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Élections fédérales du 2 mai 2011 Enjeux affichés et enjeux réels Pages 5-7 nº 153 du 7 au 20 avril 2011 Page 28 Sports: CAN2012 - Algérie-Maroc

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Atlas.Mtl 153 du 7 avril 2011

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Élections fédérales du 2 mai 2011

Enjeux affichés et enjeux réels

Pages 5-7

nº 153 du 7 au 20 avril 2011

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Sports: CAN2012 - Algérie-Maroc

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Maghreb«l'intégration économique pour transcender les divergences politiques»

À la Une : Élections fédérales du 2 mai 2011Enjeux affichés et enjeux réels

Printemps culturel nord-africain de MontréalLes bonnes surprises du Maghreb des Livres

Votre argent : La saison des impôts est de retourComment bien choisir son comptable

Sommaire

Le 2 mai prochain nous irons aux urnes. Les législative fédérales sont là, depuis une semaine, avec leur cortège de dis-cours, de slogans, de révélations plus ou moins scandaleuses, de petites phrases assassines…

Une démocratie vieillissante

L’État-spectacle dans toute sa splendeur déploie ainsi les fastueuses promesses de fringants candidats aux suffrages populai-res, preux chevaliers des intérêts du peu-ple, dans une sorte de féérie faite de dis-cours -ramages-plumages qu’émoustille sans doute la menace constante de voir surgir quelque cadavre oublié au fond d’armoire nauséabondes…

Bref, tous les ingrédients sont là d’un «soap opera» qui, diffusé sous forme de fiction sur une chaine de télévision grand public, battrait certainement des record d’audience digne du classique Dallas ou du non moins classique Dynasty .

Et pourtant, la chose, Res Publica, ne semble pas passionner les foules. Au point que, déjà au bout d’une semaine de campagne, on craint pour la fragile santé de Taux de Participation qu’elle ne con-naisse à terme aucune rémission et que la votation du 2 mai 2011 ne s’avère autre qu’un «remake» de celle qui l’a précédée.

Serait-ce là symptôme de sénilité de nos démocraties que l’on refuse toujours de reconnaître vieillissantes ? Cela serait-il plutôt signe que, usée par le temps et pour certain par le pouvoir, notre classe politique n’est plus en mesure de secréter de véritables hommes d’État capable de nous faire encore espérer et aussi, un peu rêver? Sans doute un peu des deux …

Le zèle des néo citoyensMais, Oh! Surprise; chez les «néo cana-diens», les citoyens issus de l’immigration pour parler politiquement correct, on note – avec surprise – au niveau de l’éligibilité comme de l’intention de voter, un certain intérêt sinon un intérêt certain, un intérêt pour le moins inédit pour cette course.

A y bien réfléchir cependant, ce regain d’intérêt n’avait rien pour surprendre. Car ces néo citoyens viennent pour bon nom-bre de pays où depuis quelques semaines, les choses bougent. Dans les pays d’origine de bon nombre d’entre eux en

effet, l’ébullition des rues, miroir de l’ébullition des idées, de nouveaux modèles sont en passe d’être inventés. On s’aperçoit en effet que, nonobstant la diversité des cultures et des contextes his-toriques, ceux qui ont été longtemps privés de démocratie découvrent enfin que la vie institutionnelle n’est pas cet univers manichéen dans lequel il n’y avait d’autre choix possible que le totali-tarisme ou la théocratie et les dérives cha-otique religieux politisé. Ils ont apprit qu’il était possible de concilier sécularisa-tion, laïcité et valeurs religieuse; ils ont découverts que les urnes étaient des ton-neaux des Danaïdes dont pouvait sortir autant le meilleur que le pire; ils ont découvert surtout découvert une vérité vieille comme la démocratie : qu’un droit e se perd jamais, tant et aussi longtemps qu’il est revendiqué.

Une citoyenneté renouvelée

Dans toutes ces découvertes et dans toutes celles qui restent à faire, ces néo citoyens ont puisé, résultat essentiel, une citoyenneté renouvelée, née dans leurs pays d’origine, mais transposable dans le pays de vie, outil privilégié de lutte – pacifique – contre les inégalités qui leurs sont faites les exclusions et le syndrome de l’éternel immigrant qui leurs sont imposées. La participation à la vie pub-lique qui hier leur semblait superfétatoire, leur devient oxygène. Et ils s’étonnent presque, à leur tour, de ne pas rencontrer semblable énergie chez leur néo conci-toyens, nés et grandis dans la démocratie, parfois pas même chez certains membres de la caste politique.

Qui parmi nos partis politiques fédéraux saura reconnaître que ce qui a réveillé la ferveur démocratique des néo canadiens – renouvellement des discours et la pen-sée, abandon de la mécanique usée des campagnes électorales classiques, rupture avec les stéréotypes et les clichés, agita-tion des idées etc. – répond aussi aux attentes de l’électorat «classique» fut-il «captif» et, sans conteste, est la recette qui donnera une nouvelle jeunesse et redonnera un avenir à notre démocratie ?

3 Atlas.Mtl

Editeur : Abdelghani Dades.

Administration Gestion Rachid Najahi.

Rédaction : Jalal Bouzrara, Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Radouane Bnou-Nouçair, Jamila Bourmaki, Zahira EL Wahid Megherbi

Publicité : Amine Benjelloun, Hassan BoulalRachid Najahi.

Conception et Réalisation Graphique : Rachid Najahi,

Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA

Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal

* Atlas.Mag

et du site web: www.atlasmedias.comwww.atlasmdia.cawww.atlasmedias.ca

Tél. : (514) 962-8527(514) 994-9582Courriel: [email protected]

nº 153 du 7 au 20 avril 2011

Élections fédérales 2011Une démocratie vieillissante?

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Éditorial

Les maroco-montréalaisLe débat sur la réforme de la Constitution est engagé…

Sports: CAN2012 - Algérie-Maroc Deux équipes décevantes et une victoire chanceuse

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Abdelghani Dades

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4 Atlas.Mtl nº 153 du 7 au 20 avril 2011

Votre argent

Le temps des impôts est de retour. Le dilemme est souvent le même : faire soi-même sa déclaration de revenus ou la confier à un comptable? Si la deuxième option semble la plus facile, elle est néan-moins plus coûteuse. Il existe aujourd'hui une multitude de logiciels, trucs et con-seils pour faciliter la tâche de ceux qui veulent entreprendre les déclarations de revenus « maison ». Ceux qui se sont livrés à cet exercice estiment parfois que « c'est moins compliqué que l'on pourrait le croire!»; mais bien plus nombreux sont ceux qui redoutent «un vrai casse-tête» et qui préfèrent confier la tâche à un compt-able. Mais comment savoir à qui s'adresser, et comment reconnaître un bon professionnel qui vous fera économiser des taxes ? Voici, compulsés dans la presse canadienne, dix conseils pour trouver l'expert dont les prestations vous donneront satisfaction.

1- Un comptable ou un préparateur d'impôt ?Si vos besoins sont simples, vous pouvez recourir aux services d'un préparateur d'impôt. Sa formation n'est pas aussi poussée que celle d'un comptable certifié, mais ses compétences peuvent très bien vous suffire. Comme pour un comptable, renseignez-vous sur son expérience et sur son sérieux, auprès d'autres de ses clients. Se sert-il du service de Transmission élec-tronique des déclarations (TED) ? Ce sys-tème est celui utilisé par les profession-nels pour transmettre les déclarations à l'Agence du revenu du Canada (ARC). Son utilisation n'est pas une garantie de compétence, mais c'est un indicateur du sérieux de votre prestataire.

2- Ne regardez pas seulement le tarifDes préparateurs d'impôt proposent de réaliser votre déclaration pour 25$. Demandez ce que comprend ce tarif, qui risque de se limiter à enregistrer un reve-nu sans demander de crédits d'impôt. Faites la liste des demandes supplémen-taire que vous allez leur présenter. Par exemple, ce professionnel vous facturera-t-il tout ce qui vient en plus des informa-tions de votre relevé d'employé? Combien vous prendra-t-il pour intégrer vos frais médicaux dans votre déclaration?

3- Utilisez le bouche à oreilleÉcoutez les informations que vous don-nent vos amis. Si quelqu'un vous parle d'un comptable compétent qui lui a fait économiser de l'impôt et avec qui il

s'entend bien, demandez-lui ses coordon-nées. S'il réside dans votre quartier, par-lez-en avec vos voisins. Ils ont peut-être déjà fait appel à ses services.

4- Rencontrez le comptableVotre comptable saura (presque) tout de vous. Un lien de confiance doit donc s'établir entre vous. Prenez le temps d'aller à son bureau, pour voir comment il est installé, et si le contact passe bien. Les préparateurs d'impôt travaillent parfois depuis leur domicile. Cela ne préjuge en rien de leur compétence. Vous pouvez aussi leur rendre visite, pour voir le soin qu'ils apportent à leurs dossiers.

5- Vérifiez son titreVotre comptable est-il CA, CGA ou CMA ? L'appartenance à l'un de ces trois ordres garantit que votre comptable dispose d'une formation solide, et s'est engagé à respecter des règles déontologiques pré-cises. Vérifiez l'appartenance de votre comptable à l'un de ces ordres en consul-tant leurs sites Web.- Pour les Comptables Agréés (CA)- Pour les Comptables Généraux Accrédités (CGA)- Pour les Comptables en Management Accrédités du Québec (CMA)

6- Est-il accessible et disponible ?Si votre comptable a de nombreux clients, peut-il trouver le temps de répondre à toutes les questions ? Ce n'est pas sûr. Pourtant, remplir une déclaration d'impôt n'est pas un geste mécanique. Votre comptable doit avoir du temps pour vous demander des précisions, si nécessaires, ainsi que pour répondre à vos demandes. Il devrait vous répondre en 2 ou 3 jours au maximum. S'il n'est pas disponible pour vous, vous risquez de devoir vous priver de crédits d'impôt auxquels vous devriez avoir droit.

7- Pourrez-vous le comprendre ?C'est VOTRE déclaration d'impôt que le comptable va réaliser. Il doit donc trouver les mots justes pour vous expliquer son travail. Ne perdez pas de temps avec les champions du charabia et des grands mots : cela peut cacher une grande inefficacité, ou encore un refus de rendre des comptes. Si vous ne comprenez pas son langage, vous ne pourrez pas lui donner les infor-mations nécessaires à votre déclaration, et vous risquez ensemble de commettre des

erreurs. Or, avec le fisc, les erreurs se paient cher !

8- Comprend-il votre métier?Préférez un comptable qui travaille déjà pour vos collègues ou pour des professionnels exerçant le même métier que vous. Ce conseil est aussi pertinent pour les salariés que pour les travailleurs autonomes. Certains métiers donnent droit à des déductions peu connues. Les photo-graphes ne bénéficient pas des mêmes avantages que les agricult-eurs. Un comptable averti vous con-seillera plus adéquatement s'il pos-sède déjà une expérience de déclarations similaires à la vôtre. Les travailleurs auto-nomes peuvent déduire une partie de leurs frais professionnels : un comptable habi-tué saura trouver toutes les déductions auxquelles vous avez droit.

9- Ayez des exigences réalistesCe n'est pas parce qu'un comptable remp-lira votre déclaration de revenus que vous serez exonéré de toute responsabilité. Vous devrez lui fournir tous les docu-ments et justificatifs nécessaires. Et vous serez responsable de payer l'impôt que vous réclamera le gouvernement... même si vous n'aviez pas prévu en payer. Des entreprises se spécialisent dans la prépara-tion d'impôts, et vous avancent l'argent que vous doit le gouvernement... en pre-

nant une commission. Ces escompteurs doivent vous verser au moins 85 % du remboursement d'impôt si celui-ci est inférieur ou égal à 300 $. Ils devront vous payer 255 $ plus 95 % du montant supérieur à 300 $, si le remboursement est supérieur à 300 $.

10- Faites appel au réseau des bénév-olesL'Agence du revenu du Canada (ARC) propose un service gratuit d'aide aux par-ticuliers dont le revenu est inférieur à 25 000 $ pour une personne seule, et à 30 000 $ pour une famille. Le Programme communautaire des bénévoles en matière d'impôt (PCBMI) offre ainsi des comp-toirs de préparation d'impôts tenus par des bénévoles, dont certains sont des compta-bles en formation.

La saison des impôts est de retourComment bien choisirson comptable

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5 Atlas.Mtl nº 153 du 7 au 20 avril 2011

À la Une

Les canadiens, en général, et les québé-cois, en particulier, viennent de con-firmer leur réputation de peuples qui ont fait des élections, leur gymnastique préférée.

C’est ainsi que, pas moins de 3 ans après les élections de 2008, qui ont fait des conservateurs, les décideurs du pays, sans toutefois leur accorder la majorité au parlement, voilà qu’on prend les mêmes et on recommence. Autrement dit, on a permis aux conser-vateurs de gouverner mais avec une épée de Damoclès sur la tête ; Cette épée vient de tomber.

Le déclenchement des élections Le Premier Ministre aurait conclu un énorme contrat d’achat d’avions de chasse américains sans en divulguer le prix et sans donner d’autres renseigne-ments utiles aux députés. Les partis d’opposition, considérant cet incident comme un outrage au parlement, ont fait voter une motion de censure qui a fait chuter le gouvernement et incitant M. Harper à convoquer des élections législatives pour le 2 mai 2011. Ce sont les quatrièmes en 7 ans.

La situation au Parlement sortant À l’issue des élections de 2008 qui avaient permis aux conservateurs de rester au pouvoir, sans majorité, la

répartition des sièges se présentait comme suit : Conservateurs : 143 sièges Parti libéral Canada : 77 sièges Bloc Québécois: 47 sièges NPD : 36 sièges Indépendants : 2 Sièges vacants: 3 TOTAL : 308 sièges

Pour avoir la majorité, le parti conser-vateur doit obtenir, au moins, 154 sièg-es soit 11 sièges de plus qu’en 2008. Et ces sièges supplémentaires, il ne pourra les avoir qu’au Québec ; d’où l’importance de ce qu’on a appelé la bataille du Québec.

