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    Celui qui va au cinéma fait l'expérience de la diversité, de la particularité, de l'altérité.Cet état d'altérité, bien éprouvé à l'âge de 17 ans, nous fait inscrire naturellement aubas de notre affiche le mot "FESTIVAL", qui habite si souvent nos bouches pour évoquerles rencontres... de cinéma en septembre. Ce mot "FESTIVAL" favorise lacommunication, la relation et donc la transmission de son identité.Nous voulions, pour être "bien chez nous", un cinéma. Pour être "bien en nous", desfilms qui ouvrent à la diversité créative, à la diversité de l'humain. Ce cinéma ne cessede nous étonner et interroge nos propres appartenances. Il questionne et renforcel'une des volontés des rencontres... : être dans une démarche sollicitant les ressourcesde chacun, chacun étant acteur de sa propre interrogation. En effet, les films sont desfenêtres par où entre l'incertitude, "cet ébranlement lié au sentiment intimed'étrangeté". L'incertitude peut être, en ces temps actuels, un outil pour lutter contrela peur généralisée. Elle nous aide à faire mémoire d'avoir été étranger et à éviter lelien systématique entre la condition d'étranger et celle de migrant.Qui sommes-nous finalement ? Qui suis-je?Cette XVIIème édition naît de cette belle incertitude. Les films proposés nous permettentd'aller plus loin sur le chemin de l'étranger en découvrant "des zones cachéesd'étrangeté en nous-mêmes".Qu'il soit d'un autre secteur professionnel, d'une autre génération, d'une autre religion,demandeur d'emploi, d'une autre famille, demandeur d'asile, d'un autre sexe, d'unautre pays..., un autre nous-même, ces "étranges étrangers" nous ressemblent et, ennous interrogeant, nous rassemblent !La force de cette programmation est d'alimenter cette interrogation par l'émotionartistique, par l'émotion des expériences de l'intime qui se dégagent des films.

    “Toujours il faut des idées follesPour compenser les idées mollesToujours il faut des idées rudesPar rapport à nos certitudesToujours il faut l'idée détonanteContre la norme déconnanteRéfléchissez ! Regardez vous ! Suis-je votre fou ?”

    Edgar Morin (Pandore n°14-1981)

    Pour les rencontres…,Chantal Guillot, co-présidente

    XVIIèmes rencontres... à la campagne :l'avènement d'un festival pour ne pas finir "barbares".

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    Informations pratiques................................................................................. Page 4

    Apéro-concerts .......................................................................................................... Page 5

    Grille de programme - Septembre 2014Samedi 6, Mercredi 10 et Jeudi 11 ........................................................ Page 6Vendredi 12 ...................................................................................................................... Page 7Samedi 13 .......................................................................................................................... Page 8Dimanche 14 .................................................................................................................. Page 9

    Mise en bouche ...................................................................................................... Page 10

    Mojdeh Famili et sa carte blanche ............................................... Page 11

    Avant-premières ................................................................................ Pages 12 et 13

    "Etranges étrangers…" ................................................................ Pages 14 à 17

    Quel cirque ! ............................................................................................. Pages 18 et 19

    Cinéma japonais ................................................................................... Pages 20 à 22

    Cinéma indien .......................................................................................................... Page 23

    Autour de la réalisatrice Dyana Gaye ....................................... Page 24

    Autour du réalisateur Thomas Cailley ..................................... Page 25

    Programme de courts métrages...................................................... Page 26

    Propositions "étranges" ?......................................................................... Page 27

    Sommaire

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    Informations pratiques

    Pendant tout le moisde septembre dansle hall de l’EspaceGilbert Alauzet,venez découvrirl’exposition ITALIENS,150 ans d’émigrationen France et ailleurs.

    Exposition BouquineriePendant toute la duréedu festivalautour du chapiteau,venez découvrir une sélectiond’ouvrages de la bouquinerie…À L'OUEST,RIEN DE NOUVEAU.

    APÉRO - CSHEIK OKSWINGJeudi 11 septembre19h00

    La musique deDjango Reinhardt etle swing ne cessentde réjouir lesmusiciens amoureuxde jazz et leursauditeurs. Les quatremusiciens de Sheik ofswing vous dévoilentun répertoire riche enmélodies alliant swingmanouche etenvolées tsiganes,dans uneréinterprétation aussipoétique que véloce.Préparez vos valises...Cette histoire voustransportera dansl'ambiance chaude etélectrique des annéesswing.A écouter sursoundcloud.com/sheik-of-swing

    Le dimanche à 12h30sous le chapiteau,venez participer àl’apéro-ciné autour du thème"Les intermittents du spectacle"animé par Isabelle Darioet Boris Claret.

    Animation

    Bureau Accueil Festival près du chapiteau2 salles de projection : le cinéma et le gymnaseRestauration sur place dès le mercredi

    Renseignements hébergementSyndicat d'Initiative Aveyron Ségala Viaur (Rieupeyroux)05.65.65.60.00 - [email protected]

    Tarifs festival- Forfait festival: 35 €- Carnet non nominatif de 6 séances: 20 €- Carnet non nominatif de 6 séances

    étudiants et demandeurs d’emplois: 16 €- La séance : 4 €Gratuit pour les moins de 15 ans, hormis les avant- premières. Tous les apéro-concerts sont gratuits…

    Programme et rencontres sous réserve de modifications.

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    - CONCERTS...

    ZAMANZAMANVendredi 12 septembre19h30

    Zaman Zaman aimebien interpréter etrevisiter la musiquedes balkans avecsimplicité, complicité,goût, énergie,originalité… maisZaman Zaman aimeaussi : composer de lamusique pour desspectacles, surtoutquand cela n’a rien àvoir avec les balkans,que les gens ne disentpas que leur musiqueest sympa et festive,se masser en fileindienne… mais ledernier est lésé !A écouter sur www.zamanzaman.net

    Klezmer ? Vous avezdit klezmer ? Non,Turbo Klezmer !!! Car,c’est les doigts dans laprise que ces huitmusiciens deToulouse revisitentcette musiquetraditionnelle despays de l’Est. Entreclarinette, violon,accordéon,saxophone,trompette, guitares etbatterie, KasslaDatcha est unefanfare électrique quivous invite à venirdéscotcher vossemelles du sol.Mélange de mélodiesfestives et derythmiques sur-vitaminées, leurscompositionsoriginales évoluententre valses douces etrock balkanique. Ilstransportent leurpublic de Toulouse àVladivostok dans uneatmosphèreconviviale et multi-générationelle.Ambiance frénétiqueassurée !A écouter sur www.kassladatcha.com

    KASSLADATCHASamedi 13 septembre19h30

    ÇA PEUTPLAIRE À TAMÈRESamedi 13 septembre22h30Prenez une bonnedose de festif, unzeste de manouche etune grosse louche dejoie de vivre, ajoutez-yune contrebasse, uneguitare et uneclarinette, élevées à lachanson française etvous obtiendrez : ÇaPeut Plaire à Ta Mère.Du plaisir à vous fairetricoter les pieds ! Atravers des textesremplis de sincéritétantôt incisifs, tantôtdélicats, réalistes ounaïfs, ils nousracontent dessouvenirs, destranches de vies surune musique légèreet des rythmesentraînants.Spontanés, loufoqueset décalés, nos troiscompères aimentprendre la route à larencontre du public etcolporter la bonnehumeur et la fête.A écouter surcppatm.wix.com/cppatm 

    LOS ALLEGRESDimanche 14 septembre19h00

    Daniel et José, deuxgitans originaires deBarcelone pour lepremier et de Madridpour le second, sontarrivés en France àl'âge de 8 ans et celafait 42 ans maintenantqu'ils se sont installésà Béziers. Les deuxcompères sonttombés très tôtamoureux de leurmusiquetraditionnelle gitane,et ont décidé d'envivre en jouant àdroite et à gauche,jusqu'à se former uneréputation sur tout lepourtourméditerranéen encréant leurs proprescompositions et enreprenant aussi lesstandards de leursamis les Gipsy Kings.Leur répertoire vousfait voyager à traverstoute l'Espagne, unesoirée avec eux, c'estplein de bonssouvenirs. Que viva lafiesta y olé !

