1213 - Programme récital - Barbara Frittoli - 06/13

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Verdi / Tosti / Wagner RÉCITAL 6R MZIA BACHTOURIDZE PIANO Frittoli SOPRANO Barbara

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Grand Théâtre de Genève Programme de salle Récital Barbara Frittoli

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Verdi / Tosti / Wagner

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Directeur de la publication : tobias richterResponsable de la rédaction : daniel dollé Responsable de l’édition : aimery chaigne

Coordination : albert Garnier, Frédéric leyatTraduction : christopher Park

ont collaboré à ce programme : Sandra Gonzalez, isabelle Jornod, benoît Payn Impression : Sro-Kundig Genève

Achevé d’imprimer en mAi 2013

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Barbara Frittoli et Mzia Bachtouridze lors d’un récital au teatro alla scala en mai 2013.

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Dimanche 9 juin 2013 à 19 h 30Au Grand Théâtre

RécITAL

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Dimanche 9 juin 2013 à 19 h 30Au Grand Théâtre

Giuseppe VerdiIl Poveretto

La SeduzioneL’Esule

Ballabile (Macbeth, Acte III) piano solo

Non t’accostare all’urna StornelloIl Brindisi

Francesco paolo TosTiQuattro Canzoni d’Amaranta

Entracte

richard waGnerTout n’est qu’images fugitives

Dors, mon enfantMignonne

Attente

Franz liszT Isoldes Liebestod aus Tristan und Isolde

piano solo

richard waGnerwesendonck-lieder

Der Engel Stehe still!

Im TreibhausSchmerzen

Träume

RécITAL

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SoPrano

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Le programme que nous offrent les deux artistes du récital de ce soir, nous permet, une fois encore, de revenir sur le bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi et de Richard Wagner

qui, sans conteste, ont marqué le XIXème siècle. Ils représentent deux cultures essentielles du monde musical. La culture italienne qui plonge ses racines dans la tradition romaine et dans la Renaissance. Elle constitue le berceau de l’opéra depuis Jacopo Peri et Claudio Monteverdi. La culture lyrique germanique a principalement pris son essor durant le XVIIIème siècle, en commençant par le génie baroque de Bach et de Haendel, par la suite, elle se développe avec le classicisme, grâce à Gluck, Haydn et Mozart. Peut-être, le temps

À la rencontre de deux Titans de la musique lyrique...

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par Daniel Dollé

Caricature de Verdi et WagnerMarco Calcinaro, 2012

journal Panorama, milanDessin

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détestait les opéras qui ne correspondaient pas à ses critères, notamment lorsqu’ils connaissaient un grand succès commercial. Il parlait des opé-ras italiens, en disant : « Donizetti et compagnie ». Dans les nombreux écrits de Wagner, on ne trouve aucune allusion à Verdi qui considérait par contre Tristan und Isolde comme l’« une des plus grandes créations de l’esprit humain. » Même si Wagner a rejeté l’opéra italien, nous devons nous rappeler son admiration sans borne pour Bellini.Qu’auraient-ils pu se dire si Verdi et Wagner s’étaient rencontrés ? Franz Werfel, un écrivain autrichien, publie en 1924 Verdi, Roman der Oper où il imagine une rencontre entre Giuseppe Verdi et Richard Wagner, en 1883, à Venise durant le carnaval. L’astre du mage de Bayreuth est au plus haut point, alors que l’inspiration du com-positeur de Simon Boccanegra est en berne. Pour les Gibelins, Verdi est Guelfe, et pour les Guelfes, Gibelin ! En Italie, on lui reproche d’avoir succom-bé aux sirènes allemandes et de brader l’héritage du melodramma. Lorsqu’enfin, Verdi se décide à se rendre au palais Vendramin où loge Richard Wagner, il apprend que ce dernier est mort. Verdi est alors rendu à lui-même, il est comme revigoré.Plus de cent ans après la mort de Richard Wagner, l’homme et l’œuvre divisent toujours. On connaît