Pour bien comprendre la tactique de chacun des partis, il est nécessaire de détailler la situation existante en pré-cisant les lieux où les luttes seront acharnées.

Répartition des sièges par région en 2008 (Respectivement : élus Conservateurs, Libéraux, NPD, et Bloc Québécois) En Colombie-Britannique : 21, 5, 9, 0 En Alberta : 25, 0, 1, 0 Au Manitoba : 9, 2, 3, 0 En Ontario : 51, 37, 17, 0 Au Québec : 11, 14, 1, 47 Au Nouveau Brunswick : 6, 3, 1, 0 En Nouvelle Écosse : 4, 5, 2, 0

Les enjeux des élections Il y a potentiellement plusieurs issues possibles à ces élections : 1) Un gouvernement conservateur majoritaire ; 2) Un gouvernement conservateur minoritaire; 3) Prise de pouvoir par les libéraux, SEULS ; 4) Prise de pouvoir, avec violence, par une coalition constituée des partis d’opposition.

Sur ces 4 possibilités, seules les deux premières paraissent aujourd’hui réal-istes.

Stephen Harper, qui a engagé le Canada dans de nombreuses affaires interna-tionales (Afghanistan, Kyoto/Cancun, achats d’avions aux États-Unis, etc.), a piégé les partis d’opposition en les embarquant dans des élections qui lui sont favorables vu la plus faible popu-larité de son rival, Ignatieff.

Les tireurs de ficelles ont déjà tran-ché En bon élève, Harper a déjà fait le jeu des lobbys financiers du pétrole par un ensemble d’actions où il a engagé le Canada comme : l’alignement systéma-tique sur les positions des États-Unis notamment pour l’Afghanistan et pour Kyoto/Cancun, en prenant position pour

Israël dans le conflit du Moyen-Orient et en adoptant les attitudes de l’extrême droite concernant l’immigration clan-destine ou dans le problème Libyen.

Élections fédérales du 2 mai 2011Enjeux affichés et enjeux réelsPar Radouane Bnou-Nouçair

Suite à la page 7

M. Michael Ignatieff

M. Stephen Harper

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6 Atlas.Mtl nº 153 du 7 au 20 avril 2011

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Points de vue

Par conséquent, disposant d’un élève brillant et dévoué, les lobbyistes qui tirent les ficelles vont utiliser le lièvre Igniattief (dans le sens des courses de demi-fond) pour faire gagner Harper et lui offrir la majorité tant recherché pour qu’il puisse défendre leurs intérêts en toute sérénité.

La bataille du Québec Pour obtenir cette majorité, les conser-vateurs doivent absolument obtenir, au moins 11 sièges sur les 75 du Québec.

Comme le NPD n’a aucun rôle au Québec où il essaiera de conserver son unique siège à Outremont, c’est au parti

libéral qu’il faudra piquer les sièges manquants.

Rien de plus facile : il suffira de remuer les scandales du passé, notamment celui des commandites, en les associant aux scandales récents de la paire : Charest-Tremblay et le tour sera joué.

Une démocratie canadienne trop manipulable Les élections, dans les démocraties occidentales, sont devenues une affaire de lobbying et le Canada est loin d’échapper à la règle mais ce qui fait un peu peur, c’est la facilité avec laquelle les lobbies qui tirent les ficelles de l’économie, interviennent en politique pour orienter, via les médias à la solde,

les choix des citoyens.

Le citoyen, qui est le cœur de toute

démocratie, devient le dindon de la farce. C’est angoissant!

Élections fédérales du 2 mai 2011Enjeux affichés et enjeux réels Suite de la page 5

M. Gilles Duceppe M. Jack Layton

Signes de piste Premiers sondages: les libéraux gagnent du terrain; mais…Les libéraux ont réussi à gagner un peu de terrain dans les intentions de vote au terme de la première semaine de la cam-pagne électorale fédérale même si les conservateurs mènent toujours.

Selon un sondage La Presse Canadienne Harris-Decima, le Parti libéral récolte maintenant 28 pour cent des intentions de vote contre 35 pour cent pour le Parti Conservateur.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) obtient pour sa part 17 pour cent, alors que le Bloc Québécois et le Parti vert recueillent respectivement 10 pour cent et 8 pour cent.Au Québec, les bloquistes sont toujours en tête avec 42 pour cent des intentions de vote, suivis des libéraux avec 19 pour cent, des conservateurs avec 17 pour cent, des néo-démocrates avec 15 pour cent et des verts avec 5 pour cent.

Ces résultats sont presque identiques à ceux du scrutin de 2008 qui s'était termi-né par l'élection d'un gouvernement con-servateur minoritaire.

Pour Allan Gregg, président de Harris-Decima, ce sondage confirme que les libéraux ont connu un bon début de cam-pagne, d'autant plus que la cote d'appréciation du chef Michael Ignatieff a fait un bond de 11 points depuis le dernier sondage à ce sujet en février.

Malgré tout, M. Gregg a indiqué que la partie était loin d'être gagnée pour le Parti libéral puisque leurs gains ont sur-tout été réalisés au Québec, mais que cette remontée ne risque pas de leur apporter de sièges supplémentaires.

Il a également rappelé que M. Ignatieff était toujours le moins apprécié des cinq leaders fédéraux et que la forteresse libérale que constitue Toronto semblait sur le point d'être envahie par les conser-vateurs, qui y récoltent environ 30 pour cent des intentions de vote.

Le sondage téléphonique s'est déroulé entre jeudi et dimanche auprès de 1000 personnes. Sa marge d'erreur est de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

«Voter, c’est choisir son monde»Mais à quel prix?Les allocations du premier trimestre de l'exercice 2011 ont été versées aux partis politiques enregistrés. Les montants sont basés sur les résultats de la 40e élec-tion générale tenue le 14 octobre 2008.

Les partis politiques enregistrés qui obtiennent un nombre minimal de votes à une élection générale sont admissibles à recevoir des allocations trimestrielles. Actuellement, l'allocation annuelle, après ajustement à l'inflation, est de 2,004 $ par vote validement exprimé (1,75 $ x 1,145). Cette allocation annuelle est payée par versements trimestriels.

Allocation trimestrielle pour la période du 1er janvier 2011 au 31 mars 2011

Parti politique Montant de l'allocation ------------------------------------------------------------------------------------Bloc Québécois 691 289 $------------------------------------------------------------------------------------Le Parti Vert du Canada 469 686 $------------------------------------------------------------------------------------Nouveau Parti démocratique 1 260 002 $------------------------------------------------------------------------------------Parti conservateur du Canada 2 609 418 $------------------------------------------------------------------------------------Parti libéral du Canada 1 819 999 $------------------------------------------------------------------------------------

Communiqué : Le Centre Islamique Badr organise

Une rencontre – débat sur le thèmeÉlections fédérales 2011,Perspectives et enjeuxCette rencontre-débat mettra en présence les candidats des différents partis politiques fédéraux du Canada, les membres de la communauté musulmane et tout résident de Montréal intéressé par la sphère publique et soucieux de leur participation civique et de leur responsabilité citoyenne.

Objet : rencontre-débat avec les candidats aux Fédérales 2011Date : Vendredi 22 Avril 2011Heure : de 18h00 à 20h30Lieu : Salle de réception Mirage

Adresse : 8604 boul. Langelier, Saint-Léonard, QC H1P2Y7

Afin de permettre une bonne organisation de l’événement, vous êtes priés de confirmer votre présencePar téléphone : 514-255-6460Par Courriel : [email protected] complémentaire : http://www.centrebadr.net

Personne contact : Mr Walid Ayadi

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Entretiens

Agop Evereklian, candidat dans Pierrefonds-Dollard«Contre le syndrome de l’Éternel Immigrant»!

Wahid Megherbi: Pourquoi avoir choisi d’embrasser une carrière poli-tique ?

Agop Evereklian : Je me considère comme un humaniste, et tout ce qui traite de l’être humain m’interpelle ; le point tournant pour moi c’était mes origines. Je suis né au Liban de parents Arméniens, je suis descendant direct des survivants du génocide des Arméniens. Entre l’âge de 7 et 15 ans, j’ai vu défiler plusieurs guerres civiles, plusieurs diffi-cultés politiques dans mon pays natal le Liban. Lorsque je suis arrivé au Canada ce fut pour moi une renaissance, une deuxième chance à la vie. Je voudrais remercier le peuple canadien, la société québécoise, les montréalais qui m’ont ouvert les bras, qui m’ont reçu et accepté comme un citoyen à part entière.

Le jour où j’ai obtenu ma citoyenneté canadienne, j’ai pris un engagement solennel de redonner au Canada et aux Canadiens toutes les aides et grâces que j’ai reçu de leur part.

Je m’efforcerai toujours à servir l’humanité en commençant par chez nous, en servant les Montréal, les Québécois et les Canadiens. Nous som-mes un pays ouvert sur le monde, un pays généreux. À chaque fois qu’un cit-oyen du monde se cherche un pays d accueil, le Canada lui permet de refaire sa vie et de se reconstruire.

Quel bilan faites-vous de presque 5 années de gouvernement conservateur ?

J’appartiens à une classe de femmes et d’hommes politiques qui sont au dessus de la partisannerie, je suis dans la vie publique pour servir tous les Canadiens peu importe leurs allégeances, couleurs de peau, leurs religions et leurs idéolo-gies. J’ai commencé mon parcours dans une autre formation politique où j’ai œuvré pendant 22 ans. A la question me demandant les raisons qui m’ont encour-agé à rejoindre les rangs du parti conser-vateur, je vous répondrai sans ambigüité aucune, que j’avais le sentiment que l’on me faisait sentir que j’étais un éter-nel Immigrant. Au parti conservateur, je suis considéré comme un citoyen cana-dien à part entière.

Je ne m’attarderai pas sur le bilan économique de ce gouvernement, puisqu’ il a répondu à beaucoup de promesses électorales. Mais je voudrais

parler d’un tout autre bilan qui con-cerne, surtout, les néo-canadiens que nous sommes.

Sous le leadership du premier ministre Harper, et celui de Jason Kenney le ministre en charge des communautés culturelles, les néo canadiens ont pris des approches à l’opposé de celles pro-posées par les gouvernements précé-dents.

Le multiculturalisme qui nous a été servi par les précédents gouvernements a été à l’ origine de la création de ghet-tos. Je ne voudrais pas utiliser ce mot en terme péjoratif, mais j’aimerai seule-ment signifier une division. Le sénateur conservateur d’origine ukrainienne, Paul Yuzuk a été l’initiateur de ce concept (multiculturalisme) pour rapprocher les peuples et permettre la Canadianisation des différents peuples qui arrivent ici.

Cette louable initiative avait pour objec-tif la création d’un peuple canadien sans que cela ne serve de Melting pot comme cela existe dans d’autres pays.

Nous voulons que les gens conservent leurs richesses et bagages culturels tout en favorisant la formation de l’identité de la nation canadienne. L’un n’exclut pas l’autre, l’un ne contredit pas l’autre.

Le gouvernement conservateur est disponible à accueillir les citoyens du monde entier pas comme immigrants mais comme de vrais citoyens ; pour cela nous avons mis en place des poli-tiques nationales en matière d’immigration. Une réforme du statut du réfugié a été, également, promulguée pour empêcher que des personnes abusent de notre système d’immigrations si généreux, dont pour-raient en profiter les authentiques réfugiés. On veillera à les recevoir sans que cela porte préjudice à nos propres citoyens.

A chaque fois qu’il y a eu un besoin d’aide humanitaire le Canada a toujours répondu présent.

Quelles sont les mesures prises par votre gouvernement pour résorber le chômage endémique qui touche les Immigrants et les Maghrébins en par-ticulier ?

La communauté maghrébine au Canada est l’une des plus hautement scolarisées ; notre gouvernement a mis en place le bureau de reconnaissance des compé-

tences pour permettre aux cadres quali-fiés venus des différents pays du monde de réussir leur adaptation et intégration professionnelles. On a injecté 50 mil-lions de dollars dans ce sens la.

Je ne jetterai le blâme sur personne pour lui endosser la paternité de ce blo-cage. Nous devons, par contre, tra-vailler tous ensemble pour solutionner cet épineux problème.

Le Canada étant une entité constituée de 10 Provinces dont chacune possède une quarantaine d’ordres profession-nels.

Le premier ministre Stephen Harper a réuni il y a pas si longtemps les pre-miers ministres des provinces pour faire bouger les choses et trouver des solu-tions rapides et pratiques à la recon-naissance des diplômes obtenus à l’étranger.

Personnellement, je trouve désolant de voir les chauffeurs de taxi les plus sco-larisés au monde ; c’est un déficit de société. Je m’insurge devant cette situa-tion qui empêche des médecins et autres professionnels de contribuer à l’effort économique et social de notre pays.

Tout en respectant les juridictions, je travaillerai, main dans la main, avec toutes les communautés qui se sentent concernées par cette question des recon-naissances.

Je m’engage à m’occuper de ce problème si je suis élu au parlement.Pour réussir il faut se consulter, dialogu-er pour mieux connaitre les tenants et aboutissants de cette épineuse question.

Comment le Canada peut apporter sa contribution dans les mutations démocratiques du monde arabe ?

Dans notre parti, la justice et les droits de la personne sont des éléments impor-tants qui guident nos décisions au niveau politique ; nous avons un devoir d’accompagner et au besoin, d’intervenir ; lorsque des peuples ont des revendications légitimes.

Nous ne nous ingérerons pas dans la gestion interne d’un gouvernement démocratiquement élu, mais nous n’acceptons pas que l’on bombarde impunément une population civile comme cela a lieu en Libye présente-ment.

