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Journal satirique marocain paraissant le vendredi Troisième année N°138- vendredi 25 décembre 2009 - 8 DH Directeur de la publication Abdellah Chankou AMINATOU HAIDAR REVIENT À LAÂYOUNE UN VRAI MINISTRE DE TERRAINS Moncef Belkhayat dévoile son jeu Terrab bat Lakhlie CôTE BASSE-COUR P2 Le Maroc en aquarelle FEUILLETé DE CANARD P13 Le magnifique destin de Aminatou CONFUS DE CANARD P3 Arnaque africaine P11 OUAC OUAC L’ENTRETIEN -à PEINE- FICTIF DE LA SEMAINE Mahjoubi Aherdan «Je veux récolter» P11 MOULAY HAFID ELALAMY DANS LE COLLIMATEUR DE L’ONA P5 P8 Le ministre possède des huileries polluantes à Taounate UN POLLUEUR NOMMÉ ABBOU Moulay Hafid Elalamy, ex-président de la CGEM. Moncef Belkhayat, ministre de la Jeunesse et des Sports. Mohamed Abbou, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics. P10

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le canard libéré N° 138

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Journal satirique marocain paraissant le vendredi

Troisième année N°138- vendredi 25 décembre 2009 - 8 dh directeur de la publication Abdellah Chankou

AminAtou HAidAr revient à lAâyoune

un vrai ministre de terrains

Moncef Belkhayat dévoile son jeu

Terrab bat LakhlieCôTe basse-Cour p2

Le Maroc en aquarelleFeuiLLeTé de Canard p13

Le magnifique destin de aminatou

ConFus de Canard p3

arnaque africainep11ouaC ouaC

L’entretien -à peine- fictif de La seMaine

Mahjoubi aherdan

«Je veux récolter»

p11

moulay Hafid elalamy

dans le collimateur de l’ona

p5

p8

Le ministre possède des huileries polluantes à taounate

un pollueur

nommé abbou

Moulay Hafid Elalamy, ex-président de la CGEM.

Moncef Belkhayat, ministre de la Jeunesse et des Sports.

Mohamed Abbou, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics.p10

2 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

dissolution procHAine du corcAs

Parlez vous chinois ?

sommet de copenHAgue

Terrab bat Lakhlie

Mohamed Rabie Lakhlie, di-recteur général de l’ONCF, a

perdu la partie face à Mustapha Ter-rab, patron de l’OCP , sur le dossier du pipeline devant relier les sites de Khouribga et de Jorf Lasfar. Jusqu’il y a quelques semaines, le premier était certain que l’office chérifien re-noncerait à son projet et que le sys-tème de transport des phosphates par voie ferroviaire serait maintenu. Ce qui sauverait du coup les finances des Chemins de fer dont une grosse partie provient justement de sa rela-

tion avec l’OCP. Mais M. Terrab est décidé à couper ce cordon ombilical, son projet, en plus qu’il est moins coûteux, procède d’un souci écolo-gique évident. d’ailleurs, l’agence française de développement (AFd) vient d’accorder un prêt de 240 mil-lions d’euro à l’OCP pour achever les travaux de son pipeline qui sera opérationnel fin 2012. Quant à M. Lakhlie, il peut, d’ores et déjà, met-tre ses wagons à phosphates aux en-chères comme il l’a fait pour le mo-bilier de la Mamounia…

Les notaires se déchirent

Les notaires ont été tou-chés à leur tour par le

virus de la scission. En effet, un groupe de notaires est en train de créer sa propre asso-ciation en guise de protesta-tion contre ce qu’il considè-re être un vote frauduleux à l’issue de l’assemblée géné-rale élective du 5 décembre destiné à élire un nouveau bureau. Les mécontents ont également introduit une ac-tion en justice à ce sujet. Un notaire reconnaît que certai-nes anomalies ont eu lieu à l’occasion du vote mais qui ne justifient pas à ses yeux d’aller jusqu’à organiser une scission au sein de la profes-sion. Mais c’est connu, une corporation qui reste sou-dée sous nos cieux n’est pas dans les mœurs…

un bandit français sous les verrous

Une antenne Wafacash à Casablanca l’a échappé

belle. Un malfrat français, spécialiste du braquage de banques, a été arrêté par la police alors qu’il s’apprêtait à dévaliser cette succursale. Après interrogatoire, l’accu-sé a reconnu avoir mis, avec la complicité de délinquants locaux, un plan pour attaquer cinq banques à Casablanca. Ce que William François était loin de soupçonner c’est qu’il était pris en filature depuis son arrivée au Maroc avec sa compagne en novembre dernier, fuyant la France où il a été condamné à plusieurs reprises pour divers actes de banditisme. Il croyait qu’il pouvait sévir tranquillement au Maroc. Quelle naïveté !

Correspondant israélienLe département de Khalid Naciri, confronté à la vio-

lente polémique provoquée par l’invitation d’une Tipzi Livni à Tanger, par ailleurs interdite de séjour en Angleterre s’est empressé de démentir l’information se-lon laquelle le journal Maarif attendait la réponse à une demande d’accréditation pour l’un de ses correspon-dants. Or, celle-ci a été bel et bien adressée au ministère de tutelle. Mais M. Naciri a bizarrement nié ce fait alors qu’il n’y avait rien de dramatique à le reconnaître. Il y a une semaine, un site israélien avait assuré que la direc-tion du journal israélien en question avait décidé de nom-mer Nouam Chamoune Nir, un journaliste de nationalité israélienne installé au Maroc depuis dix ans, au poste de correspondant du journal dans le royaume. Maîtrisant quatre langues ( l’arabe, l’hébreu, le français et l’anglais), l’intéressé travaille dans la presse depuis les années 90 et il a déjà collaboré des journaux israéliens,. Le correspon-dant a été chargé de couvrir tout ce qui concerne la com-munauté juive au Maroc et d’envoyer des rapports sur le pouls de la rue arabe au sujet de la question des territoires occupés . Selon ce site, Maarif a adressé au ministère de la Communication marocain un écrit dans ce sens. Les islamistes locaux du PJd n’ont pas attendu la réponse du ministère pour charger les fonctionnaires de Naciri accusés de faire dans la “normalisation médiatique avec l’entité sioniste“.

MTM revient à Marrakech Filiale du groupe Rahal, International Fairs et

Events remets ça. La troisième édition du Mo-roccan Travel Market (MTM) qui aura lieu du 14 au 17 janvier 2010 à Marrakech. Les organisateurs du salon, qui se veut comme un outil de promotion de la destination Maroc, tablent cette année sur la visite de quelque 13.000 professionnels du touris-me qui auront tout loisir d’explorer les opportunités d’affaires sur un chapiteau de 32.000 M2 qui offre pas moins de 300 stands. Karim Rahal Essoulami, le fondateur du MTM, a dévoilé les points forts et les nouveautés de cette édition lors d’une conféren-ce de presse mercredi 16 décembre à Casablanca. Le MTM 2010 intervient dans un contexte de crise pour le tourisme national et international. Mais les opérateurs nationaux tiennent avec ce rendez-vous devenu incontournable l’occasion de renouer le contact avec les prescripteurs mondiaux des voya-ges pour relancer leur activité.

Après celle de l’anglais et de l’espagnol, voici venue la grande mode du chinois. Et oui, désormais on n’a plus le droit de dire

que « c’est du chinois » puisque de simples ouvriers, cadres , étu-diants et même des retraités se sont mis au mandarin, histoire de tenir un brin de causette avec les nouveaux maîtres du monde. des petits malins ont flairé le filon et désormais parallèlement aux cours clas-siques d’anglais, allemand et espagnol, il existe un « apprentissage accéléré du chinois » qui n’en est encore qu’à ses débuts. Il ne faut pas se faire trop d’illusions, les cours dispensés par des écoles de langue qui se sont mises subitement au chinois ne dépassent pas les salamalecs et les noms des membres de la famille : yéyé pour grand-père, shushu pour oncle ... Certains ont investi le créneau proposant des cours au rabais dispensés dans l’arrière cour de leurs magasins à Derb Omar. Les adresses sont refilées sous le manteau et pour quel-ques trois cent misérables dh par mois, on apprend à dire bonjour, bonsoir et au revoir en anagrammes. Si la plupart des clients sont des curieux professionnels, on compte aussi parmi ces mordus de chinois de parfaits futurs commerciaux qui rêvent de devenir les in-termédiaires-interprètes incontournables entre les fournisseurs du cru et les entreprises chinoises qui ont déjà inondé le marché local de leur camelote.

