2010-Diplomatie43-Amérique latine

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L'éternel retour de l'Amérique latine, Diplomatie n°43, mars-avril 2010, pp. 42-45. After two decades of transformations and economic, cultural and democratic consolidation, the Latin America is coming back on the international scene - but this return is marked by very great ambiguities. Whereas Mexico and Brazil affirm themselves like emergent powers able to compete or discuss equal footing with Europe and the United States, while looking further into exchanges and cooperation with India and China, the liberal economic models which triumphed in the years 1980-1990 are more and more disputed by nations known as “progressists” which denounce the hegemony and the imperialism of the White House, as at the good old day of the Cold War.

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Sommaire cartographique n° 43

© AREION 2010

Une page d’abonnement est disponible p. 18-19

amérique latine p. 42-57

états-unis p. 13, p. 22-24, p. 42-57, p. 74-83

Haïtip. 14-17

francep. 11

méditerranéep. 20

ukrainep. 10p. 35-39

grècep. 74-83

afghanistanp. 66-72

madagascarp. 12-13

tunisiep. 29-34

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DIPLOMATIE 43

74 - ANALYSE L’infl uence de Thucydide et de Démosthène sur la politique étrangère des USA

77 - CARTOGRAPHIE Le monde vu de la Maison Blanche

73 / GÉoPoLITIQuE

85 / ALERTEs DE sÉcuRITÉ86 - CARTOGRAPHIE Alertes de sécurité dans le monde

59 / sTRATÉGIEs60 - ANALYSE Guerre impossible vs terrorisme. Les deux visages d’un personnage historique ?65 - CARTOGRAPHIE Afghanistan, une guerre régionale66 - ENTRETIEN Les enjeux du développement des entreprises militaires et de sécurité privées :

le cas spécifique de l’Afghanistan

22 – ANALYSE Combien coûte la conquête spatiale ?

21 / PoINTs cHAuDs

06 – CHRONOLOGIE Décembre 2009-janvier 201008 – CHRONOLOGIE Janvier-février 201010 – NEWS Regard de l’OSCE sur les Élections en Ukraine11 – ZOOM SUR… Le pavillon de la France à l’exposition universelle de Shangai12 – FOCUS Retour sur la crise politique malgache14 – FOCUS Comment les images satellites peuvent sauver des vies20 – NEWSMED Le thon rouge de Méditerranée, l’occasion pour l’Europe d’exercer sa diplomatie ?

6 / focus

26 – ANALYSE Dictatures d’hier et d’aujourd’hui29 – ENTRETIEN Dictatures du monde arabe32 – TABLEAU DE BORD La charia et la peine de mort35 – ANALYSE L’affaire Gongadze. L’Ukraine et les démons de la dictature39 – TABLEAU DE BORD Intimidation et harcèlement des personnes enquêtant dans l’affaire Gongadze ; multiples changements de personnel

25 / socIÉTÉ

42 – ANALYSE L’éternel retour de l’Amérique latine46 – CARTOGRAPHIE Litiges et confl its frontaliers dans les Amériques47 – PORTFOLIO48 – ENTRETIEN La sécurité multidimensionnelle51 – ATLAS Géopolitique de l’Amérique latine

40 / DossIERGéopolitique de l’Amérique latine : l’heure du compte

SOM

MA

IRE M

ARS - AVRIL 2010

Diplomatie 43Affaires stratégiques et relations internationales 5

Chinep. 10

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Photo ci-dessus :Le président mexicain, Felipe Calderon (au centre), arrive à Brasilia le 16 août 2009, pour une visite offi cielle destinée à évoquer l’accord de libre- échange prévu entre les deux puissances d’Amérique latine (à elles deux, 70 % du PIB de la région) et le renforcement des relations sur le plan énergétique. À cette occasion, le président mexicain propose de créer « un grand G2 latino- américain ». (© AFP photo/Presidencia/Francisco Santos)

analysePar alain Musset, directeur d’études à l’EHESS, membre du conseil scientifi que de l’Institut des Amériques. Auteur de Géopolitique des Amériques (dir.), Paris, Nathan, 2009 (2e édition).

