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PRÉSENTATION (RAPIDE) DE(S) TEXTES DE
DAN SPERBER
MICHEL GENSOLLEN
DÉCEMBRE 2011
Atelier PANIC
Objet de la présentationIntroduire à l'ensemble (non à tous) des textes de D.Sperber
• en les regroupant par période • et en les situant dans leur évolution d'ensemble
Les textes traduisent dans leur diversité, une évol ution• de méthode / discipline • de sujets de préoccupation (autour de l'évolution c ulturelle)
On distinguera trois époques principales:
1 – l'époque anthropologique (terrain chez les Dorzé)
Le symbolisme en général (Rethinking symbolism)
2 – l'époque linguistique (à la suite du séminaire d e P. Grice)
Relevance: Communication and Cognition
3 – l'époque "psychologie cognitive évolutionniste"(avec Hugo Mercier) Why do humans reason? Arguments for an argumentative theory, Behavioural and Brain Sciences
Epistemic Vigilance, Mind & Language
2007. Rudiments d’un programme naturaliste. In Mich el Wieviorka (ed.) Les Sciences Sociales en Mutation. Editions Sciences Humaines. 257-264. “Je voudrais esquisser ici une ontologie naturaliste du social."
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Documents accessibles
D. Sperber a un site web : http://www.dan.sperber.fr/• tous ses textes (récents) sont en ligne
On peut écouter (video) des présentations rapides d e son œuvre
http://www.archivesaudiovisuelles.fr/62/
On peut lire un entretien sur son parcours (2002)
http://theoremes.revues.org/153
Sa biographie est sur Wikipedia•Dan Sperber (né en 1942) est un anthropologue, ling uiste et chercheur en sciences cognitives français. Il est actuellement d irecteur de recherche à l'institut Jean-Nicod, CNRS.•….•En 2009, Dan Sperber a été le premier lauréat du Pr ix Claude Lévi-Strauss (prix Lévi-Strauss), qui récompense chaque année le meill eur chercheur en sciences sociales travaillant en France.•Dan Sperber est le fils de l'écrivain Manès Sperber
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(I)
LE FOND DE CARTE
Le fond de carte
L'analyse (scientifique) de la culture (ou écologie des représentations)
doit articuler un modèle de fonctionnement individu el (de l'esprit)
avec un modèle d'interaction sociale
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La trajectoire de D. Sperber
1 – Le Symbolisme en général
2 – Relevance: Communication and Cognition
3 – Les textes de ψ.cognitive évolutionniste (métareprésentation, vigi lance cognitive,..)
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1
2
3
3
(II)
LE SYMBOLISME
(AU SENS UTILISÉ DANS "LE SYMBOLISME EN GÉNÉRAL)
Le symbolisme en général
Un livre (ethnologique) de facture originale • pas de monographie de terrain (les Dorzé d'Ethiopie) • 5 chapitres dont 3 polémiques • une intuition (+/- de ψ.cognitive) remettant en cause les méthodes et
les résultats "structuralistes"
La question: que signifient les symboles (au sens d es ethnologues)?• mythes, rituels, tabous, etc.
à partir d'un étonnement : l'inconséquence des croy ances• exemples des léopards (chrétiens) qui jeunent le ve ndredi• des croyances contradictoires peuvent coexister
• A est vrai (la tradition me l'affirme)• il faut que je tienne compte que A est empiriquemen t faux• en fait "A est vrai" est une proposition du savoir encyclopédique• mais pas directement A• c'est le sens et la portée de A qui sont problémati ques (pas A)
• cf. Veyne, Paul. 1992. Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? Points Essais, Seuil, Paris 1992
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Plan du Symbolisme en général
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L'apport du Symbolisme en général se trouve essentiellement dans les chapitres 4 – 5
Les chapitres 1 – 2 – 3 sont critiques
Le symbolisme en général : la critique 1
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Le symbolisme en général est très critique des théories (+/-) structuralistes qui étaient à la mode dans les années 70. Foucault, Lacan, Barthes, Lévi-Strauss.
Il critique surtout leur anti-naturalisme, dont il absout (un peu) Lévi-Strauss
DS n'a pas changé d'avis: dans son interview en ligne (novembre 2002)il s'étonne qu'on puisse encore mentionner Foucault, Lacan ou Derrida comme ayant compté dans les sciences humaines
Il raconte son étonnement devant les cours de Gurvitch, qui distinguait 7 niveaux, 4 domaines, etc. Pourquoi 7 Pourquoi 4 ?
