2010 • Communiqué de l'ACOR N°12

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ACOR N°12 Mardi 26 novembre 2010 Catherine Bailhache [email protected] 02 41 57 11 08 06 11 92 56 40 Soizig Le Dévéhat [email protected] 02 51 81 59 33 06 85 03 73 65 www.contactdelacor.blogspot.com Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-la- Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma. L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com- munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité. C O M M U N I Q U E s o m m a i r e 1 Soutien GNCR 2 Soutien GNCR, recommandation GNCR 3 Recommandation GNCR, soutien ACID 4 Soutien ACID, Soutien AFCAE actions promotion 5 Soutiens AFCAE actions promotion avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l o u e s t p o u r l a r e c h e r c h e présidée par Yannick Reix — coordonnée par : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected] Soutien GNCR / soutien ACOR Le Quattro Volte de Michelangelo Frammartino – Italie / Allemagne / Suisse – 2010 – 1H28 – 35mm/DCP les Films du Losange – 29 décembre 2010 Festival de Cannes 2010 – Quinzaine des Réalisateurs : Label Europa Cinemas Dossier de presse et photos à télécharger sur le site du distributeur ici Edition d’un document 4 pages GNCR Un vieux berger vit ses derniers jours dans un paisible village médiéval perché dans les montagnes de Calabre, à l'extrême sud de l'Italie. Il conduit ses chèvres sous des cieux désertés depuis longtemps par les villageois. Un chevreau vient de naître. Nous suivons ses premiers pas, ses premiers jeux, jusqu'à ce qu'il prenne des forces et aille au pâturage. A côté, un sapin majestueux remue dans la brise de la montagne et change lentement au gré des saisons. Le Quattro volte est une vision poétique des cycles de la vie et de la nature et des traditions demeurées intactes d’un lieu hors du temps. Propos du réalisateur : « En Calabre la nature ne connait pas de hiérarchie. Tout être possède une âme. Pour s’en convaincre, il suffit de croiser le regard d’une bête, d’entendre le son de la charbonnière, qui est comme une voix, ou bien d’observer le flottement du sapin battu par le vent, qui appelle tout le monde à se grouper. » « Est-ce que le cinéma peut se libérer du dogme qui dit que le personnage principal doit être un homme? Le Quattro Volte encourage un parcours de libération du regard. Il pousse le spectateur à trouver le lien invisible qui anime la totalité du monde. Le film commence de manière traditionnelle, en se concentrant donc sur l’homme. Puis, il déplace l’attention du spectateur sur ce qui entoure l’humain, et qui ne constitue normalement que le décor du film. L’humain est “enlevé” et relégué à l’arrière plan, et ce qui était au fond passe au premier plan pour faire place au plaisir d’une découverte : les autres règnes – le végétal, l’animal et le minéral – qui ont la même dignité que l’humain. Pour moi, le cinéma est un instrument qui peut, plus que d’autres modes d’expression, mettre en évidence la liaison entre les règnes. Trouver ce lien a été une aventure cinématographique ». ...] la bonne surprise est venue de la Quinzaine des réalisateurs, avec Le Quattro Volte de Michelangelo Frammartino, une histoire située dans un petit village perdu du Sud de l’Italie, où la vie est ponctuée par des ballets de chèvres, d’escargots, de chiens, qui viennent semer un vent anarchique dans l’ordonnancement bien réglé du quotidien. Quasi muet, ce film met en scène dans de splendides plans séquences l’écoulement du temps en un lieu où il semble s’être arrêté il y a un siècle ou plus. Sans faire la moindre concession à l’air du temps, il frappe par sa splendeur aride, la sérénité qui s’en dégage, et la drôlerie qui s’y fait sa place. Un mélange inédit de minimalisme narratif et de burlesque inattendu, qui naît de la collusion entre des traditions ancestrale, et des contraintes spontanément produites par les manifestations d’une nature récalcitrante, qui devient ici personnage à part entière. Gonflé, et beau. […] [ Isabelle Régnier - http://cannes.blog.lemonde.fr - critique ici Splendeur du cycle naturel Présenté hier à la Quinzaine des Réalisateurs, Le Quattro Volte (second long-métrage de l'italien Michelangelo Frammartino après Il Dono) a ramené la Croisette vers un calme divin. Plaçant sa caméra dans un village des montagnes de Calabre, le cinéaste livre une oeuvre à l'apaisant silence (aucun dialogue ne vient troubler les images) et à la démarche audacieuse. On suit d'abord les derniers jours d'un vieux berger entouré de son troupeau de chèvres. Une fois que le vieillard est décédé, les animaux entrent dans la maison du mort et prennent possession du film : on suit entre autres les premiers pas d'un chevreau aussi fragile qu'attendrissant. Cette partie maîtrise à merveille l'art du burlesque, dans un étonnant mélange d'humour et de solennité. Enfin, le film montre l'évolution d'un marronier à travers les saisons et décrit la transformation du bois en charbon de fumées et de poussières. Avec une lenteur majestueuse, Michelangelo Frammartino capte l'âme d'une région qui semble hors du temps et renvoie l'homme à sa condition de simple espèce peuplant la nature. [...] Damien Leblanc - http://cinema.fluctuat.net – critique ici …] C’est cela Le Quattro Volte, le cinéma de Frammatirno, ce mélange juste entre poésie et réalité ; entre un montage fictionnel et symbolique et le documentaire ; entre une aspiration vers plus d’élévation et l’attachement aux forces terrestres. Relier ces mondes, voilà le talent du réalisateur Italien, après son premier film Il Dono. Il lui aura fallu du temps pour choisir ce village de Calabre, s’approprier les lieux, les personnes, ressentir l’incroyable puissance de ces terroirs, poser sa caméra au bon moment, attendre la lumière la plus à même d’exposer l’émotion désirée, et tout bonnement voir évoluer et vivre ses personnages. Michelangelo Frammartino assume son goûte pour un certain ascétisme cinématographique, sans effet de scénario, ni effet visuel ou de mise en scène trop grandiloquent, juste un regard posé sur ce petit monde de bruissement où le silence des voix règne pour mieux faire entendre l’activité sous jacente de nos campagnes et nous faire sentir combien l’homme n’est que de passage sur terre. […] [ http://encoreunblogsurlecine.over-blog.com - Critique ici

