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1914 - 1918 Orages de Papier Les collections de guerre des bibliothèques Exposition du 12 novembre 2008 au 31 janvier 2009 Avec le soutien de

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1914 - 1918Orages de Papier

Les collections de guerre des bibliothèquesExposition

du 12 novembre 2008 au 31 janvier 2009

Avec le soutien de

1914 - 1918Orages de Papier

Les collections de guerre des bibliothèquesExposition

du 12 novembre 2008 au 31 janvier 2009

DOSSIER DE PRESSE

SOMMAIRE

PRESENTATION GENERALE......................................................

PARCOURS DE L’EXPOSITION..................................................

CATALOGUE..................................................................................

MANIFESTATIONS CULTURELLES...........................................

LA BNF, PARTENAIRE DE L’EXPOSITION...............................

PARTENAIRES...............................................................................

INFORMATIONS PRATIQUES.....................................................

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Affiche de propagande française réalisée par A. Faivre (collection BnF)

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PRESENTATION GENERALE

Bibliothèques partenaires et présentations de l’exposition

Orages de papier présente les collections de guerre de quatre grandes bibliothèques, quatre établissements représentatifs du phénomène de collecte dans ses variantes française et allemande pendant la Grande Guerre :

►Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg (initiatrice du projet) ►Bibliothèque nationale de France (Paris) ►Bibliothek für Zeitgeschichte / Württembergische Landesbibliothek (Stuttgart - Allemagne) ►Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (Paris-Nanterre)

Cette exposition, fruit d’un travail engagé entre ces quatre bibliothèques, témoigne avant toute chose d’une étroite coopération franco-allemande. A ce titre, l’exposition est entièrement bilingue et le catalogue qui l’accompagne sera édité en français et en allemand. Orages de papier voyagera, après Strasbourg, en Allemagne, en 2009, avant de revenir en France, en 2010 :

►Novembre 2008 : inauguration à Strasbourg ►Mars 2009 : présentation à Stuttgart ►2010 : présentation à Paris

Les époux Leblanc, fondateurs de la collection hébergée aujourd’hui par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (collection BDIC)

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GENESE DU PROJET

Ce projet est né à l’occasion de la redécouverte, en 2003, d’un fonds majeur concernant la Première Guerre mondiale à la BNU : livres, journaux et revues, journaux de tranchées, affiches, tracts, écrits de propagande, tickets de rationnement, imagerie en constituent les points forts. Ce fonds, dont la constitution fut décidée par l’administration allemande de la bibliothèque, semble avoir été totalement délaissé après 1918, à l’exception des livres et journaux qui furent intégrés à l’ensemble des collections. L’histoire en est la suivante : dès août 1914, à l’instar des grandes bibliothèques allemandes de l’époque, le directeur de la Kaiserliche Universitäts- und Landesbibliothek zu Strassburg (premier nom de la BNU) faisait paraître une note d’information stipulant que son établissement allait rassembler tous les documents imprimés que la guerre produirait, au moins sur le front ouest. Cette initiative n’était pas isolée en Allemagne, où il semble qu’on ait eu très tôt conscience du caractère totalement inédit du conflit et de la nécessité de le documenter le plus possible afin de fournir la matière nécessaire aux historiens futurs : en 1917, une étude recensait 217 établissements, publics ou privés, qui constituaient de semblables collections.

Naturellement, cette prise de conscience avait aussi touché la France, mais à la différence de l’Allemagne, il n’y eut pas de mouvement général dans les bibliothèques. Deux grandes institutions constituèrent des collections de guerre : la Bibliothèque Nationale et la Bibliothèque municipale de Lyon. Parmi les particuliers se détache bien sûr l’initiative du couple Leblanc, dont la collection, donnée à l’Etat en 1917, est à l’origine de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC).