Morts à Casablanca Les intempéries ont fait des victimes partout au Maroc y compris à Casablanca dans l’ancienne médina où l’effondrement de vieilles maisons se sont effondrées faisant deux morts, une quinzaine de bles-sés et plusieurs sans-abris. du coup, un doigt accusateur a été pointé en direction de la société nationale d’aménagement et de construc-tion (Sonadac), créée il y a deux décennies sur ordre de feu hassan II pour s’occuper de l’aménagement de l’Avenue royale de la requali-fication urbaine des quartiers situés autour de la mosquée Hassan II. Mais cette entité a changé entre-temps de métier en se lançant dans la promotion immobilière. Une activité qui évidemment ne tue pas.

oute honte bue, les autorités marocaines ont permis le retour «triomphal» de Aminatou Haïdar à Laâyoune après avoir fanfaronné à Madrid et ailleurs que la séparatiste, pour avoir

renoncé volontairement à sa nationalité marocaine, ne saurait remettre les pieds au Sahara. Cette volte-face était prévisible, le Maroc ne pouvant pas tenir longtemps face à la pression internationale pour régler le cas de la bombe humanitaire que devenait la séparatiste en grève de la faim dans le hall de l’aéroport de Lanzarote à Las Pal-mas. Et puis, à trop s’entêter à faire durer le bras de fer, le Maroc risquait fortement de fragiliser sa propre proposi-tion d’option d’autonomie qui a emporté l’adhésion des puissances. En attendant la prochaine bourde de la diplomatie maro-caine dont nous avons l’habitude, il s’agit aujourd’hui de comprendre les mécanismes de l’erreur originelle, celle qui a conduit à l’expulsion de Haïdar vers Las Palmas. Qui a pris cette décision irréfléchie et pourquoi ? Si les autorités marocaines détenaient la preuve qu’Aminatou est coupable d’intelligence avec l’ennemi, il aurait fallu la juger au Maroc par un tribunal marocain à l’instar de la bande à Tamek et non pas la refouler quand bien même elle a rejeté sa nationalité dans un geste de provocation.La diplomatie de la réaction et de la victimisation, dont le Maroc use et abuse en dénonçant le machiavélisme algérien, est de moins en moins payante. Le Royaume doit réinventer une diplomatie d’action qui privilégie le terrain des circuits parallèles. Certes, Alger, fidèle en-

nemi de Rabat, a changé son fusil d’épaule depuis que la solution d’autonomie a recueilli l’adhésion de la com-munauté internationale, concentrant désormais sa puis-sance diplomatique et financière à nous faire la guerre à l’intérieur du Sahara par la promotion et la rétribution du phénomène indépendantiste. C’est ainsi que les services algériens ont contribué à la fa-brication de Aminatou Haïdar en lui finançant à coups de pétrodollars des prix de droits de l’homme pour en faire une militante mondiale qui «se bat pour la liberté du peu-ple sahraoui». Mais force est de constater que le Maroc, par sa maladresse, a achevé le travail en lui offrant sur un plateau l’occasion de se tailler une stature internationale, bénéficiant du coup du soutien des droits de l’hommis-tes, de bonne ou de mauvaise foi, qui se sont succédé à son chevet. Même dans ses rêves les plus exquis, elle ne pouvait rêver meilleure consécration. Aminatou, la petite fonctionnaire de la commune de Boujdour, qui a en plus été indemnisée par l’IER pour ses années d’emprisonne-ment, doit désormais rêver à un destin semblable à celui de la Birmane Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, emprisonnée par la junte militaire birmane. C’est comme ça qu’on fabrique des icônes avec un ascendant moral qui dépasse les frontières nationales. Pas de meilleur an-tidote pour neutraliser le virus du star-système séparatiste que le respect des droits de l’homme, l’élargissement des espaces des libertés dans le cadre de la loi ainsi que l’émergence d’un développement économique et social digne de ce nom dans les provinces du sud.

Le magnifique destin de aminatou Fonctionnaires de plus

À quoi servent les attachés économi-ques des ambassades du Maroc ins-

tallés dans les principaux pays européens? Ahmed Réda Chami vient de rappeler que ces derniers ont un rôle important à jouer en matière d’orientation des inves-tissements étrangers dans le Royaume. Objectif : Le ministre du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies, qui s’exprimait aux côtés de son collègue des Affaires étrangères lors d’une confé-rence de presse à Rabat, veut que ces conseillers persuadent les capitaux euro-péens de mettre leurs billes au Maroc en les informant des avantages offerts par leur pays. Réponse de Taïeb El Fassi : Il faut que les intéressés aient les moyens de leurs ambitions. décision a été prise de mobiliser des représentants de l’agen-ce marocaine de développement des in-vestissements (AMdI) en France, Italie, Royaume-Uni et Espagne. des fonction-naires de plus qui s’ajouteront aux touris-tes marocains qui passent leurs vacances en Europe.

T

a.c

oincé» dans un embouteillage ce matin, j’écoutais un Cd qui m’interdit de commencer la journée sans rendre une grâce

particulière au Génie de la Guitare, le grand, l’unique, Jimi hendrix. Je ne sais pas pourquoi c’est ce Cd que j’ai trouvé en tâtonnant dans le coffre à gants, mais un matin hendrixien, avant le travail, c’est une descente very soft du brouillard pourpre à la plaine des jours où l’on s’use les canines à force de montrer les dents. Je suis heureux dans la vie, autrement j’aurais été me perdre, et puis si, au ré-veil, je ne suis pas toujours immédiate-ment disposé à traquer le con, il me reste les grimaces et j’en réussis de pas mal effrayantes. Vous voulez en voir une? Voilà. Vous l’avez vue. Rassurez vous, c’est qu’une grimace.J’en suis exactement au même point que toi qui me lis en ce moment même, lec-teur-lectrice: j’essaie de passer entre les gouttes et tant qu’on en rigole c’est qu’on n’a pas été assommé pour le compte. On a neuf âmes, comme des saletés de chats qui refusent de crever. Si c’était une confidence si intime que ça, je ne vous la ferais pas, mais vous savez bien qu’on pa-tauge avec la même élégance dans le ma-récage qui nous aspire vers le bas. Vous avez déjà marché en terrain marécageux? Quand vous réussissez à arracher un pied à la vase, ça fait un “Blougch, blorkch” absolument incongru. Pas la peine que je vous le refasse, vous l’avez bien enten-du, et j’ai pas envie de passer la matinée à faire des bruits inconvenants, ça nous mènerait trop loin.hendrix est un séditieux, c’est en écou-tant Electric Ladyland qu’on en vient à plus trop se reconnaître dans la vie que la société nous a concédée après d’âpres guerroiements. de là à se dire qu’en dé-finitive si nous étions aussi heureux que la télé le proclame, je serais tombé sur un Cd de Julien doré, qui n’a pas la moin-dre chance de se trouver dans ma voiture, il n’y a qu’un pas, et tant qu’à écouter des braiments, autant aller faire un tour chez

les ânes, animaux parfaitement dignes et respectables mais qui sont affligés d’un cri grotesque qui empêche à jamais de les prendre au sérieux. On peut plus rien dire de solennel près d’un âne qui pousse une gueulante. dites je t’aime à une femme à côté d’un âne mélomane, vous m’en di-rez des nouvelles.Après Charles Trénet, la télé marocaine est en train de nous bassiner avec un pré-texte de la même eau, méritoire dans l’ab-solu, et dont on n’a rien à secouer dans le réel, en tant que paysans marocains, c’est les statues bouddhistes que les Ta-libans au pouvoir à Kaboul, des flingués de la tête, veulent dynamiter. Mes sincè-res condoléances au patrimoine culturel universel, ça me désole, mais j’en ai rien à fiche. Le patrimoine de mon pays s’en va en lambeaux, alors vous comprenez, l’Afgha, c’est un peu loin. On a toujours tendance à s’apitoyer sur des damnés de l’autre bout du monde pour ne pas pleu-rer à chaudes larmes sur la société qu’on nous taille. Un vaste projet de déshuma-nisation par l’uniformisation. Nous, on ne nous a consultés sur rien, on nous a fourgué des raisons de clamer notre re-connaissance à la mondialisation qui veut bien de nous comme réservoir humain, souk où les clients sont plus pauvres que les épiciers. heureusement que je n’ai jamais voté, j’aurais eu l’impression d’avoir cautionné cette imposture. de-puis que le mot management a empesté l’air du temps, je ressens plus fort l’ap-pel de la glèbe. Je ne suis pas d’humeur à concéder une quelconque légitimité au jargon néocapitaliste.L’air du temps, ça n’a l’air de rien, mais ça vous entraîne dans une spirale. Après le métro de Casablanca, il est venu, le temps des mots creux, ravalant l’homme, en principe but suprême des activités hu-maines, au rang de béni oui oui qui se gargarise des miroirs aux alouettes qu’on lui a vendus à la place de la conscience de son propre asservissement. Tout fout le camp, Jimi, à commencer par les certitudes.