Le symbolisme en général : la critique 2
Les trois premiers chapitres critiquent les thèses qui recherchent "le sens" des symboles culturels
• les théories sémiologiques (le symbole "i" veut dire que …)• cf. Malinowski • pourquoi ne pas le dire directement, pourquoi dépen ser du temps
et des ressources rares (le beurre chez les Dorzé) ?
• les théories cryptiques (le symbole permet de parler des choses cachées)
• cf. Freud, Lacan,… invérifiable en ethnologie
• les théories structuralistes : le système des symbo les traduit (à quelle fin ?) un système d'organisation abstraite
• on ne se demande plus ce que signifient les symbole s • mais comment ils fonctionnent (en tant que système d e signes)• cf. Lévi-Strauss• cependant l'image du langage n'est pas adapté• les symboles ne fonctionnent pas comme un langage• les langues ont des structures particulières (Choms ky) qui ne se
retrouvent pas dans les ensembles culturels (mythes , rituels,..)
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Le $ en général: la critique de la critiqueLa critique des théories cryptiques est un peu cour te
• il pourrait bien se faire qu'il existe une façon +/ - universelle• d'associer des concepts appartenant à des domaines différents• issu de codage inné / acquis dans l'enfance
La critique du structuralisme de Lévi-Strauss négli ge une part de son originalité
• le repérage d'un codage complexe (pré-conceptualisa tion)• se substituant aux indexations (signifiant / signif ié)
• la structure des relations entre signifiants • code • la structure des relations entre signifiés
Pour LS, les relations codantes• ont un type non spécifiques selon les domaines• sont de la forme a:b::c:d soit "a" est à "b" ce que "c" est à "d"• peuvent être diversement emboitées
• endogamie : exogamie :: exogamie restreinte : exoga mie généralisée
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Deacon, Terrence W. 1997. The Symbolic Species: The Co-evolution of Language and the Brain , W.W.Norton.
• indexical references vs symbolic references
• Ǝ une rupture dans la nature du codage
• à partir d'un certain degré de complexité
• on code les relations entre éléments, non les éléments
• par économie de codage
La structure des signes est l'image de la structure repérée dans les chosesLa conceptualisation est un préalable au langage
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L'apport du S ymbolisme en général 1
D.S. pense que le traitement paradoxal des éléments symboliques • présents dans toutes les sociétés (pas seulement pr imitives)
met en lumière deux fonctionnements différents de l 'esprit humain:• fonctionnement scientifique / encyclopédique / argu mentatif /..
• certaines propositions ont une interprétation non p roblématique • mais une valeur de vérité problématique• je sais expliciter une proposition sans savoir si e lle est vraie ou non
• fonctionnement symbolique / herméneutique • d'autres ont une valeur (de vérité, ou au moins d'i ntérêt) certaine • mais une interprétation problématique• je sais que certaines propositions sont vraies sans savoir
précisément ce qu'elles veulent dire• E = mc² fonctionne symboliquement pour les non-phys iciens
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L'apport du Symbolisme en général 2Valeur de vérité
ou d'intérêtInterprétationsignification
Fonctionnement scientifique ??? est-ce faux ? claire
Fonctionnement symbolique certaine ??? quel sens ?
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Comment rendre compte du fonctionnement symbolique ? • quand les propositions symboliques {"P" est vraie} entrent en conflit avec
le savoir empirique, l'expérience,… ( focalisation sur cet écart)• il y a évocation à partir du savoir encyclopédique des propositions qui
pourraient donner un sens à "P" de nature à réduire la contradiction • le commentaire du symbolique est lui-même symboliqu e
Comment expliquer l'existence du fonctionnement sym bolique ?• les évocations sont à la fois communes à tous (elle s portent sur les
problèmes : mêmes focalisations ) • et personnelles (chacun trouve une solution qui lui est propre) et donc à
laquelle il est sentimentalement attaché ( évocations différentes )• les symboles (et leurs traitements) forment une cul ture permettant
l'intégration tout en maintenant des différences en tre chacun
(III)
LA RÉALITÉ DE LA COMMUNICATION :
LES ANALYSES PRAGMATIQUES
La transition ethnologie -> linguistiqueDeux chapitres retirés du Symbolisme en général
parus sous forme d'articles:Sperber, Dan (1975) "Pourquoi les animaux parfaits, les hybrides et les monstres
sont-ils bons à penser symboliquement?", L'Homme , XV (2) 5-24.
