2011 | Communiqué N°07

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N°07 Lundi 12 septembre 2011 Catherine Bailhache [email protected] 02 41 57 11 08 06 11 92 56 40 Soizig Le Dévéhat [email protected] 02 51 81 59 33 06 85 03 73 65 www.lacor.info Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse- Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-six structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma. L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com- munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité. C O M M U N I Q U E S o m m a i r e 1 Du côté des adhérents de l'ACOR 2 Du côté des adhérents de l'ACOR 3 Soutien ACID / GNCR, soutien GNCR 4 Soutiens AFCAE AP avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l o u e s t p o u r l a r e c h e r c h e présidée par Yannick Reix — coordonnée par Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected] Du côté des adhérents de l'ACOR Mardi 13 septembre 2011 à 20H15 au cinéma les 400 Coups à Angers Avant-première de Los Herederos - les Enfants héritiers d'Eugenio Polgovsky suivi d'une rencontre avec le réalisateur et Camille Tauss, productrice Los Herederos - les Enfants héritiers de Eugenio Polgovsky – Documentaire – Mexique – 2008 – 1H30 Aloest distribution – 21 septembre 2011 Festivals : Venise 2008 | Berlin 2009 | Rotterdam 2009 | Cinéma du réel 2009 | la Rochelle 2011 | Paris Cinéma 2011 Site du film : www.losherederos-lefilm.com | site des 400 Coups : www.les400coups.org Dans les campagnes mexicaines, c'est au sortir de l'enfance que l'on commence à travailler. Ici, la pauvreté se transmet le plus souvent par héritage. De génération en génération, les jeunes reproduisent les gestes des anciens dans un même combat pour survivre. Il est assez rare de voir un documentaire qui ne ressemble pas à un film. Bien souvent la description de la réalité est tronquée par la vision du réalisateur, par le placement de sa caméra, par le hors-champ notamment, par sa voix-off et par ce qu’il cherche à démontrer au moyen d’interviews, de sous-titres etc... La frontière entre fiction et réalité est ténue. Le documentaire reste bien souvent une fiction du réel. C’est donc tout à fait singulier que de pouvoir assister à un documentaire qui retranscrit le réel sans faire de démonstration, sans commentaire et sans maniérisme de la leçon à donner. [...] La caméra de Polgovsky va suivre des groupes d’enfants, elle va être à hauteur d’enfant, elle va épouser leurs trajets. Elle va se faire mouvement comme celle de Malick dans The Tree of life où elle poursuivait les jeux de gamins aisés. Ici, ce sont trois garçons qui portent du bois et nouent astucieusement les fagots avec des feuilles. D’autres encore qui portent de l’eau, traversent des rivières en développant l’entre-aide. Ils ont le regard dur, concentré, un se coupe un doigt, il continue, une autre peste de n’avoir que six kilos de haricots dans son sceau, coups de pelles, coups de pioches, coups de machette. Quelques regards jetés à la caméra, en souriant comme ça à la volée. Ce n’est plus le message de Polgovsky ou son absence de jugement qui deviennent important mais le dialogue silencieux qui s’opère entre le spectateur et le regard de cette petite fille assise dans un champ de légumes, vidée de l’effort de la cueillette. Son regard exprime ce que chacun voudra voir et entendre parce que le regard se fait voix... j’y ai vu une lassitude. Et c’est aussi ce que veut dire Polgovsky quand il monte son film en alternant des visages de grands-mères et d’enfants. Ils ont déjà le poids du monde sur les épaules, ils vieillissent trop vite et ont courbé le dos comme celui voûté de la grand-mère au visage strié de rides. Et dans 70 ans, ils accompliront les mêmes gestes... condamnés qu’ils sont à ne pas pouvoir changer de destinée. •••••••••••••••••••••••••••••• Dans le cadre des 14èmes Rendez-vous de l'histoire sur l'Orient à Blois, l'association Ciné'fil propose « Libres courts » | Femmes d’Orient : cinq chroniques urbaines en partenariat avec Centre Images Before I say Goodbye de Mahmoud Ghaffari (Iran – fiction – 2010 – 30') Mao mao de Philippe Derise (Chine / Singapour – documentaire – 2010 – 7') Breakfast de Jing Wang (Singapour / Chine – fiction – 2010 – 31') Frog in the well de Ken Ochiai (Japon – fiction – 2010 – 15') Mi Hatice de Denis Durul Metin (Turquie – fiction – 2010 – 20') Mafrouza 4 - la Main du papillon d'Emmanuelle Demoris (documentaire – France – 2011 – 2H22) la Pluie et le beau temps d'Ariane Doublet et Wen Hai (documentaire – France/Chine – 2011 – 1H14) la Rivière Tumen de Zhang Lu (fiction – Chine – 2009 – 1H29) Ceci n’est pas un film de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb (documentaire – Iran – 2011 – 1H15) le Fleuve de Jean Renoir (USA / Inde – 1951 – 1H39 – avec Nora Swinburne, Esmond Knight, Patricia Walters, Adrienne Cori...) Norwegian wood - la Ballade de l’impossible de Tran Anh Hung (Vietnam / Japon – 2010 – 2H13) La Rivière Tumen Ceci n'est pas un film Mi Hatice La Pluie et le beau temps Frog in the Well La Main du Papillon

