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La surdité ? Un handicap sans handicapé ?

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A. Structure et grammaire de la LSFB. Théorie phonologique de la LS

a) Langue oraleb) Premières théories linguistique de la LSc) Iconicité

C. Stratégies de décodage de la LSFD. Langage écrit

a) Théories classiquesb) Origine des difficultés

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En guise d’introduction, quelques témoignages :

Ma surdité a été découverte à l’âge de 18 mois parce que je ne savais pas encore parler ! Auparavant, mes parents ne s’étaient pas vraiment posé de questions. J’étais, à leurs dires, très calme, je les attendais dans ma chambre comme si je les avais entendus… Je devais sentir les vibrations de leurs pas dans l’escalier ! Comme tous les petits sourds appareillés à cet âge, je refusais ces prothèses qui me gênaient et je piquais des crises car je n’arrivais pas à communiquer ! Quel contraste avec l’enfant timide qui ne faisait jamais de bruit ! Avant cette première étape, je ne savais pas comment m’exprimer, je piquais des colères terribles, genre à me rouler par terre avec le cri qui tue.

Mi-janvier, six employés sourds, dont cinq animateurs, se sont vus déclarer inaptes à la conduite automobile dans le cadre professionnel par le médecin du travail. Lequel est revenu sur sa première décision, fin février, en demandant des aménagements sur les véhicules. Les salariés concernés ont formé un recours devant la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE), invoquant le fait qu'ils aient été examinés sans interprète en langue des signes, ce qui ne leur permettait pas d'exprimer leurs capacités professionnelles auprès du médecin du travail.Après la seconde guerre mondiale, les personnes sourdes ou devenues sourdes n'avaient pas le droit de conduire. Le droit de passer le permis leur fut enfin accordé par arrêté du 3 août 1959. Depuis, des centaines de milliers de personnes sourdes ou malentendantes conduisent sans difficulté.

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…Puis viennent les questions plus pernicieuses : crise d’épilepsie ? Prise de psychotropes, à cette question je réagis et demande quel en est le but : il m’est alors répondu que les sourds peuvent avoir un comportement “particulier”… Je reste atterrée devant tant d’ignorance, on me demande s’il entend lorsqu’on parle, puisqu’il lit sur les lèvres comment entend-il lorsque l’on est derrière ? etcC’est alors que le docteur X porte l’estocade en me disant : “Madame, estimez-vous heureuse, nous aurions pu exiger un bilan psychiatrique !” Là c’en est trop. Comment peut-on à l’entrée dans le troisième millénaire associer encore Surdité et Arriération Mentale, ce sont des propos d’un autre âge… blessant, insultant et méprisant.

Alors que seulement environ 750 surdités professionnelles sont déclarées et reconnues chaque année en France, les enquêtes épidémiologiques pratiquées par les médecins du travail en Europe comme au Québec montrent une atteinte beaucoup plus importante : en France, l'enquête Summer donnait 27% de salariés soumis à un bruit excessif et une autre enquête situe à 21,3% soit 13,5 millions de salariés qui présentent un déficit auditif du au bruit.

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Pour toute personne intervenant auprès de ces populations, il est primordial de bien distinguer les différentes sous populations possibles et de connaître l’origine de la surdité ainsi que la méthode éducative choisie :

sourds ayant perdu l’audition après avoir acquis la langue orale

sourds issus de familles entendantes et placés précocement dans des structures d’apprentissage artificiel de la parole (en général, système d’éducation spécialisée ou suivi adapté et intégration)

sourds issus de familles entendantes et détectés tardivement

enfants sourds de parents sourds ayant acquis naturellement la langue des signes dès leur petite enfance

Si vous ne deviez retenir QU’UNE chose …

… mais vous allez TOUT retenir !

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langue visuelle langue à part entière 100 000 à 200 000 sourds et mal-entendants

La grammaire de la LSF n'est pas linéaire : il est possible d'exprimer plusieurs idées en même temps

• Hier je me suis super bien amusé à la fête…

• le signeur va signer sur la ligne du temps que c’était « hier », signer le mot « la fête » et qu’il s’est « super bien amusé » en utilisant les intensifs du visage et des gestes.

>>> très grande différence dans la façon de raconter les choses

La langue des signes française a une grammaire différente du « français signé » (qui garde la syntaxe du français, mais utilise des signes pour les mots).

La LSF en quelques mots :

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

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ce n'est pas une langue universelle : 121 langues des signes différentes

autant de langue des signes que de communautés différentes de sourds, le développement d'une langue des signes dépend des personnes qui la pratiquent

la compréhension et la communication est possible entre deux personnes maitrisant des langues des signes différentes :

• proximité des structures syntaxiques• existence de structures iconiques, en plus des signes standard (qui sont eux différents pour chaque langue).