INTENTIONS SCIENTIFIQUES

Le cadre et le propos de l’exposition seront marqués par la nature même des documents. Il ne s’agit pas d’une exposition générale sur la Première Guerre mondiale, mais sur le déluge médiatique que celle-ci a suscité. La Première Guerre mondiale est en effet la première guerre médiatique au sens moderne du terme : journaux, affiches, photographies, cinéma (employé pour la première fois au coeur d’un conflit) témoignent du lien que les médias entretiennent, que ce soit entre le front et l’arrière (photographie, cinéma), au sein du front (journaux de tranchées) ou du corps social (affiches destinées par exemple à stimuler les emprunts de guerre). Ces nouveaux médias suscitent aussi l’action (comme les tracts largués en masse depuis les avions dans le camp ennemi pour le démoraliser) et sont donc à ce titre partie prenante du conflit. Les Allemands ont eu ainsi le sentiment d’avoir été vaincus non par les armes, mais par ce que l’on n’appelait pas encore les médias : dès la fin de la guerre, on a développé outre-Rhin le concept du « feu roulant de papier » (le « papiernes Trommelfeuer ») qu’aurait constitué la propagande ennemie.

L’exposition trouvera ainsi son fil conducteur autour du point commun à tous ces documents en apparence hétéroclites : leur rapport à la notion de médiatisation. Car c’est aussi cette inflation, tout à fait inédite à l’époque, de l’écrit et de l’image au cœur de l’action qui justifie l’activité de collecte des bibliothèques et des particuliers. Tous les types de documents conservés au sein des collections de guerre témoignent de cette médiatisation nouvelle : la guerre se lit, s’écrit, se dessine, se voit comme jamais auparavant. L’exposition proposera donc un parcours qui fera découvrir, en même temps que les différents types de documents conservés dans les bibliothèques, leur utilisation au sein d’un conflit hautement médiatisé.

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PARCOURS DE L’EXPOSITION

INTRODUCTION : LES ETABLISSEMENTS DEPOSITAIRES DES « ORAGES DE PAPIER »

L’introduction présentera, rapidement et de façon très visuelle, les quatre bibliothèques dont les collections de guerre constituent la matière de l’exposition (non pas, bien sûr, l’histoire générale de ces bibliothèques, mais leur activité pendant cette période, et les raisons qui ont poussé leurs responsables à entreprendre des collections de guerre).

Les fonds constitués, résultats de l’activité de collecte présentée dans l’introduction, sont à la fois l’image de la guerre et son archive écrite. Après la fin des combats, la reconstitution progressive des paysages et la mort des derniers combattants, ils représentent la dernière trace contemporaine du conflit, le dépôt écrit et médiatique que celui-ci a laissé à la postérité.

1 - DE NOUVEAUX MEDIAS AU COEUR DE LA SOCIETE

►L’information en temps de guerre : avis et placardsLes avis et placards constituent, avec les livres, les documents les plus représentés dans les collections de guerre. Ce sont des écrits qui sont affichés pour informer le public d’ordres, de réglementations ou bien d’avis émanant le plus souvent de l’administration civile ou militaire. Ils se distinguent des affiches par l’absence quasi-systématique de motif illustré, leur apparence sobre et leur aspect uniforme. Couvrant une grande diversité de contenu et traitant de tous les aspects de la vie quotidienne, les avis et placards constituent une sorte de « journal de bord » d’une société en guerre.

►La guerre des affichesAvec la Grande Guerre, l’Ếtat se mêle pour la première fois de la production en masse d’affiches illustrées. La publicité pour les emprunts représente une part essentielle des affiches de guerre, dont certaines atteignent, en France, des tirages de 200 000 exemplaires (quand le tirage moyen des affiches publicitaires avant la guerre n’excède pas 5 000 exemplaires). Les auteurs d’affiches françaises sont avant tout des dessinateurs de presse, tandis qu’en Allemagne, graphistes et artistes de renom sont sollicités. Face à la lassitude de la population, les affiches servent également à atténuer la fracture entre les soldats et l’arrière. Outre les emprunts, des quêtes, ventes, tombolas de charité, firent également l’objet de campagnes d’affichage. L’exposition présentera une sélection de 14 affiches (sept allemandes, sept françaises).

