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L’État, la Région PACA, le Département des Bouches-du-Rhône, la Communauté du Pays d’Aix et l’Agglopôle Provence (Salon) ont voulu commémorer ce tragique événement pour rappeler ce risque à la mémoire collective.

Le 11 juin 1909, à 21h07 un tremblement de terre

secoue la Provence faisant 46 morts, 250 blessés ;

2000 maisons sont endommagées !

C’était sous nos pieds entre Pays d’Aix et Pays de Salon !

Quand la terre tremble…

3 sites :

3 expositions complémentaires

1909 : un séisme destructeur, Espace Géosciences-Provence (musée de géologie & d’ethnographie). 13 cours Foch, 13 640 La Roque d’Anthéron.

La faille de la Durance, une cassure majeure entre Alpes et Méditerranée. Maison du Parc (Parc naturel régional du Luberon). Place Jean Jaurès, 84 400 Apt.

Aléas sismiques, vulnérabilité et parasismique. Pôle historique minier (Musée de la mine). 13850 Greasque.

100 ans plus tard :Où en sommes-nous ?

Quel est ce risque ?

La Provence peut-elle encore trembler ?

Si cela arrivait, serions-nous prêts ?

Musée de géologie et d’ethnographie. Musée de paléontologie.

La mise en commun des compétences de chercheurs et de 3 musées permet une présentation des connaissances actuelles sur le phéno-mène géologique responsable du séisme de 1909 dans la région.Chaque exposition se veut l’interface du grand public et de la com-munauté scientifique

Coll. O. GERIN.

BD Carto®, BD Alti®, © IGN - PFAR 2000 CRIGE .

Musée de la Mine, Gréasque.

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Partout la secousse a été accompagnée d’un grondement sourd

semblable à un roulement de tonnerre plus ou moins lointain (onde P).

Ces bruits ont également été entendus dans d’autres localités parfois

très éloignées : Barrême (04), La Turbie (06), Joyeuse (07), Orgeix (09),

Vinassan (11), Millau (12), Hyères (83), Orange (84)…

Dans les bassins du port de Toulon, plusieurs navires ont

été violemment secoués et ont failli être couchés sur le quai !

À la même date, la terre tremble en Italie et en Espagne,

marquant encore plus la population.

Grande peur en Provence

« Au moment où nous éclairons une cigarette (c’était 9h18) notre main se met à trembler, impossible de faire joindre l’allumette et le tabac, notre corps entier suit le même mouvement et puis tout d’un coup un grondement sourd s’approchant en roulement de centaines de tambours, des craquements sinistres, une secousse brutale dans un sens que suit une autre non moins vive dans un autre sens, la sarabande des verres et des tables… la cessation subite de l’éclairage électrique et des cris… »

Eugène CAIRE (Pélissanne)

Carte des isoséistes du séisme de 1909 (d’après BRGM, EDF, IRSN, Sisfrance 2009 ; fond cartographique : Scan 100 ® © IGN - PFAR 2000 CRIGE).

Cartes postales : Coll. J. LEMAIRE & coll. O. GERIN

Lambesc14 morts, 12 blessés,50 constructions détruites600 endommagées.

Pélissanne4 morts, 4 blessés.

St-Cannat10 morts, 8 blessés,310 maisons endommagéesdont 50 à raser !

Vernègues2 morts, 4 blessés, une grande partie de l’agglomération est très fortement endommagée.

Venelles3 blessés graves.

Le Puy-Ste-Réparade2 morts, 5 blessés.

Rognes14 morts,10 blessés graves250 maisonsendommagées.

La-Roque-d’Anthéron110 familles sont sans abri.

Salon-de-Provence

Plus de 2000 maisons à reconstruire

Certaines victimes ont été tuées chez elles,

d’autres dans la rue, par une seule pierre !

Lors d’un séisme, respecter les consignespeut sauver la vie !

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Les preuves géologiques ne sont pas toujours faciles à découvrir sur le terrain mais, entre Puyricard et Rognes, l’équipe du CEREGE a identifié et fait parler la faille de la Trévaresse.

Au cœur d’une tranchée, des sédiments anciens chevauchent de 20 cm le sol actuel ; ils ont donc été récemment déplacés !

Ce décalage peut être compatible avec la magnitude de 6 estimée pour l’événement de 1909.

L’étude détaillée a permis d’estimer un décalage vertical de plusieurs centimètres, se répartissant en 10 épisodes regroupés sur 300 000 ans !

