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83 © Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison Une première partie distingue la croissance du développement et du bien-être. La première sous- partie montre en quoi la croissance économique ne peut en effet pas être assimilée au développe- ment et au bien-être. Elle provoque des externali- tés, qui parfois menacent la santé des populations ou le développement humain. Un premier gra- phique type nuage de points permet de réfléchir à l’existence d’une corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie. La deuxième sous partie identifie et définit les différents types de capital qui fabriquent conjointement le bien-être d’une population. La deuxième partie développe les limites éco- logiques qui bornent la croissance économique. La première sous-partie développe l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables et la surexploitation des ressources naturelles renou- velables. Un deuxième graphique type nuage de points aide par exemple à réfléchir à la cor- rélation entre le PIB/hab. et l’empreinte écolo- gique. La deuxième sous-partie développe les contraintes climatiques qui pèsent sur la crois- sance économique. Le troisième graphique en nuage de points de ce chapitre questionne par exemple la corrélation entre le PIB/hab. et les émissions de CO 2 . La troisième partie enfin présente les deux grandes réponses apportées par la science éco- nomique à la question de la soutenabilité de la croissance. La première sous-partie définit et il- lustre l’approche des partisans d’une faible soute- nabilité. Ils parient sur le progrès des techniques de production et admettent la substitution entre les différents types de capital qui participent au bien-être de la population. La seconde sous-par- tie présente l’approche des partisans d’une forte soutenabilité, qui refusent la substitution de capi- tal humain ou technique au capital naturel. Les Erratum des spécimens envoyés – p. 142, doc. 11 : la question 29 est remplacée par la suivante : « Peut-on comparer l’intensité en ressources naturelles des États-Unis et de la Norvège. Si non, pourquoi ? » ; – p. 144, doc. 15 : la question 40 est remplacée par la suivante : « Que peut-on déduire de la comparaison entre la Chine et les États-Unis sur l’intensité carbone dans ces deux pays, sachant que la population de la Chine est de 1,34 mil- liard d’habitants et celle des États-Unis de 309 millions (en 2011) ? ». But pédagogique et structure du chapitre Le titre de ce chapitre reprend l’intitulé de la question 3.1 de la partie « Science économique » du programme. Cette formulation sous-entend l’existence d’une contradiction entre la hausse continue des richesses créées et le développement durable, défini à partir de ses trois dimensions : économique, sociale et environnementale. Ce chapitre commence donc par donner des exemples d’externalités négatives, qui posent la question de la soutenabilité de la croissance économique et tendent à confirmer son incompatibilité avec le développement et le bien-être de l’humanité. Il se termine en réfléchissant aux moyens de réconci- lier l’une avec les autres. Les documents choisis, majoritairement factuels, permettent de parcourir l’ensemble des questionnements énoncés dans les indications complémentaires et qui se résument à la problématique suivante : comment maintenir une croissance économique, nécessaire au bien- être des générations actuelles mais porteuse de fortes externalités négatives, tout en préservant les possibilités de bien-être des générations fu- tures ? Le chapitre est organisé en trois parties. La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? MANUEL, PAGES 136-157 CHAPITRE 6

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83 •© Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison

• Une première partie distingue la croissance du développement et du bien-être. La première sous-partie montre en quoi la croissance économique ne peut en effet pas être assimilée au développe-ment et au bien-être. Elle provoque des externali-tés, qui parfois menacent la santé des populations ou le développement humain. Un premier gra-phique type nuage de points permet de réfléchir à l’existence d’une corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie. La deuxième sous partie identifie et définit les différents types de capital qui fabriquent conjointement le bien-être d’une population.• La deuxième partie développe les limites éco-logiques qui bornent la croissance économique. La première sous-partie développe l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables et la surexploitation des ressources naturelles renou-velables. Un deuxième graphique type nuage de points aide par exemple à réfléchir à la cor-rélation entre le PIB/hab. et l’empreinte écolo-gique. La deuxième sous-partie développe les contraintes climatiques qui pèsent sur la crois-sance économique. Le troisième graphique en nuage de points de ce chapitre questionne par exemple la corrélation entre le PIB/hab. et les émissions de CO

2.

• La troisième partie enfin présente les deux grandes réponses apportées par la science éco-nomique à la question de la soutenabilité de la croissance. La première sous-partie définit et il-lustre l’approche des partisans d’une faible soute-nabilité. Ils parient sur le progrès des techniques de production et admettent la substitution entre les différents types de capital qui participent au bien-être de la population. La seconde sous-par-tie présente l’approche des partisans d’une forte soutenabilité, qui refusent la substitution de capi-tal humain ou technique au capital naturel. Les

Erratum des spécimens envoyés– p. 142, doc. 11 : la question 29 est remplacée par la suivante : « Peut-on comparer l’intensité en ressources naturelles des États-Unis et de la Norvège. Si non, pourquoi ? » ;

– p. 144, doc. 15 : la question 40 est remplacée par la suivante : « Que peut-on déduire de la comparaison entre la Chine et les États-Unis sur l’intensité carbone dans ces deux pays, sachant que la population de la Chine est de 1,34 mil-liard d’habitants et celle des États-Unis de 309 millions (en 2011) ? ».

◗ But pédagogique et structure du chapitre• Le titre de ce chapitre reprend l’intitulé de la question 3.1 de la partie « Science économique » du programme. Cette formulation sous-entend l’existence d’une contradiction entre la hausse continue des richesses créées et le développement durable, défini à partir de ses trois dimensions : économique, sociale et environnementale. Ce chapitre commence donc par donner des exemples d’externalités négatives, qui posent la question de la soutenabilité de la croissance économique et tendent à confirmer son incompatibilité avec le développement et le bien-être de l’humanité. Il se termine en réfléchissant aux moyens de réconci-lier l’une avec les autres. Les documents choisis, majoritairement factuels, permettent de parcourir l’ensemble des questionnements énoncés dans les indications complémentaires et qui se résument à la problématique suivante : comment maintenir une croissance économique, nécessaire au bien-être des générations actuelles mais porteuse de fortes externalités négatives, tout en préservant les possibilités de bien-être des générations fu-tures ? Le chapitre est organisé en trois parties.

La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?

� MANUEL, PAGES 136-157

CHAPiTRE

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voudrait être la ville durable. Malgré les diffi-cultés rencontrées au sein du premier écoquartier français, elle tente de réconcilier le mode de vie moderne avec la nécessité de préserver les res-sources du bien-être pour les futures générations.

• Document 1

Comment cette étude mesure-t-elle la richesse d’une ville ?L’étude présentée ici additionne de manière pondérée les scores obtenus par 140 villes sur 30 critères différents, eux-mêmes regroupés en cinq dimensions. La mesure du bien-être est donc bien appréhendée comme une production à capitaux multiples. Dans le chapitre santé, par exemple, la cabinet mesure à la fois la disponibilité et la qualité des infrastructures médicales privées et publiques. La fréquence des crimes, la menace réelle ou ressentie d’actes de terrorisme ou de conflits militaires sont quelques-uns des critères qui mesurent le niveau de sécurité de la ville. L’évaluation des critères qualitatifs est réalisée par les consultants du cabinet spécialisés sur chaque pays et par des correspondants du cabinet sur place. Le résultat de 2011 classe trois villes canadiennes, Vancouver, Toronto et Calgary, parmi les cinq villes mondiales où il est le plus agréable de vivre et quatre villes australiennes parmi les dix premières. Le classement détaillé peut être acheté par les entreprises transnatio-nales qui versent ainsi des primes de risques aux salariés candidats à l’expatriation dans une ville mal classée.

• Document 2

Quelles sont les causes des inondations en Thaïlande ?Les inondations d’octobre 2011 en Thaïlande ont été provoquées par une mousson de forte ampleur. Les précipitations ont accru le niveau de la rivière Chao Phraya qui traverse la ville de Bangkok, tout près du centre d’affaire ou du palais royal. Cette invasion des eaux a en réalité une double cause. La première est liée à la hausse de la température à la surface de la Terre, qui, en Thaïlande, provoque une hausse des précipita-tions. Les millions d’habitants qui vivent dans les plaines de la rivière Chao Phraya sont ainsi consi-dérés comme des victimes potentielles des chan-gements climatiques. La deuxième cause est liée au développement économique du pays. Ainsi, à

contenus d’une croissance soutenable diffèrent selon l’approche de la soutenabilité et les hypo-thèses qui sous-tendent chaque modèle. • Le TD 1 complète la première partie de ce chapitre en montrant pourquoi le PIB ne peut être considéré comme un indicateur de la sou-tenabilité de la croissance. Les différents scéna-rios de sortie du nucléaire, traités dans le TD2, appuient la troisième partie, en réfléchissant aux contraintes qui pèsent sur la transformation du mix énergétique, indispensable à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

◗ liens avec d’autres chapitresLa première partie de ce chapitre est liée au cha-pitre 1 de ce manuel. Celui-ci traite des limites du PIB comme mesure de l’activité économique ou de l’évolution du niveau de vie (pp. 18 à 21), alors que la première partie de ce chapitre évoque les conséquences de la croissance économique sur le bien-être d’une population et que le TD1 se concentre sur les limites du PIB comme indi-cateur de la soutenabilité de la croissance. Ce chapitre est également relié au chapitre 7. L’analyse des limites écologiques de la crois-sance traitée ici ne dit rien sur les défaillances du marché et les instruments à la disposition des pouvoirs publics pour limiter les risques clima-tiques, traités dans le chapitre suivant.

◗ Réponses aux questions

ouvERTuRE dE cHAPITRE

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Chacune des villes sélectionnées dans cette double page est entendue comme un symbole par-tiel de l’un des questionnements de ce chapitre, la mesure du bien-être, les limites écologiques de la croissance économique et la recherche d’un modèle de croissance économique plus durable. Selon les critères choisis par le cabinet de re-cherche et de conseil britannique The Economist Intelligence Unit pour mesurer le bien-être d’une population, Melbourne est la ville du monde où les habitants vivent le mieux. Menacée par les inondations survenues en Thaïlande à l’automne 2011, Bangkok est la ville victime des change-ments climatiques liés à la hausse des tempéra-tures à la surface de la Terre. Grenoble, enfin,

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sociale des logements ou favoriser le « vivre en-semble » en construisant sur la même zone à la fois des logements, des équipements culturels ou sportifs, des écoles ou des commerces.Expliquez le titre du document à l’aide de la légende. Les bâtiments construits dans cet écoquartier n’ont pas permis de respecter les normes de consommation énergétique initialement fixées, soit par exemple 42,5 kWh/m2/an pour le chauf-fage. Les économies d’énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l’habitat n’ont donc pas été aussi fortes que prévues.