A lors que le Mexique et surtout le Brésil s’affi rment comme des puissances émergentes capables de ri-valiser ou de discuter d’égal à égal avec l’Europe et

les États- Unis, tout en approfondissant leurs échanges et leur coopération avec l’Inde et la Chine, les modèles économiques libéraux qui ont triomphé dans les années 1980-1990 sont de plus en plus contestés par des nations dites « progressistes » qui dénoncent l’hégémonie et l’impérialisme de la Maison Blanche, comme au bon vieux temps de la guerre froide. L’année 2009 s’est ainsi déroulée dans un contexte politique de plus en plus tendu, marqué non seulement par un coup d’État au Honduras suivi d’élections contestées par l’ensemble de la communauté internationale, de fortes tensions sur la frontière entre la Colombie et le Venezuela, des plaintes pour espionnage formulées par le Pérou contre le Chili, mais aussi par l’effet négatif de la crise économique mondiale sur les économies de la région, largement dépendantes de la consommation nord-américaine. Ces conditions défavorables ont favorisé un durcissement de l’axe anti- impérialiste incarné par Hugo Chavez, président charismatique et contesté du Venezuela, qui a pris le relais de Fidel Castro pour

dénoncer l’hégémonisme yankee et tenter d’imposer sa vision du socialisme bolivarien à l’ensemble du sous- continent.C’est donc une Amérique latine plus que jamais divisée sur le plan économique et idéologique qui doit établir un nouveau partenariat avec les États- Unis, choisir entre libéralisme et socialisme pour lutter contre la pauvreté, et résoudre le faux dilemme posé par les contradictions qui semblent opposer sta-bilité constitutionnelle et usage démocratique du pouvoir.

Les relations États-unis - Amérique latine : un retour de bâton ? (1)Dans ce contexte difficile, les relations entre les États- Unis

et leurs partenaires latino- américains ont été soumises à de grandes fl uctuations. Dans un premier temps, les attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué une radicalisation des secteurs les plus hostiles à l’ouverture vers le sud de la forteresse nord- américaine, au nom de la « Homeland Security » et de la « Ho-meland Defense ». Cette nouvelle politique a été matérialisée en octobre 2006 par la décision de l’administration Bush d’ériger un véritable mur le long de la frontière avec le Mexique, frontière

Après deux décennies de mutations diverses et de consolidation à la fois économique, culturelle et démocratique, l’Amérique latine est de retour sur la scène internationale – mais ce retour est marqué par de très grandes ambiguïtés.

