136

16
Journal satirique marocain paraissant le vendredi Troisième année N°136- vendredi 11 décembre 2009 - 8 DH Directeur de la publication Abdellah Chankou SALON MARCA MAGHRIBIA… Boutef n’aime pas les chanteurs engagés PMUistes, ces sportifs de haut niveau LE MAIGRET DU CANARD P10 CôTE BASSE-COUR P11 LE PARTI S’ACCROCHE AU POUVOIR ! Grande décision du conseil national de l’USFP L’ENTRETIEN -à PEINE- FICTIF DE LA SEMAINE LES SACRÉES ARNAQUES DU PÈLERINAGE LE SÉJOUR SPIRITUEL DANS LES LIEUX SAINTS DONNE SOUVENT LIEU À UNE SÉRIE DE TROMPERIES SUR LA QUALITÉ DES PRESTATIONS. CERTAINS AGENTS DE VOYAGES PEU SCRUPULEUX EN PROFITENT POUR SE SUCRER AMPLEMENT SUR LE DOS DE CES VOYAGES PARTICULIERS. EnquêtE Ahmed Taoufik, ministre des Habous et des Affaires islamiques Aminatou «Ma patrie c’est l’ Algé- sario» OUAC OUAC P11 P6 P7 Les peaux en or de Abdeslam Yassine P2

description

Le Canard Libéré N° 136

Transcript of 136

Page 1: 136

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

Troisième année N°136- vendredi 11 décembre 2009 - 8 dh directeur de la publication Abdellah Chankou

Salon Marca Maghribia…

Boutef n’aime pas les chanteurs engagés

PMUistes, ces sportifs de haut niveau

Le Maigret dU canard

p10

côte Basse-coUr

p11

Le parti s’accroche au pouvoir !

Grande décision du conseil national de l’USFP

L’entretien -à Peine- FictiF de La Semaine

Les sacrées arnaques du pèLerinageLe séjour spiritueL dans Les Lieux saints donne souvent Lieu à une série de tromperies sur La quaLité des prestations. Certains agents de voyages peu sCrupuLeux en profitent pour se suCrer ampLement sur Le dos de Ces voyages partiCuLiers.

EnquêtE

Ahmed Taoufik, ministre des Habous et des Affaires islamiques

aminatou«Ma patrie c’est l’ algé-sario»

oUac oUac

p11

p6

p7

Les peauxen or de

abdeslam Yassine

p2

Page 2: 136

2 - «Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

abbaS aux abonnéS abSentS…

Le patron de Jet Sakane, Karim Ammor, ne communique que lorsque ses affaires immobilières sont en difficulté

après des années de vaches grasses . Récemment, il a surfé sur la crise qui frappe le haut standing pour se plaindre de la mévente de son projet Premium Marrakech situé sur la route de Fès. Pour montrer qu’il est prêt à sauver son chantier, le milliardaire a mis la main à la poche en injectant 80 millions de dh dans l’entreprise. Un gage “ de bonne foi“ destiné no-tamment aux banques qui ont accordé des prêts d’un total de 800 millions de dh à un Jet Sakane dont les cadres ne sont plus qu’au nombre d’une dizaine après le départ d’une cin-quantaine de collaborateurs. Les observateurs ,eux, s’interro-gent sur la viabilité d’une entreprise qui se sépare d’un seul coup de la majorité de son personnel…

Les détenus salafistes en grève de la faim

Mécontents de la décision de l’administration péniten-tiaire de les priver de viande de boucherie fraîche

que leurs proches ont l’habitude de leur apporter, un groupe de détenus de la Salafia Al Jihadia a observé une grève de la faim samedi 28 novembre, jour de l’Aïd et le lendemain dimanche en guise de protestation contre la décision de l’administration générale des maisons d’arrêt. deux déte-nus de la prison de Kénitra et Casablanca, qui ont une pe-tite santé, ont particulièrement souffert de cette grève. Par ailleurs, d’autres détenus de Casablanca et Kénitra liés à la même mouvance salafiste dont le cheikh Hassan Kettani continuent leurs grève de la faim ouverte depuis mercredi 25 novembre à cause de ce qu’ils estiment être de « mau-vais traitements » que leur inflige l’administration péniten-tiaire. Ces derniers espéraient un geste en leur faveur après l’envoi d’une lettre au Souverain où ils implorent sa grâce. Mais contrairement à l’attente de nombre de familles dé-dits détenus, aucun salafiste n’a bénéficié de la clémence royale à l’occasion de cette fête religieuse.

Les peaux en or de YassineCheikh Yassine qui a plus d’un tour dans son sac a réussi à contourner l’embargo imposé par l’adminis-tration sur le financement de la Jamaâ en profitant allègrement de l’aïd El kébir . En amont, les disci-ples de l’association se sont démenés pour récolter des sous auprès de bienfaiteurs qui veulent gagner une place au paradis en payant le mouton aux dé-munis . « Payez, on se charge du reste » ! Et en aval, le business juteux des peaux de mouton de plus en plus délaissées par les citoyens a permis de ren-flouer les caisses en les vendant aux tanneurs de Fès, Marrakech et Casablanca après avoir été collectées aux quatre coins du pays par les ouailles de Yassine auprès des ménages pauvres. Argument avancé : le produit des ventes des peaux serviront à la construc-tion des mosquées, l’aide à des familles en situation précaire et la prise en charge des frais de traitement des malades. Une peau de mouton coûte environ 50 dh. Si l’association arrive à récupérer ne serait-ce que 200.000 unités sur quelque 5 millions d’ovins sacrifiés, cela lui fait la bagatelle de 10 millions de dh. Un vrai trésor de guerre en ces temps de vaches maigres.

Une nouvelle association de plus est née dans le sillage de l’affaire Aminatou haidar. Il s’agit de l’association des

parlementaires sahraouis dont le chef n’est autre que Moha-med Cheikh Biadillah, secrétaire général du PAM et président de la deuxième Chambre. À quoi servira cette nouvelle en-tité ? À défendre l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Royaume, voyons ! Comme si les députés et les politiques du Sahara avaient besoin d’être enrôlés dans une structure pour faire leur travail ! Pour boucler la boucle , il ne reste plus qu’à créer l’observatoire des provinces du sud et la ligue des élus communaux de Laâyoune.

Jet sakane droit au mur ?

Le sahara a son association

le feuilleton de la SaiSon

L’iscae, Premier élève de la classeVoilà un bon classement qui

fait chaud au cœur du di-recteur Rachid M’Rabet. L’Is-cae s’est vu attribuer pour 2009 la première place dans le hit-parade des écoles de commer-ce et de management du Maroc par un cabinet international du nom de SMBG spécialisé dans le conseil des meilleures éco-les et université pour la com-munauté estudiantine. Cette bonne note récompense en fait la rigueur et la réputation, qui

ne se sont jamais démenties, de l’ISCAE dont les diplômés restent très prisés sur le marché de l’emploi. Le gouvernement, régulièrement flingué par des mauvais classements en matiè-re de gouvernance économique, de développement social et de corruption, doit prendre exem-ple sur cette école de l’excel-lence au lieu de nous gratifier de politiques dont l’efficacité n’est qu’apparente. En somme, un cas d’école…

Le cachet des ''desperate

housewives''

S i le patron de Palme-raie développement

a communiqué plus qu’il ne faut sur ses deux “des-perate housewives“ amé-ricaines, il n’a pas fait de même sur le cachet que toucheront les actrices de la célèbre série US. Selon certaines indiscrétions, le couple invité à l’inaugu-ration de la villa- témoin des Jardins de l’Océan à dar Bouazza percevra pour son apparition aux côtés de Abelali Berrada la modique somme de 10 millions de dh. de quoi se payer un petit sand-wich à Macdonald.

attijari améliore son crédit

N ombreux sont les opérateurs écono-

miques dont les dossiers de crédit sont rejetés par BMCE Bank qui leur réclame des garanties impoosibles. En colère, voire dégoûtés, ils se tournent de plus en plus vers Attijariwafa bank dont les directeurs ont reçu la consigne du prési-dent Mohamed Kettani de leur faciliter la tâche pour les aider à traverser cette conjoncture difficile. Ce n’est pas gentil de se dé-tourner ainsi de Sir Ben-jelloun connu pour être un homme de biens…

Page 3: 136

os très chers partis n’existent que par intermittence. À l’ap-proche des élections et dans l’éternelle affaire du Sahara.

