2. La « préhistoire » de l’esthétique/1 Platon.
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2. La « préhistoire » de l’esthétique/1 Platon. Théorie des idées et dévalorisation du sensible; b) caractérisation des images, des arts et de la littérature ; c) théorie du Beau. .
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2.La« préhistoire »del’esthétique/1Platon.
Théoriedesidéesetdévalorisationdusensible;b)caractérisationdesimages,desartsetdelalittérature;c)théorieduBeau.
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AnneSouriau,dansE.Souriau,Vocabulaired’esthétique,Paris,PUF,1990,p.689.
« Ce n’est pas qu’on n’y ait déjà beaucoup réfléchi dès l’Antiquité, maisde manière dispersée, et à l’occasion d’autres préoccupations.Baumgarten apporte l’idée neuve d’une discipline spécifique et à partentière. »
DanielCharles,« Esthétique - Vued'ensemble »,Encyclopædia Universalis,p.287
Néanmoins,« lapréhistoiredel'esthétique pèselourd.ElleremonteàPlaton [néàAthènesen-428/-427,morten-348/-347danscettemêmecité].
Platonetla« préhistoiredel'esthétique »
1) THEORIEDESIDEES(périodeintermédiaireetpériodedelamaturité)delapenséedePlaton: Eidos ou idea/eidolon [mêmeracineid- =voir,maisoppositionvoirdel’esprit/voirducorps]=formeessentielle/image ;
2) Dévalorisationdusensible;3) image entenduecommecopied’unétantsensible,àsontourconsidérécomme
lacopie d’uneformeessentielle;4) artentenducommeimitation (mimêsis)dusensible(ausensdelareproduction
decelui-ci);5) ArtistesetpoètesbannisdelaCitéidéale(République [Politèia],LivreX).6) leBeau estlié àl’éros plutôt qu’à l’artetlapoésie (cf.LeBanquet)
E.Cassirer,Eidoseteidolon.Leproblèmedubeauetdel’artdanslesdialoguesdePlaton[1924],dans Écritssurl’art,éditionetpostfaceparF.Capeillères,Paris,Cerf,1995,p.30.
L’allégoriedelacavernedePlaton/schéma
E.Cassirer,Eidoseteidolon.Leproblèmedubeauetdel’artdanslesdialoguesdePlaton[1924],dans Écritssurl’art,éditionetpostfaceparF.Capeillères,Paris,Cerf,Paris,1995,p.29.
PlatonsurleBeau
• HippiasMajeur, ou SurleBeau [dialoguedelapériode« intermédiaire »,justeavantLeBanquet]• LeBanquet,ou Del’amour[appartientauxdialoguesdelamaturitédePlaton,aumêmetitrequelaRépublique]• Phèdre, ou SurleBeau [appartientaussiauxdialoguesdelamaturitédePlaton,maisilestunpeuplustardif]
HippiasMajeur,SurleBeau
«- Socrate:« Sitouteslesdeux[formesdeplaisirproduitesparlavueetparl’ouïe*]ontdelabeauté,c’estparl’effetd’uneessence quileurappartientàl’uneetàl’autre. »(302c,c’estmoi quisouligne)
*Latraditionoccidentalealonguementconsidéréscesdeuxsenscommelesseulsquiseraientenmesuredesedétacherdelamatérialitédusensible.
HippiasMajeur,SurleBeau
EssaidedéfinitionduBeau:
« nonpascequiexistebellement,maiscepourquoietparquoiunechoseparaîtenbeauté,ouencorel’eidos duBeau. »*
C.G.(ChristopheGénin),"Platoniciènne (esthétique)",inE.Souriau,Vocabulaired'Esthétique,PUF,Paris,1990,p.1141.