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Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

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ACORN°12Mardi 26

novembre 2010

CatherineBailhache

[email protected] 41 57 11 0806 11 92 56 40

SoizigLe Dévéhat

[email protected] 51 81 59 3306 85 03 73 65

www.contactdelacor.blogspot.com

Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-la-

Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma.L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques com-munes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité.

C O M M U N I Q U Es o m m a i r e

1 Soutien GNCR

2 Soutien GNCR, recommandation GNCR

3 Recommandation GNCR, soutien ACID

4 Soutien ACID, Soutien AFCAE actions promotion

5 Soutiens AFCAE actions promotion

avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes

A s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ’ o u e s t p o u r l a r e c h e r c h eprésidée par Yannick Reix — coordonnée par : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE – tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – [email protected]

Soutien GNCR / soutien ACORLe Quattro Voltede Michelangelo Frammartino – Italie / Allemagne / Suisse – 2010 – 1H28 – 35mm/DCPles Films du Losange – 29 décembre 2010

Festival de Cannes 2010 – Quinzaine des Réalisateurs : Label Europa Cinemas

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Un vieux berger vit ses derniers jours dans un paisible village médiéval perché dans les montagnes de Calabre, à l'extrême sud de l'Italie. Il conduit ses chèvres sous des cieux désertés depuis longtemps par les villageois. Un chevreau vient de naître. Nous suivons ses premiers pas, ses premiers jeux, jusqu'à ce qu'il prenne des forces et aille au pâturage. A côté, un sapin majestueux remue dans la brise de la montagne et change lentement au gré des saisons. Le Quattro volte est une vision poétique des cycles de la vie et de la nature et des traditions demeurées intactes d’un lieu hors du temps.

Propos du réalisateur : « En Calabre la nature ne connait pas de hiérarchie. Tout être possède une âme. Pour s’en convaincre, il suffit de croiser le regard d’une bête, d’entendre le son de la charbonnière, qui est comme une voix, ou bien d’observer le flottement du sapin battu par le vent, qui appelle tout le monde à se grouper. »

« Est-ce que le cinéma peut se libérer du dogme qui dit que le personnage principal doit être un homme? Le Quattro Volte encourage un parcours de libération du regard. Il pousse le spectateur à trouver le lien invisible qui anime la totalité du monde. Le film commence de manière traditionnelle, en se concentrant donc sur l’homme. Puis, il déplace l’attention du spectateur sur ce qui entoure l’humain, et qui ne constitue normalement que le décor du film. L’humain est “enlevé” et relégué à l’arrière plan, et ce qui était au fond passe au premier plan pour faire place au plaisir d’une découverte : les autres règnes – le végétal, l’animal et le minéral – qui ont la même dignité que l’humain. Pour moi, le cinéma est un instrument qui peut, plus que d’autres modes d’expression, mettre en évidence la liaison entre les règnes. Trouver ce lien a été une aventure cinématographique ».