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Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

Transcript of 2011 | Communiqué N°07

Page 1: 2011 | Communiqué N°07

N°07Lundi 12

septembre 2011

Catherine [email protected]

02 41 57 11 0806 11 92 56 40

Soizig Le Dévé[email protected]

02 51 81 59 3306 85 03 73 65

www.lacor.info

Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-la-Loire et

Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-six structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma.

L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com-munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité.

C O M M U N I Q U ES o m m a i r e

1 Du côté des adhérents de l'ACOR

2 Du côté des adhérents de l'ACOR

3 Soutien ACID / GNCR, soutien GNCR

4 Soutiens AFCAE AP

avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes

A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ’ o u e s t p o u r l a r e c h e r c h eprésidée par Yannick Reix — coordonnée par Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE – tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected]

Du côté des adhérents de l'ACORMardi 13 septembre 2011 à 20H15 au cinéma les 400 Coups à Angers

Avant-première de Los Herederos - les Enfants héritiers d'Eugenio Polgovsky

suivi d'une rencontre avec le réalisateur et Camille Tauss, productrice

Los Herederos - les Enfants héritiersde Eugenio Polgovsky – Documentaire – Mexique – 2008 – 1H30Aloest distribution – 21 septembre 2011

Festivals : Venise 2008 | Berlin 2009 | Rotterdam 2009 | Cinéma du réel 2009 | la Rochelle 2011 | Paris Cinéma 2011

Site du film : www.losherederos-lefilm.com | site des 400 Coups : www.les400coups.org

Dans les campagnes mexicaines, c'est au sortir de l'enfance que l'on commence à travailler. Ici, la pauvreté se transmet le plus souvent par héritage. De génération en génération, les jeunes reproduisent les gestes des anciens dans un même combat pour survivre.

Il est assez rare de voir un documentaire qui ne ressemble pas à un film. Bien souvent la description de la réalité est tronquée par la vision du réalisateur, par le placement de sa caméra, par le hors-champ notamment, par sa voix-off et par ce qu’il cherche à démontrer au moyen d’interviews, de sous-titres etc... La frontière entre fiction et réalité est ténue. Le documentaire reste bien souvent une fiction du réel.C’est donc tout à fait singulier que de pouvoir assister à un documentaire qui retranscrit le réel sans faire de démonstration, sans commentaire et sans maniérisme de la leçon à donner. [...]La caméra de Polgovsky va suivre des groupes d’enfants, elle va être à hauteur d’enfant, elle va épouser leurs trajets. Elle va se faire mouvement comme celle de Malick dans The Tree of life où elle poursuivait les jeux de gamins aisés. Ici, ce sont trois garçons qui portent du bois et nouent astucieusement les fagots avec des feuilles. D’autres encore qui portent de l’eau, traversent des rivières en développant l’entre-aide. Ils ont le regard dur, concentré, un se coupe un doigt, il continue, une autre peste de n’avoir que six kilos de haricots dans son sceau, coups de pelles, coups de pioches, coups de machette.Quelques regards jetés à la caméra, en souriant comme ça à la volée. Ce n’est plus le message de Polgovsky ou son absence de jugement qui deviennent important mais le dialogue silencieux qui s’opère entre le spectateur et le regard de cette petite fille assise dans un champ de légumes, vidée de l’effort de la cueillette. Son regard exprime ce que chacun voudra voir et entendre parce que le regard se fait voix... j’y ai vu une lassitude. Et c’est aussi ce que veut dire Polgovsky quand il monte son film en alternant des visages de grands-mères et d’enfants. Ils ont déjà le poids du monde sur les épaules, ils vieillissent trop vite et ont courbé le dos comme celui voûté de la grand-mère au visage strié de rides. Et dans 70 ans, ils accompliront les mêmes gestes... condamnés qu’ils sont à ne pas pouvoir changer de destinée.

