2 ts usa depuis 1918

229
Thème 2 : enjeux et recompositions géopolitiques du monde Chapitre 1 : les chemins de la puissance : les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points du président Wilson

Transcript of 2 ts usa depuis 1918

Thème 2 : enjeux et recompositions géopolitiques du monde

Chapitre 1 : les chemins de la puissance : les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points du

président Wilson

En préambule :

•Les rapports entre le modèle américain et le monde

Selon la formule de John Winthrop, les États-Unis se considèrent comme « a city upon a hill », ce qui a deux implications : -d’une part, un sentiment de destin exceptionnel, et la conviction de devoir, par l’exemple ou le prosélytisme, faire partager au monde un système aux vertus universelles et, -d’autre part, dans une forme de paranoïa, se méfier de ce monde hostile, barbare, qui chercherait à les détruire. Cette image d’un pays qui serait comme « a city upon a hill » reste vraie aujourd’hui, on la retrouve dans de nombreux films.

• Une relation particulière avec l’Europe

Au XIXème siècle, le président Monroe entérine la séparation avec l’Europe : c’est la doctrine qui porte son nom.

1- Le continent américain doit désormais être considéré comme

fermé à toute tentative ultérieure de colonisation de la part de

puissances européennes.

2- Toute intervention d'une puissance européenne sur le continent

américain serait considérée comme une manifestation inamicale à

l'égard des États-Unis.

3- Toute intervention américaine dans les affaires européennes est

désormais exclue.

Donc les EU considèrent :

-que les affaires de l’Europe ne les concernent plus

-que le reste du continent américain est leur arrière-cour,

« backyard » dont ils sont les seuls maîtres…

Si les Européens veulent changer de vie, ils n’ont qu’à émigrer aux États-Unis !

La doctrine Monroe est souvent qualifiée d’isolationniste, pourtant…

Elle n’empêche pas les États-Unis de prendre le contrôle de territoires ultramarins d’importance stratégique.

Au nom de la la politique du « big stick » de Theodore Roosevelt, les États-Unis contrôlent l’Amérique centrale pour préserver leurs intérêts.

I) De 1918 à 1941 : les États-Unis, entre isolationnisme viscéral et modèle pour le monde

A) De l’isolationnisme aux 14 points : le volte-face du président Wilson…

1) Au début de la guerre : l’affirmation de la neutralité américaine.

En 1914, Wilson s’inscrit clairement dans le sens de la doctrine Monroe

2) 1917 : raisons et motivations de l’entrée en guerre des États-Unis

Si les raisons sont clairement défensives, les motivations défendues par Wilson laissent entrevoir un désir de se mêler des affaires de l’Europe et notamment de l’Allemagne.

3) Le discours des quatorze points du Président Wilson (8 janvier 1918) prévoit un rôle nouveau pour les États-Unis …

Au-delà de la portée humaniste de ce texte, ce qui nous intéresse ici c’est bien de voir qu’il constitue une rupture majeure dans presque un siècle de Doctrine Monroe : Wilson considère que le modèle américain ne peut pas s’épanouir sans paix en Europe, et que les États-Unis doivent donc se préoccuper du sort de l’Europe.

B)…qui est finalement refusé par le Congrès.

Parmi les parlementaires américains, nombreux sont ceux qui voient d’un mauvais œil les évolutions voulues par Wilson.

Cette tendance est encore plus forte au sein de la population :

pourquoi aller mourir pour cette Europe condamnée à se battre sans fin ?

Henry Cabot Lodge, sénateur républicain, est un des opposants les plus en vue.

Dans les statuts de la SDN naissante, c’est l’article 10 qui inquiète le plus :

Il prévoit en effet que les pays devront entrer en guerre pour défendre n’importe quel autre pays membre agressé.

En 1920, Henry Cabot Lodge glisse dans un long discours au Congrès 14 « réserves », qui sont en fait des « anti-points ».

Il exige des garanties, et notamment le fait que le Congrès puisse contrôler les déclarations de guerre. Face au refus de Wilson, il mène une véritable « fronde » contre un Wilson très diminué par la maladie. Au final, la majorité des 2/3 n’est pas atteinte à 7 voix près : Le Congrès refuse de ratifier le traité de Versailles, qui certes ressemble assez peu aux 14 points censés l’avoir inspiré, et signe une paix séparée avec l’Allemagne.

Les États-Unis ne rejoignent donc pas la SDN, ce qui affecte beaucoup sa crédibilité … L’isolationnisme a gagné.

C) Les années 20 et 30 : un leadership croissant mais un isolationnisme politique marqué

1) La première puissance mondiale

Quels sont ici les ressorts de l’influence des États-Unis sur le monde ?

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la domination économique et culturelle des États-Unis sur le monde ne fait aucun doute et leur confère un pouvoir nouveau. L’avant-dernière phrase peut être vue comme une allusion au Plan Dawes qui, en 1924, a permis de stabiliser la monnaie allemande.