...] la bonne surprise est venue de la Quinzaine des réalisateurs, avec Le Quattro Volte de Michelangelo Frammartino, une histoire située dans un petit village perdu du Sud de l’Italie, où la vie est ponctuée par des ballets de chèvres, d’escargots, de chiens, qui viennent semer un vent anarchique dans

l’ordonnancement bien réglé du quotidien. Quasi muet, ce film met en scène dans de splendides plans séquences l’écoulement du temps en un lieu où il semble s’être arrêté il y a un siècle ou plus. Sans faire la moindre concession à l’air du temps, il frappe par sa splendeur aride, la sérénité qui s’en dégage, et la drôlerie qui s’y fait sa place. Un mélange inédit de minimalisme narratif et de burlesque inattendu, qui naît de la collusion entre des traditions ancestrale, et des contraintes spontanément produites par les manifestations d’une nature récalcitrante, qui devient ici personnage à part entière. Gonflé, et beau. […]

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Isabelle Régnier - http://cannes.blog.lemonde.fr - critique ici

Splendeur du cycle naturelPrésenté hier à la Quinzaine des Réalisateurs, Le Quattro Volte (second long-métrage de l'italien Michelangelo Frammartino après Il Dono) a ramené la Croisette vers un calme divin.Plaçant sa caméra dans un village des montagnes de Calabre, le cinéaste livre une oeuvre à l'apaisant silence (aucun dialogue ne vient troubler les images) et à la démarche audacieuse. On suit d'abord les derniers jours d'un vieux berger entouré de son troupeau de chèvres. Une fois que le vieillard est décédé, les animaux entrent dans la maison du mort et prennent possession du film : on suit entre autres les premiers pas d'un chevreau aussi fragile qu'attendrissant. Cette partie maîtrise à merveille l'art du burlesque, dans un étonnant mélange d'humour et de solennité. Enfin, le film montre l'évolution d'un marronier à travers les saisons et décrit la transformation du bois en charbon de fumées et de poussières. Avec une lenteur majestueuse, Michelangelo Frammartino capte l'âme d'une région qui semble hors du temps et renvoie l'homme à sa condition de simple espèce peuplant la nature. [...]

Damien Leblanc - http://cinema.fluctuat.net – critique ici

…] C’est cela Le Quattro Volte, le cinéma de Frammatirno, ce mélange juste entre poésie et réalité ; entre un montage fictionnel et symbolique et le documentaire ; entre une aspiration vers plus d’élévation et l’attachement aux forces terrestres. Relier ces mondes, voilà le talent du réalisateur Italien, après

son premier film Il Dono. Il lui aura fallu du temps pour choisir ce village de Calabre, s’approprier les lieux, les personnes, ressentir l’incroyable puissance de ces terroirs, poser sa caméra au bon moment, attendre la lumière la plus à même d’exposer l’émotion désirée, et tout bonnement voir évoluer et vivre ses personnages. Michelangelo Frammartino assume son goûte pour un certain ascétisme cinématographique, sans effet de scénario, ni effet visuel ou de mise en scène trop grandiloquent, juste un regard posé sur ce petit monde de bruissement où le silence des voix règne pour mieux faire entendre l’activité sous jacente de nos campagnes et nous faire sentir combien l’homme n’est que de passage sur terre. […]

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Soutien GNCRI wish I knew

documentaire de Jia Zhang-Ke – Chine – 2010 – 1H59Ad Vitam – 19 janvier 2011

Festival de Cannes 2010 – Un Certain regard

Edition d’un document 4 pages GNCR ▼

Shanghai, fascinante mégalopole portuaire, a connu d’immenses bouleversements depuis 1930 : révolutions politiques et culturelles, assassinats, flux de population. Dix-huit personnes se remémorent leurs vies dans cette cité en perpétuelle évolution, leurs expériences personnelles, comme dix-huit chapitres d'un roman.

Après 24 City, chronique d’une usine qui disparaît dans une Chine bouleversée, Jia ZhangKe, l’immense cinéaste chinois des dix dernières années, nous revient avec un film plus abouti encore : I Wish I Knew.

Regarder Shanghai et la Chine en face[…] l’auteur de Dong et Still Life nous propose de parcourir avec son dernier projet, ni plus ni moins que quatre-vingt années de la vie de Shanghai, cette ville autrefois honnie par le régime de Mao et qui aujourd’hui fait la fierté de la Chine toute entière. Ainsi, nous emmène-t-il des années 1930 en pleine lutte entre les nationalistes et les communistes jusqu’aux emplacements où s’érigent depuis le début de l’année, les pavillons qui composeront l’Exposition Universelle. Pour ne pas déroger au fait qu’il s'impose comme l’un des plus passionnants cinéastes de notre temps, Jia ZhangKe s’est tout de même rajouté une contrainte : aborder la ville et la Chine au travers elle, par le biais du portrait. (…) Mais surtout, il s’oblige à une construction complexe nécessitant une véritable science du montage et une réelle subtilité. Or, pour qui a suivi sa trajectoire et s’est pris de passion pour The World ou Useless, le résultat est à la hauteur de l’artiste et la réussite aussi évidente que le défi était compliqué à relever.

