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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE DU MALI SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Un Peuple –Un But –Une Foi UNIVERSITE DE BAMAKO Année universitaire 2010-2011 thèse N° /_ TITRE LES RAISONS DABANDON DE LA   VACCINATION DE ROUTINE  DU PEV DANS LES DISTRICTS DE KATI ET NARA DE LA  REGION DE KOULIKORO  CHEZ LES ENFANTS DE 12-23 MOIS ET LES MÈRES DENFANTS DE 0 -11 MOIS

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE DU MALI SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Un Peuple–Un But–Une Foi

UNIVERSITE DE BAMAKO

Année universitaire 2010-2011 thèse N° /_

TITRE

LES RAISONS D’ABANDON DE LA   VACCINATION 

DE ROUTINE  DU PEV DANS LES DISTRICTS DE KATI ET NARA DE LA  REGION DE KOULIKORO

 CHEZ LES ENFANTS DE 12­23 MOIS ET LES MÈRES D’ENFANTS DE 0 ­11 MOIS

THESEPrésentée et soutenue publiquement

THESEPrésentée et soutenue publiquement le 11./06./2011 devant

la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie Par :

M. ALY M. GUINDOPour obtenir le grade de Docteur en Médecine

(DIPLOME D’ETAT)

PRESIDENT : Professeur Flabou BOUGOUDOGO

MEMBRE : Docteur Bintou KONATE

CO-DIRECTEUR DE THESE : Docteur Modjirom NDOUTABE

DIRECTEUR DE THESE : Professeur Mamadou S. TRAORE

2Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

JURY

BISMILLAHI RAHMANI RAHIM

AU NOM DE DIEU, CLEMENT ET MISERICORDIEUX

Nous dédions cette thèse

A ALLAH Lis au nom de ton seigneur qui a créé,

Qui a créé l’homme d’une adhérence

Lis! Ton seigneur est très noble,

Qui a enseigné par la plume «le calame»

A enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas

Sourate 96 «l’adhérence».Verset 1à 5.

«ALLAH! Point de Divinité à part Lui, Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même. Ni

somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur

la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur

future. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’il veut. Son trône déborde les cieux et la

terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, Le Très Grand».

3Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

ALLAH! Le Premier, Le dernier qui nous a fait exister, nous fera mourir et nous

ressuscitera.

ALLAH! Prie sur MOUHAMAD et sa famille comme Tu as prié sur IBRAHIM et sa

famille, béni MOUHAMAD et sa famille comme Tu as béni IBRAHIM et sa famille.

ALLAH! Fais en sorte que ce travail soit une preuve pour nous et non une preuve contre

nous au jour des comptes. Par ta Miséricorde, ta bonté et ta grâce, tu nous as assistés tout au

long de notre vie ; nous te prions Seigneur, Maître des cieux et des terres créateur de

l’univers d’accepter ce modeste travail en témoignage de notre reconnaissance et de notre

foi. Fasse que nous nous souviendrons toujours de toi en toute circonstance et que nos

derniers mots sur terre soient la prononciation de la «CHAHADA»

ALLAH! Pardonne-nous pour toutes les imperfections que nous aurions faites

jusqu’aujourd’hui.

A mes grands-parents

Ν Paternels

Feu Beydi GUINDO et Feues : Aissata BAH, Maïssata BAH, Binta DIALLO, Lala SIDIBE,

Sanare BAH.

Ν Maternels

Feu Abdramane KONE, Feue Korotoumou SAGARA, Fadima TALL.

Vous qui avez quitté ce bas monde sans avoir eu la joie de me voir DOCTEUR. Recevez, à

titre posthume, ce travail comme une réalisation de vos vœux, pour un avenir prometteur de

votre descendance. A travers vous ; je pris pour le repos de l’âme de tous mes ascendants.

Dormez en paix chers grands-parents et que Le Bon DIEU vous accueille dans son paradis.

AMEN !!!

Ν A mon Père : Modibo GUINDO

Toi qui m’as donnée la vie, toi sans qui je n’aurais jamais été ce que je suis actuellement.

Toi qui a été au début, pendant et à la fin de ce travail, jamais je ne trouverais les mots

exacts pour t’exprimer notre admiration et notre fidèle affection. Tu es ma fierté. Je ne

t’échangerais jamais, même pour toutes les richesses du monde. Puisse Dieu te garde encore

4Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

longtemps au près de nous et en très bonne santé, car nous n’aurons jamais fini d’avoir

besoins de toi.

Ν A ma Mère: Salimata KONE

Si l’on avait le pouvoir de choisir une mère, je n’aurai pas hésité une seconde à te choisir.

C’est toi qui gouverna mes premiers pas, c’est toi qui m’allaita, c’est toi qui m’adossa, c’est

toi qui me réveilla tôt le matin pour apprendre mes leçons aux primaires..., Ces quelques

mots n’exprimeront pas assez tout ce que j’éprouve ce jour. Tu incarnes, pour nous,

l’affection pure, naturelle de la mère dévouée, courageuse et tolérante. Tu es le pilier de notre

réussite. Merci Maman !!!

Que le Tout Puissant te garde aussi longtemps au près de nous !!! Amen

Ν A Mes oncles & Tonton: Feu Abdoulaye GUINDO, Feu Doré dit Ba GUINDO,

Boubacar GUINDO, Tidiane KONE, Mamadou GUINDO, Ousmane GUINDO, Alou

GUINDO, Feu Lamine KONE, Ibrahim GUINDO, Sinaly GUINDO, Feu Madou KONE,

Alassane GUINDO, Idrissa KONATE.

Je ne saurais exhiber ici, toutes mes reconnaissances et mes considérations envers votre

personne. Vous m’avez soutenu à chaque instant de ma vie. Que Dieu vous bénisse. Dieu

accueille leurs âmes dans ton PARADIS!

Ν A mes Tantes: Sirantou GUINDO, Fatouma GUINDO, Feu Baya GUINDO, Aïssata

GUINDO, Mariam GUINDO, Kadia GUINDO, Ada GUINDO, Koudia KONE, Fadimata

KONE, Matou KONE, Safiatou KONE, Lafia GUINDO, Gogo GUINDO, Simpama

GUINDO, Aminata KONE, Ina TRAORE, Kadidiatou G CAMARA

Vous êtes l’exemple incontesté de la tolérance, de l’affection vers les enfants d’autrui,

de bonté dans toutes ses dimensions. Recevez ici chères Tantes, l’expression de ma

profonde gratitude. Dort en Paix “Tanti Baya”

Ν A mes Frères: Ousmane GUINDO, Cheick O GUINDO, Seydou GUINDO, Abdramane

GUINDO, Amadou GUINDO.

Je n’exprimerai jamais assez tout l’amour fraternel que je ressens pour vous. Vous êtes

et vous serez toujours mes premiers compagnons pour la vie. Je vous souhaite beaucoup

de courage et de chance dans la vie pourqu’ensemble, nous puissions adoucir et remplir

de bonheur les vieux jours de nos parents. Donnons-nous la main. Que Dieu nous

protège...

Ν A ma sœur: Korotoumou GUINDO

5Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

En témoignage de l’affection qui nous unis, je te souhaite beaucoup de bonheur dans la vie.

Que Dieu te Protège...

Ν A mes Cousins & Cousines: Madou DIAKITE, Kalilou ONGOIBA, Souleymane DIAKITE,

Maïssata ONGOIBA, Hama GUINDO, Awa GUINDO, Hatou ONGOIBA, Ibrahim GUINDO,

Fanta GUINDO, Marie GUINDO, Maïssata GUINDO, Hamidou ONGOIBA, Beydi

GUINDO, Mamadou GUINDO, Fatoumata GUINDO, Amina GUINDO, Mariam GUINDO,

Beydi SACKO, Salif GUINDO, Mamadou KEITA, Adiara KEITA, Fanta SIDIBE, Sabine

BOER, Julien BOER, Abdramane BOER, Abdoulaye GUINDO, Aissata GUINDO, Kany

GUINDO, Toumany GUINDO, Beydi TRAORE, Aissata TRAORE, Moctar GUINDO, Cheick

O GUINDO( Paix à son âme), Modibo GUINDO( Paix à son âme), Maimouna GUINDO,

Sanare GUINDO, Oumar OUATTARA, Sanare OUATTARA, Kadidiatou GUINDO, Djeng

TAMBOURA, Ta dite Sabine GUINDO, Rokia dite Mamy GUINDO, Tim GUINDO.

. POUR NE CITER QUE CECI…

Vous m’avez tous soutenue d’une manière ou d’une autre en un moment bien précis

dans la vie. Prions à la mémoire de ce qui nous ont précédés dans l’autre monde. Que

Dieu nous donne plus de chance et beaucoup de bonheur. Donnons-nous la main, nous

surmonterons tous les obstacles inchallâh.

Ν A mes beaux frères & belles sœurs: Ma profonde reconnaissance trouvez ici le

profond respect. Cultivons la paix et la tolérance.

A mes Gendres: Toutes mes considérations. Cultivons l’esprit d’humanisme et de

tolérance.

Ν A mes Ami (es): Malick N’DIAYE, Jean R SANGARE, Gabriel SANGARE, Mme KANE

Bana CISSE, Mady TRAORE, Souleymane SAWADOGO, Amadou A DRAGO, Yehia SEYDOU

etc.… Ensemble pour l’éternité.

Ν A mes ainés Médecins : Dr KEITA Kadiatou Tall, Dr COULIBALY Idrissa, Dr KONATE

Abdoulaye, Dr BABY Zeynab YATTARA, Dr Ibrahim S Bah, Dr SANGHO Oumar, Dr DOLO

Ibrahim, Dr SANOGO Mahamadou, Dr KONATE Bassy.

Vos soutiens indéfectibles me pousse à vous réitérez

toutes mes considérations, respects, sympathies envers votre modeste personne. Que

Dieu vous bénisse tous.

Ν A mes Camarades de promotions: Je ne saurais vous citer tous. Sachez que ce travail

est le vôtre. Que Dieu vous bénisse.

6Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Ν A la Ligue Islamique des Elèves et Etudiants du Mali(LIEEMA), Association action

sante commune I, Association des Etudiants Nionois en Santé

Ν A tous les étudiants de la FMPOS: Bon courage pour le reste du cycle.

Ν A tous les malades: Que DIEU vous donne la bonne santé

7Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Tout d’abord, la tâche me revient en ce jour de remercier très sincèrement toutes les

personnes de bonne volonté qui de loin ou de près, ont contribués à la réalisation de ce

travail. Je ne saurais jamais énumérer de façon exhaustive les parents, les ami (es), les

connaissances, les copains, les camarades, les collègues, et maîtres qui m’ont apporté

leurs soutiens moraux, matériels et scientifiques tout au long de mon parcours scolaire et

universitaire. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.

A tout le corps professoral de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et

d’Odontostomatologie pour leur enseignement de qualité.

A tous mes professeurs du primaire jusqu’à la faculté.

A tous les étudiants de la Faculté de Médecine, Pharmacie et d’Odontostomatologie.

A tous les personnels de la bibliothèque de la FMPOS

A tous les travailleurs de L’OMS Mali

A tout le personnel du service de la Gynécologie, de la Pédiatrie, de la Médecine

interne, de L’ORL, de l’Urgence réanimation du CHU- Gabriel Touré et du CHU-

Point-G.

8Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

A tout le personnel du DRS Koulikoro, de l’ASACODJE, CSRef de Kati, Nara et

Niono.

9Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

A notre maître et Président du Jury

Professeur Flabou BOUGOUDOGO

• Maître de conférences agrégé en bactériologie et virologie à la Faculté de

Médecine, de Pharmacie et d’Odondo-Stomatologie.

• Directeur général de l’Institut National de Recherche en Santé Publique.

• Responsable des cours de bactériologie et virologie à la Faculté de Médecine, de

Pharmacie et d’Odondo-Stomatologie ;

• Médaillé du Mérite National de la Santé.

Cher maître,

Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury malgré vos multiples et

importantes occupations.

La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de présider ce jury est la preuve de votre

générosité et de votre modestie.

Votre simplicité, vos qualités humaines, vos qualités pédagogiques et votre grande culture

scientifique font de vous un maître incontestable, admirable et un exemple à suivre.

Recevez ici cher maître l’expression de notre profonde gratitude et toute notre reconnaissance.

10Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

A notre maître et JugeDocteur Bintou KONATE

• Candidate au PHD en Santé Publique à Finalité Epidémiologie et Biostatistique

à l’Ecole de Santé Publique de l’Université Libre de Bruxelles.

• Master II en Santé Publique à finalité Epidémiologie et Biostatistique à l’Ecole de

Santé Publique de l’Université Libre de Bruxelles.

• Master Complémentaire en Santé Publique Orientation Santé et Développement

(Cours interuniversitaires : Université Libre de Bruxelles, Université Catholique

de Louvain, Université de Liège).

• Docteur en médecine (Faculté de Médecine de Pharmacie et

d’Odontostomatologie de Bamako)

Cher maître,

Nous sommes très honorés de vous avoir dans ce jury et de pouvoir bénéficier de votre apport

pour l’amélioration de la qualité de ce travail.

Votre grande disponibilité, vos connaissances médicales et scientifiques immenses, votre sens

aigu du travail bien accompli, du respect et de la discipline font de vous un maître admirable.

11Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Veuillez accepter cher maître, nos sentiments de reconnaissance et de respect.

A Notre Maître et Co-directeur de Thèse

Docteur Modjirom NDOUTABÉ

• Actuel chargé de l’initiative pour l’éradication de la poliomyélite à l’équipe

interpays de l’Afrique de l’Ouest à l’OMS/Ouagadougou.

• Ex Chef d’Equipe PEV/OMS/MALI

• Assistant Chef de Clinique en Santé Publique et en Médecine Communautaire à

la Faculté de Médecine d’Abidjan

• Spécialiste en Santé Publique et en Médecine Communautaire

• Diplômé en Médecine Tropicale, et Parasitaire de l’université de Paris VI

• Ex Chef du Centre des Vaccinations Internationales à l’Institut Nationale

d’Hygiène Publique de Côte d’Ivoire (INHP).

Cher Maître,

12Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Il nous serait très difficile de trouver les mots justes pour vous exprimer notre reconnaissance.

Vous nous avez fait un inestimable honneur en acceptant de codiriger ce travail malgré vos multiples occupations.

Votre humilité, votre abord facile, votre amabilité, votre disponibilité constante et vos qualités sociales ont fait de vous un homme appréciable et apprécié de tous. Vos immenses qualités

d’homme nous force l’admiration.Permettez nous ici de vous exprimer notre profond respect et notre considération les

plus distingués.

A notre maître et Directeur de ThèseProfesseur Mamadou S TRAORE

• Ph.D en Epidémiologie de l’Université de Londres

• Maître de conférences en Santé publique de l’université de Bamako

• Chef de D.E.R en Santé Publique à la FMPOS

• Chevalier de l’Ordre de Mérite de la Santé du Mali

Honorable maître,

En acceptant de diriger ce travail, vous avez signifié par la même occasion votre confiance en

notre modeste personne.

13Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Homme de science réputé et admiré par tous, nous avons été très séduits par votre simplicité,

vos immenses qualités humaines, scientifiques. Votre disponibilité et votre grande culture

médicale et scientifique imposent respect et admiration.

Cher maître, nous vous prions de bien vouloir accepter l’expression de nos très sincères

remerciements.

ARV : Antirétroviraux

ASACO : Association de Santé Communautaire

ASACODJE : Association de Santé Communautaire de DjelibougouBCG : Bacille Calmette GuérinBK : Bacille de KochCNI : Centre National D’ImmunisationCPN : Consultation PrénataleCSCOM : Centre de Santé CommunautaireCSREF : Centre de Santé de RéférenceDNSI : Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique DTC : Vaccin contre Diphtérie, Tétanos, CoquelucheEDS : Enquête Démographique et de Santé

ELISA : Enzyme-Linked Immuno-Sorbent Assay

FJ: Fièvre JauneHib : Haemophilus Influenzae type b

IDR : Intradermoréaction

IgM : Immunoglobuline M

14Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

IM : Intramusculaire

IP : Inhibiteur des protéases

PEV : Programme Elargi de VaccinationOMS : Organisation Mondiale de la Santé

Penta: Pentavalent (vaccin DTC+HepB+ Hib)S.A: Stratégie avancéeSC : Sous cutanée S.M : Stratégie MobileSIDA : Syndrome Immuno Déficience AcquiseUI : Unité internationale

UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance

VAA: Vaccin Anti Amaril

VAT: Vaccin Anti-Tétanique

VAR : Vaccin Anti-RougeoleuxVIH : Virus d’immunodéficience humaineVPO : Vaccin Polio Oral

15Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Tableau I: étapes importantes du développement des vaccins

Tableau II : cible des enfants de 0 à 11 mois

Tableau III : cible femmes de 15 à 49 ans

Tableau IV : schéma thérapeutique de l’OMS

Tableau V : définition de cas recommandée par l‘OMS

Tableau VI : aspects spécifiques de la surveillance de la maladie à Hib

Tableau VII : vaccins anti-Hib disponible

Tableau VIII : résumé des doses et voies d’administrations des vaccins

Tableau IX: Taux d’accroissement régional : 2,5

Tableau X : données socio-démographiques

Tableau XI statut vaccinal des enfants 12-23 mois dans les deux districts

Tableau XII: répartition des enfants en fonction des cartes de vaccination

Tableau XIII: proportion des enfants (12-23 mois) ayant reçus leur dose complète avant leur

anniversaire.

Tableau XIV : couverture vaccinale de (BCG-VAR et Penta1-Penta3) avec le taux d’abandon

dans les districts.

Tableau XV: proportion des vaccinations faîtes selon les centres et les stratégies par Antigènes

(en%).

Tableau XVI : répartition des causes de non vaccination selon les responsabilités

Tableau XVII: caractéristiques sociodémographiques des mères d’enfants de 0-11 mois

Tableau XVIII : répartition selon le statut vaccinal des mères d’enfants (0-11 mois).

Tableau XIX : couverture vaccinale (VAT1, VAT2, VAT3, VAT5) et le taux d’abandon

16Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Tableau XX : répartition en fonction des raisons d’abandon évoquées par les mères

Tableau XXI : grappes du district de Nara

Tableau XXII : grappes du district de Kati

Figure 1 : couverture vaccinale des antigènes dans les districts de Kati et Nara en commun

(n=420).

