’arrêter en si bon chemin pour retrouver les autres armes à feu et autres munitions volées au musée d’El

Moudjahid, vendredi dernier, durant les émeutes. C’est ce que nous a déclaré un enquêteur. Dans la soirée de mardi, des agents de la police ont lancé une opération qui s’est avérée fructueuse, puisqu’elle a mené à l’arrestation de trois jeunes mineurs en possession de deux armes à feu de collection, datant de la guerre de Libération, et 30 cartouches pour fusil. Ils étaient dissimulé chez l’un d’eux, à la cité 1044. Le prin-cipal accusé a été présenté devant le magistrat instructeur près le tribu-nal de Bordj Bou Arréridj, qui le placera sous mandat de dépôt. A. B.

CONSTANTINELa grève se poursuit à l’Inataa

Malgré les promesses du recteur de l’université de Constantine lors d’une réunion tenue, hier, les étudiants de l’institut national

de l’alimentation et des techniques agroalimentaires (Inataa) sont décidés à poursuivre leur grève jusqu’à satisfaction de toutes leurs revendications. Selon le P.V. de cette réunion, dont El Watan détient une copie, le recteur a donné des assurances quant à l’engagement de l’université et de la tutelle ministérielle, à l’écoute, la clarification et la prise encharge des doléances des étudiants. Parmi les points rete-nus, figurent la correction des cartes et l’intitulé du diplôme, confor-mément à l’arrêté d’habilitation de la formation, et l’affichage des textes régissant le passage entre le L et le M, et entre le M et le D dans le nouveau système LMD. «Le recteur a requis un délai de dix jours pour régler la situation, et pourtant nous sommes toujours en grève», a déclaré le représentant des étudiants de l’Inataa. Ratiba B.

ANNABASuicide d’un retraité de la wilaya

Un homme, âgé de 61ans, Chabbi Ben Drid Maâtallah, a trouvé la mort dans la matinée d’hier, à 9h 50 précisément, en se jetant

du 6ème étage de l’immeuble Les Santons, situé en face du siège de la wilaya de Annaba, selon la Protection civile. Agent de sécurité à la retraite, il a choisi son ex-lieu de travail -la wilaya- pour se donner la mort. Ce drame a jeté l’émoi parmi ses anciens collègues. Selon ces derniers, Babaye, comme ils aiment à l’appeler, «était véritablement malheureux». Père de 8 enfants, il n’arrivait plus à subvenir à leurs besoins avec une pension ne dépassant pas les 11 000 DA. L. A.

CONDITIONS D’HYGIÈNE DÉSASTREUSES À EL MILIA (JIJEL)

● Les déchets ménagers, gérés d’une manière chaotique, sont devenus la principale source de pollution.

Il y a quelques jours, la ville d’El Milia a brutalement sombré dans la saleté. Les ordures ne cessent de s’accumuler

à l’intérieur comme à la périphérie du centre urbain de cette agglomération. Les déchets ménagers, non ramassés, s’en-tassant dans des bacs, ou en débordant, sont devenus un phénomène courant qui ne plus émouvoir ni les citoyens ni les responsables chargés de l’hygiène de la ville. Cette dernière est livrée aux rats et aux moustiques. Elle croule sous les sacs d’ordures polluants qui empoisonnent la vie des habitants. Le refus de la popula-tion de la localité de Mechat de laisser les camions de la commune décharger les or-dures ramassées dans la ville, au dépotoir sauvage de Asserdoune, au motif que ce-lui-ci est une source de pollution des lieux, n’a fait qu’aggraver la situation. Selon une déclaration du P/APC à la radio Jijel FM, 7 tonnes d’ordures sont quotidiennement rejetées. Un responsable local a admis qu’il y a une crise dans ce sens, tout en assurant que la situation était maîtrisable. D’après lui, le problème sera bientôt ré-solu à la faveur de l’achèvement du centre d’enfouissement technique (CET), en cours de réalisation au sud-est de la ville. Cette défaillance en matière d’hygiène

s’est également répercutée sur l’unique marché de fruits et légumes, situé près de la cité Boulatika, qui s’est transformé en dépotoir. Poisson, volaille égorgée et déplumée sur les lieux mêmes, fruits et légumes, tout s’entremêle dans cet endroit répugnant et boueux où l’hygiène semble

être le dernier souci des marchands et des clients, en l’absence des services concer-nés. Les odeurs nauséabondes et insup-portables, indignes d’un marché d’où s’approvisionne toute une ville, devraient inciter les services d’hygiène à assainir l’endroit. Zouikri A.

La situation se dégrade de jour en jour

Les habitants de Mechat ont exprimé leur ras-le-bol

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R É G I O N E S T

COUR DE JUSTICE

Travaux d’intérêt général, une peine alternative

STATION D’ENROBAGE DE CHELGHOUM LAÏD (MILA)

Le projet suscite une levée de boucliersLe projet controversé de réalisation

d’une station d’enrobage de 2,5 ha sur des terres agricoles à l’est de Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila, suscite une grande polémique. Le promoteur privé, détenteur du projet, fait face à une farou-che opposition de la part du mouvement associatif, à sa tête l’association Ecologia, de protection de l’environnement. Des centaines de riverains signataires d’une pétition adressée aux plus hautes autorités du pays, ont fait front uni contre l’implan-tation dudit projet, dont les incidences en matière de pollution sont jugées catastro-phiques. Dans une lettre adressée au wali, datée du 14 décembre 2010, l’association interpelle ce dernier sur les risques d’émanations de gaz toxiques provenant de cette fabrique, devant utiliser le bitume à chaud. «En outre, la localisation de ce projet sur des terres agricoles fertiles est une agression contre les mechtas environnantes abritant

près de 3500 âmes. Il est dès lors urgent de délocaliser cette unité de fabrication de bitume ou d’en changer la nature de l’ac-tivité», lit-on dans cette correspondance. L’association Ecologia s’insurge, en plus, contre la décision n° 6 du 24-01-2010 donnant à l’exploitant l’accord de principe de création de la station en question. Dans la foulée, des actions en justice sont intro-duites contre le promoteur par plusieurs associations. En dépit de ce branle-bas de combat, des sources proches du dossier affirment que «le projet tant décrié est conforme à la réglementation». Aux dires d’un cadre des Forêts, «l’investisseur n’a transgressé aucune loi, puisque son projet a reçu l’aval de tous les intervenants, entre autres, les secteurs de l’environnement, des domaines, de l’agriculture, de l’hy-draulique et des forêts.» Questionné à pro-pos de la coupe d’une quarantaine d’ar-bres, dont 5 centenaires, maladroitement

enfouis sous le remblai à proximité de la station d’enrobage, ce même responsable affirme qu’il s’agit «d’arbres morts», et qu’un P.V. de constat a été rédigé dans ce sens. De plus, poursuit-il, «une enquête de commodo-incommodo a même été établie et publiée dans les communes de Mila et Chelghoum Laïd». Des assertions qui ne peuvent cependant occulter le préjudice environnemental d’un tel projet qui, de surcroît, est domi-cilié aux confluents de deux importants affluents alimentant le barrage de Beni Haroun. Paradoxalement, après un arrêt de plusieurs mois, les travaux de terrasse-ment et de clôture de l’enceinte ont repris de plus belle. Selon le président d’Eco-logia, «une décision de mise à l’arrêt du chantier vient d’être signifiée au promo-teur suite à la visite sur site, de la commis-sion des installations classées regroupant une quinzaine de secteurs».

M. Boumelih

Depuis l’entrée en vigueur en 2009 de l’amendement au code pénal permettant aux personnes condamnées pour la

première fois à la prison de purger leur peine en effectuant des travaux d’intérêt général, la cour de justice de Jijel a eu à traiter 72 dossiers relatifs à cette procédure. Cette mesure pour laquelle sont éligibles les personnes n’ayant aucune condamnation pé-nale antérieure et celles condamnées à une peine de prison ne dépassant pas une année pour un délit dont la peine maximale requise est de trois années, a permis à beaucoup d’éviter la pri-son; 12 d’entre eux ont déjà purgé leur peine en travaillant au parc

communal de Kaous, une commune pilote pour laquelle la cour de justice de Jijel a opté pour mettre en œuvre cette expérience ; vingt-deux suivent le même dispositif et 39 autres sont sur la liste d’attente. Condamné pour port d’arme blanche à quatre mois de prison ferme, un détenu rencontré à la cour de Jijel où il purge sa peine de 240 heures de travaux d’intérêt général comme agent de sécurité, reconnaît que «c’est mieux que d’être en prison». Le but de cet amendement introduit au code pénal, est de réduire le nombre de détenus dans les prisons, lesquelles sont souvent sur-chargées. Z. A.

Fausse alerte a la bombe devant le 9e sûreté urbaine

C ’était le branle-bas de combat et la panique hier après-midi à la 9ème sûreté urbaine au carrefour d’El Hattab, en plein centre-ville

de Annaba. Une valise diplomatique noire, suspecte, abandonnée près du siège de la police, a éveillé les soupçons des agents de la Sû-reté. Aussitôt saisis, les éléments de la brigade des artificiers se sont déplacés sur les lieux. Ils ont procédé au minage de la valise, laquelle a explosé sous les yeux d’une foule de curieux. M. -F. G.

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 11

R É G I O N O U E S T

CHLEF Les enseignants du primaire réclament leurs indemnités

SIDI BEL ABBÈS El Basma expose à El Oued

57 émeutiers écroués

NAÂMALa brucellose fait des ravages

LAHMAR

Le casse-tête du foncier

AÏN TÉMOUCHENT

Les Espagnols à la rescousse de la vinifi cation

BÉCHAR

Verdict rendu dans l’aff aire de l’usine d’eau minérale de Mougheul R

éuni le 9 janvier dernier, le syndicat des travailleurs de l’Education de la wilaya de Chlef réitère ses revendications d’ordre salarial concernant les enseignants du primaire.

Dans le procès-verbal de la réunion, qui a été remis à notre bureau, le secrétariat de wilaya du SNTE, affilié à l’UGTA, réclame en effet le paiement des indemnités relatives à l’avancement d’éche-lons, dont les retards de versement varient de deux à sept ans, selon le syndicat. Il demande également le paiement de la prime de scolarité qui devait être normalement versée aux personnels en question à compter de septembre dernier. Les responsables du syndicat déplorent à cet effet les promesses non tenues par la direction de l’Education de la wilaya, laquelle, selon eux, n’a pas honoré les engagements pris devant les enseignants du primaire et leurs représentants. Ils lancent un nouvel appel au ministère de tutelle et à sa représentation locale pour régulariser cette situation dans les meilleurs délais possibles. A. Yechkour

L’association culturelle El Basma représente la wilaya de Sidi Bel Abbès au salon national des arts plastiques qui se déroule

depuis le 9 janvier dernier dans la ville d’El Oued sous le thème évocateur «Les Dunes». Les artistes-peintres Benali Benyoub, Ghoraf Tayeb et Berrahou Kada exposent, à cette occasion, jusqu’au 14 janvier, une variété de tableaux représentant notam-ment des aquarelles, des caricatures et autres peintures à l’huile. Organisé à l’initiative conjointe de l’Alliance pour le renouveau estudiantin (AREN) et du centre universitaire d’El Oued, le salon national des arts plastiques regroupe pour la circonstance de nom-breux artistes peintres issus de diverses régions du pays. Le salon national des arts plastiques sera l’occasion pour le public de dé-couvrir de jeunes et talentueux artistes-peintres dont les tableaux s’inspirent de divers styles (figuratif, abstrait). M. Habchi

Cinquante-sept émeutiers ont été placés sous mandat de dépôt à Sidi Bel Abbès depuis dimanche dernier, a indiqué avant-hier

la cellule de communication de la sûreté de la wilaya. Les services de sécurité ont procédé à 140 arrestations lors de ces trois derniers jours et présenté au parquet 126 personnes accusées de rébellion, vol et destruction de biens publics et privés. Parmi les personnes arrêtées, 31 ont été placés sous contrôle judiciaire et 29 ont bé-néficié de la liberté provisoire. Après deux journées d’émeutes, l’on précise que 25 policiers ont été blessés lors d’affrontements particulièrement violents, notamment dans les quartiers de Benha-mouda et Sidi Djillali. Par ailleurs, les dégâts occasionnés lors des troubles qui ont secoué la ville de Sidi Bel Abbès se chiffreraient à plus de 5 milliards de centimes, selon des recoupements. La commune de Sidi Bel Abbès, à elle seule, a enregistré plus de 2 milliards de centimes de dégâts. M. Abdelkrim

La consommation du lait et de ses produits dérivés vendus dans les marchés informels par des éleveurs et intermédiaires est,

nous dit-on, le principal vecteur de la brucellose». Les services de la DSP ont enregistré une hausse assez significative, voire alar-mante, de cette maladie appelée également fièvre de Malte. Une maladie en nette progression, passant de 326 cas en 2008 à 535 en 2009 pour atteindre 793 cas en 2010, soit une moyenne de 2 cas par jour. En ce qui concerne la leishmaniose cutanée, 355 person-nes ont été affectées en 2010 contre 512 en 2009. Une maladie provoquée par un insecte diptère, le phlébotome, qui sévit dans la quasi-totalité des communes rurales, se nourrissant dans les eaux stagnantes et les égouts à ciel ouvert, qui regorgent de déchets de toutes sortes. Selon la DSP, les différentes opérations de traitement chimique par les actions conjuguées des services de la DSA, de la Santé publique et des services d’hygiène des APC ont réduit la prolifération de cette maladie à déclaration obliga-toire. Quant à l’envenimation scorpionique, l’année précédente, pas moins de 1306 personnes, dont de nombreux enfants, ont été victimes de piqûres de scorpion, parmi lesquelles 9 ont malheu-reusement perdu la vie. D. Smaili

Le procès de l’usine d’eau minérale de Mougheul, jugé le 22 décembre der-

nier, vient de connaître son épilogue. Le tribunal de pre-mière instance de Béchar a rendu son verdict, hier, après avoir été mis en délibéré pour le 4 janvier puis reporté au 11 janvier. Des peines de prison et des acquittements ont été prononcés. Le tribunal a in-fligé une peine de deux ans de prison ferme à L.M., patron de l’usine pour «exploitation sans autorisation des biens publics». Le deuxième chef d’inculpation de «vol d’eau à partir d’un forage» n’a pas été retenu et car il a été démoli par la défense qui a pu prou-

ver au tribunal l’existence d’une autorisation d’exploi-tation du forage délivrée par l’administration, appuyée par le paiement des factures de consommation d’eau dues à l’Algérienne des eaux. Son frère et associé a été relaxé.

INVESTISSEMENT RENTABLE

Le directeur local de la BEA a également été relaxé. M.M., ancien directeur de la même banque au moment des faits, a écopé de deux ans de prison ferme pour «faux et abus de fonction». Les deux experts fonciers impliqués ont été condamnés chacun à un an de prison avec sursis. Pour

rappel, un prêt bancaire de 32 milliards de cts a été accordé à cet investisseur qui avait réalisé un projet d’une unité de production d’eau minérale dans la localité enclavée de Mougheul au nord de Béchar et qui employait une quaran-taine d’ouvriers. Ce projet a été approuvé par la direction de la BEA d’Alger, avait affirmé le directeur au cours du procès, sur la base de la faisabilité et de la rentabilité de l’investissement. Le projet était entouré, a-t-il ajouté, d’une garantie globale de 42 milliards de cts. Selon un avo-cat, les condamnés vont faire un pourvoi en cassation. M. Nadjah

Plusieurs habitants de la localité de Boukaïs et Lahmar (35 km de Béchar) ont réclamé

la régularisation des assiettes foncières sur lesquelles sont bâties leurs habitations rurales. Certains parmi eux n’ont cessé de solliciter, en vain, des titres de propriété depuis plus de vingt ans. Mais, cette fois, des instructions

ont été données aux services domaniaux pour prendre, rapidement, en charge ce problème et entamer la procédure de transfert de propriété des assiettes à l’Agence foncière laquelle, à son tour, devra établir les titres de propriété aux noms des occupants légaux des logements ru-raux. M. N.

La coopérative vitivinicole Vitti Coop de Aïn Témou-

chent a entrepris les premières démarches pour la réalisation d’un projet algéro-espagnol, portant sur le développement de la viticulture. En effet, Vitti Coop lancera, prochainement, un essai de vinification pour

la production du vinaigre, du raisin sec, du jus de raisin et du raisin de table. Dans ce contexte, la Vitti Coop ac-compagnera les fellahs pour la motoculture. Une section qui permettra une meilleure exploitation de la terre. Tous les besoins en engrais, produits

phytosanitaires et entretien des parcelles de terrain seront ap-portés aux fellahs. «Pour cette année 2011, la Vitti Coop table sur une production de plus de 250.000 quintaux de raisin de cuve», a indiqué le gérant de cette coopérative, M. Hadj Safi Brahim. O. Salem

● Des peines de prison ferme et des acquittements ont été prononcés par le tribunal de Béchar à l’encontre des principaux

accusés.

RELIZANELe maire de Mendès traduit des membres de l’APC en justice

La dernière sortie de sept membres sur les neuf constituant l’Assemblée populaire communale de Mendès, signifiant leur décision de retrait de confiance à leur maire, n’a pas laissé ce dernier indifférent. Il a, tout en rejetant en bloc les accusations retenues dans la motion, saisi la justice. «Je ne peux tolérer les diffamations et les accusations calomnieuses avancées par les dissidents», a-t-il tenu à préciser. «De ce fait, j’ai déposé un dossier fort de preuves tangibles sur le bureau de mon avocat pour entreprendre les procédures qui s’imposent pour les ester en justice». Il est à souligner que les sept membres ont adressé au wali une pétition accusant le maire de décisions arbitraires, d’abus de pouvoir et, surtout, de dilapidation des deniers publics. I. B.

MOSTAGANEM4 personnes intoxiquées à Sidi AliQuatre personnes habitant la localité de Sid Ali ont été victimes, hier, d’une intoxication alimentaire. Selon des sources médicales, ces dernières auraient consommé du «merguez» acheté chez un boucher. Les services du commerce mènent actuellement une vaste campagne de sensibilisation et de prévention pour éviter le spectre des intoxications alimentaires. A. T.

TIMIMOUN1 mort dans un accident de la route à CharouineUne tragédie routière s’est déclarée, hier aux environs de 21 heures, sur la RN 51 bis, causant la mort sur le champ d’un septuagénaire et des poly traumatismes à trois autres personnes. Ces dernières, grièvement blessées, ont été transférées en urgence par les éléments de la protection civile vers l’hôpital de Timimoun. Les faits se sont déroulés sur le croisement du CW7 avec la RN 51 bis, qui relie le Ksar d’Ajdir à Talmine lorsqu’un véhicule utilitaire entra en collision de face avec un autre camion frigorifique qui, lui, roulait en sens inverse. A. A.

Pour cette année 2011, la Vitti Coop table sur une production de plus de 250.000 quintaux de raisin de cuve

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Le secteur des transports dans la wilaya de Blida connaît de graves déficits

en matière d’infrastructures. Plusieurs communes, telle que Soumaâ, déplorent l’absence ou l’exiguité de leurs gares ur-baines. A Mouzaïa, la situation est encore pire, puisque il n’existe même pas de gare. Face à cette situation, plusieurs projets d’infrastructures sont inscrits pour alléger un tant soit peu la souffrance quotidienne des usagers du transport en commun. Parmi ces projets, l’on cite la réalisation de 12 stations urbaines à travers 9 communes de la wilaya, dont Boufarik, El Affroun, Ouled Yaïch et Mouzaïa. En tant que chef-lieu de wilaya, la commune de Blida bénéficiera de 3 stations. Celle de Boufa-rik verra la réalisation d’une nouvelle gare routière, puisque l’actuelle est totalement dépourvue des commodités nécessaires, tels des abribus et des sanitaires. En outre, le secteur des transports sera renforcé par la création de 2 centres d’examens du permis de conduire. Ils seront implantés dans les communes de Blida et Boufarik. Cependant, malgré l’envergure de ces projets et leur importance, les travaux ne pourront être entamés rapidement vu le déficit en assiettes foncières. «Tous ces projets nécessitent des espaces impor-

tants. Nous avons évalué ces besoins à une superficie minimum de 40 Ha. Nous trouvons du mal à la dénicher au milieu des terrains agricoles qui font la vocation de la wilaya. Dès que le problème du

foncier sera réglé, on entamera, immédia-tement, les procédures de lancement des travaux» explique Yala Mounir, directeur des transports de la wilaya de Blida.

