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Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens N° 7 2003 Été Thème : FORMER DES DISCIPLES Rick Warren Bob Moorehead LeRoy Bartel J. Melvin Ming Douglas A. Oss Douglas A. Oss Steven Mills Amener les membres de l’Église vers la maturité Comment aider un chrétien moyen à devenir un disciple mature Cinq caractéristiques d’une église qui forme des disciples Faire des disciples : un choix réfléchi Étude de mot : DISCIPLE Les dons spirituels dans l’Église aujourd’hui (quatrième partie : les dons vocaux) L’examen final de Dieu pour ceux qui dirigent l’Église En puisant dans son expérience personnelle et dans la stratégie de développement personnel utilisée dans son église, l’auteur montre aux pasteurs comment s’engager à former des disciples et amener les croyants à la maturité spirituelle. Quelle est la responsabilité des églises pour former des disciples qui feront d’autres disciples, et comment s’y prendre? Votre église forme-t-elle effectivement des disciples ? Voici cinq caractéristiques communes aux églises qui font des disciples. L’auteur offre des suggestions pratiques afin de communiquer en tenant compte du mode de vie et d’apprentissage de chacun dans l’assemblée. Le but est toujours d’amener les gens à progresser dans leur croissance spirituelle. Une réflexion de fond sur la manifestation du Saint-Esprit par les dons vocaux dans leur usage individuel ou collectif. Le chrétien moyen est-il bien affermi sur le fondement de la Parole de Dieu ? Voici quelques questions qui ne manqueront pas de stimuler la réflexion afin d’aider les responsables d’église à évaluer l’efficacité de leur assemblée à aider les croyants à devenir des disciples matures. 11 15 19 3 22 24 26

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1Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d'articles théologiques pour leaders chrétiens

N° 7 2003Été

Thème :FORMERDES DISCIPLES

Rick Warren

Bob Moorehead

LeRoy Bartel

J. Melvin Ming

Douglas A. Oss

Douglas A. Oss

Steven Mills

Amener les membres de l’Église vers la maturité

Comment aider un chrétien moyen à devenir un disciple mature

Cinq caractéristiques d’une église qui forme des disciples

Faire des disciples : un choix réfléchi

Étude de mot : DISCIPLE

Les dons spirituels dans l’Église aujourd’hui(quatrième partie : les dons vocaux)

L’examen final de Dieu pour ceux qui dirigent l’Église

En puisant dans son expérience personnelle et dans la stratégie de développement personnelutilisée dans son église, l’auteur montre aux pasteurs comment s’engager à former des discipleset amener les croyants à la maturité spirituelle.

Quelle est la responsabilité des églises pour former des disciples qui feront d’autres disciples,et comment s’y prendre?

Votre église forme-t-elle effectivement des disciples ? Voici cinq caractéristiques communesaux églises qui font des disciples.

L’auteur offre des suggestions pratiques afin de communiquer en tenant compte du modede vie et d’apprentissage de chacun dans l’assemblée. Le but est toujours d’amener les gensà progresser dans leur croissance spirituelle.

Une réflexion de fond sur la manifestation du Saint-Esprit par les dons vocauxdans leur usage individuel ou collectif.

Le chrétien moyen est-il bien affermi sur le fondement de la Parole de Dieu ? Voici quelquesquestions qui ne manqueront pas de stimuler la réflexion afin d’aider les responsables d’égliseà évaluer l’efficacité de leur assemblée à aider les croyants à devenir des disciples matures.

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N°7 Été 2003

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les Assemblées de Dieu des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur; Gerald Branum, Coordinateur; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis, est offert gracieusement aux pasteurs et aux leaders chrétiens.

LP 03 FR 1107

Éditorial : La parole est à notre invité...“ Faites de toutes les nations des disciples… ” Matthieu 28/19Notre monde est superficiel et son esprit cherche à envahir même l’Église. L’effort et le travail sont des

valeurs qui semblent parfois disparaître de nos jours. Notre vie est facilitée par le progrès technologique quinous évite souvent de réfléchir. Nous sommes habitués à obtenir les choses si rapidement que nous avonsparfois du mal à attendre patiemment que mûrisse le blé, ou que se lève le jour. L’état d’esprit général decontestation et de revendication n’est pas sans influencer, même inconsciemment, beaucoup de chrétiens.

C’est pourquoi le mot “ disciple ” semble désuet pour certains. Un courant de pensée, à la mode dans desmilieux chrétiens “ libérés ”, a imposé chez plusieurs l’idée que nous étions arrivés, alors que nous n’étionsmême pas partis, que nous étions vainqueurs, alors que nous n’avions pas combattu.

Le Seigneur demande que nous soyons et que nous engendrions des disciples. Comprenons ce que cela veut dire :Un disciple doit être humble. Il est aux pieds de son maître pour écouter et apprendre. Il ne doit pas

seulement s’attacher à l’enseignement de son maître, mais aussi à sa personne. Parfois même, il lui faudratout abandonner pour le suivre.

Ce n’est donc pas un chemin de facilité. Il y a un prix à payer, comme c’est souvent le cas pour tout cequi est grand et beau. Demandez-le à la mère qui met au monde et élève son enfant, à l’artisan qui réalisel’œuvre de sa vie. Est-il une œuvre grande que celle d’annoncer le beau message de l’Évangile ?

Le disciple devra donc renoncer à des relations qui pouvaient sembler légitimes, à sa famille et mêmeà sa propre vie. En d’autres termes, il devra porter sa croix. “ Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas sonpère, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Etquiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. ” (Luc 14:26-27)

Le disciple sait bien qu’il ne peut pas être une personne superficielle. Il lui faut des racines. Pour celail faut creuser, creuser encore, chercher la profondeur et même se laisser labourer par le divin laboureur,qui veut planter en lui sa Parole-semence.

On est certes loin d’une adhésion intellectuelle ou d’une démarche sentimentale, choses bien fragiles. Ledisciple est engagé sur un chemin de persévérance et il sait la valeur et le prix de son engagement.

Notre prière doit être : “ Seigneur ! Aide-nous à t’obéir et à faire des disciples, dans notre pays, commedans toutes les nations! ”

Pasteur Gérard FO

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Amener les membresde l’Église vers la maturité

Par Rick Warren

Amener les membresde l’Église vers la maturité

Le Nouveau Testament nous montreclairement que la volonté de Dieu est quechaque croyant parvienne à la maturitéspirituelle. Dieu veut que nous grandis-sions. Paul a écrit : « Ainsi nous ne se-rons plus des enfants, flottants et entraî-nés à tout vent de doctrine, joués parles hommes avec leur fourberie et leursmanœuvres séductrices, mais en disantla vérité avec amour, nous croîtrons à touségards en celui qui est le chef, Christ »(Éphésiens 4 : 14).

Le but ultime de la croissance spiri-tuelles est de devenir semblable à Jésus.Dès le commencement, le plan de Dieua toujours été de nous rendre semblablesà son Fils (Romains 8 : 29).

La grande question est donc de savoircomment cette croissance spirituelle peutse faire et comment devenir mature enChrist ?

QUELQUES MYTHESSUR LA MATURITÉ SPIRITUELLEAvant que je ne parle de la stratégie

de notre église pour conduire lescroyants vers la maturité, je voudrais dis-siper quelles conceptions populaires er-ronées sur la croissance spirituelle et la

maturité. En effet, il est important quenotre stratégie soit fondée sur des don-nées fiables.

Premier mythe :Dès lors que vous êtes né de nouveau, la

croissance spirituelle est automatique. Biendes églises n’ont aucun plan d’action poursuivre les nouveaux croyants ni pour ame-ner leurs membres vers la maturité. Ilslaissent cela au hasard, partant du princi-pe que les chrétiens vont automatique-ment croître en maturité s’ils assistent auxréunions de l’église ; il suffit d’encoura-ger les gens à être fidèles aux réunionspour que le but soit atteint.

Réalité :La croissance spirituelle ne vient pas

spontanément. Les églises sont pleines degens qui ont assisté à une multitude deréunions toute leur vie, mais qui n’en sontpas moins restés des bébés sur le planspirituel. Un membre peut être pleine-ment intégré à l’église locale sans pourautant être un membre mature.

La croissance spirituelle est un choixqui nécessite engagement et effort. Il fautvouloir grandir, décider de grandir, et faire

« Notre plus granddésir et notre prière,c’est que vousdeveniezdes chrétiensmatures »(2 Corinthiens 13 : 9 —traduction libre).

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des efforts pour grandir. Pour devenir undisciple, il faut commencer par prendreune décision ; sans être complexe, cettedécision se doit d’être sincère. Le fait estque Dieu a une part importante à jouerdans notre croissance, mais nous avonsaussi la nôtre (Philippiens 2 : 12–13). Si lapersonne ne fait pas le choix de grandir,sa croissance ne se produira qu’en fonc-tion des circonstances, mais ne sera pasle résultat d’une intention réfléchie. No-tre croissance spirituelle est trop impor-tante pour être laissée au seul gré des cir-constances (Cf. Romains 6 : 13).

Deuxième mythe :La croissance spirituelle est mystique, et

la maturité est réservée à quelques rares élus.Malheureusement, bien des chrétiensconsidèrent la maturité comme étant toutà fait hors de leur portée, au point de re-noncer à essayer de l’atteindre. Ils ont uneimage mystique et idéaliste de ce à quoiun chrétien mature est censé ressembler.Ils considèrent que la maturité est réser-vée aux « super saints ». Certaines biogra-

phies chrétiennes sont en partie respon-sables de ce mythe pour avoir passé soussilence l’humanité de ces gens pieux.

Réalité :La croissance spirituelle est très pratique.

Tout croyant peut grandir en maturité s’ildéveloppe les habitudes nécessaires à lacroissance spirituelle. Il nous faut enleverle mystère qui plane sur la croissance spi-rituelle en décomposant ses éléments enhabitudes concrètes et quotidiennes.

Troisième mythe :La maturité spirituelle peut être atteinte

instantanément si vous trouvez la bonne clé.De nombreux chrétiens sincères passentleur vie à rechercher avec beaucoup d’ar-deur l’expérience, la conférence, le réveil,le livre, la cassette, la vérité clé qui ferainstantanément d’eux des chrétiens par-venus à maturité.

Réalité :La croissance spirituelle est un processus

qui prend du temps. Il n’y a pas de raccourci

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vers la maturité (Éphésiens 4 : 13). Direque la maturité est une destination verslaquelle nous nous dirigeons suppose unvoyage ; la croissance spirituelle est unvoyage qui durera toute notre vie.

Les croyants grandissent plus vitequand vous leur donnez une piste à sui-vre. Dans notre église de Saddleback,cette approche nous a conduits à adop-ter une certaine philosophie de l’édifi-cation : il s’agit d’un processus de dé-veloppement de la vie (Life Develop-ment Process) qui utilise comme analo-gie de la croissance le terrain de base-ball en forme de diamant. Les gens com-prennent mieux comment nous voulonsles aider à grandir quand ils peuventvoir les bases et les bornes qu’ils fran-chissent à chaque étape de leur parcoursspirituel. Nous leur expliquons donc quenotre but est de les aider à couvrir tousles éléments fondamentaux de leur vienouvelle.

Si vous amenez les gens à s’engagerà grandir spirituellement, leur apprenezquelques habitudes de base et les gui-

dez pendant qu’ils font leur chemin,vous pouvez vous attendre à les voirgrandir.

Quatrième mythe :La maturité spirituelle se mesure à ce que

l’on sait. Bien des églises évaluent la ma-turité spirituelle seulement sur la base dela connaissance qu’ont les gens des per-sonnages et des textes bibliques, des ver-sets qu’ils ont appris par cœur, et de leurcompréhension de la théologie biblique.Mais s’il est vrai que la connaissancebiblique est un aspect fondamental de lamaturité spirituelle, elle n’en est pas leseul élément.

Réalité :La maturité spirituelle se démontre plus

par le comportement que par les croyances.La vie chrétienne n’est pas une simpleaffaire de credo et de convictions ; elleinclut la conduite et le caractère. Lescroyances doivent être confirmées par lecomportement. Nos œuvres doivent êtrecohérentes avec nos convictions.

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Le Nouveau Testament nous enseigneà plusieurs reprises que nos actes et nosattitudes en disent plus long sur notredegré de maturité que nos déclarations(Jacques 2 : 18). Si votre foi n’a pas chan-gé votre façon de vivre, elle ne vaut pasgrand chose.

Comme je l’ai dit plus tôt, la connais-sance biblique n’est qu’un des aspectsde la croissance spirituelle. La maturitépeut aussi se mesurer par les convic-tions, la perspective, les talents et lecaractère. Ce que l’on appelle les « cinqniveaux de l’apprentissage » sont lesfondements de la croissance spirituellesur lesquels nous bâtissons à l’église deSaddleback. Un des dangers de possé-der la connaissance sans les autresquatre composantes est qu’elle produitl’orgueil (1 Corinthiens 8 : 1). La connais-sance doit être tempérée par le carac-tère. Toute stratégie que votre églisepuisse adopter pour édifier les croyantsdoit aider les gens à non seulement ap-prendre la Parole, mais aussi à l’aimeret à en vivre.

