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Volontaire? Un don répandu Animation, service, militance et gestion sont les quatre profils du volontaire. L'un des derniers espaces de gratuité et de solidarité. PAGE 7 associations DMG+, l'atout des 45-75 ans Parmi les résolutions pour 2012, pourquoi ne pas mieux se préoccuper de sa santé? Premier pas : confier à son médecin, un dossier médical global. PAGE 2 santé Prendre du temps comme père Les pères salariés peuvent prendre dix jours de congé indemnisés à l'occasion de la naissance de leur enfant. Témoignages. PAGE 6 congé de paternité Qui sont nos femmes de ménage? De nombreuses Roumaines font le ménage chez nous. Portraits de celles qui rentrent au pays une fois par an. PAGE 11 Roumanie enmarche Bimensuel N°1465 15 décembre 2011 Ch. de Haecht, 579 BP 40 1031 Bruxelles BUREAU DE DÉPÔT CHARLEROI X LA SOLIDARITÉ, C’EST BON POUR LA SANTÉ © Barcroft Media - Reporters. Joyeuses fêtes! Conte de Noël Pages 8 et 9

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Journal de la mutualité chrétienne

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Volontaire? Un don répanduAnimation, service, militance etgestion sont les quatre profils duvolontaire. L'un des derniers espacesde gratuité et de solidarité.

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associationsDMG+, l'atout des 45-75 ansParmi les résolutions pour 2012,pourquoi ne pas mieux se préoccuperde sa santé? Premier pas : confier à sonmédecin, un dossier médical global.

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santéPrendre du temps comme pèreLes pères salariés peuvent prendre dixjours de congé indemnisés àl'occasion de la naissance de leurenfant. Témoignages.

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congé de paternitéQui sont nos femmes deménage?De nombreuses Roumaines font leménage chez nous. Portraits de cellesqui rentrent au pays une fois par an.

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Roumanie

enmarche Bimensuel N°146515 décembre 2011

Ch. de Haecht, 579BP 40

1031 Bruxelles

BUREAU D E D É PÔ T CHAR L ERO I XL A S O L I D A R I T É , C ’ E S T B O N P O U R L A S A N T É

© Barcroft Media - Reporters.

Joyeuses fêtes!Conte

de Noël

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M U T U A L I T É S E R V I C E

Un plus pour protéger votre santéDMG+

© Solival Wallonie-Bruxelles

Vous avez entre 45 et 75 ans? Votre médecin de famille peut vous aider à envisager les mesures utiles pourprendre soin de votre sante, prévenir et dépister certaines maladies. Ce suivi est encouragé par l’octroi d’unhonoraire médical spécifique qui vous sera entièrement remboursé.

La salle d’essaià Thuin.

L’asbl Solival Wallonie-Bruxelles est connue auprès des personnesen situation de handicap pour ses conseils personnalisés et infor-mations en matière d’aides techniques ou d’aménagement du do-micile. Mais elle offre aussi ses services aux personnes de plus de65 ans.

Solival vous conseille

Solival Wallonie-Bruxelles aussi au service des seniors

L’âge avançant, l’accomplisse-ment de certains gestes peut deve-nir plus difficile voire impossible:sortir de la baignoire, monter plu-sieurs marches ou encore se releverdes toilettes. Lieu sûr et sécurisant, lamaison peut alors s’avérer un par-cours d’obstacles. Pourtant, il existedes solutions pour continuer à réali-ser au mieux ses activités quoti-diennes et vivre chez soi le plusconfortablement possible.

Une visite à domicileSolival Wallonie-Bruxelles est un ser-vice indépendant du secteur com-mercial, entièrement gratuit et acces-sible à tous. Les ergothérapeutes quiy travaillent peuvent se rendre au do-micile de la personne pour évaluer,

en situation concrète, les obstaclesrencontrés au quotidien(1). Ils réflé-chissent avec elle aux différentespossibilités d’aménagement et laconseillent dans le choix d’aidestechniques. L’ergothérapeute élaboreensuite un dossier personnalisé re-prenant toutes les solutions discu-tées au domicile.

Des salles d’essaiet d’apprentissage

L’asbl dispose également de deuxsalles d’essai et d’apprentissage,l’une à Mont-Godinne, l’autre àThuin. Une nouvelle salle sera pro-chainement ouverte à Bruxelles. Ilest possible d’y tester le matériel ensituation concrète. Différents aména-gements adaptés sont présentés :

une salle de bain complète, une toi-lette, une cuisine, une chambre ainsique de nombreuses aides techniquespouvant améliorer l’autonomie.Les ergothérapeutes aident chacun àchoisir le matériel qui correspond lemieux à ses besoins en détaillant, lecas échéant, le cahier des charges :disposition des barres d’appui, hau-

teur idéale du siège de douche ou desrehausseurs du lit...

Des brochuresL’asbl a édité plusieurs brochuresthématiques présentant de nom-breux conseils selon les problèmesrencontrés : troubles de l’équilibre oude la mobilité, difficultés de préhen-

sion... Elles sont envoyées gratuite-ment sur simple demande ou télé-chargeables sur le site de l’asbl (voircoordonnées ci-dessous).

(1) Les ergothérapeutes de l’asbl se dépla-cent en Wallonie, en Région bruxelloiseet périphérie.

SOLIVAL WALLONIE-BRUXELLES est à votre service tous les joursouvrables de 9 à 16h.

Une salle d’apprentissage et d’essai est ouverte au CHU deMont-Godinne - 5530 YvoirUne autre salle existe aussi à Thuin.

Tél. : 070/22.12.20 e-mail : [email protected]

Votre médecin traitant est votreinterlocuteur privilégié pour toutce qui concerne votre santé. Peut-êtrelui avez-vous déjà confié la gestion devotre “dossier médical global”(DMG) ? Sinon, il n’est pas trop tardpour inclure cette démarche dansvos bonnes résolutions pour l’annéenouvelle !

Le dossier médical global centralisetoutes les données médicales qui vousconcernent : votre histoire médicale,votre situation vaccinale, les résultatsdes analyses et examens réalisés, lesavis des spécialistes consultés, les rap-ports d'hospitalisation, les traite-ments que vous suivez...

Grâce à la centralisation des informa-tions relatives à votre santé, votre

médecin a une meilleure connais-sance de votre cas, ce qui peut vouséviter des examens superflus et destraitements incompatibles ou dou-bles. Le DMG offre aussi un avantagefinancier indéniable puisqu’il per-met de bénéficier d'un rembourse-ment supplémentaire de 30% duticket modérateur lors des consulta-tions chez le généraliste. En outre,l’ouverture – et la prolongation an-nuelle – d’un tel dossier ne vous coû-tent rien : l’honoraire complémen-taire (28,15 euros actuellement) vousest intégralement remboursé par vo-tre mutualité.

De l’alimentation au dépistage Votre médecin généraliste n'a certai-nement pas attendu le DMG+ pouraborder avec vous, au fil des consul-

tations, divers aspects de prévention.Sans doute vous a-t-il déjà recom-mandé certains examens ou vaccins,ou donné des conseils pour retrouverla forme, par exemple.

Mais le DMG+, mis en place en avril2011, constitue une aide complémen-taire pour systématiser, encourageret valoriser ce suivi préventif. Il s’agitd’une sorte de “check-list” d’itemsque votre médecin traitant et vous-même pourrez parcourir ensemble(voir liste ci-contre). Sont abordésdes sujets comme les examens de dé-pistage utiles pour la santé du cœuret les cancers, les vaccinations, maisaussi l'alimentation, la consomma-tion de tabac et d'alcool, l'activitéphysique, etc.

Selon que vous êtes un homme ouune femme et en fonction de votreâge et de votre situation, le médecinvous suggérera les actions à entre-prendre. Il tiendra à jour, dans votreDMG, toutes les informations concer-nant les items à suivre pour vous.

Concrètement, le suivi préventif peutse faire de manière très souple, auxmoments qui conviennent le mieux,soit à l’occasion de consultations oude visites à domicile, soit lors de ren-dez-vous spécifiquement consacrés àla prévention. Une fois que le DMG+est ouvert, votre médecin et vous-même disposez de trois ans pour par-courir les différents points de lacheck-list. Tout ne doit donc pas êtreabordé lors d’un seul contact, loins’en faut!

Un remboursement intégral Pour gérer votre module de préven-tion, votre médecin traitant percevraun honoraire supplémentaire de10,14 euros par an (1). Il pourra vousfacturer ce supplément lors de laconsultation ou de la visite pendantlaquelle a débuté l’examen de lacheck-list.

Tout comme l’honoraire d’ouvertureet de renouvellement du DMG, cethonoraire vous est entièrement rem-boursé par l’assurance soins de santéobligatoire. Pour éviter de débourservous-même l’argent, n’hésitez pas àdemander à votre médecin d’appli-quer le tiers-payant. Dans ce cas, il sefera payer directement par votre mu-tualité la consultation de préventionainsi que la consultation ou visite àdomicile associée à celle-ci. Vous nepayerez donc que votre quote-partpour la consultation ou visite.

Parlez-en à votre médecin! Lors d'une prochaine consultation, àvotre demande, votre médecin trai-tant pourra vous ouvrir un DMGet/ou un DMG+. Pour vous aider àpréparer votre discussion avec lui àpropos du suivi préventif, nous vousconseillons d’utiliser un question-naire très clair conçu à votre inten-tion par l’asbl Question Santé et la so-ciété scientifique de médecine géné-rale. Il vous suffit de le téléchargersur le site www.mongeneraliste.be(onglet “veiller à sa santé”) et de lecompléter(2). Le questionnaire pré-cise les sujets couverts par le DMG+et vous aidera à y réfléchir. Une pre-mière étape pour prendre encoremieux votre santé en main.

//JOËLLE DELVAUX

La check-list de prévention> Conseils alimentaires et activitéphysique + tabac et alcool.

> Anamnèse et examen clinique car-diovasculaire dont acide acétyl salicy-lique (groupe à risque).

> Dépistage cancer colorectal, cancerdu col de l'utérus, cancer du sein(mammotest)

> Vaccination: diphtérie, tétanos,grippe, pneumocoque.

> Dosages biologiques : glycémie (dia-bète) (à partir de 65 ans), créatinineet protéinurie (groupe à risque), lipide(à partir de 50 ans).

> Santé mentale (dépression,stress...).

(1) Montant au 1er décembre 2011. Le numéro de nomenclature est le 102395. L’hono-raire peut être renouvelé chaque année.(2) La société scientifique de médecine générale est à l’initiative du site www.monge-neraliste.be destiné à informer le grand public sur la santé. La Mutualité chrétienne enest partenaire.

© Istockphoto.com

Le DMG+ constitue une aide complémentairepour systématiser et valoriser le suivipréventif par son médecin traitant

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A C T U A L I T É

Entre deux “post”, les connectés frénétiquesprennent-ils encore le temps de savourer? N’est-il pourtant pas agréable de faire durer le débal-lage des décorations chaque année retrouvées,chaque année réagencées? Souhaitable d’aller àtâtons vers les choix de suspendre une étoile iciou là, de dérouler les guirlandes comme ci oucomme ça? La juste place fait son chemin. Et plusque l’efficacité, c’est le plaisir de créer qui pré-vaut.

Mais prennent-ils le temps de sentir l’humeur, lesbranchés en mode FB(1), avant de la poster? Unsapin est entré chez eux. En ont-ils senti l’odeurà pleines narines, en ont-ils admiré le scintille-ment autrement que sous le fugace déclic d’unflash, pour afficher au plus vite la photo du phé-nomène?

“Aujourd’hui quand on rencontre quelqu’un, justeaprès la poignée de main et un regard furtif, onnote les noms des sites et des blogs. La séance de-vant les écrans a remplacé la conversation. Aprèsla rencontre, on ne conservera pas le souvenir desvisages ou des timbres de voix mais on aura descartes avec des numéros. La société humaine aréussi son rêve: se frotter les antennes à l’imagedes fourmis. Un jour, on se contentera de se reni-fler.” C’est ce que note, avec une pointe d’hu-mour et un brin d’éthologie, l’explorateur SylvainTesson lors de son ermitage, troublé par le pas-sage de deux kayakistes allemands plus affairésà exhiber leurs photos de périple qu’à profiter dupanorama (2). Le paysage doit pourtant êtred’une splendeur à couper le souffle, au bord dulac Baïkal, au cœur des forêts de Sibérie. Sous lecouvert des pins, l’homme – voyageur avidejusque là – a choisi de passer six mois, de févrierà juillet 2010. Là, il expérimente l’immobilité, ilpart à la recherche de ce que le voyage ne lui ap-porte plus : la paix. Il se love en solitaire, à cinqjours de marche du premier village, avec -30° enhiver et proche des ours en été. Son abri : une ca-bane de bois, comme “un laboratoire. Une pail-lasse où précipiter ses désirs de liberté, de silenceet de solitude. Un champ expérimental où s’inventeune vie au ralenti.” Le voilà navigateur immobile.

“Privé de voiture, l’ermite marche. Privé de super-marché, il pêche. Privé de chaudière, son bras fendle bois (…) Privé de télé, il ouvre un livre”. Privé decontact – en dehors du passage sporadique del’un ou l’autre voisin logé à des kilomètres – il arendez-vous chaque jour avec son carnet denotes. Un rituel qui le contraint “à prêter meil-leure attention aux événements de la journée, àmieux écouter, à penser plus fort, à regarder plusintensément”. Loin de la dispersion des villes, ilprofite du froid, du silence et de la solitude, “desétats qui se négocieront demain plus cher quel’or”, sur une Terre surpeuplée, surchauffée,bruyante.

Ces pas de côté, ce séjour dans un “havre devide”, ces jours libérés de duo infernal de l’ac-tion-réaction dégagent un goût d’essentiel.Lorsqu’on regarde la vue par la fenêtre, tantôtébloui par un rayon du soleil, tantôt happé par unruissellement pluvieux, lorsqu’on foule lesmêmes sentiers au gré des saisons, lorsqu’oncontemple chaque jour l’horizon, lorsqu’on ex-plore le tout proche dans ses recoins, la beautédes lieux nous emporte toujours plus encore.Certes, la vie en cabane “décape l’âme, met l’êtreà nu, ensauvage l’esprit et embroussaille le corps,mais elle déploie au fond du cœur des papilles aussisensibles que les spores. L’ermite gagne en dou-ceur ce qu’il perd en civilité”, écrit Sylvain Tesson,quelques jours avant de repartir.

Et si nous nous accordions une pause, si nous cul-tivions notre douceur? Mais “une vraie pause,pour récupérer, savourer, ne plus faire mais être”,comme la décrit l’auteur Christophe André (3).Pas un de ces arrêts dans le travail pour s’activerdans le loisir, mais une pause où l’on respire plei-nement, où l’on marche profitant de chaque pas,où l’on regarde le ciel, les nuages. Pas une de cespauses qui fatiguent le cerveau autrement, deces pauses, pendus au téléphone ou rivés sur laToile. Si nous prenions le temps de vivre les ins-tants? Peut-être pas d’une manière aussi radi-cale que l’explorateur sibérien, quoique…

//CATHERINE DALOZE

(1) Raccourci d’usage chez les pressés parlant de facebook.(2) Sylvain Tesson, “Dans les forêts de Sibérie”, éd. Gallimard, 2011. (3) Le psychiatre français est l’auteur d’un blog : http://psychoactif.blogspot.com/

A suivre…

Derrière les sapins, un peu d’intimitéCamille - statut sur facebook : “a fait un joli sapin de Noël, tout doré”. Charles : “amis son sapin”. David : “Ils vont être gâtés pour Noël”. Marie : “cadeaux de Noël :checked!”…La saison des fêtes bat son plein sur la Toile. Elle laisse un arrière-goûtde futile, de fausse intimité partagée.