Affiche de propagande française réalisée par Lucien Jonas (collection BnF)

Affiche de propagande allemande réalisée par Egon Tschirck (collection BfZ/WLB)

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►Tracts et propagandeLes tracts furent l’outil par excellence d’une propagande de masse, qui a bénéficié des nouvelles techniques de l’imprimerie, du développement de l’aviation, ainsi que d’une prise en main de la propagande par le ministère de la Guerre français. La création, en 1915, à Paris, du Service de la propagande aérienne, dédié à la conception, à la réalisation et au transport des tracts vers le front, service rattaché, en 1918, au Commissariat général de l’information et de la propagande nouvellement créé, va permettre d’inonder les lignes adverses de tracts visant à démoraliser les soldats allemands. Ces tracts témoignent d’une grande diversité d’auteurs, de buts et de discours. Ce déferlement atteindra son apogée entre septembre et octobre 1918. Les autorités allemandes ont vainement commencé par interdire aux soldats de les lire, avant de leur offrir une prime contre toute remise de tracts ennemis, mesure qui fut d’une efficacité douteuse. Les efforts de contre-propagande et de remobilisation s’avèrèrent impuissants, et les autorités allemandes eurent tendance à attribuer -exagérément- la défaite à la déloyale et mesquine propagande adverse. L’exposition tient à rendre compte de la diversité des moyens mis en oeuvre par la propagande, aussi bien du côté français que du côté allemand.

2 - LES MEDIAS DU FRONT

►Journaux de tranchéesLa presse du front fut un phénomène caractéristique de la guerre de 1914-1918 : pour la première fois, des journaux furent publiés par des soldats, pour les soldats, sur le front même. On recense 470 titres côté français, publiés pour plus de la moitié en première ligne, avec l’aval des autorités, rédigés et imprimés avec des moyens de fortune et ayant pour fin première d’entretenir le moral des troupes par la distraction, le jeu, le rire, la dérision, la poésie et le dessin. Côté allemand, on recense quelque 110 journaux, dont 22 journaux de tranchées au sens strict (les « Schützengrabenzeitungen »), qui furent jusqu’en 1916 l’espace d’expression de la parole des soldats. A l’opposé, les « Armeezeitungen », fondés à l’initiative des autorités et soutenus par des moyens matériels très importants, s’évertuèrent à diffuser un discours de propagande et d’édification, alors que la lassitude avait déjà gagné les rangs...

►Journaux intimes et lettres du frontSi l’ensemble des médias, journaux de tranchées compris, qui sont encouragés, contrôlés et soutenus par les autorités militaires pour attester du moral des troupes, concourent à la formation de grands mensonges nationaux, les lettres de soldats ne contredisent guère le discours officiel. Ecrites le plus souvent pour rassurer les proches, elles les tiennent éloignés des atrocités de la guerre, par gêne et, parfois, par peur de la censure. Le propos est tout autre dans les journaux intimes et carnets de route tenus par les combattants ou les civils, qui ne sont adressés qu’à eux-mêmes : ici la barbarie et la réalité de la guerre s’étalent sans réserve. Correspondances, journaux intimes, carnets de croquis : l’exposi-tion montrera une quinzaine de pièces représentatives de ces pratiques d’écriture indivi-duelle et privée pendant la Grande Guerre.