Jimi Prozac

L’Oie de la Jungle

KArim zAz devient président d'Honneur de WAnA

intempéries

a un copain qui m’a dit que j’étais obsédé par le sexe et que mon cas relevait de la psychanalyse. Je suis posi-

tivement mortifié, mais je suis surtout repéré. Comment vais-je pouvoir encore infiltrer, l’air de rien, un troupeau de bre-bis et fondre sur ma proie, tel Qaïs sur Leïla, ce que le poème arabe passe pu-diquement sous silence? Les tourtereaux allégoriques, c’est bien, mais arrive fata-lement un moment, sinon y a rien à ra-conter, où leurs gestes deviendront plus précis, moins cérébraux, et où ils seront bien moins attentifs à la lune qui se mire dans le lac. Et ils vivront heureux et auront beaucoup d’enfants.Je suis connu maintenant, dans les ber-geries. Avant, je me déguisais en homme du monde, je contournais sournoisement un groupe de femmes peu vigilantes et clac, je fondais sur ma proie tel l’aigle sur un lièvre pétrifié. Mais c’est fini, maintenant, je ne peux plus me livrer à mes turpitudes favorites. Mais ce sont mes oignons.S’il vous plaît, pas de sévices et autres interrogatoires musclés: vous n’avez pas besoin de me torturer, j’avoue: je suis ob-sédé. Sauf que pour être valide, un mea culpa doit être exhaustif, alors je dois reconnaître aussi que mon agilité et mes ruses diaboliques sont loin derrière moi, que là où il y avait du feu, il n’y a que des cendres tièdes. Mes crocs de dracula sont mal cachés par un dentier en inox véritable, mes anciennes ardeurs ne sont plus que vaine logorrhée. Je suis un jeu-ne premier quinquagénaire. Je vous dis sincèrement, parce qu’avec vous c’est la clarté, j’avoue. Un jour, j’ai lu, je ne sais plus dans quel journal qu’un vieux bon-homme de 80 printemps, un Casanova présumé caduc, avait poursuivi sa femme en justice pour devoir conjugal inaccom-pli. Mission pâle. Action zéro. Juliette, vénérable septuagénaire, repoussait les assauts du Roméo antique mais entrepre-nant. Je me suis dit, avec un secret plai-sir, que j’avais du bon temps devant moi. Si le mec est encore d’attaque à 80 ans,

c’est que j’ai encore quelques années de verdeur encore, devant moi. Oui je suis obsédé. Atroce. Ça se voit pas? Il est 7 heures, rangez les vierges, car la nuit est propice aux obsédés à l’affût. Seulement voilà, je suis aussi obsédé d’îles lointaines, d’îles moins lointaines, où les plages sont arpentées par de bel-les créatures en maillots de bain comme vous savez, deux bouts de ficelles. Je suis obsédé par la montagne aussi, tiens, parce que des bergères s’attardent parfois dans le val sous le prétexte commode de chèvres fugitives, j’aime un peu ma fem-me parce qu’elle supporte ma psychose érotique depuis 20 ans et par-dessus tout, j’adore les pommes frites. Merci pour la psychothérapie, les amis. Bon, fini de rigoler. Vous y croyez, vous à l’amour platonique toute la vie? Je plains ceux que leur religion astreint au célibat. Les plus belles nuits de notre existence ne furent pas solitaires. Je me souviens d’un de mes vieux profs qui disait: “Quand je suis venu au Ma-roc, j’étais étonné de ne voir que des hommes dans les cafés. Je ne veux pas obliger les femmes à venir partager mon express, mais enfin, je ne m’attarde pas au café parce qu’on s’y ennuie, y a que des gueules d’hommes». J’ai compris, c’est certainement plus agréable de pren-dre un café sur la Corniche que dans un quartier excentré. On peut y aller avec sa femme, mais au lieu des seules mous-taches, des frocs et des souliers à clous, on peut voir de la jeunesse marocaine bien libre et fière, jeunes filles en fleurs, péronnelles en devenir, bombes à jupes courtes ou en jean et en débardeur. Un café où y a que des mecs, c’est moins beau, c’est moins léger, moins pétillant et ça sent moins le bonheur et les vacan-ces. Tout lieu fréquenté exclusivement par mes concitoyens est sinistre parce que mes concitoyennes en sont formelle-ment exclues. Je vous le dis, quand vous intercalez Leïla entre Farid et Mourad, je suis moins pressé d’aller me coucher. Je suis obsédé.

a.s

Prédateur, pour vous servir

C

Y

4 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

«Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009 - 5

ahmed Zoubaïr

oulay Hafid Elalamy a-t-il bien calculé les conséquences de son lancement dans l’aventure de la pres-

se ? L’ex-président de la CGEM, patron du groupe Saham et des as-surances CNIA, se trouve dans le viseur de l’ONA. Motif : un article, intitulé «où va l’ONA?» consacré par le quotidien les échos début décembre à la politique du grou-pe. Les critiques formulées sur les choix stratégiques du holding royal n’ont pas été appréciées par son management. La riposte est venue un peu tard par la voix de son prési-dent, Mouatassim Belghazi, qui est allé jusqu’à laisser entendre, sur les colonnes d’aujourd’hui Le Maroc, que ce qu’il considère visiblement comme une diffamation ne restera pas impuni. des représailles en vue ? Le président Belghazi a-t-il agi de son propre chef ou sa sortie fracas-sante reflète-elle-t-elle la position des vrais patrons de la holding ? Selon des proches, Moulay Hafid Elalamy ne comprend pas la signifi-cation des menaces de M. Belghazi surtout qu’il n’est pas l’auteur de l’article incriminé, lequel, en plus, affirment-t-ils, ne comporte rien de méchant ni d’insultant. En effet, ce-lui-ci ne fait que s’interroger sur la nouvelle stratégie du groupe après la cession de certaines filiales : Mercure.com récemment et la Mo-négasque il y a quelques années. «Si l’article en question était paru dans une autre gazette, il serait passé inaperçu et n’aurait donné lieu à une réaction aussi spectaculaire», indique un ami de Moulay Hafid. «On cherche depuis quelque temps à l’atteindre, avec cet article, il a donné l’occasion à ses détracteurs» explique un autre observateur. En octobre dernier, la presse s’est faite l’écho de la déclaration surpre-nante de M. Belghazi, faite lors de la présentation des résultats du pre-mier semestre 2009, selon laquelle “

il manquait de visibilité pour 2010“. Mais l’affaire est passé comme une lettre à la poste sans que cela donne lieu à une quelconque menace pour les journaux qui ont rapporté le pro-pos de M. Belghazi. Certainement que les dirigeants d’ONA considèrent que la moin-dre critique du groupe est inac-ceptable venant d’un homme d’affaires comme Moulay Hafid, un ancien de la maison, dont il a été secrétaire général sous l’épo-que de l’ex-président Fouad Fi-lali. Une position qui lui avait permis de réaliser une jolie plus value boursière très contestée sur le titre de l’assureur Agma. Les patrons d’ONA doivent penser aussi que Moulay Hafid n’a pas à parler du groupe dans les colon-nes de son journal. Car son retour en grâce après de longues années passées au Canada après l’opéra-tion Agma était devenu possible grâce au concours financier de Attijariwafa bank qui lui a prêté quelque 600 millions de dh pour

prendre le contrôle de la CNIA. Certainement que Moulay Hafid Alami n’est pas le commanditaire de l’article qui a fait l’effet d’un obus mais tout ce qui est publié

dans le journal qu’il a financé sera interprété, de bonne ou de mauvaise foi, comme s’il en était l’instigateur direct et le seul responsable. Au Maroc on ne reconnaît ni le jour-naliste, ni le rédacteur en chef ni le directeur de la publication. Moulay Hafid Elalamy était censé le savoir. C’est pour cela que les opérateurs économiques évitent de mettre leurs billes dans la presse jugé un secteur à risque pour leurs affaires. Vivons heureux, évitons les gazettes ! Cela dit, l’ex-patron de la CGEM a certainement crée un journal dans l’optique de se protéger, voilà qu’il s’expose aux foudres de ceux avec lesquels il entretient des relations peu cordiales depuis son départ de la CGEM . L’intéressé a-t-il commis une erreur en se lançant dans les médias? Nom-bre de proches le lui ont déconseillé. Les événements commencent à leur donner raison.Moulay Hafid va-t-il monter à l’échafaud et devoir de nouveau s’exiler au Canada, un pays où s’est réfugié un autre mal-aimé d’ONA, Khalid Oudghiri dont l’image avait été bien soignée, il y a quelques mois, dans la Revue Actuel ?

Moulay Hafid elalamy dans le collimateur de l’ona

M

AffAire AminAtou…

xxx

Un article critiquant la stratégie de l’ONA, parue dans le quotidien les Échos, a valu à Moulay Hafid Ealamy, promoteur de ce journal, les foudres de l'ONA.

Moulay Hafid Elalamy, ex-président de la CGEM.

6 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

L’instrumentalisation de la cause juvénile, passée d’une quête d’opposition au pouvoir, puis d’un lieu de transition pour les consensus, laisse un laboratoire politicien à l’abandon.