Cinquième mythe :La croissance spirituelle est une affai-

re personnelle et privée. Le culte de l’in-dividualisme dans notre culture occiden-tale nous a influencé au point de condi-tionner notre façon d’envisager la crois-sance spirituelle. La plupart des enseigne-ments sur la formation spirituelle tendentà centrer la personne sur elle-même sansréférence aucune à sa relation avec lesautres chrétiens. Cela est totalement anti-biblique et ignore la plupart de l’ensei-gnement du Nouveau Testament.

Réalité :Les chrétiens ont besoin de relations

pour grandir. Nous ne grandissons passeuls ; nous nous développons dans lecontexte de la communion (Hébreux10 : 24–25). Dieu a voulu que nous gran-dissions au sein d’une famille.

Les relations sont le ciment qui main-tient les gens en contact avec l’église ;elles sont essentielles à notre croissancespirituelle. La Bible nous enseigne quepour le chrétien, la communion n’est pasune option ; elle est une nécessité. Leschrétiens qui ne sont pas reliés à d’autres

chrétiens dans une relation d’amour dé-sobéissent aux commandements de laParole de Dieu se terminant par « les unsles autres » (1 Jean 1 : 7).

De nombreux chrétiens ne rendent ja-mais témoignage parce qu’ils ne saventpas établir une relation avec les gens. Ilnous faut apprendre aux gens à dévelop-per des relations. Bien que cela paraisseévident, très peu d’églises prennent letemps d’enseigner aux chrétiens com-ment rejoindre ainsi les autres.

Sixième mythe :L’étude de la Bible suffit pour grandir.

Beaucoup d’églises évangéliques ont étébâties sur ce mythe. Je les appelle deséglises « salles de classe ». On y met beau-coup l’accent sur le contenu de l’ensei-gnement biblique et sur la doctrine, sanstrop se préoccuper, voire pas du tout, dudéveloppement émotionnel, relationnelet du vécu concret du croyant.

Réalité :Il faut une variété d’expériences spi-

rituelles avec Dieu pour produire la ma-turité spirituelle. L’authentique matu-rité spirituelle comprend un cœur quiloue et adore Dieu, qui développe etjouit de relations fondées sur l’amour,utilisant dons et talents au service desautres, et partageant la foi avec les per-dus. Toute stratégie d’église cherchantà amener ses membres à la maturité doitinclure toutes ces expériences : adora-tion, communion, étude biblique, évan-gélisation et ministère. Autrement dit,la croissance spirituelle nécessite quela personne prenne part aux cinq raisonsd’être fondamentales de l’église. Leschrétiens matures font bien plus qu’étu-dier la vie chrétienne, ils en font l’ex-périence.

En écartant toute expérience du pro-cessus de la croissance chrétienne, vousvous retrouvez avec un credo intellectuelstérile qui peut être étudié, mais qui n’estpas vécu et n’apporte aucune satisfac-tion. L’expérience est un bon pédagogue.En fait, certaines leçons ne peuvent êtreapprises que par l’expérience. L’étudesans le service produit des chrétiens rem-plis d’attitudes de jugement et d’orgueilspirituel.

« Édifiant et élevantl’église, le corpsde Christ, jusqu’àune position de forceet de maturité »(Éphésiens 4 : 12 —traduction libre).

La maturitéspirituelleest démontréedavantage par notrecomportement quepar nos croyances.

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ÉLABORER VOTRE STRATÉGIELa stratégie de notre église à Saddle-

back pour le développement des disciplesest fondée sur les six vérités que j’ai iden-tifiées en contraste avec chacun de cesmythes. Nous croyons que la croissancespirituelle commence par un engagement,qu’elle est un processus progressif,qu’elle nécessite de développer certaineshabitudes, se mesure par cinq critères,qu’elle est stimulée par les relations, etqu’elle appelle la participation de la per-sonne dans les cinq aspects de la raisond’être de l’église.

1. Élevez le niveau d’engagement.Une des façons d’évaluer le degré de pro-grès en maturité spirituelle de votre égli-se est de voir si vos critères appliquésaux responsables sont de plus en plusélevés. Ceux qui sont des leaders dansl’église doivent ainsi approfondir leurconsécration à Christ et à la croissancespirituelle.

Chaque fois que vous attendez unpeu plus de vos leaders, vous ameneztoute l’église à progresser davantage.Quand vous demandez une plus grandeconsécration de ceux qui occupent despositions visibles de leadership, vousélevez le niveau de ce qui est attendude toute l’église.

Comment amener les gens à se con-sacrer à un processus de croissance spi-rituelle ?

Vous devez demander aux gens de s’en-gager. Si vous ne le leur demandez pas,vous le l’obtiendrez pas. Un des meilleursservices qu’une église puisse rendre auxgens est de les aider à bien cerner lesengagements à honorer et ceux qui neméritent pas leur attention. Pour bien desgens, ce n’est pas le manque de consé-cration qui fait obstacle à leur croissancespirituelle mais bien plutôt le fait qu’ilss’engagent dans trop de choses qui n’envalent pas la peine.

N’ayez pas peur de beaucoup attendred’eux. Jésus demandait toujours un enga-gement clair et exigeant. Il n’avait paspeur de demander aux hommes et auxfemmes de tout abandonner pour le sui-vre. Souvent, plus vous demandez d’en-gagement, plus vous en obtenez. Les genssont prêts à s’engager pour quelque cho-se qui va donner un sens à leur vie. Ils

accueillent les responsabilités qui don-nent un sens à leur vie et sont attirés parune vision qui leur lance un défi.

Soyez spécifique quant à l’engagementattendu. Une autre clé pour développerun réel engagement est d’être précis :se donner à Christ, être baptisé, deve-nir membre, développer des habitudespropices à la maturité, prendre part auministère, et remplir sa vocation dansle monde.

Montrez-leur les bienfaits de l’engage-ment. Une autre clé pour développer laconsécration est d’identifier ses bien-faits. Quand on est obéissant, on finittoujours par être béni. Veillez à expliquerles bienfaits personnels, familiaux, etcollectifs dans l’église et la société engénéral à se consacrer à la croissancespirituelle. Les gens ont un désir innéd’apprendre, de grandir, et de faire desprogrès, mais ce désir a parfois besoind’être réveillé en présentant vos objec-tifs d’apprentissage et de croissance enterme de bienfaits et de valeur.

L’église détient le secret du sens de lavie et de la satisfaction, mais nous présen-tons parfois ce message de façon tellementterne et banale. Comparez la qualité d’unepublicité faite par une église avec une autrefaite pour un autre produit et vous verreztout de suite la différence.

Présentez la consécration et l’engage-ment comme un chemin sur lequel le chré-tien progresse plutôt que comme un but loin-tain à atteindre. Vous devez certes dire auxgens où vous voulez les amener, à savoirvers un engagement de plus en plusgrand, mais en commençant toujours aupoint où ils sont parvenus, même s’ilspeuvent vous sembler bien faibles.

Vous pouvez aussi décomposer un en-gagement exigeant en plusieurs petitesétapes afin de conduire les gens del’avant pas à pas. Nous utilisons l’imagedu terrain de base-ball en forme de dia-mant pour illustrer concrètement la pro-gression spirituelle, afin que les genspuissent voir où ils en sont et le cheminqu’il leur reste à parcourir.

Chaque fois que quelqu’un s’engageà franchir une nouvelle étape, réjouissez-vous avec lui. Créez des occasions devous réjouir ensemble, un peu commedes rites de passage, lors desquels vous

Les chrétiensont besoinde relationspour grandir.Nous ne grandissonspas seuls ; nous nousdévelopponsdans le contextede la communion.

Dieu s’intéressebien plus à notrecaractère qu’à notreconfort.

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pourrez publiquement les honorer pourleurs progrès. Cela motive les gens et lesencourage à persévérer afin de progres-ser. Lors de ces rencontres, faites appelà des témoignages qui diront commentces personnes ont été bénies dans leurcheminement de croissance.

La génération des « baby boomers » s’at-tendent à recevoir quelque chose en con-trepartie de leurs engagements. Ils cher-chent désespérément quelque chose pourlequel ils pourront s’investir.

2. Aidez les gens à développer des ha-bitudes de croissance spirituelle. C’est làla façon la plus pratique et la plus efficaced’amener les croyants à progresser sur lechemin de la maturité spirituelle. Il fautles aider à établir des habitudes qui sontpropices à la croissance spirituelle. Onemploie souvent le terme de « disciplinesspirituelles », mais nous préférons utiliserle mot « habitudes » qui effraie moins lesnouveaux croyants.

Notre vie est pétrie d’habitudes. Sinous ne développons pas de bonnes ha-bitudes, soyez sûr que nous en dévelop-perons de mauvaises. Posez-vous laquestion : « Quelles sont les exigencesessentielles de la vie ? Quelles sont leshabitudes de base qui sont à l’originede toutes les autres ? » En général, cespriorités impliquent des habitudes quiont trait au temps, à l’argent, et aux rela-tions. Si Christ est Seigneur dans cestrois domaines de nos vies, il contrôleravraiment nos vies.

Commencez un cours sur « La décou-verte de la maturité spirituelle » dans lebut d’établir quatre habitudes fondamen-tales dans la vie du disciple : l’habitudede prendre du temps dans la Parole deDieu, dans la prière, de donner sa dîmeet de vivre en communion avec les autres.Ces éléments sont fondés sur les déclara-tions de Jésus qui définissent ce qu’est undisciple (cf. Luc 14 : 33 ; Jean 8 : 31, 32 ;13 : 34, 35 ; 15 : 7, 8).

Après avoir enseigné le pourquoi, lequoi, le quand et le comment de cesquatre habitudes, enseignez les élé-ments pratiques qui aideront à établiret maintenir d’autres habitudes (cf. Né-hémie 9 : 38). À la fin de ce cours, toutle monde signe un pacte en vue de lamaturité. Ces documents sont ensuite

collectés et je les signe en tant que té-moin ; ensuite nous les plastifions et lesrendons à leurs détenteurs afin qu’ilspuissent les conserver sur eux dans leurportefeuille. Chaque année, nous renou-velons notre engagement et fournissonsune nouvelle carte. Un temps annuel dereconsécration aide les gens à repren-dre un bon départ.

Certes, ils connaîtront des luttes enchemin, mais ces gens quittent ces courstransformés de façon permanente. C’esttoujours émouvant de voir tout un grou-pe consacrer son temps, son argent et sesrelations à Christ.

3. Établissez un programme d’ensei-gnement équilibré. J’ai mentionné plushaut qu’il y a cinq éléments permettantd’évaluer la croissance spirituelle : laconnaissance, la perspective, la convic-tion, les talents et le caractère ; ce sontles pierres qui constituent la maturitéspirituelle. Nous avons développé unprogramme clé pour faciliter cet appren-tissage à chaque étape.

La connaissance de la Parole. Pour com-mencer à développer un programme decroissance spirituelle, posez-vous deuxquestions : « Que savent déjà les intéres-sés ? » et « Qu’ont-ils besoin d’appren-dre ? » Une église qui a essentiellementconnu une croissance biologique, c’est-à-dire par la conversion des enfants de sesmembres, ou par le transfert de membres,possède déjà de bonnes notions bibliquesde base. Mais tel n’est pas le cas dans uneéglise conçue pour rejoindre les non-chré-tiens. Vous ne pouvez pas partir du prin-cipe que vos nouveaux membres saventquoi que ce soit sur la Bible. Vous devezcommencer à zéro.

Il est bon d’offrir régulièrement desétudes bibliques pour nouveaux conver-tis et des cours de vue d’ensemble del’Ancien et du Nouveau Testaments. No-tre principal programme visant à déve-lopper la connaissance de la Parole estun cours d’étude inductive de la Bible quidure neuf mois, écrit et enseigné par nosenseignants laïcs. Il s’appelle WORD (quisignifie « Parole » en anglais), un acrony-me autour des quatre principales activi-tés de ce programme, à savoir « W » pourwonder (se demander, s’interroger), c’est-à-dire se poser des questions afin de

Une des façonsd’évaluer le degréde progrèsen maturitéspirituelle de votreéglise est de voirsi vos critèresappliquésaux responsablessont de plusen plus élevés.

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comprendre le texte, « O » pour observe(observer, examiner), « R » pour reflect (ré-fléchir), et « D » pour Do it (le faire, pas-ser à l’action). Le tout est basé sur lesméthodes décrites dans mon livre, Dy-namic Bible Study Methods (Méthodes dy-namiques d’étude de la Bible). Chaquesession inclut du travail personnel dedécouverte, un enseignement, et desconseils pour des discussions sur les su-jets étudiés à la maison en petits grou-pes. Ce cours commence en septembrechaque année et se termine en juin. Lesfemmes se retrouvent pour l’étudierdeux fois par semaine et les hommes unefois par semaine.

Si tous les livres de la Bible ont cer-tes leur importance, nous voulons quenos membres étudient cinq livres fonda-mentaux avant de s’attaquer à d’autresétudes : Genèse, Jean, Romains, Éphé-siens et Jacques.