La crise mondiale qui suit le krach boursier de 1929 montre à quel point le monde est dépendant des États-Unis.

2) L’isolationnisme réaffirmé malgré la montée de la menace nazie et militariste

Pourtant, les États-Unis refusent de jouer un rôle international proportionnel à leur poids économique.

Malgré la clairvoyance de Roosevelt vis à vis de la montée en puissance de l’Allemagne nazie et du Japon, les États-Unis restent partisans de la neutralité et de l’apaisement.

C’est ainsi qu’en 1938, Joseph Kennedy, père du futur président, est nommé ambassadeur à Londres, alors qu’il est connu pour ses opinions antisémites et sa sympathie pour Hitler.

Il soutient, voire influence la politique anglaise menée par Chamberlain vis-à-vis d’Hitler.

Après son remplacement début 1941, et le soutien logistique des États-Unis à la Grande Bretagne, il soutient le Comité America First qui, de 1940 à 1941, milite activement pour que les États-Unis restent totalement en-dehors du conflit.

L’aviateur Charles Lindbergh, qui en est la personnalité la plus en vue, milite explicitement pour ne pas entrer dans une guerre à laquelle « les Britanniques, l’administration Roosevelt et les Juifs » voudraient conduire les États-Unis…

3) La critique de l’isolationnisme

Une partie de l’opinion est favorable à ce que les États-Unis prennent leurs responsabilités face à la guerre en Europe

Certains intellectuels prennent ouvertement position contre le régime nazi : c’est le cas de Charlie Chaplin avec « le Dictateur » qui sort en 1940 et qui rencontre un succès important. On peut interpréter le discours final du film comme une exhortation à l’engagement des États-Unis dans la guerre :

Malgré cela, en 1941, les États-Unis ne sont pas prêts à entrer en guerre, et se contentent de la loi prêt-bail de mars 1941 qui permet de vendre des armes à la Grande Bretagne, ou de déclarations de bonnes intentions comme la Charte de l’Atlantique du 14 aout 1941…

II) Les États-Unis, leaders du « monde libre » durant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide

A) Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sur les rapports entre les États-Unis et le monde : la fin de l’isolationnisme

1) Le tournant de 1941

Le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent par surprise la base américaine de Pearl Harbor à Hawaï. Le 8 décembre, les États-Unis déclarent la guerre au Japon.

1941 est donc un tournant dans la Seconde Guerre mondiale. Dans le sujet qui nous intéresse, c’est aussi un tournant dans le regard que les États-Unis portent sur le monde : en effet, dans sa déclaration, Roosevelt déclare :

« Je pense exprimer la volonté du Congrès et de la nation en affirmant que nous ne nous contenterons pas de nous défendre jusqu'au bout, mais que nous ferons tout pour être certains qu’une telle traîtrise ne puisse plus jamais nous menacer »

(I believe that I interpret the will of the Congress and of the people when I assert that we will not only defend ourselves to the uttermost but will make it very certain that this form of treachery shall never again endanger us)

Concrètement, cela signifie que jamais plus les États-Unis n’attendront d’être attaqués pour agir.

2) Un rôle international assumé

Dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis acceptent de jouer un rôle politique en rapport avec leur puissance économique, en participant activement à la mise en place des instances de l’après guerre, et notamment l’ONU, qui est basée à New York.

Roosevelt a cependant tiré les leçons du passé, et veille à ce que les États-Unis puissent avoir un droit de veto, pour ne pas heurter le courant isolationniste.

→ Les Etats-Unis, au sortir de la guerre, sont en position de force pour jouer un rôle de premier plan au niveau mondial :

-ils sont à la tête d'une puissance militaire colossale et ont des moyens inédits pour faire respecter leurs intérêts

-ils profitent d'un prestige immense qui leur offre une publicité incomparable et rend leur hégémonie « naturelle »

→ c'est ce qu'on a nommé depuis le « hard power » et le « soft power »

Nous allons voir comment les Etats-Unis ont su jouer sur ces deux leviers durant la Guerre froide.

B) Entre hard power et soft power, les Etats-Unis leaders du « monde libre » dans la Guerre froide.

1) 1945 – 1962 : un sans faute pour les Etats-Unis ?

a) Une image de combattants de la liberté et de la paix

Au début de la Guerre froide, un certain nombre d’actions et d'évènements permettent aux États-Unis de développer leur puissance tout en leur permettant de conforter leur image.

• Le succès du Plan Marshall

En juin 1947, le plan Marshall est une aide de 12 milliards de dollars accordée à 16 pays d'Europe. En 1949, une aide similaire est accordée au Japon

Ce plan est très favorable à l’image des États-Unis, et est largement exploité par la propagande.