L’éternel retour de l’Amérique latine

Diplomatie 43Mars - Avril 201042

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que certains Nord- Américains considèrent désormais comme une ligne de front. Au total, trois gigantesques tronçons formés de plaques en béton, de clôtures en métal et de fi ls de fer barbelés sont en cours de construction à des endroits considérés comme stratégiques : entre Calexico (Californie) et Douglas (Arizona), entre El Paso (Texas) et Colombus (Nouveau- Mexique) et en-tre Nuevo Laredo et Brownsville (Texas), l’ensemble couvrant 1 132 kilomètres. L’armée a été appelée en renfort pour assurer la surveillance de la limite internationale et tous les habitants de la zone fron-talière peuvent désormais se brancher via Internet sur les caméras de télésurveillance braquées en permanence vers le pays voisin afi n de signaler aux autorités les passages sporadiques de clandestins. Dans de nombreuses villes de Géorgie, du Kentucky ou du Tennessee, de nouvelles lois ont interdit aux migrants de louer des appartements s’ils ne disposent pas d’un visa de travail en règle. Les contrôles policiers dans les entreprises ont par ailleurs dissuadé de nombreux employeurs d’embaucher des clandestins. Cette situation est d’autant plus difficile à supporter pour les Latino- Américains qu’ils forment désormais la principale minorité ethnique des États- Unis (44 millions de membres reconnus), avant la communauté noire.Les « remesas » (transferts bancaires) que les Mexicains installés de l’autre côté du Rio Bravo effectuent chaque année au profi t de leurs familles ont atteint en 2007 la somme record de 24 milliards de dollars. Ils dépassent désormais en valeur les revenus du tou-risme international. Ces capitaux font vivre des familles entières dont les membres sont restés dans les villages du Guerrero ou du Michoacán. Cependant, en 2008, la crise économique provo-quée par l’effondrement d’une partie du système fi nancier nord- américain a touché de plein fouet des secteurs où les migrants mexicains exerçaient leur activité (en particulier le bâtiment). Les envois de dollars au Mexique ont alors commencé à chuter et, au début de 2010, le mouvement ne s’est pas encore inversé. Cette évolution a touché aussi les pays centraméricains où plus de quatre millions de familles dépendent des « remesas » pour payer leurs factures et acheter des produits alimentaires ou des biens de consommation courante. C’est ainsi que pour le seul Honduras, selon la Banque centraméricaine d’intégration économique, les envois de fonds venus des États- Unis ont représenté en 2007 près de 2,5 milliards de dollars, soit 25 % du PIB.L’arrivée au pouvoir d’Obama a suscité beaucoup d’expectati-ves de la part des Latino- Américains installés aux États- Unis et, de manière générale, la communauté hispanique a soutenu sa candidature, car elle pouvait représenter une rupture avec l’ère Bush. De la même manière, de nombreux États latino- américains ont accueilli très favorablement le changement que pouvait

représenter pour eux l’élection d’un président démocrate noir, supposé plus sensible aux aspirations des populations pauvres et des pays en voie de développement. Cependant, la première année du gouvernement Obama n’a pas été caractérisée par de profonds changements dans ce domaine. L’idéologie de la « Ho-meland Security » est toujours d’actualité et les contrôles sur la frontière sud n’ont pas été relâchés. On peut même dire que le

Mexique a intégré une par-tie de cette stratégie dans sa propre conception de la défense nationale, en partie pour justifi er sa lutte contre des narcotrafiquants dont l’emprise sur l’économie, la société et le monde politique est de plus en plus forte. La crise hondurienne dé-clenchée le 28 juin 2009 par la destitution du président Manuel Zelaya aurait pu être l’occasion de manifes-ter une nouvelle orientation de la politique étrangère nord- américaine vis- à-vis de ses voisins du sud. De fait, en soutenant le prési-dent déchu, l’administration américaine a d’abord tourné le dos à ses alliés naturels (li-béraux et nationalistes hon-duriens) et s’est retrouvée de manière paradoxale dans

le camp des partisans de Chavez, de Daniel Ortega et de Fidel Castro. Les congressistes républicains, avides de revanche après la défaite de leur candidat à l’élection présidentielle de 2008, ont alors rappelé qu’il ne fallait pas se tromper d’ennemi et qu’on avait eu tort de se déclarer trop vite en faveur d’un dictateur potentiel hostile aux intérêts américains. Le changement de po-sition de la Maison Blanche est sans doute le résultat de cette prise de conscience. Après avoir appuyé l’accord mort-né de San José- Tegucigalpa qui supposait le retour provisoire de Manuel Zelaya à la tête de l’État hondurien, l’administration américaine a préféré soutenir un processus électoral contesté qui a abouti à l’élection du candidat du parti national, Porfi rio Lobo (29 novem-bre 2009) – ce qui permettait de limiter l’infl uence croissante du trublion Hugo Chavez dans la région de l’isthme. Dans ce contexte, on notera l’incapacité de l’OEA à jouer un véritable rôle dans le traitement et la résolution d’une crise majeure qui a fait réapparaître les vieux démons du sous- continent : démocraties factices, putschs militaires et dictatures bananières.