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    Samedi 6 septembre

    Mise en bouche avec la Palme d’Or 2014, page 1020h00 - Apéritif dînatoire (auberge espagnole : venez avec votre spécia-

    lité, nous serons ravis de la découvrir et de la partager !)21h00 - WINTER SLEEP

    Nuri Bilge Ceylan - 3h16

    Mercredi 10 septembre

    Ciné-goûter autour de courts métrages réalisés dans lecadre de Migrant’Scène, pages 14 et 1515h00 - En présence de La Cimade et des associations Cumulo-Nimbus et

    Trombone

    "Etranges étrangers…", pages 14 et 1521h00 - En présence des réalisateurs de Papusza

    A DAY WITH THE GYPSIES et PAPUSZAJoanna Kos-Krauze et Krzysztof KrauzeProgramme de 2h17

    Jeudi 11 septembre

    Autour de la réalisatrice Dyana Gaye, page 2414h30 - DEWENETI et

    UN TRANSPORT EN COMMUN - Programme de 1h1116h00 - DES ETOILES - 1h28

    "Etranges étrangers…", pages 14 et 1518h00 - MEMOIRES TSIGANES : L’AUTRE GENOCIDE

    Idit Bloch et Juliette Jourdan - 1h15

    Avant-première, pages 12 et 1321h00 - HOPE - En présence du réalisateur

    Boris Lojkine - 1h31

    Grille de programme

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    Vendredi 12 septembre

    Proposition "étrange" ?, page 2715h00 - DISTANT - Yang Zhengfan - 1h28

    "Etranges étrangers…", pages 14 et 1515h30 - AU GYMNASE

    LA CITE DES ROMSFrédéric Castaignède - 1h37

    18h00 - AU GYMNASECARAVANE 55Valérie Mitteaux et Ana Pintoun - 52 minutes

    Cinéma indien, page 2317h30 - CHARULATA

    Satyajit Ray - 1h57

    Cinéma japonais, pages 20 à 2221h30 - VOYAGE A TOKYO

    Yasujiro Ozu - 2h15

    Cinéma indien, page 2321h30 - AU GYMNASE

    THE LUNCH BOXRitesh Batra - 1h42

    Grille de programme

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    Samedi 13 septembre

    Mojdeh Famili et sa carte blanche, page 1110h30 - LA VACHE - Dariush Mehrjui - 1h45

    Cinéma japonais, pages 20 à 2211h00 - AU GYMNASE

    BONJOUR - Yasujiro Ozu - 1h34

    "Etranges étrangers…", pages 16 et 1714h00 - AÏSSA et L’ESCALE - Kaveh Bakhtiari - Programme de 1h4817h30 - AU GYMNASE

    En présence du réalisateurFANFARE CIOCARLIA – BRASS ON FIRERalf Marschalleck - 1h38

    Quel cirque !, pages 18 et 1914h00 - AU GYMNASE

    UNE VIE DE CIRQUE - Bruno Lemesle - 52 minutes15h15 - AU GYMNASE

    En présence du réalisateurMICHEL DALLAIRE OU LA BALADE DES ÊTRES LIBRESNicolas Gayraud - 1h20

    Cinéma japonais, pages 20 à 2217h00 - LE GOÛT DU SAKE - Yasujiro Ozu - 1h53

    Avant-première, pages 12 et 1321h15 - STILL THE WATER - Naomi Kawase - 1h59

    Autour du réalisateur Thomas Cailley, page 2520h45 - AU GYMNASE

    PARIS-SHANGHAÏ et LES COMBATTANTSProgramme de 2h03

    Programme de courts métrages, page 2623h00 - AU GYMNASE

    LES JOURS D’AVANT - Karim MoussaouiAU FIL DU DANUBE - Sabin DorohoiPEAU DE COLLE - Kaouther Ben HaniaProgramme de 1h22

    Grille de programme

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    Dimanche 14 septembre

    Cinéma japonais, pages 20 à 2210h00 - LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA

    Isao Takahata - 2h17

    Programme de courts métrages, page 2610h30 - AU GYMNASE

    LES JOURS D’AVANT - Karim MoussaouiAU FIL DU DANUBE - Sabin DorohoiPEAU DE COLLE - Kaouther Ben Hania Programme de 1h22

    Apéro-ciné… autour du thème"Les intermittents du spectacle" Animé par Isabelle Dario et Boris Claret12h30 - SOUS LE CHAPITEAU

    Cinéma indien, page 2314h00 - FLEURS DE PAPIER - Guru Dutt - 2h30

    "Etranges étrangers…", pages 14 et 1514h00 - AU GYMNASE

    En présence des réalisateurs de PapuszaA DAY WITH THE GYPSIES et PAPUSZAJoanna Kos-Krauze et Krzysztof Krauze - Programme de 2h17

    Proposition "étrange" ?, page 2716h30 - AU GYMNASE

    En présence du réalisateurOUTRE ICI - Hugo Bousquet - 1h10

    Cinéma japonais, pages 20 à 22En présence de Kees Bakker, conservateur de la Cinémathèque de Toulouse17h00 - LA RIVIERE DE BOUE - Kohei Oguri - 1h45

    Quel cirque !, pages 18 et 1918h15 - AU GYMNASE

    ROMANES - Jacques Deschamps - 1h15

    Avant-première, pages 12 et 1321h00 - TIMBUKTU - Abderrahmane Sissako - 1h37

    Grille de programme

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  • MISE EN BOUCHEWINTER SLEEPUn film deNuri Bilge CeylanTurquie 20133h16

    Aydin, comédien à la retraite, tient un petithôtel en Anatolie centrale avec son épouseNihal, dont il s’est éloigné sentimentalement,et sa sœur Necla, qui souffre encore de sonrécent divorce. En hiver, à mesure que la neigerecouvre la steppe, l’hôtel devient leur refugemais aussi le théâtre de leurs déchirements...

    En mise en bouche, avant l’ouverture officielle dufestival, nous vous proposons de découvrirWinter sleep, œuvre-somme du cinéaste NuriBilge Ceylan, auréolée de la Palme d’Or 2014.Nuri Bilge Ceylan, primé trois fois à Cannes, étaitnotre coup de cœur sur les rencontres… à la

    campagne 2012, et Cyril Neyrat avait remar -quablement éclairé pour nous notre découverteadmirative de ses films : Uzak (Grand Prix duFestival de Cannes 2003), Les Climats (2006) etIl était une fois en Anatolie (Grand Prix du Festivalde Cannes 2011).

    "Sommeil d’hiver", œuvre imposante, plusdialoguée que les précédentes, fait écho à sesfilms précédents avec une nouvelle auscultationdes rapports de domination dans le couple, lafamille et la société. Un cinéaste au sommet deson art, à la croisée de Tchekhov et Bergman,excusez du peu !

    SAMEDI 6 SEPTEMBRE20h00 : apéritif dînatoire (auberge espagnole : venez

    avec votre spécialité, nous serons ravis de la découvrir et de la partager !)

    21h00 : WINTER SLEEPin

    fo

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    MOJDEH FAMILI NOUS FAITLE PLAISIR DE NOUSACCOMPAGNER SUR CETTE17ème ÉDITION…

    Intervenante cinéma animantrégulièrement les soirées ira-niennes organisées au cinémade Rieupeyroux, Mojdeh Familinous livre ses impressions surce festival :« Etranges étrangers... Le festi-val 2014 s'ouvre vers ce nouvelhorizon et, en le faisant, élargitnotre champ de vision, nous, lesspectateurs, vers d'autres pers-pectives.

    Etranges étrangers… peut êtreaussi une cinématographie mé-connue qui nous donne le désirde la découverte. Avec Distant,un film chinois, une aventureesthétique et sensorielle. Avecégalement la découverte ou laredécouverte des films du cinéma japonais, du cinéma indien, du cinéma iranien, desfilms à la fois d'hier et d'au-jourd'hui. Comme si, s’inscriredans le temps devenait essentiel pour donner de la latitude à l'approche, à la com-préhension.

    Ce que tous ces films ont encommun, au cœur de cettenouvelle édition du festival,c'est que chaque cinématogra-phie propose un regard diffé-rent sur le monde. Or, cettedifférence ne nous éloigne pasles uns des autres. Au contraire.Ces regards différents portéssur notre monde nous rappro-chent en stimulant notre enviede la découverte, la nécessitéde l'échange pour mieux secomprendre. L'indispensableaventure de l'autre, étrange-étranger. »

    MOJDEH FAMILI…

    …ET SA CARTE BLANCHELA VACHEUn film de Dariush MehrjuiIran 19681h45

    La vache de Mashdi Hassan re-présente tout pour lui. C’est sonunique bien. C’est aussi l'uniquevache du village.Un jour, elle disparaît. Le mondes'effondre alors autour de lui.

    Prix FIPRESCI (alors que le film étaitdiffusé hors programmation) -Festival de Venise 1971Prix d'interprétation masculinepour l'acteur Ezzatollah Entezami -Festival du Film de Chicago 1972Film présenté dans le cadre de laQuinzaine des Réalisateurs àCannes en 1972

    Ce film, deuxième long métragedu cinéaste après Almaas 33(1966), est une adaptation d'unenouvelle de Gholam-HosseinSaedi, grand romancier des années 60. Produit par l’Etat etcensuré par ce dernier à sa sortieen 1969 pour sa vision pessimistede la paysannerie iranienne, le

    film a rencontré clandestinementson premier public en festivals.Considéré par les critiquescomme l'un des meilleurs films jamais réalisés en Iran, La vachearrive sur nos écrans : une sortieinédite pour ce film symbolisantla naissance de la nouvelle vaguedu cinéma iranien.