• Des crises dont les États-Unis sortent gagnants sur les plans stratégiques et en termes d’image

Berlin, rappels du cours de 1ère…

1948 : le blocus de Berlin-Ouest voulu par Staline …

... est contourné par un remarquable pont aérien mis en place par les États-Unis.

Les États-Unis font ainsi d’un pierre deux coups : -ils maintiennent leur présence en pleine zone soviétique -ils gagnent la sympathie des populations allemandes durement éprouvées par la guerre : les avions ne sont plus synonymes de dévastation mais d’espoir.

En 1961, la construction du Mur permet au président JF Kennedy de vanter le modèle américain lors d’un discours en 1963.

Deuxième exemple : la Guerre de Corée (1950-1953)

Les États-Unis interviennent sous mandat de l’ONU pour aider la Corée du Sud attaquée par le Nord communiste. Ils libèrent le Sud, puis envahissent le Nord, puis refluent : 2 millions de Coréens du Nord en profitent pour passer au Sud.

La guerre de Corée est un succès stratégique et donne une image favorable aux États-Unis, malgré le déchaînement de la propagande communiste.

• Une intense propagande visant à promouvoir l’action des États-Unis et à discréditer l’adversaire communiste

Exemple : en France, le Comité Paix et Liberté est financé par les États-Unis :

Le « combat pour la paix » des communistes est particulièrement tourné en dérision

ainsi que la soumission des responsables du PCF à l’URSS

Mais la propagande pro-occidentale sait aussi se montrer solennelle

en évoquant notamment le souvenir du pacte germano-soviétique

b) Le rôle d'Hollywood dans la promotion de la puissance des États-Unis

Jusqu’à la fin des années 60, Hollywood sert les intérêts de la puissance américaine, et ce de 2 manières :

•la dénonciation de la menace communiste par des films de science-fiction :

On peut citer « Le jour où la Terre s’arrêta », en 1951,

Ou encore « le village des damnés », sorti en 1960. Ce film est analysé dans le livre « Hollywood, le Pentagone et Washington » écrit par J.-M. Valantin :

Bande-annonce : http://www.dailymotion.com/video/xczi8b_le-village-des-

damnes-1960_shortfilms#.UPApFneHOTY

• La réalisation de superproductions sur la Seconde Guerre mondiale permet à Hollywood de faire de gros succès commerciaux tout en faisant la promotion de l’action des États-Unis : ainsi, pour « Le jour le plus long », sorti en 1962, la Navy met à disposition des moyens matériels extrêmement importants.

A l'image du cinéma, les autres formes d'expression artistique expriment un regard très positif sur le modèle américain, et renvoient au monde une image de dynamisme et d'audace.

c) Les ombres au tableau

Dans le contexte de la Guerre froide qui se durcit, les tenants d’une ligne dure face au communisme et à l’URSS montent en puissance

• Le Maccarthysme

qui devient très populaire en dénonçant la présence de « communistes » au cœur même de l’Etat

Joseph Mac Carthy est un sénateur républicain qui devient très populaire en dénonçant la présence de « communistes » au cœur même de l’Etat.

Une véritable « chasse aux sorcières » a lieu aux Etats-Unis. Des millions de personnes sont « vérifiées » et doivent prouver leur innocence. Pour les fonctionnaires, un simple soupçon signifie le renvoi…

C’est dans ce contexte que les époux Rosenberg sont arrêtés et condamnés à mort pour avoir transmis les secrets de la bombe atomique. Malgré le peu de preuves, ils sont exécutés en 53.

Des intellectuels de renom doivent s’exiler (Chaplin)

Ces évènements font un tort considérable à la puissance des États-Unis, de nombreux intellectuels occidentaux sont confortés dans leur choix de rejeter les États-Unis.

Pourtant, les États-Unis restent une démocratie et le Maccarthysme y suscite aussi l’indignation, notamment de la part du célèbre dessinateur Herbert Block : c’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du terme « Maccarthysme ».

Voici quelques uns de ses dessins :

October 31, 1947

April 24, 1949

June 17, 1949

May 8, 1950

August 13, 1951

March 4, 1954

Ce n'est qu'en 1954, quand Mac Carthy s'en prend à des officiers irréprochables (Marshall, notamment), que l’opinion le lâche : son parti le désapprouve et il est renvoyé du Sénat.

• Les actions de la CIA

De nombreuses actions sont menées à l’étranger pour défendre les intérêts américains face à des régimes suspectés de sympathies communistes.

Ainsi, en 1953, la CIA organise un coup d’état en Iran pour chasser le réformateur Mossadegh (il avait nationalisé l’industrie pétrolière) et permettre au Shah de retrouver les pleins pouvoirs.

La longue liste des opérations de la CIA est disponible à l’adresse :

http://en.wikipedia.org/wiki/Covert_United_States_foreign_regime_change_actions

Le documentaire « la CIA, les guerres secrètes » revient sur certaines de ces opérations.

