1438190539_juilletaout2015

8
B i A Sommaire Mensuel • 36 e année • n° 394 - Juillet-Août 2015 Nouvelles des Églises adventistes San Antonio, Texas, États-Unis - Session internationale de l’Église adventiste. San Antonio, Texas, États-Unis - Ted Wilson reconduit dans sa fonction de président. San Antonio, Texas, États-Unis - Croissance de l’Église. San Antonio, Texas, États-Unis - Le pasteur Mario Brito, nouveau président de la Division intereuropéenne. San Antonio, Texas, États-Unis - La majorité des délégués refusent de transmettre la consécration des femmes aux dif- férentes Divisions. San Antonio, Texas, États-Unis - Le président de la Fédé- ration protestante de France à la session de la Conférence générale. San Antonio, Texas, États-Unis - Les initiatives et les conséquences d’un vote. Protestantisme international Nairobi, Kenya, Afrique - Les Églises d’Afrique protestent contre Obama sur les droits des homosexuels. Mouvement évangélique Paris, France - Le CNEF : « Libre de le dire ». Bible Genève, Suisse - Des fragments carbonisés du Penta- teuque déchiffrés grâce à un scanner. Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 [email protected] Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être repro- duits avec mention de la source : BIA Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert Abonnements - Expéditions Mélanie Padre Bulletin d’Information Adventiste Adventist News Networks© 2 2 4 4 2 3 3 6 7 8

description

its good

Transcript of 1438190539_juilletaout2015

B i ASommaire

Mensuel • 36e année • n° 394 - Juillet-Août 2015

Nouvelles des Églises adventistesSan Antonio, Texas, États-Unis - Session internationale del’Église adventiste.San Antonio, Texas, États-Unis - Ted Wilson reconduitdans sa fonction de président.San Antonio, Texas, États-Unis - Croissance de l’Église.San Antonio, Texas, États-Unis - Le pasteur Mario Brito,nouveau président de la Division intereuropéenne.San Antonio, Texas, États-Unis - La majorité des déléguésrefusent de transmettre la consécration des femmes aux dif-férentes Divisions.San Antonio, Texas, États-Unis - Le président de la Fédé-ration protestante de France à la session de la Conférencegénérale.San Antonio, Texas, États-Unis - Les initiatives et lesconséquences d’un vote.Protestantisme internationalNairobi, Kenya, Afrique - Les Églises d’Afrique protestentcontre Obama sur les droits des homosexuels.Mouvement évangéliqueParis, France - Le CNEF : « Libre de le dire ».Bible Genève, Suisse - Des fragments carbonisés du Penta-teuque déchiffrés grâce à un scanner.

Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100

30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.

n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.

n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.

RédactionTél. 01 64 79 87 [email protected] web : www.adventiste.orgLes communiqués peuvent être repro-duits avec mention de la source : BIA

Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon

RédactionJean-Paul Barquon

CorrespondantsEmanuel LopesJeroen TuinstraJéthro CamilleRickson NobreCorrado Cozzi

Secrétaire de rédactionDina Lambert

Abonnements - ExpéditionsMélanie Padre

Bulletind’InformationAdventisteAdventist News Networks©

2

2

4

4

23

3

6

7

8

Nouvelles des Églises adventistes

(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - Session in-ternationale de l’Église adventiste

La Conférence générale de l’Église adventiste duseptième jour est un événement international impor-tant pour cette Église protestante qui se veut à la foisuniverselle donc internationale et aussi mondiale.

Du 2 au 12 juillet, ce rassemblement quinquennal2015 a rassemblé près de 65 000 personnes dont 2363 délégués représentant près de 216 pays oùl’Église adventiste du septième jour est représentée.

La session d’une Conférence générale est réelle-ment une réunion administrative internationale detoutes les entités qui composent ce mouvement re-ligieux. Elle inclut les organismes nommés Unionsde Fédérations et de missions qui rassemblent deséglises locales.

Actuellement, il existe 60 Unions de fédérations,58 Unions de missions, 9 Unions d’églises et 1Union de mission et un champ rattaché directementà la Conférence générale.

Au cours de ces jours les délégués ont votéd’ajouter 35 nouvelles Unions. Selon le secrétairegénéral G.T. Ng, « le nombre élevé de ces nouvellesUnions est sans précédent dans l’histoire de l’Égliseadventiste ». Il reflète ainsi la forte croissance decette Église de professants. L’Église adventistecompte un effectif de 18,5 millions de membres alorsqu’il y a cinq ans, en 2010, elle en comptait 16,3 mil-lions de membres.

L’assemblée générale dure dix jours completsd’administration tout en offrant une grande variétéd’activités, de programmes, de promotions, d’expo-sitions, de concerts et de réunions.