Perspective. La perspective est la com-préhension que l’on a d’une chose à par-tir d’une base de référence élargie ; la ca-pacité à percevoir la relation qui existeentre les choses puis de juger de leur im-portance relative. Dans un sens spirituel,cela signifie apprendre à voir les chosesdu point de vue de Dieu. Dans la Bible,les mots compréhension, sagesse, et discer-nement sont tous en rapport avec la notionde perspective. À l’opposé d’une bonneperspective, on trouve la dureté de cœur,l’aveuglement, et l’ennui.

La connaissance consiste à apprendrece que Dieu a dit et fait. La perspectiveest la compréhension des raisons pourlesquelles Dieu a dit ou fait ceci ou cela,et la capacité de répondre aux « pour-quoi » de la vie.

Nous avons tout à gagner à apprendreà voir les choses du point de vue de Dieu,mais je n’en mentionnerai que quatre :

(1) Le sens de la perspective fait grandirnotre amour pour Dieu.

(2) Le sens de la perspective nous aideà résister à la tentation.

(3) Le sens de la perspective nous aideà faire face à nos épreuves (Romains 8 : 28) etdéveloppe la persévérance (Jacques 1 : 3).

(4) La perspective nous protège de l’erreur.De nos jours, l’Église a désespérément

besoin de pasteurs et d’enseignants quienseignent clairement les perspectives

divines concernant le travail, l’argent, leplaisir, la souffrance, le bien, le mal, lesrelations et tant d’autres questions fon-damentales de la vie (Éphésiens 4 : 14).La perspective engendre la stabilité.

Conviction. Vos convictions incluent vosvaleurs, vos engagements, et vos motiva-tions. Savoir que faire (connaissance),pourquoi le faire (perspective), et commentle faire (capacité) ne sert à rien si vousn’êtes pas motivé par une conviction quivous pousse à l’action.

Les convictions bibliques sont essen-tielles à la croissance spirituelle et à lamaturité. L’Église se doit d’enseigner desconvictions bibliques pour donner auxcroyants les éléments nécessaires pourfaire face aux valeurs séculières aux-quelles ils sont constamment exposés.Les convictions nous aident à persévérerdans notre croissance spirituelle. Lacroissance requiert temps et efforts. Sansconvictions sur la croissance, les gens sedécouragent et abandonnent. Quand ilsdévelopperont des convictions en har-monie avec l’enseignement de Christ, ilspourront vivre selon leur vocation dansce monde.

Les gens acquièrent des convictions enfréquentant des gens convaincus. C’est uneraison essentielle pour laquelle nous met-tons beaucoup l’accent sur les petits grou-pes dans le cadre de notre programmeappelé Life Development Process (Processusde développement de la vie).

Capacités. Nos capacités sont nos talentsà accomplir certaines choses avec aisanceet exactitude. Nos capacités ne se dévelop-pent pas en écoutant des enseignementsmais par la pratique et l’expérience. Certai-nes capacités doivent être développées sil’on veut devenir un chrétien adulte : étudebiblique, ministère, témoignage, relations,gestion du temps.

Nos capacités sont le terrain sur le-quel germe notre croissance spirituelle.La connaissance et la perspective sontcentrées sur le savoir. La conviction et lecaractère sont centrés sur l’être. Nos ca-pacités sont centrées sur le faire. « Pra-tiquez la parole et ne l’écoutez pas seu-lement » (Jacques 1 : 22).

Caractère. Un caractère à la ressem-blance de Christ est le but ultime de tou-te éducation chrétienne. Se contenter

Les chrétiensmatures font bienplus qu’étudierla vie chrétienne,ils en fontl’expérience.

Pour bien des gens,ce n’est pasle manquede consécrationqui fait obstacleà leur croissancespirituelle maisbien plutôt le faitqu’ils s’engagentdans trop de chosesqui n’en valentpas la peine.

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de moins reviendrait à manquer tout lesens de la croissance spirituelle (Éphé-siens 4 : 13).

Développer le caractère de Christ ennous est la tâche la plus importante denotre vie car c’est la seule chose que nousemporterons avec nous dans l’éternité.Cela signifie que tout notre enseigne-ment doit viser à changer les vies, et nejamais se limiter à communiquer de l’in-formation. Paul disait à Timothée et Titeque le but de leur enseignement était dedévelopper le caractère chrétien de ceuxqu’ils enseignaient (1 Timothée 1 : 5 ;Tite 2 : 1).

Le caractère ne se développe pas dansune salle de classe mais dans toutes lescirconstances de la vie. L’étude de la Bibleen classe est seulement un lieu où l’onidentifie des traits de caractère et com-ment les reproduire. Quand on com-prend comment Dieu utilise les circons-tances pour développer notre caractère,nous pouvons réagir de façon appropriéequand Dieu nous place dans des situa-tions propices à forger en nous le carac-tère de Christ. Le développement ducaractère implique toujours un choix.Quand nous faisons le bon choix, notrecaractère change un peu plus à la res-semblance de celui de Christ.

Quand nous choisissons de réagir selonDieu à une situation donnée au lieu de sui-vre nos penchants naturels, nous dévelop-pons notre caractère (Galates 5 : 22–23).

Comment Dieu produit-il le fruit del’Esprit dans nos vies ? En nous mettantdans la situation exactement opposée afinque nous soyons devant un choix. Il nousapprend à aimer en mettant sur notre routedes gens peu aimables ; il nous apprendla joie à travers des temps de détresse ;la paix au milieu du chaos afin que nousapprenions à lui faire confiance.

Dieu s’intéresse bien plus à notrecaractère qu’à notre confort. Son planconsiste à nous rendre parfait, et nonpas à nous chouchouter. C’est ainsi qu’ilpermet toutes sortes de circonstancesprônes à forger notre caractère : conflits,déceptions, difficultés, tentations, tempsde sécheresse, et contretemps. Une res-ponsabilité majeure de votre program-me d’enseignement sera d’équiper vosgens de connaissance, de perspective, de

convictions et de capacités qui les équi-peront pour affronter ces situations.

Voici cinq questions que vous devezvous poser en examinant votre program-me d’enseignement :

• Nos membres apprennent-ils lecontenu et le sens de la Bible ?

• Nos membres voient-ils leur vie etcelle des autres plus clairement, dans uneperspective divine ?

• Les valeurs de nos membres tendent-elles à s’aligner avec celles de Dieu ?

• Nos membres apprennent-ils à de-venir capables de servir Dieu ?

• Nos membres deviennent-ils davan-tage semblables à Christ ?

• Nous travaillons constamment à at-teindre ces objectifs. Notre vision de lamaturité spirituelle est de glorifier Dieu enprésentant Jésus-Christ au monde à traversle plus grand nombre possible de disciplesà l’image de Jésus avant son retour.

Extrait et résumé du chapitre 19 du livrede Rick Warren, L’église : une passion, unevision (Éditions EPH).

Rick Warrenest pasteur de l’église SaddlebackChurch, à Mission Viejo, en Californie.

Savoir que faire(connaissance),pourquoi le faire(perspective), etcomment le faire(capacité) ne sert àrien si vous n’êtespas motivé par uneconviction qui vouspousse à l’action.

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un disciple mature

Par Bob Moorehead

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quandvous entendez le mot « disciple » ? Il sous-entend tellement plus qu’un cliché, qu’unphénomène de mode ou qu’un programmede plus. Il s’agit de l’ordre de marche queChrist a donné à l’Église, de la substancemême de la vie de l’Église.

Comment aider un chrétien moyen à devenir

NOTRE MANDATFaire des disciples n’est pas une option :

c’est un impératif. Ce n’est pas un sujetà soumettre au vote, à la négociation, ouà la discussion. Le dernier commande-ment que le Seigneur nous a laissé de-vrait être notre première préoccupation :

un disciple mature

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« Allez et faites de toutes les nations des disciples » (Matthieu28 : 19).

Aucun comité, concile ou congrès d’église n’a le droit de ter-giverser avec ce mandat. C’est une nécessité. Si l’Église est l’Égli-se, elle honorera ce commandement. Si l’Église ne fait que « jouerà l’église », elle ignorera ce commandement, ou tout au plusdiluera son contenu.

De nos jours, les églises font bien des choses, mais de maniè-re générale, s’il est une qu’elles négligent, c’est bien de faire desdisciples. Pouvez-vous vous imaginer lancer toute une armée desoldats dans une bataille décisive sans que ses soldats n’aient étéformés ? Ce combat serait bien vite perdu. Les églises, en parti-culier aux États-Unis, sont remplies de gens très bien, bien ha-billés, très amicaux et sociables, mais qui n’ont pas la moindreidée de ce que représente leur responsabilité personnelle et col-lective de faire des disciples là où ils vivent et travaillent.

LA SIGNIFICATION DE CE MANDATQue signifie donc ce mandat ? Que veut dire « faire des disci-

ples » ? Prendre une décision publique pour Christ dans une réu-nion en levant la main ou en s’approchant sur le devant ne signifiepas que l’on ait fait un disciple. Il s’agit là tout au plus du premierpas. Faire un disciple est un processus en deux parties : (1) la conver-sion à Christ et (2) la croissance en Christ.

On ne fait réellement des disciples que lorsque ces deux élémentssont réunis. Cela commence en parlant aux autres de l’Évangile deJésus-Christ, capable de changer les vies, pour ensuite présenterChrist comme la réponse complète et finale de Dieu au problème denotre péché. L’Évangile fait savoir aux gens qu’ils ne peuvent se sau-ver eux-mêmes mais qu’ils doivent recevoir Christ dans leur vie enl’invitant personnellement à devenir leur Seigneur.

La croissance est une question de maturation. Quand un nou-veau-né vient au monde, la naissance n’est pas ce qu’il y a de pluslong. Par contre, il faudra vingt à trente ans pour que l’enfant parvien-ne à une certaine maturité. Dans le domaine physique ou mental, nousparlons de développement. Il est étrange que l’on s’inquiète de voirun bébé ne pas grandir ni se développer physiquement, mais que l’onfasse peu cas du fait qu’un croyant nouveau-né ne grandira pas spiri-tuellement. Nos églises ont largement négligé cette deuxième phasede la formation du disciple, si bien qu’elles sont pleines de croyantssous-développés qui secouent leur hochet quand les choses ne sepassent selon leurs désirs. Ils n’ont jamais été nourris et ne se sontpas développés.

Malheureusement, la télévision se charge de faire des gens desdisciples. Leur système de valeur et leur vision du monde sont fa-çonnés par des milliers de scènes de meurtre, de viol, de toutessortes de violence et d’obscénités que l’on répand dans leur espritsoir après soir. Le croyant regarde en moyenne la télévision envi-ron 21 heures par semaine, mais passe environ 11 minutes parsemaine à se nourrir de la Parole de Dieu. Le disciple deviendracomme son maître (Luc 6 : 40) ; vous pouvez donc imaginer le ré-sultat que cela peut produire.

Nous devons former des disciples en nous préoccupant durésultat final. Paul avait pour but de « rendre tout homme parfait,complet, adulte, mature en Christ » (Colossiens 1 : 28). Le but

final doit toujours être de former des dis-ciples capables et entièrement consa-crés à Jésus-Christ. Est-ce là ce que nousproduisons aujourd’hui ? Nous n’avonspas accompli notre tâche jusqu’à ce quenous ayons conduit les gens à Christ, quenous les ayons aidés à parvenir à la ma-turité et rendus capables de se « repro-duire » à leur tour.

Imaginez un homme qui construit unegrande usine à fabriquer des radios. Ilembauche 400 employés pour assemblertoutes sortes de radios ; il met au pointun programme de formation, encourageses employés à se perfectionner, leur paieun bon salaire ainsi que de bons horai-res, pour enfin démarrer la chaîne d’as-semblage. Il revient un peu plus tard pourvoir comment va le travail. Toutes les lu-mières sont allumées, les machines fonc-tionnent, tout le monde semble affairé,les équipes sont en place, et l’usine res-semble à une ruche. Quand il demandecombien de radios ont été produitesdans la semaine, le superviseur le regar-de et lui répond : « En fait, aucune, maisqu’est-ce qu’on travaille, par ici ! Cetteusine tourne à son plein rendement ! »Quelque chose ne va pas. Une usine quiest conçue pour fabriquer des radios,équipée pour fabriquer des radios, etgérée pour fabriquer des radios, et neproduit pas de radios perd toute signifi-cation et raison d’être.

Dois-je faire l’application ? Le « pro-duit fini » de l’Église est une personnesauvée et formée pour aider les autresà s’approcher de Christ. Cependant, cen’est pas souvent le cas dans les faits.Le succès d’une église ne se mesure pasà la taille de l’auditoire, même s’il sechiffre par milliers. Le succès est déter-miné par le nombre de disciples qu’elleproduit.

LA MATIÈREQuels sont les domaines dans les-

quels le croyant a urgemment besoind’être instruit ?

• L’assurance du salut• Comment étudier la Bible, Parole de Dieu• La prière• Le Saint-Esprit et ses dons• Amener des âmes à Christ• L’Église

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• La gestion de ses biens et les finances• L’esprit de service• L’enlèvement de l’Église• La gestion du temps• Les responsabilités• Le mariage, le foyer et la famille• Faire des disciples• La sainteté et la puretéUn disciple apprend de trois façons :

par l’exemple et le conseil d’un croyant,par le Saint-Esprit et par la prédicationde la Parole de Dieu.