••••••••••••••••••••••••••••••Dans le cadre des 14èmes Rendez-vous de l'histoire sur l'Orient à Blois, l'association Ciné'fil propose

« Libres courts » | Femmes d’Orient : cinq chroniques urbaines en partenariat avec Centre Images

Before I say Goodbye de Mahmoud Ghaffari (Iran – fiction – 2010 – 30')

Mao mao de Philippe Derise (Chine / Singapour – documentaire – 2010 – 7')

Breakfast de Jing Wang (Singapour / Chine – fiction – 2010 – 31')

Frog in the well de Ken Ochiai (Japon – fiction – 2010 – 15')

Mi Hatice de Denis Durul Metin (Turquie – fiction – 2010 – 20')

Mafrouza 4 - la Main du papillon d'Emmanuelle Demoris (documentaire – France – 2011 – 2H22)

la Pluie et le beau temps d'Ariane Doublet et Wen Hai (documentaire – France/Chine – 2011 – 1H14)

la Rivière Tumen de Zhang Lu (fiction – Chine – 2009 – 1H29)

Ceci n’est pas un film de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb (documentaire – Iran – 2011 – 1H15)

le Fleuve de Jean Renoir (USA / Inde – 1951 – 1H39 – avec Nora Swinburne, Esmond Knight, Patricia Walters, Adrienne Cori...)

Norwegian wood - la Ballade de l’impossible de Tran Anh Hung (Vietnam / Japon – 2010 – 2H13) La Rivière TumenCeci n'est pas un film

Mi Hatice La Pluie et le beau temps

Frog in the Well La Main du Papillon

Page 2: 2011 | Communiqué N°07

Du côté des adhérents de l'ACORFestival Court Métrange,du 20 au 23 octobre 2011 au Ciné-TNB à Rennes

Depuis 2004, l'association Unis Vers Sept Arrive organise le festival Court Métrange qui propose à près de 5000 spectateurs un rendez-vous unique autour du court métrage de genre. Nouveauté de cette huitième édition, Court Métrange élargit sa programmation à l'internationale.

Toutes les infos, programme détaillé : www.courtmetrange.euContact festival : Tél/fax : 02 99 67 69 97 | Mobile : 06 61 81 86 72 | [email protected]

Compétition européenne et internationaleCompétition européenne 40 films répartis dans différentes sections : Sélection Insolite et fantastique ; sélection ép(r)ouvante ; sélection animation. (programmation complète sur le site)

Programmation Etats-Unis Programmation réalisée en partenariat avec le Screamfest Horror Film festival de Californie

Spaceboy de Mike Olenick (2009 - 6'50) | Kitty Kitty de Michael Medaglia (2010 – 11'05) | Walking Eloise de Bobby Marinelli (2010 - 15'14) | Alice Jacobs is dead de Alex Horwitz (2010 - 21'10) | You are so undead de Alex Epstein (2010 - 6'25)

Programmation MexiqueFuera de control de Sofia Carillo (2008 - Animation - 11') | la Curiosa conquista del Ampere de Ramon Orozco (2008 - 12') | Jaulas de Juan José Medina (2009 - Animation - 10') | Princesa en la Torre de Cristobal Juarez (2009 - 10') | Nino de mis ojos de Guadalupe Sanchez Sosa (2009 - Animation - 10') | Martyris de Luis Felipe Hernandez Alanis (2010 - Animation - 8')

Programmation japon La séance Orient Extrême, dédiée à la production fantastique asiatique, propose, en partenariat avec le festival Short Piece of Sendaï.