Etrange ballet autour du Bisphénol A

Risques pour la santé

Après avoir été banni des biberons en plas-tique vendus en Europe au printemps der-nier, le Bisphénol A se rappelle au bon souvenirdes consommateurs. Présent dans une infinitéde biens de consommation courante (électro-ménagers, montures de lunettes, revêtementsde sol, CD et DVD….), ce produit inquiète sur-tout pour ses impacts sur la santé lorsqu’il estutilisé dans des contenants alimentaires detype cannettes et boîtes de conserve. Perturba-teur endocrinien, le Bisphénol A est en effethautement suspecté de contribuer à l’éclate-ment ou l’aggravation de diverses pathologieslourdes (certains cancers, perturbations dusystème immunitaire…) chez l’homme, y com-pris à des doses très réduites.

L’Ecole de santé publique de Harvard (Etats-Unis) vient de lancer deux nouveaux pavésdans la mare. Dans une première étude, elle amis en évidence l’apparition de troubles ducomportement (anxiété, hyperactivité, dépres-sion) chez des fillettes de trois ans dont la ma-man avait ingéré de grandes quantités de ceproduit pendant la vie utérine de leur enfant(les jeunes garçons semblent, eux, moins sen-sibles). Plus récemment, elle a constaté la mul-tiplication par dix, en cinq jours à peine, dutaux de Bisphénol A dans l’urine de sujetsayant consommé de la soupe en boîte (le pro-duit est en effet utilisé dans la fabrication dufilm en résine Epoxyde qui tapisse les réci-pients).

Cacophonie européennePéril en la demeure? De telles études sont tou-jours à prendre avec des pincettes. Si sérieusessoient-elles, elles ne suffisent pas, à ellesseules, à établir un fait scientifique. Mais de telsrésultats se multiplient ces derniers mois et jet-tent le trouble. Y compris, manifestement, ausein des gouvernements et des agences de sé-curité sanitaire européennes. Ainsi, les réac-tions se font en ordre dispersé. Les Danois, parexemple, ont retiré les biberons en plastique ducommerce, dès 2010. Les autorités françaisesont décidé, de leur côté, de supprimer le Bis-phénol A de tous les contenants alimentaires àpartir de 2014 et, sans plus attendre, de décon-seiller l’ingestion d’aliments en conserve auxfemmes enceintes et aux enfants en bas âge.Cette recommandation a toutefois été jugéeprématurée par l’Autorité européenne de sécu-rité des aliments (EFSA). En Belgique, un avisdu Conseil supérieur de la santé, annoncé ini-tialement pour l’été 2011, ne sera finalementpas rendu avant début 2012.

Une bonne nouvelle, en tout cas: le BisphénolA est réputé s’évacuer très vite de l’organismevia le foie et les urines. Avec un bémol scienti-fique tout récent : cette évacuation naturelle ne

semble pas l’empêcher systématiquement des’accumuler dans le corps. En quelle quantité etavec quels effets? Mystère, à ce stade. La ques-tion se pose particulièrement sur des orga-nismes jeunes ou affaiblis.

Des experts US sur la selletteTroublante est l’enquête menée par des journa-listes du “Monde” (1), principalement auxEtats-Unis, sur les relations entre les scienti-fiques, les politiques et les comités d’expert ap-pelés à se prononcer sur le produit. Leursconclusions se résument en quatre points.

Primo, les premières inquiétudes sur les effetsbiologiques du Bisphénol A à très faibles dosesremontent au milieu des années nonante. Celane date donc pas d’hier… Secundo, des cher-cheurs éminents, dont ceux de la Société amé-ricaine d’endocrinologie, sont tombés d’accordsur la toxicité du produit à faible dose pourl’homme: le produit pourrait expliquer l’aug-mentation des cancers du sein et de la prostate,la précocité de la puberté féminine, des malfor-mations urogénitales chez les garçons, des dés-ordres métaboliques divers, etc. Malgré cette vi-sion commune, ils n’ont pourtant pas réussi àse faire entendre des agences nord-améri-caines, censées alerter ou - au moins - sensibili-ser l’opinion publique.

Tertio: certaines études rassurantes, minori-taires, sont financées par des milieux indus-triels pour “créer du doute là où il n’y en pas”(ou plus), afin de retarder l’adoption de me-sures réglementaires aux Etats-Unis. Quarto - etc’est le plus troublant - si les agences de sécu-rité alimentaire américaines n’entendent pasles appels inquiets d’une large majorité d’ex-perts académiques spécialisés, c’est parce queleurs schémas d’évaluation ne sont pas adaptésà l’une des particularités étonnantes du Bis-phénol: en mimant des hormones, ce perturba-teur endocrinien agirait à de très faiblesconcentrations et serait, paradoxalement,moins actif à des doses plus importantes.

Au terme de son enquête, le Monde n’hésite pasà parler d’un “scandale mondial”, vu que 95%de la population recèle du Bisphénol dans sesurines. Exagéré? Gageons, en tout cas, que lesagences européennes, et particulièrementl’EFSA, prendront en compte ce genre de hiatusméthodologiques dans leurs évaluations fu-tures. Pour les réfuter ou pour les appuyer.Mais, en tout cas, pour éclairer les consomma-teurs, de solides arguments et une totale indé-pendance à l’appui.

// PHL

(1) Le Monde, 29 octobre 2011.

L’étau des suspicions ne cesse de se resserrer autour du Bisphénol A. Après les bibe-rons, c’est au tour des boîtes de conserve de relancer l’inquiétude…

© Serge Manceau/BELPRESS

1 an de santé52 semaines de petits bonheurs

365 jours remplis d'amour8.760 heures de découvertes

525.600 minutes d'amitié31.536.000 secondes dans la joie

Toute l'équipe d'En Marche vous souhaite de merveilleuses fêtes

et une excellente nouvelle année.

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15 DÉCEMBRE 201 1 EN MARCHE4

> Intérimaires victimes des accidents du travail

115,65 accidents du travail pour 1.000travailleurs intérimaires contre 43,86accidents pour 1.000 autres travailleursdu secteur privé en 2010. Ces chiffreseffarants proviennent des statistiquespubliées par Le Fonds des accidents dutravail. Ainsi, le risque d’accident aveclésion est 2,63 fois plus élevé pour untravailleur intérimaire. Pourquoi ? LaCSC pointe le manque d’expérience desintérimaires, l’absence de formationadaptée au métier à exercer, les la-cunes dans l’accueil et les mesures desécurité. Peut aussi jouer l’absence deconcordance entre les qualificationsdemandées par l’entreprise et les tra-vailleurs intérimaires envoyés par l’en-treprise de travail intérimaire. Le syndi-cat chrétien demande que cesdernières assument davantage leursresponsabilités d’employeurs en me-nant activement une politique de pré-vention des accidents du travail.

> Des vœux aux couleurs du monde

Solidarité mondiale, l’ONG du Mouve-ment ouvrier chrétien, propose descartes de vœux originales pour l’aider àsoutenir financièrement ses projets.Les couleurs éclatantes de ces cartesseront le messager idéal de l’énergiepositive et des bonnes ondes à trans-mettre pour 2012 ! Les rizières ver-doyantes d'Asie ou les dunes rougesd'Afrique illumineront les jours d'hiver.Pour chaque carte achetée, 70 cen-times sont versés aux organisationspartenaires du sud. Prix : 5 EUR pour 5cartes et enveloppes. INFOS : 02/246.38.81. - WWW.SOL-MOND.BE (COMMANDE EN LIGNE)

> L'emploi dans l'Horeca

Dans l'une de ses dernières éditions,l'Institut pour un développement dura-ble (IDD) a évalué, très sévèrement,l'impact de la diminution de la TVA dansle secteur Horeca en termes de créa-tion d'emplois. En annonçant cette me-sure, en novembre 2009, le gouverne-ment fédéral de l 'époque avaitpronostiqué la création d'environ 6.000postes de travail. Selon l'IDD, cela n'apas été le cas, loin de là, et ce ne lesera pas de sitôt. Si des emplois ont étécréés dans ce secteur, ce qui reste àprouver, c'est dans le cadre de mesures"win-win", une politique d'activationqui, en bonne partie, est à charge de lacollectivité. L'IDD n'hésite pas à expli-quer cet anormalité par une erreur mé-thodologique (on aurait comptabilisédes nouveaux emplois qui, de toute fa-çon l’auraient été sans la baisse de laTVA), voire par une malhonnêteté intel-lectuelle.INFOS: WWW.IDDWEB.EU

E C H O S

en bref

>> Ligne d'écoute violence conjugale : 0800/30.030, accessible de 9h à 20h –www.ecouteviolenceconjugale.be Campagne 2011 “Fred et Marie” – Film disponible sur www.fredetmarie.be

En ces temps de crise, l'économie sociale a des choses à dire et à défendresur une certaine conception de l'intérêt général. Forte de 1.253 entrepriseset 50.000 emplois rien qu'en Wallonie et à Bruxelles, elle vient de créer sonpropre observatoire et entend se faire connaître auprès des décideurs.

Economie socialeMieux voir et être vu

L'économie sociale est trop peu connue. C'est à la fois étrange et compréhensi-ble. C'est que ce secteur – qui vise le profit, certes, mais d'une façon volontai-rement limitée – concerne une grande variété d'activités: accueil de la petiteenfance, services culturels et de proximité, aide à la création et à la gestiond’entreprises, défis environnementaux, etc. Cette diversité (qui se déclinedans les mutualités, les sociétés à finalité sociale, les sociétés coopératives, lesasbl et les fondations) est à la fois la force et la faiblesse de l'économie sociale:difficile, pour elle, d'appréhender pleinement sa propre réalité et, surtout, de

se faire connaître et depeser de tout son poidsauprès des décideurs.

Et pourtant, dans lacrise ambiante, la sta-bilité et la santé de cesecteur mériteraientprobablement d'êtreappréciées à leur justevaleur. C'est dans cecontexte qu'il fautcomprendre la créa-tion toute récente de

l'Observatoire de l'Economie sociale en Wallonie et en Région bruxelloise. Ce-lui-ci vient d'être porté sur les fonts baptismaux par ConcertES, la Concerta-tion des organisations représentatives de l'économie sociale, soit 17 organisa-tions. Se voulant une mine de statistiques, cet observatoire érigé dans le cadredu programme européen Interreg IV sera un pôle d'analyse et de réflexion. Ilpermettra aux décideurs politiques et aux porteurs de projets d'obtenir toutesles informations souhaitées sur l'économie sociale – les mutualités en sontdes pionnières -, de mieux faire connaître ses plus-values en matière d'emploi(qualité dans le travail, remise au travail de personnes exclues...), écono-miques et financières (services aux membres et à la collectivité au lieu d'unerecherche de rendements des capitaux investis…) et de gestion (autonomie,participation, transparence…).

// PHL

“T'es nulle, t'es bonne à rien…” Pour un couple sur huit, ces paroles nesont pas issues de la fiction. La violence psychologique s'invite dans lescouples. Difficile à identifier, elle reste souvent tue.

Stop aux violences psychologiques dans le couple

Généralement cachée, la violencepsychologique dans les couplesexiste bel et bien. Plus difficile àprouver que celle physique, elleconstitue une agression destructrice.Hommes ou femmes peuvent en êtrela cible. Un contrôle permanent del'autre, des bousculades, du harcèle-ment téléphonique… sont autant desituations qui peuvent emprisonnerle partenaire.

La Fédération Wallonie-Bruxellessensibilise à cette problématique. Sacampagne 2011 frappe fort avec unfilm “Fred et Marie”. Des spots diffu-sés à la télévision et sur les ondes ra-dios présentent un couple qui sem-ble ordinaire, Fred et Marie. Cinq ansqu'ils sont ensemble ! Et pourtant,tout ne paraît pas rose. Fred choisittout à la place de Marie, de ses fré-quentations à ses vêtements, semoque d'elle devant ses amis, élèvela voix sans cesse quand il s'adresseà elle. Des situations qui ne sont mal-heureusement pas exceptionnellesdans beaucoup de couples. S'entendre dire que ces comporte-ments relèvent de la violence conju-

gale et qu'ils sont inacceptables im-porte beaucoup aux victimes. Humi-liées, isolées, dénigrées…, ces per-sonnes peuvent appeler une ligned'écoute gratuite, le 0800/30.030.Elles y trouveront une aide psycholo-gique. Des professionnels sont aubout du fil pour les aider. Conseils ju-ridiques, réponses concrètes à descomportements violents…, la celluled'écoute prendra le temps de décorti-quer la situation. Les témoins de cesviolences ou même leurs auteurspeuvent également téléphoner aucentre d'appel. Celui-ci a été mis surpied en 2010. Il n'est cependant pasun numéro d'urgence. Il n'est d'ail-leurs accessible que pendant la jour-née et le début de la soirée.

Si le partenaire dévalorise l'autresans cesse, lui lance des objets, luifait du chantage en cas de sépara-tion…, il ne faut pas rester indifférentà ces situations. Ces agissements nesont pas tolérables dans un couple eten parler avec quelqu'un peut aider àouvrir les yeux.

// VT

A travers la publication d'une série de chiffres commentés sur l'enseigne-ment et l'accession à l'emploi, l'Iweps dévoile une réalité qui écorne cer-tains clichés sur les jeunes. Pour nombre d'entre eux, l'enseignement estun réel parcours d'obstacles. Quant à prendre son envol et quitter le nidfamilial, cela devient de plus en plus difficile.

JeunesTanguy a des excuses…

A travers la compilation et l'analysed'une myriade de statistiques, l'Insti-tut wallon de l'évaluation et de laprospective (Iweps) a voulu brosserun portrait des jeunes Belges franco-phones de 15 à 24 ans et de la façondont se déroule leur passage del'école au travail. Sa publication“Faits et gestes”, sortie il y a peu, re-met d'abord quelques idées en placesur le plan quantitatif. Ainsi, àBruxelles et en Wallonie, cettetranche d'âge concerne 580.000 per-sonnes, dont 63 % ont un statutd'étudiant, 30 % sont actifs sur lemarché de l'emploi et 9 % sont auchômage.

La brochure se penche ensuite surl'échec scolaire, confirmant ce chiffretrès préoccupant: au niveau de laquatrième année secondaire, 55 %des élèves accusent un retard sco-laire d'un an ou plus. Le taux de re-doublement culmine au deuxièmedegré, mais avec des spécificités se-lon les filières: 34%(!) en techniquesde qualification, 29% en techniquesde transition, 25 % dans le profes-sionnel et 12% dans le général. Le re-

tard scolaire et l'abandon del'école frappent partout davan-tage les garçons que les filles, etun élève d'origine étrangère pré-sente un risque deux fois plusélevé qu'un Belge de quitterl'école avant la fin de son cursus.

Si le choix des filières dans lesétudes supérieures frôle le stéréo-type (peu de filles dans les étudesplus techniques, mais davantagedans le social et le paramédical),on notera cette relative surprisesur le taux de réussite: il est plusfaible dans l'enseignement supé-rieur de type court (première an-née) qu’à l'université, réputéeplus sélective.

Divers paramètres confirment cetteréalité: décrocher son premier jobn'est vraiment pas une mince af-faire. Ainsi, les avantages (incontesta-bles, notamment en termes de reve-nus) que procure le diplôme ne se ma-nifestent pas toujours à court terme etil faut parfois bien du temps pour trou-ver un job, surtout stable et de qualité.En gros, presqu'un tiers des jeunes

protection “automatique”contre la pauvreté, c'est encoreplus le cas chez les jeunes quechez leurs aînés. Particulière-ment intéressante, cette consta-tation selon laquelle les jeunespeu diplômés, plus que les au-tres, considèrent que le travaildevrait passer dans la vie avanttout autre chose, et qu'il est dé-gradant de recevoir de l'argentsans travailler. L'Iweps termine,enfin, par quelques statistiquessur la santé mentale des jeunes,vue par eux-mêmes. Ainsi, lesjeunes Bruxellois se considé-rant en mauvaise santé sontdeux fois et demie plus nom-breux que les jeunes Wallonsdans ce cas. Le chiffre d'environ15 % des 15 à 24 ans estimantsouffrir de problèmes psycholo-giques graves n'est pas le der-

nier à devoir interpeller le monde desadultes et des décideurs…

// PHL

>> Infos : 010/45.64.50. - www.concertes.be

>> Infos : 02/413.36.42. ou par courriel : [email protected]

présents sur le marché du travail est auchômage (32% à Bruxelles et 30% enWallonie), cette proportion tombantde moitié entre 35 et 44 ans.

