20, 75012 1 40 6 20 60 30 1 40 1. 1 --- Pour le parti ...

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e bimensuel ro aire , e parti communiste international (programme communiste) Pour le parti lDondial unique de la réuolution prolétarienne «L'Internationale Communiste se donne pour but la lutte armée pour le renversement de la bourgeoisie inter- nationale et la création de la république internationale des soviets, première étape dans la voie de la suppres- sion complète de tout régime gouvernemental. L'Interna- tionale Communiste considère la dictature du prolétariat comme l'unique moyen disponible pour arracher l'huma- nité aux horreurs du capitalisme. Et l'Internationale Com- muniste considère le pouvoir des Soviets comme la forme de dictature du prolétariat qu'impose l'histoire. La guerre impérialiste a créé un lien particulièrement étroit entre les destinées des travailleurs d'un pays et celles du prolétariat de tous les autres pays. La ·guerre impérialiste a confirmé une fois de plus la véracité de ce qu'on pouvait lire dans les Statuts de la IreInternationale: l'émancipation des travailleurs n'est pas une tâche locale, ni nationale, mais bien une tâche sociale et internationale. L'Internationale Communiste rompt pour tout jamais avec la tradition de la ne Internationale pour laquelle n'existaient en fait que les peuples de race blanche. L'In- ternationale Communiste fraternise avec les hommes de race blanche, jaune, noire, les travailleurs de toute la terre. [ ...] L'Internationale Communiste n'ignore pas que pour hâter la victoire, l'Association Internationale des Travail- leurs, qui combat pour l'abolition du capitalisme et l'ins- tauration du communisme, doit avoir une organisation fortement centralisée ». Qui sè souvient aujourd'hui des Consi- dérants des Statuts de l'Internationale Communiste, adoptés dans l'enthousiasme au Ile Congrès de Moscou, en juillet 1920? Le but du communisme est international, l'émancipation prolétarienne est interna- tionale, l'organisation communiste ne peut être également qu'internationale. Ce- pendant l'internationalisme n'est pas suf- fisant en lui-même pour caractériser le parti communiste. D'ailleurs le Congrès de juillet 1920 fut dirigé contre la Ile Internationale, qui s'était endormie dans le parlementarisme bourgeois, le réformisme et les voies « démocratiques et pacifiques au socia- lisme », avant de sombrer honteusement dans le social-patriotisme et la participa- tion aux gouvernements de la guerre im- périaliste. De même le Congrès fut dirigé contre le « Centre» de Kautsky, la fa- meuse « Internationale 2 1/2», véritable courant centriste qui cherchait à trom- per le prolétariat en vantant hypocrite- ment la révolution russe, mais en déni- grant les « excès» des bolchéviks, à savoir rien moins que la dictature, la terreur,- qu'il voulait marier avec la démocratie, de même qu'il voulait marier les soviets avec les parlements, le parti unique du (suite page 2) DANS CE NUMERO Marxisme et autogestion (1): ce n'est pas du centralisme que vient l'oppression mais du ca- pitalisme ({ Nouvelle bourgeoisie»: nou- velle aberration révisionniste Dans les cinq continents: Iran, Afrique, Grèce Luttes ouvrières: défense des chômeurs, grève des hôpitaux en Italie, Bulletin Renault. CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI : La revendication de la ligne qui va de Marx Unlne, il la Correspondance: Ationnements : 15 e ANNEE - 278 fondation de l'Internationale Communllte et du Parti Communiste d'italie (Livourne, 1921); la lutte 20, rue Jean-Bouton - 75012 Paris 1 an : 40 F; 6 mois : 20 F LE NUMERO: 2 FF de la Gauche CommunIII. contre la dégénérescence de ,'Internationale, contre la théorie du " locl.lllme pli fermé : 60 F et 30 F danl un .. ul paYI .. et la contre-révolution Itallnlenn. ; le refus des Fronll populalrel et deI bloc. de la Versements: « programme communiste .. 20 FB - 1 FS Réllstance; la tich. difficile de restauration de la doctrine et de l'organisation révolutionnaires, en lIallon Chèque bancaire ou 1 an, pli ouvert : 40 F 2 au 15 décembre 78 .... c 1. classe ouvrière, contre la politique personnelle et électoratiste. C.C.P. 2.202-22 Marseille 1 an, pli fermé ; 60 F --- Réunions publiques du Parti A BORDEAUX Vendredi 8 décembre, 20 heu- res précises, Salle municipale du Grand Parc A LILLE Vendredi 15 décembre à 20 heu- res, Maison de l'Education per- manente (place Georqes-Lyon) 3 e guerre impérialiste ou révolution- communiste * A PARIS Le vendredi 15 décembre, 20 h 30 (Salles Lancry, 10, rue de Lancry - MO : République). Le prolétariat et la guerre « La France va-t-eue faire 'Comme l'Mie- » magne, c'est-à-dire ne 'Pas renouveler les » cartes de travail de 200.000 à 300.000 tre- » vailleurs étrangers? Giscard a demandé à » ses ministres de réfléchir à ce délicat pro- » blème, car il est actueliement plus 'pré- » occupé par le chômage que 'Par j'inflation. » Une occasio-n se présente : de nombreuses » cartes arrivent à échéance l'année pro- » chaine, surtout pour les Algériens. cc C'est une opération difficile à mener. Des » 'contacts sont en 'cours avec les gouver- » nements étrangers intéressés. Ji! faut appré- » cier toutes les données du problème : po- » litiques, juridiques et morales. Aucune déci- » sion n'est encore prise. Mais un ministre » nous a contlé que s'il n'y avait pas de » renversement de tendance sur I'emplol au » cours des procnalns mois, le gouvernement » sera fortement tenté de s'engager dans » cette direction, d'autant, qu'à ses yeux, » une partie importante de l'opinion publi- » que n'y serait pas hostile » (La lettre de l'Expansion, 23-10-78, n° 434). Opération ,di~ficile à mener en effet, car il faut compter avec ta résistance opiniâtre que les prolétaires immigrés ont manjtestée de- puis le début de lia politique restrictive de l'immigration, dans toute une série de luttes qui ont permis d'énormes progrès dans l'or- ganisation des travailleurs et !l'utilisation de méthodes de 'lutte de plus en plus classistes. C'est pour préparer les travailleurs fran- çais à ne pas réagir lorsqu'elfe mettra à la porte des centaines de mlltiers de travaltleurs immigrés que la bourgeoisie '8 lancé plu- sieurs campagnes mensongères et démagogi- ques grâ'ce à une presse écrite et audio- vlsuene totalement servile. Après 'la 'campa- gne raciste orchestrée par le gouvernement et 'le CNPF pour répandre 'le mensonge selon lequel la présence des travailleurs immigrés serait responsable du chômage des « natio- (suite page 6) la riposte l'attaque contre immigré~ Préparer de classe à bourgeoise les prolétaires Craquements sinistres à l'Est comme à l'Ouest dans les ali.gnements de forces internationaux A tous les coins de la planète les signes annonciateurs de conflits se multiplient. L'effondrement du dollar a fini par obliger la Maison Blanche à se précipiter à son secours. Ainsi, la période du « benign neglect ». cette attitude de « feinte négligence» grâce à laquelle l'industrie américaine avait essayé de regagner une compétitivité internationale après les premières dévaluations furieuses de Nixon et qui a aggravé à la longue le déclin tendanciel de la puissance des Etats-Unis, tire à sa fin. En Europe, la convergence de Schmidt et de Giscard tend vers la formation d'un bloc financier, d'une alliance monétaire dont la signification objective apparaît à travers toutes les déclara- tions comme une attaque contre la dictature du dollar. Ailleurs, on voit le yen réévalué à un point tel qu'un ensemble industriel aussi puissant et gigantesque que celui du Japon risque de s'en trouver bloqué; ce yen est désormais engagé irrésistiblement dans la voie de l' «internationalisation 1), une voie dans laquelle les Japonais ont s'engager en 1974,lorsqu'il leur a fallu chercher sur le marché de l'euro-dollar les devises nécessai- res pour régler une facture pétrolière deve- nue trois fois trop lourde. Le yen aussi, de son côté, en Asie comme sur le marché euro- péen, et peut-être dans les coffres de la Banque d'Angleterre, monte à l'assaut de la monnaie américaine qui, depuis qu'elle a cessé en 1971 d'être convertible en or, est devenue une devise de moins en moins bien accueillie. Dans L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme Lénine cite le banquier Rieser, un «spécialiste Il qui déjà en 1905 avait af- firmé que «les premiers heurts politiques d'avant-garde (entre les Etats) ont lieu sur le terrain financier ». Ce n'est pas pour rien. Pour trouver des exemples actuels il n'est pas besoin de chercher loin. Fin septembre, le FMI (Fonds Monétaire International) a en quelque sorte reconnu lui-même la faillite de son rôle de médiateur dans les conflits finan- ciers et mis définitivement au rancart le sys- tème de Bretton Woods, puisqu'il a adopté un amendement à ses statuts et reconnu l'existence d'un régime de ... flottement géné- ralisé des changes (en d'autres termes, la guerre ouverte). Bien mieux, il a conclu la séance en «re- commandant» aux participants de suivre deux principes pour faire face au chaos monétaire actuel: le premier est d' « impo- ser aux pays de ne pas manipuler leur -pro- pre taux de change pour faire du dumping monétaire Il; le second, qui est directement opposé au premier, est que « les gouverne- ments interviennent pour contrecarrer les écarts trop forts ou aberrants sur les mar- chés Il (Corriere della Sera du 24-9-78). En d'autres termes: fions-nous au marché, mais pas trop, manipulons les taux de change, mais seulement si c'est nécessaire ... Autre exemple: après la tentative de Gis- card de mettre un bémol aux ambitions alle- mandes, de voir un système monétaire euro- péen plus intégré, Schmidt a bien été obligé d'accepter le fait que Rome (tout comme Londres) reste dans l'expectative en atten- dant de voir qui, du FMI ou du SME (Sys- tème Monétaire Européen) lui apporterait les plus grands avantages et en conservant la maîtrise du taux de change de la lire. Carter- Schmidt: 1 à O? Eh non! Le même jour, Carter a dû prendre des mesures d'urgence pour arrêter la dégringolade du dollar: Car- ter-Schmidt 1 à 2. Le fait est que l'impérialisme américain se débat dans une contradiction insoluble entre sa prédominance financière sur le monde et la perte de compétitivité de son potentiel industriel. Il s'ensuit dialectiquement que la dévaluation du dollar, qui tend à rendre son industrie concurrentielle et sa balance com- merciale moins négative, contribue au déclin des USA, non seulement dans le domaine industriel (puisque un dollar plus bas peut amortir les conséquences de la plus faible productivité, mais non pas la faire remon- ter) mais aussi dans le domaine financier. Sur le marché mondial, ce n'est pas la loi de Wall Street qui règne, mais celle de la valeur . Ce que les Américains volent aux autres grâce au dollar, ils le paient autrement: ils recoivent moins de marks, de francs suis- ses ou de yens pour les marchandises qu'ils exportent et doivent donner plus de dollars pour celles qu'ils importent. Et s'ils ne paient pas tout aujourd'hui, dans la mesure leur puissance leur laisse une marge de « rapine Il, ils paieront demain avec intérêts. Il n'y a pas que les équilibres économi- (suite page 2)

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ro •aire,e

parti communiste international (programme communiste)

Pour le parti lDondial uniquede la réuolution prolétarienne

«L'Internationale Communiste se donne pour but lalutte armée pour le renversement de la bourgeoisie inter-nationale et la création de la république internationaledes soviets, première étape dans la voie de la suppres-sion complète de tout régime gouvernemental. L'Interna-tionale Communiste considère la dictature du prolétariatcomme l'unique moyen disponible pour arracher l'huma-nité aux horreurs du capitalisme. Et l'Internationale Com-muniste considère le pouvoir des Soviets comme la formede dictature du prolétariat qu'impose l'histoire.

La guerre impérialiste a créé un lien particulièrementétroit entre les destinées des travailleurs d'un pays etcelles du prolétariat de tous les autres pays.

La ·guerre impérialiste a confirmé une fois de plus lavéracité de ce qu'on pouvait lire dans les Statuts de la

IreInternationale: l'émancipation des travailleurs n'est pasune tâche locale, ni nationale, mais bien une tâche socialeet internationale.

L'Internationale Communiste rompt pour tout jamaisavec la tradition de la ne Internationale pour laquellen'existaient en fait que les peuples de race blanche. L'In-ternationale Communiste fraternise avec les hommes derace blanche, jaune, noire, les travailleurs de toute laterre. [ ...]

L'Internationale Communiste n'ignore pas que pourhâter la victoire, l'Association Internationale des Travail-leurs, qui combat pour l'abolition du capitalisme et l'ins-tauration du communisme, doit avoir une organisationfortement centralisée ».

Qui sè souvient aujourd'hui des Consi-dérants des Statuts de l'InternationaleCommuniste, adoptés dans l'enthousiasmeau Ile Congrès de Moscou, en juillet 1920?Le but du communisme est international,l'émancipation prolétarienne est interna-tionale, l'organisation communiste nepeut être également qu'internationale. Ce-pendant l'internationalisme n'est pas suf-fisant en lui-même pour caractériser leparti communiste.

D'ailleurs le Congrès de juillet 1920 futdirigé contre la Ile Internationale, quis'était endormie dans le parlementarismebourgeois, le réformisme et les voies« démocratiques et pacifiques au socia-

lisme », avant de sombrer honteusementdans le social-patriotisme et la participa-tion aux gouvernements de la guerre im-périaliste. De même le Congrès fut dirigécontre le « Centre» de Kautsky, la fa-meuse « Internationale 2 1/2», véritablecourant centriste qui cherchait à trom-per le prolétariat en vantant hypocrite-ment la révolution russe, mais en déni-grant les « excès» des bolchéviks, à savoirrien moins que la dictature, la terreur,-qu'il voulait marier avec la démocratie,de même qu'il voulait marier les sovietsavec les parlements, le parti unique du

(suite page 2)

DANS CE NUMERO• Marxisme et autogestion (1):

ce n'est pas du centralisme quevient l'oppression mais du ca-pitalisme

• ({ Nouvelle bourgeoisie»: nou-velle aberration révisionniste

• Dans les cinq continents: Iran,Afrique, Grèce

• Luttes ouvrières: défense deschômeurs, grève des hôpitauxen Italie, Bulletin Renault.

CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI : La revendication de la ligne qui va de Marx • Unlne, il la Correspondance: Ationnements : 15e ANNEE - N° 278fondation de l'Internationale Communllte et du Parti Communiste d'italie (Livourne, 1921); la lutte 20, rue Jean-Bouton - 75012 Paris 1 an : 40 F ; 6 mois : 20 F LE NUMERO: 2 FFde la Gauche CommunIII. contre la dégénérescence de ,'Internationale, contre la théorie du " locl.lllme pli fermé : 60 F et 30 Fdanl un .. ul paYI .. et la contre-révolution Itallnlenn. ; le refus des Fronll populalrel et deI bloc. de la Versements: « programme communiste .. 20 FB - 1 FSRéllstance; la tich. difficile de restauration de la doctrine et de l'organisation révolutionnaires, en lIallon Chèque bancaire ou 1 an, pli ouvert : 40 F

2 au 15 décembre 78.... c 1. classe ouvrière, contre la politique personnelle et électoratiste. C.C.P. 2.202-22 Marseille 1 an, pli fermé ; 60 F---

Réunions publiquesdu Parti

• A BORDEAUX

Vendredi 8 décembre, 20 heu-res précises, Salle municipaledu Grand Parc

• A LILLE

Vendredi 15 décembre à 20 heu-res, Maison de l'Education per-manente (place Georqes-Lyon)

3e guerre impérialisteou révolution- communiste

*• A PARIS

Le vendredi 15 décembre,20 h 30 (Salles Lancry, 10, ruede Lancry - MO : République).

