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"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire" 2 octobre 2003 – 1 er février 2004 Une exposition du Musée d’Israël de Jérusalem Au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris Commissariat de l’exposition : Ester Muchawsky-Schnapper, Musée d’Israël, Jérusale Pour la présentation à Paris : Laurence Sigal et Dorota Sniezek-Feijoo, MAHJ, Paris Scénographie : Pascal Maréchaux Relations avec la presse : Agence Heymann, Renoult Associées 6 rue Roger Verlomme 75003 Paris Tél : 01 44 61 76 76 Fax : 01 44 61 74 40 Mèl : [email protected]

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"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

2 octobre 2003 – 1er février 2004

Une exposition du Musée d’Israël de Jérusalem Au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris

Commissariat de l’exposition :

Ester Muchawsky-Schnapper, Musée d’Israël, Jérusale

Pour la présentation à Paris :

Laurence Sigal et Dorota Sniezek-Feijoo, MAHJ, Paris

Scénographie : Pascal Maréchaux

Relations avec la presse :

Agence Heymann, Renoult Associées 6 rue Roger Verlomme 75003 Paris Tél : 01 44 61 76 76 Fax : 01 44 61 74 40 Mèl : [email protected]

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"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

Table des matières

I. "Juifs du Yémen, 2000 ans d'Histoire" au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme,

aux sources de l’exposition

II. Parcours de l’exposition

III. Juifs du Yémen : références

1. Quelques faits historiques

2. Habitat

3. Cérémonies familiales

- Mariage

- Naissance

4. Costume

5. Artisanat

- Broderies

- Tissage

- Travail du métal

- Pierre

- Vannerie

- Orfèvrerie

6. Synagogue

7. Littérature et courants rabbiniques

IV. Annexes

1. Chronologie

2. Bibliographie

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V. Informations pratiques

VI. Visuels disponibles pour la presse

"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

Une exposition du Musée d’Israël de Jérusalem 2 octobre 2003 – 1er février 2004

La communauté juive du Yémen a connu une très grande longévité et, du fait d’un relatif isolement, a maintenu, jusqu’à son exode vers Israël, quasiment intactes ses traditions religieuses et sa culture. "Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire" est la première exposition à présenter de façon exhaustive la culture des Juifs yéménites. Après une évocation succincte des origines de l’installation des Juifs au Yémen, l’exposition propose une reconstitution de l’habitat traditionnel des quartiers juifs, enrichie par des éléments photographiques, des dessins et la maquette d’une maison juive de Sana’a. Le cycle de la vie est ensuite présenté avec les rituels associés : naissance, mariage ainsi que le culte synagogal. On découvre enfin le cadre de vie des Juifs au travers des activités développées essentiellement dans l’artisanat : ils étaient orfèvres, tisserands, brodeurs, potiers, forgerons, charpentiers ou maçons. L’exposition est révélatrice à divers degrés de l’évolution de cette communauté, de l’appréhension qui fut faite des voyageurs qui la découvrirent depuis la fin du 19e siècle et des circonstances de leur départ.

Inaugurée en 2000 au Musée d’Israël de Jérusalem, l’exposition "Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire" a été conçue par Ester Muchawsky - Schnapper du Département d'Ethnographie du Musée d'Israël à Jérusalem. Pour la présentation à Paris, le travail d'adaptation a été conduit conjointement par Laurence Sigal et Dorota Sniezek en collaboration étroite avec le Musée d'Israël de Jérusalem. La scénographie a été confiée à l’architecte Pascal Maréchaux, spécialiste du Yémen et de son architecture, dont le dernier ouvrage Yémen, Ciel et Terre est édité chez Hazan en octobre 2003.

Un programme de manifestations accompagnera l’exposition : concerts de chants yéménites, conférence, ateliers pédagogiques.

En choisissant de montrer cette exposition, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme poursuit son exploration sur les communautés juives en terre d’Islam, entamée dès la création du musée par la présentation permanente de collections liées aux communautés du Maghreb et de l’ancien Empire Ottoman. En 1999, ce sont cinq présentations qui ont constitué l’exposition intitulée Regards sur la vie juive au Maroc ; puis deux expositions de photographies en 2001, Falashas, de Gondar à Jérusalem, sur les juifs d’Ethiopie dans les années 1930 et avant leur récent exode, et ensuite, en 2002, l’exposition Juifs d’Iran sur ce qui reste de la communauté juive en Iran, ont formé les premières étapes de ce travail.

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Aux sources de l’exposition La collection qui constitue le noyau de l'exposition a été acquise par Carl Rathjens, un géographe allemand qui a effectué des séjours au Yémen entre 1927 et 1938, à une époque où la région était encore très peu accessible aux étrangers. Envoyé par le Museum für Volkerkunde de Hambourg, il a pu rassembler un matériel ethnographique d'une remarquable qualité dont la moitié fut acquis, en 1939, par Zalman Schocken pour le compte de l'Université Hébraïque de Jérusalem. Pendant la guerre d’Indépendance, elle fut transférée au Musée Bezalel et intégra naturellement le nouveau Musée d'Israël au début des années 1960. Cette collection a été largement étudiée par l’ethnologue Erich Brauer auquel on doit le fondamental Ethnologie der Jemenitischen Juden publié dès 1934 à Heidelberg. Avant son décès prématuré, il organisa une première grande exposition sur l’artisanat des Juifs du Yémen en 1941 au Musée Bezalel. La création d’un département d’ethnographie au musée d’Israël sous la direction d’Aviva Müller-Lancet dans les années 1960, s’est accompagnée de recherches et de campagnes sur les communautés émigrées en Israël et la culture des juifs originaires du Yémen n’a pas été le moindre des domaines explorés. En réalité, l’émigration des juifs yéménites vers la Terre sainte qui commença dès le début des années 1880, suscita un grand intérêt de par la conservation de leurs traditions. Par ailleurs, l’impact de leur patrimoine culturel et matériel s’est notamment manifesté par le style qu'ils imprimèrent aux artisanats de l’orfèvrerie et de la broderie renaissant dans le cadre de l’école d’art Bezalel, fondée à Jérusalem au début du 20e siècle. C’est donc à des traditions à la fois maintenues et renouvelées que se sont intéressé ces ethnologues.

Le Yémen constitue une terre de prédilection pour les voyageurs et les chercheurs français, depuis le 19e siècle ; c’est en particulier, à l’orientaliste français Joseph Halévy (1827-1917), de l’Académie des Inscriptions et des belles-lettres, éminent spécialiste des juifs d’Ethiopie, les Falashas, que l’on doit le corpus des inscriptions sabéennes* ; vingt ans après Arnaud, un premier voyageur français qui atteignit Sirwah et Marib dans la partie orientale du Yémen, Halévy accomplit une mission d’exploration sous les auspices de l’Alliance Israélite Universelle en 1869. Sur place, il fut accompagné par un guide local, Hayyim Habshush ; les deux hommes écrivirent chacun un récit de leur voyage et Halévy un article fondateur sur les épigraphes du Yémen.