Non moins préoccupant : si le travailconstitue, moins qu'auparavant, une

© Aude Vanlathem/BELPRESS

© MC

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15 DÉCEMBRE 201 1 EN MARCHE5

E C H O S

Prendre des somnifères ou descalmants peut être utile lorsqu’ontraverse des événements doulou-reux ou pénibles dans la vie. Maisl’utilisation inadéquate ou pro-longée de ces médicaments com-porte des dangers. Or, des alterna-tives existent. C’est ce que rap-pelle une campagne d’informa-tion menée par le service publicfédéral de la santé.

Des alternatives aux somnifères et calmants

L'anxiété, le stress ou un sommeil demauvaise qualité : chacun en faitl'expérience un jour ou l'autre. Lessomnifères et calmants peuvent ai-der à passer une période difficile.Leur action rapide permet, par exem-ple, de retrouver un sommeil pluslong ou de réduire la durée d'endor-missement. L'efficacité de ces re-mèdes est toutefois limitée dans letemps. Dans le meilleur des cas, ilsfont disparaître des symptômes dé-terminés, mais ils ne soignent pas etne s'attaquent pas aux causes.

Par ailleurs, les risques liés à l’usagede ces médicaments sont connus :

troubles de la mémoire et de laconcentration, diminution de la vigi-lance (en voiture, au travail…), fonc-tions musculaires et motrices alté-rées, troubles de l’équilibre... Sansparler du risque de développer trèsrapidement une accoutumance,voire une dépendance aux médica-ments.

Malgré tout, les Belges sont de grosconsommateurs de somnifères et cal-mants (ou benzodiazépines)(1). En 2010, 13,5 millions de boîtes ontété vendues en Belgique. D’après ladernière enquête de santé (2008),chez les plus de 15 ans, un Belge surdouze avait pris un calmant au coursdes deux semaines précédant l’en-quête, et un sur dix, un somnifère. Letaux de consommation est plus élevéchez les femmes, les personnes âgéeset les personnes à faible niveau deformation.Seule bonne nouvelle : la vente debenzodiazépines a connu une légèrediminution de 2,15% depuis le lance-ment de la précédente campagned’information il y a deux ans.

caces. Cela va de l’aménagement demoments de détente à la mindfulness(forme de méditation) en passant parles activités sportives, la relaxation, leyoga, les massages, les psychothéra-pies… A chacun d’envisager les pistespossibles avec son médecin et de trou-ver ce qui lui convient(2).

Une nouvelle campagne de sensibili-sation vient d’être lancée par le SPFSanté publique. Intitulée “Somni-fères et calmants, réfléchissez avantde consommer. Parlez-en à votre mé-decin ou votre pharmacien”, elles’adresse en premier lieu aux non-consommateurs et consommateursrécents de benzodiazépines, afin deles informer sur les dangers poten-tiels d’une consommation non-contrôlée et sur les alternatives possi-bles. Cette campagne se décline sous plu-sieurs formes : un sport télévisé, unsite web (www.somniferesetcal-mants.be), des affiches apposéesdans les transports en commun et undépliant d’information disponibledans les pharmacies et chez les mé-decins (3).

// JD

Les lois concernant le regroupement familial se durcissent un peu par-tout en Europe ces dernières années. La Fondation Roi Baudouin a com-mandé une étude comparée entre neuf pays, dont la Belgique, sur cemode d'immigration qui fait pourtant l’objet d’une directive euro-péenne.

Regroupement familialEt l'Europe dans tout ça?

En novembre dernier, la Commissioneuropéenne a soumis et ce, jusqu'endébut mars prochain, une liste dequatorze questions relatives à la poli-tique appliquée dans les Etats mem-bres de l'UE concernant le regroupe-ment familial. Elle ouvre ainsi le débatà une question sensible. En effet, cesquarante dernières années, un durcis-sement des politiques est observé dela part des pays membres, même sicelles-ci sont tenues de se conformer àla directive européenne sur le droit auregroupement familial. Par cette en-quête, la Commission espère rassem-bler des indicateurs de la manièredont la directive est appliquée : quelssont les freins à sa bonne application?Les droits fondamentaux sont-ils res-pectés? …

En attendant ces conclusions plusinstitutionnelles, la Fondation RoiBaudouin a commandé une étudecomparée entre neuf pays européens.C'est l'European Policy Centre(1) quil'a menée. Notre pays a encore durci,en mai dernier, la loi du regroupe-ment familial, à la différence d'autresnations, comme la Suède, le Portugalou la Slovénie, où lesconditions sont encadréesmais d’une façon moinsstricte. Comme la directive euro-péenne laisse une margede manœuvre assez im-portante dans l'applica-tion de sa directive, lespays membres de l'UE ontune certaine liberté lors desa transposition dans leur

propre législation. Par exemple, le re-groupement familial n'est pas claire-ment défini : la notion de famille nu-cléaire – parents et enfants – est indé-niable. Par contre, les ascendants nesont pas repris d’une manière évi-dente dans le regroupement familial.Libre à chaque Etat de l'étendre ounon à cette génération. Les variantessont donc nombreuses d'un pays àl'autre ! Prouver des revenus suffi-sants, s'affilier à une assurance-mala-die, séjourner légalement sur le terri-toire depuis x années… sont d'autrescritères qui peuvent être actionnéspar les Etats membres pour validerune demande de regroupement fami-lial.

Le regroupement familial reste l'undes principaux moyens d'entrer léga-lement dans les Etats membres del'UE. En rendant les lois plus strictes,les pays essaient de gérer les flux mi-gratoires, à l'encontre de l'objectifpremier de la directive européenne :faciliter le regroupement familial.

// VT

(1) www.epc.eu

© Nick Hannes/Reporters

> Malentendants

Les animaux ont toujours inspiré lesconteurs. Ils permettent de caricaturerles traits de caractère humains ou, toutsimplement, d'amuser. L'Apedaf, l'Asso-ciation des parents d'enfants déficientsauditifs francophones, diffuse un DVDtout spécialement destiné à ce public,intitulé "La farandole des animaux". Uncadeau idéal pour les enfants sourds ouentendant parfaitement, en tout caspour tous ceux qui veulent apprendre lalangue des signes. Prix : 9 EUR.INFOS: 02/644.66.77. [email protected]

> Festival autour du handicap

Active dans le rapprochement de per-sonnes valides et handicapées, l'asblPasse-Muraille organise, en mai 2012, lapremière édition d'un festival culturel etfestif autour de ce thème. Pendant deuxjours, des artistes handicapés ou valides,de cultures et d’origines différentespourront se rencontrer, échanger entreeux et avec le public. Cet événement,baptisé Malsameco Festival, est organiséen accessibilité intégrale pour tous. Lescandidatures (professionnels et ama-teurs sont bienvenus) doivent être intro-duites avant le 28 février.INFOS: 065/77.03.70. [email protected]

> Cancer du sein

Le Prix 2011 de la Fondation Fournier-Maljoie a été remis au Dr Kurt Baeten(Université de Hasselt) pour ses tra-vaux visant à mettre au point un testsanguin permettant une détection pré-coce du cancer du sein indépendam-ment de l'âge de la patiente. Les350.000 euros de récompense doiventpermettre au chercheur de progressersur la voie de l'étude clinique interna-tionale, étape indispensable pour la va-lidation de cette découverte.INFOS: 02/370.47.25. - WWW.FFMI.EU

> Séparation et aide aux familles

Le Service d'aide à la jeunesse peut ai-guiller les familles, parents et enfantsdans les conflits, séparations ou di-vorces. Dans un dépliant destiné au pa-rents, il présente ses missions et les si-tuations dans lesquelles les famillespeuvent y avoir recours. Comment ga-rantir le bien-être de l'enfant ? Vers quise tourner juridiquement pour entamerune procédure de divorce… ? Un guideplus complet reprenant les procéduresà suivre et des adresses de services àconsulter lors de conflits de couples estégalement paru. GUIDE ET DÉPLIANT SONT DISPONIBLESSUR DEMANDE AU 02/413.39.21. OU TÉ-LÉCHARGEABLE SUR WWW.AIDEALAJEUNESSE.CFWB.BE

> Colocation

L'asbl Droits quotidiens a rédigé unguide sur la colocation. Ce mode de co-habitation qui a le vent en poupe peutavoir des conséquences financières indi-rectes à ne pas négliger avant de s'en-gager. Ce livre aide à mieux comprendreles implications juridiques de cette si-tuation. Par un langage accessible àtous, la colocation est décortiquée : ducontrat de bail à la vie ensemble…"La colocation" - Droits quotidiens – Edi-tions De Boeck & Larcier – 152 p. – 15 EUR. L’OUVRAGE PEUT ÊTRE COMMANDÉ AU02/548.07.11. OU SUR WWW.DEBOECK.COM

en bref

Les déficiences de la politique d'asile sont devenues intolérables pourdes centaines de personnes abandonnées à la rue. A la veille de l'hiver,huit associations, dépitées mais résolues, ont décidé de sortir de leurmandat et de créer un consortium d'urgence, “SOS Accueil”.

AsileUn toit et la sécurité

Trois ans que cela dure,que l'accueil, en Bel-gique, est en crise. Descentaines de per-sonnes sont jetées à larue, en violation desobligations légales etdes engagements inter-nationaux de la Bel-gique. Qui ? Des de-mandeurs d'asile, desadolescents mineursétrangers non-accompagnés, des familles avec enfants. Faute de places dispo-nibles attribuées par Fedasil, ces gens se retrouvent livrés à eux-mêmes. Leplus souvent sans toit, ni nourriture, ni accompagnement. Les ONG sup-pléent, comme elles peuvent…

Huit organisations (1) ont décidé de sortir de leur mandat et de prendre encharge, elles-mêmes, le respect d'obligations qui reviennent normalement,selon elles, à l'Etat. Dans ce sens, leur décision – créer un consortium, dé-nommé “Sos accueil” – se veut un appel au gouvernement Di Rupo. Qui a,certes, décidé d'un plan de répartition des demandeurs d'asile dans les com-munes. Mais il y a un hic: celui-ci n'aura pas d'effets immédiats alors que l'hi-ver est à nos portes.

Cette réaction exceptionnelle, conçue comme un projet d'urgence, repose surdeux actions concrètes. Primo, la fourniture, en journée, d'un accompagne-ment social, juridique et médical autour du “point soupe” de la gare du Nord(Bruxelles). Secundo, un hébergement de nuit pour les personnes les plus vul-nérables. L'espoir, non dissimulé, est que le tout frais gouvernement fédéral,mis face à ses responsabilités, ouvre immédiatement des hébergements sup-plémentaires. L'avenir immédiat dira si cette réaction associative ébranlel'équipe gouvernementale ou, finalement, l'arrange plutôt bien.

// PHL

(1) Il s'agit de 11.11.11, Médecine du monde, Oxfam, Unicef Belgique, Ciré, Caritas Inter-national, Convivial et Vluchtelingenwerk Vlaanderen.

>> Infos : 0477/25.90.34. ou [email protected]

Les médecins se sentent bien souventdémunis devant la complexité desproblèmes d’anxiété, de stress et desommeil que leur déposent leurs pa-tients. La prescription d’un benzodia-zépine est la réponse la plus souventenvisagée alors que des alternativesscientifiquement étayées existent.Ainsi, en psychothérapie, l’approchecognitivo-comportementaliste estaussi efficace à court terme et plusinoffensive à long terme. Elle vise àmettre en place un changement, enprenant davantage conscience de soncomportement, de ses pensées et sen-timents. Mais d’autres techniques ettraitements peuvent s’avérer effi-

(1) Il est possible de tester sa propre consommation sur le site www.stopouencore.be (2) Des outils d’information et formations sur ce sujet sont proposés depuis plusieursannées aux professionnels de la santé.(3) Le dépliant est aussi téléchargeable sur le site https://portal.health.fgov.be (masanté).

© Associated Press/Reporters

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Quand ce congé peut-il être pris? Le travailleur choisit librement ses jours d’ab-sence dans les quatre mois à dater du jour del’accouchement. Les jours de congé peuventêtre pris en une fois ou étalés, en accord avecl’employeur. Ils doivent coïncider avec desjours normaux de travail. Exemples : > Le travailleur à temps plein qui travaille dulundi au vendredi a le droit de s’absenter l’équi-valent de deux semaines complètes.> Le travailleur à temps partiel qui preste deuxjours une semaine et trois la suivante a le droitde s’absenter durant l’équivalent de quatre se-maines complètes.

Comment ce congé est-il rémunéré?>Durant les trois premiers jours de congé, letravailleur perçoit, de son employeur, sa rému-nération normale (dans le cadre du petit chô-mage). >Durant les sept jours suivants, il perçoit uneindemnité à charge de l’assurance soins desanté obligatoire et payée par sa mutualité.Cette indemnité s’élève à 82% du salaire jour-nalier brut plafonné. L’indemnité maximales’élève à 122,02 euros par jour – en régime decinq jours de travail par semaine – et à 101,68euros par jour – en régime de six jours – (mon-tants valables depuis le 1er mai 2011). Ces in-demnités sont soumises au précompte profes-sionnel de 11,11%.

Quelles formalités vis-à-vis de l’employeur?> Le travailleur bénéficie d’une protectioncontre le licenciement dès le moment où il

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S O C I A L

Il y a quelques mois, le congé de paternité a été rendu accessible au partenaire de vie dela mère biologique, à défaut de père légal. Explications à propos de ce qu’on appelle do-rénavant le congé de naissance.

Dix jours de congé de naissance

Qui a droit au congé?Le congé de naissance, d’une durée de dixjours, est un droit accordé en tout premier lieuau père à l'occasion de la naissance d'un en-fant dont la filiation est établie à son égard.

Depuis le 20 mai 2011 (1), le coparent (généra-lement la compagne de la mère biologique)peut également bénéficier de ce congé à l’occa-sion de l’accouchement de sa partenaire. Plu-sieurs conditions doivent être remplies :> L’enfant ne doit avoir un lien de filiation lé-gale qu’avec la mère. Si un lien de filiation légalexiste avec le père, alors ce congé est reconnuuniquement à celui-ci.> Le coparent doit apporter la preuve de parte-nariat avec la mère de l'enfant (acte de mariage,preuve de cohabitation légale, extrait du regis-tre de la population attestant que les intéresséssont inscrits à la même adresse depuis une pé-riode ininterrompue de trois ans précédant lanaissance...).

Quel statut professionnel? Ont droit au congé de naissance les travail-leurs salariés et le personnel contractuel dusecteur public, quel que soit leur régime detravail (temps plein ou partiel). Ne sont pasconcernés:>Le personnel statutaire (nommé) et le person-nel subventionné de l’enseignement libre quin’est pas engagé dans les liens d’un contrat detravail. Il leur est conseillé de s’informer auprèsde leur service du personnel pour connaître lesrègles spécifiques prévues.>Les indépendants et conjoints aidants.

Quelques cas particuliers

> En cas de naissance de jumeaux ou de nais-sance multiple, le droit aux 10 jours de congéde paternité n’est reconnu qu’une fois.

> La naissance d’un enfant mort-né après 180jours de grossesse ouvre également le droit aucongé de paternité.

> Pour le coparent qui entame une procédured’adoption de l’enfant, les jours de congé denaissance sont déduits des jours de congéd’adoption, comme suit : de 1 à 5 jours decongé de naissance : réduction d’une semainedu congé d’adoption; de 6 à 10 jours de congéde naissance : réduction de deux semaines ducongé d’adoption. Le parent adoptant a donctout intérêt à prendre un congé de naissancecomplet (ou de 5 jours) pour ne pas perdre desjours de congé d’adoption (rémunérés puis in-demnisés de la même manière que le congé denaissance).