Après le thème axé sur la grâce dans la session2010, le thème 2015 porte sur l’espérance avec l’in-terpellation : « Lève-toi ! Brille ! Jésus revient. »(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - Le pasteur TedWilson reconduit dans sa fonction de président Les délégués réunis à la 60e session de la Confé-rence générale des adventistes ont reconduit, pourun nouveau mandat de 5 ans, le pasteur Ted Wilsonà la présidence de la Conférence générale des ad-ventistes du septième jour.Le pasteur Wilson a commencé son ministère pas-toral en 1974 à New York. Il a exercé depuis dansdifférents départements, puis comme secrétaire gé-néral de la Division de l’Afrique de l’Ouest, à Abidjanen Côte d’Ivoire. En 1990, il a été nommé commesecrétaire adjoint à Silver Spring, États-Unis. Deux ans plus tard, il a été appelé à exercer la fonc-tion de président de l’Église adventiste dans l’an-cienne Union soviétique à Moscou.

En 1996, il retourne aux États-Unis en tant quegestionnaire des publications Review and Herald etlors de la Conférence générale de Toronto, au Ca-nada, il est choisi comme l’un des vice-présidents.En 2013, la session de la Conférence générale à At-lanta l’a nommé à la fonction de président.Ted Wilson est marié depuis 1975 à Nancy

Louise Vollmer, une kinésithérapeute. Le couple a3 filles : Émille Louise, mariée au pasteur Kameronde Vasher, Élizabeth Esther, mariée au pasteurDavid Wright, et Catherine Anne, mariée au doc-teur Robert Renck. Ils ont 5 petits-enfants..Ted Wilson est pasteur consacré et titulaire d’un

Doctorat en éducation religieuse de l’université deNew York, d’une Maîtrise en théologie de l’universitéd’Andrews, et d’une Maîtrise ès sciences en santépublique de l’école de santé publique de l’universitéde Loma Linda. En plus de l’anglais, il parle le fran-çais et le russe.

Les délégués ont également choisi comme tréso-rier, Juan R Prestol-Puesan succédant au trésorierRobert E. Lemon, maintenant à la retraite.(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - Croissancede l’Église adventisteLe secrétaire général G.T. Ng a été reconduit dansses fonctions. Il est originaire de Singapour. Il a tra-vaillé comme missionnaire au Cambodge. Il a reçuune formation universitaire ayant obtenu une maî-trise en théologie aux Philippines et un doctorat àl’université Andrews, dans le Michigan aux États-Unis. Il est marié et il est père de deux enfants.

Dans le rapport qu’il a présenté aux délégués lorsde la journée du vendredi 3 juillet, il a évoqué l'infor-mation du journal Christianity Today, précisant queles adventistes sont en cinquième position surl’échelle des plus grandes églises du monde, aprèsl’Église catholique romaine, l’Église orthodoxe,l’Église anglicane et les pentecôtistes avec les Assemblées de Dieu.

Le secrétaire GT Ng ne manque pas d’humourdans le rapport qu’il a présenté aux délégués. Au 31décembre 2014, l’Église adventiste du septième jourcomptait 18 479 257 membres ce qui représente ungain de 1 556 018 membres. Le taux annuel decroissance de l’Église au niveau mondial est de 1,85 %. L’hémisphère Sud se développe plus rapi-dement que le Nord.GT Ng a fait la comparaison suivante : si l’Église

était un village de 100 personnes, elle serait com-posé de :

38 africains,32 sud-américains,19 asiatiques,7 nord-américains,2 européens,2 océaniens.

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 2

Durant le mandat de ces cinq années, si les sta-tistiques montrent que 6 212 919 personnes ont re-joint l’Église adventiste, représentant plus de 2baptêmes par minute, 3 717 683 membres se sontécartés de l’Église. Il ne suffit donc pas de deveniradventistes, encore faut-il le rester.

Le nouveau trésorier, Juan R. Prestol-Puesan,originaire de la République dominicaine exerce dansle département des finances depuis 2007. Il a été lecollaborateur de l’ancien trésorier Robert E. Lemonqui a souhaité prendre sa retraite.

Dans son rapport, Robert Lemon a montré auxdélégués que la dîme a considérablement augmentéau cours de ce mandat. En 2009, il y avait 1,85 mil-liard de dollars et en 2014, les résultats montrent 2,4milliards de dollars.

Après la crise financière, les dons volontaires del'Église adventiste ces cinq dernières années ont for-tement augmenté dans le monde entier. De même,les dons pour la mission mondiale avaient aug-menté chaque année au cours de la même périodede 64,2 millions de dollars (60 millions de francssuisses) à 88,9 millions de dollars (83,5 millions defrancs suisses). Cette générosité et cette fidélité desmembres adventistes reposent sur la confiance enDieu et sur la mise en pratique des principes bi-bliques des dons et des offrandes volontaires et dela dîme de 10% des revenus.(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - Le pasteurMario Brito nouveau président à la Divisionintereuropéenne Mario Brito est le nouveau président de la Divi-

sion Intereuropéenne proposé par la commission denomination et voté par les délégués de la 60e ses-sion de la Conférence générale de l’Église adven-tiste du septième jour. Il est marié avec Maria Joséqui est responsable du ministère des épouses despasteurs (Shepherdess). Le couple a une fille, Estela Abigail, mariée à un pasteur.

