17 Octobre

Journée Mondiale du Refus de la Misère

« Là  où des Hommes  sont  condamnés à vivre dans  la misère,  les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

Joseph Wresinski 17 octobre 1987

Ensemble vers un monde sans discrimination

L'extrême pauvreté détruit la vie et l'esprit des êtres humains. Bien plus d'enfants, de jeunes et d'adultes ont perdu leur vie à cause de la misère et de la faim que lors des conflits armés que l'humanité a connus.

Les souffrances, les humiliations, les privations quotidiennes et l'exclusion sociale provoquent et perpétuent implacablement une violence émotionnelle, psychologique et physique à l'encontre des personnes qui vivent dans la misère. Cette situation intenable constitue une violation inacceptable de leurs droits humains. Malgré cela, ces victimes silencieuses de la violence sont souvent injustement décrites comme des auteurs de violence qui représentent une menace pour la stabilité sociale et pour l'ordre.

Devant une discrimination et à une violence si répandues contre les personnes vivant dans l'extrême pauvreté, comment pouvons-nous bâtir une société juste, équitable et pacifique ?

Cela commence par la reconnaissance que la pauvreté est violence. Une telle reconnaissance donne de la force aux personnes et aux communautés vivant dans la pauvreté et créée les fondements sur lesquels nous pouvons bâtir un chemin vers la paix et l'harmonie sociale. Cela exige des sociétés qu'elles garantissent, protègent et respectent la dignité et les droits de l'homme de tous leurs citoyens.

Au final, la transformation sociale qui est nécessaire pour atteindre une société pacifique pourra seulement être réalisée par la contribution égale et active de tous et quand les sociétés apprendront à écouter les voix de chacun.

Donald LeePrésident du Comité international 17 octobre (http://refuserlamisere.org/article/comite-international-17-octobre)

Thaïlande                              

Taïwan                                        Bolivie                                                                           

Burkina Faso

Thème international pour le 17 octobre 2013

Ensemble vers un monde sans discriminationEn s'appuyant sur l'expérience et la connaissance

des personnes dans la grande pauvreté

Depuis des années, notre monde traverse des crises successives. Et un nombre croissant de personnes, considèrent de plus en plus évident que des changements urgents sont nécessaires pour surmonter ces problèmes. Un changement très important est celui d'apprendre de l'expérience de vie et des connaissances des personnes vivant dans l'extrême pauvreté. Pourtant, aujourd'hui, leur contribution est trop souvent niée, considérée comme négative, ignorée et pas prise en compte. Ceci représente une discrimination flagrante, un déni de la dignité et des droits des personnes vivant dans la pauvreté.

C'est pourquoi nos sociétés doivent rompre le silence sur l'extrême pauvreté. Chaque 17 octobre, et au long de l'année, nous brisons ce silence en manifestant, par nos engagements et nos actions, notre solidarité avec les personnes vivant dans la grande pauvreté .

Dublin                                             

Irlande

En tant que famille, nous avons été sans abri pendant les 3 ans et demi dernier.

Nous avons fait tout notre possible pour montrer que nous pouvons être des parents responsables et soucieux même si, comme beaucoup d'autres, nous avons pris de la drogue pendant un moment.

Nous avons atteint tous les objectifs qui nous ont été lancés.

La seule place qui nous a été offert était un autre logement pour sans-abri.

Combien de fois pouvez-vous être mis à terre avant de perdre confiance dans le système ? Combien de fois pouvez-vous être mis à terre avant d'éprouver la sensation de n'être personne ?

Nous connaissons beaucoup de familles qui sont dans le même cas que nous. Nous ne voulons pas être les seuls à sortir de l'itinérance. Nous voulons que tout le monde sorte de là !

                   Michael B.

Belgique

                           Bruxelles

« Beaucoup d'entre nous ont l'expérience de la misère. Le présent et l'avenir des jeunes de nos quartiers sont une grande préoccupation pour nous.

Le rêve des jeunes, c'est de pouvoir accéder au travail, au logement, à une vie digne ; c'est aussi d'obtenir la confiance de tous.