LA MÉTHODELa multiplication ! Je suis toujours

émerveillé de voir comment Jésus pro-cédait. Il n’était pas un adepte des mé-dias de masse. Il choisit douze hommeset passa trois ans à déverser sa vie eneux : « Il en établit douze pour les avoiravec lui et pour les envoyer prêcher »(Marc 3 : 14).

Quelle simplicité ! Quelqu’un a résu-mé son approche en ces termes :

• Il agissait.• Ses disciples le regardaient faire.• Il leur apprenait à le faire.• Il le faisait avec eux.• Il les envoyait le faire eux-mêmes.En notre vingt-et-unième siècle, tel

devrait être notre plan d’action. C’étaitun plan de multiplication plutôt que d’ad-dition. Paul en parla il y a bien des an-

nées quand il écrivit au jeune Timothée :« Ce que tu as entendu de moi en pré-sence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient ca-pables de l’enseigner aussi à d’autres »(2 Timothée 2 : 2).

Remarquez l’effet en cascade. Celanous parle de la puissance de la multipli-cation. C’est comme cette histoire bienconnue : Préfèreriez-vous recevoir un mil-lion d’euros ou un cent qui serait multi-plié par deux chaque jour pendant unmois ? Nombreux sont ceux qui diront :« Donnez-moi le million d’euros ! » Maisun cent multiplié par deux pendant unmois égale 10,737,418.24 euros. Dieuveut nous voir nous multiplier, plutôt quede se contenter d’ajouter à l’Église.

Cela n’explique-t-il pas pourquoi Jésusa choisi cette méthode ? Il attendait deses disciples qu’ils se reproduisent. Il at-tendait d’eux qu’il communique à d’autrestout ce qu’il leur avait communiqué. For-mer des disciples, ce n’est pas s’engagerdans une voie à sens unique. Un aspectstratégique de la formation d’un discipleconsiste à l’amener à réaliser qu’il est ap-pelé à partager ce qu’il a reçu, qu’il a étéchangé pour appeler les autres à changer,et sauvé pour servir. C’est dans la naturemême de la vie du disciple.

Quelqu’un disait que la moitié de lapopulation du monde n’a pas entendu

Faire un discipleest un processusen deux parties :(1) la conversionà Christ et(2) la croissanceen Christ.

ll est étrangeque l’on s’inquiètede voir un bébéne pas grandirni se développerphysiquement,mais que l’on fassepeu cas du faitqu’un croyantnouveau-néne grandissepas spirituellement.

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l’Évangile. Sans ce principe de la multipli-cation, l’évangélisation du monde traîne-ra toujours les pieds loin derrière la crois-sance démographique. Il faut actuelle-ment 365 jours à 1.000 chrétiens pour ga-gner une personne à Christ et en faire undisciple. À ce rythme, la bataille est per-due. Sans la multiplication, il n’y a aucunespoir de gagner notre monde pour Christ.Mais en adoptant cette approche, notremonde peut être gagné à Christ.

J’ai pleinement pris conscience de cefait il y a plusieurs années de cela en dé-butant un programme de formation autémoignage pour les chrétiens. J’ai prisdeux personnes, et pendant dix-huit se-maines, je leur ai appris tout ce que jesavais sur le témoignage et l’évangélisa-tion, attendant d’eux qu’ils me rendentdes comptes, et mettant la barre assezhaut. Ils savaient qu’au bout de ces dix-huit semaines, qui allaient inclure pas malde travaux pratiques, chacun d’eux devraittrouver deux personnes et leur commu-niquer tout ce que je leur avais transmis.Et c’est ce qu’ils ont fait. Peu de tempsaprès, nous étions tous les trois occupésà en former six autres. Puis les neuf enformèrent dix-huit. Puis nous étions doncvingt-sept ; nous avons alors commencéà en former cinquante-quatre autres. Puisnous étions quatre-vingt un pour en for-mer cent soixante deux. Les chiffres n’ontcessé de grossir. Aujourd’hui, bien des an-nées plus tard, quelque deux mille per-sonnes ont ainsi été formées. Ont-ellestoutes persévéré ? Non, mais la plupartl’ont fait, et le processus suit son cours.Cela peut paraître laborieux dans un pre-mier temps, mais la multiplication finit pardépasser largement ce que peut produireune simple addition.

LE NOUVEAU DISCIPLEÀ quoi ressemble un disciple ?

Qu’est-ce qui le caractérise à la fin duprocessus ? Bien des descriptions pour-raient être faites, mais quelques pointssuffiront :

1. Un disciple porte beaucoup de fruit(Jean 15 : 8).

2. Un disciple aime Dieu et les autres(Matthieu 10 : 37 ; Jean 13 : 35).

3. Un disciple est quelqu’un de désin-téressé (Luc 14 : 33).

Nous n’avonspas accompli notretâche jusqu’à ceque nous ayonsconduit les gensà Christ, que nousles ayons aidésà parvenirà la maturitéet rendus capablesde se reproduire à leur tour.

Bob Moorehead,Ph. D., est le pasteur principalde l’église Overlake Christian Churchà Kirkland, dans l’Oregonaux États-Unis.Il est aussi président du séminaireNorthwest Graduate Schoolof Ministry et anime des émissionsde radio intitulées : « Vivrecourageusement » qui sont écoutéesà travers tout le pays.

4. Un disciple porte sa croix (Matthieu10 : 38).

5. Un disciple demeure dans la Parolede Dieu (Jean 8 : 31).

6. Un disciple est un témoin auprès desautres (Marc 8 : 38).

En bref, les disciples sont ceux qui se sontattachés à Jésus-Christ et aspirent à voir leurvie ressembler à la sienne. Cet attachementne se limite pas à absorber toutes sortes defaits concernant la personne de Jésus, maisà devenir semblables à lui afin qu’il vive savie à travers nous.

Par où commencer ? En adoptant leprincipe que chaque membre de l’égliselocale devrait entrer dans l’une ou l’autrede ces deux catégories : être un discipleen devenir ou en train de faire un disci-ple. Soit nous sommes en train de parta-ger notre vie avec un nouveau disciple,ou d’apprendre alors que quelqu’un par-tage sa vie avec nous. Notre mot d’ordredevrait être : « Tous en train de former oud’être formé ». Faire moins que cela neserait pas biblique et signerait l’échec del’Église dans l’accomplissement de sa mis-sion. Posez-vous donc la question : « Suis-je prêt à obéir au commandement deChrist de faire des disciples ? Quand vais-je commencer ? »

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CINQ CARACTÉRISTIQUESD’UNE ÉGLISE QUI FORMEDES DISCIPLES

Quand je pense aux églises et à leurapproche de la formation de disciples,trois images me viennent à l’esprit. Jepourrais vous citer des noms et des adres-ses. Nous avons tous visité de telles égli-ses, avons fait des remarques sur leursapproches et leurs pratiques, et observéautant les caractéristiques positives quenégatives de chaque type.

1. L’ÉGLISE TOURNÉE VERS L’EXTÉRIEURCette église est le plus souvent diri-

gée par quelqu’un qui est animée par lapassion des âmes, et parfois par une tout

Par Leroy Bartel

CINQ CARACTÉRISTIQUESD’UNE ÉGLISE QUI FORMEDES DISCIPLES

aussi grande passion pour la réussite numérique. Ce pasteur aspi-re à avoir l’église qui grandit la plus vite dans la région, sinon danstoute sa dénomination. Cette assemblée voit autant de gens seconvertir que la jeune maman utilise de couches jetables. Lamusique est très dynamique, et les messages sont fervents et bou-leversants. L’enseignement y est parfois négligé tant on est absor-bé par le souci d’atteindre toujours plus de monde.

2. L’ÉGLISE CENTRÉE SUR ELLE-MÊMECette église est presque exactement à l’opposé. La rectitude

doctrinale et la connaissance biblique font la fierté et la joie decette assemblée. Ces croyants aiment l’enseignement profond etla « viande de la Parole » par opposition à ce qu’ils considèrent com-me le « lait de la Parole ». La tradition domine dans la plupart desdomaines : musique, programmes, procédures et statuts. L’emphase

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est mise sur le fait de conserver et depréserver « ce que l’on a ». Il arrive qu’unetelle assemblée n’ait pas vu quelqu’un seconvertir depuis des années.

3. L’ÉGLISE OCCUPÉE À FORMER DES DISCIPLESCette assemblée est vivante et dynami-

que. Des âmes sont sauvées semaine aprèssemaine, puis formées pour devenir desdisciples qui contribuent utilement à lamission et au ministère que Dieu a confiésà cette église. De nouveaux programmessont régulièrement mis sur pied pour faireface aux besoins et accomplir la missionde l’église. Les programmes plus ancienssont évalués, recentrés, rajeunis ou aban-donnés. Ces églises évitent de tomber dansles pièges que connaissent les deux caté-gories précédentes, tout en tirant des le-çons de leurs points forts ; elles veillentà ce que tout ce qu’elles font soit évaluéen fonction de la mission que l’Écriture leura confiée. Leur préoccupation première estde faire des disciples.

J’ai observé que ces assemblées occu-pées à faire des disciples ont en communles cinq caractéristiques suivantes :

1. Elles se consacrent à accomplir lemandat que Christ leur a confié : faire desdisciples. Ces assemblées ont compris que

le grand défi est de bâtir des vies, et nonpas seulement des programmes, des bâ-timents, ou des budgets. Elles se consi-dèrent fondamentalement comme ayantreçu le ministère de faire des disciples etont bien saisi le commandement de Christdans Matthieu 28 : 19,20. Ce grand ordrede mission est avant et par-dessus toutun ordre de faire des disciples. En fait, lemot traduit par « enseigner » au verset 19est la forme verbale du nom le plus sou-vent traduit par « disciple » dans nos ver-sions de la Bible. Le verbe est à l’impéra-tif, indiquant qu’il s’agit clairement d’uncommandement de notre Seigneur adres-sé à tous ses disciples. C’est l’idée maî-tresse de toute la phrase. Même le verbe« Allez », sur lequel on met si souvent l’ac-cent, modifie en fait le verbe « enseigner »expliquant ainsi comment faire des disci-ples, à savoir, « en allant » ; « chemin fai-sant, faites des disciples ». Le commande-ment de notre Seigneur était de faire desdisciples, et non pas de se contenter decompter les conversions. Ces églises ontbien compris cela.

Elles ont également bien comprisqu’elles devaient faire des disciples detous les hommes : noirs, hispaniques, asia-tiques, et autres. Riches, pauvres, sansabris, instruits ou illettrés, du berceaujusqu’à la tombe. Nous ne pouvons nouspermettre d’être sélectifs ou exclusifs.Quand la Bible dit : « de toutes les na-tions », ces églises ont compris qu’ellesdoivent faire des disciples de tous lesgroupes ethniques.

Le mandat de Christ ne signifie pas seu-lement donner un enseignement surChrist, la Bible ou la doctrine. Christ a dit :« Enseignez-leur à garder tout ce que jevous ai prescrit », ou encore à « obéir à toutce que je vous ai commandé » (Françaiscourant). Les parents savent toute la diffé-rence qu’il y a entre « savoir » et « obéir » !Ces églises mettent tout en œuvre pourapprendre aux gens à vivre la vie chré-tienne au quotidien et à connaître la for-midable aventure qui consiste à suivreJésus chaque jour de leur vie. Même leurévangélisation est fondamentalement unappel enthousiaste à suivre Jésus.

2. Elles donnent la priorité à l’ensei-gnement dans l’église. Ces assembléesréalisent que notre Sauveur était consi-

Les assembléesqui formentdes disciplesont comprisque le grand défiest de bâtir des vies,et non pas seulementdes programmes,des bâtiments,ou des budgets.

LES CONVICTIONS DES ÉGLISESQUI FORMENT DES DISCIPLES

1. L’église existe pour servir Dieu en servant les hommes.

2. L’église est responsable d’aider les gens à vouloirapprendre et grandir comme disciples.

3. L’église aura des comptes à rendre à Dieu pour soninfluence sur les gens et sur la communauté.

4. L’église est responsable et redevable parce qu’ellecontrôle le processus.

5. L’église devrait évaluer sa réussite en fonction du déve-loppement spirituel et des valeurs de ses membres.

6. L’église a davantage d’influence par le caractère et laconsécration que par ses programmes et son mode decommunication.

7. L’efficacité de l’église dépend de la mesure dans la-quelle elle s’aligne sur les principes bibliques contribuantà atteindre les gens et à en faire des disciples.

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déré comme un enseignant autant quecomme un prédicateur. Enseigner est bienplus que donner une simple présentationde la vérité, aussi important que ce soit.En fait, réduire l’enseignement à un sim-ple exposé de la vérité ou à une réunionpublique prive la vérité de toute sa dyna-mique. Regardez de plus près. Vous ver-rez que la définition biblique de l’ensei-gnement consiste à aider quelqu’un à ve-nir à la connaissance de Christ et à voir savie changée par la puissance de sonamour. L’enseignement suppose que l’onaide les autres à découvrir la vérité desÉcritures et à l’appliquer à leur vie. Celaimplique qu’il faut travailler avec eux afinqu’ils puissent découvrir en quoi consis-te l’aventure de la vie chrétienne, et à toutmettre en œuvre pour la vivre dans lapuissance du Saint-Esprit. Il s’agit là d’unmodèle de relation d’accompagnementspirituel que l’on redécouvre tout à nou-veau de nos jours.