Le pasteur Brito est né à Praya au Cap Vert en1955 où il y a vécu ses 18 première années. En1973, il s’installe à Lisbonne au Portugal. Après sesétudes secondaires, il entame des études de théo-logie à Sagunto, en Espagne. Il continue à la Facultéadventiste de théologie à Collonges (France), avantde terminer ses études à l'université Andrews, USAoù il obtient un "Master of Divinity".

Il commence son ministère pastoral en 1981 àl'Union adventiste du Portugal. Il développe sa vo-cation de pasteur et d'enseignant. En 1997, il estnommé président de l'Union du Portugal.

Lors de la session de la Conférence générale deSaint Louis, USA, en 2005, il est nommé directeurdu département de l'Ecole du Sabbat (EDS) de laDivision intereuropéenne (EUD), mais aussi des mi-nistères personnels et de la Gestion chrétienne dela vie, tout en restant président d'Union du Portugaldurant un an. En 2010, lors de la session de Confé-

rence générale à Atlanta, il prend la responsabilitéde l'Association pastorale et de l'aumônerie de la Di-vision intereuropéenne (EUD).

Interrogé pour avoir ses premières impressions,le président Brito affima : « Je voudrais vraiment voirnotre Division unie pour accomplir la mission que leChrist nous a confiée...»

Il succède ainsi au pasteur Bruno Vertallier pre-nant sa retraite. Le pasteur Vertallier a assuré laprésidence de la Division Intereuropéenne depuisnovembre 2008. (BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - La majoritédes délégués refusent de transmettre la res-ponsabilité de la consécration des femmesaux Divisions.Après une journée de discussion suite à plusieursannées d’étude, d’examen des travaux depuis 1973,de commissions sur le rôle de la femme dans le tra-vail d’Église, sur la consécration de la femme, etc.les délégués de la session de la Conférence géné-rale des adventistes du septième jour ont rejeté à lamajorité la résolution demandant :« Est-il acceptable pour les comités exécutifs des Di-visions, qu'ils jugeront opportun, dans leurs terri-toires, de prendre des dispositions pour l'ordinationdes femmes au ministère de l'Évangile ? »Le mercredi 8 juillet à 18h15 les délégués se sontprononcés par bulletin secret et le dépouillementmontre les résultats suivants :Nombre de délégués votants : 2363Résultats : Oui : 977 – Non : 1381 – Abstention : 5

L'orientation des délégués signifie que l'Église ad-ventiste du septième jour continuera à suivre le statuquo au sujet de la consécration au ministère pastoral.

Le vice-président Mike Ryan a présidé la séanceet bien des personnes ont pu s’exprimer ouverte-ment sur le sujet. Il suffisait de voir les listes d’attentedes délégués devant les micros de l’immense salledu dôme.

La tension s’est manifestée l’après midi lorsque lepasteur Jan Paulsen, ancien président de la Confé-rence générale s’est exprimé en ciblant principale-ment les délégués venus d’Afrique et d’Amérique duSud, les exhortant à voter favorablement sur cettequestion. Les délégués africains ont hué bruyam-ment Jan Paulsen et certains ont pris la parole pourlui reprocher son manque de neutralité.

Auparavant le président Ted Wilson avait entamél’ouverture de la rencontre en précisant qu’il respec-terait le vote quelque soit le résultat final.

En concluant la rencontre, le pasteur Ted Wilsona invité chacun à « mettre de côté toute animositéet toute frustration et de s’unir à la mission du Sei-gneur confiée pour son Église. » Il a demandé qu'iln'y ait pas d'action indépendante ou d'agitation.C’était un appel à l’unité de l’Église.

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 3

(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - Le prési-dent de la Fédération protestante de Franceà la session de la Conférence générale.

Le pasteur protestant François Clavairoly,président de la Fédération protestante de France(FPF) fut l'un des invités à la 60e session de laConférence générale. Depuis 20 ans, à chaquesession de la Conférence générale aux États-Unis, le président de la Fédération protestante deFrance est invité par le service du protocole oupar le département de la Liberté religieuse del’Église adventiste mondiale. Il y a eu ainsi autre-fois Jacques Stewart, Jean-Arnold de Cler-mont, Claude Baty et pour cette session, ce futFrançois Clavairoly.

L’Union des Fédérations adventistes (UFA) estmembre de la Fédération protestante de Francedepuis 2006, ayant entrepris une collaborationdepuis bien des années avec cette organisation.

