1941 1942 Petainisme Foucauld Follereau

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décembre 1940, Paroles de France, n°139 [Dans l’espace titre du journal] Paroles de France, (L’œuvre latine) Son but : Défendre la civilisation chrétienne contre tous les paganismes et toutes les barbaries ; Faire connaître et rayonner le vrai visage de la France. [citation de Pétain en exergue] « Le régime nouveau maintiendra les héritages de notre culture grecque et latine et leur rayonnement dans le monde » (10 octobre 1940) Edito Travaillons La France a subi une écrasante défaite militaire. Nous le reconnaissons. Ses conséquences peuvent être lourdes et douloureuses. Nous le savons. Mais la France vit. Son honneur est sauf, son avenir est intact. Le monde entier devra le reconnaître. La guerre a fait s’écrouler la vieille caricature politicienne de la France. Et de ce tas d’immondices pitoyables, une nouvelle France va surgir, la France de tous les temps, la France de l’histoire de France. (…). Prière au Christ qui aime les Francs. Seigneur, qui avez fait de ce pays comme un reflet de Votre Ciel, Prenez en Pitié la terre de France. Seigneur qui avez donne a ses fils, durant tant de siècles, des trésors d’héroïsme, de sagesse et de sainteté, Prenez en pitié l’âme de la France. Lorsque Paris fur menace, vous avez voulu Sainte Geneviève ; Quand la Patrie fut menacée, Vous avez voulu Sainte Jeanne d’Arc ; Et, parce que ce pays est le Votre, Vous l’avez fait défendre et sauver par des Saints. * * * Avant même qu’elle fut la France, Vous l’aviez déjà désignée comme un refuge quand aux rivages de Provence Débarquèrent, cherchant asile, Ceux dont les hommes maudissaient l’Amour Saint qu’ils avaient pour Vous. Seigneur, Souvenez-Vous de la terre qui reçut Madeleine, Marthe et Lazare ... Souvenez-vous du pacte de Tolbiac, et du vœu de Louis XIII, et de la consécration de la France a Montmartre, Pour Saint Louis aux Croisades, Pour Saint Vincent aux Galères, Pour tous ceux qui sont morts, Seigneur, pour Votre Cause, dans la Douceur de Votre Foi, Prenez en pitié la terre et l’âme de la France. * * * Vous nous avez envoyé de grandes épreuves; La Patrie souffre et saigne et pleure à Vos genoux. Seigneur, nous avons mérité les maux qui nous accablent. Si nous implorons Votre Miséricorde, ce n’est point pour nous, pour nos personnes chétives, ou nos biens illusoires, mais pour la France en qui vous avez mis les signes de Votre Immortalité. La France que vous avez voulue renaît sous Votre Providence ; daignez en accueillir les promesses et les fleurs. Et Donnez-nous le courage quotidien pour la besogne obscure qu’elle demandera. Faites que nous soyons grands pour être dignes d’elle, et pour, à travers sa vie et sa gloire, Vous mieux comprendre Vous mieux AIMER. Conférences Depuis sa démobilisation, Raoul Follereau, comme on le sait, n’a pas perdu son temps. (…) il a, en outre, repris (…) ses conférences. 3 conférences à Vichy, 2 réunions à Lyon, 2 conférences à Grenoble, une à Marseille, une à Saint Maurice l’Exil, une à Saint-Étienne. [liste de 11 conférences entre le 24 novembre et le 10 décembre 1940] Puis Afrique du Nord à partir du 15 décembre. 7 décembre 1940, Le Figaro 1 Raoul Follereau fait aujourd’hui samedi à 16h30, au Théâtre des Célestins sous les auspices des « Heures » une conférence Sur la route du Père de Foucauld. (Récit de voyage à travers le Sahara et le Hoggar). 1 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k410784g/f4

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décembre 1940, Paroles de France, n°139 [Dans l’espace titre du journal] Paroles de France, (L’œuvre latine) Son but : Défendre la civilisation chrétienne contre tous les paganismes et toutes les barbaries ; Faire connaître et rayonner le vrai visage de la France. [citation de Pétain en exergue] « Le régime nouveau maintiendra les héritages de notre culture grecque et latine et leur rayonnement dans le monde » (10 octobre 1940) Edito Travaillons La France a subi une écrasante défaite militaire. Nous le reconnaissons. Ses conséquences peuvent être lourdes et douloureuses. Nous le savons. Mais la France vit. Son honneur est sauf, son avenir est intact. Le monde entier devra le reconnaître. La guerre a fait s’écrouler la vieille caricature politicienne de la France. Et de ce tas d’immondices pitoyables, une nouvelle France va surgir, la France de tous les temps, la France de l’histoire de France. (…). Prière au Christ qui aime les Francs. Seigneur, qui avez fait de ce pays comme un reflet de Votre Ciel, Prenez en Pitié la terre de France. Seigneur qui avez donne a ses fils, durant tant de siècles, des trésors d’héroïsme, de sagesse et de sainteté, Prenez en pitié l’âme de la France. Lorsque Paris fur menace, vous avez voulu Sainte Geneviève ; Quand la Patrie fut menacée, Vous avez voulu Sainte Jeanne d’Arc ; Et, parce que ce pays est le Votre, Vous l’avez fait défendre et sauver par des Saints. * * * Avant même qu’elle fut la France, Vous l’aviez déjà désignée comme un refuge quand aux rivages de Provence Débarquèrent, cherchant asile, Ceux dont les hommes maudissaient l’Amour Saint qu’ils avaient pour Vous. Seigneur, Souvenez-Vous de la terre qui reçut Madeleine, Marthe et Lazare ... Souvenez-vous du pacte de Tolbiac,

