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16285 Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À GEORGES LANDRY 4 000 € Saint-Sauveur le Vicomte, 3 septembre [1872]. 4 pp. sur 1 f. à en-tête "never more", à l'encre noire et date à l'encre bleue, signées. Très belle lettre à Georges Landry, le futur secrétaire particulier de Barbey. " Je vous écris bien tard, mais le vagabondage auquel je me livre excuse tout. J'ai d'ailleurs prié M. Bloy de vous remercier de vos copies. Elles sont fort bien et je suis très reconnaissant de ce que vous avez fait là pour moi. Quant aux copies du Figaro, puisque vous n'avez pas le loisir de les faire, laissons-les momentanément. Je ne suis pas pressé. Dans tous les cas, mon cher Georges (laissez-moi vous appeler Georges, cela me plaît), je n'aurais point demandé à Villemessant de me prêter sa collection et de vous autoriser à l'emporter ; je ne veux pas le gêner. Les collections, d'ordinaire, ne s'emportent pas. Elles restent au bureau pour les besoins de la rédaction. Vous pouvez compter sur l'exemplaire que vous me demandez de mes Poésies, quand viendra la publication. Je fais mieux, en ce moment, que de faire des poésies, je vis poétiquement. A vous de grand cœur. Jules Barbey d'Aurevilly. (En hâte). Quelques jours plus tôt, Barbey avait effectivement écris à Bloy, en lui demandant instament de porter ses "remerciements à monsieur Landry pour les copies […] - dans tous les cas, il peut compter sur l'exemplaire des poésies qu'il me demande. Je puis dire que je n'aurai jamais de lec- teur aussi enthousiaste que lui". (Lettre à Léon Bloy, in Correpondance, VII, 18). Georges Landry (1848-1924), était un ami de Léon Bloy qui le présenta à Barbey peu avant la guerre de 1870. Landry s'installera avec Bloy rue Rousselet en 1873, afin de se rapprocher de Barbey et d'un autre de ses amis, Charles Hayem, dont il assurait également le secrétariat. Avec Bloy, Landry était chargé de choisir les livres utiles à Barbey pour ses séjours à Valognes. Il lui corrigera également la grande partie de ses articles pour Le Constitutionnel. Il demeurera un des rares proches de Barbey qui ne fût pas écrivain et restera l'un des plus fidèles amis de la rue Rousselet. Bloy habitait au 24, Barbey au 25. Georges Landry, à partir d'avril 1873, occupera l'appartement contigu à celui de Barbey. Correspondance, VII, 21 Naissance d'une amitié, par l'entremise de Léon Bloy la première lettre de Barbey à Landry "Je fais mieux, en ce moment, que de faire des poésies, je vis poétiquement."

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16285 Jules-Amédée Barbey d'AurevillyLettre autographe signée à georges Landry 4 000 €

Saint-Sauveur le Vicomte, 3 septembre [1872]. 4 pp. sur 1 f. à en-tête "never more", à l'encre noire et date à l'encre bleue, signées.

Très belle lettre à Georges Landry, le futur secrétaire particulier de Barbey.

" Je vous écris bien tard, mais le vagabondage auquel je me livre excuse tout. J'ai d'ailleurs prié M. Bloy de vous remercier de vos copies. Elles sont fort bien et je suis très reconnaissant de ce que vous avez fait là pour moi.Quant aux copies du Figaro, puisque vous n'avez pas le loisir de les faire, laissons-les momentanément. Je ne suis pas pressé. Dans tous les cas, mon cher Georges (laissez-moi vous appeler Georges, cela me plaît), je n'aurais point demandé à Villemessant de me prêter sa collection et de vous autoriser à l'emporter ; je ne veux pas le gêner. Les collections, d'ordinaire, ne s'emportent pas. Elles restent au bureau pour les besoins de la rédaction.Vous pouvez compter sur l'exemplaire que vous me demandez de mes Poésies, quand viendra la publication.Je fais mieux, en ce moment, que de faire des poésies, je vis poétiquement.A vous de grand cœur. Jules Barbey d'Aurevilly.(En hâte).

Quelques jours plus tôt, Barbey avait effectivement écris à Bloy, en lui demandant instament de porter ses "remerciements à monsieur Landry pour les copies […] - dans tous les cas, il peut compter sur l'exemplaire des poésies qu'il me demande. Je puis dire que je n'aurai jamais de lec-teur aussi enthousiaste que lui". (Lettre à Léon Bloy, in Correpondance, VII, 18).

Georges Landry (1848-1924), était un ami de Léon Bloy qui le présenta à Barbey peu avant la guerre de 1870. Landry s'installera avec Bloy rue Rousselet en 1873, afin de se rapprocher de Barbey et d'un autre de ses amis, Charles Hayem, dont il assurait également le secrétariat. Avec Bloy, Landry était chargé de choisir les livres utiles à Barbey pour ses séjours à Valognes. Il lui corrigera également la grande partie de ses articles pour Le Constitutionnel. Il demeurera un des rares proches de Barbey qui ne fût pas écrivain et restera l'un des plus fidèles amis de la rue Rousselet. Bloy habitait au 24, Barbey au 25. Georges Landry, à partir d'avril 1873, occupera l'appartement contigu à celui de Barbey. Correspondance, VII, 21Naissance d'une amitié, par l'entremise de Léon Bloy

la première lettre de Barbey à Landry

"Je fais mieux, en ce moment, que de faire des poésies, je vis poétiquement."