◄ Die Sappe, 1918(collection BNU)

L’Argonnaute ► 1916

(collection BnF)

Carnet de croquis français (collection BDIC)

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3 - IMAGERIE DE LA GUERRE : LES FORMES NOUVELLES

►Cartes postalesLes cartes postales étaient déjà, dans l’Allemagne de 1914, un moyen de communication très populaire. Les premières cartes liées à la Grande Guerre apparurent sur le marché deux jours à peine après le début du conflit. Le nombre de courriers acheminés pendant la guerre par la poste militaire est estimé à plus de 28 milliards, dont 20% de cartes postales. Le nombre de sujets représentés est estimé à 50 000. La plupart des cartes postales militaires ont circulé de l’arrière vers le front, ce qui en fit un des moyens de propagande les plus répandus. Les cartes dessinées à thèmes comiques ou satiriques, ou présentant des scènes de combats, cédèrent la place, au fur et à mesure que la guerre s’enlisait, à des cartes illustrées empreintes de réalisme : photos d’armes, de destructions, de cimetières ou d’hôpitaux de campagne.

►Photographies (photos isolées et albums)Les agences photographiques parisiennes furent les premières à couvrir le début du conflit et leurs clichés, relayés par la presse, eurent un impact considérable sur les esprits. A côté de cela, de nombreux amateurs enthousiastes ont fixé sur la pellicule les premières journées de mobilisation. Il est impossible d’estimer le nombre d’images réalisées. En 1915, le gouvernement français créa la Section photographique de l’armée (SPA) dans le but de révéler avec un maximum de précision les différentes phases du conflit, et de contrôler l’activité photographique. Cette centralisation de la propagande n’intervint que plus tard en Allemagne, en 1917, avec la création du Bild- und Filmamt (BUFA, Agence de régulation de la cinématographie et de la photographie). Les images, qui sont instrumentalisées, doivent être envoyées aux services de censure et les photographes doivent obtenir des

Carte postale allemande (collection BfZ / WLB) Carte postale française (collection BDIC)

Troubles révolutionnaires de novembre 1918 à Strasbourg (collection BNU)

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autorisations pour s’approcher du front. C’est au cours de la Grande Guerre que la photographie devient un formidable outil de propagande visant à rassurer, stimuler, ou objectiver un point de vue nationaliste. Il n’existe cependant pas d’images directes des combats. Les photographies montrent une guerre propre, aux images policées, ou seul le regard perdu d’un soldat peut trahir la violence passée du combat...

►Cinéma Dès le début de la guerre, l’Allemagne élabora un dispositif de propagande par le cinéma, avant la France, qui disposait pourtant d’une puissante industrie cinématographique. Soeur jumelle de la SPA, la Section cinématographique des armées (SCA) vit le jour en France en 1915. La SCA dispose d’opérateurs mobilisés et assure la projection publique et régulière de ses films dans les salles de cinéma. Parallèlement, les firmes du secteur produisirent des fictions à sujets patriotiques. Les sujets abordés sont multiples avec, côté français, l’Alsace, la vaillance des poilus, les drames familiaux, les faits d’armes, la haine du « boche ». La production française s’essoufflera dès la fin de 1916, avant de reprendre au début de l’année 1918, avec des films présentant une analyse plus subtile des causes et des effets de la guerre. C’est le cas de L’Âge du métal d’Henry Roussell ou des Trois familles, d’Alexandre Devarennes. L’Allemagne prit très au sérieux la menace constituée par la propagande cinématographique française et lança en 1917 la puissante UFA (Universum Film-Aktiengesellschaft), conçue comme une arme de guerre et qui contribua, une fois revenue la paix, à l’essor du cinéma allemand...

►Le film L’Héroïque cinématographe (d’Agnès de Sacy et Laurent Véray), également diffusé sur ARTE en novembre 2008, sera projeté pendant toute la durée de l’exposition sur un grand écran intégré au dispositif scénique. ►Laurent Véray, co-réalisateur du film, donnera le 28 novembre à la BNU une conférence intitulée : L’évolution de la représentation de la Grande Guerre dans le cinéma de fiction de l’époque à nos jours.

4 - IMAGERIE DE LA GUERRE : FORMES ANCIENNES REVISITEES

►Les peintres et la guerre. Tableaux, dessins et gravures L’exposition présentera des oeuvres liées à la guerre et fera ressortir le contraste entre celles réalisées à l’arrière, qui l’idéalisent et exacerbent le sentiment patriotique, et celles d’artistes ayant eu une expérience directe du front et qui en sont sortis bouleversés. Citons parmi les artistes exposés Raoul Dufy, Pierre Bonnard, Alphonse Grebel, Henri Gervex, Félix Vallotton, Edouard Vuillard, Paul-Emile Colin, Jean-Louis Forain...