La vitesse d’évolution de la rampe serait de l’ordre de 0,05 mm/an.

Les secousses du type 1909 ont une périodicité de 5 000 à 10 000 ans : elles peuvent se produire une fois dans cette période, mais n’importe quand.

Le 11 juin 1909 à 21h07, puis à 21h36, les Pays d’Aix

et de Salon subissent de violentes secousses, c’est un

des plus puissants événements sismiques de France.

Aujourd’hui, le développement de l’urbanisation moderne,

la présence d’industries pétrochimiques et nucléaires, de

barrages et d’ouvrages souterrains nécessitaient d’identifier

le coupable et d’évaluer sa capacité à recommencer.

1909 Radiographied’un séisme destructeur

Une faille en accusation ! La géométrie des courbes isoséistes,

La position des plus forts degrés d’intensi-té, désignait la faille de la Trévaresse com-me coupable présumée.

En 1996 ; LEVRET positionne l’épicentre entre Rognes et Lambesc

En 2002, BAROUX et al privilégient le flanc Nord de la Trévaresse.

Ont-ils découvert le coupable ?

Séisme du 11 juin 1909 : carte des intensités observées.© D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA

avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006 (d’après BRGM, EDF, IRSN, SisFrance 2006).

Portion principale du sismogramme obtenu à l’Observatoiredu parc Saint-Maur à Paris (composante E-W) lors de la première secousse du séisme de Provence. Cette portion va de 9h16 mn à 9h26 mn.

Après d’autres équipes, celle du Centre Européen de Rechercheet d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement

(CEREGE, CNRS -Université Aix-Marseille) a mené l’enquête.

Mise en évidence du déplacement d’une vingtaine de centimètressignant l’événement de 1909, dans la tranchée de Puyricard.

Les séries plus anciennes sont chevauchantes,y compris sur du sédiment très récent.

In D CHARDON et al, Géol. Soc. Am, 2005, p. 903

I = IXI = VIII-IXI = VIIII = VIII = VI-VIII = VII = V-VII = VI = IV-VI = IV

Isoséiste VIII

Isoséiste VII

Isoséiste VI

Intensitéressentie

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Le coup de BELLIER

CHARDON et BELLIER ont montré que le 11 juin 1909, à 21h07, c’est bien la faille de la Trévaresse qui a craqué !

Cette fracture s’étend de Venelles à St-Cannat, sur moins de 20 km. Elle est constituée de plusieurs segments, et affleure au pied du flanc Sud des collines de la Trévaresse.

Elle forme une rampe qui s’enfonce au Nord pour passer à 2 ou 7 km sous le Puy-Ste-Réparade et sous la Durance (maquette).

C’est sous la Trévaresse que la rampe paraît avoir cédé, réactivant la déchirure E-W sur une quinzaine de km, et décrochant les couches de sédiments récents d’une vingtaine de centimètres, comme observé dans la tranchée.Aujourd’hui, si les contraintes ont été purgées, un nouvel événement ne serait pas à attendre avant 5 000 ans. Mais d’autres failles voisines peuvent provoquer un événement de même intensité. Le risque sur cette zone reste donc important.

CHARDON et BELLIER en appliquant une approche

scientifique nouvelle à un phénomène ancien, découvrent

la signature géologique de l’événement de 1909.

Mais quel était le moteur en cause ?

1909 Radiographied’un séisme destructeur

1909, relais d’un concept géologique nouveauOn a longtemps considéré que la Tectonique des plaques était le moteur responsable de la dynamique de compression de la Provence. Si la partie occidentale de ce territoire est globalement en compression, certaines failles proches des massifs alpins seraient plutôt en distension ! Comment expliquer cela ?

Les montagnes aux cœurs tendres !

De nouvelles données suggèrent qu’au cœur des chaînes de montagne, existent des coussins de roches en fusion responsables de l’affaissement des reliefs sous-jacents (O. VANDERHAEGUE, 2009).Les Alpes s’effondrant sous leur propre poids (à la manière d’un soufflé au fromage sorti du four) s’ouvrent dans leur région centrale avec des failles alpines en distension.Du fait de l’effondrement des Alpes, l’avant pays provençal est repoussé et maintenu en compression.

La faille de la Trévaresse et ses sœurs orientées E-W (faille des Côtes, faille des Alpilles…) se grefferaient sur ce système en compression.Ces failles prendraient la forme de rampes sur lesquelles se mettrait en place un « boudinage » structurant les collines de Provence méridionale.