L’Alliance Israélite Universelle envoya en 1910 un de ses meilleurs inspecteurs, Yomtob Semach pour évaluer l’opportunité de créer des écoles francophones pour la population juive ; de ses quatre mois de mission, Semach ramena un rapport qui décrit précisément la situation politique, spirituelle et matérielle des Juifs du Yémen, leur répartition géographique et professionnelle, leurs habitudes de vie et coutumes religieuses, leurs pratiques d’enseignement ; ce rapport constitue une source assez complète et vivante sur les juifs du Yémen au déclin de leur histoire.

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"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

Parcours de l’exposition

La communauté juive du Yémen a connu une très grande longévité et du fait d’un relatif isolement, a maintenu, jusqu’à son exode vers Israël, quasiment intactes ses traditions religieuses et sa culture. L’exposition consacrée aux Juifs du Yémen qui nous vient du Musée d’Israël à Jérusalem est révélatrice à divers degrés de l’évolution de cette communauté, de l’appréhension qui fut faite des voyageurs qui la découvrirent depuis la fin du 19e siècle et des circonstances de leur départ. Elle rend compte de la culture d'une communauté qui s'est perpétuée jusqu'au 20e siècle avec une remarquable continuité. Elle se compose des séquences suivantes : un rappel des origines historiques une évocation de l'habitat traditionnel dans les quartiers juifs et la présentation d'une

maquette d’une maison juive faite à partir de relevés précis. Des objets inspirés de l'architecture et des éléments photographiques anciens et contemporains complètent cette séquence.

une présentation des temps forts du cycle de la vie juive et des rituels associés : mariage et

naissance ; le couple des mariés dans leurs tenues traditionnelles et la pièce dans laquelle la jeune mère recevait des visites après l'accouchement.

une présentation du cadre de vie des Juifs et de leurs activités professionnelles à travers des

vestiges de la culture matérielle ; cette riche séquence inclut les objets liés au foyer juif, des exemples remarquables des réalisations de bijoutiers juifs et d'autres artisans (tissage, broderie, travail de la pierre, la vannerie, le métal) accompagnés des outils de fabrication et des documents photographiques illustrant leur usage.

une évocation de la vie spirituelle et religieuse à travers un certain nombre de manuscrits, et

du culte synagogal à travers des objets utilisés dans cette espace : les rouleaux de Torah dans des boîtes décorées, des ornements de bâtons de Torah, des châles de prières.

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"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

Juifs du Yémen, références : 1. Quelques faits historiques L’absence de témoignages archéologiques ou scripturaires ne nous permet pas de retracer les circonstances de l’arrivée des Juifs au Yémen, antique royaume de Saba. De façon paradoxale, ce sont des inscriptions funéraires découvertes dans la nécropole de Beit Shearim en Galilée, datant de la fin du IIe siècle avant notre ère, qui nous renseignent au plus loin sur des juifs himyarites, originaires du sud de l’Arabie. Cette tribu se développa considérablement au point de former un royaume avec pour capitale Zafar. De fortes rivalités opposèrent les royaumes de Saba et de Himyar mais dès la fin du IIIe siècle, l’hégémonie des Himyarites s’exerçait sur le sud de la péninsule arabique unifiée. La tradition arabe fait état de la conversion au judaïsme du roi Abikarib As’ad au IVe siècle et de l’extension du monothéisme au Yémen ; cette lente progression de l’influence juive culminera avec Joseph Dhu Nuwas qui s’était emparé du trône mais dont le règne (518-525) sonnera le glas de la domination himyarite. Il faut attendre le XIe siècle pour trouver des sources attestant de la continuité d’une présence juive au Yémen depuis l’ère pré-islamique. On a trop souvent pensé que les Juifs du Yémen avaient maintenu leurs traditions grâce à une réclusion totale. Il n’en est rien : des correspondances rabbiniques, consultations juridiques ou doctrinales, montrent au contraire les relations fortes qui lièrent les juifs du Yémen et les grandes académies juives de Babylone puis aux XIe et XIIe siècles au centre de Fostat en Egypte. Maïmonide sollicité par le chef de la communauté yéménite, lors d’une période de grande effervescence messianique consécutive aux persécutions liées à l’hégémonie chiite sur le Yémen (1165) écrivit sa fameuse Epître au Yémen (1172) ; son influence marquera de façon durable le judaïsme de la péninsule arabique. Parallèlement aux liens savants qui unirent les Juifs du Yémen à leurs coreligionnaires d’autres régions du monde, la situation géographique du pays sur les routes commerciales fut l’occasion de contacts nombreux, dès l’Antiquité. Les échanges commerciaux déclinant, la communauté juive entre dans une relative période de silence et l’histoire des juifs est rythmée par les alternances du pouvoir religieux musulman. Faisant suite à presque un siècle de lutte pour l’hégémonie entre Ottomans et Chiites, dont les juifs pâtirent, la domination chiite s’étendit sur le Yémen à partir de 1629. L’arrivée au pouvoir d’un imam particulièrement zélé en 1676 qui voulut remettre en vigueur l’interdiction des religions autres que l’islam, fut la cause d’un épisode catastrophique dont les Juifs du Yémen ne se relevèrent pas totalement. En 1676, fut ordonnée la destruction de toutes les synagogues et les juifs de Sana'a et du plateau du Yémen central, qui refusèrent la conversion furent condamnés à l’exil à Mawza', une ville côtière réputée pour son climat malsain. Bien que l’exil ne dura qu’un an (1678-1679), la population juive y périt en grand nombre de famine et de maladies et certaines communautés ne purent jamais se reconstituer.

Les juifs cependant connaîtront un dernier « âge d’or » avec la domination des imams

qassimites au 18e siècle qui assurent privilèges et protection des juifs ; durant cette période, on

assiste à un épanouissement matériel et spirituel. Au-delà, la communauté sera prise en étau par

les puissances qui se disputent le Yémen : Ottomans, Wahabites, Anglais à Aden.

La première vague d’émigration des juifs du Yémen vers la Palestine a lieu en 1881 et se

prolonge de façon continue, accentuée par les périodes de rigueur du pouvoir chiite. On estime

que 16.000 juifs émigrèrent entre 1919 et 1948 et qu’à la suite de la fuite en masse des Juifs

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vers Aden en 1948 lors de l’opération dénommée « Sur les ailes des aigles » (Ex. 19, 4), ou

« Opération tapis volant », 43.000 d’entre eux furent amenés en Israël. Alors que les

estimations des années 1930 portaient la population juive à 60/70.000 individus ; aujourd’hui il

ne reste que quelques dizaines de Juifs au Yémen.