Sperber, Dan (1975) "Rudiments de rhétorique cognit ive," Poétique: Revue de Théorie et d'Analyse Littéraire (23) 389-415.
• puis un article avec Deirdre Wilson: Sperber, Dan & Deirdre Wilson (1978) Les ironies com me mentions, Poétique: Revue
de Théorie et d'Analyse Littéraire (36)395-412.
• puis• plusieurs publications avec DW 1979 – 1982 – 1984 – 1985 – 1986
• reprises (+/-) dans l'ouvrage :
Sperber, Dan & Deirdre Wilson (1986) Relevance: Communication and cognition , Oxford : Blackwell; Cambridge , Mass. : Harvard Uni versity Press
• Le lien entre les deux domaines :
• l'analyse des tropes (en particulier l'ironie) demande• une analyse pragmatique du langage• le recours à un fonctionnement de l'esprit "symboli que"
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Du modèle $ au modèle pragmatique
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De même que les symboles ne signifient rien mais sont des "provocations cognitives"
de même le langage, utilisé concrètement, n'est qu'une provocation à l'interprétation
Modèle herméneutique
symbolique
Modèle pragmatique
Modèle du code
La démarche pragmatique en linguistique consiste à se demander • non pas comment fonctionne le langage (et si ce fon ctionnement
pourrait se retrouver ailleurs)• mais comment fonctionnent concrètement les échanges d'information
entre les individus, avec ou sans langage, avec d'a utres canaux de communication (le non-verbal)
• il convient de distinguer les deux plans:• la phrase (lexique, grammaire, organisation du disc ours) (sentence) • et l'énonciation (les conditions de l'interaction) (utterance)
• le modèle du code consiste – au contraire – à décrire l'interaction comme un simple échange linguistique (lexique / gra mmaire)
Modèle { pragmatique – interactionniste }Searle, John R. 1969: Speech Acts . Cambridge: Cambridge University Press.
Austin, J.L. 1962. How To Do Things With Words : The William James Lectures delivered at Harvard University in 1955. Oxford Uni versity Press.
Jakobson, Roman. 1977. Questions de poétique . Paris : Seuil, «Points»
Labov, William. 1972. Language in the Inner City: Studies in Black Englis h Vernacular , University of Pennsylvania Press, 1972 -
Goffman, Erving. 1967. Interaction Ritual: Essays on Face-to-Face Behavior , Anchor Books.
et surtout :Grice, Paul H. 1975. "Logic and conversation". In C ole, P. and Morgan, J.
(eds.) Syntax and semantics, vol 3. New York: Academ ic Press.• Deirdre Wilson, étudiante de Grice, amie de Sperber (O xford), dactylographie les conférences de
Grice et ce tapuscrit "fonde une discipline"…
L'analyse du travail collaboratif nécessaire à un échange d'informations au-delà du codage – décodage et la recherche des "maximes" suivies par les interactants:
• par exemple : avoid obscurity / ambiguity / prolixit y / be orderly
=> si ces règles sont violées, cela fait partie du messag e (contribue au sens)• d'où le rôle central des implications (pourquoi cette r ègle est violée ?)
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Relevance 1
Un discours est d'autant plus pertinent que: • joint aux propositions du savoir partagé, il permet de tirer des
conséquences plus utiles ( cognitive effect )• pour le moins de charge cognitive ( effort involved in the processing )
Si la règle est clairement violée, les implications de cette transgression font partie du discours (cf. métaphore, ironie,…)
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Après la tâche de décodage linguistique
commence la tâche de communication
(inferential phase)
La compréhension nécessite que le récepteur présuppose que l'émetteur
• (intentionnalité ) a voulu communiquer• (métareprésentation ) a une représentation de
ses représentations et de son savoir (cf. CK)• a suivi UNE règle R : la maximisation de la
pertinence du discours dans son contexte
Relevance 2
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Relevance 3 Les figures de style s'expliquent (toutes) de la mê me façon:
• un écart à la règle R qui focalise l'attention (focalisation)• une recherche de ce qui peut justifier cet écart (é vocation)• les implications qu'on tire du fait que l'émetteur a choisi cet écart
C'est en particulier le cas de l'ironie et de la mé taphore• Tous les discours, même les plus triviaux, comporte nt des figures
de style et demandent de nombreuses implications• dans le cas de l'ironie,
• l'évocation fournit les circonstances dans lesquelles le discours n'aurait pas violé la règle R
• et on tire par implication que l'émetteur se met dans ce cas• exemple de Voltaire
• parallélisme avec le Symbolisme: • où l'écart est généralement plus grand• où l'évocation est plus ouverte (il n'y a pas UNE interprétation)
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(IV)
QUELLE APPROCHE SCIENTIFIQUE DE LA CULTURE ?