Dix jours de congé indemnisés à l’occasion de la naissance de leur enfant : c’est ce quepeuvent prendre les pères salariés depuis près de dix ans déjà (voir ci-dessous). Undroit auquel ils sont de plus en plus nombreux à recourir. Une manière, pour eux, de par-ticiper à la vie de famille et d’assumer leur rôle de père. Témoignages.

Prendre du temps comme pèreCongé de paternité

Rudy a deux enfants.Le premier a dix-sept anset le second... un an et demi. Technicien dansune société de téléphonie, quelle ne fut pas sasurprise d’apprendre, par son service du per-sonnel, l’existence d’un congé de paternité.“Lors de la naissance de Loïc, mon aîné, celan’existait pas. J’avais très rapidement repris leboulot après que ma femme soit rentrée de l’hô-pital, se souvient-il. J’ai vécu tout autrement lanaissance d’Alexandre et les premiers mois quiont suivi, bien décidé à profiter de ces jours decongé pour épauler mon épouse et m’occuper dubébé. J’ai pris deux fois une semaine complète decongé, avec l’accord de mon employeur”.

Sébastien, directeur dans une entreprised’économie sociale, a préféré, quant à lui, pren-dre les trois premiers jours de son congé de pa-ternité après la naissance de son fils et étalerensuite les autres jours pour bénéficier deweek-ends de trois jours pendant sept se-maines successives. “Mon congé vient de se ter-miner. Cette formule était idéale pour moi. J’ai purester connecté au travail et assumer mes res-ponsabilités professionnelles. En même temps,avoir congé les vendredis m’a permis de vivre desmoments de détente privilégiés avec ma femmeet notre bébé, l’aîné étant à l’école”.

© Philippe Turpin/BELPRESS

Responsable d’une grosse équiped’ouvriers chez un grossiste enviande, Claudy a, lui aussi, puprendre ses congés de paternitédans de bonnes conditions.“J’ai la chance de travaillerdans une entreprise familialevraiment respectueuse du per-sonnel. Je n’ai pas pu concentrertous mes jours de congé juste aprèsla naissance de mon deuxième enfantcar, en décembre, on a vraiment trop de travailmais par contre, j’ai pris une semaine au Carna-val, ce qui nous convenait bien à ma femme etmoi”.

Pour Claudy comme pour beaucoup d’autrespères, prendre un congé de paternité paraîttout à fait naturel. Un point de vue qui té-moigne d’un changement de mentalités et estconfirmé par le recours croissant des pères aucongé de paternité et au congé parental. “Deplus en plus d’hommes s’investissent dans la viede famille et prennent leur part de responsabili-tés car les femmes ont aussi une vie profession-nelle, avance Claudy. Dans mon équipe, compo-sée en grande majorité d’hommes, je vois bienqu’ils préfèrent avoir plus de temps libre pourleur famille que de travailler plus pour gagnerplus. La plupart demandent de prendre leurcongé de paternité en prolongement de leurscongés payés. Plusieurs, aussi, ont pris un congéparental à 4/5. Ce n’est pas mal vu dans l’entre-prise, que du contraire. Le tout est qu’on pré-vienne à temps pour qu’on puisse organiser letravail”.

Tous les jeunes pères n’ont malheureusementpas cette chance. Dans certaines entreprises, iln’est pas de bon ton de demander un congé depaternité. Les collègues ou supérieurs hiérar-

chiques, souvent plus âgés, découra-gent les jeunes pères de prendre

leur congé de paternité, notam-ment par des moqueries maisaussi par des pressions. “Monami qui travaille comme serveurs’est vu refuser sa demande de

congé car son patron estimait quec’était tout simplement débile et

que s’il commençait comme cela, ilpouvait prendre la porte”, témoigne

Anne, une jeune maman de 22 ans. Sous la me-nace, le jeune père a obtempéré... D’autresn’ont pas pu choisir les jours de congé souhai-tés, se pliant aux injonctions de leur em-ployeur. D’autres encore ne prennent qu’unepartie de leurs jours de congé, car la pressionsur le travail est trop forte. “Déjà que je n’arrivepas à prendre tous mes jours de vacances an-nuelles, alors le congé de paternité, n’en parlonspas”, soupire Arnaud, cadre supérieur dans lesecteur automobile. Bertrand, directeur com-mercial, est plus radical : il n’imagine mêmepas prendre de congé de paternité : le travailavant tout.

Enfin, il y a tous ceux qui méconnaissent toutsimplement leur droit au congé de paternité.Comme Aziz, chauffeur-livreur pour un petitpatron. Son enfant vient d’avoir six mois. Per-sonne ne lui avait jamais parlé de ce congéavant d’être interviewé pour cet article. “De-puis, j’en ai parlé à mon patron qui m’a dit qu’ilen ignorait l’existence, précise-t-il. Mais de toutefaçon, je ne vois pas bien quand je l’aurais pris.Le patron compte sur moi et il n’y a personnepour me remplacer”.

// JOËLLE DELVAUX

Rudy a pris

deux fois une semaine

complète de congé.

Sébastien a préféré

prolonger ses week-ends

d’un jour...

avertit son employeur par écrit de la prise deson congé et jusqu’à trois mois après cet aver-tissement (2). Durant cette période, l’em-ployeur ne peut mettre fin au contrat de tra-vail, sauf pour des motifs étrangers à la prisedu congé.En cas de non-respect de cette protection, l’em-ployeur devra verser au travailleur une indem-nité égale à trois mois de salaire, en plus de l’in-demnité compensatoire de préavis, éventuelle-ment due. > Le coparent qui n’est pas le père légal doitfournir à son employeur une déclaration surl’honneur qu’il entre dans les conditions pourouvrir ce droit.

Quelles formalités vis-à-vis de la mutualité?

Pour ouvrir un dossier de congé de naissance,le travailleur doit envoyer une demande écriteà sa mutualité, accompagnée de l’attestationde naissance délivrée par la commune. A cet ef-fet, un formulaire est disponible auprès de lamutualité ou sur le site mc.be. Le coparent quin’est pas le père légal doit, de plus, joindre unecopie de la déclaration sur l’honneur fournie àl’employeur.

Quand les indemnités sont-elles versées?Lorsque la demande est complète, la mutualitéenvoie au travailleur une feuille de renseigne-ments qu’il doit compléter et renvoyer à sa mu-tualité. Dans le même temps, la mutualité en-voie à l’employeur la partie de la feuille de ren-seignements qui le concerne et qu’il doit com-pléter. Attention, l’employeur attendra la prisedu dernier jour de congé avant de renvoyer sapartie à la mutualité. L’indemnisation inter-viendra donc en une fois, après la prise de latotalité du congé de paternité (3).

// JD

>> Pour plus d’informations, contactez votreconseiller mutualiste, appelez gratuitement le 0800 10 9 8 7 ou surfez sur www.mc.be

(1) Loi du 13 avril 2011 modifiant, en ce qui concernele coparent, la législation afférente au congé de pa-ternité (MB du 10 mai 2011). (2) Une loi du 11 juin 2011, entrée en vigueur le 30 juillet 2011, instaure une protection contre le li-cenciement en cas de congé de paternité (MB du 20juillet 2011). (3) Le congé de paternité est assimilé à des presta-tions de travail effectives pour la pension et les va-cances annuelles.

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15 DÉCEMBRE 201 1 EN MARCHE7

• Plate-forme francophone du volon-tariat : 081/31.35.50 ou 02/512.01.12www.levolontariat.be ou www.yaquasengager.org/

• Auprès des mouvements de volon-taires, partenaires de la Mutualitéchrétienne :

> Jeunesse & Santé – 02/246.49.81 - www.jeunesseetsante.be

> Altéo, mouvement social de per-sonnes malades, valides et handica-pées – 02/246.42.26 - www.alteoasbl.be/

> UCP, mouvement social des aînés -02/246.46.73 - www.ucp-asbl.be

Sur le bord d’un terrain de foot, en-tre les rayonnages d’une bibliothèquede quartier, sur uneéchelle pour accrocher lesluminaires de la fête pro-chaine, en costume declown avec un grouped’enfants, au commanded’un fauteuil roulant oupenché sur l’ordinateurpour mettre en page uneinvitation, vérifier descomptes… voilà des lieuxbien divers où celui qui yregarde de plus prèspourra trouver un volon-taire. C’est dire s’ils sontnombreux à s’activer bé-névolement, pour autrui,ou à organiser ces actions.La tendance générale se-rait à rechercher le sens de nos exis-tences en dehors du travail, là oùnous avons le libre-choix de nous en-gager, de nous investir.

De cette multitude d’engagements,on peut distinguer quatre profils

classiques du volonta-riat, précise la Plate-forme francophone duvolontariat : l’anima-tion, le service, la mili-tance et la gestion. Cettedistinction a surtoutl’avantage de mettre enévidence des volonta-riats méconnus voire deceux qui s’ ignorent .Ainsi, demandez à unchef scout, guide ou pa-tro, s’il pratique le vo-lontariat ? A ses yeux,pas vraiment! Pourtant,en imaginant, chaqueweek-end ou durant lesvacances, des jeux, par-

cours et aventures… pour des en-fants ou des ados, ces jeunes for-ment la grande masse des volon-taires d’animation.

Autre apport de la typologie : ellesort de l’ombre les volontaires degestion, oubliés du grand publiclorsqu’il est question de volontariat.“Faces cachées de l’iceberg”, les ad-ministrateurs, les membres des pou-voirs organisateurs sont les premiersgarants de la réalisation et du déve-

loppement de l’objet social et du pro-jet de l’association. Or, la Belgiquecompte environ 60.000 asbl actives,chacune dotée d’un conseil d’admi-nistration et d’une assemblée géné-rale. Des volontaires de gestion, il enfaut à la pelle (lire “Desvolontaires aux com-mandes”, ci-dessous).

De la bonne volonté, pas seulement

Rappelant que l’étymolo-gie du mot “bénévolat”vient du latin et signifie“bonne volonté”, Dona-tienne Alexandre, de l’As-sociation pour le volonta-riat , interroge : cettebonne volonté suffit-elleencore aujourd’hui alorsque le monde associatifs’est fortement complexi-fié ? “Les associationsfont de plus en plus appelà des bénévoles ‘qualifiés et compé-tents’. Les attentes des associations àl’égard des volontaires se sont affi-nées : ils doivent adhérer au projet, secomporter en professionnel, être com-pétents, s’intégrer à l’équipe, et sur-tout accepter d’être formés.” De quoidésappointer certains, ne se sentantpas prêts à être parés de tous cesatours ?

Tournons-nous du côté des volon-taires. Leurs motivations sont multi-ples, des plus altruistes aux plus ins-trumentales, constate sans jugementde valeur la sociologue Anne-MarieDieu. Développer des compétences,être utile, défendre une cause… lesraisons de s’engager évoluent aussiau cours de la vie. Le défi pour les as-sociations réside dans le fait demaintenir la motivation des troupes– et rappelons que le plaisir est pri-mordial –, de leur permettre d’êtrecréatives, tout en assurant la cohé-rence du projet.

Source d’énergiesParmi les mutations du secteur asso-ciatif, on peut encore citer la réduc-tion de la durée de l’engagement, enpartie due à la variété croissante depropositions de volontariat.

Certains, comme le président deFrance Bénévolat, Jean Bastide, vontjusqu’à parler d’un nomadisme asso-ciatif. Les personnes s’engageraientpour une durée plus limitée ou pour

un projet bien précis ; les actionsconcrètes, la mobilisation-éclair au-raient davantage la cote.

Mais les enquêtes révèlent aussiqu’un volontaire consacre en

moyenne cinq à septheures par semaine à sonengagement. Un investis-sement non négligeable,avec un impact écono-mique certain, créateurd’emploi plutôt que me-nace.

“La grande majorité desassociations sont néesgrâce à des initiatives bé-névoles. On peut mêmeparler d’un entreprenariatbénévole”, explique l’éco-nomiste Jacques De-fourny. “C’est un secteursouvent à la source d’in-novation sociale pour ré-

pondre à de nouveaux besoins. Maison peut craindre son instrumentalisa-tion dans une société où tout se mon-naie, commente Frédéric Possemiers,président de la Plate-forme du volon-tariat. C’est un des derniers espacesde gratuité et de solidarité dont notresociété a bien besoin.”

// CATHERINE DALOZE (AVEC ETIENNE MATHUES)

(1) 2012 sera axée sur le “vieillissementactif et la solidarité entre les généra-tions”.

© Plate-forme francophone du Volontariat

Volontaire? Un don répandu

Volontariat

Doter une année d’une thématique, c’est espérer voir avancer les débats en la matière. Pour 2011,l’Europe avait choisi le volontariat(1). Sur le terrain francophone belge, la Plate-forme francophonedu volontariat s’est particulièrement mobilisée, suivant deux guides : d’une part, la reconnaissancede tous ceux qui donnent gracieusement, aux autres, de leur temps, de leur énergie, de leur savoir-faire, et d’autre part, la mise en place des conditions pour faire naître de nouvelles vocations.

S O C I É T É

Dans la gestion

Le pouvoir organisateur d’uneécole, le conseil d’administrationd’une ONG, d’une maison de reposou d’un hôpital, l’assemblée géné-rale d’une maison de quartier…constituent autant d’instances déci-sionnaires, au cœur de vie des pro-jets. Sans ces volontaires de l’ombre,pas d’opérationnel. Ils orientent lesactivités, arbitrent, évaluent, garan-tissent les comptes. Leur interven-tionnisme fluctue. D’abord en fonc-tion de l’articulation avec les admi-nistrateurs délégués, directeurs etautres responsables de la gestionjournalière.

… dans les écolesEn témoigne Sophie De Kuysshe, di-rectrice du service ‘pouvoirs organi-sateurs’ au sein du Segec (1), sur leterrain de l’enseignement libre : 800asbl, 1.150 écoles, 10.000 volontaires.“Même s’ils collaborent avec un direc-teur qui gère l’établissement au quoti-dien, les administrateurs volontairessont responsables du fonctionnementde l’école. Ils supervisent les finances,décident de la rénovation ou de l’ac-quisition des bâtiments, engagent lesdirecteurs et chapeautentau total 40.000 ensei-gnants et 10.000 ouvrierset employés…”.

… à la MutualitéAutre exemple, celui de laMutualité chrétienne. 933élus participent à l’unedes huit assemblées géné-rales des Mutualités ré-gionales. Et 251 parmi euxcomposent les conseilsd’administrations. Ces vo-lontaires contribuent à ladémocratie interne de laMC. “Pour participer auxinstances de la Mutualité,

il n’est pas nécessaired’avoir une expérienceprofessionnelle dans lesecteur de la santé nid’être un intellectuel. Lesdossiers sont très bien pré-parés et expliqués. Chacunpeut poser des questions,donner son avis et lorsqu’ils’agit de prendre des déci-sions, le bon sens prime”,expliquait une adminis-tratrice de la MutualitéSaint-Michel au momentdes élections mutualistesen 2010. Un autre membrede l’assemblée généralede la Mutualité de Namurallait également dans ce sens : “(…)je n’étais pas nécessairement formépour lire un rapport d’activités, gérerle personnel, etc. Heureusement, noussommes aidés et formés par la Mutua-lité. Et puis, je peux apporter un re-gard naïf sur les problèmes. Parfois,cela permet de remettre les choses surdes rails nouveaux…”.

Ce n’est pas le jeton de présence quimotive les uns et les autres – car dé-

trompez-vous, cetteforme de rémunération,surtout valable pour desmandats publics, nes’applique que très peudans l’associatif. La mo-tivation tient surtout del’envie de faire progres-ser les choses là où ilss’engagent.