    LA VACHE • samedi à 10h30

    séance

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  • AVANT-PREMIÈRES…HOPEEn présence du réalisateur Un film de Boris LojkineFrance 20141h31

    Seul film français en compétition àla Semaine de la Critique à Cannes,Hope a obtenu le prix SACD. C’estle premier long métrage de fictionde Boris Lojkine, jusqu’ici auteur dedeux documentaires.Ce film nous conte l’odyssée d’uncamerounais, Léonard, et d’unenigériane, Hope, dans leurtentative pour rejoindre lalointaine Europe. Dans un mondeoù personne ne fait de cadeau, ilsvont tenter d'avancer ensemble, etde s'aimer.Sur ce sujet difficile, l’immigrationafricaine vers les côteseuropéennes, Boris Lojkine, del’avis des critiques et du jury de la

    Semaine de la Critique, a réussi unfilm sobre, tourné en décors réelsavec des acteurs nonprofessionnels. Il explore unmonde structuré, complexe,violent, où il n’est pas possibled’être un héros. Pour Les cahiers ducinéma, Hope est un des deux

    premiers films français les plusintéressants vus à Cannes avec Lescombattants. Un film à découvrirdonc de toute urgence, tant lesujet (s’inscrivant pleinement dansnotre réflexion sur l’étranger, lesmigrations…) ne peut que nousinterpeller.

    STILL THE WATERUn film de Naomi KawaseJapon France Espagne 20141h59

    Encore une histoire de fidélité ! Surles rencontres… à la campagne2004, nous avions découvert deuxfilms de cette jeune réalisatricejaponaise, et en particulier, le trèsbeau Shara et sa chroniquefamiliale se déroulant dans la villehistorique de Nara, le jour de lafête du Dieu Jizo.Avec Still the water, la cinéasterenoue avec les sommetsmystiques de son œuvre et signeson plus beau film depuis dix ans.Elle nous transporte cette fois ausud du Japon, sur l’île d’Amami, oùles habitants vivent en harmonieavec la nature et lui prêtent uncaractère divin : ils pensent qu'undieu habite chaque arbre, chaquepierre et chaque plante. Nous y

    suivons un couple d’adolescents,Kaito et Kyoko qui, après avoirdécouvert le corps d’un hommeflottant dans la mer, vont essayerde percer ce mystère. Ensemble, ilsvont apprendre à devenir adulte etdécouvrir les cycles de la vie, de lamort et de l’amour.Ce cheminement plein d’émotions

    fait corps avec la magnificenceluxuriante de cette nature où levert des feuillages et le bleu de lamer offrent de somptueusesnuances (extraordinaires vuesaériennes  !). Une œuvre habitéedonc, un vrai poème visuel, pourcertains injustement oubliée dupalmarès cannois.

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  • TIMBUKTUUn film de Abderrahmane SissakoFrance Mauritanie 20131h37

    Premier film en compétition àCannes, Timbuktu s’inscrivaitparfaitement dans la volontéaffirmée par le délégué général,Thierry Frémaux, d’envisager lefestival comme «  un livred’images du monde » : ici, cellesdu Mali au printemps 2012.

    L’action du film s’ancre dans laville sainte de Tombouctou, en

    proie au déferlement dedjihadistes venus du désert yimposer la lecture la plusintégriste de la Charia. Commedans Bamako, son film le plusconnu en France, AbderrahmaneSissako excelle à dresser leportrait morcelé de cettecommunauté saisie à ce momentclef de cette cohabitationheurtée, quand un lieu

    immémorial est livré à l’ins -tabilité.Des séquences admirables, desimages «  à la grâce résolumentsereine » selon Julien Gester dansLibé. Le cinéaste malien, encolère, n’a rien perdu de sontalent artistique. Une clôture denotre festival 2014 en plein cœurd’une actualité brûlante !

    séan

    ces

    HOPE • jeudi à 21h00STILL THE WATER • samedi à 21h15TIMBUKTU • dimanche à 21h00

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    CINÉ-GOÛTER autour decourts métrages réalisésdans le cadre de« Migrant’scène,

    regards croisés sur lesmigrations »En présence de La Cimadeet des associationsCumulo-Nimbus etTrombone

    Migrant’scène est un festivalqui propose :D’AGIR ENSEMBLE…Né à Toulouse en 2000, le festivalMigrant’scène, à l’initiative de LaCimade, réunit et mobilise les mi-lieux de la solidarité, de l’art, de laculture, de l’éducation, de la re-cherche ou encore de l’éducationpopulaire, au profit de publicslarges et variés.DE PENSER ENSEMBLE…Migrant’scène est un espace oùs’ouvrent et se vivent tous leschamps des possibles. De ville envillage, le festival s’offre avec sim-plicité comme un lieu de rencon-tres et d’échanges. Bienveillance,curiosité, altérité, convivialité,créativité, croisement des regardset des imaginaires… autantd’atouts pour favoriser le dépas-sement de nos préjugés.… POUR VIVRE ENSEMBLE !Parce que quitter son pays est

    un droit inscrit dans laDéclaration Universelle desDroits de l’Homme,

    Parce que la question desmigrations est au cœur del’histoire et de la structure denos sociétés,

    Parce que nous avons tous despréjugés, issus de toutes nospeurs,

    Parce qu’une représentationpolitique tenace nous incite àconsidérer l’étranger commeune menace par nature,

    Parce qu’une politique défensive ne peut être la seule réponsepossible aux enjeux actuels età venir des migrations,

    le festival Migrant’scène choisit defêter les migrations, d’interrogerles politiques et mécanismes quiles sous-tendent, et remet àl’honneur l’hospitalité commefondement de notre société et denotre rapport à l’autre quel qu’ilsoit !Depuis huit ans, en partenariatavec les associations Cumulo-Nimbus et Trombone, des ateliersde réalisation sont organisés au-près de jeunes… qui nous livrentleurs interrogations, leurs ré-flexions et leurs regards sur lesthèmes abordés sur le festival(l’europe et les politiques en ma-tière d’immigration, rêve(s) ettourmente(s) sur les routes del’Europe, la migration au fémi-nin…). Et ce sont ces courts métrages que nous vous pro-posons de découvrir…

    A DAY WITH THE GYPSIESGrande-Bretagne 19066 minutes

    Une journée en compagnie desgitans. Un magnifique documen-taire anglais où la technique faitmerveille, entre travelling et caméra subjective. Image posi-tive, romantique du voyage des"bohémiens", images d'un autretemps, qui magnifient le voyageet la culture des Rroms.

    PAPUSZAEn présence des réalisateursUne fiction deJoanna Kos-Krauze etKrzysztof KrauzePologne 20132h11

    Ce film raconte la vie de Bronis-lawa Wajs alias Papusza, premièrepoètesse rrom à avoir fait l’objetd’une reconnaissance après publication de ses œuvres en Pologne.Rejetée par sa communauté quil’accuse d’avoir trahi les secretsde son peuple, Papusza a vécudans la pauvreté et l’abnégation,rongée par la culpabilité jusqu’àsa mort, en 1987, dans un isole-ment total. Elle ne se considérera,d'ailleurs, jamais comme unepoétesse mais comme une gitanemaudite dont l’énorme tort auraété d’apprendre à lire.Tourné en Rrom historique, le filmfait des allers-retours entre lesépoques, alternant surtout unepériode de renommée avec l’an-née 1949, alors que Papusza faitla rencontre du polonais Jerzy Fi-cowski, un "Gadjo", un non-Rrom,poète de surcroît, qui est accueilliparmi les tsiganes avec qui il vademeurer deux années. C’est à Fi-cowski que Papusza va peu à peutransmettre ses textes que l’au-teur décidera de publier plus tard.Un film touchant, tant par laforme que sur le fond, qui rendcompte des ambiguïtés et descontradictions dures chez lesRroms mais aussi des incompré-hensions quant aux cultures res-pectives entre Gadjos et Rroms.

    "ÉTRANGES ÉTRANGERS*…"

    * Titre inspiré du poème de Jacques Prévert.