Ces rêves sont dur à réaliser et les jeunes en souffrent.

Nous, les parents, souhaitons travailler en commun avec l'école, les services sociaux, l'administration pour accompagner les jeunes dans la durée, pas à pas.

Il est important qu'aucun jeune ne soit laissé derrière, abandonné. »

Message d'une Université Populaire Quart Monde à Bruxelles

« Les Universités Populaires Quart Monde sont des lieux de dialogues et de formation réciproque entre des adultes vivant en grande pauvreté et d'autres citoyens qui s'engagent à leurs côtés. »

LuxembourgLa solidarité, c’est sentir que l’on est tous des êtres humains.

Quand on est en situation de faiblesse, il est important de sentir que l’assistante sociale te comprend, te soutient dans ce que tu veux, dans ta vision, et est solidaire de tes projets.

Des professionnels ont montré qu’ils étaient solidaires avec ma situation.

Leur solidarité m'a donné la force et l’envie de continuer à me battre.

Grâce à cette solidarité que j’ai rencontrée auprès d’associations, je peux rendre à mon tour de la solidarité à un autre.

Aujourd’hui plus que jamais, il faut faire en sorte que chacun puisse sentir qu’il existe encore pour la société!

C’est seulement ensemble, main dans la main, que la solidarité peut grandir !

Témoignages collectifs

Angleterre

Londres                                               

Londres                                           

Le Royaume-Uni est un pays riche, alors pourquoi avons-nous toujours des enfants dans la pauvreté ?

« La  pauvreté  des  enfants »  nous  fait penser  aux  parents  qui  cherchent constamment  un  travail  mais  leur salaire  n'est  pas  suffisant  pour  vivre correctement.

Puis, nous pensons aux parents qui sont piégés par le système des allocations.

Quand vous lisez les journaux ou que vous regardez la télévision, les gens pensent que ces allocations sont trop avantageuses et que la vie est facile. Ce n'est pas le cas.

  Une vie sur les allocations signifie de se serrer la ceinture et de mettre de côté chaque centime.

Pourquoi ? Parce que le système est mis en place pour aider les personnes à court terme. Sur le long terme, les individus luttent et se laissent entraîner dans la pauvreté.

Angela B. and Patricia B.

TUC Poverty Conference

France

Paris                                             

L'école doit servir à apprendre à lire et à écrire pour que tous les enfants soient au même niveau.

Écrire et lire cela permet de s’instruire pour pouvoir réfléchir à son avenir, à ce qu’on doit faire dans la vie et ça permet d'avoir le choix.

Mais, l’école c’est aussi connaître la vie, ne pas avoir peur d’être ensemble, avoir confiance.

A l’école ce qui est important aussi, c’est des matières comme la Philo. La philo, c’est réfléchir sur soi-même et avec les autres, pour arriver à l’ouverture et au partage.

Pour arriver à tout cela, pour nous il est important de changer le nombre d’élèves par classe. Quand ils sont trop nombreux dans une classe ceux qui ne suivent pas, on n’a pas le temps de les écouter.

Micheline M.

Madagascar

Morondova, Ambohibao Antehiroka                    

C’est difficile pour moi car je suis une femme seule…

Je dois payer un loyer de 10 000 Ar alors que je ne gagne que très peu d’argent, fruit de quelques travaux à la sauvette tels que lavandière ou porteuse d’eau.

Il me faut rapporter 10 seaux d’eau pour gagner 500 Ar et laver 20 vêtements pour obtenir 1 000 Ar. Ces travaux sont loin d’être réguliers…

Il m’a fallu deux ans pour pouvoir inscrire mes enfants à l’école des Pères car j’étais incapable de payer 2 000 Ar par mois…

Mon plus grand désir est que mes enfants soient instruits, mais vu tout ce dont je viens de vous parler, c’est un vrai parcours du combattant !

Seul un développement qui n'oublie personne est durable… »

Ms Valentine

Île Maurice

Port Louis                                    

Pendant 5 ans, nous sommes restés dans la rue. Il y a encore beaucoup de personnes qui sont encore à la rue.