Figure 2 : répartition des enfants (12-23mois) en fonction de cicatrice de BCG

Figure 3 : couverture vaccinale dans le district de Kati (n=210)

Figure 4: couverture vaccinale dans le district de Nara (n=210)

Figure 5 : couverture vaccinale des districts de Kati et Nara de façon comparative (n=210

chacun)

Figure 6 : distribution de l’âge des mères d’enfants de moins d’un an (n=420)

Figure 7: couverture vaccinale des mères d’enfants de 0-11 mois les districts en commun

(n=420)

Figure 8 : couverture vaccinale des mères des enfants de 0-11 mois dans le district de Kati

(n=210)

Figure 9: couverture vaccinale des mères des enfants de 0-11 mois dans le district de Nara

(n=210

SOMMAIRE

17Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Page

I – Introduction……………………………………………………………….19

II – Objectifs……………………………………………………………………21

III – Généralités………………………………………………………………23

IV – Méthodologie……………………………………………………………53

V – Résultats…………………………………………………………………..61

VI – Commentaire et discussion………………………………………………81

VII – Conclusion…………………………………………………………….

……86

VIII – Recommandations et Proposition de Solutions……………………..

88

IX – Références …………….…………………………………………………91

Fiche signalétique ……………………….…………………………………95

X – Annexes ……………………………………………………………………97

Serment d’Hippocrate …………………………………………..……….104

18Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

La vaccination est un moyen efficace et fiable pour prévenir la survenue de certaines maladies

infectieuses .Sur l’orientation de l’OMS, des programmes de vaccinations nationaux ont été

19Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

mis en place dans les pays en développement. Ce qui a permis une amélioration notable de la

couverture vaccinale dans le monde [1]. Cependant plusieurs pays en voie de développement

doivent s’efforcer pour obtenir des couvertures vaccinales complètes et efficaces; car les

succès enregistrés dans certaines régions du globe ne suffisent pas: 30 millions d’enfants ne

sont toujours pas vaccinés avant leur premier anniversaire dans les pays en développement;

plus de 900 000 enfants de moins de 5 ans meurent encore chaque année de la rougeole ; le

tétanos néonatal tue 200 000 enfants par an ; 370 000 enfants de moins de 5 ans succombent à

la coqueluche chaque année et 50 000 à la tuberculose [2].

La diphtérie est réapparue dans certaines régions de l’ex-Union soviétique; la moitié des

femmes enceintes ne sont pas vaccinées contre le tétanos, qui tue 30 000 femmes par an.

Comment justifier la passivité des décideurs devant ces souffrances inutiles, toutes ces pertes

en vies humaines ? Si un choc ou une horreur est observé dans une partie du monde, dans une

autre partie se produit un séisme et que les gens restent là à regarder sans porter secours aux

survivants ! Pourtant, c’est l’équivalent d’une catastrophe qui tuerait chaque jour plus de 30

000 enfants sans que personne ne bouge! Ils meurent en silence dans les villages les plus

pauvres de la planète, loin du regard et de la conscience du monde. Humbles et faibles dans la

vie, ils sont encore plus invisibles dans la mort [2].

Devant l’insuffisance notoire et la répartition inégale des moyens (personnels, matériels etc.)

la majeure partie des fonds est mise à la disposition de la médecine curative, alors qu’il nous

semble essentiel de promouvoir dans nos pays économiquement faibles, une médecine

quadridimensionnelle curative, certes, mais aussi préventive, éducative et sociale [1].

L’abandon de la vaccination, l’une des causes primordiales des couvertures vaccinales basses

est de plus en plus élevé en Afrique subsaharienne notamment au Mali. Cette situation

occasionne la persistance des maladies traditionnellement évitables par la vaccination.

Dans le souci de mener une prévention de qualité, une recherche opérationnelle portant sur «

les raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans deux districts de la région de

Koulikoro de 2009 à 2010 » a été mandatée par l’OMS-Mali.

20Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.1 OBJECTIF GENERAL

• Analyser les raisons d’abandons des vaccins du PEV dans les districts de Kati et

Nara.

.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES

21Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

• Déterminer le taux d’abandon de la vaccination dans les districts de Kati et Nara.

• Analyser les obstacles qui ont entraîné les abandons de la vaccination.

• Proposer des solutions de résolutions des abandons.

22Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.1 HISTORIQUE

Edward Jenner, un médecin britannique s’est livré le 14 Mai 1796 à une expérience qui allait

révolutionner le domaine de la santé publique. Il fit deux petites entailles sur le bras d’un

enfant de huit ans, James Phipps, pour y inoculer la substance prélevée à la même plaie d’une

femme infectée par la variole bovine, une maladie bénigne qui affecte les travailleurs laitiers.

Six semaines plus tard, Jenner injectait l’enfant d’un liquide prélevé sur une lésion de variole.

Or jamais James ne contracta la variole. Grâce à cette expérience, Jenner venait de découvrir

que l’inoculation de matière vectrice d’une maladie bénigne pouvait contribuer à protéger une

personne d’une maladie plus grave. Il nomma ce procédé <vaccination>qui dérive du nom

latin de variole bovine <vaccina>. Alors que l’Assemblée mondiale de la Santé annonçait en

1980 l’éradication de la variole, les scientifiques avaient d’ores et déjà mis au point des

23Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

vaccins pour lutter contre plusieurs autres maladies. Bon nombre de vaccins sont aujourd’hui

disponibles pour prévenir les maladies. De fait, la vaccination est devenue une des mesures de

préventions les plus importantes en matière de soins de santé. Des millions d’enfants et

d’adultes se font vacciner chaque année pour se protéger contre des maladies infectieuses.

Parallèlement, la recherche biomédicale contribue à élargir l’arsenal des vaccins disponibles

[3]. On définit la vaccination en générale: inoculation ou administration par voie orale ou

parentérale d’un vaccin soit pour protéger l’organisme contre

une maladie déterminée (v. préventive), soit pour combattre une maladie en évolution en

augmentant la résistance de l’organisme (v. curative) ; elle provoque une immunité active

(contrairement à la sérothérapie qui provoque une immunité passive)

Tableau I : Etapes importantes du développement des vaccins [3]

1885 Première utilisation du vaccin antiviral vivant atténué (antirabique) chez l’homme par Louis

PASTEUR

1909 Création du tout premier vaccin antimicrobien vivant atténué (bacille Calmette Guérin ou BCG) pour

lutter contre la tuberculose

1921 Mise au point de l’anatoxine diphtérique par RAMON et ZOELLER

1924 Production d’une anatoxine tétanique par RAMON et ZOELLER

1930 Mise au point d’un vaccin contre la coqueluche par MADSEN

1931 Mise au point d’un vaccin contre la fièvre jaune par SELLARD et LAIGRET

1940 Introduction de la combinaison diphtérie tétanos coqueluche (DTC)

1955 Introduction du vaccin antipoliomyélitique inactivé de SALK

1963 Introduction du vaccin antipoliomyélitique oral vivant inactivé de SABEN

1963 Introduction du vaccin contre la rougeole par EDMONSTON puis SCHWARZ

1986 Introduction du tout premier vaccin recombinant (hépatite B) par MAUPAS et HILLEMANN

1990 Introduction du tout premier vaccin polysaccharidique conjugué (Hæmophilus Influenzae de type b)

Les différents types de vaccins

Les vaccins vivants atténués : sont issus de bactéries ou des virus pathogènes qui ont été

affaiblis en laboratoire. Ils se développent chez un individu vacciné mais ne provoquent

aucune maladie, ou alors une simple forme bénigne de la maladie, en raison de leur faiblesse

(ex : les vaccins contre la rougeole et la fièvre jaune). En règle générale, une seule dose de

type de vaccin suffira à assurer une immunité à vie, exception faite du vaccin

antipoliomyélitique oral qui nécessite l’inoculation de plusieurs doses.

Les vaccins inactifs : sont issus de bactéries ou de virus en développement qui sont inactivés

par le biais d’un traitement thermique ou de l’inoculation de substance chimique. N’étant plus

24Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

vivants, ils ne peuvent plus se développer chez un individu vacciné et ne peuvent, par

conséquent, provoquer la maladie. Ils ne sont pas aussi efficaces que les vaccins vivants.

Il faut donc prévoir plusieurs injections pour obtenir le degré de protection voulu. La

protection offerte par ce type de vaccin diminuant au fil du temps, il faut recourir à des

injections de rappel pour prévenir l’immunité.

Les vaccins inactifs peuvent être à cellules entières ou fragmentées. Les vaccins à cellules

entières comportent une cellule bactérienne ou virale. Par contre, les vaccins fragmentés ne

comportent qu’un segment de cellule et sont soit à base de protéine soit à base de

polysaccharides (les vaccins anticoquelucheux à cellules complètes ou acellulaires, le vaccin

méningococcique).

Les vaccins recombinants : s’obtiennent en insérant dans une cellule bénigne du matériel

génétique provenant d’un organisme pathologique. Les protéines seront ensuite purifiées pour

servir de vaccin (le vaccin contre l’hépatite B) [3]

.2 CALENDRIER VACCINAL DU PEV AU MALI [4]

Tableau II : cible : des enfants de 0 à 11 mois

AGES VACCINS MALADIES CIBLESNAISSANCE BCG + Polio 0 Tuberculose et poliomyélite.6 SEMAINES PENTA 1+ Polio1 Diphtérie, Coqueluche, Tétanos,

Hépatite B,

Maladie(MENINGITE) à

Haemophilus Influenzae type b

et Polio.

10 SEMAINES PENTA 2+ Polio214 SEMAINES PENTA 3 + Polio3

25Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

9MOIS VAR

VAA

Rougeole ;

Fièvre Jaune

Tableau III : cible : femmes de 15 à 49 ans

AntigènesVAT 1 Dès le 1er contact ou la 1ère CPNVAT 2 30 jours après VAT1VAT 3 6 mois après VAT2VAT 4 1 an après VAT3VAT 5 1 an après VAT4

3.3 RAPPEL SUR LES SYMPTOMES DES MALADIES CIBLES DU PEV

.3.1 La rougeole [5]

La rougeole est due à un virus à ARN de la famille des Paramyxoviridae, du genre

Morbillivirus. La transmission se fait par voie aérienne, transmission directe par les

gouttelettes de salive des sujets infectés.

a) Clinique

La rougeole atteint, pendant la saison sèche, les enfants très jeunes, souvent vers 9 mois. Elle

évolue dans sa forme habituelle selon un rythme bien défini.

-Incubation : silencieuse, durant 10 jours. Il y a une forte contagiosité 4 jours avant et 4

jours après le début de l’exanthème.

-Période d’invasion de 3 jours : fièvre à 39-40°C, catarrhe oculo-nasal, toux, énanthème

apparaissant 2 jours après le début du catarrhe, muqueuse buccale rouge avec petites taches

blanchâtres pathognomoniques réalisant le signe de Köplick, fugace, disparaissant en 1 à 2

jours, mais de haute valeur diagnostique.

-Période d’état

Quatorze jours après le contage apparaît un exanthème au niveau du visage, débutant derrière

les oreilles, s’étendant de haut en bas en 4 jours, atteignant le cou et le thorax à J2, l’abdomen

et les cuisses à J3, les membres inférieurs à J4 : c’est une éruption punctiforme, puis maculo-

papuleuse érythémateuse, non prurigineuse, plus ou moins confluente, mais respectant des

intervalles de peau saine, plus ou moins purpurique.

26Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Le diagnostic est difficile sur peau noire. Il faut retenir la valeur du signe de Köplick, la

sensation de relief à la surface de la peau au toucher, la coloration rouge violet, bistre, suivie

d’une desquamation très nette, sauf au niveau palmo-plantaire, permettant un diagnostic

rétrospectif. Les complications sont :

- respiratoires dues au virus de la rougeole : laryngite aiguë précoce, otite moyenne,

pneumonie, ou à des germes de surinfections (Streptococcus pneumoniae, Haemophilus

Influenzae) : otite moyenne bactérienne, laryngite tardive staphylococcique, conjonctivite

surinfectée cause de cécité, broncho-pneumonies ;

- digestives cause de diarrhées et de déshydratation avec surinfection (salmonelles, shigelles,

rota virus); encéphalite aiguë ;

- formes hémorragiques.

Le taux de mortalité est de 5 à 15%.

-Période post-rougeole [6]

Elle dure du 11ème jour après le début de l’exanthème à la fin du 3ème mois. Une

dépigmentation est notée, pouvant durer plusieurs semaines ou mois. Les complications sont

fréquentes et souvent intriquées :

- nutritionnelles : malnutrition protéino-énergétique (marasme, kwashiorkor), carence en

vitamine A (xérophtalmie, lésions cornéennes)

- surinfections bactériennes (broncho-pneumonies, staphylococcie pleuro-pulmonaire),

fongiques (candidose digestive), virales (primo-infection herpétique).

La mortalité est de 25%.

b) Diagnostic [7]

Il est posé par l’examen clinique. Il est aidé par un contexte épidémique. Classiquement, le

diagnostic différentiel se pose avec les exanthèmes toxiques ou allergiques, la scarlatine, la

rubéole, l’exanthème subit.

L’OMS retient 3 critères majeurs :

- l’éruption maculo-papuleuse généralisée,

- la fièvre > 38°C,

- un signe parmi : conjonctivite, coryza, toux.

27Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

La biologie est utile. Si la confirmation au laboratoire du diagnostic clinique est nécessaire, la

recherche des IgM spécifiques de la rougeole est positive par méthode immunoenzymatique

peu après l’apparition de l’éruption et le reste pendant 4 semaines après l’infection.

c) Traitement [8]

Il n’y a pas de traitement antiviral spécifique de la rougeole. Le traitement est

symptomatique :

• Isolement et éviction scolaire de quinze jours

• L'hospitalisation doit être évitée sauf en cas de complications graves (broncho-

pneumonie majeure, laryngite asphyxiante, encéphalite) ou de facteur de risque

(mucoviscidose, insuffisance respiratoire etc.) ou encore pour des raisons sociales.

• Les antibiotiques sont souvent nécessaires en cas de surinfections bactériennes ou à

titre préventif (aminosides, macrolides...).

• Le traitement symptomatique comporte les mesures habituelles contre la fièvre, la

désinfection rhinopharyngée, l’hydratation (boissons abondantes) et le repos.

• La photophobie nécessite de tamiser la lumière dans la chambre.

• Le traitement de l'encéphalite repose sur l'équilibration hydro-électrolytique et

calorique, l'emploi des anticonvulsivants et le nursing.

d) Prévention : Le vaccin anti-rougeoleux est efficace et sans danger recommandé chez

tous les enfants : première injection à partir de 9 mois et rappel 2 à 5 ans plus tard.

(Recommandations officielles 1999).

La séroprévention par immunoglobulines humaines est possible mais elle est onéreuse et

rarement disponible [9, 10].

.3.2 La poliomyélite [11]

Le terme de poliomyélite est couramment utilisé pour désigner la poliomyélite antérieure

aiguë. Cette affection, due à un virus a été l'une des premières maladies à être étudiée.

C’est une maladie infectieuse aiguë de l'homme, se caractérisant par la destruction des

neurones moteurs (cellules nerveuses permettant un mouvement) du système nerveux central.

Autrement dit, le virus détruit les neurones de la corne antérieure (en avant) de la moelle

épinière et les noyaux moteurs des nerfs crâniens (nerfs émergeant de la moelle épinière à

l'intérieur du crâne), ce qui entraîne une paralysie des muscles qui sont innervés par ces

neurones. Cette infection virale est due à un virus (le poliovirus) transmis par contact direct

(ingestion d'eau ou d'aliments contaminés) et entraînant une maladie mineure non spécifique,

28Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

une méningite (inflammation des méninges) entrant dans le cadre de la poliomyélite sans

paralysie et une paralysie flasque de divers muscles : on parle alors de poliomyélite

paralytique (La majorité des cas de paralysie touche les enfants de moins de 5 ans.)

Il existe trois variétés de virus (ou plus précisément trois sérotypes) dont le plus virulent est la

cause la plus fréquente des épidémies. La voie d'entrée du virus est le tube digestif. Le virus

se multiplie dans la paroi intestinale, gagne ensuite le système lymphatique (ganglions

mésentériques, en particulier) et de là passe dans le sang (virémie). Le cheminement du virus

se fait sans doute le long des nerfs (neuroprobasie) à partir de la porte d'entrée ou par voie

hématogène (à travers le sang).

a) Symptômes

L'infection n'entraîne pas systématiquement une maladie (on parle alors de forme bénigne ou

forme abortive). En effet, le virus de la poliomyélite n'est à l'origine d'une poliomyélite

paralysante (appelée également forme maligne et pouvant entraîner une paralysie ou pas) que

dans quelques cas seulement. Pour les deux formes, les signes de début sont identiques.

L'incubation dure une semaine environ, on remarque, trois à cinq jours après l'exposition au

virus, l'apparition :

- D’un état infectieux de type grippal accompagné de courbatures, d’une fièvre élevée,

d’une sensation de malaise, d’une angine, des vomissements pour la forme maligne, des

céphalées violentes (maux de tête vifs), d’une raideur de la nuque et du dos.

- Des douleurs musculaires profondes qui traduisent une méningite dite à liquide clair

correspondant à une inflammation des méninges (membranes de recouvrement et de

protection du système nerveux central), des spasmes et des douleurs musculaires.

- L'apparition d'une paralysie qui s'installe en quelques jours, parfois quelques heures, et

toujours pendant les phases fébriles (périodes pendant lesquelles le malade a de la fièvre).

Cette période dure environ une semaine. Ces paralysies sont irrégulières, touchant

différemment une partie ou une autre du corps (asymétrie) et s'accompagnant d'une

absence de réflexes des zones concernées. Ces paralysies présentent d'autre part la

caractéristique d'être totales pour certains muscles et partielles pour d'autres, avec une

atrophie (diminution du volume) dont l'installation est rapide (membres, colonne

vertébrale, abdomen, muscles respiratoires et muscles permettant la déglutition) dans les

cas les plus graves.

b) Traitement

29Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Pour les patients atteints de la forme bénigne ou paralytique légère, un repos au lit pendant

quelques jours est suffisant, associé à des antalgiques (antidouleur) et à des antipyrétiques

(contre la fièvre). Au cours de la poliomyélite active, le repos sur un lit dur (comportant des

planches qui maintiennent les pieds en bonne position) est indiqué. En cas de survenue

d'infections urinaires (expliquées par les problèmes musculaires de la vessie qui n'élimine pas

les urines), il est nécessaire de donner au patient des antibiotiques adaptés associés à une

grande quantité de liquide pour prévenir la formation des calculs de la vessie (lithiase urinaire

de phosphate de calcium). La seule thérapeutique qui puisse être utilisée dans cette pathologie

est la rééducation. En effet, il n'existe pour l'instant aucun traitement antiviral spécifique de la

poliomyélite. La rééducation, qui doit être entreprise dès la défervescence (arrêt de la fièvre)

est continue, elle prévient les déformations du squelette et les rétractions dues aux atrophies

musculaires à l'origine des paralysies.

c) Prévention

Cheval de bataille de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), l'éradication de la

poliomyélite passe par la vaccination qui est obligatoire dans de nombreux pays (trois

injections la première année suivies d'un rappel l'année suivante puis d'un rappel tous les cinq

ans). Deux types de vaccins sont utilisés :

- Le premier est préparé avec le virus tué puis administré par voie sous-cutanée

profonde. Ce type de vaccin est utilisé chez les sujets immunodéprimés, c'est-à-

dire présentant une carence immunitaire.