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    MÉMOIRES TSIGANES :L'AUTRE GÉNOCIDEUn documentaire de IditBloch et Juliette JourdanFrance 20111h15

    Mémoires tsiganes  : l’autre géno-cide est le premier film documen-taire à couvrir, d’un bout à l’autrede l’Europe, la tragédie des tsiganes pendant la SecondeGuerre Mondiale.Ce film jette un regard neuf sur lagenèse des politiques nationalesd’exclusion de l’entre-deux-guerres, sur le rôle déterminantde la "science raciale" et sur la po-litique génocidaire nazie. Il détruitl’idée raciste d’un "peuple no-made sans patrie" en montrant àla fois la diversité des enracine-ments sociaux et nationaux et lessingularités des mondes romanis.Le destin de familles tsiganes eu-ropéennes est raconté par desimages d’archives exception-nelles, un commentaire historiquerigoureux et les témoignages desurvivants. Ce film remarquableconfronte la noirceur des déci-sions politiques à la vitalité lumi-neuse des témoins.Un film indispensable pour com-prendre l'histoire de l’une desplus vieilles nations d’Europejusqu'à aujourd'hui, en passantpar les génocides de 36 et 45, lesexpériences médicales faites pardes Prix Nobel sur les tsiganes, lesstérilisations forcées de ces popu-lations, les carnets anthropomé-triques, puis les carnets decirculation...

    LA CITÉ DES ROMSUn documentairede Frédéric CastaignèdeFrance 20081h37

    Nadezhda, situé au cœur de laBulgarie, est l’un des plus grandsghettos rroms d’Europe. L’un despires aussi : 20 000 personnes vivent entassées dans un espaceinsalubre, confinées derrière unmur d’enceinte en béton sur-monté de vieux barbelés rouillésqui les sépare de la ville, de l’autrecôté des voies ferrées. Mais l’es-poir existe autour de l’éducationentre les écoles ségréguées dughetto et les rares autres qui accueillent très difficilement lesenfants rroms.Angel Tichaliev et les autres mili-tants de l'Organisation de la jeu-nesse rrom, une ONG locale,mènent un programme de déségrégation scolaire pour lutter contre les discriminationsscandaleuses dont sont au-jourd'hui encore victimes lesRroms. Pendant ce temps, dans lebar à soupe que tient Stefka Niko-lova, véritable place publique dughetto, la campagne pour lesélections municipales est au cen-tre de toutes les passions. Danscette démocratie balbutiante, lesRroms ont le droit de voter, maistous les candidats cherchent àacheter leurs voix… Stefka Niko-lova et son mari veulent promou-voir d'autres types de relation,veulent aussi que parole soit don-née à tous sans crainte. Les mili-tants de l'ONG sont toujours enveille, concernant notamment laprésence des enfants à l'école. En

    veille jusqu'à aller, paisiblement,chercher les enfants chez euxpour les conduire à l'école dansles meilleures conditions pos -sibles. Respect, partage, parole.Vie, quoi qu'il en soit !Stefka Nikolova a écrit un livre, Levoyage d'une femme tsigane, pré-facé et traduit du bulgare par Cécile Canut, qui a réalisé un filméponyme inclus dans l'ouvrage.Cécile Canut est linguiste (Univer-sité Paris-Descartes) et cinéaste.Prix Européen de Télévision (catégorieinformation) - CIVIS 2010Mention Spéciale (section TV Iris) - BestMulticultural Television Programme ofthe YearPrix Europa - Berlin 2009

    CARAVANE 55Un documentaire de ValérieMitteaux et Ana PintounFrance 200352 minutes

    Le film, de commande, devaitêtre un documentaire sur l'éduca-tion et l'intégration d'enfantsrroms par l'école. Mais, pendantle tournage en 2003, Nicolas Sarkozy est ministre de l'intérieuret certains préfets sont plus zélésque d'autres. Est donné l'ordred'évacuer le camp des Rroms deAchères.Caravane 55 raconte... Achères,Yvelines, France. Depuis deux ans,Salcuta, jeune femme rrom deRoumanie, vit avec ses deux en-fants et trente autres familles surune lande de terre en bordure dela ville. Touchée par leur dénue-ment, la ville n'a jamais pu se ré-soudre à les expulser. Mais début2003, le nouveau gouvernement

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    désigne les Rroms comme un"problème à résoudre". Le 5 mars,l'information tombe. La préfec-ture a prévu l'expulsion pour lelendemain matin. La ville se mo-bilise pendant la nuit et tented'empêcher l'inévitable. Laconfrontation a lieu, mais 150 po-liciers encerclent le terrain et lescaravanes sont détruites sous lesyeux de leurs propriétaires. Ar-chères prend alors une décisioninattendue: les familles dont lesenfants sont scolarisés doiventrester. Celle de Salcuta en fait par-tie. La mairie leur aménage unnouveau terrain au cœur de laville et décide d'affronter le pré-fet.Et qu'en est-il aujourd'hui... ? Lesdeux réalisatrices ont continué àsuivre ces familles et à tourner...avec l'espoir de produire undeuxième film qui a du mal àtrouver les moyens nécessairespour arriver sur nos écrans.

    AÏSSAUne fiction deClément Tréhin-LalanneFrance 20148 minutes

    Aïssa est congolaise. Elle est en si-tuation irrégulière sur le territoirefrançais. Elle dit avoir moins dedix-huit ans, mais les autorités lacroient majeure. Afin de détermi-ner si elle est expulsable, un mé-decin va examiner son anatomie.Mention spécialeFestival de Cannes 2014

    L'ESCALEUn documentairede Kaveh BakhtiariFrance Suisse 20131h40

    L’Escale doit peut-être la justessede son point de vue à la circons-tance qui l’a vu naître : sélec-tionné dans un festival grec pourson court métrage La Valise,Kaveh Bakhtiari, suisse d’origineiranienne, s’aperçoit qu’un cousinéloigné est détenu dans ce paysoù il est si agréablement invité.Sur lui comme sur des milliers derescapés de trajets dangereux,le pays-tampon de l’Europe se referme comme un piège, lescontraignant à une sous-vie clan-destine. Le phénomène n’est pasnouveau, mais Kaveh Bakhtiari lefilme littéralement de l’intérieur :il s’installe dans la buanderieconvertie en appartement oùAmir, iranien résident légal enGrèce, partage son savoir-faireavec des exilés moins chanceuxque lui. Le sens de l’écoute du do-cumentariste le tient à distancedu pamphlet militant et faitémerger des figures attachanteset mémorables. Cette chroniqued’un quotidien tendu entre peuret désespoir montre la dispropor-tion sidérante entre le but des mi-grants (rejoindre ses parents,cesser d’errer) et les risques qu’ilsencourent.Kaveh Bakhtiari est lui-même unmigrant arrivé en Europe à l'âgede 9 ans. Oui, il est directementconcerné par le contenu de cefilm, mais son premier objectif estde faire des films et de les faire dumieux qu'il le peut. La seule chose

    qu'il peut dire, c'est que « L'immi-gration est une énergie et qu'on nepeut pas l'arrêter. Ces flux migra-toires ont changé à peu près tousles 500 ans, dans le monde, dansl'histoire, du nord au sud... On allaitvers Jérusalem, les arabes venait enEspagne... quelque chose de pasnouveau. Et il faut se demanderjusqu'à quel point c'est un pro-blème... Le jour où aucun migrantne voudra venir, c’est nous qui de-vrons émigrer… ».Sans jamais oublier sa situationprivilégiée d’Européen, le ci-néaste dissout pour le spectateurl’opposition entre "eux" et "nous".L'écriture cinématographique,vive, envahissante et respec-tueuse à la fois, sert de très prèsle propos, nous proposant, dansle même temps, l'immersion auplus près de la vie, des inquié-tudes des migrants et la distancenécessaire pour comprendre.

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    FANFARE CIOCĂRLIABRASS ON FIREEn présence du réalisateurUn documentairede Ralf MarschalleckAllemagne 20021h38

    Il était une fois, au-delà des Car-pates, au milieu de nulle part, unvillage qui n’existe sur aucunecarte, Zece Pajini… Ce pourraitêtre le début d’un conte de fées,mais ce qui est raconté ici, c’estune formidable aventure musi-cale, née de la rencontre entredeux jeunes allemands et la Fan-fare Ciocărlia, l’orchestre de cui-vres des Tsiganes de Zece Prajini.Ce film retrace leur parcours, del’anonymat à la renommée inter-nationale. Au rythme endiablé deleur musique qui puise au cœur

    même de la culture tsigane, leréalisateur les suit, de la Rouma-nie au Japon, en passant par l’Al-lemagne et l’Italie, lors de leursconcerts, de leurs enregistre-ments, et dans l’intimité de leurvie quotidienne. Réalisateur etproducteur vont être totalementemportés par cette force de vieau point de vivre jusqu'au plus in-time la relation à leur culture...

    Un film réjouissant : difficile de ré-primer une envie de danser surson siège !