La fronde des jeunes loups

abderrahim el Badaoui

ors de la récente réunion du bureau national de l’USFP, des cadres de la Chabiba

Ittihadia ont investi les lieux pour exprimer tout le mal qu’ils pen-sent de leurs ainés. Car un courant contraire traverse les rangs d’une or-ganisation des jeunes de plus en plus frustrée de voir son Union Socialiste s’éloigner des Forces populaires ! Allant jusqu’à demander l’abandon de maroquins dans une participation à l’Exécutif de Abbès El Fassi qui n’a rien arrangé à la dégringolade électorale de l’USFP.Autre lieu, même grogne. Au mo-ment de la constitution de la Chabi-ba Al harakia de Kenitra, Mahjoubi Aherdane et Mohand El Ansar se sont vu reprocher par la salle leur « utilisation trop électoraliste des jeunes » qui, une fois les isoloirs et les urnes rangés, sont abandonnés à leurs activités raréfiées, très rarement soutenues par les présidents de com-munes et les mouhtaramine du par-lement. Acte trois des hausses de ton des jeunes loups : des étudiants PPS se sont ralliés au « mouvement réformiste pour une démocratisation de l’organisation des jeunes ». Ils pressent Smaïl El Alaoui à précipiter le départ de l’actuel responsable de la Jeunesse du PPS. Entre-temps, des jeunes du PJd ont appelé à une ma-nifestation publique contre la mon-tée de l’insécurité à Casablanca. Autant de manifestations en si peu de temps sont l’expression du dé-

senchantement croissant des géné-rations montantes au sein des ju-rassiques partis. Comme si, au sein des « Jeunesses » boudées par leurs partis d’incubation, les laissées pour comptes électoralistes n’ont aucune chance de se faire des prénoms. Y accéderont-ils un jour quand, exem-ple parmi tant d’autres, le largement sexagénaire, Abdallah El Firdaous est à la tête de la Chabiba doustouria depuis sa création !Parce que, dans leurs tentatives d’encadrement et d’organisation, les partis font semblant de s’intéresser aux jeunes sans vraiment arriver à les intéresser. Même si, quasiment

tous, ont leurs « Jeunesses ». Qui It-tihadia (USFP). Qui tali’a (PADS). Qui Destourienne (U.C). Qui Isti-qlalienne (P.I.). Qui Populaire (MP). Qui Démocrate : version PND de-venu PdN (Jeunesse Nationale dé-mocrate) ou version MdS (Jeunesse démocratique et Sociale) ...Parfois, certaines « Jeunesses » don-nent l’impression d’être plus «poli-tiques » que leurs partis politiques. En témoigne la prise de position très peu consensuelle de la Chabiba Is-tiqlalia qui a tenu à faire savoir, dès les premiers pas de «l’alternance consensuelle» que les jeunes isti-qlaliens ont manifesté leur préoccu-

pation, voire leur grande déception d’une expérience gouvernementale (...) pas du tout saine. Elle retrou-vera sa meilleure santé dès que l’Isti-qlal prendra la tête de l’exécutif !Les démissions, les communiqués de désaccord et les coups de gueule dans les rangs de plusieurs Jeunesses sont la preuve que, pour les zouama des partis - mères, ces combats d’avant-garde trahissent une précau-tion d’assurer les arrière-gardes d’un meilleur rapport de force. Parmi les jeunes, les étudiants plus aisément politisables, seront les plus ciblés, notamment par les partis sou-cieux de prolonger leur légitimation historique héritée du mouvement national. de 1959 à 1968, le mouve-ment étudiant marocain était dominé par l’idéologie de la gauche tradition-nelle, notamment l’UNFP et le PLS. A partir de 1969, l’UNEM se radica-lisera sous l’influence des étudiants de la mouvance marxiste-léniniste. Le paysage revendicatif, comptant quelques nouveaux sécessionnistes, passera des cinq courants initiaux à une dizaine de mouvances. Autant de subdivisions qui dispersent tout effort et favorisent l’opportunisme des uns, l’extrémisme des autres. depuis, les patrons des partis préfé-rant les écoles supérieures privées pour aller débattre des états des lieux. Evitant du coup les amphi des facul-tés qui furent jadis leur autre bras armé - aux côtés des syndicats - à la porte d’un makhzen réticent à tout partage des pouvoirs. Maintenant qu’ils sont à la barre gouvernemen-tale, députables ou ambassadables, le milieu étudiant public n’est plus utilement fréquentable ! Soit autant de manques à gagner pour des organisations de jeunes pourtant nécessaires à la concrétisa-tion d’une Constitution qui exhorte les partis politiques à contribuer à l’encadrement et à l’organisation des citoyens. A moins que d’autres gains ne man-quent jamais aux candidats à l’in-vestissement électoral. Lesquels se « servent » mieux dans la jeunesse désœuvrée des bled paupérisés et des bidonvilles rurbanisés !

L

Pendant l’escale prolongée d’Aminatou Haïdar à l’aéroport de

Lanzarote aux Iles Canaries, Mohamed Cheikh Biadillah, président PAM de la Chambre des Conseillers, a été élu à la tête d’une « association des parlementaires sahraouis ». Pendant ce temps, se tenait une réunion entre les deux présidents des deux chambres du Parlement pour éviter les redites des questions orales et unifier les actions de diplomatie parlementaire. Il était temps ! Car à peine quelques actes de présence sont perceptibles au niveau

a MédiTer ! d’une pâle diplomatie parlementaire et partisane internationale. L’Istiqlal justifie son absence de l’Internationale socialiste à laquelle appartient l’USFP- par son refus de siéger aux côtés du parti socialiste d’Israël. Dans le camp des partis dits de droite, seule l’UC adhère à l’Internationale Libérale. Il faut croire que les problèmes de cuisine intérieure et de soumission, des années durant, à l’ingérence de l’Intérieur leur ont laissé peu de moyens à consacrer à une politique extérieure. Ce qui n’a pas évité au « watan ghafour rahim » le dédoublement des interlocuteurs entre la vieille garde de Tindouf et les jeunes

pousses de Laâyoune ou Smara.Une diplomatie marocaine si versatile et si peu professionnelle que S.M. Mohamed VI lui consacrera une sévère critique dès ses premiers discours. Une diplomatie dont le plus grand raté aura été sa gestion de « l’affaire du Sahara Marocain » . Un tiers de siècle après la Marche verte, nous sommes passés des « provinces du Sud récupérées » aux « provinces sahariennes » promises à un « référendum confirmatif ». Avant la proposition d’un « projet d’autonomie » pour « une régionalisation avancée » enfin clairement définie et farouchement défendue.

conflit de générations partisanes

8 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

La stratégie sportive de Moncef Belkhayat marche sur deux pieds : la vente du foncier du ministère et la création d’une régie publicitaire. Le spot et le pote-business en marche.

un vrai ministre de terrains

ahmed Zoubaïr

l ne faut pas que la vente du foncier des ministères soit le seul apanage du

magnifique titulaire du portefeuille de la Jeunesse et des Sports. Cer-tes, Moncef Belkhayat en a eu le premier l’idée lumineuse mais ses autres collègues, assis sur une mine d’or sans le savoir, seront bien inspi-rés de se transformer à leur tour en agents fonciers. Car Si Moncef, qui a déjà estimé les terrains possédés par SON département à la modeste somme de 5 milliards, a bien l’inten-tion de les céder pour, explique-t-il, pouvoir construire des complexes sportifs de proximité dont le pays manque cruellement. Cependant, il n’a pas expliqué si le siège de son département fera partie de la vente à l’encan. Ce Moncef est un être ex-ceptionnel, s’il n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Le ministre de l’Habitat attitré, Taoufik Hejira, doit se méfier de cet ex-istiqlalien redevenu RNI pour être de la soupe gouvernementale, Si Moncef, qui ne manque pas d’arguments en béton, est bien parti pour lui faire de l’om-bre. Bientôt, son ministère sera une puissance immobilière et toutes les grosses pointures de la pierre natio-

nales commencent déjà à le courti-ser pour prendre leur parts dans les nouvelles zones d’urbanisation qui seront ouvertes dans les principales villes du Royaume.Parallèlement au fromage du foncier, Moncef Belkhayat s’intéresse à tous les équipements sportifs y compris