Représenter le présent, c’est connaître et examiner son passéAinsi, on ne parcourt pas une cité, on ne la survole pas ni ne la traverse. On l’écoute évoluer, respirer, s’affaiblir et convulser puis se relever au gré de dix huit témoignages qui, tous, égrènent aussi bien les plus noires heures de la Révolution Culturelle que les doutes d’un pays évoluant plus vite que la pensée. Et c’est une véritable merveille ! De rythme tout d’abord mais aussi d’émotion et de lucidité. Car notre cinéaste est de l’étoffe de ceux dont les limites semblent être sans cesse repoussées. Chaque plan, chaque entretien dans ce film recèle une histoire, un secret, une intensité à nulle autre pareille. […] Dans le même mouvement, ceux qui prennent la parole livrent d’ailleurs deux choses essentielles pour comprendre cette cité multimillionnaire en hommes : l’esquisse d’une Chine à jamais meurtrie et aujourd’hui, chamboulée, mais aussi l’histoire d’un cinéma chinois que trop méconnaissent. Avec une surprise de taille : au milieu des figures qui composent cette oeuvre, se succèdent les cinéastes parmi les plus importants que la Chine ait enfanté ou adoubé, de Fei Mu à Hou Hsiao Hsien en passant par Wong Kar Wai !

Esthétisme, esquisse et cinéma de Shanghai à TaipeiConstruction en creux et exploration documentaire éblouissante, I Wish I Knew ne se limite pourtant ni à une simple architecture mise au jour, ni à l’entremêlement des vies ou du cinéma qui les révèle. En effet, la fiction y opère subrepticement et abat comme souvent chez lui, toute idée de frontière. Que ce soit pour mieux relier chaque intervenant, donner du rythme à l’ensemble ou s’appuyer sur l’incontournable Zhao Tao, elle qui joue ici une présence spectrale, à la fois magnifiée et élégamment gracieuse. […] I Wish I Knew s'avère être un film ô combien remarquable. Il s’avance armé de sa rare splendeur et outre le sérieux de son sujet, son ardeur et la profondeur de ce qu’il fait ressortir, jamais ne choisit : il assume sa grande émotivité, sa beauté formelle et tout en même temps, maintient son expérimentation et son hybridation des formes narratives. Au point qu’ici et presque comme chez Jean-Luc Godard, les catégories, les registres et les classifications s’entrechoquent au point de voler en éclats. […] Jean-Baptiste Guegan - 'Excessif – critique complète ici

Entretiens avec le réalisateurEntretien filmé avec Jia Zhang-Ke et critique de Cécile Magne sur le site d'Arte ici Entretien filmé avec Jia Zhang-Ke sur le site d 'Independencia ici

Autres critiques :Jean-Luc Douin sur le blog du Monde ici | Arnaud Schwartz dans la Croix ici

Autres documents - Xiao Jia rentre à la maison documentaire de Damien Ounouri (France – 2008 – 52') | Plus d'infos ici

- Made in China documentaire de Julien Selleron (Belgique – 2005 – 1H05) | Plus d'infos ici

Recommandation GNCR93 la belle Rebelle documentaire de Jean-Pierre Thorn – France – 2010 – 1H13 – HDAvec Daniel Baudon"Sixties Memory", Marc Perrone, Loran "Bérurier Noir"et "Les Ramoneurs de Menhirs", Dee Nasty , NTM, Casey, B-James, Serge Teyssot-Gay et "Zone Libre", "93 Slam Caravane" : Abdel Haq, Bams, Grand Corps Malade, Yo et D' de Kabal ADR Productions – 26 janvier 2011

Une épopée - du rock au slam en passant par le punk et le hip hop - incarnant un demi-siècle de résistance musicale en Seine-Saint-Denis et se faisant porte-voix d’une jeunesse et de territoires en perte d’identité, sous les coups des mutations industrielles, des désillusions politiques et de l’agression constante des pouvoirs successifs. La banlieue - à contrario des clichés – se révèle un espace incroyablement riche de métissages engendrant une créativité époustouflante.

épartement emblématique des banlieues françaises, la Seine-Saint-Denis, étiquetée du médiatique label 9-3, incarne depuis le début des années 1960 le cliché d'une jeunesse en colère, stigmatisée comme graine de "voyous" ou plus récemment de "racailles". Une image à laquelle le réalisateur Jean-Pierre

Thorn a décidé de tordre le cou en redonnant toute sa valeur à un demi-siècle de contre-culture musicale, et aux voix souvent réprimées d'un territoire en perte d'identité, mais jamais en mal de vitalité... Du concert mythique de la Nation en 1963 au slam d'aujourd'hui en passant par le punk et bien sûr la grande vague hip-hop, le documentaire retrace les différentes étapes d'une résistance musicale intimement liée à la réalité sociale et populaire dont elle est issue. Une épopée racontée par quelques-uns de ceux qui en ont fait la richesse et la créativité : Daniel Boudon, chaudronnier et batteur d'un groupe rock au début des années 1960, Marc Perrone, promoteur du folk dix ans plus tard et précurseur du slam, Loran de Bérurier Noir, icône de la génération punk, DJ Dee Nasty, artisan de la culture hip-hop française, le rappeur Casey, associé au rockeur radical de Zone Libre (ex-Noir Désir) et le slameur D' de Kabal. De larges extraits de concerts (NTM, Bérus...) et des archives percutantes racontent ainsi l'histoire d'une banlieue minée par une politique urbaine anarchique, des mutations industrielles successives, la désillusion politique et l'indifférence, voire l'agression, des pouvoirs publics : un terreau fertile, où culture et pensée ne cessent de se réinventer.