Le prolétariatet la guerre

« La France va-t-eue faire 'Comme l'Mie-» magne, c'est-à-dire ne 'Pas renouveler les» cartes de travail de 200.000 à 300.000 tre-» vailleurs étrangers? Giscard a demandé à» ses ministres de réfléchir à ce délicat pro-» blème, car il est actueliement plus 'pré-» occupé par le chômage que 'Par j'inflation.» Une occasio-n se présente : de nombreuses» cartes arrivent à échéance l'année pro-» chaine, surtout pour les Algériens.

cc C'est une opération difficile à mener. Des» 'contacts sont en 'cours avec les gouver-» nements étrangers intéressés. Ji! faut appré-» cier toutes les données du problème : po-» litiques, juridiques et morales. Aucune déci-» sion n'est encore prise. Mais un ministre» nous a contlé que s'il n'y avait pas de» renversement de tendance sur I'emplol au» cours des procnalns mois, le gouvernement» sera fortement tenté de s'engager dans» cette direction, d'autant, qu'à ses yeux,» une partie importante de l'opinion publi-» que n'y serait pas hostile » (La lettre del'Expansion, 23-10-78, n° 434).

Opération ,di~ficileà mener en effet, car ilfaut compter avec ta résistance opiniâtre queles prolétaires immigrés ont manjtestée de-puis le début de lia politique restrictive del'immigration, dans toute une série de luttesqui ont permis d'énormes progrès dans l'or-ganisation des travailleurs et !l'utilisation deméthodes de 'lutte de plus en plus classistes.

C'est pour préparer les travailleurs fran-çais à ne pas réagir lorsqu'elfe mettra à laporte des centaines de mlltiers de travaltleursimmigrés que la bourgeoisie '8 lancé plu-sieurs campagnes mensongères et démagogi-ques grâ'ce à une presse écrite et audio-vlsuene totalement servile. Après 'la 'campa-gne raciste orchestrée par le gouvernementet 'le CNPF pour répandre 'le mensonge selonlequel la présence des travailleurs immigrésserait responsable du chômage des « natio-

(suite page 6)

la ripostel'attaquecontreimmigré~

Préparerde classe à

bourgeoiseles prolétaires

Craquements sinistres à l'Est comme à l'Ouestdans les ali.gnements de forces internationaux

A tous les coins de la planète les signes annonciateurs deconflits se multiplient. L'effondrement du dollar a fini parobliger la Maison Blanche à se précipiter à son secours. Ainsi,la période du « benign neglect ». cette attitude de « feintenégligence» grâce à laquelle l'industrie américaine avait essayéde regagner une compétitivité internationale après les premières

dévaluations furieuses de Nixon et qui a aggravé à la longue ledéclin tendanciel de la puissance des Etats-Unis, tire à sa fin.En Europe, la convergence de Schmidt et de Giscard tend versla formation d'un bloc financier, d'une alliance monétaire dontla signification objective apparaît à travers toutes les déclara-tions comme une attaque contre la dictature du dollar.

Ailleurs, on voit le yen réévalué à unpoint tel qu'un ensemble industriel aussipuissant et gigantesque que celui du Japonrisque de s'en trouver bloqué; ce yen estdésormais engagé irrésistiblement dans lavoie de l' «internationalisation 1), une voiedans laquelle les Japonais ont dû s'engageren 1974,lorsqu'il leur a fallu chercher sur lemarché de l'euro-dollar les devises nécessai-res pour régler une facture pétrolière deve-nue trois fois trop lourde. Le yen aussi, deson côté, en Asie comme sur le marché euro-péen, et peut-être dans les coffres de laBanque d'Angleterre, monte à l'assaut de lamonnaie américaine qui, depuis qu'elle acessé en 1971 d'être convertible en or, estdevenue une devise de moins en moins bienaccueillie.

Dans L'Impérialisme, stade suprême ducapitalisme Lénine cite le banquier Rieser,un «spécialiste Il qui déjà en 1905 avait af-firmé que «les premiers heurts politiquesd'avant-garde (entre les Etats) ont lieu surle terrain financier ». Ce n'est pas pour rien.Pour trouver des exemples actuels il n'estpas besoin de chercher loin. Fin septembre,le FMI (Fonds Monétaire International) a enquelque sorte reconnu lui-même la faillite deson rôle de médiateur dans les conflits finan-ciers et mis définitivement au rancart le sys-

tème de Bretton Woods, puisqu'il a adoptéun amendement à ses statuts et reconnul'existence d'un régime de ... flottement géné-ralisé des changes (en d'autres termes, laguerre ouverte).

Bien mieux, il a conclu la séance en «re-commandant» aux participants de suivredeux principes pour faire face au chaosmonétaire actuel: le premier est d' « impo-ser aux pays de ne pas manipuler leur -pro-pre taux de change pour faire du dumpingmonétaire Il; le second, qui est directementopposé au premier, est que « les gouverne-ments interviennent pour contrecarrer lesécarts trop forts ou aberrants sur les mar-chés Il (Corriere della Sera du 24-9-78). End'autres termes: fions-nous au marché, maispas trop, manipulons les taux de change,mais seulement si c'est nécessaire ...

Autre exemple: après la tentative de Gis-card de mettre un bémol aux ambitions alle-mandes, de voir un système monétaire euro-péen plus intégré, Schmidt a bien été obligéd'accepter le fait que Rome (tout commeLondres) reste dans l'expectative en atten-dant de voir qui, du FMI ou du SME (Sys-tème Monétaire Européen) lui apporterait lesplus grands avantages et en conservant lamaîtrise du taux de change de la lire. Carter-Schmidt: 1 à O? Eh non! Le même jour,

Carter a dû prendre des mesures d'urgencepour arrêter la dégringolade du dollar: Car-ter-Schmidt 1 à 2.

Le fait est que l'impérialisme américain sedébat dans une contradiction insoluble entresa prédominance financière sur le monde etla perte de compétitivité de son potentielindustriel. Il s'ensuit dialectiquement que ladévaluation du dollar, qui tend à rendre sonindustrie concurrentielle et sa balance com-merciale moins négative, contribue au déclindes USA, non seulement dans le domaineindustriel (puisque un dollar plus bas peutamortir les conséquences de la plus faibleproductivité, mais non pas la faire remon-ter) mais aussi dans le domaine financier.Sur le marché mondial, ce n'est pas la loi deWall Street qui règne, mais celle de la valeur .Ce que les Américains volent aux autresgrâce au dollar, ils le paient autrement: ilsrecoivent moins de marks, de francs suis-ses ou de yens pour les marchandises qu'ilsexportent et doivent donner plus de dollarspour celles qu'ils importent. Et s'ils ne paientpas tout aujourd'hui, dans la mesure oùleur puissance leur laisse une marge de« rapine Il, ils paieront demain avec intérêts.

Il n'y a pas que les équilibres économi-(suite page 2)

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IIIIIIIIII:!I!! 11111111111::IIII'IIIIIIIIIIIIIIIIIII!IIII::lllllilllill1IIIIIIIillll::IIIIIIIII'lllli 111111111:::11111Le Prolétaire nO 278 - 2 au 15 décembre 1978

Pour le parti mondial unique de la révolution prolétarienne(suite de la page 1)

communisme avec la vieille Internationaletraître.

Le. Congrès fut également dirigé - voirnotamment les Thèses sur le rôle du partidans la révolution prolétarienne - contreles courants qui, tout en revendiquant ladictature, à la différence des réformisteset des centristes, visaient à la rendreimpossible en la privant de son instru-ment de direction indispensable, le particentralisé. Parmi ces courants de typesyndicaliste, conseilliste, issus de la ma-trice anarchiste, une tendance extrêmefondera même une prétendue « Interna-tionale Communiste Ouvrière» deux ansplus tard. L'anarchisme de vieux stylelui-même ne se prétend-il pas interna-tional?

Pire encore. L'internationalisme peutêtre carrément bourgeois. Ne se souvient-on pas de la critique acerbe de Marx auprogramme de Gotha? « En fait la pro-fession d'internationalisme du programmeest encore infiniment en dessous de celledu parti libre-échangiste. Celui-ci prétend,lui aussi, que le résultat final de sonaction est « la fraternité internationaledes peuples». La raison en est simple:le capitalisme suppose des conditionsmondiales pour se développer. Naturelle-ment, l'internationalisme des bourgeoisse transforme aisément en impérialisme;il a la même manière de dépasser leslimites nationales, au profit de... sa pro-pre nation! Son contraire dialectique estl'idéalisme « révolutionnaire» de gensqui font découler leur internationalismed'une négation abstraite et métaphysiquede la nation, ce qui, comme l'a égalementmontré Marx, produisait les mêmes résul-tats, car leur manière de « dépasser lanation » était de se ridiculiser en don-nant, comme les proudhoniens français,là leur en exemple!

De façon paradoxale, la IIle Internatio-nale n'a formellement duré que 24 ans,soit 18 ans après qu'elle eut été détour-née de son cap vers le communisme etmise au service de l'Etat russe qui avaitperdu sa nature prolétarienne et étaitdevenu un « Etat bourgeois ordinaire »,tandis que 64 ans après son abandon défi-nitif et retentissant de la voie proléta-rienne le cadavre de la IlO Internationale

marche encore! Mais sa force de conti-nuité tient précisément à ceci, comme l'aexpliqué Trotsky, que, tant qu'à se ven-dre à sa bourgeoisie il était encore préfé-rable pour la social-démocratie euro-péenne de se vendre à la bourgeoisie laplus puissante, devant laquelle se cour-beront toutes les bourgeoisies européen-nes, à savoir la bourgeoisie américaine -ce qui a l'avantage supplémentaire detromper la classe ouvrière en prenant,quand c'est nécessaire, des poses opposi-tionnelles, bien que ce soit toujours dupoint de vue de l'impérialisme américainlui-même et non de celui de la classeouvrière.

Les partis staliniens, eux, retombésdans les pesanteurs de l'Etat national, nepeuvent se permettre cette élégante etfort satisfaisante possibilité: ils ne peu-vent donner des assurances à leur Etatqu'en renonçant à leur pseudo « interna-tionalisme» subordonné à l'Etat russe,placé dans le camp militaire adverse. Lepatriotisme outrancier des partis stali-niens, qui se marie fort bien avec lechauvinisme petit-bourgeois et qui neles empêche nullement de prêcher, commeen France, l' « internationalisme» àl'adresse des peuples colonisés, pourraitbien se teinter à son tour d'un nouvel« internationalisme» de type social-démo-crate sous la bannière étoilée des droitsde l'homme et des libertés.

On voit donc que si tout mouvementqui se réclame de la lutte contre le capi-talisme ne peut faire moins, sous peinede montrer immédiatement son incapa-cité congénitale à utiliser les conditionsmatérielles créées par le capitalismepour les retourner contre le capitalismelui-même, que de tendre à constituer uneorganisation internationale - ce en quoile maoïsme se trouve immédiatement dis-qualifié par ses principes « populaires»et donc « nationaux» et petits-bourgeois-, le fait de se réclamer de l'internatio-nalisme ne suffit nullement pour mériterun label prolétarien et à plus forte rai-son communiste.

Si le communisme et la révolution pro-létarienne ne sont réalisables que commerésultat d'un bouleversement internatio-nal et si, par conséquent, le communisme

est nécessairement internationaliste, no-tre internationalisme se distingue par no-tre but et nos principes. Or le but ducommunisme, qui est la société univer-selle sans classes - et donc sans Etats -,ce qui n'est réalisable que par la suppres-sion du couple capital/salaire et doncdu marché, ne peut être atteint que parla dictature du prolétariat, qui supposeà son tour une direction de parti.

S'il faut donc reconnaître aujourd'huià la prétendue « Ive Internationale» desépigones de Trotsky un mérite indénia-ble, celui de consacrer ses efforts à cons-truire une organisation internationale -dont elle vient de célébrer le 40e anniver-saire -, c'est aussi pour mieux combat-tre sa prétention à « renouer le fil rouge»de la Troisième Internationale défunte,dont elle ne peut prétendre être l'héri-tière que par un faux historique.

L'Internationale Communiste partaitd'un corps théorique, programma tique etde principes absolument sans failles.Pour elle, le socialisme était impossiblesans la révolution mondiale. Pour les« trotskystes» d'aujourd'hui, il faudraiten défendre les « acquis» fondamentauxdans l'Etat russe, chef de file d'un campimpérialiste. Pour elle, la dictature pro-létarienne est « un pouvoir qui n'est dictépar aucune loi» (Lénine) et n'est « possi-ble que grâce à la dictature du parti»(Trotsky). Pour les épigones ultra-dégé-nérés du grand militant révolutionnaire,la dictature et le parti devraient baisserles bras devant les garanties constitu-tionnelles du pluralisme, des droits del'homme et autres instruments de ladémocratie tirés de l'attirail des menson-ges bourgeois.

Pour l'Internationale Communiste, latactique devait être fermement liée auxprincipes, et la constitution du parti de-vait se faire par scission et non par fu-sion de groupements hétérogènes, mêmesi elle a commis sur ces points deserreurs, n'ayant pas pu définir stricte-ment dans l'aire occidentale pourrie dedémocratie, les limites à ne pas dépasser.Nous avons pour notre part combattutant que cela a été possible, sur la basedes principes originels communs, afinque l'ennemi ne puisse prendre appui

sur ses faiblesses pour emporter tout,principes, programme et organisation -ce qui advint malheureusement. L'éclec-tisme « trotskyste» d'aujourd'hui aperdu tous les principes. Les seuls qu'ilconnaisse - outre le démocratisme am-biant et la servilité vis-à-vis de l'opportu-nisme et des modes petites-bourgeoises- sont l'impatience, la rage tacticienneet manœuvrière, la manie du regroupe-ment à tout prix.

L'internationalisme prolétarien vérita-ble ne peut être que lié au programme etaux principes du communisme. C'est pour-quoi il est le seul internationalisme con-séquent et radical, qui peut, sur la basedu capitalisme ultra-concentré et face àun ennemi ultra-centralisé, pousser à unecentralisation internationale toujoursplus grande. La IlIe Internationale, bienque handicapée par les conditions desa formation, voulut en finir avec l'au-tonomisme, le fédéralisme local et natio-nal de la Ile Internationale: elle rêvaitde devenir le véritable « Parti Commu-niste International» et travaillait dansce sens sans avoir le temps d'y parvenir.Les faussaires du « trotskysme» moderne,eux, ne peuvent que retomber dans unfédéralisme et un autonomisme insépa-rables de leur démocratisme qui carica-turent les pires défauts de la Ile Inter-nationale social-démocrate.

Compte tenu des conditions matériellesexistantes et des difficultés qu'avaient lescommunistes à se donner un éventail derègles tactiques strictement définies etdélimitées pour les pays de vieux capi-talisme, l'Internationale de Lénine s'étaitdotée du maximum de centralisme. LeParti Communiste Mondial de demain nese construit pas seulement sur la basede granit Originelle de la Ille Internatio-nale. Il y ajoute le tragique et précieuxbilan de la dégénérescence du Parti et dela contre-révolution, et par conséquentdes règles plus rigides encore qu'hier enmatière tactique et organisative. Et sil'internationalisme pratique - le centra-lisme international - de 1920 était celuide l'âge de la mécanique, celui du Partidont a besoin la prochaine vague révolu-tionnaire doit être celui de l'âge de l'élec-tronique et des télécommunications. Anous de relever le défi!

Craquements sinistres à l'Est comme à l'Ouest(suite de la page 1)

ques et financiers issus de la seconde guerremondiale qui s'en vont en morceaux: leséquilibres stratégiques ne sont pas mieuxlotis .. C'est surtout en Asie qu'ils en ontpris un coup avec l'accentuation des anta-gonismes russo-chinois et la défaite. amé-ricaine en Indochine hier, et aujourd'huiavec le rapprochement entre le Vietnam etla Russie d'une part, le Japon et la Chined'autre part. Le revirement pro-américain dela Chine avait déjà placé l'URSS dans uneposition critique en Extrême-Orient; et, puis-qu'il est très difficile à cette dernière demener son jeu simultanément sur les frontseuropéen et asiatique, elle a été obligée depactiser avec l'Allemagne, de tolérer uneperméabilité croissante du bloc de l'Est auxcapitaux occidentaux et un éloignement pro-gressif vis-à-vis d'elle non seulement de Titomais aussi de Ceaucescu. L'antagonisme dela Chine avec le Vietnam a non seulementpoussé ce dernier à se vendre totalement àla Russie; il oblige également la Chine àse vendre davantage encore aux Occidentauxet à concurrencer encore plus énergiquementla Russie dans les assiduités auprès duJapon, à courtiser encore plus le pivot del'Asie. Et les accords économiques et diplo-matiques que la Chine et le Japon viennentde conclure sous l'impulsion bienveillantede l'Oncle Sam ont modifié l'équilibre desforces en Asie.