COMMENT ARTICULER
LE FONCTIONNEMENT COGNITIF INDIVIDUEL
AVEC LA COMMUNICATION (SOCIALE) ?
La recherche d'un critère scientifique 1Si on veut rendre compte ( scientifiquement ) d'un contenu culturel
• sur quelles théories s'appuyer ?• on trouve déjà chez Lévi-Strauss
• à côté d'une théorie "structuraliste" (grammaire des mythes)• l'évocation d'une sélection naturelle des mythes :• survivent ceux qui sont "mémorables" : épidémiologie des représentations
• la psychologie cognitive (évolutionniste) fournit un cadre scientifique (ou naturaliste) pour penser la culture
• (ré)interprétation des résultats sur les énoncés symboliques et les tropes • en terme de modules spécialisés , par exemple TOM (Theroy of Mind)• tests empiriques sur l'autisme (compris comme déficit à attribuer des états
mentaux à autrui : TOM)Happe, Francesca G. E. 1993. "Communicative compete nce and theory of mind in autism: A test of
relevance theory", Cognition 48.2 (Aug 1993): pp. 101-119.• la compréhension de {énoncé littéral < métaphore < ironie} selon le niveau
d'autisme
• d'où la méthode (de ψ-cogn-evol) pour les modules repérés• préciser la pression de sélection qui a pu jouer• préciser une implantation possible du module (AI)
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Ethnologie et psychologie évolutionnisteLa "question ethnologique":
pourquoi assiste-t-on à une stabilisation des traits culturels ?• la simple imitation ne suffit pas à l'expliquer• on devrait assister à une dérive • toutes les cultures seraient possibles (pas de patt erns généraux)
insuffisance de l'individualisme méthodologique (éc onomique)• le social ne se réduit pas à la somme d'actions • individuelles, intentionnelles même irrationnelles
• même si on tient compte des externalités• vision idéologique, non scientifique
il faut tenir compte du fait que l'esprit ( mind ) est constitué • d'un très grand nombre de modules cognitifs (d'appr entissage)
• soumis chacun à une pression de sélection particulière• fixe à l'échelle de la culture (sapiens sapiens 200.000 et culture au
sens actuel 40.000 peintures rupestres)• Leda Cosmides and John Tooby• Steven Pinker's How the Mind Works critiqué par Jerry Fodor
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Modélisation de la culture "entre" sociobiologie et mèmesDeux "bonnes" approches (très) insuffisantes:
(1) les mèmes de Dawkins 1976 The Selfish Gene• les mécanismes de {copie – mutation – sélection} sont généraux• la sélection culturelle fonctionne "comme" la sélec tion biologique
• les traits culturels sont ceux qui se transmettent le mieux• mais l'esprit n'est pas une page blanche
• le mécanisme de reproduction n'est pas une copie br uité• mais une transformation qui a des points fixes (att racteurs)
• il faut tenir compte des contraintes venant • des mécanismes cognitifs internes • des mécanismes cognitifs mis en jeu dans la communi cation
(2) la sociobiologie (extension éthologique à l'homme)• les éthologues (K. Lorentz) ont montré la richesse d es modules
innés d'apprentissage
• on considère que les comportements sociaux humains • peuvent s'expliquer aussi par des modules innés
• indépendamment de l'accumulation culturelle• Ǝ certains résultats (chez KL, le rire et le cérémoni al des oies)
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Psychologie évolutionniste• Si l'esprit est massivement modulaire, il s'agit de
rendre compte du fonctionnement de l'esprit
à partir des interactions entre des modules spécial isés• modules d'apprentissage "paramétrés" par l'environn ement (cf. langue)• parfois détournés de leur fonction initiale• interagissant• dont le fonctionnement est "inconscient"
• automatique, non débrayable, dont on ne peut rendre compte
Par exemple:• la vision 3D• la catégorisation des couleurs (générale puis varia bilité linguistique)
Berlin, B., & Kay, P. (1969). Basic Color Terms: th eir universality and evolution. California: Univers ity of California Press. vs l’hypothèse relativiste de Sapir-Whorf.