Faut-il rappeler que la FPF n’est pas uneÉglise mais une association rassemblant 30unions d’églises, d’œuvres et de mouvements.Elle ne dispose donc pas de profession de foimais d’une charte et de statuts associatifs,conformément à la législation d’associations sansbut lucratif 1901. Depuis 1905, aucune Église ouUnion d’églises n’a perdu son identité sous pré-texte d’appartenance à la FPF. La Fédérationprotestante de France est une organisation in-édite qui n’existe dans aucun autre pays aumonde, mais qui est nécessaire au sein de la laï-cité française depuis la séparation de l’Église etde l’État. Le président Clavairoly nous fait part de ses im-pressions.« Je retiens après ces quelques séances quatrepoints très différents, outre un accueil de grandequalité et une attention quotidienne à notre égardde nos anges, John Graz et de Ganoune Diop :- La dimension mondiale de l’Église adventisteapparaît immédiatement dans les rencontres, lesdiscussions et la tenue des débats. La réalitéd’une supranationalité ecclésiale, rare en protes-tantisme, oblige à lire et comprendre, à ce ni-veau-là, les enjeux et les questions posées. Elleamène aussi à discerner avec prudence l’effet re-tard de certaines décisions, comme celle concer-nant la consécration des femmes, décision dontTed Wilson, le président réélu pour cinq ans, nes’est pas plaint.- La dimension théologique du débat, notammentpour ce qui concerne la compréhension de lacréation, oblige aussi à réfléchir sur le rapport auxÉcritures et le va-et-vient avec les écrits d’EllenG White (comme ailleurs la référence à MartinLuther) avec un certain recul. J’aurais, là encore,préféré une vision plus ouverte et des pistes surune réflexion environnementale ou écologique…

- L’ambiance couple m’a marqué et étonné,puisque les épouses sont appelées à la tribuneavec leur mari au moment des nominations, etnombreux sont ces couples qui se tiennent par lamain. La famille est ici à l’honneur.- L’engagement caritatif apparaît considérable, etADRA en est un symbole fort. Je suis donc trèsreconnaissant de voir que les adventistes atten-dent aussi activement le royaume ! »(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSan Antonio, Texas, États-Unis - Initiativeset conséquences d’un vote

Le président de la Conférence générale, TedNC Wilson a déclaré vendredi que le vote priscette semaine sur la question de la consécrationdes femmes signifiait le maintien de l'orientationactuelle. Le vote interdit simplement aux Divi-sions administratives de l’Église de prendre desdécisions sur la consécration des femmes.

Il a précisé que ce vote n’a rien à voir avec lesfemmes déjà consacrées comme anciennes deséglises, une pratique mise en place depuis plu-sieurs décennies.

De plus, a-t-il ajouté, « le vote n’est pas lié auxpasteurs hommes ou femmes déjà consacrésselon les principes de l’Église. Donc soyons clairssur ce qui a été voté mercredi dernier. Noussommes revenus à notre compréhension anté-rieure et je recommande fortement à tous d’ad-hérer à la décision votée. Mais de ne pas placerdans ce vote autres choses qui ne seraient pascontenues dans le vote. Nous devons être justeset ouverts et nous devons tous accepter ce quiest voté lors d’une session de la Conférence gé-nérale. »Ted Wilson a demandé aux présidents des Di-

visions de clarifier le sens du vote sur leurs terri-toires.

Division de l’Amérique du Nord (NAD)Peu de temps après, le pasteur Daniel R.Jack-

son, président de la Division de l'Amérique duNord (NAD) a publié une déclaration disant quela NAD serait conforme avec le vote de l'Églisemondiale.

« Nous demandons à nos membres deconcentrer leurs énergies sur la seule chose aveclaquelle nous pouvons être d'accord : la missionde l'Église. Dieu a appelé chacun de nous à leservir dans le ministère, que nous soyons recon-nus ou non par l’Église. La NAD reconnaît quetoute personne, sans distinction de race, d'âgeou de sexe a un rôle vital à jouer dans le partagedu message de l'Évangile au monde. Soyonsunis comme une famille qui est liée par l'amouret la grâce de Jésus-Christ même si noussommes en désaccord sur les différentes ap-proches, soyons tous unis sur la nécessité d'at-teindre tous les gens avec le message

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 4

d’espérance, et la nouvelle vie en Jésus. Notreintention est de continuer de placer le plus defemmes possible dans le ministère pastoral.Nous affirmons le rôle important de tous les en-fants de Dieu. Nous demandons que tous lesmembres de l'Église adventiste continuent à prierDieu pour que nous avancions dans la mission ».

Division Trans-Européenne (TED)Le président de la Division Trans-Européenne,

Raft Kamal a adressé une lettre aux femmes enservice dans le ministère pastorale ainsi conçue :

« Chères collègues dans le ministère,Il y a des moments dans la vie de notre peuple

où nous sommes appelés à défendre l’intégritéde notre foi, sa finalité et sa raison d’être.

Il y a des moments où nous sommes invités àgérer les conséquences d’une déception.

Il y a des moments où notre unité collégiale estmise à l’épreuve en raison d’inégalités irréconci-liables que nous sommes appelés à transcenderdans l’amour et la sollicitude.

Il y a des moments où nous avons un profondbesoin de sentir que nous sommes libres et queJésus-Christ, dans son amour, est présent à noscôtés.

Il y a des moments où nous devons impérati-vement exprimer notre appréciation, notreconfiance et notre engagement.