à la marque des enceintes de sono-risation pour les nouveaux stades et autres projets de complexes. Il paraît que son choix s’est porté sur la tech-nologie allemande Boze. Et si tous les départements gouvernementaux, pour cause de modestie de leurs bud-gets, se mettaient en tête de bazarder leur patrimoine foncier ! Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieure Ahmed Khchichène, dont le ministère pos-sède une assise foncière plus im-portante que celle de la Jeunesse et Sports, n’a pas l’intention de suivre l’exemple de M. Belkhayat. «Ce n’est pas mon métier de vendre les bâtiments du ministère», nous a-t-il expliqué d’entrée de jeu. Et de dé-tailler stratégie, bien différente que celle de son collègue, en la matière. Une stratégie qui privilégie le parte-nariat et l’Efficacité. Dans ce sens, le ministère a mené une première opération, qui est en train d’être généralisée, avec l’agence natio-nale de réglementation des télécoms (ANRT). Celle-ci s’est vue confier par le département de M. Khchichè-ne la gestion de l’institut des postes et télécommunications (INPT) si-

tué Boulevard Moulay Youssef à Casablanca sur la base d’un bail de 10 ans. En contrepartie de ce legs temporaire, l’ANRT a restauré deux lycées dans la capitale économique. Mais le ministère reste propriétaire de son bien.Ahmed Khchichène veut aller plus loin dans la transparence : avec le département de l’Économie et des Finances, il entend créer, sur le même modèle, un fonds destiné à la valorisation du patrimoine foncier du ministère. Visiblement, cette mé-thodologie limpide n’intéresse pas notre Monsieur sport du Maroc qui n’a qu’une seule obsession : être un vrai homme de terrains…

Moncef Belkhayat dévoile son jeu

I

Ce n’est pas le seul gâteau du foncier qui fait saliver Moncef

Belkhayat. Celui-ci a repéré une autre pompe à fric représenté par l’affichage publicitaire dont il ambitionne d’être le premier opérateur du pays. Rien que ça. Dans cette optique, le ministère compte mettre en place une régie publicitaire appelée à commercialiser de la pub dans les stades et autres équipements sportifs. Dans la vision Belkhayat, les enjeux sportifs deviennent plus importants que le jeu tout court. Un business qui pourrait, selon les estimations des responsables, générer près de 700 millions de DH de recettes d’ici à 2015. Pour vendre ses projets sonnants et trébuchants, ses collaborateurs, notamment un ancien de Méditel dont il a fait son conseiller préféré, multiplient à l’envi les déclarations de prêche. L’idée qui passionne M. Belkhayat c’est d’offrir aux annonceurs des supports de communication dans les quartiers populaires via les futurs équipements sportifs de proximité. Ce qui est censé leur permettre de donner plus de visibilité à leurs produits chez les petits gens. La belle affaire. Belkhayat est-il en train d’inventer les vices de pub ? Pour le moment, Moncef Belkhayat a engagé une course effrénée vers les ressources financières. Mais qui va courir dans tous les sens pour dénicher les talents et en faire des champions sans lesquels le décollage du sport national resterait juste une belle promesse… C’est ce qui s‘appelle confondre sport et spot…

ViCes de Pub

cArAvAne mArocAine de l'export en Afrique

Moncef Belkhayat, ministre de la Jeunesse et des Sports.

10 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

Jamil Manar

avez-vous que Moha-med Abbou louchait sur le département de l’Environnement avant qu’on lui confie

le ministère de la modernisation des secteurs publics ? On l’a échappé belle, parce que le ministre RNI est un sacré pollueur. A Taounate, sa ville natale, les paysans du coin, échaudés par la puissance du clan des Abbou, réfléchissent à deux fois avant de se lancer dans une critique de la gestion de l’environnement par cette tribu. Et voilà que les auto-rités provinciales de la région vien-nent d’élaborer une circulaire visant la fermeture de 8 huileries dans les environs. Motif : non respect des normes sanitaires et environnemen-tales requises. Le vent du sommet de Copenhague a-t-il soufflé ici ? Parmi les huileries en cause, l’une appartient à Mohamed Abbou, elle est située dans la région de Beni Oulid d’où il est originaire. La dé-cision a touché aussi deux huileries de la commune de Bouhouda, trois dans la préfecture de Ghafssay et deux autres dans l’arrondissement de Tissa. Un comité, comportant les repré-sentants de l’autorité administrati-ve, la gendarmerie royale, l’agence du bassin hydraulique du Sebou, la protection civile, le ministère de la santé et les conseils élus, est descen-du à plusieurs reprises sur le terrain pour vérifier la conformité du pro-cessus de production avec le cahier de charges initial. Il s’agit de savoir par exemple le degré de nocivité des margines qu’elles produisent et qui sont directement rejetées dans les fleuves de la région et l’importance de l’impact de ces résidus sur l’en-vironnement. Les rapports effec-tués dans ce cadre ont conclu que les huileries visées par la fermeture contribuent fortement à la pollution des eaux des fleuves et nuisent à la

nappe phréatique.des sources locales nous ont assuré que les eaux des fleuves de Taounate et de Fès sont aujourd’hui menacées d’une catastrophe na-turelle, vu les quantités énormes de margines rejetées par ces huile-ries dans la province réputée pour sa culture d’oliveraie . Même le barrage « Alwahda », l’un des plus grands du Maroc, n’a pas échappé à la pollution ainsi que la rivière Ouargha qui se jette dans le fleuve Sebou. Ce qui a porté préjudice aux produits agricoles irrigués par les eaux polluées, cau-sant par la même occa-sion des dommages importants aux habitants des villages environnants qui utilisent ces eaux pour leurs ta-ches ménagères.Une situation devenue préoccu-pante depuis l’ouverture récente dans la province de nombreuses huileries modernes dont les pa-trons omettent d’investir dans les équipements technologiques qui limitent la production de margi-nes. Comme toujours, il a fallu que les habitants des régions en-vironnant du Oued Lben qui tra-verse l’arrondissement de Tissa et ceux des campagnes de Taou-nate expriment leur colère et leur indignation face aux dégâts qui leur ont été causés par les infiltra-tions « du poison » provenant des huileries par des sits-in et autres lettres ouvertes adressées en haut lieu pour que les autorités locales daignent à s’attaquer à de grosses huiles, les parlementaires du cru et le ministre Abbou.Selon les habitants du village de l’Askar, la région a souffert de façon continue de l’infiltration

des eaux polluées contenant des margines. Celles-ci proviennent des citernes entreposées par les respon-sables des huileries, sans que cela suscite l’intervention des autorités et des divisions sanitaires de la pro-vince pour limiter les dégâts causés

par cette situation aux conséquen-ces écologiques incalculables .Les citernes de margines qui échap-pent à tout contrôle ont provoqué des dommages au niveau de la nappe phréatique, mais aussi dans les puits qui représentent une sour-ce principale d’approvisionnement en eau potable pour la population locale. Résultat : aujourd’hui, les habitants sont obligés de parcourir une distance de 5 km pour se pro-curer l’eau potable dans la rivière Asra qui a été polluée à son tour par les rejets des huileries. Ce qui a fa-vorisé la prolifération des insectes qui causent des épidémies et des maladies diverses au sein de la po-pulation. Une pétition comportant les signatures des victimes et conte-nant les noms des responsables des huileries, dont des personnalités influentes de la région, avait été adressée aux autorités provinciales. dans cette lettre de protestation, les signataires, pour la plupart des rési-dents des douars environnant ont si-gnalé l’emplacement de trois fosses clandestines creusées illégalement pour recueillir les margines.

un pollueur nommé Mohamed abbou

S

retour de AminAtou

xxx

Ministre de la modernisation des secteurs, Mohammed Abbou possède des huileries dans la province de Taounate. Le problème c’est que la plupart utilisent une technologie obsolète qui

ne favorise pas la réduction des margines connues pour leur nocivité environnementale.

Mohamed Abbou, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics.

La maison MP ne cesse de vaciller sur ses bases. Les critiques fusent de toutes parts. Mahjoubi Aherdan, l’air serein comme d’habitude, pense à son tour prendre la tracteur en marche.

arnaque africainels sont désormais plusieurs à s’être fait arnaquer par une bande d’escrocs africains qui

ciblent essentiellement les Maghrébins. Cela démarre par un mail particuliè-rement alléchant. On apprend ainsi que Atlantique Finance, une structure d’épargne et de crédit avec ses partenai-res anglais-saoudiens-qataris- et euro-péens vient de lancer « une tombola en faveur de toutes personnes physiques ou morales vivant ou non en Afrique mais possédant une adresse électroni-que et ceci dans le cadre d’une semaine promotionnelle initiée par la structure . Notre politique d’attribution de prime après sélection est due à l’appel de ces nouveaux investisseurs au sein de notre Banque. C’est pour cette raison après une sélection aléatoire des emails, le votre a été retenu. Le tirage s’est effec-tué grâce à la machine automatisée de choix d’emails TOPAZ d’une base d’ex-cédent un million d’adresses mails». Pour cette tombola, ,les prix, par ordre d’importance, sont les suivants : une villa à Cotonou + une Peugeot 307, la bagatelle de 70 000 euros, une somme

de 60 000 euros et enfin un prix de 40.000 euros. Sans compter plusieurs autres lots intermédiaires.On apprend aussi qu’à l’issue « de cette tombola supervisée par un huissier, vo-tre adresse email a été tirée au sort pour vous désigner comme l’heureux ga-gnant du 3e prix représentant la somme de 60000 euros».Où est l’arnaque alors? Pour recevoir son prix, il faut d’abord s’acquitter de la coquette somme de 285 euros couvrant les frais de procédure de transfert du prétendu gain et adresser «de toute urgence» son numéro de compte, nom , prénom ,adresse, âge, téléphone, pays, fonction à l’huissier chargé de la supervision et de la remise des lots de cette tombola en la personne de Maître Santos Leroy. Même si la ficelle est trop grosse, ils sont nombreux, les Marocains à être tombés dans le piège comme ce fonctionnaire de Taznakht qui s’est fait délester de ses 285 euros. Pas fous, les escrocs du net recommandent à « leur clients » la discrétion et les invitent à ne pas divulguer ces informations dans le souci de respecter la volonté des dona-teurs. Mon œil !