Nous travaillons de concert avec les autres nations pour rétablir la paix dans ces pays en proie à la guerre, et protéger la vie d’innocentes personnes. Cela est un devoir pour nous. Nous répondons aux attentes et aspirations du peuple canadien.

Comment envisagez-vous la relation future entre le Canada et les pays du Maghreb ?

Nous avons des points en commun avec les pays du Maghreb, en particulier notre appartenance la francophonie qui est un cadre approprié pour rapprocher nos points de vue et échanger nos avis sur les sujets qui intéressent nos pays.

Dans le futur, nous allons être beaucoup plus impliqués dans le renforcement de nos relations étant donné que notre pays s est beaucoup enrichi, ses deux dernières décennies, par des citoyens originaires du Maghreb.

La communauté maghrébine nous offre des citoyens de qualité, hautement sco-larisés.

Le Canada est un pays de réalisation où l’on peut évoluer et se compléter. Je tends la main à tous mes concitoyens d’origine maghrébine d’unir tous nos efforts pour bâtir notre futur commun dans un Canada prospère. Je me consid-ère comme un apôtre du rapprochement des peuples.

Il faut accepter nos différences comme une force pour nous rapprocher.

En page 5, Radouane Bnou-Nouçaïr nous éclaire sur les enjeux de l’actuelle campagne électorale. C’est certes un exercice utile, mais non suffisant si tant est que l’on veuille, le 2 mai prochain, faire de nos votes un acte utile et une démarche citoyenne bien comprise. Pour cela en effet, l’enjeu pour tout citoyen est de tenter de comprendre ce qui, derrière les discours et les slogans de campagne, déterminera effectivement les actes du gouvernement qui sortira des urnes. À date, cela passe par la connaissance de ces femmes et hommes qui se soumettent à nos suffrages, de les entendre sur les questions essentielles et non pas sur les petits mots et les phrases assassines d’une campagne élec-torale qui n’est jamais – et ne sera jamais – faite d’échanges de bons procédés entre gentlemen de bonne compagnie. Pour les média, on n’a en sens, jamais fait mieux que les entretiens; des entretiens bien menés, faisant fi de toute subjectivité. C’est cette voie que nous avons choisi; mais se posait alors une question : par qui commencer sans donner l’impression de rendre public un choix et l’imposer aux lecteurs? Question épineuse à laquelle nous avons fini par répondre en nous fiant aux premiers sondages parus sur les intentions de vote des Canadiens : ceux-ci tendant à prédire une nouvelle édition d’un gouvernement conservateur minoritaire, notre premier entretien nous met en face de M. Agop Evereklian, candidat dans Pierrefonds-Dollard. M. Evereklian, rappellons-le avait, il y a 18 mois, après 23 années de militantisme au Parti libéral, claqué la porte pour se tourner vers le Parti conservateur. Il sera en lutte avec la députée sortante, la libérale Raymonde Folco, qu'il a servie lors des quatre dernières élections en sa qualité d'organisateur en chef pour le Parti libéral dans Laval-Les Îles.

Natif du Liban, polyglotte, M. Evereklian parle anglais, français, arménien, arabe et turc, mais il parle! D’où la richesse de l,entretien ci-dessous.Entretien réalisé par Wahid Megherbi

M. Agop Evereklian

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9 Atlas.Mtl nº 153 du 7 au 20 avril 2011

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Québec

DémographieLégère baisse de la féconditéLes Québécois ont fait légèrement moins d'enfants en 2010 que dans les années précédentes, avec une moyenne de 1,7 enfant par femme, selon les données recueillies par l'Institut de la statistique du Québec.

Ce n'est pas très loin des 1,74 et 1,73 enfants par femme, enregistré respec-tivement en 2008 et 2009. Cela met toutefois un frein définitif à la progres-sion enregistrée depuis 2000. L'indice de fécondité se situait alors à 1,45. 88 300 bébés sont nés au Québec en 2010 Par ailleurs, les femmes continuent d'avoir leurs enfants de plus en plus tard. C'est généralement à 28,2 ans qu'elles accouchent de leur premier enfant. Il s'agit d'une augmentation de

deux ans par rapport à 1993.

Différences régionalesLe nombre d'enfants par femme varie selon les régions. Montréal et la Capitale-Nationale enregistrent les taux le plus bas, avec 1,5 enfant par femmes.

Le Nord-du-Québec détient le record de la fécondité avec 2,7 enfants par femme. La Côte-Nord et l'Abitibi-Témiscamingue ne sont pas très loin avec un indice de 2.

L'Estrie et la Côte-Nord sont les deux seules régions où l'indice de fécondité a subi une légère hausse, plutôt qu'une diminution.

PolitiqueJacques Chagnon, président de l'Assemblée nationaleLe député libéral Jacques Chagnon a été élu à la présidence de l'Assemblée nationale du Québec, au terme d'un vote secret tenu en chambre. Le député de Westmount-Saint-Louis vient rem-placer le libéral Yvon Vallières, qui a démissionné dans la controverse ven-dredi 1er avril 2011.

Dans son allocution d'introduction, M. Chagnon s'est dit profondément ému de « l'honneur » qui lui est fait. Il a tenu a saluer le député péquiste François Gendron et l'indépendant Marc Picard, eux aussi candidats au poste, en plus de souligner le travail passé de M. Vallières. Le nouveau président a par la suite rappelé les grands débats qui ont agité l'Assemblée nationale depuis près de 220 ans, sur la langue, l'économie, avant d'aborder le climat acrimonieux actuel en chambre qui, estime-t-il, mine la crédibilité de l'institution aux yeux de la population. « Nos compor-tements contaminent les fondements importants de notre société démocra-tique », a-t-il averti les élus, auxquels il demande de revenir aux fondements.

M. Chagnon a cependant tenu à faire la distinction entre la période de ques-tions, fort médiatisée, où les esprits s'échauffent, et le travail plus serein au sein des commissions parlementaires.

Il s'est engagé à former un comité en vue d'une amélioration des débats, ce qui pourrait notamment se traduire par des modifications aux règlements.

Jacques Chagnon est député libéral depuis 1985. Il a été ministre de l'Éducation en 1994, puis ministre de la Sécurité publique de 2003 à 2005. Depuis 2009, il occupait la fonction de deuxième vice-président de l'Assemblée nationale.

SociétéQuébec met en place la norme conciliation travail-famille

Le ministère de la Famille du Québec lance mardi 5 avril, la norme concilia-tion travail-famille, qui s'adresse aux entreprises souhaitant faire reconnaître leurs bonnes pratiques en cette matière. Selon la ministre de la Famille, Yolande James, cette « norme unique au monde » permettra d'attirer et de retenir une nouvelle génération de tra-vailleurs pour qui la question de la qualité de vie revêt une importance par-ticulière.

La norme énonce des exigences en matière de bonnes pratiques de concili-ation travail-famille. Le Bureau de nor-malisation du Québec aura la respons-abilité d'évaluer la conformité d'une organisation à l'un des quatre niveaux de certification.

Parmi les mesures reconnues, les entre-prises pourront offrir un service de garde sur les lieux de travail, des con-gés pour raisons familiales, une semaine de travail comprimée ou encore un horaire flexible.

« Les défis qui guettent plusieurs sect-eurs de l'économie québécoise sont bien réels : pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, difficultés à recruter et à rete-

nir les travailleurs, particulièrement les jeunes. Dans ce contexte, miser sur la conciliation travail-famille peut être une stratégie gagnante pour les employ-eurs », soutient la ministre Yolande James.

La norme a été élaborée par des représentants du milieu universitaire, d'Emploi-Québec, du ministère du Travail, d'employés et d'employeurs, qui travaillent à sa conception depuis 2007.

Selon la ministre de la Famille, ce sceau d'excellence permettra d'accroître la compétitivité des entreprises sur la scène locale et internationale.

Le retard du CanadaEn 2008, une étude de l'Institut de recherche sur les politiques sociales et de santé de l'Université McGill com-parait les normes conciliations famille-travail en vigueur dans 180 pays. Les chercheurs concluaient que le Canada accusait un important retard par rapport aux normes des travailleurs d'autres régions du monde. L'étude notait toute-fois que le Québec se démarquait avec son régime de congé parental et son réseau de garderies à 7 $.

M. Jacques Chagnon

Travail Un Québécois sur trois songe à retarder sa retraite

Les nouvelles mesures annoncées par le ministre des Finances, Raymond Bachand, dans son plus récent budget inciteraient un travailleur québécois sur trois à retarder sa retraite. C'est ce que suggèrent mercredi les résul-tats d'un sondage CROP, réalisé pour l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, après l'annonce de nou-velles mesures du gouvernement concer-nant le Régime des rentes du Québec. Dans son budget déposé le 17 mars derni-er, M. Bachand avait annoncé une petite réforme des retraites ainsi qu'une hausse des cotisations au Régime des rentes, dont le financement à long terme posait problème. Selon l'enquête, en comparant les inten-tions des répondants qui comptent réviser

leur plan, l'âge moyen de la retraite visé par les travailleurs, qui se situait à 63 ans avant les nouvelles mesures, s'élève maintenant à 66,7 ans, une augmentation de presque quatre ans. Parmi les répondants qui seraient incités à rester actifs plus longtemps, 26 % pré-cisent qu'ils envisagent désormais de prendre leur retraite après 70 ans, alors qu'ils n'étaient que 9 % à y songer avant l'annonce des nouvelles mesures. Les travailleurs de 55 ans et plus sont plus enclins, dans une proportion de 35 %, à viser une retraite entre 66 et 69 ans. Le sondage a été réalisé en ligne du 23 au 25 mars auprès de 501 répondants actifs sur le marché du travail. La marge d'erreur n'était pas disponible. Source : Presse canadienne

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Monde

Côte d'Ivoire Gbagbo se rendAprès un assaut des hélicoptères des Nations unies et de la force française Licorne

Le président sortant de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, se serait rendu le 5 avril et aurait demandé la protection des forces de l’ONU en Côte d’Ivoire, selon un haut respons-able des Nations unies.

La présidence française avait peu auparavant annoncé que des tracta-tions avaient eu lieu en vue de la reddition du président sortant ivoir-ien. Le premier ministre français, François Fillon, avait ainsi indiqué que « deux généraux proches de l'ancien président Gbagbo sont en train de négocier les conditions d'une reddition. »

Laurent Gbagbo négociait les termes de son départ du pouvoir, à la suite de l'offensive menée par les troupes de son rival Alassane Ouattara appuyées par les hélicoptères des Nations unies et de la force française Licorne.

Quatre hélicoptères de l'ONU ont attaqué les positions de M. Gbagbo. « Des hélicoptères de l'ONUCI ont tiré sur les camps militaires d'Agban et d'Akouédo ainsi que sur le palais et la résidence présidentiels », a déclaré le porte-parole de la force onusienne, Hamadoun Touré. « On a travaillé avec la force française Licorne, conformément à notre man-dat et à la résolution 1975 de l'ONU », a-t-il précisé. « Nous avons lancé l'opération destinée à protéger les populations en mettant hors d'état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l'ONU », a déclaré le porte-parole.

Les troupes de l'armée française sta-tionnées en Côte d'Ivoire ont ainsi reçu l'autorisation de protéger la pop-ulation

civile et le personnel de l'ONUCI à la demande du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

« Le président de la République a répondu positivement à cette demande et autorisé les forces fran-çaises, agissant conformément au mandat que leur a donné le Conseil de sécurité, à participer aux opéra-tions conduites par l'ONUCI en vue de la protection des civils », a déclaré l'Élysée par voie de commu-niqué.

La force française Licorne, qui compte 1400 hommes en Côte d'Ivoire, avait pour mission princi-pale de soutenir l'ONUCI et d'assurer la sécurité des Français et étrangers en territoire ivoirien lors des conflits.

L’«offensive finale»Les troupes du président Ouattara avaient donné «l'assaut final» contre Abidjan, lundi 4 avril. Un porte-parole du premier ministre Guillaume Soro, Alain Lobognon, a précisé que les troupes de M. Ouattara étaient entrées dans la capi-tale économique de la Côte d'Ivoire par le nord. La victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle du 28 novembre a été reconnue par la commission électorale ivoirienne et la communauté internationale. Validée par les Nations unies, elle a été rejetée par le Conseil constitu-tionnel, dirigé par un partisan de Laurent Gbagbo.

Libye«Prêts à négocier, mais pas à chasser Kadhafi»

La Libye se dit prête à organiser des élec-tions et à réformer son régime politique, mais seul son peuple peut décider si Mouammar Kadhafi doit rester ou non au pouvoir, a déclaré lundi 4 avril un porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim.

« Nous pouvons avoir toutes sortes de systèmes politiques, procéder à toutes sortes de changements : réformer la con-stitution, procéder à des élections, etc., mais le dirigeant doit en prendre l'initiative. C'est notre conviction », a déclaré Moussa Ibrahim, cité par l'agence Reuters.

Il ajoute que le gouvernement est prêt à rechercher une solution politique avec les grandes puissances, mais cela doit se faire de concert avec les Libyens. « Personne ne peux venir en Libye pour dire : "Vous devez renoncer à votre dirigeant ou à votre régime" », a-t-il précisé.

Par ailleurs, il dit regretter que l'Italie ait reconnu le Conseil national de transition (CNT) représentant la rébellion libyenne comme le « seul interlocuteur légitime ».Rome a d'ailleurs ajouté que les proposi-tions de sortie de crise du régime de Kadhafi « ne sont pas crédibles ».

Le régime poursuit également ses efforts diplomatiques pour trouver une solution au conflit. Le vice-ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Obeïdi, s'est rendu en Turquie lundi pour un entretien avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.

M. Obeïdi, qui s'est entretenu a veille avec le ministre grec des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, se rendra à Malte après son arrêt en Turquie. «Kadhafi doit partir»

De leur côté, les dirigeants politiques des rebelles, basés à Benghazi, ont rejeté l'idée d'une transition dirigée par deux fils du colonel Mouammar Kadhafi. « C'est complètement rejeté par le Conseil », a déclaré un porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, interro-gé sur la situation. « Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique ».

