189 Intérêt de la thérapie par pression négative dans la couverture des pertes de substance des...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S117 type de réparation (micro fracture, greffe ostéochondrale ou greffe de chondrocytes). 189 Intérêt de la thérapie par pression négative dans la couverture des pertes de substance des membres : à propos de 60 cas Jean-Philippe PRADIER*, Edouard VAN GAVER, François-Xavier GUNEPIN, Antoine BOUCHARD, Alain FABRE, Sylvain RIGAL INTRODUCTION. L’objectif de ce travail était de présenter le retour d’expérience du service sur 2 ans dans l’usage de la thé- rapie par pression négative encore appelée Vacuum Assisted Clo- sure (VACä). MATÉRIEL ET MÉTHODES. La série comporte 60 cas (16 femmes et 44 hommes) âgés en moyenne de 36 ans (18-65 ans). Ont été retenus les patients ayant des pertes de subs- tance uniques ou multiples en rapport avec un traumatisme sur- venues entre mars 2002 et mars 2004. Il s’agit tout autant de pertes de substance immédiates dans les suites d’un traumatisme ouvert que de pertes de substance secondaires par nécrose. La localisation et la taille des pertes de substance sont variables. La surface moyenne initiale était de 55 cm 2 (3-1000 cm 2 ). RÉSULTAT.Une fois la cicatrisation obtenue, un bilan de l’action du traitement a été réalisé permettant de classer chaque cas parmi les quatre choix suivants : groupe 1 : action majeure (processus évolutif péjoratif enrayé) composé de 9 cas ; groupe 2 : action positive (accélération de la cicatrisation) composé de 47 cas ; groupe 3 : sans action (délais identiques) composé de 3 cas ; groupe 4 : action contraire (iatrogène, stagnation, effets secondaires) composé de 5 cas. DISCUSSION. La thérapie par pression négative est efficace dans plus de 90 % des cas. Un pourcentage important des patients ont soit conservé un membre compromis, soit bénéficié d’une simple greffe au lieu d’un lambeau. Les effectifs du groupe 4 sont faibles et l’analyse des dossiers nous a permis de déterminer les causes de ces échecs. CONCLUSION. Les résultats de notre série sont conformes à ceux de la littérature. La classification en quatre groupes permet une meilleure évaluation clinique des résultats. L’utilisation du système nous semble validé dans le traitement des pertes de substance des membres en complément des méthodes chirurgi- cales classiques. 190 Indications des pansements à pression négative dans le traite- ment des pertes de substance cutanée aux membres inférieurs : à propos de 24 cas Stéphane LEVANTE*, Véronique MOLINA, Charles COURT, Jacques-Yves NORDIN INTRODUCTION. Le traitement des pertes de substance (PDS) cutanée aux membres inférieurs est souvent long et source d’interventions répétées. Les possibilités chirurgicales dépen- dent des conditions générales du patient, ou locales de la plaie qui, finalement, est souvent laissée en cicatrisation dirigée. Les pansements à pression négative (PPN) ont été récemment propo- sés, avec des résultats encourageants. À partir d’une étude pros- pective, nous avons voulu en préciser les indications. MATÉRIEL. Vingt-quatre patients ont été traités par PPN, pour des PDS cutanée, parfois multiples, des membres inférieurs (écrasements, escarres, plaies sur terrain vasculaire, fractures ouvertes, échecs de lambeaux). L’age moyen était de 53 ans (24-84), 70 % présentaient un terrain défavorable (réanimation, artérite, diabète, corticothérapie). La durée d’évolution de la plaie, à la mise en place du PPN, était de 26 jours (5 à 300). MÉTHODES. L’instauration du traitement a été décidée devant la stagnation de la plaie sur 3 pansements successifs, ou d’emblée devant des conditions défavorables. Un débridement chirurgical a été effectué, si nécessaire, au préalable. Le panse- ment était refait systématiquement une fois par semaine, sauf en cas en cas de problème (fuite, saturation), et la plaie était éva- luée. L’arrêt était décidé à l’obtention d’un bourgeon jugé suffi- sant ou en cas d’échec. 3 patients ont été traités en ambulatoire. RÉSULTATS. Un bourgeon de granulation de bonne qualité permettant une greffe cutanée ou une cicatrisation dirigée a été obtenu 19 fois. Nous avons eu 3 échecs complets (exposition osseuse, souffrance de lambeau, escarre trochantérienne) et 2 incomplets (escarres du siège, moignon vasculaire). La durée moyenne de traitement a été de 26 jours (4-45), celle de réalisation des pansements a été de 33 minutes, tous les 4,6 jours (1-7). La douleur a été cotée à 3 et 11 patients ont eu au moins 1 anesthésie. DISCUSSION. Le PPN, d’apparition récente en Orthopédie Traumatologie, semble apporter des résultats intéressants, sur des indications choisies qui sont discutées. La couverture des escarres en zone portante, ou de l’os (y compris pour des petites pertes de substance), reste pour nous l’indication de lambeaux. Le confort pour le patient et l’économie de temps infirmier est indéniable. CONCLUSION. Le PPN a une place dans le traitement des PDS cutanées des membres inférieurs. Le coût et le confort pourront être améliorés par l’utilisation à domicile. *Henri Robert, CH Nord Mayenne, boulevard Paul-Lintier, 53100 Mayenne. *Jean-Philippe Pradier, 101, avenue Henri-Barbusse, BP 406, 92141 Clamart Cedex. *Stéphane Levante, Service de Chirurgie Orthopédique, CHU de Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre.