Dynamique de groupeLorsque Georges Dutry,administrateur d’uneasbl de conseil aux orga-nisations, évoque le pro-fil attendu de volontairede gestion, il souligne

d’abord la nécessaireprésence puis l’analysedes informations livréeset – last but not least – lequestionnement et l’in-tervention dans les dé-bats. Pas question d’ob-server en silence. Surtoutil met en lumière l’intérêtdes compétences collec-tives, somme des indivi-dus et de leurs compé-tences propres. L’un estdavantage familier deschiffres, l’autre connaîtbien l’histoire du projet,tandis que le troisième aacquis quelques ficelles

pour mener une réunion efficace. Lesuns et les autres se complètent. Maisattention aux conseils d’administra-tion “technocrates”, déconnectés dela base ou - a contrario - affective-ment trop impliqués.

Beaucoup le disent, il n’est pas facilede “recruter” de nouveaux candidatsau volontariat de gestion. Les seniorset les multi-engagés prédominent. Aceux qui formulent le vœu de voir“les jeunes s’engager davantage”,Sandro Cattacin, observateur du bé-névolat, répond : “Ne forcez pas, ils yviendront. C’est une tendance de tou-jours. De génération en génération…”Du côté de la Plateforme du volonta-riat, Frédéric Possemiers insiste :“L’engagement volontaire des jeunesest fondamental. Le souvenir de cesexpériences est un élément essentieldans le choix de s’engager commeadulte”.

//CD

(1) Secrétariat général de l’Enseignementcatholique.

Plus d’infos sur le volontariat

Des volontaires aux commandes

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L E C T U R E S

Miracle passé minuitConte de Noël

24 décembre 2000, parvis de l’Eglise Notre-Dame de R***. Entre un bœuf à barbe roussesuintant la bière et un âne paré d’un serre-têteaux longues oreilles déblatérant des blagues surles blondes, je berce Sybille saucissonnée dansun drap blanc. Elle hurle depuis dix minutes, etmes soupirs désespérés ne parviennent pas àavoir raison de sa mauvaise humeur. Pour cause :ces soupirs sont feints, et ma fille - aussi petitequ’elle soit - le perçoit. D’ailleurs, la moue de dé-pit que j’arbore depuis plus d’une heure en ditlong sur le soutien que je lui apporte pour menerà bien sa révolte vocale.

Histoire de pimenter la scène, la paille sur la-quelle nous sommes assis a ravivé mon rhumedes foins et, à en juger par l’effusion de ses cris,ma fille doit souffrir du même mal. Je m’apprête àhurler ma colère de m’être fait embarquer danscette galère lorsqu’un père Noël anachroniquepointe son viseur sur nous. Me coupant dans monélan révolutionnaire, il lève sa main gauche enl’air, crie “cerise” et dégaine son flash. “Ca ferades souvenirs”, glapit avec un enthousiasme dé-mesuré le curé qui s’est emparé du costume de Jo-seph. “Comme si on avait envie de s’en souvenir !”,murmuré-je… C’est à peine si je parviens à me re-mémorer les raisons pour lesquelles ma mère aréussi à m’impliquer dans ce délire d’extrémistespratiquants.

ee e

Ma mère était une drôle de pratiquante. Du style decelles qui se délectaient des ragots du dimanche,de celles qui auraient été incapables de commenterun seul sermon de Monsieur leur curé qu’elles pas-saient plus de temps à admirer qu’à écouter. Dustyle aussi de celles qui s’indignaient haut et fort àchaque blasphème sur le nom du Christ et qui sor-taient un cierge à chaque fois qu’elles avaient unefaveur à demander au Tout Puissant. Ce qui arrivaitsouvent. Est-il nécessaire de le préciser? En d’au-tres termes, ma mère n’avait rien en commun avecces croyants honnêtes qui n’ont pour attributs queleur discrétion et leur foi. Certes, elle était une Bible

à elle seule. Mais celle de l’intolérance et du méprisdu genre humain, qui n’avait jamais pu résister à latentation et que, dès lors, Monsieur le curé rechi-gnait à délivrer du mal. Sauf que sa foi et son titrel’y contraignaient. Pour les siècles et les siècles, quiplus est. Il était peu probable que L’Eglise s’en rele-vât indemne.

Mon père, agnostique pataud, se situait aux anti-podes des croyances maternelles. Il ne mettaitpas souvent les pieds dans les églises, mais le faitqu’il s’y rendît était un acte mûrement réfléchi.Tantôt pour saluer une dernière fois un ami tropvite disparu, tantôt pour s’amuser d’un enfant dela famille qui faisait une promesse au Seigneur.Promesse que, selon mon paternel, cet enfants’empresserait d’oublier, une fois arrivée la pé-riode faste de l’adolescence. Vous avez bien com-pris : la présence de mon père aux communionsne concernait en rien sa foi. Non, ce qui le faisaitcéder, c’était les complaintes interminables de mamère s’il refusait de l’accompagner. Et, pour qui laconnaissait un tant soit peu, l’acte de mon pèreapparaissait bel et bien mûrement réfléchi.

Moi, entre les deux, je ne me situais pas. Jusqu’aujour où...

Jusqu’au jour où je fus bannie de l’estime mater-nelle. J’avais trente-trois ans. Mon mari, épouséquelques années plus tôt avec le consentementdivin et maternel (les deux n’étant pas forcémentsynonymes, vous l’aurez compris), venait de sefaire la malle avec sa secrétaire. Une blonde àforte poitrine. Vulgaire et peu intelligente (c’estun euphémisme). En somme, une rupture ba-nale. Désespérément banale. Mais qui n’en futpas moins pénible à endurer. Maxence avait troisans et Sybille deux mois et demi. Autrefois mèreau foyer, je dus m’organiser pour assumer l’édu-cation des enfants et parvenir à assurer - plus élé-mentairement - leur subsistance.

Ce jour dont je parlais précédemment, cherchantdésespérément une baby-sitter pour assurer manuit de garde, j’eus l’idée de demander de l’aide.

Allez savoir pourquoi, dans un réflexestupide et inconsidéré, j’appelai mamère. Elle n’avait pas encore été miseau courant de mon divorce. Ni de monrécent engagement dans cette boite detéléphonerie rose. Craignant sa réac-tion, je l’évitais depuis plusieurs se-maines. A coup sûr, je serais traitéecomme une pestiférée. Dans les fa-milles comme la mienne, ça ne se faitpas de se séparer. On ne quitte pas sonmari, même si c’est lui qui vous quitte.On sauvegarde les apparences. A la li-mite, il aurait été préférable qu’il soitmort. Ou que je le tue. Ce furent lesmots de ma mère lorsque je lui appris lanouvelle. J’appréciai sa compassion.J’ose à peine évoquer sa réactionlorsqu’elle apprit que je réclamai saprésence pour assurer un boulot denuit. Officiellement, j’étais télépho-niste. Je pense qu’officieusement mamère craignît que je ne lui dise pas tout.Notez que, sur ce point au moins, ellen’avait pas tort. Pourtant, malgré sesprésomptions, ma mère accepta de gar-der Sybille et Maxence.

En quittant la maison ce soir-là, jen’étais pas tranquille. Non parce quema mère s’occupait de mes deux tré-sors… De ce côté-là, je lui accordais untant soit peu de crédit : son éducationn’avait pas fait de moi une dégénérée,quoiqu’elle en pensât. Non, ce que jeredoutais, c’était la suite. Il ne me paraissait pasconcevable que ma mère acceptât le service sanscoup férir. Cela cachait quelque chose. La ripostematernelle risquait d’être à la hauteur de cette fa-veur incommensurable.

Lorsque j’arrivai à la boite, le patron en personnem’accueillit. Il m’attendait avec impatience. Pastellement parce que j’étais son employée préférée.Disons que mon quart d’heure de retard expli-quait davantage son regard teigneux et son apos-

trophe brutale : “Magnez vosfesses. Vous n’êtes pas une diva, à ceque je sache. D’ailleurs vous n’enavez les qualités ni esthétiques, nivocales. Vous croyez que nos clientsvont vous attendre? Si ce n’est pasvous, ce sera une autre. Ce retardsera retenu sur votre salaire”. Pourpeu, on aurait cru que ce type ensinglet qui transpirait la graisseétait mon maquereau. Il en avait etles attitudes vulgaires, et le lan-gage de mufle. Mais je n’avais riende la prostituée : je me contentaisde parler à des hommes très seuls,en les laissant fantasmer sur masensualité vocale. Et dès que laconversation prenait la tangente,j’étais priée de diriger le Monsieurvers le répondeur automatique. Ensomme, je n’étais qu’une simple té-léphoniste, à cela près que mon té-léphone était rose et que ce n’étaitpas moi qui harcelait les gens pourobtenir le droit de leur parler.

Quand Carlos me balança ces re-proches à la figure parce que j’étaisun quart d’heure en retard, je répri-mai mon envie furieuse de lui re-tourner une paire de gifles. Il savaitque j’avais deux mômes à nourrir etil balançait souvent la menace dulicenciement devant mon nez pourme rappeler combien j’étais à samerci. Je le haïssais, mais il avait aumoins raison sur un point : j’étais àsa merci. Lorsqu’il fut hors de monchamp de vision, je lui passai la

langue puérilement, l’assénai des pires nomsd’oiseaux et enfilai mon casque. J’eus quelquessecondes de répit avant que le téléphone se metteà sonner. Je pensai alors à Sybille et Maxence.Puis, inévitablement à ma mère qui était auprèsd’eux. Cette dernière pensée me souleva l’esto-mac: avec quelle autre bonne nouvelle m’atten-drait-elle à mon retour? Le téléphone sonna.

– Maya fleur de Lys, que puis-je pour vous?– T’es bonne, hein, dis-le que t’es bonne!– Bien sûr, Monsieur. Et à qui ai-je l’honneur?…

Le type avait raccroché. Je restai perplexe derrièremon bureau. Encore un qui n’avait pas dû com-prendre ce langage châtié. Une idée de Carlos : il di-sait que ça les excitait. Sauf que depuis que j’étaislà, j’avais déjà perdu des tas de clients à cause deces belles phrases. Je ne pense pas que les mecs quipassaient leur temps sur des lignes roses usaientd’un langage châtié. Ni le comprenaient d’ailleurs.Mais Carlos était un homme de conviction. Et detoute façon, lui n’était pas payé au nombre de mi-nutes. Notez que depuis que je travaillais là, je necomprenais pas à quoi il était payé. A rien faire,peut-être. Il devait être très riche.

Lorsque je repassai le seuil de la maison, la lumièredu salon était allumée. Maman n’aurait-elle pasdormi? Quant à moi, à part ce type qui m’avait rac-croché au nez, je n’avais eu aucun client. Etrange àcette période de l’année. Mais puisqu’il en étaitainsi, j’avais demandé à Carlos si je pouvais pren-dre ma soirée demain. C’était le réveillon de Noël, lepremier que je passerais seule avec Sybille etMaxence, leur père était en Laponie avec sa blon-dasse, il n’y avait pas beaucoup de clients, les en-fants espéraient passer cette soirée avec leur ma-man plutôt qu’avec une baby-sitter. Carlos resta demarbre tandis que je mettais tout mon cœur pourplaider ma cause. Lorsque j’eus terminé, il haussales épaules, souffla comme un bœuf en chaleur, cequi fit tressaillir les bretelles de son singlet jaunipar la transpiration tenace, et cracha ces quelquesmots, entre deux borborygmes :

– M’en fous moi que t’aies des gosses. Noël c’est laplus grosse soirée de l’année. Si t’es pas là demain,ça sert à rien de revenir. Et tu nous manqueras pas,j’te rassure.

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15 DÉCEMBRE 201 1 EN MARCHE9

L E C T U R E S

Alors j’avais accepté. Sans lui dire queje n’aurais plus de boulot. Sans luidire que ça me permettrait enfin depasser du temps avec mes deux petitsbouts et que c’était la seule raison quime poussait à accepter. Sans lui direnon plus que mon pseudo-mac laisse-rait quatre-vingt messages insultantssur mon répondeur pour me signifierque j’étais virée.

ee e

Le père Noël a rangé son appareil, lecuré Joseph nous libère officiellementde nos fonctions. Les gens massés au-tour du sapin sur la place du village nem’accordent plus un regard. En l’es-pace de quelques secondes, je suis re-devenue Marie. Marie l’impie. Cellequi trimballe ses bâtards dans leslieux saints sans respect aucun. Saufque toutes ces grenouilles de bénitierssemblent oublier que mes enfants, àla différence de leur père, ne sont pasdes bâtards. Et qu’en raison de leursmauvaises langues, ce lieu n’a plus desaint que le nom.

Du regard, je cherche ma mère : elle arejoint le club de groupies qui suiventà l’odeur la robe du curé. Et vas-y queça fait des courbettes… C’est à cellequi parviendra à faire la révérence leplus bas. Cette mère qui tenait tant à

ma présence ce soir ne me voit même plus, cer-taine d’avoir racheté mon âme en vendant moncorps à l’Eglise.

Lasse de toute cette hypocrisie, j’attrape la maindu petit roi mage qui s’agrippe à ma jupe en bâil-lant à s’en décrocher la mâchoire. Puis j’emmitou-fle dans une couverture supplémentaire l’enfantJésus qui tremble de toutes parts et m’enfoncedans le village, telle Orphée quittant les Enfers. Aceci près que je suis sûre de n’y abandonner monEurydice. Pourtant, histoire de me rappeler quecette nuit de l’année a quelque chose de my-thique, je ne peux m’empêcher de me retournerune dernière fois en jetant un regard blasé versl’imposante bâtisse de Notre-Dame. Contre touteattente, cette impulsion mythologique me permetde le découvrir, tapi dans l’ombre, sur une desmarches de l’antique sentier pastoral.

L’homme ne me voit pas, tout occupé qu’il est àcontempler le ciel. Comme happée par la plénitudequi émane de sa personne, je me mets à l’imiter. Letableau est singulier : en ce soir de Noël, dans l’om-bre de Notre-Dame et loin des sourires hypocriteset des prières feintes, Marie l’impie, le petit roimage fatigué, l’enfant Jésus grelotant et Etienne, lemenuisier du village, contemplent l’infinie voielactée. Durant de longues minutes. Minutes debonheur intense pendant lesquelles aucun d’entreeux, ayant désormais perçu la présence de l’autre,n’ose rompre ce silence sacré.

ee e

Qu’advint-il de cette scène, écrite à l’encre célesteet tirée en quatre exemplaires, à R***, le 24 dé-cembre 2000? Eh bien, croyez-le ou non, c’est enlevant les yeux et en contemplant ce ciel étoiléd’une pureté extrême, que je fis la plus belle ren-contre de toute ma vie.

// JUSTINE LALODESSINS : KARO PAUWELS

Lorsque je pointai mon nez dans le salon, Mamanfrotta ses yeux. Elle était affalée dans le fauteuil,la télécommande de la télé sur le ventre, lesjambes racrapotées sous une couverture. Elle neme laissa pas le temps de lui expliquer le pour-quoi de ces yeux rougis. Mes états d’âme étaient lecadet de ses soucis. Malgré la fatigue qui se lisaitsur tout son corps, elle dégaina plus vite que sonombre :

– Marie… J’ai bien réfléchi. Je suis d’accord de gar-der les petits autant de fois que cela sera néces-saire…

Je m’apprêtai à lui sauter au cou, à l’embrasser, àlui crier tout cet amour que j’avais enfoui en moidepuis toutes ces années d’hypocrisie. Mais ellecontinua.