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    COURTS METRAGES réalisés dans le cadre de Migrant’Scènemercredi à 15h00

    A DAY WITH THE GYPSIES et PAPUSZAmercredi à 21h00 et au GYMNASE dimanche à 14h00

    MÉMOIRES TSIGANES : L’AUTRE GENOCIDE • jeudi à 18h00

    LA CITE DES ROMS • vendredi à 15h30 au GYMNASE

    CARAVANE 55 • vendredi à 18h00 au GYMNASE

    AÏSSA et L’ESCALE • samedi à 14h00

    FANFARE CIOCARLIA – BRASS ON FIREsamedi à 17h30 au GYMNASE

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    UNE VIE DE CIRQUEUn documentaire de Bruno LemesleFrance 200052 minutes

    « La vie quotidienne de trois acrobates-poètes quicomposent la troupe du “Que Cir Que”. Des artistespas ordinaires, sans cesse en quête de trouvaillespour inventer une position originale entre le corps,les objets et le son. Les répétitions succèdent aux re-présentations intégrées à la vie familiale de la petitetribu où le temps se dissout dans un rituel de re-cherche entêtée.“Que Cir Que”, c’est toute la maîtrise technique auservice de l’imaginaire. Ils produisent à coupsd’images décalées un rapport intime avec le specta-teur qui s’y reconnaît plus sûrement que dans n’im-porte quel miroir. Ce cirque, ils l’ont fondé en raclantles fonds de tiroir, apportant qui un camion, qui unecaravane. Solidement épaulés par Ueliz Hirzel, pro-ducteur indépendant qui n’a pas hésité à engagerses deniers personnels pour les suivre dans cetteaventure tous risques, et par Stoff Gartner, techni-cien, constructeur et créateur de tous les décors, ilsont libres comme l’air et possèdent la force de ceuxqui n’ont de compte à rendre à personne, sinon àleur public. Un public avec qui ils sont prêts à toutpartager, y compris une bonne bière bien fraîche àla fin du spectacle, en transformant, le temps desapplau dis sements, le chapiteau en buvette. “Que CirQue” sait donner et recevoir. »Véronique Klein des Inrockuptibles

    MICHEL DALLAIREOU LA BALADE DES ÊTRES LIBRESEn présence du réalisateur Un documentaire de Nicolas GayraudFrance 20111h20

    «  Ce qui est difficile avec leclown, c’est que c’est facile. C’estdésapprendre à intellectualiser. »Michel Dallaire.Michel Dallaire est un clownquébécois qui a mis en scènecertains des spectacles les plusrévolutionnaires du cirquecontem porain. Il a fait partie del'équipe d'origine du "Cirque duSoleil". Il a collaboré au Cirque"Gosh" dont il a fait les mises enscène des spectacles. Il a réaliséla mise en scène du "Cirque Ar-chaos", qui révèle le cirquecontemporain au grand public français.Dans les années 80, il rachète une usine de plomb désaffectée dans les Cévennes à Saint-Sébastien d'Aigrefeuille. En 1998, il crée l’association Hangar desMines, lieu de résidence et d’accueil de compagniesde l’art clownesque, que ce soit à travers la rue, lecirque, le théâtre… Le Hangar des Mines est égale-ment un lieu de formations à l’art du clown où viennent se former des artistes nationaux et interna-tionaux.

    Notes de l’auteur« Lorsque l’on m’a proposé de faire un film sur MichelDallaire, je ne le connaissais pas du tout. J’ai rapide-ment pressenti, pré-compris ce dont il était le véhicule,une force vitale hors du commun acceptant l’autre en-tièrement.J'ai passé quinze jours au Hangar des Mines avec Michel, en juin 2011, j'ai beaucoup échangé avec lui,j'ai suivi un stage clowns de neuf jours, j'ai pris de lui,j'ai emmagasiné de son amour inconditionnel.Je suis reparti avec une gifle, une claque, quelquechose devenait enfin possible.Les limites. Les murs infranchissables dont je n’étaispas conscient sont apparus. Transparents.Les rêves sont autorisés.Michel est la démonstration qu’un autre monde estpossible, porteur d’utopie ambulante, révélateur desêtres errants.Je parle de tentatives d’envol et d’éclosion des êtres.Je dois maintenant, avec ce film, raconter ça, faire sentir ça. Vous faire ressentir ça. »

    Nicolas Gayraud

    QUEL CIRQUE !

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    ROMANÈSUn documentaire de Jacques DeschampsFrance 20111h15

    Avant de s’appeler Romanès, Alexandre portait lenom de Bouglione. Un jour, il a claqué la porte ducirque familial : « trop grand, trop de toiles, trop decamions, c’était plus humain ». Vingt ans plus tard, ila rencontré la "terrible" Délia, une Tsigane de Rou-manie qui parle et chante le romanès.Avec elle, il a eu cinq enfants, dont quatre filles, à quiil a appris l’acrobatie, la contorsion ou à jongler, et ila remonté un petit cirque, qu’il a baptisé Romanès,cirque tsigane. Cette famille dirigée par un poète, ceclan de promeneurs acrobates et musiciens tientcoûte que coûte à préserver ce qui compte le pluspour eux, le droit d’être nomades et libres. Un com-bat difficile par les temps qui courent…

    séan

    ces

    UNE VIE DE CIRQUE • samedi à 14h00 au GYMNASEMICHEL DALLAIRE OU LA BALADE DES ÊTRES LIBRES

    samedi à 15h15 au GYMNASEROMANES • dimanche à 18h15 au GYMNASE

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    VOYAGE À TOKYO1953 (version restaurée)2h15

    C'est le film qui fit découvrir Ozu en France à sa sortie en 1978.Véritable chef d’œuvre, Voyage à Tokyo met en scèneun vieux couple, Shukichi et Tomi, qui, vivant depuistrès longtemps dans le petit port d'Onomichi au suddu Japon, se préparent à partir pour visiter leurs enfants : à Tokyo pour voir Koichi et Shige et à Osakaoù vit Keyzo. D'abord accueillis avec les égards quileurs sont dus, leur présence s'avère bientôt déran-geante, car les enfants, ainsi que leurs conjoints, nedisposent pas de beaucoup de temps à leur consa-

    crer et leur situation économique est bien modeste.Finalement ce sera Noriko, la veuve du fils cadetShogi, mort à la guerre il y huit ans, qui leur mani-festera le plus de tendresse.Ainsi, Voyage à Tokyo va s'attacher à décrire la distension des liens familiaux au moyen d'un récitdramaturgique dense, mais toujours exempt de pathos et en évitant tout manichéisme, même si apparemment tout pouvait y concourir : l'oppositionentre les parents (qui ont vécu leur jeunesse avantla guerre) et les enfants (qui sont les jeunes adultesde l'après-guerre), l'opposition entre la campagneet la ville (c’est l'environnement urbain qui provoquela modernité et la rupture avec la tradition). Mais leregard d'Ozu sur cette évolution reste serein. La tonalité du film, c'est la sereine acceptation de ce quinous rend triste. L'amertume profonde qu'il recèleest presque ressentie d'une façon étrangementdouce.

    Ce film admirable, beau et grave, plein d'une émotion conte-nue, va se fermer par une série de plans terriblement émou-vants. Et c'est sur le vieux Chishu Ryu (Sukichi assumant sasolitude) que la caméra d'Ozu va rester...

    CINEMA JAPONAIS3 films de Yasujirô Ozu« Si notre siècle donnait encore sa place au sacré, s'il devait s’élever un sanctuaire du cinéma, j'y mettrais pour mapart l’œuvre d'Ozu. (…) Le cinéma ne fût jamais auparavant ni plus jamais depuis si proche de sa propre essence,de sa beauté ultime et de sa détermination même de donner une image utile et vraie de l'homme du 20ème siècle. »

    Wim WendersCinéaste majeur du 20ème siècle, Yasujiro Ozu est né ne le 12décembre 1903 à Tokyo et mort précisément le même jourde 1963 toujours à Tokyo. Dès l'adolescence, il se passionnepour le cinéma, à tel point qu'il préfère aller voir des films plu-tôt qu'étudier. A 20 ans, il rentre à la Shochiku Kinema commeassistant-opérateur. Et c'est cette compagnie qui lui permetde mettre en scène son premier film dès 1927, début d'unecarrière pendant laquelle il réalisera pas moins de 54 oeuvres,que l'on peut sans grand artifice diviser en deux périodes : Avant-guerre (alors qu'il est célèbre au Japon depuis le mi-

    lieu des années 30).Ses films sont très influencés par le cinéma américain et il ex-celle dans le maniement du langage cinématographique etdans tous les genres : drame, comédie et même film noir.Mais, déjà, le noyau de ces histoires, le coeur de ses préoccu-pations est la famille, plus précisément l'évolution de la fa-mille japonaise, tiraillée entre des habitudes ancestrales et lescoups de poussoir d'une modernité que la guerre (et la fin decelle-ci) va porter au paroxysme.