La situation en est arrivée à un point cri-tique. Une guerre non déclarée se dérouleentre le Vietnam et le Cambodge, et uneautre- menace d'éclater entre Hanoï et Pékin.Ce n'est pas par hasard que les deux princi-paux dirigeants de l'Etat vietnamien, LeDuan et Phan Van Dong, sont allés ensemble(cel" ne s'était jamais vu) à Moscou pourconsulter Brejnev. Ce n'est pas par hasard

que Hua Kuo-feng a lancé des attaques répé-tées et violentes contre l'URSS à Tokyo, etque les Japonais l'ont laissé faire.

Si la Russie n'avait à s'occuper que del'Asie, elle pourrait facilement reconstituerun équilibre qui lui soit favorable. Mais àl'Ouest elle doit affronter l'OTAN, et sur-tout l'Allemagne. Autant les extrémités del' «Ours polaire» sont éloignées dans l'es-pace, autant elles sont étroitement liéesdans le jeu stratégique. La Russie ne restepas passive devant les tentatives occidenta-tales d'armer la Chine (voir l'épisode desMig 26 à Cuba) ni quand la Chine chercheà établir des liens avec Tito, Ceaucescu oule Chah d'Iran. L'an dernier, c'est au mo-ment où les rapports entre Bonn et Washing-ton étaient les plus tendus que Brejnev s'estrendu en Allemagne; et comme par hasardStrauss a rappelé ce que l'histoire enseigneaux Russes et aux Allemands: quand ils sesont mis d'accord ils ont toujours été forts,quand ils se sont combattus ce sont lesautres qui en ont profité. Il est certes pré-maturé d'envisager un accord entre l'URSSet la RFA, mais il est tout aussi certain queni Moscou ni Bonn ne peuvent en ce momentse permettre d'accroître la tension: l'unest occupé avec ses problèmes asiatiques,l'autre est plongé dans ses rapports compli-qués avec l'Europe et les USA.

L'amitié entre Allemands et Américains netient aujourd'hui qu'à un fil et n'a jamaisété aussi menacée. Qu'il s'agisse des accordsnucléaires entre Bonn et Prétoria ou entreBonn et Brasilia, de la bataille monétaire,du peu d'enthousiasme pour la campagnede Carter sur les «droits de l'homme» ouencore devant les avances chinoises, la diplo-matie allemande est loin d'être alignée surla Maison Blanche. D'ailleurs, entre devenir

le champ de bataille de la lutte de l'Occidentcontre la Russie ou renvoyer la pressionrusse vers l'Orient, l'Allemagne ne peut choi-sir la première éventualité que contrainte etforcée.

Il n'est donc pas étonnant que des décla-rations ou des «révélations» sensationnellesfassent état de projets de «neutralisation»de l'Allemagne en échange d'une réunifica-tion pacifique entre la RFA et la RDA, nique les autorités allemandes aient critiquéviolemment les dernières manœuvres del'OTAN, à qui elles reprochent d'avoir étéconduites dans un esprit trop offensif etavec un déploiement de forces exagéré, nique Schmidt ait déclaré au cours du débatau Bundestag que même Adenauer n'avaitpas considéré l'OTAN et le Pacte de Varso-vie comme éternels, et que l'Alliance Atlanti-que devait avoir une fonction défensive seu-lement.

Dans ce contexte, il est significatif quele Pacte de Varsovie ait proposé à Vienneune réduction équilibrée des forces en Eu-rope (MBFR): il propose de retirer 30.000soldats soviétiques, 1.000chars et 250 blindésantichars de l'Europe centrale, en échangedu retrait de la même zone de 14.000soldatsaméricains, de 1.000 engins atomiques tacti-ques, de 54 bombardiers Phantom F-14 et de36 missiles Pershing.

D'un bout à l'autre de la planète s'entre-lace un réseau serré d'intérêts, d'équilibresinstables, d'antagonismes, qui laissent entre-voir l'intensification de la guerre économi-que et de la crise d'abord, la course versune troisième boucherie mondiale ensuite.

Au réseau des intérêts impérialistes il esturgent d'opposer le bloc des intérêts révolu-tionnaires, alignés derrière le drapeau duparti mondial unique du communisme.

Presse internationaleKommunistisches

ProgrammSOMMAIRE DU N° 20

- Auschwitz oder das grosse. Alibi.- Rudolf Bahros Plâdoyer für die Verhln-

derung von Klassenkampf und Revo-lution.

- Die Ergebnisse der imperialistischenHerrschaft in Iran (1. Teil).

- Lenins Schrift« Der "llnke Radikalismus", die Kin-derkrankheit des Kommunismus D :

Die Verurteilung der künftigen Renega-ten (2., abschliessender Teil).

- Zum 60. Jahrestag des Beginns derNovemberrevolution in Deutschland.

- Rückblick auf den grossartigen Streikder amerikanischen Bergarbeiter.

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prolétaire(Supplément Belgique)Le

• Ou lutte électorale ou lutte de classe

• Sidérurgie: quelles solutions?

• L'intervention criminelle au Zaïre

• Les luttes dans les petites entreprises

• A propos du IVe Congrès de la LRT

Page 3: 20, 75012 1 40 6 20 60 30 1 40 1. 1 --- Pour le parti ...

Le Prolétaire na 278 - 2 au 15 décembre 1978

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En Iran, révolution capitaliste à la cosaqueLe marxisme attendait de « l'éveil de

l'Asie» la mise en mouvement des colo-nies - Inde, Indonésie et Indochine -mais également des semi-colonies Chine,Turquie et Perse. Le destin de ce der-nier pays, situé sur les marches asiati-ques de la Russie, est plus que celui detout autre pays lié à celui de la Russie,tant pour des raisons sociales que stra-tégiques. C'est ainsi que la révolutionrusse de 1905 a donné en écho à l'Iranune « constitution libérale» cherchant àlimiter les prétentions de l'impérialismeet du pouvoir monarchique et donnantainsi une certaine liberté de mouvementaux classes urbaines, mais laissant intactsles privilèges de l'aristocratie foncière.

Le tremblement de terre social de l'Oc-tobre rouge a eu également ses répercus-sions dans de vastes mouvements pay-sans, mais le retard socialde l'Iran n'avaitpas encore permis que naissent des clas-ses urbaines capables de faire de cesmouvements un levier révolutionnaire.Dès lors l'alternative était la suivante:ou bien la révolution russe et le prolé-tariat international se portaient à la têtede cé mouvement social naissant et per-mettaient à l'Iran, en brisant le vieuxdespotisme et l'oppression multisécu-laire des propriétaires fonciers, de brû-ler les étapes politiques du développe-ment historique, ou bien l'impérialismeparvenait, en prenant appui sur la vieillepolitique de containment de l'expansion-nisme asiatique de la Russie, à faire del'Iran un poste avancé dans son cordonsanitaire contre-révolutionnaire. Par ail-leurs l'introduction d'une armée modernedans ce pays devait entraîner sa trans-formation capitaliste sous l'égide del'impérialisme.

L'isolement de la révolution d'Octobrelivra inéluctablement l'Iran à la révolu-tion capitaliste par le haut. Et cette der-nière trouva une autre impulsion histori-que .que celle dégagée par le heurt des

intérêts antirusses qui persistèrent etreprirent leur vieille logique quand larévolution prolétarienne fut liquidée parle stàlinisme: elle trouva dans l'extrac-tion du pétrole non seulement un aiguil-lon économique et une nouvelle raisonstratégique de renforcer le militarismed'un Etat vassalisé et son poids sur unpays transformé en semi-colonie écono-mique, mais encore le cynique espoird'acheter les vieilles classes au lieu d'avoirà les combattre, et d'acheter égalementles droits historiques des classes exploi-tées à faire la révolution.

Le champion de cette voie historiquefut Reza Khan qui, fort de l'appui an-glais, lança ses cosaques à la conquêtede Téhéran. Sauvant les «féodaux» etles prêtres de la révolte sociale, il ne secontenta pas de les obliger à abandon-ner leurs titres de noblesse et leurs pré-rogatives dans le pouvoir central, pourmaintenir leurs privilèges sociaux, il leurconfisqua plus d'un demi-million d'hec-tares soit 5 % des terres arables quitombèrent ainsi dans le domaine person-nel du Chah, pour prix des services ren-dus à la société. Donnant à la bourgeoi-sie naissante l'embryon d'une législationmoderne, d'un réseau de communica-tions, tout près d'instaurer la républiqueen suivant le modèle de Mustapha KemalPacha, il tailla en pièces la constitutionde 1906 en renforçant encore l'autorita-risme du pouvoir central.

C'est ainsi que sur le vieux tronc dudespotisme bureaucratique, né à la faveurde la dispersion géographique de villagesautosuffisants pliant sous le poids devilles nées à l'intersection de la propriétéfoncière et du grand commerce des cara-vansérails, prit greffe le centralisme tota-litaire de l'accumulation primitive de ca-pital sous la pression de l'impérialisme.

Ce produit monstreux, alliant les « loissanguinaires», qui ont accompagné par-

tout la naissance de la classe des sala-riés modernes, au traditionnel arbitraireasiatique, secréta une sorte de « despo-tisme éclairé» à l'orientale: le drapeaud'une révolution capitaliste à la cosaquepouvait-il être autre chose qu'un mélangedisparate?

Et son prétendu caractère « national »,et même l'abolition des traités donnantaux étrangers les privilèges d'extra-terri-torialité, n'étaient que la couverture inven-tée par l'Angleterre pour canaliser contrel'énorme Russie voisine l'éveil nationalperse, et surtout pour cacher - toutcomme, près de là, avec le panarabisme- la revendication anglaise visant àobtenir l'influence exclusive sur la tota-lité de la Perse historique. La preuve enfut administrée quand Reza Khan voulutrester neutre en 1941. L'Angleterre le dé-posa: Reza, qui t'a fait Chah?

** *

La production de pétrole, qui a dé-marré en 1909, est passée à 9,9 millions detonnes en 1939, et à 45,5 millions de ton-nes en 1959. Il est évident que le poidsdes revenus agricoles du domaine royalest allé en s'amenuisant considérable-ment dans le budget de l'Etat par rap-port aux revenus pétroliers. Ces derniersont permis de financer une industrie quia pris son essor dans les années trente.A côté de l'Etat et des sociétés étran-gères qui ont la haute main sur la grandeindustrie, se développe néanmoins unepetite et moyenne industrie locale, notam-ment dans le textile et l'alimentation. Sur-tout, le commerce a fait des bonds degéant, en liaison avec la cour, dans uneatmosphère de course aux influences,aux pots de vin, à la combine généraliséepour se placer le mieux possible sous lagouttière du précieux liquide.

(suite page 8)

Notre solidaritéavec

Jiannis SerifisDans lin article intitulé « La démocratie

n'était pas encore assez blindée» publié dansnotre organe en langue italienne Il Program-ma Comunista (na 9 du 25 avril 1978) nousavons dénoncé la campagne de répressionanti-ouvrière qui fait rage en Grèce sous leprétexte de lutte contre le terrorisme. Leprocès fabriqué de l'ouvrier métallurgisteIiannis Seriiis, accusé de « tentative d'assas-sinat de deux policiers, meurtre du militantChrist os Kassimis, constitution de bandearmée, trafic et possession de matières explo-sives, transport d'explosifs, port et possessiond'armes illégales» est un épisode parmi d'au-tres de cette campagne de répression.

Le procès, qui devait avoir lieu le 24 octo-bre, a été renvoyé au 23 novembre à causedes élections administratives, et il faut diretout de suite que sur la base des nouvelleslois contre le {(terrorisme », ces chefs d'accu-sation peuvent entraîner la condamnation àmort de l'accusé et en tout cas une lourdepeine.

L'arrestation puis le renvoi du procès deJ. Seriiis font partie d'une machination orga-nisée par la police et le gouvernement afind'intimider le prolétariat et le soumettre àla politique d' « austérité », seule voie de salutpour l'économie nationale et condition préa-lable de l'entrée de la Grèce dans le Marchécommun. Cela est apparu clairement dèsoctobre 1977. Seriiis a été arrêté sous l'incul-pation d'avoir participé à un attentat contrela succursale de la société allemande AEG àAthènes et d'avoir tué un des membres ducommando « pour l'empêcher de parler». De-puis, toute une série d'enquêtes, de témoi-gnages, de vérifications ont confirmé quel'accusation était sans consistance et ontfait tomber le tas de mensonges grâce aux-quels les autorités grecques avaient essayéet essaient toujours de justifier cette accu-sation.

(suite page 8)

enPresse

languedu Parti

espagnoleVOICI LE SOMMAIRE DU NUMERO 29

(Décembre 1978 - Janvier 1979) de:

ELPRDGRAMA COMUNISTA• Nuestro '« saludo » a la nueva Cons ti-

. cién espafïola..• En defensa de la continuidad deI pro-

-grama comunista (III): La tâctica .dela- Internacional' Comunista en elproyecto de tesis presentado por elPC de Italia al IV Congreso mundial(Moscü ~ noviembre de 1922).

•. El « pensamiento de Mao»: expresi6nde la revoluci6n démocrâticoburguesaen China y de la contrarrevoluci6 anti-proletaria mundial (II).

• El proletariado chicano, un potencialrevolucionario que hay que defender ..

*'~-,:VOICI LE.SOMMAIRE DU NUMERO 18- (décembre ·1978)' de:'

El'· comunlstae'- ÈI partido ünico de la democracia

-• La democracia al socorro del terro-rismo burgués

• Irân : entre el peso aplastante delpasado y el caético choque del pre-sente

• Su boicot y el nuestro (1)• Nuevas reformas para suprimir las

viejas• Carta de Francia: el magnifico desper-

tar del proletariado inmigrado• Las Iuchas en textiles, astilleros y car-

nicas• La reforma de la seguridad social

*V"oICI .LE SOMMAIRE DU NUMERO 2(décembre 1978) de:

EL PROLETARIO(supplément latino-américain)

• En defensa del terror.• Conflicto Chile-Argentina : El enemigo

esta en nuestro propio pais• Critica deI PST• Luchas sociales en Pero• Nicaragua: balance de la insurrecci6n• Cr6nica internacional• Notas

Sur la normalisation des relations Angola-ZaïteTrois mois ont suffi après la guerre

du Shaba pour que Mobutu et Neto enarrivent à se tendre la main en appelantà établir entre Ieurs deux pays «unclimat de paix, de confiance mutuelle,de tranquillité et de coopération fruc-tueuse» (Africa, na 15, sept. 78), tout celasous la pression conjuguée de leurs dif-ficultés internes et des impérialismesoccidentaux, USA en tête.

Miné par une crise intérieure que laguerre du Shaba n'a fait qu'aggraver, leZaïre, dont la dette extérieure s'élève à3,5 milliards de dollars, avait dans cesconditions tout intérêt à normaliser sesrelations avec son voisin angolais quisoutenait, .il' Y à encore quelque temps,les maquisards du FNLC. En effet, lasociété Gécamines, principal .pourvoyeurdu Zaïre - en devises (70 %),. a vu - sesactivités paralysées par Tétât .de tensionqui régnait jusqu'ici' dans la région duShaba. Surtout la normalisation des rela-tions entre l'Angola et le Zaïre permettrala réouverture du chemin de fer de Ben-guela, capable d'assurer l'évacuation enmoins de douze jours de près de 70 %de la production minière du Shaba jus-qu'au port angolais de Lobito. Irl fautrappeler que les voies extrêmement lon-gues que les Zaïrois ont dû emprunterdepuis 1975 pour évacuer 'leur productionminière étaient très coûteuses. Ce n'estdonc pas un hasard si la réunion despays occidentaux intéressés au Zaïre, quis'est tenue le 13 juin à Bruxelles, a juste-ment insisté sur ces deux points impor-tants.