Aujourd’hui, en tant que responsables de la Di-vision Trans-Européenne, nous voulons vous dired’une seule voix que nous apprécions votre mi-nistère. En toute sincérité, nous pensions que laparité deviendrait réalité au sein du corps pasto-ral de l’Église adventiste du septième jour dansnotre région du monde. Avec une réelle tristesse,nous constatons que le fossé entre l’approchetextuelle et l’approche narrative du texte bibliquen’a pas été comblé. Ceci, ajouté aux différentesapproches culturelles, signifie que l’Église mon-diale ne peut reconnaître le leadership desfemmes lorsque les membres n’ont pas la possi-bilité de prendre des décisions dans chaque ter-ritoire. En ce qui nous concerne, nous nousexcusons d’avoir suscité des attentes qui n’ontpu être satisfaites et, pour reprendre l’expressiondu pasteur Bruno Vertallier, « nous voulons quevous sachiez que nous vous aimons ». Nous vou-lons que vous sachiez que dans notre territoire,notre estime pour votre service et votre autoritéest intacte. Nous voulons que vous sachiez que,selon nous, le ministère effectué par les femmesest essentiel pour poursuivre la proclamation del’Évangile.Au-delà de ces paroles d’encouragement, nousvoulons agir comme suit :Une retraite sera organisée dans les mois à venirpour réfléchir ensemble, exprimer notre solidaritéet trouver un apaisement.Nous continuerons à encourager et à embaucher

des femmes qui se sentent poussées à servirDieu.Nous redirons à quel point nous plaçons notreconfiance dans le ministère et les talents desfemmes à chaque poste des Eglises locales, desFédérations et du corps pastoral. Cela sera faiten paroles, en actes et par écrit.Vous pouvez compter sur nous pour vous proté-ger de tous ceux qui pourraient remettre en ques-tion vos talents.Nous persisterons à donner du sens et à mettreen pratique l’affirmation biblique selon laquelle« nous sommes tous un en Christ ».Nous vous encouragerons toujours à vous formeret à tendre vers l’excellence afin de montrer clai-rement au monde à quel point vous avez de lavaleur.Au nom de l’Évangile, nous nous engageons ànous unir à nos sœurs et à nos frères tout en pro-mouvant la liberté, l’équité et l’espérance dans cemonde de souffrances.Merci pour votre amitié, votre professionnalisme,votre engagement et votre loyauté vis-à-vis deDieu qui a promis d’accorder son Esprit à ses filleset à ses fils en cette période de la fin des temps.»L'une des 11 Unions de la TED, celle des

Pays Bas, a rapidement transmis le commu-niqué suivant après le résultat du vote de laConférence générale :

« Les délégués des églises adventistes néer-landaises ont voté à leur session de l'automne2012 de consacrer des femmes de manière égaleà leurs collègues masculins. Le vote a pris effeten Juin 2013 et restera en vigueur. La décisionde la session de la Conférence générale de SanAntonio ne change pas.

Les femmes pasteures continueront à êtreconsacrées dans l'Union des Pays-Bas. Nous re-mercions Dieu qu'il appelle les hommes et lesfemmes pour le servir. Nous voulons confirmeravec enthousiasme cet appel par l'imposition desmains. »Division Intereuropéenne (EUD)

La Division intereuropéenne n’a pas transmis decommuniqué à ce jour, mais le nouveau présidentMario Brito a déclaré au Caucus (comité rassem-blant les délégués de la Division) :

« Je sympathise avec ceux et celles qui souf-frent en raison du vote pris hier. Il est difficilelorsque nous travaillons avec une si vaste Églisemondiale de nous mettre tous d’accord. PrionsDieu pour qu’il puisse nous aider à nous compor-ter véritablement comme son peuple. Laissez-nous vous affirmer mes sœurs, que vous êteschères à notre cœur, et comme l'ancien présidentBruno Vertallier l’a dit à l'Assemblée générale :nous vous aimons. »

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 5

L’Union franco-belge, de son côté, l'une des13 Unions de la Division intereuropéenne, se re-trouve pleinement en accord avec la déclarationmesurée de la Division de l’Amérique du Nord.

Le président Ruben de Abreu fait la déclara-tion suivante : « Le résultat de ce vote suit le progrès démocratique de la mondialité de l’Égliseadventiste. Nous ne sommes pas tous au mêmeniveau de compréhension des questions cultu-relles et encore moins sur la manière de les vivreau sein de la grande famille adventiste. Il est im-portant de nous rappeler la raison d’être del’Église et son rattachement au Christ. L’appelmissionnaire du Christ ne fait pas de distinctionde sexe, d’âge ou d’origine. Dans notre diversiténous avons tous un rôle d’enfant de Dieu àjouer. »

Interrogé, le secrétaire général de l’Unionfranco-belge, Jean-Paul Barquon a précisé :« Le vote n’a aucune incidence sur le plan théo-logique. Il est simplement le refus de transférerla pratique de la consécration des femmes au mi-nistère pastoral au niveau régional de chacunedes 13 divisions de la Conférence générale. Jesuis convaincu que ce vote négatif est une erreurqui aura des conséquences...