Kikumana de Yasuhiro Yoshiura (Animation - 2001 - 6'03) | Shikasha de Isamu Hirabayashi (2010 - 10'20) | Gyunyuoji de Eisuke Naito (2008 - 15') | Kietekudasai de Eisuke Naito (2008 - 4'03) | Rain Town de Hiroyasu Ishida (Animation - 2010 - 9'55) |

Fumiko's confession de Hiroyasu Ishida (Animation - 2010 - 3') | A mysterious Tale of old Kyoto : autumn de Madoka Kumagai (2010 - 18')

Autour du festival : projections, rencontres, débats, expositions...

Le Drive In fantastiqueÉvènement incontournable de Court Métrange, ce ciné-parking sur écran géant proposera une sélection spéciale extraite du crû 2011. En partenariat avec Radio Campus Rennes, diffuseur de la bande son des films.

Conférence : « La Hammer et le cinéma Fantastique » par Nicolas Stanzick, historien du cinéma et spécialiste de la Hammer + dédicace de son livre « Dans les griffes de la Hammer »

Projection de courts métrages fantastiques et animation médiévale

Rencontres et débats

« Épouvante et fantastique dans le cinéma japonais » animé par Bastian Meiresonne, avec Jean-Pierre Dionnet, Tom Mes, Anton Guzman et Stéphane Du Mesnildot

« Femmes vampires, des origines à nos jours » animé par Patrice Pincé, avec Adrien Party, David S Khara, Nicolas Stanzick, Jean-Pierre Bouyxou, Isabelle Varange

le Bal des vampiresSonorisé par les platines de Dj Sambal et de Dj Poch avec play-list “horrifique et ensanglantée de rigueur”.

Et aussi une exposition, des séances scolaires, des prix remis par plusieurs jurys...

••••••••••••••••••••••••Atmosphères 53 présente

le Festival du Film Judiciaire de Laval | La Vérité 13 et 14 octobre au Cinéville de LavalProgramme détaillé prochainement sur le site www.atmospheres53.org

Après une première édition consacrée au thème de "l'avocat" et une seconde édition consacrée au thème de "la prison", cette troisième édition s'intéresse à la question de "la vérité" à travers 4 séances-rencontres :

Garde à vue de Claude Miller (France – 1981 – 1H25 – avec Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider, Guy Marchand)

Un 31 décembre au soir, l'inspecteur Gallien convoque Jérôme Martinaud, principal témoin de l'assassinat de deux fillettes. Martinau perd son assurance et devient suspect aux yeux de Gallien, qui le place en garde à vue. Commence alors un huis-clos oppressant et implacable.

Le Faux coupable d'Alfred Hitchcock (USA – 1956 – 1h45 – avec Henry Fonda, Vera Miles, Anthony Quayle, Harold J. Stone , Esther Minciotti, Charles Cooper)

Manny Balestrero, musicien de jazz, est reconnu par les employés d'une banque comme l'homme ayant commis un hold up quelques semaines plus tôt. Manny, avec l'aide de sa femme, va tout faire pour prouver son innocence et lutter contre la machine judiciaire...

12 hommes en colère de Sidney Lumet (USA – 1957 – 1H35 - avec Henry Fonda, Lee J. Cobb, Jack Warden, Ed Begley, Martin Balsam, Eg Marshall, Jack Klugman, Edward Binns, Robert Webber, George Voskovec, John Fiedler, Joseph Sweeney)

Douze jurés se réunissent dans la salle de délibérations pour décider quel sera le verdict prononcé contre un accusé soupçonné d'avoir tué son père.