1. Croissance économique, développement et bien-être

� MANUEL, PAGES 138-141

A. lA cRoISSAncE nE SE conFond PAS

AvEc lE BIEn-êTRE ou lE dÉvEloPPEmEnT

• Question 1

1. Montrez, à l’aide des données de ce gra-phique, qu’il existe une corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie.Ce graphique montre que l’espérance de vie pro-gresse avec le PIB/hab. En Inde, en 2009, l’espé-rance de vie à la naissance est de 65,4 ans et le PIB par habitant de 2 993 dollars constants de 2005, convertis en dollars internationaux à par-tir des parités de pouvoir d’achat. En France, la même année, l’espérance de vie est de 81,5 ans et le PIB/hab. de 29 578 dollars 2005 et PPA. La forme de la corrélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie est de type logarithmique. L’efficacité de la croissance des richesses créées dans un pays sur l’amélioration du niveau de san-té de la population est très forte au début, puis de plus en plus faible. Ce ralentissement semble, selon l’échelle de ce graphique, commencer ap-proximativement à partir d’un seuil de PIB/hab. de 12 500 dollars en 2009.2. Comparez la situation du Costa Rica à celle du Royaume-Uni. Alors que le PIB/hab. au Royaume-Uni (32 147 dollars 2005 PPA) est plus de trois plus élevé que celui du Costa Rica (10 085 dollars 2005 PPA), l’espérance de vie dans les deux pays est la même (80,2 ans au Royaume-Uni contre 79,3 ans au Costa Rica).

partir de 1950, Bangkok, autrefois surnommée la Venise de l’Orient, a comblé ses canaux pour bâtir des gratte-ciels, étendre la surface de la ville et favoriser la circulation automobile. À partir de 1970, des zones industrielles ont été construites en zone inondable, sur les rives de la rivière Chao Phraya. La construction progressive de toutes ces infrastructures empêche aujourd’hui l’évacuation naturelle des eaux de pluies.Quelles en sont les conséquences sur la crois-sance économique du pays ? En envahissant les zones industrielles et agri-coles, les inondations ont inévitablement des conséquences sur la production de richesses et la croissance économique. Ainsi, le quart de la récolte de riz aurait été détruit dans le pays, pre-mier exportateur mondial de riz. Plus de mille entreprises dans sept zones industrielles ont dû stopper la production et 700 000 ouvriers ont dû interrompre leur travail. Les inondations ont donc eu des conséquences économiques internes, mais ont aussi perturbé un moment les flux internatio-naux d’échanges de marchandises, notamment dans la branche informatique.

• Document 3

Recherchez la définition d’un écoquar-tier sur le site Internet du ministère de l’Environnement.Selon le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, « l’éco-quartier est une opération d’aménagement urbain durable exemplaire ». La construction de nou-veaux quartiers soumis à un cahier des charges respectant les objectifs de développement durable a été défini en France par le Grenelle de l’environ-nement. En octobre 2008, le gouvernement lançait le premier appel à projets. Celui du réaménage-ment de l’ancienne caserne militaire de Bonne, située en plein coeur de la ville de Grenoble, a débuté bien avant cette date. Les premiers loge-ments ont été livrés en 2007 et en 2009 la ZAC de Bonne a obtenu le grand prix national écoquar-tier délivré par le ministère. Le cahier des charges d’un écoquartier affiche des objectifs environne-mentaux : limiter les émissions de gaz à effet de serre en améliorant l’efficacité énergétique des bâtiments ou réduire l’empreinte écologique du quartier en améliorant la gestion des déchets par exemple. Mais il contient aussi des objectifs économiques et sociaux : promouvoir la mixité

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compensation financière pour les victimes et ne rentrent pas dans le calcul économique du pro-ducteur. Il s’agit d’externalités négatives. 5. Quel lien entre la croissance économique et la santé d’une population ce texte illustre-t-il ?Les externalités négatives créées par le recyclage des déchets électroniques en Chine illustrent les dangers de la croissance économique sur la santé d’une population et son espérance de vie. Elles montrent la nécessité pour les États d’engager des dépenses publiques de réparation des dégâts de la croissance économique. Celle-ci ne se confond donc pas forcément avec le bien-être d’une population.

• Document 3

6. Quel est le lien entre la croissance écono-mique et l’émission de gaz à effet de serre ?Lorsque la production de richesses est fondamen-talement associée à la consommation d’énergie et au triptyque pétrole, charbon et gaz, la croissance économique ne peut que provoquer la croissance des émissions de gaz à effet de serre. Cette hausse se situe au-delà de la concentration de ces gaz, vapeur d’eau, CO

2 et méthane, naturellement pro-

duits par la planète et indispensables à la vie sur Terre, car ils permettent de maintenir la tempéra-ture moyenne au niveau du sol à 15°C.7. Pour quelle raison l’auteur évoque-t-il des changements plutôt qu’un changement climatique ?Selon l’économiste américain Thomas Schelling, prix Nobel d’économie en 2005, l’effet de serre ne conduit pas au réchauffement global de la pla-nète, mais augmente la température moyenne à la surface de la Terre. Cette hausse moyenne joue un rôle de ressort, qui produit des effets diffé-rents selon les climats des régions : augmenta-tion de la fréquence des épisodes de fortes pré-cipitations dans les zones de moyennes et hautes latitudes de l’hémisphère nord, augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses dans certaines zones d’Asie et d’Afrique, tem-pératures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacifique. Ainsi, au-delà de 3 000 mètres d’altitude, si les chutes de neige se transforment trop vite en pluie, ou si la fonte des neiges commence trop tôt dans la saison, le niveau des précipitations va augmenter, inonder ou irriguer inutilement les cultures. La fonte des

3. Que peut-on en déduire sur le lien entre le PIB/habitant et l’espérance de vie ?La croissance du niveau de vie d’un pays s’accompagne dans un premier temps d’une amélioration de la santé publique et donc de la croissance de l’espérance de vie. Les richesses créées peuvent être redistribuées en partie vers le financement de dépenses publiques consacrées aux infrastructures médicales. Mais la comparai-son du Costa Rica et du Royaume-Uni montre qu’un niveau de vie élevé ne suffit pas à garantir une espérance de vie élevée. La croissance éco-nomique affecte la santé de la population. Elle s’accompagne d’externalités négatives, telles que la pollution de l’air ou des eaux issue de la hausse des déchets ou de la circulation automobile dans les villes. Les États sont alors contraints d’enga-ger des dépenses médicales de réparation, qui expliquent la disparition progressive de la cor-rélation entre le PIB/hab. et l’espérance de vie. Par ailleurs la relation entre la croissance écono-mique et l’espérance de vie est cumulative. En 2009, une étude conduite par les économistes Philippe Aghion, Peter Howitt et Fabrice Murtin, a montré qu’un niveau élevé d’espérance de vie a des effets favorables sur le rythme de croissance du PIB. Un individu qui prévoit de vivre plus longtemps sera par exemple incité à prolonger ses études ou à s’engager dans des formations professionnelles. Ces investissements en capital humain engendrent des gains de productivité et favorisent la croissance économique.

• Document 2

4. Décrivez l’externalité évoquée dans cet article. Le recyclage de déchets électroniques a produit des conséquences indirectes et non voulues : la pollution des sols et des eaux aux métaux lourds. Celle-ci entraîne la hausse du nombre de per-sonnes atteintes de cancers et rend impropres à la consommation les huîtres aux abords de la rivière des Perles. Ces conséquences affectent le niveau de santé de la population locale, réduisent les possibilités de production des ostréiculteurs. Or, elles ne sont pas prises en compte par les mécanismes du marché : le coût social du recy-clage des déchets électroniques, difficilement mesurable, n’est pas inclus dans le coût privé, c’est-à-dire le coût de production des entreprises de recyclage. Elles ne donnent lieu à aucune

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pays les plus fortement émetteurs de CO2, avec

41 % des émissions mondiales en 2008.11. D’après le document, quels seraient les premiers pays exposés à des migrations climatiques ?Les pays les plus fortement exposés aux déplace-ments de populations liés à la montée du niveau de la mer sont les pays émergents ou en déve-loppement. Ainsi, d’après l’OCDE, 21 % de la population mondiale exposée aux risques de sub-mersion et aux tempêtes en 2070 vit en Chine, 19 % en Inde et 12 % au Bengladesh.12. À partir des documents 4 et 5, justifiez l’idée selon laquelle la croissance des pays développés menace le développement de certains pays.La comparaison de ces deux répartitions, celle des émetteurs de CO

2 et celle des victimes des

changements climatiques, révèle une nouvelle forme d’inégalité entre les pays. La croissance économique des pays développés, en provoquant de fortes externalités négatives, menace le déve-loppement notamment humain des pays les moins riches. Ces derniers sont les pays qui affichent le bilan carbone le moins élevé, alors qu’ils sup-portent la part la plus importante des conséquences d’une gestion à court terme de la contrainte envi-ronnementale. Les pays riches auraient donc accu-mulé une dette écologique à l’égard des pays les plus pauvres. Mais ce constat doit être affiné. Si la Chine est menacée par les migrations climatiques, elles est aussi responsable de 22,3 % des émissions de CO

2 dues à la combustion d’énergie en 2008

d’après l’AIE. La croissance économique dans les pays émergents et la mondialisation des échanges rendent plus difficile l’identification des responsa-bilités et encore plus inévitable la nécessité d’une politique internationale de réduction des émissions de GES.