En mettant ainsi l’accent sur le minis-tère d’enseignement de l’Église, ces assem-blées placent invariablement l’emphasesur l’importance de l’école du dimanchepour tous ou d’un système équivalent quiconcrétise la nécessité pratique d’un minis-tère de formation de disciples à tous lesniveaux du développement humain. Lescroyants doivent avoir une foi ancrée dansla Bible et se réunir pour étudier la Bibleet l’appliquer à leur vie quotidienne. Ceséglises ont une saine appréciation des dy-namiques spirituelles et de la relation deproximité qui font qu’un petit groupe peutnourrir la foi du disciple.

3. Ces églises privilégient la forma-tion de disciples comme dynamique spi-rituelle. Elles se considèrent comme im-pliquées avec Dieu dans la formationspirituelle. À leurs yeux, former des disci-ples n’est pas seulement un programmeéducatif ou quelque autre projet quelcon-que qu’il faut inclure dans le programmede l’église. Seule l’action du Saint-Espritpeut produire des effets qui auront desconséquences éternelles.

La formation de disciples sous-entendune expérience chrétienne authentique.Nul ne peut devenir disciple et vivre uneformation spirituelle sans une authenti-que nouvelle naissance qui seule peuttransformer une vie. Le baptême dans le

Saint-Esprit offre la puissance nécessairepour que chaque croyant puisse vivre unevie victorieuse et féconde. De plus, la viechrétienne devrait être caractérisée pardes expériences nouvelles avec Dieu quicontribueront à renforcer et dynamiser lavie chrétienne quotidienne.

Mais tout cela n’est pas sans équilibre.Toute expérience doit être évaluée à lalumière des enseignements clairs de laParole de Dieu. Aucun outil de formationdans la vie de la foi n’est aussi importantque les Saintes Écritures. Quel que soit lesujet abordé dans les enseignements quisont proposés, tout doit toujours revenirà la Parole de Dieu. La Bible est réelle-ment notre guide pleinement suffisant enmatière de foi et de conduite.

4. Ces églises mettent l’accent sur l’im-plication. Il est presque impossible defaire partie d’une telle église sans êtreprofondément impliqué dans le servicechrétien. Contrairement à la perceptionqu’en ont bien des gens, la vie chrétiennen’est pas un sport de spectateur. Les gensne sauraient être laissés là à se contenterd’occuper leur siège pour assister à unshow. Le ministère n’est pas une perfor-mance offerte par quelques superstarsdans l’Église ; il est la responsabilité dechaque croyant.

L’apôtre Paul a précisé la nature de laresponsabilité des responsables de l’Égli-se en disant qu’ils étaient appelés à « équi-per » ou « préparer » le peuple de Dieu envue du ministère (Éphésiens 4 : 11-12).Ces églises croient qu’il est de leur res-ponsabilité, avec l’aide de Dieu, d’aiderles gens à trouver leur place dans le corpsde Christ et à y accomplir leur mission.On ne se contente pas d’offrir une forma-tion pour le service, mais on insiste pourqu’elle soit reçue. Chaque membre ducorps a un rôle essentiel (1 Corinthiens 12 ;Romains 12 : 3-8). La tâche collective del’Église en tant que corps de Christ est dele représenter sans déformation dans laville et la culture où elle se trouve par lapuissance du Saint-Esprit.

5. Ces églises ne laissent pas la for-mation de disciples au hasard. Les con-vertis n’y sont pas accueillis pour ensuiteêtre oubliés. Dans les églises qui formentdes disciples, les gens sont suivis et nuln’est livré à lui-même et ne disparaît sans

Le ministèren’est pasune performanceofferte par quelquessuperstarsdans l’église ; il estla responsabilitéde chaque croyant.

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que personne ne le remarque. Il est dif-ficile de manquer le culte dans ces égli-ses sans être remarqué et recontacté.Quelqu’un est responsable du suivi dechaque nouveau converti. Chacun est in-tégré à un petit groupe au sein duquel unguide lui est assigné. L’objectif est d’aiderchaque nouveau croyant à découvrir cequ’est la vie chrétienne et à la vivre victo-rieusement. Dans une église qui s’attacheà former des disciples, chacun est traitécomme quelqu’un de grande valeur (Marc8 :36 ; Luc 9 : 25).

Ces dernières années, beaucoup d’égli-ses ont mis beaucoup plus l’emphase surla louange et la célébration. On en vientparfois à tellement privilégier le tempsfort de la louange du dimanche matin quel’on néglige certains aspects vitaux de lavie chrétienne. Dans bien des églises,l’étude biblique et les réunions de semai-ne sont moribondes. D’un autre côté,d’autres assemblées sont passées à l’autreextrême en ne parlant plus que d’ensei-gnement, devenant par là même centréessur elles-mêmes et stagnantes.

Ces deux erreurs sont désastreuses. Lalouange ne saurait être négligée. Pas plusque la proclamation de l’Évangile qui estabsolument centrale dans notre mission.Mais la formation de disciple est tout aussiimportante sinon critique en vue de lavitalité durable de l’Église. Sans aucundoute, l’Église ne saurait négliger sonmandat qui en fait un lieu de formationde disciples.

Leroy Bartelest le directeur nationalde l’éducation chrétiennepour les Assembléesde Dieu des États-Unisà Springfield dans le Missouri.

L’IMPLICATIONDANS LE PROGRAMME

DE L’ÉGLISEAux États-Unis où l’école du dimanche s’adres-

se aussi aux adultes, la participation décline. Seu-lement 23% des adultes y participaient en 1991,soit un sur quatre. La proportion a chuté à unpour six (17%) en 1995.

De telles classes d’enseignement bibliqueayant lieu le même jour que le culte est un phé-nomène protestant. Trois adultes sur dix (28%)associés à une église protestante participent occa-sionnellement à de telles classes. Le chiffre est demoins de un pour dix chez les catholiques.

Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas eude chute importante dans la participation à l’école dudimanche ces derniers temps pendant les moisd’été. Par exemple, pendant l’hiver 1995, la par-ticipation des adultes était de 17% ; pendant lesmois d’été, elle fut de 16%.

Pendant une semaine typique, un adulte sursix (17%) participe à une forme ou l’autre depetit groupe se réunissant régulièrement pourétudier la Bible, prier, et passer du temps dansla communion chrétienne en dehors des clas-ses qui peuvent être proposées le dimanchematin. Une telle implication est bien plus fré-quente chez les protestants (25%) que chez lescatholiques (9%).

George Barna, The Index of LeadingSpiritual Indicators (Word, 1996).

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LA VISION DU LEADERLe mot « envoyé » et ses dérivés sont sou-

vent employés dans l’Ancien comme dansle Nouveau Testaments. Jean écrivit concer-nant Jean-Baptiste : « Il y eut un hommeenvoyé de Dieu » (Jean 1 : 6). Jésus a dit :« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, jevous envoie » (Jean 20 : 21). Ésaïe a affir-mé : « Me voici, envoie-moi ! » (6 : 8).

Quatre concepts de base formentl’acrostiche SEND (envoyer) en rapportavec le fait de faire des disciples. Les troispremiers sont nécessaires à la réalisationdu quatrième.

CEUX QUI FORMENT DES DISCIPLESDOIVENT RECHERCHER DIEUSi nous voulons que Dieu nous utilise

pour former des disciples, nous devons nousappliquer à le rechercher. Jérémie a écrit dela part de Dieu : « Vous me chercherez etvous me trouverez, car vous me chercherezde tout votre cœur » (29 : 13).

Il nous faut prendre du temps avec Dieudans la prière et la lecture de la Bible, dansla méditation de sa Parole, et le laisser en-suite nous guider. Nous ne serons jamaisen mesure d’avoir un impact pour Christdans ce monde si nous ne prenons pas letemps de rechercher Dieu (Matthieu 6 : 33).Notre approche pratique doit refléter lesdésirs de Dieu plutôt que copier ce quefont les autres. Être responsable dans l’Égli-se ne nous dispense pas de prendre dutemps avec Dieu, mais en fait d’autant plusune priorité.

Dawson Trotman, fondateur des Navi-gateurs, un vaste programme d’évangéli-sation et de formation de disciples, a dit :

« Une des causes de la stérilité spirituelleest le manque de communion avec le Dieuvivant ». Le monde est fatigué d’entendredes gens qui prétendent être des leaderschrétiens mais vivent sans être transfor-més ni dirigés par Dieu. Avant d’adoptertelle ou telle approche pratique pour fai-re des disciples, assurez-vous que vousavez pris du temps devant Dieu à recher-cher sa direction.

CEUX QUI FORMENT DES DISCIPLESDOIVENT ÉVANGÉLISERJésus a dit quand il nous a laissé son

ordre de mission : « Allez... et faites desdisciples » (Matthieu 28 : 19). Le livre desActes nous relate le résultat du témoi-gnage rendu à l’Évangile ici et là par lesdisciples : « En ce jour-là, furent ajoutéesenviron trois mille âmes... Le Seigneurajoutait chaque jour à l’Église ceux quiétaient sauvés... Avec une grande puis-sance les apôtres rendaient témoignagede la résurrection du Seigneur Jésus »(Actes 2 : 41,47 ; 4 : 33).

Nous serons ses témoins, dit Jésus, sinous nous laissons revêtir du Saint-Esprit(Actes 1 : 8). Le Saint-Esprit nous rendainsi capables de nous reproduire parl’évangélisation. Une telle action néces-site des chrétiens remplis du Saint-Esprit.David Barrett, statisticien, a dit ceci :« Quatre-vingt pour cent des gens qui vien-nent à Christ dans le monde aujourd’hui lefont parmi les pentecôtistes et les charis-matiques ».

Avant que nous puissions faire de quel-qu’un un disciple, il lui faut venir à laconnaissance de Christ. Un programme de

Faire des disciples :un choix réfléchi

Par J. Melvyn Ming

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formation de disciple qui n’inclut pasl’évangélisation est voué à l’échec dès ledépart. Il faut devenir chrétien avant depouvoir être façonné à l’image de Christ.

CEUX QUI FORMENTDES DISCIPLES DOIVENTNOURRIR LES NOUVEAU-NÉSLes enfants ont besoin de l’aide des

adultes. Dans la plupart des pays, les pa-rents qui abandonnent leurs enfants sontjetés en prison. Pourquoi ? Parce que lasociété reconnaît les exigences et la res-ponsabilité qui accompagnent le faitd’avoir des enfants.

Il en est de même des enfants spiri-tuels. Quand les gens viennent à Christ,ils deviennent de nouvelles créatures,c’est-à-dire des bébés spirituels. Paul di-sait que nous devrions être comme unemère qui prend soin de ses enfants ou unpère qui éduque son fils (1 Thessaloni-ciens 2 : 7-12). Il est tragique de voir quebien des gens sont amenés à Christ, puisabandonnés par leurs parents spirituelset l’église.

Troman a dit : « Vous pouvez amenerune âme à Christ en vingt minutes, maisil faut de vingt semaines à plusieurs an-nées pour l’amener sur le chemin quimène à la maturité spirituelle. » Nous de-vons donc veiller à apporter un enseigne-ment adapté aux nouveaux convertisdans notre programme de formation dedisciples.

CEUX QUI FORMENTDES DISCIPLES DOIVENTPRENDRE SOIN DES DISCIPLESWilliam Barclay a écrit : « Dans la vie

d’un homme, il y a deux grands moments :l’instant où il naît, et l’instant où il dé-couvre pourquoi il est né. » Former desdisciples consiste à aider les gens à dé-couvrir pourquoi ils sont nés.

Le grand ordre de mission du Seigneurne laisse aucun doute quant au fait queJésus voulait que ses disciples soient desenseignants. L’Église primitive a travailléactivement à accomplir sa mission ; c’estainsi que les disciples « persévéraient dansl’enseignement des apôtres » (Actes 2 : 42).Ils furent si efficaces que le Sanhédrin lesa accusés d’enseigner les gens et de pro-clamer la résurrection de Jésus d’entre lesmorts (Actes 4 : 2).

À mes yeux, le plus grand besoin dansl’Église d’aujourd’hui est de développerdes chrétiens qui ont de la profondeurspirituelle ; qui savent prier, dont les pen-sées sont remplies des pensées de Christ,qui ont la passion des perdus, et qui re-flètent Christ dans leurs relations et leursactions. Former des disciples produira deschrétiens profonds, mais cela n’ira passans des leaders visionnaires.