De cuba à caracas : l’ALBA et le socialisme du XXIe siècle Par ailleurs, le revirement de la Maison Blanche a donné des ar-

guments à ceux qui utilisent la vieille rhétorique anti- impérialiste pour dénoncer l’ingérence des États- Unis en Amérique latine. Dès la fi n des années 1990, le retour au pouvoir de la gauche dans de nombreux pays latino- américains a été la marque d’un véritable retournement de tendance après une décennie de libéralisme éco-nomique (retrait de l’État, privatisations, dérégulation, abandon des

PARLE DOUCEMENT ET PORTE UN GROS BÂTONLa doctrine du « Big Stick » renvoie à la politique étrangère de Roosevelt au début du XXe siècle visant à faire assumer aux États- Unis un rôle de police internationale. Le principal objectif était de protéger les intérêts économiques du pays en Amérique latine, à commencer par la zone des Caraïbes. Par voie de conséquence Washington renforce ses forces navales. Théodore Roosevelt utilisa ce proverbe africain « Parle doucement et porte un gros bâton » au Minnesota State Fair, le 2 septembre 1901.

Photo ci-dessus :Affi che de campagne des élections de 1900 du Parti républicain portant cette phrase du président McKinley : « Le drapeau américain n’a pas été planté sur le sol étranger pour acquérir plus de territoire, mais pour l’amour de l’humanité. » Côté gauche de l’affi che, la situation en 1896 (avant la victoire de McKinley) présente une panique bancaire et la domination espagnole de Cuba. Côté droit, la situation en 1900 montre que les banques fonctionnent de nouveau tandis que l’autorité des USA s’étend sur Cuba à la suite de la guerre hispano- américaine de 1898. (© DR)

Photo ci-dessus :À Managua (Nicaragua) le 19 juillet 2009, les partisans du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) participent aux célébrations du 30e anniversaire du renversement de la dictature de Somoza en 1979. La bannière présente les portraits (de gauche à droite) des présidents du Honduras évincé Manuel Zelaya ; de l’Équateur, Rafael Correa ; de Cuba, Fidel Castro ; du Nicaragua, Daniel Ortega ; du Venezuela, Hugo Chavez et de Bolivie, Evo Morales, surmontés de la devise « Les peuples unis ne seront jamais vaincus » et de « Vive l’unité latino-américaine ». (© AFP photo/Mayerling Garcia)

43Diplomatie 43Affaires stratégiques et relations internationales

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programmes sociaux) et de frustrations politiques. En 1998, l’instau-ration au Venezuela de la république bolivarienne, sous l’autorité d’Hugo Chavez (réélu en 2006), a ouvert la voie à d’autres victoires des forces dites « progressistes ». En 2003, l’ancien syndicaliste Luiz Inácio da Silva (dit Lula) devient président du Brésil. Malgré un bilan mitigé et quelques scandales largement exploités par la presse d’opposition, il est réélu triomphalement en 2006. 2003 est aussi l’année où Nestor Kirchner obtient le pouvoir en Argentine, avant de voir sa femme, Cristina Fernandez de Kirchner, lui succé-der en 2007 pour suivre la même ligne politique de centre gauche. En 2005, le défenseur des petits producteurs de coca boliviens, Evo Morales, réussit à briser l’hégémonie des partis traditionnels et impose son Mouvement vers le Socialisme à la tête de l’État. La même année, les Uruguayens choisissent un leader du centre gauche, Tabaré Vazquez, pour les diriger. C’est un ancien guérillero du mouvement Tupamaros, José Mujica, qui lui succède en 2009. En 2006, on assiste à la victoire de Michelle Bachelet (Parti socia-liste), au Chili, et de Rafael Correa, candidat d’une alliance regrou-pant différents partis de gauche, en Équateur. C’est aussi le retour au pouvoir du social- démocrate Alan Garcia au Pérou, mais surtout du sandiniste Daniel Ortega au Nicaragua (et avec lui réapparaît