B. lES RESSouRcES du BIEn-êTRE

• Document 6

13. En attribuant le même coefficient à chaque indicateur, calculez l’indice du bien-être pour la France et pour le Canada.Dans ce cas, l’indice « Vivre mieux » correspond à la moyenne arithmétique des scores. La France obtient alors la note de 6,8/10 et le Canada 8,1/10. Ces chiffres sont consultables sur le site de l’OCDE : http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/. Depuis la publication de ce manuel, l’orga-

glaciers himalayens menace à terme l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire du Bhoutan, du Bangladesh, ou du Népal. La trop forte hausse des émissions de GES d’origine anthropique ne provoquera donc pas un changement uniforme du climat, mais bien des changements climatiques.

• Document 4

8. Quels sont les effets de la hausse de la tem-pérature moyenne de la Terre sur le niveau de vie des populations les plus touchées ?Aux Maldives, la hausse de la température moyenne de la Terre a entraîné la hausse du ni-veau de la mer et l’érosion des côtes. L’eau salée s’infiltre dans les réserves d’eau douce et rend par exemple plus problématique l’irrigation des cultures. La hausse de la température de l’eau éloigne les poissons, complique leur capture et dé-tériore les techniques traditionnelles de pèche. Les changements climatiques menacent donc la sécu-rité alimentaire de la population, son accès à l’eau potable et le niveau de sa production agricole.9. Pourquoi le changement climatique a-t-il un effet sur le niveau d’éducation et de santé de la population ?Les dépenses engagées par l’État pour faire face aux conséquences des changements climatiques, déplacements des populations d’une île à l’autre en fonction de la montée du niveau de la mer, désalinisation de l’eau douce, sont autant de dépenses qu’il ne peut engager dans le finance-ment d’écoles ou d’infrastructures médicales. Les changements climatiques menacent donc bien le développement humain d’un pays. La produc-tion agricole, l’accès à l’eau, les migrations de populations vivant dans les zones inondables par la montée du niveau de la mer et la destruction d’écosystèmes sont les grands problèmes identi-fiés par le PNUD dans son rapport 2007-2008 qui menacent le développement humain.

• Document 5

10. Quels sont les premiers pays responsables des émissions de gaz à effet de serre ?Selon l’Agence internationale de l’Énergie, les pays développés émettent 42 % des émissions mondiales de CO

2 dues à la combustion d’énergie

en 2008. L’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde, le Mexique et la Russie sont les pays comptabilisés parmi les pays émergents. Avec le Moyen-Orient, ils sont le deuxième groupe de

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nouveaux scores donnés par l’OCDE depuis la publication du manuel ne contredisent pas cette comparaison.

• Document 7

16. Montrez que la production de règles et de relations sociales favorise la cohésion sociale.À l’échelle d’une équipe de bowling, la partici-pation régulière à ce jeu implique par exemple l’apprentissage et l’intériorisation de règles de jeu spécifiques. Il y a partage d’un socle commun de règles sociales. La compétition entre équipes produit une interdépendance et une solidarité entre les membres d’une même équipe, conso-lide des liens sociaux de type communautaire. Au total, la « petite société » créée sur les terrains de bowling repose bien sur une forte cohésion sociale. À l’échelle macrosociale, le partage d’une conscience commune, l’existence d’inter-dépendances entre les membres d’un groupe et leur adhésion à des buts communs sont les trois mécanismes qui, selon Durkheim, bâtissent l’unité d’un ensemble social, et conduisent donc à l’intégration d’une société. La production de règles communes et de relations sociales favorise donc par définition la cohésion sociale.17. Quelles externalités positives le capital social peut-il engendrer selon R. Putnam ?Le capital social est défini par Bourdieu comme l’ensemble des relations d’un individu, ses ré-seaux sociaux, appréhendé comme une ressource pour optimiser sa position professionnelle, son patrimoine ou son pouvoir. Il rattache cette res-source à un individu. Putnam la conçoit plutôt au niveau macrosocial. Proche de la notion de lien social, le capital social est porteur de cohésion sociale. Il devient une ressource collective pou-vant bénéficier également aux individus qui n’ont pas de relations sociales denses. Les rencontres fréquentes entre les membres d’une même équipe de bowling engendrent des externalités positives essentielles à l’unité de la société. Elles sont le prétexte à des discussions sur l’actualité du moment, à des échanges d’idées sur des ques-tions d’intérêts communs. Elles restaurent ce que Tocqueville appelle « l’intérêt pour la chose publique » et rappellent à tous le lien politique qui les unit. L’institution « compétition de bow-ling » ; en produisant du capital social, devient un moyen de renforcer le lien collectif, et par consé-quent de favoriser la cohésion sociale.

nisation a d’ailleurs opéré plusieurs modifica-tions : les scores ont été réactualisés et plusieurs indicateurs ont été renommés. Cette mesure du bien-être, selon l’OCDE et le site Internet, est remobilisée dans le TD3 Web indiqué p. 151, intitulé « Construire graphiquement la corréla-tion entre le niveau de vie et le bien-être d’une population ». Modifications des indicateurs par l’OCDE : Lien social à liens sociaux ; Gouvernance à engage-ment civique ; Bien-être subjectif à satisfaction ; Équilibre vie familiale/vie professionnelle à équi-libre travail-vie.14. Illustrez une contradiction entre la crois-sance du PIB et l’un des indicateurs du bien-être.L’exemple du doc. 2 p. 138 montre que l’acti-vité industrielle produit des externalités négatives menaçant la santé des populations. La hausse du PIB/hab. ne permet plus au delà d’un certain seuil une amélioration sensible de l’espérance de vie. La croissance du PIB se heurte donc à au moins deux des indicateurs de l’OCDE : l’envi-ronnement, mesuré à partir de la qualité de l’eau et de la pollution de l’air, et la santé, mesurée à partir de l’espérance de vie et d’un questionnaire demandant aux personnes interrogées d’évaluer leur niveau de santé général. Enfin, le paradoxe d’Easterlin, mis en évidence en 1974, montre que la hausse du PIB ne se traduit pas nécessairement par une hausse du niveau de bien-être ressenti par les individus. La corrélation entre le PIB/hab. et le bien-être subjectif est en réalité de type logarith-mique : l’augmentation de la richesse d’un pays s’accompagne d’un accroissement de plus en plus faible de la satisfaction de sa population. Au-delà d’un certain niveau de PIB/hab. il n’y a même plus de corrélation. L’explication de ce résultat est déli-cate, dans la mesure où les normes sociales et les attentes d’une population changent avec la crois-sance du niveau de vie. Mais il se confirme l’idée que la croissance du PIB ne suffit pas à garantir une perception élevée du bien-être acquis.15. Comparez la situation de la France et celle du Canada.L’indice « Vivre mieux » est plus élevé de 1,3 point sur 10 au Canada qu’en France. La meil-leure performance du Canada se retrouve essen-tiellement sur quatre indicateurs : le logement, l’emploi, l’éducation et le bien-être subjectif. Les

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22. De quoi dépend la satisfaction de cette nou-velle dimension ?La soutenabilité du bien-être dépend de la quan-tité de capitaux, notamment physique, humain ou naturel, transmis aux générations de demain. L’épuisement des réserves de ressources non renouvelables, telles que le pétrole, peut priver les générations futures d’un facteur de production aujourd’hui essentiel. Les auteurs du rapport de la Commission Stiglitz ont donc souhaité élargir la liste des actifs à transmettre aux ressources de type social et institutionnel. La fabrication de bien-être devient un système de production à ca-pitaux multiples et multidimensionnels. Seule la sauvegarde de l’ensemble de ces ressources per-mettra de fabriquer un développement durable.23. Comment le capital institutionnel peut-il favoriser le capital humain ?Le capital institutionnel est constitué de l’en-semble des institutions sociales, économiques, juridiques ou culturelles produites par une société à un moment donné et qui régulent les comporte-ments individuels ou collectifs. Ainsi, les règles juridiques encadrant la formation professionnelle facilitent l’accès des individus à l’information sur leurs droits et leurs devoirs dans le domaine. La suppression ou la diminution des coûts de recherche d’information encouragent leur ins-cription dans un processus de formation continue. Or, l’accumulation de connaissances et de com-pétences, formations initiale et professionnelle, conduit à l’accumulation de capital humain. De même, le droit à la protection sociale inscrit de-puis 1946 dans le préambule de la Constitution française, ou la création de la CMU en 2000, construisent l’accès de tous aux soins. Le capital institutionnel constitue donc une ressource col-lective mobilisable pour favoriser l’accumulation de capital humain.24. Montrez que comme le capital physique, les capitaux naturel, humain ou social sont aussi soumis à l’accumulation, la rentabilité et la dépréciation.La sauvegarde des abeilles permet de préserver la pollinisation des plantes, qui rentrent notamment dans l’alimentation humaine. Le capital naturel correspond donc bien à un stock de ressources accumulables et mobilisables dans la production d’autres ressources. Les relations sociales d’un individu engendrent d’autres relations sociales.

• Document 8

18. Quels étaient, selon les auteurs de ce docu-ment, les véritables enjeux de la construction européenne ?Il s’agissait d’abord et avant tout d’institution-naliser la coopération entre des États souverains, qui n’avaient pas encore cicatrisé les blessures de la Seconde Guerre mondiale. L’intégration économique masquait un projet d’abord et avant tout politique, capable de sauvegarder la paix et de garantir la reconstruction.19. Expliquez pourquoi la paix est un bien public européen.La paix européenne est un « bien collectif ». Elle est « non rivale », puisque sa « consomma-tion » par un individu n’empêche pas un autre d’en bénéficier aussi. Elle est « non excluable », puisqu’il est impossible d’interdire quiconque d’en profiter. Elle est aussi un bien public eu-ropéen, puisque sa sauvegarde n’intéresse pas seulement les citoyens d’un État membre mais l’ensemble des populations européennes, leurs partenaires et les générations futures.20. Montrez que ce texte illustre un lien entre le capital institutionnel et le bien-être d’une population.La coopération politique entre les États membres de l’Union européenne produit des biens publics européens ou mondiaux tels que la paix, la pro-tection de la planète, avec par exemple l’ouver-ture en 2005 du marché européen des droits à polluer, ou la promotion d’une économie de la connaissance, avec la stratégie de Lisbonne adoptée en 2000. La recomposition des institu-tions européennes, la redéfinition de leurs com-pétences, ou, autrement dit, le renforcement du capital institutionnel européen, peut donc servir le bien-être des populations. Loin de fragiliser l’Union européenne, la crise de la zone euro pourrait contraindre les États membres à plus de coopération et redonner au projet européen le sens politique voulu par ses fondateurs.