D

Source : ARTEAutre critique de Marc Belpois dans Télérama ici | Bande annonce ici

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Recommandation GNCRSound of Noisede Olaf Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson – Suède – 2010 – 1H42avec Bengt Nilsson et les Six Drummers : Sanna Persson Halapi, Magnus Börjeson, Anders Vestergård Fredrik Myhr, Marcus Haraldson Boij, Johannes BjörkWild Bunch – 29 décembre 2010

Festival de Cannes 2010 | Semaine de la Critique : Prix de la (Toute) Jeune Critique

Le site du film ici

L’officier de police Amadeus Warnebring est né dans une illustre famille de musiciens. Ironie du sort, il déteste la musique.Sa vie bascule le jour où un groupe de musiciens déjantés décide d’exécuter une œuvre musicale apocalyptique en utilisant la ville comme instrument de musique.Il s’engage alors dans sa première enquête policière musicale...

Les batteurs déjantés du polar Sound of Noise transforment la ville en instrument de musique. Du jamais vu, ni entendu.(…)Sound of Noise, premier long métrage des Suédois Olaf Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson, est la version ambitieuse et ultime de Music for One appartment and six drummers (2001)*, court métrage multirécompensé de dix minutes dans lequel une bande de batteurs fous fait irruption dans l'appartement vacant d'un couple de personnes âgées et improvisent avec les objets du quotidien (placard, robot-mixeur, verres, couverts, interrupteur, pantoufles, lampe de chevet, brosse à dents, chaussures...) un concert en quatre mouvements : Cuisine, Chambre, Salle de bains et Salon... Sound of Noise mobilise la même équipe et les mêmes ressorts. Le concept étant cette fois étendu à la ville. Une salle d'opération chirurgicale et le corps d'un patient, une banque, des engins de chantier, une centrale électrique servent désormais d'instruments aux Drummers, une bande de terroristes musicaux bien décidés à libérer la cité de sa pollution sonore.Les réalisateurs suédois évitent le simple catalogue de performances percussives (toutes formidables d'inventivité et de musicalité ...) qui auraient lassé au bout d'un moment, en les inscrivant dans une intrigue policière mâtinée d'absurde : l'inspecteur lancé à la poursuite des agitateurs sonores est allergique à la moindre note et souffre d'une étrange surdité. Le tournage, le montage et l'enregistrement de la bande son du film ont du être une incroyable prise de tête vu la complexité de l'entreprise. Au final, Sound of Noise est une expérience sonore et visuelle jamais vue, ni entendue. Un film qui va faire du bruit.

Julien Bordier - www.lexpress.fr – la critique ici

* Musique pour un appartement et six batteurs (fiction, 2001, 10’) est disponible à l'Agence du court métrage, dans le catalogue RADI

Autres critiques du film : Nicolas Gilli - www.filmosphere.com - critique ici Sound of Noise vu par des Lycéens sur le site de Critikat.com, plusieurs critiques ici Nicolas Schiavi - www.excessif.com – critique ici

Soutien ACIDLe Sentiment de la chair

de Roberto Garzelli – France – 2009 – 1H31avec Thibault Vinçon, Annabelle Hettmann, Pascal Nzonzi, Emmanuel Salinger, Claudia Tagbo, Pierre Moure

Zelig films distribution – 29 décembre 2010

Festival International du film de Chicago 2010 | Festival des films du monde de Montréal 2010 : Zenith de Bronze | Festival International du Film de Rome 2010

Fiche film et dossier de presse à télécharger sur le site de l'ACID ici

À l’occasion d’un examen médical, Héléna, étudiante en dessin anatomique, fait la connaissance de Benoit, un jeune radiologue. Partageant une meme fascination pour le corps humain, ils vont céder à un amour passionnel, mais à leur façon... La faculté d’Héléna à mémoriser le corps de Benoit dans ses moindres détails, l’irrésistible curiosité de Benoit pour les secrets « intérieurs » du corps d’Héléna, vont les mener au bord d’un d’un périlleux précipice dont ils ne mesurent pas l’étendue.