Asma Bersali

El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 13

R É G I O N C E N T R E

MANQUE D’APPROVISIONNEMENT EN FARINE À MÉDÉA

Le pain devient une denrée rare

● Faute de quantités suffisantes de farine panifiable, des boulangeries à Médéa baissent leur rideau à peine 11 heures passées.

SECTEUR DES TRANSPORTS À BLIDA

De nouveaux projets d’infrastructures

Ces derniers jours, pour se procurer quelques baguettes de pain dans

la région de Médéa, il faut se lever très tôt ou, pour les plus chanceux, les commander d’avance la veille. Telle est la situation en matière d’ap-provisionnement en pain dans la wilaya de Médéa, depuis quelques jours déjà. Les ven-deurs de pain traditionnel sont très sollicités et n’arrivent pas à faire face au déferlement des clients devant leurs étals. Une simple randonnée, à tra-vers le centre-ville de Médéa et dans quelques communes jouxtant le chef-lieu de wilaya, permet de rendre compte d’une situation pour le moins in-compréhensible et injustifiable pour des citoyens vivant dans une région pourtant à vocation céréalière. Faute de quantités suffisantes de farine panifiable, les bou-langeries baissent leur rideau à peine 11 heures passées, a-t-on constaté. D’autres ont préféré cesser temporairement leur activité en attendant que la situation se redresse. Au niveau du chef-lieu de la commune d’Ouzera, une seule boulan-gerie, qui ne travaille qu’une demi-journée, reste opération-nelle pour une population qui dépasse les 13 000 habitants. «C’est la pénurie de blé tendre

destiné à la fabrication de la farine panifiable qui est à l’ori-gine de cette crise du pain. Les minoteries ne fonctionnent que 3 à 4 jours sur sept. La coopé-rative de commercialisation de légumes secs (CCLS) ne fournit pas des quantités suffisantes de blé tendre aux minoteries. Cette denrée constitue la base de la farine panifiable. En revanche, la consommation de pain a enregistré une augmen-tation conséquente ces der-niers temps», nous explique un

boulanger. Sur fond de contes-tation sociale, les rumeurs vont bon train et certains par-lent même de quotas de farine qui auraient été détournés au profit de l’activité d’élevage de bétail ! D’autres évoquent des pratiques spéculatives de la part de fournisseurs qui cèdent le quintal de farine aux boulangers au-delà du prix fixé par l’Etat. La marge peut ainsi aller de 100 DA à180 DA, bien au-delà du prix de 2000 DA, fixé par l’Etat. Par

ailleurs, les boulangers mettent à l’index ce qu’ils qualifient de facture salée des charges liées à la consommation de gaz et d’énergie électrique, en plus de la flambée sur les marchés de l’importation des prix de la levure et des améliorants. Dans cet enchevêtrement des intérêts des uns et des autres, le simple citoyen reste vulnérable et s’interroge sur le rôle des organismes de contrôle et de régulation.

Mohamed Abdelli

BELAÂS (AÏN DEFLA)

Des lycéens bloquent le siège de l’APC

Des lycéens résidant dans la commune de Belaâs, située à 14 km du chef-lieu de la daïra de Bathia (extrême sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla) ont bloqué,

lundi matin, l’entrée du siège de l’APC, a-t-on appris de sources locales. Ces lycéens mécontents refusent de rejoindre le nouveau lycée de Bathia, ouvert après les vacances d’hiver sur décision du wali, nous a indiqué le maire de cette commune. L’établissement d’enseignement secondaire en question ne dispose pas encore d’un internat, celui-ci étant encore en phase de construction. En outre, la route qui mène à ce lycée est peu praticable à cause du relief accidenté de cette région boisée, perdue sur le mont de l’Ouarse-nis, ajoutent nos sources. Une situation qui a poussé les élèves à déclencher ce mouvement de protestation, exigeant de retourner aux lycées d’El Attaf et de Rouina, qu’ils fréquentaient auparavant.

Aziza L

CANCER DU SEIN

Faible recours au dépistage

L ’opération de dépistage du cancer du sein, lancée à titre gratuit au début de l’année écoulée par la CNAS (Caisse

nationale des assurances sociales) ne suscite pas l’engouement souhaité dans la wilaya de Aïn Defla, a déploré le directeur de cet organisme, Maâmar Ghlem. Cette opération destinée aux fem-mes de plus de 40 ans (sans prescription médicale) et de moins de40 ans (avec prescription médicale) entre dans le cadre du dépistage précoce du cancer du sein, une maladie en évolution constante dans notre pays, selon les spécialistes. Aussi, s’étonne le même responsa-ble, «en dépit de nos interventions sur les ondes de la radio locale, le guichet affecté à cet effet connaît une faible affluence».D’aucuns mettent en cause le mode de communication utilisé et préconisent d’autres moyens plus adaptés, notamment en milieu rural. Il s’agit entre autres de mettre à contribution les communes. Au delà des aspects préventifs de ce dispositif, une telle opération permettra en outre de faire fonctionner les équipements spécialisés, souvent sous-exploités au niveau des structures publiques de radiologie.

A.L.

ARTISANAT Des métiers traditionnels disparaissent

Les métiers traditionnels dans la wilaya de Aïn Defla ont du mal à résister, ces dernières années, à la crise qui frappe ce secteur

surtout en termes de disponibilité de la matière première indis-pensable pour ces activités. Actuellement, l’on privilégie en pre-mier les métiers les plus en rapport avec les besoins de la vie quoti-dienne, comme la vannerie ou la poterie, dont les multiples usages domestiques ou de décoration en font une activité plus ou moins rentable. En revanche, la situation pour d’autres créneaux est loin d’être reluisante. Ainsi, s’agissant du tissage, une activité jadis prospère, notamment dans la région de Djendel (sud-est du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla), le chef de service de l’artisanat et métiers, Abdallah Mekki, dressera un tableau sombre, affirmant que le métier à tisser, qui existait auparavant dans chaque maison, a pratiquement disparu. Le même responsable imputera cette situa-tion à la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens, expliquant que l’accès aux objets de l’artisanat ne suscite pas d’engouement en raison des prix affichés. Cette désaffection a contraint nombre d’artisans à ranger leurs outils. Notre interlocuteur évoquera, dans ce sillage, la cherté et la rareté de la matière première et les chan-gements dans le comportement du consommateur lequel préfère se tourner vers des produits d’importation. Concernant encore le tissage, il y a lieu de noter que la laine, matière essentielle pour la confection du tapis ou de l’habit traditionnel, devient rare et reste tributaire du développement de l’activité de l’élevage ovin en particulier, a encore indiqué notre interlocuteur. Ce dernier rap-pellera que des opérations de sauvegarde avaient été préconisées en 2003, avec l’octroi d’aides en faveur des artisans concernés, mais cela fut plutôt conjoncturel. En effet, jugées insuffisantes, les subventions accordées n’avaient pas eu l’effet escompté. En 2007, le secteur avait formé 12 personnes dans le métier de la sellerie.De telles initiatives sont actuellement gelées, faute de moyens financiers suffisants explique encore le même responsable. Signalons qu’en raison de toutes ces difficultés, quelque 800 artisans ont été radiés depuis la fin des années 1990.

A. L.

INSTALLATION D’UN COMITÉ POUR LA VILLE DES ROSES

En marge d’une rencontre organisée, dernièrement, avec les correspondants de presse de la wilaya de Blida, le nouveau wali, Ouchène Mohamed, a annoncé la création d’un nouveau comité pour la ville des Roses. Présidé par le wali, ce comité aura pour mission d’asseoir les bases de gestion de la ville. «La première chose à laquelle nous avons procédé est la réouverture du boulevard Kritli Mokhtar au deux sens de la circulation. D’autres décisions similaires suivront dans les prochains jours», a déclaré le wali. Pour rappel, la circulation automobile sur ce boulevard a été réduite à sens unique depuis près de deux ans sur ordre de l’ancien wali, Hocine Ouadhah. Une grande colère a gagné nombre de Blidéens vu les bouchons immenses qu’a induit cette décision. Ce nouveau comité aura aussi pour mission de créer des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) afin de gérer les différentes infrastructures de la ville. Selon le nouveau wali, il y aura ainsi la création d’au moins 3 EPIC. Le premier aura pour mission la gestion des déchets ménagers, qui constitue actuellement un immense problème. Le second gérera l’éclairage public, qui fait cruellement défaut dans plusieurs quartiers de Blida. Le troisième et le plus important aura la mission de gérer les infrastructures culturelles. «Nous voulons assurer à tous les nouveaux équipements, que nous sommes en train de mettre en place, la meilleure gestion possible.Cet EPIC gèrera les bibliothèques et les médiathèques que nous érigeons actuellement», a conclu le wali. A. B.

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Une première liste concernant le cycle moyen a été affichée hier au siège de la direction de l’Education

de la wilaya. Une liste qui comprend 13 maîtres d’éducation physique, 23 profes-seurs d’enseignant moyen et 5 PEM de mathématiques. Des résultats qui ont fait, comme prévu, des heureux et des déçus. Par ailleurs, le suspense demeure entier pour les autres candidats, notamment ceux du cycle secondaire, les directeurs d’établissements, les adjoints d’Education et autres. «Des résultats qui seront connus et affichés dès la semaine prochaine», a indiqué la chef de service des examens. Cette responsable considère pour sa part

qu’aucun retard n’a été enregistré dans la proclamation des résultats à l’inverse de l’année écoulée où ils ne furent affichés qu’au cours du mois de mars. Notre in-terlocutrice explique cette situation par le volume de travail.

FORMATION APPROPRIÉE

«10 000 candidats se sont présentés cette année aux différents concours. Il fallait de ce fait procéder à une étude approfondie des dossiers pour ne léser aucun candidat et constituer une cellule comprenant les membres de la Fonction Publique et ceux de l’Education». Concernant la Fonction Publique, notre interlocutrice a tenu à pré-

ciser qu’elle avait un calendrier très chargé vu qu’elle avait à prendre en charge les autres secteurs et, ce, indépendamment de l’Education Nationale. La chef de service a apporté une autre précision relative à l’affectation des futurs enseignants: «Le corps des PEM sera directement affecté aux différents établissements. Pour ceux du secondaire, qui disposent de masters, ils seront à leur tour dirigés vers leurs postes d’affectation. Pour ceux qui disposent uni-quement de la licence, ils recevront durant une année une formation appropriée à même de leur permettre d’exercer dans de bonnes conditions leur fonction d’ensei-gnants», a-t-elle conclu. Hadj Sahraoui

C inq nouvelles sociétés de taxi seront mises en ser-

vice, très prochainement, au niveau de la ville d’Oran, selon des informations re-cueillies auprès de la direc-tion de transport de la wilaya d’Oran. Et, ce, dans le cadre du renforcement du transport urbain, sachant qu’il est prévu l’intégration de 115 véhicules de transport sur les artères de la ville et sa périphérie. L’on notera à ce propos que 4 entreprises de taxi sont déjà opérationnelles (Allô, Abdelaziz, Ali et Bonjour) au niveau d’Oran, totalisant 337 véhicules de transport indi-viduel au service des usagers qui se sont longtemps plaints du manque de transport, no-tamment pour les déplace-ments de fin de journée et de nuit qui étaient quasiment impossibles. Cette démarche

de renforcement de transport urbain par les taxis intervient également dans le cadre de la lutte contre le transport

clandestin où les prix dé-fiaient toute concurrence, au détriment des usagers qui n’avaient d’autre choix que

de céder aux exigences des clandestins. D’autre part, les mêmes sour-ces d’information ont affirmé que des mesures seront prises ultérieurement pour la réha-bilitation des stations de taxis sur lesquelles les usagers se-ront orientés afin de diminuer de la tension qui règne sur le transport individuel, d’autant plus qu’une commission spé-ciale a été désignée par la di-rection de tutelle pour veiller sur la gestion de transport en taxi assuré par ces entreprises privées. Notons, en dernier lieu, que la plupart de ces sociétés ont été créées dans le cadre du soutien à l’emploi des jeunes, ce qui va permettre la création de centaines d’emplois permanents pour les jeunes chômeurs de la wilaya d’Oran. A. Yacine

En perspective de la grande opération du re-logement des familles de Haï Derb, qui pré-

cèdera l’éradication totale des immeubles en ruine de ce quartier, le chef de daïra d’Oran a procédé à l’installation de la cellule technique qui sera chargée de l’identification du périmè-tre d’intervention ainsi que la répartition, en îlots, des immeubles ciblés par la démolition. Cette cellule, présidée par le directeur de la division de l’urbanisme de la commune d’Oran, est composée d’architectes, d’ingénieurs et d’urbanistes des différents servi-ces. Elle était, avant-hier, à pied d’œuvre au niveau du quartier. Selon le directeur de la DUP, dans un premier temps, il s’agit d’identifier tous les immeubles désaffectés et qui constituent un réel danger pour procéder dans les plus brefs délais à leur démolition. En parallèle, la cellule s’attellera à identifier tous les immeubles concernés par l’opération de relogement.

Le président de cette cellule indique que plus d’une trentaine d’immeubles, dans ce quartier, sont désaffectés depuis maintenant plus de trois ans. Ils n’ont aucune valeur architecturale et doivent faire l’objet d’une démolition. «Il s’agit, aussi, d’immeubles qui peuvent s’effondrer à tout moment et causer des dégâts à la fois aux habitations mitoyennes et aux riverains» ajoute le même

responsable. Ce dernier signale que la cellule s’attellera aussi à proposer d’autres espaces qui pourront s’ajouter au portefeuille foncier en cours de constitution. Il y a lieu de rappeler que le wali d’Oran avait annoncé, la semaine dernière, l’éradication totale du quartier Derb et le relogement des familles. Ce quartier, soulignons-le, est connu pour la grande concentration d’habitations menaçant ruine car datant de l’ère coloniale. B. M. A.

El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 13

Les résultats du cycle moyen affi chés

Mise en service de 5 nouvelles sociétés de taxi

Identifi cation des immeubles ciblés par la démolition

Tant attendu par les écologistes, le projet de la valorisation des Iles Habibas sera relancé. Selon le directeur de l’en-

vironnement, un avis d’appel d’offres sera bientôt lancé pour le choix d’entreprises chargées d’accomplir cette sensible tâ-che. L’étude confiée à un bureau français a été achevée. «Idem pour le cahier des charges» a affirmé le même responsable. Pour la valorisation et la protection de ce site riche en faune et en flore, le Fonds français de l’Environnement mondial (FFEM) avait alloué une aide financière de 3 millions de dollars pour les Iles Habibas, classées site protégé. Une tranche de 1,2 mil-liard de dollars a déjà été dégagée pour financer une première opération d’assainissement du site (dépollution, aménagement d’un port, aménagement de sentiers sur l’île,…). Les autori-tés locales, ainsi que le commissariat du littoral algérien, qui œuvre pour la protection de ce site, ont lancé deux sessions de formation pour les écho-gardes qui vont assurer le gardiennage de la protection du site. La première session de formation s’est déroulée à Alger. Pour la deuxième session, les éco-gardes algé-riens se sont rendus en France pour approfondir les échanges et renforcer leur expérience pour mieux en faire profiter les Iles Habibas. Les travaux d’aménagement et de valorisation des Iles Habibas seront ainsi bientôt lancés. Cette opération entre dans le cadre d’un projet cofinancé par le ministère de l’Aménage-ment du territoire et de l’Environnement et le Fonds français pour l’environnement mondial, dans la perspective de la réalisa-tion du projet de valorisation d’un site marin protégé au niveau de ce site pilote que sont les Iles Habibas, sur une période de cinq ans. S’étendant sur une superficie d’environ 40 ha, le petit archipel est composé d’îlots rocheux situés à une dizaine de kilomètres au large de Madegh (daïra de Boutlélis), à l’extrême ouest du littoral oranais. Cherifa K.

La wilaya d’Oran a bénéficié de 12 projets dans le cadre du programme de développement rural intégré. Chapeauté

par la conservation des forêts le programme en question vise le renforcement et la stimulation de l’activité économique en zones rurales avec l’utilisation pleine des ressources existantes afin d’impulser une dynamique de développement intégré et durable et projette d’améliorer les conditions de vie et de travail des po-pulations rurales avec, à la clé, la fixation des populations locales et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Ces projets ont été validés dans 10 communes réparties sur six daïras: Aïn Turck, Boutlélis, Bethioua, Gdyel, Arzew et Oued Tlélat pour un total de 2.017 foyers. Ces zones rurales, longtemps marginalisées et iso-lées, se trouvent désormais sous la loupe. Les opérations retenues porteront sur l’extension et le renforcement d’activités agricoles dont l’élevage. Le financement de ces actions intervient dans le cadre du soutien de l’Etat aux programmes d’appui au dévelop-pement local. La budgétisation de ces projets par le Fonds de développement et de mise en valeur des terres par la concession est également appuyée par d’autres dotations émanant de divers programmes de développements sectoriels. Durant l’exercice précédent, dix-huit villages à vocation agricole répartis à travers sept communes de la wilaya d’Oran ont bénéficié d’actions dans le cadre des Projets de programme de développent rural intégré (PPDRI), en faveur de 3.710 familles, soit quelque 23.000 habi-tants, des communes de Bousfer, de Tafraoui et Oued Tlélat, pour un coût global de 280 millions de dinars. La wilaya d’Oran a par ailleurs bénéficié d’un quota de 10.000 logements ruraux dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Une première phase de réalisation de 1.000 unités a été lancée. Durant la période allant de 2002 à 2009, 1.425 ont bénéficié d’une aide pour la construc-tion ou la réhabilitation de leurs habitations dans le cadre du pro-gramme de l’habitat rural. C. K.

L ’individu, ayant planté une faucille dans la cage thoracique d’un jeune homme d’une trentaine d’années au douar Aïn

Beïda, a été condamné à 15 ans de prison par la cour d’assises. Le meurtrier, qui a, tout au long du procès reconnu avoir tué avec cet objet contendant, a déclaré aux jurés qu’il a agi inconsciem-ment, suite aux obscénités que lançait la victime devant le pas de porte de sa demeure. «Je n’ai pas pu supporter les agissements de la victime qui était ivre le jour des faits (10 juin 2010)», a-t-il indiqué. Avant les délibérations, l’avocat général, lui, avait requis la peine perpétuelle en invoquant le fait que l’accusé a préféré se rendre justice plutôt que de s’adresser aux services de sécurité pour mettre fin au différend qui l’opposait à son voisin. A. Bel.

ORAN INFO

● 10 000 candidats se sont présentés cette année aux différents concours. Il fallait de ce fait procéder à une étude approfondie des dossiers.

TRANSPORT

HAÏ DERB

ILES HABIBAS UN AVIS D’APPEL D’OFFRES POUR VALORISER LE SITE

DÉVELOPPEMENT RURAL 10.000 HABITATIONS PROGRAMMÉS

TRIBUNAL CRIMINEL 15 ANS DE PRISON POUR L’AUTEUR DU CRIME DE AÏN BEÏDA

ÉDUCATION/ CONCOURS DE RECRUTEMENT

115 véhicules seront intégrés sur des artères de la ville

Dans ce quartier, une trentaine d’immeubles

sont désaffectés depuis maintenant plus de trois ans.