– Oui, autant de fois que cela sera nécessaire… Jene te demande qu’une faveur, Marie. – Laquelle ?, risquai-je. (Plus pour avoir droit auchapitre que parce que j’aspirais à savoir ce qu’elleavait manigancé pendant mon absence).– M’accompagner à la messe de minuit avec les en-fants demain soir… Ton père refuse de venir cetteannée. Il dit qu’il a mal au dos, et que les bancs del’Eglise seraient pire qu’un chemin de Croix. Je necrois pas un mot de ses jérémiades, mais le méde-cin lui a donné raison. Je crois qu’il l’a acheté. Alors,tu penses, soutenu par la médecine, ton père ne cè-dera pas à mes pleurs. Par contre, toi, je crois qu’ilserait grand temps que tu y emmènes les enfants.D’ailleurs, j’ai téléphoné à Suzanne : elle accepteque Sybille soit l’enfant Jésus dans la crèche vi-vante… Si on l’emmaillote bien, on ne verra pas quec’est une fille. En argumentant, j’ai même pu obte-nir que tu joues Marie. C’est merveilleux, non ? Tuvas enfin pouvoir racheter ta conduite… Les gensne parleront plus dans notre dos. Tu pourras re-dresser fièrement la tête… Tu…

Ma mère continua de se justifier pendant delongues minutes, mais je ne l’entendais plus. Enquelques mots, elle avait anéanti toute ma ten-dresse récemment ressuscitée. Je savais que si jelui annonçais que je travaillais demain, elle nem’adresserait plus jamais la parole. Je savais aussique si je refusais de participer à cette messe de mi-nuit et d’incarner la Vierge Marie, le village entierme brûlerait sur la place publique à la premièreoccasion.

Astuces pour une vie plus magique…

Des bons points pour me récompenser !

Vous souriez car ça paraît ridicule... Mais si l'on fouillait dans nos souvenirs d'enfance? On se rappellera peut-être de petites récompenses à la suite d’un succès scolaire. Quel tremplin ! Et quelle bouffée de fierté. Sommes-nous si différents des gosses que l'on a été ? Avouons qu'on a toujours besoin d'êtreencouragés. Les autres n'y songent pas toujours ou restent muets devant nos réussites... Alors ? Se récompenser soi-même. Non en se payant du champagne, mais en s'octroyant un bon point. Car icinous sommes sur l'échelle morale et au cœur de la relation avec nous-mêmes. En nous offrant un bonpoint, nous créons un fil ascendant et nous bondissons dessus (pas trop ascendant, sinon on culbute).Et nous voilà dans une série de défis lancés, d'exigences plus grandes. Un fil qui va rassembler nosénergies, notre potentiel.Avec les bons points comme repères. À chacun d'inventer leur aspect. Par exemple des trèfles en car-ton? Certains vaudront un point (les petits), d'autres deux points (les moyens) ou trois points (lesgrands). Au verso, on pourra noter le nom de notre victoire. Et l'on va bien sûr couvrir tout le champ de nos vies. Par exemple, le domaine professionnel. Onéprouve une certaine tension avec son patron ? Alors on suscite un dialogue, dans de bonnes condi-tions et il en sort un petit résultat : un bon point. Puis notre moral... pas toujours d'acier. Se récompenser quand on a réussi à s'extraire d'un lourdnuage? Et nos vies privées. Briser une longue hésitation et enfin prendre une décision ? Ou revoir unebonne fois le partage des tâches, pas toujours... équilibré ?Il peut nous arriver de tenter quelque chose et de ne pas aboutir. Ceci mérite aussi une récompense. Alors secouons-nous un bon coup et avançons d'un pas sur notre fil. On ose. On croit en soi. Nos trèflesformeront un jour une pelouse. Nous sommes fiers de nous. Comme quand nous étions mômes.

// ÉVELYNE WILWERTH

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# Mobilier3 biblio, 2,40x0,90x0,40 de prof., bois Wengé,type slots, en partie basse 3 armoires amovi-bles0,8x0,8x0,40 modulables 2.500E, styledesing epaiss. parois 60mm. 069-34.60.04 -0472-37.27.35. (M46826)

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# Villégiature (Belgique)La Panne, Esplanade, 150m mer, appart. 2ch.,gar., 2 bains, libre ttes. périodes et vac. scol.,sem., w-e. 0472-26.54.48. (V46880)

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Durbuy, Bohon 12, pr vac. ou à l'ann., appt. étagede mais., 100m2, entr. indép. ext.2, parterre,cuis.éq., sal., liv., sdb., buand., nuit, bbq., park.,2ch., plein soleil. 0495-49.57.76. (V46848)

Lacs de l'Eau d'Heure, mais. de vac. à la cam-pagne, jusqu'à 7p., véranda, liv., 2 salons, cuis.éq.,f.o., 3ch., gde. sdb., tr. grd. jard., vue magnif., idéalrepos et rando. 0477-79.67.71. (V46662)

La Panne, appart. vue mer, centre, 2ch., 2 sallesd'eau, 2 terr., cuis. sup. éq., pas d'animaux, gar.,vélos., prox. comm., ttes. périodes. 0494-81.21.47 ou 067-33.10.14. (V46770)

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Prov., ds.ens.résid., calme, pisc., mais. pl.-pied,tt.conf., 4/5p., clim., pt jard.clôt., terr., pk.priv.,prix int. dégres. h-s., loc. tte l'année. 067-33.90.35 - web: amivac.com/site4203.(V46794)

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Argeles, proche méditérranée joli cadre, mon-tagnes, très calme, villa, tout confort, àpd: 400EUR/sem., photos. 02-582.52.25. (V46916)

# Villégiature (Autres pays)Costa Blanca, Albir, Benid., prox. mer, appt. 2ch.+2 sdb., liv., terr., cuis., tv, tél., asc., gar., vélos,calme. 0478-27.49.77. (V46785)

Esp., Costa Brava, villa 4ch., 3 sdb., jard., plageaccess. à pied, piano, juill.: 2.000E/qz. - photos:http://leondoyen.skyblog.com - 02-633.15.27 -0476-78.91.48 (V46795)

Dolomites, ski, Val di Fassa, carnaval, hôtel,goupe +/- 25p., ambiance familiale, superbe ré-gion, toujours soleil et neige. 080-33.70.80 -0474-49.24.30. (V46909)

Sicile, villa 150m plage, 5ch., 2 sdb, 15p., et chalet2ch., 6p., terr. ver. panoram. 04-227.42.10.(V46907)

Esp., Villafortuny (Cambrils), appt. rdc., 6p., 3ch.,2sdb., pr plage, gd. balcon/parc, cuis.éq., 1-15/7,15-31/7, 1-15/8, 15-31/8: 999E, mai-juin-sept:880E. 0477-65.55.16 - 03-651.63.57. (V46896)

Loc. hiver, Suisse, Hte. Nendaz, chalet ent. ré-nov., 6p., 3ch., cuis.éq., grd. conf., vue imprena-ble, grd. domaine skiable s/4 vallées, pas ani-maux. 063-57.83.39 - 0475-51.88.17. (V46704)

Blanca Moraira, 2 villas vue mer/mont., plage à600m, pisc., tout confort, àpd: 400 EUR/sem.,photos. 02-582.52.25. (V46915)

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Escala, villa 3ch., 600m centre, mer, hiver 200EUR/sem., libre aussi été + vac. scol., photos.085-71.13.11 - 0472-26.54.48. (V46886)

Westende, digue, appt., 3ch., 7p., conf., spac.,sup. vue, , w-e-sem.-mois, poss. gar. 069-54.77.89 - 0478-55.40.87. (V45784)

Durbuy, Ardennes, nouv. appart. 70m2, 1er ét.duplex, 1ch. 2p. + div. convert. 2pl., cuis.éq., l-vaiss., tv., dvd, Wifi. - http://bergerie-weris.be -0486-42.91.39 (V46921)

Blankenberge digue appt. 2ch., tt. conf., 3è ét.0476-77.88.29 ou 0034-696.95.67.98. (V46911)

Ardennes, Alle, magnif. appart. avec jard., 2p. + 2enfts., we, sem., mois, ou pour 2 pensionnés àl'année. 061-50.13.72. (V46488)

La Panne, appart. 4p., au centre et à 50m de lamer, asc., tv, terr., àpd: 175 EUR/sem., 85 EUR/w-e.- 0477-82.37.13. (V46914)

Lacs de l'Eau-d'Heure, gîte rural de rêve, 3 épis,jusq. 9p., 3ch., 2sdb., cuis. sup. éq., f.o., idéalrando, vélo, sp. nautiq., équit., pétanq/place.0477-79.67.71 - www.giteletilleul.be (V46660)

Knokke Heist, Laguna Beach, studio 2p., 25EUR/j., studio 4p., et appart. 1ch. 35 à 40 EUR/j.,700m mer, proche gare Duinbergen, pisc. inter.0476-78.91.48. préf. le soir. (V46927)

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# Villégiature (France)St-Cyprien-plage (Roussillon), àl. villas, 4/8p.,pisc., tennis, mer, commerces à 250m., site. 02-305.71.43 - 0478-45.51.91. (V46898)

Hte. Savoie, St-Gervais, appt. 2/5p., tr. beau site,tt. conf., prox. pistes 064-21.62.74 - 0476-59.87.56. (V46881)

Roquebrune, Cap-Martin, Menton, àl. ttes pé-riodes, studio tt. conf., S.O, grde. terr., belle vuemontagne, bord de mer, tv, m.o., photos disp.085-84.14.30. (V46925)

Barcarès méd., appart. 2ch., face mer, terr., l-v.,tv., dvd, park. pr. vélos, Pâques et mois svts., qz.,photos, site/dem. 061-26.61.20 - 0479-56.04.93. (V46923)

Bandol, 3km mer, tb. villa, pisc. 12m, 5ch., 3sdb.,boisé 60a., calme, mai, juin, juill., août, sept.0478-62.67.59 ap. 20h. (V46922)

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Alpes du Sud, Val d'Allos., studio àl. 4p., prox.pistes de ski, tt. conf., tv.-tnt, 300 EUR/sem., 350EUR Noël/Nouv.-an/carn./Pâques. 0475-48.98.89. (V46906)

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P E T I T E S A N N O N C E S

1. Rédigez votre annonce en lettres capi-tales sur papier simple.

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Dates ultimes de rentrée des annonces :le vendredi 16/12 pour l’édition du 5/01 ;le vendredi 6/01 pour l’édition du 19/01.

Attention ! Vos petites annonces ne serontpubliées que si nous recevons en mêmetemps le texte de l’annonce, la vignettejaune et une copie de la preuve de paiement.Les petites annonces paraissent sous laseule responsabilité de leurs annonceurs.

COMMENT INSÉRER UNE PETITE ANNONCE?Les petites annonces sont réservées aux membres de la Mutualité chrétienne.Chaque famille bénéficie, par année civile, d’une première annonce au prix pré-férentiel de 5 euros. Toutes les autres parutions se font au tarif de 12,50 eurospar annonce.

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EDITEUR RESPONSABLE : Jean Hermesse, Opberg, 23 - Bte 11, 1970 Wezembeek-Oppem.

RÉDACTRICE EN CHEF : Catherine Daloze & 02/246.46.29 - E-mail : [email protected]

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION - JOURNALISTES :Joëlle Delvaux & 02/246.46.24 - E-mail : [email protected] - Philippe Lamotte & 02/246.57.51 - E-mail : [email protected] - Virginie Tiberghien & 02/246.46.26 - E-mail : [email protected]

ADMINISTRATION - PETITES ANNONCES :Carine Renquin &02/246.46.27 - Nelly Cohen &02/246.46.28 - Internet : Chantal Dubuc &02/246.46.23

MAQUETTE : Olagil sprl - Mise en page : Olagil sprl, Chantal Dubuc, Philippe Maréchal

Affilié à l’Union de la presse périodique UPP - Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique - Tirage moyen 460.000 exemplaires

BIMENSUEL - Parution tous les 1ers et 3èmes jeudis du mois (1er jeudi du mois en juillet et en août)

IMPRIMERIE : REMY-ROTO - rue de Rochefort 211-213 - Zoning Industriel - 5570 BeauraingROUTAGE : BARBIER - Parc Créalys - Zoning industriel - 5032 Isnes (Gembloux)

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15 DÉCEMBRE 201 1 EN MARCHE11UkraineRépubliquede Moldavie

Mer Noire

MoldavieHongrie

Serbie Bulgarie

Roumanie

UkraineRépubliquede Moldavie

Mer Noire

MoldavieHongrie

Serbie

Bulgarie

Roumanie

Dans le train qui nous conduit versla Moldavie, cette région du nord-estde la Roumanie, je repense à monamie Luminita, “petite lumière”, unejeune femme de 33 ans que j’ai ren-contrée en Belgique il y a deux ans.La première fois que je suis allée chezelle, elle m’attendait avec un plateaude biscuits de son pays. Sur la table,un livre, en français, avait attiré monattention : “Journal d’une femme dechambre” d’Octave Mirbeau. Quelcomble, pour une femme deménage! “Tu sais, je fais desménages, m’avait-elle expli-qué. Mais en Roumanie,j’étais professeure de langueroumaine, diplômée de let-tres de l’Université de Brasov.Mon mari est économiste. Iln’en pouvait plus du système.Maintenant, il travaille enBelgique comme ouvrier dans laconstruction.” Il bosse onze heurespar jour. Elle, huit ou neuf. Ils parlentchacun quatre langues, néerlandaiscompris. “Pour nos amis restés aupays, c’est incompréhensible que nousacceptions ces boulots. C’est vrai, j’aieu des états d’âme, mais c’est justeune transition, une situation tempo-raire. Dans les anciens pays commu-nistes, nous n’avons pas ces frontièresfigées entre les classes sociales”.

Après Luminita, j’en ai rencontréesd’autres, des femmes de ménage rou-maines aux parcours étonnants.Comme Liliana, qui a commencé àtrois euros de l’heure, et a au-jourd’hui sa propre société de titres-services et son appartement àBruxelles. La preuve qu’on peut com-mencer petit et prendre de l’ampleur.“Mais je n’ai pas oublié d’où je viens,tempère-t-elle. Il n’y a rien de honteuxà faire des ménages pour s’en sortir,du moment qu’on est honnête. Je vou-drais simplement offrir à mes enfantsla possibilité d’étudier”.

Comment ce pays va-t-il s’en sortir sitous les gens qui rêvent d’une viemoins étriquée s’en vont? “J’espèreque des gens courageux restent enRoumanie, répond Liliana. Mais moi,je n’ai qu’une vie. Je ne veux pas la sa-crifier pour mon pays. Je ne suis pas si

patriote. Ma famille me manque maisje préfère avoir de la pluie toute ma vieen Belgique que de mourir d’épuise-ment au travail”.

Le train traverse les campagnes. Lelong des routes, on voit des grappesd’enfants bronzés aux yeux lumi-neux, cheveux en pétard et regardsespiègles. Il se trouvera toujoursquelqu’un, ici, pour vous mettre engarde : “Ce ne sont pas des Roumains,

ce sont des Roms. C’est àcause d’eux que nous avonsune mauvaise réputation enEurope”. Un triste rappelmais si souvent entenduqu’on ne peut tout à faitl’ignorer... Dans quelquesheures, nous arriverons àSuceava, en Bucovine, dansle nord de la Moldavie rou-

maine. Il y a, là-bas, des villages en-tiers où tous les jeunes sont partistravailler sur des chantiers et fairedes ménages en Belgique. A quoi res-semblent ces hameaux fantômes,dont une partie du cœur bat dansnos maisons?

Des familles éclatéesA la gare, nous retrouvons Veronica,30 ans, et Martha, 22 ans. La pre-mière est jeune fille au pair à Lasne.Sa sœur travaille comme externe au-près d’un couple âgé de Uccle. Au vo-lant, leur cousin Tiberio, qui vit luiaussi en Belgique. Ils partagent toustrois un appartement du côté deBockstael (à Laeken), le “fief” desRoumains de Bucovine. Nous arri-vons chez Daniel, le père de Marthaet de Veronica, chauffeur de poidslourds à la retraite. Il vit seul danscette grande ferme depuis le décès desa femme, l’année dernière. Pourunique compagnie, quelques têtesde bétail. Mais Daniel a de la chance :il a encore trois filles en Roumanie,qui s’occupent de lui avec un dévoue-ment peu commun. L’une fait le mé-nage, l’autre le repas. Ses cinq autresenfants, qui vivent en Italie et en Bel-gique, lui envoient de l’argent pourentretenir la maison. D’autres fa-milles sont plus durement touchéespar l’expatriation. Chez Tiberio, sixdes treize enfants vivent déjà à

l’étranger. “Les autres sont encoretrop jeunes mais, dans deux ans, nousy serons peut-être tous”.