et du vœu de Louis XIII, et de la consécration de la France a Montmartre, Pour Saint Louis aux Croisades, Pour Saint Vincent aux Galères, Pour tous ceux qui sont morts, Seigneur, pour Votre Cause, dans la Douceur de Votre Foi, Prenez en pitié la terre et l’âme de la France. * * * Vous nous avez envoyé de grandes épreuves; La Patrie souffre et saigne et pleure à Vos genoux. Seigneur, nous avons mérité les maux qui nous accablent. Si nous implorons Votre Miséricorde, ce n’est point pour nous, pour nos personnes chétives, ou nos biens illusoires, mais pour la France en qui vous avez mis les signes de Votre Immortalité. La France que vous avez voulue renaît sous Votre Providence ; daignez en accueillir les promesses et les fleurs. Et Donnez-nous le courage quotidien pour la besogne obscure qu’elle demandera. Faites que nous soyons grands pour être dignes d’elle, et pour, à travers sa vie et sa gloire, Vous mieux comprendre Vous mieux AIMER. Conférences Depuis sa démobilisation, Raoul Follereau, comme on le sait, n’a pas perdu son temps. (…) il a, en outre, repris (…) ses conférences. 3 conférences à Vichy, 2 réunions à Lyon, 2 conférences à Grenoble, une à Marseille, une à Saint Maurice l’Exil, une à Saint-Étienne. [liste de 11 conférences entre le 24 novembre et le 10 décembre 1940] Puis Afrique du Nord à partir du 15 décembre. 7 décembre 1940, Le Figaro1 Raoul Follereau fait aujourd’hui samedi à 16h30, au Théâtre des Célestins sous les auspices des « Heures » une conférence Sur la route du Père de Foucauld. (Récit de voyage à travers le Sahara et le Hoggar).

1 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k410784g/f4

Photos 2521 - 2522 13 février 1941, Rapport du Commissaire de Police de Sidi-Bel-Abbès POLICE D’ETAT de SIDI BEL ABBES COMMISSSARIAT DU 2e ARRONDISSEMENT Objet : Conférence donnée par M.FOLLEREAU Sidi-Bel-Abbés, le 14 février 1941 LE COMMISSAIRE DE POLICE DU 2e ARRONDISSEMENT À MONSIEUR LE COMMISSAIRE CENTRAL SIDI BEL ABBES J’ai l’honneur de vous rendre compte qu’une réunion publique s’est tenu hier 13 février 1941 à 17h45 au théâtre municipal pour entendre M. Raoul FOLLEREAU, Président des Fondations Charles de FOUCAULT qui devait parler de l’œuvre des religieux et religieuses de France à travers le monde. Environ 500 personnes dont une centaine de dames, répondirent à l’appel des organisateurs qui avait été lancé par la voie de la Presse. L’entrée était libre mais un plateau se trouvait à la porte. A 17h45 M. Paul BELLAT, Président de la section locale des Unions Latines, présente le conférencier « symbole de la pensée française et de l’idéal chrétien » et termine en souhaitant toujours plus étroits les rapports de l’Algérie avec la mère Patrie et en demandant l’union de tous derrière le Maréchal PETAIN. Le conférencier prend alors la parole et retrace par le récit de scènes émouvantes et d’anecdotes vécues la vie dangereuse mais combien fertiles des missionnaires de France qui dans les pays les plus éloignés et souvent les plus barbares sont les « ambassadeurs permanents du génie Français et de la civilisation chrétienne ». Au début de sa conférence, M.FOLLEREAU rapporte qu’il y a quelques jours se rencontraient à Vichy deux vieillards, grands mutilés, le Père UMBRIGHT, Aumônier militaire de Strasbourg et la Père JACQUINOT, qui à Shanghai, au milieu des horreurs de la guerre Sino-japonaise, a sauvé 300.000 femmes, enfants et vieillards. Il nous apprend que malgré les lois qui condamnaient à mort les congrégations, 13.000 collèges enseignent la langue et le génie français à travers le monde. L’orateur nous conduit ensuite aux Indes, où une religieuse Française en 54 années d’apostolat, baptise 44.000 païens. Puis, M.FOLLEREAU évoque le souvenir prodigieux du Père Charles de FOUCAULT « Le Marabout Blanc » qui par ses grandes qualités de cœur a su imposer aux peuplades Touaregs l’amour et l’admiration de sa Patrie ; aujourd’hui encore, 25 ans après sa mort, son souvenir demeure toujours vivace dans l’esprit des indigènes. Le conférencier fait appel à la générosité des auditeurs afin que près de la tombe du grand missionnaire surgissent des clochers et des écoles. La défaite de nos armes, explique-t-il n’a pu entamer le patrimoine spirituel acquis à notre Pays par nos missionnaires, nos héros et nos saints. Mais cette propagande, il faut la décupler pour que la France meurtrie mais toujours immortelle demeure aux yeux de tous le porte drapeau de la civilisation et de la charité chrétienne. M. FOLLEREAU dont la conférence fut souvent interrompue par des applaudissements termine ainsi : « Le vainqueur de Verdun présente au monde l’image d’une France nouvelle. C’est cette France que nous voulons forger avec le vieux forgeron, cette France Patrie universelle, second pays de tous les autres ». Puis, M. ANTON, Conseiller municipal chante « La Marseillaise » que tous les auditeurs debout reprirent au refrain. Monsieur le sous-Préfet de l’Arrondissement et Monsieur BELLAT, Maire de Sidi Bel Abbés assistaient personnellement à cette conférence qui prit fin à 18h45, sans aucun incident. Le Commissaire de Police

Photos 2529 – 2530 1er avril 1941, Rapport du Commissaire de Police d’Oran POLICE D’ETAT D’ORAN COMMISSSARIAT GENERAL Conférence ORAN, le 2 avril 1941 LE COMMISSAIRE CENTRAL DE LA POLICE D’ETAT D’ORAN À MONSIEUR LE PREFET (Cabinet) (Police Générale) ORAN J’ai l’honneur de vous donner ci-après copie du rapport que me fait parvenir M. le Commissaire de Police du 3ème Arrondissement : ORAN, le 2 avril 1941 « J’ai l’honneur de vous rendre compte que la salle du « Régent Cinéma » à Oran était, hier à 17 heures, complètement remplie de grands écoliers et écolières, pour la conférence de M. FOLLEREAU, sur le rayonnement spirituel de la France dans le monde (2.500 personnes). Grâce à l’excellente organisation des membres du corps enseignant, l’ordre et la discipline furent parfaits. C’est M. L’Inspecteur d’Académie qui présenta FOLLEREAU, « ambassadeur de la pensée française ». M. FOLLEREAU se montra grand conférencier et sut tenir jusqu’à 18 heures 15 son jeune auditoire, sous le charme de sa parole chaude, imagée et prenante. Il fit le récit de quelques faits ou remarques personnelles au cours de ses voyages dans le monde et montra comment par ses savants, ses héros et ses missionnaires, la France était partout connue et aimée. Il demanda à la jeunesse française de ne pas oublier ces nobles exemples et de travailler ferme à l’épanouissement de la patrie, derrière le Sauveur de la France, le Maréchal Pétain. De nombreux applaudissements témoignèrent de la compréhension du jeune auditoire. Aucun incident. Service d’ordre suffisant. Signé : TOCQUARD LE COMMISSAIRE CENTRAL Photos 2528 2 avril 1941, Rapport du Commissaire de Police d’Oran POLICE D’ETAT D’ORAN COMMISSARIAT GENERAL Conférence par la Légion Française des Combattants ORAN, le 3 avril 1941 LE COMMISSAIRE CENTRAL DE LA POLICE D’ETAT D’ORAN À MONSIEUR LE PREFET (Cabinet) (Police Générale) ORAN J’ai l’honneur de vous donner ci-après copie du rapport que me fait parvenir M. le Commissaire de Police du 3ème Arrondissement : ORAN, le 3 avril 1941 « J’ai l’honneur de vous informer que 2.000 personnes (la plupart des hommes) assistaient hier à la conférence organisée par la Légion Française des Combattants, au Régent Cinéma. C’est M. le Docteur DUFFA qui présenta le conférencier, M. FOLLEREAU De 18 heures 30 à 19 heures 30, M. FOLLEREAU exposa avec beaucoup d’éloquence le rôle de premier plan de la France dans le monde par ses savants, ses missionnaires et ses saints. Cette conférence fut un vrai succès. Aucun incident. Service d’ordre suffisant. Signé : TOCQUARD LE COMMISSAIRE CENTRAL