    Après-guerre (à partir de 1947).Ses films deviennent de plus en plus épurés et il renonce àtous les effets de sa période d'avant-guerre : travellings,zooms, caméra emportée… Rares sont les gros plans, et lesmouvements de la caméra deviennent très subtils, voireinexistants dans les dernières oeuvres. Le plan moyen fixe de-vient son préféré, avec une caméra souvent placée très bas.Ce qui dessert admirablement les acteurs et permet au spec-tateur de se sentir presque parmi les personnages. Les récitsvont tourner invariablement autour de la famille, des rela-tions qui s'y nouent entre les êtres et des transformations quise font jour, de plus en plus évidentes, dans une société en-core largement traditionaliste. Une fois la couleur adoptée(seulement en 1958), ses six derniers films seront tous des va-riations presque infimes sur les mêmes thèmes, à tel pointque la mémoire de ceux qui les ont vus aurait tendance à lesapercevoir comme un seul et long film. Son dépouillementdevient extrême, presque une ascèse. Son cinéma devientpoésie. Son regard sur le temps qui passe devient sérénité.

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    BONJOUR1959 (version restaurée) - 1h34

    Deuxième film en couleur d'Ozu, après Fleurs d’Équinoxe.Isamu et Minoru vivent avec leurs parents dans unlotissement de la banlieue de Tokyo. En rentrant del'école, ils aiment à s’arrêter chez un voisin qui a latélévision pour regarder des matches de sumo. Leursparents, mécontents, finissent par leur interdire d'yretourner et, devant leur insistance, le père leur ordonne de se taire. Le prenant au mot, les garçonsdécident une grève de la parole et refusent de parlerà quiconque... Les voisins, constatant que leurs salutations restent sans réponse, en déduisent quela mère des deux garçons leur en veut, provoquantdes incompréhensions qui viennent se rajouter à d'autres déjà existantes.C'est sur le mode léger qu'Ozu met en scène leconflit parents-enfants et l'exercice de l'autorité pa-rentale... Et, parallèlement, les relations de voisinageet l'espièglerie des enfants complètent le tableau.Comédie assez jouissive qui se regarde constamment le sourireaux lèvres.

    LE GOÛT DU SAKÉ1963 (version restaurée) - 1h53

    Le dernier film réalisé par le maître. Nous voici à nouveau avec Chishu Ryu, acteur clé d'Ozu.Le personnage incarné par celui-ci est bien différent decelui de Voyage à Tokyo : Shuhei, cadre supérieur dansune grande entreprise, urbain, amateur de boissons(comme Ozu, paraît-il !), déjà veuf depuis un momentet vivant avec sa fille Michiko et son fils cadet Kazuo.Son fils aîné Koichi est déjà marié et sa situation éco-nomique encore hésitante. Le film se déroule dans unTokyo déjà bien reconstruit que l'on sent en plein essoréconomique. Dans les réunions masculines, pleines desaké et de bière, l'on évoque le bon vieux temps, l’onentonne des chansons, l’on se préoccupe des enfants,notamment du mariage des filles. Car le mariage decelles-ci est souvent ressenti comme une rupture, unabandon des liens familiaux, un pas vers la solitude.Cela arrivera, forcément, car Shuhei ne veut surtout pasgâcher l'avenir de sa fille, et ainsi, il sera poussé versl'apprentissage doux-amer de la vieillesse et l'accepta-tion bien assumée de la solitude qui le guette.Le dernier plan du film (le dernier plan d'Ozu) est une véritablemerveille, tellement fabuleux qu'on n'arrive pas à se départir :quitter la salle un sourire aux lèvres ou les larmes aux yeux ?

    1 film d’animation présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes

    LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYAUn film de Isao Takahata produit par lesstudios Ghibli (2012) - 2h17

    Adapté d’un conte populaire japonais, Le couper debambou, un des textes fondateurs de la littératurejaponaise, Kaguya, "la princesse lumineuse", est dé-couverte dans la tige d'un bambou par des paysans.Elle devient très vite une magnifique jeune femmeque les plus grands princes convoitent : ceux-ci vontdevoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.Un conte délicat, poétique, d’une beauté à couperle souffle. L'esthétique de ce bijou d'animation s'ins-

    pire de l'épure des estampes. Et c'est comme si destableaux prenaient vie dans une explosion de couleurs et de formes, magnifiant la nature.

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    1 carte blanche à la Cinémathèque de Toulouse

    LA RIVIÈRE DE BOUEEn présence de Kees Bakker, conservateurUn film de Kohei Oguri (1981)1h45

    Osaka, 1956, quelques années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Nobuo est un jeune garçon de 9 ans qui vit avec ses parents dans uneéchoppe au bord d'une rivière boueuse. C'est unécolier bien élevé et curieux, il s'intéresse à tous lespetits évènements du quartier populaire où il vit. Unjour, une modeste embarcation s'amarre près de samaison. A bord, vivent deux enfants, un garçon etune fille, accompagnés d'une femme mystérieuse.Nobuo sympathise avec Kiichi le garçon. Mais unjour, sans prévenir, la péniche s'en va, laissant Nobuole cœur déchiré.

    De Kohei Oguri, nous ne connaissons rien, oupresque... la seule chose que nous savons, c'est qu'ilavait obtenu une nomination aux Oscars pour lemeilleur film étranger en 1982 avec son "Doro nokawa"... Une distinction certes honorifique mais quia le mérite d'attirer l'attention, bien évidemment !

    Kohei Oguri naît en 1945, année de la capitulation.L’histoire qu’il raconte a peu à voir avec cette géné-ration de cinéastes qui revenaient, eux, sur d’authen-tiques souvenirs de l’après-guerre. Le film est unetransposition du roman de Teru Miyamoto Koheidans lequel Kohei Oguri ne montre pas mais suggère tout. C’est justement ce qu’on ne peut pasvoir et ce que la caméra est incapable de filmer etde mettre en scène qui est le vrai sujet du film.

    Sorti sur les écrans à une période où le cinéma japo-nais tente, non sans difficulté, de surmonter la criseéconomique et le déclin des Majors, La Rivière deBoue est tout autant tourné vers le passé du Japon,son âge d’or cinématographique (les années 1950),que vers la nouvelle génération d’auteurs (les an-nées 1980). Avant la montée en puissance de grandscinéastes comme Kiyoshi Kurosawa, Oguri Kohei signait là un premier chef-d’œuvre qui mérite d’êtreapprécié à sa juste valeur. Le film a beau dater dudébut des années 80, il tire bien sa force et sa beautédu cinéma des grands maîtres nippons comme Yasujiro Ozu.

    séance

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    VOYAGE A TOKYO • vendredi à 21h30BONJOUR • samedi à 11h00 au GYMNASE

    LE GOUT DU SAKE • samedi à 17h00LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA • dimanche à 10h00

    LA RIVIERE DE BOUE • dimanche à 17h00

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    CHARULATAUne fiction de Satyajit RayInde 1964 - 1h57

    Charu, qui souffre de voir sonmari la délaisser, ne peut réprimerses sentiments pour son beau-frère Amal.Dixième long métrage du maîtreindien Satyajit Ray, dont la filmo-graphie en compte presque 40,Charulata est tiré de la nouvelleLe nid brisé de Rabindranath Ta-gore. Ce sommet de l’œuvre deSatyajit Ray (qui le considérait lui-même comme son film avec lemoins de défauts « my most flaw-less film ») noue le désir naissantdans un huis clos. Il saisit avecune grâce infinie la subtilité desjeux de Madhabi Mukherjee(Charu) et de Soumitra Chatterjee(Amal), un de ses acteurs fétiches,tous deux stupéfiants de sensua-lité. Si leur union n’est jamais vé-ritablement consommée, c’estque le cinéaste lui préfère uneétude des corps et des senti-ments, qu’il rehausse à l’envie dela poésie transcendante de sa lu-mière et de la littérature "vivante"qu’il anime sous nos yeux.Magnifique portrait de femme.Magnifique noir et blanc.