- Le deuxième type de vaccins est préparé avec des virus vivants et atténués. Ce

vaccin est administré par voie orale.

La vaccination est obligatoire avant 18 mois et si possible dès 2 mois. La posologie comporte

3 injections à 1 mois d’intervalle et un rappel 1 an après la 3ème injection. Les rappels se font

ensuite tous les 5 ans (6-11-16 ans) et enfin la vaccination est entretenue par 1 injection tous

les 10 ans.

.3.3 La tuberculose [12]

La tuberculose est une maladie contagieuse, endémo-épidémique, à transmission

essentiellement interhumaine due au complexe MT (Mycobacterium tuberculosis) incluant

MTH (Mycobacterium tuberculosis hominis), Mycobacterium bovis et Mycobacterium

africanum. L’atteinte pulmonaire est la plus fréquente des localisations et représente la source

habituelle de transmission.

a) Symptômes de la Tuberculose pulmonaire

30Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Les symptômes sont une fébricule (38–38,5 °C) au long cours, une toux quelquefois

accompagnée d'hémoptysie, un amaigrissement de 5 à 10 kg survenant en quelques mois et

des sueurs nocturnes, une intradermoréaction (IDR) positive à la tuberculine. Les facteurs de

risque sont l'immunodépression, la vie en foyer, la toxicomanie intraveineuse, l'absence de

domicile fixe, le contact direct avec des personnes infectées et certaines professions de santé

(médecins, infirmiers).

Signes radiologiques

- Radio du thorax : classiquement, atteinte des apex (extrémité supérieure des poumons)

avec, dans une tuberculose évoluée, des cavernes (cavités dans le tissu pulmonaire,

contenant de l'air et de nombreux BK, cette bactérie étant en effet aérobie). Ces

cavernes ne disparaissent pas à la guérison ; elles se calcifient et produisent des

séquelles radiologiques autrefois appelées « tâches au poumon ».

Preuve bactériologique

- Expectorations : contiennent les BK quand le patient est contagieux. Cette

contagiosité disparaît habituellement après 10 à 20 jours de traitement bien

conduit.

Les formes de tuberculose chez l’enfant sont nombreuses: Tuberculose des ganglions,

Tuberculose généralisée (tuberculose miliaire), Tuberculose des os (mal de pot), Méningite

tuberculose. La tuberculose a connu un rebond avec l’avènement du VIH/SIDA.

b) La stratégie thérapeutique

Que la tuberculose soit ou non associée au sida, le schéma thérapeutique doit être une

chimiothérapie courte de six mois, comportant quatre médicaments : Isoniazide (INH),

Rifampicine (RMP), Ethambutol (EMB) et Pyrazinamide (PZA). INH, RMP et PZA sont des

bactéricides, EMB est un bactériostatique. Leur association a pour but de prévenir l’apparition

des résistances. Le schéma thérapeutique comporte les 4 médicaments pendant 2 mois, suivi

d’une bithérapie (INH+RMP) les 4 mois suivants.

La posologie quotidienne est, chez l’adulte, de 4 à 5 mg/kg pour l’INH, de 10 mg/kg pour la

RMP, de 20 à 25 mg/kg pour le PZA et de 15 à 20 mg/kg pour l ‘EMB. Elle est, chez l’enfant,

de 10 à 15 mg pour l’INH, de 10 à 20 mg pour la RMP, de 15 à 30 mg pour le PZA., et de 15

à 20 mg pour l’EMB.

31Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Chaque pays décide du ou des régimes standardisés à utiliser. Le prix d’un traitement de

première ligne est actuellement inférieur à 10$. L’emploi de médicaments combinés à doses

fixes de 2 (INH+RMP), 3 (INH+RMP+PZA) ou 4 (INH+RMP+PZA+EMB) médicaments est

hautement recommandé, en particulier lorsque la prise de médicaments n’est pas surveillée.

Le traitement antituberculeux doit être prescrit pendant 2 mois en cas d’infection à

VIH/SIDA, avant la mise sous ARV. La RMP est contre-indiquée avec les IP «boostés».

La corticothérapie (prednisone : 0,5 à 1 mg/kg/j) est administrée, pendant 1 à 3 mois

maximum, en particulier chez l’enfant dans les localisations suivantes : adénopathies

médiastinales avec atélectasie, miliaire aiguë hématogène, tuberculose des séreuses

(méningée, pleurale, péritonéale, péricardique).

c) Prévention

La prévention de la tuberculose passe en premier lieu par un diagnostic précoce, un traitement

adapté et l’application des mesures d’hygiène visant à réduire le risque de transmission.

Il faut exiger l’isolement des tuberculeux contagieux des autres malades non tuberculeux,

pendant la phase initiale du traitement. Le risque de tuberculose nosocomiale est réel chez le

VIH positif.

Le traitement préventif de la tuberculose est recommandé chez les sujets infectés par le VIH,

ayant une IDR à la tuberculine positive et qui ne sont pas atteints de tuberculose évolutive. Le

médicament de référence est l’INH, en dose quotidienne auto-administrée, à raison de 5

mg/kg (maximum : 300 mg) pendant 6 mois. Le traitement préventif réduit le risque

d’apparition de la tuberculose évolutive à court terme de 40% par rapport à ce qu’il aurait été

sans le traitement.

Le vaccin BCG a un effet protecteur attesté contre la méningite tuberculeuse et la tuberculose

disséminée chez l’enfant. L’OMS recommande pour les pays où la tuberculose reste un

important problème de santé publique une vaccination unique par voie intradermique le plutôt

possible après la naissance sans contrôle tuberculinique ou revaccination, y compris chez les

nourrissons infectés par le VIH qui sont asymptomatiques. Par contre, la vaccination des

nourrissons symptomatiques est contre-indiquée vu le risque de complication généralisée. La

durée de la protection est de 10 à 20 ans. L’importance de l’endémie tuberculeuse et la

prévalence élevée de l’infection par le VIH en Afrique subsaharienne et en Asie du sud-est

expliquent la flambée de tuberculose dans ces deux continents. La tuberculose est encore

pour longtemps «une maladie de notre temps».

32Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.3.4 Coqueluche [13]

La coqueluche, aussi appelée toux coquelucheuse, est une infection bactérienne aigüe

extrêmement contagieuse qui affecte les voies respiratoires. Elle cause environ 300 000 décès

par an.

Identification : les patients atteints de coqueluche présentent des quintes de toux persistances.

Les nourrissons ont davantage tendance à s’étouffer qu’à se reprendre et les nourrissons de

moins de trois mois peuvent tout simplement cesser de respirer. Prises ensemble, la

coqueluche et la rougeole représentent jusqu’au quart des décès imputables à des infections

respiratoires aigües.

Définition de cas recommandés par l’OMS : coqueluche

Définition clinique : personne présentant une toux pendant au moins deux semaines avec

au mois un des signe suivants :

• Quintes de toux

• Reprise inspiratoire accompagnée du « cri de coq»

• Vomissements déclenchés immédiatement après la toux, sans cause apparente

Critères de laboratoire : isolement de Bordetella pertussis ou mise en évidence de

séquences du génome par réaction à polymérase en chaine.

Transmission : la coqueluche se propage par les gouttelettes projetées du nez et de la gorge

de sujets infectés lors de toux ou d’éternuements. La maladie se transmet facilement aux

sujets sensibles qui évoluent dans des lieux surpeuplés.

Population à risque : La protection qu’offre aux nourrissons le transfert d’anticorps

maternels est minime et décline rapidement. Les nourrissons de moins de six mois

représentent près du tiers de tous les cas de coqueluche tandis que les enfants de moins d’un

an représentent la moitié des décès due à la maladie.

Morbidité et Mortalité estimées 80% ou plus des enfants non protégés contractent la

coqueluche et 1% d’entre eux en meurent. La coqueluche peut provoquer la faiblesse et la

cachexie.

Occurrence

La coqueluche sévit aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale. En urbaine, ce sont les

nourrissons qui sont les plus touches. En zone rurale les enfants les plus âgés constituent la

majorité des cas. Ceux-ci étant d’ailleurs plus bénins. La majorité des cas de coqueluche

33Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

surviennent dans les pays en développement. L’incidence de la maladie est cependant élevée

chez les nourrissons non immunises des pays développés où des épidémies émergent parmi

les adolescents et les jeunes adultes.

Traitement

Des antibiotiques peuvent être administres pour réduire la période de transmission (environ

trois semaines) mais ils ne peuvent guérir la maladie ni en diminuer les symptômes à moins

d’être administrés au cours de la période d’incubation ou peu après l’apparition des

symptômes.

Vaccin anticoquelucheux

La stratégie la plus efficace en matière de prévention de la coqueluche nécessite

l’administration en temps opportun de trois doses de vaccin au cours de la première année de

vie du nourrisson, selon les intervalles établis. Le vaccin anticoquelucheux contribue

également à réduire la mortalité due à la pneumonie, aux autres infections respiratoires aigües

et la malnutrition.

Présentation et formulation.

Il existe deux types de vaccins anticoquelucheux : entiers et acellulaires.

Certaines préoccupations quant à de très rare effets indésirables suite à l’administration de

vaccins anticoquelucheux entiers ont entrainée la mise au point d’un vaccin acellulaire. Les

vaccins acellulaires n’ont rien à envier aux vaccins entiers en termes d’efficacité et d’effets

secondaires. Ils sont cependant plus couteux. Le coût unitaire d’un vaccin DTC avec

composante coquelucheuse à agent entier est d’environ 0,07 dollars américains

comparativement à près de 10 dollars américains pour un vaccin DTC avec composante

coquelucheuse acellulaire.

Le vaccin anticoquelucheux acellulaire est maintenant commercialisé dans plusieurs pays

développés. Par contre, le vaccin entier demeure l’unique vaccin utilisé dans le cadre des

programmes nationaux d’immunisation des pays en développement.

.3.5 Tétanos [14]

Le tétanos est une maladie infectieuse due à Clostridium tetani (ou bacille de Nicolaïer),

bacille gram positif sporulant anaérobie strict. Cette bactérie est ubiquitaire et peut survivre

des années dans le milieu extérieur sous forme de spores qui résistent à la chaleur, à la

dessiccation et aux désinfectants. On retrouve ces spores dans les sols, dans la poussière, sur

les plantes, dans les selles animales et dans 10 à 25% des selles humaines. Les spores

pénètrent dans l’organisme via une plaie et peuvent y survivre des mois voire des années. Si

34Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

les conditions sont adéquates (environnement anaérobie, faible potentiel d’oxydo-réduction),

comme dans les plaies infectées, contenant des tissus nécrotiques ou des corps étrangers, la

spore germe et se transforme en bacille sécrétant la toxine responsable de la maladie.

L'infection n'est pas immunisante, ce qui signifie qu'il est possible d'être infecté plusieurs fois.

a) Physiopathologie

Le tétanos est causé par la contamination d'une plaie, quelle qu'elle soit, par le Clostridium

tetani. Les plaies profondes, punctiformes, les plaies contenant des tissus dévitalisés ou un

corps étranger créent un environnement plus favorable au développement de C. tetani, mais

n'importe quelle effraction cutanée, même la plus superficielle, peut permettre l'infection:

abrasion cutanée, brûlures ou engelures, chirurgie, avortement, otite moyenne aiguë,

toxicomanie intraveineuse. Le tétanos peut également compliquer certaines maladies

chroniques: ulcères de décubitus, abcès, gangrène. Depuis la plaie infectée, le Clostridium

tetani produit une toxine appelée tétanospasmine qui pénètre dans les extrémités terminales

des nerfs moteurs et migre le long des axones vers la moelle épinière et le tronc cérébral. Là,

la toxine se fixe au niveau des terminaisons présynaptiques et bloque la libération des

neurotransmetteurs inhibiteurs, en l'occurrence la glycine et surtout le GABA (acide gamma

amino-butyrique). La diminution de l'inhibition résulte en une augmentation de l'activité des

neurones moteurs et provoque les spasmes musculaires caractéristiques du tétanos. La perte

de l'inhibition se retrouve également au niveau du Système nerveux sympathique, provoquant

une augmentation des catécholamines circulantes responsable des manifestations

dysautonomique de la maladie.

On distingue quatre formes de tétanos: le tétanos localisé à un membre ou à un groupe

musculaire (rare), localisé à la tête (tétanos céphalique, atteinte des nerfs crâniens, rare), le

tétanos généralisé et le tétanos néonatal.

b) Manifestations cliniques et évolution

La durée d'incubation de la maladie varie de 1 à 2 semaines et dépend de la distance entre la

lésion contaminée et le système nerveux central. Chez l'adulte, les premiers signes sont

souvent une dysphagie (douleurs et difficultés à la déglutition) et une douleur de la nuque.

Chez le nouveau-né, tout débute par un refus de téter. Au fur et à mesure que l'infection

progresse, apparaissent le trismus (blocage de la mâchoire en position fermée), le rictus

sardonique (grimace caractéristique due à la contracture des muscles de la face) et

l'opisthotonos (hyper extension de la nuque et du dos par contracture des muscles

paravertébraux). Une transpiration abondante est fréquente. La contracture des muscles de la

35Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

paroi abdominale peut simuler un abdomen aigu. Viennent ensuite les spasmes généralisés

(membres supérieurs en flexion, membres inférieures en extension), déclenchés par n'importe

quel stimulus (bruit, lumière, toucher) ou survenant spontanément dans les formes graves. La

maladie évolue alors inexorablement vers l'arrêt respiratoire par spasme laryngé et/ou spasme

de la musculature respiratoire. Quand des moyens de réanimation avancés sont disponibles

(curarisation et ventilation mécanique), le décès est causé par l'atteinte des fonctions

végétatives (hyper/hypothermie, hypertension artérielle/hypotension, arythmies cardiaques)

qui survient plus tard dans le décours de la maladie. Les spasmes musculaires sont

extrêmement douloureux. La maladie ne modifie en rien l'état de conscience.

c) Prévention

- Le type de prévention le plus répandu est la vaccination anti-tétanique. Le vaccin anti-

tétanique n'est pas supposé offrir de protection directement contre la bactérie, qui en

elle-même n'est pas une menace, mais contre la toxine. En cas de plaie, il faut toujours

la nettoyer, surtout si elle est souillée de terre en particulier. S'il y a saignement, il n'y

a aucun risque d'aggravation puisque le bacille est strictement anaérobie. Si la plaie est

sévère (tissus morts), il faut consulter un médecin car elle doit être débridée (ablation

des tissus nécrosés) puis désinfectée à nouveau. Une administration prophylactique

d’immunoglobulines anti-tétanique (250UI IM en dose unique) et un rappel vaccinal

sont impératifs en cas de plaie à risque chez un patient non immunisé. Le vaccin

requiert plusieurs jours pour entraîner la production d'anticorps, et ce délai sans

protection pourrait suffire pour que la maladie survienne; c'est pour cette raison que le

vaccin seul ne suffit pas en cas de plaie souillée, et que les immunoglobulines sont

nécessaires.

d) Traitement

Le traitement a plusieurs objectifs :

1) éradication des spores au niveau de la plaie : Lors du diagnostique initial, la recherche de

la porte d’entrée est capitale. Elle se trouve le plus souvent au niveau des membres

inférieurs mais ne peut être identifiée dans environ 10% des cas. Les soins locaux

permettent d’enlever le germe et de créer un environnement aérobie défavorable à la

germination des spores. On recommande actuellement d’attendre quelques heures après

l’administration d’immunoglobuline avant de manipuler la plaie (du fait du risque de

36Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

libération de toxine dans la circulation) puis d’exciser au moins 1 ou 2 centimètres de

tissus sains autour des berges de la plaie.

2) diminution de la production de toxine : L’antibiothérapie permet de diminuer le nombre de

bacilles produisant la toxine. Le traitement de premier choix est maintenant le

métronidazole IV (500mg 3x/j chez l’adulte; 7-10mg/kg 3x/j chez l’enfant). La pénicilline

G, longtemps utilisée, n’est actuellement plus recommandée en première intention du fait

de son activité antagoniste du GABA (effet synergique avec la toxine tétanique).

3) neutralisation de la toxine qui n’a pas encore pénétré dans le système nerveux :

L’administration d’immunoglobuline anti-toxine tétanique permet de neutraliser la

tétanospasmine qui n’a pas encore gagné le système nerveux. La posologie optimale reste

à déterminer, on recommande actuellement des doses de 3000 à 10000UI IM en dose

unique mais des doses de 500UI se sont montrées efficaces dans le tétanos néonatal. La

sérothérapie est un traitement devenu obsolète et doit être abandonné au profit des

immunoglobulines.

4) contrôle des spasmes musculaires : La clé du traitement est le contrôle des spasmes

(l’antibiothérapie et les immunoglobulines limitent l’évolution de la maladie mais n’ont

aucun effet sur les symptômes). On commence par placer le patient dans un

environnement calme et sans lumière pour limiter au maximum les stimuli susceptibles de

déclencher des séries de spasmes, on évite autant que possible de le manipuler. Pour le

versant pharmacologique, de nombreuses molécules utilisées par le passé

(chlorpromazine, phénobarbital, morphine) sont aujourd’hui abandonnées au profit des

benzodiazépines : diazépam (Valium), midazolam. Ces médicaments agissent

effectivement au niveau synaptique en diminuant la recapture du GABA et ont donc un

effet directement opposé à celui de la tétanospasmine. Le traitement vise à contrôler les

spasmes durant plus de 5-10 secondes pour prévenir l’arrêt respiratoire, les doses requises

pouvant être considérables (5-15mg/kg/j) et devant être fractionnées (toutes les 1 à 4

heures). Si des moyens de réanimation sont disponibles, la curarisation et l’intubation

prophylactique sont recommandées dans les formes modérées ou sévères. Si une

ventilation mécanique prolongée (plus de 10 jours) est nécessaire, une trachéostomie

devra être réalisée. Quelques études réalisées sur de petits nombres de patient plaident

pour l’administration intrathécale de baclofene pour le contrôle des spasmes.