Texte de soutien de l'ACID par les réalisateurs Jean-Louis Gonnet et Bruno RollandDéjà le titre nous met sur une piste qui nous intrigue : qu’ont en commun le sentiment et la chair ? On pourrait dire que ces deux termes s’opposent et c’est sans doute une des ambitions de Roberto Garzelli de les faire se rejoindre, de trouver ce qui les rapproche. Le film serait peut-etre ce chemin entre ces deux mots.Le Sentiment de la chair est un film qui tente de réconcilier la tete et les sens. Ainsi Helena et Benoit se rencontrent sur un terrain commun, l’amour à bras le corps, l’obsession de l’autre jusqu’aux portes de la folie. « Aime-moi !, mange-moi ! » pourrait dire Helena. Là est tout le projet du film de Roberto Garzelli qui depuis ses premiers courts-métrages s’évertue à dévisager l’obsession chez l’être humain, comme si celle-ci n’était que notre seule façon d’accepter la vie, de la sublimer. Il s’empare ici de cette passion à pleines mains pour plonger physiquement dans le corps de l’autre. Et cette obsession prend corps dans cette volonté de connaitre ou se cache le désir,derrière quel organe, d’ailleurs, ne serait-ce pas un organe ? Alors en bon pragmatique on explore le corps de l’autre jusque dans ses tréfonds, ses moindres recoins, et plus on semble s’en rapprocher et plus il s’éloigne.Le Sentiment de la chair est un film double dans la façon dont Roberto Garzelli a de sculpter son histoire. Alors que son regard de cinéaste penche sans aucun doute vers l’école du naturalisme, il flirte cependant ici, au travers de son intrigue, avec un cinéma de genre, s’approchant parfois du « fantastique ». Et c’est ce mariage presque contre-nature entre la forme et son sujet qui nous trouble profondément et fait du Sentiment de la chair un film rare dans le paysage du cinéma Français.

…) L’épure, le choix des couleurs et la sexualité crue (motif et propos) rappellent Catherine Breillat et Romance. La découverte des corps est toutefois exacerbée par le sentiment de la chair, autrement dit l’obsession des personnages pour le corporel, en profondeur. Ici, on pense à Claire Denis et Trouble

Every Day. Bien qu’aucune scène n’ait l’horreur glaçante du film de C. Denis, difficile de ne pas faire d’analogie.

([...] Avec une grande subtilité et des ellipses – non forcées ou grotesques, mais ce que sont supposées être les ellipses : surprenantes et subtiles – R. Garzelli apprivoise ses personnages et, surtout, leurs corps. […] Le Sentiment de la chair a la douceur des poèmes et la vigueur électrisante du désir. C’est un film simple, intime même, qui n’a jamais l’impudeur – malgré les corps nus – de tomber dans l’excès.[...]

MarianneF - www.madmoizelle.com - critique ici

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Soutien ACIDLa BM du Seigneurde Jean-Charles Hue – France – 2010 – 1H24 – 35mmAvec Fred Dorkel, Joseph Dorkel, Michaël Dauber, Moïse Dorkel, Philippe MartinCapricci films – 26 janvier 2011

FID de Marseille 2010 | Festival international du film de Rotterdam 2011 | Festival Internacional de Cine de Mar del Plata 2011

Fiche film, dossier de presse et photos à télécharger sur le site du distributeur iciJean-Charles Hue peut intervenir en salle pour accompagner son film.

Edition d’un document 4 pages ACID / CCAS ▼

Chez les Yéniches, communauté de gens du voyage, le respect des aînés et la ferveur religieuse côtoient indifféremment le vandalisme. Fred Dorkel est l’un d’entre eux : craint et estimé par les siens, il vit du vol de voitures. Une nuit, sa vie bascule : un ange lui apparait. Pour Fred, c’est le signe d’une seconde chance qu’il doit saisir. Il décide de se ranger, mais ce choix va l’opposer à sa famille...

…] La BM du Seigneur de Jean-Charles Hue est une fiction ancrée dans un terreau documentaire, tournée avec des gitans du Nord de la France, dans leur campement de caravanes. Ce film, un des plus fous qui ait été donné de voir récemment, part d’un conflit au sein de la communauté pour évoluer vers une

épiphanie religieuse. Le mélange entre l’exubérance du parler des personnages, le dénuement dans lequel ils vivent, et la mise en scène qui fait basculer le tout dans un fantastique tendance kitsch, produit un précipité détonant qui propulse le récit dans des sphères quasi-mythologiques. [...]

[

Isabelle Regnier – Le Monde

…] La BM du seigneur nous immerge dans une réunion gitane où la passion se fait jour. Une passion partagée pour la religion chrétienne et les voitures rutilantes. Jean-Charles Hue filme le balai des voitures sortant du campement le soir, des groupes de jeunes gens défilant dans les phares, d'autres

communiant et dansant sous des barnums provisoires. La vie et les rites d'une communauté que l'on connaît mal et que l'artiste décrit sans retenue et sans tabou. Tout en maintenant en éveil son œil d'artiste : il plonge au milieu de la foule un regard d'esthète, lointain comme lorsqu'il filme la fête (le bal, les témoignages de fervents, …), et plaidant toujours pour la qualité formelle de ses images.