• Document 9

21. Quelle est la nouvelle dimension du bien-être présentée dans ce texte ?Le bien-être doit être durable. La satisfaction actuelle du bien-être de la population ne doit pas empêcher la satisfaction de ce bien-être pour les futures générations.

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• 90 © Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison

2. Le verrou écologique de la croissance� MANUEL, PAGES 142-145

A. cRoISSAncE ÉconomIquE

ET conSommATIon dE cAPITAl nATuREl

• Document 10

25. Expliquez la contradiction évoquée dans le texte.Une croissance économique qui dépend encore aujourd’hui pour 99 %, selon l’auteur, de la com-bustion de pétrole, gaz et charbon, ne peut être il-limitée lorsque ces ressources non renouvelables et la hausse des émissions des gaz à effet de serre sont, elles, limitées. 26. Quelle est la double contrainte qui em-pêche une croissance économique infinie ?La première contrainte qui repose sur la crois-sance économique est l’épuisement programmé des réserves de pétrole, puis de gaz. Le pétrole se raréfie et la communauté mondiale se rap-proche du pic à partir duquel son exploitation va commencer à décroître et le coût de production commencer à augmenter. L’épuisement des gise-ments conventionnels oblige déjà les producteurs à se tourner vers le pétrole non conventionnel, plus coûteux. La quantité de pétrole produite n’est donc ni indéfiniment croissante, ni même indéfiniment constante. La deuxième contrainte est la menace climatique. Les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître avec la hausse du PIB mondial, malgré l’amélioration de l’effi-cacité énergétique, c’est-à-dire la baisse dans certains pays de la quantité d’énergie nécessaire pour produire un euro de PIB. L’auteur, ingé-nieur consultant sur les changements climatiques, pose la question de l’interférence entre ces deux contraintes : rien ne permet de prédire si le pic correspondant au maximum des réserves de pétrole sera atteint avant la quantité maximale de GES que la planète sera capable de supporter avant le chaos climatique.

• Document 11

27. Illustrez, à l’aide des données de ce gra-phique, l’idée selon laquelle il existe une cor-rélation entre la croissance économique et l’empreinte écologique.Il existe une assez forte corrélation linéaire entre le PIB/hab., exprimé en PPA, et l’empreinte écologique, exprimée en hectares globaux/hab.

Elles constituent bien un stock de ressources ac-cumulables. Elles sont par exemple mobilisables dans l’accès à un emploi, comme l’a montré M. Granovetter avec ses travaux sur la force des liens faibles. Au sens macrosocial, le capital social est aussi une ressource collective qui ren-force la cohésion sociale (doc. 7 p. 140). Le capi-tal social peut donc bien répondre à une logique de rentabilité. Le capital humain s’accroît avec la hausse des dépenses consacrées à l’éducation et à la santé. Or, plus l’espérance de vie d’une po-pulation augmente, plus les individus sont prêts à investir dans des études longues ou des pro-cessus de formation continue, et plus le capital humain s’accumule (doc. 1 p. 138). Comme pour les biens de production, ces trois types de capital sont enfin soumis à la dépréciation : obsolescence des connaissances ou des compétences, moindre efficacité des relations sociales dans l’obtention d’emplois créés dans de nouveaux secteurs, ou épuisement des stocks de poissons dans une zone de pêche surexploitée.

• Pour argumenter

La seule croissance économique ne se confond pas avec le bien-être ou le développement pour deux raisons.I. Elle ne suffit pas à garantir le bien-être d’une population, qui mobilise des stocks de capitaux multidimensionnels et pas toujours quantifiables. En plus des capitaux physique ou naturel, les capitaux humain, social ou institutionnel consti-tuent des ressources collectives capables de favo-riser le bien-être d’une population (doc. 7, 8 et 9).II. Elle peut parfois menacer la réalisation du bien-être par les externalités négatives qu’elle engendre. L’activité industrielle non contrôlée peut mettre en danger les populations locales (doc. 2), illustrant l’une des raisons qui explique la corrélation de type logarithmique entre l’es-pérance de vie d’une population et le PIB/hab. (doc. 1). De plus, les émissions anthropiques de gaz à effet de serre provoquent des dérèglements climatiques non encore évaluables, qui menacent les progrès du développement humain dans les pays en développement (doc. 3, 4 et 5).

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91 •© Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison

Les chiffres exacts sont donnés dans le tableau ci dessous.

Le PIB/hab. en Irlande en 2007 est 1,3 fois plus élevé que celui de la France et son empreinte éco-logique par habitant est aussi 1,3 fois plus élevée.

2007 Inde France Irlande États-Unis Norvège

PIB/hab. en $ 2005 PPA 2 686 30 651 41 136 43 662 48 800

Empreinte écologique en hectares globaux/hab.

0,9 5 6,3 8 5,6

De plus, l’empreinte écologique d’un pays ne dit rien des ressources naturelles renouvelables ponc-tionnées par la population lorsque sa consomma-tion et la production intérieure reposent pour une grande part sur des importations. Ce graphique ne permet donc qu’imparfaitement de comparer les intensités en ressources naturelles entre les pays.

• Document 12

30. Pour quelle raison, selon ce texte, la crois-sance économique ne peut-elle être infinie ?La croissance économique actuelle prélève une trop grande quantité de ressources naturelles renouvelables par rapport à ce que la planète est capable de fournir. Les dernières données publiées par le Global Footprint Network dans son édition 2011 annoncent pour l’année 2008 une biocapacité totale de 12 milliards d’hag, soit en moyenne 1,8 hag par personne, pour une em-preinte écologique totale de 18,2 milliards d’hag, soit en moyenne 2,7 hag par personne. Il faudrait donc 1,52 planète pour répondre aux besoins de l’humanité en ressources naturelles renouve-lables. L’actualisation de la méthode de calcul de l’empreinte écologique au fur et à mesure des progrès de la recherche a même conduit l’asso-ciation à avancer de 1980 à 1970 la date à partir de laquelle l’empreinte écologique mondiale a dépassé la biocapacité de la planète.31. Illustrez l’idée selon laquelle les êtres hu-mains contribuent de manière inégale à l’épui-sement du capital naturel de la planète.Les pays les plus développés ont un niveau de vie et un mode de vie qui prélèvent une quantité plus importante de ressources renouvelables que les pays les moins riches. En 2008, les pays aux revenus les plus élevés ont une empreinte écolo-gique moyenne de 5,6 hag par personne pour une biocapacité moyenne de 2,5 hag par personne. Ils sont contraints d’emprunter du capital naturel

28. Expliquez le lien entre la croissance écono-mique et l’empreinte écologique.Cette corrélation correspond également à un lien de cause à effet. La croissance du niveau de vie d’une population s’accompagne de la modification de son mode de vie : hausse de la consommation de viande ou de poissons, hausse de la quan-tité de déchets, hausse des surfaces utilisées à la construction d’infrastructures scolaires, médicales ou culturelles. La croissance de la population, ren-due possible par la croissance des richesses créée,s augmente aussi la part des surfaces nécessaires à l’habitat. La croissance du niveau de vie de la population favorise donc aussi la hausse de son empreinte écologique. Toutefois, au-delà d’un cer-tain niveau de croissance économique, l’intensité en ressources naturelles de la production diminue. Des ressources financières sont dégagées pour développer des techniques de production moins coûteuses en capital naturel. Ainsi, l’empreinte écologique de la France, bien qu’insoutenable à long terme, n’a pas augmenté depuis 2000, malgré la hausse de son PIB par habitant.29. Peut-on comparer l’intensité en ressources naturelles des États-Unis et de la Norvège. Si non, pourquoi ?Le graphique montre que si les États-Unis ont un PIB/hab. en 2007 légèrement inférieur à celui de la Norvège, (inférieur de 5 138 dollars par hab. selon les chiffres exacts reproduits dans le tableau ci-dessous), ils disposent d’une empreinte écologique par habitant plus élevée que celle de la Norvège (1,4 fois). Si l’on décide de mesurer approxima-tivement l’intensité en ressources naturelles du PIB en divisant l’empreinte écologique totale d’un pays, tel que calculé par le Global Footprint Network, par le montant de son PIB, on peut dé-duire graphiquement que les États-Unis disposent d’une intensité en ressources naturelles renouve-lables plus élevée que la Norvège.

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• 92 © Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison

végétales de la planète. Elles sont par exemple le lieu de vie des orangs-outans sauvages qui pour-raient, avec la poursuite de cette déforestation, disparaître d’ici deux décennies.

B. cRoISSAncE ÉconomIquE ET cHAngEmEnTS

clImATIquES

• Document 14

36. Quelle est la part du charbon dans la hausse de la consommation mondiale d’éner-gie entre 2000 et 2010 ?Entre 2000 et 2010, l’utilisation de charbon a per-mis de satisfaire 46 % de la hausse de la consom-mation mondiale d’énergie : [1200/(1200+1410)] × 100 = 46 %.37. Que peut-on en déduire sur la quantité de CO2 émise sur cette période ?La production d’énergie par combustion de char-bon, de pétrole ou de gaz naturel est fortement émettrice de C0

2. Or, le charbon occupe encore

aujourd’hui la première place dans le « mix éner-gétique » mondial. Et les trois combustibles fos-siles (charbon, pétrole et gaz naturel) ont fourni [(1200+610+405)/2610] x 100 = 84,9 % de la hausse de la consommation mondiale d’énergie entre 2000 et 2010. Ce chiffre signifie que l’in-tensité carbone de la production d’énergie dans le monde est encore très élevée. La hausse de la consommation mondiale d’énergie s’accom-pagne donc bien également d’une hausse de la quantité de CO

2 rejetée dans l’atmosphère.

38. Quelles sont les causes de la croissance de la consommation mondiale d’énergie ?La croissance de la consommation mondiale d’énergie est liée à la croissance de la popula-tion mondiale, à la croissance du niveau de vie dans les pays développés ou au développement industriel des pays émergents. Ainsi, la Chine consomme à elle seule presque la moitié de la demande mondiale de charbon. Limiter la hausse des émissions de CO

2 suppose donc à la fois

d’améliorer l’intensité énergétique des activités industrielles (consommer moins d’énergie par euro produit) et l’intensité carbone de la produc-tion d’énergie (consommer par exemple moins de combustibles fossiles pour réduire la quantité de CO

2 émise par euro d’énergie produit).