5) prise en charge des complications : La prise en charge des manifestations

dysautonomiques, qui apparaissent tardivement dans le décours de la maladie, est difficile.

37Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

L’hyperactivité sympathique est traitée par beta-bloquants (labetalol) et parfois par bloc

épidural avec des anesthésiques locaux. L’hyperactivité parasympathique est rare mais

peut nécessiter la pose d’un pacemaker en cas de bradycardie. Le maintient d’une

hydratation et d’une alimentation suffisante est capitale, on utilise une sonde naso-

gastrique ou un tube de gastrostomie. Un traitement préventif des thrombo-phlébites, des

ulcères gastriques et de décubitus doit être institué.

.3.6 La fièvre jaune [15]

La fièvre jaune ou amarile est une maladie infectieuse aiguë grave, causée par un virus de la

famille des Flaviviridés. C'est une arbovirose, c'est-à-dire une maladie transmise par un

arthropode (ici un moustique aèdes). La maladie dans sa forme majeure provoque une atteinte

du foie et des reins, fatale en dix jours dans plus de la moitié des cas.

a) Clinique

Période d'incubation : Elle dure de 3 à 6 jours à partir de la piqûre du moustique infecté.

Invasion : La fièvre jaune se caractérise par une ascension thermique brutale, avec frissons,

maux de tête, douleurs lombaires et douleurs musculaires généralisées, prostration, nausées et

vomissements. Le visage, les conjonctives et la langue sont rouges (congestion céphalique ou

"fièvre rouge"); le mucus nasal est rougeâtre. Le patient est anxieux, agité, parfois délirant. La

soif est intense, la langue sèche. Cette phase dure de 3 à 6 jours.

Rémission: Généralement, le troisième ou le quatrième jour après le début de la maladie, on

observe une rémission caractérisée par une baisse de la température, la disparition des

céphalées et une amélioration de l'état général du patient. Dans la majorité des cas, le malade

guérit. Mais cette rémission est parfois trompeuse et peut ne durer que quelques heures; elle

peut être suivie d'une période d'intoxication.

Intoxication : La température remonte et dépasse 40 degrés, le pouls est relativement lent

(signe de Faget) et la prostration remplace l'agitation de la phase précédente. Des

vomissements de sang noir (vomito negro) apparaissent, accompagnés d'un syndrome

hémorragique. L'ictère apparaît ensuite progressivement, c'est lui qui donne son nom à la

maladie. Le malade présente une insuffisance rénale, des saignements de nez et des

hémorragies gingivales. Le malade est apathique et confus. A partir du septième jour, ou bien

38Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

les symptômes régressent, ou bien la mort survient par coma hépatique, hémorragies massives

ou collapsus circulatoire.

Diagnostic : Le diagnostic clinique de la fièvre jaune reste difficile, car les symptômes et la

sévérité de la maladie sont très variables d'un malade à l'autre. Si dans la forme classique

sévère de la fièvre jaune, le tableau clinique est évocateur, les formes atténuées sont en fait

prédominantes et la jaunisse est plus souvent absente que présente. Le diagnostic positif

paraclinique repose sur l'isolement du virus dans le sang par inoculation à des animaux de

laboratoire (souris). Il doit être entrepris le plus précocement possible, idéalement dans les 4

premiers jours de la maladie pendant la phase où le virus se trouve dans le sang (appelée

phase virémique). Il est également possible de faire un diagnostic indirect de la maladie en

détectant une ascension des anticorps antiamarils. Ils apparaissent 3 à 4 jours après le début de

la maladie et persistent 2 à 3 mois.

b) Traitement et prévention

Le traitement est uniquement symptomatique. Il n'y a pas actuellement de traitement

spécifique pour cette maladie. On pratique une réhydratation par perfusions intraveineuses de

solutés physiologiques et glucosés. On conseille une alimentation riche en hydrates de

carbone et en protéines.

La vaccination reste le seul moyen pour tenter de l'éradiquer. Le vaccin contre la fièvre Jaune

doit être réalisé dans des centres agréés. Ces centres sont les seuls habilités à effectuer la

vaccination antiamarile et à délivrer les certificats exigés par le règlement sanitaire

international. La prophylaxie de la FJ suppose d’abord une bonne connaissance des conditions

locales de circulation du virus, préalable indispensable à la mise en œuvre d’une surveillance

active et constante des foyers, qui doit porter sur les singes, les hommes et les vecteurs.

Trois types de mesures sont associés :

- isolement sous moustiquaire : malades suspects,

- contrôle des moustiques vecteurs potentiels, en fait limité aux Aèdes,

- vaccination systématique des populations exposées, à l’aide d’un vaccin à virus vivant

(vaccin 17 D ou souches vaccinales dérivées : 17 DD atténué). Exigible à partir d’un an,

possible dès 6 mois, déconseillé chez la femme enceinte. Une seule injection IM ou SC au

moins 10 jours avant le départ, une injection de rappel tous les 10 ans. La vaccination amarile

est bien tolérée, les effets secondaires sont rares. Les contre-indications du vaccin sont

- la grossesse : dans un contexte épidémique, et sans possibilité de surseoir au voyage, la

39Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

gravité de la maladie étant supérieure au risque théorique lié à la vaccination, il est

recommandé de vacciner la femme enceinte. Une vaccination faite au cours d'une grossesse

méconnue ne justifie pas de conseiller une interruption de grossesse.

- les nourrissons de moins de 6 mois (les bébés non vaccinés seront placés sous moustiquaire).

- en cas de déficit immunitaire congénital ou acquis.

- en cas de maladie maligne évolutive.

- les allergies aux protéines de l'oeuf (en cas de nécessité absolue liée à un contexte

épidémique, une vaccination peut être entreprise en suivant un protocole spécial). Le certificat

de vaccination antiamarile est exigé dans les voyages internationaux. La vaccination est

vivement recommandée en cas de déplacement hors des zones urbaines dans les pays

appartenant à la zone d'endémicité.

.3.7 La diphtérie [16]

La diphtérie est une maladie ré-émergente. C’est une toxi-infection bactérienne hautement

contagieuse, due à Corynebacterium diphtheriae, bacille qui produit une exotoxine, entraînant

morbidité et mortalité. La diphtérie est une urgence diagnostique et thérapeutique.

a) Clinique

Les signes de débuts sont banals : un coryza, une légère fièvre, une gorge vaguement rouge.

Quelques heures plus tard apparaît l'angine à fausses membranes. On voit sur une amygdale

un enduit blanc à limites nettes qui déborde vers le haut et s'effile le long du bord libre du

voile du palais. L'enfant est pâle, fatigué, la fièvre reste entre 38° et 39°C, on palpe des

ganglions cervicaux bilatéraux.

Spontanément, la fausse membrane s'étend progressivement à la luette et au fond du pharynx.

L'extension au larynx provoque le "croup". La toxine entraîne des paralysies de la déglutition

(paralysie vélo-palatine), des paralysies oculaires, du diaphragme puis des membres.

Sous l'influence du traitement, l'évolution est rapidement arrêtée, les fausses membranes se

décollent et la gorge retrouve un aspect normal en 48 heures.

L'angine diphtérique maligne est une forme particulière qui débute brutalement par une fièvre

élevée et une altération de l'état général avec pâleur et prostration. L'odeur fétide de l'angine

est perçue à distance. Le cou est déformé par des ganglions bilatéraux, volumineux,

douloureux (" cou proconsulaire "). Un œdème de la gorge volumineux est constaté. Les

fausses membranes sont larges et hémorragiques. Un coryza sanglant est associé à l'angine.

Les signes toxiques sont au premier plan : asthénie majeure, faible pouls, rapide, filant, bruits

40Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

du cœur assourdis, chute de la tension artérielle, hémorragies profuses, oligurie, albuminurie,

élévation de l'urée sanguine. L'évolution est fatale le plus souvent malgré les traitements.

Le « croup » correspond à la localisation laryngée qui succède à l'angine. L'enfant présente

une dysphonie et une toux aboyante. L'association: "toux rauque + voix éteinte" doit faire

évoquer la diphtérie.

Le traitement est urgent pour empêcher l'évolution spontanée vers la dyspnée laryngée et

l'asphyxie.

Une myocardite est parfois constatée et impose la surveillance régulière de

l'électrocardiogramme.

L’angine à fausses membranes est la forme classique de l’angine diphtérique. La

transmission se fait par gouttelettes de salive infectées. Après une incubation de 1 à 5 jours, la

période d’invasion associe fièvre, malaise général et dysphagie et la période d’état est

caractérisée par le maître symptôme : l’existence de fausses membranes blanches ou blanc

jaunâtre, épaisses, adhérentes. Les amygdales sont tuméfiées, recouvertes d’un enduit

blanchâtre, les fausses membranes sont bilatérales, extensives. Il y a un coryza avec un jetage

muco-purulent et des adénopathies rétro et sous-angulo-maxillaires. Les fausses membranes

peuvent s’étendre vers le bas, réalisant le croup. Il associe dysphonie, puis toux et voix

rauques, puis éteintes, et s’accompagne de dyspnée intermittente puis permanente avec

cornage et tirage et d’accès de suffocation nécessitant une trachéotomie en urgence.

Des autres localisations initiales de la diphtérie, il faut retenir la localisation cutanée.

Elle complique souvent des lésions traumatiques sous-jacentes et réalise une ulcération

cutanée recouverte de fausses membranes grisâtres.

Les manifestations toxinique ne s’observent que si le bacille diphtérique est porteur de

l’exotoxine.

Trois atteintes sont à retenir :

- la myocardite est la complication majeure de la diphtérie. Elle débute avant le 10ème jour.

Elle se révèle par une tachycardie, une bradycardie, des palpitations, des lipothymies.

L’électrocardiogramme systématique montre des troubles de conduction ou du rythme.

- les paralysies périphériques : paralysies vélo-palatines, les plus fréquentes, avant le 20ème

jour, paralysie des muscles respiratoires avec risque de détresse respiratoire, paralysie tardive

des membres (après le 30ème jour) réalisant un tableau de polyradiculonévrite bilatérale et

symétrique.

41Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

- l’atteinte rénale avec protéinurie, hématurie et oligurie.

b) Diagnostic

Isolement de la bactérie : prélèvement à l’aide d’un écouvillon au niveau du pharynx,

ensemencement sur milieux classiques (milieu de Tinsdale ou milieu de Loeffler) ou sur

gélose au sang enrichi, identification à l’aide de la galerie biochimique API Coryné-

BioMérieux.

Recherche du pouvoir toxinique : inoculation à l’animal (cobaye) d’une suspension de

culture bactérienne et la PCR, actuellement test de référence.

c) Traitement

Toute suspicion de diphtérie est une urgence diagnostique et thérapeutique. Le malade suspect

est isolé, il est pratiqué un prélèvement de gorge et le traitement est immédiatement institué.

Traitement antibiotique

Les antibiotiques (pénicilline ou érythromycine) n’ont aucun effet sur les lésions

exotoxiniques existantes, mais limitent la croissance bactérienne ultérieure et la durée du

portage de la bactérie, qui persiste souvent, même après la guérison clinique.

La pénicilline G est prescrite à la dose de 20 à 50 000 U/kg/j. chez l’enfant, 1,2 MU/j. Chez

l’adulte en injection intra musculaire, puis le relais est pris par la Pénicilline V orale, pendant

au total 14 jours. En cas d’allergie : érythromycine : 2 à 3 g/j chez l’adulte, 50 mg/kg/j chez

l’enfant.

Sérothérapie pour neutraliser la toxine

Selon le schéma thérapeutique de l’OMS

Tableau IV : schéma thérapeutique de l’OMS

Type de diphtérie Dosage (UI) Voie d’administration

Atteinte nasale

Atteinte amygdalienne

Atteinte pharynx larynx

Atteint plus complexe

Diphtérie sévère*

Atteinte cutanée

10000-20000

15000-25000

20000-40000

40000-60000

40000-100000

20000-40000

IM

IM ou IV

IM ou IV

IV

IV ou IV ou IM

IM

42Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

*Membranes extensives, œdème important

Traitement symptomatique des complications en milieu de réanimation.

Croup : intubation naso-trachéale ou trachéotomie, ventilation

Paralysies des muscles respiratoires : assistance respiratoire

d) Prévention

La vaccination antidiphtérique (anatoxine diphtérique) est actuellement presque

exclusivement disponible en association avec l’anatoxine tétanique sous forme de DT ou

d’association avec les vaccins antitétanique et anticoquelucheux sous forme de DTC.

Le schéma vaccinal comprend 3 injections à 6 semaines, 10 semaines et 14 semaines et chez

l’adulte voyageant en zone d’endémie (une injection si le dernier rappel date de plus de 5 ans

et de moins de 10 ans, 2 injections s’il date de plus de 10 ans et de moins de 20 ans,

vaccination complète au-delà).

Les manifestations indésirables sont limitées à des réactions locales au point d’injection

Les mesures concernant les contacts proches comportent une surveillance clinique pendant 7

jours après le dernier contact avec le cas, une antibio-prophylaxie par benzathine-pénicilline

en dose unique (600 000 U. intramusculaire avant 6 ans, 1 200 000 après 6 ans), la

vaccination si les contacts sont non ou incomplètement vaccinés. [17, 18, 19]

.3.8 Hépatite B [20]

L'hépatite B est une maladie grave du foie causée par le virus de l'hépatite B (VHB). Elle est

extrêmement infectieuse.

a) Mode de contamination

- Il en existe 4 types :

- Contact étroit : transmission intrafamiliale fréquente ; transmission dans les collectivités

(institutions pour malades mentaux et handicapés, prisons)

- Contamination sexuelle

- Contamination Périnatale : sécrétions cervicales et vaginales à la naissance, lait maternel,

salive.

- Contamination Parentérale et nosocomiale : toxicomanes, tatouages, personnels soignants

(accident d'exposition au sang (AES), le risque d'infection après AES est d'environ 30% ;

par transfusion de sang ; transmission par les chirurgiens infectés aux patients opérés

(chirurgie dentaire, cardiaque) ; mésothérapie ; acupuncture ; surfaces ou objets inertes en

milieu hospitalier (contamination des surfaces par des microgouttelettes de sang par

exemple).

43Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

b) Evolution vers la chronicité

• 5 à 10% des sujets adultes exposés au virus de l'hépatite B vont faire une infection

persistante à potentiel cirrhogène et oncogène. Les mécanismes impliqués sont mal élucidés.

- défaut de production de l'interféron par les cellules mono nucléées

- défaut d'activation du système interféron (effet inhibiteur du virus lui-même)

• Environ 90% des nouveaux-nés de mères positives pour AgHBe, contracteront une infection

chronique : l'AgHBe (protéine soluble de bas poids moléculaire) traverse le placenta. Il induit

une tolérance immunitaire vis-à-vis de l'antigène de capside, cible de l'élimination immune

des hépatocytes infectés.

En l’absence de traitement, l’hépatite virale chronique B peut évoluer, en général sur plusieurs

années, vers une cirrhose . Celle-ci peut à son tour entraîner une insuffisance hépatique et est

associée à un risque majoré de cancer du foie ou carcinome hépatocellulaire . Dans de rares

cas cette évolution peut nécessiter la pratique d’une transplantation hépatique .

c) Clinique

L’hépatite virale B aiguë passe le plus souvent inaperçue, environ 90 % des personnes

infectées ne présentant pas ou peu de symptômes. Ceux-ci peuvent être : fatigue, nausées,

douleurs abdominales, syndrome grippal, douleurs articulaires, maux de tête, prurit,

urticaire…

La forme typique dite ictérique (la jaunisse) est moins fréquente, survenant dans environ 10 %

des cas d’infection tout âge confondu, et chez environ 30 % des personnes parmi les adultes

infectés. Elle évolue typiquement en 4 phases :

- une phase d’incubation d’environ 10 semaines (6 semaines à 5 mois) au cours de laquelle

apparaît dans le sang l’antigène HBs (AgHBs).

- une phase pré-ictérique durant quelques jours à une semaine avec des symptômes non

spécifiques mimant une grippe (fatigue, fièvre, douleurs articulaires,…). C’est au cours de

cette phase qu’apparaissent dans le sang des anticorps anti-HBc de classe IgM caractéristiques

d’une hépatite B aiguë récente.

- une phase ictérique, habituellement de 2 à 3 semaines, avec apparition d’urines foncées, une

fatigue importante et une perte d’appétit. Le foie à la palpation peut être sensible et plus gros

(hépatomégalie) et il peut exister des ganglions (adénopathies) et une augmentation du

volume de la rate (splénomégalie).

- une phase de convalescence, de plusieurs semaines à plusieurs mois, avec diminution

progressive de la fatigue et de la perte d’appétit.

44Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

- Exceptionnellement, l’hépatite aiguë peut être très sévère voire fulminante (0,1 %)

avec des troubles musculaires (secousses), des troubles de la conscience (somnolence)

et une insuffisance hépatique grave. Ces formes sévères sont associées à un taux de

prothrombine (ou TP, test de coagulation qui reflète la fabrication hépatique de

certains facteurs de coagulation) diminué (< 50 %) et nécessitent une hospitalisation

voire une transplantation hépatique en cas de forme fulminante.

Le système immunitaire contribue aussi à éliminer les cellules infectées tout en développant

des anticorps.

Ainsi 90 % des hépatites virales B aiguës guérissent spontanément avec disparition de

l’AgHBs et persistance d’anticorps anti-HBs et anti-HBc de classe IgG.

Sur le plan biologique, l’hépatite B aiguë est habituellement associée à une augmentation

importante des transaminases (plus de 10 fois la limite supérieure à la normale). Dans les

formes ictériques, il y a une élévation de la bilirubine dans le sang.

d) Diagnostic

Le diagnostic de l’hépatite virale B repose sur des éléments de l’interrogatoire (exposition à

un facteur de risque), des données cliniques (rarement), biologiques (élévation des

transaminases ou enzymes hépatiques) et virologiques (présence de marqueurs viraux

ou sérologie virale B positive, détection de l’ADN viral B ou charge virale).