En ce qui concerne l'Angola, la criseéconomique qui le traverse ne peut querendre encore plus urgent son besoind'une stabilité relative qui suppose laréduction à l'extrême sinon la cessationdes activités armées de l'Unita et duFNLA. En effet, les problèmes écono-miques auxquels veut se consacrer Luan-da ne sont pas des moindres : la pro-duction de diamants et celle du café n'ontpas atteint Ie niveau de 1973, malgré les

objectifs fixés pour cette année. La criseagraire constitue pour sa part le problèmele plus délicat, tant ses retombées surl'équilibre social sont manifestement cata-strophiques. L'Angola est contraint actuel-lement d'importer plus de 50 % de sesdenrées alimentaires. En acceptant lanormalisation de ses relations avec sonennemi d'hier, l'Angola espère donc queMobutu va enfin cesser tout soutien auxmouvements d'opposition armée angolais.Sur ce plan, l'adjoint du représentantaméricain à l'ONU, Donald Mc Henri,aurait donné des garanties aux autoritésangolais lors de sa visite à Luanda le24 juin dernier, garanties selon lesquelles«l'administration américaine, s'engageaità refuser toute aide à Kinshasa si leprésident Mobutu, ne respectait pas sesengagements .» (idem).

D'un autre '.côté, Luanda va -pouvoirtirer .un avantage financier certain de. laréouverture de la voie- ferrée de Ben-guela reliant iles mines du Shaba au portangolais de Lobito et cette rentrée dedevises lui sera d'un très grand secoursalors qu'il lui faut commencer à rem-bourser la dette militaire russe, à unmoment où les difficultés économiquesrisquen t de donner un coup sérieux àl'assise sociale que le MPLA a conquiselorsqu'il a été contraint par le mouve-ment des masses exploitées à s'opposermilitairement à la solution néo-colonialeque les impérialismes occidentaux et leursvalets du FNLA et de .l'Unita ont vouluimposer en 1975.

Parallèlement à l'ouverture extérieureen direction de son voisin zaïrois, l'An-gola connaît une certaine « libéralisation»à l'intérieur, que le plan Neto d'« har-monisation nationale » est venu consa-crer. Il s'agit de l'amnistie pour descentaines de prisonniers politiques et duretour des immigrés: ceux qui vont êtrelibérés iront travailler dans des fermesde l'Etat pour prouver à tout le mondeleur bonne volonté. Les mesures de clé-mence touchent bien sûr ceux qui ontcollaboré avec le FNLA.

Tout récemment, l'Angola a décidéaussi de normaliser ses relations avecl'impérialisme français. Selon Afrique-Asie du 16 octobre, 'la France a acceptéd'interdire l'accès de son territoire àJ. Savimbi, R. Holden et Z. Tiago, ellea accordé la fermeture des bureaux del'Unita à Paris et la cessation des acti-vités en France du FNLA, du FLEe etde l'Unita et a décidé l'établissement derelations diplomatiques avec l'Angola.L'impérialisme peut bien aujourd'hui lâ-cher les mouvements d'opposition ango-lais qui ont montré à plusieurs reprisesleur impuissance totale. D'ai'lleurs, l'Etat,en Angola, n'a-t-il pas montré sa volontéde se ranger du côté des défenseurs' del'ordre établi en faisant éloigner en mai-juin les forces du FNLC de sa frontière?S'il était encore besoin d'apprécier à sa"juste valeur I'alignement du' MPtA surles forces de laconservation en 'Afriquë,on pourrait rappeler, "comme preuve' 'acontrario de cet alignement, ce qu'a décla-ré à Luanda le' ministre belge des Affairésétrangères, M. Simonet : « L'appréciationportée sur l'Angola par l'opinion euro-péenne et américaine a incontestablementchangé» (Afrique-Asie du 2 octobre).

La trajectoire du MPLA ne nousétonne pas dans la mesure où une révolu-tion démocratique-bourgeoise, en l'absen-ce du prolétariat en tant que forceautonome sinon dirigeante, ne peut allerplus loin. C'est pourquoi nous écrivionsen mars 77 : «La révolution anticolonialeen Angola donne une preuve supplémen-taire de cette loi historique qui veut queles partis de la révolution bourgeoisemettent tout en œuvre pour éteindrel'incendie allumé par la lutte national-révolutionnaire afin d'empêcher qu'il nese propage à toute l'aire - dans le casprécis, l'Afrique australe - où il doithistoriquement brûler» (Le Prolétairen° 239, 12 mars 77).

Aux masses exploitées de Luanda etaux prolétaires qui ont généreusementlutté pour une indépendance plus radicalede dire maintenant 'leur mot!

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Le -Prolétaire n° 278 - 2 au 15 décembre 197811111::1111111111!!!! 11111 111

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«Nouvelle bourgeoisie»Faute de principes et de traditions

communistes, les maoïstes ne pouvaientguère justifier leur rupture avec la Russieet l'opportunisme post-stalinien que pardes faits nouveaux et des argumentsinédits. Ainsi naquit la thèse de la « nou-velle bourgeoisie », partagée à quelquesnuances critiques près par la majoritéde ces mouvements. Cette thèse est undes fondements de leur système théori-que, puisque c'est sur elle qu'ils basentl'interprétation de phénomènes aussi sem-blables que, par exemple, l'oppositionélectorale entre la droite et la gauche, lacontre-révolution russe, la révolutionculturelle et la querelle PC-PS ...

«Le PCF, explique le PCR dans lenuméro de Front-Rouge de novembre-décembre 1977 consacré à cette question,qui s'est aujourd'hui transformé intégra-lement en parti bourgeois, est mainte-nant le porteur de l'aspiration d'uncertain nombre de couches socialesbourgeoises n'exerçant pas aujourd'huidirectement le pouvoir politique à seconstituer en force dominante. Cetteaccession au pouvoir est conditionnée parcertaines transformations de la base éco-nomique : modification de la forme domi-nante de la société bourgeoise des moyensde production par la nationalisation[souligné dans le texte, ndr], nouvellerépartition des pouvoirs de gestion ducapital [id.] entre les fractions de labourgeoisie. Le 'capitalisme d'Etat, quiconstitue la caractéristique profonde duprojet stratégique du P.C.F. n'est riend'autre que le produit de ces deux trans-formations dialectiquement liées : la for-mation d'une nouvelle bourgeoisie et cesmodifications structurelles de la baseéconomique» (p. 82).

Notons que les maoïstes ont dû s'écar-ter de la traditionnelle falsification stali-nienne répandue largement par l'oppor-tunisme officiel [quand ce n'est pas, éga-lement, par les trotskystes] qui a fait,pour là gloire du socialisme dans un seulpays, du monopole d'Etat un label desocialisme et de la nationalisation unacquis ouvrier, voire l'axe de la trans-formation sociale. Ils sont même allésjusqu'à citer les lumineuses pages où lesmaîtres du marxisme montrent commentle développement du capital tend, danssa phase ultime, à le concentrer dans lemonopole d'Etat et à éliminer du procèsde production la classe bourgeoise deve-nue superflue, toutes ses fonctions étantdésormais remplies par des employésrémunérés, sans que pour cela ni lanature capitaliste des forces productives,ni la nature de classe de l'Etat en soientaucunement modifiées (ces points ont étémaintes fois développés dans notrepresse; voir entre autres «Les commu-nistes et les nationalisations », nOS 249et 250 du Prolétaire).

Quelles sont donc ces nouvelles cou-ches bourgeoises avides de pouvoir queMarx, Engels et Lénine n'ont jamais vupoindre à l'horizon -,- quelque chose, ilfaut croire, a dû leur échapper ~ eUXqui déchiffraient sans peine les tendan-ces . les plus profondes du capital? Cesont, répond le PCR, les technocratesd'Etat et les ITC (ingénieurs, techniciens

Auschwitz~.oule grand alibi

Tel est le titre de la dernière brochure(numéro 11) parue dans la série le LeProlétaire »,

Militants, sympathisants, lecteurs, cettebrochure est une arme de lutte! Diffu-sez-la largement! Passez commande au• Prolétaire »,

24 pages, Prix: 3 F

•• nouvelle aberration révisionnisteet cadres) : «Dans le cadre du capita-lisme monopoliste d'Etat actuel, la tech-nocratie d'Etat ne constitue pas unefraction de classe distincte de la bour-geoisie monopoliste privée» car «la plusgrande part du secteur public actuel fonc-tionne comme un appendice des mono-poles privés, notamment grâce aux diverssystèmes de transfert de plus-value tiréede l'exploitation des travailleurs du sec-teur public vers le capital privé, c'est-à-dire par la mise de la bourgeoisie techno-cratique d'Etat sous le contrôle effectifde la bourgeoisie monopoliste privée [...].Mais on voit aussi que cette soumissiondu capital public au secteur monopolisteprivé est conditionnée par le contrôle surl'appareil d'Etat, donc par le rapport deforce politique entre couches de la bour-geoisie dans l'appareil d'Etat. Ainsi laconquête de l'appareil d'Etat par descouches bourgeoises distinctes de la frac-tion monopoliste privée peut conduire,selon le rapport de forces, à ce que lesecteur public, au lieu de servir de sourced'accumulation du capital pour les mono-poles privés, devienne un lieu d'accumu-lation visant sa propre valorisation. Onassisterait alors à une rupture de la sou-mission de ce secteur public au monopoleprivé et du même coup, à une autonomi-sation de la bourgeoisie monopolisted'Etat vis-à-vis de la fraction monopolisteet à sa transformation en élément de lanouvelle bourgeoisie.»

Nous en étions pour notre part restésà l'analyse de Lénine et nous pensionsque l'unification politique de la bourgeoi-sie était définitivement réalisée dans lespays avancés, à l'époque de l'impérialis-me, par la soumission, ou mieux, préciseLénine pour bien montrer qu'il s'agit làd'un processus irréversible, par la fusiondu capital industriel et du capital finan-cier sous l'hégémonie des banques qui,de modestes intermédiaires au début ducapitalisme, sont devenues de puissantsmonopoles contrôlant toutes les opéra-tions industrielles, commerciales et finan-cières. Réalisant « l'union personnelle desbanques et de l'industrie complétée parl'union personnelle des unes et des autresavec le gouvernement», cette fusion con-cluait, selon Lénine, la période des luttespour le contrôle de l'Etat entre bourgeoi-sie industrielle, bourgeoisie bancaire etpropriétaires fonciers que Marx avaitsuivies de près au XIXe siècle.

Les maoïstes auraient, quant à eux,découvert un stade ultérieur au stadedécri t par Lénine, un stade ayant pourpierre angulaire un capital nationalisé,séparé du capital privé et opposé à lui.

On remarquera que c'est en faisant unesemblable distinction que le PCF prétendpasser pacifiquement au pouvoir. Onretrouve ici tous les thèmes du PCF :l'opposition secteur public secteur privé,le pillage du premier par le second « grâceau système de transfert de plus-value », lapossibilité de renverser le rapport deforce au sein de l'Etat en s'appuyant surle secteur nationalisé ... Rien n'y manque,pas même le fameux seuil des nationali-sations où le PCR voit lui aussi le pointde rupture qui va déterminer la naturedu pouvoir : «Car si la fraction mono-poliste privée conservait dans la baseéconomique un pouvoir suffisant, ellepourrait reconquérir dans des conditionspolitiques favorables son hégémonie surl'appareil d'Etat et restaurer alors le rap-port de soumission du secteur public à lavalorisation du capital dans les secteursmonopolistes privés. C'est là toute la ques-tion - à la fois politique et économique-du seuil dont le PCF parle tant» (p. 84).En somme, la construction du PCR partdes mêmes présupposés théoriques quele programme de la gauche. C'est qu'eneffet, le PCR partage avec la gauche lamême incompréhension fondamentale dela nature et des mécanismes profonds ducapital.

A la base de l'opposition secteur publicsecteur privé, il y a l'erreur banale quiassimile le rapport de production capi-taliste à la propriété personnelle - dansle sens le plus étroitement juridique -des moyens de production. Le tardif et

approximatif retour aux sources desmaoïstes du PCR ne pouvait évidemmentpas leur permettre de dépasser cetteerreur : il leur aurait fallu reconnaîtrepour cela que le capitalisme se définitpar la production de marchandises et lesalariat, c'est-à-dire renier à la fois Sta-line et Mao Tsé-toung. Ils sont donc bienallés exhumer des oubliettes staliniennesla notion de dépersonnalisation du capi-tal, mais ils ne peuvent donner du capita-lisme d'Etat qu'une définition finalementjuridique en l'assimilant à la propriétéd'Etat sans rien comprendre à soncontenu économique. Et de même, ilsn'ont pu expliquer l'élimination de la pro-priété individuelle du capitaliste qu'en laremplaçant aussitôt par les conceptsobscurs de «propriété économique [!],ou pouvoir effectif d'orienter le dévelop-oement d'une entreprise» et de « posses.s.on [!] ou pouvoir de gestion direct.des moyens de production».

Un des traits caractéristiques de l'im-périalisme, explique encore Lénine, est lacentralisation de toute l'activité écono-mique par quelques grands monopolesfinanciers qui se soumettent l'appareild'Etat, lequel intervient à son tour deplus en plus à tous les niveaux de lavie économique. La nationalisation nes'effectue pas en rupture avec le mono-pole qui viendrait secondairement la para-siter, elle n'est qu'un épisode et unmaillon de la concentration monopolistetoujours plus grande; elle n'est, commele précise Lénine à l'adresse des «socia-listes d'Etat» - mais cela vaut toutautant pour les théoriciens de la nouvellebourgeoisie - qu'une simple formalitéqui, la plupart du temps, ne requiertmême pas que l'on modifie l'équipe degestionnaires en place. De même, le capi-talisme d'Etat n'est que la forme la plusachevée de cette tendance centralisatrice,(et de ce fait il est faux de l'individua-liser comme un stade particulier, diffé-rent de l'impérialisme), et non, commele prétend la mythologie stalinienne, lavictoire du secteur public terrassant sonennemi mortel, le secteur privé.

« Monopoles privés et monopoles d'Etatse confondent à l'époque du capital finan-cier, les uns et les autres n'étant que leschaînons de la lutte impérialiste entreles plus grands monopolistes pour le par-tage du monde », ajoute encore Lénine. Lesmaoïstes, enfermés dans leur vision for-melle du capitalisme, continuent de voirdans la nationalisation une « modifica-tion structurelle de la base économiquedu capital», et ils en cherchent fébrile-ment les nouveaux propriétaires.

Voici donc les technocrates, « posses-seurs et détenteurs de la propriété écono-mique », chargés par le PCR de promou-voir le capitalisme d'Etat. Malheureuse-ment pour le capitalisme d'Etat, cescouches sociales apparaissent, si c'estpossible, encore moins capables que luide « s'autonomiser » vis-à-vis des mono-poles. Tirant leur origine de la dissocia-tion toujours plus grande des fonctionstechniques, scientifiques, de gestion etd'encadrement autrefois cumulées par leseul capitaliste, elles s'échelonnent ducadre supérieur de gestion du capitaljusqu'à l'aristocratie ouvrière, englobantla multitude de cadres moyens et tech-niciens de toutes sortes qui forment lesnouvelles couches moyennes. Il faut avoirabandonné toute analyse de classe (etc'est bien le cas ici puisque ces couchesqui touchent à plusieurs classes de lasociété bourgeoise sont définies en faitpar leur fonction) pour s'imaginer qu'enajoutant à la corruption des uns, lesvelléités et la veulerie des autres, onobtient une force cohérente capable des'opposer à l'emprise des monopoles.

La théorie du PCR tient, en réalité,autant des multiples thèses bourgeoisessur la « technostructure» ou « le pouvoirdes managers» que de la démagogie deracolage du PCF qui prétend, précisé-ment, s'appuyer sur le prétendu caractèreantimonopoliste de ces couches et leurprétendue aspiration à se dégager dansleur fonction productive de la tutelle dugrand capital.