Dans ses yeux de Juan José Campanella (Argentine – 2009 – 2H10 – avec Ricardo darin, Soledad Villamil, Pablo rago, Javier Godino)

En 1974 à Buenos Aires, Benjamin Esposito enquête sur le meurtre d'une jeune femme... 25 ans plus tard, il décide décrire un roman basé sur cette enquête qui n'a jamais été résolue.

la Curiosa conquista del Ampere de R. Orozco

Spaceboy de M. Olenick

Shikasha de I. Hirabayashi

Kitty Kitty de M. Medaglia

Page 3: 2011 | Communiqué N°07

ACID / GNCR

Noces éphémèresde Reza SerkanianFrance / Iran – 1H18 – 2010 – vidéoavec Mahnaz Mohamadi, Hussein Farzi Zade, Javade Taheri, Dariush Asad Zade, Clothilde JoulinJupiter communications – 9 novembre 2011 (Festival de Cannes 2011 – Sélection ACID)

Entretien (sonore) avec le réalisateur sur RFI réalisé par Catherine Ruelle pendant le festival de Cannes ici (entretien à 12.20')

Edition d'un document d'accompagnement 4 pages ACID/CCAS

Une société qui étouffe les désirs et les aspirations individuelles. Une relation entre le jeune et fougueux Kazem et sa belle-soeur Maryam. Une ville iranienne où se pratique une coutume étrange : le mariage à durée déterminée.

Pour son premier long-métrage, Reza Serkanian dessine une fiction secrètement subversive et qui paraît se dérouler sans effort. La singularité de ces Noces éphémères est de dissimuler, sans malice aucune mais avec beaucoup de pudeur, sa réelle identité. Entre le tableau exotique et la contestation frontale, le réalisateur emprunte une troisième voie, moins évidente, plus complexe et qui ne se donne pas à définir pleinement.

Iran. Dans l’enceinte de la maison familiale, les allers et venues forment une danse paisible : les grands discutent mariage, les jeunes garçons se font circoncire et le vieux mollah fait silencieusement sa prière. À la mort de celui-ci, Mariam, Kazem et Aziz partent pour une ville où se trouve l’espoir d’un enterrement dans le mausolée habituellement réservé aux habitants de la région.Noces éphémères dissimule son vrai sujet, on croit que c’est l’histoire d’une mort mais c’est l’histoire d’un départ. Sous le récit premier en transparaissent d’autres, plus insaisissables, plus invisibles : l’attirance réciproque de Mariam et de son beau-frère Kazem, la question du mariage temporaire, institution très ancienne et méconnue en dehors d’Iran, et le projet de Mariam de quitter son pays. Fort d’une première partie où les personnages vont et viennent dans la cour intérieure de la maison, s’agitent tranquillement autour du défunt patriarche, le film prend ainsi dans sa seconde moitié un tournant inattendu. Mariam, Kazem et Aziz sortent du cadre d’abord présenté par le film, franchissent les murs de cette grande demeure et se retrouvent à errer autour d’un immense et magnifique mausolée. On passe sans heurt d’une mise en scène convergente (les murs cerclant la cour, lieu de vie familial qui n’est pas sans rappeler la première partie du Ballon blanc de Panahi) à une mise en scène divergente (les personnages gravitent autour du mausolée), le récit s’articulant, dans les deux cas, autour d’un lieu – que l’on quitte, où l’on passe – pour ouvrir la perspective à un troisième lieu, que l’on ne verra pas à l’écran.Tandis que l’histoire refuse d’avancer d’un côté, l’attente d’un emplacement pour enterrer le vieux mollah se faisant prégnante, Mariam perce discrètement une avancée de l’autre. La jeune femme retrouve un couple de français dont on ne sait que ce que le film veut bien nous en dire. Définis sans trop de précision, ces deux personnages ouvrent une brèche dans le récit, représentent l’espoir d’un ailleurs, d’un départ. A l’image de l’hôtel où logent iraniens et français, cette seconde partie est l’espace d’un passage, de la vie à la mort pour le vieux mollah, de son ancienne à sa nouvelle vie pour Mariam. Le film devient transit, non-lieu flottant quelque part entre tradition et désir, entre l’ancien et le nouveau. Le destin de Mariam en rappelle un autre : celui de Kamel dans le Bled Number One de Rabah Ameur-Zaïmeche, également à la lisière entre coutumes ancestrales et modernité. Et le regard dépourvu d’exotisme de Serkanian se pose comme un allié moral à celui d’Ameur-Zaïmeche, tous deux préférant se consacrer à la mise en valeur d’une zone invisible dans laquelle leurs personnages naviguent en aveugles. La sphère dans laquelle baigne Mariam n’est plus seulement la frontière entre tradition et modernité, entre l’Iran et la France, mais l’espace où se construit son identité et qui se situe bien au-delà de ces simples oppositions. […] Julia Allouache – www.critikat.com – critique ici