Cimetière militaire de Châlons-sur-Marne, par Félix Vallotton(collection BDIC)

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►VivatbänderLes rubans patriotiques, ou « Vivatbänder » en allemand, constituent une curiosité parmi les objets commémoratifs de la Première Guerre mondiale. La tradition des rubans commémoratifs remonte en Allemagne à l’époque d’avant la Réforme. Elle fut remise au goût du jour pendant la Première Guerre mondiale, où on ne produisit plus les fameux rubans qu’à l’occasion de victoires militaires. Ce sont des rubans en soie mélangée, sur laquelle est imprimé le mot « Vivat », suivi de la mention de l’occasion et de la date, d’une image représentant le chef militaire victorieux et d’une brève citation littéraire. La partie de texte se termine par une référence à l’oeuvre de bienfaisance à laquelle est destinée la vente de ces rubans et à la maison d’édition qui les produit. Leur grande taille les rendait difficiles à porter, et les rubans de la Première Guerre mondiale sont surtout des objets de collection vendus au profit d’oeuvres de bienfaisance. Très peu de nouveaux modèles virent le jour après 1917, à cause du découragement et de la pénurie de matières premières. Ces rubans étaient alors -et sont toujours- des objets très prisés des collectionneurs.

►Musique et chansonsAux milliers de titres en lien avec le conflit et publiés sous forme de partitions peu onéreuses et de très grande diffusion se joignit la toute neuve industrie du disque. La Grande Guerre fut ainsi la première guerre médiatisée par le disque. La chanson française, puisant ses racines dans le ressentiment et la haine des « boches » devint la forme artistique la plus étroitement associée à ce conflit. Elle épousa tous les états d’esprit successifs, de l’enthousiasme va-t-en-guerre à l’allégresse de la victoire, en passant par la désillusion et le désespoir d’une guerre qui s’éternise. L’exposition présentera les enregistrements de douze des plus grands standards de l’époque.

►L’association La Manivelle interprétera à la BNU des standards de l’époque, en français, en allemand... et en alsacien, pour un début de soirée en chansons... Rendez-vous est pris le samedi 22 novembre, à 18h !

►MédaillesL’art de la médaille a naturellement trouvé un terreau fertile dans la Première Guerre Mondiale. Outre les traditionnels portraits de chefs de guerre et de personnalités politiques, ces médailles décrivent aussi la vie des combattants ou la mobilisation des civils, à l’arrière, et puisent -parfois à outrance- dans la mythologie ou la religion la source d’allégories. Les médailleurs, qu’ils soient français ou allemands, firent preuve d’une extraordinaire habileté pour dépasser les contraintes du support, ainsi que d’une grande originalité en termes de sujet, de composition et d’exécution.

Médaille allemande de Walther Eberbach (collection BDIC)

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CONCLUSION : DELUGE DE LIVRES SUR LES SOCIETES EN GUERRE

►Livres et brochures : documenter la guerreLa guerre engendra un déferlement éditorial sans précédent. Le monde de l’édition, s’il ne fut pas épargné par les rigueurs du conflit, a su très tôt s’y adapter et, dans une certaine mesure, en profiter, notamment par la création de collections liées à la guerre et par une diversité éditoriale inédite : essais et belles-lettres côtoient livres de cuisine en temps de guerre, guides de conversation, manuels de combat, recueils de prières, récits de soldats, etc. Si le livre sert autant à comprendre la guerre qu’à s’en évader, il y prit également une part active, par son versant patriotique ou par son rôle de soutien, à l’arrière tout comme sur le front, où il trouve souvent à s’insérer dans la vie des combattants.