Un des outils les plus efficaces pourfaire des disciples et développer des mi-nistères qui y contribuent est certaine-ment l’enseignement. En abordant lestextes qui traitent de la vie du disciple,les pasteurs peuvent sensibiliser leurassemblée à la nécessité de former desdisciples. Utilisez des illustrations et destémoignages. Communiquez la vision etla passion régulièrement et en des termesconcrets. Si le leader d’une entreprise nepartage pas sa vision au moins toutes lestrois semaines, les gens diront de lui qu’iln’a pas de vision. Combien cela est encoreplus vrai d’un pasteur. Si la vision de for-mer des disciples n’est pas communiquéeau moins toutes les trois semaines, lesgens ne considèreront sûrement pas celacomme étant important.

L’ATTITUDE DU LEADERFormer des disciples provoque souvent

une tension entre le mysticisme spirituelet une programmation spirituelle. Cer-tains pensent que cela relève d’une expé-

Nous ne seronsjamais en mesured’avoir un impactpour Christdans ce mondesi nous ne prenonspas le tempsde rechercher Dieu

« Je suggère que nous commencions notre programmesur la formation du disciple par enlever nos masques... »

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rience mystique sur laquelle le leader n’aque peu ou pas de contrôle. D’autres vontà l’extrême opposé et considèrent que sil’on adopte le bon programme et le bonsystème de formation, nous produironsautomatiquement des disciples. La véritése trouve quelque part entre ces deuxextrêmes. Un disciple n’est pas le résul-tat automatique d’un programme, mais lapreuve est faite que très peu d’églisesproduisent des disciples matures sans unprogramme bien étudié.

L’APPROCHE DU LEADERPour qu’une église puisse être effi-

cace dans la formation de disciples, il estimpératif d’utiliser des systèmes multi-ples et variés afin de répondre aux be-soins différents selon le contexte et lemode de vie.

1. Utilisez les réunions régulières del’église pour former des disciples. Parexemple, dans notre église, nous avonsrécemment adapté le matériel de RickWarren intitulé « Découvrir la maturitéspirituelle » en l’utilisant pendant six réu-nions du dimanche soir. Résultat : 156personnes ont signé des cartes d’engage-ment par lesquelles ils ont signifié qu’ilsse consacraient à : (1) Prendre chaque jourun temps avec Dieu (lecture biblique etprière), (2) Donner leur dîme à Dieu (c’est-à-dire les premiers dix pour-cent de leursrevenus), et (3) Participer régulièrementà une activité de semaine (réunion d’en-seignement ou petit groupe). Nous étu-dions actuellement le livre de Bill Hybels« Devenir un chrétien contagieux » dansnos réunions du dimanche soir. J’ai égale-ment beaucoup utilisé le matériel desNavigateurs pour les jeunes comme pourles adultes.

2. Utilisez les réunions de semainepour former des disciples. Divers maté-riels existent permettant d’aborder defaçon systématique, entre autres, l’égliseet son ministère, connaître la Bible, com-prendre la doctrine biblique. De plus, vouspouvez inclure des cours pratiques surbien des sujets tels que : comment parta-ger sa foi, comment prier efficacement,et comment avoir un rendez-vous quoti-dien avec Dieu

3. Utilisez de petits groupes pour fairedes disciples. Certaines églises utilisent

essentiellement les petits groupes pourl’évangélisation et la communion, mais ilspeuvent aussi s’avérer très efficaces pourla formation de disciples. Tout un éven-tail de matériel est disponible dans ce but.Évitez le danger d’un groupe qui se re-plie sur lui-même en limitant la durée dece groupe à une période donnée.

4. Utilisez les relations personnellespour faire des disciples. Cela permet uneapproche d’autant plus personnalisée, cequi a bien des avantages. Il a été dit quel’on apprend plus en enseignant qu’enécoutant. Ce type de relation permet d’im-pliquer davantage de personnes, ce quidonne à beaucoup l’occasion de grandirensemble.

5. Incorporez la formation de disciplesdans des contextes non-traditionnels.Le mercredi midi, nous avons actuel-lement un cours sur la gestion de la santéqui contient aussi un élément de forma-tion de disciples avec chaque semainedes versets à apprendre, des lecturesbibliques, la prière et un journal per-sonnel à tenir.

La clé pour faire des disciples estd’avoir une stratégie qui conduit constam-ment les gens à approfondir leur croissan-ce spirituelle : le non-chrétien goûte lesalut et devient membre de l’église ; lenouveau membre grandit en maturité spi-rituelle ; celui qui est plus mature va s’im-pliquer davantage dans le ministère ; etceux qui sont dans le ministère vont sereproduire.

J. Melvyn Ming,D. Min., est le pasteur principalde l’église Faith AssemblyChristian Center à Richland,dans l’état de Washington.

Vous pouvezamener uneâme à Christen vingt minutes,mais il fautde vingt semainesà plusieurs annéespour l’amenersur le cheminqui mèneà la maturitéspirituelle.

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L’usage qui est fait du nom commun mathêtês, traduit par « disci-ple » dans le Nouveau Testament est un élément clé pour saisir ceque signifie réellement suivre Jésus-Christ. Dans le Nouveau Testa-ment, ce mot est utilisé dans un contexte qui le redéfinit du faitmême de son association avec Jésus. Il y est employé si fréquem-ment que notre étude ne sera nullement exhaustive. Nous examine-rons surtout des aspects clé de son usage nous permettant de cer-ner ce qui constitue un disciple de Christ.

Sur le plan historique, le mot grec mathêtês faisait référence à un« élève » qui s’attache à son maître dans le sens d’enseignant (didas-kalos) en vue d’acquérir une connaissance à la fois théorique et pra-tique d’une discipline donnée (par exemple la philosophie, la méde-cine, ou tout autre art). De même dans la tradition rabbinique, letalmid était un étudiant de la Torah qui s’attachait à un maître chargéde lui apprendre les Écritures et les traditions des pères. Dans lesdeux cas, l’élève finissait par être capable de devenir lui-même unenseignant de son plein droit, avec l’autorité d’établir sa propre éco-le, où il n’était pas rare qu’il perpétue et développe les traditions deson maître (Pour une description plus détaillée, voir le New Interna-tional Dictionary of New Testament Theology, vol. 1, 485–86 ; et le Theo-logical Dictionary of the New Testament, vol. 4, 417–28).

Dans le Nouveau Testament, le mot est employé dans ce mêmesens en référence aux disciples de Jean-Baptiste (Cf. Matthieu 11 : 2 ;Marc 2 : 18 ; Luc 5 : 33), et à ceux des Pharisiens (Cf. Matthieu 22 : 16 ;Marc 2 : 18). Mais nous nous intéressons surtout au sens de ce motdans son application pour ceux qui suivent le Christ. Ce sens particu-lier ne s’applique pas qu’aux douze ; en fait, le mot s’applique rare-ment de façon exclusive aux douze mais plus souvent comme pourétablir un exemple pour l’Église. L’usage de loin le plus fréquent faitréférence à ceux qui suivaient Christ, avec dans ce contexte des simi-litudes ainsi que des différences frappantes par rapport à l’usage cou-rant du mot mathêtês.

Le mot « disciple » ne saurait être défini sans tenir compte dumaître auquel le disciple en question est rattaché. Jésus se présen-ta publiquement comme un tel enseignant et était bien versé dansles traditions rabbiniques, et ce dès son jeune âge (Marc 12 : 18 ;Luc 2 : 41–50 ; 12 : 13). Si certains membres de la hiérarchie reli-gieuse refusèrent de reconnaître son autorité (Cf. Marc 2 : 1–11 ;6 : 2 ; Jean 7 : 15 ; 8 : 13–59), il n’en était pas moins reconnu com-me rabbin par ses disciples comme par le public en général (Jean1 : 38 ; 3 : 2 ; Marc 9 : 5 ; 11 : 21). Mais son enseignement et sonministère étaient tout à fait uniques, comme le démontrent les réac-tions des foules qui entendirent et virent Jésus, et qui reconnurenten lui une autorité qui était absente des rabbins traditionnels (Mat-thieu 7 : 28–29 ; Marc 1 : 27 ; Luc 4 : 32, 36). Au cœur même duconcept de disciple du Nouveau Testament se trouve donc ce Maî-

Par Douglas A. Oss

Étude de mot : discipletre avec lequel ses disciples sont appelésà connaître une relation vivante. « Le dernierAdam est devenu un esprit vivifiant » (1 Co-rinthiens 15 : 45 ; cf. Éphésiens 3 : 14–21 ;Philippiens 3 : 10–11).

Suivre Jésus comme disciple signifiaits’être engagé à vivre selon ses enseignementsainsi qu’à les transmettre à d’autres. Le lienentre le fait d’être un disciple et celui d’en-seigner les autres est clair dans le grand or-dre de mission de Matthieu 28 :18-20. Deplus, l’attente fondamentale de Jésus à l’égardde ses disciples y est évidente, à savoir, queles disciples « garde(nt) tout ce que je vous aiprescrit » (v. 20). L’obéissance aux comman-dements de Jésus est donc la substancemême de la vie du disciple.

Remarquez que ce texte central sur lesujet du disciple parle de conformité moraleet spirituelle à l’exemple de Christ.

Si l’obéissance aux enseignements deChrist est au cœur de la notion néo-testa-mentaire du disciple et du sens que revê-tait ce terme à cette époque, son utilisationdans le Nouveau Testament est unique ence qu’il appelle les disciples à devenir parti-cipants de la vie de Christ.

Considérons à présent trois passages dis-tincts qui explicitent ce que signifie être undisciple qui participe à la vie de Jésus :

1. Matthieu 10 : 1–42 (Cf. Marc 3 : 13 ;Luc 9 : 1) : Le mot disciple s’y trouve quatrefois (versets 1, 24, 25, 42) dans ce texte, maistout le passage résume l’enseignement deJésus sur ce qu’est un disciple. L’élémentessentiel attendu du disciple par le Seigneur,et pas seulement pour les douze (Cf. Luc10 : 1) était l’abandon de tout intérêt per-sonnel et de tout attachement à ce mondepour lui être entièrement consacré (v. 9, 10,16, 32–39 ; Matthieu 19 : 27 ; Luc 9 : 57).Ce niveau de consécration fut rendu évidentpar une vie de soumission et de confianceinconditionnelle en lui ; cela ressort de cepassage, tout particulièrement aux versets19, 20, 22, 26, 27–31).

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« Et ici, je baptise Pedrodans l’Amazone...

(clic).Ici, je le mets sous l’eau...

Oh ! Non ! Le projecteur estbloqué ! Tiens bon, Pedro !Retiens ton souffle, Pedro !

(clic)Ouf ! C’était juste ! »

Tandis que les disciples prenaient partà la vie de Christ dans le renoncement à eux-mêmes (cf. v. 38), ils prenaient aussi partà sa puissance et à son autorité. Suivre leSeigneur signifiait proclamer la Bonne Nou-velle du royaume telle qu’il le leur avait en-seigné, ce qu’ils devaient faire avec l’autoritéqu’il leur avait donnée (v.1). C’est ainsi queles disciples prirent part à son autorité surles démons et la maladie. De plus, le but deleur participation à la puissance de leur Maî-tre n’était pas de faire de cette puissance unefin en elle-même, mais un moyen de procla-mer la Bonne Nouvelle du royaume avec lessignes qui les accompagneraient.

2. Luc 10 : 1–24 : Jésus va à présent en-voyer les soixante-douze un peu comme ill’avait fait pour les douze, afin que ces disci-ples aillent proclamer l’Évangile. Ils allèrentdans l’autorité de Christ (v.16) dans le champde la moisson. Ce passage se distingue depar sa conclusion. Quand ils revinrent, ils seréjouirent du fait que les démons leursétaient soumis au nom de Jésus (v. 17). Jésusleur dira alors que le fait que les démons leursoient soumis ne devait pas être leur plusgrand sujet de joie, mais bien plutôt le faitde savoir que leurs noms étaient inscrits dansle ciel (v. 19–20). Telle est donc la perspec-tive du disciple. Sa participation à la puissan-ce de Christ n’est pas une fin mais seulementun moyen. Les yeux du disciple sont fixés surun but qui est éternel.

3. Luc 9 : 46–50 (cf. Matthieu 18 : 1–5 ;20 : 20–28 ; Marc 9 : 33, 40) : dans ce passa-ge, les disciples montrent leur perceptiondu royaume à travers une dispute pour sa-voir lequel serait le plus grand. Une telledispute révélait une orientation selon l’es-prit du monde qui attribue beaucoup d’im-portance à la position, au statut, aux privi-lèges, et autres choses semblables.

Mais le royaume fonctionne selon descritères qui sont diamétralement opposésaux principes qui régissent ce monde. Jésusleur enseigna donc que le moindre de sesdisciples serait le plus grand dans le royau-me (v. 48), les appelant ainsi à renoncer à toutintérêt propre pour la cause du service duSeigneur et des autres. En fait, il est plusimportant dans le royaume de savoir ac-cueillir les enfants que d’atteindre une cer-taine position (v. 47–48).