2. Habitat

Le Yémen impressionne les visiteurs étrangers par sa remarquable architecture, qu’il s’agisse des constructions en terre du nord du pays ou des hauts édifices de Sana'a aux façades richement décorées. Cette architecture répond bien sûr aux contraintes climatiques, aux matériaux disponibles et aux traditions locales anciennes ; mais, elle reflète également les particularismes culturels : en effet, les maisons juives diffèrent, à des degrés divers, des maisons musulmanes. Comme on peut le voir encore aujourd’hui, les quartiers dans lesquels les juifs étaient assignés se situaient généralement à quelque distance de la ville musulmane, près d’une source d’eau vive – pour permettre à leurs habitants d’observer les lois juives de pureté rituelle. Inscrite dans le « pacte d’Omar » (637 de notre ère) qui régissait le statut des dhimmis (sujets non musulmans) en terre d’islam, une loi interdisait que les maisons juives excèdent neuf mètres de hauteur. Après 1679, à leur retour de l'exil de Mawza’, les Juifs de Sana'a ne furent pas autorisés regagner leurs foyers et durent s’établir dans un quartier distinct, à l’extérieur des remparts. Les habitations juives comptaient généralement deux ou trois niveaux. Les façades extérieures ne présentent pas de décorations, à l’exception des encadrements de portes et de fenêtres blanchis au plâtre. La mezouzah est insérée dans un étui très sobre en métal ou en roseau, fixé au montant de la porte. Les fenêtres pourvues de panneaux en albâtre éclairent les pièces d’une lumière douce. Dans les maisons les plus riches, des décorations en plâtre et en verre ornent les pièces et les faces intérieures des portes et des volets sont en bois sculpté. La structure tout à fait particulière des maisons juives correspond à l'intégration de diverses fonctions, nécessaires à la vie familiale et professionnelle, qui doivent être prévues à l'intérieur d'un espace restreint, et obéir à de fortes contraintes ; elle présente de ce fait des solutions ingénieuses, exploitant demi-niveaux, creusement en sous-sol et une organisation des pièces autour d'une cour intérieure à l'étage, qui assure la lumière et l'aération des espaces. Une pièce au toit amovible, au dernier étage, qui peut être transformée en soukkah lors de la fête des Tabernacles constitue un autre trait distinctif de ces maisons. Ailleurs, dans les zones reculées, où les contraintes étaient moins strictes, sans doute parce que l’autorité du gouvernement central s’y faisait moins sentir et que la condition des Juifs dépendait plus directement de leurs relations avec le cheikh local, les maisons atteignaient souvent plusieurs étages comme les habitations musulmanes. " Nous entrons dans un couloir, une pièce, nous tournons à droite, une autre pièce ; un trou là-bas, c'est la cuisine, on grimpe deux marches de soixante centimètres de hauteur, une nouvelle chambre et ainsi de suite un tas d'ouvertures menant à différents réduits, à des cachettes superposées, à des étages supérieurs hauts d'un mètre et demi. On se perd dans ce dédale. Une vraie maison à poupées, une boîte à surprises, une forteresse aussi. Du temps où les arabes venaient la nuit attaquer le quartier, nos coreligionnaires pouvaient garder dans ces oubliettes les quelques objets précieux qu'il possédaient et souvent s'y renfermer eux-mêmes jusqu'à l'arrivée du jour, jusqu'au départ des bandits." "La maison est jolie, la pièce curieuse. Elle présente une quarantaine de niches, de petites armoires, des placards, des fenêtres fermées par des grandes plaques de mica qui tamisent pendant le jour la lumière si douce, des lucarnes garnies de petits carreaux de couleur découpés sous différentes formes géométriques ; tout le long du mur, à hauteur d'homme, des étagères en plâtre sur lesquelles sont posées des bouteilles vides, des flacons des différentes formes, de différentes

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grandeurs aux couleurs variées. Les murs, le plafond recouverts de plâtre sont d'une blancheur de neige et dans le mur en face de la porte un petit panneau noir tranchant sur le blanc, c'est la menora, le signe de deuil, le souvenir vivace du djalouth, du temple détruit. Le plafond présente aussi sa particularité. À une certaine place il n'y a pas de crépi et les roseaux qui forment la terrasse sont à nu. C'est la soukka. Pendant la fête des tentes on enlève la terre, qui recouvre une partie de la terrasse, on étend à sa place quelques plantes vertes, on suspend aux murs de la chambre des toiles et on a ainsi une soukka."

Extraits de Yomtob Semach, Une mission de l'Alliance au Yémen, AIU, Paris, 1910, pp. 23, 34.

3. Cérémonies familiales

Mariage

"L'homme n'a dans sa vie que son mariage et sa mort." dit un proverbe yéménite. En effet, la

somptuosité avec laquelle on fêtait le mariage au Yémen et tout particulièrement à Sana'a,

tranchait avec la pauvreté qui affectait les Juifs de Yémen.

Le mariage était arrangé par les parents : il était d'usage de donner la fille en mariage alors

qu’elle était encore une enfant, parfois avant même qu'elle ait atteint la puberté ; le plus souvent,

le marié était lui aussi très jeune ; mais il faut noter que la fille avait le droit de refuser le mari

qu'on lui choisissait.

Les festivités du mariage duraient deux semaines. De nombreux rites et repas étaient célébrés

séparément par le marié avec les hommes et par la mariée en compagnie de femmes.

Le cœur de rituel comprend la consécration de l'épouse par le marié puis la lecture du contrat qui

précise les conditions du mariage et protège la femme en cas de divorce, et enfin la récitation de

sept bénédictions nuptiales.

Laissés seuls, après la cérémonie, pour un bref moment, le marié et la mariée partagent une légère

collation et l’époux offre à son épouse un coffret renfermant de l'onguent parfumé et des bagues.

À la fin des festivités, l’épousée est accompagnée en cortège jusqu’à son nouveau foyer, où elle

trouve sa place sous la houlette de sa belle-mère.

Le costume de la mariée – de sa vie, une Yéménite n’en portait pas de plus somptueux - était

préparé par une femme dont c’était la spécialité. Certaines pièces de vêtement, comme le

manteau de brocart et plusieurs pièces de bijoux n'appartenaient généralement pas à la famille de

la mariée, mais étaient apportés par l'habilleuse qui allait elle-même les louer. La mariée était

parée d'abondants rangs de colliers précieux, de bracelets, de boucles d’oreilles et surtout d’une

tiare de perles et de fleurs et tenait à la main, peinte au henné, une branche odorante (Ruta

Graveolens) indispensable pour la protection contre les mauvais esprits.