Citant un diplomate sous le couvert de l'anonymat et un responsable libyen, le New York Times vient de révéler que Seif al-Islam Kadhafi et son frère Saadi proposent de prendre les rênes du pays de 6,5 millions d'habitants.

Le quotidien américain fait aussi état de dissensions au sein de la direction du CNT. Il rapporte qu'une réunion entre les principaux dirigeants militaires de ce gouvernement de transition provisoire, la semaine dernière, a tourné au vinaigre.

L'ex-ministre de l'Intérieur Abdul Fattah Younes, qui dirige les combattants rebelles, l'ex-général Khalifa Heftar, de retour des États-Unis dans l'espoir de diriger la rébellion, et l'homme considéré comme le ministre de la Défense du CNT, Omar El-Hariri, n'ont pu s'entendre.

Lors de cette réunion, tenue pour cerner les causes des récents revers de la rébel-lion, M. Heftar s'en serait pris aux dirigeants de la rébellion pour avoir choi-si M. Younes comme chef militaire. Au terme de la réunion, M. Younes est cepen-dant resté en place, et M. Heftar a refusé de lui prêter main-forte.

Le colonel Kadafi, au pouvoir depuis 1969, tente pour sa part des efforts diplo-matiques pour trouver une solution au conflit. Le vice-ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Obeïdi, s'est rendu en Turquie lundi pour un entretien avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.

M. Obeïdi, qui s'est entretenu a veille avec le ministre grec des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, se rendra à Malte après son arrêt en Turquie.

Sources : AFP, Reuters et Al-Jazira

Laurent GbagboMouammar Kadhafi

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Monde

Haïti Martelly président

Michel Martelly a remporté l'élection présidentielle haïtienne avec 67,57 % des voix, a annoncé lundi le Conseil électoral provisoire. Le second tour du scrutin, tenu le 20 mars, a opposé Martelly, 50 ans, à l'ancienne première dame Mirlande Manigat, 70 ans. Cette dernière a obtenu 31,74 % des voix.

Peu après l'annonce des résultats, des explosions de joie ont retenti à Port-au-Prince. À Pétion-Ville, plusieurs cen-taines de partisans de M. Martelly se sont rassemblés dans une ambiance bon enfant. Les gens fêtaient ces résultats dans le calme.

Plusieurs mesures ont été prises pour empêcher que des violences éclatent à la suite de l'annonce des résultats, comme cela avait été le cas à l'issue du premier tour. Les manifestations, qui avaient fait plusieurs morts, avaient forcé les autorités à revoir les résultats et à réintégrer Michel Martelly dans la course, au détriment du candidat du pouvoir, Jude Célestin.

Lundi 4 avril, des policiers et des sol-dats des Nations unies ont été déployés dans les rues du pays pour empêcher

tout débordement.

Plusieurs commerces ont barricadé leur vitrine en prévision de l'annonce des résultats du vote. Dans les derniers jours, de nombreux Haïtiens se sont rués dans les supermarchés et les banques, à Port-au-Prince, pour faire des provisions.

Initialement, les résultats préliminaires devaient être annoncés le 31 mars, mais des fraudes et des irrégularités massives ont forcé les autorités à repousser cette date, le temps d'écarter les procès-ver-baux irréguliers.

Depuis le vote, les deux camps ont respectivement annoncé leur victoire, au mépris de l'Organisation des États américains qui recommandait d'attendre les résultats officiels pour ne pas nuire au bon déroulement du processus élec-toral.

Les résultats définitifs de la présiden-tielle devraient être dévoilés le 16 avril. Source : Presse canadienne

Michel Martelly

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Maghreb

À l'initiative de notre confrère Maghreb Canada ExpressConférence : « l'intégration économique pour transcender les divergences politiques»Savoir précéder l'histoire, en étudier prospectivement les voies afin que l'évolution ne nous surprenne jamais; c'est là une qualité qui manque souvent et dont l'absence fini par peser même sur l'histoire. Il en est ainsi de la ques-tion du Maghreb, une région pouvant peser sur les relations internationales autour de la Méditerranée et ailleurs mais où, hélas, la dictature de l'immédiat et du court terme ne cesse de freiner les choses. C'est sans doute sur une conviction de cette nature que notre confrère Abderrahman El Fouladi et son groupe, Maghreb Canada Expresse, ont fondé leur dernière initiative - que nous saluons comme elle mérite - en organisant, en partenariat avec l'Ambassade du Maroc au Canada, une conférence sur «L'intégration économique pour transcender les diver-gences politiques» au cours de laquelle le Pr Camille Sari, s'appuyant sur l' exemple de L'Algérie et du Maroc; dont les frontières sont fermées et dont le relations politiques sont perturbées par la question du Sahara; a démontré, chiffres à l'appui que l'union fait la force et surtout qu'elle est un facteur générateur d'un développement socioé-conomique seul à même d'épargner à nombre de pays et de Nations, des con-vulsions parfois sanglantes et drama-tiques. Compte rendu.

Marraine de l’événement, l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni a souligné dans son exposé introductif, que le Maroc est engagé dans le processus de consolidation de son expérience démocratique qui vise

l'ancrage d'une gouvernance politique et socio-économique.

"L'intégration économique maghrébine s'avère de plus en plus indispensable pour relever les enjeux politiques, économiques et sociaux auxquels fait face cette région stratégique du monde, un espace géoéconomique qui partage autant de caractéristiques communes: langue, religion, histoire etc.", a dit Mme Chekrouni.

Une intégration économique régionale plus poussée présenterait des avantages importants et "créerait un marché régional de plus de 75 millions de con-sommateurs (...) elle entraînerait aussi des gains d'efficience et rendrait la région plus attrayante pour les investis-seurs étrangers", a-t-elle expliqué.

Elle a souligné, dans ce sens, que "les structures économiques complémen-taires des pays du Maghreb créeraient des possibilités d'échanges qui bénéfici-eraient à tous les pays de la région".

Le triptyque de l’union, selon Camille SariAllant plus avant dans le raisonnement, le conférencier invité, M. Camille Sari, auteur de l'ouvrage "Algérie et Maroc: quelles convergences économiques?", a réitéré son appel à une intégration économique maghrébine, préconisant une monnaie commune pour renforcer les échanges entre les pays de la région, estimant que le développement économique et l'emploi détermineront le devenir des pays du Maghreb.

M. Sari a, toutefois, souligné que dans ces pays à forte croissance démographique et jouissant d'une popu-lation jeune, des taux de croissance des PIB autour de 3 à 4 pc sont insuffisants pour résorber le chômage.

Selon lui, trois voies permettront des évolutions favorables des économies des pays de l'Union du Maghreb arabe, à savoir la lutte contre la corruption, l'intégration économique maghrébine et la réduction drastique des dépenses dans le domaine militaire.

Lutte contre la corruption et monnaie uniqueEn tenant compte des spécificités du Maghreb, il a appelé à une monnaie commune dans un premier temps qui cohabiterait avec les monnaies nation-ales, avant la création d'une monnaie unique, qui dépendra du rythme d'accélération du processus de conver-gences économiques et structurelles, de l'accroissement des échanges intra-maghrébins et de la volonté politique des autorités nationales en place.

Pour le conférencier, le rôle d'une mon-naie commune est de faciliter les échanges de biens, de services et de capitaux sans altérer le droit de battre la monnaie de chaque Etat. L'objectif est de passer d'un taux des échanges intra maghrébins de 2 pc actuellement à 40 pc, la moyenne des autres constructions régionales.

Opportunités et atouts, selon Avram ElararPour sa part, M. Avram Elarar, homme d’affaires canado-marocain, qui a axé son intervention sur l'accord de libre-échange maroco-canadien, a indiqué que le Maroc offre des opportunités énormes et à tous les niveaux d'autant plus que le Royaume, de par sa position géographique stratégique, constitue une passerelle vers l'ensemble de la région du Moyen Orient et d'Afrique du Nord

ainsi que vers l'Europe.

Il a, par ailleurs, mis l'accent sur les opportunités d'investissement et de col-laboration avec les firmes canadiennes, insistant sur le renforcement de l'éducation, des compétences et des res-sources humaines.

"Un accord de libre-échange avec le Maroc serait une première porte pour les relations du Canada avec les pays africains", a estimé M. Elarar, soulig-nant que le Maroc présente des opportu-nités "énormes" d'investissement dans plusieurs secteurs pour les entreprises canadiennes.

Une importante délégation conduite par le Premier ministre canadien Stephen Harper s'est rendue dernièrement dans le Royaume pour le lancement officiel des négociations maroco-canadiennes sur un accord de libre-échange.

La visite officielle au Maroc du chef de l'exécutif canadien a été aussi couron-née par la signature de deux protocoles d'entente en matière d'éducation et de formation professionnelle, rappelle-t-on.

Source : Maghreb Arabe Presse

Abderrahman El Fouladi

Mme Nouzha Chekrouni, M. Camille Sari et M. Avram Elarar

Détente en vue…Bientôt une route reliant le Maroc aux camps de Tindouf ?Un projet de construction d’une route qui relierait le Sahara marocain aux camps de Tindouf, serait bientôt étudié par le Maroc et l’Algérie.

L’infrastructure routière, qui fera l’objet du déplacement le 11 avril prochain d’une mission technique de l’ONU, qui visitera le Maroc et l’Algérie, pour accélérer la réalisation de ce projet, rentre dans le cadre du développement

annoncé des relations de coopération entre les deux pays voisins.L’initiative déjà encouragée par le Maroc lors de ses négociations informelles avec le Polisario, vise à répondre aux demandes insistantes de citoyens sah-raouis qui souhaitent rendre visite à des membres de leur famille dans les camps de Tindouf.

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Maroc

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Le débat sur la réforme de la Constitution est engagé…Les maroco-montréalais s’engagent aussiDes milliers de personnes continuent de descendre dans les rues de certaines villes du Maroc pour exprimer leurs points de vue sur le projet de réformes politiques et sociales en cours dans le pays. Le Mouvement des jeunes du 20 février, toujours à l’origine de ces mani-festations, a été approché par le Commission consultative sur les réformes constitutionnelles pour une rencontre « informelle ».

Lors des dernières manifestations de cette nature, le nombre des manifestants à Casablanca, s’établissait entre 2500 (selon la police) et 10 000 (selon les organisateurs) chez lesquels les mêmes slogans reviennent depuis le 20 février, lors de la première journée de manifes-tations qu’a connu le Maroc depuis le déclenchement de ce qu’il est convenu d’appeler le «printemps arabe» : « Le peuple demande le changement », « non à la corruption, au clientélisme et au favoritisme », « dignité, liberté et jus-tice sociale » ou encore « démission du gouvernement et dissolution du parle-ment ».

Mais, les consultations en cours pour les réformes constitutionnelles se sont également invitées sur les pancartes et banderoles des manifestants. Certains laissaient entendre des « nous voulons un Maroc nouveau et une nouvelle con-stitution », alors que d’autres criti-quaient le texte de Loi suprême en vigueur et demandaient l’abrogation de certains de ses articles.C’est dire la divergence des avis et opinions sur les attentes d’une popula-tion qui appelle unanimement au «changement» mais qui est loin de s’entendre sur le contenu et la nature de ce changement.

Montréal dans la dynamique du changementLe débat en tout état de cause ne fait que commencer. Au Maroc et chez les marocains et originaires du Maroc vivant hors du pays.

Montréal, où vivent plus de 80 000 originaires du Maroc, n’échappe pas à ce débat. La Métropole ne déroge pas aux divergences d’avis qui s’expriment à Casablanca et dans le reste du pays d’origine.

Depuis une dizaine de jours, au «Mouvement du 20 février» répondent les slogans et «sit in» du «Mouvement du 10 avril», également appelé «Alliance citoyenne».

Comité montréalais de soutien au «mouvement du 20 février »Un communiqué nous apprenait ainsi que «Dans le cadre de son appui au mouvement du 20 février, le comité de soutien au mouvement marocain du 20 février a tenu une réunion le 26 mars 2011, au siège de la maison de la cul-ture Frontenac . Après avoir fait le tour de son ordre du jour le comité a décidé ce qui suit:

-L'organisation d'un sit-in le samedi 2 avril, de 14h à 15h 30 mn, sous le mot d'ordre: «Ensemble pour la démocratie, la justice et la dignité pour le peuple marocain»

-Appelle la diaspora marocaine du grand Montréal ainsi que toutes et tous les défendeurs de la justice, de la liberté et de la dignité humaine à participer au sit-in que nous organisons le samedi 2 avril. »

Alliance citoyenne, section Montréal

Quelques jours plus tard, le mouvement dit du 10 avril, annoncait la naissance de sa section montréalaise à travers le communiqué suivant :

«Nous, citoyens marocains résident à Montréal,

*Estimant que les efforts menés par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI depuis son intronisation, ont complètement changé le Maroc et ont permit de réalis-er des avancées considérables dans la vie politique, sociale et économique de notre pays.

*Considérant que le discours prononcé le 9 mars 2011 par Sa Majesté le Roi - constitue un tournant historique pour le Maroc, - propose des réformes constitution-nelles conformes aux aspirations des citoyens- défini les voies et moyens à même de garantir les droits et la dignité des cit-oyens

1- Nous opposons fermement à toute revendication de réduire les pré-rogatives constitutionnelles du Roi, Amir Al Mouninine, représentant suprême de la Nation et garant des droits et libertés des citoyens maro-cains;

2- Adhérons aux revendications légitimes des marocains pour la dignité du citoyen, la prospérité économique et la justice sociale;

3- Dénonçons toute forme de pré-dation et demandons la poursuite de toute personne accusée de corruption ou de détournement de denier publique ;

4- Affirmons notre soutien indé-fectible à notre Roi et notre détermina-tion à agir pour bâtir le Maroc de demain sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et dans la ligne philosophique définie par notre devise : Dieu, la Patrie, le Roi.