Lorsque celle-ci connaît des soubre-sauts comme c’est le cas aujourd’hui à la faveur du dossier de la traître Amina-tou haidar, la classe politique sent obli-gée de réunir ses instances fantômes pour servir pour la énième fois un dis-cours creux tricoté à la langue de bois et serti de formules toutes faites.Le week-end dernier, le FFd de Thami Khiyari a profité de cette belle occasion pour rameuter ses ouailles et s’offrir son quart-d’heure patriotique devant les caméras de TVM en fustigeant «les ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume ont commencé à recruter à l’intérieur même du pays «des traî-tres dans l’espoir de porter atteinte à l’unanimité nationale autour de la question du Sahara, oubliant toutefois qu’il s’agit d’une cause sacrée pour plus de 30 millions de Marocains, prêts à consentir tous les sacrifices pour la défendre». Un grand scoop. dommage que le peuple ne s’est pas intéressé à

cette déclaration hautement mobili-satrice qui a tout de même donné lieu à un bon feuillet dans la MAP et une petite couverture de la TVM. dans la même veine, le MP a battu le rappel de ses jeunes ( ils ont des jeunes les hara-kis?) pour permettre à Mohand Laenser et au très jeune Mahjoubi Aherdan de dénoncer sur le même mode ennuyeux les manœuvres algériennes autour de l’affaire du Sahara. Le conseil national de l’USFP n’était pas en reste non plus, qui dans son communiqué final a tiré à boulets rouges sur «les plans [des en-nemis du Royaume] visant à saper la proposition du Maroc d’accorder un statut d’autonomie aux provinces Sa-hariennes, laquelle proposition a reçu un accueil favorable de la part de la communauté internationale».La classe politique, qui n’est plus que la caricature d’elle-même, en est réduite depuis longtemps à ressasser ce qui est déjà connu. L’affaire du Sahara, où ils s’ensablent, sert au moins de thermo-mètre qui mesure l’état pathétique où se trouvent les boutiques politiques.

Les partis s'ensablenta va mal au Mouvement Populaire (MP) d’où un groupe de 5 députés s’apprêtent à démissionner. déjà le parlementaire de

Salé, Omar Sentissi, a franchi le pas en guise de protestation contre le comportement du secrétaire général Mohand Laenser et l’ambiance très peu studieuse qui règne dans les instances du parti et ses deux groupes parlementaires. Une source interne considère que la situation du Mou-vement, déjà peu enviable, s’est dégradée terriblement depuis que Mo-hand Laenser s’est ménagé une petite place au gouvernement avec son poulain Mohamed Ouzzine. Un patron de parti qui se respecte se doit d’abord de chercher par tous les moyens le confort gouvernemental. Le parti, lui, peut crever…

abib El Malki s’ennuie grave depuis qu’il a quitté le gouverne-ment, cela se voit à son visage qui n’est plus irrigué par l’eau

bienfaitrice du pouvoir. Alors, il fait du lobbying à droite et à gauche, active ses réseaux et se démène dans tous les sens pour revenir au paradis d’où il a été chassé. Objectif : devenir le premier président du Conseil économique et Social (CES). Un conseil qui a l’immense pouvoir d’émettre des avis sur un tas de questions générales et qui a la particularité de faire double emploi avec une deuxième Chambre bourré d’as de la politique, de la loi et du droit qui coûtent au contri-buable la bagatelle de plus de 100 millions de dh par an. M. El Malki a déjà présidé par le passé le CNJIA, un machin chargé de trouver de l’emploi aux jeunes avec les résultats que l’on sait. Il était le seul à se trouver un job, en plus, grassement payé….

el Malki en quête d’un job

Le MP dans la tourmente

N ç

H

a.c

Page 4: 136

ais pourquoi tiennent-ils ab-solument à construire des mi-narets ? Je veux dire des mi-narets qui s’assument et qui

ont une franche gueule de minarets… Soyons modérés et souples. Quelle est la hauteur licite d’un minaret selon le Coran ? Le Coran ne le dit pas ? Eh bien c’est justement ce que je vous dis. Le minaret le plus merveilleux et hété-rodoxe que j’aie jamais vu se trouve sur la route d’Akjoujt en Mauritanie dans une ville créée spécialement à l’occa-sion d’une élection présidentielle qui a vu une victoire tropicale de l’ex-prési-dent Maouiyya Ould Sidi Ahmed Taya. La ville, baptisée en grandes pompes Al Asmaa était destinée à la construc-tion de bureaux électoraux d’une ca-pacité de 47 000 électeurs venus faire bombance pendant une semaine aux frais d’un directeur de banque qui of-frait ainsi 47 001 votes favorables à Ould Taya, c’est-à-dire l’unanimité plus une voix. Alors la ville compre-nait une pompe à essence de type an-née 20 far west et une mosquée en tôle ondulée avec un minaret de 1m 20 de hauteur. Comme il était beau dans son audace métallique légère, fier de por-ter la voix du mouaddin jusqu’au fin fond de l’Erythrée, ce minaret aride ! Ce jour restera à jamais gravé dans ma mémoire. C’est pas rien, un minaret, mais il est pas obligé d’être le clone de la Koutoubia, on peut le raccourcir de 63 mètres et demi. Et les fidèles sau-ront retrouver la mosquée en suivant le fumet caprin des babouches. Pour le maquiller, le rendre anodin et entuber les Suisses et autres crétins, on peut par exemple y fixer un écriteau « château d’eau minérale », « épouvantail à cor-beaux », « récepteur de messages inter-sidéraux », « cheminée obèse », voire des antennes et même des couscous-siers, comme ça les Suisses et autres crétins pourront capter une chaîne télé d’aboyeurs salafistes du Golfe. La foi et le mètre étalon sont deux concepts qui ne se croiseront jamais dans le Cosmos. Construisez une mosquée et

quand elle sera finie, donnez-vous tous rendez-vous à minuit au pied de la mos-quée, coulez le béton et montez moi un minaret d’un mètre-ving vite fait, ensuite accrochez-y un écriteau « Les Celliers de Suisse, interdits aux Suis-ses et aux crétins ». Pour pas fâcher nos amis suisses qui ont voté contre la loi scélérate anti-minarets, ajoutez en tout petit, au bas de l’écriteau : « Interdit à 57% des Suisses et à tous les crétins de France ». Le lendemain, faites vous ra-res. Ne vous attroupez pas comme des chameaux à l’abreuvoir dès potron-mi-net pour voir si un crétin suisse a res-piré la manip. Laissez venir, écoutez la radio, regardez les infos de la télé suisse qui est la deuxième télé la plus con du monde après la télé canadienne. Quand vous entendrez qu’un minaret clandestin a été arrêté par la police helvétique et qu’une loi contre les châ-teaux d’eau minérale, les épouvantails à corbeaux, les récepteurs de messages intersidéraux, et les cheminées obèses va être votée, quittez la Suisse, mais faites gaffe quand même où vous at-terrissez, vous pourriez tomber sur un pays où une loi interdisant la pratique de l’Islam a été votée pour préserver l’identité nationale et les valeurs ré-publicaines. Cinq ressortissants étran-gers ont été expulsés du Maroc samedi dernier pour «réunion non déclarée et prosélytisme évangéliste». Les cinq personnes concernées par cette mesure d’expulsion sont deux Sud-africains, deux Suisses et un Guatémaltèque. L’intervention des services de police a eu lieu suite à des informations fai-sant état d’agissements douteux en relation avec le prosélytisme évangé-liste. deux Suisses ??? Grand dieux, ils étaient venus interdire les minarets au Maroc ? C’est des salafistes chrétiens ? Ils avaient pas des bombes sur eux ? Et s’ils projetaient de commettre des attentats contre les châteaux d’eau mi-nérale, les épouvantails à corbeaux, les récepteurs de messages intersidéraux, et les cheminées obèses ? Je vous dis que nous sommes mal protégés.

conneries au millimètre

L’Oie de la Jungle

l'indéMnité pour perte d'eMploi à l'étude

Justice : Les uns et Les autres

n a vu dallas, les Sopranos, mais sur les conseils de notre méde-cin, on a jamais vu Top Models ni Plus belle la vie. Mais je vais

vous dire le fin fond de ma pensée : notre médecin est un con fini.Parce que non seulement Plus belle la vie existe, mais en plus, l’épisode du 9 décem-bre a été tourné au Maroc. Et qu’est-ce qu’il va faire notre médecin, maintenant que ce long long long feuilleton a quasiment ac-cédé à la nationalité marocaine et qu’il va peut-être concurrencer la première chaîne? Il va nous prescrire un placebo ou nous prescrire d’attendre une lointaine et hypo-thétique rediffusion ? Il peut toujours, on a changé de médecin. On a choisi un nouveau médecin, une romantique restée fleur bleue malgré les autopsies de cadavres faisandés, le sang, les vomissures et la « chose ». Une sur qui le grand méchant réel n’a aucune espèce de prise. Une timide rosissante, une petite jeune fille toute neuve et super dyna-mique, c’est une feuilletonopathe diplômée du Caire, de Mexico, d’Istanbul et de Ba-hia. Mais en attendant, j’ai raté le feuilleton franchouillard le plus long de l’histoire de la télévision. Quand je suis allé voir ma feuilltonopathe, elle a hurlé en m’apercevant : « Mais qu’est-ce qui vous est donc arrivé ? »J’avais une minde de déterré, une tronche en papier mâché et la langue chargée (d’in-sanités retenues). Je lui expliqué, j’ai décrit les symptômes par le menu sans oublier même le choc violent que m’ont valu les « films » d’Imane Mesbahi. Alors le Doc-teur Eaudrose m’a prescrit un traitement de cheval pour dépasser ma terrible déception. Elle m’a dit : « Racontez le prochain épi-sode à vos lecteurs, comme ça vous leur gâcherez la soirée».Allons-y. Plus Belle La Vie, résumé de l’épisode du mercredi 9 décembre.Mélanie du Front National sort Sébastien du Parti Chasse & Pêche et Traditions de ses pensées. Elle est venue pour apporter son témoignage sur la bonne moralité de Benoit qui entretient une relation vache-ment louche avec un Marrakchi qui en veut toujours à l’ancien colonisateur et qui rêve de le prendre sournoisement à revers. Mais