• de reconnaissance des visages
La question ethnologique reformulée: • => quels sont les modules cognitifs qui jouent un r ôle essentiel dans la
stabilisation des traits culturels ? • [dans la reproduction sociale qui n'est pas simple "copie-imitation"]
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Les modules de la réplication culturelleLe réplicateur culturel fait appel, d'une façon géné rale,
• aux traitement conjoints ExR dans la communication• au traitement cognitif chez chacun (mémoire / compré hension..)
La communication• pour qu'il y ait communication il faut et il suffit
• en général , qu'il y ait assignation, à l'interlocuteur, d'éta ts mentaux analogues aux siens : TOM
• qu'il y ait capacité de métareprésentation• en particulier , que l'intention de communiquer soit CK
• l'existence d'un code préalable n'est pas nécessair e• il faut préciser Relevance en terme de modules cognitifs
Traitement de l'information culturelle• il n'y a pas de module cognitif de la raison en gén éral
• pas de pression de sélection pour un capacité non s pécialisée de raisonnement (bien trop onéreuse au plan énergétiqu e)
• mais il est avantageux pour chacun dans un groupe ( #100) • d'étendre son expérience directe par les expérience s des autres
• mais il faut alors un module de discrimination de c e qui est fiable• d'où : la raison est argumentative
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La vigilance cognitiveLa vigilance cognitive : savoir si on peut croire : deux aspects :
(1) l'autre est-il bienveillant (veut-il me manipul er ?)• module spécialisé de détection des tricheurs (des m enteurs)• lutte de vitesse (arme-bouclier) : dialectique• à l'image des modèles de signalisation (théorie des jeux)
• exemple du prédateur et de l'imitation de la proie immangeable
(2) l'autre est-il compétent (donne-t-il un rapport juste et précis ?)• module spécialisé de détection des incohérences : l ogique
Dans les deux cas, argumentation et échange dialect ique• on vérifie que le même problème logique est résolu
• facilement si présenté comme un problème concret de détection• difficilement comme un problème de logique
• ex : la "Wason’s selection task" • résolue par seulement 10% si abstraite• mieux résolue si présentée dans un contexte "social" de détection de
tricheurs (Leda Cosmides and John Tooby)• Which card(s) must you turn over in order to test t he truth of the proposition that if a card
shows an even number on one face, then its opposite face is red?
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Modules cognitifs et artefacts culturels
Les modules cognitifs fonctionnent mécaniquement
aussi en dehors de leur champ naturel• ils peuvent être envahis (trompés) par des artefact s• les traits culturels généraux reposent sur de tels faux positifs• inputs ambigus "complétés" par le module (cf. symbo lisme)
exemple:• les modules de reconnaissance du visage
• masque, maquillage, ..
• TOM : attribution d'intentionnalité : religions• argumentation : même la raison solitaire fonctionne
par conversation avec soi-même (dialectique)
• Ǝ? une catégorisation des schémas narratifs ?• servant à structurer la mémoire ? (utilisée dans le symbolisme)
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Modules cognitifs et institutions• Ce qui est traité par et circule entre• les modules cognitifs (interne à un individu et ent re individus)• ce sont des représentations (généralement pas lingu istiques).
Pour rendre compte du social (en particulier de cul ture)• il convient de distinguer
• les contenus (un fait, un énoncé général, une catégorisation, un e narration, un ordre, etc.)
• les méta-contenus qui sont des représentations sur l'usage des contenus (règles qui catégorisent les comportements devant ces contenus): les institutions
• exemple d'un conte "qu'il faut raconter à Noël" – de science "qu'il faut enseigner à l'université"
• contenus et institutions sont justiciables du même type d'analyse comme invariants de la reproduction culturelle
La question ouverte qui ferme la présentation• Ǝ ? des modules cognitifs spécifiques utilisés dans le traitement du
symbolique (à coté de ceux évoqués: communication/a rgumentation)• investigations nécessaires sur la mémoire
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