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El Hofra, comme son nom l’indique, est une vé-ritable plaie, pour ne pas dire tout simplement un trou noir, au cœur de la commune de Bazer

Sakhra, daïra d’El Eulma. Implantée sur un terrain privé, la cité est née, à la faveur de l’exode rural, il y a une dizaine d’année. Les maisons y poussent comme des champignons, car édifiées, parfois de nuit, n’importe comment et n’importe où. Encouragé par l’inertie et le laisser-faire des autorités locales, le nombre d’habitants n’a cessé de s’accroître pour atteindre les 300 âmes. Visible dès qu’on emprunte la voie ferrée El Eul-ma-Constantine, El Hofra s’est greffée à la mechta Beldjoudi. Sur place, c’est carrément le revers du décor, on se croirait dans un autre monde. Des odeurs nauséabondes dégagées par les ordures et les déchets jetés pêle-mêle, en pleine rue et dans les champs

avoisinants, vous chatouillent les narines à des dizai-nes de mètres. Sans réseau d’eau potable, sans route, sans gaz et sans école, les habitants vivent parqués dans une sorte de réserve. Les enfants sont scolarisés à El Eulma. Chaque matin, ils sont contraints de traverser la voie ferrée, avec tous les dangers qui en résultent, pour rejoindre l’école des Frères Saïdi, située à quelques

kilomètres sur les hauteurs de la cité Tabet Bouzid. Ne pouvant plus supporter cette situation, les rési-dants ont frappé, nous dit on, à toutes les portes, mais en vain. Hormis l’électricité, rien n’a été fait. Désem-parés, les gens de cette cité ne savent plus quoi faire. Des promesses, il y en a eu des centaines. El Hofra est oubliée par Dieu et les hommes, et pour combien de temps encore ? L. Bourdim

EL Hofra, la cité infernale

AÉROPORT 8 MAI 1945Le fret, la clôture, la ferraille et les autres maux

● Il y a une dizaines d’années, à la faveur d’un exode rural massif et du laisser-faire des autorités, la cité est devenue une véritable plaie qui concentre la mal vie de la population.

Le papier Aéroport 8 Mai 1945, des paradoxes à la pelle, publié dans notre édition Sétif-Info, El Watan du jeudi 06 janvier 2011, N°6142, a fait réagir un

bon nombre d’intervenants. Dans le but d’alerter les responsables ne pouvant res-ter insensibles vis-à-vis des problèmes énumérés auparavant, nos interlocuteurs ont mis le doigt sur d’autres points non révélés précédemment. «La rentabilité de l’aéroport de Sétif dérange certains bureaucrates ne faisant rien pour booster les prestations et les performances de l’infrastructure», diront, en préambule, des cadres de nombreuses institutions. Nos interlocuteurs reviennent sur l’absence de chauffage au niveau des blocs techniques (tour de contrôle et services de la mé-téo), avant de mettre sur le tapis d’autres difficultés et interpeller le wali. «Nous profitons de l’opportunité pour inviter le wali de Sétif à venir constater dans quelle situation se trouve l’un des plus performants aéroports du pays. Ce laisser-aller qui ne dit pas son nom, ne peut plus durer. L’intervention du premier res-ponsable de la wilaya est plus que salutaire», précisent des fonctionnaires sous le sceau de l’anonymat. Les questions relatives à la clôture, au scanner des bagages (arrivées internationales) et au matériel roulant de la défunte El Khalifa Airways, font surface. «Pour mettre un terme à l’incursion des clients errants qui ne trou-vent aucune difficultés à flâner sur la piste, le renforcement de la clôture est indispensable. On doit aussi trouver une solution au matériel de Khalifa Airways,

délaissé depuis 2002, (un camion, trois véhicules, deux cabines sahariennes, et des chariots) faisant d’une aile de l’aéroport un entrepôt de ferraille, pas beau à voir », martèlent nos interlocuteurs qui reviennent à la charge à propos de la salle des arrivées (international). «Pour une petite histoire de faux plafond, le scanner des bagages qui encombre la salle des arrivées n’est toujours pas délocalisé. Il ne faut pas aussi passer sous silence la qualité du tapis (carrousel)», diront les agents de l’aéroport qui s’interrogent sur la baisse des mouvements commerciaux et la manière de faire de ses responsables. Demandé par de nombreux opérateurs économiques de la région, la prestation du fret demeure en suspens. A ce propos, Abdelmalek Benhamadi, patron de Condor, dira: «La mise en place d’un service de fret au niveau de l’aéroport de Sétif serait une excellente chose. Cette structure rendra d’énormes services à l’économie de la région. Avec un tel procédé, on peut facilement et rapidement récupérer des machines, pièces et instruments indispen-sables à notre outil de production. » Pour connaître la version de l’administration, nous avons pris attache avec le directeur du transport, qui dit en substance: «Une enveloppe de 20 MDA (millions) a été allouée pour le réaménagement de l’aéro-gare. Les questions de la clôture et du matériel de Khalifa sont du ressort des ges-tionnaires de l’infrastructure. Pour la nouvelle aérogare, devant accompagner la piste de 320 m, une réflexion est engagée.» Kamel Beniaiche

La daïra d’El Eulma, en étroite collabo-ration avec l’Organisation nationale

des moudjahiddine (ONM), organise, ce jeudi, le 2ème colloque national consacré au grand moudjahid Messaoud Zeghar. Cette édition, est placée sous le thème «Innocence, intelligence, nationalisme ». A cet égard, le vaste et riche programme concocté par les organisateurs comporte, entre autres, une conférence devant être animée par le politologue, le docteur Ahmed Adimi, et ayant trait à la vie et à l’œuvre de ce grand militant de la Cause nationale. Un film documentaire sur l’iti-néraire révolutionnaire de Messaoud Ze-ghar sera projeté à cette occasion. En plus de ses compagnons d’armes, de grandes figures historiques sont attendues à cet évènement. Figure emblématique de la ville, Messaoud Zeghar ou Rachid Casa,

son nom de guerre, est né le 8 décembre 1926 à El Eulma. Il est l’aîné d’une fra-trie composée de 9 garçons et filles, dont le chahid Brahim Zeghar. Très jeune, il prend conscience et tente l’aventure en prenant rapidement ses responsabilités ; il se rend en France. Connu pour sa viva-cité, son sens inné des affaires et surtout sa spontanéité, le jeune Messaoud touche à tout. Emprisonné pour ses activités

nationalistes, puis libéré en 1945, il se lancera directement dans la lutte pour le recouvrement de la dignité de son peu-ple. Imprégné par le contact de grands militants, il sillonnera le monde pour procurer armes et munitions à son pays. Au Maroc, plus précisément à Oujda, il créera en 1958 des usines de fabrication d’armes, dont des obus de mortiers. A l’Indépendance, il occupera plusieurs postes au sein des structures de l’Etat. Ce grand militant, connu, surtout pour son altruisme, son courage, sa droiture et sa simplicité, a été et reste un exemple pour tous. Rachid Casa avait le grade de commandant, il est décédé le 21 novem-bre 1987 à Madrid. Ce 2ème colloque sera également une occasion pour la jeune gé-nération de connaître l’itinéraire et l’œu-vre de ce grand moudjahid. L. B.

OULED ZID À BEÏDA BORDJ: LE CW66 FERMÉ PAR LES CITOYENS

Les habitants du village de Ouled Zid, situé à 2 km au sud de la commune de Beïda Bordj, ont fermé, hier, le CW66, reliant le chef-lieu de la commune à Zraya, à l’aide de troncs d’arbres et de pierres. L’augmentation du prix du transport et le manque d’eau potable sont les causes principales de la protestation. La circulation a été sérieusement perturbée pendant plusieurs heures. «Les bus ne font, le plus souvent, pas d’arrêt au niveau de notre bourgade. Le prix déboursé pour faire les 2 km qui nous séparent de Beïda Bordj est passé, sans préavis, de10 DA à 15 DA. Le transport scolaire laisse, aussi à désirer», martèlent les protestataires, qui enchaînent: «L’alimentation en eau potable est une autre tare de la bourgade, laquelle n’a pas bénéficié de l’aide au logment rural. Le précieux liquide coule rarement dans nos robinets. La commune nous approvisionne une fois tous les 20 jours.» Contacté, le P/APC réfute, en déclarant: «Il est vrai que la question de l’alimentation en eau potable se pose à Ouled Zid où un forage est en voie de réalisation. Cependant, les questions relatives au transport et à l’aide au logement rural sont dénuées de tout fondement.»

Benhocine A.

10 ANS DE PRISON POUR TRAFIC DE DROGUE

Le tribunal de Sétif a condamné deux personnes, répondant aux initiales D. H., et Ch. H., à 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 50 000 DA, pour trafic de drogue. Les deux prévenus ont été arrêtés, à un barrage, entre Sétif et El Eulma, en possession d’un kg de kif traité et d’une quantité de psychotropes (Rivotril 2g). Notons que le parquet avait requis 20 ans de prison ferme et une amende de 50 000 DA.

B. A.

CNAC:UN EMPLOYÉ JUGÉ POUR CORRUPTION

Les services de sécurité ont arrété un employé de la Cnac, à la fin de la semaine dernière.Il est accusé d’avoir exigé un pot-de-vin de 50 000 DA pour valider un dossier Ansej. Le mis en cause, B.S., comparaissant avant-hier devant le juge, a nié les faits reprochés. Le parquet a requis 10 ans de prison ferme et 100 000 DA d’amende. B. A.

EL EULMA2e colloque Messaoud Zeghar

El Watan - jeudi 13 janvier 2011 - 13

SÉTIF INFOBAZER SAKHRA

■ LE VOL DE CHEPTEL SE POURSUIT

Le phénomène du vol de bovins a pris, ces derniers temps, des dimensions alarmantes dans la région est de la wilaya. Pas plus tard qu’avant-hier, un autre vol a été commis dans la localité de Ouled Souar, commune de Bazer Sakhra, où 7 vaches laitières ont disparu d’une propriété. Selon les renseignements fournis, les voleurs ont empoisonné les chiens de garde pour pouvoir accéder à l’étable. Par ailleurs, plusieurs vols de cheptel ont été enregistrés ces derniers temps à El Eulma, Tachouda, Guelta Zerga, Taya et Bir El Arch où les agriculteurs sont désemparés et à bout de nerfs. B. A.

Saisie de 150 g de kif Les éléments de la sûreté de wilaya accentuent la pression sur les délinquants. En effet, près de 150 g de kif traité, 938 comprimés de psychotropes, un lot de plus de 1750 bouteilles de boissons alcoolisées, 84 cartouches pour fusil, une boîte de souffre noir et un lot d’armes blanches, ont été saisis, la semaine passée, à El Eulma, dans différentes affaires impliquant 10 personnes. Les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal d’El Eulma, lequel a ordonné leur mise en détention préventive. Chaïma B.

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El Watan - Mercredi 13 janvier 2011 - 15

Ca’cho, un village sinistré

BATNA INFO

ARRISDES ATTRIBUTIONS DE TERRAINS EN VIOLATION DE LA LOI

Depuis plusieurs mois, il y a de l’eau dans le gaz au sein de l’APC d’Arris, et pour cause: des lots de terrain ont

été attribués en violation de la législation en vigueur. Ce sont des élus de l’APC qui se sont soulevés pour dénoncer les décisions d’attribution, signées par le maire, et alerter sur une dilapidation qui ne dit pas son nom. Dans une lettre adressée au wali le 5 décembre dernier, 9 élus ont signalé leur opposition à la décision d’attribution arguant que la procédure de vente, encadrée par l’agence foncière de wilaya, en accord avec le maire, «est en violation du cahier des charges signé entre l’agence et l’APC en no-vembre 2007 et approuvé par la tutelle, relatif à la gestion du foncier communal». Les signataires soulignent aussi que la procédure a été engagée par le maire sans consulter l’assemblée communale qui compte 11 membres, et que le terrain en question a été introduit dans le plan de division de la nouvelle zone d’habitat urbain (ZHUN) sans en informer les services communaux. Y a-t-il eu tentative de s’accaparer des biens collectifs, pour se servir et satisfaire les «heureux bénéficiaires», pour la plu-part n’habitant pas à Arris ? En tout cas, Abdelhamid Bouhdid, élu et signataire de la lettre, soupçonne une machination ayant pour but d’enrichir certains sur le dos de la commune. Comment expliquer, sinon, s’interroge-t-il, le fait que les premiers lots aient été vendus à 6 millions de dinars l’unité alors que les derniers, dont on nous a fait croire qu’ils avaient été vendus, ont été mis en vente seulement à 800 000 DA? Devant la tournure qu’ont pris les choses, le mai-re a fait marche arrière et a adressé, le 9 décembre dernier, une correspondance au directeur de l’agence foncière de Batna, portant annulation de la vente de lots aux enchères. Une demande à laquelle l’agence foncière a répliqué, dans un document daté du 4 janvier en cours, que toute la pro-cédure s’est déroulée conformément aux règles en vigueur et avec l’accord du premier responsable de l’APC. Hier, ce dernier que nous avons tenté de joindre à plusieurs repri-ses, était inscrit aux abonnés absents. L’assiette en question était un terrain privé dont les propriétaires n’ont pas été indemnisés à ce jour par la commune, qui, de son côté, connaît un grand déficit en matière de foncier. Tous ces biens auraient pu servir les habitants d’Arris, tel que l’a ex-pliqué Hocine Mazouz, wali de Batna, lors de sa dernière visite à la commune où il avait insisté sur la sauvegarde du foncier et son utilisation à bon escient. N. N.

L ’antenne de l’office national d’alphabétisation et d’enseigne-ment pour adultes (ONAEA) de Batna vient de célébrer, le 8

du mois courant, la journée arabe d’alphabétisation dans tous les chefs-lieux de daïras en collaboration avec l’association Iqra. Pour cette année, l’on compte 49 000 apprenants dont 22 000 nouveaux inscrits, en niveau 1, et 27 000 réinscrits en niveau 2, encadrés par 840 enseignants. Interrogé au sujet du recrutement des enseignants et de leur formation, -deux questions qui animent les débats-, Abdel-hakim Haddad, directeur de l’antenne, a tenu à préciser que « depuis la mise en application de la nouvelle stratégie nationale alphabéti-sation en 2007, de nouveaux critères régulent le recrutement.» Et d’ajouter: «L’arrêté ministériel du 06/05/2008 est clair, les ‘aspi-rants’ aux postes doivent enregistrer un nombre donné d’analpha-bètes en quête d’apprentissage. A cela s’ajoutent la formation, le contrôle (en deux mois) et enfin la distribution du livre.» A propos de l’encadrement des enseignants recrutés, il dira: «l’office a instauré un programme de formation aux encadreurs d’une durée de six mois, avant et pendant l’activité, la période d’essai dure deux mois.» Il rappelle que la fonction publique oblige son organisme à passer par l’Anem pour recruter. Une autre nouveauté à noter et à encourager, selon lui. L’office a signé une convention avec le secteur de la forma-tion professionnelle qui consiste en l’alphabétisation des stagiaires

des centres de formation professionnelle en parallèle avec leur ap-prentissage des métiers. Cette formule a démarré cette année. Le di-recteur de l’antenne de Batna a tenu aussi à éclaircir un malentendu, celui des contestations relevées par certains enseignants dont il a été mis fin à leurs fonctions. Selon lui, «les recrues sont astreintes au contrôle de nos inspecteurs et le premier critère (l’enregistrement du nombre requis), s’il n’est pas rempli, expose fatalement l’aspirant à être démis de ses fonctions». En tout cas l’ONAEA fait bon gré mal gré son bonhomme de chemin et conjugue les efforts pour atteindre l taux national de 10%, objectif fixé par le gouvernement à l’horizon 2015. A. N.

LES CADEAUX DU CAB

Le comité des supporters du CAB a pris une heureuse initiative cette semaine en direction des enfants hospitalisés. Plusieurs

membres du comité ont investi, lundi soir, le service de pédiatrie du CHU pour distribuer des cadeaux aux enfants malades, achetés avec l’argent des cotisations des supporters. Des présents qui ont apporté énormément de joie à ces bambins, dont la plupart sont issus de fa-milles démunies. N. N.

Avec plus de 130 ans d’âge, le village de Ca’cho est peut être le plus vieux

des Aurès. Sa longévité et sa taille n’ont pourtant pas réussi à le prémunir contre les aléas du temps et de l’administration. La politique de fixation des populations rurales n’a pas eu d’écho ici. Car à Ca’cho, tout manque, et les autorités locales semblent avoir tourné le dos depuis très longtemps à cette dechra, en dépit du nombre im-portant de maisons, -environ 150-, qui la composent. Ca’cho est situé à quelques encablures du chef-lieu de commune de Oued Taga. Ceci dit, pour y aller, il faut faire un long chemin sur une piste impraticable. Rares sont ceux qui s’y aventurent d’ailleurs avec leurs véhicu-les. C’est le principal problème dont se plaignent les habitants. L’absence d’une route d’accès rend le déplacement difficile, voire impossible par temps de neige. Pour s’approvisionner, notamment en mazout (pour les appareils de chauffage), ou tout autre article de première néces-sité, c’est la croix et la bannière. Quant aux enfants scolarisés, ils doivent faire quotidiennement des kilomètres à pied pour rallier leurs établissements. Aucun bus scolaire ne peut être mis à leur disposition, toujours à cause

de la route. Il y a quatre ans, une passerelle en béton a été réalisée au- dessus de l’oued sur le che-min de l’école. Ce qui devait être une solution s’est transformé en cauchemar, car l’ouvrage dont les flancs commencent à s’effondrer, ne dispose même pas de rambarde. Il y a quelques mois, un écolier est tombé de cette passerelle; il a été sauvé in extremis de la noyade. Lundi passé, des

représentant des habitants de la dechra se sont réunis avec le chef de daïra de Theniet El Abed, dont dépend la commune de Oued Taga, pour lui faire part de leurs préoccupations, à savoir la route, l’approvisionnement en eau potable et le problème de logement. Concernant l’eau, ce village érigé sur une montagne gorgée d’eau, souffre en effet le martyre. Les quatre sources naturelles du village sont pres-que taries. Un projet de forage initié au cours des années 1980, a été abandonné par les pouvoirs sous le prétexte (fallacieux, se-lon les habitants du village), de non-existence d’eau. De la seule source actuellement utilisée, coule un mince filet qui n’est pas pour faciliter la tâche aux enfants chargés de la corvée. Le logement rural a été aussi au menu des discussions entre le

chef de daïra et les représentants des habitants, qui voudraient inscrire au moins une dizaine de logements à réaliser pour la dechra. Le doyen du village, cheikh Belkacem Sbaâ, ne va pas par quatre chemins pour décrire la souffrance des gens de Ca’cho. Pour lui, «ils ont fui à cause de la miziria». La misère est semblable à celle du temps du colonialisme qu’il a vécu en tant que combattant de l’ALN. Atta-ché à son village et à ses valeurs séculaires, détaché du confort de la cité, ammi Belkacem ne tolère pourtant pas l’ingratitude des élus de l’APC, qui refusent le minimum à ce village. A l’instar des habitants de la dechra et tous ceux qui voudraient y revenir, il se tourne désormais vers le chef de daïra avec l’espoir de voir ses souffrances atténuées.

Nouri Nesrouche

● Tout manque dans cette dechra, à laquelle les autorités locales semblent avoir tourné le dos ● Il suffirait pourtant de peu pour fixer la population et faire revenir ceux qui sont partis.

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L’ouvrage dont les flancs commencent à s’effondrer, ne dispose même pas de rambarde

ALPHABÉTISATION

49 000 inscrits cette année

COMMUNE DE OUED TAGA

DÉCOUPAGE MYSTÉRIEUX !

La commune de Oued Taga dépend administrativement de la daïra de Theniet El Abed. Une aberration qui pèse au quotidien sur les habitants de cette ville depuis les années 1980. En effet, la population ne comprend pas ce choix par rapport à la distance qui sépare Oued Taga de Theniet El ABed. Pour aller chercher des documents auprès de l’administration de la daïra, il faut parcourir en effet plus de 50 km. Une corvée qui aurait été plus supportable si la daïra de Timgad n’était pas située à…7 km. N. N.