[

En séquences très courtes et très incisives, Jean-Charles fabrique finalement des documentaires qui n'ont pas de prises avec le verbe, où l'analyse se fait distante, voire complètement muette. Réalistes ou fictionnelles, les deux se mélangeant, les scènes qu'il filme ou les objets qu'il produit déclinent avec fascination et avec une crédulité calculée cet univers clos et paradoxal, dérangeants et piquants à souhait, tellement conquis à la chaleur de l'été. (...)

Emmanuel Posnic - www.paris-art.com - Critique ici

Autre critique sur le site de Critikat.com ici | Article et extraits vidéo dans Télérama ici

A noter également : vous trouverez un long entretien avec Jean-Charles Hue dans la Revue Capricci qui vient de paraître.

Soutien AFCAE actions promotionAnother Year

de Mike Leigh – Grande-Bretagne – 2010 – 2H09avec Jim Broadbent, Lesley Manville, Ruth Sheen, Peter Wight, Oliver Maltman, David Bradley,

Karina Fernandez, Martin Savage, Michele Austin, Phil Davis, Stuart McQuarrie, Imelda Staunton Diaphana – 22 décembre 2010

Festival de Cannes 2010 – Sélection officielle

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Edition d’un document 4 pages AFCAE ▼

Printemps, été, automne et hiver. La famille et l’amitié. Amour et réconfort. Joie et peine. Espoir et découragement. La fraternité. La solitude. Une naissance. Une mort. Le temps passe…

...] Onzième film de Mike Leigh qui fait partie du cercle fermé des réalisateurs ayant déjà obtenu la palme d'or (pour Secrets et mensonges en 1996 ...) ou encore le prix de la mise en scène pour Naked en 1993, Another year est ainsi le quatrième film de Mike Leigh en compétition à Cannes. Jim Broadbent,

Philip Davis, Imelda Staunton, les acteurs fétiches du réalisateur, sont ainsi de nouveau de la partie.

[Another year est avant tout centré sur ses personnages, à la fois communs et atypiques mais en tout cas dépeints avec beaucoup d'humanité, de sensibilité, d'empathie. La caméra scrute habilement et pudiquement leurs visages et le basculement d'une émotion à son contraire que la première masquait.Mike Leigh est particulièrement doué pour capturer les choses de la vie, une mélancolie, une solitude derrière une exubérance. Si son film comme toujours se passe dans un milieu bien particulier (la classe britannique « moyenne », voire pauvre, avec toujours le chômage en arrière-plan) chacun pourra se reconnaître dans l'un de ses personnages vibrants d'humanité, et d'émouvantes contradictions.Another year est divisé en 4 saisons, (printemps, été, automne, hiver) : en une année, à la fois comme les autres et différente des autres, alors que les jours et les saisons s'égrènent, le couple de Tom et Gerri reste la stabilité au centre de ce petit monde. En une année, ce sont les tourments et les bonheurs de l'existence qui se déroulent autour d'eux : deuil, séparation, rencontre, naissance, dépression...Mike Leigh sait tourner en dérision les situations dramatiques sans que jamais ses personnages soient ridiculisés mais au contraire en faisant des héros du quotidien (des « héros cachés ») de ces êtres perdus qui donnent constamment le change comme Mary (formidable Lesley Manville), l'amie envahissante du couple ou encore comme Tom le frère qui perd sa femme (très beau personnage digne, tout en silences et pudeur), Ken l'ami qui, comme Mary noie souvent sa solitude dans l'alcool et fait de vaines avances à cette dernière.Des tons doux et lumineux du printemps et de l'été, finit par tourner au gris d'un hiver crépusculaire au cours duquel le vrai visage de Mary se révèle dans un dernier plan aussi simple, profond que bouleversant.De très bons dialogues et des comédiens excellemment dirigés contribuent enfin à faire de ce film une saison particulière à la fois drôle et nostalgique, et en tout cas profondément humaine et universelle dont la morale à la Voltaire pourrait être « Il faut cultiver notre jardin » (...).

Sandra Mézière - www.inthemoodforcinema.com ici

Autre critique de Marion Haudebourg sur www.evene.fr ici

Page 5: 2010 • Communiqué de l'ACOR N°12

Soutiens AFCAE Actions promotionMême la pluie

de Iciar Bollain – Espagne / Mexique / France – 2010 – 1H44avec Luis Tosar, Gael Garcia Bernal, Juan Carlos Aduviri, Karra Elejalde, Raul Arevalo...

Haut et court – 5 janvier 2011

Fiche film sur le site du distributeur ici

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Sebastian, jeune réalisateur passionné et son producteur arrivent dans le décor somptueux des montagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sont serrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurants locaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la révolte menée par l'un des principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaite privatiser l'accès à l'eau courante. Costa et Sebastian se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survie d'un peuple démuni; ils devront choisir entre soutenir la cause de la population et la poursuite de leur propre entreprise sur laquelle ils ont tout misé. Ce combat pour la justice va bouleverser leur existence.