Photos 2532 3 avril 1941, Rapport du Commissaire de Police d’Oran POLICE D’ETAT D’ORAN COMMISSSARIAT GENERAL Conférence ORAN, le 4 avril 1941 LE COMMISSAIRE CENTRAL DE LA POLICE D’ETAT D’ORAN À MONSIEUR LE PREFET (Cabinet) (Police Générale) ORAN J’ai l’honneur de vous donner ci-après copie du rapport que me fait parvenir M. le Commissaire de Police du 3ème Arrondissement : ORAN, le 3 avril 1941 « J’ai l’honneur de vous informer que la réunion organisée pour les troupes de la garnison, ce matin à 10 heures, au Régent Cinéma, s’est déroulée sans incident. Trois mille militaires (officiers et soldats) et quelques civils y assistaient. La chorale de la jeune France se fit entendre, sous la direction de son aumônier, dans trois chants populaire. Le Général de Division CHARBONNEAU fit les présentations et en un petit discours très patriotique situa la conférence et le conférencier. Celui-ci, M. FOLLEREAU, reprit avec la même chaleur, mais avec quelques variantes son thème imagé et précis de la formidable expansion de la France dans le monde, par ses savants, ses religieux et ses religieuses. La conférence fut terminée à 11 heures 40. » Signé TOCQUARD Photos 2531 6 avril 1941, Rapport du Commissaire de Police d’Aïn Temouchent DEPARTEMENT D’ORAN Commissariat de Police d’Ain Temouchent Ain Temouchent, le 7 avril 1941 COMPTE RENDU J’ai l’honneur de vous rendre compte que le 6 avril 1941, la Section locale de la Légion Française des Combattants a organisé à 9 heures 30 un rassemblement des légionnaires place Verdun à Ain Temouchent. 800 légionnaires environ, dont 200 indigènes ont répondu à cet appel. Le défila, parti du point de rassemblement s’est rendu aux Monument aux Morts où une gerbe de fleurs a été déposée. L’ordre et la discipline ont régné durant tout le temps de cette cérémonie. La dislocation a eu lieu à 10 heures sans incident. Dans la soirée, à 18 heures 30, une conférence a été donnée à la salle du Splendid Cinéma. Le bureau a été constitué comme suit : Président : M. Combret Assesseurs : MM. Gougault, Craumann, Orréro, Zaid Ahmed La parole a été donnée aussitôt à M. Raoul FOLLEREAU qui a fait le développement du rayonnement de la France dans le monde. Ensuite, il parla du Maréchal PETAIN, dont il exalta l’œuvre grandiose. M. Le Maréchal PETAIN a été longuement applaudi et c’est au cri de « Vive la France » que la séance a pris fin, à 20 heures, sans incident. Un légionnaire a entonné la Marseillaise reprise par toute l’assistance composée de 1500 personnes environ, dont une centaine de femmes et 250 indigènes. Le commissaire de police

Photos 2533 7 avril 1941, Rapport du Commissaire de Police d’Oran POLICE D’ETAT D’ORAN COMMISSSARIAT GENERAL Conférence LE COMMISSAIRE CENTRAL DE LA POLICE D’ETAT D’ORAN À MONSIEUR LE PREFET (Cabinet) (Police Générale) ORAN J’ai l’honneur de vous donner ci-après copie du rapport que me fait parvenir M. le Commissaire de Police du 3ème Arrondissement : ORAN, le 8 avril 1941 « J’ai l’honneur de vous rendre compte que le 7 avril 1941, à 18 heures 15, une conférence faite par M. FOLLEREAU s’est tenu au REGENT-CINEMA. Environ 2.000 personnes ont assisté à cette réunion dont le sujet : « SOUS LA ROUTE DU PERE DE FOUCAULT » fut traité de façon magistrale par le conférencier qui fut applaudi longtemps. En terminant son exposé, il fit applaudir par son auditoire le nom de M. Le Maréchal PETAIN et exalta son oeuvre de redressement national, conseillant surtout la jeunesse de suivre aveuglément le « sauveur de la France ». Cette réunion pris fin à vingt heures sans incident. Forces de police suffisantes ». Signé TOCQUARD LE COMMISSAIRE CENTRAL Mai 1941, Paroles de France, n°140 Courage, la France ! Ainsi, chaque jour, la guerre s’étend. La brute sanglante va visiter de nouveaux foyers, accumuler de nouvelles ruines, déchirer de nouveaux bonheurs. Et dans la mêlée furieuse, les fils de Virgile combattent les enfants de Platon !... La civilisation est-elle en péril ? La grande nuit des barbaries menace-t-elle le monde ? Ou bien Dieu voulut-il que touts les peuples expient ensemble des crimes consommés en commun contre sa puissance et sa charité ? Peut être faut-il, pour qu’un « ordre nouveau » se créée vraiment dans le monde que le fer, le feu et le sang aient détruit toutes les utopies sinistres, tous les rêves noirs, tous les gestes du Malin … (…) Dans les privations, dans la douleur, notre Patrie fait une retraite salutaire. Elle retrouve son histoire, (…) elle reconnaît sa voie et sa destinée.(…) (…) La France doit redevenir ce qu’elle fut dans l’histoire : la plus haute expression politique de la civilisation chrétienne.(…) Baptisant Clovis, après Tolbiac, Saint Rémy fit, dit-on, cette déclaration, prophétique :