Le marié était lui aussi habillé de vêtements somptueux et portait autour du cou une grande

amulette triangulaire qui contenait des herbes, des grains de sels minéraux, une petite bouteille

avec du mercure et qui était décorée de pièces de monnaies.

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Naissance

En l’absence d’une médecine et d'une hygiène modernes, l’accouchement mettait souvent en

danger la vie de la mère et de l’enfant, d'où l'existence d'un certain nombre de rites et coutumes

durant les quarante jours après la naissance. La jeune mère était particulièrement entourée, on lui

servait une nourriture riche et abondante. Pendant quatre à six semaines après l'accouchement,

elle recevait les femmes mariées dans le grand salon qui était préparé pour la circonstance. Rien

dans cette pièce n'était laissé au hasard. De l’encens était brûlé pour parfumer l'atmosphère et la

pièce décorée d’œufs d’autruche, symbole de fertilité, et d’amulettes contre les mauvais esprits :

fruits et plantes amères, bouteilles et boules en verre coloré. Assise dans un angle, l’accouchée,

prenait une pause rituelle censée lui conférer un statut de dame respectable, exhibant les

nombreuses bagues qu’elle avait reçues de son époux le jour de mariage. Le coffret dans lequel

elle les garde était placé devant elle sur une structure en bois qui la maintenait à distance de ses

invités. Cette structure triangulaire en forme de tombe rappelait symboliquement que la jeune

mère venait d’échapper à la mort. Pour la même raison elle revêt le premier Shabbat après

l’accouchement, la robe qu'elle porte à Yom Kippour, et surtout dont elle sera enveloppée après

sa mort, sous son linceul.

Les visites dans la semaine avaient un caractère informel, les invitées consommaient du café et

des fruits secs et fumaient du narghilé. Les visites de Shabbat avaient un caractère plus

cérémonieux et elles débutaient le premier ou le deuxième Shabbat après l'accouchement, en

fonction de l'état de santé de la jeune mère. Le nouveau-né n'était présent dans le salon que lors

de repas.

4. Costume

Les règles et les restrictions relatives au costume des juifs imposées par le statut de dhimmi,

étaient scrupuleusement observées au Yémen. La pauvreté de la population ne faisait que

renforcer l'impression générale d'austérité, d'autant que même les Juifs aisés ne se montraient pas

en costume de cérémonie, ni parés de bijoux, à l'extérieur.

Là où les Juifs formaient des communautés importantes, comme à Sana'a, et vivaient isolés dans

le quartier juif, Gâ al-Yahûd, ils portaient un costume bien distinct de leurs voisins musulmans

qu'ils conservèrent presque inchangé jusqu'au milieu du 20e siècle, au moment de leur

immigration en masse vers Israël. La différence fondamentale : les femmes juives, contrairement

à leurs voisines musulmanes, ne se voilaient pas le visage. À Sana'a, le costume des femmes

comportait une capuche caractéristique (gargush) en velours noir pour l'usage quotidien, ou en

brocard doré, ornée de différents ornements en argent et argent doré, pour les jours de fêtes. Cette

capuche qui cachait complètement les cheveux était portée dès l'enfance. À l'extérieur, on la

recouvrait d'un fichu carré en coton imprimé, souvent importé d'Inde. Les robes d'extérieur

(antari) en coton noir satiné et les robes de cérémonies (lului) teintes à l'indigo, étaient décorées

uniquement le long de l'ouverture pectorale par des broderies de fil d'argent et de soie, des

chaînes en argent cousues sur le textile et de boutons en filigrane. Le costume était

nécessairement complété par un pantalon (serwal) aux jambières brodées. Les couleurs et les

motifs des coiffes et des jambières indiquaient le lieu d’origine, le statut marital et l’occasion

pour laquelle la femme portait ces vêtements.

Dans les campagnes où les juifs étaient peu nombreux et où l'interdépendance entre les artisans

juifs et les fermiers musulmans les obligeait à vivre ensemble, les femmes portaient des

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vêtements proches de ceux des musulmanes. Dans tous les costumes ruraux, on retrouve les

pantalons à jambières plus ou moins brodées et le port de fichus foncés couvrant les cheveux.

Les hommes étaient vêtus d’une tunique courte, considérée comme moins digne qu’une robe

longue, et n’avaient le droit d’arborer ni arme, ni ceinture ornementale. Autre signe de leur rang

inférieur, leur couvre-chef était de dimension modeste et leurs vêtements de couleur sombre, sauf

le jour de Shabbat. Mais surtout, ils se distinguaient des autres par leurs longues boucles rituelles

aux tempes (simanim) et le talit katan (vêtement pourvu à quatre coins, de franges rituelles) qui,

comme les châles de prières (shamla), variaient de forme et de couleur selon les régions.

5. Artisanat

Il n'y a pas de métiers qui ne soit exercé par les juifs ; ils sont bijoutiers (argent, or, cuivre),

boulangers, brodeurs, cordonniers, corroyeurs, coiffeurs, crépiseurs, cimenteurs, ciseleurs,

distillateurs (eau-de-vie, parfums), découpeurs ( paillettes de cuivre), forgerons, fondeurs,

fourreurs, ferblantiers, fabricants de tabac à priser, fabricants de poudre à canon, fabricants de

goudron, laboureurs, menuisiers, maçons, piqueurs de meules, plâtriers, puisatiers, potiers,

passementiers, selliers, tisserands, tailleurs, tanneurs.

Tel est le tableau que fait Yomtob Semach à l'issue de sa mission au Yémen effectuée en 1910,

pour le compte de l'Alliance Israélite Universelle. Sur les 3281 chefs de famille qu'il recense,

2462 sont artisans, 582 boutiquiers et colporteurs et 237 exercent des professions diverses,

maîtres d'école, rabbins.

Plusieurs facteurs contribuent à cet état de choses : le statut de dhimmi, notamment,

défend aux juifs de posséder la terre ; par ailleurs, certains métiers interdits aux musulmans, parce

qu'ils sont assimilés à l'usure, devinrent l'apanage des juifs dans toute l'aire islamique, comme le

métier de bijoutier ou le travail au fil d'or. Sana'a fut un centre important du travail des pierres et

des métaux précieux et du commerce entre l'Espagne et l'Inde

A Sana'a et dans d'autres villes, les artisans travaillaient chez eux ou possédaient parfois une

petite échoppe dans le quartier musulman. Dans les campagnes où régnait encore une économie

de troc, on rencontrait des artisans itinérants ; ils effectuaient un tour des marchés d'une région, et

rentraient à la maison pour le repos du Shabbat.