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

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Création des systèmes visuo-moteur par des sourds ne vivant pas en communauté linguistique

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

Kuschel s (1973) : étude sur la création d’une langue des signes par un sourd adulte ‘isolé’ sur une île de Polynésie.

Goldin-Meadow (1980): recherches sur la création de gestes par des enfants sourds atteints d’une surdité profonde, vivant au sein de familles entendantes.

Kendon (1980) : analyse descriptive d’une langue des signes utilisée en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Washabaugh (1986) : étude linguistique et ethnographique sur une personne sourde isolée dans l’île de la Providence aux Caraïbes.

Yau Shun-chiu (1992) : étude détaillée sur le lexique et la syntaxe des langues des signes créées par des adultes sourds

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Création des systèmes visuo-moteur par des sourds ne vivant pas en communauté linguistique

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

Ces créations gestuelles comportent certaines ressemblances avec le langage humain, mais ne sont pas à proprement parler une langue des signes.

Ces systèmes évoluent lors de l’ontogenèse et ne sont pas standardisés comme peuvent l’être les langues des signes.

Il convient plutôt de parler de home-signs (familiolecte) ou de « language-like systems ».

L’organisation morphologique du signe gestuel d’un cas s’établit autour de cinq paramètres de formation, les mêmes que ceux observés dans toute langue des signes.

la configurationle mouvementl’orientationl’emplacementmimique faciale et mouvements de la tête et du corps.

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Création des systèmes visuo-moteur par des sourds ne vivant pas en communauté linguistique

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

Il utilise 30 configurations (60 en langue des signes standards).

Ces configurations sont très proches de celles utilisées par d’autres sourds isolés provenant de milieu très différents.

Cette similitude des formes utilisées serait due à des contraintes liées à la physiologie humaine dans l’usage des doigts de la main.

« La différence entre une langue gestuelle spontanée et une LS conventionnelle est comparable, toute proportion gardée, à celle qu’il y a entre une LO d’enfant et une LO d’adulte » (Yau, 1992).

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Grandes lignes de la grammaire LSF :

Expressions du visage La ligne du temps : pas de conjugaison en LSF, on situe l’action sur la ligne du temps (perpendiculaire au signeur: derrière son épaule le passé, au niveau de son corps le présent et devant lui le futur). Transferts : des gestes pronominaux

homme = index vers le hautvoiture = main à plat

Pour raconter quelque chose et parler de personnes absentes le signeur définit sa place et celle des autres dans l’espaceLes verbes uni et pluri-directionnels :

Les verbes pluri-directionnels. Pour signer « Je te téléphone », le locuteur fera le signe téléphone de lui vers son interlocuteur. En revanche, « Tu me téléphones » se fera en signant téléphone de l’interlocuteur vers le locuteur. Les verbes unidirectionnels : qu’on utilise le « je », le « tu » ou le « il » le verbe aura la même forme comme par exemple les verbes « aller », « manger ».

L’ordre des mots est le suivant : tout d’abord le lieu, puis le temps, ensuite le sujet et enfin l’action

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

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La loi du 11 février 2005 met fin officiellement à l'obligation de la méthode orale pour l'éducation des sourds en France

> l'amendement de 1991 avait déjà autorisé les parents à choisir entre une éducation bilingue ou orale uniquement

La langue des signes est une langue officielle et les sourds ont le droit de bénéficier d'une éducation en langue des signes dans n'importe quelle école en France (enthéorie).

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

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Fondements linguistiques de la langue orale :

Description de la langue, comparaisons inter-langues etc…

B- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue oraleB- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue orale

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A partir d’un son produit par les cordes vocales (sans pics particuliers, à droite), le passage des vibrations à travers le tractus vocal engendrera des pics en fréquence (ou formants, à gauche). Il y a 3 formants F1, F2, F3.