Parmi toutes les opérations, la plus catastrophique en termes

d’image pour les États-Unis est l’opération lancée contre Castro en 1959 : le débarquement de la Baie des Cochons est un désastre complet.

2) Les années 60 et 70 : le temps des doutes ?

a) Les raisons du doute

• Le bourbier vietnamien ouvre une crise du leadership américain

rappels de 1ère : un engagement colossal, motivé par la « théorie des dominos ». 500 000 soldats engagés, des moyens colossaux pour traquer la guérilla au Sud et bombarder le Nord (plus de bombes que durant toute la 2GM)… en pure perte.

La guerre du Vietnam écorne sérieusement l’image des États-Unis : aussi bien dans ses motivations que dans les moyens employés, l’image de « leaders du monde libre » est mise à mal.

Des dysfonctionnements internes : un modèle en crise ?

Les années 60 et 70 sont marquées par plusieurs événements qui renvoient au monde l'image d'un pays en proie au doute :

-La société américaine reste ségrégationniste au début des années 60

Le combat de la population noire pour obtenir des droits égaux à ceux des blancs est émaillé de très nombreuses émeutes et assassinats, dont celui de Martin Luther King en 1968.

-La fonction présidentielle mise à mal

→En 1963, le président J.-F. Kennedy est assassiné dans des circonstances troubles. Son frère, candidat à la présidence, est assassiné à son tour en 1968

→ En 1974, le président Nixon doit démissionner suite au scandale du Watergate (mise sur écoute du siège du parti démocrate)

-Enfin, la crise économique s'abat sur le pays à partir de 1973, entraînant la montée du chômage

b) Une période pourtant faste en termes de « Soft power »

Les films d'apologie...

En 1968 sort le film « Les bérets verts ». → regardons la bande-annonce et voyons de quel type de film il s'agit...

C’est un film de propagande pure, avec 20 minutes très « didactiques » sur le pourquoi de l’engagement US, et des scènes de combat à la gloire des unités spéciales de l’armée américaine. Le président Johnson a fait mettre des moyens militaires à disposition, à hauteur de plusieurs millions de dollars.

Le film est un succès commercial car il est techniquement réussi, mais il est mal accueilli par la critique et il est en décalage avec le regard que l’opinion publique jette sur une guerre « sans issue ».

• ...sont remplacés par des créations beaucoup plus critiques

Dès lors apparaît une nouvelle génération de films beaucoup plus critiques sur la guerre, à l’image d’Apocalypse Now qui sort en 1979… évidemment sans avoir bénéficié du moindre soutien de l’armée !

L’exemple de la guerre du Vietnam est emblématique : quelques années seulement après sa fin, Hollywood produit des films sans concession à son égard, et ses films sont d’immenses succès planétaires !

Or c’est là un point extrêmement important : si les États-Unis apparaissent aux abois en termes de « hard power » dans les années 70, leur rayonnement culturel reste florissant, précisément grâce à ce vaste de mouvement de contestation multiforme.

On pourrait dire que la crise du « hard power » et du modèle américain, frappé par la crise économique des années 70, a permis un renouveau du « soft power » américain, porté notamment par le cinéma et la musique (festival de Woodstock en 1969).

Par ailleurs, leur prestige reste immense, comme le montre cette photo du premier homme sur la lune, en 1969 : les États-Unis ont rattrapé le retard qu’ils avaient pris sur l’URSS dans le domaine de la conquête spatiale.

Ils restent en outre très attractifs sur le plan migratoire.

c) Les difficultés de la fin des années 1970

A la fin des années 1970, les États-Unis paraissent affaiblis sur la scène internationale. Face à la « politique des bons sentiments » menée par Jimmy Carter visant à moraliser l'attitude des Etats-Unis vis-à-vis du monde, on constate que :

• l'URSS n'a cessé d'étendre son influence durant les années 70, il est clair que la Détente lui a profité :

-En 1977, elle déploie de nouveaux missiles en Europe, les SS20, prenant ainsi une longueur d'avance dans la course aux armements.

-En 1979, elle envahit l'Afghanistan pour venir en aide au régime communiste local menacé.

• En 1979, le nouveau régime iranien juge les États-Unis complices du dictateur déchu, et prend en otage le personnel de l'ambassade des États-Unis. Le monde entier assiste à leur humiliation.

→ Enfin, les Etats-Unis ne parviennent pas à renouer avec la croissance économique

Mise au point : il ne faut pas sous-estimer l'action de Carter : face à l'avancée soviétique, il réagit avec fermeté, notamment en décidant de soutenir la résistance afghane à l'URSS, d'installer de nouvelles armes en Europe, en boycottant les JO de Moscou de 1980, ou en interdisant les exportations de céréales vers l'URSS. Mais sa politique manque incontestablement d'une vision d'ensemble.