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Page 1: 189 Intérêt de la thérapie par pression négative dans la couverture des pertes de substance des membres : à propos de 60 cas

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S117

type de réparation (micro fracture, greffe ostéochondrale ougreffe de chondrocytes).

189 Intérêt de la thérapie par pressionnégative dans la couverture despertes de substance des membres :à propos de 60 cas

Jean-Philippe PRADIER*, Edouard VAN GAVER,François-Xavier GUNEPIN, Antoine BOUCHARD,Alain FABRE, Sylvain RIGAL

INTRODUCTION. L’objectif de ce travail était de présenterle retour d’expérience du service sur 2 ans dans l’usage de la thé-rapie par pression négative encore appelée Vacuum Assisted Clo-sure (VACä).

MATÉRIEL ET MÉTHODES. La série comporte 60 cas(16 femmes et 44 hommes) âgés en moyenne de 36 ans(18-65 ans). Ont été retenus les patients ayant des pertes de subs-tance uniques ou multiples en rapport avec un traumatisme sur-venues entre mars 2002 et mars 2004. Il s’agit tout autant depertes de substance immédiates dans les suites d’un traumatismeouvert que de pertes de substance secondaires par nécrose. Lalocalisation et la taille des pertes de substance sont variables. Lasurface moyenne initiale était de 55 cm2 (3-1000 cm2).

RÉSULTAT. Une fois la cicatrisation obtenue, un bilan del’action du traitement a été réalisé permettant de classer chaquecas parmi les quatre choix suivants : groupe 1 : action majeure(processus évolutif péjoratif enrayé) composé de 9 cas ; groupe2 : action positive (accélération de la cicatrisation) composé de47 cas ; groupe 3 : sans action (délais identiques) composé de3 cas ; groupe 4 : action contraire (iatrogène, stagnation, effetssecondaires) composé de 5 cas.

DISCUSSION. La thérapie par pression négative est efficacedans plus de 90 % des cas. Un pourcentage important despatients ont soit conservé un membre compromis, soit bénéficiéd’une simple greffe au lieu d’un lambeau. Les effectifs dugroupe 4 sont faibles et l’analyse des dossiers nous a permis dedéterminer les causes de ces échecs.

CONCLUSION. Les résultats de notre série sont conformes àceux de la littérature. La classification en quatre groupes permetune meilleure évaluation clinique des résultats. L’utilisation dusystème nous semble validé dans le traitement des pertes desubstance des membres en complément des méthodes chirurgi-cales classiques.

190 Indications des pansements àpression négative dans le traite-ment des pertes de substancecutanée aux membres inférieurs : àpropos de 24 cas

Stéphane LEVANTE*, Véronique MOLINA,Charles COURT, Jacques-Yves NORDIN

INTRODUCTION. Le traitement des pertes de substance(PDS) cutanée aux membres inférieurs est souvent long et sourced’interventions répétées. Les possibilités chirurgicales dépen-dent des conditions générales du patient, ou locales de la plaiequi, finalement, est souvent laissée en cicatrisation dirigée. Lespansements à pression négative (PPN) ont été récemment propo-sés, avec des résultats encourageants. À partir d’une étude pros-pective, nous avons voulu en préciser les indications.

MATÉRIEL. Vingt-quatre patients ont été traités par PPN,pour des PDS cutanée, parfois multiples, des membres inférieurs(écrasements, escarres, plaies sur terrain vasculaire, fracturesouvertes, échecs de lambeaux). L’age moyen était de 53 ans(24-84), 70 % présentaient un terrain défavorable (réanimation,artérite, diabète, corticothérapie). La durée d’évolution de laplaie, à la mise en place du PPN, était de 26 jours (5 à 300).

MÉTHODES. L’instauration du traitement a été décidéedevant la stagnation de la plaie sur 3 pansements successifs, oud’emblée devant des conditions défavorables. Un débridementchirurgical a été effectué, si nécessaire, au préalable. Le panse-ment était refait systématiquement une fois par semaine, sauf encas en cas de problème (fuite, saturation), et la plaie était éva-luée. L’arrêt était décidé à l’obtention d’un bourgeon jugé suffi-sant ou en cas d’échec. 3 patients ont été traités en ambulatoire.

RÉSULTATS. Un bourgeon de granulation de bonne qualitépermettant une greffe cutanée ou une cicatrisation dirigée a étéobtenu 19 fois. Nous avons eu 3 échecs complets (expositionosseuse, souffrance de lambeau, escarre trochantérienne) et2 incomplets (escarres du siège, moignon vasculaire). La duréemoyenne de traitement a été de 26 jours (4-45), celle de réalisationdes pansements a été de 33 minutes, tous les 4,6 jours (1-7). Ladouleur a été cotée à 3 et 11 patients ont eu au moins 1 anesthésie.

DISCUSSION. Le PPN, d’apparition récente en OrthopédieTraumatologie, semble apporter des résultats intéressants, surdes indications choisies qui sont discutées. La couverture desescarres en zone portante, ou de l’os (y compris pour des petitespertes de substance), reste pour nous l’indication de lambeaux.Le confort pour le patient et l’économie de temps infirmier estindéniable.

CONCLUSION. Le PPN a une place dans le traitement desPDS cutanées des membres inférieurs. Le coût et le confortpourront être améliorés par l’utilisation à domicile.

*Henri Robert, CH Nord Mayenne, boulevard Paul-Lintier,53100 Mayenne.

*Jean-Philippe Pradier, 101, avenue Henri-Barbusse,BP 406, 92141 Clamart Cedex.

*Stéphane Levante, Service de Chirurgie Orthopédique,CHU de Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc,

94275 Le Kremlin-Bicêtre.