“Présence”(parusía)
del’eidos du Beau dans laréalité sensible.*
* “Unecopiesensible del’Idée du Beau estau moins égalementadmise”.(CASSIRER E.,Eidoseteidolon.Leproblème dubeauetdel’art dans lesdialoguesdePlaton,tr.fr.deC.Berner,inId.,Écrits surl’art,édition etpostface parF.Capeillères,Paris,Éd.duCerf,1995,p.47)
Platon,LeBanquetDiscoursdelaprêtresseDiotime deMantinée:« Scalaamoris [L’escalierdel’amour] »210a-b Onpeutseflatterpeut-êtredet’initier,toiaussi,Socrate,àcesmystèresdel’amour [=taerotika];maispourledernierdegré,lacontemplation[=epoptika (litt.lesinitiationduplushautdegré)],quienestlebut,pourquisuitlabonnevoie,jenesaissitacapacitévajusque-là.Jevaisnéanmoins,dit-elle,continuer,sansménagermonzèle;essayedemesuivre,situpeux.Quiconqueveut,dit-elle,alleràcebutparlavraievoie,doitcommencer danssajeunessepar rechercherlesbeauxcorps.Toutd’abord,s’ilestbiendirigé,ildoitn’aimerqu’unseulcorps […].Puisilobserveraquelabeautéd’uncorpsquelconqueestsœurdelabeautéd’unautre ;eneffet,s’ilconvientderechercherlabeautédelaforme[=eīdei kalón],ilfaudraitêtrebienmaladroitpournepointvoirquelabeautédetouslescorpsestuneetidentique.Quandils’estconvaincudecettevérité,ildoitsefairel’amantdetouslesbeauxcorps,etrelâchercetamourviolentd’unseul[…].
Platon,LeBanquetDiscoursdelaprêtresseDiotime deMantinée:« Scalaamoris [L’escalierdel’amour] »210b-d Ilfautensuitequ’ilconsidèrelabeautédesâmes commeplusprécieusequecelledescorps,ensortequ’unebelleâme,mêmedansuncorpsmédiocrementattrayant,luisuffisepourattirersonamouretsessoins[…].Parlàilestamenéàregarderlabeautéquiestdanslesactions etdansleslois,àvoir [=idéin]quecelle-ciestpareilleàelle-mêmedanstouslescas,etconséquemmentàregarderlabeautéducorpscommepeudechose.Desactionsdeshommes,ilpasseraauxsciences etilenreconnaîtraaussilabeauté ;ainsiarrivéàunevue plusétenduedelabeauté,ilnes’attacheraplusàlabeautéd’unseulobjetetilcesserad’aimer,aveclessentimentsétroitsetmesquinsd’unesclave,unenfant,unhomme,uneaction.[…]jusqu’àcequ’enfinsonespritfortifiéetagrandiaperçoiveunescienceunique,quiestcelledubeau dontjevaisparler.[…]
Platon,LeBanquetDiscoursdeDiotime deMantinée:« Scalaamoris [L’escalierdel’amour] »
210e– 211cCeluiqu’onauraguidéjusqu’icisurlechemindel’amour,[…],verra soudainune[…]beautééternelle,quineconnaîtnilanaissancenilamort,quinesouffreniaccroissementnidiminution,[…];beautéqui,aucontraire,existeenelle-mêmeetparelle-même,simpleetéternelle,delaquelleparticipenttouteslesautresbelleschoses,detellemanièrequeleurnaissanceouleurmortneluiapporteniaugmentation,niamoindrissement,nialtérationd’aucunesorte.[…]carlavraievoiedel’amour,[…]c’estdepartirdesbeautéssensiblesetdemontersanscesseverscettebeautésurnaturelleenpassantcommeparéchelonsd’unbeaucorpsàdeux,dedeuxàtous,puisdesbeauxcorpsauxbellesactions,puisdesbellesactionsauxbellessciences,pouraboutirdessciencesàcettesciencequin’estautrechosequelasciencedelabeautéabsolueetpourconnaîtreenfinlebeautelqu’ilestensoi (= eidos du Beau).