3) Le « sursaut » des années 80

Dans ce contexte, le républicain Ronald Reagan est élu président sur le slogan « America is back »

Il entend affirmer avec force la supériorité des Etats-Unis et dénonce l'idée d'un déclin inévitable.

Sur le plan intérieur, Reagan prône un retour aux valeurs « pionnières » : le modèle libéral est mis en avant, les charges pesant sur les entreprises et les dépenses publiques sont réduites (politique d'austérité).

Il en résulte une reprise économique, avec une baisse du chômage, mais aussi un accroissement des inégalités.

Sur le plan international, il réaffirme ce qu'il considère être la supériorité morale des Etats-Unis sur l'URSS, qu'il qualifie « d'empire du Mal ».

Cette vision est fortement imprégnée de religiosité et inspirée par le renouveau évangéliste que connaissent les Etats-Unis.

Elle est aussi guidée par l'idée de « destinée manifeste », l'idée que les Etats-Unis sont un modèle pour le monde.

Elle permet à Reagan d'affirmer que les Etats-Unis n'ont en aucun cas à rougir de leur histoire, puisqu'ils sont en lutte pour le bien.

-Il décide de relancer l'effort militaire du pays avec l'Initiative de Défense Stratégique, également surnommée “Star Wars”

L'idée est de développer un bouclier spatial grâce à un réseau de satellites qui rendrait les États-Unis invulnérables à la menace soviétique.

On a aussi le développement de nouvelles armes (missiles Patriot, avions furtifs)

Le budget militaire augmente donc fortement (de moins de 5 % du PIB en 1977, on est à 6,5 % en 1987). Il impose ainsi une relance de la course aux armements que l'URSS ne peut suivre.

-En Europe, il maintient l'installation de fusées Pershing II face aux SS20 soviétiques, malgré une forte opposition (« better red than dead »)

-le retour des opérations militaires à l'étranger

En 1983, la situation en Grenade donne à l'administration Reagan l'occasion d'intervenir pour y renverser la dictature communiste

Cette intervention, la première depuis le Vietnam, est un succès stratégique pour les États-Unis.

-le poids de CIA

La CIA est très puissante sous Reagan, dont le vice-président (Bush père) est un ancien directeur de la CIA.

Elle bénéficie de moyens importants pour armer les Moudjahidins afghans.

Son obsession anticommuniste la conduit cependant à mener des actions très « limite » : lorsque le Congrès lui interdit de financer la lutte armée contre le régime nicaraguayen, elle n'hésite pas à vendre des armes à... l'Iran (!) et à faciliter le trafic de drogue (!!) pour pouvoir continuer à financer les terribles « Contras .

Malgré de nombreuses actions critiquables, la fermeté de l'administration Reagan a favorisé la fin de la Guerre froide en poussant l'URSS à négocier sur le désarmement.

→ La fin de la Guerre froide laisse les États-Unis dans une position de puissance inédite.

• Les aspects « soft » de la « révolution reaganienne »: le retour de films « positifs »

Dans les années 80, à côté des films qui continuent de dénoncer l'engagement américain au Vietnam (Platoon, Full Metal Jacket), Hollywood revient au consensus avec le pouvoir. On peut s'appuyer sur deux types d'exemples :

-En 1982, Rambo raconte l'histoire d'un vétéran du Vietnam mis au ban de la société et en pleine révolte contre ce pays qui ne reconnaît pas ses sacrifices passés. Dans le livre, il est finalement abattu par la police, mais dans le film il est arrêté...

...ce qui permet un savoureux 2ème opus (1985), où cette fois Rambo est envoyé en mission au Vietnam...

...puis un troisième (1988) qui se passe cette fois en Afghanistan. Toute une flopée de films exploitent cette veine du héros solitaire porteur, seul contre tous, des valeurs américaines (on peut citer la série des 3 « missing in action » de Chuck Norris) Sur Stallone et Norris, le site « nanarland » fournit des biographies très complètes !

A côté des traditionnels films d'extraterrestres, Hollywood fait aussi des films moins métaphoriques, explicitement anticommunistes : en 1984, « l'Aube Rouge » imagine une invasion soviétique des États-Unis, finalement repoussée grâce à la bravoure d'un groupe de jeunes entré en résistance.