en apprenant qu’elle a été la maîtresse de Benoit, Sébastien estime qu’il est de son devoir de rapporter cette relation au Mar-rakchi… Lors du vide grenier organisé par Sybille et Raphaël, jour où l’es Français vi-dent leurs greniers des nippes, des Arabes trucidés à la suite d’une soirée trop arrosée et des derniers exemplaires de la constitu-tion française abandonnés là quand le Ma-réchal Péteux a trahi la république.Sébastien tombe sur un dVd emprunté au vidéo-club de Fkih Ben Salah. Abdel, un sale arabe sans papiers qui est venu pren-dre les femmes des Français lui apprend qu’il vient de Morgane, la Fée Morgane qui multiplie les petits pains et les conneries. Il part au foyer, en avoir la confirmation vu que Morgane ne regarde généralement que des feuilletons marocains bricolés en deux heures et une camera. Morgane confirme en effet avoir loué quelques films vachement X, avec des fantômes marrakchis, mais per-siste à accuser Benoit comme son agresseur alors que tout le monde sait bien que c’est les Arabes qui ont des couteaux. Karim, une jeune cadre dynamique d’ICOZ, remet à Benoit de quoi soulager l’ulcère de JP, c’est-à-dire, des pelures de grenades, du tanin et du lben… Sébastien, persuadé de la culpa-bilité de son frère, dans l’affaire du camion de cannabis arrêté à Tanger, l’incite à se ren-dre et s’engage à le faire soigner contre l’in-toxication cannabinique qui ne tue que les cons. djawad, lui fait du chantage, comme il fallait s’y attendre: il le fait si son frère se dénonce sur l’erreur qu’il a commise, il y a quelques années en adoptant une petite sué-doise souffrant de malnutrition grave !!!Mais voilà que Ninon, dite « la Cuisse légè-re » découvre que son père a reçu d’hicham trois billets d’avion pour le Maroc pour un soi-disant Festival aux Abattoirs. Vincent fait mine de croire que hicham veut le corrompre, mais en réalité c’est parce que son jeu de guitare est complètement naze. Il renonce ouvertement à retourner au Ma-roc. Ninon les offre à Julien doré. France Gall se propose déjà de l’accompagner… Quel marveilleux festival en perspective. Je vais inviter mon médecin et lui chuchoter à l’oreille des mots qui ébouriffent !

a.S

Placebo

M

O

4 - «Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

Page 5: 136
Page 6: 136

6 -«Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

Le parti s’accroche au confort gouvernemental !

Grande décision du conseil national de l’USFP

ahmed Zoubaïr

onseil national ordinaire de l’USFP à Bouznika. À l’issue des travaux du

week end dernier, les ministres du parti ont sauvé l’essentiel. À sa-voir leurs portefeuilles dans le ca-binet El Fassi. Ceux qui croyaient que les Radi, Chami et autre El Yazghi pourraient claquer la porte du gouvernement en ont été pour leurs frais. Nous y sommes nous y restons. Les partisans du retour de l’USFP à l’opposition sont-ils de doux rêveurs qui ne connais-sent pas leur maison ?Les refuzniks, qui se recrutent notamment parmi les membres de la jeunesse socialiste, ont eu tout de même pu donner libre cours à leurs critiques devant les mem-bres du Bureau politique. histoire de mettre de l’ambiance dans une réunion dont l’issue était connue d’avance. Ils ont beau déverser leur colère en accusant leurs diri-geants de les abêtir, les débats ont été orientés vers la langue de bois et les lieux communs qui ne man-gent pas de pain. Noyer le pois-son dans des généralités, style la réhabilitation de l’action politique nationale, à seul fin de masquer la crise chronique qui mine le parti et de rendre des comptes sur la qualité et l’opportunité de la par-ticipation du parti aux affaires. d’ailleurs, le Premier secrétaire, Abdelouahed Radi, a merveilleu-

sement botté en touche en plai-dant dans son allocution pour des réformes profondes pour dépas-ser la crise aiguë traversée par la politique au Maroc. À ses yeux, le salut passe par l’abandon du scrutin indirect et la lutte contre le nomadisme politique ainsi que le combat des cartes politi-

ques fabriquées de toutes pièces et les ripoux des élections. Rien de précis donc, c’est le genre de professions de foi, sans relief, que l’ensemble des chefs de partis, petits et grands, ressassent depuis longtemps. dans son interven-tion, le ministre du Commerce de l’Industrie et des Nouvelles tech-

Cnologies, Ahmed Réda Chami, s’est dit prêt à sortir personnelle-ment du gouvernement «s’il est certain que cette position va dans le sens des intérêts du parti». Visi-blement, militer de nouveau dans l’opposition où il s’agit de se re-faire une santé est un gros sacrifice difficile à consentir. L’ex-ministre habib El Malki, lui, a trouvé dans les derniers développements que connaît l’affaire du Sahara une rai-son de rester au pouvoir. Evidem-ment, priver l’USFP du biberon du pouvoir dans cette conjoncture politique difficile serait une catas-trophe nationale ! Qu’est ce qu’ils ne se sont pas prêts à inventer comme prétexte pour s’accrocher aux strapontins ! M. El Malki a oublié d’invoquer la menace de la grippe H1N1 pour justifier l’injus-tifiable…Sur la question des alliances, le Conseil national a donné la prio-rité aux composantes de la Koutla. On a vu les résultats lors des élec-tions communales. L’USFP a pré-féré se jeter dans les bras du PJd pour gérer nombre de communes, notamment celle d’Agadir plutôt que de se concerter avec ses parte-naires naturels. Au final, les mem-bres du Conseil national, résignés devant les arguments imparables des caciques, ont préféré confier la gestion des affaires du parti au bureau politique pour une période de trois mois. Vive le provisoire qui dure !

Mohammed Benomar a été débarqué de la présidence de la ligue des maladies cardiaques après 32 ans de « bons et juteux servi-

ces». Le départ du professeur Mohammed Benomar, qui a présidé aux destinées de cette ligue depuis sa création en 1977 suite à sa nomination par Feu hassan II était dans le pipe depuis bien longtemps. Les mé-decins, fonctionnaires et autres infirmiers n’ont pas été surpris, par la convocation de l’intéressé à une réunion d’urgence pour mettre fin aux fonctions de celui ne mettait plus les pieds au siège de la ligue depuis longtemps. C’est l’ex-puissant patron de la ligue qui a annoncé lui-même la nouvelle de son départ au personnel.des sources bien informées au sein de la ligue ont précisé que Beno-mar n’assistait plus aux réunions comme il a laissé le champ libre à ses

assistants qui ne sont pas à proprement parler des foudres de guerre en matière de gestion hospitalière. des assistants qui prenaient de lourdes décisions en son nom, telles que les expulsions, les licenciements et les retenues sur salaires, ce qui a créé une atmosphère extrêmement tendue au sein du personnel qui a organisé plusieurs grèves en guise de protestation. Cerise sur le gâteau, l’accumulation des dettes qui at-teignent environ 50 millions de DH a fini par asphyxier la ligue. Pour rappel, le professeur Benomar a payé non seulement pour une gestion jugé mauvaise des comptes de la ligue mais également pour un nombre incalculables de bavures hospitalières dont la plus grave se rapporte à la mort du juge Ahmed El Majdoubi qui a perdu la vie au service des maladies du cœur lors d’une visite à un de ses amis hospitalisés. Les médecins avaient refusé tant qu’il ne s’est pas acquitté sur le champ d’un acompte de 15 000 dirhams. Quelques mois après, le professeur Mohamed Benomar et certains de ses adjoints étaient poursuivis pour non-assistance à personne en danger.

Le cœur n’y est plus

Page 7: 136

«Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009 - 7

ahmed Zoubaïr

n groupe de pèlerins casablancais ont si-gné, dès leur retour des lieux saints, une pétition contre deux

agences de voyages de la place, Sky holidays et Motivation qui leur ont été conseillés par le mi-nistère du Tourisme. Ces deux agences ont organisé un pool avec un troisième de leur confrè-re du nom de Rania ( les clients de cette dernière ne sont pas par-tie des pétitionnaires) pour faire partir à la Mecque quelque 150 candidats. Une manne extraordi-naire. Mais selon les plaignants, les prestations fournies sur place ne sont pas à la hauteur du bud-get déboursé, à savoir 75.000 dh par personne pour une vingtaine de jours. Tout laisse à désirer : l’hébergement, la nourriture et le transport qui ont été jugés en des-sous de ce qu’ils ont payé. Même les Morchidines envoyés avec les pèlerins par les agences de voya-ges incriminées ne maîtrisent pas bien le rituel du pèlerinage. On chipote sur les prestations pour gagner plus ? Si ce n’est pas une arnaque, cela y ressemble beau-coup. En tout cas, les victimes de ces agissements, scandalisés, sont déterminés à défendre leurs droits y compris en saisissant la justice.En fait, le business du hadj pè-che toujours par une absence de normes en ce qui concerne le rapport qualité-prix. Ce qui laisse la porte grande ouverte aux abus , les agents de voyages peu scrupuleux en profitent pour bien se sucrer sur le dos du sacré. Contrairement aux séjours tou-ristiques classiques où le client sait d’avance ce qu’il achète en fonction du budget qu’il consent, le voyage de la Mecque, lui, est entouré d’une incertitude totale. d’où les mauvaises surprises que rencontrent souvent les pèlerins une fois sur place. Chambres dé-labrées manquant de l’essentiel,