« Le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Église Romaine qui est la seule véritable Église du Christ. Victorieux et prospère tant qu’il sera fidèle à la Foi Romaine, châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa vocation » Les Gouvernements de la IIIème république n’avaient point voulu s’en souvenir. Le châtiment s’est abattu, implacable. (…) Courage La France ! L’heure des miracles va venir. [Voyage de Raoul Follereau de 4 mois en Afrique du Nord ; 90 conférences, 100.000 auditeurs] Courrier d’un lecteur de La Paz : « D’ici nous avons suivi le cœur oppressé d’une douloureuse angoisse toutes les phases du drame sanglant d’où notre chère patrie est sortie meurtrie et humiliée mais toujours vaillante. Et malgré tant de deuils, de larmes, de misère, un immense espoir a germé au fond de nos âmes : notre belle France purifiée, libérée de ceux qui l’entraînaient vers l’abîme, reprendra son vrai visage en redevant la « Terre du dévouement, de l’honneur et de la foi (…) Et maintenant, laissez moi, cher Monsieur Follereau, vous féliciter bien sincèrement de la large part que vous avez prise à la résurrection morale de la France (…) Je suis sure que la résurrection matérielle suivra de près la première : si Dieu nous châtie c’est

qu’il nous aime et aujourd’hui plus que jamais, je crois que nous devons reprendre le cri de nos aïeux : Vive le Christ qui aime les Francs ! À nos amis de l’Afrique du Nord Je veux que vous sachiez quelle joie fut la mienne de voir que vous avez si magnifiquement compris la « Nouvelle France » celle qui, dans le malheur, retrouve si vite et si bien ses vertus, ses forces et ses gloires (…) Crions d’un seul cœur ardent : Vive Pétain, Vive la France ! [A propos de la mort du Maréchal Lyautey] « C’est un grand français, simple et bon, de la vieille race de chez nous » [reproduction d’un article de presse publié dans Écho d’Oran du 8 avril 1941 qui illustre le détournement de la notoriété du Père de Foucauld au service d’une propagande du Maréchal Pétain] « Par un de ces détours élégants et faciles dont il a le secret, il conduisit nos concitoyens de la route du Père de Foucauld sur les pas du Maréchal, (…) ». Pour la canonisation du Père de Foucauld La cause du grand ermite saharien aura, elle aussi, besoin de notre concours. (…) nous comptons sur chacun de nos amis, selon ses moyens. Et le Père de Foucauld vous bénira du haut du ciel d’avoir aidé à son rayonnement et de servir par lui les gloires indissolubles du Christ et de la France. (…) » Paroles de France, n°141 Juin 1941 [Edito La Paix a besoin de la France] §§§ (…) Aux prières de la France pour la santé du restaurateur de la Patrie (Pétain), se joignent celles de ceux qui, à l’étranger, sachant combien sa présence est indispensable au redressement du pays, unissent leurs supplications pour que le Maréchal Pétain puisse encore longtemps encore poursuivre l’œuvre qu’il accomplit avec une sérénité et une élévation de pensée qui font l’admiration du monde ! Le monde entier crie, Vive la France ! §§§

(…) La France est depuis 800 ans en Syrie, depuis 300 ans aux Antilles, depuis 300 ans à Dakar. En ces temps là, il n’y avait en AMERIQUE que des Peaux Rouges … Que Monsieur Roosevelt s’en souvienne ! » Lettre de Père Tissot, postulateur de la cause de béatification de Foucauld « (…) nous souhaitons que les catholiques français se rendent de plus en plus clairement compte de la plus haute importance des démarches canoniques en cours, qui nous ont coûté déjà quatorze années de travail, et qui iront se développant encore pendant un laps de temps de durée vraisemblablement non moins longue ; car le succès de ces démarches ne peut manquer d’exercer une influence salutaire, efficace sur l’œuvre de redressement national à laquelle se consacrent si noblement le Maréchal Pétain et son Gouvernement (…). » La canonisation du Père de Foucauld doit être sollicitée par tout le peuple de France. C’est une cause nationale dont il est inutile de dire la grandeur, la beauté. [encart publicitaire pour les Fondations Charles de Foucauld] Pourquoi la Fondation Charles de Foucauld ? Au lendemain du désastre militaire qui nous accable, il faut, plus que jamais, que la France spirituelle, la France chrétienne, la France immortelle s’affirme dans le monde comme un flambeau vivant et rayonnant. (…) En 1941, nous voulons, avec votre concours, - Fonder 20 bibliothèques nouvelles et 100 prix de français ; - Assurer une diffusion plus large à nos Paroles de France - Construire à El Goléa, l’école Charles de Foucauld, première école du désert ; - Élever à Timimoun une chapelle qui marquera une nouvelle étape sur la route chrétienne du Saint Ermite ; - Aider, par des subventions, des envois de livres, etc. les collèges qui sont dans le monde les ambassadeurs permanents de la France, et qui, dans les heures actuelles, doivent plus que jamais, témoigner de sa grandeur et de son immortalité. (…)

Aidez nous (….) Vous qui avez le bonheur de vivre en France libre, apportez votre offrande aux fondations Charles de Foucauld Pour que la France, la Patrie des Saints et des Missionnaires, demeure présente dans le monde. Paroles de France, n°141 Juillet-Août 1941 En Algérie, nos amis à l ’honneur Le gouvernement général de l’Algérie a récemment mis « de l’ordre national » dans les conseils municipaux de ses trois départements. Et ainsi nombre de nos ligueurs qui, lors des heures troubles de 1936, avaient montré leur courage et qui ont témoigné de leur esprit d’union patriotique sont aujourd’hui à des postes de responsabilités, donc d’honneur. [Parmi les amis de Raoul Follereau mis « à l’honneur » car ils bénéficient de « l’ordre national » mis en place par le nouveau régime de Vichy se trouve notamment Lucien Bellat, père de Paul Bellat. Lucien Bellat sera démis de ses fonctions lors de l’arrivée des alliés en Afrique du Nord début 1943 et il semblerait qu’il ait été ultérieurement condamné pour faits de collaboration] La bête rouge à l’agonie La lutte contre Moscou est engagée. Par l’Allemagne. Il n’a point dépendu de nous que ce fut par la France. Nos amis se souviennent de la motion que Raoul Follereau avait, en 1936, il y a 5 ans ! - déposée à Genève, puis à Bruxelles au congrès de l’entente contre la IIIème internationale bolcheviste, l’Union des Patries, une entente entrez tous les patriotes du monde pour sauver la civilisation. C’est à la France qu’il eut appartenu de conduire cette nouvelle croisade contre l’ennemi commun de tous les hommes et de toutes les patries. Georges OLTRAMARE en Suisse et Paul HOORNAERT en Belgique avaient fait à cette proposition un chaleureux écho.