Autres critiques : Texte de soutien de l'ACID par Marina Déak ici | François Zabaleta - www.serkanian.com ici | Clarisse Fabre – Le Monde – ici | Mélanie Carpentier – www.grand-ecart.fr ici | Entretiens (écrits) avec le réalisateur : réalisé par Marion Pasquier et Isabelle Mayor ici | réalisé par Mélanie Carpentier sur www.grand-ecart.fr ici

Courts métrages de Reza Serkanian disponibles à l'Agence du court métrage :• Parastou (Fiction - Iran - 1995 - 31' - 35 mm - avec Shohreh Jandaghian, Masoud Modadi)Le frère de Parastou lui demande de se rendre avec lui sur leur lieu de naissance. Pendant le voyage, Parastou se rappelle que son frère est mort il y a des années...

• Retrouvailles (Fiction - France - 2004 - 25' - 35 mm – avec Oleg Mokchanov, Natalie Perrey, Christine Braconnier, Corinne Plisson)La veille de son mariage, Corinne, qui revient de Sibérie, fête son enterrement de vie de jeune fille. Mais seule Christine vient au rendez-vous. Déçue, Corinne décide d'accompagner en Normandie Nathalie, une vieille journaliste qu'elle vient de rencontrer.

Soutien GNCR

Ceci n'est pas un filmde Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb

Iran – 2011 – 1H15 – Kanibal Films Distribution – 28 septembre 2011

"Ceci n'est pas un film" ("In Film Nist") : deux clandestins iraniens libérés à Cannes

Voici deux films iraniens qui forcent d'avance l'admiration. L'explication est simple : leurs auteurs, Mohammad Rasoulof et Jafar Panahi, ont été condamnés, en décembre 2010, à six ans de prison et à une interdiction d'exercer leur métier, d'accorder des entretiens et de quitter le territoire pendant vingt ans. Le crime qui leur vaut cette condamnation à mort professionnelle ? Avoir préparé ensemble un film inspiré des manifestations consécutives à la réélection du président, Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009. [...]Jafar Panahi (soit dit en passant, le plus grand réalisateur iranien vivant avec Abbas Kiarostami) nous envoie pourtant, avec Ceci n'est pas un film, un message aussi nécessaire, mais d'une tout autre teneur esthétique. C'est une auto-mise en scène d'une intelligence, d'une drôlerie et d'une insolence exemplaires. Panahi fait de sa situation le sujet de son film : que fait un cinéaste qui n'a pas le droit de filmer, qui est assigné à résidence, et qui attend qu'on le jette en prison ?Une vaste gamme de réponses fournit la matière du film. Prendre son petit déjeuner. Téléphoner à son avocate. Faire des plans de l'appartement. Demander à Mojtaba Mirtahmasb, un ami documentariste, de venir le filmer. Lire un extrait de scénario d'un projet censuré. Méditer avec son iguane de compagnie. Suivre dans l'ascenseur le gardien en plein ramassage de poubelles. En un mot, filmer le désœuvrement, l'angoisse, et en même temps l'extraordinaire refus de la résignation qui les accompagne par le simple fait de les filmer. Très proche du dispositif de brouillage entre documentaire et fiction mis en place par Alain Cavalier dans Pater, en compétition, le film s'arrête devant les barreaux de la grille de l'immeuble. En arrière-plan, des pétarades et des incendies de rue occasionnés par la célébration, illégale, de la Fête du feu. Au plus noir de la nuit, l'image de l'insurrection qui vient. Jacques Mandelbaum – Le Monde - ici