A côté de ces films, des séries véhiculant une image plutôt positive du modèle américain connaissent aussi une diffusion mondiale, comme les 2137 épisodes de Santa Barbara (1984-1993)

III) Depuis 1990, forces et faiblesses de la première puissance mondiale face au « nouvel ordre mondial »

A) Les États-Unis, hyperpuissance des années 1990

→ analysons le point de vue de Bill Clinton en 1997 et voyons dans quelle mesure il est représentatif de la puissance des États-Unis durant la décennie 90 :

La politique d'enlargement de B. Clinton « Les Etats-Unis sont une puissance mondiale et ils ont des intérêts dans toutes les régions de la Terre. Les Etats-Unis devront être actifs dans chaque aire qui se dessine aujourd’hui, pour contribuer à maintenir la paix et la stabilité et pour promouvoir la démocratie. Nous savons que les autres pays ont le regard tourné vers nous, non seulement à cause des dimensions et de la force de notre pays, mais pour ce que nous représentons et pour ce à quoi nous sommes disposés à nous opposer. Nous ne sommes pas, et nous ne pouvons pas être, le gendarme du monde. Mais là où nos intérêts et nos idéaux le demandent, et quand nous aurons la possibilité de laisser notre empreinte, nous agirons et, si c’est nécessaire, nous assumerons le rôle de leader. Nous avons souscrit à des engagements forts importants d’un bout à l’autre du monde en Asie, en Amérique latine, en Océanie, au Moyen-Orient et naturellement en France – et nous les tiendrons. Nous sommes décidés, en particulier, à favoriser le flot montant de la démocratie et du libre marché sur tous les continents. Ceci est le reflet non seulement de nos idéaux, mais aussi de nos intérêts. Si un pays est démocratique, les probabilités qu’il engage une guerre contre un autre pays ou bien qu’il commette des abus envers des droits de son peuple diminuent. Et les probabilités qu’ils soit un bon partenaire commercial et qu’il collabore avec nous pour combattre les nouvelles menaces que les démocraties doivent ensemble affronter, les Etats hors-la-loi, le terrorisme, la criminalité internationale et le trafic de la drogue augmentent. » Bill Clinton, entretien accordée à la revue française de géopolitique Limes, n° 1, 1997.

1) Les « gendarmes du monde » ?

La victoire des États-Unis dans la Guerre froide permet de réactiver l'idéalisme wilsonien d'une communauté internationale pacifiée derrière le leadership étasunien

Le succès militaire et diplomatique de la Guerre du Golfe de 90-91.

Cette guerre est un cas unique, une sorte d'apothéose de la puissance des États-Unis.

Le jour même de l'invasion du Koweit par l'Irak, l'ONU la condamne par la résolution 660, dont les États-Unis vont se faire le bras armé avec l'opération « tempête du désert »

Les États-Unis sont à la tête d'une coalition de 930 000 hommes dotée d'un matériel considérable

Derrière eux, une quasi-unanimité, remarquable dans un monde qui sort de 45 ans de guerre froide.

-La coalition attaque le 17 janvier, d’abord par des bombardements massifs…

… où priment les « frappes chirurgicales » d’armes à la fois puissantes et précises…

…puis par une opération au sol.

Les États-Unis ont quasiment le monopole des images, reprises par CNN. La guerre est « esthétisée », on ne voit pas de morts, et les journaux regorgent de descriptions des armes américaines, toutes plus fascinantes les unes que les autres (avions, missiles anti-missiles « patriot », guidage laser,…).

-Le 3 mars, la guerre est terminée et, fort d’un bilan humain excellent pour la coalition, Bush peut déclarer le 6 mars l’avènement de cet « ordre mondial de justice » voulu par l’ONU et que la guerre froide avait jusque là empêché.

Le président américain peut ainsi vanter les mérites d'un monde soudé derrière les États-Unis dans sa quête de paix et de justice...

Mais il apparaît rapidement que c'est un leurre :

-Les pertes irakiennes sont élevées (environ 150 000 morts). Les forces de la coalition se seraient « faites plaisir » en détruisant des soldats en déroute, notamment sur « l’autoroute de la mort »

-Dans les mois qui suivent, le monde découvre que les États-Unis ont réussi une remarquable opération de communication

Ils ont pu montrer en « vrai » l’efficacité de leur armement face aux équipements irakiens, soviétiques et français, décrochant ainsi de nombreux contrats

Cette guerre est donc un moment unique de maîtrise diplomatique (« multilatéralisme »), militaire et médiatique d'un événement.

Les autres opérations des années 90 : des succès plus mitigés

-l'opération « Restore Hope » (1992) en Somalie, opération humanitaire très médiatisée, est confrontée à des tensions croissantes, débouchant sur la bataille de Mogadiscio en 1993, où les États-Unis perdent 18 soldats sans atteindre leur objectif

-les interventions en ex-Yougoslavie pour mettre fin à la guerre (95 et 99) sont décisives, mais ne font pas l'unanimité (bombardements de la Serbie condamnés par la Russie et la Chine)

Des endroits négligés

Par ailleurs, les États-Unis n'interviennent pas partout, on peut citer notamment l'absence d'intervention dans le contexte du génocide rwandais, ou face à la situation humanitaire dramatique créée par les Talibans en Afghanistan...

Donc, si on reprend le texte de Clinton, on comprend pourquoi ce terme de « gendarmes du monde » n'est pas pleinement pertinent.