Le PCR a pris cette démagogie avecle plus grand sérieux; il ne doute pasque les PC officiels ne rallient massive-ment, tôt ou tard, la technocratie; ilcroit dur comme fer à leur capacité età leur volonté de « transformer la struc-ture économique », et à la stratégie deconquête progressive du pouvoir. Selonle PCR : « En réclamant une partition duministère des Finances [...], de même enréclamant la partition du ministère del'Intérieur [...], le PCF éclaire particuliè-rement bien les mécanismes qu'il voudraitenclencher à l'intérieur d'un gouverne-ment de gauche : taillader à l'intérieurmême de l'appareil d'Etat des pans en-tiers, des secteurs complets dont il pour-rait avoir un contrôle total [...] il dispo-serait par ce moyen de leviers décisifs ».Marchais et Rocard n'auraient pas ditmieux!

Seulement, cette perspective glace litté-ralement nos maoïstes d'horreur. C'estque derrière les multiples professions defoi démocratiques de l'eurocommunisme- tout comme dans les distances nou-vellement affichées par celui-ci vis-à-visde la Russie - ils ont rapidement discer-né la manœuvre et flairé le « dangerprincipal» : la société que préconisentles PC officiels a «pour synonyme unerestriction importante des libertés démo-cratiques à l'image de ce qui sévit dansles pays de l'Est », Certes, « le P.C.F. mul-tiplie les déclarations sur l' « autonomiede gestion », le contrôle a posteriori del'Etat qui prétendent prouver que ce n'estpas l'Etat qui dirigerait l'activité écono-mique », mais « l'insistance du PCF à sedémarquer de ['« étatisme» vise évidem-ment en premier lieu à masquer le faitque son projet signifie le renforcementd'un appareil oppressif, étranger auxmasses ».

La peur de l' « étatisme », cri horrifié etridicule des petits bourgeois devant lapuissance toujours renforcée de l'Etatbourgeois - Etat qu'ils finissent parconsidérer comme la source de tout mal_ c'est bien en effet le fond de la thèsede la « Nouvelle bourgeoisie ». Le capita-lisme d'Etat n'est pas pour eux la sou-mission encore plus grande de l'Etat auxmonopoles capitalistes, mais le « monstreEtat» à l'état pur dominant même lesmonopoles et personnalisé par une bu-reaucratie anonyme et toute puissante.Sa nature de classe même reste unequestion secondaire puisque c'est par unmécanisme semblable que l'on peut voir,dans la mythologie maoïste, le capitalis-me d'Etat naître de l'Etat prolétarien- c'est ce qui se serait passé, selon eux,en Russie avec la déstalinisation et auraitété en Chine évité de justesse par larévolution culturelle balayant, sous ladirection de Mao, les nouveaux bourgeois.Autrement dit, l'exploitation et la classeexploiteuse naissent de l'Etat, quel qu'ilsoit, et, bien sûr, le seul remède est d'enlimiter le pouvoir par la démocratie ...

Ce que tous ces gens-là ne pourrontjamais comprendre, c'est que dans lesaires avancées' où. le capitalisme a épuisétoute potentialité révolutionnaire et ré-formiste, la démocratie ne peut servirqu'au renforcement contre-révolutionnai-re de l'Etat bourgeois. L'alternance démo-cratique, qui a maintenu la forme, maisseulement la forme, d'une oppositionentre une « droite libérale» et une « gau-che réformiste ». aux programmes - do-rénavant identiques à quelques effets demanches près - de centralisation fascistede la société, n'a plus pour fonction quede détourner le prolétariat du véritableterrain de sa lutte, et l'opportunisme nese distingue pas de la social-démocratieclassique, comme le croit le PCR, par« un projet propre de transformationsociale », mais par une servilité encoreplus grande vis-à-vis de la bourgeoisiede moins en moins masquée par la fic-tion réformiste.

La thèse de la « Nouvelle bourgeoisie»réussit donc, par une de ces performàn-ces propres au crétinisme petit bour-geois, à faire la synthèse entre la fictionréformiste et sa critique libérale dedroite.

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Le Prolétaire no 278 - 2 au 15 décembre 1978

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Le marxisme et l'autogestion (1)

L'oppression ne vient pas du centralisme, mais du capitalismeLes autogestionnaires partent d'une

constatation superficielle : celle que jus-qu'ici chaque progrès dans l'unificationet la centralisation de la vie sociale s'estaccompagné dans l'histoire de l'humanitéd'un renforcement de l'oppression éco-nomique dans la production et de l'op-pression politique dans la société. Nousnous voyons donc contraints de reprendrele fil de l'histoire pour démêler les filsqui lient centralisation et oppression.

Pour le marxisme, l'oppression socialeplonge ses racines dans la décompositiondu communisme primitif et le dévelop-pement de la divison du travail. Avec cedernier chaque producteur, au lieu de

De Proudhon à ses petits-fils directs et indirects, les autogestionnaires assi-milent centralisation et oppression, si bien qu'ils cherchent une garantie contrecette dernière dans la gestion décentralisée de l'économie par les producteurs(parmi lesquels on ne sépare pas toujours ouvriers et capitallstes ...), dans lerefus le plus net de toute étatisation forcément bureaucratique à leurs yeux. Cespositions se traduisent dans le domaine politique par la revendication de la démo-cratie et du pluripartisme, autrement dit par le rejet de la dictature du prolétariat,point de convergence réel des autogestionnaires d'aujourd'hui, des sociaux-dêmo-crates aux anarchistes, en passant par toute la gamme des spontanéistes et descentristes.

produire collectivement conformémentaux besoins connus de la population etde la consommation collective, se metdésormais à produire pour le marché.

Anarchie des intérêts opposés et oppresion sociale

Engels l'explique dans l'Anti-Dühring :« Toute société reposant sur la produc-tion marchande a ceci de particulier queles producteurs y ont perdu la domina-tion sur leur propres relations sociales.Chacun produit pour soi, avec ses moyensde production dus au hasard et pour sonbesoin individuel d'échange. Nul ne saitquelle quantité de son article par-viendra sur le marché ni quellequantité il en [auâra ; nul ne saitsi son produit individuel trouvera à sonarrivée un besoin réel, s'il retirera sesfrais ou même s'il pourra vendre. C'estle règne de l'anarchie de la productionsociale. Mais la production marchandecomme toute autre forme de productiona ses lois originales, immanentes, insépa-rables d'elle; et ces lois s'imposent mal-gré l'anarchie en elle, par elle. Elles semanifestent dans la seule forme quisubsiste de lien social, dans l'échange,et elles prévalent en face des producteursindividuels comme lois coercitives de laconcurrence [ ...] Elles s'imposent doncsans les producteurs comme lois natu-relles de la forme de production, lois àl'action aveugle, le produit domine lesproducteurs » ( 1).

Ensuite ces progrès de la division dutravail s'accompagnent d'une différencia-tion accrue des intérêts sociaux, d'unemonopolisation des forces productivesaux mains de particuliers et donc d'unescission en possédants et dépossédés,scission qui est maintenue par la vio-lence. En effet le marché n'existant passans la propriété privée, il mène néces-sairement à la concentration de la pro-priété, ce qui conduit à ce que le despo-tisme du marché soit personnifié par laclasse des propriétaires.'

. Enfin, en relation directe avec ce quiprécède, se développent les conflits so-ciaux qui menacent de faire éclater lasociété. Ce à quoi cette dernière réagiten sécrétant un organisme qui, en désar-.mant la population, doit garantir l'unitéde la société. Cet organisme c'est l'Etat

. .qui, naturellement, tombe en général auxmains de la .classe économiquement laplus puissante .et devient un instrumentde domination contre la classe exploitée.

Afnst, de la même manière que l'échan-ge a pour corollaire nécessaire le des-potisme des lois du marché, la division enclasses qui dérive également de la divi-sion du travail trouve son complémentnécessaire dans le despotisme de l'Etat.

"Nous en avons assez vu à ce point pouraffirmer que pour se libérer du despo-

Travail salarié et despotisme d'usine

Alors, que peuvent changer au despo-tisme d'usine Messieurs les autogestion-naires qui demandent un prétendu droitde regard sur la gestion de l'entreprise?Et même ces formidables révolutionnai-

. res qui veulent tout changer en rempla-çant le patron par un « comité ouvrier ~ ?Le marxisme y a donc déjà répondu :rien. Le seul résultat de la revendicationde l'autogestion est de détourner les éner-gies de classe vers une issue inoffensivepour le capital, une issue qui peut même,

tisme et de l'oppression, il faut supprimerles classes, et pour cela le marché. Hontedonc à tous les admirateurs de l' « auto-gestion» d'unités économiques liées par ...le marché, même si celui-ci est qualifié de... ~ socialiste ).

Mais poursuivons. A un certain degré dedéveloppement des forces productives etde la production marchande, on assiste àla centralisation des moyens de produc-tiÔÏl'et d'échange dans les mains de quel-ques-uns, à la concentration des instru-ments de travail et de la main-d'œuvre enun lieu donné par la transformation delarges masses d'anciens propriétaires enprolétaires obligés de vendre désormaisleur force de travail aux capitalistes pourvivre. Ainsi les lois internes de la pro-duction poussent à révolutionner l'épar-pillement antérieur des producteurs im-médiats par l'organisation du travail as-socié dans la manufacture puis dans lafabrique : la coopération capitaliste.

Avec cette nouvelle forme productive,la séparation en producteurs autonomesn'est pas supprimée. Elle est seulementmodifiée : cette fois, au lieu de s'effec-tuer entre de petits producteurs indivi-duels, la concurrence mercantile a coursentre des entreprises disposant de lamasse des marchandises qui résultent dutravail associé : l'anarchie productive estdonc poussée "à un niveau supérieur. Ce-pendant, si l'entrepreneur est soumis, lui,au despotisme du marché, que se passe-t-il dans l'atelier, où désormais le travailest effectué par des esclaves salariés, quela concurrence entre eux oblige à tra-vailler davantage pour un salaire réduitau minimum de la consommation de safamille? Comme l'explique Marx, « tan-dis que dans l'intérieur de l'atelier mo-derne la division tiu travail est minutieu-sement réglée par l'autorité de l'entrepre-neur, la société moderne n'a d'autre rè-gle, d'autre autorité pour distribuer letravail, que la libre concurrence ~. C'estpourquoi e l'autorité dans l'atelier etcelle dans la société, par rapport à la di-viSiQn du travail, sont en raison inversel'une de l'autre» (2), C'est le même Marxqui explique également ce qui suit « par-ce que l'objet même qu'il s'açit de diri-ger est d'un côté, procès de productioncoopératif, et d'un autre côté, procèsd'extraction de la plus-value, la forme decette direction devient nécessairementdespotique. Les formes particulières dece despotisme se développent à mesureque se développe la coopératio-n. » (3).

à un moment de crise, lui servir d'amor-tisseur contre-révolutionnaire.

En effet, le despotisme d'usine ne re-lève pas tant du machiavélisme du capi-taliste que de la soumission de ce der-nier, en tant que support du capital, audespotisme du marché qui est né del'anarchie de la concurrence entre lesentreprises. Il est le résultat du fait quele capitaliste n'est que l'agent - il n'amême pas besoin d'en être conscient -de la valorisation du capital et que les

ouvriers subissent l'exploitation. Il s'im-posera donc nécessairement à la volontéhumaine tant qu'un chef d'entreprise -fût-il un fonctionnaire ou un ~ comitéouvrier :. - devra réinvestir une partcroissante de profit, tandis que la massedes producteurs ne pourra consommerqu'en passant par le salaire et tant qu'àtravers l'échange entre le travail et lecapital se réaliseront les lois imperson-nelles et implacables de l'accumulationmeurtrière.

C'est la contradiction entre l'organisa-tion sociale du travail et son appropria-tion privée, moyen de l'accumulation capi-taliste, qui rend la centralisation des

forces productives oppressives pour letravailleur, et non la centralisation parelle-même. Le problème n'est donc pasct' « autogérer » la production pour lemarché, mais de détruire le capitalisme.

Maintenant, de même que le capitalismepousse le despotisme du marché au pa-roxysme, il pousse aussi en conséquence,nécessairement, l'oppression politique auparoxysme. Tout comme l'anarchie de laproduction d'entreprise provoque une suc-cession d'à-coups productifs baptisés« prospértté s et de crises catastrophiquesqui condamnent les hommes à mourir defaim sur les machines inemployées qu'ilsse sont crevés à produire ou dans desguerres où cet excédent est sacrifié surl'autel des patries, la division de la sociétéentre bourgeois et prolétaires ne peutqu'éclater en guerre sociale ouverte.

C'est pourquoi le maintien d'un telchaos, où à l'accumulation de la richesseà un pôle répond la misère accrue au pôleopposé, ne peut se faire que grâce augonflement de l'appareil bureaucratiqueet militaire de l'Etat contre le proléta-riat.

Exaspération des antagonismes de classe ettotalitarisme croissant de .1'Etatbourgeois

Le capitalisme pourrissant pousse poursa part au renforcement pathologique ducaractère totalitaire de l'Etat qui tombeaux mains de la fraction la plus puis-sante de la classe dominante, celle dugrand capital, et il a tendance à disci-pliner touj ours plus la classe dominantesous sa forme extrême, le fascisme.

En économie, la pression de ces loisfait que le capital tend à devenir un vé-ritable capital social, qui se dépersonna-lise et présente une organisation centra-lisée et trustifiée, qui même au degréde concentration atteint est soumise à denouvelles restructurations encore plusamples. Cette centralisation, contradictoi-re sous sa forme capitaliste, qui répondà la guerre généralisée dans tous les do-maines, n'en fournit pas moins la baseéconomique matérielle du socialisme,bien que le niveau minimum de centra-lisation indispensable à la transformationsocialiste ait déjà été atteint depuis ledébut du siècle.

Si la révolution ne vient pas nous endélivrer, le capitalisme qui se défend con-tre elle en blindant toujours davantagel'Etat totalitaire, n'a d'autre issue que d'in-ternationaliser toujours davantage la pro-duction tout en fortifiant les Etats natio-naux concurrents dans la guerre écono-mique qui se transforme nécessairementen guerre impérialiste.

Que peuvent faire contre cette coursevertigineuse au militarisme et 'à la mili-

tarisation de la société entière, expressionconcentrée et éloquente de la centrali-sation capitaliste, les tenants de la ges-tion « décentralisée » et de la démocra-tisation de l'Etat et de la vie économique,sociale et politique à tous les niveaux, si-non s'épuiser en vains combats, ou pire,servir de drapeau hypocrite à la poursuitede cette course infernale?

Pour nous, il n'y a qu'une voie, cellede la révolution prolétarienne et de latransformation communiste de la société.Elle seule s'affirme comme la solutiondialectique harmonieuse. Dépassant lacontradiction en faisant accéder à uneunité supérieure, elle signifie la fin dumercantilisme et donc la mise en accorddu caractère de l'appropriation - so-ciale - avec celui du travail associé àl'échelle de la société tout entière. Con-trairement à la solution capitaliste quine peut que promettre l'écrasement duprolétariat et la barbarie pour l'humanité,elle délivre enfin d'espèce humaine uniedu despotisme, de la misère et del'oppression.

(1) Engels, Anti-Dühring, Chap. Socialisme :données théoriques.

(2) Marx, Misère de la philosophie, Ed. So-ciales, pages 142-143.

(3) Marx, Le Capital, La Coopération, Edi-tions Sociales, Livre t=, tome 2, p. 24.

PARTI ET CLASSE

thèses de l'Internationale sur le rôle du parti communistedans la révolution prolétarienne (1920)

parti et classe (1921)

parti et action de classe (1921)

le prlnclpe démocratique (1922)

dictature prolétarienne et parti de classe (1951)

Une brochure de 112 pages - 'Prix: 8 F.

Page 6: 20, 75012 1 40 6 20 60 30 1 40 1. 1 --- Pour le parti ...

'.-' Le .Prolétaire. nI:! 278 - 2 au 15 ,d~cembre-19.78

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Plus que jamais, défense résolueD'après les chiffres officiels on compte

actuellement dans l'ensemble de la zoneOCDE 16,5 millions de chômeurs recen-sés (ce qui signifie que le nombre réeldes chômeurs est encore plus élevé). Lechômage a pratiquement doublé entre1973 et 1975, au moment le plus fort dela crise, et est resté au même niveaudepuis. Il s'agit là d'une moyenne.