Jean relata un incident (v. 49–50) quidénote une attitude possessive à l’égard

de l’œuvre du royaume de Dieu. En voulantempêcher un homme qui chassait des dé-mons au nom de Jésus sans faire partie deleur cercle restreint, les disciples manifes-tèrent leur désir d’institutionnaliser la puis-sance de Christ sous l’autorité d’un grouperestreint et officiel. Jésus réagit en leur « in-terdisant d’interdire » ses activités, cethomme étant en fait de leur côté. C’était làencore l’expression de leur désir de grandeur.En restreignant l’œuvre de Dieu à un groupechoisi, les disciples se seraient assuré un cer-tain pouvoir ainsi que la grandeur qui l’ac-compagne. Mais le royaume de Dieu n’estpas une chasse au pouvoir, et Dieu choisitqui il veut utiliser pour manifester sa puis-sance et révéler son royaume.

Ces perspectives sont au cœur mêmede la conception néo-testamentaire du dis-ciple. Aujourd’hui encore, le disciple est ap-pelé à renoncer aux choses de ce monde,à entrer dans une relation vivante avec leChrist ressuscité, et à porter l’Évangile versun monde perdu.

Douglas A. Oss,Ph. D., est pasteur de l’égliseCapital Christian Centerà Salt Lake City dans l’Utah.

Suivre Jésuscomme disciplesignifiait s’êtreengagé à vivre selonses enseignementsainsi qu’àles transmettreà d’autres.

L’HUMOUR MISSIONNAIRE

Le but de leurparticipationà la puissance de leurMaître n’était pasde faire de cettepuissance une finen elle-même, maisun moyende proclamerla Bonne Nouvelledu royaume avecles signes qui lesaccompagneraient.

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Par Douglas A. Oss

LES DONS DE L’ESPRIT

Les dons spirituelsdans l’Église aujourd’huiQuatrième partie : les dons vocaux

Les dons vocaux mentionnés dans 1 Co-rinthiens 12 : 10 sont la prophétie (prophe-teia), le discernement des esprits (diakriseispneumaton), diverses sortes de langues (geneglosson), et l’interprétation des langues(hermeneia glosson).

DÉFINITION DES DONS VOCAUXLa position de la plupart des érudits pen-

tecôtistes ou charismatiques est que la ré-vélation donnée par les dons vocaux dansl’Église d’aujourd’hui n’est pas de la qualitéde celle de l’Écriture pour les raisons sui-vantes : (1) dans le contexte immédiat, Paulordonne aux Corinthiens d’évaluer les pro-phéties quant à leur degré d’exactitude etd’autorité (14 : 29), ce qu’il n’aurait jamaisattendu d’eux à l’égard des Écritures. (2) Leparler en langues est décrit comme étantl’esprit humain qui prie sous l’impulsion duSaint-Esprit, sans qu’il ne soit jamais faitmention d’une autorité comparable à cellede l’Écriture (14 : 14). (3) Le but déclaré desdons est l’édification, et non la productiond’une quelconque Écriture inspirée (12 : 7 ;14 : 3–5, 12, 19, 31).

LA PROPHÉTIEL’usage du mot propheteia dans le Nou-

veau Testament indique que la prophétieétait une parole inspirée et spontanée,contrairement à une étude préparée à par-tir de l’Écriture, quoique son inspiration ne

soit pas comparable à celle du canon bibli-que. Le contenu de ces paroles semble avoirété de nature prédictive (Ex : Actes 11 : 28 ;21 : 10–11) tout en étant de nature à exhor-ter (ex : 1 Corinthiens 14 : 20–26 ; 1 Pierre1 : 10–12). Le ministère prophétique étaitassez significatif dans le Nouveau Testamentpour que ceux qui avaient été établis par leSeigneur comme prophètes soient mention-nés en second juste après les apôtres dansÉphésiens 4 : 11.

La prophétie prédit des événementsà venir (Actes 11 : 28 ; 21 : 10–11) et litles secrets de chaque cœur (1 Corinthiens14 : 20–26) afin d’apporter une exhorta-tion collective ou personnelle.

LE DISCERNEMENT DES ESPRITSLe discernement des esprits (diakriseis

pneumaton) est étroitement lié au don de pro-phétie et fait référence à la capacité que Dieucommunique de déterminer si des parolesprophétiques sont réellement de Dieu ou pas(ex ; 1 Thessaloniciens 5 : 19–22). Cela neremet pas forcément en question les moti-vations du prophète, quoique les faux pro-phètes sont une menace réelle pour l’Égliseet doivent être identifiés. Ce besoin de dis-cernement est plus souvent en rapport avecune mauvaise perception du message parle prophète. En dépit de ses meilleures in-tentions, le message transmis par le pro-phète peut parfois être mal interprété.

La prophétie préditdes événementsà venir et litles secrets de chaquecœur afin d’apporterune exhortationcollectiveou personnelle.

Les langues sontune forme de prièrepar laquelle l’esprithumain prie d’unefaçon qui transcendela capacitéde la raison humaine.C’est une communica-tion d’esprit à Esprit.

La prophétie donnéepar le Saint-Espritva toujours édifier,et non pas accabler...Elle n’usurperajamais l’autoritéque Dieu a donnéeau pasteur.

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Ce don implique clairement l’élémentsubjectif du don de prophétie. Nul n’estbesoin de recevoir toute parole prophéti-que sans aucun esprit critique comme si lecroyant était lié par elle de façon absolue.Celles-ci doivent être « pesées » (ce que sous-entend le terme diakriseis comme dans lecas des Béréens de Actes 17 : 11).

DIVERSES SORTES DE LANGUESLa définition la plus claire concernant les

langues (gene glosson) se trouve dans 1 Corin-thiens 14 : 14 : « Car si je prie en langues, monesprit est en prière, mais mon intelligencedemeure stérile ». Selon ce verset, les « lan-gues » sont une forme de prière par laquellel’esprit humain prie d’une façon qui transcen-de la capacité de la raison humaine. C’est unecommunication d’esprit à Esprit.

Le contexte amplifie le contenu des lan-gues en ajoutant la prière, le chant, la louan-ge, et l’action de grâces (v. 15–17). L’éviden-ce dans le livre des Actes confirme que lanature fondamentale des langues est delouer Dieu et de déclarer ses merveilles(Actes 2 : 11 ; 10 : 46 ; 19 : 6).

1 Corinthiens 14 : 2 est souvent utilisédans les discussions pour avancer que les lan-gues ne peuvent s’adresser qu’ à Dieu : « Eneffet, celui qui parle en langues ne parle pasaux hommes, mais à Dieu, car personne nele comprend, et c’est en esprit qu’il dit desmystères ». Ce verset met l’accent sur lecontenu du parler en langues dans le con-texte de la relation de l’individu avec Dieu ; iln’exclut cependant pas que les messages enlangues puissent contenir des communica-tions de Dieu adressées aux hommes.

Ce verset 2 peut aussi s’expliquer par lefait qu’en l’absence d’interprétation, qui estdiscuté dans le contexte, la personne n’auraparlé qu’à Dieu en ce sens que ses proposn’auront été compréhensibles que par lui.

L’INTERPRÉTATION DES LANGUESL’interprétation des langues fait référence

à la traduction (hermeneuo et ses dérivés) despropos tenus en langues inconnues. Cette tra-duction transpose le contenu du message dansla langue des auditeurs afin qu’ils en soientédifiés. Si le message n’est pas compréhensi-ble pour ceux qui l’entendent, il n’y aura pasd’édification (1 Corinthiens 14 : 1–9).

En rapport avec les langues dans l’ado-ration, notre pratique traditionnelle veut

que les interprétations sont le plus souvent d’un contenu de natureprophétique : l’interprétation s’adresse presque toujours à l’hommede la part de Dieu. L’enseignement de 1 Corinthiens 14 : 1–5 indiqueque la prophétie équivaut à l’interprétation des langues en termesd’édification, mais cela ne signifie pas que le contenu sera identique.S’il n’y a pas de fondement biblique pour combattre notre pratiquehabituelle, il y a toutes sortes d’évidences dans 1 Corinthiens et dansles Actes quant au fait que le contenu des langues peut très bien êtreun message montant du cœur de l’homme vers Dieu.

Toujours est-il qu’au moins en partie, le contenu de l’interpréta-tion pourra s’adresser à Dieu sous la forme d’une prière, d’une louan-ge, d’une action de grâces ou d’un chant.

LA CONTRIBUTION DES DONS VOCAUX AU MINISTÈRELe but des dons vocaux est d’édifier l’Église. Ils édifient en particulier

de par leur contenu. Des prophéties peuvent être exprimées à des grou-pes ou à des individus sous forme d’exhortations ou de prédictions. Legroupe ou l’individu devrait prier afin de recevoir le don-compagnon dela prophétie qui est celui du discernement afin d’évaluer ce qui a été dit.Des gens se disant prophètes ont parfois abusé de ce don, surtout dansl’exercice du ministère envers des individus.

Une application sérieuse et conséquente des critères bibliquesde l’usage de la prophétie nous aidera à maintenir l’équilibre dansl’église lorsque ce don y est manifesté. Quand un individu est re-connu pour avoir reçu un tel ministère, cela devrait être appréciécomme une puissante source d’encouragement qui ne devrait jamaisêtre méprisée (1 Thessaloniciens 5 : 19–22). Mais l’exercice d’un teldon doit être évalué et orienté dans un esprit pastoral.

La prophétie donnée par le Saint-Esprit va toujours édifier, et non pasaccabler... Elle bénira le peuple de Dieu. Elle confirmera et renouvelleramais ne créera pas d’anxiété ou de crainte. Elle n’usurpera jamais l’autori-té que Dieu a donnée au pasteur. De plus, ce don met à nu les secrets ducœur du croyant afin de l’amener à la repentance et à l’adoration (1 Corin-thiens 14 : 20–25). Enfin, la prophétie qui est à propos reflètera le principede l’amour tel qu’exprimé dans 1 Corinthiens 13 : 1–7.

Les langues accompagnées de leur interprétation édifient l’Église toutautant que la prophétie. Les langues seules ne peuvent édifier les autresdans le contexte de la louange collective puisque c’est la compréhensionde son message qui va édifier les autres ; sans l’interprétation, les languesn’édifient que celui qui les exprime (1 Corinthiens 14 : 1–5, 18, 19).

Les langues interprétées édifient l’Église par la prière, la louange,l’action de grâces, et la proclamation des merveilles de Dieu, complé-tant ainsi le don de prophétie.

CONCLUSIONChacun de ces dons que nous avons couverts est donné pour contri-

buer à édifier l’Église. Mais aucun d’entre eux ne peut accomplir autantque l’ensemble. L’Esprit les distribue selon son bon vouloir afin d’édifier,de renouveler, de rafraîchir et de guider les gens dans toute la vérité afinque le Seigneur puisse bâtir son royaume à travers nous.

Douglas A. Oss,Ph. D., est pasteur de l’église Capital Christian Centerà Salt Lake City dans l’Utah.

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Par Steven R. MillsPar Steven R. Mills

L’EXAMEN FINAL DE DIEU

Qu’est ce que le véritable succès pour l’Église ? Comment Dieu éva-lue-t-il nos ministères ? Définissons-nous le succès comme lui ?

Si Dieu devait faire passer aux dirigeants spirituels qui conduisentles églises un examen final, il est fort probable que les questions del’examen viendraient de Éphésiens 4 : 11–16. Considérons six ques-tions qui seront très probablement sur cet examen pour les églises etleurs responsables.

pour ceux qui dirigent l’Église

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1. QUE SE PASSE-T-IL QUI AITUNE DIMENSION ÉTERNELLEDANS LA VIE CHAQUE PERSONNEDONT VOTRE ÉGLISE A LA RESPON-SABILITÉ PASTORALE ? (V. 11–13).Les églises et les leaders efficaces

assument la responsabilité d’amenerleurs gens à vouloir devenir des disciples.Jésus a assumé cette responsabilité pourdouze hommes qu’il a entraînés à sasuite comme ses disciples. André, parexemple, a vu sa vie bouleversée à toutjamais après avoir passé une après-midiavec Jésus. Il est revenu tout excité etdéterminé à suivre Christ. Puis il a recru-té son frère Pierre.

Qu’arrive-t-il à la vie des gens qui pas-sent quelques heures exposés à la louan-ge et aux ministères de votre église ?Sont-ils touchés par l’amour et la chaleurqui se dégagent, ou se sentent-ils ac-cueillis superficiellement ou même ex-clus ? Sont-ils touchés par la présencetangible de Dieu, sa puissance, sa pas-sion et son amour ? Sont-ils attirés plusprès de Dieu dans leur pèlerinage spiri-tuel ? Quand la vie les conduira plus loinaprès qu’ils aient été en contact avec lecercle d’affection de votre église, auront-ils été influencé favorablement en vue del’éternité ?

2. DANS QUELLE MESUREVOS MEMBRES PRENNENT-ILSPART AU MINISTÈRE ? (V. 12).Vos ministères contribuent-ils à prépa-

rer d’autres croyants à accomplir desœuvres de service, ou traitez-vous lesgens comme des spectateurs ? Aident-ilsà accomplir la vision globale de l’Église,ou les ministères ont-ils pour seul effetd’occuper les membres ?