Pour l’heure, la famille de Daniel estau complet. Une fois par an, le clanse rassemble. Les événements s’en-chaînent. Virginia s’est mariée hier.Daniela accouche aujourd’hui. Les“expatriés” découvrent pour la pre-mière fois Ben, le dernier-né d’Olga.Le temps passe en cafés sucrés, encharcuteries, en rassemblementssans but dans la cuisine d’apparat(en réalité, tout se passe dans l’ar-rière-cuisine, celle où l’on cuisinevraiment). On organise des barbe-cues au bord de l’eau. Des amis semarient chaque week-end. Veronicaexplique: “Nous sommes néo-évan-gélistes”. Comprenez: de pieuxconservateurs pour qui ni l’alcool, nile tabac, ni les relations sexuelleshors mariage ne sont au programmed’une vie honnête.

Martha et Veronica nous emmènentvisiter leur village, organisé autourd’un vaste pâturage commun. Chaquefamille vient y faire paître sa vache,son cheval, ses moutons. Les oies sontlâchées. Un vieux berger trait ses bre-bis à la main. On s’apprête à le saluerde notre meilleur accent roumain. Ilanticipe. “Bonjour, non?” Sa niècetravaille à Uccle. Ici, en plein cœur dela Roumanie profonde, il ne se trou-vera personne qui ne sache situer Lae-ken ou Waterloo sur une carte.

Une BMW immatriculée en Belgiques’arrête à notre hauteur. C’est Marcel.Il a bien réussi dans la construction.“Dans ce village de cinq cents per-sonnes, plus de soixante sont en Bel-gique, explique-t-il. Mais dans le vil-lage d’à côté, à Bosanci, ils sont desmilliers à y être partis. On ne voit quedes plaques belges là-bas!” Ce soir,Marcel reprend la route. “Les parentsvont pleurer. La famille, le gazon vontnous manquer. Mais vivre ici, ce n’estpas possible. On ne pourrait jamaismettre un centime de côté. Or, tous lesRoumains veulent avoir leur maison”.

Et c’est bien là l’enjeu. Si les Belgesont une brique dans le ventre, les

Roumains ont un parpaing dans lecœur. Au milieu des vieilles fermesde bois, poussent des palaces de bé-ton, qui ne s’achèvent jamais. Il fautavoir une confiance démesurée ensoi, en l’avenir et en la famille nom-breuse pour se construire des mai-sons pareilles ! Daniela, la sœur deMartha et de Veronica, saitqu’elle ne verra jamais lafin de ses travaux. “On vitdans un bâtiment à l’ar-rière, avec les deux enfants.Il n’y a qu’une chambre. Onsera vieux quand tout serafini mais on le fait poureux”.

Investir pour les vieux joursL’argent belge, patiemment gagné àcoups de titres-services et de chan-tiers, six jours sur sept, est épargnécentime après centime. “On vit enBelgique dans des appartements mi-nuscules pour pouvoir investir dansdes murs en Bucovine. Pour les vieuxjours”.

Lentement, chaque été, les hommestravaillent aux finitions, avec l’aidedes frères et des cousins. Leur rêveest d’avoir une maison comme celled’Olga, toute de grilles rutilantes et decamelote bling-bling. Il faut compren-dre: “Pendant longtemps, on avait del’argent mais on ne pouvait rien ache-ter du tout. Les magasins étaientvides. Aujourd’hui, c’est l’inverse !”L’ouverture des frontières et des mar-chés a été une bouffée d’air pour lesfamilles roumaines. Veronica a ra-mené de Belgique des briques de jusd’orange pour le mariage de Virginia

et une machine à café pour Olga. Desarticles qui semblent banals pournous, mais dont certaines marques,là-bas, font rêver à l’ouest euro-péen... Les jours de fête, on traîne aunouveau centre commercial de Su-ceava. C’est l’attraction du siècle.

Avant de partir, Veronicanous montre la pièce oùson papa entrepose les tis-sus qui constitueront letrousseau de ses filles en-core à marier : des draps,des couettes, des tapis enlaine de mouton, achetésen Ukraine ou faits maisonpar leur maman. Partout,

cet ordre impeccable. J’ose cettequestion un peu tordue: “Que préfé-rez-vous : faire le ménage ou garderdes enfants?” Elles vont sans douteme répondre, comme mon amie Lu-minita, qu’elles n’ont pas le choix,que c’est la vie et que ça aurait pu êtrepire. Mais les yeux de Martha s’illu-minent: “Je ne sais pas. Nous aimonsles deux. Ça fait partie de notre cul-ture. On aime que tout soit propre eton aime les enfants”. Autant que leursfrères aiment la construction...

Dans quelques jours, il faudra repar-tir, en minibus, vers la Belgique. Lagrande famille se disloquera à nou-veau, pour un an. Déjà, Martha et Ve-ronica rêvent de revenir. Voir leurpère qui vieillit, une maison qui seconstruit, les sœurs restées au pays.Où qu’elles aillent pour chercher unevie meilleure, elles sont d’ici.

// CÉLINE GAUTIER

Nos femmes de ménage nous ouvrent leur porte

Combien de Roumains en Belgique?

S O C I A L

On estime la population roumanophone (Roumains et Moldaves) de Belgique àplus de 60.000 personnes. Carmen Hopartean, directrice de la Maison culturellebelgo-roumaine, assure qu’il n’y a eu aucune “invasion” roumaine suite à l’entréede la Roumanie dans l’Union européenne : “Il ne faut pas s’inquiéter. La Roumanien’est pas un loup pour une Belgique-trois-petits-cochons. La dernière vague d’im-migration concerne surtout des personnes très diplômées, même si nombre d’entreelles travaillent en dessous de leur niveau d’éducation et de formation. Et elle in-siste : il y a beaucoup plus de Roumaines à la Commission européenne que dans laprostitution!”

Selon Carmen Hopartean, la communauté roumaine a toujours visé la légalité etse régularise au fil du temps. Les femmes ont massivement recours au systèmedes titres-services et les hommes profitent des dispositions visant à faciliter l’ac-quisition du statut d’indépendant.

// CG

Roumanie

De nombreuses Roumaines travaillent dans les familles belges,comme femmes de ménage ou gardiennes d’enfants. Leurs frères etmaris sont dans la construction. Elles vivent chez nous, dans notre in-timité. Mais sait-on seulement d’où elles viennent? Reportage.

Veronica, à gauche, savoure le bonheur de retrouvertoute sa famille, une fois par an. C'est la premièrefois qu'elle tient son neveu dans ses bras.

© Lydie Nesvadba

“JE VOUDRAIS

SIMPLEMENT

OFFRIR À

MES ENFANTS

LA POSSIBILITÉ

D’ÉTUDIER.”

“DANS LES ANCIENS

PAYS COMMUNISTES,

NOUS N’AVONS PAS

CES FRONTIÈRES

FIGÉES ENTRE LES

CLASSES SOCIALES.”

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C U L T U R E

Le rêve est ici devenu réalité pourceux qui, au détour d’une visited’exposition, ont un jour convoitéd’emporter chez eux une œuvre –qui, décidément, aurait eu tout à faitsa place dans leur salon. A l’habi-tude, les gardiens veillent. Et pour lesspécimens rares, les alarmes aident àmaintenir la création au mur ou surle socle qui lui est dévolu. Les règlessont établies: pas question de partiravec une de ces pièces sous le bras.Pensez-vous : elle est unique. Amoins de l’acheter, bien entendu.Mais le marché de l’art, c’est une au-tre histoire. Pas question non plus dechipoter aux œuvres exposées. C’estdavantage au regard que les muséess’adressent. Même si fleurissent, çaet là, de nouvelles manières d’envisa-ger le rapport aux œuvres. Plus lu-dique, plus sensuelle, moins sta-tique. Des expositions en cours auGrand Hornu en témoignent. Ainsi,les feuilles d’eucalyptus sur le plan-cher de l’ancien magasin aux foinsdégage une odeur propice au voyage,devant les “perles de liberté”, de ma-gnifiques bijoux brésiliens. Ainsi en-core, le cabinet d’amateur imaginépar l’artiste – ancien kinésithéra-peute – Baudouin Oosterlynck, in-

vite à des expériences sonores, cu-rieuses et joyeuses, les oreilleschaussées de stéthoscopes.

A l’exposition d’affiches de MichelFrançois, il suffira d’être visiteur duMac’s, pour repartir avec un petit boutdes productions du photographe.L’artiste essaime à tout vent. Il appré-cie ce concept dont il est familier,convaincu qu’en dehors du musée,ses images nous “racontent d’autreshistoires”. Sur des palettes jonchant lesol, placées en piles dans l’exposition,les affiches grand format de l’artisteattendent gratuitement l’acquéreur.Chacune des 45 affiches à son actif aété reproduite en 1.000 exemplaires.Elles iront, là orner le salon du visi-teur, là son hall d’entrée, là les com-muns d’un kot d’étudiant. Attention,il faut de la place pour donner à l’œu-

Une page se tourne et une nouvellehistoire commence à s’écrire. Pourles huit jeunes qui ont accepté de sedévoiler dans cette exposition, l’arri-vée en Belgique est synonyme d’es-poir, d’un mieux. Après l’horreur de laguerre, des viols ou des violences su-bies au sein de leur famille…, ils espè-rent enfin pouvoir se reconstruire.Même s’ils n’oublieront pas ce quis’est passé chez eux, en Afrique, enEurope de l’est ou en Asie. Tous nésdans les années 90, ces fille et garçonsont débarqué seuls ici avec commeunique bagage le peu de rêves qu’illeur reste : démarrer une nouvelle vie.Pourtant, la Belgique n’est parfois pasl’eldorado espéré.

Toutes les trois heures, un mineurnon accompagné arrive chez nous :

1.600 jeunes sur les six premiersmois de 2011! Les huit enfants dont lavie est retracée au Musée BELvuen’en sont que les témoins. Tous arri-vent avec un passé lourd mais avec lamotivation d’aller de l’avant. “Je mesuis mis en tête de devenir comme lesgens d’ici”, confie Benjamin, 18 ansvenu du Ghana en 2009 et qui de-puis, a appris le néerlandais, suiviune formation…

Tout en sobriété, ces enfants quin’ont plus l’innocence de leur âge selivrent dans les textes recueillis par lajournaliste Catherine Vuylsteke, etdonnent à voir en photographies destranches de leur vie actuelle. Sansêtre larmoyante, cette exposition poi-gnante propose d’entrer dans la dou-leur et les rêves de ces jeunes. Unebelle leçon de vie. // VT

vre le cadre qui l’honore dans son in-térieur. Elles mesurent toutes 180 sur120 cm. Et il serait dommage de suc-comber à la seule impulsion de l’avoir,de la consommation à tout crin, sanségard pour ce grand morceau de pa-pier empreint de sens artistique, etdiscrètement politique. Car MichelFrançois propose, par cette distribu-tion contaminante, de “mettre la mainà la pâte du monde”, de “réinvestir lesimages de son propre regard”. Face àcette proposition, il y aura des ratés,c’est sûr, au vu de la frénésie qui sem-ble envahir certains, plus soucieuxd’en avoir plein les bras que de l’ave-nir qu’ils réserveront à ce bien beaucadeau. Il y aura des réussites, c’estassuré aussi. Rien que celle d’attirerdans un musée d’art contemporain denouveaux visiteurs conquis peut-êtrepar le charme du lieu.

Michel François laisse aussi ses af-fiches aux enfants. Le dimancheaprès-midi, tandis que les adultespeuvent profiter d’une visite guidée,un atelier s’adresse aux plus jeunes,pinceaux et peintures acryliques àl’appui. Ainsi Michel François dithaut et fort qu’il n’aime pas que sontravail se fige. Il invite les enfants àlaisser leur trace.

// CATHERINE DALOZE

De l’art à emporter chez soi

Jacob, Raza, Dinesh et les autres exposent leursvisages de gamins. Ici, on les appelle les MENA,mineurs étrangers non accompagnés. Là-bas, ilsétaient déshumanisés. Ils ont fui ce “là-bas”, leurpays d’origine, loin de la violence familiale, de laguerre, de la trahison… pour arriver en Belgique.

Expositions

Lectures

>> Michel François, 45.000 affiches • Musée des arts contemporains – Mac’s •Grand-Hornu - Rue Sainte-Louise, 82 - 7301 Hornu • jusqu’au 29 janvier 2012(fermé le lundi, le 25 décembre et le 1er janvier) • 6 EUR (réductions possibles) •visites guidées gratuites le dimanche à 14h • Infos : 065/65.21.21 • www.mac-s.be

L’entrée donne aussi accès aux expositions “Perles de liberté – Bijoux Afro-Brésiliens” (jusqu’au 26 février) et “Instrument d’écoute – cabinet d’amateur n°6”(jusqu’au 5 février).

>> “Mon hier est ailleurs” • Musée BELvue, place des Palais 7 à 1000 Bruxelles •Jusqu’au 29 janvier 2012 (ouvert du mardi au vendredi de 10h à 17h et leweekend de 10h à 18h) • Entrée gratuite • Infos : 070/22.04.92 • www.belvue.be

Ces dernières semaines, les salles du Musée d’art contemporain du Grand Hornu ont des allures de hallesmarchandes. Une certaine effervescence bouscule le calme habituel. Car le chaland aiguise son choix. Il re-partira avec une affiche à son goût, œuvre de l’artiste belge Michel François.

Et un petit livre pour la route!

Trouver du temps pour lire? Pas toujours facile ! Pourtant, les navet-teurs vous le diront : nombreuses sont les heures perdues, passées dansles transports. Luc Pire lance les romans de gare, une collection destinéeaux personnes qui voyagent en train.

Les intrigues sont courtes, denses et palpitantes. Il fau-dra deux fois 38 minutes pour les dévorer. Deux fois 38minutes? C’est la durée moyenne d’un aller-retour pourles navetteurs (hum, hum...). De quoi occuper son temps

agréablement dans le train, en s’évadant par la lecture(1).

Revisiter les romans de gare qui, en général, n’ontpas bonne presse : le défi était de taille. Souvent per-

çus comme trop légers et mal écrits, ces livres se de-vaient de trouver un souffle nouveau. Les éditions Luc

Pire et Van Halewyck se sont associées au SNCB-Holdingpour publier six romans de qualité (trois en français ettrois en néerlandais). Des auteurs belges se sont frottés àce style. Du côté francophone, les intrigues de 140 pagesprennent place dans des villes wallonnes, les livresvisant la proximité. Deux histoires se déroulent enBrabant wallon, la troisième à Spa. Une journa-liste, mère célibataire en peine de cœur, et deuxsombres enquêtes sur des meurtres assortis devols accompagneront les voyageurs dans les wa-gons du réseau belge. // VT

(1) D’après une récente enquête menée par la SNCB, la lecture est la première occupa-tion de ses voyageurs. Suivent les conversations entre passagers et l’écoute de la mu-sique.

>> “Le dépeceur de Spa” • Marc J. Hermant >> “Meurtre à Waterloo” • Jean-Baptiste Baronian >> “ Braine Blues” • Isabelle BaryCollections “Kill and Read” et “Kiss and read” • Editions Luc Pire • 144 p. • 10 EUR lelivre. En vente en librairie et dans les Relay/Press Shop des gares.

Voyages dans des univers intérieurs

“De quoi donc une vie est-elle faite?” Depuis septembre, une nouvellecollection des éditions André Versaille propose d’égrainer au fil despages les souvenirs de créateurs, écrivains ou artistes. Ces “je-ne-sais-quoi qui font le sel d’une vie plus que sa substance”.