Très souvent, l’infection aiguë est passée inaperçue et l’hépatite B est découverte au stade de

l’infection chronique à l’occasion d’une prise de sang qui met en évidence la présence d’un

antigène du virus de l’hépatite B, l’antigène HBs (Ag HBs). C’est sa persistance dans le sang

pendant plus de 6 mois qui indique une infection chronique.

La sérologie hépatite B consiste à détecter dans le sang par des tests d’immunoanalyse

appelés ELISA des antigènes (Ag) constitutifs du virus de l'hépatite B (Ag HBs et Ag HBe) et

des anticorps dirigés contre différents antigènes du virus de l’hépatite B (anti-HBc, anti-HBe

et anti-HBs).

• L’antigène HBs est le marqueur clé à tout diagnostic d’infection par le VHB. Il

apparaît pendant la phase d’incubation. En cas d’infection aiguë, sa disparition au bout

de quelques semaines signe l’évolution favorable de l’infection. Sa persistance dans le

sang au delà de 6 mois définit une hépatite chronique B.

Le diagnostic sérologique d’hépatite B aiguë repose sur la présence dans le sang d'antigène

AgHBs, d’anticorps anti-HBc (anticorps dirigés contre une partie centrale du virus, le core ou

la capside) de classe Immunoglobuline M (IgM) et une augmentation des transaminases. Ils

45Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

diminuent pendant la phase de convalescence, juste après la disparition de l’Ag HBs, puis

laissent place aux anti-HBc de classe IgG qui persistent en général toute la vie et témoignent

d’un contact avec le VHB. Ils permettent de différencier une vaccination (ils sont absents)

d’une infection passée.

Les anti-HBc de classe IgM peuvent aussi apparaître lors d’une phase de réactivation d’une

hépatite chronique B. Dans ce cas, le contexte clinique ou histologique (état du foie à la

biopsie) et le passé biologique avec une persistance de l’AgHBs pendant plus de 6 mois,

permettent de distinguer la réactivation de l’infection aiguë.

Les autres marqueurs sérologiques de l’hépatite B (Ag HBe et ADN viral) ne sont pas utiles

au diagnostic d’hépatite B aiguë en première intention. Ils peuvent être recherchés si l’Ag

HBs persiste au delà de 3 mois, leur positivité faisant craindre une évolution vers la

chronicité.

Le diagnostic sérologique d’hépatite B chronique repose sur la présence persistante (plus

de 6 mois) de l’AgHBs dans le sang associée à la présence d’anti-HBc total positif, mais les

anti-HBc de classe IgM sont négatifs (sauf lors d’une période de réactivation).

e) Traitement

Le traitement est spécifique : Seule l’hépatite B chronique active est traitée par des

médicaments spécifiques. En début d’hépatite, à la phase aiguë, repos, arrêt de certains

médicaments (contraceptifs oraux par exemple), arrêt de toute boisson alcoolisée sont les

seules mesures à prendre.

En cas d’hépatique chronique active documentée (c’est-à-dire prouvée par des examens

biologiques et ou biopsie), le traitement repose sur la prise d’interférons : interféron alpha 2a

ou alpha 2b. Un antiviral est aussi associé : la lamivudine.

-Prophylaxie ou Vaccination

• Mesures d'hygiène

• Séroprophylaxie (des gammaglobulines peuvent être données lors d'un contact avéré pour

éviter la forme fulminante).

• Vaccination :

-Au moyen d’Ag HBs recombinant adsorbé, préparé par génie génétique.

- Genhevac B est employé dès l'âge de 2 mois pour l'immunisation active contre l'infection

par le virus de l'hépatite B. Le protocole d'administration le plus commun consiste en 2

injections à 1 mois d'intervalle suivies d’une injection 5 à 12 mois après la deuxième injection

par voie intramusculaire. Chez l'adolescent de 10 à 15 ans, un schéma à 2 injections à 6 mois

46Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

d'intervalle peut être employé si les risques de contamination entre les 2 injections sont

faibles. En effet, une protection complète ne sera effective qu'après la deuxième injection.

- Engenerix B est employé dès l'âge de 2 mois pour l'immunisation active contre l'infection

par le virus de l'hépatite B. Le protocole d'administration le plus commun consiste en 3

injections à 1 mois d'intervalle suivies d’une injection 12 mois après la première injection en

intramusculaire. ENGERIX ne doit pas être injecté dans le muscle fessier ni par voie

intradermique

D'autres protocoles peuvent être employés notamment lors d'une contamination supposée

(piqûre par une aiguille contaminée), chez l'enfant né de mère HBS positif ou lorsqu'une

immunité doit être rapidement acquise (voyageurs, humanitaires, militaires).

Recommandations vaccinales : il faut faire un dépistage avant vaccination HBs. Au Sixième

mois de grossesse le dépistage de l'AG HBs est obligatoire de même que la prévention du

nouveau-né : Antisérum + vaccination le jour de la naissance.

Les vaccins contre l’hépatite B sont efficaces et assurent une immunité durable. Un rappel

doit être effectué tous les 10 ans. Actuellement, la vaccination est surtout recommandée chez

les personnes à risques (elle est obligatoire chez tous les personnels de santé) et chez l’enfant.

Dans ce dernier cas, le but est l’éradication de la maladie.

.3.9 Maladie à Haemophilus influenzae de type b(Hib) [21]

Dans la plupart des pays qui fait l’objet de l’étude, Hib constitue la première cause de

méningite bactérienne chez les enfants de moins de cinq ans et la deuxième cause (après

Streptococcus pneumoniæ) de pneumonie bactérienne grave chez les enfants. Outre la

méningite et la pneumonie bactérienne, la maladie à Hib se manifeste aussi sous forme

d’arthrite septique, d’ostéomyélite, de septicémie et d’épiglottite.

Identification : il n’est pas facile de diagnostiquer la pneumonie à Hib. Par conséquent,

l’identification des cas de Hib tend à privilégier les cas de méningite bactérienne, telle que

définie ci-dessous.

Tableau V : définition de cas recommandée par l’OMS

Définition de cas recommandée par l‘OMS : méningite bactérienne

Description clinique : la méningite bactérienne est caractérisée par une poussée aigue de

fièvre, des céphalées et une raideur de nuque. La méningite n’est pas un syndrome

spécifique de maladie à Hib et n’est pas possible de diagnostiquer celle-ci d’après les seuls

signes cliniques.

Critères de Laboratoire : Méthode de culture : isolement de Hib à partir d’un échantillon

47Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

clinique normalement stérile, tel que liquide céphalorachidien (LCR) ou sang. La culture de

l’Hib à partir d’un échantillon prélevé sur un site non stérile, tel que la gorge ne saurait

définir la maladie à Hib puisque la bactérie peut s’y développer sans causer la maladie.

Méthode par détection des antigènes : identification de l’antigène Hib dans des liquides

normalement stérile (c à d. LCR ou sang) à l’aide de méthode de détection telles

qu’agglutination sur particules de latex par contre-immunoélectrophorèse.

Source : OMS, 1998b

Transmission : la bactérie Hib se propage d’un enfant à un autre par les gouttelettes de salive

lorsqu’un enfant infecté tousse ou éternue. Elle se transmet également lorsque des enfants

partagent jouets et objets qu’ils ont mis en bouche. Le risque de transmission augmente quand

de nombreux enfants passent beaucoup de temps ensemble dans des foyers, garderies ou

crèches bondées.

Population à risque : ce sont des enfants de moins d’un an qui courent le plus de risque de

contacter la maladie à Hib. Cette maladie est rare chez les enfants de plus de cinq ans.

Morbidités et mortalités estimées : les données démographiques sur la maladie à Hib sont

limitées. L’OMS estime cependant que le Hib cause environ trois millions de cas de maladies

graves et environ 450 000 décès par an. Près de 20% des personnes qui survivent à la

méningite souffriront des problèmes neurologiques permanents.

Tableau VI : aspects spécifiques de la surveillance de la maladie à Hib

Aspects spécifiques de la surveillance de la maladie à Hib

Puisque le diagnostic de la maladie à Hib exige une ponction lombaire pour prélever le

liquide céphalorachidien nécessaire à la confirmation par laboratoire, une surveillance à

l’échelle nationale ne sera pas très pratique dans plusieurs pays. Ces pays pourront

néanmoins mesurer le prédominance de la maladie et l’impact des programmes de

vaccination anti Hib en cumulant les données de couverture de Hib fournies par

l’ensembles des centres qui offrent des services de vaccination anti Hib et les données sur la

maladie Hib provenant des sites de surveillance sentinelle dotés des capacités cliniques et

de laboratoire nécessaire

L’OMS a récemment mis au point une méthode d’évaluation rapide de l’incidence

des maladies à Hib. Cet outil d’évaluation rapide, qui nécessite environ dix jours de travail sur

le terrain, extrapole la prévalence globale de la maladie Hib à partir de données locales

48Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

détaillées sur la méningite bactérienne. Voir Estiming The Locol Burden of Hib Diseases

Preventable by vaccination (OMS, 2001).

Traitement : le traitement repose sur l’emploi d’antibiotiques. La résistance bactérienne est

maintenant observée envers certains antibiotiques.

Vaccin anti-Hib :

La façon la plus efficace de maîtriser la maladie à Hib invasive consiste à vacciner les enfants

dans les six premiers mois de leur vie même si cela ne les protégera que des maladies causées

par Hib .Le vaccin anti-Hib ne peut pas prévenir la méningite et la pneumonie causées par

d’autres types d’Hæmophilus influenzae ou par d’autres agents pathogènes.

Depuis le début de 2001, 71 pays ont intégré le vaccin anti-Hib à leur calendrier de

vaccination de routine. Les pays présentant des taux de couverture vaccinale anti-Hib chez les

jeunes enfants supérieurs à 80% ont enregistré une diminution de 99% de l'incidence de la

maladie à Hib invasive, y compris de la méningite à Hib

Présentation et Formulation : Ces vaccins existent sous forme de vaccins monovalents et

polyvalents liquides ou lyophilisés, tel que décrit ci après dans l’encadre.

Tableau VII : vaccins anti-Hib disponibles

La disponibilité des différents vaccins anti-Hib peut changer .Il est par conséquent

préférable de vérifier systématiquement leur disponibilité auprès de l’UNICEF ou d’autre

fournisseurs de vaccins.

Hib monovalent liquide : aucune reconstitution nécessaire. Le vaccin anti-Hib monovalent

constitue une injection supplémentaire à administrer à l’enfant.

Hib monovalent lyophilise : ce vaccin doit être reconstitué ce qui complique les opérations

et accroît le risque de contamination. En tant que vaccin monovalent il requiert une

injection supplémentaire Il faut prévoir un espace pour entreposer le vaccin et son diluant

(bien que ledit diluant n’ait pas à être réfrigéré sinon peu de temps avant la reconstitution et

l’administration).

Combinaisons lyophilisées :

*DTC-Hep B+Hib : le vaccin anti-Hib lyophilisé est reconstitué avec DTC-Hep B. Cette

association ramène le nombre d’injection de neuf à trois.

*DTC+Hib : Le vaccin anti-Hib lyophilisé est reconstitué avec DTC.

Efficacité : trois doses de vaccins anti-Hib confèrent une protection effective de plus de 95%

dans la prévention de la maladie invasive de l’Hib.

49Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Effets Secondaires : le vaccin anti-Hib n’est associé à aucun effet secondaire grave ;

néanmoins, une rougeur, un gonflement et des douleurs peuvent surgir éventuellement au site

d’injection.

Contre-indication : aucune de nos jours.

Tableau VIII : résumé des doses et voies d’administrations des vaccins [22]

Doses Méthodes

d’administration

Lieu d’injection

BCG 0,05ml-0,10ml Intradermique Epaule ou Avant

BrasDTC Hep B 0,5ml Sous cutanée ou

intramusculaire

Fesse, Cuisse ou

BrasVAR 0,5ml Sous cutanée ou

Intramusculaire

Bras, Cuisse, Epaule

VAA 0,5ml Sous cutanée ou

Intramusculaire

Bras, Cuisse, Epaule

Vaccin anti Hib 0,5ml Intramusculaire Partie externe de la

cuisse

VPO 2 gouttes Orale Bouche

50Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.1 CADRE ET LIEU D’ETUDE [23]

CARTE SANITAIRE DE LA REGION DE KOULIKORO

51Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

52Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Notre étude s’est déroulée dans deux districts sanitaires (Kati et Nara) de la région de

Koulikoro. deuxième région administrativecerclefleuve

NigerBamakoBambarasMalinkésSomonosNigerBaouléSankaraniBaogéBaníBafingKatiKo

ulikoroKolokaniNaraBanambaDioila Boucle du Baouléchemin de fer du Dakar-Niger

Compagnie malienne de navSégouMoptiTombouctouGao

La région de Koulikoro se situe entièrement dans la zone tropicale du Mali. Elle s’allonge du

Nord au Sud sur 445 km et d’Ouest en Est sur 340 km.

Superficie et limite :

La région couvre une superficie de 90 120 Km2.Sa population était estimée à 2 074 265

habitants en 2009. Elle est limitée :

- au Nord par la République islamique de Mauritanie ;

- au Sud par la République de Guinée et la région de Sikasso ;

- à l’Est par la région de Ségou ;

- à l’Ouest par la région de Kayes.

.1.1 Relief

Le relief de la région est constitué d’un vaste plateau plus ou moins accidenté à cause de la

présence des derniers contreforts des Monts Mandingues qui constituent l’essentiel des

hauteurs. Son altitude décroît progressivement de la frontière Guinéenne à la commune de

Sirakorola dans le cercle de Koulikoro où disparaissent les derniers chainons. Cependant, on y

retrouve par endroit des plaines. Le groupe de sol caractéristique est rocailleux dans certains

endroits, sablonneux et argilo sablonneux dans d’autres. Les alluvions laissées par les

marigots torrentiels rendent le sol très riche et propice à l’agriculture.

.1.2 Le climat et végétation

Le climat, de type soudano-sahélien est marqué par l’alternance au cours de l’année deux

saisons : une saison pluvieuse de mai à octobre et une sèche de novembre à avril (la première

se caractérisant par une chaleur alternant avec la fraicheur et la deuxième par le froid

(Novembre à Février) et par la chaleur (Mars à Mai). Les vents dominants sont : l’harmattan,

la mousson et l’alizé. La végétation très dense vers la frontière guinéenne dans le cercle de

Kangaba, dans le cercle de Kati vers Ouélessébougou et dans le Sobra est dominée par de

hautes herbes et de grands arbres. Elle est composée, de baobab, balanzan, karité, néré et

d’épineux vers le cercle de Nara. Il existe des forêts classées de part et d’autre dans la région.

53Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

La température varie entre 18° et 44°. Ce climat et ce relief favorisent certaines maladies

notamment le paludisme, l’onchocercose, la méningite et la rougeole.

.1.3 Hydrographie

L’hydrographie est dominée par la présence du fleuve Niger et ses affluents (sankarani,

baoulé, bagoé, bani, bafing) qui dans leur traversée du Mali arrosent la région en passant par

les cercles de Kangaba, Koulikoro, Kati et Dioila ; on note des cours d’eau saisonniers et des

barrages. Le lac Wégnan, situé au Nord Est dans le cercle de Kolokani, est le seul lac de la

région.

.1.4 Voies et moyens de communication

La ville de Koulikoro, capitale de la région est située à 60 km Bamako auquel elle est reliée

par voie terrestre et ferrée. La région est accessible à toutes les autres régions du Mali par :

- voie terrestre : toutes les régions

- voie fluviale : Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao

- voie ferrée : Kayes en passant par Bamako (actuellement inutilisée).

4.1.5 Les Ethnies et leur mode de vie

Les différentes ethnies se localisent à travers les sept cercles comme suit :

- Les malinkés à cheval sur le haut Niger entre Kangaba et Kati

- Les bambaras plus nombreux entre Koulikoro et le Kaarta

- Les Somonos le long du fleuve Niger

- Les Sarakolés, les Maures et les Peulhs au Nord

La principale activité demeure l’élevage chez les peulhs, la pêche chez les somonos et bozos,

l’agriculture chez les autres. Toutefois, en dehors des activités agro pastorales, chaque ethnie

exerce une ou plusieurs activités secondaires.

4.1.6 L’ECONOMIE

Le secteur primaire constitue la cheville ouvrière de l’économie de la région. L’agriculture,

l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière occupent plus de 80% de la population et

procurent à ce titre la quasi-totalité de la production vivrière.

L’encadrement du monde rural est assuré par des services et des projets. Le secteur secondaire

se caractérise par des industries de transformation : CMDT, HUICOMA, INACOM, GMM,

54Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

OMA-SA, BRAMALI, Briqueterie de Massala à ceux ci s’ajoute l’usine de production du

carburant à base de graines de fougère.

Les sources d’énergie demeurent le bois et le charbon de bois. La production d’énergie est

assurée par le réseau électrique de Bamako qui fournit en électricité Kati et Koulikoro, la

station de Fana qui alimente Fana et Dioila, les centrales de Kangaba et Ouélessébougou pour

les mêmes villes. AMADER pour quelques villes des cercles de Banamba, Kolokani et Nara.

4.1.7 L’ADMISTRATION

Après l’indépendance, Koulikoro était l’un des cercles de la région de Bamako qui fut divisée

en 1977 en deux entités administratives : le District de Bamako et la Région de Koulikoro.

4.1.8 DEMOGRAPHIE

Tableau IX : taux d’accroissement régional : [2,5]

Population cible Pourcentage Chiffres bruts (2009)

Population totale 2 074 265 Femmes enceintes 5% 103 713Femmes en âge de procréer 22% 456 338Enfants de moins de 12 mois 4% 82 9711- 4 ans 14% 290 3975- 14 ans 28% 580 79415- 18 ans 9% 186 68415- 24 ans 17% 352 62520- 24 ans 8% 165 94125- 49 ans 25% 518 56650-59 ans 5% 103 71360 ans et plus 6% 124 456

La population est majoritairement jeune : <25 ans représentent 68% suivis des 25- 49 ans

25%

La région de Koulikoro comprend 108 communes dont 3 urbaines reparties entre 7 Cercles.

55Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

4.2 METHODOLOGIE

4.2.1 Type d’étude

Nous avons effectué une étude transversale à visée descriptive et analytique.

4.2.2 Période de l’étude

Notre enquête s’est déroulée du 04 décembre 2010 au 4 janvier 2011

4.2.3 Population d’étude

La population d’étude était constituée des enfants âgés de 12 à 23 mois et des mères des

enfants de 0 à 11 mois des 2 districts Sanitaires de Koulikoro (Nara et Kati).