L’entretien -à peine- fictif de la semaine

maHjoubi aHerdan,président du mp

“ Je veux récolter“ La présidente de séance de la Chambre correctionnelle

près le tribunal de première ins-tance de Casablanca, Rachida Benharri a livré son verdict mar-di 22 décembre dans le fameux scandale du blé. Il s’agit de Ghali Sebti et ses coaccusés, poursuivis par l’administration des douanes qui réclamait à la société Cere-lex la bagatelle d’un milliard de dh au titre des fonds détournés à l’occasion des importations mas-sives de blé entre 1996 et 2001 : 3 ans de prison pour le président de Cerelex Ghali Sebti, Kamal Aït Bouabid et Mustapha Hamdi et un an de prison pour les autres membres du conseil d’adminis-tration de la société que sont Mes-saoud Agouzal, Abdallah dahbi, Tahar Laâraïchi, Mustapha Amer et Abderrahmane Soussi.Il est vrai que les accusés ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés. Mais l’em-prisonnement ferme a surpris tout le monde jusque dans le corps de la magistrature du tribunal surtout que les inculpés ont été condam-nés par la même occasion à payer la somme de 370 millions de dh au titre des dommages et intérêts pour la douane. Ghali Sebti et ses amis ont interjeté appel dans l’es-poir d’obtenir un jugement plus clément qui leur fera éviter la dé-tention.

Prison ferme pour Ghali sebti et ses

coaccusés

un remAniement ministériel pour bientôt ?

I

«Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009 - 11

m Les gens du MP ont pris beaucoup de risques en réunissant samedi à Bouznika le comité central du MP. La réunion a failli tourner au pugilat entre les pro et les anti-Laenser… l Le Mouvement reste solide grâce à ma présence. Tant que je suis là, notre parti saura faire face aux adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc…

m Mais quel rapport entre le MP et le Sahara ?l Je soupçonne cette Aminatou et ses soutiens d’être derrière la tension qui règne au sein du Mouvement. Une femme qui a fait une grève

de la faim pendant 32 jours est capable de tout.

m Qu’est ce que vous pensez justement du retour de Aminatou ?

l Comme toute la classe politique, nous avons applaudi la décision de son expulsion et nous avons maintenant approuvé avec autant d’enthousiasme celle de son retour. C’est ça le patriotisme

politique. Au MP, on aime notre pays, quoique ces derniers temps le

Mouvement ait tendance à se vider. C’est dommage pour l’applaudimètre.

m Qui le fait vider ?l Celui que vous les journalistes avez appelé “le nouveau venu“.

Il est irrésistible ce gars-là, je me demande si moi aussi je ne finirai pas par aller le rejoindre. D’ailleurs, ce serait bien de fermer le MP et de faire embarquer tous les harakis dans le tracteur.

m Quelle serait votre valeur ajoutée personnelle pour le PAM ?l L’épi, notre symbole et le tracteur, emblème du PAM, vont de pair. Tous les deux, on mènera une politique terre-à-terre au profit d’un monde rural qui nous n’avons pas arrêter de labourer pendant des décennies en y semant de belles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. L’essentiel c’est de récolter.

m Mohand Laenser a doublé tout le monde en devenant ministre. Pas vrai ? l Je ne suis pas jaloux, il s’est débrouillé un ministère peinard, je lui dis bravo. Le métier, être payé à ne rien faire, commence à lui rentrer dans la tête. Par contre, j’ai un seul reproche à lui faire, il aurait pu défendre ma candidature à un ministère comme celui de l’informel, un secteur important qui fait travailler beaucoup de monde. M. Laenser a également oublié mon fils qui attend depuis des années le grand jour pour mettre son habit makhzénien.

ProPos-Presque-recueillis Par saliha Toumi

retour de AminAtou

n France, la question du voile est un vieux refrain. Tout le monde connaît la

chanson. Un débat qui a duré presque deux décennies. Afin de mettre fin à cette polémique qui, à un certain moment, s’apparentait à un dialogue de sourds, il a fallu pour l’interdire dans les écoles publiques ne pas le nommer. Ainsi, pour que la loi ne soit pas perçue comme islamophobe, le législateur français a utilisé le terme de « signes religieux ». Au lendemain de l’interdiction des minarets en Suisse, la France qui voit le débat sur l’identité nationale, lancé par Éric Besson le ministre français de l’immigration, s'envenimer est une fois encore divisée sur l’affaire du voile. Et cette fois-ci, il ne s’agit pas du fameux voile dit hijab, mais plutôt du voile intégral, nommé burqa ou niqab. Le président du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a lancé mardi 22 décembre 2009 un pavé dans la mare en annonçant une proposition de loi prohibant la burqa dans tout l'espace public pour janvier. Un coup de théâtre puisque Jean-François Copé n’a pas attendu les conclusions d'une mission parlementaire formée en juillet et qui a récemment achevé ses auditions. Le socialiste Jean Glavany a jugé "insupportable" l'annonce d'une

proposition de loi contre la burqa, alors que la mission d’information parlementaire sur le sujet – dont le député PS des hautes-Pyrénées fait partie – n'a pas encore rendu ses conclusions. Cette initiative a suscité également l’émoi de nombreux hommes politiques, y compris de l’UMP (majorité). Le président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer, a trouvé cette démarche prématurée et le gouvernement a déclaré qu’il préférait attendre les conclusions de la mission parlementaire. Mais Jean-François Copé, a, lui, jugé « indispensable », avec trois autres députés UMP, une loi interdisant de se masquer le visage dans

« l'espace public ». Le ministre de l'immigration, Eric Besson, est sur la même ligne. dans un entretien au Parisien, Fadela Amara s'est dite favorable à une loi « qui protège les femmes », qualifiant le voile intégral de « cercueil qui tue les libertés fondamentales ». Preuve de l'embarras des socialistes, le bureau national du PS, si prompt à se saisir des sujets économiques et sociaux, n’a toujours pas tranché la question. Au point que trois socialistes ont jeté un « caillou » dans la mare. Les députés Manuel Valls, Aurélie Filippetti et Philippe Esnol ont appelé à ce que l'interdiction s'applique sur « l'ensemble de la voie publique », ajoutant qu'une loi

représenterait une « réponse symbolique forte à la montée du fondamentalisme». de côté François hollande juge que l’on peut interdire la burqa « sans faire une loi ». Pour le constitutionnaliste Guy Carcassonne, il faut éviter de stigmatiser une religion et "séculariser" le débat. Il suggère d’interdire par la loi toute dissimulation du visage sur le fondement de l'ordre et de la sécurité publique. En d’autres termes, Guy Carcassonne suggère d’interdire la burqa, mais sans la mentionner dans le texte !

a confirmé que l'offre avait été transmise et que le Mouvement l'examinait. « Au sein du hamas, nous débattons de la question au niveau de notre direction. Lorsque nous aurons terminé, nous transmettrons notre réponse par le biais du médiateur », a-t-il déclaré. Selon un projet d’accord, un millier des 11.000 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes pourraient être libérés en échange du sergent israélien. L’occupant israélien souhaiterait interdire le retour des détenus condamnés pour assassinat en Cisjordanie, trop proche de son territoire, et propose qu'ils soient renvoyés dans la bande de Gaza ou à l'étranger. Le hamas, lui, aurait accepté que certains détenus soient exilés mais il aurait exigé qu'ils puissent choisir leur destination. L’État hébreu refuse par ailleurs de libérer quelques hauts responsables palestiniens purgeant des peines de prison à vie pour avoir organisé des attentats meurtriers. Le soldat Gilad Shalit, aujourd'hui âgé de 23 ans, a été enlevé en juin 2006 près de la frontière avec la bande de Gaza. Si un échange de prisonniers devait intervenir dans les prochains jours, il coïnciderait avec le premier anniversaire de

l'offensive israélienne barbare et sanguinaire dans la bande de Gaza lancée le 27 décembre dernier. Au moins 1.400 Palestiniens avaient été tués au cours des frappes de l’occupant israélien.

e médiateur allemand chargé d’obtenir un accord entre le hamas et Israël sur un échange de prisonniers

a transmis, mercredi 23 décembre, l'offre de l'Etat hébreu au Mouvement de la résistance islamique à Gaza. La proposition israélienne porte sur l'échange d'un millier de prisonniers palestiniens contre le soldat franco-israélien Gilad Schalit, retenu en otage par des militants proches du hamas depuis plus de trois ans. Le porte-parole du hamas Fawzi Barhoum

Le soldat shalit égal un millier de détenus palestiniens !échange de mauvais procédés

Cachez cette burqa…Un mélange entre le débat sur l’identité et celui sur la burqa provoque des frictions en france aussi bien dans la majorité qu’à gauche suite à l’annonce par le groupe UMp du dépôt d'une proposition de loi prohibant le voile intégral.