Des élus soulignent que la procédure a été engagée par le maire sans consulter l’assemblée communale

PERPÉTUITÉ POUR LE DEALER RÉCIDIVISTE

Le tribunal criminel près la cour de Batna a condamné, lundi, Abdelkrim Berkani, 39 ans, résidant à Z’mala,

à la prison à vie pour commercialisation de stupéfiants avec récidive. Quatre autres personnes impliquées dans la même affaire ont été acquittées. Les faits remontent au mois de septembre de l’année écoulée quand, sur rensei-gnements, les services de police de Batna avaient procédé à une perquisition au domicile du condamné. L’opération a permis la découverte de presque trois kg de drogue, dont une partie dissimulée à l’extérieur de la maison, enfouie dans un conduit d’eau, et l’autre dans une des chambres du domicile. Deux personnes se trouvant chez lui au moment de la perquisition, ont également été interpellées, a-t-on indiqué. Ces dernières ont justifié leur présence sur les lieux par une visite de courtoisie qu’elles rendaient à leur ami malade. Durant les premiers interro-gatoires, Abdelkrim Berkani avait déclaré que la drogue appartenait à I.R., 36 ans, habitant à Bouakal, et B.A., 52 ans, marié, habitant la même localité. Ces derniers, selon les déclarations du mis en cause, lui auraient confié la quantité de drogue pour qu’il la cache, en contrepartie d’une rémunération. I. R. et A. B. ont tout nié, déclarant n’avoir aucune relation, ni de près ni de loin, avec les faits. Suite à l’enquête menée par les services de police, Abdelk-rim Berkani, l’accusé principal, I. R. et B. A., censés être les véritables propriétaires de la drogue en question, ont été mis sous mandat de dépôt pour commercialisation de stupéfiants avec récidive. La chambre d’accusation a éga-lement décidé de déférer les deux derniers pour les mêmes accusations. L. G.

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 15

Bilan mitigé pour la radio locale

GAZ NATUREL À MECHTRASDÉSACCORD SUR LES CHIFFRESPlus de 50% de la population de la commune de Mechtras,

dans la daïra de Boghni, ne sont pas raccordés au réseau de distribution de gaz naturel, affirment des élus locaux qui contestent les chiffres communiqués à la presse par le président de l’APC. «Prés de 11 000 habitants ne sont pas concernés dans les projections du programme quinquennal de 2010-2014 de la direction des mines, soit 436 familles qui demeurent privés de cette énergie», attestent-il. Par ailleurs, ces membres de l’assemblée communale réfutent les déclarations qui évoquent «la non conformité du terrain dans certains quartiers qui empêcherait l’inscription de projets pour les autres villages, à l’image de la localité d’Ait Kaci». Dans cette commune du sud de la wilaya, la DEM a réalisé un poste de détente et le raccordement du chef-lieu au réseau de gaz en 2006, dans le cadre du programme complémentaire. Par ailleurs, un projet de raccordement au réseau du village Ait Imghour est inscrit dans le plan d’action de la DMI au titre du programme quinquennal 2010-2014. Le projet a été confié à une entreprise privée, mais les travaux n’ont pas encore démarré, re-grettent certains élus. N. Douici

AÏT HAGUE (IRDJEN)FUITE D’EAU NON RÉPARÉEUne fuite d’eau, survenue sur le réseau AEP du village Aït

Hague, dans la commune d’Irdjen, persiste depuis trois mois. L’eau qui se perd dans la nature érode la chaussée et certaines venelles du village. Les services de l’ADE, interpellés par les ci-toyens, s’étaient certes rendus sur place pour la prospection il y a environ deux mois, mais depuis, affirment les habitants, plus per-sonne ne s’est présentée pour colmater la fuite. À l’agence ADE, le chef de service confirme avoir été saisi par les citoyens, mais il les a renvoyés à la subdivision de la direction de l’hydraulique de la localité, a-t-on précisé à la même agence. N. D.

AÏN EL HAMMAMLES CANTINES SCOLAIRES DANS LE DÉNUEMENTEvoquer les repas des cantines, c’est généralement faire al-

lusion à une nourriture de qualité médiocre. Rares sont les établissements scolaires qui peuvent se targuer d’offrir à leurs élèves un repas digne de ce nom. La même situation prévaut dans toutes les cantines que nous avons visitées. Dans des conditions d’hygiène à la limite de l’insalubrité, se préparent des repas tout juste acceptables. Si l’objectif principal des cantines scolaires est d’assurer un complément nutritif aux enfants issus de milieux défavorisés, on peut, sans risque de nous tromper, affirmer que la plupart d’entre elles est encore loin du but. Les repas servis se résument souvent à un mélange peu appétissant que les élèves repoussent sans y avoir touché. Les chefs d’établissements qui gèrent ces restaurants se défendent en invoquant l’insuffisance de moyens que leur octroie l’Etat. «Avec le coût actuel de la vie, nous devons user de toute une gymnastique pour gérer un budget limité à 30 dinars par enfant. A ce prix, il est difficile de parler de repas de qualité», affirme un directeur d’école primaire qui se plaint aussi du manque de per-sonnel qualifié : «nous confions les cuisines à des agents recrutés dans la cadre de l’IAIG, sans aucune relation avec la fonction de cuisinier. Certains d’entre eux n’ont jamais touché aux fourneaux avant leur recrutement». Du coup c’est la qualité des repas qui en pâtit. Certains directeurs, absorbés par les calculs d’épicier, en arrivent à négliger le volet pédagogique », font remarquer des enseignants. Quant aux menus, visés par des médecins généralis-tes faute de nutritionnistes, ils ne répondent pas toujours, pour ne pas dire jamais, aux normes et exigences en la matière. Pourtant, la restauration scolaire, telle que conçue à l’origine, doit être une action à caractère social en direction des enfants démunis. Ces derniers doivent bénéficier de l’équilibre alimentaire et de l’édu-cation au goût. En plus de son développement physique, l’enfant bénéficiant de repas équilibrés devrait normalement améliorer ses résultats scolaires. Les responsables ne cachent pas leur satis-faction quant «à faire bénéficier du repas tous les élèves de l’éta-blissement», mais ils prennent soin de ne pas révéler qu’au lieu d’un repas complet, les élèves n’auront finalement droit qu’à un déjeuner approximatif. De ce fait, la plupart du temps, les enfants se contentent d’un quignon de pain accompagné d’un œuf dur ou d’une portion de fromage en guise de repas. Nacer B.

KABYLIE INFOWILAYA DE BOUIRA

● La question de la place de tamazight dans les programmes reste posée.

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La desserte Lakhdaria - Alger a repris du service au début de l’année en

cours, au grand bonheur des voyageurs de la région. Une reprise qui intervient après une interruption ayant duré plusieurs années à cause des actes de sabotages terroristes subis par la SNTF sur cette ligne. Cette reprise est l’aboutissement de plusieurs réclamations et de pétitions adressées par les citoyens aux autorités concernées en vue de libérer la voie fer-rée. En effet, l’APC de Lakhdaria, rendue destinataire d’une correspondance de la

part de la direction des transports de la wilaya de Bouira, n’a pas tardé à informer la population de cette nouvelle en procé-dant à la reproduction de l’information à travers des copies placardées sur les murs dans plusieurs endroits de la ville pour assurer une large diffusion. Le document diffusé comportait les tarifs appliqués ainsi que les horaires de départ et de retour. La reprise de cette navette a suscité beau-coup d’intérêts et de commentaires chez les citoyens qui saluent cette initiative qui

les soulagera certainement de leur cal-vaire quotidien en matière de transport. D’autant que les travaux engagés sur le tronçon autoroutier traversant Lakhdaria sont loin d’être achevés, même si des déclarations de responsables du secteur rassuraient quant à son ouverture projetée pour novembre dernier. Or, à voir l’état d’avancement du chantier, il est fort à pa-rier, selon des connaisseurs, sur un retard supplémentaire, qui risque d’aller jusqu’à la fin du premier semestre de l’année en cours. Meriem M.

Deux années viennent de s’écouler depuis que la radio régionale de Bouira a vu le jour. Les program-

mes de cette radio, qui avait été lancée le 29 décembre 2008 et émettant sur les deux fréquences 103.9 et 106.9 kHz (kilo hertZ), sont diffusés entre 6h40 et 14h en langue arabe et, à un degré moindre, en tamazight. Certes, cette radio régio-nale est un acquis pour la population bouirie, mais il reste que la qualité de ses programmes est en deçà des attentes. Si l’audition des émissions de cette Radio est de bonne qualité dans toute la partie sud de la wilaya, elle en est pas moins mal captée dans la région berbérophone, notamment dans les localités d’Ath Laâziz, Aïn Turk et Aomar, au nord, ainsi que dans les deux daïras de Lakhdaria et de Kadiria, à l’ouest et à l’est, dans la daira de M’chedallah. En marge d’une cérémonie organisée la semaine dernière par la direction de cette radio à laquelle avaient pris part des journalistes et des correspondants locaux de la presse écrite, son directeur, Ahmed Hemmache, a annoncé que des travaux de réalisation d’un émetteur seront lancés dans les tout prochains jours. Cet émetteur sera im-planté au sommet du Djebel Bourbach, dans la commune de Lakhdaria. Cette réalisation, précise le même responsable, permettra à la population locale de bien capter les ondes de la station. Des travaux pour l’installation d’un autre émetteur sont en cours à Dirah, au sud de Bouira. Concernant son animation journalistique, le même responsable re-connaît qu’il y a un manque d’effectif. Néanmoins, ce problème est pris en charge, d’après lui, et l’équipe connaîtra un renforcement. M. Hemmache a indi-

qué avoir comme objectif de diffuser à l’avenir des programmes sur une durée quotidienne encore plus large. «Nous nous attelons à étendre nos programmes jusqu’à 20 heures», a-t-il expliqué. Sur le plan informationnel, d’aucuns se deman-dent pourquoi l’information de proximité ne bénéficie pas d’une large place auprès de cette radio, qui se limite à traiter et à diffuser tout juste ce que les administra-tions transmettent. A notre question pour davantage de précision à ce propos, le premier responsable de cette station n’a pas voulu répondre. Le grand problème qui attend une so-lution chez la «Radio Bouira» est celui de la place de la langue amazighe dans la grille de ses programmes. Il y a lieu d’avouer que, malgré les assurances tant clamées par le premier magistrat du

pays, les chances de voir la deuxième langue nationale prendre la place qui lui revient de droit, se rétrécissent comme une peau de chagrin chez cette radio où le temps imparti aux émissions en langue amazighe est en deçà des attentes des populations berbérophones de la wilaya. A rappeler que cette manifestation orga-nisée la semaine dernière par la direction de la radio a été émaillée d’un regrettable incident dont a été victime un confrère de la presse écrite. Pourtant, ce dernier n’avait fait question-ner le même responsable sur la place de tamazight dans la grille des programmes de la Radio. Dans le même contexte, plusieurs associations ont par ailleurs de-mandé aux pouvoirs publics à donner le nom de «Radio Tikjda» à cette station. Amar Fedjkhi

Après plusieurs années d’attente, les travaux d’aménagement urbain ont été bel et bien lancés au chef-lieu communal de

Bechloul. C’est ce que l’on peut constater, notamment au centre-ville, qui s’est transformé, depuis quelques jours, en un immense chantier. Selon le président de l’APC, M. Belkadi Oulaid, ces travaux toucheront tout le centre urbain, et l’essentiel c’est que la population va en finir avec la boue. Il faut rappeler que l’exécutif communal de Bechloul, érigée en chef-lieu de daïra depuis une vingtaine d’années, avait connu une situation de blocage qui aura duré près d’une décennie. C’est durant cette longue période d’ailleurs que la déchéance de la commune a atteint son niveau le plus chaotique, notamment sur les plans économique et social. En plus de l’aménagement urbain, plusieurs projets sont soit

entamés ou sur le point de l’être. C’est le cas de la bibliothèque communale, de la maison de jeunes, de la piscine semi-olym-pique, du marché couvert, de l’élargissement de la RN 05, etc. Concernant le centre de préparation physique de haut niveau à Tilesdit, le P/APC a confirmé que le projet en question est en phase d’étude, tandis que le lancement de celui de l’aire des services au niveau de l’autoroute Est-ouest ne saurait tarder. Toujours dans le cadre de développement local, l’on apprend qu’un programme de 100 logements est en cours de réalisation dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire (RHP) dans la commune. Toutefois, le premier magistrat de la municipalité ne semble pas vouloir attendre la livraison de ces logements en raison du risque d’accuser du retard. Ali C.

LAKHDARIA

Aménagement urbain

Radio Bouira émet depuis deux ans

Le train a siffl é de nouveau

BECHLOUL

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Trente trois émeutiers ont été écroués après leur présentation lundi der-

nier devant les tribunaux de Tiaret et Sougueur. Dix autres jeunes formant un deuxième groupe ont été incarcérés à Tiaret portant leur nombre à

24. A Sougueur, là où les dé-gâts enregistrés furent lourds, 25 jeunes ont été écroués sur les 37 présentés. 12 mineurs ont été relaxés par la même juridiction. Des pour-suites qui ne concernent que deux des sept tribunaux que

compte la cour de justice de Tiaret, faut-il le souligner. Dans la daïra de Mahdia, sur les 200 jeunes interpellés, un premier groupe de 50 a été présenté devant le tribunal de Tissemsilt, territorialement compétent. Une situation in-

quiétante qui n’a pas fait réagir dans ce sens les or-ganisations nationales, plus enclines à pondre des com-muniqués pour dire leur «is-tinkar» (réprobation) contre les destructions. A. Fawzi

Beaucoup d’anciens élus et des députés exclus du FNA,

sidérés par le «silence de Moussa Touati» disent «ne pas compren-dre cette attitude d’un chef de parti qui se prévaut d’être la 3ème force du pays en se terrant dans un silence qui ne peut que trahir ses desseins». Propos contenus dans une déclaration signée par Abdel-kader Boutemra, ex-député, im-pliqué ces derniers temps dans le mouvement de redressement des-tiné, selon lui, à «rendre le FNA à ses vrais militants». Notre interlocuteur, qui dit «comprendre le SOS d’une jeunesse de

plus en plus désorientée et mépri-sée dans un pays si riche», revient sur «le silence et l’absence des élus de la nation sur le terrain». C’est-à-dire, renchérit-il, «là où il fallait être pour dissuader par l’argumentaire les émeutiers et faire des propositions politiques de sortie de crise». «M.Moussa Touati et ses cadres du bureau national devraient définir une po-sition claire du parti au lieu de se terrer dans un mutisme qui traduit

l’impuissance de sa direction actuelle à se mettre au service de cette nation». A. F.

Le 29 novembre dernier, en présence d’un huissier de justice, la section

syndicale de l’EPSP (santé publique) de Bordj Bounaama, dans la wilaya de Tissemsilt, et relevant du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), est née», fait savoir un communiqué de cette instance. Le problème, font savoir nos interlocuteurs, c’est que le directeur de cet établissement ne reconnaissait pas ce syndicat pour une raison liée, ajoutent-ils,

à «la non présence d’un représentant de la direction». Des considérations que les paramédicaux rejettent en arguant qu’au jour de l’élection dans l’enceinte de la maison de jeunes il y avait présence d’un huissier assermenté. Une polémique, la deuxième du genre après celle de l’EPSP de la daïra de Aïn-Dheb dans la wilaya de Tiaret, qui indique que quelque chose ne tourne pas bien pour ce syndicat. De quoi a-t-on peur et pourquoi invoquer des

détails quand l’objectif recherché reste l’adhésion de travailleurs à un syndicat qu’ils espèrent à même de mieux défen-dre leurs intérêts et ceux de l’entité dans laquelle ils travaillent. La situation a valu la saisine du ministère de la Santé. En attendant la version de la direction, des services étatiques devraient en principe se préoccuper de ces pseudos atteintes à un sacro principe de droit, celui de la liberté syndicale. A. F.

Son excellence, l’ambas-sadeur de France en Al-

gérie, M.Xavier Driencourt, a effectué une visite, dimanche en début d’après-midi, au siège de BTK/SNVI à Aïn-Bouchekif, 17 km à l’est du chef-lieu de wilaya. Une vi-site privée et d’affaires qui a mené le diplomate à se rendre à l’usine de carrosserie in-dustrielle dont le consortium français, BTK, détient 60%

des parts. La visite inter-vient au lendemain du sit-in observé sous la houlette de syndicats par les travailleurs du complexe. Ces derniers reprochaient au patron, M. Behn Emile, de «n’avoir pas honoré les en-gagements», notamment sur «l’investissement direct et l’emploi». L’annulation du point de presse avec le diplo-mate français ne permettra

pas de connaître les raisons de la visite ni la position officielle du représentant de la France sur certaines ques-tions de l’heure. Encore moins sur les préoc-cupations des dirigeants de BTK/SNVI. Des travailleurs, sous le sceau de l’anony-mat, évoquent pourtant «des lourdeurs administratives» et «une certaine concurrence déloyale». A. F.

Tiaret, à l’instar de beaucoup de régions du pays, a vu sa jeunesse se révolter contre l’arbitraire et une certaine injustice mais les excès de colère avaient généré des destructions d’établissements scolaires et d’édifices publics qui n’ont pas laissé indifférents des citoyens. Des actes de bravoure

restent à signaler. Leurs auteurs pourront s’enorgueillir d’avoir tranché avec ces condamnations fantaisistes tardives et teintées d’opportunismes outranciers. Les exemples nous sont venus cette fois de la proche banlieue Karman, Zaaroura et Dubaï dans le chef-lieu et dans la commune de Medrissa. Il

faudrait peut-être signaler que cette protesta, pour violente qu’elle fut, n’a généré qu’un décès dû à un acte provenant d’un jeune en état d’ébriété devant un bar assailli par les pillards et, ce, grâce au sang-froid des policiers et une certaine prise de conscience des citoyens. A. F.

El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 15

49 personnes écrouées

Les redresseurs protestent

Création d’un syndicat des paramédicaux

L’ambassadeur de France à l’usine BTK

MOUVEMENT CITOYEN CONTRE LA VIOLENCEEn dépit des lourdes pertes subies par l’entreprise du tabac

(SNTA), les activités de distribution vont commencer ce dimanche a fait savoir hier son directeur, M.Z.Boudiaf. Ce res-ponsable, qui dit «attendre les conclusions de l’enquête diligen-tée par la police», ajoute que «lui et ses 20 employés font des ef-forts afin de réhabiliter la structure pour être prêts, dès le début de cette semaine» pour, certainement, couper court aux rumeurs annoncées d’un transfert de l’activité. Notre interlocuteur parle d’un emploi direct qui concerne 3000 familles, nonobstant la valeur ajoutée dont profite la collectivité. A. F.

Coup de théâtre au niveau du tribunal de Ksar-Chellala, dans l’affaire liée à la gestion d’un projet de réalisation

de réseaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement dans la commune de Sidi Abderahmane. Après deux expertises favorables aux inculpés, c’est le juge d’instruction en personne qui s’est déplacé, il y a quelques jours, au lieudit Sekrana pour enquêter sur le terrain. Une première pour ces affaires qui se succèdent dans cette commune steppique où l’enjeu financier est lié à la gestion des réserves et reste à l’égal du règlement de comptes entre deux clans politiques qui n’ont cessé de se que-reller. Celui piloté par le maire O.C, d’obédience RND, qui a vu sa peine confirmée en appel le mois dernier et le clan FLniste dont le P/APC, H.F., qui a occupé ce poste entre 97 et 2002. Ce dernier, par ailleurs subdivisionnaire de l’hydraulique, est accusé d’avoir mal géré les projets cités. L’information qui nous a été confirmée par la cellule de communication du parquet ajoute que sept autres personnes sont concernées par ce dossier. 22 personnes sont citées comme témoins. A. F.

La cour de justice de Tiaret a confirmé, mardi, dans un procès en appel dit de la garde communale, les condamnations an-

noncées en première instance par le tribunal de Tiaret. Peines al-lant de 3 à 10 années de prison ferme assorties d’amendes et du paiement des dommages et intérêts à la partie civile, la wilaya. Un autre inculpé jusque là en liberté a été mis sous mandat de dépôt séance tenante. Il s’agit du chef de parc. A. F.