Quand tu es dans la rue, tu vis beaucoup de souffrances.

Tu ne peux pas dormir quand tu n’as pas de maison, car tu dois veiller sur les choses que tu possèdes. Les gens peuvent t’agresser. Parfois on vient te voler tes affaires.

Nous avions des choses qu’il nous fallait garder chez les gens que nous connaissions. Ma femme était malade.

Après beaucoup de démarches nous avons pu avoir une maison.

On peut plus facilement te donner à boire et à manger qu'une maison.

Même un chien a sa niche.

Comment peut-on accepter que des gens n’aient pas de logement, qu’ils dorment à la rue ?

Roland M.

Guatemala

Guatemala city                                

Je viens du Honduras, de Tegucigalpa, du quartier de Nueva Suyapa.

Je suis mère de 6 enfants que j'ai élevés en vendant des tortillas et en nettoyant les rues de la ville.

Mon quartier était calme ; nous pouvions le traverser à toute heure de la nuit, mais depuis que les trafiquants de drogue sont arrivés, nous nous sentons comme des animaux enfermés dans des cages à l'intérieur de nos maisons.

Nous nous taisons par peur d'être tués.

Parce que de la drogue était vendue dans mon quartier, mon fils est maintenant en prison. Je m'efforce d'aller le voir une fois par mois quand je parviens à mettre de côté 1,000 lempiras pour le voyage, et lui apporter de la nourriture et de l'argent parce qu'il lui faut payer des choses dans la prison. Je ne peux aller le voir les mains vides.

Xiomara Liezth M.

Pérou

                                     Cusco

Le chômage s'étend à travers tout le pays comme une épaisse marée noire qui contamine toutes les relations sociales. Pour survivre, les gens acceptent n'importent quel type d'emploi, peu importe les conditions de travail, souvent au détriment de leur propre sécurité.

Dans la région Sud des Andes du Pérou, les gens proposent des initiatives de développements qui sont des alternatives, durables et orientées vers la communauté.

Mené par de jeunes agriculteurs, avec un soutien international, ces groupes de producteurs et distributeurs s'appliquent à mettre en valeur et à améliorer les expériences en solidarité avec les communautés Quechuan des Andes dans le respect de leur "Mère Terre".

Leurs activités ne se contentent pas d'être une solution au problème de la faim, mais en plus d'offrir une alternative au modèle économique actuel.

La crise constitue un défi à notre imagination et à notre sens de la communauté.

Francisco F.

États-Unis

United Nations, New-York                    

Je suis habitante et originaire de la Nouvelle-Orléans, LA.

Je tiens à honorer tous ceux ici qui travaillent sans relâche pour l'horizon d'un jour nouveau où les gens ne sont pas obligés de vivre sans Droits de l'homme ; où leur présence, leur voix et leur bien-être sont pris en compte dans le développement des villes, états et pays où ils vivent.

Souvent, beaucoup sont oubliés, de nombreuses histoires sont passées sous silence.

Comme nous avons étudié les moyens d'inclure tout le monde, nous ne devons pas avoir peur. Ayons le courage de faire face à la dévastation que nous avons laissée se déchaîner sur la Terre. Ayons le courage de faire face à la bureaucratie et aux monopoles dont les succès sont portés sur le dos des pauvres.

Surtout, laissez-nous le courage de nous rencontrer les uns les autres.

Danielle A.

Haïti

                                      Port-au-Prince

Je suis dans la rue par tous les temps, sous la pluie, dans l'orage, par mauvais temps.

Si je parviens à gagner 100 gourdes, je calcule ce que je peux en faire.

Mon mari cherche aussi du  travail dans la rue mais il me dit qu'il n'en trouve pas.

Ma maison, combien de fois a t-elle été détruite ?

Chaque désastre l'a mise par  terre :  le cyclone Gustave est passé,  ma  maison  a  été  détruite.  Puis  le  cyclone Ana  est passé, ma maison a encore été détruite. Le tremblement de terre l'a réduite à l'état de décombres.