Entretien avec Mojtaba Mirtahmasb (Cannes 2011) et extraits du film sur Arte.tv iciAutres critiques : Olivier Séguret – Libération ici | Salomé Hocht – www.discordance.fr – ici

Page 4: 2011 | Communiqué N°07

Soutien AFCAE actions promotionL'Exercice de l'Etatde Pierre SchoellerFrance – 2011 – 1H52avec Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman, Laurent Stocker, Sylvain Deblé.Diaphana – 26 octobre 2011 (Festival de Cannes 2011 – Un Certain Regard)

Fiche film sur le site du distributeur ici

Edition d'un document d'accompagnement 4 pages AFCAE

Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ?Jusqu’où tiendront-ils, dans un État qui dévorent ceux qui le servent ?

2011 aura marqué la renaissance du cinéma politique, un genre dont on n'avait plus vraiment de nouvelles dans nos contrées depuis les années 70. Après Pater, et La Conquête, L'Exercice de l'État s'attaque à l'oligarchie républicaine, traçant une voie qui lui est propre. (...)Bertrand Saint-Jean est ministre des transports. Balloté entre une actualité qu'il tente de dompter, et la lutte pour survivre dans un milieu où chaque projet relève autant de l'opportunité que du traquenard, la folie guette. Un point de départ que le spectateur découvre de la plus intense des manières, après une introduction en forme de rêve éthéré et poétique, vision surréaliste auquel le reste du scénario donnera tout son sens. C'est l'immense surprise de L'Exercice de l'État, ce mélange inédit de romanesque, voire de poésie, allié à un constat clair, parfaitement crédible, du fonctionnement de nos institutions, confère au travail de Pierre Schoeller une ampleur que l'on n'osait plus espérer sous nos latitudes. Tout aussi impressionnante est la capacité du scénario à jongler avec des notions souvent complexes et rarement abordées par la fiction. Du rapport privé/public, au effets pervers du haut fonctionnariat, en passant par l'influence pernicieuse des médias, la quasi-totalité des tares et dysfonctionnements de notre régime politique sont passés au crible, avec une précision qui ne s'embarrasse jamais de raccourcis. Autre prouesse, ce réquisitoire n'est jamais verbeux, ni abscons, mais intégré à une histoire passionnante, dont l'intensité n'a absolument rien à envier aux fleurons du genre, et pourrait même donner des leçons à nombre de cinéastes anglo-saxons. Ces qualités fondamentales apparaissent évidentes, car portées par des comédiens tous au sommet de leur art, du plus petit rôle, jusqu'à Olivier Gourmet, fascinant en bête politique, obligé de gérer une « compromission acceptable. » Michel Blanc est tout aussi impressionnant, loin de ses derniers rôles d'hypocondriaque […]. Schoeller a le mérite remarquable de ne jamais transformer son film en tract, préférant, plutôt que d'indiquer où se trouve le bien et la marche à suivre, révéler où réside le mal, le cercle vicieux qui le perpétue. Tout cela, sans jamais verser dans le manichéisme ou le « tous-pourris, » mais bien en nous donnant à comprendre la mécanique qui broie implacablement ces hommes et ces femmes, qui n'en finissent pas de découvrir que l'intérêt général et celui de l'état sont deux choses tristement distinctes. La place manque pour évoquer la mise en scène tour à tour virevoltante et chirurgicale du réalisateur, capable de passer à l'intérieur d'une même séquence de la dissection glaciale au cauchemar éveillé. La découverte d'un bus accidenté se mue ainsi en un précis de communication politique, balayé en un instant par une vision surréaliste, que chasse la minute d'après une sortie de route, qui remettra brusquement l'humain au centre du jeu. Tout l'art de L'Exercice de l'État est là, dans cette alternance de virtuosité et d'intelligence (…). Simon Riaux - www.ecranlarge.com – critique ici