• Document 15

39. Montrez, à l’aide des données de ce gra-phique, qu’il existe une corrélation entre la

aux autres pays du monde pour satisfaire leurs besoins. Les pays aux revenus les moins élevés ont en revanche une biocapcité moyenne équiva-lente à leur empreinte écologique moyenne, soit 1,1 hag par personne. Les pays les plus dévelop-pés accumulent une dette écologique vis-à-vis des pays les moins développés.

• Document 13

32. Quel est le facteur de production mention-né dans ce texte ?La biodiversité, contraction de « diversité biolo-gique », désigne dans ce texte la variété et la di-versité du monde vivant. Le facteur de production sous-entendu ici est donc une forme particulière du capital naturel : la variété des espèces animales et végétales fournie par la planète. Si 36 % des espèces évaluées par l’Union internationale pour la conservation de la nature en 2009 sont en danger, c’est une partie du capital naturel qui risque d’être détruit à jamais, dilapidant ainsi le stock de res-sources disponibles pour les futures générations.33. Pour quelle raison la biodiversité n’est-elle pas échangeable sur un marché ?Ces espèces vivantes fournissent dans la majeure partie des cas des services gratuits, qui sont par conséquent impossibles à inclure dans un méca-nisme de marché. Les coccinelles, par exemple, se nourrissent de pucerons ou de cochenilles. Le ser-vice qu’elles rendent bénéficie notamment aux agri-culteurs. Il est à la fois non excluable et non rival.34. Quels sont les services gratuits fournis par les forêts, les abeilles ou les plantes ?Les forêts captent le CO

2, les abeilles pollinisent

les plantes, les plantes nourrissent la terre et em-pêchent l’érosion des sols.35. Quel est le lien entre l’agriculture et la déforestation ?La déforestation se poursuit dans les forêts du Sud-Est asiatique, détruites pour cultiver des pal-miers à huile. L’huile de palme est l’huile végé-tale la plus utilisée au monde. Elle rentre dans la fabrication de cosmétiques, de biocarburants et de nombreux produits alimentaires, barres cho-colatées, pain de mie ou chips. Alimentée par la forte demande d’huile de palme sur le mar-ché mondial, la destruction des forêts tropicales indonésiennes est aujourd’hui l’une des plus importantes du monde. Elles abritent pourtant 10 à 15 % de l’ensemble des espèces animales et

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• Document 16

41. Rédigez une phrase présentant l’information apportée par les donnés entourées en rouge.En 2004, la combustion de pétrole, gaz et char-bon a provoqué en France le rejet de 413 mil-lions de tonnes de CO

2. La Fédération de Russie

a produit 34,9 % de cette énergie. La production des biens et services consommés en France a rejeté 586 millions de tonnes de CO

2 issues de la

combustion d’énergie liée à leur fabrication. La Fédération de Russie a fourni 26,8 % des com-bustibles nécessaires à cette fabrication.42. Dans quels pays est émis le CO2 lié à la consommation d’énergie en France ?Le CO

2 lié à la combustion de pétrole, de gaz et de

charbon en France a été rejeté dans l’atmosphère hexagonal et les exportations d’hydrocarbures de la Russie vers la France sont responsables de 34,9 % de ces émissions. Du CO

2 a également été

émis là où les ressources ont été extraites : dans la Fédération de Russie, au Moyen Orient et en Norvège (graphique 1).43. Dans quels pays est émis le CO2 lié à la consommation de biens et de services ?La consommation de biens et de services en France a engendré la combustion d’énergie dans les pays qui ont produit ces biens et ces services, provoquant au total dans tous ces pays le rejet de 586 millions de tonnes de CO

2. Du CO

2 a donc

été émis en France pour les produits consommés et fabriqués dans le pays, soit 324 millions de tonnes de CO

2 en 2004 (= 586 x 0,553). Mais

du CO2 a également été rejeté en Chine, en

Allemagne ou aux États-Unis pour les biens et services importés en France (graphique 2). La consommation de biens et les services a enfin provoqué des émissions de CO

2 dans les pays

qui ont extrait les combustibles qui ont servi à fabriquer ces biens et services. 44. Que peut-on déduire de ces diagrammes sur la réduction des émissions de CO2 liées à la croissance économique ?Ce document montre que la réponse à la question « combien un Français émet-il de CO

2 ? » n’est

pas simple. Avec la croissance des échanges inter-nationaux, ou par exemple le développement du commerce intrafirme, les émissions de CO

2 rat-

tachées à un pays doivent inclure les émissions liées à ses importations et à ses exportations. Les combustibles consommés sur un territoire ont été

croissance économique et la quantité de CO2 émise.Il existe une corrélation linéaire entre le PIB/hab. et la quantité de CO

2 émise par habitant, qui

s’affaiblit à partir d’un certain seuil de PIB/hab. La Banque mondiale mesure ici le dioxyde de carbone d’origine humaine provenant de l’utilisa-tion de combustibles fossiles, du torchage de gaz et de la production de ciment. Plus le PIB/hab. est élevé, plus la quantité de CO

2 émise ramenée

au nombre d’habitants est élevée. L’Inde dispose en 2008 d’un PIB par habitant de 2 781 dollars constants de 2005 convertis en dollars interna-tionaux sur la base des taux PPA et rejette 1,5 tonne de CO

2 par habitant. La Hongrie dispose

en 2008 d’un PIB/hab. de 18 004 $ 2005 PPA et d’une empreinte carbone de 5,5 tonnes de CO

2

par habitant.40. Que peut-on déduire de la comparaison entre la Chine et les États-Unis sur l’intensité carbone dans ces deux pays, sachant que la population de la Chine est de 1,34 milliard d’habitants et celle des États-Unis de 309 mil-lions (en 2011) ?L’empreinte carbone totale en Chine est bien plus élevée que celle des États-Unis. Mais ramenée à un grand nombre d’habitants, la Chine dis-pose à l’inverse d’une empreinte carbone par habitant plus faible que celle des États-Unis. Ceci explique sa position sur le graphique. Dans la mesure où les deux pays disposent de situa-tions très différentes sur la droite de régression, une simple lecture graphique ne permet pas de comparer facilement l’intensité carbone de ces deux pays. Il faut passer par les données exactes. Les calculs réalisés dans le tableau ci-dessous montrent que chaque dollar de PIB produit en Chine émet en moyenne 2,3 fois plus de grammes de CO

2 qu’aux États-Unis (910,4g CO

2/$ contre

399,9).

2008 Chine États-Unis

Population en millions d’habitants

1 340 309

Tonnes de CO2/hab. 5,2 17,3

PIB/hab. en $ 2005 PPA 5 712 43 261

Intensité carbone en grammes CO

2/$

910,4 399,9

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• 94 © Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison

conduira au chaos climatique. Elles accroissent enfin les incertitudes quant à l’ampleur du ré-chauffement planétaire.

• Pour argumenter

La deuxième partie de ce chapitre permet d’iden-tifier trois freins à la croissance économique.I. La production mondiale prélève une part trop élevée de ressources naturelles renouvelables. Sa croissance est donc limitée par la biocapacité de la Terre (doc. 11 à 13).II. La production mondiale est encore trop éner-gétivore. Sa croissance est limitée par l’épuise-ment du stock de ressources non renouvelables (doc. 10 et 14).III. La production mondiale émet trop de gaz à effet de serre. Sa croissance est limitée par le risque climatique (doc. 14 à 17).Enfin la mise en évidence d’un effet rebond accentue les contraintes écologiques qui pèsent sur la croissance économique. L’amélioration de l’efficience énergétique, la réduction de l’inten-sité en ressources naturelles ou de l’intensité car-bone ne suffisent pas à compenser la hausse du PIB mondial (question de cours).

3. Faire cohabiter croissance économique et développement durable

� MANUEL, PAGES 146-149

A. cRoISSAncE ÉconomIquE

ET FAIBlE SouTEnABIlITÉ

• Document 18

47. Quelle externalité négative de la croissance économique la conception néoclassique du dé-veloppement durable admet-elle ? L’approche néoclassique du développement du-rable repose sur une conception faible de la sou-tenabilité, dans la mesure où elle ne considère pas la préservation des ressources naturelles comme prioritaire. Elle admet par exemple l’épuisement des stocks de poissons sauvages, c’est-à-dire la destruction de capital naturel. Comme n’importe quel capital circulant, il est détruit lorsqu’il est incorporé dans le processus de production.48. Quelles sont les hypothèses d’un tel déve-loppement durable ?L’approche néoclassique du développement du-rable admet la substitution entre les différentes

extraits ailleurs. Les biens consommés par les ré-sidents ont été fabriqués dans et à l’extérieur du pays à partir de combustibles eux-mêmes produits dans d’autres pays. Évaluer la quantité de CO

2 émise par un pays

signifie retracer la chaîne des émissions de CO2,

associée à la production et à la consommation nationales. Les exportations de gaz, pétrole ou charbon de la Fédération de Russie sont ainsi responsables de 26,8 % des émissions de CO

2

liées à la consommation de biens et services en France, le Moyen-Orient 11,9 % et la Norvège 9,2 % (graphique 3). La réduction des émissions de CO

2 doit donc être mondiale et reposer sur une

institution supranationale, capable d’imposer à tous les pays une amélioration conjointe de leur efficience énergétique.