Les policiers de la SWPJ de Tiaret ont réussi un coup de filet en mettant la main, après une longue filature, sur une bande

organisée avec à bord d’un des deux véhicules 7,5kg de kif. Une quantité destinée à la consommation locale que les enquê-teurs dénichent dans le réservoir d’un véhicule de marque Re-nault-Laguna. Ce dernier était occupé par trois hommes et une femme âgée de 27 ans. Le deuxième véhicule, une Chevrolet qui faisait partie du convoi qui assurait l’ouverture et la sécu-risation de la route, fut saisi tout comme la Renault. Composée de neuf personnes, la bande a été présentée hier devant le pro-cureur de la République près le tribunal de Tiaret qui a décidé du placement de quatre personnes sous mandat de dépôt et la mise sous contrôle judiciaire du reste du groupe. Un groupe composite dont les membres sont issus des wilayas de Tiaret, Oran, Relizane et Tlemcen. Le chef de bande réside, lui, dans la commune de Takhmaret, 100 km à l’extrême ouest du chef-lieu de wilaya, à quelques jets des wilayas de Mascara et de Saïda. A. F.

TIARET INFO

FNA

BORDJ BOUNAAMA (TISSEMSILT)

AÏN-BOUCHEKIF

● Dans la daïra de Mahdia, sur les 200 jeunes interpellés, un premier groupe de 50 a été présenté devant le tribunal de Tissemsilt, territorialement compétent.

CONSÉQUENCES DES ÉMEUTES SNTA LES ACTIVITÉS VONT REPRENDRE CE DIMANCHE

SIDI ABDERAHMANE L’EX-MAIRE DEVANT LA JUSTICE

PROCÈS EN APPEL DE LA GARDE COMMUNALE LE CHEF DE PARC INCARCÉRÉ

TAKHMARET 7,5 KILOGRAMMES DE KIF SAISIS

M.Xavier Driencourt

Moussa Touati, porte parole du FNA

Les activités de distribution de la SNTA vont reprendre

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Q uatre interventions suivies de débats étaient au som-maire de la journée scientifique qui a

eu lieu à la maison de la culture Dassine de Tamanras-set. Les communications ont eu pour auteurs deux Français, un Burkinabé et un Algé-rien. Le premier conférencier, André Bourgeot, un anthro-pologue français auteur de plusieurs recherches portant sur le Sahara et le Sahel, est intervenu par une étude por-tant sur «La réserve de l’Aïr-Ténéré au Niger : approche méthodologique». C’est sur le même thème, à savoir «Le rôle de la réserve de Naziga dans le développement local» qu’a porté la communication de l’anthropologue burkinabé Ludovic Kibora. L’universitai-re algérien Aïssa Abdelguerfi, du laboratoire de physiologie végétale, a pour sa part pré-senté une étude réalisée avec son épouse, Mme Laouar Me-riam, intitulée «Les ressour-ces génétiques et les savoir-faire ancestraux : atouts pour un développement durable dans les zones arides et saha-riennes et sources de convoi-tise et de biopiraterie». Le deuxième chercheur français, également anthropologue, le Dr Jérôme Megail, s’est pen-ché sur «Le calendrier des activités profanes et sacrées, rythme des transmissions gé-nérationnelles».Si l’on était amené à synthé-tiser en quelques mots les quatre communications on en viendrait à dire qu’il ne faut, dans aucune entreprise écono-mique et sociale, marginaliser l’homme du terroir parce qu’il détient un savoir accumulé et des démarches sans la prise en comptes desquels tout projet sera voué à l’échec. Ce que

semble corroborer M. Kibora, le Ranch de gibier de Nazinga (RGN), une réserve naturelle créée en 1979 sur des terres tribales arables, suscite l’ad-hésion parce qu’elle a été conçue avec l’implication des populations de l’aire en ques-tion et contribue d’ores et déjà au développement local grâce aux retombées du tourisme.Les autres intervenants sont, pour leur part, venus avec des communications critiques à l’égard de ce qui a été entre-pris au Niger et en France et de ce qui n’a pas été fait en Algérie. André Bourgeot soumet à une analyse fine la démarche suivie par la WWF, la grande ONG de protection des ani-maux, et la Banque mondiale qui a imposé la réalisation d’une réserve à la population sur les terres desquelles cette dernière a été érigée transhu-ment des pasteurs nomades et des agro-pasteurs touareg. Les territoires affectés à la réserve, censée devenir «le sanctuaire de l’addax», cette grande antilope du désert. Pourtant, selon M. Bourgeot, cet animal n’est pas visible en ces lieux. De plus, on a délimité comme si on clôturait et l’on a tenté de sensibiliser en recourant à des symboles inconnus dans la région. En effet, la WWF a utilisé son sigle fondateur, le panda, pour tenter de convaincre les nomade du Ténéré de la né-cessité d’enrayer la menace de disparition de l’addax, relève-t-il ; les populations ont tout de suite assimilé le panda à un chat qui, dans les croyan-ces locales, ne bénéficie pas d’une bien grande sympathie. La réalisation du projet a été ainsi parsemée de bêtises de ce genre dont les plus impor-tantes tendaient à limiter la li-

berté de circulation à des pas-teurs qui n’ont jamais connu ni frontière ni espace confiné. En 1999, au vu de l’échec de la réserve, la participation des Suisses au redressement de la situation a permis d’aller vers les principaux concernés pour prendre en considération leur croyances et leurs rites, leurs besoins de transhumance, les point d’eau qu’ils fréquentent et les pâturages qu’ils utilisent périodiquement. Se basant sur cet exemple et sur d’autres, M. Bourgeot constate qu’il existe également une bureau-cratie dont les intérêts ne sont pas ceux des communautés qu’elle est censée aider.La communication de M. Ab-delguerfi et de son épouse porte sur ce qui n’a pas été fait en Algérie, surtout au Sa-hara, et cela au détriment des Algériens, aussi bien au pré-sent qu’au futur. L’Ahaggar et d’autres régions, indique-t-il, avec la spécialisation du cli-mat désertique, les ressources génétiques (faune et flore), en devenant endémiques, se sont spécialisées en s’adaptant aux conditionsdu désert. Elles ont développé des mé-canismes de survie et de re-production qui font d’elles, maintenant que la sécheresse tend à devenir une préoccu-pation mondiale, des centres d’intérêt d’importance straté-gique. En étudiant leur com-portement, les scientifiques peuvent arriver à des appli-cations déterminantes pour l’avenir. Il cite à ce propos les études de scientifique américains menées déjà dans les années 1970 dans l’Ahaggar sur cette génétique spécifique. Il re-marque que du côté algérien, rien ne se fait sur cette géné-tique comme sur le savoir-faire des populations locales,

qui ont accumulé d’énormes connaissances sur les plan-tes médicinales comme sur d’autres aspects qu’il convient de répertorier, de classifier et d’archiver afin d’empêcher, demain, les laboratoires des multinationales de nous nuire sur ce qui a d’abord évolué chez nous avant d’être breveté ailleurs.La communication de M. Mai-gailinsista a porté sur «Les tré-sors de l’expérience humaine» durant des milliers d’années. La nécessité de l’étude et de la transmission de ces connais-sances n’est plus à démon-trer. C’est grâce à ces savoirs souvent assez pointus que les populations ont élaboré des calendriers qui sont souvent aussi des représentations du monde mais surtout des outils de programmation de l’acti-vité agricole.Rappelons que la soirée d’hier à été animée, de 20h30 jusqu’à minuit, sur une scène montée sur la place du 1er Novembre par des troupes targuies ve-nues de toutes la région. La foule, nombreuse et festive, était composée exclusivement d’hommes, jeunes pour la plu-part. Danse, cris, défoulement indiquaient que le spectacle était plaisant. On a noté la présence de cadres chinois du chantier hydraulique In Salah-Tamanrasset venus oublier, pour quelques instants, l’iso-lement et la dureté du travail en plein désert. A déplorer un carrousel de motos pétara-dant au milieu des spectateurs sans se préoccuper de l’épais nuage de fumée provoqué par leurs engins. Un nez, même s’il n’est pas fin, aura senti aussi d’insistantes émanations de hachich, signe évident que des joints ont été fumés durant toute la soirée.

Ahmed Ancer

El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 17

C U L T U R E

vu à la télé

Ces jeunesqui dérangent…

Par A. Merad

Voilà, quand on veut on peut… Il fallait juste un peu d’audace et de discernement pour sauver la face de l’Unique en matière de communication face à la

fulgurante contestation des jeunes qui a gagné plusieurs wilayas du pays. C’est l’émission «Questions d’Actu» animée par Ahmed Lahri qui donc est venue, même tardivement, c’est-à-dire une semaine après l’embrasement des rues, rétablir un tant soit peu l’équilibre d’un traitement médiatique à sens unique mettant plus en évidence la vérité du Pouvoir que celle de la jeunesse, qui a tenu à exprimer violemment son désespoir et son ras-le-bol par des émeutes incontrôlées. Alors que le discours officiel se relayait pour dénoncer la propension au vandalisme, les jeunes des quartiers populaires, invités à livrer leurs sentiments en direct, ont dit crûment que toute cette flambée de violence aurait pu être évitée si, d’abord, le gouvernement et les dirigeants politiques prenaient la peine de les écouter. Il y avait dans les propos de ces jeunes des accents de sincérité qui ont dû agacer les représentants de l’Etat, qui n’aiment pas trop qu’on les contredise. Au demeurant, pour se prémunir contre toute critique, rien de plus confortant que d’être sur la même ligne de solidarité gouvernementale. Autrement dit, trouver le bon tempo pour dénoncer de vulgaires actes de pillage. Les condamner ensuite avec la plus grande vigueur pour montrer à la population que le mouvement de cette masse juvénile en furie n’est qu’agitation qui porte atteinte à l’économie nationale et qui donne du grain à moudre aux ennemis de l’Algérie pour noircir le tableau d’un pays déjà trop fermé sur lui-même. Pendant que la jeunesse criait sa détresse, les caméras de la télévision nationale se faisaient un devoir de chercher auprès des citoyens les échos allant dans le sens du poil. Il fallait jouer sur la fibre sentimentale et patriotique pour isoler les mauvais esprits. Pourquoi les jeunes cassent-ils ? Pourquoi des écoles, des banques, des structures médicales, etc. ? Cela ne sert à rien, soutient la vox populi ponctuant son argumentation par cette phrase qui relève du surréalisme : les jeunes doivent emprunter des voies plus pacifiques pour exprimer leurs revendications. Des voies plus pacifiques ? Est-ce possible dans une Algérie où tout est fermé, où la société civile et l’opposition politique sont complètement neutralisées, où les associations n’ont aucune prérogative, où la liberté d’expression est chimérique… Dire donc que les jeunes avaient d’autres moyens pour faire entendre leurs voix relève de la pure démagogie avec laquelle continuent de sévir les tenants du système. Une semaine d’émeutes très violentes n’a apparemment en rien changé l’attitude des dirigeants, qui ont tout fait pour éviter de donner une quelconque connotation politique à la déferlante juvénile qui a investi la rue. Aux moments forts de ces manifestations fortement commentées par les médias étrangers, les Algériens attendaient que les plus hauts responsables du pays sortent de leur réserve pour donner leur point de vue sur ces dramatiques évènements qui ont fait quatre morts selon le bilan des autorités et des dizaines de blessés, sans compter les énormes dégâts matériels non encore chiffrés. Ils n’ont vu ni le président de la République ni le Premier ministre venir à la télévision pour s’adresser au peuple comme l’actualité brûlante et agitée le commandait. Ils ont eu droit, en revanche, aux litanies de circonstance des partis politiques de la majorité ou proches du Pouvoir qui, unanimement, se sont montrés désolés que de tels agissements se produisent alors que l’Etat fait beaucoup pour la jeunesse. Ils ont eu surtout droit à l’intervention musclée du ministre de l’Intérieur pour qui la jeunesse algérienne, du moins les jeunes émeutiers qui se révoltent quand aucune perspective ne s’ouvre à eux, sont mus par des instincts revanchards et sont par conséquent extrêmement nihilistes et pessimistes. On a ici un peu une idée du mode de pensée de nos responsables vis-à-vis du segment le plus sensible de la population, un mode de pensée qui donne assurément froid dans le dos. De toute manière, les jeunes ont parlé librement sur le plateau de l’Unique de leurs angoisses, de leurs problèmes dont ceux de la formation, du chômage, du logement, des loisirs ne sont pas des moindres. Et ce sont leurs cris de détresse qui ont le plus sensibilisé et touché les Algériens qui savaient que ce potentiel, présenté à tort et à travers comme force vive de la nation, était déjà complètement abandonné par le pouvoir politique et qu’il l’est encore davantage aujourd’hui. Ce qui est révoltant dans cette histoire, c’est que les dirigeants algériens ne tirent pas les leçons des expériences passées. Face aux même phénomènes de contestation qui deviennent cycliques pour plus de démocratie, une meilleure gouvernance et plus d’équité dans la répartition des richesses, les gouvernants opposent le surenchérissement démagogique et les… représailles. Pas d’ouverture de débat politique pour construire ensemble la société que nous voulons, pas d’alternative à un pouvoir qui veut avoir raison sur tout. Comment donc éviter d’aller droit dans le mur ? A. M.

FESTIVAL INTERNATIONAL DES ARTS DE L’AHAGGAR

Les savoirs ancestraux à sauvegarder

● La journée d’hier du Festival international de l’Ahaggar comportait deux temps : la matinée a été scientifique ; la soirée, à l’instar de celles qui vont suivre jusqu’au 17 janvier,

a été consacrée à la danse et à la chanson.

L’anthropologue Bourgeot

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I D É E S - D É B A T

LA CHAÎNE DE DISTRIBUTION DU MÉDICAMENT EN ALGÉRIE

Les défi ciences mettent en péril le système de santé publique

Par Lynda Aït Ahmed & Saddek Boulghorba (*)

I. CONTEXTE

Pour que notre analyse soit objective et constructive, et qu’elle puisse contribuer à l’amélioration de la si-tuation de la distribution du médicament en Algérie, il faut au préalable en retracer l’historique et dresser un état des lieux. Avant les années 1990, l’Etat exerçait un monopole sur le secteur du médicament dont les effets n’étaient pas aussi négatifs que le laisserait penser la situation de monopole, dès lors, comme c’était le cas, que la finalité n’est pas le profit mais d’assurer un service public et l’accès aux soins. Au début des années 1990, l’Etat commença à se désengager du secteur du médicament, comme il l’a fait dans beaucoup d’autres secteurs économiques, jusqu’à l’ouverture totale du marché du médicament à la concurrence. Néanmoins, le médicament représentant un enjeu stratégique pour la politique sanitaire du pays, l’Etat a tenté de mettre en place des mécanismes de régulation qui devaient garan-tir une mission de service public et assurer : - la disponibilité du médicament à travers le réseau de pharmacies qui existait et les réseaux que la loi a consa-crés (importation, distribution) ;- une meilleure couverture nationale en officines phar-maceutiques qui devaient remplacer au fur et à mesure les agences étatiques créées à un moment donné pour répondre à un besoin conjoncturel ;- un stock de sécurité pour prévenir les pénuries (les importateurs étaient obligés de détenir dans leurs dépôts des stocks pour une consommation de trois mois) ;- une rapidité dans l’acheminement des produits phar-maceutiques vers les pharmacies ;- des marges dégressives qui encouragent la vente des médicaments les moins chers ;- le tarif de référence qui permet aux caisses d’assurance de réaliser des économies très importantes nécessaires à leur survie. La concurrence, consacrée par la loi, devait assurer une régulation du marché. Cependant, la réalité est tout autre : actuellement, il existe de fait une situation de monopole qui ne dit pas son nom et qui se traduit sur le terrain par diverses pratiques : rétention des produits pharmaceutiques, vente concomitante, vente des pro-duits selon le classement par chiffre d’affaires et les af-finités personnelles… En effet, une concurrence ne peut s’exercer que si le produit est disponible en quantité suffisante, mais dès lors que la demande est supérieure à l’offre, non seulement nous ne pouvons plus parler de concurrence mais en lieu et place se développent des pratiques non éthiques.

II. CONSTATS

A l’heure actuelle, nous sommes très loin des objectifs visés par la politique du médicament, car la chaîne de distribution du médicament est dans une situation de dérèglement totale qui pénalise les patients, et, à travers eux, tout le système de santé publique. Des dysfonction-nements dont la conséquence est un système de santé publique qui n’arrive pas à assurer son rôle malgré tous les moyens consentis. De même, les marges sont deve-nues obsolètes du fait de l’évolution des prix. De plus, le décret relatif aux conventions a prévu de compenser les baisses du chiffre d’affaires dues au tarif de référence, mais pour le moment, cette disposition est restée lettre morte. Le constat est que sur les deux volets qui constituent la pharmacie : la mission de service public (assurer le médicament et le conseil) et l’activité commerciale, c’est l’aspect commercial qui a pris le dessus dans les deux premiers maillons (importation/fabrication et dis-tribution) sur les trois que constitue la chaîne du médi-cament. Facteur aggravant, la présence d’une chaîne de pharmacies, qui ne dit pas son nom et n’obéit à aucune norme en vigueur (l’absence du pharmacien en est l’exemple le plus significatif), pousse les pharmacies à privilégier l’aspect commercial. Les pharmacies sont constamment tirées vers les «entre-prises» pharmaceutiques, qui, par leur présence et leurs pratiques dévalorisent l’image du pharmacien, assimilé à un vendeur de médicaments (commerçant) et, plus lourd de conséquences, font de la concurrence déloyale qui entraîne certains pharmaciens vers des pratiques non éthiques pour assurer leur survie.