le spectre de la guerre sale menée par l’armée américaine contre les vainqueurs de la dictature Somoza, au cours des années 1980). En 2007, Alvaro Colom Caballeros, candidat de l’Union nationale de l’espérance, devient président du Guatemala. L’année suivante, Fernando Lugo, ancien évêque défenseur des pauvres, remporte les élections au Paraguay. En mars 2009, les électeurs salvado-riens portent au pouvoir Mauricio Funes, représentant du Frente Farabundo Marti de Liberación Nacional, ancienne guérilla marxiste transformée en parti politique. Cette même année s’est terminée avec la réélection triomphale d’Evo Morales en Bolivie, malgré l’op-position des riches provinces orientales qui ne veulent pas être gouvernées par des Indiens aymaras. En 2009, le basculement à gauche de l’Amérique latine n’a été contredit qu’au Honduras (élection contestée de Porfi rio Lobo) et au Chili, où la victoire du millionnaire Sebastian Piñera est principalement due aux divisions de la coalition au pouvoir depuis la chute d’Agustin Pinochet et à l’impossibilité pour la présidente Michelle Bachelet de se représen-ter malgré sa grande popularité.

Si la gauche modérée reste prédominante, les années 2000 semblent cependant marquées par l’émergence d’un front du refus nationaliste, socialiste et souvent populiste désormais incarné par l’axe La Havane- Caracas- La Paz et par l’Alterna-tive bolivarienne pour les Amériques (ALBA), transformée en Alliance bolivarienne des peuples d’Amérique en juin 2009. Lancée en 2004 à l’initiative de Fidel Castro et d’Hugo Chavez, l’ALBA cherche à proposer une autre forme de coopération économique et sociale au sein des nations latino- américaines, en suivant la formule altermondialiste « un autre monde est possible » afi n de combattre la pauvreté qui continue à pe-ser lourdement sur les sociétés latino- américaines malgré l’appli cation des recettes imposées dans les années 1980 par le Fonds monétaire international et la Banque interaméricaine de développement. Ces héros déclarés sont Simon Bolívar (El Libertador), José Marti et Che Guevara.Après des débuts diffi ciles, les dirigeants de l’ALBA ont profi té non seulement des diffi cultés internationales enregistrées par l’administration Bush, mais aussi de la montée des prix du pé-trole (conjoncture favorable aux fi nances du Venezuela et donc à ses visées géopolitiques), pour attirer de nouveaux membres : tout d’abord la Bolivie d’Evo Morales (2006), puis le Nicaragua de Daniel Ortega (2007), rejoints par trois États de la Caraïbe : Antigua-et-Barbuda, la Dominique et Saint-Vincent-et-les- Grenadines. En 2008, le Honduras a adhéré au traité, malgré la très forte opposition de la droite conservatrice et des entrepre-neurs du secteur privé, soucieux de préserver leurs liens privi-légiés avec les États- Unis auxquels les unissait déjà un traité de libre- échange. Après la déposition du président Zelaya, les dé-putés honduriens se sont empressés de faire sortir leur pays de cette alliance contre nature qui risquait de les soumettre au bon vouloir du président vénézuélien. En 2009, l’Équateur de Rafael Correa a adhéré à cette alliance qui ne se limite pas à des accords économiques (énergie, libéralisation des échanges, ouverture commerciale, etc.), mais qui cherche à s’imposer comme une véritable alternative politique.Deux axes soutiennent la proposition des leaders de l’ALBA : d’abord, la construction nécessaire du socialisme pour combattre les méfaits d’un capitalisme présenté comme injuste sur le plan social et insoutenable sur le long terme (dans une perspective écologique très englobante) ; ensuite, la lutte contre l’hégémonie nord- américaine sur l’hémisphère occidental. Dans cette pers-pective, l’administration de Barack Obama apparaît comme l’expression d’un impérialisme à visage humain qui, malgré ses appels à la coopération internationale, n’a pas changé les vieilles pratiques de la Maison Blanche. La crise hondurienne en est un

Les chefs d’État de l’ALBA ont accusé l’armée

des États- Unis de vouloir profi ter du désastre pour s’emparer

de l’île en contrôlant par la force tous ses accès maritimes

et aériens.