    FLEURS DE PAPIERUne fiction de Guru DuttInde 1959 - 2h30

    Suresh Sinha est un cinéaste re-connu dans l’Inde entière. Séparéde sa fille Pummy, il tente de la re-voir malgré les refus de son ex-femme. A la suite de sa rencontreavec Shanti, qui devient son ac-trice et sa muse, Pummy, venantvoir son père, le blâme de cette re-lation et la leur tourne au drame.Dans ce mélodrame à caractèreautobiographique, Guru Dutt dé-ploie son style visuel et musical leplus intense. La caméra trace desmouvements qui semblentcomme conduire toute l’émotionde l’histoire. Guru Dutt est un ci-néaste à vif, comme Murnau ouSirk, ses films prennent les senti-ments au sérieux pour laissermieux affleurer cette rare impres-sion de voir le cinéma forger unpoème sous nos yeux.Un film étonnant ! L'auteur rendcompte ici de la vie, des con trainteset du qu'en dira-t-on auxquels sontconfrontés les intel le c tuels et les ar-tistes de cette période. Petite anec-dote : le réalisateur du film,pendant le tournage, était prisentre deux "feux" : sa maîtresse, quiassurait le play-back, et sa femme,l'actrice... Et lui-même endosse lerôle principal dans son film. Onpense à Orson Welles...

    THE LUNCH BOXUne fiction de Ritesh BatraInde 2012 - 1h42

    Une erreur dans le service, pour-tant très efficace, de livraison delunch boxes (les "Dabbawallahs"de Bombay) met en relation unejeune femme au foyer et unhomme plus âgé au crépusculede sa vie. Ils s’inventent unmonde à deux, grâce aux notesqu’ils s’échangent par le biais ducoffret repas. Progressivement, cerêve menace de prendre le des-sus sur leur réalité. S'ajoute àcette histoire, la relation entre lajeune femme et sa tante, avec la-quelle elle communique à traversle puits de lumière qui éclaire lacour de l'immeuble.Un film plein d'humanité quinous laisse aussi découvrir la rue,les espaces traversés en bus, entrain... Et l'on sent que le film s'ar-ticule autour de personnagesaimés par le réalisateur ! Un trèsbon moment, mélancolique etgai à la fois !

    CINEMA INDIENBollywood !  Ce nom a tendance à recouvrir un peu tout et n’importe quoi. Mais n’oublions pas que le cinéma indien, quivient de fêter ses 100 ans, est un cinéma très riche en productions.Dans les années 50, pendant l’âge d’or du cinéma populaire, il y a eu rupture de style et d’inspiration avec la venue ducinéma d’auteur qui s’est décliné dans presque toutes les langues régionales. Depuis quelques temps, certains réalisateursbrouillent la ligne de démarcation entre cinéma d’auteur et cinéma populaire, avec une sensibilité et une approche stylis-tique qui leur sont propres, mais tous essaient de faire coïncider cinéma de qualité et cinéma accessible au plus grand nom-bre. A vous de voir…

    CHARULATA • vendredi à 17h30THE LUNCH BOX

    vendredi à 21h30 au GYMNASEFLEURS DE PAPIER • dimanche à 14h00

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  • I 24

    séances DEWENETI et

    UN TRANSPORTEN COMMUN

    jeudi à 14h30DES ETOILES

    jeudi à 16h00

    DEWENETISénégal 2006 - 15 minutes

    Dakar. Le petit Ousmane fait lamanche. Il parcourt la ville, pleind’entrain et de gouaille, allant descarrefours grouillant de mondeaux terrains vagues désertés.Ousmane, malgré tout, tisse desrelations, ouvre des possibles, etnous donne une vraie leçon de...vie !La caméra documentaire deDyana Gaye nous entraîne dansune courte mais puissante fable,où le monde de l’enfance ques-tionne celui des adultes, celui dela pauvreté. Dans son péripled’une journée, Ousmane proposeune circulation de l’argent plutôtoriginale…Film drôle, fable ô combien d'actualité, ici et ailleurs...

    UN TRANSPORT EN COMMUNSénégal 2009 - 56 minutes

    Dakar. C’est la fin de l’été. Mais oùest passé le septième passager ?C’est la question que se posent sixvoyageurs impatients ainsi que lechauffeur bougon du taxi-brousse. Le temps d'un voyage deDakar à Saint-Louis, ponctué depauses, les passagers croisentleurs destins et se racontent enchansons… pour finir par formerun portrait commun.Film ambitieux, d’une sincérité etd’une liberté singulières, qui faitvibrer une parole engagée, poé-tique mais à peine métaphorique.Avec un talent hérité autant d’unJacques Demy que d’un DiopMambéty, Dyana Gaye fait se côtoyer l’imaginaire de ses person-nages et le réel des paysages vibrants du Sénégal.Une vraie comédie musicale. Unmoment de plaisir et d'étonne-ment. On sort de la salle réjoui…

    DES ÉTOILESFrance Sénégal 2013 - 1h28

    Entre Turin, Dakar et New York, lesdestins de Abdoulaye, Sophie etThierno se croisent, s’entremêlent,se font écho et dessinent uneconstellation de l’exil. Des pre-mières désillusions aux rencontresdécisives, leur voyage les mèneraà faire le choix de la liberté.A travers trois personnages, Desétoiles nous fait voyager dans la

    diversité des villes parcourues etnous confronte aux réalités et auxespoirs de l'émigration contem-poraine.

    Entretien avec Dyana Gaye…Constellation de l’exil« L’idée n’est pas de fixer une identitéafricaine ou sénégalaise mais plutôtd’en saisir le mouvement, avec ici le dé-placement et la circulation commeprincipe d’invention. Tout cela est unpeu à l’image de ce que je suis : je nepeux pas me résoudre à dire que je nesuis que sénégalaise ou que française.Je suis la rencontre des deux, avec unpeu d’Italie aussi ! Il est difficile dans lesgrandes villes aujourd’hui de concevoirque l’on est simplement constituéd’une seule culture, il y a une multituded’interactions créées par les mouve-ments migratoires successifs, créant,au-delà des métissages, des formes decontamination. La diaspora sénéga-laise est implantée un peu partoutdans le monde, très organisée, avecune très forte appartenance à son paysd’origine. L’Amérique du Nord repré-sente le véritable horizon et la terre defantasme de la jeunesse du continentafricain. La France et l’Europe ne sontenvisagées que comme une étape. Lecontrepoint représenté par Thierno mesemblait indispensable, ce dernier accomplit le trajet inverse, tandis quela culture afro-américaine – du rap à lablaxploitation – a largement infusédans la culture sénégalaise. Il y a unfantasme des afro-américains pour lecontinent africain, notamment le Sénégal et l’île de Gorée d’où partaientles bateaux chargés d’esclaves pourl’Amérique. »Propos recueillis par Arnaud Hée extraitsdu dossier de presse du film DES ETOILES

    Autour de la réalisatriceDYANA GAYEDyana Gaye est l’auteur et la réalisatrice de 4 courts métrages sélectionnés et primés dans de nombreux festivals, les deuxderniers, Deweneti et Un transport en commun ayant été également tous deux nominés pour le Meilleur Court Métrage auxCésars. Son premier long métrage, Des étoiles, a été sélectionné aux Festivals de Toronto, Namur et Dubaï, et a reçu le GrandPrix du Jury et le Prix du Public aux Premiers Plans d'Angers. Et c’est avec plaisir que nous vous les proposons…

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    PARIS-SHANGHAÏFrance 2010 - 25 minutes

    Alors qu’il commence un voyagede 20 000 km à vélo, Manu croisela route de Victor, un adolescentau volant d’une voiture volée...Manu aime les voyages, lesgrands espaces et les rencontres.Victor non.

    LES COMBATTANTSFrance 2014 - 1h38

    Entre ses potes et l’entreprise fa-miliale, l’été d'Arnaud s’annoncetranquille.Tranquille jusqu'à sa rencontreavec Madeleine, aussi belle quecassante, bloc de muscles tenduset de prophéties catastrophiques.Il ne s’attend à rien. Elle se prépareau pire.Jusqu'où la suivre alors qu'elle nelui a rien demandé?C’est une histoire d’amour. Ou unehistoire de survie. Ou les deux.