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abderrahim El Badaoui, Jamil Manar Saliha Toumi, rachid Wahbi, ahmed Zoubaïr

CariCaTurESBoudali, Zag

WEBMaSTErlarbi larzaoui

inFoGraPhiEYahia Kamal

loGiSTiQuEYoussef roumadi

iMPrESSion GrouPE MaroC Soir

DiSTriBuTionSaPrESS

DoSSiEr PrESSE aut. 51/06

DéPôT léGal2007 / 0025

iSSn2028-0416

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

www. delucq.com

E

L

12 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

rachid Wahbi

r.W

Maroc. Charles Kerivel, itinéraire d’un peintre bre-ton» c’est le titre du livre

de l’aquarelliste français Char-les Kerivel, paru récemment aux Editions ACR à Paris. Un allumé, un illuminé, un mec qui n’a plus qu’une seule idée en tête, le Ma-roc. Normal, je ne connais pas de plus beau pays que le mien et j’ai même décidé de boycot-ter le monde entier parce que je ne respire normalement que dans ce pays qui est dur, qui agresse et console et puis nous fiche des émerveillements qui illuminent la vie. Cet ouvrage est une véri-table invitation aux voyages illus-trée par 580 aquarelles de l’artiste qui plongent le lecteur au cœur d’une civilisation attachante et surprenante. «Voyager et peindre au Maroc a toujours été pour moi un bonheur», affirme Krivel, fai-sant observer que «le Maroc, que je parcours depuis de nombreuses années, a été le pays qui m’a le plus enthousiasmé car il porte en

lui tous les éléments propices à une démarche picturale proche de celle des Orientalistes».dans ce beau livre, l’auteur évo-que 25 ans de passion pour le Maroc et propose une façon origi-nale et personnelle de parcourir le Royaume, de Tanger à Sidi Ifni et d’Essaouira à Merzouga.Charles Kérivel dessine et peint depuis toujours. depuis son en-fance à douarnenez, où il passait ses jeudis après-midi à observer les peintres installés sur le port, avant de les imiter. Embauché dans la Marine marchande, il sillonne toutes les mers du globe et profite de ses moments de li-berté pour dessiner la vie dans les ports, les bateaux en escale... Véritablement passionné par le dessin, il abandonne la Marine et change radicalement d’univers en 1962, pour se lancer dans l’impri-merie. Un «univers magique» où il va faire carrière comme maquet-tiste puis directeur artistique. Le douarneniste, connu également

pour ses albums humoristiques sur les Penn-Sardinn’, dont l’un a été adapté au théâtre, trimbale sa boîte de couleurs en Égypte, Israël, Tu-nisie, avant de tomber amoureux du Maroc, de sa lumière, ses cou-leurs, ses habitants, ses paysages, son architecture... Il y séjourne régulièrement à partir des années quatre-vingt, arpente le pays dans tous les sens, s’installe dans les souks, dans les cours, en pleine nature. Il accumule les cro-quis et les carnets de voyage, peint sur le motif. «Ce n’est pas évi-dent de trouver ça ici, de pouvoir peindre dehors». Devenu au fil du temps un véritable spécialiste du Maroc, CharlesKérivel organise aussi des séjours pour des peintres amateurs, soucieux de perfection-ner leur technique. Ses vingt-cinq ans de peinture au Maroc sont pré-sentés dans un beau livre publié par ACRédition, une société qui a publié des peintres orientalistes ainsi que de nombreux artistes mé-connus. Charles Kérivel, qui a lui-

même traité les photos de ses 580 dessins et aquarelles, et réalisé la maquette de l’ouvrage, retrace sa carrière et son parcours en début d’ouvrage, depuis ses débuts dans le grand Sud marocain, en 1983. Il invite le lecteur à le suivre, de Tanger à Sidi Ifni, d’Asilah à Fès, le long de la côte Atlantique, à Essaouira ou Marrakech, dans la traversée de l’Atlas, à Ouarzazate, dans la vallée du Drâa...

e Maroc disposera à la fin de l’an-née d’une chaîne de télévision publique en amazigh, une initia-

tive très attendue par l’importante com-munauté berbère qui y voit un moyen de préserver une culture et une langue long-temps marginalisées.«Nous comptons beaucoup sur la télé-vision, souligne le recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous. Indiscutablement, notre langue est menacée et les jeunes générations la maîtrisent de moins en moins».En mai dernier, que la diffusion de la chaîne de télévision amazighe débutera vers la fin de l’année 2009.L’arrivée de la nouvelle chaîne était at-tendue depuis longtemps par la commu-nauté berbère. Le dernier recensement de 2004, estime que 8,4 millions de Ma-rocains (28% de la population) utilisent quotidiennement l’une des trois princi-pales langues berbères: le tarifit dans le Rif, le tamazight dans le Moyen et haut Atlas et le tachelhit dans le Souss. Mais Ahmed Boukous rejette ces chiffres. Se-lon lui, « 85% des Marocains étaient ber-bérophones à l’indépendance » en 1956.La future télévision aura comme voca-tion, la valorisation de la culture amazi-ghe. Elle diffusera pendant 6 heures du

lundi au vendredi et pendant 10 heures le week-end, précisait le communiqué conjoint du ministère de la Communica-tion et de l’IRCAM. Sa programmation sera à 70% en langues amazighes (ta-chelhit, tarifit et tamazight), alors que le temps d’antenne restant sera couvert par des programmes en arabe. Certains de ses programmes seront doublés ou sous-titrés en amazigh. de même, elle sera ac-cessible sur la TNT et le satellite. La chaîne disposera d’un budget de 500 millions dh, prélevé sur le Fonds de promotion du paysage audiovisuel ma-rocain (FPPAM), pour couvrir ses coûts de diffusion pour une période de quatre ans. Son lancement renforcera le paysa-ge télévisuel marocain, qui dispose déjà de 9 chaînes de télévision: Aflam Assa-biâa, Al Aoula, Al Maghribiya, Arrabiâ, Arryadia, Arryadia 2, Assadissa, Médi 1 Sat et 2M.«La culture amazighe a été victime du champ politique», estime pour sa part Rachid Raha, membre fondateur du Congrès mondial amazigh et directeur du mensuel «Le monde amazigh». «Les partis traditionnels marocains veulent imposer l’arabisation de l’enseignement, déclare-t-il, alors que la culture amazi-ghe est une richesse et une preuve de dé-mocratie».

Maroc: une chaîne TV pour les berbères

a série Sex and the City, récemment adap-té au cinéma, a fait

un tel carton, que les fans vont pouvoir se réjouir, car la chaî-ne hBO, qui diffusait la série, aurait, apparemment donner son accord pour qu’une suite du film soit réalisée !Nous allons pouvoir suivre les aventures émouvantes, sexy et drôles de Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda à New York !Et les actrices Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall , Cynthia Nixon et Kristin david seront, elles aussi, probablement ravies de cette nouvelle !Est ce que Jennifer hudson fera partie du casting du deuxième volet ?Sarah Jessica Parker serait en train de produire une nouvelle série, “The Washingtonienne”, et serait diffusée sur la chaîne ou était diffusé Sex and the City, hBO. Cette série connaîtra t-el-le autant de succès que Sex and the City ?Nous le savons déjà, les 4 amies les plus lookées de New York

s’apprêtent à envahir nos écrans le 2 juin 2010 et que ce second film serait truffé de stars VIP.En revanche, ce que nous ne sa-vons pas c’est ce qui va se passer dans ce second opus. Peut-il y avoir une suite après le mariage de Carrie et de Mister Big ?Comme cadeau de Noël, Stara-gora vous offre le premier teaser de Sex and The City 2Carrie, Charlotte, Samantha et Miranda s’aventureront hors de la 5ème avenue à New York direction le Maroc, à ne pas confondre avec le trip de Méla-nie, Céline, Mirta et Blanche du dernier prime de Plus Belle la vie à Agadir !Avec 400 millions de dollars de recette à travers le globe pour le premier Sex and the city, les producteurs n’ont pas pris beau-coup de risques. Les mêmes actrices : Sarah Jessica Parker, Kristin davis, Kim Catrall et Cynthia Nixon, le même réali-sateur : Michael Patrick King et les mêmes délicieuses robes de créateur qui nous nargueront tout au long du film.

stars ViP

Feuilleté de canard

L L

r.Wa.s

a.s

«Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009 - 13

MLe Maroc en aquarelle

Un soir assez tard, une femme, très nerveuse

attend son mari qui n’est toujours pas rentré et qui n’a pas téléphoné.Très stressée, elle appelle sa mère au téléphone : - Maman, il n’est pas rentré ! Je suis certaine qu’il voit une autre femme ! - Pourquoi imagines-tu toujours le pire ? Peut-être s’est il simplement tué en voiture....