CATALOGUE

L’exposition sera accompagnée d’un catalogue, coédité avec les Editions d’Art Somogy (Paris) qui, au vu du sujet et des partenaires, sera doublé d’une version allemande, distribuée par Flammarion Verlag. La coordination scientifique et le pilotage en seront assurés par Christophe Didier, conservateur à la BNU et commissaire de l’exposition. La première partie sera consacrée à des études générales sur les collections de guerre des bibliothèques. Chaque thème de l’exposition sera ensuite développé avec des éclairages particuliers sur différents aspects liés au sujet, tels que la mobilisation civile à Strasbourg ou les événements de novembre 1918 en Alsace. Le catalogue s’achèvera sur un texte d’Alfred Döblin (1878-1957, auteur du roman Berlin Alexanderplatz). Jours de révolution en Alsace, écrit sur le vif entre le 9 et le 14 novembre 1918 alors qu’il était médecin militaire à Haguenau, mêle impressions personnelles de l’auteur et réactions de son entourage face à l’abdication de Guillaume II, à la signature de l’armistice et à l’effervescence dans laquelle se trouve la petite ville de H. (Haguenau). L’ouvrage, relié avec jaquette, comportera 248 pages et 200 illustrations. Prix public : 35 euros

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MANIFESTATIONS CULTURELLES

SPECTACLESamedi 15 novembre // 18h30Projection vidéo de Guerre sans visage, pièce créée en 2007 par l’association Rodéo d’âme à l’occasion d’un premier cycle de rencontres artistiques autour de la Première Guerre mondiale et du devoir de mémoire. La projection sera suivie d’une rencontre avec l’équipe artistique. Fort de l’engouement suscité par sa démarche l’an dernier, Rodéo d’âme organise un deuxième cycle du 24 octobre au 23 novembre 2008. ►Détail des manifestations du cycle Mémoires Vivantes sur www.rodeodame.free.fr

RENCONTREMardi 18 novembre // 18h30Lecture et discussion autour du livre Carnet de rencontre Mémoires vivantes, qui retrace l’ensemble des rencontres artistiques et des débats organisés par Rodéo d’âme entre novembre 2007 et janvier 2008. ►Plus d’informations sur www.rodeodame.free.fr

CHANSONSamedi 22 novembre // 18hL’association La Manivelle, duo composé de Liselotte Hamm et Jean-Marie Hummel, interprétera des « standards » de l’époque, notamment des chants patriotiques en fran-çais, en allemand et en alsacien. Avec humour, finesse et érudition, il s’évertuent depuis plus de trente ans à explorer par les biais de l’histoire, de la musique et de la poésie, les filiations d’une culture partagée entre deux pays... ►Plus d’informations sur www.lamanivelle.org

CONFERENCEVendredi 28 novembre // 18hL’évolution de la représentation de la Grande Guerre dans le cinéma de fiction de l’époque à nos jours, par Laurent Véray, co-réalisateur de L’Héroïque cinématographe et professeur à l’Université de Paris X-Nanterre.

CONFERENCEVendredi 5 décembre // 18hUne guerre de défense ? La propagande allemande par l’image. Par Gerd Krumeich, professeur à l’Université Heinrich-Heine de Düsseldorf.

CONFERENCESamedi 13 décembre // 18hLa plume et le fusil : écrire la Grande Guerre (France-Allemagne), par Nicolas Beaupré, Maître de conférence à l’Université Clermont-Ferrand II.

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Une co-production dans le cadre des pôles associés de la BnF

La Bibliothèque nationale de France a construit un réseau de 123 partenaires, les pôles associés, liés par des conventions de coopération de différentes natures.La coopération de la BnF avec la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg s’articule autour de nombreux axes : dépôt légal, acquisitions partagées en sciences religieuses et sur l’aire germanique, signalement des périodiques anciens dans le cadre de la Bibliographie de la presse française politique et d’information générale, numérisation et valorisation. Par ailleurs, les relations de la BNU et de la BnF se renforcent autour de la mise en place d’un pôle régional en Alsace, dont l’un des objectifs sera la constitution d’une bibliothèque numérique alsacienne.