 

Le tractus vocal :

B- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue oraleB- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue orale

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La façon dont on contrôle l’air permet de produire les voyelles

On en déduit un système de codage complexe :

A – structure et grammaire de la LSA – structure et grammaire de la LS

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16

i é è

Fondamentale

Formants

Partie bruitée instable,étalée en fréquences=> hauteur ambiguë

p t k

Voyelles :

Consonnes :

B- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue oraleB- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue orale

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0

100

-10 5 15 25 35 45 55 65VOT

% d

e d

étec

tio

n c

orr

ecte /ba/

/pa/

Catégorisation des sons de parole

B- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue oraleB- Théorie phonologique de la langue des signes : a) la langue orale

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Les signes ont une structure similaire à celle des mots dans le langage oral (notion de combinatoire)

Certains considèrent que les traits distinctifs des signes sont comparables à ceux des phonèmes, on parle alors de la théorie phonologique de la langue des signes– Forme de la main– Localisation– Mouvement– Orientation de la paume– Expression du visage

Détermination des traits distinctifs et des règles

Premières théories linguistique de la LS :

B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

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B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

Le modèle de Stokoe (65)– Les signes = un ensemble de traits distinctifs qui apparaissent

simultanément.• Forme : dez• Point de contact : tab• Type de mouvement : sig• Orientation paume : ori

– Chaque signe est une combinaison de ces traits distinctifs

parameter NUMBER AUNT parameter [b] [g]dez A H-benttab chin chin Type plosive plosivesig taps taps Place bilabial velar

twice twice Voicing voiced voiced

BSL sign English sound

The BSL sign NUMBER (from Brien, 1992) and its Stokoe notation. The symbol U refers to the location of the sign (chin), A specifies that the handshape is a fist, T denotes that the palm is oriented towards the signer, ^ that the fingers would point upwards if the hand was extended, and x. that the hand makes contact with the chin repeatedly.

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Ces 2 signes constituent des paires minimales, différentes sur un seul trait (forme de la main).

Identique à la différence entre les sons [b] et [g] Pas de prise en compte de l’iconicité (les phonèmes ne signifient rien, les

signes peuvent avoir un sens, iconicité) Les mots = séquences de phonèmes (aspect séquentiel) Gestes : pas forcément séquentiel Mais certains sont basés sur le même ensemble de paramètres et se

distinguent uniquement grâce à l’enchaînement des traits (aspect séquentiel).

B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

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Certains signes ne peuvent êtres distingués par l’ensemble des traits distinctifs

A pair of BSL signs that differ in terms of the manner in which they finish. The sign on the left (SIT) is a verb, and it is not held for long in its final position. The sign on the right (CHAIR) is the corresponding noun, and is held in its final position. The difference is very small, and often only detectable on slow-motion replay of videotape

B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

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Modèle de Liddell & Johnson (89) Les traits distinctifs ne sont pas tous représentés simultanément

– Forme & position = un ensemble– Mouvement = autre ensemble

B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

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Traitement de la parole : Modèle « cohorte » de Marslen-Wilson (87)

Un mot est identifié à partir du moment où il est le seul compatible avec la séquence de sons

Ce moment où le mot est identifiable = point d’identification ou point d’unicité (correspond au rang du phonème en partant de la gauche à partir duquel le mot peut être identifié sans ambiguïté)

Vocab – ulaire Le mot peut être identifié avant qu’il ne soit totalement prononcé Tous les mots partageant le son entendu sont activés = la cohorte Chaque mot devenant incompatible est éliminé Un mot est identifié quand il est l’unique candidat (formulation initiale du modèle)

B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

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Unités sémantiques

Représentations lexicales

stimulus

-> Propagation de l’activation-> item le plus activité est identifié-> si un mot 1 partage des propriétés avec un mot 2, alors la présentation du premier facilite par la suite la reconnaissance du deuxième

B- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théoriesB- Théorie phonologique de la langue des signes : b) premières théories

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Pour tester cela : tâche d’amorçage

Si l’amorce est proche phonologiquement de la cible, alors elle sera plus rapidement identifiée

La cible est sélectionnée dans la cohorte grâce à l’amorce La cible est préactivée

Amorçage en LSF ?

Paramètres provoquant l’amorçage ?

Amorce CibleCHAT * * * * chien liaison sémantiqueCRAIE * * * * chien pas de liaison sémantique

réponse du sujet

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Configuration de la main Configuration + mouvement

Résultats :

> Effet d’amorçage chez l’enfant sourd

> Interaction avec le nombre de paramètres

2 paramètres importants : position et mouvement

Adaptation de la tâche d’amorçage à la langue des signes. L’image de gauche est l’amorce, celle de droite la cible. Le sujet doit décider si la cible est un signe ou non.