Pourtant, la puissance américaine est immense, et les États-Unis sont plus que jamais des alliés privilégiés : ainsi, les pays d'Europe centrale et orientale se hâtent de rejoindre l'OTAN en 1999 et 2004.

Par ailleurs, leur présence aux 4 coins du monde en fait une cible privilégiée, particulièrement pour les intégristes islamistes qui n'acceptent pas leur présence en Arabie Saoudite. Ce sont les attentats de 93 (premier attentat du World Trade Center), 98 (ambassades au Kenya et en Tanzanie détruites), et 2000 (navire militaire américain cible d'une attaque suicide à Aden).

2) Le renouveau du « soft power » américain

Le dynamisme de la diplomatie américaine

Rappel du texte de tonton Bill : « Les États-Unis devront être actifs dans chaque aire qui se dessine aujourd’hui, pour contribuer à maintenir la paix et la stabilité et pour promouvoir la démocratie »

La décennie 1990 est marquée par des succès diplomatiques importants :

En 1993 et 1998, les accords d'Oslo et de Wye Plantation apparaissent comme des étapes importantes dans le processus de paix israélo-palestinien, même s'ils seront bafoués par la suite par Israël...

En 1998, sous l'impulsion de Clinton, les accords du Vendredi Saint mettent fin à 30 ans de guerre civile larvée en Irlande du Nord

La promotion du libéralisme et du libre-échange

« Nous sommes décidés, en particulier, à favoriser le flot montant de la démocratie et du libre marché sur tous les continents »

La fin de la Guerre froide a marqué l'effondrement du système communiste : les États-Unis peuvent donc œuvrer en faveur de la libéralisation des échanges, et appuient notamment la candidature de la Chine à l'OMC (qui y rentre en 2001)

Le rayonnement culturel, encore et toujours

le rayonnement culturel est assuré à la fois par des superproductions jouant plus ou moins sur l'imaginaire et les valeurs américains (Titanic, Indepedence day), mais aussi, comme durant la période précédente, par des films qui dénoncent les zones d'ombres de l'histoire ou de la société américaine (JFK, American History X).

De nouveaux réalisateurs (Quentin Tarantino, John Woo) permettent aussi un renouveau.

La décennie 90 voit aussi le succès de nombreuses séries tv, comme par exemple « X-Files » ou encore Melrose Place.

C) Depuis 2001, le leadership réaffirmé des Etats-Unis

1) Du choc de 2001 à l'excès de « hard power »

Les attentats font près de 3 000 morts, les États-Unis sont touchés au cœur.

Les images et vidéos des attentats tournent en boucle pendant des jours et des jours, traumatisant le monde entier.

• Les guerres de représailles : du consensus à l’unilatéralisme

A l’annonce des attentats, 2 États se réjouissent officiellement : l’Afghanistan dirigé par le mouvement taliban et l’Irak.

Ce sont ces 2 États qui subissent la répression, malgré les ramifications multiples d'Al-Qaïda, notamment au Pakistan et en Arabie Saoudite.

Avec l’aval de l’ONU, l'Afghanistan est attaqué dès octobre 2001 et conquis en décembre : on peut parler de multilatéralisme

Au passage, les États-Unis utilisent plusieurs bases en Asie centrale, ce qui déplaît à la Russie

En 2003, les États-Unis prétextent la détention d’armes de destruction massives (fictives) pour attaquer l'Irak. Ils montrent qu'ils peuvent agir sans l'ONU et sans de nombreux pays industrialisés, ils font preuve d'unilatéralisme et suscitent la méfiance même chez leurs plus fidèles alliés.

• Les États-Unis, au-dessus des lois internationales ? Dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, des « combattants illégaux » sont détenus dans le camp de Guantanamo, sans aucun respect des règles du droit international.

En 2005, le Washington Post confirme que la CIA entretient des prisons secrètes dans des pays alliés où des détenus soupçonnés de liens avec Al-Qaïda sont torturés.

Quel bilan pour cette dernière « guerre » ? -les pays « libérés » (Afghanistan, Irak) restent très instables, le résultat est modeste au vu des moyens colossaux déployés par les États-Unis -les États-Unis ont étendu leur influence militaire et économique (contrôle des ressources pétrolières irakiennes) -les États-Unis sont donc perçus comme impérialistes et se jouant des règles internationales

2) L'administration Obama : le retour à la raison ?

La difficulté de liquider l'héritage Bush

-la mort de Ben Laden en mai 2011 ne signifie pas la fin des mouvements djihadistes, qui restent une menace importante pour la paix du monde

-en 2009, Obama a promis que les États-Unis respecteraient désormais la Convention de Genève dans la guerre contre le terrorisme... mais pour des raisons juridiques, Guantanamo n'est toujours pas fermé...