La faille de la Durance jouerait un rôle de relais coulissant entre les domaines en distension et en compression.

Carte géologique simplifiée du Luberon et des chaînes de Costes et de la Trévaresse etcoupe schématique du système de chevauchement Luberon-Trévaresse-Costes.in R. LACASSIN et al, C. R. Acad. Sci, Paris 2001, 333, p. 571 à 581

Montagnes au cœur tendre.L. Michaud.

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17 départements ont été secoués et des scènes de panique sont

signalées à Marseille, Toulon… Même à Aix-en-Provence, la frayeur

passée, personne ne mesure encore l’ampleur de la catastrophe !

Pour tous la terre a tremblé. Les documents accessibles aujourd’hui,

montrent l’isolement des sinistrés car téléphone et télégraphe ont

été coupés ; ce sont les témoignages des journalistes et de la

Gendarmerie qui lèvent le voile sur le désastre, le 12 juin au matin.

Chronologie d’un séisme

11 juin 1909 :la population est seule« À 9h15, mes enfants étaient couchés, tout à coup la terre tremble, la maison s’effondre

et nous demeurons ma femme et moi et mon aîné, à moitié pris entre les pierres au milieu de notre maison éboulée… il fait nuit noire… soudain d’entre les décombres des voix appellent, accompagnées de gémissements, ce sont mes enfants que je ne peux trouver et qui me demandent de les sauver ! »

Témoignage de M. PHILIP, ferme de Croignes à Lambesc, Le Figaro du 14 juin 1909.

12 juin 1909 :journalistes et gendarmes découvrent le désastreLa consultation des quotidiens de l’époque montre qu’aucun secours extérieur aux villages n’a été disponible avant une heure avancée de la matinée du 12 juin, soit plus de 12 heures aprèsle sinistre. Ce sont les journalistes du « Petit Provençal » qui découvrent l’ampleur de l’événement ; ils prendront dans leur voiture le capitaine de Gendarmerie d’Aix, ou les familles qui ignorent totalement ce qui vient de frapper les leurs à quelques kilomètres seulement.

13 juin 1909 :une journée de deuil dans toute la région

À Lambesc, Camille PELLETAN Député déclare : « c’est un deuil d’une cruauté rare que celui qui nous amène ici et le long défilé des cercueils que nous venons de suivre, montre que le malheur s’est abattu sur ce pays, avec une atrocité exceptionnelle… ».

15 juin 1909 :les villages de toiles se dressentLe « Petit Marseillais » lance une souscription. En quelques semaines plus de 200 000 francs or sont réunis pour permettre la construction de 400 logements provisoires.L’État accorde aux sinistrés un prêt avantageux au taux de 3,85%, remboursable en 45 ans.

14 juin 1909 :le gouvernement découvre les villages ruinés

Monsieur MAUJAN émissaire du gouvernement visite les sinistrés ; après avoir découvert les désordres à Salon, il se rend à Rognes, village où l’ampleur du sinistre a été extrême.

Informé, le Préfet détachedes éléments du 7e Génie d’Avignon, et des garnisons d’Aix et de plusieurs villesde Provence.

Coll. Jacques LEMAIRE.

Coll. O. GERIN.

Carte des intensités ressenties du séisme de 1909.BRGM, EDF, ISRN, SisFrance 2006.

Degré d’intensité(échelle macrosismique MSK)

2 et 2,5 : très faible (rares personnes)

3 et 3,5 : modérée (quelques personnes)

4 et 4,5 : assez forte (grand nombre)

5 et 5,5 : forte (majorité)

6 et 6,5 : dommages légers

7 et 7,5 : dommages prononcés

8 et 8,5 : dégâts massifs

9 et 9,5 : destructions nombreuses

Localité associée au séisme

BRGM, EDF, ISRN, SisFrance 2006.

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À la demande de l’Etat, les scientifiques ont cherché à répondre à cette question.

…et subitement, un vacarme de vaisselle qui tombe,

un plancher qui fléchit, une suspension secouée qui se met

à décrire un cercle fantastique, un grondement qui se prolonge…

qui augmente… qui assourdit, des murs qui craquent,

des meubles qui grincent, qui roulent sur le sol, enfin le fracas

d’un bombardement, quelque chose comme un obus qui éclate.