Hélas en France, la France avait comme grand homme M. Léon Blum ! … Quoiqu’il en soit, le Bolchevisme est enfin condamné à mort. C’est un grand bienfait pour le monde, une lourde hypothèque levée quant à l’avenir et un grand espoir pour l’esprit de la future paix. (…) [Citation de l’Amiral ABRIAL] « Tout ce qui touche au Père de Foucauld doit intéresser non seulement les âmes chrétiennes mais aussi tous les Français pour qui il est une magnifique incarnation des forces spirituelles les plus hautes, seules capables de reconstruire la France, en lui rendant son véritable visage. » Aux banquiers et aux égarés, le pays des croisades dit non Le monde entier ne cache point aujourd’hui son émerveillement devant la résistance française en Proche Orient, ni devant la courageuse fidélité des populations soumises à son mandat et qui reçurent pendant un mois les messagers de mort pour les punir d’aimer la France. (…) C’est au fond un grand service que M. Churchill et ses hurluberlus viennent de nous rendre. Ils prouvent au monde que le soldat français est un grand soldat. (…) Ah ! Vous pouvez bien aujourd’hui, pauvres égarés, menés par des banquiers sinistres, tuer vos frères sur ce sol à jamais dédié à la France. (…) Après un mois de lutte, un contre cinq, contre dix, contre vingt, le Général Dentz a du demander une suspension d’armes. Il ne suffit plus, hélas, d’être héroïque pour vaincre. Mais tant de sacrifices, et tant de courage, tant de fidélité et d’amitié n’auront pas été vains. Ils auront témoigné que nulle part, malgré les déluges de feu et les tonnes d’acier, la France de l’esprit, la France de l’histoire, ne peut être vaincue. (…) Courage « la France du monde entier », la France de tous les hommes. Demain, l’aurore va venir !

[FOCUS SUR L’AFFAIRE DE SYRIE Le 18 novembre 2011, je publiais sur mon blog une première analyse de cet article2 : Rappel du contexte historique Au début de la seconde guerre mondiale, la Syrie et le Liban est sous administration française par application d’un mandat de la Société des Nations. La Palestine, elle, est confiée aux Britanniques qui contrôle aussi l'Irak. Début 1941, les Allemands sont encore en paix avec les Soviétiques qui les approvisionnent en pétrole du Caucase. Or, Hitler entend attaquer prochainement l'Union Soviétique (opération Barbarossa). Il va donc chercher à se procurer des ressources pétrolières ailleurs qu'auprès des Russes. À cette fin, il provoque et soutient une révolte d'irakiens dans le but de se garantir l'accès au pétrole de la région et y attaque les forces militaires britanniques. Il doit être noté que malgré la soi-disante neutralité du régime de Vichy depuis l'armistice, l'Amiral Darlan met les bases aériennes françaises de la Syrie voisine à la disposition des armées allemandes et livre du matériel de guerre français aux allemands et à leurs alliés rebelles irakiens, sans aucune contrepartie, illustrant ainsi la facette militaire de la politique active de collaboration du régime de Vichy (accords dits Darlan après la rencontre de ce dernier avec Hitler à Berchtesgaden, puis Protocoles de Paris) : « En tout 4 convois ferroviaires partant d'Alep et passant par la Turquie arriveront à Tel-Kotchek et Mossoul. Ils totaliseront 15.500 fusils, 354 pistolets mitrailleurs, 200 mitrailleuses, 5 millions de cartouches, 30.000 grenades, 2 batteries de 75mm avec 10.000 obus, une batterie de 155mm avec 6.000 obus et 66 citernes de carburants pour avions. » Après avoir maté la révolte irakienne, les Britanniques, assistés par une poignée de Français Libres dirigés par le général Legentilhomme, attaquent les positions françaises de Vichy dirigées par le commandant Dentz (opération Exporter). Les forces en présence sont équilibrées : environ 35.000 hommes de chaque côté (et non un contre vingt comme l'affirme Follereau avec emphase). Les combats seront plus intenses que prévu. En effet, les instructions du Maréchal Pétain étaient claires : « (…) défendre par tous les moyens, le territoire placé sous votre autorité, d'assurer comme à Dakar la liberté de son ciel, d'y donner dans des conditions que je sais politiquement et matériellement délicates, la mesure de notre désir de collaboration à l'ordre nouveau. Je vous fais confiance. Ph. Pétain. ». Les mots « désir de collaboration à l’ordre nouveau » est une claire référence à l’Europe « nouvelle » dirigée par l’Allemagne nazie. Déjà, dans un discours radiodiffusé le 8 juin 1941, le Maréchal Pétain avait incité les soldats du Levant à la résistance face à l'ex-allié britannique : « Français du Levant, Les pays où vous vivez, et pour la prospérité desquels vous vous dévouez depuis de longues années, sont aujourd'hui l'objet d'une attaque inqualifiable. Cette attaque est menée, comme à Dakar, par des Français placés le drapeau de la dissidence. Soutenus par les forces impériales britanniques, ils n'hésitent pas à verser le sang de leurs frères qui défendent l'unité de l'Empire et la souveraineté française. (...) Vous êtes donc l'objet d'une agression profondément injuste devant laquelle notre conscience se révolte. C'est aujourd'hui seulement que la souveraineté française au Levant est, pour la première fois, menacée. Vous pouvez m'en croire. Votre haut Commissaire [Dentz] vous l'a déjà dit, je vous le répète : vous combattez pour une cause juste, celle de l'intégrité des territoires dont l'Histoire, confirmée par le mandat de 1919, a légué la charge à la Patrie. Vous saurez les défendre. Mes vœux et ceux de la France entière vous accompagnent. » Après un mois de combat et plusieurs milliers de morts, les alliés obtiennent la reddition du général Dentz. La campagne de Syrie fut le premier accrochage sérieux qui opposa les Français entre eux. Il est abondamment exploité par la propagande de Vichy, à l'instar de l'attaque de Mers el Kebir ou de celle sur Dakar. En remerciement pour ce "fait d'armes", le général Dentz se voit remettre la plaque de Grand Croix de la Légion d'Honneur par l'Amiral Darlan. Après la libération, le général Dentz est inculpé le 4 avril 1945 d'intelligence avec l'ennemi et est condamné à mort par la Haute cour de justice le 20 avril 1945. Le général de Gaulle le gracie et sa peine se trouve commuée en détention à vie. Son état de santé s'étant rapidement détérioré, il meurt en prison le 13 décembre 1945. Décryptage : Follereau, un propagandiste antisémite de la France nouvelle voulue par le régime de Vichy dans une Europe nouvelle nazifiée Nous retrouvons dans cet article de Raoul Follereau l'étendue de ses oeuvres de propagande en faveur de la Révolution Nationale, du régime de Vichy et de la collaboration avec l'Allemagne nazie, y compris sur un plan militaire. Pour Raoul Follereau, ce sont les conditions nécessaires à la renaissance de la vraie France, c'est à dire une France nouvelle dans une Europe nouvelle. Déjà, en décembre 1940, Raoul Follereau écrivait dans le n°139 de Paroles de France les propos suivants : « La guerre a fait s'écrouler la vieille caricature politicienne de la France. Et de ce tas d'immondices pitoyables, une nouvelle France va surgir, la France de tous les temps, la France de l'histoire de France ». Nous retrouvons également son anglophobie ainsi qu'une nouvelle preuve de son antisémitisme récurrent : employée à deux reprises, la terminologie de « banquiers » ou de « banquiers sinistres » désigne bien évidemment les anglo-saxons gangrènés par les juifs, véritable « Internationale de l’Or », que Raoul Follereau qualifiait déjà, en 1936, de « financiers internationaux qui sont de partout et de nulle part et dont le porte-monnaie remplace le cœur ». Sur ce point voir également infra Paroles de France n°147 de janvier 1942. Ce faisant, Raoul Follereau se fait complice du régime de Vichy et de sa propagande assimilant sans vergogne les forces de Étranger et leurs supposés affidés : les anglo-saxons, les gaullistes, les juifs, les communistes, etc.]