A l'heure actuelle, nous vivons sous un morceau de bâche qu'on nous a donné.

Nous étendons des tapis pour nous coucher. Quand il pleut, on met des bassines pour collecter l'eau.

Siliane C.

Philippines

Manila                                            

Ayant reçu beaucoup de bénédictions dans ma vie, je me suis dit que je devais partager mes chances avec les autres en enseignant l'art et l'artisanat, même si je ne suis pas une artiste.

« Pourquoi faites-vous ça ? », pourriez-vous me demander.

« Qu'est-ce qui est si important dans votre enseignement ? »

Je pense souvent aux enfants les plus pauvres et à ce qu'ils peuvent apprendre pour l'avenir.

Ils sont contents quand ils sont capables de faire quelque chose et ça me rend contente aussi.

Vous n'aurez jamais l'expérience d'une vie à l'intérieur de votre voiture confortable. Vous devez sortir et être avec des personnes qui sont dans le besoin. Je me sens humble à chaque fois que je leur rend visite.

Carmen P.

TanzanieEn collaboration avec d'autres à travers le monde pour célébrer cette journée, nous, les acteurs du marché aux poissons, sommes contre la misère provoquée pour des raisons inutiles.

Cela nous fait mal de voir et d'entendre ceux qui souffrent de vivre dans la pauvreté.

Au marché aux poissons, quand un des nôtres à un problème trop important pour qu'on le sauve, comme une maladie par exemple, nous contribuons, nous faisons un don et parfois l'amenons à l’hôpital pour qu'il reçoive un traitement.

Nous aidons les uns et les autres sans tenir compte de la religion ou de l'apparence.

Nous ne sommes pas contents de vivre dans ces conditions très dures.

Quand nous sommes solidaires, nous pouvons aider les gens à avoir une vie meilleure.

Les pêcheurs et les petits commerçants de Magogoni

Marché aux poissons, Dar es Salaam

Centrafrique

                                             Bangui

La dignité c’est de ne pas montrer la souffrance. 

Quand  on  a  faim,  on  se  débat  parce qu'on est des personnes. 

On  se  débat  pour  avoir  quelques moyens.  On  se  débat  pour  trouver  du travail. 

On  ne  se  débat  pas  pour  qu’on  nous donne  de  l’argent  gratuitement  ou  du manger  gratuitement,  on  se débat  pour avoir du travail.

On ne peut pas oublier notre souffrance. C'est du matin au soir et en continu.

 

Si la misère s'arrête, la paix prend la place.

Parfait N.

Canada                                           Île de la Réunion               

Pologne                                Allemagne                                   

La Journée Mondiale du Refus de la Misère est célébrée chaque 17 Octobre.

Née de l’initiative du père Joseph Wresinski et de celle de plusieurs milliers de personnes de tous milieux qui se sont rassemblées sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris en 1987, cette journée est officiellement reconnue par les Nations Unies depuis 1992 comme la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté.

Chaque année, des milliers de personnes, riches ou pauvres, seules ou en groupe, dans chaque pays, se mobilisent et luttent ensemble contre l'extrême pauvreté. C'est leur courage, leur détermination et leur solidarité qui sont honorés le 17 octobre.

Pourquoi une Journée mondiale du refus de la misère ?- Pour faire entendre la voix des plus démunis - Pour mobiliser citoyens et responsables publics - Un point d’appui pour une lutte de fond contre la misère - Un message qui rassemble très largement

Pour en savoir plus, consulter le site internet : www.refuserlamisere.org

Consulter aussi le webdoc video : www.unheard-voices.org

Comité international 17 octobre12, rue PasteurF-95480 Pierrelaye

Secrétariat du comitérefuserlamisere@atd-quartmonde.org

C  Photos ATD Quart Monde 2012

Merci en particulier au Mouvement ATD Quart Monde  en  Irlande  sans  qui  ce  livret  n'aurait été ni imaginé, ni réalisé.

Merci aux équipes du Mouvement ATD Quart Monde  du  monde  entier  pour  cette publication.