Une voix, à mes côtés prononce : « un tremblement de terre ! »

Cela n’a duré que vingt secondes…

Albert-Emile SOREL (Salon de Provence)

Si le séisme avait eu lieule 11 juin 1982 à 21h07

Depuis 1982 les communes se sont étendues, les populations ont changé de même que leurs comportements, la qualité des bâtiments a évolué, des industries nouvelles se sont installées. Les conséquences de cette évolution régionale mises en évidence par l’étude de 1982, seraient à réactualiser puisque les transformations du paysage se sont poursuivies.

Si le 11 juin 1909, les Provençaux prenaient le frais en dehors des maisons, en 1982 ils regardaient à la télévision, la « Coupe du monde de football » ! Certains de ces téléspectateurs n’auraient jamais connu le résultat du match.

100 ans plus tard,

que reste-t-il de cette tragédie

dans la mémoire collective ?

1909 1982

Morts 46 500 à 1200

Blessés 250 2 100 à 2 600

Dommages habitats plusieurs

milliers détruits

2% détruits

85% endommagés

12% intacts

Coût direct +/- 350 millions e +/- 725 millions e

5 ans du budget

Région PACA (1982)

Coût indirect

(production)

? 600 millions F

+/- 100 millions e

Coll. O. GERIN

CME.

Que se serait-il passé

si ce séisme avait frappé

le même territoire

en 1982 ?

©D’après l’étude « Simulation du séisme de Rognes-Lambesc, 11 juin 1909 » (CETE, CSTB, SMI, BRGM, 1984).

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Séismes dans la région de Manosque1509, 1708, 1812, 1913

Entre Volx et Mirabeau, la vallée de la Durance a été le siège de plusieurs séismes d’intensité élevée.

13 décembre 1509 : I = VIII, épicentre Manosque14 août 1708 : I = VIII, épicentre Manosque-Pierrevert20 mars 1812 : I = VII-VIII, épicentre Beaumont de Pertuis26 mars 1812 : I = VII, épicentre Beaumont-de-Pertuis14 mai 1913 : I = VII-VIII, épicentre Volx

Ces séismes sont liés à l’activité de la faille de la moyenneDurance (FMD), fracture active la plus importante de France.

Séismes très anciens (paléosismicité), séismes plus proches

de nous (sismicité historique), la Provence a connu de

nombreux événements sismiques, localisés dans des

territoires plus sismogènes que d’autres.

Les autres séismesde Provence

Le séisme ligure23 février 1887

26 mai 1831 : I = VIII, épicentre Taggia (Italie)29 décembre 1854 : I = VII-VIII, épicentre Sud de Menton23 février 1887 : I = IX, épicentre au large d’Imperia (Italie)11 mars 1887 : I = VII, réplique du séisme du 23 février16 octobre 1896 : I = VII, épicentre au Sud d’Imperia

C’est un des plus forts séismes connus en France, il fut ressentidans le nord de l’Italie, le centre de la France, la Suisse, l’Autriche, la Corse et la Sardaigne.

10 morts en France, 600 en Italie, c’était le lendemain du carnaval de Nice !

Séismes dans la région de Digne-Castellane1855, 1863, 1866, 1951, 1984

La région de Digne Castellane forme un arc limité par des fractures. Cette structuration géologique, caractéristique d’un avant-pays, est associée à la formation et à l’évolution des Alpes. Cette région est marquée par de nombreuses failles.

12 décembre 1855 : I = VIII, épicentre Chasteuil9 juin 1863 : I = VII, épicentre Moustier Sainte Marie

12 mai 1866 : I = VII-VIII, épicentre Laragne30 novembre 1951 : I = VII-VIII, Chasteuil19 juin 1984 : I = VI (magnitude 4,1), épicentre Sud de Digne24 novembre 1994 : I = IV (magnitude 3,8), épicentre Castellane

Cette activité tectonique signe pour certains événements (Digne), l’avancée du front chevauchant de l’arc vers le SW et pour d’autres (Castellane) la présence d’un nœud tectonique régional.

L’arrière-pays niçois1494, 1564, 1618, 1644

Il s’agit là d’événements anciens dont il est difficile d’évaluer l’intensité, on considère cependant que l’événement de 1644 a pu

avoir une intensité de V et que son épicentre se situait dans la région de Roquebillière, au Nord de Nice.

Très structurée, cette région gérée par des failles NNE-SSW parallèles à la vallée de la Vésubie aurait fonctionné en décrochement.

*© D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA

avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.