Certains métiers se transmettaient pendant plusieurs générations, devenant ainsi une spécialité de

la famille. Malgré l'absence de corporations, il existait parmi les juifs yéménites une hiérarchie

des professions, les plus estimées étaient celles qui ne souillaient pas les mains, permettant de

manipuler les livres d'étude pendant le travail. C'était le cas pour les orfèvres, les tisserands, les

brodeurs mais également pour les forgerons, réputés exercer un métier noble. Les femmes

exerçaient quant à elles certaines activités : la vannerie, la poterie, la broderie.

Le déclin de l'artisanat yéménite a commencé dès la fin du 19e siècle avec l'occupation ottomane

du pays et l'importation croissante des produits manufacturés de l'étranger. Ainsi, le fil d'or et

d'argent venant d'Europe puis d'Asie fit disparaître petit à petit sa fabrication sur place et l'arrivée

des machines, des nouvelles techniques et des colorants chimiques a précipité l'abandon des

métiers de tisserand et d'orfèvre. La communauté juive fut la première à souffrir de cette situation

et à s'appauvrir.

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Broderies

L’art de la broderie yéménite est remarquable par la richesse et la complexité de ses motifs et de

ses couleurs. Ornant les plastrons des robes, les coiffes et les jambières des pantalons de femmes,

les motifs diffèrent par leur style d’un village à l’autre. Outre leur fonction ornementale, les

motifs et les couleurs des broderies sont chargés d'une valeur symbolique et protectrice et

forment un code riche en renseignements sur le statut marital de la femme qui les portent.

La finesse des motifs et la qualité des matériaux était toute particulière à Sana'a où l'on pratiquait

la technique de la broderie "à points couchés". Celle-ci permet une rigoureuse économie de

matière première : le fil d'or ou d'argent, acheté au poids, n'est conduit que sur l'endroit du

vêtement où il est maintenu, en savants enroulements, par un fil de soie dont la disposition

régulière et recherchée produit un effet décoratif moiré.

Tissage

Les tisserands yéménites travaillaient selon la technique de tissage aux cartons, qui tire son nom

des cartons utilisés pour tenir les fils de chaîne. Utilisant principalement le poil de chèvre comme

matière première, ils fabriquent des tapis de sol, des châles de prière en laine de couleur sombre

portés par les Juifs du centre du pays et divers tissages rayés de couleur dans lesquels on

confectionne des sacs de couchage, des pagnes, des étoles, ainsi que des châles de prière portés

dans le sud du pays. Les métiers à tisser étant étroits, pour obtenir des pièces d’étoffe de plus

grande largeur, plusieurs lés sont assemblés.

Les artisans juifs détenaient également la confection des ceintures aux fils d'or, d'argent et

d'argent doré qu'on fixait sur du cuir et dans lesquelles les musulmans glissaient leur poignard

(jambiyyah).

Travail du métal

Le travail du métal, essentiellement le cuivre, est destiné à la fabrication des ustensiles de

la cuisine et du repas : plateaux de tailles diverses pouvant être utilisés comme tables, cafetières

et pots à eaux, bols, coupes et petits réchauds à charbon pour la préparation du café.

Le cuivre rose est souvent couvert d'une fine couche d'étain lui donnant un éclat argenté, et orné

d'un décor gravé de motifs incisés ou travaillé au repoussé. Certaines pièces à usage rituel : bols

magiques utilisés par les "médecins" et pots pour les ablutions des mains, portent des inscriptions

en hébreu. L'âge d'or des Rasulides (XIIIe - XV

e siècles) a marqué les traditions de cet artisanat et

les pièces les plus prisées s'inspirent de ce style.

Pierre

Le Yémen est l’un des rares pays où l’on utilise encore la pierre, notamment pour la fabrication

des ustensiles de cuisine, des lampes à huile et des brûleurs d’encens. Jusqu’à leur départ du

Yémen, les Juifs continuent à se servir de ces lampes pour l’allumage des lumières de Shabbat et

de Hanoukkah. Réputée réfractaire à l'impureté, et évoquant un lien ancestral avec la Terre sainte,

la pierre était en effet un matériau particulièrement prisé des Juifs. Le style de certaines de ces

lampes se réfère à des modèles extrêmement anciens, comme l’atteste la découverte d’objets

archéologiques très similaires.

La plupart de ces ustensiles sont faits en stéatite, un matériau extrait dans le nord du Yémen et

répandu dans tout le pays. Cette pierre ayant une inertie thermique remarquable, permet de

cuisiner des plats qui nécessitent un long temps de cuisson et de les conserver chauds pendant

toute la durée de Shabbat. Difficiles à tailler et à transporter, ces objets étaient néanmoins

relativement coûteux.

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Vannerie

Extrêmement répandu, l’art de la vannerie était pratiqué par les femmes à travers tout le Yémen,

et se perpétua en partie en Israël. Tapis de sol, balais, petits paniers à couvercle pointu et plateaux

assortis de différentes tailles pour les fruits et les légumes secs étaient laissés dans leurs teintes

naturelles ou ornés de dessins de diverses couleurs. Des sangles en cuir y étaient parfois ajoutées,

de même que des éléments décoratifs et des amulettes tels que boutons et coquillages.

Orfèvrerie

Les orfèvres juifs jouissaient d’une grande réputation et, encore aujourd’hui, pour louer un bel

ouvrage d’orfèvrerie on parle au Yémen de « travail juif ». La tradition rapporte que l'orfèvrerie

fut introduite au Yémen par les premiers juifs qui vinrent s’y établir. Les orfèvres étaient

considérés comme des individus hautement respectables et de fait, nombreux étaient ceux qui

exerçaient en parallèle des fonctions de rabbins ou d'enseignant. Comme d'autres métiers

artisanaux, celui d'orfèvre, se transmettait de père en fils de sorte que chaque famille gardait

jalousement les secrets de son art. Avec le temps, des techniques particulières devinrent

indissociablement liées à des familles.

Les objets les plus élaborés sont fabriqués à Sana'a, où les artisans sont soumis à une stricte

réglementation les obligeant à frapper chaque pièce d’un poinçon indiquant le nom d'orfèvre et le

titre de l'argent. Les objets qu’ils fabriquent sont vendus sur place ou dans les marchés à travers

le pays.

Les bijoux yéménites sont en argent, argent doré, comme à Sana'a, ou en un autre métal

composite, parfois sertis de perles et d'autres pierres. Portés non seulement pour leur valeur

décorative, ces bijoux remplissent une fonction symbolique et protectrice : les pierres rouges

(cornaline, corail, agates) sont reconnues depuis de longs siècles pour leur valeurs

prophylactique, les grelots et les pièces de monnaie "sonnantes et trébuchantes" éloignent le

mauvais œil et les nombreuses pendeloques en forme de grain appellent la fertilité.