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Modèle d’accès lexical pour la Langue des Signes :

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Un modèle original

Un modèle théorique pour toutes les LS

A partir de discours complets en LSF (Corpus)

Une prise en compte de l’iconicité concept sémiotique (construction d’un sens)Ressemblance formelle entre le signe et ce à quoi il se réfère

Deux grandes manières de « dire » en LSF

Le modèle de Cuxac (2000)

B- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicitéB- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicité

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• lexique standard• unités discrètes• très grande variabilité de l’iconicité• lexique différent d’une LS à l’autre

• lexique standard• unités discrètes• très grande variabilité de l’iconicité• lexique différent d’une LS à l’autre

• grande iconicité• j’ai attrapé un poisson « comme ça »• toujours active en LS

• grande iconicité• j’ai attrapé un poisson « comme ça »• toujours active en LS

B- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicitéB- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicité

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B- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicitéB- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicité

Exemples de signes standard utilisés en LSF

A bientôt Donne moi du chocolat, stp

Si bavarder

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L’histoire des oiseaux :

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La grande iconicité entre en œuvre dans une histoire…

B- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicitéB- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicité

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Dire sans montrer : signes standards

début fin cheval

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Dire sans montrer : pointages

midi Portion droite

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Dire sans montrer : dactylologie

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Dire en montrant : transferts

Pate étalée (forme) Une mesure d’huile (taille)

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Dire en montrant : transferts de situation

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Dire en montrant : transferts personnel

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Répartition des différentes catégories et variabilité : comparaison d’un individu (en haut) par rapport à un groupe (en bas).

B- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicitéB- Théorie phonologique de la langue des signes : c) iconicité

Signes std : signes standards, non iconiques.

Signes iconiques :TP Class : transferts personnels classiques. Prise de rôle complète. Le locuteur "devient" l'entité dont il parle; il y aincorporation. Tout le corps du locuteur est occupé par le rôle (pas de recul pris dans la figuration).

TP DR : transfert et discours direct. Un protagoniste en discours rapporté dit quelque chose à un second protagoniste.

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Est-ce que la surdité influence la perception de la LSF ?

C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

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Enregistrement des mouvements oculaires :

C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

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Moins de fixations

Mais très concentrées dans une zone

C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

Analyse des parcours oculaires enregistrés pendant le visionnage du film :

RI = région d’intérêt, zones visuellement importantes pour le décodage de la LSF

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> Pourtant : signes standards = moins iconiques, détails fin

C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

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C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

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C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

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sourd Interprète naïf

C – Stratégies de décodageC – Stratégies de décodage

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Un exemple pratique d’utilisation de ce résultat :

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Le langage écrit est apparu tardivement

D- Lecture a) théories classiquesD- Lecture a) théories classiques

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A partir de représentation pictographiques simplification

D- Lecture a) théories classiquesD- Lecture a) théories classiques

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-Pour le passage à l’alphabet, on ne gardera que le signe en ne le référant plus ni à l’image, ni a la prononciation de l’objet désigné.

-On ne gardera que le début de la prononciation

-C’est ainsi que « aleph » (bœuf) devient « a »

Le dessin est stylisé

Disparition de l’image figurative

On ne garde que la tête

Pour des raisons « ergonomiques » rotation (

Systèmes idéographiques (chinois, plusieurs milliers de signes)

Systèmes syllabiques (80 à 120 signes)

Systèmes alphabétiques (30 signes maximum)

D- Lecture a) théories classiquesD- Lecture a) théories classiques

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l’information phonologique joue un rôle primordial dans la lecture : assemblage automatique, pré-lexical et rapide

D- Lecture a) théories classiquesD- Lecture a) théories classiques

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Casalis, 1995

Type phonologique

Type surface

surface phonologique

mots réguliers oui oui

mots irréguliers non oui

pseudomots oui non

Dyslexie

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Problème de dyslexie chez le sourd ?

• 4,1 millions de sourds en France• taux de chômage = 30% chez les sourds profonds et de 15% chez les sourds sévères• manque de formation :

• 5% accèdent à l’enseignement supérieur • illettrisme : 80% des sourds ne savent pas lire (Rapport Gillot, 1998)

En relation avec l’absence de codage phonologique ?En relation avec l’absence de codage phonologique ?

D- Lecture b) origine des diffcultésD- Lecture b) origine des diffcultés

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  Entendants SourdsContrôles 3,96 16,30Pseudo 7,92 18,10moyenne 5,94 17,20effet pseudo 3,96 1,80

Tâche de décision lexicale avec liste comprenant des pseudohomophones et des contrôles : étude de l’effet pseudohomophone

• % d’erreur plus important chez le sourd• pas d’effet pseudohomophone pour les sourds, mais effet significatif chez les entendants

12 sujets entendants et 8 sourds profonds (tous signeurs)20 pseudohomophones et 20 contrôles

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Mot : fraiseContrôle : fruzePseudo : frèze

Mot : fraiseContrôle : fruzePseudo : frèze

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• Temps de réaction globalement plus élevés chez les sourds

• Taux d’erreurs très élevé• Pas d’effet pseudohomophone (logique…)• Mais un effet de la fréquence « classique »

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BF HF écartentendants 988 774 214

sourds 1092 927 165104 153

Effets de la fréquence :

L’effet de fréquence est présent chez les sourds.Mais l’écart entre sourds et entendants est plus élevé pour les items de HF.