Il est si facile de parler d’unité avant le votecomme précaution oratoire dans l'espoir de désa-morcer une divergence et d’unité après, par ap-préhension des conséquences. Oui, nous avonsassisté à une déchirure de compréhension entrel’occident et les pays du sud. Je me retrouve aisément dans les propos exprimés par Lowel Cooper et dans ceux de Jan Paulsen lors dudébat. Actuellement, il faut analyser les situationset trouver rapidement les solutions pour rassem-bler les personnes ayant des positions diver-gentes sur un sujet important avant que ladéchirure ne s'agrandisse. Je reste bien triste àce jour et bien déçu au moment de la rédactionde ces news. Le statut quo n'est pas une solutionsatisfaisante depuis plusieurs années. Je conçoisaisément que la reconnaissance de la consécra-tion des femmes, assistances pastorales, lec-trices bibliques selon les expressions d'avantguerre, mérite sa véritable place au sein du corpspastoral. »

Protestantisme international

(RNS/ProtestInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceNairobi, Kenya - Les Églises d’Afrique pro-testent contre Obama qui a prévu d’aborderla question des droits des homosexuels

Le Jeudi 23 juillet, Barack Obama s’est rendu auKenya, le pays d’origine de son père. Selon le pro-gramme du voyage, il était prévu qu’il participe auSommet Global Entrepreneurship à Nairobi puisqu’il se déplace jusqu’à l’Éthiopie voisine. Il est le

premier président américain à se rendre en Ethio-pie. Plusieurs membres du Caucus noir du Congrèsparticipent à cette visite.

Ce déplacement a lieu dans un climat où les dis-cours haineux, les violences et les discriminationsà l’égard des homosexuels ont encore augmenté,selon la Commission nationale kényane des droitsdes gays et des lesbiennes. Dans le quartier de Ka-bete, à Nairobi, un propriétaire a expulsé des loca-taires suspectés d’être un couple gay et leur a dit «d’aller attendre leur Obama », selon les médias lo-caux. « Récemment, nous avons assisté à toutesorte d’actes allant des insultes à de telles expul-sions », déclare Denis Nzioka, militant qui a re-censé les atteintes aux droits des gays etlesbiennes.

Symbole de la lutte pour les droits des ho-mosexuelsBarack Obama – qui a défendu les droits des

personnes LGBT– est un symbole d’espoir pour lespersonnes homosexuelles. Et les militants anti-gaycraignent qu’il fasse pression pour l’égalité desdroits des minorités sexuelles durant son voyageau Kenya.

Ce n’est pas la première fois que l’Afrique s’op-pose aux appels d’Obama pour les droits LGBT.Alors qu’il visitait le Sénégal en 2013, BarackObama s’est affronté avec son hôte, le présidentMacky Sall, après que le président américain aitexhorté les gouvernements africains à modifier leslois pour accorder les mêmes droits aux gays etlesbiennes.

Les craintes des autorités religieuses kényanesse sont intensifiées en juin, après le verdict de laCour Suprême des États-Unis autorisant les ma-riages entre personnes de même sexe. Cette déci-sion a été largement désapprouvée en Afrique.« Nous savons que c’est un défenseur des droitsdes gays. Quand il vient dans notre pays, nous luidemandons de respecter la morale, la foi et la cul-ture des Kényans », explique l’évêque Mark Ka-riuki, pasteur responsable de l’Église de ladélivrance et président de l’Alliance évangélique duKenya.

Manifestations prévuesCe groupe a organisé une manifestation contre

les droits des gays le 6 juillet à Nairobi. Elle a attiréenviron 100 personnes. D’autres manifestationsanti-Obama sont prévues cette semaine, dont unepour laquelle un groupe estimé à 5000 prostitués –hommes et femmes– a été engagé pour marchernu dans la rue afin de « montrer à Obama la diffé-rence entre hommes et femmes. » Le chef du Partirépublicain pour la Liberté, Vincent Kidala, a dé-claré aux médias kényans que ces prostituésavaient accepté de participer gratuitement, car ilsperdraient des clients si l’homosexualité devenaitlégale.

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 6

« Obama ne devrait pas faire de cela (les droitsdes gays) sa priorité. Nous savons que c’est unevisite économique et commerciale et il ferait mieuxde s’y tenir ! », estime Mark Kariuki. Mais pour lerévérend Michael Kimindu, président du ministèreauprès des minorités sexuelles Other Sheep (lesautres brebis, en référence à la parabole du bonberger), « la tentative des Africains d’empêcherObama de parler des droits LGBT est le signed’une très grande intolérance. » Michael Kimindupoursuit : « Je pense qu’Obama devrait parler desdroits des minorités. Il y a des homosexuels auKenya, et un discours d’Obama ne changera rien àcela. La préoccupation du peuple devrait plutôt êtrecomment mettre fin à la stigmatisation. »

Les autorités religieuses craignent que le présidentaméricain n’influence les jeunes pour qu’ils acceptentl’homosexualité comme une norme. « Il y a unrisque ! Les jeunes risquent de croire que c’est unefaçon de vivre. Certains risquent de vouloir rejoindredes groupes gay après cela », explique Mark Kariukirappelant que, de son point de vue, les actes homo-sexuels sont contraire au plan de Dieu.

Alliance rare, le Conseil des Ainés de l’ethnie Ki-kuyu s’est également invité dans ce débat, en me-naçant de jeter des œufs pourris contre le présidentObama pour protester.