De très anciennes techniques, comme le filigrane et la granulation, et un vaste répertoire de

motifs ont donné naissance à un style yéménite original qui se reconnaît à la prédominance des

formes géométriques et végétales et la présence fréquente des boîtiers à amulettes.

À l'étude des motifs et des techniques, plusieurs influences apparaissent et notamment celle de

Byzance, de l'Egypte médiévale et de l'Inde. Cette dernière a marqué d'autres domaines de

l'artisanat (tissage, travail du bois) et s'explique par des relations commerciales régulières entre la

mer Rouge et l'océan Indien du XVe au XIX

e siècles. La péninsule arabe était un relais obligé du

trajet emprunté par les commerçants et les pèlerins de l'ensemble de l'océan Indien pour arriver

aux villes saintes de l'Islam.

"Je ne t'ai pas vu ce matin à ton atelier", dis-je au bijoutier. "Non, me répond - il, j'ai consacré

ma journée à la lecture". Quel amour du livre, quelle foi ! Voilà un pauvre homme qui gagne à

peine de quoi vivre, et non seulement il emploie une bonne partie de ses nuits, de ses loisirs du

jour à prier, à lire, voilà qu'il passe encore toute une journée de travail à l'étude de la loi." Extrait de Yomtob Semach, op. cit., p. 14

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6. Synagogue Au Yémen, les synagogues ne pouvaient dépasser en hauteur la plus basse des mosquées avoisinantes et la seule décoration permise était le chaulage des murs extérieurs. Parfois, elles occupaient l’étage supérieur, bien éclairé, d’une maison particulière. Les fidèles s’y rassemblent tous les jours pour prier, enseigner et étudier, dans une atmosphère recueillie. Ils sont assis le long des murs sur le sol recouvert de tapis ; leurs livres reposent sur des lutrins placés devant eux. La liturgie en vigueur dans le rite yéménite reprend pour partie des éléments du rituel établi par Saadia, le chef de l’académie de Babylone, au 10e siècle. Les femmes ne sont pas supposées se rendre à la synagogue et, généralement, seules les plus âgées assistent à l’office, installées dans une pièce mitoyenne. En revanche, les garçons reçoivent, dès leur plus jeune âge, une instruction religieuse dans la synagogue même ou dans une pièce adjacente. Les rouleaux de la Torah sont faits de parchemin ou de peau d’antilope, enveloppés dans plusieurs pièces de tissu et enfermés dans un coffre octogonal en bois, habillé d’un tissu ajusté. Ils sont placés dans une niche (hekhal) aménagée dans le mur septentrional de la synagogue, orienté vers Jérusalem. Le hekhal est fermé par des portes en bois, elles-mêmes protégées par un rideau (parokhet). Pour la lecture de la Torah, l’un des rouleaux est porté jusqu’au pupitre dressé devant le hekhal. Le pupitre était parfois orné de motifs sculptés et peints tout comme certains coffres de Torah. En laiton ou en argent, les ornements des bâtons de la Torah sont le plus souvent de forme architecturale à bulbes, finement ouvragés. "Le temple est le centre de la communauté ; nos coreligionnaires y passent plus de temps que dans leurs propres maisons. Sana'a compte 27 synagogues plus ou moins grandes, formés d'une pièce crépie à la chaux, sans fenêtres, meublées de quelques tapis noirs, de petits matelas le long des murs ; chacune vit de sa vie propre, ayant ses usages, ses fidèles, son rabbin, mais toutes constituent principalement un centre d'instruction. […] Au temple donc, on lit, on arrive, pour ces lectures, dès deux heure du matin. Ici, on commence par le Zohar ; une cantilène affolante qui se poursuit des heures et des heures sans un moment de répit. Là, on s'occupe de la Michna, du Talmud ; le passage lu à haute voix est expliqué par le rabbin. A l'aube on fait la prière de chahrit ; puis, nouveau cycle de lectures : Michna, Nebiim, Téhilim. On s'en va déjeuner, plusieurs reviennent pour lire le Yoré Déa et vers huit heure, chacun se rend à ses affaires. Dans l'après-midi le temple se remplit de nouveau ; c'est encore la lecture machinale de Zohar ; ailleurs, le Yad Hahazaka de Maïmonide, l'auteur le plus vénéré au Yémen, dont les livres règlent toute la vie religieuse de nos coreligionnaires. On fait minha, arbit et on passe encore une heure à la lecture du En Jakob. Après cette journée bien remplie, on rentre dîner et dormir." Extrait de Yomtob Semach, op. cit., p. 58 7. Littérature et courants rabbiniques Si le judaïsme du Yémen ne resta pas coupé du reste du monde juif, il apporta également des éléments très importants à la littérature rabbinique ; l’un des apports essentiels réside sans conteste dans un texte appelé Midrash Hagadol, qui est une compilation de commentaires exégétiques, rédigée en hébreu au 13e siècle par David ben Amram Adani. Il constitue la source unique de certains textes des maîtres de la Mishna, et cite abondamment des textes qui furent utilisés beaucoup plus tard par des maîtres comme Maimonide mais dont on a perdu la trace. Cette compilation fut portée à la connaissance de l’Occident à la fin du 19e siècle et a fait depuis l’objet d’éditions érudites. Mais le Yémen a donné également d’autres contributions : Salomon Adani auteur d’un commentaire sur la Mishna, Zekharia Al Dahiri, qui s’est illustré dans la littérature morale et surtout le grand poète Shalom Shabazi auquel on prête la production de plusieurs milliers de poèmes. Actif au 17e siècle, il

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composa essentiellement des poésies liturgiques ; sommé de choisir entre la conversion à l’islam et l’exil à Mawza', il partit avec les siens en 1678 ; ses écrits se font l’écho des malheurs qui ravagèrent la communauté et sonnèrent la disparition de plusieurs centres juifs. Jusqu’à aujourd’hui ses poèmes sont récitées lors des cérémonies de mariage et dans les grandes occasions. Divers courants de la mystique juive et en particulier la doctrine lurianique à partir du 18e siècle ont largement façonné la religiosité des juifs du Yémen. Le plus fameux de ces maîtres, Shalom Sharabi émigra et prit la tête d’une école talmudique d’inspiration kabbaliste à Jérusalem. Dans le domaine de la jurisprudence rabbinique, il faut citer Yihia Salih. Mais au début du 20e siècle, une réaction rationaliste conduite notamment par le rabbin Yihia Kafah, tenta d’endiguer le mysticisme qui dominait la vie juive, suscitant des tensions vives et durables qui amenèrent les juifs à requérir l’arbitrage de l’imam. Le mouvement de modernisation s’appuya sur l’influence ottomane et sur les idéaux développés par les émissaires de l’Alliance. L’émigration en Israël précipita l’évolution religieuse de cette communauté qui avait vécue longtemps à l’abri des évolutions.