• Document 17

45. Quelles sont les menaces qui pèsent sur l’humanité ?Le permafrost ou pergélisol désigne la partie du sol situé sous la surface de la Terre et qui ne dégèle pas pendant au moins deux années consé-cutives, certains restant gelés en permanence. La fonte de cette couche gelée, qui a commencé notamment en Sibérie occidentale, pourrait libé-rer le méthane piégé à l’intérieur. Or, selon le GIEC (calculs de son rapport 2007), le pouvoir de réchauffement global de ce gaz à effet de serre est 25 plus élevé que celui du CO

2. La fonte du

pergélisol pourrait donc enclencher un proces-sus cumulatif qui augmenterait la température moyenne à la surface de le Terre non pas de 2°C, mais peut être de 15°C. La deuxième menace vient de la calotte occidentale de l’Antarctique. En se détachant sous l’effet de la hausse de la température de l’eau, elle pourrait entraîner une hausse du niveau de la mer bien au-dessus des prévisions actuelles.46. En quoi ces menaces accentuent-elles les contraintes sur la croissance économique ?Ces deux menaces cumulées réduisent la quantité d’émissions de CO

2 supportable pour la planète,

c’est-à-dire le plafond au-dessus duquel la hausse de la température à la surface de la Terre provo-querait le dégel du pergélisol ou le détachement de la calotte glaciaire. Elles raccourcissent le délai au-delà duquel la croissance de la produc-tion mondiale fortement émettrice de gaz à effet de serre deviendra absolument insoutenable et

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95 •© Nathan, 2012 – SES Term., coll. C.-D. Échaudemaison

des fermes telles que les fermes de saumon en Norvège, remplace le poisson sauvage capturé en pleine mer.52. Quelle est la limite écologique rencontrée par la croissance de l’aquaculture ?Les poissons mangent des poissons. La crois-sance de l’aquaculture est limitée par l’alimen-tation des poissons d’élevage : ils se nourrissent d’anchois, de sardines ou de maquereaux. Or, ces petits poissons pélagiques, qui vivent dans les eaux proches de la surface ou entre la surface et le fond, constituent également l’alimentation principale des grands poissons des mers et sont déjà surexploités pour l’alimentation humaine.

• Document 20

53. Dans quels secteurs d’activité les algues vertes peuvent-elles devenir un facteur de production ?Les algues sont un facteur de production dans l’agroalimentaire, l’emballage ou les carburants. La consommation d’algues sous forme de légume absorbe 75 % de la production de macroalgues en Asie. Ces dernières sont aussi utilisées dans la production d’emballages biodégradables ou trans-formées en gélifiants codés E400 à E407. Elles sont alors incorporées dans les tranches de jambon reconstitué, dans les flans au chocolat, dans les pâtes dentifrices ou dans les pansements. Enfin, les microalgues pourraient être utilisées à la fabri-cation des biocarburants de troisième génération.54. Quelles sont les externalités négatives et positives de la culture d’algues ?Les « algocarburants » permettront de desserrer une contrainte alimentaire en rendant à l’alimen-tation humaine les terres utilisées aujourd’hui pour les biocarburants de première et deuxième génération (à partir d’huile végétale ou de blé). La culture de ces végétaux, capables d’absorber une grande quantité de CO

2, représente aussi un

moyen de lutter contre le risque climatique. Mais leur généralisation peut avoir des conséquences environnementales encore mal évaluées, mais qui s’observent déjà en Chine : invasion non contrô-lable, transformation des paysages du littoral.55. Montrez que le développement de l’al-goculture illustre l’approche faible de la soutenabilité.L’incorporation des algues dans les processus de production illustre l’idée selon laquelle le pro-

formes de capital qui participent à la produc-tion de bien-être. Ainsi, le stock de ressources naturelles non renouvelables ou renouvelables transmis aux générations futures peut diminuer, si cette baisse est compensée par la hausse des autres types de capital. La raréfaction d’une ressource, l’énergie fossile, et la hausse relative de son prix, incitent à inventer de nouvelles res-sources, énergies renouvelables, qui remplacent celle qui s’épuise. Le coût de la recherche de nouvelles techniques de production est absorbé par la hausse des prix. L’exploitation de gise-ments de pétrole de plus en plus difficiles d’ac-cès devient possible face à la hausse des prix du brut sur le marché mondial. La solidarité entre les générations est respectée, car le stock global de capital transmis continue de croître. Seule sa composition change. Le capital naturel détruit est remplacé par du capital artificiel (créé par l’homme), technique ou humain.49. Montrez que la phrase soulignée illustre la substitution du capital humain et du capital artificiel au capital naturel.La phrase soulignée propose de remplacer du capital naturel par du capital artificiel, c’est-à-dire créé par l’homme, les poissons d’élevage, produits industriels, qui se substituent aux pois-sons sauvages. Elle propose aussi de surmonter des contraintes naturelles, l’emplacement d’un fleuve, par des connaissances scientifiques ou capital humain. Selon l’économiste, auteur de ce document, l’approche néoclassique parie sur le progrès technique pour surmonter le verrou éco-logique de la croissance.

• Document 19

50. Quelle est la part de l’aquaculture dans la production totale de poissons ? dans la consommation humaine de poissons par per-sonne et par an ?En 2010, l’aquaculture fournit 38,9 % [(57,7/147)x100] de la production totale de poissons. Mais les poissons d’élevage représentent 92,2 % de la consommation annuelle par an et par personne de poissons.51. À partir de la réponse précédente, montrez que ce document illustre la substitution du ca-pital artificiel ou productif au capital naturel.Dans l’assiette des consommateurs, le poisson d’élevage, produit de manière industrielle dans

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de cette richesse nationale a provoqué la faillite de l’État, la déculturation de la population et la dégradation de son état de santé. Ces externa-lités sont l’héritage laissé par les générations passées aux générations actuelles, qui doivent aujourd’hui en assumer le coût social. Non éva-luables au moment de la production de ces effets externes, les dépenses de réparation engagées aujourd’hui étaient aussi monétairement invi-sibles et donc non prises en compte dans les coûts d’exploitation du phosphate.59. Expliquez la phrase soulignée.Loin de satisfaire l’intérêt général, la recherche de l’intérêt particulier a conduit au chaos. L’enrichissement à court terme recherché par les générations précédentes dans les années 1960 a provoqué l’appauvrissement général de la popu-lation de l’île aujourd’hui : l’épuisement des ri-chesses, une perte de valeurs proche du «génocide culturel» et la diminution de l’espérance de vie.60. Quels sont les deux types de rationalité qui entrent ici en conflit ?La rationalité individuelle à court terme est deve-nue une irrationalité collective sur le long terme. L’exemple de Nauru illustre l’idée selon laquelle le bien-être des générations futures a été sacrifié au profit du bien-être des générations actuelles.61. En quoi l’île de Nauru illustre-t-elle la di-mension transgénérationnelle de la nécessité de sauvegarde du capital naturel ?Le capital naturel est un bien public mondial : sa sauvegarde traverse le temps et les frontières. L’épuisement des réserves de phosphate par les générations précédentes ont privé les générations actuelles de ressources essentielles à la fabrica-tion de leur bien-être. De plus, la gestion durable des dépenses publiques peut aussi être considé-rée comme un bien public national : la gestion irresponsable du budget de l’État de Nauru dans les années 1970 et 1980 a privé les générations actuelles de toute marge de manœuvre et appau-vri la plus petite république du monde hier la plus riche.

• Document 23

62. Quelle est la substitution de capitaux ad-mise par la conception néoclassique du déve-loppement durable, mais refusée ici ?Selon le modèle de forte soutenabilité, la destruc-tion de ressources naturelles est jugée insuppor-

grès technique permet de résoudre le verrou éco-logique qui pèse sur la croissance économique. Dans le stock de capital global transmis aux générations futures, les biocarburants fabriqués à partir d’algues microscopiques auront remplacé le carburant traditionnel.

B. cRoISSAncE REnouvElÉE ET FoRTE

SouTEnABIlITÉ

• Document 21

56. Montrez que la réduction des émissions de GES par personne est soumise à un effet rebond.Diminuer l’empreinte carbone de 10 tonnes équi-valent CO

2 par personne en 2010 à 2,2 tonnes

d’ici 2050 devrait permettre de limiter la hausse de la température planétaire en dessous de +2°C d’ici 2100. Mais l’amélioration de l’efficience énergétique se heurte à un effet rebond. La crois-sance de la production, rendue nécessaire par la croissance de la population mondiale, la hausse de son niveau de vie moyen et par le dévelop-pement industriel des pays émergents, provoque une hausse des émissions de GES qui masque la baisse des émissions obtenue grâce à une produc-tion plus sobre en énergie. Pour lutter contre le risque climatique, le nombre de kWh nécessaires pour fabriquer un produit et le nombre de tonnes de CO

2 émises par kWh d’énergie produite de-

vraient tout deux être divisés par trois d’ici 2050. Or ils n’ont diminué respectivement que de 30 % et 10 % entre 1970 et 2005.57. Que pouvez-vous en déduire sur les moyens d’atteindre l’objectif d’une hausse des tempé-ratures limitée à 2°C ?L’existence d’un effet rebond exige la mise en place de stratégies mondiales beaucoup plus radicales que par le passé : accélérer la sobriété énergétique de la production et de la consom-mation mondiale et transformer profondément le mix énergétique, en remplaçant les énergies carbones fondées sur les hydrocarbures par des énergies par exemple renouvelables non émet-trices de CO

2.

• Document 22

58. Qui supporte les coûts externes de l’épuise-ment des réserves de phosphate ? Pour quelle raison ces coûts externes étaient-ils invisibles ? L’exploitation des gisements de phosphate a abî-mé les sols et le paysage. La mauvaise gestion

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mentée en continu par la création de nouveaux besoins et régulée par les mécanismes du mar-ché. Or, cette croissance productiviste ne dit rien sur les lois de la nature, la qualité de la vie et le bien-être d’une population. Une nouvelle forme de croissance plus qualitative intègrerait les trois dimensions du développement durable. Elle ne peut être définie qu’en dehors de cette logique ca-pitaliste et elle a besoin de la puissance publique pour orienter cette transformation radicale du pa-radigme de croissance. La promotion d’une agri-culture biologique et de proximité ou d’une éco-nomie de fonctionnalité sont quelques exemples de ces nouvelles formes de croissance encore à définir. Dans une économie de fonctionnalité par exemple, les consommateurs ne s’approprient pas les biens mais les partagent : Autolib à Paris ou Velo’v à Lyon. Dans ce cas, les entreprises ne produisent plus de biens mais vendent des ser-vices. L’accroissement des « richesses » et des emplois serait alors contenu dans l’amélioration de la qualité des services fournis.66. Quelles sont les deux dimensions de la soutenabilté sous-entendues dans la phrase soulignée ?Le développement durable est un triptyque : la croissance économique doit pouvoir satisfaire les besoins fondamentaux de la vie humaine sans en-traver la cohésion sociale ou entraîner l’humanité dans « l’aventure climatique ». Il doit réconcilier la croissance des richesses avec les hommes et la planète. 67. En quoi la proposition de l’auteur ap-partient-elle à la conception forte de la soutenabilité ?La définition d’une nouvelle forme de croissance en dehors de la logique productiviste et consumé-riste considère les « lois de la nature » comme prioritaires à la seule hausse de la quantité de biens et services fournis aux populations.