Manifestations à venirLe groupe Alliance citoyenne se défini comme «constitué principalement de jeunes marocains, sans appartenance politique ni attache partisane. Il a été constitué à travers le réseau de commu-nication Facebook par et pour des Marocains qui trouvent dans cet espace un lieu d'échange, de collaboration et de coordination pour défendre leurs idées et leurs choix et partager leurs attentes et ambitions pour leur pays.»

Il vient de rendre public son second communiqué dont voici la teneur :«Manifestation des Marocains de Montréal, pour affirmer notre soutien indéfectible à notre Roi et notre déter-mination à agir pour l'édification et l'unification d'un Maroc Moderne.

Pour faire suite au discours historique prononcé le 9 Mars 2011 par sa Majesté le Roi Mohammed VI, notre comité Alliance Citoyenne Marocaine Section Montréal, organise une manifestation pacifique pour exprimer notre attache-ment au trône Alaouite qui constitue les fondements de notre identité Marocaine, et notre soutien aux réformes constitu-tionnelles profondes annoncées par le Roi.

Notre rassemblement a pour objectif d'informer l'opinion publique sur notre soutien aux chantiers du développement global menés par Sa Majesté le Roi depuis son intronisation et notre ambi-tion de bâtir le Maroc de demain sous le règne de sa Majesté.- Notre devise demeurera à jamais: Dieu - La Patrie - Le Roi

Date : 10 Avril 2011Heure : 11h00 à 13h00Endroit : Consulat du Maroc à Montréal 2192 Boulevard René- Lévesque, H3H 1R6, Montréal. QC».

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Initiatives

"Marocaines d'ici et d'ailleurs", version AmériquesRendez-vous à Montréal les 14 et 15 maiLe Conseil de la communauté maro-caine à l'étranger (CCME) organisera les 14 et 15 mai prochain à Montréal la première rencontre des femmes marocaines des Amériques qui se foca-lisera sur les problématiques propres à cette région du monde.

Cette troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs", qui regroupera quelque 150 femmes venus des États-Unis d'Amérique, de l'Amérique Latine, du Canada et du Maroc, "vise à combler les lacunes en termes de connaissances et d'enjeux, tout en offrant un espace de rencontre, d'échanges et de mise en réseau", indique un communiqué du CCME.

Cette rencontre, qui verra la participa-tion de femmes issues du milieu aca-démique, associatif, politique ou économique, "ambitionne de contribu-er à la compréhension des probléma-tiques spécifiques à cette région et d'apporter un éclairage scientifique aux défis vécus et aux actions concrètes à entreprendre, par le Maroc et les pays de résidence", selon le CCME.

Les participantes traiteront de trois problématiques centrales et communes à toutes les Marocaines d'ici et d'ailleurs, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, ajoute-t-on.

Un débat en trois dimensionsLe premier axe "Agir contre les dis-criminations" traitera, sous une approche comparatiste, des politiques publiques de lutte contre les discrimi-nations dont sont victimes les femmes migrantes de part leur sexe et leur origine ainsi que les actions menées, dans ce cadre, par les acteurs sociaux.

Le second axe "Agir pour l'égalité" se penchera sur les questions liées aux inégalités juridiques, particulièrement celles qui concernent les dispositions du Code de la famille (Moudouwana) et leur application effective dans les pays de résidence, alors que le

troisième axe "Femmes et citoyennes" se veut un espace dédié aux différentes formes d'engagement civique des Marocaines des Amériques et de celles du Maroc pour améliorer leurs droits sociaux et promouvoir leur participa-tion à la vie publique, précise la même source.

Mieux approcher les spécificités migratoiresLa rencontre de Montréal fait suite à celle de Bruxelles, organisée en décembre 2010 et qui fut la première

d'une série de réunions régionales que le CCME organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs ", dont les deux éditions précédentes s'étaient tenues à Marrakech en 2008 et 2009. Après Montréal, la même source souligne que les deux prochaines rencontres, consacrées aux femmes marocaines de l'Afrique sub-saharienne et des Pays-arabes, seront programmées durant l'année en cours.

Source : Maghreb Arabe Presse

Vacances au paysPour les enfants de la Communauté Marocaine

À l’instar des années précédentes, la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Étranger organisera durant l’été 2011 une colo-nie de vacances au profit des enfants de cette même Communauté.

La période aura lieu du 17/07/2011 au 30/07/2011 (départ de Montréal le 16/07/2011 et retour de Casablanca le 30/07/2011).

Cette opération culturelle et éducative qui aura lieu au Complexe Moulay Rachid de Bouznika, vise à renforcer les liens de la communauté marocaine avec la mère patrie et à préserver

l’identité culturelle des enfants en leur permettant d’apprécier la richesse du patrimoine culturel et civilisationnel de leur pays.Le quota réservé cette année à la com-munauté marocaine résidant au Canada est de 15 places.La date limite de la réception des dos-siers de candidatures au Consulat Général du Royaume du Maroc à Montréal est le 20 avril 2011 à 14 heu-resInformations complémentaires : site Internet du Consulat ; www.consulatdumaroc.ca Contact : Mme KARAMA (Service Social: 514-288-8750 poste 7 - 1)

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nº 153 du 7 au 20 avril 201121 Atlas.Mtl

Emploi

Un document tout sauf surprenant de Statistiques CanadaImmigrants et emploi: le Québec à la traîneSi vous avez choisi d'immigrer au Canada, pensez-y à deux fois avant de vous installer au Québec! L'Institut de la statistique du Québec (ISQ) ne le dit pas aussi crûment que cela, mais la conclusion d'une remarquable étude qu'il vient de publier saute aux yeux: pour les immigrants, le marché québé-cois du travail est nettement plus dif-ficile à percer que dans les autres prov-inces.

Les chiffres sont ceux de 2009, dernière année complète où l'on dispose de don-nées permettant d'effectuer des recoupements selon l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la région de prove-nance. Le document fournit le portrait le plus complet jamais publié sur le sujet (1).Au Québec, les immigrants occupent 12% de l'emploi total; cela représente 451 000 emplois. On peut raisonnable-ment penser que la vaste majorité de ces emplois se trouvent dans la région de Montréal, de très loin le premier choix de résidence chez les nouveaux arrivants.

D'entrée de jeu, un chiffre saute aux yeux: au Québec, le taux de chômage chez les immigrants se situe à 13,7%, comparativement à seulement 7,6% chez les travailleurs nés au Canada (que les spécialistes appellent les «natifs»). Cela va donc presque du simple au double. Cette situation n'est pas unique: dans la majorité des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), on peut constater des écarts du même ordre.

Dramatique !Ce qui est plus dramatique, c'est que le reste du Canada réussit à faire beau-coup mieux. En Ontario, le taux de chômage chez les immigrants atteint 10,7%, comparativement à 8,4% chez les «natifs». Dans l'ensemble du Canada, les chiffres correspondants sont de 10% et 7,8%. Chez certaines catégories de travailleurs, les dispropor-tions sont considérables: chez les immi-grants très récents (arrivés depuis moins de 5 ans), le chômage n'est que de 7,4% en Saskatchewan, compara-tivement à 22,4% au Québec. Certes, avec le temps, la situation des immi-grants s'améliore. Ainsi, chez les immi-grants de longue date (10 ans et plus), le taux de chômage tombe à 10,7% au Québec, mais il demeure encore sensi-blement plus élevé que la moyenne canadienne de 8,3%.

Ce que ces chiffres nous disent, c'est que la situation au Québec peut soute-nir la comparaison au niveau interna-tional, mais que, dans un contexte cana-dien, le Québec accuse un retard consi-dérable.

Qu'est-ce qui peut causer cela?Le document vise d'abord à dresser un

portrait de la situation, et demeure donc assez discret sur le sujet. Selon le direc-teur de l'étude, Jean-Marc Kilolo-Malambwe, la présence relativement forte d'immigrants dans une société d'accueil facilite l'intégration des nou-veaux arrivants sur le marché du tra-vail. Or, toutes proportions gardées, le Québec attire moins d'immigrants que les autres provinces. On a vu que les immigrants comptent pour 12% de l'emploi au Québec. En Colombie-Britannique, la proportion frise les 27%; en Ontario, 29%, dont une forte proportion d'immigrants de longue date. Le poids de l'Ontario contribue grande-ment à faire monter la moyenne cana-dienne à 20%.

Dans ces deux provinces, les immi-grants constituent à l'évidence même une masse critique beaucoup plus importante qu'au Québec, et cela peut certainement contribuer, par effet d'entraînement, à faciliter l'accès au marché du travail.

Il faut aussi poser la question de la crédibilité des diplômes. Ainsi, le taux de chômage atteint 20% chez les immi-grants diplômés en provenance d'Afrique (y compris les pays du Maghreb), mais tombe à 16% chez les Asiatiques et seulement 9% chez les Européens. Or, les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) fournissent beaucoup plus d'immigrants au Québec qu'au reste du Canada. Un chiffre est remarquable: chez les immigrants, peu importe le pays de provenance, qui ont décidé d'effectuer leur formation au Canada ou de décrocher un diplôme dans une institution canadienne, le taux de chômage chute de façon spectaculai-re à 8,5%.

Le document jette aussi un éclairage très intéressant sur le taux d'emploi (c'est-à-dire la proportion de personnes en âge de travailler et détenant un emploi). Plus le taux d'emploi est élevé, mieux c'est. Comme on peut s'y atten-dre, le taux s'emploi des immigrants établis au Québec, à 53,2%, est très inférieur à celui des travailleurs nés au Canada (60,8%). La différence la plus frappante concerne les jeunes femmes de 15 à 24 ans. Chez les jeunes femmes immigrantes de cette catégorie, le taux d'emploi plonge à 36%, 60,6% chez les «natives» du même groupe d'âge. Le document n'avance aucune explication là-dessus, mais on peut se poser la question: ce fossé pourrait-il avoir quelque rapport avec la forte proportion d'immigrants maghrébins, et de leur attitude à l'égard de la femme au tra-vail?

1. Accès au document : www.stat.gouv.ca/publications/remu-neration/pdf2011/rapport_particip_immigrants09.pdf

Source : Presse canadienne

Nouvelles embûches pour les médecins diplômés à l'étranger

La discrimination systémique vécue par des médecins diplômés à l'étranger ne se limiterait pas au processus de sélection pour un poste de résidence. Une fois admis à ce stage très convoité, certains d'entre eux feraient face à des décisions arbitraires et à des comportements mépri-sants, voire racistes. Une situation qui doit impérativement cesser, a dénoncé hier le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), qui réclame une enquête.

En point de presse hier, son directeur général, Fo Niemi, a levé le voile sur six cas «troublants de résistance à l'intégration». Ces six médecins ont tous réussi les équivalences du Collège des médecins, comme les examens d'entrée à la résidence. Mais ils ont vite déchanté devant les nouveaux obstacles qui se sont dressés devant eux, raconte M. Niemi. «Ils se sont aperçus que les critères d'évaluation des hôpitaux et des facultés sont très flous, et qu'ils ouvrent la porte à l'arbitraire et à l'iniquité.»

À l'hôpital, certains ont même essuyé des comportements ouvertement vexatoires ou méprisants de la part de superviseurs et d'autres membres de l'équipe de soins, créant ainsi un milieu de travail «tox-ique». «Un superviseur avec lequel j'avais des problèmes m'a dit qu'il ne voulait plus de médecins étrangers sur son équipe, que dorénavant il voulait seulement des François Tremblay», a témoigné le Dr Omar Addou.

Le médecin d'origine marocaine a récem-ment été expulsé du programme de chiru-rgie orthopédique de l'Université de Montréal après plusieurs mois de pratique en milieu hospitalier. À son arrivée au Québec, en 2006, M. Addou est allé décrocher une maîtrise en administration de la santé tout en allant chercher ses équivalences au Collège. Cela fait, il a fait une demande de résidence qui a été acceptée sur le champ, en 2008. «Ma pre-mière année s'est déroulée sans aucun problème.»

C'est à la seconde que tout s'est gâché. «J'ai fait un stage à Sacré-Coeur, avec un superviseur qui était en conflit ouvert avec moi. Il m'a donné un échec.» Pour son second stage, le Dr Addou s'est

retrouvé au même endroit, avec le même superviseur, ce qui est contraire aux règles habituelles. Il a essuyé un nouvel échec, qui l'a conduit à son expulsion du programme. «J'ai vu 12 années d'études partir en fumée. Quand on est expulsé, on perd notre licence et c'est la fin de notre carrière au Canada.»

Ce dernier déplore le deux poids, deux mesures qui prévaudrait à la résidence. «Je n'ai eu droit à aucun recours même s'il a été établi que mon dossier était basé sur des informations biaisées, parfois même erronées, et qu'il y a eu violation des principes d'équité procédurale et de justice naturelle.»

Cette histoire recoupe en partie celle de Zaara Bouchouared, médecin d'origine algérienne qui a dû se battre pour être admise à la résidence en soins intensifs. Sa première année s'est déroulée sans ani-croche. Puis le climat s'est détérioré. Déjà, à l'automne dernier, la Dre Bouchouared s'était confiée au Devoir à propos de son découragement. «À l'hôpital, à compétences égales, le méde-cin étranger passe toujours en second.»

Depuis, les choses se sont accélérées et la Dre Bouchouared fait face elle aussi à une expulsion. Elle a déposé une plainte et un grief de harcèlement discriminatoire et psychologique contre son superviseur. Mais ses espoirs sont minces. «Alors que la population du Québec a désespérément besoin de médecins, le Québec devient un cimetière et un cul-de-sac professionnel pour les médecins formés à l'étranger.»

Pour Fo Niemi, ces témoignages justifient pleinement que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) mène une nouvelle enquête. Ce dernier rappelle que, l'automne dernier, la Commission avait conclu que le proces-sus de sélection des universités a bel et bien donné lieu à une discrimination sys-témique. Les facultés de médecine avaient formellement nié cette lecture des faits.