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Annexe I

Chronologie

d'après Histoire Universelle des Juifs, dir. Elie Barnavi, éd. Hachette, Paris, 1992

518 - 525 Règne du roi juif - ou converti au judaïsme - Joseph As'ar Dhu Nuwas, dernier souverain

du royaume juif d'Himyar, il meurt dans la lutte contre les éthiopiens chrétiens.

VIIe siècle Inscription commémorant le service des prêtres du Temple, découverte au début des années 1970 dans le village al-Hatzar, près de Sana'a.

Vers 1170 Hégémonie chi’ite ; un messie anonyme fait son apparition au Yémen ; à cette occasion, que Maïmonide rédige sa fameuse Lettre au Yémen, fondamentale pour la définition du

messianisme juif.

1198-1202.1 Conversion forcée à l'islam des Juifs du Yémen méridional, notamment ceux

d'Aden ; plusieurs chefs de la communauté refusent d'abjurer et sont exécutés. La mort de

l'imam "fou" entraîne l'abolition de cette mesure ; la plupart des convertis retournent à la

foi de leurs pères.

Fin du XVe siècle L'apparition d'un faux messie au sud-est du pays allume un conflit armé entre ses

partisans et les forces de l'imam, conflit qui liquide la communauté juive de cette région.

1546 Conquête du Yémen par les Ottomans.

Deuxième moitié du XVIIe siècle Shalom Shabazi, le plus grand poète yéménite, vénéré par les Juifs

du Yémen jusqu'à nos jours, rédige son oeuvre.

1666 - 1667 Le plus important phénomène messianique de l'histoire juive, Sabbataï Tsevi et le sabbataïsme, provoque une onde de choc au Yémen ; ses propagateurs Slimane Alnakash

et Slimane Aljamal seront pour l’un exilé et l’autre exécuté.

1667 Le pouvoir interdit aux Juifs d'arborer des couvre-chefs richement ornés ; c'est

probablement au même moment que les Juifs yéménites se mettent à arborer de longues

boucles, signe distinctif de leur judeïté.

1679 - 1680 Exil de Mawza’.

XVIIIe siècle Sous le règne de la puissante dynastie kassimite fondée par al-Kassim al-Kabir, le chef de la révolte contre les Ottomans, la communauté juive prospère.

Fin du XVIIIe siècle Le pouvoir kassimite s'affaiblit et des tribus du sud font sécession.

Vers 1805 Mort de Yihia ben Joseph Salah, le plus important sage juif du Yémen, président du

tribunal rabbinique et auteur d'un livre de responsa, Pe'oulat Tsadik (l'Action du Juste).

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1818 La révolte de deux confédérations tribales - Hashed et Bekhil - contre le pouvoir de

l'imam dévaste la quartier juif de Sana'a. Les incursions des Wahabites d'Arabie entraînent

l'intervention des Ottomans. Fin de la dynastie kassimite. 1839 Aden devient protectorat britannique et fenêtre du judaïsme yéménite sur le monde.

Deuxième moitié du XIXe siècle Apparition des trois faux messies successifs .

1859 Jacob Saphir, de Jérusalem, séjourne longuement au Yémen, son livre Hadrei Teiman

(Les entrailles du Yémen) est un témoignage captivant sur la communauté juive yéménite

de cette époque.

1872 Reconquête ottomane.

1881 - 1882 Première vague d'immigration significative de Juifs yéménites en Palestine.

1891 Début de la grande révolte anti - ottomane de Muhammad Yihia Hamid al-Din.

1905 Son fils et successeur à la tête des insurgés, l'imam Yihia, assiège Sana'a ; la plupart des

Juifs de la capitale meurent de faim au cours du siège.

Vers 1930 Amorcé à la fin du siècle précédent sous l'influence d'un orientaliste juif français, le

professeur Joseph Halévy, un courant religieux anti-kabbaliste prône le retour vers les

sources "rationalistes" du judaïsme. Entre kabbalistes, menés par Yihia Halévi, et "rationalistes" - le mouvement de Yihia ben Salomon Kafah - , un âpre conflit théologique

divise la communauté juive yéménite.

1948 - 1950 Après l'assassinat de l'imam Yihia Hamid al-Din, les Juifs du Yémen se réfugient en masse à Aden.

1949 - 1950 Opération "Sur l'aile des aigles" ; 43 000 juifs yéménites sont amenés en Israël ;

fin de la diaspora yéménite.

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Annexe II

Bibliographie

1. Brauer E., Ethnologie der jemenitischen Juden, Heidelberg, 1934

2. Goitein S. D., Juifs et Arabes, éd. de Minuit, Paris, 1957

3. Habshush Haïm, Yémen, éd. Actes Sud, Paris, 1995

4. Kuczynski Liliane, "Les Juifs du Yémen : approche ethnologique", in Joseph Ghelhod,

L'Arabie du sud. Histoire et civilisation. Culture et institutions du Yémen, éd. Maisonneuve &

Larose, pp 277 - 302.

5. Mayer, L. A., L'art juif en terre de l'islam, A. Kundif, Genève, 1959

6. Muchawsky - Schnapper Ester, The Yemenites. Two Thousand Years of Jewish Culture, The

Israel Museum, Jerusalem, 2000, catalogue de l'exposition.

7. Muchawsky - Schnapper Ester, "A Unique Yemenite Tevah from San'a", in The Israel

Museum Journal, Volume XV, Summer 1997, pp 68 - 93.

8. Muchawsky - Schnapper Ester, "Symbolic Decorations for a Woman after Childbirth in

San'a", in The Israel Museum Journal, Volume VII, Spring 1988, pp 61 - 74.

9. Muchawsky - Schnapper Ester, "Purim and Other Dolls from the Yemen", in The Israel

museum Journal, Volume II, Spring 1983, pp 63 - 74.

10. Muller - Lancet Aviva, "Costumes de mariage des Juifs de Sana'a et leurs survivances en

Israël", in VI Congrès International des sciences anthropologiques et ethnologiques, Musée

de l'Homme, Palais de Chaillot, Paris, 1963, pp 551 - 556.

11. Muller - Lancet Aviva, "Les costumes des Juifs yéménites", in Encyclopédie de l'histoire

juive, éd. Liana Levi et Editions du Scribe, Paris, 1989, pp 240 - 241.

12. Nini Yehuda, "Les Juifs yéménites en Palestine", in Encyclopédie de l'histoire juive, éd.

Liana Levi et Editions du Scribe, Paris, 1989, pp 136 - 137.