1. Importation/Fabrication Le désengagement de l’Etat du secteur de l’importation sans la mise en place d’un système de régulation fiable a eu des conséquences qui ont pesé sur la situation actuelle :- appauvrissement de la nomenclature nationale : des manques permanents d’un nombre important de médi-caments à faible revenu, médicaments qui n’intéressent pas les importateurs ;- quantité de médicaments insuffisante pour permettre une réelle concurrence : il y a plusieurs importateurs pour la même dénomination, alors dans ce contexte qui doit assurer les stocks de 3 mois, d’autant plus que les quantités à importer sont déterminées dans un programme dans lequel l’Etat n’accorde pas toujours la totalité des prévisions et qui ne tiennent pas compte des quantités disponibles sur le marché car n’ayant aucun moyen de les évaluer ;- mobilisation d’énormes moyens pour un service moins performant : le système de payement Credoc réduit les possibilités de négociation des importateurs, mobilise une énorme masse financière qui provient du secteur de la distribution ainsi que du recours aux banques dont la conséquence est un alourdissement des charges (aug-mentation du prix de revient) ; une augmentation qui se répercute sur le prix des médicaments, ce qui induit des frais supplémentaires pour les caisses d’assurance maladie et les malades ;- obligation de recouvrement induisant une vente sous contraintes : pour pouvoir payer à l’avance (puisque le Credoc est un payement avant réception de la marchan-dise), l’importateur est contraint de pratiquer des ventes concomitantes afin d’écouler son stock et rentrer dans ses fonds le plus rapidement possible pour honorer ses engagements financiers, et ainsi assurer la disponibilité des médicaments contenus dans son programme en mi-nimisant les charges ; - pertes énormes en médicaments périmés : ces prati-ques commerciales ont des répercussions très néfastes sur le secteur du médicament en particulier et sur l’économie nationale en général, car elles mobilisent une masse financière colossale ; aboutissent à la constitution d’énormes stocks en médicaments chez les distributeurs et pharmaciens, mais surtout induisent de fausses prévisions car le sort d’une grande partie de ces médicaments est la péremption. 2. Distribution La totalité des problèmes rencontrés par les laboratoires se répercutent sur les distributeurs, notamment la vente concomitante. Cette pratique de la vente concomitante est elle-même accentuée par le nombre important de produits présents chez les distributeurs, ce qui a conduit ces derniers à : - la rétention des médicaments afin de faciliter la vente et imposer des médicaments rossignols avec les produits retenus ;- favoriser les pharmaciens selon leur chiffres d’affaires, ce qui va à l’encontre de la déontologie pharmaceutique qui doit assurer le médicament au patient ;- créer et répercuter sur les pharmaciens une situation de concurrence déloyale ; - contraindre les pharmaciens à acheter des produits en voie de péremption par divers procédés, notamment les accompagner de produits sous tension en vente concomitante.3. Les officines pharmaceutiquesAujourd’hui, il est demandé au pharmacien de rester éthique et d’assurer une mission de service public dont il ne détient ni les tenants ni les aboutissants ; alors que lui-même subit les aléas des deux premiers maillons de la chaîne du médicament dont les pratiques sont contrai-res à l’éthique, à l’exemple de la vente concomitante. Le pharmacien est le seul maillon de la chaîne à ne pas pratiquer la vente concomitante ; et par conséquent, il se retrouve avec d’énormes quantités de médicaments périmés, ce qui constitue une perte sèche de son chif-fre d’affaires à laquelle il faut rajouter les frais d’em magasinage et de destruction. A ces éléments viennent s’ajouter les pratiques délictueuses des agences étati-ques qui continuent à fonctionner sans pharmaciens et en violation des lois en vigueur qui régissent l’exercice pharmaceutique. Dans ce contexte, il est absurde de demander aux pharmaciens d’être présents dans leur officine, alors qu’à l’heure actuelle, il est toléré que ces agences officient sans pharmacien. Les agences Endimed justifient leur existence par le fait qu’elles as-surent une mission de service public. Mais en réalité, la

couverture pharmaceutique aujourd’hui dans notre pays a atteint un niveau suffisant permettant non seulement d’assurer un service public mais aussi de le faire dans le respect des règles d’éthique et déontologiques, base du métier de pharmacien. Par conséquent, le système de santé algérien n’a nullement besoin que ces agences, qui nuisent à la profession, perdurent, car leur raison d’être est révolue depuis longtemps. Les pharmacies rurales et à faible chiffre d’affaires ne sont pas ou très peu desservies en médicaments sous tension ce qui conduit à des situations de concurrence déloyale.4. Les marges :La situation financière du pharmacien est aggravée par la réduction drastique des marges auxquelles il pouvait prétendre. En effet, actuellement, le principe de la marge la plus élevée pour le médicament le moins cher n’est plus une ressource pour le pharmacien car la liste de médicaments qui constituent ce palier de marge s’est appauvrie considérablement au profit des paliers les moins rémunérateurs.C’est la raison pour laquelle le pharmacien est dans l’obligation de vendre les médicaments les plus onéreux pour essayer de combler le déficit de ses recettes et faire face aux dépenses de plus en plus conséquentes. Des dé-penses supplémentaires provoquées par l’augmentation des charges de travail induisant des masses salariales de plus en plus importantes. A tous ces éléments s’ ajou-tent les perturbations du marché pharmaceutique qui obligent les pharmaciens à augmenter leurs stocks pour essayer d’assurer une disponibilité des médicaments pour leurs clients.5. Le tarif de référence :Le tarif de référence, tel qu’il a été institué, est une avancée importante pour notre économie, par ailleurs, il peut représenter un outil d’orientation et de régulation du système de santé à travers les mesures d’accom-pagnement proposées dans le décret qui favorise les médicaments produits localement et les médicaments génériques.

III. LES SOLUTIONS

- Assainir le secteur du médicament par le renforcement des mécanismes de régulation : notamment par la mise en place effective de l’agence du médicament qui ga-rantirait une meilleure gestion du dossier sur l’import et la production et accompagnerait le passage du système actuel d’importation du médicament à un système qui privilégie la production locale, une des priorités du gouvernement ;- le rétablissement de la notion de service public, car le médicament n’est pas une marchandise ordinaire, c’est un élément stratégique de toute politique sanitaire. L’Etat doit garantir sa disponibilité à travers des méca-nismes de régulation et établir une liste quantitative des besoins annuels en DCI qui doit être ajustée selon les besoins du marché (dès qu’il y a pénurie ou plutôt risque de pénurie, on augmente les quantités nécessaires pour atteindre l’équilibre) ;- imposer les médicaments à faible revenu aux importa-teurs (intégration de la notion de service public) ;- la liste des besoins en médicaments et les chiffres de la production nationale doivent constituer les éléments de base pour l’élaboration des programmes d’importation, il faut donc mettre en place des mécanismes de statis-tiques qui permettent de connaître à tout moment les quantités de médicament sur le marché ; - il faut assurer les stocks de sécurité au prorata des quotas accordés et intégrer les stocks de sécurité dans les programmes ;- alléger les conditions de payement par le retour au payement libre, car il est inconcevable que la dispo-nibilité du médicament soit subordonnée à la santé financière de l’importateur et à la disponibilité de fonds. La santé publique et le malade ne peuvent pas dépendre d’éléments conjoncturels ;- le médicament étant un produit stratégique, les quantités à importer seront définies en fonction des besoins réels. De plus, le nouveau cahier des charges imposera l’enregistrement des produits en dinars, leur prix sera donc connu à l’avance ce qui empêchera les débordements sur les programmes, l’alourdissement de la facture à l’importation et les transferts illégaux de dinars vers l’étranger (objectif que la LFC 2009 visait par l’instauration du Credoc comme seul moyen de payement) ;

- l’intégration des agences étatiques qui existent actuel-lement, soit par la cession de ces agences à des acteurs privés du système de santé ou par leur fermeture pure et simple (selon un calendrier préétabli). Cette nécessaire mutation des agences étatiques permettrait une mise en conformité avec la réglementation en vigueur de l’ensemble du secteur pharmaceutique. Cette «restruc-turation» impacterait de manière positive le secteur par la garantie du respect de la déontologie par le dernier maillon de la chaîne, mais serait aussi l’assurance que les meilleurs conseils seront prodigués aux usagers en officine. Le retour à la concurrence en impliquant le pharma-cien d’officine dans la distribution par l’introduction d’amendements qui permettent la création des regrou-pements de pharmaciens en groupement, centrales d’achats, GIE, GIC… Les groupements, qui sont des centrales de services, contribueront à la stabilité du marché par : l’utilisation des statistiques fournies par leurs membres afin de disposer de prévisions réelles qui permettent d’équilibrer les stocks selon les besoins ;- la négociation en groupe qui permettra de se prémunir contre les ventes concomitantes et l’achat contraint de produits à péremption proche (qui faussent les statisti-ques et les prévisions) ;- réviser les marges de façon à favoriser la vente des médicaments génériques, et particulièrement les médi-caments issus de l’industrie locale ;- le tarif de référence : le décret sur les conventions et les tarifs de référence a instauré un barème incitatif encou-rageant la vente des médicaments fabriqués localement qui sont aux tarifs de référence. Il faut réviser son ap-plication pour en faire un outil important de protection de la production nationale qui est la seule à pouvoir ga-rantir - à moyen et long termes - une stabilité du marché intérieur du médicament .

IV. CONCLUSION

Les dysfonctionnements actuels de la chaîne de dis-tribution du médicament mettent en péril l’efficience du système de santé publique, c’est pourquoi, il est es-sentiel de réintroduire la notion de service public à tous les niveaux de la chaîne du médicament et d’œuvrer à rétablir la primauté du volet médical sur le volet com-mercial en permettant une concurrence loyale et éthique entre tous les intervenants du secteur. Pour répondre à ces enjeux, il est nécessaire de mettre en place :- des relations directes pharmaciens-laboratoires, en sus des relations déjà existantes laboratoires-distri-buteurs-pharmaciens, qui permettront de mettre fin à la situation actuelle de «monopole» qui pénalise les pharmaciens et par-là même les patients. Cette relation directe laboratoires-pharmaciens va concrétiser et renforcer les mécanismes de concurrence garantissant ainsi une meilleure régulation du marché, qui garantira à son tour une meilleure disponibilité des médicaments en empêchant toute tentative de rétention des produits pharmaceutiques à des fins spéculatives.Rôle des groupements de pharmaciensLes groupements de pharmaciens qui, de par leur ex-pertise, leur proximité avec les patients et leur capacité à mobiliser les ressources dont ils disposent (humai-nes et logistiques) constitueront une force et un outil de régulation capable d’empêcher les pratiques non déontologiques qui minent actuellement le secteur de la distribution. Le regroupement des pharmaciens va renforcer le rôle et la position de ce dernier maillon de la chaîne du médicament qu’est le pharmacien. C’est ainsi qu’il pourra jouer pleinement son rôle d’acteur de santé et de régulateur final de la chaîne de distribution ; et plus important, se regrouper au sein d’un groupement qui lui permettra de se prémunir contre les éventuels dysfonc-tionnements des autres maillons de la chaîne. Par ailleurs, ces groupements peuvent participer active-ment aux programmes de santé publique, notamment en matière de prévention avec ses différentes étapes, à sa-voir la prévention avant la maladie, le dépistage précoce des maladies et enfin l’accompagnement des malades pour assurer un meilleur suivi et une plus fficacité des traitements prescrits. Il sera aussi, par le truchement du groupement, un acteur en matière de pharmacovigilance car il est, de par son métier et par sa proximité avec les usagers, en première ligne pour permettre la remontée des informations sur les incidents (effets indésirables) liés à l’utilisation des médicaments. L. A. S. B.

(*) Pharmaciens

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Par M. Benhaddadi (*)

Depuis janvier 2005, le Canada est gou-verné par les Conservateurs, un parti de droite, pas très loin de l’extrême-droite

sur certaines questions, dont celles du Proche et Moyen-Orient. Je vous livre in extenso mes réflexions, publiées sur mondialisation.ca en septembre 2009. Bien avant la tenue du simulacre de procès de Guantanamo de l’enfant-soldat canadien Omar Khadr, la cour fédérale du Canada a ordonné dans son jugement le rapatriement sans délai du jeune prisonnier O. Khadr, détenu depuis 2002. Mais l’honorable porte de sortie offerte par le jugement qui a statué que le Canada a contrevenu à ses obligations n’a pas été saisie. Ce faisant, c’est aussi toute la Charte cana-dienne des droits et liber-tés que le gouvernement conservateur a piétinée. A leur décharge, les Conservateurs n’ont ja-mais caché leur dédain pour cette Charte qui, à défaut d’être réécrite selon leur désir, a été superbement ignorée. Pris au dépourvu par ce jugement et ne sachant pas dans un premier temps si son chef allait faire appel ou pas, le ministre canadien des Affaires étrangères, Laurence Cannon, a certainement atteint le summum de la démagogie en affirmant, sans aucune preuve, que O. Khadr a fabriqué des bombes identiques à celles qui ont tué un certain nombre de nos soldats, y compris la soldate Karine Blais dont les funérailles étaient

alors en cours de célébration…L’aversion que suscite chez les Canadiens, toutes confessions confondues, le père terro-riste de l’enfant-soldat Omar Khadr ne peut justifier l’inaction. Guantanamo, cet espace de non-droit, où tous les pays occidentaux ont demandé et obtenu la libération de leurs conci-toyens détenus, est une sinistre geôle où les prisonniers sont «battus, attachés des heures durant, humiliés, enfermés des années dans de minuscules cellules sans lumière de jour». En rappelant dans une missive au président B. Obama, lors de son voyage au Canada, son engagement à fermer Guantanamo, des élèves d’une école de Joliette (Québec), de même

âge que Omar quand ce dernier a été arrêté, ont trouvé les mots justes pour demander son rapa-triement au Canada pour mettre fin aux souffran-ces de cet enfant-soldat. Mais arguant qu’il veut éviter de s’immiscer dans le processus de justice américaine et préjugeant à l’avance des charges

retenues, l’attitude du Premier ministre S. Harper est incompatible avec le respect de la démocratie et la primauté du droit, ainsi que le soutien auquel a le droit de s’attendre tout ci-toyen canadien. Peut-être que S. Harper aurait eu un peu plus de compassion si le néo-Cana-dien Omar était d’origine aryenne ou s’appelait Ariel ; il aurait été alors promptement rapatrié. Pour ne pas faire dans le politiquement correct, on peut déduire de ces précédents propos ce que l’on peut appeler le «syndrome Khadr»

chez Harper. Il aurait été intéressant d’analyser ce supposé syndrome chez le Premier ministre : même si la réserve qui doit être celle d’un professeur empêche le citoyen que je suis de m’étaler plus là-dessus, je ne peux m’empêcher de penser que l’origine ethnique de O. Khadr y est pour beaucoup dans le peu d’empressement de le rapatrier. Cette hypothèse, loin d’être far-felue, est étayée par un certain nombre de faits, dont ceux qui suivent. En 2003 déjà, dans une vaine tentative de convaincre les députés d’envoyer l’armée canadienne combattre avec les Américains en Irak et dans un discours prononcé à la Chambre des communes, il a déclaré : «Nous ne pouvons nous détourner de la menace que la possession des armes de destruction massive par l’Irak pose pour la région et le monde entier.» Il est vrai que S. Harper était à l’époque chef de l’op-position Alliance canadienne et que son texte n’était pas original puisqu’il avait plagié in ex-tenso le discours du Pre-mier ministre conserva-teur de l’Australie. Même si le plagiat en politique n’est pas rare et que les discours des politiciens sont le plus souvent écrits par leurs collaborateurs, il n’en demeure pas moins que son entêtement à persévérer dans l’erreur alors qu’il s’était fondamentalement trompé aurait dû susciter plus d’interrogation.Plus tard, les bombardements barbares du Liban puis de Ghaza et l’appui inconditionnel de Harper à Israël ont creusé un fossé incom-mensurable entre les Conservateurs et la po-pulation canadienne en général et québécoise en particulier. En étant le premier à imposer des sanctions au Hamas palestinien qui venait d’être démocratiquement élu et en traitant en-suite les candidats qui briguaient la direction du parti libéral d’anti-Israël, il a clairement pris parti, ce qui était probablement destiné à s’attirer les faveurs du Congrès juif canadien. Ce faisant, Harper a ostensiblement renié le rôle traditionnellement pacifique du pays de Casques bleus… Pire, son irrationalité totale dans les dos-siers de guerre en Irak-Liban-Palestine-Israël découle probablement de sa pensée toute bushienne, proche de celle des adeptes du choc des civilisations. Pourtant, dans ce dossier moyen-oriental que l’on complexifie toujours outre mesure, nul besoin d’un doctorat pour comprendre que le cœur du problème s’appelle la colonisation de territoires palestiniens. L’Ad-ministration Obama, l’UE et tous les pays qui veulent une solution à ce problème ne cessent de demander le gel total de cette colonisation. Mais là où l’action lucide se passe, le Canada de Harper est aux abonnés absents et le pays

a perdu toute autorité morale, du fait de son parti pris. Il faut dire qu’en matière de droits de l’homme en général, la crédibilité du Canada est de plus en plus sur une pente né-gative. L’autre exemple édifiant de cette perte de crédibilité peut être illustré par le départ de la juge L. Arbour du Tribunal pénal inter-national (TPI), départ sournoisement souhaité par le gouvernement conservateur canadien. Cette honorable «Dame», avec un grand D, a eu l’audace de dénoncer en des termes clairs le traitement inhumain que subissent au quotidien les Palestiniens. Cela lui a valu une campagne orchestrée de dénigrement injustifié. Dans le dossier Israël-Palestine, Harper et ses soutiens ont même essayé de justifier l’injustifiable, y compris les bombardements barbares de Ghaza qu’ils se sont époumonés à faire passer pour une réponse proportionnée, alors que les arguments présentés constituent une insulte à l’intelligence des Canadiens…

Présentement que des do-cuments internes de la CIA détaillent des actes de torture et que le monde peut rêver de l’émergence d’un nouveau juge Bal-thazar Garzon qui deman-derait des comptes aux apôtres créationnistes de

l’espace de non-droit de Guantanamo (Bush, Cheney et consorts), la meilleure chose qui puisse arriver pour le Canada serait de mettre un terme à son déclin, en mettant fin à la paren-thèse «harperienne» dont la politique et l’idéo-logie «bushienne» sont rejetées de plus en plus unanimement. M. B.

(*) l’auteur est professeur associé à l’Ecole polytechnique de Montréal

et expert en énergie qui s’exprime en tant que citoyen

Post-scriptum : le Canada vient de subir à l’ONU le plus grand camouflet de sa politique étrangère : pour la première fois, le pays s’est vu refuser un siège d’élu au Conseil de sécu-rité. C’est dire tout le discrédit de sa politique étrangère. Je ne suis pas dans les secrets de WikiLeaks pour savoir de quoi discutent les ministres des Affaires étrangères, mais la visite en Algérie de L. Cannon ne doit pas servir à redorer le blason de son parti, à moins d’un changement de cap. Mais, comme l’illustrent les mémoires de J. W. Bush, ces gens-là n’ont jamais de regrets dans leur politique, même si elle est basée sur un mensonge de destruction massif. C’est sympto-matique chez les Conservateurs.

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 19

I D É E S - D É B A T

Syndrome Khadr et déclin du Canada

A nos lecteurs En raison des contraintes liées à la pagination et pour une meilleure lisibilité des textes, les contributions adressées à la rubrique «IDEES-DEBAT» ne devront pas dépasser les 6000 lignes, l’équivalent de 4 feuillets saisis. La rédaction sera contrainte de ne pas publier les textes dépassant cette norme. Nous demandons de la compréhension et de la discipline à nos lecteurs.

Il faut dire qu’en matière de droits de l’homme en général,

la crédibilité du Canada est de plus en plus sur une pente

négative

L’appui inconditionnel de Harper à Israël a creusé un

fossé incommensurable entre les Conservateurs et la population canadienne

en général et québécoise en particulier

AVIS D’APPEL D’OFFRESà la concurrence nationale n°01/DA/2011

La Société - Entreprise des Industries du Câble de Biskra - Enicab-Spa, lance un avis d’appel d’offres à la concurrence nationale pour le choix de transporteurs devant assurer le transport de ses marchan-dises à travers le territoire national.Les transporteurs intéressés par cet appel d’offres devront retirer le cahier des charges par simple demande à l’adresse électronique suivante : [email protected] contre présentation d’un reçu de paiements des frais (2000,00 DA) et envoyer leurs offres sous dou-ble pli cacheté par courrier express, sous un délai de 30 jours suivant la première parution de cet avis sur les quotidiens nationaux, comme suit :• l’enveloppe externe devra comporter les mentions suivantes :

Entreprise des Industries du Câble de Biskra Enicab/Spa, Comission d’ouverture des plis

Zone industrielle de Biskra, Algérie• L’enveloppe interne, quant à elle, comportera les mentions légales suivantes :

AVIS D’APPEL D’OFFRES A LA CONCURRENCENATIONALE N°01/DA/CR/2010

«A NE PAS OUVRIR»L’ouverture des plis se fera au maximum dans les 15 jours suivant la fi n de la date admise pour le retrait des cahiers des charges et le dépôt des plis.Le paiement des frais se fera uniquement par virement sur le comp-te de la Société ouvert auprès de la Banque Extérieure d’Algérie/Agence de Biskra, sous le numéro :

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 23

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : ANOMALIES / TRIVIALE / LOGERAS / MA / ISIS / TONAL / OU / LIS / PRIS / COSSU / IRE / GAINES / LITS / LENT / SI / ALTO / ETON / ETRE / ENEE / EDE VERTICALEMENT : ENTOMOLOGISTE / ORGANISATION / AMIE / ASSIS / NE / AVRIL / UN / ALIAS / ELLE / IASI / RISETTE / SEL / SOIR / NORD / SEC / USENT / EE.

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IRHISAIRISFCGNO

CEBIIERUHCAHATR

PIORCASCADEURNR

ENEURELIBUNBOEE

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONOuvrier qui creuse des

puits (9 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

FASTUEUX

AGHA - AMPHIBIE - AVAL - BORNE - BRILLANT - CASCADEUR - CITADELLE - DECAPITER - DOIGT - ELECTEUR - ESCALOPE - FILTRAGE - FRIMAIRE - GARANT - GAUCHE - HACHURE - HIRSUTE - IMMATERIEL - IRIS - LAVAGE - LIRE - MIEN - NETTETE - NOISETTE - OBNUBILER - ORDINAIRE - PORE - PROPRETE - RIVE - ROBOTISER - SARBACANE - SPECIAL - TILT

Biffe Tout N° 2787

B

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Mince et élancé.