2 http://follereau-entre-ombre-et-lumiere.over-blog.com/article-raoul-follereau-propagandiste-antisemite-au-service-du-regime-de-vichy-89023044.html

(…) Gesta Dei per francos (…) Une vénérable tradition assure qu’en 496 baptisant Clovis, après Tolbiac, Saint Rémi aurait ainsi prophétisé de la France : « Gesta Dei per francos » (…) Six siècles plus tard, c’était les croisades, ce magnifique élan de foi et d’idéal chrétien qui bouleversa le monde. (…) [appel de fonds pour la cause de canonisation de Charles de Foucauld… Rappelons que Raoul Follereau centralise sur son compte bancaire personnel sans jamais publier de redditions de comptes] Nous rappelons à nos amis que nous centraliserons avec plaisir et ferons parvenir à la Postulation tous les dons qu’ils voudront bien nous faire parvenir dans ce but si magnifiquement français : la canonisation du Père de Foucauld. (…) Paroles de France, n°144 octobre 1941 Le premier devoir du bon Français est de maintenir l’unité nationale, base de tous les espoirs français. Ceux qui osent actuellement critiquer, ou même se plaindre, se font, consciemment ou non, les agents de l’étranger. (…) Attribuer les pires desseins aux dirigeants de la France, souligner à tout bout de champ l’emprise allemande sur la France, railler d’honorables Français qui se débattent dans de terribles problèmes, c’est non seulement manquer de courtoisie envers les hommes qui ont combattu et sont tombés à nos côtés, c’est encore pratiquer une politique de suicide. (…) Il nous semble utile de rappeler que l’œuvre de rayonnement de la France chrétienne, à laquelle nous sommes attachés depuis 14 ans, est aujourd’hui plus nécessaire qu’elle ne le fut jamais. C’est le moyen le plus certain et le plus efficace de démontrer au monde la force spirituelle de la France qu’aucun malheur matériel ne saurait abattre ni même diminuer.

Aussi, nous n’hésitons pas à prier tous nos amis de faire l’effort maximum en faveur de nos œuvres dont ils savent tout l’intérêt et toute l’efficacité. Nous leur demandons de nous faire connaître en même temps s’il leur sera possible, de poursuivre cet effort, même minime, en 1942, et combien de carnets de souscription ils désirent recevoir en temps utile. Nous leur rappelons que les plus petites offrandes nous sont précieuses car nous tenons à ce que les Fondations Charles de Foucauld soient l’expression unanime de la Charité française. Ne soyez donc pas arrêtés ni découragés par des résultats qui vous paraîtront faibles ; notre reconnaissance et certainement les bénédictions du Père de Foucauld sont acquises aux gestes les plus modestes comme aux plus généreux. Il faut plus que jamais, mieux que jamais, que la France chrétienne, la France charitable soit présente dans le monde. Vous l’y aiderez, avec nous, de toutes vos forces de tout votre cœur. Paroles de France, n°145 décembre 1941 [Vingt-cinquième anniversaire de la mort de Charles de Foucauld] Paroles de France, n°147 janvier 1942 [Edito très personnel de Raoul Follereau commentant le message de Noël 1941 de Pie XII] La paix chrétienne n’a pas de place pour les accapareurs de richesse économique, pour les trusts affameurs du peuple, pour les nations banquiers. [Sous la plume de Raoul Follereau, la terminologie « les accapareurs de richesse économique », « les trusts affameurs du peuple », « les nations banquiers » vise bien évidemment la « grande finance juive », « l’Internationale de l’Or » complice de « l’Internationale du Sang ». Voir les ouvrages de Léon de Poncins sur le sujet, livres dont L’œuvre Latine fait la fervente promotion dans ses colonnes (cf. L’œuvre Latine n°138 de janvier 1937, notamment l’article sur La Mystérieuse Internationale Juive de Léon de Poncins). Déjà, le 12 décembre 1936 à Tiaret (cf. supra), Raoul Follereau dénonçait la « bande