• Pour argumenter

Les partisans d’une forte soutenabilité reprochent à l’approche néoclassique de ne pas considérer la sauvegarde des biens environnementaux comme prioritaire.I. La destruction de capital naturel est irréversible (doc. 22).II. La substitution de capital artificiel au capital naturel n’est pas forcément viable (doc. 19 et 20).

table car irréversible. Les capitaux qui constituent les ressources du bien-être sont donc complémen-taires, il est impossible ou irresponsable de rem-placer le capital naturel par du capital artificiel ou du capital humain encore à inventer. Le seul développement durable est celui qui ne ponc-tionne pas plus de ressources renouvelables que ce que la Terre est capable de reconstituer, qui ne produit pas plus de déchets que ce que la Terre est capable d’absorber ou les hommes capables de recycler et qui, enfin, prévoit le remplacement des ressources non renouvelables avant qu’elles ne s’épuisent définitivement.63. Quelle est, selon cet auteur, l’erreur com-mise par la théorie néoclassique ?Pour la théorie néoclassique, le capital naturel est un facteur de production comme un autre. Pourtant, alors que le processus de production dans une économie concurrente régulée par les mécanismes de marché prévoit les conditions de renouvellement des biens de production à chaque cycle, rien n’est dit sur l’amortissement du capi-tal naturel. Si les ressources naturelles sont un bien de production, alors les agents économiques doivent prévoir les conditions de leur renouvel-lement. Par ailleurs, selon l’économiste auteur de ce document, l’irréparable a déjà été commis. L’humanité s’est déjà engagée sans qu’elle sache exactement depuis quand dans une « aventure cli-matique ». Une deuxième erreur néoclassique est donc de croire qu’une croissance verte est encore possible, c’est-à-dire une croissance quantitative qui parie sur le progrès des techniques pour cor-riger les externalités environnementales négatives qu’elle provoque.64. Illustrez, à l’aide de l’un des exemples don-nés dans ce chapitre, le passage souligné.La trop forte croissance des émissions de gaz à effet de serre provoque déjà la fonte des glaciers himalayens, ou du pergélisol en Sibérie occiden-tale. Il s’agit bien là d’une destruction nette de capital naturel aux conséquences non encore éva-luables sur l’équilibre de la planète.

• Document 24

65. Quelle est la contradiction entre le système capitaliste et la croissance telle que l’auteur la définit ?La logique capitaliste est fondée sur une crois-sance quantitative des richesses produites, ali-

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À long terme, le PIB japonais va augmenter, en raison notamment des dépenses engagées pour la reconstruction des zones sinistrées et des dé-penses de santé publique à mobiliser liées à la probable hausse de la prévalence des cancers au sein de la population.6. Pourquoi, selon les auteurs, le PIB japonais pouvait être artificiellement plus élevé avant Fukushima ?Le PIB enregistre les richesses créées sur une année, sans que soient prélevées sur ce montant des provisions pour risques associés aux moda-lités de cette production de richesses. Le PIB japonais a pu augmenter en raison de l’indépen-dance énergétique du pays et de sa dépendance au nucléaire. Mais les risques associés, notamment au traitement des combustibles usagés, particuliè-rement visibles aujourd’hui au Japon, n’ont pas été déduits du calcul de la croissance économique du pays. 7. Quelles sont, d’après ce texte, les dimen-sions de la soutenabilité que la seule croissance du PIB ne permet pas d’appréhender ? La catastrophe de Fukushima a détruit un grand nombre d’actifs et donc diminué parfois de ma-nière irréversible le stock de capitaux transmis aux générations futures. Le PIB ne dit rien sur la valeur de ces destructions et donc sur la dimi-nution du bien-être pour les générations futures. Il ne dit rien non plus sur la dimension humaine et sociale de la soutenabilité. La catastrophe a aussi plongé la population dans l’incertitude et l’angoisse face aux conséquences réelles à long terme de cet « accident » nucléaire. Or, cette nouvelle menace risque de peser longtemps sur l’indicateur du bien-être subjectif, en privant les générations futures d’un actif immatériel de taille : la confiance en l’avenir.

• Document 3

8. Illustrez la première phrase à l’aide du document 1.En France, entre 2000 et 2009, les dépenses de protection de l’environnement ont augmenté en moyenne de 4,8 % chaque année.9. Quel est l’obstacle qui empêche le PIB de mesurer la soutenabilité environnementale ?Ce qui est transféré vers l’avenir doit nécessaire-ment s’exprimer en termes de stocks. Or, le PIB mesure des flux, la quantité de richesses créées

III. La trop forte émission de gaz à effet de serre provoquera des changements climatiques non précisément évaluables mais tout autant irréver-sibles (doc. 21 et 17).

◗ Travaux dirigés : la croissance économique actuelle n’est pas soutenable

� MANUEL, PAGES 150-151

Td 1 : lE PIB n’EST PAS un IndIcATEuR

dE SouTEnABIlITÉ dE lA cRoISSAncE

• Document 1

1. Quels sont les deux premiers postes de dé-penses en 2009 ?Les dépenses de gestion des déchets et des eaux usées constituent la majeure partie de la dépense de protection de l’environnement, soit environ 60,1 % du montant total des dépenses qui, selon les mêmes sources, s’élève en 2009 à 44,9 mil-liards d’euros.2. Quel est le poste de dépenses qui a le plus augmenté entre 2000 et 2009 ?Entre 2000 et 2009, les dépenses de protection de l’air ont augmenté en moyenne d’un peu plus de 9 % par an et leur montant a doublé en 2009 par rapport à 2000. 3. Reliez ces dépenses à la croissance du PIB. La croissance de la production de richesses ac-croît par exemple la consommation d’énergie nu-cléaire et donc les dépenses de traitement des dé-chets radioactifs, qui ont augmenté en moyenne de 2 % par an entre 2000 et 2009.4. Que masque la croissance du PIB sur l’évo-lution des richesses créées ? La croissance du PIB provoque des externalités négatives, qui obligent les États à engager des dépenses de réparation des dégâts ou « dépenses défensives » : organisation du tri sélectif des dé-chets, protection des sols et des eaux souterraines ou de la biodiversité. Ces dépenses augmentent la quantité de richesses créées, alors qu’elles sont engagées pour corriger les atteintes au bien-être de la population, l’épuisement des ressources ou la dégradation des actifs naturels.

• Document 2

5. Pour quelle raison la catastrophe de Fukushima va-t-elle augmenter le PIB japonais ?

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participer à la baisse de la demande énergétique. La densification urbaine, et donc la réduction des déplacements de la population, répondent au même objectif de sobriété.Par ailleurs, la définition d’une norme plafonnant la quantité d’électricité nécessaire au chauffage des habitats permet d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. Elle répond à l’objec-tif d’efficacité de la consommation. En France, le Grenelle de l’environnement, loi 2009, a par exemple fixé à 50 kWh/m2/an la consommation d’énergie maximale de tous les bâtiments neufs construits à partir de 2012.3. Selon l’approche néoclassique, quel serait le motif d’abandon du nucléaire ? Quel serait-il selon la conception forte de la soutenabilité ?L’approche néoclassique réaliserait un calcul éco-nomique en comparant le coût de démantèlement des centrales nucléaires à leur coût d’entretien et à celui du traitement des déchets. Les partisans d’une forte soutenabilité refuseraient un tel calcul au nom de l’irréversibilité des dégâts environ-nementaux provoqués par un éventuel accident nucléaire et l’impossibilité de chiffrer les risques réels associés au nucléaire.

• Document 2

4. Quelle est la part des énergies renouvelables dans la production mondiale d’énergie prévue en 2035 dans le scénario « Nouvelles politiques » ?Les capacités de production actuelles, celles de 2010, seront encore capables de fournir 3 000 gigawatts d’ici 2035. Mais la production totale d’énergie nécessaire à la satisfaction des besoins mondiaux en 2035 doit atteindre 9 000 gigawatts. Les 6 000 gigawatts manquants correspondent aux capacités de production supplémentaires que les pays ont à dégager. Sur ces 6 000 gigawatts, le développement des énergies renouvelables en fournirait 3 000, soit la moitié des besoins de l’humanité en matière d’énergie en 2035.5. Quelles seraient, selon l’Agence internatio-nale de l’énergie, les risques associés à une telle baisse ? à une baisse du recours au nucléaire ? Si l’abandon du nucléaire n’est pas compensé par la hausse des énergies renouvelables, le risque est grand de faire appel à nouveau aux énergies fos-siles traditionnelles. Or, la hausse de la demande mondiale de pétrole ou de gaz se heurte à trois limites déjà identifiées dans la deuxième partie de

sur une année. La comptabilisation de ce flux ne dit rien sur les dommages environnementaux qui accompagnent parfois la croissance du PIB. Sans remédiation, ces externalités négatives di-minuent le stock de capital transmis aux futures générations, seul témoin de la soutenabilité de la croissance.

• Document 4

10. Pour quelle raison, d’après les exemples d’indicateurs proposés, est-il impossible de résumer l’évaluation de la soutenabilité à un seul chiffre ?Synthétiser tous ces indicateurs en un seul chiffre suppose de convertir toutes les données en une unité commune, qu’elle soit monétaire ou non. L’agrégation de ces éléments hétérogènes est possible lorsque les capitaux physique et humain ou certaines des ressources naturelles font l’objet d’échanges marchands, et ont donc une valeur monétaire. Mais beaucoup d’actifs naturels, comme ici l’abondance des oiseaux communs, rendent des services gratuits et n’ont donc pas de prix du marché.

Td 2 : ABAndonnER lE nuclÉAIRE EST-Il PoSSIBlE ?