repas très maigres et encadre-ment religieux peu convaincant. Les plus lésés sont ceux qui sont partis dans le cadre de la déléga-tion officielle du ministère des habous et des Affaires islami-ques qui font le pèlerinage contre la somme de 30.000 dh. Un candidat, qui a souffert comme ce n’est pas permis, raconte son cal-vaire. Pour se sustenter, il faut se débrouiller. L’autocar qui devait les transporter à Minan est tombé subitement en panne. du coup, ils ont dû continuer le trajet à pied sur plusieurs kilo-mètres. Si vous tombez malade, vous n’êtes pas non plus pris en charge par la délégation médi-cale officielle dont les membres viennent souvent pour faire le pèlerinage au lieu de s’occuper de leurs concitoyens souffrants. «J’avais mal au ventre et au lieu de me donner un médica-ment, le médecin m’a reproché de manger beaucoup», expli-que-t-il. Comme nombre de ses congénères, il s’est adressé à une équipe médicale saoudien-ne auprès de laquelle il a heu-reusement obtenu les soins les

nécessaires. À Minan, c’est le dé-sordre total. Un décor de désola-tion. Les tentes du pavillon Maroc sont dans un état qui ne fait pas honneur au pays alors que celles des autres pays musulmans, dres-sées dans un endroit bien éclairé, sont propres et pavoisées à leurs couleurs nationales. Les petites bourses ont dormi carrément sur

des tapis qui ont été trempés par la pluie qui s’est battue sur la ré-gion. La plupart des pèlerins, des gens âgés, subissent une foule de désagréments, conséquence de la négligence humaine, sans se plaindre. “Les invités de dieu“ n’ont-ils pas droit à un minimum de confort ? Certes, les autorités ont réussi, par un travail rigoureux de filtrage, à réduire le phénomène des escro-queries au hadj qui étaient le fait au cours des dernières années d’une poignée d’agents de voya-ges qui se barrent avec la caisse, laissant derrière eux des clients perdus. Mais il est temps de re-voir de fond en comble les mo-dalités du pèlerinage notamment dans son aspect confort et qualité des prestations de telle sorte que les pèlerins accomplissent le cin-quième pilier de l’Islam dans de bonnes conditions. La somme de 75.000 par personne doit norma-lement donner lieu à un séjour d’un certain standing. «Un pè-lerin n’est pas un pigeon voya-geur bon à plumer, s’indigne un pèlerin. Ce n’est pas parce que le voyage est spirituel qu’il faut se contenter de ce qu’on vous offre sans possibilité de rouspéter», ajoute-t-il.

Les sacrées arnaques du pèlerinage

U

Moulay hafid elalaMy revient…

Le séjour spirituel dans les lieux saints donne souvent lieu à une série de tromperies sur la qualité des prestations. Certains agents de voyages peu scrupuleux en profitent pour se sucrer amplement

sur le dos de ces voyages particuliers. Enquête.

Page 8: 136

8 - «Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

Dans le tiers-monde sous-médicalisé auquel nous continuons d’appartenir, une attaque comme la grippe A ne peut faire peur outre mesure. On en a vu d’autres ! Moins immunisés

contre la maladie que pour la subir !

Quand vient le vaccin…

Abderrahim El Badaoui

e vaccin anti-h1N1 est en-fin arrivé au Maroc ! A un détail près. de taille. Il était d’abord disponible pour

les élèves des établissements de la Mission Française ! Après avoir été mis à la disposition de nos pèlerins, semble-t-il par la générosité saou-dienne. Alors que la vaccination de la communauté française débuta le 5 décembre. de quoi espérer devenir étranger dans son propre pays ! Et laisser penser que notre ministère des Af-faires étrangères pourrait mieux s’occuper de notre santé. Plutôt que le département du même nom inscrit aux abonnés absents. A l’exception des communiqués nous informant de l’avancée du mal sans beaucoup faire pour l’arrêter. Madame la mi-nistre vient d’annoncer que les do-ses requises, non encore reçues, sont juste « sécurisées » à la commande. Certes, la pandémie n’est pas encore dramatique. Face aux 8000 morts à travers le monde, le Maroc déplore moins d’une dizaine. Les nombreux casablancais atteints n’ont compté qu’un cas hospitalisé en service de réanimation. Sauf qu’à l’arrivée du premier froid automnal, les choses peuvent aller beaucoup moins bien. Pour le seul week-end de l’Aïd, on annonça trois décès en 72 heures. dès début décembre, 22 cas dans la seule ville de Safi et un décès à Tétouan. Au premier décembre, on comptait déjà 1832 cas, dont 830 en milieu urbain. Pendant ce temps, en France, le vi-rus est déjà à sa première mutation.

Les scientifiques y sont en plein débat sur l’efficacité et les risques d’effets secondaires. La ministre de la Santé, publiquement vaccinée, y est sur tous les fronts médiatiques. déjà plus d’un million de personnes servies dans 1080 centres de vacci-nation auxquels on vient de deman-der de travailler sept jours sur sept et jusqu’à 22 heures. Chez nous, quasiment rien à signaler. A peine une caméra d’une chaîne de «service public» est allée filmer des élèves en attente sous des tentes. Yasmina Baddou vient de rappeler que « le pic de l’activité grippale

coïncide avec le mois de décembre, Janvier er Février ». Nous y som-mes ! Qu’attendons-nous ? Que son département nous confirme que la langue de Molière fait bien de qua-lifier un malade de ... patient ! Dans un pays dont les zones désenclavées sont justement les plus pauvres et les moins encadrées en personnel mé-dical et paramédical, la réactivité au cas par cas, en laissant venir, risque de laisser faire. Selon les recommandations de l’OMS, les populations candidates à la vaccination prioritaire concernent, entre autres catégories, « les person-nes les plus exposées ». Quand, qu’à dieu ne plaise !, le mal débordera, serons-nous divisées en malades utiles et en malades inutiles ? Entre ceux qui paieront pour accéder aux soins d’urgence et ceux qui n’auront qu’à prendre leur mal en patience dans les méandres des hôpitaux dits publics, non moins malades. Surtout qu’en milieu rural, la popu-lation doit parcourir une distance al-lant de 9 Km dans les zones les plus favorisées (région Nord—Ouest) à plus de 19 Km (région du Sud) et 21Km (région de l’Oriental). Même

pour les plus touristiquement recon-nues, comme Imilchil, l’hôpital le plus proche est à …138 km. Or, le risque le plus pernicieux du h1N1 semble toucher les plus jeu-nes et les femmes enceintes. Une calamité qui risque d’aggraver un état des lieux depuis longtemps dé-sastreux. Chaque année, rappelle l’OMS, plus de 5 millions d’enfants meurent de maladies diarrhéiques dans le Tiers-monde. Ce chiffre cor-respondant à l’ensemble des enfants nés chaque année aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Suède et aux Pays-Bas.Au Maroc plus de 45% des enfants de la naissance à 4 ans en milieu ru-ral souffrent de malnutrition modé-

rée (allant de 2O à 4O% de déficit pondéral). Plus de 6% de ces enfants souffrent de malnutrition grave. Les insuffisances de disponibilité en eau potable et l’absence d’évacuation des déchets liquides en milieu rural constituent la seconde cause de la mortalité infantile (35% des décès pour gastro-entérites). Le retard pris dans la vaccination contre la fièvre porcine est peut-être en train de repasser sur les traces des mêmes anciens faux pas. On a beau inventer des appellations aussi pompeuses et aussi verbeuses qu’un certain Programme national de mo-dernisation et d’amélioration des capacités de gestion de l’administra-tion publique (PNMACGAP) finan-cé par le PNUd. Peine perdue. Car on peut faire la révolution n’importe où, sauf dans les administrations. Même pour mettre fin au monde, écrit Karel Kapek, il faudra d’abord détruire l’univers et seulement en-suite les administrations!

L

* Winston Churchill avait complété le vieil adage : «Une pomme par jour éloigne le médecin».Surtout si on vise bien ! ajoutait-il.* Bien que d’apparence frêle, vous vous portez comme le Pont-Neuf : Dites, après Cocteau : «J’ai une santé de fil de fer».* Le malade se doit de faire de bons mots. C’est ce qu’on attend de lui.J. Prevert : «Même assis, je ne tiens pas debout».

a La vôtre ! S. Guitry , au « comment vous portez vous ? ».-« Heu… on me porte ».* Si , comme lui, vous venez de réchapper d’une crise grave, ayez la courtoisie de dire à votre médecin :«Ah ! docteur , j’ai bien failli vous perdre».* Et nous laisserons les derniers mots à Francis Blanche :«Si vous ne vous sentez pas bien… faites vous sentir par quelqu’un d’autre».Et «Quand on à la santé, c’est pas grave d’être malade».

de quoi espérer devenir étranger dans

son propre pays! et laisser penser que

notre ministère des affaires

étrangères pourrait mieux s’occuper de

notre santé.