C'est-à-dire les enfants nés :

• entre le : 01/01/2009 et le 01/11/2009

• entre le 01/01/2010 et le 01/11/2010

4.2.4 Critères d’inclusion et de non inclusion

Ont été inclus dans l’enquête :

• tous les enfants âgés de 12 à 23 mois ; nés entre le : 01/01/2009 et le 01/11/2009, résidant

dans les localités enquêtées.

• toutes les mères d’enfant de 0 à 11 mois ; né entre le 01/01/2010 et le 01/11/2010.

N’ont pas été inclus dans l’enquête :

• Les enfants 12-23 mois qui séjournent ne résidant pas dans les villages enquêtés

• Les mères d’enfants 0-11 mois qui séjournent ne résidant pas dans les villages enquêtés.

4.2.5 Méthode d’échantillonnage

Une méthode probabiliste a été utilisée au cours de cette enquête.

56Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

4.2.6 Technique de sondage

La technique classique de l’OMS à savoir le sondage en grappe à 2 degrés a été utilisé au

cours de cette enquête. Cette technique permettait d’estimer la couverture vaccinale à 5% près

avec un intervalle de confiance à 95%, à partir d’un échantillon de 210 sujets (30 grappes de 7

sujets) [22].

Chaque district a été considéré comme une zone d’étude. Ainsi, dans chaque district 30

grappes ont été identifiées à partir de la liste des villages issus à partir des données du dernier

recensement général de la population et de l’habitat de 2009 (RGPH 2009).

4.2.7 Base de sondage

La base de sondage a été la liste des villages avec leurs populations respectives par district,

établies à partir des données du dernier recensement général de la population et de l’habitat de

2009 mises à notre disposition par la Direction Nationale de l’Informatique et de la Statistique

(DNSI) actualisées en appliquant le taux d’accroissement de la dite région 2,2% par an.

4.2.8 Identification des grappes

A partir, de l’ensemble des unités primaires constituées par les villages du fichier du

recensement général de la population de 2009, et de leur population estimée en 2009, un pas

de grappe a été déterminé. Les grappes ont été identifiées sur la liste des villages à l’aide d’un

nombre aléatoire (tiré de la table de nombres au hasard) et du pas de grappe.

Ainsi dans chaque district, 30 grappes ont été identifiées. Par grappe, 7 enfants de 12 à 23

mois et 7 mères d’enfants de 0 à 11 mois ont été l’objet de l’enquête ; soit au total, 210

enfants de 12 à 23 mois et 210 mères d’enfants de 0 à 11 mois pour chaque district de la

région. Pour les 2 districts, un total de 60 grappes, de 420 enfants de 12 à 23 mois et de 420

mères d’enfants de 0 à 11 mois seront enquêtés.

La répartition des grappes pour chaque district est représentée dans les tableaux (voir annexe)

4.2.9 Déroulement de l’enquête

Nous avons effectué notre enquête par le choix du foyer de départ en tirant au hasard à l’aide

d’un billet de banque. Pour cela nous avions entrepris le cheminent suivant :

_ le choix d’un emplacement central dans le village (marché)

_ Le choix d’une direction en faisant tourner une bouteille au sein du marché

_ les maisons situées dans l’axe indique par la bouteille ont été comptées jusqu'à la

périphérie du village

57Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

_ Un nombre au hasard entre 1 et le total des maisons comptées a choisi été comme

le premier foyer à visiter et contenu de proche en proche vers la droite. [24]

4.2.10 Choix de l’enfant et la mère dans un ménage

Dans une maison on compte le nombre de ménage du foyer en numérotant, on tire au sort un

ménage et on commence par ce ménage et on continue de proche en proche vers la droite

jusqu'à atteindre l’échantillon requis.

4.2.11 Focus groupe

Nous avons fait des groupes de 8 personnes constitués de mères d’enfants ou

d’accompagnantes. Ces groupes ont été questionnés sur les raisons d’abandons de la

vaccination avec un guide à l’appui permettant d’orienter le débat au sein de chaque district.

4.3 Aspect éthique

Nous avons obtenu le consentement éclairé des parents des enfants et l’autorisation avec les

autorités.

4.2.4 Exploitation des données Les données ont été recueillies à l’aide d’une fiche d’enquête individuelle et la saisie a été

faite sur le logiciel Epi info version 3.5.1.0.

L’analyse statistique quantitative a été effectuée sur le logiciel Epi info 3.5.1.0 et la

qualitative sur l’analyse des textes recueillis.

Nous avons utilisé l’Excel 2007 pour les tableaux et graphiques.

.5 Définition des variables de l’étude

Statut vaccinal :

Complet : c'est-à-dire l’enfant a reçu tous les antigènes du PEV

Partiel : c'est-à-dire l’enfant a commencé la vaccination mais il n’a pas reçu

tous les antigènes.

Aucun : c'est-à-dire l’enfant n’a jamais reçu une dose de vaccin du PEV.

Couverture vaccinale :

Selon l’histoire : selon la déclaration des mères

la carte : selon le carnet de vaccination

Cicatrice de BCG :

Porte : l’enfant présente la cicatrice

58Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Ne porte pas : l’enfant ne présente pas la cicatrice

Absent : l’enfant non vu lors de l’enquête mais carnet vu.

Taux d’abandon : le pourcentage d’enfant perdu de vu au cours de la vaccination du PEV

59Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.1 Données socio-démographiques

Au total nous avons collecté 420 enfants âgés de 12-23 mois et 420 mères d’enfants de 0-11

mois dans les districts Kati et Nara qui constituaient notre lieu d’étude. Les caractéristiques

socio-démographiques et les couvertures vaccinales (CV) des antigènes sont décrits dans les

tableaux et figures ci-dessous.

Tableau X : caractères socio-démographiques dans les deux districts des enfants de 12-23

mois

Variables n (%) moy(DS)

Age (mois) 420 17(3)

Sexe 420Masculin

Féminin

54

46

Ethnie 420Bambara 33Sarakolé 27Malinké 14Peulh 18Sonrhaï 2Dogon 1Maure 3Autres* 3

Fratrie

1èr_4 ème 70

5 ème_8 ème 27

10 ème_11 ème 3

60Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

*Autres : mochi, senufo, bobo, bozo

L’âge moyen était de 17±3 mois, le sexe masculin était majoritaire, l’ethnie bambara était

dominante et les enfants de 1ère-4ième fratrie étaient les plus représentés.

.2 Couverture vaccinale par antigènes pour les deux districts ensembles.

La figure 1 décrit la couverture vaccinale selon la carte plus l’histoire en fonction des

antigènes du PEV reçus par les enfants (12-23 mois) dans les districts de Kati et Nara.

61Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Figure 1 : couverture vaccinale des antigènes dans les districts de Kati et Nara en

commun (n=420).

A travers cette figure, 86% des enfants (12-23 mois) ont reçu les antigènes suivant :

BCG+Polio0 et Penta1+Polio1 dans les deux districts de façon globale en majorité.

Tableau XI : statut vaccinal des enfants 12-23 mois dans les deux districts

ce tableau décrit le statut vaccinal des enfants 12-23 mois dans les deux districts

STATUT Kati Nara Commun

N % N % n %Aucun 25 12 19 9 44 11Partiel 65 31 49 23 114 27Complet 120 57 142 68 262 62Total 210 100 210 100 420 100

Plus de la moitié des enfants inclus dans notre étude avait un statut complet. Dans 11% des

cas ils n’avaient reçus aucune dose de vaccin.

Tableau XII : répartition des enfants en fonction de l’existence des cartes de vaccination

ce tableau décrit la répartition des enfants en fonction de l’existence de cartes de vaccination

Enfants avec

Kati Nara district en commun

n % n % n %

Cartes 123 59 150 71 273 65Sans cartes 87 41 60 29 147 35Total 210 100 210 100 420 100

Au vu de ce tableau 65% des enfants conservaient leurs cartes, avec une prédominance dans

le district de Nara à 71% par rapport à celui de Kati qui se retrouve avec 59%.

62Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

La figure ci-dessous décrit la présence de cicatrice de BCG chez les enfants de 12-23 mois

dans les deux districts.

Figure 2 : répartition des enfants (12-23mois) en fonction de cicatrice de BCG (n= 420)

Au cours de notre étude, 66% des enfants portaient une cicatrice sur leurs bras gauches, 34%

des enfants ne la portaient pas et 1% des enfants étaient absents au moment de notre passage

pour l’interview.

Tableau XIII: proportion des enfants (12-23 mois) ayant reçus leur dose complète avant

leur premier anniversaire.

Ce tableau décrit la proportion des enfants (12-23 mois) ayant reçus leur dose complète avant

leur premier anniversaire.

Complètement vacciné

avant l'âge d'un an

Kati Nara Commun

n % n % N %Complet 121 58 146 69,5 267 64Non complet 89 42 64 30,5 153 36

Total 210

10

0 210

100,

0 420 100

63Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Au vu de ce tableau, 64% des enfants avaient reçus leur dose complète avant leur premier

anniversaire avec une prédominance dans le district de Nara 70%.

.3 Couverture vaccinale à Kati

La figure ci-dessous décrit la couverture vaccinale par antigènes pour le district de Kati

Figure 3 : couverture vaccinale dans le district de Kati (n=210)

A Kati, globalement toutes les couvertures vaccinales étaient > à 50%. Les enfants ont été

presque régulièrement vaccinés avec BCG-Po et Penta1-Polio1 soit respectivement 84% et

85%.

.4 Couverture vaccinale à Nara

64Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

La figure ci-dessous décrit la couverture vaccinale par antigènes pour le district de Nara

Figure 4 : couverture vaccinale dans le district de Nara (n=210)

A Nara, toutes les couvertures vaccinales étaient > à 50%. Les BCG-Po et les Penta1-Polio1

ont été en majoritairement reçus par les enfants avec une proportion commune à 88%.

65Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.5 Comparaison de la couverture vaccinale dans les deux districts

Figure 5 : couverture vaccinale des districts de Kati et Nara de façon comparative (n=210

chacun)

Que ça soit à Nara et à Kati, toutes les couvertures vaccinales étaient > 50%.

Les enfants ont été majoritairement vaccinés contre BCG-P0 et Penta1-Polio1et ceux de Nara

prédominaient sur ceux de Kati.

.6 Taux d’abandon et analyse des problèmes d’accès et d’utilisation des services de

santé

Tableau XIV : couverture vaccinale de (BCG-VAR et Penta1-Penta3) avec le taux

d’abandon dans les districts.

Ce tableau relate la couverture vaccinale de (BCG-VAR et Penta1-Penta3) avec le taux

d’abandon dans les districts.

66Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

DistrictsBCG VAR

Taux d’abando

n Penta1 Penta3

Taux d’abando

n% % % % % %

District

84 60 85 71

de Kati

29 16District de Nara 88 75 88 80

15 9District commun 68 21 86 76 1286

Critères :

Bonne accessibilité : CV = > 80%

Bonne utilisation : taux d’abandon = < 10%

.6.1 Taux d’abandon global

Taux d’abandon BCG-VAR = BCG-VAR = 86-68 = 21% BCG 86BCG : CV > 80%

• CV élevée= bon accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAR: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Il ressort de cette analyse que presque 80% des enfants ont accès aux services de santé pour

BCG, dans les deux districts, par contre l’utilisation des services est défaillante dans tous les

districts.

Taux d’abandon Penta1-Penta3 = Penta1-Penta3 = 86-76 =12% Penta1 86

Penta1 : CV > 80%• CV élevée= bon accès aux services de santé

• taux d’abandon est > à 10 donc faible utilisation des services de santé

Penta3 : CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

67Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Même constat par rapport à l’utilisation des services que celui BCG-VAR, seulement ici il y a

moins d’accès aux services dans le cas du Penta3 au niveau des districts en commun.

.6.2 Taux d’abandon district de Kati

Taux d’abandon district Kati = BCG-VAR = 84-60 =29% BCG 84BCG : CV > 80%

• CV élevée= bon accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAR: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Cette analyse montre que presque 80% des enfants ont accès aux services de santé pour BCG

et moins d’accès aux services pour VAR dans le district de Kati, par contre l’utilisation des

services reste défaillante dans le dit district.

Taux d’abandon district Kati= Penta1-Penta3 = 85-71 =16%Penta1 85

Penta1 : CV > 80%

• CV élevée= bon accès aux services de santé

• taux d’abandon est > à 10 donc faible utilisation des services de santé

Penta3 : CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Même constat par rapport à l’utilisation des services que celui BCG-VAR, seulement ici il y a

moins d’accès aux services dans le cas du Penta3 dans le district de Kati.

.6.3 Taux d’abandon district de Nara

Taux d’abandon district de Nara= BCG-VAR = 88-75= 15% BCG 88

BCG : CV > 80%

• CV élevée= bon accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAR: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

68Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

De cette analyse il en déduit que presque 80% des enfants ont accès aux services de santé

pour BCG dans le district de Nara, par contre l’utilisation des services est défaillante dans

tous les districts.

Taux d’abandon district de Nara= Penta1-Penta3 = 88-80 = 9% Penta1 88

Penta1 : CV > 80%

• CV élevée= bon accès aux services de santé

• taux d’abandon est < à 10 donc bonne utilisation des services de santé

Penta3 : CV ≥ 80%

• CV élevée : bon accès aux services de santé

• taux d’abandon faible : bonne utilisation des services de santé

A la suite de cette analyse nous comprenons que 80% des enfants ont accès aux services de

santé et le district de Nara est doté d’une bonne utilisation de service.

A travers ces différents taux d’abandons, on constate que le taux de déperdition est plus élevé

dans le district de Kati entre BCG-VAR ainsi qu’avec du Penta1-Penta 3 par rapport à celui de

Nara. Le taux d’abandon de façon globale est supérieur à 10%, mais pour le Penta1-Penta3

dans le district de Nara, il est inferieur à 10%.

Tableau XV: proportion des vaccinations faîtes selon les centres et les stratégies par

Antigènes (en%) dans les deux districts

ce tableau ci-dessous décrit la proportion des vaccinations faîtes selon les centres et les

stratégies par Antigènes (en%)

Antigènes Hôpital CSRef CSCom Privé S.A S.MBCG 0,5 8,6 54,8 0,7 20,2 0,7PO 0,5 8,6 54,5 0,7 20,5 0,7PENTA1 0,7 8,6 54,8 0,7 20,5 1POLIO1 0,7 8,3 55,2 0,5 20,5 1PENTA2 0,7 8,1 52,1 0,5 19 1POLIO2 0,7 8,1 52,1 0,5 19 1PENTA3 0,7 7,9 47,9 0,5 17,6 1POLIO3 0,7 7,9 47,9 0,5 17,6 1VAR 0,5 7,1 41,2 0,5 18,3 1VAA 0,5 7,1 41,2 0,5 18,3 1

Ce tableau montre que les CSCom réalisent plus de 60% des activités de la vaccination à

travers les centres fixes et les stratégies avancées, suit ensuite les CSRef par les centres fixes

69Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

et les stratégies mobiles. Les hôpitaux et les centres privés ont été faiblement utilisés au cours

de notre étude. Les structures publiques ont été majoritairement fréquentées par les

accompagnants des enfants.

.7 Raisons de non vaccination

Tableau XVI : répartition des causes de non vaccination selon les responsabilités

ce tableau décrit la répartition des causes de non vaccination selon les responsabilités

Enfants de 12-23 mois Raisons évoquées n %Manque d’informations Ignore la nécessite de la vaccination 4 1 Ignore la nécessite de revenir pour la 2e et 3e dose 3 1 Ignore le lieu ou l’heure de la séance 3 1 Peur des réactions secondaires de la vaccination 2 0,5 Idées erronées sur les contre indications 1 0,2

Total 13 3,7Manque de motivation Reporte à une date ultérieure 5 1,2 Ne fait pas confiance à la vaccination 2 0,5 Rumeurs 1 0,2 Peur de revenir à cause des reproches du à la perte de carte 8 2

Total 16 3,9Obstacles Lieu de séance trop loin 9 2 Heure de séance ne convient pas 4 1 Vaccinateurs absents 27 6 Vaccin non disponible 18 4 Mères trop occupées 22 5 Problèmes familiaux 10 2,4 Enfants malades non amenés 2 0,5 Enfants malades amenés mais non vaccinés 3 1 Attente trop longue 2 0,5 Refus des parents 14 3 Autres* 11 3

Total

12

2 28,4

*Autres : Mères d’enfants malades, la vaccination peut entrainer la stérilité des enfants, la mort des enfants.

Parmi les raisons évoquées dans les deux districts nous pouvons énumérer :

Les obstacles : ce sont les raisons prédominantes (28,4%), dont l’absence des

personnels fut la plus distinguée avec 6%.Cela s’explique par les manques

d’infrastructures sanitaires également par la difficulté d’accessibilité dans ses

villages.

70Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Le manque de motivations : après les obstacles, il vient au second niveau avec

4%, la mauvaise attitude des agents de vaccination a été la plus signalée.

Le manque d’informations : l’ignorance de la vaccination était la plus

remarquée.

.8 Couverture vaccinale en VAT des mères d’enfants de moins d’un an

.8.1 Caractéristiques socio-démographiques des mères d’enfants de 0-11 mois dans les

deux districts.

La figure ci-dessous décrit la distribution de l’âge des mères d’enfants de moins d’un an

Figure 6 : distribution de l’âge des mères d’enfants de moins d’un an (n=420)

L’âge des mères avait une distribution normale.

Tableau XVII: caractéristiques sociodémographiques des mères d’enfants de 0-11 mois

ce tableau décrit les caractéristiques sociodémographiques des mères d’enfants de 0-11 mois

dans les deux districts (Kati et Nara).

71Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Variables n % Moyenne(DS)

Age (année) 420 25(6)

Fratrie 4201ère-4ième 72

5 ième -8 ième 25

9 ième -13 ième 5

L’âge moyen des mères était 25±6 ans, et les enfants de 1ère-4ième étaient prédominants dans

les fratries

.8.2 CV du VAT pour les mères d’enfants de moins d’un an dans les deux districts

sanitaires (Kati et Nara)

La présente figure décrit la couverture des antigènes des mères d’enfants de 0-11 mois dans

les deux districts en commun.

Figure 7: couverture vaccinale des mères d’enfants de 0-11 mois dans les deux districts en

commun (n=420)

Durant notre étude la majorité des mères d’enfants avaient reçu le VAT1 soit 78% alors que

21% seulement ont reçu le VAT5.