Source : Presse canadienne

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nº 153 du 7 au 20 avril 201122 Atlas.Mtl

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nº 153 du 7 au 20 avril 201123 Atlas.Mtl

Qui n'est jamais tombé sur une petite annonce faisant miroiter la possibilité de gagner des sommes astronomiques aisément, tout en travaillant de chez soi? Horaire flexible, tâches simples, salaire faramineux : le rêve quoi!

Que ce soit sur Internet ou dans les petites annonces de journaux, plusieurs publicités tentent d'attirer les curieux désireux de gagner leur vie facilement, du confort de leur foyer. Quels sont ces emplois, supposément si payants?

Emplois en ligne : flou artistiqueLa plupart du temps, ces emplois sont étroitement liés avec tout ce qui touche Internet. En effet, avoir accès à un ordi-nateur branché à Internet est bien sou-vent un des seuls critères d'embauche pour ce type d'emploi. Sans être néces-sairement un professionnel de l'informatique, il faut toutefois être en mesure de naviguer aisément et effi-cacement. Par exemple, l'emploi peut consister à aller de site en site afin de publier des liens et faire en sorte que le plus de gens possible aient envie de cli-quer dessus. Dans ce cas-ci, le revenu ira en fonction du nombre de clics. Le salaire variera donc de façon substan-tielle d'une personne à une autre. Sur un site, on affirme qu'en seulement deux

heures par jour, il est possible de gagner 950 $ par semaine. Il n'est pas rare de tomber sur des annonces d'emplois en ligne vantant des revenus de 500 à 1000 $ par semaine. D'autres demeurent con-servatrices et les proposent comme rev-enu complémentaire d'abord et avant tout. Toutes ont un point en commun : l'explication des tâches à accomplir demeure floue, malgré un site bien rem-pli et un nombre important de témoi-gnages enthousiastes sur l'emploi pro-posé. Plusieurs affirment que le marché québécois du travail en ligne a énormé-ment de potentiel et que plusieurs opportunités d'affaires sont à saisir rapi-dement afin de bien le développer. Bref, une mine d'or à portée de la main.

Un investissement de base peut toute-fois être requis afin d'avoir accès au matériel et aux explications de départ et ainsi d'être en mesure de commencer à travailler. On retrouve aussi beaucoup d'opportunités de vente de produits de catalogues virtuels pour lesquels on reçoit une commission pouvant aller jusqu'à 70 % du prix des items vendus. Ce sont par exemple des ouvrages de croissance personnelle, des livres sonores ou autres articles du genre. Si l'on est le moindrement intéressé par l'échange de monnaie, on peut se lancer

comme trader de devises sur le marché international de devises en ligne. Une formation est offerte à l'ouverture d'un compte et au dépôt d'un montant initial. Les compagnies qui offrent ce genre d'emploi sont souvent situées aux États-Unis, parfois même en Europe. La plupart pré-cisent toutefois que leurs emplois s'adressent à tout le monde, de tous pays confondus. Les salaires sont la plupart du temps versés par chèque ou par virement, notamment dans un compte Paypal.

Prudence! Prudence!…Alors que les publicités vantant ce genre d'emploi sont quasi omni-présentes, particulièrement sur Internet, il peut être facile de se laisser tenter. Toutefois, devant l'inconnu, mieux vaut demeurer sur ses gardes et valider cer-taines informations avant de se lancer. Est-il possible de contacter quelqu'un afin de poser des questions de vive voix ou seulement par courriel? Connaît-on quelqu'un qui a essayé cet emploi et qui peut corroborer les informations mises de l'avant par la publicité? Si un inves-tissement est nécessaire, peut-on rapide-ment le regagner en commençant à tra-vailler? Si l'expérience n'est pas satisfai-

sante, est-ce possible et facile d'arrêter? Certaines compagnies proposent une période d'essai afin de valider notre intérêt pour l'emploi proposé. Ces dernières promettent que les résultats seront à la hauteur des attentes à défaut de quoi il est possible de se désister, sans conséquences.

Pour un emploi à domicile comme pour tout autre emploi, il convient de prendre un moment pour se questionner sur la nature de celui-ci, mais aussi sur l'entreprise qui l'offre. Ceci afin d'éviter d'éventuelles frustrations et déceptions, liées à investissement malheureux par exemple. Certes, il peut être alléchant et agréable de pouvoir gagner un revenu décent tout en restant chez soi, mais pas à n'importe quel prix.

Source : Presse canadienne

La fortune de chez soiou le travail virtuel qui promet beaucoup et peut décevoir énormément…

Emploi

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nº 153 du 7 au 20 avril 201124 Atlas.Mtl

Mouvements

Changement au statut de résident permanentOttawa veut empêch-er les mariages frauduleuxLe gouvernement Harper a discrètement proposé de changer les règles pour les nouveaux arrivants venus rejoindre un conjoint au pays.

En vertu de ce changement, les conjoints devraient rester en couple deux ans ou plus avant que le nouvel arrivant n'obtienne officiellement la résidence permanente.

La modification de la réglementation — élaborée dans la foulée de consultations en ligne et auprès de municipalités — a pour objectif d'éradiquer la pratique des mariages frauduleux utilisés pour con-tourner les lois sur l'immigration cana-dienne.

Le partenaire à l'étranger qui entretiend-rait une relation avec un Canadien depuis moins de deux ans obtiendrait seulement le statut de «résidence permanente condi-tionnelle». L'immigrant devrait par la suite demeurer de bonne foi au sein de la relation avec le Canadien qui le parraine, et ce, pendant deux ans ou plus à compt-er de son arrivée au pays, sans quoi il ris-querait de perdre son statut de résident permanent. Cela pourrait mener à son expulsion du pays.

Un document fédéral a été publié, same-di, peu de temps avant le déclenchement des élections. La note indique que cette modification de la réglementation enver-rait un message fort à la communauté internationale; «le Canada prend des mesures concrètes pour contrer les mar-iages frauduleux et la fraude en général

dans le domaine de l'immigration».

Harmonisation de la politique d'immigrationLe Canada harmoniserait ainsi sa poli-tique d'immigration avec celle des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Australie. Ces pays ont tous mis en place une condition minimale d'une rela-tion de deux ans pour les nouveaux arriv-ants, souligne le document.

La directrice d'une clinique d'aide juridique pour la communauté asiatique de Toronto, Avvy Go, a soutenu hier que cette mesure serait désastreuse pour des femmes qui sont coincées dans une rela-tion de couple où règnent les abus. La note gouvernementale mentionne que dans le cas où la mesure serait adoptée, un processus serait mis en place afin de permettre aux individus violentés de poursuivre leur démarche sans être con-traints de demeurer dans cette relation. Avvy Go a toutefois fait valoir que plu-sieurs femmes vulnérables ne se plain-dront pas du fait d'être maltraitées par leur conjoint.

Consultation publique Policiers et citoyens, ensemble pour la communautéLe président de la Commission de la sécurité publique, M. Claude Trudel, invite la populationà participer à une con-sultation publique sur le thème « Policiers et citoyens, ensemble pour la communauté montréalaise».

La présentation sur le sujet sera suivie d’un forum au cours duquel chacun aura l'opportunité de s’exprimer sur les ques-tions suivantes:

Quelle est votre perception de l’organisation policière et de la prestation de services sur le territoire de l’agglomération de Montréal?

De manière générale, quelle image avez-vous des policiers et policières du SPVM, ces hommes et ces femmes qui, au quotidien et 24 heures sur 24, s'activent au service de la population?

Comment qualifiez-vous vos rapports

avec ce groupe d’employés de la Ville de Montréal?

Selon vous, quels moyens les citoyens et les policiers du SPVM doivent-ils pren-dre pour travailler ensemble vers une meilleure compréhension des réalités de l’un et de l’autre et ainsi favoriser leur rapprochement?

Première séance : Le jeudi 7 avril 2011, à 19 heures, Maison de la culture Maisonneuve, 4200, rue Ontario Est, Métro Pie-IX, autobus 139 Sud

Deuxième séance : Le mercredi 4 mai 2011, à 19 heures, Mairie de l’arrondissement de Verdun, 4555, rue de Verdun, Métro Verdun

Informations complémentaires: http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_page-id=6877,62467595&_dad=portal&_schema=PORTAL

ÉducationLes angoisses du postsecondaireÇa y est, le compte à rebours est commen-cé! En cette période de l'année, des mil-liers de jeunes Canadiens sont en attente de leurs admissions aux études postsecon-daires et doivent faire un choix quant à leur avenir. Université, programmes tech-niques au cégep ou formation profession-nelle? Si quelques jeunes savent déjà depuis longtemps en quoi se diriger, la majorité hésite encore. Ce choix peut devenir angoissant, aussi bien pour les jeunes que pour leurs parents!D'après l'étude effectuée par Cathy Campbell et Michael Ungar de The Canadian Education and Research Institute for Counselling (CERIC) avec la collabo-ration de la Resilience Research Centre School of Social Work of Dalhousie University, « de nombreux répondants ont indiqué qu'ils auraient pu bénéficier d'une pause bien employée avant de choisir une carrière qui demande de poursuivre des études postsecondaires ». Les auteurs de l'étude parlent d'un monde idéal, offrant une gamme d'options et de programmes de transition pour mieux se préparer aux études postsecondaires; des programmes qui permettent aux jeunes d'expérimenter de nouvelles avenues et d'avoir une meil-leure idée de leurs intérêts et aptitudes. Prendre une pause des études formelles leur permet non seulement de gagner de l'autonomie en étant loin de chez eux, mais aussi de vivre quelque chose de différent. En effet, de tels programmes sont rares au Canada.Katimavik est une option toute indiquée pour les jeunes qui ont besoin de plus de temps, d'expériences concrètes et de réflexion active pour décider de leur ave-nir. Leurs programmes d'apprentissage par le service volontaire permettent aux jeunes de prendre une longueur d'avance et de s'orienter possiblement dans une nouvelle voie, le tout dans un environnement struc-turé et sécuritaire qui a depuis longtemps fait ses preuves.

Prendre le temps de se connaîtreTous les conseillers en orientation le disent : bien s'orienter, c'est d'abord apprendre à se connaître. Selon Isabelle Falardeau, conférencière et conseillère en orientation au Collège de Maisonneuve, « il est pri-mordial de connaître sa personnalité, ses champs d'intérêt, ses compétences, ses valeurs et le rôle qu'on veut jouer dans la société. Il faut partir de soi pour savoir où aller ». Et sortir du cadre traditionnel pour apprendre à mieux se définir, c'est exacte-ment ce que propose Katimavik à ses jeunes volontaires.

En quittant le confort du cocon familial et en se plongeant dans des situations nou-velles, les jeunes qui participent au pro-gramme viennent aussi à s'ouvrir à des réalités jusqu'alors insoupçonnées. Ils gag-nent alors beaucoup en maturité. « Katimavik m'a donné de la confiance en moi. Après cette expérience, je me suis inscrite à l'université parce que je le vou-lais bien et parce que j'ai découvert, à travers mes expériences de travail, le genre de métier pour lequel je me passionnais. Je sais maintenant que j'aime travailler pour des causes environnementales ou dans l'enseignement public. Je me dirige vers une carrière qui touche à ces domaines, et ce, en poursuivant des études en biologie », affirme Megan Clark, une ancienne volontaire de la cohorte 2008-2009.

Valider ses choix par l'expérience pra-tiqueUn autre conseil souvent prodigué par les professionnels de l'orientation : rien de

mieux que l'expérience pratique pour découvrir la réalité d'un domaine d'emploi et pour savoir s'il nous convient. « Avant Katimavik, j'étais un garçon avec beau-coup de potentiel, mais incapable de voir ce que je voulais faire dans la vie ou com-ment l'obtenir. Après avoir terminé le sec-ondaire, j'ai cru bon vivre une expérience pratique avant de poursuivre mes études à l'université », poursuit Adam Joyce, un volontaire de la cohorte 2007-2008. Les jeunes qui prennent part à Katimavik ont la chance d'ajouter sur leur CV une ou deux expériences de travail dans des organismes sans but lucratif œuvrant dans des champs d'action aussi variés que la protection de l'environnement, la mise en valeur du patrimoine, la lutte contre la pauvreté, l'alphabétisation, les communica-tions, les sports et loisirs, les services sociaux, etc. Il n'est pas rare de voir des volontaires se découvrir une vraie passion pour leur milieu de travail, alors qu'ils n'étaient pas très enthousiastes au départ. « Durant Katimavik, ma fille a découvert qu'elle aimait la cuisine et à son retour, elle a fait les étapes requises pour compléter son diplôme de secondaire 5 et s'est inscrite en formation professionnelle pour devenir chef cuisinière », indique Suzanne Bergeron, mère d'une ancienne volontaire. C'est justement un des objectifs de Katimavik : créer un milieu propice pour explorer, se mettre au défi, essayer de nou-velles choses. Au risque de se tromper, mais aussi de faire de belles découvertes!

Mieux s'orienter... tout en obtenant des crédits au collégial?Vivre une expérience comme Katimavik tout en poursuivant son cheminement sco-laire, est-ce possible? Reconnaissant que Katimavik propose à ses volontaires une expérience unique d'éducation non formel-le, plusieurs établissements postsecon-daires octroient des crédits scolaires aux volontaires qui complètent le programme d'une durée de 6 mois. Katimavik a signé des ententes avec Capilano University et Vancouver Island University en Colombie-Britannique, George Brown College à Toronto et le Cégep Marie-Victorin à Montréal, dont les crédits sont trans-férables dans le réseau collégial du Québec. Pour plus d'information, consultez l'onglet Crédits scolaires du site web de Katimavik.