C’est dans ce contexte d’une collaboration déjà extrêmement riche qu’a été conçu le partenariat autour de l’exposition « Orages de papier : les collections de guerre des bibliothèques », une co-production qui inclut : l’aide à la numérisation d’un corpus de journaux de tranchées conservé par la BNU, la mise à disposition par la BnF des journaux de tranchées numérisés à partir de ses propres collections, le prêt d’œuvres, la participation des conservateurs de la BnF au catalogue de l’exposition.

Les journaux de tranchées dans les collections de la BnF

Pendant la Première Guerre mondiale, au moment où les opérations militaires se stabilisent dans les tranchées, de multiples feuilles de liaison se créent au hasard des affectations et des offensives. Ce sont autant de gazettes d’unités combattantes, d’unités de réserve, de camps de prisonniers, de sections sanitaires, d’associations de blessés, en France, en Allemagne, comme sur le front d’Orient. Beaucoup de ces titres ne dépassèrent pas quelques numéros ; d’autres survécurent à la guerre, à l’exemple du Crapouillot ou du Canard enchaîné. Certains d’entre eux purent être imprimés, d’autres furent multigraphiés selon divers procédés de fortune. Ce qui fut imprimé arriva à la BnF par le dépôt légal. Les autres, les « éphémères de tranchées », ne furent parfois connus que partiellement.Dès avant la fin des hostilités se développa le collectage, à l’initiative des époux Leblanc pour la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), née en 1917, dont les collections sont d’une remarquable richesse, et de Charles de La Roncière pour la BnF. Ce collectage se fit par un travail de démarchage auprès des rédacteurs, et par un appel lancé dès juin 1915 dans Le Petit journal : « Poilus, envoyez vos journaux à la BN ».

Un projet de numérisation en cours

Un projet concernant la numérisation coordonnée des collections de journaux de tranchées est en cours, préfigurant un travail plus global sur la guerre 1914-1918. L’objectif est de rapprocher virtuellement des collections éclatées. Ce programme, lancé en 2003, concerne actuellement près de 130 titres des collections de la BnF et de la BDIC. Il s’étend depuis 2007 à deux bibliothèques françaises : la BNU et la Bibliothèque municipale de Lyon, permettant d’offrir à terme plus de deux cents titres de gazettes en ligne, rédigées et diffusées sur les deux fronts, alliés et empires centraux, par des combattants pour leurs propres camarades.

Contacts presse : Claudine Hermabessière, chef du service de presse, 01 53 79 41 18 – [email protected] Coilly, chargée de communication presse, 01 53 79 40 11 – [email protected]

La BnF, partenaire de l’exposition« Orages de papier »

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NOS PARTENAIRES

NOS PARTENAIRES SCIENTIFIQUES

NOS PARTENAIRES INSTITUTIONNELS ET FINANCIERS

NOTRE PARTENAIRE MEDIA

SAISON CULTURELLE EUROPEENNE + 90EME ANNIVERSAIRE DE L’ARMISTICE

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INFORMATIONS PRATIQUES

►Du 12 novembre 2008 au 31 janvier 2009Bibliothèque nationale et universitaire de StrasbourgSalle d’exposition6, place de la République

►Horaires d’ouvertureLundi : 14h - 18hMardi-samedi : 10h - 18hFermé le dimanche

Entrée libreExposition bilingue français-allemand

Contacts presse

David-Georges PicardChargé de l’action culturelleTél. : + 33 (0)3 88 25 28 [email protected]

Nicolas QuerciChargé de communication externeTél. : + 33 (0)3 88 25 28 [email protected]

AdressseBibliothèque nationale et universitaire de StrasbourgAction culturelle - 5, rue du Maréchal JoffreBP 51029 - 67070 Strasbourg cedex

► www.bnu.fr

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