Définitiondu mot encadré

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1 11 3 11 17 8 10

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspon-dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

Fléchés Express N° 2787

ventilée

entre3 et 4

réfuter

peinée

alcaloïdetoxique

en surplus

estimationde la valeur

naïfs

voie lactée

pourvue

épée

trouille

domicilié

ancienneradio

note

brament

antériorité

petits fours

symbole

tourne

pièces de selle

lettresde cour

réalisa

affluent duDanube

profites

fautesd’imprimerie

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sans partipris

l’étenduede l’atmo-

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HORIZONTALEMENT : 1.Participation aux bénéfices d'une entreprise 2.Chose inédite. Petits hommes 3.Rapidement. Vieux bison. Symbole. De bonne heure 4.Fin de verbe. C'est nickel. Plante vénéneuse 5.Relatif à des propos grossiers. Avant patres 6.Pareil à. Attacha. Accumulation d’urée dans le sang 7.Myriapodes. Ver. Partie d'église 8.Ivre. Train très rapi-de. Conjonction 9.Qui suit une cure thermale. Va avec Alma 10.Rangée de bancs. Dieu coquin 11.Lettre grecque. Ville d'Allemagne. Préfixe d'égalité 12.Rivière d'Ethiopie. Personnel. Mû par le vent 13.Parfum. Désavantagent 14.Renard polaire. Douleur à l'oreille 15.Branché. Prénom. Assassinent.

VERTICALEMENT : 1.Recherche attentive et suivie 2.Méchanceté extrême. Italien 3.Ne dévoila pas. Crocodiles 4.Narine de cétacé. Avant la matière. Sied. Châtiment 5.Note. Atomes. Démonstratif. Possessif 6.Liquide. Saint de la Manche. Récolter 7.Principalement. Du poids à perdre 8.Petite patronne. Ecossais 9.Fin de soirée. Paresseux. Chevalier mys-térieux 10.Relaxe 11.Inciter à agir. Enlevât 12.Refus de bam-bin. Issue. Langue. Bouquiné 13.Gavroche. Manganèse. Encercle 14.Appréciaient. Chef d'œuvre. A la mode 15.Ancien camp médiéval. Bravai. Refus russe.

Quinze sur N° 278715

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.EMBROUILLEMENTS 2.COUETTE. EPATAIT 3.LITRE. NAVIGUE 4.ATA. SAIDA. NI. UR 5.IENA. IS. NIA. USE 6.RUERA. SET. TEST 7.CR. PATELIN. EU 8.GERAI. NOTIONS 9.SANG. BETISE 10.SUEES. CALE. REIS 11.TRIBAL 12.MASSUE. AC. NET 13.ERS. PEUREUSES 14.NI. ORL. ETRES. TI 15.TAUPE. ITS. ETAPE.

VERTICALEMENT : 1.ECLAIRCISSEMENT 2.MOITEUR. AU. ARIA 3.BUTANE. GNEISS 4.RER. ARPEGE. OP 5.OTES. AAR. STUPRE 6.UT. AI. TAN. REEL 7.IENISSEI. CI 8.AD. EL. CABARET 9.LEVANTIN. LACETS 10.EPI. NOBEL. UR 11.MAGNAT. TE. OSEE 12.ETUI. EPITRE. EST 13.NAE. US. OIE. NS 14.TI. USTENSILE. TP 15.STERE. USES. TAIE.

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SOLUTION N° 2786HORIZONTALEMENTI- CALEBASSES. II- ACALEPHE. III- TA - ARIENNE. IV- AJONC - DAIS. V-LOB - EO - TOT. VI- OUTEADE - LE. VII- EN - ECHO. VIII- USNEE - AI. IX- EPI - RARETE. X- RIRES - TRES.

VERTICALEMENT1- CATALOGUER. 2- ACAJOU - SPI 3- LA - OBTE-NIR. 4- ELAN - ANE. 5- BERCER - ERS. 6- API - ODE. 7-SHED - ECART. 8- SENAT - HIER. 9- NIOLO - TE. 10- SIESTE - DES.

HORIZONTALEMENTI- Chassées. II- Tendre une voile le long de son mât. III- Réserve de pulsions - Sans fioriture - Mèche rebelle. IV- La petite fait le tour. V- Cri de charretiers - Potelées. VI- Avant les lettres - Sau-vage - Réfléchi. VII- Catégorique - Pays de gaëls. VIII- Avant nous - Chemin de halage - En plus. IX- Mouvement euskérien - Vif. X- Atteints par la vieillesse - Caesium.

VERTICALEMENT1- Déclins politiques. 2- Lettre grecque - Baie nippone - Règle. 3- Geste gratuit - Roulement de tambour - Grand plat en terre. 4- Boîte démocratique. 5- Tumeur maligne - Métal symbolique. 6-Etre abandonné. 7 - Au bout de la langue - Débuts. 8- Tranche de temps. 9-Cocottes - Pour abréger. 10- Capucin - Petits che-mins.

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Mots Croisés N°2787

Par M. IRATNI

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El Watan - Jeudi 13 janvier 2011 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

Bibliothèque itinérante pour chaque wilaya

L’ensemble des wilayas du pays sera doté, à la fin du premier trimestre 2011, de bibliothèques itinérantes pour promouvoir et encourager la lecture publique. 24 wilayas disposent actuellement de bibliothèques itinérantes, tandis que 12 autres devront en bénéficier dans deux semaines. Toutes les wilayas du pays seront dotées de bibliothèques itinérantes pour promouvoir et encourager la lecture dans les zones isolées et montagneuses où de telles structures

font défaut. Cette opération vient en complément au projet de réalisation d’au moins «une bibliothèque publique dans chaque commune». Il est bon de rappeler la signature d’une convention entre le ministère de la Culture et celui de l’Education nationale instituant la lecture comme matière essentielle dans le programme scolaire, faisant obligation à l’élève de lire au moins quatre titres par an.

Changement à Algérie Télécom de Chlef Le directeur régional d’Algérie Télécom de Chlef, Mustapha Arbaoui, vient d’être muté, dans les mêmes fonctions, à Oran. Il a été remplacé par le directeur de wilaya de l’unité opérationnelle d’Algérie Télécom, Brahim Zaïd, lequel a cédé sa place à Hadj Miloud Abdelkrim, responsable de Djawab à Chlef. La promotion des deux cadres est, pour beaucoup, largement méritée en raison des résultats qu’ils ont obtenus dans leurs secteurs respectifs. A noter que la direction régionale d’Algérie Télécom regroupe plus de sept wilayas du centre et de l’ouest du pays.

Saisie d’appareils de gaz dangereux à Souk Ahras De la tuyauterie défectueuse sur les appareils domestiques fonctionnant au gaz naturel, ou au butane, jugés dangereux, tout ce matériel a été saisi, mardi dernier, à Souk Ahras, par les services de contrôle de la direction du Commerce. Il s’agit de 1000 m linéaires de tuyaux en plastique pour gaz de ville d’une valeur de 57 176 DA, mis en vente sans les mentions obligatoirement exigées par la réglementation en vigueur. Les mêmes services ont également saisi 16 appareils régulateurs de gaz butane portant des marques italiennes et dont des tests ont démontré la dangerosité pour leurs usagers. Une enquête a été déclenchée par les mêmes services pour déterminer l’origine de ces produits et engager les procédures en vue de retirer ces lots du marché, pour préserver la santé et la sécurité des consommateurs.

Deux trafiquants libyens interpellés à IlliziDeux individus de nationalité libyenne, spécialisés dans le trafic de véhicules, viennent d’être appréhendés dans la localité frontalière de Tarat, à 160 km d’Illizi, et présentés à la justice et écroués. Les deux individus, arrêtés à bord de deux véhicules, en provenance du Niger et allant vers Ghat en Libye, falsifiaient des plaques d’immatriculation et des documents officiels (livrets de circulation) et menaient leurs transactions au Niger.

Dangereux chiens errants à M’silaUne meute de chiens errants s’est attaquée, dans la nuit de lundi à mardi, à des étables d’éleveurs situées à Tarmounet (M’sila), tuant plusieurs ovins, selon le directeur des services agricoles (DSA). Selon ce responsable, qui préconise une «intervention pour l’abattage de ces chiens errants», le rapport vétérinaire, établi à la demande de la commune, fait état de «l’attaque d’une étable par une meute de 20 chiens qui ont tué 7 ovins». C’est la deuxième fois qu’une attaque perpétrée par une meute de chiens errants affamés est signalée dans cette commune.

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse : Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

Site web : http://www.elwatan.com E-mail : [email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar -

Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.

R.C : N° 02B18857 Alger. Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 -

Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084 ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi

Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75 Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprime-

rie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest. Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :

Société de distribution El Khabar. Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan

Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran) Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66

Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis

à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

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Les oiseaux continuent de mourir Des dizaines d’oiseaux retrouvés morts samedi à Constanta (Roumanie), suscitant des craintes d’une maladie mystérieuse, ont succombé aux effets de l’alcool, après avoir ingurgité du marc de raisins, a annoncé l’autorité sanitaire vétérinaire. «Les étourneaux sont morts d’une intoxication éthylique», a-t-il été déclaré. La cause du décès a été déterminée après l’analyse du contenu du gésier des volatiles. Samedi, des habitants de Constanta avaient alerté les autorités après avoir découvert sur un terrain vague une trentaine d’étourneaux morts, craignant qu’ils aient été tués par la grippe aviaire. Cette découverte était intervenue dans le contexte d’informations faisant état de la mort soudaine de quantités massives d’oiseaux et de poissons dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Suède, la Grande-Bretagne et le Japon.

La dernière mission de DiscoveryLa NASA vient de fixer une nouvelle date pour le départ de Discovery, qui doit effectuer sa dernière mission cette année. Après de nombreux reports, la navette devrait finalement se diriger vers l’espace le 24 février prochain. Le vol ultime de la navette Discovery a été reporté plusieurs fois depuis le mois de novembre. Aujourd’hui, l’agence spatiale américaine assure avoir résolu ces problèmes. Le décollage de Discovery est donc prévu pour le 24 février, en espérant que de nouvelles craquelures ou fissures n’apparaissent pas d’ici là sur la navette. Par ailleurs, suite à ces incidents, la NASA a décidé d’effectuer des contrôles sur le réservoir d’une autre navette : Endeavour. Son décollage devrait donc être reporté du 1er au 18 avril 2011.

SUR LES TRACES DES PHARAONS AMAZIGHS

GOOGLE LANCE UN CONCOURS SCIENTIFIQUE

Tout Algérien en visite au Musée du Caire ne peut s’empêcher de s’intéresser

plus particulièrement à la «suite royale» réservée à la XXIIe dynastie de l’Egypte ancienne, où sont exposés de véritables trésors des rois amazighs, ces ancêtres des Algériens deve-nus pharaons d’Egypte pen-dant près de deux siècles. La date du 12 janvier, marquant le début de l’année berbère (Yennayer), n’est autre que le jour de l’intronisation du roi amazigh Chachnak I comme pharaon d’Egypte en 950 avant J.-C, selon une version très an-crée chez les historiens. Ce jour-là, Chachnak, dont le nom est parfois transcrit Chechonk, marque sa victoire sur le pha-raon Psousennès II, ce qui lui permit de conquérir l’Egypte où il fonda sa capitale à Tanis, ville du Delta du Nil, portant actuellement le nom de San El Hadjar. Dans une grande salle, au pre-mier étage du musée, non loin du lieu où sont exposées les momies des célèbres pharaons comme Toutankhamon ou Néfertiti, le visiteur découvre, émerveillé, les trésors de cette

dynastie, découverts en 1939 dans la nécropole des rois de Tanis par une mission d’égyp-tologues français. De grands sarcophages en granit, en bois et même en argent, gravés de hié-roglyphes (caractères et dessins pour guider les morts dans l’au-delà, et contenant les momies de ces rois, sont posés à même le sol. D’autres objets de valeur (des amulettes et des bijoux en or massif toujours aussi écla-tants) sont bien protégés par de solides vitrines. Le clou de l’exposition est un masque en or similaire à celui de Toutankhamon, dont la renom-mée mondiale le rend incon-tournable pour tout visiteur dans ce musée qui possède le plus grand nombre d’antiquités dans le monde. Au centre de la salle, on peut admirer une large cein-ture ornant le buste du pharaon qui la portait lors des cérémo-nies officielles, un collier en or d’au moins deux kilos ainsi que plusieurs bijoux d’apparat. Les objets exposés renseignent sur la véritable richesse de cette dynastie, à tel point que certains ont accusé le roi Chachnak de s’être accaparé les trésors du roi Salomon, puisque le règne

de Chachnak – nom porté par au moins cinq rois de cette fa-mille – s’est étendu à d’autres régions du Moyen-Orient. Cer-taines antiquités et trésors de la XXIIe dynastie se trouvent actuellement dans des musées européens, tel Le Louvre en France, où est exposé un buste en or du roi Aserkoun ou encore à Budapest où est conservée une statuette de l’un des héritiers du trône de Chachnak. L’absence des momies de ces rois s’expli-que, selon un égyptologue, par la décomposition des corps en raison du taux d’humidité très élevé à Tanis, toute proche de la mer, contrairement aux autres momies découvertes souvent intactes dans le sud de l’Egypte du fait de l’absence d’humi-dité. Rencontrée sur place, une jeune Algérienne, étudiante en histoire dans une université égyptienne, n’a pas hésité à qua-lifier le règne de cette dynastie en Egypte à celle des Fatimides, fondateurs de l’actuelle capi-tale, Le Caire. Avant de souhai-ter voir ces trésors exposés un jour à Alger, pourquoi pas lors d’un Yennayer, afin de restituer à cette dynastie sa véritable envergure.

Le géant américain a lancé, hier, un concours scientifique destiné aux 13-18 ans du monde

entier. A la clé ? Un voyage de 10 jours dans les îles Galapagos et une bourse d’études de 50 000 dollars (38 550 euros). «Google souhaite décou-vrir les jeunes esprits les plus brillants du monde, capables de lui proposer des projets intéressants et créatifs, pertinents dans le monde d’aujourd’hui», a indiqué le géant américain. Les adolescents qui souhaitent participer à ce concours peuvent le faire seuls ou par groupe de deux ou trois. Ils devront proposer un projet en anglais qui peut être composé d’une vidéo de deux minutes ou d’un dossier d’une vingtaine de pages,

expliquant ce qu’ils ont souhaité faire. La date butoir pour les candidatures est le 4 avril. Le mois suivant, un jury de professeurs doit examiner ces candidatures. «60 demi-finalistes seront choisis», a déclaré Google. Les projets de ces demi-fina-listes seront soumis à un vote sur Internet pour un «Prix du public».Fin mai, les noms des 15 finalistes seront an-noncés par Google. Ils auront le privilège d’être invités au siège du groupe, en Californie. Un jury composé de scientifiques (dont des prix Nobel) va alors procéder au vote final qui doit élire trois ga-gnants selon les tranches d’âge : 13-14 ans, 15-16 ans et 17-18 ans.

Ados, à vos projets !

Yennayer au Musée du Caire

● L’histoire des rois amazighs, devenus pharaons d’Egypte, est exposée au Musée du Caire.

● Un voyage et une bourse d’études sanctionneront les meilleurs travaux des jeunes.

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S P O R T S

La sélection nationale algérien-ne de handball, qui se trouve depuis mardi soir en Suède,

est bien concentrée pour aborder le 22e Championnat du monde de la discipline. Les hommes de Salah Bouchekriou, qui ont déjà effectué un galop d’entraînement, sont déjà dans l’ambiance du Mondial. Ce sont des séances d’entraînement de mise en train pour le sept national. Pour son premier match, l’Algérie sera oppo-sée demain soir à la Serbie, candidat en puissance du groupe. Pour leur part, les Algériens sont déterminés à faire bonne figure et tenteront de se défendre à fond, même si les ca-marades de Hammad n’ont pas les ressources nécessaires pour surpren-dre la Serbie. Cette dernière n’est pas vraiment «insurmontable», mais jouit

quand même d’un niveau supérieur par rapport aux Algériens. Un constat par-tagé par le coach national qui n’a pas cessé d’af-firmer que l’Algérie aura affaire aux gros bras de la discipline à l’échelle mon-diale. En effet, les Verts, dont le meilleur classement au Championnat du monde reste la 13e place enregis-trée lors de l’édition de 2001 à Paris, nourrissent peu d’espoir pour rééditer cet exploit. Au cours du précédent Mondial disputé en Croatie en 2009, l’Al-gérie a terminé 19e sur 24 nations présentes. Il faut

dire que le handball algérien a énormément évolué depuis

le rendez-vous de Croatie, comme en témoigne la belle prestation réalisée à la dernière CAN 2010 qualificative pour le Mondial. En Suède, les pro-tégés de Bouchekriou devront gérer convenablement et intelligemment le match face à la Serbie en vue d’éviter la «raclée». Il faut dire qu’à l’excep-tion de quelques rencontres amicales disputées en Hongrie à quelques jours du Championnat du monde, l’équipe nationale risque de sombrer sur le plan physique. Demain, les camara-des de Salah Cheikh qui dispute son premier Mondial, se lancent dans la bataille pour faire honneur aux cou-leurs nationales. L’essentiel est de ne pas verser dans les fautes techniques qui restent le point faible de nos athlè-tes. Chafik Boukabes

ABDERAZAK HAMMAD. Attaquant de l’EN

«Je vais honorer mon dernier Mondial»

Propos recueillis Par Chafik B.

Même si vous avez pris part à la dernière CAN en février der-nier, nul ne pensait qu’à 36 ans vous alliez déboucher sur un autre Mondial, surtout après la déclara-tion que vous aviez faite en 2009.Pourquoi êtes-vous revenu sur vo-tre décision ?

C’est vrai que j’ai fait l’impasse sur le dernier Mondial de Croatie, car j’ai estimé que le temps était venu pour moi de céder la place aux jeunes.

Une longue carrière internatio-nale, ça use. J’ai voulu me consacrer à ma petite famille. Mais le destin en a voulu autrement puisque l’entraî-neur national, Salah Bouchekrioui, m’a fait appel pour disputer la CAN au Caire. J’avoue que j’ai hé-sité avant de retourner en équipe nationale. Les marques de confiance et d’estime affichées à mon égard m’ont motivé pour donner mon OK à l’équipe nationale en prenant part au Mondial de Suède.

Pensez-vous franchement que vous êtes au top physique-

ment pour apporter un plus à l’EN ?

Comme je l’ai déjà déclaré, je donnerai le meilleur de moi-même pour honorer ma der-nière sélection sous les cou-leurs nationales. A la faveur de mon expérience, je tenterai avec la nouvelle génération de laisser une bonne impression. Toutefois, je regrette les dé-fections pour blessures de mes coéquipiers et amis Chahbour, Biloum, et Filah. Le forfait de ces derniers, auxquels je souhaite un prompt rétablisse-ment, pèsera sans doute sur le rendement de l’équipe.

Comment jugez-vous la préparation, ainsi que la présence de nouveaux éléments au sein de la sélection ?

Dans l’ensemble, la préparation était bonne, mais malheureusement on a eu peu de matchs internationaux dans les jambes.

A ce niveau de compétition mon-diale, il faut enchaîner avec le maxi-mum de confrontations amicales. Concernant la nouvelle génération qui compose les Verts, j’estime

qu’elle a beaucoup d’avenir devant elle.

Avez-vous des appréhensions par rapport à vos adversaires ?

Il est clair que notre groupe ren-ferme des adversaires de taille, mais ce n’est pas pour autant qu’on ne dé-fendra pas nos chances à fond. C’est un esprit plein de rigueur qui anime le groupe. Une chose est sûre, la Ser-bie et le Danemark qui connaissent fort bien le handball algérien ne vont pas nous sous-estimer. C. B.