Tableau XVIII : répartition selon le statut vaccinal des mères d’enfants (0-11 mois).

Le tableau ci-dessous décrit la répartition selon le statut vaccinal des mères d’enfants (0-11

mois).

Statut vaccinal de

la mère

Kati Nara Commun

n % n % n %

Complet 115 55 56 27 171 40,7

Partiel 68 32 90 43 158 37,6

Aucun 27 13 64 31 91 21,7

72Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Total 210 100 210 100 420 100,0

40,7% des mères avaient un statut vaccinal complet sur les 420 mères de notre échantillon,

Et la majeure partie était dans le district Kati avec 55% alors que Nara ne recouvrait que 27%.

La proportion des mères d’enfants de 0-11 mois n’ayant reçus aucune dose dans les districts

en commun était de 21,7%, dont la plus élevée a été observée dans le district de Nara 31%.

Durant notre étude la majorité des mères d’enfants avaient reçu le VAT1 soit 327(78%) alors

que 88(21%) seulement ont reçu le VAT5. Pour le VAT2 on a une proportion de 62% pour les

districts en commun.

.8.3 CV du VAT pour les mères d’enfants de moins d’un an dans le district sanitaire de

Kati

La figure ci-dessous décrit la couverture vaccinale des mères des enfants de 0-11 mois dans

le district de Kati.

Figure 8 : couverture vaccinale des mères des enfants de 0-11 mois dans le district de

Kati (n=210)

Au vu de cette figure le VAT1 a été l’antigène le plus administré chez ces mères d’enfant de 0-

11 mois avec un pourcentage de 86,7%.

.8.4 CV du vat pour les mères d’enfants de moins d’un an dans le district sanitaire de

Nara.

La figure ci-dessous décrit la couverture vaccinale des mères des enfants de 0-11 mois dans le

district de Nara

Figure 9: couverture vaccinale des mères des enfants de 0-11 mois dans le district de

Nara (n=210)

Cette figure montre que 69% des mères ont reçu leVAT1,et pour le VAT5 14% des meres

seulement ont reçu.

Tableau XIX : couverture vaccinale (VAT1, VAT2, VAT3, VAT5) et le taux d’abandon en

%.

Ce tableau décrit la couverture vaccinale (VAT1, VAT2, VAT3, VAT5) et le taux d’abandon

73Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Districts VAT1 VAT2 VAT3 VAT5Taux d’abandon

VAT1-VAT2 VAT2-VAT3 VAT1-VAT5

District de Kati 87 78 59 28 10 24 68District de Nara 69 51 33 14 26 36 79District Global 78 65 46 21 17 29 73

.9 Taux d’abandon et analyse des problèmes d’accès et d’utilisation des services de

santé

Critères :

Bonne accessibilité : CV = > 80%

Bonne utilisation : taux d’abandon = < 10%

5.9.1 Taux d’abandon global

Taux d’abandon VAT1-VAT2= VAT1-VAT2 = 78-65 = 17% VAT1 78VAT1 : CV < 80%

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT2: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Cette analyse montre que 80% des mères d’enfants (0-11 mois) n’ont pas accès aux services de santé, également l’utilisation de ses services est faible.

Taux d’abandon VAT1-VAT5= VAT1-VAT5 = 78-21 = 73% VAT1 78 VAT1 : CV < 80%

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT5: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

74Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Nous constatons le même cas que celui de VAT1-VAT2.

Taux d’abandon VAT2-VAT3= VAT2-VAT3 = 65-46 = 29% VAT2 65

VAT2 : CV < 80%

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT3: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

C’est le même constat que les deux précédents (VAT1-VAT2, VAT1-VAT5)

5.9.2 Taux d’abandon district de Nara

Taux d’abandon du district de Nara VAT1-VAT2= VAT1-VAT2 = 69-51 = 26% VAT1 69 VAT1 : CV < 80%

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT2: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Il ressort de cette analyse que 80% des mères d’enfants (0-11 mois) n’ont pas accès aux services de santé et ses services ne sont pas bien utilisés. Taux d’abandon du district de Nara VAT1-VAT5= VAT1-VAT5 = 69-14 = 79%

VAT1 69 VAT1 : CV < 80%

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT5: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Cette analyse est identique à celle effectuée pour le VAT1-VAT2.

75Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Taux d’abandon du district de Nara VAT2-VAT3= 51-33 = 36% 51

VAT2 : CV < 80%

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT3: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Même constat que les précédentes

5.9.3 Taux d’abandon district de Kati

Taux d’abandon du district de Kati VAT1-VAT2= VAT1-VAT2 = 87-78 = 10% VAT1 87

VAT1 : CV >80%

• CV élevée = bon accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT2: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

A l’issu de cette analyse presque 80% des mères d’enfants (0-11 mois) ont accès aux services de santé pour le VAT1, par contre l’utilisation de ses services reste défaillante.

Taux d’abandon du district de Kati VAT1-VAT5= VAT1-VAT5 = 87-28 =68% VAT1 87

VAT1 : CV > 80%

• CV élevée = bon accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT5: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

Il y a une analogie entre l’analyse précédente et l’actuelle.

Taux d’abandon du district de Kati VAT2-VAT3= 78-59 = 24 % 78

VAT2 : CV < 80%

76Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

• CV faible= moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

VAT3: CV ≤ 80%

• CV faible : moins d’accès aux services de santé

• taux d’abandon élevé: faible utilisation des services de santé

De cette analyse, on déduit que 80% des mères n’ont pas accès aux services de santé, et en plus ils ne sont pas bien utilisés

Le taux d’abandon VAT1-VAT2 dans les districts en commun est de 17%, on observe que ce

taux est plus élevé à Nara 26% par rapport à celui de Kati qui n’a que 10%.

Concernant le taux d’abandon VAT2-VAT3 qui est de 29% pour les districts en commun avec

une variation de 24% à Kati par contre on retrouve 36% à Nara.

Quant au taux d’abandon VAT1-VAT5, il est élevé dans tous les districts avec 79% dans le

district de Nara et 68% pour celui de Kati.

Tableau XX : répartition en fonction des raisons d’abandon évoquées par les mères

Ce tableau décrit, répartition en fonction des raisons d’abandon évoquées par les mères

Pourquoi la mère n’a pas reçu la dose complète du VAT N %Rupture de vaccin 12 2,90Autres* 19 4,50Personnel non disponible 59 14,10Lieu de vaccination trop loin 15 3,60Excès de travaux domestiques 16 3,80Négligences 102 24,30Maladie 3 0,70Pas confiance au vaccin 10 2,40Coutumes 10 2,40Obstacles naturels 2 0,50Total 420 100

*Autres : Voyage de la mère dans d’autres régions, Manque de moyen pour les CPN, Refus (stérilité)

La négligence des mères était la raison la plus évoquée avec 24,3%, après l’indisponibilité des

personnels de santé viennent en seconde position avec 14,1% et les obstacles naturels étaient

faiblement signalés.

.10 FOCUS GROUPE

77Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Les mères interrogées au cours des focus étaient toutes mariées avec une tranche d’âge

comprise entre 24-35 ans, des femmes au foyer en majeur partie et quelques cultivatrices

Et vendeuses. Certaines avaient un niveau d’étude primaire, mais les non scolarisées étaient

majoritaires. Comme importance de la vaccination, elles ont beaucoup parlé de guérison et

quelques une parlaient de protection, de la performance physique des enfants et l’intelligence

des enfants. Leur connaissance par rapport aux maladies cibles du PEV était faible, elles n’ont

puis cité que quelques maladies telles que : coqueluche, poliomyélite, rougeole, et de

l’hépatite B. Moins de mères faisaient une bonne appréciation de leurs vaccinateurs.

Selon, elles très peu de service de santé leur conseillait le rattrapage pour les séances

manquées. Les attentes des mères au près des agents de santé étaient entre autres : bonne

sensibilisation de la population ; réguliers et ponctuels lors des séances de vaccination ;

respect et tolérance envers les mères ou accompagnants. Les sources d’informations étaient

surtout la télévision et les radios rurales, elles parlaient également des crieurs du village avec

leur tamtam, lors des regroupements des femmes et chez le chef du village. La structure

sanitaire la plus fréquentée était les CSCom, disaient les mamans. Selon, les mamans les

causes d’abandons de la vaccination se résumeraient à : l’absentéisme des personnels de

santé ; leur coutume et surtout la négligence des mères.

78Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

IL s’agissait d’une étude transversale à visée descriptive et analytique couvrant une période

allant de 04 Décembre 2010 au 4 Janvier 2011. L’objectif général était d’analyser les raisons

d’abandons des vaccins du PEV chez les enfants de 12-23 mois et les mères d’enfants de 0-11

mois dans la région de Koulikoro dont deux districts ont été les choix raisonnés qui sont Kati

et Nara. La méthode d’enquête était la technique classique de l’OMS à savoir le sondage en

grappe à 2 degrés afin d’atteindre l’objectif assigné. Les difficultés rencontrées ont été entre

autres : les horaires de l’enquête ne coïncidaient avec celles des mères occupées surtout par

les travaux champêtres, le manque de collaboration dans certains foyers et villages, le manque

d’instruction de la majorité des mères. Nous avons collecté les données entres 420 d’enfants

de 12-23 mois et 420 mères d’enfants de 0-11 mois.

79Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

L’âge moyen des enfants de 12-23 mois était de 17±3 mois, les garçons étaient majoritaires,

l’ethnie bambara était dominante et les enfants de 1ere, 2eme, 3eme fratrie étaient les plus

représentés.

Le pourcentage des enfants (12-23 mois) complètement vacciné contre les neuf maladies

cibles du PEV selon la carte plus l’histoire a été estimé à 62% ce qui est inferieur à celui de

l’objectif de couverture vaccinale défini au niveau national (atteindre ou dépasser 80%).

Selon la carte et l’histoire l’EDS-IV Mali a obtenu 48% [25] pour la même tranche d’âge, par

contre Bamako se retrouve avec 81% à travers la revue externe 2006[26].Cette disparité de

couverture vaccinale peut s’expliquer par quelques raisons :

- la localisation des sites : Bamako est une ville urbaine donc l’ accès est facile au

service de santé et d’ample information, par contre on retrouve dans les districts de

Kati et Nara des villages très éloignés du centre urbain des dits districts dont

l’accès est difficile tant sur la distance parcourue ainsi que sur le mauvais état de

ces trajets [25].

- la plus part des mères dans les centres urbains sont instruites soit par les écoles

modernes ou coraniques et les séances d’alphabétisations ce qui prouve leur

attachement à la protection de leurs enfants, au contraire on ne rencontre que les

mères non scolarisées dans les villages qui se préoccupent des besoins quotidiens

de la famille.

- les revenus financiers des foyers : dans les zones urbaines, la majorité des foyers

ont des moyens acceptables, tandis que ceux des villages vivent dans une grande

pauvreté.

Dans chaque district, ces taux varient entre 68% à Nara et 57% à Kati.

Selon l’histoire et la carte, le pourcentage des enfants de 12-23 mois ayant reçus le Penta3 et

Polio3 est 76% dans les deux districts en commun. Ce résultat constitue un handicap pour

l’éradication de la poliomyélite pour laquelle est souhaite un taux de couverture de 100%

pour les enfants de 0-59 mois [27].

Ce faible taux semble être lié à la négligence des mères et par l’absentéisme des personnels de

santé et selon la déclaration des mères pendant la discussion du focus groupe tenu dans les

deux districts.

L’EDS-IV Mali note 68% [25], la revue externe du PEV 2006 a obtenu 91% à Bamako [26].

En ce qui concerne chaque district, Nara a noté 80% et Kati 71%.

80Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Le taux de déperdition Penta1-Penta3 correspond à 12% de façon globale, ce qui

s’expliquerait par les occupations des mères d’une part et d’autre part par le manque de

motivation et l’insuffisance d’information qui leurs sont adressées.

L’EDS-IV Mali a obtenu 19% [25], Aminata Dembélé a noté 9,94% dans la commune VI du

district de Bamako [28]. Malgré cette élévation du taux, le district de Nara ne se retrouve

qu’avec 9%.

Le pourcentage des enfants de 12-23 mois ayant reçu le vaccin anti rougeoleux est estimé à

plus deux enfants sur trois (68%). Ce taux est inferieur à celui souhaité dans le cadre du

contrôle de la rougeole (vacciner 100% des enfants de 9-59 mois quelque soit son statut

vaccinal) [29]. Ce faible taux pourrait s’expliquer par l’administration tardive de ce vaccin

(9 mois), mais aussi par le fait que dans les centres pour ouvrir un flacon de ce vaccin, on

exige d’au moins la présence de 10 enfants.

Les mères déjà trop occupées par les travaux champêtres et domestiques s’impatientent et

partent souvent avec les enfants sans qu’ils ne soient vaccinés. L’EDS-IV Mali a obtenu un

taux identique à celui de notre étude 68% [25]. Chaque district a obtenu respectivement :

75% à Nara et 60% à Kati.

Le taux de déperdition BCG-VAR dans les districts en commun est de 21%. Ce taux peut être

expliqué par la difficulté d’accès aux services de santé, le manque de motivation des mères

déjà préoccupées par ces travaux champêtres. La revue externe du PEV 2006 a obtenu 13,6%

au niveau national et 15% dans la région de Koulikoro [30]. Nous avons obtenu 15% à Nara

par contre Kati à 29%.

Parmi les enfants de 12-23 mois ayant reçu tous les vaccins, 62% ont reçu selon le calendrier

vaccinal recommandé. L’EDS-VI Mali a obtenu 42% [25], la revue externe du PEV 2006 a

noté 59 pour le district de Bamako et 32 à l’échelle nationale. Onze pourcent des enfants

n’avaient reçus aucune dose au cours de notre étude. Cet état de fait pourrait s’expliquer par

l’ignorance de la nécessite de faire vacciner les enfants, le report à une date ultérieure et la

peur de revenir à cause des reproches pour la perte de carte.

Les caractéristiques socio-démographiques ont montré que l’âge moyen des mères était de

25±6 ans, et le 1ème- 4ème étaient prédominants dans les fratries.

81Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Le pourcentage des mères d’enfants (0-11 mois) ayant reçu au moins 2 doses du vaccin

antitétanique de façon complète est estimé à 40,7%. L’objectif d’élimination du tétanos

néonatal est de vacciner 80% des femmes en âge de procréer au vaccin anti tétanique (VAT3)

en 3 passages, d’après le plan d’action de la 3ème édition de la campagne d’élimination du

tétanos maternel et néonatal au Mali en 2004[31] n’a pas été atteint au cours de notre étude.

Kané B Cissé a obtenu 50,5% dans le village du Point G [32], l’EDS-IV Mali a obtenu 68%

dans le milieu urbain, contre 52% dans le milieu rural [25]. On peut lier ces résultats au fait

que les femmes commencent tardivement les CPN. Où alors que la vaccination des femmes

lors des CPN ou autres consultations médicales n’est pas toujours systématique, ou que les

mères sont négligentes.

Les raisons de non vaccination sont dominées par les obstacles 28,4% (vaccinateurs absents et

mères trop occupées étaient les plus signalés). Mme Camara N Sissoko a obtenu 44% comme

obstacles dans la commune V du district de Bamako [33]. Selon l’évaluation de la couverture

vaccinale de routine du PEV 2009-2010 au Mali l’ignorance de la nécessite de la vaccination

était la plus notée avec 50% [34]. En 2006, les principales raisons de non vaccination

évoquées par les mères lors de l’enquête de couverture vaccinale nationale étaient l’ignorance

de la nécessité de la vaccination, la négligence et le lieu de vaccination trop éloigné [35]. Ceci

résulte de l’insuffisance de communication en direction des mères au cours des séances de

vaccination et au sein des communautés.

Au Burkina Faso, en 2005, les raisons de non vaccination étaient reparties d’une part en celles

liées à la population et d’autre part en celles liées au système sanitaire. Les facteurs liés à la

population étaient la migration saisonnière de certaines populations, le refus pour des raisons

socioculturelles, la négligence, l’insouciance, l’analphabétisme et les préoccupations

professionnelles [36]. Ces observations ont également été faites, dans la région de Kayes en

2001 [37]. Ces raisons diffèrent de celles observées en Europe où on trouve comme motifs

dominants de non vaccination, le refus, le report pour cause de maladie de l’enfant, l’oubli de

la part des parents et le fait de prendre rendez-vous [38].

D’autres raisons de non de vaccination ont été signalées telles que : la négligence des mères,

l’éloignement du lieu de vaccination, l’ignorance des mères de revenir pour la 1ème-4ème dose,

les ruptures de vaccin et le report à une date ultérieure.

82Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

83Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Il ressort de notre étude que les taux d’abandon de Penta1-Penta3, BCG-VAR, VAT1-VAT2

, VAT2-VAT3, VAT1-VAT5 étaient respectivement 12%, 21%, 17%, 29%, 73% dans les

districts de Kati et Nara de la région de Koulikoro qui sont tous au dessus de la norme de

l’OMS. Cependant les efforts doivent continuer pour atteindre l’objectif national de réduire à

10% le taux d’abandon de la couverture afin d’assurer une bonne immunité de masse des

84Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

enfants et les mères d’enfants. Pour cela, la prise en compte des facteurs susceptibles

d’influencer la vaccination des enfants notamment l’amélioration de l’accessibilité des zones

rurales éloignées, le renforcement de la politique de planification des naissances et la

communication efficace sur la vaccination s’imposent.

85Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Au terme de cette étude les recommandations suivantes sont proposées et s’adressent :

Aux autorités

Insister sur la vaccination systématique de toutes les femmes lors des soins

prénataux.

Organiser des débats télévisés et radiophoniques sur l’importance de la

vaccination du PEV.

Encourager l’alphabétisation des femmes.

Organiser des campagnes de vaccination anti-tétanique chez les femmes en âge de

procréation sur toute l’étendue du pays.

Assurer l’approvisionnement régulier des vaccins du PEV.

Initier le suivi dans un délai réduit du taux de couverture pour la rougeole, f.jaune

et le VAT3.

Faciliter l’accès aux services de santé dans les zones éloignées par le biais

des stratégies avancées et mobiles

Renforcer les CSRef et CSCom en personnel subalterne qualifié

86Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

.

Aux médecins chef du centre de référence de

Organiser mensuellement chez les différents chefs de quartiers ou villages des

journées de vaccination ; cela permettra non seulement de préserver les acquis

mais également d'améliorer les taux de couverture.