Page 9: 136
Page 10: 136

10 - «Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

ous avez certainement constaté que le sport dans ce bled est en dé-

clin, et par sport je ne sous-en-tends pas uniquement le football, mais également des sports comme le tennis, l’athlétisme, le cyclisme et la sorcellerie, même si j’ai des doutes sur le déclin de cette der-nière discipline qui a repris des couleurs ces derniers temps.Je ne parlerai de pas de causes internes de ce déclin, tout sim-plement parce qu’il n’y a pas de causes internes, les responsables ont très bien fait leur boulot et tout l’argent a été très bien investi dans le cadre d’une stratégie bien définie. Peut-être que la cause vient de l’extérieur, un complot algérien pour réduire le sport na-tional à néant et par conséquent casser le moral du peuple en vue d’une prochaine occupation du territoire oriental? Ou peut être que, simplement, les autres na-tions avaient plus d’argent et de matière grise pour développer leur sport, je pense notamment à la chine, les Etats-Unis, le Gabon et le Togo. (P.S : ces 2 derniers pays nous ont surclassés dans les dernières éliminatoires com-binées de la coupe du monde et coupe d’Afrique.)Oublions les causes pour un ins-tant, puisque la nature de manière générale et l’esprit humain en particulier n’aiment pas le vide. de nouveaux sports « New Age » remplacent les sports convention-nelles « has Been », des sports

nationaux qui se développent auprès d’un public très réceptif, des sports qui nécessitent pas for-cément une tenue vestimentaire particulière à part peut être une chemise à carreaux, un pantalon délavé et des chaussures en hom-mage à la gloire des années 90. Je pense notamment au PMU (Pari mutuel urbain), nouveau sport parfaitement tendance, très « in» adapté à la condition physique et surtout « sociale » d’une large tranche de la société marocaine!Je ne peux pas m’empêcher de

voir de prêt l’hygiène de vie des athlètes adeptes de ce sport. A commencer par l’alimentation. Avez-vous déjà vu le réfrigéra-teur d’un PMUiste professionnel de haut niveau? Moi si, après un accès pénible à la cuisine dû à l’odeur qui émane des 2 dernières semaines de vaisselle non lavée (ça chlingue la mort), vous y trou-verez dans ce modeste réfrigéra-teur semi-rouiller du « mar9a » surgelée, du couscous encore plus surgelé et du lait qui a force d’être périmé est devenu radioactif. Mais pourquoi il ne bouffe pas un peu de vitamines « alphabé-tiques » et de la verdure fraîche? déjà parce que ça colle pas avec son éducation alimentaire, puis son salaire à « Medina Bus » ne le lui permet pas et surtout parce que franchement choisir entre une salade complète et 5 tickets de PMU….Bref.Tu te dis qu’il faut toucher quel-ques mots à sa femme, elle faut qu’elle fasse un peu plus atten-tion à la bouffe du champion cette conasse….sauf que s’il y a deux semaines de vaisselle non lavée, c’est que sa femme l’a quitté il y a des lustres, emportant avec elle ses 3 enfants cons et les bleus sous ses yeux. Et pour cau-se, la deuxième discipline spor-

tive que notre héro PMUiste aime pratiquer : «L’alcoolisme libre », importé de Russie, il consiste à garder un minimum de 3 gram-mes d’alcool dans le sang. Lui, il battait continuellement –en plus de sa femme- des records dans le championnat national organisé et sponsorisé principalement par Acima et Marjane.Finalement à voir son hygiène de vie, j’ai peur pour le sort de ces athlètes, qui tirent les ventes des tickets PMU et des canettes hei-neken / Amstel vers le haut. Et ce qui me fait encore plus mal que de voir l’équipe nationale en bas du classement (rien à branler do-rénavant), c’est de voir des conci-toyens fantômes, avec des idées et du sang pourris, vides de tout espoir, errer dans des cafés de merde à parler « Chevaux, Bières et Botola » en compagnie d’une clic d’attardés mentaux dont la somme du QI dépasse rarement les 69 (si je dois t’expliquer « QI » c’est que tu fais certainement partie de cette clic). Je suis prêt à laisser passer les coupes du mon-de 2010, 2014, …ou 2030, mais faut-il rester indifférent devant l’agonie de toute une partie de no-tre peuple censée être productive et dynamique ?

Spoutnik

PMUistes, ces sportifs de haut niveau V

le nouveau plan de Moncef belkhayat

Page 11: 136

L’équipe du Canard a surpris Aminatou Haidar en flagrant rupture de sa grève de la faim en s’empiffrant d’un gigantesque gigot de chameau.

Boutef n’aime pas les chanteurs engagés lack-out médiatique officiel sur des chanteurs algériens du raï pour cause de soutien à la thése marocai-

ne sur le Sahara», c’est « Alkhabar», journal algérien qui le dit. Plusieurs stars du rai algé-rien qui osent critiquer le système sont en effet soumis à un embargo de la part des chaînes de télévision et des gazettes locales. Sur la liste noire figurent Reda Taliani, Cheb Azzdine et Baaziz. dans ce cadre, « Alkhabar », journal algérien, a indiqué que parmi les paradoxes qui caractérisent la scène artistique algérienne, c’est le divorce entre les médias officiels et les chanteurs les plus populaires. Le plus honni de tous c’est Baaziz qui compte parmi les noms les plus importants qui opèrent dans le champ de la chanson satirique en Algérie depuis la fin des années 80. Il est connu à travers plu-sieurs chansons engagées telle que « Ya hasra ki kounte sghir » et « je m’en fous ». Cet artiste s’est transformé au début des années 90 en por-te-parole de la classe moyenne algérienne. Tout le monde le reconnaît à son chapeau spécial et à sa guitare qui l’accompagnent partout. En 1999, Baaziz a annoncé le projet de la chanson « l’Algérie mon amour » et il a réussi à ras-sembler la plupart des chanteurs algériens rési-

dants en France, à leur tête Cheb Khaled. Une chanson diffusée par différentes stations de té-lévision de l’hexagone. Mais deux ans après, et plus précisément au cours de l’hiver 2001, il a été décidé de censurer Baaziz et d’interdire la diffusion de ses chansons. Son crime ? Avoir osé pendant l’émission artistique « Mesk lil » diffusé en direct sur la télévision algérienne de fredonner une chanson qui s’attaque à l’autorité politique de Boutef et aux galonnés de l’armée algérienne. depuis, les cassettes de Baaziz se vendent sous le manteau dans toutes les villes et villages du pays. du coup, il est devenu une grande star et ses chansons connaissent un en-gouement sans précédent du fait qu’elles s’inté-ressent au quotidien difficile de ses concitoyens tout en critiquant les pontes du régime. Quant au jeune chanteur Reda Taliani, il est interdit dans les médias officiels à cause de sa posi-tion tranchée durant l’été 2007, en marge du « premier festival international du rai » à Oujda. L’artiste a crié haut et fort avec un public en liesse « le sahara est marocain », ce qui a été considéré comme une provocation par le régi-me algérien qui aurait préféré évidemment une chanson à la gloire de la chimérique RASd et de son symbole, la marionnette Abdelaziz…

L’entretien -à peine- fictif de la semaine

aminatou haidar,traîtresse qui s'assume

''Ma patrie c'est l' algé-sario'' L es syndicats ont choisi l’ouver-

ture de la période de la vaccination contre la grippe A, qui a dé-marré mercredi 9 dé-cembre dans le Grand Casablanca, pour lan-cer la grève dans le secteur de la Santé publique en guise de protestation contre la non-tenue de ses en-gagements par le mi-nistère de tutelle. Le timing a été vraiment bien choisi ! Comble du sens de la responsabilité, le se-crétaire général de la fédération nationale du secteur de la santé, Abdelkader Tarfay, a indiqué que le timing de la vaccination ne va pas impacter la réus-site du mouvement de protestation. Vite un vaccin contre la bêtise syndicale !

Bêtise syndicale

MohaMed horani a réponSe à tout...