A peine désigné comme en-traîneur national des cadets

(U19) il y a six mois, l’ancien joueur de l’équipe nationale, Rédouane Aouchria, a intégré l’élite seniors au poste d’ad-joint de Salah Bouchekrioui. Aouachria, qui a participé à trois éditions du Championnat du monde (1995, 1997,2001) et aux JO d’Atlanta (1996), a débuté avec Bouchekrioui juste après la CAN pour le seconder dans sa mission. Approché par nos soins, juste avant l’envol de l’équipe pour la Suède, il nous a déclaré : «Pour ma première expérience en tant qu’adjoint de Bouchekrioui, je ne suis nullement dépaysé en rejoignant

la sélection seniors. Tout se passe bien. On a réalisé une excellente préparation compé-titive de qualité. Les joueurs ont bien réagi face aux Tunisiens, Hongrois, Slovaques et Bahreï-nis lors des matches amicaux. Ceci a permis aux joueurs de se libérer de toute pression. A présent, il faut aller cher-cher des victoires en Suède». Aouachria, ancien hand-balleur du SR Annaba et du MCA et qui a joué plu-

sieurs années en club professionnel au sein du Handball Club Villeneuve-d’Ascq (France), estime que l’équipe d’Algérie fait partie des out-siders dans ce Mondial. C. B.

HICHEM DAOUD. Joueur de l’ENAprès Polytech, le Mondial

Le handballeur Hichem Daoud, âgé de 19 ans, sera

l’un des plus jeunes sélection-nés de cette 22e édition. C’est un joueur talentueux et polyva-lent qui a fait ses premiers pas dans la discipline du handball dans sa ville natale de Tissem-silt, avant de rejoindre le HBC El-Biar. Alors qu’il n’était que cadet deuxième année, il évo-luait déjà avec l’équipe seniors d’El-Biar tant il recelait de grandes qualités. Daoud n’est pas seulement un handbal-leur d’avenir, il est également doué et brillant dans ses études, puisqu’il est parvenu à décro-cher son bac avec mention très

bien. Ce qui lui a permis d’inté-grer en début d’année l’Ecole polytechnique d’Alger. Daoud, plein de qualités, très sérieux, est vraiment sur la bonne voie. Daoud, qui a pris part aux championnats d’Afrique cadets et juniors était comblé de rece-voir sa première convocation en seniors. «Je ne m’attendais pas à cette sélection en seniors, mais par la suite je me suis bien défendu pour gagner ma place parmi les 16 mondialis-tes. J’avoue que l’ambiance est bonne. Avec un tel esprit, les anciens m’ont bien accueilli. Mon premier Mondial sera bénéfique, car je vais encore

m’aguerrir davantage», souli-gne Daoud, un des espoirs du handball national. C. B.

Alors qu’il avait renoncé à participer à la 21e édition du Championnat du monde qui s’est déroulé en Croatie en 2009, voilà Abderazak Hammad qui renoue avec le Mondial de Suède.

RÉDOUANE AOUACHRIA. Entraîneur adjoint«Il faudra chercher des victoires en Suède»

CHAMPIONNAT DU MONDE DE HANDBALL

Demain, entrée en lice des Verts

Le sept national lors de son dernier entraînement avant le départ pour la Suède

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S P O R T S

La direction de l’USMA, dans un communiqué adressé à no-tre rédaction, a dévoilé la liste

des joueurs libérés pour le mercato hivernal. Une annonce faite au len-demain de la réunion en session ordinaire de la commission d’éva-luation technique, qui s’est tenue au siège administratif de la SSPA/USMA. La liste de ces joueurs comporte les noms de 7 joueurs qui sont : Ananni Hamza, Habbache Abdessamed, Ziane Chérif Elias, Aït Tahar Karim, Cheklam Farid, Ha-mada Yacine et Rebika Islam. Des joueurs qui devront se mettre à la recherche de clubs preneurs avant la fin du mois en cours, date butoir de la clôture du marché des transferts. Lors de ladite réunion, il a été aussi question de l’évaluation technique globale du rendement de l’équipe durant la première phase du cham-pionnat, dont les résultats sont «ju-gés en deçà des moyens mis à la disposition du club», lit-on dans le communiqué. Les dirigeants de l’USMA ont abordé aussi le volet recrutement. Tout en confirmant le recrutement de trois nouveaux

éléments, à savoir les deux Maliens Maïga Abdoulaye Youssouf et Dia-montene Amadou, ainsi que le jeune attaquant de l’ES Mostaganem Ben-meghit Hichem, les responsables de la formation des Rouge et Noir annoncent l’arrivée de deux autres joueurs «dont les négociations sont en phase finale». A ce propos, il

semblerait que les deux dernières recrues de l’USMA qui devraient clôturer ce mercato sont deux émi-grés et la dernière virée en France du conseiller technique de l’USMA, Ali Fergani, n’était pas fortuite. L’ancien capitaine des Verts était en mission de prospection pour le ren-forcement de l’effectif des Rouge

et Noir, qui a montré un énorme manque lors de la première partie de l’exercice en cours. Selon des sources sûres, Fergani a réussi à superviser plusieurs élé-ments franco-algériens évoluant dans les différentes divisions du championnat de France. A cet ef-fet, il aurait été convaincu par les qualités de certains éléments, à l’image du défenseur de l’Olym-pique nîmois, Saâd Ichalalene et de l’attaquant de Créteil-Lusitanos, Ali Boulebda. Selon des proches de ces deux éléments, leur atterrissage chez les Rouge et Noir se fera dans les tout prochains jours. On annonce même leur arrivée pour le début de semaine prochaine en compagnie de leur agent. Sur un autre registre, sui-te à l’annonce de la trêve qui s’éta-lera jusqu’au 10 février prochain, et pour permettre au club d’aborder la phase retour dans les meilleures conditions, il sera question pour l’équipe d’effectuer un stage de deux semaines en terre marocaine, plus précisément à Casablanca, qui s’étalera du 23 du mois en cours au 6 février prochain. Anis B.

ES SÉTIFDellacasa nouvel entraîneur Le technicien italien, Giovanni Dellacasa, se trouve depuis hier à Sétif. L’entraîneur, qui a tout réglé avec le président de l’Entente sera, sauf imprévu, le successeur de l’autre Italien, Giovanni Solinas. «Le projet proposé par Serrar qui m’a contacté en début de semaine m’intéresse. C’est un plaisir de prendre les destinées de la barre technique d’un grand club comme l’Entente de Sétif composé de l’ossature de l’équipe nationale devant participer au CHAN. Ce challenge ne se refuse pas», dira, à El Watan, Dellacasa, qui sera secondé par un autre Transalpin. Notons par ailleurs que le Palestinien Hadj Mansour, qui a paraphé hier son contrat, occupera désormais la fonction de DTS (directeur technique). D’après un proche du président du club, Hadj Mansour aura un droit de regard sur l’activité de l’équipe seniors. N’ayant pas obtenu le feu vert du staff médical ententiste, le Burkinabé Hervé Oussalé n’a pas été retenu. Les recruteurs de l’ESS s’orientent vers le Franco-Algérien Ali Mohamed Bakir, un jeune attaquant (22 ans) du FC Libourne (CFA 2). Selon certains, le joueur précité devra rallier aujourd’hui Sétif pour parapher son contrat. Le défenseur Djamel Benchergui, qui n’a pas beaucoup joué à l’Entente, prend le chemin du CABBA. K. B.

USM ALGER

Renard sera à Alger samediL ’USM Alger a

off iciellement pris langue avec le Français Hervé Re-nard, comme l’a in-diqué El Watan dans l’édition du 8 jan-vier 2011. Les deux parties ont entamé les discussions sur une éventuelle col-laboration. L’ancien joueur de Cannes, ex-entraîneur adjoint de Claude Le Roy au Ghana, sélection-neur de la Zambie et de l’Angola, sera à Alger samedi pro-chain pour entamer les négociations avec la direc-tion usmiste. Sa venue à Alger ne signifie nullement qu’il s’engagera avec l’USM Alger. Pour l’instant, les deux parties semblent éloignées sur la ques-tion du montant et la durée du contrat. Depuis son passage à la tête de la Zambie, qu’il a

conduit en quart de finale de la CAN 2010 en Angola, Hervé Renard a des prétentions fi-nancières qui tournent autour de 30, 35 000 euros (salaire).La direction usmiste répondra-t-elle à une telle exigence ? Les pourparlers de samedi le préciseront. Hervé Renard qui arrivera de Nice, vendredi ou

dans la journée de samedi, visitera les installations du club et prendra connais-sance des objectifs immédiats du club et surtout du projet sportif à long terme que lui proposera l’USM Alger. Pour des observateurs qui suivent de près l’évolution de sa carrière d’entraî-neur, depuis que Claude Le Roy l’a pris sous sa coupe, celui-ci a joué une poignée de minu-

tes en professionnel avec Cannes et plus précisé-ment lors d’un Cannes-Paris SG dans la moitié des années 1990, Hervé Renard veut aller vite, c’est-à-dire travailler avec un groupe capable de faire des résulats immédiats. C’est loin d’être le cas de l’USM Alger présentement. Y. O.

ÉQUIPE NATIONALE A’Le Luxembourg renoncerait

La dernière joute amicale entre la sélection nationale A’ face au Luxembourg, le 29 de ce mois au stade du 20 Août 1955 d’Alger, serait

compromise. C’est du moins ce que laisse entendre le sélectionneur luxembourgeois, Luc Holtz, qui avance des motifs sécuritaires. Ecoutons-le : «Elle (la FAF) nous a finalement envoyé tous les formulaires nécessaires pour que cela se fas-se. On se fait surtout du souci pour le match, car d’après ce qu’on m’a dit, il y a toujours 40 000 personnes pour les rencontres de la sélection nationale ; or, c’est l’endroit idéal pour se manifester, se révolter». Et d’ajouter dans les colonnes du quotidien L’Essentiel : «Nous sommes en train de clarifier la situation, de nous renseigner auprès des différents ministè-res pour savoir s’il y a un danger à y aller. Je ne sais pas si on peut trouver une solution al-ternative en aussi peu de temps. On trouvera bien quelque chose à gauche ou à droite dans le pire des cas. Ma seule certitude, c’est que si c’est dangereux, on n’y va pas». Une source proche de la FAF nous apprend que cette dernière est au courant du possible désistement des Luxem-bourgeois. Si cela venait à se confirmer, la FAF ne prévoit pas un remplaçant pour le Luxembourg. Les Verts se contenteraient d’un match amical contre un club national de Ligue 1, surtout que le championnat observe une trêve (forcée) d’un mois à cause des manifestations qui ont éclaté à travers le territoire national. A. S.

MOHAMED SALEM NOUS A QUITTÉS

Le football algérien vient d’enregistrer une nou-velle perte avec la disparition d’un homme sage,

un éducateur hors pair, en la personne de Mohamed Salem, ravi à l’affection des siens le 7 janvier 2011 à l’âge de 84 ans. Le défunt a voué sa vie à l’édu-cation et la formation des footballeurs. Homme intègre, technicien compétent, il a formé et guidé dans leur carrière de nombreux footballeurs à partir des premières années de l’indépendance. Il a consa-cré une grande partie de sa carrière d’éducateur à la formation des jeunes talents qui ont ensuite fait le bonheur du football algérien. Lorsqu’en 1969 la Sonatrach a parrainé le RC Kouba, Mohamed Salem a pris la direction des jeunes catégories et a aidé à l’éclosion de nombreux joueurs koubéens qui ont fait le bonheur de différentes sélections nationles (jeunes, scolaires, juniors, espoirs et in-ternationaux). A cheval sur les principes de travail, il a marqué son passage à Kouba où il est demeuré longtemps. Il a dirigé aussi l’US Santé, à l’époque présidée par feu Kannoun, qui évoluait en Natio-nale I. Le sage est parti sur la pointe des pieds. A sa famille et proches, la rédaction sportive d’El Watan présente ses condoléances et prie Dieu le Tout-Puis-sant de l’accueillir en Son Vaste Paradis. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.

L’USMA sur le point de boucler son opération recrutement

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La liste des libérés connue

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Le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté natio-nale à l’étranger, Halim

Benatallah, a affi rmé, hier, que les discussions informelles re-latives à l’Accord franco-algé-rien de 1968 sur la circulation, l’emploi et le séjour des Algé-riens en France, reprendront le 24 janvier à Paris, au niveau des experts. Il a également précisé que la visite qu’il effectue en France s’inscrit dans le cadre d’une réunion d’évaluation avec les chefs de poste sur toutes les décisions à prendre concernant la communauté algérienne dans ce pays. Le secrétaire d’Etat a

expliqué à l’APS, au terme de cette réunion au siège de l’am-bassade d’Algérie, que cette rencontre avec l’ambassadeur, les consuls généraux et consuls vient «en continuité des consultations que nous avons en Algérie avec les différentes institutions, y compris au Par-lement». Cette réunion, rappel-le-t-il, intervient au lendemain d’un conseil interministériel, présidé par le Premier minis-tre, Ahmed Ouyahia, «qui a pris des décisions importantes visant à asseoir une politique gouvernementale en direction de notre communauté». Cette

rencontre de concertation avec nos chefs de poste consulaires, a poursuivi M. Benatallah, la troisième du genre, a pour ob-jectif de recueillir auprès de nos consuls «tous les détails concernant toutes les catégo-ries socioprofessionnelles de la communauté nationale établie en France». «Qu’il s’agisse des étudiants et de la galère à laquelle ils font face, des de-mandeurs de renouvellement de carte de séjour et leurs dif-fi cultés, de nos retraités qui sont confrontés à certaines situations particulières, sans compter la question du regrou-

pement familial et les entraves auxquelles ils sont exposés, ainsi que le statut des enfants mineurs et la kafala», a-t-il pré-cisé. «C’est toute cette gamme de questions que nous sommes venus examiner de près et dans le détail dans la perspective des dispositions et décisions à prendre dans l’intérêt de la communauté nationale», a souligné le secrétaire d’Etat. L’accord de décembre 1968, qui a été modifi é trois fois, a fait l’objet de trois avenants. L’Algérie et la France vont en-gager des discussions pour né-gocier un quatrième avenant.

GUICHETS AUTOMATIQUES

■ Les retraits aux guichets automatiques (GAB) seront plafonnés à 5000 DA durant la journée de demain pour des raisons de maintenan-ce, a indiqué hier Algérie Poste dans un communi-qué. Aussi, Algérie Poste

informe sa clientèle CCP que les retraits aux guichets automatiques des billets de banque (GAB) sont plafonnés à 5000 DA durant la journée du vendredi 14 janvier 2011 de 8h30 à 20h, précise le communiqué.

LES RETRAITS PLAFONNÉS À 5000 DA VENDREDI

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 13 janvier 2011El WatanDéni de la réalité

Par Djaffar Tamani

Yennayer, le jour de l’an amazigh, est fêté à travers l’Algérie et même au-delà, dans les pays d’Afrique du Nord. Loin de tomber dans l’oubli, cette journée est fêtée chaque

année avec plus de ferveur et de convivialité dans les familles, et sa célébration gagne les espaces publics. Le mot d’ordre de «journée chômée et payée» est déjà adopté, comme en Kabylie, dans certaines entreprises et administrations relevant des collectivités locales. Le mouvement associatif est régulièrement au rendez-vous pour présenter des programmes de festivités à l’occasion du passage au nouvel an berbère. Reste la reconnaissance offi cielle qui n’arrive pas en dépit des luttes menées depuis des décennies pour l’institutionnalisation de tous les éléments formant l’identité amazigh. L’Etat algérien est aujourd’hui dans cette situation contradictoire, où il reconnaît la langue amazigh tout en se détournant de son substrat culturel. L’Etat est dans le déni de la réalité. Pourtant, il ne lui est pas demandé d’inventer, mais de reconnaître des faits, des traditions profondément ancrées au sein de la société. Les décideurs préfèrent se laisser déborder, y compris dans la violence, plutôt que d’accompagner, de traduire dans les lois, les aspirations de la population. Le cours des événements montre pourtant que l’histoire donne toujours raison aux luttes portées par toute la société. En septembre 1999, le président de la République affi rmait, dans un meeting à Tizi Ouzou, que tamazight ne sera jamais langue offi cielle et que si elle devait devenir nationale, elle le serait par voie référendaire. Trois années plus tard, et plus d’une centaine de morts dans les événements de 2001 en Kabylie, tamazight est devenue langue nationale après un simple vote des députés et des sénateurs réunis en congrès. Nul souvenir de l’affi rmation présidentielle à propos du référendum. En 1980, la revendication identitaire pouvait mener devant la Cour de sûreté de l’Etat et dans des geôles de sinistre mémoire. Quinze ans plus tard, le Haut-Commissariat à l’amazighité était créé et rattaché à la présidence de la République. Un acquis qui avait coûté une année scolaire à des dizaines de milliers d’élèves. L’entêtement offi ciel se manifeste uniquement lorsqu’il s’agit de la revendication identitaire amazigh. Les décideurs ne cèdent qu’à la suite d’hécatombes, comme celle du printemps noir, ou après des luttes qui s’étendent sur des décennies, comme la mobilisation du Mouvement culturel berbère. Le courant islamiste, qui a pourtant pour projet de dissoudre la République, accumule les reconnaissances et les acquis, jusqu’à l’amnistie des terroristes.

COMMENTAIRE

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA9°20°

11°20°

3°10°

4°18°

Un phénomène inquiétant, expression de l’extrémisme islamiste, est en

train de se développer en prenant pour cible, jusque-là, une centaine de tombes dans diff érents cimetières dans la wilaya de Béjaïa. En l’espace d’une dizaine de jours, pas moins de trois cimetières ont été profanés dans un périmètre de quel-ques dizaines de kilomètres dans la vallée de la Soummam. Le dernier en date est ce-lui d’un petit village dans la commune de Tibane, 50 km à l’ouest de Béjaïa. Dans la nuit de lundi à mardi derniers, alors que l’attention des populations est absorbée par les émeutes qui secouaient toute la région, des personnes se sont introduites dans le cimetière de Tighilt pour y profa-ner des tombes. Le lendemain, à l’aube, des femmes du village s’y sont rendues

pour se recueillir sur la tombe de leurs proches. Le choc était grand : 22 tombes venaient d’être profanées. Elles ont pleuré devant ce sacrilège qu’elles n’ont jamais eu à vivre dans toute la vie de ce paisi-ble village de la petite commune rurale de Tifra. Les profanateurs ont agi de la même façon que lors de leurs précédents forfaits : saccage de toutes les plaques épi-taphes en marbre. Il s’agirait d’un groupe d’extrémistes islamistes qui expriment de la sorte leur opposition à la construction des tombes. La veille de cette profanation, les villageois ont accouru pour circonscri-re un feu qui a failli ravager le même cime-tière. «Nous condamnons énergiquement cet acte. Alors que nous étions occupés à œuvrer pour éviter un bain de sang lors des émeutes qui ont éclaté ces jours-ci,

nous avons été surpris par la découverte d’un cimetière profané par je ne sais qui ?», nous déclare M. Zahir Attouche, le P/APC de Tibane. Selon lui, les auteurs seraient des personnes étrangères à la région. Suite à une plainte déposée par l’APC, les éléments de la brigade de gen-darmerie de Sidi Aïch se sont déplacés sur les lieux pour faire le constat et entamer son enquête. C’est la troisième du genre après celle enclenchée au lendemain de la profanation de 53 tombes dans le cime-tière Sidi Belkacem de Remila, à la sortie nord de Sidi Aïch. Deux jours plus tôt, une vingtaine de tombes dans un cimetière aux alentours de la ville de Sidi Aïch ont reçu la visite des profanateurs récidivistes que les services de sécurité recherchent.

K. Medjdoub

BÉJAÏA

DES CIMETIÈRES PROFANÉS

CIRCULATION DES ALGÉRIENS EN FRANCE

Reprise des discussions informelles le 24 janvier

DÉBATS. Table ronde de la société civile à El Watan Week-end

PORTRAITS Moi, 20 ans, émeutier.

VÉCU. Fouka : Moha, un otage pour le retour au calme.