    Entretien avec Thomas Cailley…«  On rit beaucoup dans votrefilm. La comédie permet systé-matiquement de réduire la dis-tance entre le spectateur et lespersonnages, malgré l’absur-dité de certaines situations etdialogues.La comédie suggère souvent une dis-tance entre le spectateur et ce qu’il re-garde. Je n’aime pas cette définition, çasuppose qu’on peut rire des person-nages en restant au-dessus. Je crois au

    contraire que la comédie peut être unmoyen de réduire cette distance et departager quelque chose avec les personnages.Dans la séquence de la barque, Arnaudet Madeleine sont des micro- silhouettes au milieu d’un lac im-mense. Pourtant on comprendparfaitement ce qu’ils font. La caméraest à 500 mètres mais on est avec euxdans la barque. C’est cette sensationque j’aime, quand la comédie permetcette immersion dans le récit, cette in-timité avec les personnages : on par-tage leurs rites, leurs fantasmes, leurscroyances. Et si certaines situationssont drôles en elles-mêmes, elles le de-viennent aussi grâce à une logique derésonances entre les scènes du film.Prises individuellement, ces séquencespeuvent sembler étranges ou absurdes... Dans la continuité elles serépondent, participent à la construc-tion des personnages... et à la comédie.Ce système d'écho, que nous avonspoussé avec Lilian Corbeille, le mon-teur du film, permet d'entrer pas à pasdans la logique d'Arnaud et Madeleine.Un lien poétique se tisse, on participeà l’action à leur hauteur. »Extrait du dossier de presse du film LESCOMBATTANTS

    Autour du réalisateurTHOMAS CAILLEYAprès des études de sciences politiques, Thomas Cailley entre à la Fémis, département scénario. Il réalise dans la fouléeParis-Shanghaï, court métrage primé dans de nombreux festivals et déjà programmé sur les rencontres… 2012. Et nousvous proposons de le voir ou le revoir avant son premier long métrage, Les Combattants, remarqué à Cannes et récompenséde trois prix à la Quinzaine des Réalisateurs (Prix SACD - Art Cinema Award - Label Europa Cinema)...

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    PARIS-SHANGHAÏ et LES COMBATTANTSsamedi à 20h45 au GYMNASE

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    PROGRAMMEDE COURTS MÉTRAGES

    LES JOURS D’AVANTUne fiction de Karim MoussaouiAlgérie France 2013 - 46 minutes

    Dans une cité du sud d’Alger, au milieu des années90, seul l'ennui règne ici. Djaber et Yamina sont voi-sins, mais ne se connaissent pas. Pour l’un commepour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entrefilles et garçons qu’ils ont presque cessé d’en rêver.En quelques jours pourtant, ce qui n’était jusque-làqu’une violence sourde et lointaine éclate devanteux, modifiant à jamais leurs destins.« Pourquoi on va jamais de l’autre côté ? » La ques-tion du copain de Djaber porte sur un ruisseau qu’ilsne franchissent jamais, par habitude, mais elle livreaussi le programme d’écriture du film  : en deux chapitres guidés par des voix-off parcimonieuses,Les jours d’avant raconte au passé l’expérience deDjaber et Yamina. La très prudente approche esquis-sée des deux "côtés" (garçon et fille) entre en colli-sion avec la déflagration de violence qui frappe larégion en 1994. Scindant son scénario en deux pourdédoubler le point de vue sur le même instant,Karim Moussaoui emboîte l’intime et le politiqueavec une belle justesse de regard, traduisant enquelques plans, la douleur de quitter les lieux del’enfance au moment précis où il faut aussi quitterl’enfance elle-même.Prix du Jury et Prix du Format Court - Festival International duFilm Francophone de Namur 2013Prix de la Meilleure Fiction - Festival de Cinéma Vues d'Afriquede Montréal 2014Mention Spéciale du Jury - Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand 2014

    AU FIL DU DANUBEUne fiction de Sabin DorohoiRoumanie 2013 - 13 minutes

    Un garçon de sept ans vit avec son grand-père dansun petit village au bord du Danube. Ses parents tra-vaillent à l'étranger, à Vienne. Ils lui manquent beau-coup. Comme il a une relation spéciale avec lefleuve, il essaie de rejoindre ses parents et embarquepour un voyage sur l'eau…Prix Jeune Public – Cinemed 2013

    PEAU DE COLLEUne fiction de Kaouther Ben HaniaTunisie France 2013 - 23 minutes

    Amira, cinq ans, n'aime pas l'école. Pour ne pas yaller, elle trouve une idée imparable, qui ira bien au-delà de ses espérances…Film plein d’humour avec une jeune actriceéclatante !Prix du Public – Cinemed 2013

    Programmede courts métragessamedi à 23h00 au GYMNASEdimanche à 10h30 au GYMNASE

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    DISTANTUn film de Yang ZhengfanChine 2013 - 1h28Pas de dialogue ni de carton

    Distant quadrille, en treize plans fixes, la réalité géo-graphie et périurbaine d’une grande agglomérationchinoise. Succession de paysages sans gloire mais nonsans spectacle, chaque plan vient construire sa scèneet révéler dans la durée une insolite micro-fiction. Cemonde chinois est vu à travers un agencement d’es-paces publics toujours habités dans lequel les relationsentre humains semblent vouées à l'échec.Les tonalités varient, se contrarient, se complètent,et du tragique à l’absurde (l’humour survient parfoislà où on ne l’attend plus), le film mesure ces dis-tances qui séparent désormais un être d’un autreêtre, les hommes des choses qui les entourent.Treize plans fixes ! Le formalisme de Distant aurait dequoi laisser perplexe. Quand on lit la présentationdu film, on entre dans la salle pour effectivementvivre une expérience peut-être décevante. Il n'en estrien ! Loin d’être étouffé par sa rigidité esthétique etson austérité supposée, Distant se révèle grouillantde vie et de sentiments. Yang Zhengfan, toujours àdistance du sujet observé (d’où le titre), accomplitplastiquement un travail de miniaturiste, de réduc-tion de l’environnement pour le faire tenir dans uneboîte-film qu’il emporterait ensuite partout. Idéolo-giquement, cela a un sens, parce que la ville de l’ac-tion est un ancien village de pêcheurs devenu uneagglomération d’un million d’habitants, sous l’effetdu boom économique chinois (la mettre sous film,à tous les sens du terme, comme on met des monu-ments sous verre dans une boule neigeuse, doitavoir quelque chose de rassurant pour l’auteur).Emotionnellement, ça fonctionne, car l’impossibilitéde s’identifier aux personnages trop lointains, trop

    involontairement burlesques, n’empêche pas lessentiments, stimulés par l’agitation de notre regard.Le regard navigue sur tout l'écran à la recherche devie que l'on trouve, même celle qui nous est suggé-rée hors champ. Ce hors champ qui ouvre à l'univer-sel, nous renvoie à nous-même... nous lie aucosmos... Distant n’est pas un repos pour les yeux, etc’est heureux. Un objet filmique rare, qui proposeune expérience de cinéma hors norme !

    OUTRE ICIEn présence du réalisateurUn film de Hugo BousquetFrance 2014 - 1h10

    Dans la montagne marchent Basile et Léa. Sur leurchemin, ils fracturent abris et cabanes, emportant cequi peut l'être. Ils cherchent à atteindre Gondolin. Ba-sile compte franchir le col avant que l'hiver n'enbloque l'accès. Léa est à bout. Un refuge plus confor-tablement équipé leur permet de faire une halte. Ils ytrouvent nourriture en abondance, armes à feu et mu-nitions. Après quelques jours de repos, Basile veut re-prendre la route. Mais tout en se réappropriant leslieux, Léa cherche à repousser le moment du départ.Originaire de l'Aveyron, Hugo Bousquet a d'abordétudié aux beaux-arts (Toulouse et Angoulême)avant d'entrer à l'Institut des Arts de Diffusion enBelgique, dont il sort en 2010 avec la réalisation deTangente, son film de fin d'études. Outre-ici est sonpremier long-métrage.Quant Hugo Bousquet parle de la genèse du film, ildit n’avoir jamais écrit de continuité dialoguée, maissimplement un traitement détaillé, en pensant lesséquences comme des blocs semi-autonomes etmodifiables. Cet essai, il l'a toujours pensé commeun atelier ouvert aux propositions de toute l'équipeet à l'écoute des acteurs. Place a donc été faite à l'im-provisation et à la spontanéité. Il avait envie de tour-ner vite et collégialement. Le cinéma n'a d'intérêt àson sens que dans ce qu'il est une création partagée.Beau résultat pour cette aventure collective !

    PROPOSITIONS "ÉTRANGES" ?

    DISTANT • vendredi à 15h00OUTRE ICI • dimanche à 16h30 au GYMNASE

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    remercie tous les partenaires pour leur confiance et pour leur soutien cette année encore à l’occasion de la 17ème édition du festival.

    …et remercie aussi vivement :• le club photo de Rieupeyroux, Artefact, pour le visuel,• Mojdeh Famili pour son accompagnement pertinent et toujours aussi agréable,• Kees Bakker pour son partenariat très enrichissant avec la Cinémathèque de Toulouse,• l’ensemble des artistes et des intervenants,• Marie-Claude Cavagnac et la société Cavalier-At2p pour la décoration,• le personnel des services techniques et administratifs de la Mairie de Rieupeyroux et de la

    Communauté de Communes.Bon festival !

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  • RENCONTRES… À LA CAMPAGNE12240 RIEUPEYROUX05 65 65 60 75 – 06 83 20 48 29rencontresalacampagne@orange.frrencontresalacampagne.orgRetrouvez-nous sur FACEBOOK ! 

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