Le ministère des leaders consiste à équi-per et former les autres au ministère. Uneéglise devient dysfonctionnelle quandelle n’aide pas ses membres à découvriret développer ses dons et ses talents re-çus de Dieu, ses capacités, et son appel.Les gens qui prennent l’habitude d’êtredistraits et nourris à la petite cuillèreplutôt que de contribuer personnelle-ment à la cause de Christ et de l’Églisedeviennent fragiles et centrés sur eux-mêmes. Rien n’est plus destructif que devoir des chrétiens qui pensent pouvoir

garder une certaine distance du Seigneur sans jamais entrer dansune relation plus intime avec le Sauveur et sans servir le corpsde l’église locale.

Le ministère dans l’Église doit être conçu pour contribuer à équi-per et mobiliser d’autres croyants dans le ministère. Les responsa-bles ne doivent pas exercer leur ministère seul mais plutôt cher-cher à former et entraîner d’autres comme lors de visites ou d’en-tretiens. Formez les gens et confiez-leur des responsabilités dansle ministère. Mettez cela au sommet de vos priorités : équipez etformez les autres à travers votre programme hebdomadaire. Celapeut vous amener à recentrer le programme habituel de l’église,par exemple en faisant de la réunion de mi-semaine une réunionde formation pour les leaders. Dans la plupart des églises, il y a beau-coup de réunions où les gens viennent s’asseoir et écouter, maispeu, quand il y en a, où ils soient réellement formés et entraînéspour le leadership et le ministère. Enseignez à ceux qui exercentune responsabilité qu’une large part de leur responsabilité consisteà former d’autres au ministère plutôt que de « faire le ministère »pour les autres.

3. L’IMPLICATION DE VOS MEMBRESDANS LE MINISTÈRE RÉSULTE-T-ELLE DANS UNECROISSANCE SPIRITUELLE DANS LA FOI,LA CONNAISSANCE, ET LA MATURITÉ ? (V. 13).Jésus s’intéresse à notre croissance spirituelle, notre foi, notre

connaissance et notre maturité. Que se produit-il dans la vie deceux que nous servons ? Chaque ministère porte-t-il son fruit dansleur vie ? Le ministère des membres contribuent-ils à développerla foi, la connaissance, et la maturité ? Le ministère d’une églisepeut faire du bien sur le plan humain sans rien accomplir sur leplan spirituel.

Si un homme dit qu’il travaille chez Mercedes, mais que le pro-duit fini est une Volkswagen, alors il ne travaille pas vraiment pourMercedes mais pour Volkswagen. De même, si nous disons quenous sommes occupés à faire des disciples mais que les gens quisuivent notre programme semaine après semaine et repartent sansrefléter le caractère, les habitudes, les valeurs et la vie d’un vérita-ble disciple, alors nous ne sommes pas vraiment en train de fairedes disciples. Nous aussi, nous serions alors passé dans une autreentreprise, entretenant les gens dans une recherche interminablequi les amène à butiner d’une église à une autre, et à adopter unemode après l’autre.

Il est possible que des gens suivent notre programme, soientexposés à nos ministères pendant des années, et ne grandissentpas dans la foi, dans la connaissance, ni dans la maturité. Le cultedu dimanche, l’étude biblique, les réunions de prière ou d’évangé-lisation peuvent être vécus comme des événements indépendantsqui ne fonctionnent pas de façon complémentaire pour aider lesgens à développer des habitudes saines, une vie disciplinée et unmode de vie de disciple. Certains se cramponnent au mythe selonlequel si les gens viennent à toutes les réunions de l’église, ils de-viendront de bons chrétiens. Faux !

La nature illustre le fait que la vie ne se développe pas seule-ment à certains moments mais que tout doit faire partie d’unprocessus de conception, gestation, naissance, et croissance.

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Ce ne serait pas bien gérer notre tempset nos ressources que de proposer desministères qui ne font rien pour fairegrandir dans la foi, la connaissance oula maturité.

Il n’est pas raisonnable de s’attendreà ce que les gens s’engagent à participerà nos événements si ces derniers ne fontpas partie d’un tout, d’un processus quivise à développer la valeur spirituelle denos vies. Nous ne pouvons contrôlerleurs réponses, mais nous pouvons toutmettre en œuvre pour contribuer à cettecroissance à travers nos divers ministè-res. Bien des églises font bien trop dechoses. Mieux vaut avoir moins d’activi-tés et les faire avec excellence que tropavec médiocrité.

4. LA FAÇON DE VIVREDE VOS MEMBRES REFLÈTE-T-ELLELE CARACTÈRE ET LES VALEURSDE CHRIST ? (V. 13).Dieu s’intéresse plus à ceux qui veu-

lent refléter son caractère qu’à voir dumonde au culte du dimanche. Un disciplechrétien est un apprenti qui suit Jésus-Christ afin de refléter son enseignementet son mode de vie, et de le communi-quer ensuite à d’autres.

Une église évangélique a fait un son-dage parmi ses membres et a découvertce que nous découvririons probablementdans notre église si nous faisions demême. De l’aveu même de ses membres,25% d’entre eux ne prient jamais, 35% nelisent jamais leur Bible, 60% ne donnentjamais aux missions, 70% ne prennent ja-mais aucune responsabilité dans l’église,85% n’invitent jamais personne à l’église

et 95% ne gagnent jamais personne auSeigneur.

De tels résultats ne reflètent pas leportrait du disciple qui vit dans la disci-pline de Christ ; ils reflètent davantagenotre culture que les caractéristiques deChrist, et ces personnes sont davantagedes disciples de leur culture que des dis-ciples bibliques de Christ. Le signe qu’unchrétien grandit, c’est quand il désire pro-fondément plaire à Christ. Ces caracté-ristiques se trouvent habituellementdans la vie de chrétiens en pleine crois-sance : la communion avec Dieu, le re-noncement à soi-même et à la chair, leservice actif de Christ et de son Église.Elles se développent à travers la prati-que des disciplines de base et des habi-tudes telles que l’étude de la Bible, laprière, la méditation, le jeûne, la géné-rosité, le sacrifice, la soumission à l’auto-rité spirituelle, une bonne gestion de sesbiens, la volonté d’être formé, et le sou-ci de gagner des âmes.

Contrairement à ce que bien des genspensent, les leaders n’obtiennent pas cequ’ils prêchent ou ce qu’ils enseignent maisce à quoi ils se préparent. Quand ils prépa-rent l’église en apprenant aux gens le « pour-quoi » et le « comment » de ces disciplinesvitales, ils auront bien plus de chances deles voir devenir d’authentiques disciples.

Une église influencera la ville dans la-quelle elle se trouve davantage par le ca-ractère et l’engagement de ses membresque par des programmes, des ministè-res, ou le souci d’attirer des foules. Quelest le pourcentage de vos membres dontla vie reflète une vie chrétienne en crois-sance ?

PRIORITÉS D’ÉGLISESLes pasteurs d’églises protestantes indiquent que les priorités

de leur église pour l’année à venir étaient : l’adoration (une destrois premières pour 52%) ; l’évangélisation (43%) ; l’éducationchrétienne (41%) ; la jeunesse (28%) ; la mission (18%) ; les en-fants (16%) ; l’action communautaire sociale (12%) ; la formationde disciples (11%) ; les soins pastoraux (11%) ; et le ministère despetits groupes (11%).

George Barna, The Index of LeadingSpiritual Indicators (Word, 1996)

Le ministèredes leadersconsiste à équiperet formerles autresau ministère.

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5. QUEL POURCENTAGEDE VOS MEMBRES EST FACILEMENTÉBRANLÉ DANS SA FOIET VULNÉRABLE FACEAUX SÉDUCTIONSDE L’ADVERSAIRE ? (V. 14).Les modes, les nouvelles doctrines et

autres erreurs d’enseignement ne man-quent pas. Bien des chrétiens n’ont pasassez de connaissance de la Parole de Dieuet de discernement pour distinguer lebien du mal et la vérité de l’erreur. Vosmembres sont-ils une proie facile pour ladernière vague, un nouvel enseignementou autre folie ? Quand ils entendent quel-que chose à la radio ou la télévision quise déclare « chrétien », l’acceptent-ils com-me tel sans examen ? Si tel est le cas, vousvous devez de les former en en faisantdes disciples.

Éphésiens 4 : 11–16 nous montre trèsclairement quelle en est la raison. Quandles leaders forment correctement lesgens dans la foi chrétienne, ils dévelop-pent du discernement, une interpréta-tion saine de l’Écriture et une certainestabilité dans l’église. Vous avez beauavoir toutes sortes de réunions semaineaprès semaine, si vos gens n’apprennentpas les principes et les vérités de la Pa-role de Dieu et comment les mettre enpratique, ils suivront aveuglément ceuxqui les entraîneront dans une voie dedestruction (Osée 4 : 6).

La seule façon dont les croyants peu-vent tenir face aux ruses et aux pièges, c’estqu’ils soient solidement fondés sur la Pa-role de Dieu. Ceux qui se contentent devenir assister au culte pour louer Dieuauront du mal à être stables et engagés.Les gens ont besoin de relations avec lesautres chrétiens afin de se rendre descomptes les uns aux autres et de se soute-nir. Si toute l’attention se porte sur lesgrands événements et les temps forts vé-cus dans de grandes réunions, les gensn’apprendront pas à interpréter et appli-quer la Parole de Dieu correctement.

Les pasteurs doivent pourvoir et pro-mouvoir un processus d’enseignementsuivi et systématique au cours duquel laParole est enseignée, et où les membresacceptent de se remettre en question, des’aimer les uns les autres, et de mettrela Parole en pratique. Cherchez à déve-

lopper un processus qui édifie ceux quiy participent non seulement par la con-naissance mais aussi par l’applicationactive de ce qui est appris.

6. VOS MEMBRES S’ÉDIFIENT-ILSET S’ENCOURAGENT-ILSMUTUELLEMENT ? (V. 15–16).Ou bien alors, vivent-ils dans la dis-

corde et la dispute ? Passe-t-on plus detemps à se détruire qu’à construire ? Uneassemblée en bonne santé s’édifie ens’encourageant les uns les autres. Le cli-mat et la culture de l’église attirent etdéveloppent une certaine sorte de vie.Si le climat est sain, les gens grandirontdans le Seigneur, et cela se manifesterapar la façon dont les gens se parlent avecvérité et amour, s’édifiant mutuellementdans la foi. Quand l’assemblée est enmauvaise santé, la vérité peut être dite,mais pas toujours dans l’amour.

Examinez le climat de votre église.Quelle note auriez-vous à l’examen finalde Dieu pour les leaders et les églises ?Si telle ou telle question nécessite uneattention particulière, commencez par-là.Face à l’examen divin, ce qui compte, c’estd’édifier des hommes et des femmes bienplus que des édifices.

Steven R. Millsest consultant dans la croissanceet coordinateur pour l’éducationchrétienne au centre de formationà Springfield, dans le Missouri.

Enseignez à ceuxqui exercentune responsabilitéqu’une large partde leur responsabilitéconsiste à formerd’autres au ministèreplutôt que de « fairele ministère »pour les autres.

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Telle devrait être notre déclaration :

J’ai saisi la vision. J’ai pris ma décision, choisi mon camp. Les jeux sont faits : je leconfesse, je persiste et je signe : je suis devenu disciple de Jésus-Christ !Mon passé est racheté, mon présent assuré, mon avenir plein d’espérance. J’aibrûlé les ponts. Mon ancienne vie est crucifiée, ma nouvelle vie sanctifiée ;l’aventure a commencé. Je ne marche plus par la vue mais par la foi ; plus dans lacondamnation, mais dans la libération ; plus dans les ténèbres, mais dans lalumière. Je ne suis plus emprisonné, mais libéré, et je vais de l’avant !Rien ne me détournera, ne me freinera, ne me distraira, ne me séduira, ne medéprogrammera, ne m’arrêtera, ni ne me détruira. Je ne regarderai pas en arri-ère, ne me retournerai pas, ne ralentirai pas, ne me résignerai pas, et ne baisse-rai pas les bras. J’ai pris le départ de la course avec le Christ plein de force car ilme délivre dans la faiblesse, plein d’espérance car il me délivre du désespoir,plein de foi car il me délivre du doute, plein de courage car il me délivre deSatan. Je suis désormais plein d’assurance. Les obstacles n’auront pas raison demoi ; les plaisirs ne me séduiront pas, car j’ai fait mon choix. La question estréglée, le contrat est signé, le plan de vol est accepté, et je vais de l’avant !J’en ai fini de ne voir que le bout de mon nez, de marcher à tâtons, de mes rêvesétriqués, de mes pensées négatives, de ma vision miniature, de mes gestes denain, de mes projets mesquins, et de mes paroles en l’air. Finis les engagementsen demi-teinte, la médiocrité, les promesses brisées, et la disciplinenonchalante !Mon esprit est renouvelé ; je nourrirai des pensées qui sont saintes, je dirai desparoles qui sont vraies. D’un pas renouvelé, j’irai sur de nouveaux sentiers. Fortd’un nouveau regard, j’aurai une vision transformée.J’ai été racheté à un grand prix, scellé par le Saint-Esprit, et je suis devenu unhéritier du royaume.À partir de ce jour, je marcherai comme un prince qui prend pleinementpossession de son héritage !

LE MANIFESTE DU DISCIPLE

(Auteur inconnu)