d'oiseaux de proie [qui] venait s'abattre sur la France », « ces financiers internationaux qui sont de partout et de nulle part et dont le porte-monnaie remplace le cœur et qui forment la Société Le Komintern ». Deux jours plus tard, le 14 décembre 1936 à Constantine, il dénonçait « ces vautours, ces mêmes charognards [qui cherchent à] jouir et à amasser des fortunes. Il existe une internationale plus puissante que celle de Moscou, c’est la finance internationale juive. Ils ont leurs banques à eux. Que leur importe que le Franc baisse aujourd’hui, ce qu’ils perdent ici, ils le gagnent dans leur banque de Londres ou de New York, car la livre ou le dollar augmente. »] Paroles de France, n°149 mars 1942 [Raoul Follereau par le 17 février en Afrique du Nord ; retour probable fin avril] Tu es mon frère Parlez nous du Maréchal. C’est le cri, la prière de chacun. L’avez-vous vu il y a longtemps ? Comment est il ? Comment va –t-il ? (…) Et tant de questions simples et charmantes qui témoignent de la vénération de la piété nationale dont il est entouré. Ah s’il pouvait voir un instant tous ces gens, sentir cette dévotion et cet amour, quel réconfort et quelle joie ce serait pour lui ! À Meknes où nous voici de retour, j’interroge des enfants à l’École des Frères des Écoles chrétiennes. Aimez-vous bien le Maréchal ? - Un seul cri joyeux : Oui ! - Pourquoi l’aimes-tu dis je au premier ? - Parce qu’il est le chef de l’État Et toi ? - Parce qu’il a sauvé la France Et toi demandai-je à un tout petit ? Et le bambin de répondre : PARCE QU’IL NOUS AIME. (…) Citations : (…) Les hommes qui dirigeront la France de demain ne sont pas forcément à Londres, ce qui devrait rendre la Grande Bretagne un peu circonspecte dans sa politique à l’égard de la France. (…) Il faut éviter de considérer les gaullistes comme représentant le gouvernement futur de la France : ce serait une faute essentielle qui

risquerait de vicier profondément les relations franco-anglaises dans l’avenir. (…) Paroles de France, n° 150 avril 1942 Au service de la France Immortelle Le magnifique voyage de notre président en Afrique du nord Continuant sa triomphale randonnée, notre président, après avoir parcouru le Maroc et l’Algérie se trouve actuellement à Tunis. Au cours de plus de 50 conférences, plus de cent mille personnes, de Marrakaech à Tunis ont communié, grâce à lui, dans une foi et une espérance nationale qui doivent être inscrites plus profondément que jamais au cœur de tous les Français. Les autorités civiles, militaires et religieuses se sont partout associées en personne à ces manifestations qui eurent un énorme retentissement. Avant que notre président quitte le Maroc et sur proposition de la Légion Française des Combattants, la ville de Meknes lui a décerné le titre de citoyen d’honneur (15 mars 1942) (…) [Compte rendu de la réunion / extrait de la Vigie Marocaine du 2 mars] (…) C’est la chance unique de notre pays d’avoir trouvé pour le sauver de tous les désastres le Maréchal Pétain (…). Aussi faut-il, pour sauver, maintenir et accroître cette primauté spirituelle de la France dans le monde suivre le Maréchal avec amour, avec enthousiasme et non comme certains qui disent peut-être « Oui, le Maréchal, … mais … » Il faut que cet acte de foi dans le Maréchal et dans la fidélité que nous lui promettons soit une fidélité à tous égards inconditionnelle. (…) Ajoutons que cette manifestation, présidée par M. Poussier, contrôleur civil en chef de la région et par LM Fayolle-Lussac, président de l’union régionale de la Légion Française des Combattants avait été organisée avec beaucoup de bonheur par la Légion ». Paroles de France, n°151, mai 1942 Raoul Follereau parlera :

[longue liste de 34 conférences en zone libre entre le 12 mai et le 13 juin 1942] Puis Ardèche, Drôme, Orange (24 juin) Le Temps, 16 – 17 mai 19423 La quinzaine impériale [Raoul Follereau est cité en fin d’article. Cette « quinzaine impériale » poursuit deux objectifs : un objectif politique (contrecarrer l’influence des gaullistes dans l’empire) et un objectif colonial] À l’occasion de l’inauguration, dimanche prochain, de la quinzaine impériale, le gouverneur général Brévié a réuni ce matin les représentants de la presse accrédités à Vichy pour définir le caractère et le but des diverses manifestations à la gloire de nos colonies, qui vont avoir lieu à Vichy et dans le reste de la France libre ; le secrétaire État a précisé qu’elles s’adressent très particulièrement à la jeunesse pour la préparer à sa mission mondiale et lui donner la notion de ses devoirs envers la France, le Maréchal et l’Empire. Le gouverneur général s’est exprimé en ces termes : Les manifestations qui se dérouleront cette année au cours de la quinzaine impériale du 17 au 31 mai mettront l’accent sur la leçon que, dans les circonstances de l’heure, l’empire donne à la jeunesse, et les perspectives qu’il lui fait entrevoir. Depuis notre défaite, l’empire n’a cessé d’affirmer sa fidélité. Si certains territoires trop éloignés de la métropole ont, au moment de l’armistice, par suite d’une carence d’informations, été entraînés dans une dissidence temporaire par des chefs rebelles ou des émigrés, il est réconfortant de voir aujourd’hui nos colonies serrées autour de la France blessée, décidées à lui obéir coûte que coûte, disciplinées jusqu’à la mort. Cette unité de l’empire, Madagascar vient d’en souligner la volonté et la grandeur. La résistance de Diego-Suarez, l’abnégation de ses défenseurs nous apportent le plus éloquent témoignage. Que les Français de France à leur tour sachent comprendre le caractère de ce sacrifice et s’unissent d’un seul bloc derrière le Maréchal et son gouvernement. Grande leçon qui s’offre à la jeunesse. La nation