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La Méditerranée : 3 continents et des

millions d’années d’histoire géologique

L’espace méditerranéen est le théâtre de l’affrontement entre l’Afrique qui se déplace vers le NE à la vitesse de 5-6 mm/an, l’Eurasie (c’est nous) et des microplaques continentales(Italie, Grèce, Turquie) situées à la proue du navire africain.Ces microplaques tamponnent, secouent et déformentl’Europe (les Alpes) ; des restes d’anciennes plaquesocéaniques s’enfoncent, provoquant le volcanisme italien (Lipari, Santorin, Stromboli, Etna) ainsi que des séismes.

Aux frontières des plaques, la croûte terrestre se plisse,craque ou coulisse, ce sont les forts séismes de Grèce, d’Algérie, de Turquie ; ailleurs les séismes sont moins violents et moins fréquents. Cet affrontement dure depuis100 millions d’années et nos paysages provençaux en sont le reflet.

Tout ce que la Terre sait faire est inscrit

dans les paysages de la Provence : une fabuleuse encyclopédie,

offerte à la connaissance des hommes pour raconter une

histoire géologique de plusieurs centaines de millions d’années !

Le séisme de 1909 n’est qu’un bref paragraphe de

cette aventure provençale.

Contexte structuralde la Provence

Failles de Provence

En Provence méridionale (départements 13 et 84), collines et montagnes sont orientées E-W. Elles sont découpées par des fractures anciennes profondes SW-NE qui fonctionnent en coulissage.

Un autre système de failles moins profondes s’articule sur le premier, en déplaçant horizontalement des séries géologiques (faille de la Trévaresse, faille des Côtes, faille des Alpilles..).

En Haute Provence (département 04 et 05), à proximitédes grands plissements alpins, les failles sont très nombreuses, mais leur interprétation est plus complexe.

Contexte structural de la Provence.BRGM.

Schéma sismotectonique de la Méditerranée.BRGM.

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Montre-moi ta signature,je te dirai qui tu es !

L’enregistrement permet de connaître rapidement :

La distance entre la station et le séisme,

La position de l’épicentre (point de surface au droit de

la rupture) en recoupant les informations de trois stations différentes (triangulation),

l’énergie du séisme en calculant sa magnitude (voir panneau intensité & magnitude).

Vivre un séisme c’est vibrer pendant quelques secondes !

D’avant en arrière, de haut en bas et de gauche à droite.

Vivre un séisme est toujours impressionnant.

Faire parler un séisme !

Aucun séisme n’est anonyme,chacun a sa signature

Ce qu’un homme ressent, un appareil peut l’enregistrer : c’est le sismographe.

Pour fabriquer un sismographe il faut : une dalle solidaire du sol, une masse immobile équipée d’un stylet au contact d’un support enregistreur (papier, encre…)

Lors du passage des « trains d’ondes », la dalle bouge mais la masse reste immobile ; le stylet imprime le mouvement.

Si le papier défile, la signature du séisme s’inscrit.

En disposant un sismographe dans chacune des directions de l’espace (X, Y, Z) on obtient l’empreinte graphologique du coupable.

Cette signature s’appelle un sismogramme.

Des oreilles sous la terre !

Il existe plusieurs réseaux d’enregistrement sismique en France :

LDG (Laboratoire de détection Géophysique) du CEA 30 stations.

ReNASS (Réseau National de Surveillance Sismique) de l’Institut de Physique du Globe de Strasbourg 112 stations.

Sismalp composé de 44 stations en Rhône Alpes et PACA.

TGRS (Réseau d’écoute Très Grande Résolution Sismique) Nice-Grenoble.

RAP (Réseau Accélérométrique Permanent).

Sismo des écoles (8 stations) : réseau éducatif des collèges & lycées PACA.

« Le 11 juin au soir, je me trouvais au café Nicolas, causant avec mes amis, loin de me douter qu’une terrible catastrophe fondait sur nous. Tout d’un coup, à 9h19 très exactement, nous entendons une formidable détonation, nous nous sentons progressivement secoués, on eut dit qu’on pressait fortement sur nos épaules pour nous affaisser ! Après ce mouvement de verticalité, un mouvement beaucoup plus fort de latéralité suivit… »

(Raymond DAUPHIN, Lambesc)

Sismogramme d’une secousse de magnitude 2,3 produite le 20 janvier 2006à Barcelonnette (04) et enregistrée à St- Etienne-de -Tinée (06) par les stations duréseau « Sismo des écoles ».*© Classeur.

Principe du sismographe : enregistrement dans les 3 dimensions.