13. Nini Yehuda, "Les Juifs du Yémen", in Histoire Universelle des Juifs, dir. Elie Barnavi, éd.

Hachette, Paris, 1992, pp 256 - 257.

14. Rathjens Carl, "Jewish Domestic Architecture in San'a, Yemen", in Oriental Notes and

Studies published by The Israel Oriental Society, N°7, Jerusalem, 1957, pp 3 - 80.

15. Spector Johanna, "On the Trail of Oriental Jewish Music : Among the Yemenites", in …….pp

7 -12.

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16. Tobi Yossef, Structures sociales et économiques des Juifs au Yémen, 1919, 30 pp.

17. Yomtob Semach, Une mission de l'Alliance au Yémen, AIU, 1910, 122 pp.

18. Yemen, in Encyclopedia Judaica, vol. 16, Keter Publishing House, Jérusalem, 1971, pp 739 -

759.

19. Maïmonide, "Epître aux Yémenites", in Epîtres, éd. Gallimard, Paris, 1983

20. Dawoud Hamami, Les exilés du Yémen heureux, éd. l'Harmattan, Paris, 1994

Ouvrages généraux sur le Yémen

1. Robin C., Dagron C., Antonini de Maigret S., de Maigret A., L'ABCdaire du Yémen, éd.

Flammarion et l'Institut du Monde Arabe, Paris, 1997

2. Yémen, au pays de la reine de Saba, catalogue de l'exposition présentée à l'Institut du Monde

Arabe du 25 octobre 1997 au 28 février 1998, éd. Flammarion, Paris, 1997

3. Sana'a, parcours d'une cité d'Arabie, catalogue de l'exposition IMA, Paris, 1987

4. Champault Dominique, Maréchaux Pascal et Maria, Yémen, éd. Phébus, Paris, 1993

5. Champault Dominique, Maréchaux Pascal et Maria, La route de l'encens, Imprimerie

nationale, Paris, 1996

6. Maréchaux Pascal et Maria, Tableaux du Yémen, Arthaud, Paris, 1997

7. Maréchaux Pascal et Maria, Yémen, ciel et terre, Hazan, Paris, 2003

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"Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

Programmes autour de l’exposition Concerts Samedi 29 novembre à 20h30 Dimanche 30 novembre à 16h

Yémen par Léa Avraham, chant et perscussions et Youval Micenmacher, percusssions Les chants juifs yéménites sont traditionnellement transmis par les femmes lors des cérémonies publiques ou d’événements privés. Elles y parlent de la vie quotidienne, de leurs émotions … Léa Avraham, chanteuse israélienne, originaire du Yémen, a appris ces chants par sa mère.

dans le cadre du Festival d’art sacré Tarif unique : 10 euros Réservations exclusives au Festival d’art sacré tél : 01 44 70 64 10

Conférence Dimanche 23 novembre 2003 à 15 h :

Les maisons juives du Yémen par Pascal Maréchaux, architecte et photographe, scénographe de l’exposition « Juifs du Yémen,

2000 ans d’histoire » Les maisons de l’ancien quartier juif de Sana’a sont largement méconnues du grand public en dépit d’une richesse spatiale exceptionnelle. Les contraintes imposées de limitation de hauteur à moins de neuf mètres, de regroupement à l’intérieur d’un quartier clos et dense, et la nécessité d’aménager des réserves familiales en l’absence de caravansérails ont stimulé l’inventivité des bâtisseurs. Les solutions architecturales des maisons juives du Yémen ont illustré à merveille la célèbre phrase de Paul Klee : « Ce sont les moyens limités qui font les chefs-d’œuvre ». Tarif : 3,50 euros, gratuit pour les cartes aleph 7 euros billet couplé expo + conférence Réservations : 01 53 01 86 48 Mèl : [email protected]

Ateliers pédagogiques Mercredi 15 octobre, dimanche 16 novembre, mardi 23 et lundi 29 décembre, mardi 6 et mercredi 21 janvier

QUAND LES BIJOUX SE METTENT A PARLER… 4-7 ans : séance de 1 h 30, 10 enfants maximum 8-12 ans : séance de 2 h, 15 enfants maximum

Initiation au bijou, une parure aux multiples facettes Eve, triste de quitter le paradis, voulut en garder un souvenir. Elle coupa une fleur et la piqua dans ses cheveux. Depuis, ornements et joyaux n’ont cesser de parer les femmes comme les hommes de leur éclat et de captiver par leur magie. Mais de quels messages sont-ils porteurs ? Que racontent-ils sur les traditions de ceux qui les ont façonnés ? Autant de secrets que livreront les bijoux juifs d’Orient aux enfants. Après quoi, ils seront invités à inventer un pendentif ou un collier en combinant des éléments de leur choix. Cet atelier sera consacré plus particulièrement à l’exposition « Juifs du Yémen » pendant la période de l’exposition

Tarif : 8,50 euros Réservations : 01 53 01 86 62

Mèl : [email protected]

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Informations pratiques "Juifs du Yémen, 2000 ans d'histoire"

MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME Hôtel de Saint-Aignan 71 rue du Temple 75003 Paris téléphone : 33(0) 1 53 01 86 60 télécopie : 33(0) 1 42 72 97 47 mél : [email protected] www.mahj.org

TRANSPORTS métro : Rambuteau, Hôtel-de-Ville RER : Châtelet-Les Halles bus : 29, 38, 47, 75 parking : Beaubourg, Hôtel-de-Ville

Exposition ouverte au public du 2 octobre 2003 au 1er février 2004. tous les jours sauf le samedi du lundi au vendredi de 11 h à 18 h, le dimanche de 10 h à 18 h

TARIFS

Exposition : Plein tarif : 5 euros

Tarif réduit : 3, 50 euros Exposition + musée Plein tarif : 8, 50 euros

Tarif réduit : 6 euros

Gratuité moins de 18 ans, demandeurs d’emploi, enseignants, personnes handicapées et leur accompagnateur, etc.

Concerts Tarif unique : 10 euros

Réservations exclusives au Festival d’art sacré tél : 01 44 70 64 10

Conférence Tarif : 3,50 euros, gratuit pour les cartes aleph

7 euros billet couplé expo + conférence

Réservations : 01 53 01 86 48 Mèl : [email protected]

Ateliers pédagogiques Tarif : 8,50 euros

Réservations : 01 53 01 86 62

Mèl : [email protected]

Commissariat de l’exposition : Ester Muchawsky-Schnapper, Musée d’Israël, Jérusalem Laurence Sigal et Dorota Sniezek-Feijoo, MAHJ, Paris

Scénographie : Pascal Maréchaux