Si l'on regarde pays par pays, on cons-tate que le taux au Canada est passé de5,6 % en 1973 à 8,6 % en 1978, en Espa-gne de 2,2 % à 7,1 %, en Italie de 3,7 %à 6,8 %, en Australie de 1,9 % à 6,2 %,aux Etats-Unis de 4,7 % à 6 %, en Grande-Bretagne de 2,8 % à 5,8 %, en Francede 2,6 % à 5,3 %, en Allemagne de 0,9 %à 4 %, au japon de 1,3 % à 2,2 %.

Par rapport à la période de « prospé-rité» 1955-1973,on constate que le chô-mage a reculé dans trois pays: les Etats-Unis, l'Allemagne et la Suède, ce qui n'estpas sans explication.

D'après une étude parue dans le nu-méro d'octobre 1978 de l'Expansion, d'oùles chiffres sont tirés, les Etats-Unis au-raient diminué leur chômage (mais letaux actuel est encore de 6 % de la popu-lation active) essentiellement en créantdes emplois, c'est-à-dire « en poussant laproduction et en acceptant une fortebaisse de la compétitivité de l'économieaméricaine ». Autrement dit ils ont re-dressé l'emploi « en sacrifiant le dollar »,Les Etats-Unis sont le seul pays à pou-voir utiliser ce remède « car c'est le seulpays qui, en émettant sa propre mon-naie, émet aussi celle des échanges inter-nationaux. Il peut donc supporter dura-

blement un déficit extérieur qui seraitintolérable pour n'importe quel autrepays », On peut seulement se demander,ajoute l'article, si cette baisse du dollarn'est pas une des principales causes duchômage... dans le reste du monde. End'autres termes les Etats-Unis ont dimi-nué le chômage chez eux en l'exportantailleurs.

L'Allemagne n'avait pas cette possibi-lité, mais elle en avait une autre: ellea fai t baisser son taux de chômage (4 %actuellement contre 4,9 % en mars 1955)«en mettant à la porte 1.300.000Turcs,Yougoslaves et autres Italiens », remèdequ'ont également utilisé les Etats-Unis,bien que de façon secondaire, en refou-lant des travailleurs mexicains, entre au-tres.

Quant à la Suède, elle aurait réussi àdiminuer le nombre de chômeurs (2,1 %actuellement contre 2,9 % en novembre1973) au prix d'un déficit budgétaire,d'un déficit extérieur, et de... l'inflation.

Exportation du chômage dans d'autrespays, renvoi des travailleurs immigrés :telles sont les seules mesures que lesdifférentes économies nationales peuventmettre en œuvre pour diminuer le chô-mage chez elles. Sur le papier il y en aune autre, c'est d'augmenter la crois-sance: « Tout le monde est d'accord pourreconnaître qu'un taux de croissanceplus élevé permettrait de lutter contrele chômage, même si cela ne devait passuffire pour le résorber. Les expertsconsultés - d'accord sur ce point avecceux de l'OCDE - situent entre 4 et 5 %le taux de croissance qui permettrait de

des chômeurs !renverser la tendance actuelle de l'emploi.Or l'ensemble occidental évolue au rythmed'une croissance moyenne de 3,5 %. Ilfaudrait donc gagner un point de crois-sance pour inverser la tendance. C'estaccessible, dit-on un peu partout, sansprendre de risques excessifs du côté del'inflation, par une meilleure concerta-tion entre les politiques économiques.C'est, au fond, l'objectif qui a été fixéau ({sommet de Bonn» en juillet dernier »,

L'ennui, c'est qu'augmenter la crois-sance dans chaque pays, cela revient àaccroître la production dans tous lespays; mais comme il faut vendre surun marché rétréci, et donc prendre unepart du marché au détriment des autres,cela signifie chômage accru pour la classeouvrière des pays défavorisés dans laconcurrence, mais cela signifie également,comme conséquence des restructurationssauvages, chômage accru aussi dansles pays favorisés par la concurrence,bref, en dépit des promesses, cela veutdire chômage accru pour tous. ,

En réalité, le chômage n'est pas laconséquence d'un mauvais fonctionne-ment du système capitaliste: il est inhé-rent au fonctionnement même de cemode de production. L'accroissement re-latif du chômage est une donnée perma-nente et le chômage s'accroît de façonabsolue en période de crise.

Malgré la limitation des flux migratoi-res et le non-renouvellement des cartesqui menacent des centaines de milliersde prolétaires pour l'année qui vient,malgré aussi les tentatives pour déve-lopper le travail à temps partiel et les

contrats temporaires, le chômage ne peutque s'accroître encore.

Pour ce qui est de la situation des chô-meurs, elle était déjà désastreuse. L'Usinenouvelle de septembre 1978 a publié untableau qui porte sur 1.040.000chômeurs.D'après ce tableau, en mai 1978, 300.000chômeurs ne recevaient aucune indemnité(il s'agit de chômeurs non secourus soitparce qu'ils ont épuisé leurs droits soitparce qu'ils ne peuvent pas en bénéficier:jeunes qui n'ont jamais travaillé et tra-vailleurs qui ont moins de trois mois deprésence dans l'entreprise); 215.000 chô-meurs touchaient au titre de l'aide publi-que moins de 50 % du Smic, c'est-à-diremoins de 31 F par jour, et ce pendanttrois mois seulement; 115.000 chômeurstouchaient les allocations Assedic (35 %du salaire pendant 1 an); 226.000 tou-chaient les allocations Assedic et l'aidepublique (1 an pour les Assedic, 3 moispour l'AP). Sur 1.040.000 chômeurs,171.00 seulement, soit moins de 17 %,recevaient 90 % de leur salaire pendantun an, et d'ailleurs une bonne propor-tion dans cette catégorie est constituéede cadres.

Cette situation risque encore de s'ag-graver. Devant l'accroissement du nom-bre de chômeurs, l'Etat et le patronatse renvoient la balle pour savoir qui desdeux doit payer: l'Etat avec l'argent descontribuables et donc avec les impôtspayés par les travailleurs, les patrons avecla plus-value qu'ils extorquent aux ou-vriers. La CFDT et la CGT, elles, récla-

(suite page 8)

Préparer la riposte de classe à l'attaque bourgeoise(suite de la page 1)

naux ", la semaine de « dialogue » organiséepar Stoléru du 19 au 26 novembre avait pourbut essentiel 'd'expliquer aux travailleurs la-nécessité d'une importante vague de renvoispour 1979, au nom de l'intérêt commun de

. tous les travatlleurs, y compris les immigrés.eux-mêmes. Gela au rnitieu de déclarationshypocrites visant à préserver l'image de mar-que du libéralisme giscardien... aux fraisdes travailleurs immigrés, qui finançaientl'opération par Il'intermédiaire du FAS!

« Faisant allusion à 'l'expiration, en 1979,» des cartes de séjour des Algériens, M .. Sto-» léru s'est interrogé :' " Est-il raisonnable» que, dans les conditions actuelles de l'em-» ploi, cinq cent mille nouveaux engagements), de travail soient délivrés pour 1979-1989?>1 J'ai tendance à répondre non ... , ce qui ne» veut pas dire que cinq cent mille persan->1 nes seront mises à la porte ", a indiqué" M. Stoléru, qui a ajouté : "Nous pensons" que le marché oe l'emploi doit être concen-» . tré le plus possible sur ceux qui ont besoin» de travailler en France". Il «< Le Monde »

du 25-11-78.). Les travailleurs immigrés ont montré par

avance quelle réponse de classe i'is enten-daient donner à cette nouvelle. offensivebourgeoise. :. I.e 18 novembre, 20.000 travail-leurs lrnmlqrés -etfrancals-ont marrltesté soli-dairement à . l'appel du -Oèmlté de 'Coordina-tion des foyers en lutte, contre la répressionpollclère, les mesures racistes de Stoléru, etpour I'unlté de tous les travailteurs.

Emboîtant le pas à Stoléru, les directionssyndicales et les partis opportunistes ontorganisé pour toute riposte une « vraie se-maine de 'dialogue », qui ne pouvait aller

. bien loin dans la mesure où les principes quiguident la politique d'immigration du PCF, dela CGT ou de la CFDT sont les principes bour-geois, les mêmes que ceux de Stoléru, De-puis tonçternps, tous ces représentants. dusocial-impérialisme se sont prononcés pourle contrôle de 'l'immigration, réclamant de fa-çon plus ou moins nette le verrouillage desfrontières et, à l'intérieur, le contrôle de lapolice sur les travailleurs immigrés, que cesoit au moyen des cartes de séjour pour lePCF et lia CGT, ou du « document unique »

pour la CFDT. Leur point de vue étroitementchauvin, inspiré par Ile souci de défendre lesprivilèges d'une minorité d'ouvriers « supé-rieurs » ou « aristocratiques ", privilèges quidépendent du succès de « 'leur » bourgeoisiedans la guerre commerciale, est en profondaccord avec le projet de Stoléru.

Réserver d'abord le travail aux « natio-naux », n'est-ce pas aussi la volonté du PCFet de la CGT puisqu'ils réclament le « rapa-triement des travaux faits à l'étranger » ou le

- -«"1abritluons' français » ? - ...- ._,_.C'est pourquoi les dirigeants syndicaux

n'ont pas cherché à appeler les travaiHeurs

français à la révolte contre ta politique bour-geoise et à la solidarité active de classe avecleurs frères immigrés, ils n'ont pas cherché àles mobiliser ni à les organiser pour la luttecontre les expulsions, ils n'ont développéaucun travail systématique dans ce sens dansles entreprises. Leur seule « riposte » a étéune propagande générale par tracts et exposi-tions dénonçant la « campagne pubiicltaire »

de Stoléru, sa « parodie de dialogue » dansun contexte de répression.

C'est également pourquoi il ne faut pasvoir dans la participation de l'URP-CFDT à lamanifestation du 18 novembre un soutieneffectif. Si elle a appelé in extremis à lamanlfestatlon.ic'est bien sous la pression dela lutte, puissante force d'attraction pour sabase ·devant qui elle a vouiu redorer sonblason. Mais c'est en même temps une ma-nœuvre tactique très habile, déterminée nonpas par 'les besoins de la lutte des foyers,mais au contraire par ta politique généralede la CFDT sur l'immigration.

Effectivement, sans rien changer à sonobjectif. de contrôle de l'immigration quisous-entend son accord de fond avec. la ré-pression 'po1icière nécessaire pour l'assurer, laCFDT attend 'plusieurs résultats de .la conces-sion secondaire faite sur la manifestation :se. donner la. possibilité d'une influence sur

. certatns 'secteurs- dè "-,ra 'lutte, persuadés'd'un soutien' réel de-la CFDT~ et. pouvoirainsi calmer les travailleurs dans les foyers;revaloriser la méthode préconisée par· lescourants « d'extrême gauche » qui ont tou-jours prôné aux dirigeants ouvriers de la ,luttede ne pas critiquer trop vivement les direc-tions syndicales, mais de les appeler sansdiscontlnuer à soutenir. Ainsi {a méthode sem-ble avoir marché, 'les courants « d'extrêmegauche » qui ne reprochaient à Ia CFDT quede ne pas soutenir la lutte (tout en 'se gar-dant bien de préciser les bases de cesoutien) mais non de ne pas recon-nettre le Comité de Coordination, pour-ront voir en elle un pôle de rallie-ment. Les illusions de la base sur le soutiende sa centrale sont renforcées, alors qu'ellecontinue le même travail de sabotage ·de lalutte, au sein de la commission Delmon no-tamment. Le résultat 'le plus immédiat de toutce travail fait par les groupes prétendumentd'extrême gauche qui sont' tombés dans cepiège est que la tâche de liaison réelle, ac-tive et directe, à la base, entre ouvriers fran-çais et immigrés, n'a pas avancé d'un pas.Pire, alors que la possibilité existait d'uneliaison sur la base des luttes des six derniersmois, qui toutes - et pas seulement celledes foyers - restent isolées par les bureau-craties syndicales, la sympathie qui peut semanifester autour de :Ia lutte Sonacotra resteprisonnière des' bureaueeatles-: elfe - risquedonc d'avoir à passer obligatoirement parles confédérations, notamment qa CFDT qui

parvient ainsi à centraliser l'activité des mili-tants influencés par « l'extrême gauche ». -Etce d'autant que, comme l'a montré la prépa-ration de cette manifestation, de nombreuxgroupes (comme lia 'LCR, l'OCT) se sont sentipousser des ailes dès que la bureaucratieCFDT a appelé à la manifestation du 18.

Cet « appui » s'est même traduit dans cer-tains Comités de Soutien, où les courants en-clins à placer 'la lutte sur le terrain de l'actionsans principes se sentent de nouveau 'la forcede S'opposer' carrément à nos propositionsqui visent toujours à chercher la solidaritéréelle des ouvriers dans les entreprises et lesquartiers, en mettant en avant les intérêtsgénéraux de la 'lutte de classe et non lesrecettes habituelles de la phraséologie démo-cratlque, de l' « antiracisme en général -. quiaboutissent en pratique à ramener la luttesur la terrain de I'ooportunlsrne.

Le fait que les bonzes CFDT parviennent-aujourd'hui à-donner un pôle de centralisation'à toutes ces forces ambiguës et centristesnous semble représenter un danger pour lalutte, qui doit affronter dans les prochainsmois, la question difficile de la riposte aurenvoi des travarlleurs. .

Dans cette situation, notre parti intensifierasa . campagne' 'dé dénonciation de la politi-

.'que antl-ouvrière de la bourgeoisie; de dé--nonclation de-la complici-té des partis de gau--éhe et des directions syndicales partlsans..du: conttôte, de 'l'immlçretion qui. nourrit .Ia divl-xslon des rangs ouvriers, le racisme et la xéno-

phobie; il intensifiera son travail d'expllca-.tion politique, d'appel à une riposte collectivede classe contre toute expulsion et contre lenon-renouvellement des cartes, en insistantsur le fait que si la olasse ouvrière laisse unepartie d'elie-même seule face à 'l'attaque del'ennemi, c'est tout entière qu'elle subit une

. défaite. Cette campagne, notre parti lamènera avec ses forces, qui sont modestes,mais aussi avec ta détermination que luidicte son devoir prolétarien et internationa-liste, en utilisant tous les moyens à sa dispo-sition : réunions publiques, journaux, afficheset tracts, bulletins d'entreprises, etc., ainsique, là où c'est possible, en intervenant dansles entreprises et les sections syndicales.

Mais ce travail de parti, qUI reste essen-tieilernent un travail de propagande et d'orien-tr tion générale en vue de préparer une mobi-lisation effective, ne saurait suffire pourorganiser une riposte générale. Pour être effi-cace et pour préparer les luttes à venir, cetteriposte doit être la plus large possible, ou-verte à tous les ouvriers, quelle que soitleur appartenance politique ou syndicale ouleur nationalité. C'est pourquoi l'organe d'unetelle _riposte doit être une organisation de

,;type, immé-diat.. Dans les étapes qui ont précédé 'la situa-tion présente, c'est le Comité de Coordina-tion qui a joué ce rôle, notamment dans la

lutte contre le million et les discriminations,lutte dont les temps forts ont été les mani-festations du 19 novembre 77, du t= mai 78et du 18 novembre 78. Les faits ont montréque ile Comité est ,la seule organisation ou-vrière forgée dans une lutte effective quisoit capable de donner une colonne verté-brale à un front d'organisations ouvertes, no-tamment dans l'immigration, et d'entratner,à travers 'les comités de soutien et plus gé-néralement à travers l'influence qu'il exercedans la classe, des groupes' d'ouvriers dansles entreprises ainsi que des _sections syn-dicales.

Si le Comité de Coordination n'avait. pasla force, en raison du terrible isolement oùsont plongées les luttes des. résidents etplus généralement des prolétaires immigrés,de remplir ta tâche, nous ne disons pasd'unique organisateur, mais de pilier cen-traI de la riposte, s'il n'avait pas la forced'affronter victorieusement. les innombrablesmanœuvres qui cherchent, avec I'alde degroupes qui prétendent « soutenir " 'la lutte,à l'entraîner dans les pièges du dérnocra-tisme, alors plusieurs dançers se fer~llentmenaçants.