Photo ci-dessus :Champs de mines à la frontière minée entre le Pérou et le Chili le 10 janvier 2008. Le Pérou a présenté un recours devant la Cour internationale de justice au sujet de la délimitation maritime entre les deux États afi n de réclamer 100 000 km² de territoire dans l’océan Pacifi que – territoire sous souveraineté chilienne. La Bolivie se montre également intéressée par cette frontière et projette un tunnel de 150 km pour accéder à la mer. (© AFP photo/Max Fernandez)

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bon exemple, mais Hugo Chavez a aussi utilisé la signature d’ac-cords stratégiques entre la Colombie et les États- Unis (utilisation des bases militaires) pour dénoncer des risques d’intervention armée contre son régime. Les discours anti- américains ont pris une tonalité encore plus acerbe (peut-être teintée d’une certaine paranoïa qui rappelle à nouveau la guerre froide) à l’occasion du tremblement de terre d’Haïti (janvier 2010), quand les chefs d’État de l’ALBA ont accusé l’armée des États- Unis de vouloir profi ter du désastre pour s’emparer de l’île en contrôlant par la force tous ses accès maritimes et aériens.

Le spectre des présidents à perpétuité ?Ces divisions idéologiques à l’échelle continentale se

superposent à la crise de la légitimité démocratique que tra-versent la plupart des pays latino-américains, fragilisés par de profondes disparités socioéconomiques et par des divisions ethniques ou politiques tout aussi profondes. Alors que le temps des dictatures semblait passé de mode, cette crise de la démocratie se manifeste aujourd’hui par la remise en cause des Constitutions chargées de garantir l’exercice de l’autorité dans un cadre légal. La récente crise hondurienne est à cet égard révélatrice des diffi cultés rencontrées par les dirigeants latino- américains pour assurer à la fois leur légitimité et leur conti-nuité au pouvoir. C’est parce qu’il avait envisagé de changer la Constitution hondurienne qui interdit toute réélection du pré-sident de la République que Manuel Zelaya a été destitué par l’Assemblée nationale, avec l’aide d’un état- major d’extrême droite hostile au rapprochement avec la république boliva-rienne du Venezuela. Il faut cependant souligner que l’actuelle Constitution hondurienne, présentée comme un texte sacré par ses défenseurs, est un texte récent qui a été imposé par la Maison Blanche en 1982 afi n de rendre plus présentable un régime hondurien chargé de défendre les vertus démocratiques nord- américaines contre le régime sandiniste installé au Nica-ragua voisin en 1979, après la chute de la dictature Somoza. En confi rmant au nom de la démocratie le caractère éphémère du pouvoir civil (déjà inscrit dans la Constitution de 1965 imposée

par d’autres militaires), l’armée devenait la seule institution hondurienne dont la stabi-lité et la continuité étaient assurées.En outre, imaginé en d’autres lieux et en d’autres temps pour interdire aux ap-prentis dictateurs de se maintenir indé-fi niment à la tête de l’État, le principe de la « non- réélection » n’a jamais assuré le caractère démocratique des institutions, comme l’a montré l’exemple du Mexique dominé pendant soixante- dix ans par le Parti révolutionnaire institutionnel. Dans un tel système, les politiciens n’ont pas de compte à rendre à leurs électeurs puisqu’ils disparaissent une fois leur mandat achevé. Leur carrière, déconnectée de la réalité, ne se joue pas dans les urnes, mais dans les obscures coulisses de leur parti.Cependant, Hugo Chavez a réussi à faire modifi er la Constitution vénézuélienne pour pouvoir se maintenir à la présidence. Son ennemi intime, Alvaro Uribe, représentant de la droite traditionnelle et allié incondi-tionnel des États- Unis, a fait de même en