Les réseaux de surveillance sismique en Provence.*© Classeur.

Différents éléments d’un séisme.*© Classeur.

* © D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA

avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006

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Pourquoi ça craque ?

La terre est comme une pêche avec un noyau (solide), une peau (l’écorce) faite de plaques rigides indépendantes qui enveloppent la pulpe (le manteau : solide et visqueux). Les plaques rigides sont assemblées comme les pièces d’un puzzle mais elles se déplacent(tectonique des plaques) ; quand elles entrent en collision les matériauxqui les constituent se déforment (formation de montagnes) et se fracturent (failles).

Une faille est une cassure de la croûte terrestre,elle peut être verticale, oblique ou même horizontale.

Le séisme destructeur de 1909 est la conséquence de

l’activité d’une faille en profondeur.

Quand la Provencecraque : failles et séismes

Comment ça craque ?

Quand ça tire : les 2 blocs s’éloignent l’un de l’autre, on appelle cela une « distension » ou une ouverture. Quand la rupture est atteinte, un des blocs se décroche du premier et se décale en dessous : la faille est dite « normale ». C’est ainsi que se créent des fossés ou rifts limités par des failles normales.

Quand ça pousse : les 2 blocs se rapprochent, on appelle cela une « compression ». Quand la rupture est atteinte, un des blocs passe par-dessus l’autre ; la faille est dite « inver-se ».Si on amplifie la compression le bloc poursuit son « chevauchement », la faille tend à s’horizontaliser ; c’est le cas de la faille responsable du séisme de 1909.

Quand ça pousse des 2 côtés le long d’une fracture verticale : il y a cisaillement et coulissage, les 2 compartiments glissent horizontalement l’un par rapport à l’autre, la faille est dite « décrochante ». C’est le cas de la faille de la Durance, de celle de Nîmes, de Salon-Cavaillon.

Quand ça craque, c’est le séisme

Les failles ne fonctionnent pas en continu. De part et d’autre de la fracture,les 2 compartiments sont bloqués et se déforment de façon élastique enaccumulant la contrainte (déformation progressive). Lorsque la tension devient insupportable, il y a rupture sismique et les 2 parties se déplacent sur une longueur qui dépend de la tension accumulée :

La faille est réactivée, c’est le séisme !

Tectonique des plaques.

Les failles.*© Classeur.

Le cycle sismique.*© Classeur.

*© D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA

avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.

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Un séisme c’est quoi alors ?

Un séisme c’est : la mise en contrainte d’un territoire et d’une faille,

le déclenchement d’une rupture sur la faille,

la progression de cette déchirure sur cette même faille.

Lorsque la déchirure se rebloque, les contraintes ont été purgées, le système se rééquilibre avant de se remettre lentement en contrain-te ! C’est un cycle.

Là où il y a eu un fort séisme, il y aura un jour un autre séisme.

Le séisme est provoqué par la rupture brutale de deux

compartiments le long d’une fracture : le plan de faille.

La déchirure se fait sur une longueur plus ou moins importante ;

plus elle est longue, plus le séisme est violent.

Anatomie d’un séisme

ll y a des cycles courts

Cas des failles à vitesse rapide :

Vitesse = plusieurs centimètres par anPériodicité = 100 ans < T < 1 000 ans

Exemple : la Turquie, la Californie,

l’Algérie

Il y a des cycles longs

Cas des failles à vitesse lente :

Vitesse = 1/10 de mm par anPériodicité = >> 1 000 ans

Exemple : la Provence

Miroir de faille sur la faille d’Aix au niveau de Meyrargues.L. Michaud.

Coll. O. GERIN.

Quand ça vibre !

Quand ça craque, ça vibre, c’est ce que l’on ressent ; ça gronde aussi, c’est ce que l’on entend !

Plusieurs types d’ondes naissent : les ondes de volume, rapides (ondes P et S) circulent dans la terre.Les ondes de surface sont lentes, mais très destructrices.

Ondes surfaceOndes plus tardivesde Raleigh et LoweAmplitudes : fortesDestruc : fort

Onde SOnde secondeSeconde arrivéeVitesse = 4 km/sAmplitude : faibleDestruc : faible

Onde POnde premièrePremière arrivéeVitesse = 6 km/sAmplitude : faibleDestruc : faibleOriginalité : grondement

Boumerdes.