3 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2646664/f4.image.r=follereau.langFR

exige d’elle aujourd’hui une discipline absolue, une volonté fervente d’obéir. Vous savez que, dans tout l’empire, la révolution nationale n’a pas été un vain mot. Les populations se sont raidies dans un effort, dont il faut souligner l’ampleur, pour venir en aide à la métropole. Plus que jamais, elles doivent bénéficier de notre sollicitude. Plus que jamais elles doivent être associées à notre avenir. Plus que jamais une mise en valeur rationnelle et intensive de leurs territoires s’impose. Il appartient à l’élite de la jeunesse française d’apporter à la réalisation de l’œuvre entreprise toute sa science et toute son ardeur. Il faut que notre action médicale soit développée avec une vigueur accrue. Il faut que la prospection de nos richesses soit poursuivie avec méthode et célérité. Il faut que l’ensemble de nos ressources immenses soit exploité à la cadence de la résurrection française. Cette tâche qui permettra à la jeunesse de s’affirmer pleinement, de se donner entière sans se complaire en des regrets stériles, de tendre ses énergies au service du pays, est à la mesure des plus hautes ambitions. Les carrières qui lui sont offertes ne doivent pas être considérées comme des situations lucratives ou commodes mais comme l’expression d’un apostolat avec ses grandeurs et ses servitudes, d’un apostolat qui exige le don de soi et la foi absolue dans le destin de la France. A LYON Les manifestations de la quinzaine que nous avons annoncées commenceront demain samedi. (…) Dimanche 17 mai, diverses cérémonies occuperont la matinée : (…). Le soir, à 20h30, M. Raoul Follereau fera, salle Molière, une conférence sur le Rôle de la France dans le monde. (…) Paroles de France, n°154 octobre 1942 [Appel à la Paix] Citation de M. Rubens Ferreiro de Mello, ministre du Brésil en Suisse

« Depuis l’armistice, j’ai pu constater le relèvement de la France qui s’affirme chaque jour davantage, grâce aux directives de son grand chef, le Maréchal Pétain dont la personnalité remarquable quittera un jour l’histoire pour entrer dans la légende. Ces directives ont permis au peuple français de manifester avec énergie et persévérance sa volonté de surmonter sa défaite. J’admire le courage dont font preuve actuellement les Français, tous confiants dans les destinées de leur patrie. Le redressement de la France viendra plus vite qu’on ne l’attend et celle-ci reprendra facilement son rôle de patrie intellectuelle du monde qu’elle n’a d’ailleurs cessé d’être ». Conférences de Raoul Follereau [liste de 17 conférences en zone libre entre le 3 octobre et le 30 octobre 1942]

Paroles de France, n°155 Novembre 1942 Citation de Monsieur Bérard, ambassadeur de Vichy au Vatican (datée juillet 1942) « Tandis que l’œuvre du Maréchal se poursuit dans les circonstances et au milieu des difficultés inouïes que nous avons, le devoir le plus pressant de tous les Français se résume en ce commandement banal et nécessaire, précepte de morale individuelle autant que consigne civique : l’union. C’est par l’unité que la France se relève de ses chutes les plus profondes. (…) Nous nous garderons d’augmenter notre malheur par de vaines disputes sur les moyens de le réparer. (…) Il n’est pas de défaite militaire dont on ne relève promptement un peuple comme le notre si seulement il reste fidèle à ses souvenirs et près à faire usage de ses dons et de ses ressources. Le Maréchal nous a demandé de partager sa « grande espérance ». Nous n’enverrons pas notre espérance en exil [allusion à ceux qui partent à Londres ou dans les maquis]. Elle restera unie à la sienne sur le sol qu’il a sauvé » [long article élogieux sur la Fondation française pour l’étude des problèmes humains lors de sa création, avec le soutien et les encouragements du Maréchal, par les docteurs Carrel et Gros.]

[Éloge de Sisley Huddleston, un anglais collaborateur qui quitta l’Angleterre pour collaborer au régime de Vichy] Conférences [liste de 18 conférence entre le 1er et le 22 novembre 1942] [mention de 19 conférences données par Raoul Follereau en octobre 1942]

(…) Paroles de France, n°159 mars 1943 [Nombreuses publicités pour l’Heures des Pauvres : « œuvre catholique, œuvre française »] [Promotion d’un article « Unité Française », extrait de Monsieur Bérard, déjà cité] [Unité autour du Maréchal] [Front Chrétien contre tous les paganismes et toutes les barbaries. Rappelons à ce titre que Raoul Follereau voyait l’attaque allemande du 22 juin 1941 comme la concrétisation de la Croisade des Patries contre le Bolchevisme qu’il appelle de ses vœux depuis septembre 1936 (cf. Paroles de France n°142, juillet-août 1941)] [Exposé des positions de Pie XII] (…) Paroles de France, n°161 juin juillet 1943 [évocations de collecte généreuse autour de la charité avec comme conclusions : « et cela vaut mieux que de s’abrutir sur les radios étrangères » : allusion à ceux qui écoutent les gaullistes sur la radio de Londres] [article sur conférence de Lyon, la 30ème … recette 40 kF … tout le gratin est là] [article : « Je suis fier d’être français »] [Célébration de trois Français : Guillaumet, Jeanne d’arc et Lyautey] (…)

Paroles de France, n°167 février 1944 [à propos d’Adzopé] Telle est l’idée sublime de la Mère Eugénia. Elle n’est pas notre Mais notre sera sa réalisation. Car j’ai dit, l’an dernier à la Supérieure Générale des sœurs de ND des Apôtres : « il ne faut pas garder pour vous toute seule la joie d’une si belle action, il faut la proposer, il faut l’offrir au peuple de France. Il a tant besoin de s’enthousiasmer, de se dévouer, de se donner. Laissez moi la joie de bâtir la ville des lépreux. Permettez moi de l’associer à votre œuvre. Pour qu’elle devienne son œuvre, ; Le signe sensible de sa foi ; Le témoignage éclatant pour les autres peuples qu’il n’a point renoncé à sa mission que la France demeure la sœur de charité du monde.

Et je vous ai appelé, à l’aide, amis connus, amis anonymes. Par nos tracts, par mes conférences. Et vous avez répondu, les riches donnant un peu, les pauvres donnant tout. [cet article de Raoul Follereau illustre le fait que Raoul Follereau s’est engagé dans le projet d’Adzopé dans le but de démontrer que la France est fidèle à sa mission chrétienne et civilisatrice. Au-delà de l’action caritative, c’est le « signe de sa Foi », le « témoignage » de sa charité que Raoul Follereau veut faire connaître. Avec Raoul Follereau, la charité n’est jamais désintéressée : pour lui, la Charité est un acte de communication, un acte de propagande française, afin de démontrer que la France est l’élite des nations chrétiennes.]

Ce document fait partie d’une contre-enquête sur la vie cachée de Raoul Follereau

Plus d’informations : http://follereau-entre-ombre-et-lumiere.over-blog.com/