Autres critiques : Didier Péron – Libération ici | Jacques Mandelbaum – Le Monde ici | Damien Leblanc - http://cinema.fluctuat.net ici | Étienne Sorin - www.evene.fr ici

Les Neiges du Kilimandjarode Robert Guédiguian – France – 2011 – 1H47

avec A. Ascaride, J-P Darroussin, Gérard Meylan, Maryline Canto, Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs DemoustierDiaphana – 16 novembre 2011 (Festival de Cannes 2011 – Un Certain Regard | Festival de Venise 2011)

Présentation du film par son réalisateur sur Frabnce 24 ici à 12.30' | sur Arte Tv iciFiche film sur le site du distributeur ici

Edition d'un document d'accompagnement 4 pages AFCAE

Michela perdu son travail mais il vit heureux avec Marie-Claire, et ce depuis 30 ans. Leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent, ils ont des amis très proches, ils sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques… Ce bonheur va voler en éclats devant deux jeunes hommes armés et masqués qui les frappent, les attachent, leur arrachent leurs alliances, et s’enfuient avec leurs cartes de crédit… Leur désarroi est d’autant plus violent lorsqu’ils apprennent que cette agression a été organisée par l’un des jeunes ouvriers licenciés avec Michel.

Présenté à Venise en séance spéciale, le nouveau film de Robert Guédiguian continue son petit tour des festivals après sa programmation à Cannes cette année dans la sélection Un Certain Regard. Allons droit au but : Les Neiges du Kilimandjaro est un très beau film, l'un des meilleurs de Guédiguian, ce qui rend totalement incompréhensible le relatif silence qui a accompagné sa présentation cannoise. Peut-être le champ occupé par le film semble-t-il trop balisé, trop familier ? Marseille, l'Estaque, les ouvriers syndiqués, le parfum des sardines grillées et du pastis, et les trognes connues des copains de toujours (Ascaride, Meylan, Darroussin) qui côtoient les petits nouveaux (Maryline Canto, Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs Demoustier) : on est en terrain connu. Et pourtant, rien ne semble émousser la passion de cinéma qui anime Guédiguian, pas du genre à se laisser abattre par quelques demi-échecs. Pourvu que le public lui rende grâce : dans un monde parfait, Les Neiges du Kilimandjaro rencontrerait le même succès que Marius et Jeannette en son temps.La notion d'engagement (politique, social, affectif) est au cœur de l’œuvre de Guédiguian. Mais après le temps des débats et de la lutte vient celui de l'apaisement et de l'acceptation. Comment faut-il le prendre, lorsque l'on a fait de sa vie entière un combat contre les injustices ? Est-il trop tard pour se remettre en question, est-il légitime de continuer à s'indigner, quand à l'aube de la soixantaine la vie est douce, les amis présents et les enfants heureux ? Et ces derniers, qu'ont-ils retenu de ce qu'on leur a transmis ? Guédiguian s'interroge sur les victoires de sa génération et la transmission de ces acquis aux plus jeunes, en dressant l'amer constat d'un échec que ni lui, ni ses collègues de lutte n'avaient réellement anticipé. Avec délicatesse, il déploie tout son talent de conteur contestataire dans un scénario en parfait équilibre entre plusieurs genres (comédie, drame, polar) et les tranches de dialogues ouvertement didactiques qui ont toujours été sa marque de fabrique. Guédiguian n'a pas son pareil pour brosser le portrait de personnages terriblement attachants, tiraillés par les doutes et les angoisses, jamais là où on les attend. C'est aussi et surtout un cinéaste dont le regard bienveillant sur des héros ordinaires bouleverse par son infinie tendresse, toujours à la bonne distance, à la bonne hauteur. L'air de rien, Les Neiges du Kilimandjaro marque une sorte d'apothéose pour ce cinéaste si discret qu'on ne s'était pas forcément rendu compte à quel point il nous est indispensable. Fabien Reyre – www.critikat.com - ici

Autres critiques : Jean-Luc Douin – Le Monde ici | Gérard Lefort - Libération – ici | Christophe Kantcheff – Politis ici | Nicolas Gilli – www.excessif.com ici | Mathieu Menossi - www.grand-ecart.fr ici