Le premier serait que le ~ Comité sereplie sur la seule grève des loyers, au -ris-que même d'une scission en- son sein avec, lapartla -18_ plus avancée etla plus. .combatrve

..des .·.ouv_rJ:ersL.qL)i·sentent ·I~ _n~ce$sH~ d'une

..Iutte_·~~!us générale_ contre la _bour.geoisie ·.etl'impérialismè.· Certains' 'ccurarits -télégüidespar le réformisme, qui ont de solldes réflexesde pompiers sociaux, s'empressent d'allieursde vouloir cantonner le rôle du Comité auxfoyers. Or comment ne pas voir que 'le suc-cès de la lutte des foyers est désormais liéà celui de la riposte générale contre l'attaqueenti-protéterienne qui vise, à travers nos trè-res immigrés, toute la classe ouvrière? De-vant cette donnée de fait, les arguments cons-titutionnels ne sont pas de mise.

Le second danger serait qu'en l'absenced'un rôle déterminant de [a Coordination, lariposte s'organise sur la base d'un cartel hé-téroclite de partis et d'organisations quisont pour la plupart déjà acquis à la 'ma-nœuvre démocratlco-opportunlste (ou bienincapables de la déjouer à terme), ce quireviendrait à livrer la direction réelie de lariposte à la direction de la CFDT qui la tra-hira comme elle ra déjà fait pour ,la lutte desfoyers.

L'enjeu est grave. Nos camarades, notam-ment dans les entreprises, les sections syndi-cales, .les Comités de Soutien à Ia lutte desfoyers, lutteront en tout état de cause pour

, que la riposte se fasse sur la. base la pluslarge possible et selon Ie méthode proléta-rienne et clessiste, contre toutes les sirènesdu dérnocratlsme et de {atactltté qui ne-cher-chent en réalité, avec leurs méthodes douee-reuses, qu'à démanteler la lutte.

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Le Prolétaire na 278 - 2 au 15 décembre 1978

La grève des travailleurs des hôpitauxEn Italie, un mouvement de grève spon-

tané s'est maintenu pendant plus d'unmois dans les hôpitaux. Parti d'un petithôpital de Florence, il a touché d'abordtoute la région et s'est étendu à tout lepays, en se donnant une organisationadéquate indépendante de l'organisationsyndicale officielle. Nos camarades onteu un rôle direct d'organisation dans cemouvement, remarquable par ses métho-des et ses revendications, et qui, aprèsla grève spontanée dans les chemins defer italiens cet été, est un des signes dela reprise de classe qui se fait malgré lesdirections syndica-les et contre elles.

Au moment du renouvellement des con-ventions collectives triennales - qui don-ne lieu à une négociation patron - ouEtat - syndicats, précédée en généralpar des discussions sur la plate-formedans des assemblées de travailleurs, uneagitation spontanée s'est manifestée parmiles travailleurs de la région de Florence.A l'hôpital de San Giovanni, les travail-leurs se sont déclarés prêts à une grèvetotale et reconductible, pour défendre desrevendications conformes à leurs besoins,sans se soucier des directives syndicales.Des assemblées générales se sont tenues,ont gagné l'important centre hospitalierde Careggi. Là, nos camarades travail-laient' depuis plus d'un an dans un petitcomité externe, constitué sur des ques-tions de défense minimale, qui semblaitvégéter. Lorsque l'agitation s'est dessinée,les travailleurs sont allés chercher nos ca-marades, qui ont ensuite participé de fa-çon régulière à 'l'organisation locale etcentrale de la grève. En quelques jours,sans que la signature par les syndicats d'unaccord sans rapport avec les revendica-

tions exprimées ait pu le freiner, le mou-vement gagnait en extension et en force.Une partie des malades, auxquels les tra-vailleurs avaient demandé leur solidaritéavaient constitué leurs propres comitéspour soutenir les travailleurs; d'autres,rentrés chez eux malgré 'les pressions dela direction et de la plupart des médecins,qui n'ont pas reculé devant les plus infâ-mes chantages - revenaient participeraux assemblées générales des grévistes ...

Les revendications avancées allaientd'une part, dans le sens de l'unité destravailleurs, en demandant une augmen-tation uniforme pour tous de 40.000 lires,au lieu des « augmentations proportion-nelles à la qualification » chères auxbonzes, 'là-bas comme ici. Ils refusaient,d'autre part l'alourdissement continuelde la charge de travail due aux restructu-rations. En Italie comme en France ou enAngleterre, où une grève des hôpitaux ana-logue semble avoir eu lieu cet été aumilieu d'une vraie conspiration du silencede tous les pompiers sociaux, la nécessitépour l'Etat d'économiser sur les investis-sements improductifs se traduit par une« rationalisation » forcée et une pres-sion redoublée sur toutes "les catégoriesde travailleurs des services. Enfin, lestravailleurs s'opposaient à la « mobilité »

(autre thème cher à la bourgeoisie ita-lienne et à ses fidèles alliés du « compro-mis historique »), dans la mesure où ellereprésentait une aggravation des condi-tions de travail (c'est le cas par exempledes ambulanciers, qu'on renvoie de ser-vice en service).

Dans leurs méthodes aussi, les travail-'leurs sautaient allègrement par dessustoutes les barrières de la négociation syn-

dicale planifiée, en reprenant les armesde classe de la grève sans limitation préa-lable de durée, cette méthode « barbare »dans de pareils secteurs, comme s'em-pressa de le déclarer le très civilisé Lama,bonze en chef de la CGIL. Au lieu d'en-trer poliment dans le protocole de lanégociation, ces barbares se contentèrentd'aller en masse déposer leur plate-formesur le bureau des autorités régionales dé-confites! Au lieu d'attendre sagement lescalendriers d'action des bureaucrates, ilsse voyaient pratiquement chaque jour enassemblée plénière par ville, et mettaientsur pied une coordination régionale, puisnationale, sur la base des comités degrève de chaque hôpital. Ce que desdizaines de bureaucrates stipendiésn'avaient jamais réussi à faire, rassem-bler dans la rue plusieurs milliers de tra-vailleurs hospitaliers, ce mouvement l'a[ait dans des manifestations régionales,menées notamment à Florence aux cris de« Vive la grève générale, à bas la lignesyndicale dans la question des contrats! »,puis dans une manifestation nationale.Naturellement, les syndicats et les partisopportunistes, après avoir tout fait pourisoler et calomnier le mouvement (don-nant entre autres dans leur presse lesnoms des « agitateurs» !), ont essayé en-suite' d'en reprendre les commandes et dese réintroduire dans les assemblées. Aumoment le plus fort de la lutte, ils ontété soit contraints au silence par les tra-vailleurs, soit obligés d'accepter de sefaire les porte-parole de la plate-formedes grévistes. Evidemment, leurs manœu-vres n'ont pas été sans "effet, dans la pé-riode de fatigue qui a suivi, d'autant queles mouvements gauchistes leur ont fournides points d'appui, aussi bien dans les

en Italieméthodes que dans les revendications(par exemple, celle d'un « hôpital rougeau service des travailleurs », aisémenttransformable en « sacrifiez-vous pour labonne marche du service » !).

Par ailleurs, des réactions anti-syndica-les affirmées se sont, très normalement,fait jour parmi les travailleurs; ce quinous a amenés à faire tout un travaild'explication pour empêcher ce débat en-tre anti-syndicalistes et travailleurs com-batifs qui croient pouvoir encore utili-ser le syndicat, débat inévitable dans laphase actuelle, de creuser un fossé arti-ficiel entre les travailleurs en lutte.

Nous reviendrons dans un prochain arti-cle sur ce problème, sur celui de la réac-tion défensive des travailleurs contretoute organisation politique, qui s'est ma-nifestée là comme dans la lutte de la So-nacotra, réaction que nous devons com-battre tout en en comprenant les raisons,et en général, sur toute notre interven-tion de Parti, dont tous les camaradespeuvent tirer de précieux enseignementspratiques. La fatigue se faisant sentiraprès un mois de lutte, les travailleurs ontarrêté la grève dans la plupart des hôpi-taux, sans démoralisation, et en mainte-nant en vie, même de façon réduite, lesorganismes nés de la lutte, grâce à toutela préparation préalable. Les syndicatsont eu beau présenter comme le fruit deleur sage politique de' négociation les20.000 lires d'augmentation obtenues, ilsn'ont pas entamé le sentiment de confian-ce dans leur propre force, et dans lesméthodes anti-réformistes, que cette lutteexceptionnelle a pu donner aux travail-leurs, malgré tous les obstacles et lesimperfections du mouvement.

Extraits du Bulletin Renault nO 17

Le .Comité .d'entreprise, organe de collaboration de classe!Exposé des motifs de

l'ordonnance du 22-2-1945instituant les Comités d'entreprise

«On peut espérer que des contacts fré-quents - le comité se réunit une foispar mois - au cours desquels serontdiscutés des problèmes concrets d'orga-nisation du travail, et qui seront dominéspar le souci de l'œuvre commune à la-quelle la direction et le personnel sontattachés, sortiront des méthodes et despratiques nouvelles de coopération entrele. chef. et les salariés de l'entreprise ... »

Discours devant l'Assemblée nationaleconstituante le 9 avril 1945 du rapporteurdu projet de loi sur les C.E. :

«Il importe de créer au sein de l'entre-prise cette atmosphère de bonne volontéet de compréhension mutuelle qui, seule,permettra le développement de la produc-tion et l'instauration d'un véritable ordresocial où la dignité du travailleur seraojiiciellement reconnue et respectée.»

Souscription permanenteLISTE NUMERO 5

Angers, 432; Grenoble, 61; Rouen, 60;Paris, 2.447; Strasbourg, 1.519; La Seyne,1.000; Réunion publique Paris, 561; Fres-nes, 90; Vincent, 100; Le Mans, 12; Enmémoire de Vercesi, 130; Moulins, 30;3 lycéens, 10; Barbiere, 20; Vanda, AnitaFerro: en mémoire de Vercesi, Bruno Z

. et Acquaviva, 100.Total liste nO 5Total précédent

6.572,0018.009,45

Total général 24.581,45

A PARIS, PERMANENCEdu groupe syndical PTT

un mercredi sur trois de. 15 h à 17 h, 27, ave-nue de -Choisy (métro Porte de Choisy), 75013

.Pafl~, soi·t le 19' dé~mbre ,et ,le 10 janvier.

Gomme dans d'autres' pays d'Europe,le comité d'entreprise a été créé - enFrance en 1945 - avant tout dans le butde créer un organisme de franche collabo-ration entre le patron et les ouvriers, avecl'entremise des syndicats.

Il s'agissait en outre de contrôler enleur donnant une forme officielle les co-mités spontanés nés pendant les dernièresannées de la guerre, qui pouvaient devenirdes foyers d'agitation, redoutés aussi biendu patronat et de l'Etat que des syndi-cats «responsables» soucieux d'abord dereconstruire l'économie.

Certes, il y a dans ses attributionsquelques points qui répondent à des be-soins réels (ne parlons pas des arbres deNoël ou autres fêtes religieuses que lesbourgeois sont bien capables de célébrertout seuls), mais les œuvres sociales, lerôle d'entraide qu'il est censé assumer se-raient remplis de façon aussi efficace etmoins malsaine si c'était un organismevraiment prolétarien qui s'en chargeait -au lieu d'être faites dans le sens de l'in-

trigue, de la corruption, de la compromis-sion qui triomphent toujours dans les CE.Qmmt au prétendu contrôle que les ou-vriers peuvent obtenir par le CE, on ou-blie de dire que c'est le chef d'entreprisequi le préside, qui le convoque et qui s'ensert pour faire sa propagande sur l' « in-térêt de l'entreprise » ét la nécessité detravailler plus! D'ailleurs, tout travail-leur qui prendra la peine de lire les comp-tes rendus du CE de Renault - ou den'importe quelle autre entreprise - verraque la plupart des élus des syndicats« responsables » ont le patriotisme d'en-treprise bien trop chevillé au corps pourfaire autre chose que quelques protesta-tions de forme sur fond de loyale co-gestion!

Les travailleurs n'ont rien à gagner àcette cuisine douteuse qui ne sert qu'àengraisser quelques bureaucrates syndi-caux vendus aux patrons!

Il faut· au contraire lutter pour l'auto-nomie de classe du prolétariat et de sesorganisations!

Les miracles de la «gestion syndicale» de la cantineLa prise en main par le CE Renault de

la cantine d'entreprise en 1945 se fitdans l'esprit de collaboration de classequi marque la fondation de cet organis-me : il' s'agissait, comme le rappelle untract récent du PCF, de subvenir à l'ali-mentation des travailleurs dans l'intérêtde l'entreprise et de .la reconstruction na-tionale, conjointement à la direction,c'est-à-dire à l'époque de faire produirele maximum aux ouvriers avec le mini-mum de ration et de salaire! Aujourd'huic'est avec le même esprit que la CGTdemande à la direction d'augmenter sessubventions parce que « les restaurantsd'entreprise sont nécessaires à la marchede l'usine» (tract du 12-10-78). En faitsous couleur d'intérêt général, celui desouvriers et de l'entreprise, les bonzesont rendu les meilleurs services à la di-rection, en servant d'amortisseur à la ..colère des ouvriers face à l'augmentationdes prix des repas et à leur goût de plus

en ·plus exécrable, obligés d'appliquer eux-mêmes une politique antiprolétarienneinévitable dans une société où l'approvi-sionnement est soumis comme toute laproduction à l'anarchie du marché et àla course au profit! Ce n'est pas la mau-vaise gestion de la CGT qui est en causemais la complicité que représentait celle-ci en appliquant la politique imposée parles faits matériels, sous couvert de défen-dre 'un îlot de pouvoir et de meilleuresconditions pour améliorer le sort desprolétaires, au lieu d'organiser la lutteclassiste pour la baisse des prix des re-pas et même l'entretien gratuit des ou-vriers aux frais du patron. Cette autre po-litique ce n'était pas celle de la CGT, par-ce qu'elle est inséparable de la lutte di-recte et autonome par rapport à l'Etatet l'économie nationale ou l'entreprise,pour une forte augmentation des salaireset la défense intransigeante des condi-tions de travail. Sans oublier que la Confé-

dé ration exploite durement elle-même lesemployés du restaurant (à la RATP lesemployés du CE aussi connaissent l'aus-térité ...).

Les intérêts des ouvriers et de l'entre-prise sont si peu conciliables que le syn-dicat a dû laisser s'accumuler le déficit.Aujourd'hui il est prêt à refiler ce fardeauà la direction en acceptant d'éponger surle dos des travailleurs la moitié du défi-cit! Tout en prenant de grands airs laCGT n'accepterait pas d'être « collecteurde vie chère » mais que diable faisait-ellejusqu'ici? Voici une preuve de plus quela gestion dans le cadre de l'ordre établine mène qu'à se plier de plus en plus auxlois de l'austérité capitaliste, et à s'inté-grer de mieux en mieux à l'appareil bour-geois contre les besoins de la lutte! Etsi la CFDT se dit en principe contre lagestion des « pièges de patron » que se-raient les cantines, cela ne l'empêche pasde revendiquer l'acquis du CE pour lespatrons... et d'accepter la première dediminuer les miettes des chômeurs, parexemple! Ne parlons pas de FO ouverte-ment an ti-grève (cf. lors de celle du 38).Les autres directions syndicales peuventrire, elles qui sont encore plus collabo-ratrices! Quant à nous si nous n'excluonspas la gestion par des organismes proléta-riens de cantines ou autres, bien qu'il soitprimordial de consacrer les énergies mili-tantes à la lutte, cette gestion servira lalutte de classe et non l'entreprise et neremplacera aucunement la lutte directe etindépendante pour l'amélioration des con-ditions de vie et de travail !

Brochures«Le Prolétaire»

• La grève des nettoyeursdu métro (4 F) (*)

• Postiers en lutte (5 F)Commandes au cc Prolétaire »

(*) ·Disponible en français et en arabe,

Page 8: 20, 75012 1 40 6 20 60 30 1 40 1. 1 --- Pour le parti ...