L. Michaud.

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Regarder, c’est estimer

Robert MALLET dessina la 1re carte des effets d’un séisme lors du tremblement d’Italie de 1857 en reliant les points correspondant à des dégâts qu’il estima identiques. Il appela les courbes obtenues : « courbes d’égales intensités » ou « isoséistes ». La 1re échelle fut proposée en 1880 par ROSSI & FOREL et améliorée en 1902 par MERCALLI.On utilise aujourd’hui l’échelle MKS (MEDVENEV-SPONHEUER-KARNIK, 1964) ou l’échelle EMS 98 (European Macrosismic Scale, 1998).

Un observateur estime l’intensité d’un séisme en analysant

les dommages en un endroit précis. La magnitude est

évaluée à partir de l’enregistrement du sismogramme.

Pour un séisme donné, il y a une valeur de magnitude, mais

des intensités différentes selon les secteurs touchés.

Intensité et magnitude

Généralement, plus on se rapproche de l’épicentre,plus les dégâts sont importants.

Mais calculer c’est préciser

L’énergie libérée au foyer d’un séisme est calculée à partir des sismogrammes, elle est exprimée par une grandeur : la magnitude. L’échelle de magnitude de RICHTER indique la puissance d’un séisme. Le séisme le plus puissant enregistré a une magnitude M = 9,5 (Chili, 1960).La magnitude du séisme de 1909 a été estimée à 6.

Comment peut-on dire cela ?

Plus une faille craque sur une longueur importante, plus le séisme libèrede l’énergie, plus l’amplitude de l’onde sismique est forte. À 100 km, lelogarithme de cette amplitude mesuré en mm donne la magnitude.Chaque fois qu’on augmente la magnitude de 1 niveau, on multiplie l’énergie par 30.

Magnitude Énergielibérée

Duréede la rup-

ture

Valeurmoyennedu rejet

Longueurmoyenne

du coulissage

Nombre de séismespar an dans le monde

(ordre de grandeur)

9 E x 305 250 s 8 m 800 km 1 tous les 10 ans

8 E x 304 85 s 5 m 250 km 1

7 E x 303 15 s 1 m 50 km 10

6 E x 302 3 s 20 cm 10 km 100

5 E x 30 1 s 5 cm 3 km 1 000

4 E 0,3 s 2 cm 1 km 10 000

3 E / 30 > 100 000

2 E / 302

1 E / 303

Lambesc.Coll. O. GERIN.

Tableau des paramètres associés à la magnitude des séismes .* © D’après le classeur « Le risque sismique en PACA », co-édition Région PACA, BRGM, DIREN PACA avec la collaboration du CETE Méditerranée, décembre 2006.

Carte des intensités ressenties du séisme de 1909.BRGM, EDF, ISRN, SisFrance 2006.

Degré d’intensité(échelle macrosismique MSK)

2 et 2,5 : très faible (rares personnes)

3 et 3,5 : modérée (quelques personnes)

4 et 4,5 : assez forte (grand nombre)

5 et 5,5 : forte (majorité)

6 et 6,5 : dommages légers

7 et 7,5 : dommages prononcés

8 et 8,5 : dégâts massifs

9 et 9,5 : destructions nombreuses

Localité associée au séisme

Effets des séismes

Échelle d’intensité macrosismique MSK

I. Secousse non perceptible

II. Secousse à peine perceptible

III. Secousse faible ressentie seulement de façon partielle

IV. Secousse largement ressentie

V. Réveil des dormeurs

VI. Frayeur

VII. Dommages aux constructions

VIII. Destructions de bâtiments

IX. Dommages généralisés aux constructions

X. Destruction générale des bâtiments

XI. Catastrophes

XII. Changement du paysage

J. LAMBERT, Les tremblements de terre en France, Edit. BRGM, 1997.

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Séismes et failles sont analysés

Les séismes sont décortiqués ; les failles sont sous surveillance car on sait mesurer leurs comportements même pour des valeurs très faibles, mais les contextes diffèrent, rendant l’interprétation compliquée.

Le contexte de la faille de la Durance n’est pas celui de la faille de San Andréas en Californie ! D’autre part il y a les failles que l’on voit, et celles qui progressent, invisibles.

Début 1975, le comportement de l’eau dans les puits et celui

des animaux poussent le gouvernement chinois à faire évacuer

plusieurs centaines de milliers de personnes d’Anshan-Yinkon.

Le 4 février à 19h36, un séisme M = 7,3 pulvérise la ville.

Un an plus tard Tang Shan est rayé de la carte sans

qu’aucun signe n’ait été perçu à proximité : 700 000 morts !