• Document 1

1. Calculez la baisse de la demande d’énergie prévue en 2050 liées aux économies d’éner-gie, puis celle liée à la plus grande efficacité énergétique.Sans transformation fondamentale de la pro-duction et de la consommation nationales, la demande énergétique française devrait atteindre approximativement 3 200 Twh en 2050. Le scé-nario négaWatt propose de réduire cette demande à 1 000 Twh, soit une baisse de 2 200 Twh. La baisse obtenue grâce aux économies d’énergie ou sobriété représenterait, selon le graphique, envi-ron 600 Twh, soit 27 % du total des réductions. Celle obtenue grâce à l’amélioration de l’effica-cité énergétique s’élèverait à 1 600 Twh soit 73 % du total.2. Donnez des exemples d’action qui permet-traient de remplir l’objectif de sobriété défini par négaWatt.L’extinction complète de tous les appareils élec-triques non utilisés, le covoiturage ou la location d’un véhicule électrique pour les déplacements dans les grandes villes sont des exemples d’ha-bitudes de consommation qui permettraient de

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de ce capital naturel (la capture de poissons en eaux profondes a été multipliée par 5,4 entre 1975 et 2005) empêche d’assurer les conditions de son renouvellement.Doc. 3 : Entre 1950 et 2000, les émissions mon-diales de CO

2 ont été multipliées par 4. Sur les

40 milliards de tonnes de CO2 rejetées en 2000,

environ 14 milliards et 11 milliards sont liés à la combustion respectivement de charbon et de pétrole. Doc. 4 : La mortalité des abeilles, liée à l’uti-lisation de pesticides, transforme ce « capital naturel » essentiel à la survie de l’humanité en bien rival. Elle illustre une limite écologique de la croissance et son caractère insoutenable.

Le plan proposé reprend les deux interprétations de l’énoncé. I. La croissance économique provoque des exter-nalités négatives qui menacent le bien-être actuel et à venir de la population.A. La croissance économique menace le dévelop-pement humain des pays les plus pauvresB. La croissance économique est incompatible avec le bien-être des générations actuellesC. La croissance économique est incompatible avec le bien-être des générations futures

II. La croissance économique se heurte à des limites écologiquesA. La croissance est limitée par la biocapacité de la Terre (ressources renouvelables)B. La croissance est limitée par l’épuisement du stock de ressources non renouvelables C. La croissance est limitée par le risque climatique

ÉPREuvE comPoSÉE

• Partie 1 : mobilisation de connaissances

question 1

Le bien commun est un bien non exclusif et rival. La définition complète est donnée pages 139 et 152 du manuel. Les exemples qui répondent à cette question sont détaillés dans le doc. 2 p. 138, dans la réponse à la question 35 p. 143 (doc. 13), dans le doc. 19 p. 146, dans le doc. 22 p. 148 et les do. 2 et 4 de la dissertation proposée p. 155.

question 2

La définition des différents types de capital qui construisent conjointement le bien-être d’une

ce chapitre : l’épuisement des réserves, la hausse du prix de cette énergie liée à sa raréfaction et le risque climatique.6. Sur quelles contraintes repose par consé-quent l’abandon du nucléaire ?Outre la faisabilité technique et financière d’une sortie du nucléaire, celle-ci ne peut être obtenue qu’à deux conditions : le fort développement des énergies renouvelables non carbonées et la baisse de la consommation d’énergie.

◗ Sujets Bac

� MANUEL, PAGES 155-157

dISSERTATIon

La problématique de ce sujet renvoie à la ques-tion posée à la fin de la deuxième partie de ce chapitre : quels sont les freins qui empêchent une croissance illimitée de la création de richesses ? Mais la réponse à ce sujet peut inclure quelques-uns des questionnements traités dans la première partie du chapitre, en considérant le mot limite comme synonyme d’inconvénient.

Lecture des documentsDoc. 1 : Il fournit trois grandes informations. Le premier paragraphe apporte des données factuelles sur le lien entre la croissance écono-mique et les émissions de gaz à effet de serre. Le deuxième paragraphe rappelle les dangers de la déforestation encore à l’œuvre, notam-ment en Indonésie. Le troisième paragraphe liste quelques-unes des nombreuses conséquences des changements climatiques. Les migrations de population permettent d’évoquer les menaces de la croissance économique sur le développement humain.Doc. 2 : Les richesses des abysses (métaux rares et poissons d’eau profonde) sont un bien com-mun. Elles sont rivales, car la consommation par les générations actuelles modifie la possibilité de consommation pour les générations futures, mais non exclusives, car elles sont accessibles à tous. Ce document permet d’identifier les externalités négatives de la pêche industrielle : épuisement des stocks de poissons de surface et menace sur la biodiversité des océans liée aux gaspillages (10 espèces sur 70 capturées sont commercialisées). Il permet aussi d’identifier une limite écologique de la croissance économique : la surexploitation

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pas de corrélation déterminante entre l’espérance de vie heureuse et la quantité de capital naturel consommée par habitant. Le lien de cause à effet qui pourrait relier ces deux indicateurs est masqué ou empêché par les contradictions qui peuvent exister entre la hausse des richesses d’un pays et le bien-être ressenti par sa population. Le contenu en ressources renouvelables de la crois-sance économique dans chaque pays explique la hausse de l’empreinte écologique sans que la hausse du niveau de vie obtenue ne suffise à justifier la hausse du bonheur subjectif. Et la croissance économique peut s’accompagner de dégâts environnementaux ou sociaux qui ex-pliquent que la hausse de l’empreinte écologique soit associée à la diminution de l’espérance de vie heureuse.

• Partie 3 : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire

La problématique de ce sujet renvoie au TD1 et partiellement à la question posée à la fin de la première partie de ce chapitre : quelles sont les raisons qui expliquent que la seule hausse du PIB ne se confonde pas avec la satisfaction du bien-être d’une population ?

Lecture des documents Doc. 1 : Le texte de D. Meda liste dans le premier paragraphe quelques-unes des richesses qui ne sont pas comptabilisées dans le PIB et qui per-mettront d’expliquer les écarts constatés dans le doc. 2 entre le PIB/hab. et l’indice de bien-être de l’OCDE. Le deuxième paragraphe évoque l’idée selon laquelle le PIB ne mesure pas la dimension sociale de la soutenabilité de la croissance.Doc. 2 : Ce graphique en nuage de points relie le PIB/hab. à l’indice « Vivre mieux » défini par l’OCDE et décrit dans le doc. 6 p. 140. Il montre une certaine corrélation entre le niveau de vie du pays et l’indice de bien-être. Plus le premier est élevé, plus le second se rapproche de 9. Toutefois, les écarts par rapport à la droite de régression contredisent cette corrélation. Pour un même niveau de vie (proche de 25 000 $ PPA/hab.) la Nouvelle-Zélande affiche un score de 8 sur 10, alors que l’Italie n’obtient que 6. Ou le même indice, proche de 6, est obtenu au Japon et en République Tchèque, alors que le PIB/hab. japonais est supérieur d’environ 7 000 $ PPA/hab.Doc. 3 : Ce schéma rappelle les dates et les lieux

population est donnée dans la question de cours p. 141 et dans l’essentiel pp. 152 et 153. L’accumulation correspond au processus perma-nent d’accroissement du capital. L’introduction de machines dans le processus de production accroît la productivité de l’entreprise, augmente ses profits et donc sa capacité d’autofinancer de nouveaux investissements. La sauvegarde des abeilles, actif naturel, permet la pollinisation des plantes et garantit la biodiversité végétale. Le capital naturel produit du capital naturel. M. Granovetter a montré, à l’issue de ses travaux sur la force des liens faibles, que les relations sociales peuvent engendrer d’autres relations sociales. Plus l’espérance de vie d’une popula-tion augmente (hausse du capital humain), plus les individus sont prêts à investir dans des études longues ou des processus de formation continue. La jurisprudence enfin, constituée de l’ensemble des décisions prises par les juges dans les diffé-rentes cours, montre comment la mise en œuvre de règles juridiques peut aussi conduire à la défi-nition de nouvelles règles écrites.

• Partie 2 : Étude d’un document

Ce document, réalisé par le think tank britan-nique New Economic Foundation, est un gra-phique en nuage de points, qui cherche non seule-ment à identifier une éventuelle corrélation entre l’empreinte écologique et le bonheur subjectif, mais aussi l’évolution de ce lien sur trois années : 1990, 2000 et 2005. En Chine, en 1990, la po-pulation estimait à environ 50 ans le « nombre d’années de vie heureuses » pour une empreinte écologique de 1,2 hag par habitant. La baisse de l’espérance de vie heureuse en 2005 en dessous de 50 ans s’est accompagnée d’une hausse de l’empreinte écologique de 1,2 à un peu plus de 2 hag/hab. De même, aux États-Unis, le maintien d’une espérance de vie heureuse autour de 60 ans entre 1990 et 2005 s’est aussi accompagnée d’une hausse de l’empreinte écologique de 8,5 à 9,5 hag/hab. Un bonheur subjectif élevé exige dans ce pays une forte consommation de capital naturel renouvelable. En revanche, en Europe de l’Ouest et en Amérique Latine, la hausse de l’espérance de vie heureuse entre 1990 et 2005 s’est accompagnée de la baisse de l’empreinte écologique par habitant.Au total, les grandes différences de situations observées entre les pays montrent qu’il n’existe

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C. Le PIB ne dit rien de la soutenabilité de la croissance

II. La satisfaction du bien-être ne se résume pas à la seule hausse du PIB. Elle est un système de production à capitaux multiples1. Le capital social est une ressource collective qui favorise la cohésion sociale2. Le capital institutionnel est également une ressource collective qui produit de la cohésion sociale 3. Le capital institutionnel peut favoriser la coo-pération internationale dans la gestion du risque climatique

des grands accidents industriels. Ils pourront illustrer les externalités négatives de l’activité économique qui diminuent le bien-être d’une population, mais augmentent le PIB en raison des dépenses de réparation engagées.

Le plan, organisé en deux parties, distingue le PIB de la hausse du PIB.

I. Le PIB est un indicateur partiel de la richesse d’une nationA. Le PIB ne mesure pas les externalités néga-tives de l’activité industrielle B. Le PIB/hab. est un indicateur partiel du bien-être de la population