Un gamin revient de l’école avec son bulle-

tin scolaire : 2 de moyenne générale et des zéros presque partout.Le père énervé :- Quelles excuses vas-tu encore nous donner cette fois ci ?Le gamin : - Euuhhh ! J’hésite entre l’héré-dité et l’environnement familial!

Un français va rendre visite à un de ses amis

belges qui vient juste d’être Papa. Le français, voyant le bébé, tombe en admiration.- Mon dieu qu’ il est beau ! Et il a quel âge ?

- Un mois tout juste !- Et comment s’appelle-t-il ?- Ben ça tu sais, on ne sait pas encore... vu qu’il ne parle pas encore !

Dans une soirée, un invité murmure à sa voisine :

- Le champagne vous rend si jolie...- Mais, je n’en ai pas bu une seule coupe...- Oui, mais moi j’en suis à ma dixième !

Une femme arrive chez son médecin.

Elle a des dents cassées, un cocard, le nez en sang et le visage tuméfié.- Qui vous a fait ça ? - C’est mon époux ! - Hein ? Mais je croyais qu’il était en voyage d’affaires ? - Moi aussi...

Un clochard est tombé dans une telle misère

qu’il n’a plus rien. Il est obligé de tuer son chien et de le cui-siner pour ne pas mourir de faim. Il est en train de sucer le dernier os et il soupire : - Pauvre Rex ! S’il avait été là, il se serait régalé !

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Le restaurant «Le Poisson»- Un cadre agréable- Des prix étudiés

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l'instar d'autres pays européens comme la Belgique, la France devrait bientôt faire apparaître

plusieurs clichés chocs sur les paquets de cigarettes vendus sur son territoire. Une opération qui a pour objectif d'inciter les fumeurs à arrêter et les non-fumeurs à ne pas commencer.Un arrêté est attendu d'ici la fin de l'année afin de confirmer l'apparition de photographies chocs sur les paquets de cigarettes. Si beaucoup d'associations demandaient l'impression de photos sur les deux côtés du paquet, il semblerait que les clichés ne soient diffusés que sur un seul côté et d'un format plus petit que prévu. En effet, alors que L'Alliance contre le tabac demandait à ce que les images couvrent 50% de la surface d'un côté du

paquet, les fabricants de cigarettes auraient indiqué que la taille de l'image équivaudrait à seulement 40% de la surface du paquet. Et Karine Gallopel-Morvan, chercheuse en marketing social d'expliquer à l'AFP que les images "augmentent la prise de conscience, ce qui est le premier pas vers un changement de comportement [...] les images qui ont le plus d'impact sur une majorité d'individus sont souvent celles qui génèrent des émotions négatives comme la peur et le dégoût". Ainsi, les photos chocs devraient montrer des poumons noircis, des personnes sous assistance respiratoire et des dents détériorées, tout en maintenant la diffusion de messages de prévention, informant par exemple la fumeuse des risques de la cigarette sur un foetus ou sur une grossesse.

Culture et dépressionne étude démontrerait que les hommes qui s'investissent dans une activité culturelle ou artistique

seraient moins sujets à la dépression.La culture plus efficace que les antidépresseurs ? Les résultats d'une enquête faite par l'université norvégienne des Sciences et des technologies sur un échantillon de 50.000 hommes ferait le lien entre bonne santé mentale et activité artistique."Pour les hommes, il y a une relation positive en participation culturelle et dépression", explique le Pr. Jostein holmen, l'un des chercheurs. En effet, peu importe le niveau social de l'individu, participer à des activités culturelles le protégerait de la déprime. Un constat qui ne s'appliquerait qu'aux hommes. Le professeur nuance cependant les résultats de l'étude : cela ne voudrait pas dire pour autant qu'une activité culturelle suffirait à être heureux, mais l'étude démontrerait qu'un homme ayant

une touche artistique déprimerait moins souvent qu'un homme qui n'en a pas. Aller au cinéma, au théâtre, faire de la musique ou de la peinture seraient-ils les nouveaux remèdes contre la dépression hivernale ?

Photos chocs contre le tabagisme

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Votre restaurant à Casablanca

A

14 - «Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009

U

«Le Canard Libéré» vendredi 25 décembre 2009 - 15

Horizontalement 1- Despotes qui mènent une vie fastueuse.2- Femme de ménage. 3- Arrosé peut-être - Quelledommage ! 4- Grand perroquet - Donne un soufflenouveau. 5- Des emplois pour des acteurs - Crée uneintimité. 6- Riches en métaphores. 7- Quantité pres-crite - Colère passée. 8- Alcaloïdes de l’ipéca, utiliséscomme vomitifs.

Verticalement1- Juif des pays méditerranéens. 2- Petit verre decontact - Club français. 3- Ramène le tout. 4- Réagiten rosse - Propose au public. 5- Se prend rarementau jeu - Indice de pellicules. 6- Il aime bien ses sem-blables - Eau-de-vie. 7- Elle fait couler du sang.8- Des femmes qui espèrent bien récolter.

Mots croisés

KAKURO

Solution des jeux dans le prochain numéro

Mots fléchés

A méditer

Dis-moi ce que tu

crois être, et je te dirai ce

que tu n'es pas.

Henri-Frédéric Amiel

Su-Do-Ku

Complétez cette grille de manière à ce quechaque ligne, chaque colonne et chaque carré

contienne une fois et une seule foistous les chiffres de 1 à 9

Remplissez les cases blanches avec des chiffres(de 1 à 9) afin que la somme de tous les chiffres d'unemême ligne ou colonne soit égale au nombre inscrit

dans la case noire définissant la ligne ou la colonne etque cette ligne ou colonne ne contienne pas deux fois

le même chiffre.

34

397 5

9 61

3

5

16

8 7

71 46

Solution des jeux du numéro précédent

Horizontalement : 1- Mocassin. 2- Ebène - UE. 3- Nil - Célé. 4- Déteste. 5- Ires - Iso. 6- Star. 7- Nô - Odéon. 8- Tricorne.Verticalement : 1- Mendiant. 2- Obier - Or. 3- Celtes. 4- An -Estoc. 5- Secs - Ado. 6- Etirer. 7- Iules - On. 8- Née - Orne.

Mots fléchés

Mots croisés

KAKURO

Su-Do-Ku

4 2 5 1 6 1 31 3 8 2 3 2 13 1 4 6 2 9 7 5

7 5 3 1 4 27 2 1 3 4 56 7 3 4 5 8 1 22 1 6 6 4 2 11 3 2 1 2 4 3

11 22 33 44 55 66 77 881122334455667788

86

4

3 89

1

9 36 385

2411

25

55

39 79

36

36

36

41

4

8

25 5

23 8

37

6

1 5 2 7 4 8 3 9 64 9 6 2 1 3 5 8 78 3 7 9 5 6 2 4 12 8 5 1 6 7 4 3 93 6 1 4 8 9 7 5 29 7 4 5 3 2 1 6 87 4 3 8 9 1 6 2 55 2 9 6 7 4 8 1 36 1 8 3 2 5 9 7 4

P R M O R D S BP E C U N I A I R E M E N T E

D E M A N T E L E E A A R EB A R B I E R S L U C I T E

G E A N T E A L T I T U D EN O M E T O D E P R E U X

G O N E N C O M B R E I AF I N A S S E R E U E A R C

E I R E T E I N T N I E TI S E R A N U L T I M E S E

S A L E U S E N A V E TT P T I N T E T E R R E E S

A M E N E E T E N I A M UB R O U E T S I T T E L L E

S U R T O R E A E G A R AS E L S E N R N I I B I S

M E N E D E C O N C E R T ED E S O L E E A S T A S I E S

Partie dechaussure

Frappant

Parti pris

Altruiste

Gros plan

Lesannéespassées

Fluores-cent

Négation

Assisesouvent

Recenser

Cachées

Epreuve

Equivalentde dose

Quelle rue !

Lichensgrisâtres

Ecimage

Champion

Parfait

Ont legoût duvinaigre

Vas auhasard

Pauvre

Elément deconstruction

Solitude

Tiend-raient bon

Orateurgrec

Tumeurs

Distancer

Bramer

Saules

Enlace-ment

Courbé

Bruits dederrière

Joignait

Saison

Futées

Enlève-ments

Modicités

Cordagesmarins

Filaments

Criquet

Club deSettat

Entreprise

Solidementattaché

Note

Réfléchi

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Possèdent

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Mélodie

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Chic àl’anglaise

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