Note de la réalisatrice[…] Même la pluie raconte le tournage d’un film d’époque dans une Bolivie déchirée par les conflits de l’eau. Paul a souhaité dédier le film à son ami Howard Zinn, mort au début de l'année. Cet historien radical américain, auteur d'Une histoire populaire des États Unis, l'a beaucoup aidé dans ses recherches pour le film.Réaliser ce film était un véritable défi, cela revenait à réaliser trois films en un : tout d’abord un film d’époque, mais aussi un film sur un conflit récent, et enfin un film sur le tournage d’un film d’époque.Maintenir la tension et faire progresser le récit à travers les trois histoires en maintenant l’intérêt du spectateur était un challenge. Mais en réalité la complexité du projet était un cadeau : un réalisateur a rarement l’occasion de travailler un matériau aussi original et riche, ayant de surcroît une telle résonance avec un des conflits les plus cruciaux de notre époque.Etant donné la complexité du scénario, il était essentiel de mettre en exergue le personnage de Costa et l’évolution de sa relation avec Daniel 2, interprété par l’acteur bolivien Juan Carlos Aduviri, qui le changera profondément. Pendant le tournage puis pendant le montage, j’ai essayé de trouver les moments clés de cette évolution – parfois un simple regard, un silence. J’avais l’intime conviction que l’émotion du film naîtrait du conflit entre ces deux personnages et de la prise de conscience par Costa de la réalité dans laquelle vit Daniel : un monde bien plus dur que le sien.Même la pluie est de loin le film le plus compliqué que j’ai réalisé. Plus qu’une aventure, un défi pour chacune des personnes engagées dans ce projet. Comment manger un éléphant ? Morceau par morceau. Comment faire un film avec autant de figurants, de personnages, d’action ? Plan par plan. C’est comme ça que j’ai pris les choses, en planifiant minutieusement chaque scène, en choisissant et en dirigeant chaque figurant, en travaillant phrase par phrase avec les acteurs qui pour certains n’avaient jamais joué auparavant, en me reposant sur des équipes techniques et artistiques espagnoles comme boliviennes remarquables.

Icíar Bollaín

Incendies de Denis Villeneuve – Canada – 2010 – 2H03avec Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim GaudetteHappiness distribution – 12 janvier 2010

D’après la pièce de Wajdi Mouawad

Festival International du Film de Toronto 2010 : Prix du Meilleur Film Canadien | Festival International du Film de Pusan 2010 | FestivalVenice Days 2010 : Prix du Meilleur Film

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A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l'une destinée à un père qu'ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l'existence.

Sélectionné aux Venice Days, "Incendies" est une onde de choc. Une tragédie magistrale, essentielle, signée Denis Villeneuve.En préambule, le long regard d’un enfant-soldat (l’un des plus beaux regards caméra d’un siècle de cinéma) fait éclater une évidence : les deux heures de projection à venir seront inoubliables. Ces yeux transpercent le cœur et la raison, jusqu’à l’âme.Incendies est porté par la quête de Jeanne et Simon Marwan, de faux jumeaux canadiens à qui leur mère Nawal demande, par testament, de retrouver un père qu’ils croyaient mort et un frère dont ils ignoraient l’existence. Pour les aider, un passeport et une croix, les premières racines d’une généalogie à reconstruire. Fermé, Simon trouvera tard sa place dans la reconstitution familiale. Pour l’heure, Jeanne part seule remonter le fil de ses origines, quelque part au Moyen Orient.Deux narrations s’entremêlent, distantes dans le temps, liées par l’espace et un cordon ombilical. Elles progressent par fragments violents, livrés comme autant de pièces d’un puzzle tragique. « La mort n’est jamais la fin d’une histoire, il restera toujours des traces »… celles de Nawal sont faites de colère et de sang dans un pays en guerre, dans un monde d’hommes, ces bêtes immondes. Le drame se noue, inéluctable, aberrant. Il éclatera en une seule et même seconde de bonheur et d’horreur mêlés. Nawal est une héroïne intemporelle écrasée par le Destin, ses enfants en sont les récipiendaires et les témoins impuissants.En suivant Jeanne, Simon et leur mère sur les vestiges d’une région inventée et d’un conflit qui n’est jamais nommé, Denis Villeneuve ne force pas la porte de l’Histoire à coups de pied intimistes : il va au-delà. Il transcende son sujet, le porte aux nues d’une tragédie antique.Pour servir son scénario, écrit à partir de la pièce « Incendies » de Wadji Mouawad, le réalisateur signe dès qu’il suit Nawal (Lubna Azabal), une mise en scène d’une sècheresse et d’une précision confondantes, ponctuée de respirations lorsqu’il revient à Jeanne (Mélissa Désormeaux-Poulin). (...)

Stéphane Simon - www.palmaresmagazine.com - critique ici

Autres critiques : Charles-Henri Ramond – http://filmsquebec.over-blog.com - critique iciwww.celinecinema.com - Critique ici Olivier Bourque – www.pointzabriskie.com - critique ici Martin Gignac – www.lecinema.ca - critique ici