• Retour à davantage de multilatéralisme dans le cadre du « smart power »

L'idée est que le « hard power » est nécessaire mais contre-productif s'il est employé seul, et qu'il faut donc le fusionner avec le « soft power ».

Cependant, on a bien vu que le « soft power » repose sur des choses imprévisibles et aléatoires... le « smart power » serait donc plutôt une forme de « hard power » intelligent, réfléchi, et notamment adapté à la montée en puissance de la Chine.

3) Le renouveau du « soft power » dans la foulée de la révolution Internet

-puissance des firmes américaines dans les secteurs de l’informatique, de la communication

-au niveau culturel, on peut dire que les « recettes » déjà analysées précédemment (superproductions et films contestataires, on peut citer Michael Moore qui remporte la palme d’or à Cannes) ont été réemployées avec succès,

on peut aussi noter un renouveau du genre de films pour enfants, avec l'inventivité des studios Pixar ou Dreamworks notamment.

On notera aussi le poids croissant des séries tv dans le rayonnement culturel.

Conclusion

Depuis 1918, il apparaît clairement que les États-Unis se sont affirmés comme une puissance ouverte sur le monde.

Cependant, les erreurs des années 2000 ont montré les limites d'un unilatéralisme devenu anachronique.

Les États-Unis seront-ils capables de conserver leur leadership lorsqu'ils auront été dépassés économiquement par la Chine ?

I) Un pouvoir de rayonnement considérable et aux relais nombreux

A) La première puissance mondiale et ses pôles d'influence : « hard power » et « soft power »

Puissance du territoire Riche, exploité, peuplé… le camp de base de

l'influence mondiale

New York et Chicago Commandent le Nord-est, le cœur éco des USA.

Pouvoir économique (sièges FTN) et financier

(bourses). NY : ville emblématique et martyre

Washington Capitale politique, pentagone : décisions qui

concernent la planète

Los Angeles Rayonnement culturel mondial d'Hollywood

B) Les relais de cette puissance

L'ALENA Zone de libre-échange au sein de laquelle les Etats-

Unis sont en position dominante. Le Canada est de

très loin le premier partenaire mondial des Etats-Unis

Non

placé

Les pays accueillant le réseau

échelon

Réseau d'espionnage économique, s’appuyant sur les

bases US dans le monde et relayé par des pays fidèles

aux Etats-Unis (environ 40 stations et des satellites)

II) L'omniprésence mondiale des Etats-Unis

A) Un rôle politique de premier plan

Les "flottes" Symbolisent une présence militaire mondiale et le

contrôle des lieux stratégiques. + : nombreuses bases

Non

placé

Interventions militaires récentes Elles visent à préserver les intérêts des Etats-Unis et

de leurs alliés, sans faire forcément l'unanimité

internationale

Les espaces stratégiques sous

surveillance

Raisons géopolitiques ou économiques, présence

militaire ou intense activité diplomatique

B) Une influence capitale sur l'économie mondiale

Les échanges commerciaux Les Etats-Unis sont au cœur des échanges entre PI.

Déficit commercial abyssal, mais largement lié à des

importations de productions délocalisées

Les espaces d'investissement

(hors ALENA)

Des pans entiers de l'éco y sont contrôlés par les

firmes US. Conquête des marchés, délocalisations, et

contrôle des ressources naturelles. 50% des invts vers

l’UE

Non

placé

Les espaces où l'influence éco est

faible

Trop pauvres (Afrique) ou trop peu sûrs (Russie) pour

être attractifs, sauf pour des domaines très précis

III) Attraction et contestation de la superpuissance

A) Un modèle qui fascine

L'immigration Considérable, elle est multiforme (des clandestins

au "brain drain"), elle est un facteur de dynamisme

et facilite les liens éco avec les pays émetteurs

L'épargne Pour financer leur déficit budgétaire, les Etats-

Unis émettent des bons du Trésor : ils vivent à

crédit du monde entier (Japon, Etats pétroliers, et

surtout Chine)

B) Une puissance concurrencée

Des pôles éco partenaires mais

également concurrents

Potentiel éco solide qui concurrence les Etats-

Unis, (exemple Airbus qui supplante Boeing),

âpres négociations pour préserver leurs intérêts

Union des nations sud-

américaines

Lancée en 2008, pour contrer les ambitions US de

créer une zone de libre-échange des Amériques

sous leur contrôle. Volonté de créer une « UE sud

américaine »

La Russie Puissance qui conteste l’influence américaine

La Chine Développement rapide, seule puissance capable

d'inquiéter les Etats-Unis à moyen terme

C) Une puissance cible de l'hyperterrorisme d'Al Quaida

UE

Moyen-Orient

Amérique Centrale

UE

Union des nations sud-américaines

Chine Japon, Corée, Taiwan

L'inscription de la superpuissance des Etats-Unis dans l'espace mondial