Au début de ce mois, lors de certains services do-minicaux, on a assisté à de véritables campagnesanti-gay. Certains élus croyants se sont engagés àboycotter les discours de Barack Obama s’il parlaitdes droits des gays. Le 5 juillet, Rose Mitaru,membre du parlement et ecclésiastique consacréepar l’Église anglicane a prêché dans une paroissed’Embu dans l’Est du Kenya que l’égalité des droitsdes gays signifiait l’ouverture des « vannes du maléquivalent à Sodome et Gomorrhe. »

L’Afrique opposée à l’homosexualitéLe sentiment anti-gay du Kenya n’est pas unique

en Afrique. Récemment, plusieurs gouvernementsdu continent ont renforcé leur loi interdisant lesactes homosexuels. En 2014, alors président du Ni-géria, Goodluck Jonathan a signé une loi anti-gaydraconienne. La même année, le président ougan-dais Yoweri Museveni a signé une législation si-milaire. Initialement surnommé « Kill the Gays Bill »(Loi « tuez les gays »), ce texte rend obligatoire,pour les citoyens, de signaler toute personne sus-pectée d’homosexualité à la police. Ce texte a étéannulé quelques mois plus tard pour des raisonstechniques, provoquant une vague de mécontente-ment des autorités religieuses du pays.

L’archevêque anglican de l’Ouganda, StanleyNtagali, était un défenseur de cette loi. Le 7 juillet,il a qualifié la décision de la Cour suprême desÉtats-Unis de dangereuse. Il a assuré aux Ougan-dais qu’il poursuivait son combat contre l’homo-sexualité. « Nous ferons tout ce que nous pourronspour résister contre ce virus immoral qui risque detenter d’infiltrer notre nation », a-t-il déclaré.

L’homosexualité est illégale dans 34 pays africains,selon le rapport 2015 de l’ILGA, association interna-tionale des lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuelset intersexués. Quelques mois après l’annulation dela loi ougandaise, une loi similaire a émergé en Gam-bie et en octobre 2014, le Tchad a aussi demandéune loi interdisant l’homosexualité. Le projet de loitchadien prévoit 15 à 20 ans de prison pour les per-sonnes reconnues coupables de relation sexuelleavec une personne de même sexe.

Une invention occidentalePour beaucoup, en Afrique, l’homosexualité est

une invention occidentale. Le Révérend libérienTolbert Thomas-Jallah, qui est à la tête de l’Asso-ciation des conseils et Églises chrétiennes enAfrique de l’Ouest, considère que la promotion desdroits des gays est le revers de la médaille desaides financières à l’Afrique. « Nous ne devrionspas compromettre nos valeurs culturelles, bi-bliques, et morales à cause des aides. Les Églisesd’Afrique devraient refuser les dons de partenairesqui ont autorisé les mariages de personnes demême sexe. »

Mais il y a quelques exceptions à la résistancede l’Afrique aux droits des gays. Le 1er juillet. LeMozambique a laissé tomber une clause datant del’ère coloniale qui interdisait l’homosexualité. Unedouzaine d’autres pays n’ont pas de loi anti-homo-sexualité, mais seule l’Afrique du Sud accorde ledroit au mariage à ses citoyens gays.

Au Nigéria, l’acceptation des personnes LGBTaccroit lentement, selon un récent sondage del’agence NOI. Si 87% des adultes nigérians se dé-clarent favorables à l’interdiction du mariage entrepersonnes de même sexe, cette proportion est enrecul, comparée aux 96% de 2010 et 92% de 2013.Pour les homosexuels d’Afrique, il y a peut-être unelumière au bout du tunnel.

Mouvement évangélique(La Croix/BIA) - Dammarie-les-LysParis, France - Le CNEF : « libre de le dire »

Le Conseil national des évangéliques deFrance (Cnef) a publié, mardi 7 juillet, le troisièmevolet de sa série « libre de le dire », dans le cadrede sa campagne destinée à promouvoir le droit àafficher ses convictions religieuses. Après avoirabordé de front la question de l’expression reli-gieuse à l’école et au travail, ce troisième volumes’intéresse à la question de l’exercice de la libertéd’opinion et d’expression dans l’espace public ausein d’une République laïque.

« Les croyants ne sont pas exclus de la libreexpression de leurs convictions dans l’espace pu-blic, est-il écrit en préambule de l’ouvrage. (…)La liberté d’expression s’étend également auxconvictions religieuses, celles qui transmettentdes visions du monde où la transcendance tientune place particulière. Toutefois, la libre expres-

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 7

BIA - N° 394 - Juillet-Août 2015 - 8

Commission paritaireDépôt légal

1111 G 88583N° 79 – CAB – 019Préfecture de Seine-et-Marne

Abonnement d’un an

Règlement

France 18 €Outre Mer 19 €CEE et Suisse 20 €Autres pays et abonnement en cours d’année : nous consulter.Au nom du « BIA »CCP – La Source 46 727 83 C

sion des convictions, qu’elles soient politiques, phi-losophiques ou religieuses, ne peut être accueilliedans l’espace public qu’à condition de respecterl’ordre public et les libertés de chacun. »Vos convictions vous accompagnentdans l’espace public

Devant ces questions, le Cnef propose« quelques clés » pour que les croyants puissentexercer leur droit à une libre expression de leursconvictions, « partie intrinsèque » d’eux-mêmes.« Vous ne laissez pas vos convictions derrière laporte de chez vous. Elles vous accompagnentdans l’espace public », assure le texte. La bro-chure, qui s’appuie sur des textes de loi et di-verses décisions de justice, expose dessituations concrètes et donne les conditions d’au-torisations d’activités sur la voie publique, commela tenue d’un stand ou l’organisation de marches.