BF HF écartentendants 33 4 29sourds 47 9 38

14 6

Concernant les erreurs, les résultats sont très proches pour les 2 groupes.

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X

T A B L ET A B L E

T A B L ET A B L E

T A B L E

Optimal Viewing Position (OVP)Optimal Viewing Position (OVP)O'Regan, J.K. and Lévy-Schoen, A. (1987). "Eye movement strategy and tactics in word recognition and reading", in M. O'Regan, J.K. and Lévy-Schoen, A. (1987). "Eye movement strategy and tactics in word recognition and reading", in M.

Coltheart (ed.), Attention and Performance XII: The psychology of reading, pp 363-383, Erlbaum, Hillsdale NJ.Coltheart (ed.), Attention and Performance XII: The psychology of reading, pp 363-383, Erlbaum, Hillsdale NJ.

position

Prop

ortio

n co

rrec

t

Position 1

Position 2

Position 3

Position 4

Position 5

Attention : ici = lecture de mots isolés

Point de fixation initial

L’OVP:

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% Bonnes réponses

Temps de réaction

écart entre 2 et : E Sposition 1 7 10position 3 8 18

écart entre 2 et : E Sposition 1 -19 -123position 3 -64 -129

Un OVP plus prononcé chez le sujet sourd ?

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Analyse des MO en lecture de texte

• Texte de 134 mots racontant une histoire• Manipulation de la fréquence et de la prédictibilité • 4 sujets sourds profonds• Lecture normale + questions ensuite sur le texte

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indices temporels et spatiaux

Durée de première fixation, fixation unique, durée de regard

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Fixations uniquesmot reconnu rapidement

Durées de premières fixations Peu sensibles à la fréquence ?

Durées du regard (refixations dans le mot)Très sensibles à la fréquence et à la longueur

Fixations totales (DR + régressions)Comme DR + sensibles aux incongruités sémantiques

Bas niveau

Haut niveau

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Lieu de fixation

Amplitude des saccades

Probabilité de fixation

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• Chez le sujet sourd, on constate une augmentation des durées de fixation de la DPF vers les DR très proche de ce qu’on observe chez le sujet « normal »• On observe pas le même type de « blocage » lexical que celui observé chez les dyslexiques

S N DDPF 363 244 252DR 434 298 531FT 633 335 658

dpf ->dr (ms) 71 54 279

en % 20 22 111

dr -> ft( ms) 270 91 406

en % 74 37 161

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S N D

% de mots non fixés 52 33 21

• Chez les sujets sourds, le % de mots non fixés est très élevé !

nombre de lettresnb

mots S D N1-2 30 80 49 713-4 36 56 23 405-6 33 38 12 187-8 35 36 5 9

• L’effet de longueur est très atypique

D- Lecture b) origine des diffcultésD- Lecture b) origine des diffcultés

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F+ F- écart Gain en %S 306 420 114 27N 216 260 44 17D 238 257 19 7

• On observe un effet de fréquence sur les DPF chez les sourds

P+ P- écart Gain en %S 391 335 -56 -17N 231 246 15 6D 257 238 -18 -8

• La prédictibilité joue un rôle perturbateur, dès les premières fixations

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P+ P- écart Gain en %S 485 383 -102 -27N 264 289 26 9D 343 517 174 34

• l’Effet s’accentue pour les DR chez les sourds, et est complétement inversé par rapport à ce que l’on observe chez les dyslexiques

S N DLieu de fixation (en %) 58 39 44

• Le lieu de fixation dans le mot est très décalé par rapport à la zone optimale

D- Lecture b) origine des diffcultésD- Lecture b) origine des diffcultés

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• En mot isolé, le lecteur sourd a des performances très proches de celles du lecteur « normal »– Effet de fréquence– Effet OVP

• En lecture, les paramètres sont très différents– Effet de fréquence pour la DPF– Effet de la prédictibilité inverse– Très mauvais positionnement du regard– Nombre de mot non fixés très importants

• Mais le lecteur sourd n’est pas dyslexique– On observe pas le même « blocage » au niveau lexical chez

le sourd (passage de la DPF à la DR)– Alors que le dyslexique s’appuie sur la prédictibilité, elle

semble plutôt gêner le sourd

D- Lecture b) origine des diffcultésD- Lecture b) origine des diffcultés