B

«Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009 - 11

m Vous trichez Aminatou, on ne mange pendant la grève de la faim… Vous ne savez pas cela ?l Pure mensonge. Je fais la grève de la faim pendant la journée mais je mange tard dans la soirée. Mais personne ne m’a surpris en train de m’empiffrer secrètement. L’essentiel c’est de tricher et bien cacher son jeu.

m La duplicité c’est votre fort, en effet…l Absolument, à la différence près que je me considère comme une traîtresse qui s’assume pleinement. J’ai longtemps vécu au Maroc et profité de ses largesses, je voudrais pouvoir revenir à Laâyoune pour poursuivre en toute sérénité mon activisme anti-marocain. Cela

fait partie des Droits de l’homme dont le Maroc est signataire de la charte

universelle. Me priver ainsi de mon droit à la traîtrise est scandaleux et n’honore nullement votre pays.

m Mais pourquoi avez-vous renoncé volontairement à votre passeport marocain ?l La pression, mon vieux, la

pression…

m Quelle est votre nationalité ?l Je me sens en ce moment

un peu Espagnole puisque je vis dans l’enceinte de l’aéroport de Lanzarote à Las Palmas. J’ai voulu dresser une tente et amener à mes côtés une chamelle

mais les autorités aéroportuaires m’en ont empêché. L’ambiance du désert me manque terriblement.

m Mais vous pouvez toujours partir dans les camps de Tindouf, là-bas vous ne serez certainement pas dépaysée…l Mais aux camps, ils manquent de tout. C’est l’enfer sur terre. Une pasionaria comme moi n’est pas faite pour souffrir. En vérité, ma place se trouve au Maroc que je ne considère pas comme une base-arrière démocratique pour faire prospérer le séparatisme dans les provinces du sud…

m Mais commet se fait-il que votre sponsor officiel, l’Algérie, ne vous a proposé de passeport?l Les autorités algériennes ont tellement distribué de passeports aux militants des causes chimériques qu’elles sont en rupture de stock en ce moment.

m Tenez, vous pouvez vous offrir l’Asile politique en Algérie ?l Les Algériens ne veulent pas de moi sur leur sol. En fait, je me suis prise à mon propre piège. Si je proclame que ma patrie c’est le Maroc, je risque de me voir couper les vivres par mes maîtres algériens. Si je continue ma fausse grève de la faim, c’est ma fin que je signe…Peut-être que je trouverai une place dans ma nouvelle patrie l'Algé-sario.

ProPos-Presque-recueillis Par saliha Toumi

Page 12: 136

e climat est soudain-ement devenu tendu à Copenhague. Alors

que les participants sont entrés dans le vif du sujet, un projet de texte du danemark, qui préside cette conférence de l’ONU, a échauffé les esprits mardi dernier au deuxième jour des négociations. Un texte qui a conduit le Groupe des pays en développement à dénoncer une "menace" pesant sur le succès des négociations. Le document qui ne constitue pour le moment qu’une piste pour le nouvel accord contre le réchauffement - tournait depuis près de deux semaines dans différentes délégations et a commencé à circuler dans les couloirs de la conférence. Pour Lumumba Stanislas dia-Ping, chef de la délégation soudanaise dont le pays préside la coalition du G-77 (130 pays en développement), il s’agit d'une « grave violation qui menace le succès du processus de négociation de Copenhague». « Nous n'accepterons pas un accord qui condamne 80% de la population mondiale à plus de souffrance et d'injustice », a

tonné Stanislas dia-Ping. «Les tactiques de négociations en coulisses sous la présidence danoise se sont centrées sur la volonté de complaire aux pays riches et puissants, plutôt que de servir la majorité des États qui réclament une solution équitable et ambitieuse », s'est, pour sa part, énervé Kim Carstensen, directeur du l'Initiative climatique mondiale du WWF. Comme attendu, l’aide à l’adaptation des pays en développement au réchauffement climatique sera donc le point dur des négociations. Les seules promesses claires à ce stade

concernent le déblocage immédiat d’environ 10 milliards de dollars par an dès l’an prochain et sur trois ans. Les pays industrialisés n'ont pas réellement précisé le montant de leur future contribution aux pays en développement, alors que les politiques d'adaptation au changement climatique des pays les plus pauvres sont évaluées à plus de 50 milliards de dollars par an d'ici 2050. Le conseil européen jeudi et vendredi à Bruxelles pourrait éventuellement clarifier les intentions de l'Union européenne. Les dirigeants européens devraient tenter

de s'entendre sur une aide immédiate de 2 milliards d'euros (3 milliards de dollars environ) par an aux pays pauvres. Toutefois, l'Union européenne n'a aucune intention d'avancer seule, sans les États-Unis notamment. Ceux-ci devront aussi surmonter leurs divergences sur l'opportunité de porter à Copenhague l'objectif européen de réduction des émissions à -30% pour 2020 (par rapport à 1990) en cas d'accord, contre 20 actuellement. Mercredi, la Suède a annoncé qu'elle contribuerait à hauteur de 8 milliards de couronnes (765 millions d'euros). L'aide sera versée sur la période 2010-2012, a précisé une porte-parole du Premier ministre Fredrik Reinfeldt, dont le pays assure la présidence de l'Union Européenne. C'est le seul pays à avoir chiffré publiquement sa participation, avec la Grande-Bretagne, qui a annoncé une aide de 800 millions de livres, soit environ 300 millions d'euros sur trois ans.

harcelant quant à eux une des principales figures du mouvement d'opposition au régime des mollahs. Le régime semble craindre que le mouvement de protestation né de la contestation des résultats de la présidentielle de juin ne prenne à nouveau de l'ampleur. Au cours d'une conférence de presse, le procureur général Gholam hossein Mohseni Ejehi, interrogé sur une éventuelle arrestation de Moussavi, a déclaré : « nous ne tolérerons que personne commette des actions contre la sécurité, et nous les affronterons ». « Pour l'instant, nous avons fait preuve de retenue. À partir d'aujourd'hui, il n'y aura pas de clémence », a-t-il ajouté demandant que les procureurs de Téhéran prennent des mesures plus fortes contre « ceux qui violent l'ordre public et s'en prennent à la propriété publique». La fébrilité du régime iranien est peut-être liée au fait que le calendrier des semaines à venir est riche d'occasions pour l'opposition de descendre à nouveau dans la rue, en détournant des manifestations officielles. A la mi-décembre commence le mois saint de Moharram, marqué dans l'Iran chiite par de

massives cérémonies traditionnelles de deuil. Il y aura ensuite l'anniversaire de la révolution islamique de 1979, début février, marqué par dix jours de célébrations.

n rassemblement national à la mémoire de trois étudiants tués en 1953 sous le règne du shah a tourné

à la violence lundi à Téhéran, où des milliers d'opposants ont affronté lundi dernier les forces de sécurité qui ont riposté en faisant usage de matraques et de gaz lacrymogènes. Le 7 décembre, "Journée de l'étudiant" s'est donc déroulée cette année dans un contexte de tensions liées au mécontentement ayant suivi l'élection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République. Malgré la répression, l’opposition ne désarme pas. Les manifestations se sont poursuivies mardi. Les miliciens bassidji ont attaqué les étudiants iraniens qui manifestaient pour la deuxième journée consécutive, d’autres miliciens à moto

iran : Malgré la répression, l’opposition ne désarme pas

Le climat se crispe à copenhague dans la capitale du danemark, les payes en développement, les plus touchés par le changement climatique, ont demandé de l'aide pour s’adapter. irrités par un projet d'accord circulant dans les couloirs, les pays du Sud ont dénoncé une "menace" pesant sur le succès des négociations.

B.P. 50033Casa Ghandi

Tél : 0522 23 32 93Fax : 0522 23 46 78

E-mail : [email protected] web : www.lecanardlibere.com

DirECTEur DE la PuBliCaTion ET DE la réDaCTion

abdellah [email protected]

DirECTEur Du DéVEloPPEMEnTEl amine Serhani

réDaCTEur En ChEFabdellah Chankou

SECréTariaT DE réDaCTionabdefettah El Kouri

réDaCTionamale Samie

abderrahim El Badaoui, Jamil Manar Saliha Toumi, rachid Wahbi, ahmed Zoubaïr

CariCaTurESBoudali, Zag

WEBMaSTErlarbi larzaoui

inFoGraPhiEYahia Kamal

loGiSTiQuEYoussef roumadi

iMPrESSion GrouPE MaroC Soir

DiSTriBuTionSaPrESS

DoSSiEr PrESSE aut. 51/06

DéPôT léGal2007 / 0025

iSSn2028-0416

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

caglecartoons.com

L

U

12 -«Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

rachid Wahbi

r.W

Page 13: 136

e vous conseille une lecture tonifiante et profondément optimiste en ces temps gâtés

de minarets raccourcis. des Chrétiens et des Maures, un tout petit roman de daniel Pennac qui rappelle « La Vie devant soi » de Romain Gary, alias Emile Ajar. Où les fidèles des trois religions révélées créent de l’humain pacifié, fraternal, sans effets de man-che ni diatribes.Si vous êtes un peu déprimés, vous y trouverez autant de santé que dans une bouteille de champagne qui arroserait bien un couscous. Noirs, Kabyles, Arabes, Juifs, toute une séquelle de personnages, dont un, essentiellement inexistant : le père du Petit.Car un matin, le Petit a décrété: «Je veux mon papa.» Il a repoussé son bol de chocolat et Benjamin Malaus-sène, frère de famille, a su que le Petit n’avalerait plus rien tant que le frère n’aurait pas retrouvé son vrai père. Or, ce type était introuvable. Proba-blement mort d’ailleurs. Après deux jours de jeûne le Petit était si transpa-rent qu’on aurait pu lire à travers. Mais il repoussait toujours son assiette: «Je

veux mon papa.»Tant que le petit voulait son papa, il n’y avait rien de grave, quoique cela puisse être surprenant dans la Famille Malaussène. Il y avait dans cet indica-tif une simple demande. Mais cet indi-catif s’est transformé en conditionnel, et Benjamin, quoiqu’habitué à sa fa-mille exceptionnelle, prend peur... Je préférerais mon papa! Malheureusement, ce n’est pas simple de retrouver son père. Apparemment c’est le plus mystérieux des papas de la tribu Malaussène. Benjamin fait le récit de son arrivée à son collègue Loussa, Sénégalais expert en littéra-ture chinoise.Ce très court roman de 90 pages per-met à Pennac tous les tours de passé-passe possibles et imaginables en met-tant en abîme le rôle de la littérature. Comme d’habitude avec les Malaus-sènes le style est vif, fleuri et enlevé. On rit beaucoup de leurs chamailleries et de leurs principes.Voilà comment une recherche où le destin est très complaisant va finir….Aidé de son ami Loussa de Casaman-ce, le spécialiste de littérature chinoi-