La collection se nommait d’abord “Chemin faisant”. Lespremiers livres édités en portent le la marque: “Le flâneurde l’autre rive” du journaliste presque nonagénaire GillesLapouge ; “Rêveur de confins” de Michel Le Bris, créateurdu festival littéraire de Saint-Malo “Étonnants Voya-

geurs” ; “ Ecrivain et oiseau migrateur” de l’écrivaincongolais, Alain Mabanckou. Mais sans le savoir, la

collection avait endossé le même titre qu’une au-tre, créée un an plus tôt aux “Presses de la renais-sance” – maison d’édition française.

Dès lors, changement de nom pour cette collection,dernière venue aux éditions André Versaille : elle s’ap-

pelle aujourd’hui “Fragments de vie”.

“Le propre de la conversation amicale c’est qu’elle amène souvent à l’évocationde souvenirs personnels, sinon intimes. Combien de fois me suis-je entendu ra-conter des histoires qui allaient bien au-delà de l’anecdote et dont la saveurm’enchantait !”, raconte l’éditeur André Versaille, en évoquant la naissancede la collection. C’est d’abord à des proches qu’il a fait appel pour ouvrir lebal, leur proposant de conter des moments de vie, des rencontres, des lec-tures, des anecdotes tout en légèreté sur lesquels les récits de Mémoires res-tent souvent muets. Sous forme d’un abécédaire – où quelques lettres sontévitées, d’autres doublées ou triplées – , ces bonnes plumes entraînent le lec-teur dans leurs vies. A la lettre “C”, Gilles Lapouge place par exemple les cha-pitres “Café arabica ou café robusta ?”, “Carrière d’acteur”, “Carrière de nè-gre”, “Chasseur de lapins”. Il y raconte, tour à tour, un reportage pour un jour-nal brésilien à Léopoldville sur le café, une amitié comme une bulle de savon,la proposition qu’il refuse d’écrire un livre à la place d’un homme politique,un souvenir qui tend à s’évader. Une ouverture tout en humilité sur un“royaume intérieur”.

//CD

>> “Le Flâneur de l’autre rive” • Gilles Lapouge • 262 p. • 17,90 EUR. >> “Ecrivain et oiseau migrateur” • Gilles Lapouge • 192 p. • 17,90 EUR.>> “Rêveur de confins” • Michel Le Bris • 304 p. • 19,90 EUR.Editions André Versaille.

© Eric Demildt

© Ph. De Gobert

NOUVELLESCOLLECTIONS

Benjamin, 18 ans, fervent sportif.

Mon hier est ailleurs

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A C T U A L I T É

© A-M Jadoul

Au Rwanda, la couverture universelle est uneréalité. Au Bénin, la ministre de la santécompte annoncer son introduction avant lafin de cette année. Au Congo, un projet de loiest déposé dans ce sens au Parlement… Cesinitiatives sont soutenues par le Nord, au tra-vers de programmes de développement.Sous forme de subventions, ces appuis vien-nent compléter les sommes allouées par lesbudgets nationaux pour tenter de donner unaccès aux soins de santé, à toute la popula-tion.

En Belgique, une plateforme appelée Mas-mut s’est constituée. Elle regroupe l’ensem-ble des organismes assureurs (mutualités)mais aussi les ONG actives dans les soins desanté, le réseau Be-cause health et les univer-sités. Ensemble, ils ont commis une pla-quette qui sensibilise à l’importance des mu-tualités de santé dans le développement dela couverture universelle des soins de santé.

Pour l’efficacité du Nord au bénéfice du Sud!

Les actions des ONG ont souvent énormémentde mal à se coordonner. Les acteurs éprouventdes difficultés à se mettre d’accord sur unestratégie de travail, à partir des réalités lo-cales. Des lignes de programme existent. Maistrop souvent leur durée ne permet pas deconsolider les avancées. Les organismes inter-nationaux imposent des stratégies, des mo-dèles réfléchis théoriquement plutôt qued’exiger, aux partenaires et à eux-mêmes, desobjectifs de bien-être pour les populations.

Au-delà de la couverture financière des soinsde santé, c’est surtout l’accès à la santé quidoit être amélioré dans les pays du Sud. Ce-lui-ci passe par la prévention, la sensibilisa-tion mais aussi par l’action et l’implicationdes citoyens. S’il faut poursuivre le rêved’une couverture universelle sur la planèteentière, il faut accepter que des étapes soientnécessaires pour y arriver et que ces diffé-rents paliers tiennent compte de la réalité despays.Plus de 80% voire 95% de l’économie despays en voie de développement est infor-melle. Cela signifie qu’elle est basée sur depetites exploitations agricoles, de petits com-merces de village ou de rue, des expédientsde toutes sortes.Moins de 5% de la population travaille avecun contrat sur lequel l’Etat peut percevoir descotisations et des impôts. Difficile, dans cecadre, de mettre en place une sécurité socialequi tienne la route ; difficile de se passer desapports des crédits et emprunts internatio-naux ou des mannes célestes qui ne durentjamais et fragilisent à terme l’économie.

La construction d’un système d’accès à lasanté et aux soins de santé doit donc seconstruire sur une double base. Il faut, d’unepart, une volonté réelle et forte des Etats deconstruire pas à pas un système de sécuritésociale basé sur l’impôt et les cotisations in-ternes au pays. Il faut, d’autre part, la volontéde la population et des prestataires de soinsde construire un système d’accès à la santé etaux soins de santé durable, démocratique etde qualité. C’est là que les mutualités de santéont toute leur place. Dans son dernier rapport,

Editorial

La plupart des pays d’Afrique centrale et de l’ouest ont mis à leur agenda politiquel’adoption d’une couverture universelle de santé pour leur population. Cet évènementdoit être salué, même si de nombreuses questions se posent encore sur la faisabilité etsurtout sur la pérennité des modèles proposés.

ça se passeAlda Greoli//Secrétaire nationale

l’Organisation mondiale de la santé l’a enfinreconnu. En effet, la démocratie propres auxmutualités de santé contient, dans son proces-sus, différents ingrédients bien utiles.

Qualité des soins et garantie des prixLe premier ingrédient est la faculté de faire“association”, de créer du lien social à partirde la question de la santé d’un village, d’unquartier, d’une entreprise ou d’une province,bref, à partir d’un lieu de vie. Les mutualitésde santé sont, en effet, l’équivalent de nosmutuelles à petite échelle, constituées surune base associative, avec une assemblée gé-nérale et des conseils d’administration de bé-névoles, élus parmi les membres. Ensemble,ils réfléchissent aux conditions de l’améliora-tion de la santé par l’hygiène de vie, par l’ac-cès à l’éducation, par la solidarité, la créationde petites entreprises, la mise en place de co-tisations et de remboursements…

Le deuxième ingrédient essentiel est la fa-culté d’entrer en dialogue avec les presta-taires de soins. La réalité de l’accès aux soinsde santé dans ces pays du Sud dépasse par-fois l’imagination. Les conditions dans les-quelles sont prodigués les soins relèvent tropsouvent de l’inacceptable. A quoi bon cotiseralors dans une mutualité, si les soins ne sontpas accessibles ou s’il faut continuer à payerdes pots de vin ou des surplus d’honorairespour être soigné ? La mutualité de santé apour mission de garantir petit à petit la sécu-rité tarifaire. Une convention est passée entreles prestataires de soins et la mutualité pourassurer un prix aux patients affiliés, voirepermettre la gratuité et le paiement en tierspayant des factures de l’hôpital ou du centrede santé. La mutualité, en garantissant auxprestataires qu’ils seront payés, peut alorsfaire pression sur eux et sur l’Etat pour amé-liorer la sécurité des soins, les conditionsd’hygiène et la qualité des prestations. On en-tre ainsi à petits pas dans le cercle vertueuxde la confiance en l’Etat, dans les prestataireset dans la force démocratique de la solidarité.

Imaginez-vous vivre dans un Etat où vous nesauriez jamais en allant chez le médecincombien vous allez payer… Eh bien faisonsbien attention!Nous vivons, en Belgique, unesituation qui se détériore. De moins en moinsde médecins signent la convention médico-mutualiste qui garantit les tarifs pour le pa-tient, sans supplément. En agissant de lasorte, ceux qui ne signent pas contribuentdangereusement à la dérégulation du sys-tème. Ils le fragilisent au point de le rendremoins fiable pour les bénéficiaires, mais aussipour les autres prestataires.

Nous sommes assis sur le bonheur de no-tre passé sans nous rendre compte qu’enl’écrasant avec mépris, nous empêchonsqu’il puisse se poursuivre. Heureusement,ceux qui doivent, au Sud, se construire unlendemain meilleur nous le rappellent :être capable de construire, d’entretenir etde pérenniser un système de sécurité so-ciale aussi efficace que le nôtre demandedu courage politique et sociale. Que per-sonne ne l’oublie!

Les mutualités de santé : une force pour l’avenir au Sud? Pas seulement…

// Noël à l’hôpitalOffrez un Noël magique aux enfants qui passent lesfêtes dans un hôpital de votre région. Un clic gra-tuit suffit ! Le principe est simple : votez pour l’hô-pital de votre choix et pour chaque vote, les parte-naires de l’opération offrent 1 EUR de jouetssupplémentaire à votre service de pédiatrie.Rens. > 04/224.00.11 •www.messages-de-noel.net

// CD pour un Noël solidaireL'asbl Educ’Action édite un CD “Pour la dignité”. Deschanteurs jeune public belges s'y retrouvent et ychantent la dignité humaine. Disque destiné aux 3 à6 ans. Prix : 15 EUR dont 5EUR reversés à un projetd'école de solidarité.Rens. > 0476/35.88.55 •

www.educ-action.eu

// Les jeux autour du mondeDu 26 au 30 décembre, Thibaut Quintens, animateuret globetrotteur du jeu organise un stage “Com-ment parcourir le monde et comprendre les diffé-rences qui nous entourent rien qu’en jouant !”Pour les 7 à 10 ans. Prix : 50 EUR.Lieu : 26, pl. Guido Gezelle – 1083 Bxl.Rens. > 02/420.37.27 • www.lavillaculture.be

// Droits de l’enfantDu 2 au 6 janvier, le Délégué général aux droits del’enfant et le Conseil de la jeunesse invitent lesjeunes de 15 à 20 ans à participer à un stage desensibilisation aux droits de l’enfant. Au pro-gramme : formation ludique, ateliers thématiqueset créatifs… Prix : 30 EUR.Lieu : 2, rue G.Simenon - 4020 Liège.Rens. > 02/413.29.44 •

www.conseildelajeunesse.be

// Exposition sur l'ArménieJusqu’au samedi 7 janvier, à l’initiative de l’Uniongénérale arménienne de bienfaisance et d’autresassociations, une exposition “Armeniaca” seraconsacrée au patrimoine architectural arménien. A partir de 18 ans. Entrée gratuite.Lieu : 86c, av. du Port – 1000 Bxl.Rens. > 0495/77.08.67 • www.agbu.org

// Informations sur internetLe lundi 9 janvier de 18h à 19h30, Alain Gerlache,journaliste présentera une conférence sur le thème“A l’heure du direct sur Internet : Se former à s’infor-mer”. Entrée gratuite. Lieu : 28, rue Fr. Libert – 1410 Waterloo.Rens. > 02/352.99.19 • www.waterloo.be

// Parcours bibliqueDu 10 janvier au 20 mars de 20h à 22h, tous lesmardis, le Centre Maximilien Kolbe organise un par-cours biblique “De l’exode à Jésus-Christ, une his-toire d’alliance… toujours actuelle !”. Prix : 10 EUR laséance.Lieu : 12b, rue du Prince – 4800 Verviers.Rens. > 087/33.84.22 •

www.centremaximilienkolbe.be

// Jean FerratLe mardi 10 janvier, de 13h30 à 16h30, l’UCP Wa-remme organise en collaboration avec le centreculturel, une conférence sur Jean Ferrat intitulée“Je ne suis qu’un cri”. Exposé, écoute de chansons…Prix : 3 EUR.Lieu : 1, pl. de l’Ecole Moyenne – 4300 Waremme.Rens. > 019/32.78.13.

// Développement du langageLes mercredis 11, 18, 25 janvier et les 1er, 8, 15 fé-vrier de 9h à 11h ou les jeudis 12, 19, 26 janvier et les2, 9, 16 février de 20h à 22h, l’association Langa-geons-nous organise à Freux, une formation “Lelangage à petits pas” qui aidera à reconnaître lestentatives de communication des enfants, à stimu-ler le langage au quotidien dans les activités detous les jours.Rens. > 061/22.50.62.

// Art et natureLe jeudi 12 janvier de 20h à 22h, Terre etConscience organise une conférence sur le thème“Comment le vent a bousculé ma pratique artis-tique” par Bob Verschueren. Prix : 12,50 EUR.Lieu : 48, rue Kelle – 1200 Bxl.Rens. > 02/771.28.81 •www.terreetconscience.org

// LogementLe jeudi 12 janvier de 9h à 17h, les Equipes Popu-laires organisent une journée au Parlement bruxel-lois sur le thème “Logement, énergie et précarité”.Lieu : 73, rue du Lombard – 1000 Bxl.Rens. > 081/73.40.96 •

www.equipespopulaires.be

// Printemps arabeLe vendredi 13 janvier de 9h à 16h30, le CIEP, mou-vement d'éducation permanente du MOC organiseune journée d’étude d’actualité politique : “Prin-temps arabe : Un an après… Quel bilan tirer de l’ac-tion des mouvements sociaux depuis le début desévénements jusqu’à aujourd’hui?” Entrée gratuite.Lieu : 19, rue Pletinckx – 1000 Bxl.Rens. > 02/246.38.51 • www.moc.be

// ContraceptionLe vendredi 13 janvier de 14h à 17h, l’Université desfemmes organise une formation intitulée “FBI : lapilule plutôt que l’IVG”.Lieu : 10, rue du Méridien – 1210 Bxl.Rens. > 02/229.38.25 •

www.universitedesfemmes.be

// Alimentation durableLe vendredi 13 janvier de 9h30 à 14h, Inter-environ-nement Wallonie et Rencontre des Continents orga-nisent une formation (ré)créative pour une alimen-tation durable et accessible à tous.Lieu : 98, rue Nanon – 5000 Namur.Rens. > 081/25.52.80 • www.iewonline.be

// Gestion du stressLes 14 et 28 janvier, les 4 et 11 février et le 3 mars,l’asbl Humania organise des ateliers de pensée po-sitive et de sophrologie pour gérer son stress, posi-tiver… Prix : 50 EUR.Lieu : 145, bd de Smet de Naeyer – 1090 Bxl.Rens. > 02/479.63.42.

// Autorité avec calmeLe samedi 14 janvier de 9h à 12h, Dessein d’Avenirorganise une conférence : “L’autorité dans le calmepour les parents, enseignants, éducateurs…”Prix : 50 EUR. Lieu : 26, Mt la Chapelle – 7866 Bois-De-Lessines.Rens. > 0475/92.77.70 • www.desseindavenir.be

// Gestion de conflitLes lundis 16 et 23 janvier, l’Université de paix or-ganise deux jours pour découvrir les attitudes pos-sibles en tant que tiers intervenants dans unconflit.Lieu : 4, bd du Nord – 5000 Namur.Rens. > 081/83.03.10 •

www.universitedepaix.be

// Entretien motivationnelLes mardis 17 et 24 janvier de 9h30 à 16h, l’asblChan-Tiers organise une formation à l’entretien mo-tivationnel. Comment faire changer les habitudesdes personnes? S’adresse au monde médical. Prix : 170 EUR.Lieu : 219, av. Coghen – 1180 Bxl.Rens. > 0474/96.55.10 • www.chan-tiers.net

// Responsable dans le non-marchandLes 17, 18 et 24 janvier, l’Ecole des parents et deséducateurs organise une formation “Devenir res-ponsable d’une équipe dans le secteur non-mar-chand”. Prix : 180 EUR.Rens. > 02/733.95.50 •

www.ecoledesparents.be