Colombie en 2005 (une seule réélection possible après un man-dat de quatre ans), mais il maintient le doute sur son intention de briguer un troisième mandat présidentiel consécutif (2010-2014). C’est aussi grâce à une modifi cation de la Constitution costaricienne que l’ancien prix Nobel de la paix Oscar Arias Sanchez a pu se représenter devant les électeurs et exercer un deuxième mandat présidentiel (2006). En Bolivie, une nouvelle Constitution (la 17e dans l’histoire du pays), donnant plus de poids et plus de droits aux communautés indigènes, a permis à Evo Morales d’acquérir la légitimité qui lui faisait défaut et d’assurer sa réélection à la présidence. En octobre 2009, au Ni-caragua, Daniel Ortega a obtenu de la Cour suprême de Justice un jugement qui lui permettra de se représenter en 2012, alors qu’il a déjà accompli deux mandats présidentiels. En revanche, au Chili, la Constitution héritée de Pinochet a interdit à la so-cialiste Michelle Bachelet de se représenter alors qu’elle aurait été assurée de battre le représentant de la droite libérale, op-posé au second tour à un (trop ?) vieux routier de la politique chilienne, Eduardo Frei.Contrairement aux apparences, ces querelles constitution-nelles ne concernent pas seulement un petit monde de magistrats, de juristes et de politiciens coupés de la réalité latino- américaine, bien au contraire. Elles sont au cœur des processus politiques en cours dans des pays qui sont toujours à la recherche de leur identité collective (en particulier dans les pays où existent de fortes communautés indigènes) et dont les systèmes démocratiques ne sont pas encore conso-lidés. Elles traduisent le malaise d’une Amérique latine plus que jamais fragilisée par les tensions sociales et les confl its ethniques et sur laquelle planent toujours les ombres de Somoza, Banzer, Videla, Stroessner ou Pinochet…

Alain Musset

Notes :(1) Ou le retour de la « big stick diplomacy » imaginée par Theodore Roosevelt à l’occasion de « l’affaire vénézuélienne » de 1902-1903.

Photo ci-contre :À Maracaibo lors d’une cérémonie militaire le 28 décembre 2009, le président du Venezuela, Hugo Chavez, prononce un discours critiquant vertement les autorités colombiennes et accusant les États- Unis de violer l’espace aérien de son pays en faisant survoler son territoire par des avions espions – ces derniers étant dès lors menacés de faire l’objet de tirs en cas de récidive. (© AFP photo)

LEXIQUEHomeland seCuritY :Sécurité intérieure.Pour aller plus loin : http://www.whitehouse.gov/issues/homeland-security/

Homeland defense :Défense du territoire américain

organisation des états amériCains (oea) :Créée le 30 avril 1948 à l’instigation des États- Unis à l’occasion de la 9e conférence panaméricaine de Bogota, l’OEA regroupe 21 nations américaines signataires de la Charte de Bogota qui affi rme leur engagement vers la réalisation de buts communs et le respect de la souveraineté de chaque pays. Née de la guerre froide, cette institution reste marquée par sa vocation initiale de lutte contre la pénétration anticommuniste (Cuba est exclue le 31 janvier 1962).

À LIREGéopolitique des AmériquesAlain Musset, Paris, Nathan, 2009 (2e édition).

45Diplomatie 43Affaires stratégiques et relations internationales

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cARToGRAPHIE[ litiges et Conflits frontaliers dans les amériQues ]

ALASKA

KIR BATI

NGA

AMOA

GROENLAND

GUYANE FRANCAISE

HA TI

BAHAMAS

CUBACUBAANTIGUA-ET-BARBUDA

DOM NIQUESTE-LUC E BARBADE

ST-VINCENT-ET LES-GRENADINES

GRENADE TRINITE-ET-TOBAGO

ST-CHRIST. ET-NIEVESBELIZE

PANAMACOSTA RICA

SALVADOR

GUATEMALA

NICARAGUAHONDURAS

PANAMA

GUATEMALA

NICARAGUAHONDURAS

JAMAIQUE

ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE

CANADA

VENEZUELA

COLOMBIE

BOLIVIEBRÉSIL

ARGENTINEURUGUAY

SURINAM

PARAGUAY

ÉQUATEURÉQUATEUR

PÉROU

GUYANA

CHILICHILI

1 000 km

Dispute de souveraineté sur l’île Hansentre le Canada et le Danemark

Passage du Nord-Ouest : revendiqué par le Canada et considéré comme international par les USA