En France, les évangéliques représentent nu-mériquement un tiers du protestantisme, maisdéjà trois quarts de ses pratiquants réguliers, soit450 000 à 600 000 fidèles, contre 50 000 au sortirde la Seconde Guerre mondiale.

Une nouvelle Église évangélique locale naîttous les dix jours en France métropolitaine, où leCNEF en espère à moyen terme une pour 10 000habitants.

Bible(ProtestInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse – Des fragments carboni-sés du Pentateuque déchiffrés grâce à unscanner

Des archéologues israéliens ont déclaré le lundi 20juillet être parvenus, grâce à l’imagerie numérique, àrévéler des écrits sur un parchemin de plus de 1500ans, carbonisé. Ce texte serait le plus ancien depuisles manuscrits de la mer Morte.

Les rouleaux étudiés ont été découverts il y a 45 ans, rapporte l’agence de presse Reuters. Leur mau-vais été empêchait alors leur lecture. Mais l’évolution del’imagerie numérique et de l’imagerie médicale permetaujourd’hui de virtuellement dérouler et lire ces manus-crits conservés au Musée d’Israël à Jérusalem.

C’est, en effet, un scanner d’imagerie médicale quia été utilisé pour découvrir le contenu des cendres dumanuscrit trouvé en 1970 à Ein Gedi. Le document aété balayé par un tomodensitomètre, qui analysecouche par couche l’absorption des rayons X par untissu afin d’en faire une image en 3D. Les données ont,ensuite, été traitées à l’aide de logiciels d’imagerie nu-mérique à l’Université du Kentucky.Sefi Porat, codirecteur de la fouille d’Ein Gedi en

1970, aura donc attendu d’atteindre l’âge de 75 anspour connaître le contenu de la découverte qu’il avaitfaite par hasard en étudiant des céramiques. Le pre-mier fragment découvert contient les huit premiers ver-sets du lévitique, le troisième livre de la Torah(Pentateuque). Selon l’archéologue, le parchemin datede l’an 600 environ. L’analyse de son contenu se pour-suit et permettra de connaître l’étendue exacte de cetexte.

Ein Gedi se situe à environ 40 km de Qumran. C’estlà que, dans les années 1940, avaient été découvertsles fameux manuscrits de la mer Morte, 850 parche-mins datés entre le IIIe siècle avant Jésus-Christ et l’an70 après.Les manuscrits de cette époque sont rares

Contacté par Protestinfo, Innocent Himbaza, pas-teur et maître d’enseignement et de recherche en An-cien Testament à l’Université de Fribourg, reconnaîtavoir hâte de connaître le contenu de ces nouvellesdécouvertes : « je suis particulièrement intéressé parle livre du Lévitique dont je suis l’éditeur dans la nou-velle édition de la Bible hébraïque –Biblia HebraicaQuinta » (édition scientifique éditée par la Société bi-blique allemande sous la houlette de l’Alliance bibliqueuniverselle. Elle succèdera à l’actuelle Biblia HebraicaStutgartensia Hebraica et servira de sources aux tra-ductions de la Bible).

Mais malgré ses espoirs, pour le chercheur, il esttrop tôt pour s’enthousiasmer. « L’importance d’unetelle découverte dépendra du contenu textuel. Cepen-dant, vu la datation estimée du texte (VIe-VIIe siècle denotre ère) et le passage indiqué du Lévitique (Lévitique1.1-8), il ne devrait pas y avoir de surprise. Il faut ce-pendant toujours être prudent tant qu’on n’en connaîtpas le contenu exact. On n’est jamais à l’abri d’une sur-prise. » Ce spécialiste de l’histoire du texte poursuit :« En revanche, la date du texte est intéressante, parceque les mille ans qui séparent d’un côté les textes deQumran et de l’autre côté des grands codices hébreuxsont souvent considérés comme une période sombresur le plan des manuscrits. Cette découverte vient ren-forcer le nombre restreint des témoins textuels de cettepériode. »

Mais une telle découverte est elle rare ? « Le termerare est relatif », répond Innocent Himbaza. « Si l’onparle des découvertes comme celles de Qumran, il estextrêmement rare de faire de telles découvertes. Enrevanche, en ce qui concerne des petits fragments detextes, on les découvre (ou on les redécouvre au fonddes malles ou encore dans des collections privées) re-lativement souvent. À peu près chaque année ou tousles deux ans, on déchiffre ou on fait une nouvelle re-lecture des textes qu’on possédait déjà. C’est le casde cette découverte. »