• Le Prolétaire nO LIS - 2 au 15décembre 1978-- ~~ __ ~_~ ~ ~ ~ _

En Iran, révolution capitaliste à la cosaque(suite de la pagé 3)Dans les campagnes, 60.000 « féodaux»

possèdent encore dans les années cin-quante la quasi totalité des 50.000villa-ges du pays peuplés en moyenne de250 habitants: 10.000de ces villages sontdans les mains de propriétaires de plusde cinq villages, 10 % des villages sontdes biens religieux et 5 % des terres dela couronne.

La grande masse des familles paysan-nes paient toujours en nature un fortmétayage au propriétaire qui a la hautemain sur l'eau - le système d'irrigationest essentiel dans ce pays semi-aride où40 % des terres sont irriguées - et surla redistribution des terres, toujours sou-mises à la rotation annuelle entre les fa-milles (sauf dans certains cas où ellessont encore cultivées en unités indivises).

Les campagnes, cependant, ont été éga-lement entraînées dans le tourbillon géné-ral. Les propriétaires qui habitent tradi-tionnellement les villes se sont mis àcultiver leurs terres pour des besoinsd'argent, soit directement pour la moi-tié d'entre eux, l'autre louant le bénéficede leurs terres à des fonctionnaires ouà des commerçants. D'un côté est née àcôté de l'économie paysanne une éco-nomie domaniale où sont introduits lescultures spéculatives et le salariat. Ainsien 1960, 12.300 exploitations de plus de50 ha cultivent 13 % des terres. De l'au-tre, l'économie paysanne réduite à la por-tion congrue et sur laquelle le proprié-taire exerce une pression économiqueaccrue pour vendre la part qui lui re-vient, a vu le paysan se spécialiser, lesparcelles se réduire au point que 40 %des familles ont moins de 2 ha, ce quine permet pas de vivre et pousse unepartie des bras à s'engager sur les do-maines ou à s'expatrier vers les villes.

Mais malgré cette évolution économi-que, le seul maître dans le village, c'estle propriétaire qui non seulement utilisearbitrairement la terre, mais exerce lajustice, si bien que les vieux rapportspatriarcaux deviennent insupportablesau paysan. Cependant si son poids éco-nomique sur les épaules du paysan resteentier, le poids économique de la pro-priété foncière dans la vie du pays n'afait que décliner avec le développementdes villes, de l'industrie et du commerce,sous le robinet du pétrole. Son poidspolitique par contre est resté considéra-ble. Cela s'explique aisément du fait dela fusion de la propriété foncière avecl'armée et la haute administration.

Cette situation se perpétue non seule-ment du fait que les « féodaux» ont unetradition militaire et que l'Etat iranien

est avant tout une armée, mais aussiparce que, si l'administration et les fonc-tionnaires qui sont issus des classes ur-baines tiennent la ville, les campagnessont restées sous l'emprise exclusive desféodaux, et ce jusqu'au début des annéessoixante.

Mais un pays où, en 1956,31 % de lapopulation totale vivait dans les villes,un pays où l'artisanat et l'industrie occu-pent 1,2 million de personnes (soit 21 %de la population active) un pays où lecommerce, les transports et les servicesemploient près d'un million de person-nes (soit 17 % de la population active),un pays où 60 % des habitants de la villevivent désormais d'un salaire et les 40 %restant d'activités qui n'ont rien à voiravec l'agriculture, tout cela sans parlerd'une administration et d'une armée dé-vorantes qui n'emploient pas moins de450.000personnes, un tel pays, avec unetelle profusion d'intérêts bourgeois etmodernes, mêmes s'ils sont tirés presquemalgré eux par l'impérialisme et émous-sés par la rente pétrolière, un tel payspeut-il supporter plus longtemps d'êtremené par la cravache des propriétairesfonciers?

Dans les années cinquante, les condi-tions économiques et sociales étaient bienmûres pour une révolution bourgeoisedirigée contre l'impérialisme et les vieuxrapports féodaux, une révolution pouvantde plus s'appuyer sur une véritable révo-lution paysanne.

Le raz de marée social qui a secouél'Asie à partir de l'épicentre extrême-oriental en réponse au tremblement deterre provoqué par la seconde guerre im-périaliste n'a pas épargné l'Iran. Lesclasses urbaines profitèrent de l'affaiblis-sement du régime provoqué par la trans-formation du pays en espaces de grandesmanœuvres militaires entre les blocs, dela déposition de Reza et de la lutte d'in-fluence sourde entre Britanniques et Amé-ricains, pour faire entendre leur voix.

A l'agitation qui s'empara alors despremiers noyaux ouvriers, de la petitebourgeoisie urbaine, et qui se répercutadans les campagnes, répondit en échol'expérience réformiste de Mossadegh quivit les nouvelles classes nées du dévelop-pement urbain chercher à négocier uneplus grande place dans l'Etat par rapportaux féodaux et une meilleure part de larente foncière avec l'impérialisme, pen-dant que l'on promettait une réformeagraire et la Constitution de 1906 pourcalmer les masses. Même cela fut refusépar les féodaux, et surtout par l'impé-rialisme américain, héritier de l'Angle-terre dans la région, conscient du rôle

stratégique de l'Iran, situé au cœur dela « zone des tempêtes» des champs pé-troliers du golfe, et bastion avancé contrela Russie concurrente en Asie. C'est pour-quoi le coup d'Etat d'août 1953, qui enfinit avec le réformisme minable de Mos-sadegh et ramena le chah, marque désor-mais une nouvelle accélération de l'en-traînement du pays dans la spirale dumarché mondial et dans sa militarisation,dont le coup d'envoi est donné par letraité avec les Etats-Unis en 1956.

C'est la même année qu'est créée laSAV AK, cette police ultra-centralisée quicontrôle tout le pays en liaison avec lesAméricains, mais cela n'empêche pas lemouvement social de repartir avec lesgrandes grèves ouvrières de 1956 et 1959.La crise économique de 1960-61éveilleles étudiants et la petite bourgeoisie, ga-gne les campagnes où selon Le Mondedu 27-1-73régnait début 63 « une atmo-sphère de jacquerie». Le mouvementculmina en juin 63 où une grande ré-volte spontanée se heurta à l'armée, quilaissa 15.000 cadavres dans la poussièredes rues de Téhéran et de sa banlieue.

Cependant, la contre-révolution ne pou-vait laisser la situation sociale telle quelle.Si elle s'était servie dans les années 1950-53 des « féodaux» pour briser les pré-tentions bourgeoises vis-à-vis de l'impé-rialisme, elle n'avait pu restaurer l'en-tière domination de l'impérialisme qu'enaccentuant encore le caractère capitalistede l'Etat, et même de l'armée: un féo-dal peut tenir un sabre, pas manier unavion. De même la conduite d'un tankexige un soldat formé à l'école des ba-gnes industriels, non un métayer corvéa-ble à peine capable de tenir un fusil.

La constitution d'une armée moderneet l'utilisation de la rente pétrolière -désormais exclusive dans les revenusd'un Etat ayant définitivement fini des'appuyer sur la rente foncière agricole -obligeait à faire des concessions socia-les au développement bourgeois et àréduire le poids politique de la vieillepropriété foncière dans l'Etat. Si dansl'Allemagne de 1850, la contre-révolutionn'avait pu vaincre qu'en se faisant « l'exé-cutrice testamentaire de la révolution»,cette fois, dans l'Iran pris dans les grif-fes de l'impérialisme qui intègre l'expé-rience de tout le cycle de la dominationbourgeoise, la contre-révolution ne pou-vait tenir, face à la montée de la vaguesociale asiatique, qu'en précédant la révo-lution: il s'agissait, comme l'a expliquéle gouvernement lui-même, de « faire paren haut une révolution qui risquait dese faire par en bas».

(à suivre)

Défensedes chômeurs

(suite de la page 6)ment que l'aide publique soit portée à5() % du Smic, soit 31 F par jour!

Face à cette trahison complète des syn-dicats rappelons que la revendication tra-ditionnelle du mouvement communisteest le salaire intégral aux chômeurs. Voicice que déclarait en juillet 1921le 1er Con-grès international des syndicats révolu-tionnaires (Internationale SyndicaleRouge) dans son Programme d'action:«La première tâche qu'il faut proposeraux ouvriers et aux comités de fabriqueet d'usine est l'entretien aux frais desentrepreneurs de la branche respectived'industrie, des ouvriers congédiés parsuite du chômage. On ne peut tolérer enaucun cas que les ouvriers soient jetésdans la rue sans que l'établissement s'oc-cupe d'eux. Le patron doit verser à seschômeurs leur salaire complet. C'est au-tour de ce pivot qu'il faut organiser nonseulement les chômeurs, mais surtout lesouvriers travaillant dans l'entreprise, enleur expliquant en même temps que laquestion du chômage ne peut être résoluedans le cadre des rapports capitalistes,que le meilleur moyen contre le chômage,c'est la révolution sociale et la dictaturedu prolétariat» (Résolutions et décisionsdu r= congrès international des SyndicatsRévolutionnaires, Moscou, juillet 1921,Reprint Feltrinelli, p. 31).

Voilà résumée notre position sur lechômage: salaire intégral aux chômeurset préparation de la révolution commu-niste qui en détruisant les rapports, deproduction capitalistes mettra un termeà ce fléau!

Notre solidarité avec Jiannis Serifis(suite de la page 3)L'objectif est clair. Serifis est un prolé-

taire qui a lutté contre la dictature descolonels. Exilé en Allemagne il n'a cessé dese battre pour la défense des conditions devie et de travail de sa classe et en particu-lier des travailleurs immigrés. Rentré enGrèce après la chute du régime des colonelsil est embauché à la succursale locale del'AEC et travaille à organiser syndicalementles travailleurs dans son entreprise et àl'échelle nationale. Un prolétaire lié par tou-tes les fibres de son corps aux souffranceset aux luttes de sa classe, et décidé à sebattre pour ses objectifs immédiats et sesobjectifs finaux avec une fierté et une abné-gation indomptables ne doit pas pouvoirservir d'exemple aux travailleurs et les inci-ter à porter atteinte à ces valeurs suprêmesque sont la « paix sociale» et la « concordenationale ». Dans ce but, même les accusa-lions les plus absurdes et les moins fondéesont une «justification» : elles servent à

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garder un révolté gênant sous les verrouspendant plus d'un an, en attendant que la« justice» lui colle des années et des annéesde prison ou le condamne à mort.

L'affaire Seriiis a ouvert la voie, commenous l'écrivions dans notre journal italienen avril dernier, à une campagne purementdémocratique à laquelle s'est naturellementassociée l'extrême gauche. Cette campagnevise à répandre parmi les ouvriers grecsl'idée qu'ils ont affaire non pas à « l'Etatcomme organe de domination bourgeoise,mais à une démocratie imparfaite, un gou-vernement pas assez populaire, un hommede droite I) (comme Caramanlis) et que toutchangerait, pour ce qui est des conditionsde vie et de travail, si la démocratie grecqueétait, justement, tendue « parfaite », Cettecampagne ne pouvait et ne peut que recouriraux moyens classiques : mobilisation des« consciences », pétitions signées par des per-sonnalités, pressions parlementaires et aubesoin diplomatiques sur le gouvernement,bref tout le folklore âémocratico-populaireet démocratico-radical.

La solidarité des prolétaires conscients etdes communistes révolutionnaires avecJ. Seriiis est un devoir et elle doit s'exprimersous de tout autres formes : en approfon-dissant la lutte de classe dont J. Seriiis aété en Grèce un des combattants les plusardents et en confiant à son extension et àson renforcement, à sa transformation enlutte politique dirigée contre l'Etat de laclasse dominante la défense et la libérationet, le cas échéant, la vengeance d'un de sesgénéreux combattants. La vie et la libertéde J. Seriiis ne doivent pas servir à uneénième opération destinée à donner un vernisdémocratique à l'oppression et à l'exploita-tion capitalistes!

Que notre solidarité avec le prolétaireet le militant grec soit une solidarité declasse, au nom et dans l'esprit de la lutteintransigeante de classe!

Presse du PartiVOICI LE SOMMAIRE DU NUMERO 22

(18 novembre 1978) de:

ilprogramma comunisla• Esploderà la polveria iraniana?• « Lavoro dipendente », paga per i tuoi

peccati di gola !• Avvertimenti sinistri ad Ovest e ad Est• Il gioco dell'imperialismo nell'Africa

australe• Il fallimento deI Sandinismo• La misera fine dei miti sessantotteschi

(4)• Ospedalieri: le esperienze di una lotta

esemplare• Equo canone

*el-oumami

(l'internationaliste)N° 1 - octobre 78

• L'univers capitaliste tout entier est unvolcan en éruption.

• Pour le parti ouvrier indépendant:1 - Les bases constitutives du particommuniste sont les mêmes dans tousles pays.

• Algérie: Misère de l'anti-impérialismebourgeois - L'Etat bourgeois n'est pasà démocratiser mais à détruire! - Surla Charte nationale.

• Luttes ouvrières: grèves au Maghreb,lutte des foyers Sonacotra en France.

*Programmecommuniste

** *

CommunistProgramm

Permanences du, PartiEN BELGIQUE• A Bruxell.. : 1e 2e Jeudi de cttaq·ue mofa, .. Itle 14 décembre et ,le 11 janvier, de 19 h 30

21 h 30, local dé I;ASBIL.~Cltib,51, avent1e de laCouronne, 1050 Bruxe.Hes.

EN FRANCE• A Alx-en-Prov.noe : vente au mare'" ,. !IIplace du Palais de Justice le samedi ft 11 " l12 h tous les quinze 'jours, soit les 9 et 23 dé-cembre.• A Amlen. : le ll11r sam.di de ctla~ tftltht,de 10 ! 12 h, place du Ma1'c~.• A Ang.... : vente tous les eamedls ". 11 h l12 h, au Grand marché, place lect«c.• A Arl •• : vente sur le marché du BouJevar4des Lices, le '[er et le 3e samedi de chaquemois, de 11 à 12, soit les 2 et 16 décembre.• A Avignon: vente aux Halles, place PIe,tous les samedis de 11 li 12 h.• A Grenoble: le dernier diman<:he d. chaquemois au marché Saint-Bruno, de 10 h 30 •11 h 30, soit re 31 décembre et ,le 28 janvier.• Le Havre : vente le dimanche matin au marchtd'Harfleur tous ,les quinze jours. soit les 10 et25 décembre.

• A Lili.: vente et permanence au march' deWazemmes de 11 li 12 h (derrière "EoIiee) te1er dl·manche de chaque mols alnel qw ....'es mercredis de 17 h 30 l ,. h 80, U, rueAdolphe.e A L,on : vente et permanencè au mârdtf e.-ribaldi, piace des Martyrs de le ~t...ce, ...10 -h à 11 h, les dimanches, 10 décembre.14 'janvier, etc.• A Pari.: 20, rue Jean-Bouton. 75012. L. M-medi, de 16 h à 19 h, et le dlmanohe, .t.10 h à 12 h (&scalier métaUique au fonfJ ..la cour à gauche), métro Gare de Lyon.• A Rouen: vente tous les drma-Déhesde 10 h ,.à 12 h au marché du Cloe&iM:..Marc.• A Roubaix: vente et permanence au marcWde 11 à 12 h (face è la poste), le 3. dlmanettede chaque mols. soit le 17 d~cembr. et t.21 janvier.• A Strasbourg: tous les samedis de 14 l 11 h,3. rue Sainte-Catherine (au fond de la coar •droite), près de la place de Zurich.• A Toulou.e: vente tous le. dimanches de 11 "à 12 h au mardlê Salnt~rnln.EN SUISSE• A Lausanne: tous les samedi. de 10 il 12 h,32, rue Pré-du-Marché (1- 'tage à drolte, .. At..lier .).

dlrecteur-gérantF. GAMBtHl

imprimerie • E.P. ,.232, nie de Charenton - 75012 "arts

dlstrlbu6 par les NMPP

N° d'lnlCl'.Jptfon à. la COJM.ii""onpartiaire de Pl'" : liUI