Mer de Beaufort : revendicationdu Canada et des USA sur le même territoire

Mer de Béring : frontière maritime entre Russie et USA en attente de ratification par la douma depuis 1990

L’entrée Dixon, détroit de 80 kmde long. Territoire canadien contestépar les USA

Détroit de Juan de Fuca : frontière Frontière maritime dont le tracé exact est contesté par les deux pays

Île Wake : territoire US non habitéréclamé par les îles Marshall

Samoa américaines : Tokelauincluait les Samoa américaines dans son projet de Constitution en 2006

Golfe du Maine : frontière fixée par la Cour internationale de justice en 1984.Litige non résolu pour la « gray zone »(île Machias Seal et Rocher du Nord)

Belize-Guatemala : engagement le 2/12/2008pour régler le conflit frontalier terrestre.Conflit frontalier maritime en suspens

Salvador-Honduras-Nacaragua : en 1992 la CIJ a statué sur la délimitation des petitesîles du golfe de Fonseca. Le Salvador continue de réclamer la petite île de Conejo

Camp US de Guantanamo :Cuba estime le bail non valide

Dispute de frontière maritimeentre les Bahamas et les USA

Antarctique : revendications territoriales de l’Argentine, du Chiliet du Royaume-Uni

Costa-Rica - Guatemala : la CIJ examinele litige sur la souveraineté et la navigation du Rio San Juan

Chili-Argentine : la commissionbipartite n’a pas réussi à cartographierla frontière sur le Campo de Hielo Sur(glacier), principale réserve d’eau douce d’Amérique du Sud

Chili-Bolivie : le Chili rejette la revendication de la Bolivie sur larestitution du corridor d’Atacama, et offre un accès sans restrictionà la côte pour le gaz bolivien et d’autres marchandises

Chili-Pérou : le Pérou propose de changer sa frontière maritime avec le Chili (affaire devant la CIJ)

Archipel de Los Monjes : dispute Colombie-Venezuela sur la frontière maritime

Île de la Navasse : territoire USrevendiqué par Haïti

Antigua-et-Barbuda, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Nièves, Antigua et Saint-Vincent-et-les- Grenadinesréfutent l’habitabilité de l’île Avès (territoire vénézuélien)

Essequibo : le Venezuela conteste que ce fleuve forme sa frontière avec le Guyana, revendiquant le Guayana Esequiba (soit 67% du Guyana)

Surinam-Guyana : le Surinam revendique un triangle entre les rivières New et Kutari/Koetari. Litige sur les frontières maritimes

France-Surinam : la région entre les rivières Litani et Marouini est revendiquée par la Guyane française

Rio Mamoré : contestation par le Brésil de la souveraineté bolivienne sur les îles Suares et de ajara-Mirim

Brésil-Uruguay : le Brésil revendique, sans opposition de l’Uruguay, certaines îles des fleuves frontaliersQuarai/Cuareim et Invernada

île Brasilera : île fluviale revendiquée par l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil

Argentine-Uruguay : litige en cours auprès de la CIJ à propos du fleuve Uruguay

Argentine-RU : l’Argentine continue à faire valoir ses droits sur les îles Malouines, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich dans sa Constitution

Sources : CIA World Factbook 2009 (consulté le 16/11/2009), Cour internationale de justiceDiplomatie HS n° 10 (© AREION/CAPRI)

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PoRTfoLIo

Le 30 janvier 2010 à La Guajira, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, des femmes et des enfants de l’ethnie Wayuu dansent. Ces Indiens guajiros probablement en voie d’extinction (500 000 personnes seulement) sont indépendants des deux pays et réclament leur propre territoire. Au XVIIIe siècle, les Espagnols ne réussirent pas à dompter ce peuple, dirigé par les femmes. En effet, les Wayuus ont mis en place un système matrilinéaire où les femmes, de tradition guerrière, sont au centre de la communauté. (© AFP photo/Guillermo Legaria)

Diplomatie 43Affaires stratégiques et relations internationales 47

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DIPLOMATIEa f f i r e s s r a t é g i q u e s e t r e l a t o n s i n t e r n a t o n l e s

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