À propos de KatimavikKatimavik vise à former des citoyens responsables tout en en contribuant de manière importante aux communautés can-adiennes par le biais de programmes nationaux de service volontaire pour la jeunesse. Depuis 1977, Katimavik a changé la vie de plus de 30 000 jeunes Canadiennes et Canadiens, tout en con-tribuant à la croissance socioéconomique de plus de 2 000 communautés d'un bout à l'autre du pays. Pendant leur engagement de 6 mois, les volontaires âgés de 17 à 21 ans vivent avec dix autres jeunes dans une ou deux communautés au Canada où ils travaillent de 35 à 40 heures par semaine dans divers organismes sans but lucratif. De plus, les volontaires bénéficient d'un programme d'apprentissage axé sur le développement de compétences person-nelles, professionnelles et sociales en mat-ière d'engagement citoyen, de mode de vie sain, de découverte culturelle, de langues officielles, de communication, d'environnement et de planification de pro-jets.

Information: www.katimavik.org

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nº 153 du 7 au 20 avril 201125 Atlas.Mtl

Culture

Printemps culturel nord-africain de MontréalLes bonnes surprises du Maghreb des LivresLe 3e Printemps Culturel Nord-Africain de Montréal tire à sa fin. C’est avec regret que le public qui a répondu à son invitation le voit partir, et avec beaucoup d’impatience déjà qu’il se prépare au rendez-vous de sa quatrième édition.

Les choses avaient commencé en grand le 24 mars, avec le vernissage de l’exposition en hommage à M’hamed Issiakhem, réunissant sous le titre L'écorché vif, les œuvres de six artistes : Nadia Aït-Saïd, de Gaspé, Miloud Chennoufi, de Toronto, ainsi que Hassane Amraoui, Nour-Eddine Djoudja, Ali Kichou et Hadjira Preure, de Montréal. Tout aussi prenantes seront, traitant de l’œuvre de ce géant des arts plas-tiques, le film consacré à son œuvre et la conférence de l'artiste et journaliste Miloud Chennoufi .

Le volet Musique n’aura pas été en reste avec un spectacle regroupant plus de 35 artistes professionnels et amateurs constituant les troupes AMAM et ESTAVEL qui ont propo-sé aux mélomanes une rencontre des cultures où, les Cantigas se liaient aux Sika et Nouba, unissant deux grandes traditions issues de la terre d’Espagne faisant revivre par les rythmes une époque ou l'islam, le judaïsme et le christianisme se côtoyaient intime-ment en Espagne et s'influençaient mutuellement et positivement.

Samedi enfin, clôture et ouverture sur le futur, l’animation jeunesse propo-sée par Myriame El Yamani, conteuse professionnelle, et auteure des livres jeunesse Badra princesse du désert et Les babouches d'Abou Kassem (éd.Isatis); permettait à un public de jeunes et de moins jeunes de se laisser charmer par des « contes autour du monde» où se déployaient le désert, la mer, les nomades, la joie de vivre… Ancienne harpiste, elle utilise des instruments de musique (piano à

pouces, tamböa, cuillères, bâton de pluie, etc.) pour agrémenter la poésie des mots qu’elle dévoile et qui enchantent.

La vie derrière la littéra-tureLes moments forts de l’édition sont cependant res-tés ceux qui ont été portés par l’autorité de la chose écrite, la littérature et le 3iéme Maghreb du livre de Montréal. Soutenu par le Conseil de la Communauté Marocaine de l’Étranger et organisé en partenariat avec la librairie Olivieri et L’Espace du Livre Francophone, cette activité a permis à un nombreux pub-lic et à de nombreux profes-sionnels de l’édition et du livre, de revisiter les clas-siques de la littérature maghrébine et de découvrir les plus récentes publica-tions avec, notamment, la collection CCME, riche de plus de trente titres.

Lectures inattenduesEntre causeries et lectures, les auteurs invités; Salah Beddiari [Chant d'amour pour l'été, Hexagone], Nassira Belloula [La revanche de May, Pleine lune], Salah Benlabed [Ô combien de marins, combien de capit-aines, Pleine lune],Sofia Benyhia [Contes pour mon père, Leméac], Rachid Benzine [Les nouveaux Penseurs de l’Islam, Albin Michel], Aziz Farès [J’ai failli égarer Dieu, Terroir] et Nassira Belloula [La revanche de May, éd. de la Pleine lune]; les auteurs invités ont fait découvrir un monde inattendu. S’écartant souvent des genres qu’ils cultivent, ils ont fait au public la belle surprise de les emmener dans un voy-age à la découverte du Maghreb

d’aujourd’hui, de ses réalités, des dynamiques sociales et politiques qui l’agitent et l’animent.Salah Benlabed [Ô combien de marins... éd. de la Pleine lune];Sofia Benyahia [Contes pour mon père, Leméac]Rachid Benzine [Les nouveaux pen-seurs de l'Islam, Albin Michel]Aziz Farès [J'ai failli égaré Dieu, Éditions du Terroir]Nassira Belloula [La revanche de May, éd. de la Pleine lune]Salah Benlabed [Ô combien de marins... éd. de la Pleine lune];Nassira Belloula [La revanche de May, éd. de la Pleine lune]Salah Benlabed [Ô combien de marins... éd. de la Pleine lune];Sofia Benyahia [Contes pour mon père, Leméac]Rachid Benzine [Les nouveaux pen-

seurs de l'Islam, Albin Michel]Aziz Farès [J'ai failli égaré Dieu, Éditions du Terroir]

Il en a notamment ainsi été de Rachid Benzine, qui s’est écarté de l’herméneutique du Coran et des Nouveaux penseurs de l’Islam pour proposer un texte plein d’humour mais aussi de raison, inspiré d’un proverbe amazigh, traitant de cette corruption qui n’en finit pas de gan-gréner le Maghreb.

Instants sublimes, que nous ne pouvi-ons résister à la tentation de vous faire partager, en guise d’adieux à la troisième édition du Printemps cul-turel Nord Africain de Montréal, en vous proposant de lire cet œuvre inat-tendue (et inédite)de Rachid Benzine.

POUR VOS ANNONCES DANS LE JOURNAL ATLAS.MTL

(514) 962-8527 [email protected]

www.atlasmedias.com

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nº 153 du 7 au 20 avril 201126 Atlas.Mtl

Culture

«Faut dire qu’Ahmed n’avait pas eu la vie facile»« Le fonctionnaire est tel celui qui du sel aurait léché Quiconque il croise, espère de lui de quoi sa soif étancher »

J’ai souvent vu des types cavaler après un boulot. Parfois parce que leur vie même en dépendait. Mais jamais je n’en ai vu ramper, suppli-er, perdre toute dignité comme Ahmed l’a fait durant des mois. Alors le jour où il a décroché le poste tant convoité… ce jour-là, il a su que son heure était venue. Il avait rendez-vous avec l’Avenir. Son avenir. Enfin.

Car là où vous et moi ne voyons que la tâche – certes obscure mais ô combien noble – de fonctionnaire du Troisième Bureau, Douzième Service du Septième District, Ahmed, tel un capitaine d’industrie, savait qu’en passant le pas de la porte de son modeste office et fixant son séant devant le pupitre où il allait désormais œuvrer, il posait la première pierre d’un formidable édifice confinant au sublime. Son bureau était pour lui la Banque du Maroc. Son tampon, une signature de Ministre. Et sa capacité d’inertie, une arme sans antidote connu.

Faut dire qu’Ahmed n’avait pas eu la vie facile. Abonné aux places de dernier de la classe et aux coups de pieds au cul qui vont immanquable-ment avec, il ne s’était guère fait de lui-même et des autres une image reluisante et exaltante. Même si son père, qui avait toujours crû en lui, avait su l’envelopper d’un regard bienveillant.

Sa seule ambition aujourd’hui était d’exister. Un peu. Aux yeux des autres mais surtout aux yeux de lui-même. Et surtout, s’enrichir. A l’instar de tous les rongeurs qui hantent nos arrières salles, son but premier et ultime était d’accumuler. Accumuler. Et toujours plus.

Aussi, lorsque la première demande de certificat arriva dans ses mains, cet alchimiste de la procédure savait déjà, depuis bien longtemps, com-ment transmuer le très commun for-mulaire en or. Et comment convertir

la plus ordinaire des formalités en tracasserie ruineuse pour la plus aisée des familles. A la pieuse quête de la pierre philosophale, il avait préféré le doux et réconfortant sen-timent d’avoir enfin le droit d’emmerder son prochain. Et de s’engraisser à ses dépends.

Depuis des années il avait observé le fonctionnement bien rôdé de tous les virtuoses de la corruption. Du plus complaisant des préposés de mairie au plus bonimenteur des ministres, chacun dévorait, sans jamais y trouver satiété, les maigres économies de millions de familles.

Au fil du temps, il était devenu coutumier de ces turpitudes et connaissait par cœur le florilège des mots d’usage de l’admirable festin qui s’offrait à lui. Une expression comme dessous de table lui arra-chait moult soupirs de ravissement. Fraude, collusion et extorsion le comblaient d’aise. Pot-de-vin, népo-tisme, gracieuseté et graissement de patte étaient son ordinaire. Malversation et falsification le met-taient en transe. Détournement de fonds, commission et subornation lui ouvraient les portes de l’extase. Avec bakshish, cahoua, tchipa, pay-ola, gombo, mange-mille… il deve-nait le tour operator de la corruption sous toutes ses voluptés et latitudes.

Tout un réseau servile dépendait désormais de lui. De ses humeurs. De ses désirs. Il en usait et abusait sans vergogne depuis des mois, des années même. Mais tout cela c’était avant. Car insensiblement, sans qu’il en prît d’abord conscience, un sentiment nouveau le gagna.

Voir tous ces gens s’humilier pour obtenir ses faveurs ne le réjouissait plus. Ils les dominaient jusqu’à la nausée. Plus il voyait son pouvoir s’étendre, son empire enfler, plus le dégoût de lui-même le rongeait.

Une histoire en particulier le tour-mentait depuis peu. Cette femme dont il avait déjà oublié le nom. Elle lui avait montré la photo d’un homme au visage meurtri, aux

chairs abîmées. « Tamghratino » (mon mari) lui avait-elle simple-ment dit en lui tendant les nom-breux certificats médicaux. Mais l’avocat du chauffard argenté lui avait glissé une belle enveloppe. Celle de trop. Sans doute. Quelques documents à travestir. Une affaire des plus simples. Le chauffard s’en était sorti au tribunal grâce à son rapport sans équivoque. La femme et son mari étaient repartis sans compensation. Sans cris et sans larmes non plus. Mais avec dignité.

Cette dignité justement... Ce type aux membres disloqués et au regard perdu vers un horizon sans lende-main lui avait un court instant rap-pelé son père. Un père qu’il avait fini par haïr d’être si humble. Et qui lui revenait en confusion. Ce père qu’il avait vu si souvent baisser la tête, prendre des coups, mais qui avait su sans relâche rester digne. Même la face dans la boue. Digne parce qu’il avait toujours refusé de payer sa dîme au policier, son obole au fonctionnaire, sa rançon au tyran. Celui-là même qu’il avait appris à mépriser parce qu’il avait fait le choix de la patience, de la mésaise, du refus du passe-droit, du piston monnayé. Le choix de la noblesse. Son père, aujourd’hui, venait lui demander des comptes. Il était mort depuis près de dix ans déjà. Chaque nuit pourtant il était là. Depuis des semaines. Chaque nuit. Il regardait son fils. Ne lui disait rien. Le regar-dait simplement. Avec douceur. Et chaque nuit, Ahmed se levait. Et il insultait ce père fantôme. Comme il l’avait fait si souvent par le passé.

Son père le regardait fixement. Tendrement. Sans rien dire. Ahmed l’a injurié puis injurié encore. Chaque nuit. Puis il l’a supplié de partir. Puis il lui a demandé pardon. En pleurant comme un gamin pris à son propre piège.

Enfin un matin, il s’est levé. Son père n’était pas venu cette nuit-là. Ahmed a souri. Il est parti comme chaque matin pour retrouver la longue cohorte tremblante des cap-tifs porteurs de précieuses envel-

oppes qui s’agglutinaient devant son bureau.

Ahmed, menton relevé comme un général s’adressant à ses troupes et verbe shakespearien, leur a lancé d’une voix tonitruante : « j’ai appris que dans mes services, certains se seraient laissés aller à accepter quelques subsides en échange de faveurs indues. Ces pratiques ont ruiné des nations. Les fautifs seront sévèrement punis ». Les habitués se sont regardés. L’étonnement a vite laissé place à l’inquiétude. La foule circonspecte s’est fébrilement dis-persée.

Une fois seul dans son bureau, Ahmed a posé son regard gogue-nard sur les deux téléphones fixes et les trois portables qu’il avait déli-catement alignés sur le sous-main. Comme il l’avait prévu, la sym-phonie des sonneries ne tarda pas à entamer ses mouvements allegro, vivace, fortissimo ! Le premier à l’appeler fut le maire, puis le gou-verneur et, rapidement, de hauts fonctionnaires et des ministres, leurs maîtresses… ou leurs épouses.

Tous savaient les précieux secrets qu’Ahmed détenait. Lui avait com-pris la nuit dernière que son intégri-té soudaine déclencherait un cata-clysme dont il pourrait avec délecta-tion se repaître jour après jour, fai-sant et défaisant les carrières et les gouvernements. La liberté de ne plus tendre la main lui conférait à jamais davantage de pouvoir que n’en avait jamais possédé aucun puissant.

Rachid Benzine

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nº 153 du 7 au 20 avril 201127 Atlas.Mtl

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nº 153 du 7 au 20 avril 201128 Atlas.Mtl

Sports

CAN2012 - Algérie-MarocDeux équipes décevanteset une victoire chanceuseCe qui est le plus affligeant dans cette défaite de l’équipe marocaine contre l’Algérie, c’est l’absence d’arguments pour la justifier.

Maroc : un manque flagrant d’engagement En effet, tout a été fait pour les onze joueurs évoluent dans les meilleures conditions : une semaine d’entrainement à huis clos, peu de blessés(excepté Hajji), un encadrement technique parfait, des joueurs évoluant dans les meilleurs championnats du monde, et un entraineur compétent et motivé.