se, il va partir dans ses souvenirs à la recherche du père du Petit, entre ma-fia, grabat, ténia et littérature.Cette minuscule nouvelle est du très grand Pennac, du très grand Ma-laussène. On se laisse charmer dès la première page, et on est déçu à la dernière, déçu que ça se finisse déjà! Avec un clin d’oeil à un autre grand écrivain, Jerome Charyn. Si vous ne connaissez pas la famille Malaus-sène, courrez lire cette nouvelle fraî-che et pleine d’humour.La fin est inouie, comme l’histoire, le nombre de personnages et leurs coutumes. A propos, il ne s’agit ni des Chrétiens ni des Maures dans ce livre. L’expression est latino-améri-caine et signifie, du riz et des haricots noirs. Vous savez qui sont les haricots noirs, bien entendu !!!daniel Pennac est né, en 1944, au Ma-roc, dans une famille de militaires. Il a passé son enfance au gré de garni-sons en Afrique et en Asie du Sud-Est, avant d’obtenir, à Nice, une maîtrise de lettres et d’opter pour l’enseigne-ment.Ses premiers romans étaient des ro-

mans burlesques et des livres pour enfants. Lors d’un séjour au Brésil et à la suite d’un pari, il découvrit la «Sé-rie noire». C’est ainsi qu’en 1985 son premier livre, Au bonheur des ogres, de cette série d’aventure de Benjamin Malaussène fit sa sortie.daniel Pennac était jusqu’à récem-ment professeur de lettres, et tient à garder un contact avec l’école en al-lant y présenter ses romans.

a chaîne de télévision 2M que nous n’avons jamais arrêté de suivre, même de

loin en loin, est dans un fameux pé-trin. Et si on le savait plus ou moins, si on entendait des mauvaises nouvelles, on croyait ferme que la seule ouver-ture télévisuelle du Maroc finirait par dépasser ses problèmes. Je n’ap-pelle pas ça une belle histoire parce que lorsqu’on finit dans un gouffre financier et que la survie même de la chaîne avec sa relative audace, vestige lointain d’un nouveau ton né avec la chaîne qui avait enterré la pre-mière chaîne 36mètres sous terre. Par ailleurs, même après sa nationalisa-tion, elle était resté fondamentalement différente. détail révélateur : si vous appelez au téléphone un journaliste, la standardiste vous le passe. Essayez avec Al Aoula et donnez m’en des nouvelles. Par ailleurs, les journalistes étaient tout sauf des pithécanthropes, ils étaient de leur temps et certains d’entre eux s’arrangeaient toujours pour feinter la censure même si on a forcé des journalistes à se positionner dans de faux combats qui ne leur di-saient rien qui vaille. Proche des ci-toyens, la chaîne et particulièrement ma direction de l’information et les journalistes n’étaient pas des Martiens

fourvoyés en contrées inconnues, ils couvraient les conflits sociaux, don-naient la parole aux plus humbles.Khadija Masmoudi a bien raison de dire que « plus que sa dimension audiovisuelle, l’avènement de la chaî-ne d’Aïn Sebaâ annonçait en réalité un changement d’époque. d’abord celle de l’ouverture politique pro-gressive du Maroc et de la transition démocratique». Alors c’est justement pour cela que nous trouvons que c’est plutôt une histoire triste. Celle d’une chaîne qui eut fière allure et qui patau-ge aujourd’hui dans la débine ce qui prépare fatalement la tutelle absolue et définitive des pouvoirs publics non seulement sur sa gestion mais aussi sur ce qu’on peut appeler sa ligne éditoriale. C’est cette ligne qui avait permis à la chaîne de révéler aux Ma-rocains une tentative de déportation massive d’une tribu Amazighe vers les bidonvilles des plaines. Que c’est-il passé outre le passage du crypté au clair et du privé au public? Une histoi-re de sous, la rémunération de Régie 3 qui gère la publicité pour la chaîne. Nous vous épargnons les chiffres, la question est la suivante : 2M a-t-elle une chance de survivre dans la dignité ? Et puis il s’agit du casse-croûte de 700 personnes.

2M à la croisée des chemins….e boudons pas notre plaisir, Eir Kusturica, on l’aime, on aime ses films et ses musiques de

film. Alors quand il dit que « Le Festi-val international du film de Marrakech (FIFM) est une manifestation «qui glo-rifie le bon cinéma», c’est un avis qui nous flatte sainement, surtout qu’il a poursuivi, selon le Matin du Sahara que « Ce Festival est une sorte de «vitrine de l'impact individuel du cinéma » et qu’il souligne que la politique d'ouverture sur le monde prônée par le FIFM favorise la communication entre le Maroc et le reste du monde, on se sent prêts à avaler le monde du cinoche. Il dit aussi «Les salles de cinéma ne pensent qu'à faire fortune en encourageant la commercialisation de films de bas niveau», mais là, on se demane s’il parle juste du Megarama ou aussi du cinela Mauritania de Chichaoua. Je voudrais maintenant vous parler de Kad Merad, un acteur extraordinaire malheureusement galvaudé par des co-médies légères comme Bienvenue chez les Chti’s, un film qui l’aura quand même fait connaître à des dizaines de millions de spectateurs. A l'affiche de RTT, l'ac-teur repense pour l’Express à ses années de galère, et du temps où, chevelu et plein de rage, il se rêvait en batteur de hard rock ! « Question : « Un césar en 2007

pour Je vais bien, ne t'en fais pas, Bienve-nue chez les Ch'tis hier, Le Petit Nicolas aujourd'hui... Vous avez pris votre envol sur le tard, mais, depuis, tout ce que vous touchez se transforme en or ». Réponse très réaliste et sans esbroufe : Oui, je suis resté longtemps sur la piste de décollage ! Mais, sans fausse modestie : « C'est le film qui fait son succès, pas ses acteurs. En dix ans, j'ai eu la chance de tourner dans des films importants, mais j'ai eu aussi ma part d'échecs. dans ce métier, le casting est permanent. On ne peut jamais dire "ça y est". Quand un metteur en scè-ne m'appelle aujourd'hui, j'espère qu'il ne le fait pas parce qu'il pense que je suis sy-nonyme de succès, sinon il se trompe. Ar-thur vit des jours tranquilles entre Floren-ce, sa compagne depuis cinq ans, et son magasin de sport spécialisé. Tout va par-faitement bien jusqu'au jour où Florence lui annonce sans préavis qu'elle le quitte pour un autre homme. Arthur ( Kad Me-rad) décide de profiter de quelques jours de congés pour partir à Miami et tenté de récupérer sa petite amie qui l’a quitté pour un autre. Mais au cours du voyage, Émilie, une jolie voleuse de tableau dis-simule son larcin dans les bagages d’Ar-thur. d’où péripéties etrebondissements. RTT, est un film pour se détendre et éviter toute foulure des méninges.

emir, Kad et les autres

Feuilleté de canard

L N

r.Wa.S

a.S

«Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009 - 13

Jconditionnel dévastateur

Page 14: 136

Un petit garçon et une petite fille discutent.

- L’autre jour, j’ai trouvé un préservatif sous la véranda. - Ah bon ! Et c’est quoi, dis je comprends pas, ça veut dire quoi véranda ?

Une petite fille feuillette l’album photos de fa-

mille. Soudain, elle demande à sa mère : - M’man, qui c’est ce beau brun en maillot de bain, avec des muscles superbes sur la photo à côté de toi à la plage? - C’est ton papa quand je l’ai connu ! - Ah bon ? C’est mon papa ?Ben alors, qui c’est le gros type chauve qui vit à la maison ?

Un instituteur se fâche après un de ses élèves :

- Je t’ai enseigné tout ce que je sais, et tu es toujours aussi ignorant.

Un mari félicite sa femme sur l’excellence du dîner

qu’elle a préparé : - délicieux, ton pâté, chérie ! Où as-tu trouvé la recette ?

- dans un livre d’Agatha Chris-tie, mon amour !

Le mari à sa femme: As-tu déjà regardé un

homme depuis notre mariage en te disant que ce serait bien d’être de nouveau célibataire? - Oui, toi, tous les matins.

Un couple de campeurs arrive dans une superbe

vallée. - Ce paysage est tellement beau que j’en reste muette ! - Super ! Plantons la tente ici.

Un radin est en train de décoller le papier peint de

son salon. Le voisin de palier s’étonne : - Vous allez poser un nouveau papier ? - Non ! On déménage !

Notre chef est décédé. C’est très triste, évidem-

ment. Mais qui est l’autre personne décédée ? - L’autre personne ? - Ben, oui. Sur le faire-part il était écrit: «Avec lui disparaît notre meilleur collaborateur...»