Organiser des campagnes de sensibilisation sur la nécessité de la vaccination dans

les villages.

Au personnel sanitaire des CSCOM chargé de la vaccination et à l’ASACO :

Insister auprès des parents sur le fait que certaines maladies peuvent être totalement

éliminées grâce à la vaccination.

Multiplier les séances d'éducation pour la santé destinées aux mères sur les maladies

cibles du PEV.

Organiser des campagnes de mobilisation axées sur la nécessité de revenir pour la

deuxième et troisième dose.

Expliquer les manifestations secondaires de chaque vaccin aux mères et la conduite à

tenir en conséquence.

Commencer les séances de vaccination assez tôt pour permettre aux mères de

s’occuper d'autres tâches surtout ménagères dans la journée.

Inciter les agents de santé à remplir correctement les supports de données

car on ne peut mesurer les résultats du PEV que si chaque centre de santé transmet

régulièrement les documents suivants : fiche mensuelle des relevés des températures

du réfrigérateur, fiche mensuelle des relevés des vaccinations, fiche mensuelle de

surveillance des maladies pris-en compte par le PEV.

Redynamiser le système existant de gestion d’abandon de la vaccination.

Aux populations

Initier en collaboration avec le personnel de santé les associations pour lutter

contre le tétanos néonatal et les maladies de l’enfance.

Vacciner les enfants systématiquement selon le calendrier de la vaccination du

PEV

Aux Partenaires de la vaccination

87Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Appuyer le ministère de la santé dans le renforcement des capacités du système de

surveillance épidémiologique dans le cadre de la surveillance intégrée des

maladies et ripostes au Mali.

88Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

1. UNICEF/SANTE

Le progrès des nations.1996 P1

2. UNICEF/SANTE

Progrès des Nations 2000

P 19

3. USAID/Fondements de l’immunisation 2006

Guide Pratique P15-17

4. Plan stratégique pluri annuel du PEV/2007-2011 Analyse de la situation du PEV.P. 11

2007

5. Borderon J.C., Barthez M.A. Rougeole, Encycl. Med. Chir., Maladies infectieuses, 8-

050-G-10, 1995, 17 p.

6. OMS. Réduction de la morbidité rougeoleuse mondiale et élimination régionale de la

maladie (2000-2001). Partie I, REH, 2002, 77, 50-55. Partie II, REH, 2002, 77, 58-61

7. OMS. Vaccins anti rougeoleux. REH, 2004, 79, 130-142

89Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

8. OMS. Prévention contre les décès imputables à la rougeole au Darfour (Soudan).

REH, 2004, 79, 344-348.

9. OMS. Réduction de la mortalité par rougeole dans le monde : progrès en 1999-2004.

REH, 2006, 81,

10. OMS. Impact des activités de lutte anti rougeoleuse dans le Région africaine de

l'OMS.REH, 2006, 81, 365-371

11. Professeur Pierre Aubry. Médecine tropicale, Poliomyélite Actualités, revue 2006.

12. Professeur Pierre Aubry. Médecine tropicale, tuberculose et VIH SIDA, revue 2006.

13. USAID/Fondements de l’immunisation 2006

Guide Pratique P 234-236

14. Gentilini M. : Tétanos. Médecine Tropicale, Collection Médecine Science, Flammarion,

6eme édition, 2001.

15. Professeur Pierre Aubry Médecine tropical Arboviroses revue Actualités, revue 2005.

16. Patey O., Dellion S. La diphtérie et les infections liées à Corynebacterium diphtheriae en

1997. Revu. Med. Interne, 1999, 20, 39-49.

17. Baron S. Binet F., Lequellec-Nathan M., Patey O., Rebière I, Vachon F. Conduite à tenir

lors de l’apparition d’un cas de diphtérie. Bull. Epidemio. Hebdo., 1998, 23, 97-101.

18. Koeck J.L., Merle C., Bimet F., Kiredjian M., Goullin B., Teyssou R. Premier cas

confirmé d’angine diphtérique à Djibouti. Med. Trop., 2000, 60, 273-274

19. OMS. Vaccin antidiphtérique. REH, 2006, 81, 24-32.

20. Pr. Colimon Virus de l'hépatite B Département de Virologie CHU de Rennes, revue 2002

21. USAID/Fondement de l’immunisation Guide Pratique P 215.217 2006

90Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

22Moussa Toure

Occasions manquées en vaccinologie dans le district de Bamako concernant les Enfants de

0-12 mois en 2004. Thèse de Médecine N◦ 05M172

23. Monographie de la région de Koulikoro selon l’OMS Mali P 4-8 2009

24. DNS\DPLM\SI

Enquête de Couverture vaccinale 2006 P: 2-4

25. EDS IV MALI 2006 P : 129

26. Revue externe du PEV 2006. P : 32

27. DNS\DPLM\SI Plan d’action JNV Polio, 2004

28. DNS\DPLM\SI Plan d’action contrôle de la Rougeole au Mali, 2004

29 .Aminata Dembélé

Evaluation de la couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois et des femmes en âge de

procréer dans la commune VI du district de Bamako. Thèse de Médecine N◦ 05M142

30 .Revue externe du PEV 2006 P : 39

31. DNS\DPLM\SI Plan d’action de la 3eme édition de la campagne d’élimination du tétanos

maternel et néonatal au Mali dans 26 cercles en 2004

32. Mme Kané B Cissé Evaluation de la couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois et

des femmes ayant des enfants de 0-11 mois dans le village de Point G.

Thèse de Médecine

33. Mme Camara N Sissoko

Evaluation de la couverture vaccinale chez les enfants de 12-23 mois et les mères de 15-49

ans en commune V du district de Bamako.

Thèse de Médecine Bamako 2005 N◦ 05M171

34. Evaluation de la couverture vaccinale de la routine du PEV au Mali Rapport P : 71

2009-2010

35. APLOGAN A, BOUKALO K et al. Revue externe 2006 du Programme Elargi de

Vaccination. Rapport final.

Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Abidjan, décembre 2006

36. BICABA A, HADDAD S, TRAORE A et al. Profil des inégalités de couverture

vaccinale au Burkina Faso.

Rapport de recherche, Faculté de Médecine de l’Université de Montréal, Unité Santé

internationale, 2005,

91Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

37. SANGARE K, LAPLANTE O, HADDAD S et al. Profil de la vaccination au Mali:

Analyse des iniquités de couverture vaccinale. Rapport de recherche, Faculté de Médecine de

l’Université de Montréal, Unité Santé internationale, 2006

38. ANTONA D, FONTENEAU L, LEVY-BRUHL D, GUIGNON N, DE PERETTI C,

NIEL X et al. Couverture vaccinale des enfants et des adolescents en France : résultats des

enquêtes menées en milieu scolaire,

2001-2004. BEH 13 février 2007, N°6.

GUAGLIARDO V, BOUHNIK A.-D, VERGER P. and le groupe EVAL-MATER

Estimation de la couverture vaccinale des enfants âgés de 2 à 4 ans en région Provence-Alpes-

Côte d’Azur (France). Archives de Pédiatrie 2007 ; 14 (4) : 338-344

ROBERT E, SUVENNEN B. Enquête de couverture vaccinale des enfants de 18 à 24 mois

en région de Bruxelles (Belgique), ULB, décembre 2006, 52p.

FICHE SIGNALETIQUE

NOM : Guindo PRENOMS: Aly M

NATIONALITE : Malienne

TITRE DE LA THESE : Les raisons d’abandon de la vaccination de routine du

PEV dans la région de Koulikoro chez les enfants de 12-23 mois et les femmes

d’enfants de 0-11 mois.

ANNEE ACADEMIQUE : 2010-2011

VILLE DE SOUTENANCE : Bamako.

PAYS D’ORIGINE : Mali

LIEU DE DEPOT : Bibliothèque de la faculté de médecine de pharmacie et

d’odontostomatologie de l’université de Bamako.

SECTEUR D’INTERET : Santé de la publique.

RESUME : Notre étude de type transversal par la méthode de sondage en grappe à 2 degré

s’est déroulée dans deux districts de la region de Koulikoro du 04-Décembre 2010 au 04

92Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Janvier 2011. L’objectif principal était d’analyser les raisons d’abandons de la vaccination de

routine du PEV, chez les enfants de 12-23 mois et chez les mères d’enfants de 0-1 mois dans

les districts de Kati et Nara de la région de Koulikoro.

Cette étude a montré que :

• 62% des enfants de 12-23 mois étaient complément vaccinés

• 11% des enfants de 12-23 mois n’avaient reçu aucune dose de vaccin

• 64% des enfants de 12-23 mois étaient complètement vaccinés avant leur

premier anniversaire.

• Le taux d’abandon BCG-VAR à Kati et Nara était respectivement de 29% et

15%

• Le taux d’abandon Penta1-Penta3 était de 16% à Kati et de 9% à Nara.

• Les obstacles (mères trop occupées, absence de vaccinateurs) ont été les plus

évoqués parmi les raisons d’abandons de la vaccination chez les enfants de 12-

23 mois avec 28,4%.

• Plus 60% des activités de la vaccination étaient effectuées dans les CSCom par

le biais des stratégies fixes et avancées.

• L’âge moyen des mères d’enfants de 0-11 mois était 25±6 ans.

• 40,7% des mères d’enfants de 0-11 mois étaient complément vaccinées contre

le tétanos.

• 21,7% des mères d’enfants de 0-11 mois n’avaient reçu aucune dose du vaccin

anti tétanique(VAT).

• Le taux d’abandon VAT1-VAT2 était de 10% à Kati et de 26% à Nara.

• Le taux d’abandon VAT2-VAT3 dans les districts de Kati et Nara était

respectivement de 24% et de 36%.

93Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

• La négligence des mères d’enfants de 0-11 mois constituait la raison majeure

d’abandon de la vaccination avec 24,3%.

Ces résultats sont fort encourageants mais nécessitent l’implication synergique de toutes les

couches socioprofessionnelles, enfin d’atteindre l’objectif national du PEV (c'est-à-dire le

taux d’abandon 10).˂

Mots clés : Raison, Abandon, Programme Elargi de Vaccination, Enfant, Mères

94Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Tableau XXI : Grappes du district de Nara

Villages pop 2008 pop actualisée

2009

0-23

mois

pop cumul GRAPPES

Bandiougoubougou 627 1 379 55 427 1

Dinah coura 609 1 340 54 948 2

Diguigan 1 062 2 336 93 1 442 3

Dioka 643 1 415 57 1 898 4

Djingue 638 1 404 56 2 440 5

Boulal 924 2 033 81 2 906 6

Siguima 446 981 39 3 430 7

Digan 2 220 4 884 195 4 042 8

Dilly 3 635 7 997 320 4 488 9

Mamaribougou ferobe 659 1 450 58 4 913 10

Palol 11 081 24 378 975 5 916 11, 12

Kamalendougou 697 1 533 61 6 409 13

Mabrouck-el-mamoure 202 444 18 6 901 14

Goumbou 8 081 17 778 711 8 098 15, 16

Guineibe 865 1 903 76 8 427 17

Mousseguile 294 647 26 8 902 18

Kamouh 88 194 8 9 399 19

Madina-kagoro 424 933 37 9 930 20

Gallo 582 1 280 51 10 409 21

Gounguede 662 1 456 58 10 913 22

Madina-koita 582 1 280 51 11 422 23

Nara 9 466 20 825 833 12 385 24

Kabida-soninke 1 502 3 304 132 12 517 25

Keibane-soninke 810 1 782 71 12 928 26

Sampaka 1 884 4 145 166 13 416 27

Birou-niakate 807 1 775 71 13 957 28

Diadiebougou 355 781 31 14 403 29

Toulel 582 1 280 51 14 917 30

95Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Tableau XXII : Grappe du district de Kati

Villages Pop. Actualisée 2008

POP ACTU2009

0 à23 MOIS

POPU CUMUL GRAPPES

Gnognakoro 459 1 010 40 1 168 1

Kolle 1 589 3 496 140 2 764 2

Niame 1 961 4 314 173 3 461 3

Diago 2 997 6 593 264 4 685 4

Dialakorodji 12 074 26 563 1 063 5 885 5

Ouezzindougou 2 349 5 168 207 7 086 6

Farabana 1 016 2 235 89 8 013 7

Balandougou 1 572 3 458 138 9 219 8

Massacoloma 877 1 929 77 10 102 9

Kalabancoro 23 713 52 169 2 087 12 323 10

Banco-coro 933 2 053 82 12 657 11

Gringoumbé 1 263 2 779 111 13 845 12

Banankoro 2 217 4 877 195 14 910 13

Safo 1 603 3 527 141 16 114 14

Dogoro 304 669 27 17 199 15

Diban 582 1 280 51 18 347 16

Koungodian 563 1 239 50 19 501 17

Komanfara 227 499 20 20 636 18

Malibougou 10 101 22 222 889 21 833 19

Kati-koro 2 477 5 449 218 22 923 20

Mission 2 038 4 484 179 24 136 21

Doneguebougou 610 1 342 54 25 210 22

Bassabougou 2 444 5 377 215 26 387 23

Bourakebougou 1 079 2 374 95 27 556 24

Djinidie 2 397 5 273 211 28 686 25

Ouoloni 938 2 064 83 29 829 26

Sananfara Kalifabougou 6 946 15 281 611 31 470 27

96Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Moribabougou 4 562 10 036 401 32 373 28

Adeken 7 500 16 500 660 33 617 29

Heramakonbon 1 600 3 520 141 34 418 30

FICHE D’ENQUETE

District : Grappe:№

Village : Numéro d’identification : Date: Nom: Prénoms: Sexe : M/F Ethnie :

Eventail des dates de naissances : Place dans la fratrie : Enfant avec carte :Est-ce que votre enfant a été vaccine contre : Répondez par (+, ou 0)

ANTIGENE

BCG PO PENTA 1 POLIO 1 PENTA 2 POLIO 2 PENTA 3 POLIO 3 ROUG F JAUNE

Date+

0

Cicatrice (Oui, Non, A)Sources (HP ; CSRef ; CSCom ; PRIV ; SA ; SM)

Statut vaccinal en fonction de l’âge de l’enfantAucun

Partiel

Complet

97Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Complément vacciné avant l’âge d’un an Oui/Non

MOTIFS DE NON VACCINATION (AU PRES DES MERES OU ACCOMPAGNANTS D’ENFANTS) ATTENTION : NE POSEZ QU’UNE SEULE QUESTION “Pourquoi l’enfant n’a pas été complètement vacciné ?

Marquez par une «X» les raisons évoquées Numéro de l’enfant dans la grappe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Total

Manque d’informations

Ignore la nécessite de la vaccinationIgnore la nécessite de revenir pour la 2e et 3e doseIgnore le lieu ou l’heure de la séance Peur des réactions secondaires de la vaccinationIdées erronées sur les contre indications Autres

Manque de motivation

Reporte à une date ultérieure

Ne fait pas confiance à la vaccination Rumeurs Peur de revenir a cause des reproches du a la perte de carte Autres

Obstacles Lieu de séance trop loin

Heure de séance ne convient pas

98Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Vaccinateurs absents

Vaccin non disponible

Mères trop occupées

Problèmes familiaux

Enfants malades non amenés

Enfants malades amenés mais non vaccinés Attente trop longue

Refus des parents

Autres

Guide pour le focus groupe MERES OU ACCOMPAGNANTS

Nom : Prénoms : Age : Profession :

Situation matrimoniale : *Marié : Célibataire : Veuve : Divorcée : Répondez par (OUI ou NON)

*NIVEAU D’ETUDE (INSTRUCTION)

1- Primaire: 2- Secondaire : 3- Supérieur : 4- Non Instruit :

*IMPORTANCE DE LA VACCINATION

1-Protection : 2- Guérison : 3- Autres :

Si autres précisez :

*CITEZ LES MALADIES CIBLES DU PEV

1-Tuberculose : 2- Diphtérie : 3-Tétanos : 4-Coqueluche : 5-Poliomyélite :

6-Rougeole : 7-Fièvre jaune : 8-Hépatite B : 9-Haemophilus Influenzae B :

*COMMENT VOUS ETES INFORMEZ DE LA VACCINATION

1-Radio : 2-Télévision : 3-Journal : 4-Famille : 5-Médecin : 6-Infirmier : 7-Sages-femmes : 8-Equipe mobile de la vaccination :

Si autres Précisez :

*Parmi les structures sanitaires, la ou les quelles fréquentez-vous ?

99Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

1-Hôpital : 2-CSREF : 3-Prives : 4-CSCOM :

*Ce service vous conseillez t-il le rattrapage ? : OUI NON

* Que pensez-vous du travail de vos vaccinateurs? Bon Mauvais

*Qu’est ce que vous attendez d’eux de mieux?

* Selon vous quelles sont les causes d’abandons de la vaccination ?

Questionnaire des mères des enfants de 0-11 moisL’état vaccinal des femmes avec l’anatoxine tétaniqueRégionDistrictGrappeAgeDate de naissance du dernier enfantPlace de l’enfant dans la fratrieSoin prénatal pendant la dernière grossesseVAT 1 Date/+/0VAT2 Date/+/0VAT3 Date/+/0VAT4 Date/+/0VAT5 Date/+/0Statut vaccinal de la mère Complet

PartielAucun

Pourquoi la mère n’a pas reçu au moins 2 doses de VATRupture de vaccin Personnel non disponible Lieu de vaccination trop loinExcès de travaux domestiquesNégligencesMaladiePas confiance au vaccinCoutumesObstacles naturelsAutres à préciser

Légende : Date /+/0 Date = notez la date de la vaccination portée sur la fiche (si vous en disposez) + = la mère déclare que la vaccination a été administrée avec ou sans carte. 0 = vaccination non administrée

100Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Sources : HP : Hôpital CSRef : Centre de Santé de Référence CSCom : Centre de Santé Communautaire PRIV : Centre de Santé privé/Non gouvernemental SA : Stratégie Avancée SM : Stratégie MobilePour BCG : Oui = cicatrice visible, Non = Aucune cicatrice visible et A = Enfant absent lors de l’entretien

SERMENT D’HIPPOCRATE

En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples devant

l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure au nom de l’être suprême d’être

fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-

dessus de mon travail , je ne participerai à aucun partage clandestin

d’honoraire.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe,

ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à

corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de

parti, ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon

patient.

Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances

médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants

l’instruction que j’ai reçue de leur père.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.

101Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO

Je le jure

102Raisons d’abandon de la vaccination de routine du PEV dans la région de Koulikoro de 2009-2010. Aly M. GUINDO