En fait, il ne manquait qu’une seule chose : demander à l’adversaire de nous laisser gagner !

Mais trêve de plaisanteries, ce qui a vraiment manqué, c’est cette qualité qui a toujours fait transcender les marocains dans les moments difficiles ; cette qualité qui impressionne l’adversaire, le désoriente et force son respect ; cette qualité qu’on a toujours eu et qu’on est en train de perdre ; cette qualité, c’est la VIRILITÉ.

Algérie : de l’agressivité pour compenser de nom-breuses carences De l’autre côté, les algériens n’avaient pas grands choses à faire prévaloir mis à part leur engagement et leur agressivité à la limite de la régularité. Aucune action valable, aucune construction et un but chan-ceux. Ils se sont contentés de repousser les assauts marocains, en deuxième mi-temps.

Les algériens, comme les marocains, doivent revoir leurs cartes car les deux pays, s’ils un potentiel de bon joueurs, n’ont pas encore d’équipe compétitive.

Du travail reste à faire pour redorer le blason terni du soccer maghrébin qui reste en deçà du niveau souhaité par le public qui en a marre de voir son équipe ballo-tée par des petits poucets africains.

Quels correctifs apporter à la sélection marocaine ? Actuellement, et en se basant sur les derniers matches, il y a trois catégories de joueurs dans l’équipe nation-ale marocaine :

1- Les joueurs réguliers qui, quelque soit l’adversaire, sont égaux à eux même, comme : Lamyaghry, Bassir, Kantari et Kharja ;

2- 2- Les joueurs qui se transcendent quand l’équipe a besoin d’eux ; c’est le cas de Benatia, bien sur, mais aussi de Belhanda et Souleimani ;

3- 3- Les frileux qui, pour être efficaces, doivent évoluer dans des conditions idéales et c’est pourquoi, ils ne sont jamais là quand on a vraiment besoin d’eux comme :

Chamakh : mal à l’aise, seul en pointe, doit être appuyé ; c’est pourquoi, si Gerets veut absol-ument le garder, il faut qu’il adopte le 4-4-2 en incor-porant El Arabi. Taarabt : Il doit avoir compris la différence entre jouer un match de foot et amuser la galerie. Doit être utilisé comme Joker à incorporer dans la dernière demi-heure pour déstabiliser l’adversaire. Hermach : ne s’est pas remis de sa faute et a montré un déficit flagrant de caractère ; c’est une énorme déception ; Boussoufa : c’est la plus grosse déception ; devant l’agressivité des algériens, il a pris peur et s’est éteint. Que fera le petit Boussoufa contre les colosses russes ? Après Dirar (indiscipline) et Ahmadi (enterré au

golfe), Boussoufa va certainement quitter le navire Maroc prématurément.

Les carences de Gerets Dés le premier match officiel, le charismatique Eric a montré ses failles parmi lesquelles on peut citer :

- Un excès de confiance et un certain mépris pour l’adversaire ;

- Faiblesse tactique : en 85 minutes, n’a pas pu trou-ver la solution pour éviter la défaite à son équipe face à un adversaire plus faible ;

- Inexpérience des matches africains, axés sur le phy-sique, la simulation et un arbitrage folklorique ; aura-t-il le temps de s’adapter ?

Il doit continuer de travailler comme il le fait tout en diminuant les déclarations pour avoir de la sérénité car le public a fondé beaucoup d’espoirs en lui. Et le pre-mier danger à éviter, c’est l’entourage immédiat, notamment les frustrés des voyages à l’œil et le dicton dit «Préservez moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge».

La génération de l’après-2004 n’a encore rien prouvé Ce qui est triste avec cette génération de l’après 2004,

c’est qu’elle n’a jamais rien réussi et de déceptions en déceptions, elle a perdu sa crédibilité et la confiance du public marocain.

Malgré la présence de joueurs évoluant dans les meil-leurs clubs du monde, ni le déclic ni ce coup d’éclat qui fidélise le public n’ont eu lieu.

Le résultat, c’est une équipe nationale en éternelle reconstruction

Par Radouane Bnou-nouçair Reportage photos: Wahid Megherbi

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nº 153 du 7 au 20 avril 201129 Atlas.Mtl

Sports

CAN-2012 - Groupe D Les quatre équipes reviennent à la case départAprès la victoire la sélection tanzani-enne face à son homologue centrafric-aine (2-1), à Dar Essalam et la défaite de l'équipe marocaine devant la forma-tion algérienne (1-0), à Annaba, en matches de la 3è journée du groupe D des éliminatoires de la CAN-2012 de football, les quatre équipes reviennent à la case départ.

La bonne opération de cette journée est à mettre à l'actif des Algériens qui, grâce à leur première victoire en quali-fications, sur un pénalty de Hassan Yebda (6è), reviennent de loin -ils étaient derniers avec 1 seul point- et ravivent leurs chances dans la course à l'unique billet en jeu pour la prochaine Coupe d'Afrique.

Les Tanzaniens ont également tiré leur épingle du jeu, après avoir renversé une situation délicate à domicile. Ils étaient en effet menés, très tôt, au score, par le biais du Centrafricain Vianney (2è) et ne sont parvenus à rétablir la parité qu'à la 70è minute,

grâce à Nditi (70è), avant de prendre le dessus sur un but salvateur de Samati (90è).

En revanche, les équipes marocaine et centrafricaine, qui étaient aux com-mandes du groupe avant cette journée, ont raté l'opportunité de prendre le large, à trois journées de la fin, sceller le sort de ces éliminatoires avant leur terme.

Les Lions de l'Atlas auront, toutefois, l'avantage de jouer deux fois à domicile sur les trois prochaines journées. Ainsi, ils recevront l'Algérie lors de la 4è journée (3-5 juin 2011) et la Tanzanie lors de la 6è et ultime journée (7-9 octobre 2011).

Seront qualifiés pour la CAN 2012 les premiers de chaque groupe, le deux-ième du groupe K (seul groupe à 5), les 2 meilleures deuxièmes des autres groupes et les 2 pays co-organisateurs, la Guinée équatoriale et le Gabon

Amical ?Maroc - Botswana 1-1La rencontre amicale des Lions de l’Atlas face au Botswana s’est soldée par un match nul 1-1.

Le match, qui intervient à peine trois jours après la défaite des Lions face à l’Algérie (1-0), s’est déroulé au Grand stade de Marrakech.

C’est le Maroc qui a ouvert le score lors à la 48ème minute sur un pénal-ty de Hassan Tair. Le Botswana n’a réussi à égaliser qu’en fin de rencon-tre, sur un tir au but de Moemedi Moatihaping.

Le Maroc, mené par Eric Gerets, était représenté par une équipe exclusivement composée de joueurs évoluant dans le championnat national

À cette rencontre ne participaient que les joueurs évoluant dans le championnat national de première division (D1).

Les joueurs alignésAbdelhakim Ait Boulemane (Moghreb Fès)

Ahmed Ajeddou (Wydad Casablanca)

Jamal Alioui (Wydad Casablanca)

Mohamed Askari (Olympique Khouribga)

Issam Badda (FUS Rabat)

Driss Belaamri (Moghreb Fès)

Mohamed Berrabeh (Wydad Casablanca)

Mohamed Chihani (Moghreb Fès)

El Mehdi El Bassil (AS FAR)

Ayoub El Khaliqi (Wydad Casablanca)

Youssef Ettorabi (AS FAR)

El Mehdi Karnas (Difaâ Al Jadida)

Abdenbi Lahrari (Moghreb Fès)

Hicham El Mahdoufi (Raja Casablanca)

Ahmed Mohamadina (Olympique Khouribga)

Mehdi Mustapha (Moghreb Fès)

Jawad Ouadouche (AS FAR)

Mohamed Amine Nejmi (Olympique Khouribga)

Youssef Rabeh (Wydad Casablanca)

Salah Eddine Saidi (Kawkab Marrakech)

Ayoub Skouma (Wydad Casablanca)

Rachdi Soulaimani (Raja Casablanca)

Hassan Tir (Raja Casablanca)

Et maintenant?...Eric Gerets veut prendre sa revancheEric Gerets n’a pas digéré la défaite des Lions de l’Atlas face à l’Algérie (0-1). Pour le sélectionneur national tous les arguments sont bons pour justi-fier le résultat enregistré par le onze national, lors de la troisième journée des qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations 2012.

Lors d’une conférence de presse organ-isée mardi dernier à Marrakech, Eric Gerets est revenu sur les facteurs qui ont précipité la perte de l’équipe nationale face à son homologue algéri-enne.

L’équipe du Maroc qui était déjà désta-bilisée par le penalty marqué à la six-ième minute de jeu, ne savait plus à quel saint se vouer, indique le sélec-tionneur belge, qui pointe du doigt l’arbitrage partial.

Changeant de "schéma tactique à la deuxième mi-temps", Eric Gerets avoue avoir eu du mal à trouver des solutions.

L’homme qui est payé 2,5 millions de DH par mois pour résoudre les problèmes de l’équipe nationale, font remarquer certains observateurs de la scène sportive, compte prendre sa revanche en juin prochain lors du match retour contre l’Algérie.

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nº 153 du 7 au 20 avril 201130 Atlas.Mtl

Sourire

Et si on annexait la Floride?C'était une promesse électorale géniale. Rien de moins. Une idée brillante, audacieuse, pleine de vitamine C.

Ce projet, poussé de l'avant aux dernières élections fédérales, aurait fait avancer le Québec vers son «avenir radieux», gonflé de soleil et de pros-périté, elle-même fleurant le parfum musqué des cigares cubains. Car c'est bien de cela qu'il s'agissait. Annexer Cuba. Fallait y penser.

L'été, tous les musiciens cubains auraient pu venir prendre le frais sur le Mont-Royal et se joindre à la cérémonie des tam-tams, tandis que l'hiver, nous, cadavériques qui n'en finissent plus d'hiverner la morve au nez, nous auri-ons pu nous rendre «chez nous» à Playa del Carmen. Cette république de joyeux lurons ce serait appelé le Cubec... parce que ça commence par un cul pis ça finit par un bec. Mais, cette promesse électorale est restée lettre morte et, malheureusement, l'équipe qui l'avait mise de l'avant ne s'est pas pointé le nez pour égayer ce printemps frileux qui se déroule sous le climat orageux de dépression électorale. Or, si François Gourd et ses troupes du Parti rhinocéros ne sont plus là pour nous suggérer des projets de société dignes de ce nom et de la Baie James, moi, par contre, je suis là. Pas tout à fait Rhinocéros, plutôt Iguane. Alors voilà, je suis prête à donner mon idée à n'importe quel parti qui voudra la reprendre à son compte: annexons la Floride! De toute façon, le processus est déjà bien enclenché.

Bien sur, ce n'est pas nouveau. Ça fait longtemps déjà que les Québécois vieil-lissants, connus sous le nom de «snow-

birds», envahissent la côte Est de la Floride de novembre à mars. Mais, phé-nomène démographique oblige, il y a de plus en plus de jeunes retraités, il y a donc de plus en plus de Québécois en Floride. Autre phénomène, économique celui-là, alors qu'on se payait leur gueule avec un léger mépris, ils sont aujourd'hui perçus comme des «sau-veurs». L'économie de la Floride a été particulièrement dévastée par l'ouragan qui a secoué Wall Street... Ainsi, par-tout, que ce soit au golf, dans les grands magasins, les hôtels, les immeubles à condos... on peut lire: «Welcome Canadians». Soyez les bienvenus, vous les Canadiens relativement épargnés par la crise économique! Vous les Canadiens baby-boomers qui venez de prendre votre retraite et avez les moy-ens d'acheter ces centaines de milliers de condos que nous avons construits en fous avant la crise et que nous ne som-mes plus foutus de vendre aux Américains. D'ailleurs, alors qu'il y a à peine deux ans, les prix étaient gonflés par la bulle, aujourd'hui nous sommes bien obligés de laisser aller les proprié-tés pour une bouchée de pain.

En effet, avec le dollar canadien au pair, le marché de l'immobilier floridien se présente comme une véritable aubaine pour ceux qui veulent venir vieillir au soleil, ou venir au soleil, point. D'ailleurs, c'est le principal sujet de conversation des Québécois que l'on croise ces jours-ci dans l'État des orang-es. «L'an dernier mon voisin demandait 219 000 dollars pour son appartement sur le bord de la mer, il vient de se ven-dre 135 000 piastres! Alors qu'au Québec tu ne peux pas t'acheter une garde-robe à Hochelaga-Maisonneuve pour ce prix là, ici t'es capable de te

payer un deux chambres avec vue sur l'océan» m'explique Roger, 65 ans, qui a vendu sa maison en Beauce pour venir s'installer sous les palmiers six mois par année. Ancien fonctionnaire, Roger incarne bien ce nouveau type d'oiseaux migrateurs investisseurs qui se situent très loin de la caricature du «tabarnacos» qui fréquente les motels d'Hollywood, à ce détail près: les Québécois qui profitent de cette con-joncture avantageuse ont, comme les personnages de La Florida qui vivaient dans un ghetto francophone, tendance à recréer sous les tropiques leur p'tit Québec. Il y a des notaires, des avocats, la caisse populaire. Il y aussi tous ces autres petits services que peuvent don-ner le garagiste, la coiffeuse, l'ébéniste... Car ce n'est pas parce qu'ils

vivent en Floride que tous ces jeunes retraités cessent de travailler pour autant... Une petite économie au noir existe dans ce village québécois méridi-onal.

René Lévesque lui-même avait déjà évoqué l'idée d'acheter une île dans le Sud pour éviter que tous ces capitaux ne quittent le territoire... Pourquoi pas donc la Floride? On pourrait faire un p'tit référendum là-dessus... on est bon là-dedans.

Source : Presse canadienne

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nº 153 du 7 au 20 avril 201131 Atlas.Mtl

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