Pour les amateurs des produits frais

de la mer une seule adresse :

Le restaurant «Le Poisson»- Un cadre agréable- Des prix étudiés

57, Bd de la Corniche Aïn Diab Casablanca

TÉL. : 022 79 80 70 / 022 79 80 88Fax : 022 79 80 86

La Bonne table de la Corniche

Abonnement Maroc : - 6 mois : 190dh - 1 an : 350dh

Etranger : - 6 mois : 35 euro - 1 an : 60 euro Joignez à votre chèque libellé pour le compte de coMinfo

votre nom et adresse à :«le canard libéré»

boite postale B.P. 50033Casa Ghandi

virement bancaireMaroc : rib : 002 780 0005212280032200 90

international : iban : Ma 1900 2780005212280032200 90 (frais à charge du donneur d’ordre)

code SWift : arab Ma Mc xxx

pour s’informer vrai et drôle tout en se formant

une opinion justeLisez

cherchons un seuL Locataire

immeuble à usage de bureaux d’une superficie

4000 m2 avec 2 sous-sols pour un parking de 100 places.

adreSSe :

Sidi Maârouf lotissement attawfik le Zenith

technoparc casa nearshore

contact :06 61 17 74 44

fax :05 22 79 80 86

Une récente étude en Angleterre a mis en exergue la probabilité de chacun à divorcer en fonction du

métier qu'il exerce ou de celui qu'exerce son compagnon. Ainsi, les ingénieurs agronomes sont les personnes les moins susceptibles de divorcer. L'étude montrerait que les personnes travaillant dans le domaine de la santé ou qui ont un métier les amenant à rencontrer beaucoup du monde seront davantage concernées par le divorce dans leur vie sentimentale. Ainsi, les danseurs, chorégraphes, masseurs et barmans auraient en moyenne 40% de probabilité de subir une rupture à cause de leur métier. Et les infirmières, psychiatres et auxiliaires de vie entrent dans cette même catégorie.A contrario, les dentistes, ecclésiastiques et pédicures ne seraient qu'entre 2 et 7% à divorcer. Mais le métier le moins enclin au divorce reste l'ingénieur agronome. Ces derniers seraient en effet

moins de 2% à se séparer de leur compagne ou compagnon. Ces résultats prendraient en compte le nombre d'heures travaillées, la pression de chaque métier, les modulations des horaires ainsi que le cadre dans lequel s'exerce la profession. Le psychologue professionnel dai Williams explique : "Les personnes impliquées dans les professions de santé expérimentent un niveau élevé de séparation. Cela pourrait s'expliquer par une grande dépense de temps à s'occuper des autres, au mépris de leur propre famille, ou parce qu'elles constituent des personnes naturellement sensibles, plus vulnérables". Cette étude fait suite à la création d'une formule établissant la probabilité du succès d'un mariage basé sur la profession de l'autre personne. Inventée par le dr Michael Aamodt, la formule prend en compte le nombre de personnes séparées et divorcées dans une profession, divisé par la population totale des personnes mariées ou en couple.

L’arroseur arrosée journaliste irakien qui s'est rendu célèbre pour avoir lancé ses chaussures sur George Bush a été

victime du même geste mardi à Paris.Alors qu'il donnait une conférence de presse, Mountazer al Zaïdi a été pris à partie, en arabe, par un confrère irakien qui s'est déchaussé et lui a lancé sa chaussure, sans l'atteindre, selon des images diffusées par la chaîne M6. Le lanceur, vêtu d'une veste de cuir, aurait reproché à Zaïdi d'être partisan d'une dictature en Irak. Il a été aussitôt repoussé par des personnes présentes dans la salle et a quitté les lieux en souriant.Les images de Zaïdi jetant ses chaussures sur Bush, alors président américain, en décembre dernier lors d'une conférence de presse à Bagdad avaient fait le tour du monde, passant en boucle sur les chaînes de

télévision et les sites de partage de vidéos.Condamné en première instance à trois ans de prison pour voie de fait sur la personne d'un chef d'Etat étranger, le journaliste avait vu sa peine ramenée à un an de prison. Il a été libéré à la mi-septembre.

Les métiers du divorce

Plats savoureux. Prix étudiés. Cadre chaleureux

Votre restaurant à Casablanca

U

14 - «Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009

L

Page 15: 136

«Le Canard Libéré» vendredi 11 décembre 2009 - 15

Horizontalement 1- Il a plus d’un tour dans son sac. 2- De bouche àoreille - Coup de tambour. 3- Avancer en liquide -Indolent brésilien. 4- Soutien de quille - Esprits gnos-tiques. 5- Peuvent étrangler dans l’ombre. 6- Terredivinisée - Enlève une voyelle. 7- L’existence chezHeidegger. 8- Fromage hollandais - Jeune danseur.

Verticalement1- Région de forte altitude. 2- Il est resté horschamps. 3- Remporte la victoire - Accord franco-russe. 4- Ses frontières sont vagues - Equipe anglai-se. 5- Sont donc parmi l’effectif. 6- Arbre de baies -Se plie au travail. 7- A prendre avec deux pieds ouquatre pattes - Ordre de tirer sur la gauche. 8- Vien-nent au monde.

Mots croisés

KAKURO

Solution des jeux dans le prochain numéro

Mots fléchés

A méditer

La parole ne représente

parfois qu'une manière plus adroite

que le silence de se taire.

Simone de Beauvoir

Su-Do-Ku

Complétez cette grille de manière à ce quechaque ligne, chaque colonne et chaque carré

contienne une fois et une seule foistous les chiffres de 1 à 9

Remplissez les cases blanches avec des chiffres(de 1 à 9) afin que la somme de tous les chiffres d'unemême ligne ou colonne soit égale au nombre inscrit

dans la case noire définissant la ligne ou la colonne etque cette ligne ou colonne ne contienne pas deux fois

le même chiffre.

2 5 1

1 25 3 8 7

5 9

614

7 9

8 42 7

Solution des jeux du numéro précédent

Horizontalement : 1- Oasienne. 2- Unes - Aïs. 3- Intérêts.4- Gai - Ivre. 5- Enlie. 6- Ogres - Ut. 7- Ur - Pause. 8- Recenser.Verticalement : 1- Ouighour. 2- Anna - Gré. 3- Setier. 4- Ise -Nèpe. 5- Rilsan. 6- Naevi - Us. 7- Nitreuse. 8- Esse - Ter.

Mots fléchés

Mots croisés

KAKURO

Su-Do-Ku

6 3 4 3 1 2 65 1 3 1 2 7 83 4 2 5 4 31 2 3 8 7 4 6 57 6 4 2 5 3 8 92 7 5 3 5 18 9 1 4 2 3 44 5 2 1 3 1 2

11 22 33 44 55 66 77 881122334455667788

7 3

3 569

8 41 28 387

34

18

38 1924

37

44

38

41

286

28 19

36

4

5 8 2 9 7 6 4 3 13 4 6 5 1 8 2 7 97 1 9 2 3 4 5 8 62 5 1 7 4 9 8 6 36 7 8 3 5 2 1 9 44 9 3 8 6 1 7 5 29 3 4 1 8 5 6 2 78 6 7 4 2 3 9 1 51 2 5 6 9 7 3 4 8

A A O E A P D CB L A S P H E M A T O I R E A

I N T R E P I D E S E M U SA M E R E I S O L A T I O N S

E M E S E E R E A N N E EU N I S P I A S S I E T T E

T E T A I E N T E N T E EC A U N E A I R S T E L E

T A N T E P O U T I E L NF I N I P R E N N E S O E G

O I S E L E E E R S E S UI N C I T E S E S C U L A P E

R E C U T C E S S I E UG N O N T R O U E S E T A L

A C N E O U S T G N G EA C H E T E U R E S P E R E R

R E S A L E N T F L U E R AD E S T U T E L L E R E E S

Explosif

Oeuvred’EdmondRostand

Pas posi-tivement

Etre horsd’haleine

N’a plusd’éclat

Plumard

Aen main

Etudié denouveau

Corrigent

Maladiecutanée

Travauxdirigés

Retenue

Entaille

Primogé-niture

Habileté

Arméesecrète

Club deSettat

Serendront

Terres derêve

Natte enosier

ThéorieD’Einstein

Tente

Ne diraspoint

Bien bâtie

Commeles

Françaises

Hôpital

Passageaux urnes

Pays

Rivièresuisse

Constella-tion

Chérissent

Préposition

Doigt dela main

Hommed’épée

Strophes

Sont aunombre

de quatre

En place

Monnaiebulgare

Racontars

Déambule

Ville belge

Procheparente

Alertent

Eus envue

Transpirer

Du passé

De hautrang

Refuse

Note

Confierau sol

Balancer

Tenaces

Meneusede bêtes

Décréter

Cube

Annoncéesen toutes

lettres

Quémande

Revenurégulier

Dans leshuiles

Répertorié

Plantegrimpante

Unitémilitaire

Un vélo

Chabots

Danse

N’avouespas

Tacheté

Lancement

Souterrain

Métaljaune

Passent enpremiers

Modèlede dureté

D’unesaison

CaleDe celuidont je

viens deparler

Réfléchi

Séparationdes lettres

En les

Vedette

Bonnesballes

Gâtées

Dure àrégler

Arriventavec

pompe

Bramés

Page 16: 136