Anshan-Yinkon reste un cas isolé,les séismes destructeurs se sont rarement annoncés.

Peut-on prévoir lesséismes ?

Si des observations ont été signaléesavant certains événements, aucune n’apparaîtfiable. Des pistes sont cependant explorées :

Évolution rapide du niveau de l’eau dans les puits (Chine 1975), mais cela peut aussi être dû à d’autres causes ;

Élévation régulière du sol avant la crise (Japon, 1964) ;

Secousses annonciatrices ;

Émission de radon anormale avant le séisme ;

Modification du comportement de la propagation des ondes électriques et magnétiques dans le sol avant le séisme…

Annoncer un séisme serait-il chose possible ?

Quelle serait la conséquence économique d’une prévision erronée ?

Quelle serait pour un territoire, la conséquence économique d’une prévision à long terme ?

Qui prendrait « le risque » d’informer la population en cas de séisme imminent ?

Toutes les pistes sont explorées

Sur les traces du séisme de 1909 : tranchée effectuéepar l’équipe du CEREGE dans la Trévaresse.Doc. O. BELLIER

Sismogramme du séisme de Tangshanenregistré par l’IPG de Strasbourg le 27 juin 1976.Ce séisme a causé plus de 600 000 morts.

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Bien après 1909, la rumeur fera état de secousses annonciatrices,

on se souviendra même de très anciennes vibrations !

Au moment du séisme, des témoins à Aix, Cucuron, Rognes, Mouriès,

signaleront avoir ressenti une forte électrisation de l’atmosphère !

À Rognes on parlera du comportement curieux des animaux avant

l‘événement, des orages en grand nombre les jours précédents,

des vaches qui virent leurs mamelles asséchées ! de la présence

toute proche du volcan de Beaulieu, de la chute étonnante

de la température les jours suivants !

Cette peur que tout recommence va marquer les Provençaux,

favorisant plus tard, autant d’histoires effrayantes issues de

la mémoire de ceux qui avaient vécu ce triste événement !

Des signes quela mémoire raconte

Les répliques

Se prononcer avant le séisme n’est pas encore possible mais les secousses qui suivent le séisme sont envisageables pendant un temps plus ou moins long. Ces secousses secondaires appelées « répliques » peuvent être fortes et détruire ce que la secousse principale a fragilisé.

De nombreuses répliques ont suivi l’événement du 11 juin 1909.

Question à Olivier BELLIER (CEREGE)

Peut-on prédire les séismes ?De nombreux signes précurseurs peuvent annoncer un tremblement de terre

mais malheureusement ceux-ci ne sont pas reproductibles, leur occurrence

apparemment aléatoire ne permet donc pas une approche systématique en

terme de prévision. Nous pouvons évoquer toutefois certains de ces phéno-

mènes précurseurs : l’occurrence de petit séisme juste avant le choc princi-

pal, des anomalies du champ magnétique, des variations de niveau d’eau

dans les puits, ou encore l’émission de certains gaz tel que le radon, rendu

tristement célebre car il souleva une polémique lors du séisme d’Aquila

(séisme italien du mois d’avril 2009). Le comportement « particulier » de

certains animaux avant un gros séisme a été très souvent observé, et peut

donc être catalogué parmi les signes précurseurs.

Malheureusement « les précurseurs » n’étant pas reproductibles et leur

occurrence étant aléatoire, ils ne permettent donc pas une approche

systématique en terme de prévision. En l’absence de technique de prévision

fiable, la prévention reste sans conteste le seul moyen de minimiser

les risques de destruction matérielle et de pertes en vie humaine. La

prévision repose initialement sur une bonne connaissance de l’aléa

sismique qui reposera, entre autres, sur l’identification et la localisation

des séismes du passé, comme du présent et donc des failles qui les

générèrent.

Novembre 1907Détonation souterraine

Novembre 1906Secousse

7 janvier 1907Secousse et panique

11 juin 1909 matinDétonation souterraineentendue dans les colonnes de fonte

28 mai 1909Secousse sismique

23 février 1887Grand bruit et frémissementdes verres

7 janvier 1907Secousse

25 mai 1909Petite secousse

28 mai 1909Bruits souterrains (St-Canadet)

9 juin 1909Grondement le matinBruits forts l’après-midi

Décalages visiblesPuyricard

Puy-Ste-Réparade

Mirabeau

St-Cannat

Salon-de-Provence

Eyguières