est-il venu d’abandonner les concepts d’opposi-tion entre la frivolité italienne et la rigueur alle-mande ? Différences certes, opposition et rivalité, pas forcément !En 2012, on serait en droit d’imaginer que les que-relles de chapelles se sont apaisées et que seul le génie des deux compositeurs domine. Mais que nenni ! À Milan, le 7 décembre 2012, la programma-tion en ouverture de saison de La Scala d’un opéra de Wagner, Lohengrin, fait scandale. Dans le Corriere della Sera, on peut lire : « Ce choix est une gifle pour l’art italien, un coup pour la fierté nationale en temps de crise… Les Allemands auraient-ils ouvert une année wagnérienne avec une pièce de Verdi ? » Au cœur de cette polémique, on a tout simplement oublié qu’au cours de la saison, huit opéras de Verdi seront à l’affiche, et seulement cinq de Wagner seront programmés. Ce qui est certain, c’est que nul ne pourra contester leur autorité, car chacun, à sa manière a révolutionné l’art lyrique. Sans eux, le monde de l’opéra serait assurément plus pauvre. Malgré de nombreuses différences, ils ont cepen-dant de nombreux points communs. La légende en a fait deux nationalistes passionnés. Mais ne seraient-ils pas plutôt des européens convaincus ? Leur musique n’a-t-elle pas contribué à la mise en œuvre d’une véritable culture européenne ?Les deux compositeurs semblent ne pas s’appré-cier mais ils ne se sont jamais rencontrés. Les quelques commentaires de Verdi à propos de Richard Wagner et de sa musique sont loin d’être bienveillants : « Il choisit invariablement et inu-tilement la voie inexplorée, essayant de voler là où une personne raisonnable marcherait avec de meilleurs résultats. » Cependant apprenant la mort de Wagner : « Triste ! Triste ! Triste !… Un nom qui laisse une empreinte des plus puissantes dans l’histoire de notre art. » Dans la bibliothèque musi-cale de Verdi, on pouvait trouver, entre autres, un piano-chant de Lohengrin. L’un des commentaires de Wagner est bien connu : après avoir écouté le Requiem de Verdi, le grand musicien allemand, d’habitude prolifique et éloquent dans ses com-mentaires sur les autres compositeurs, se contente de déclarer : « Il vaut mieux ne rien dire ». Wagner

À la rencontre de deux Titans de la musique lyrique...

La déclaration de Verdi apprenant la mort de Wagner en 1883 ne trompe pas : « Triste ! Triste ! Triste !… Lorsque je lisais hier la nouvelle, je suis resté atterré ! Point de discussion, une grande personnalité disparaît ! Un nom qui laisse une empreinte des plus puissantes dans l’histoire de l’art ! »

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lui reprochera son embourgeoisement. Theodor W. Adorno écrira : « Le pessimisme de Wagner, c’est la culpabilité d’un révolutionnaire qui a trahi la révolution. » En fait, il a changé de combat en poursuivant une utopie musicale, il a remplacé le combat politique par une lutte artistique. Mais les reproches ne s’arrêtent pas là. Nous pourrions également évoquer l’antisémitisme de Wagner ou son égoïsme, sans parler du fait qu’il était un « serial lover sur le mode coucou » – il donnait libre cours à son goût pour les femmes des autres, tout en profi-tant des largesses du mari.Verdi resta fidèle à sa terre natale et proche du peuple. Il est un humaniste, alors que Wagner est un révolutionnaire, pratiquement apatride, allant de ville en ville. Après la création du Fliegende Holländer au Semperoper de Dresde en 1843, com-mence une période difficile pour Wagner. Il doit quitter l’Allemagne afin d’échapper à la prison. Il est poursuivi pour ses convictions politiques ou par ses créanciers viennois. Il est un compo-siteur en cavale, un fuyard, comme le sont nom-breux de ses héros d’opéra, du Hollandais volant à Siegmund. C’est grâce à un monarque de dix-huit ans, Louis II de Bavière, que Wagner pourra créer à cinquante-deux ans son Tristan et parachever une œuvre révolutionnaire : Der Ring des Nibelungen.Si Verdi se plaignait des fosses trop larges et trop éclairées, mais s’en accommodait, Wagner est allé plus loin. En imaginant une salle à l’antique, il a dissimulé l’orchestre et s’est affranchi des futi-lités mondaines des salles à l’italienne. Wagner s’est intéressé aux dieux et à la mythologie, Verdi a porté son regard sur les hommes et leurs pro-blèmes. L’habitude, la routine nous empêche de prendre conscience de la virulence de la critique sociale chez Verdi qui, comme Wagner, met en évidence la grande importance de l’influence de la société sur les libertés individuelles. Tout en utilisant des moyens fort différents, leurs objectifs convergent. Ils incarnent le réalisme et le roman-tisme, l’humanisme et le mythe.Giuseppe Verdi et Richard Wagner sont réunis dans un même programme, en compagnie de Francesco Paolo Tosti, compositeur abruzzais

les anti-wagnériens, mais ni les anti-mozartiens, ni les anti-verdiens. De nombreuses œuvres de Verdi figurent sur la liste des opéras les plus popu-laires, aucune œuvre de Wagner n’y est présente. Verdi était en fait en Italie la même chose que ce que Wagner était pour l’Allemagne : le créa-teur du drame musical. La seule différence est que Verdi fait évoluer la tradition, en raison d’un contexte initial complètement différent, tandis que Wagner la fait éclater. Verdi est l’antipode de Wagner, mais ils sont reliés par le sens profond du théâtre et sont capables de mettre en musique des personnages de stature shakespearienne. Chacun a développé une esthétique propre et un univers stylistique facilement reconnaissable. Incontestablement, les deux avaient une énergie créatrice sans limite.Enfants, Giuseppe et Richard furent bien différents. Le premier montra son génie musical très jeune et reçut une éducation musicale solide. Le second montra peu d’intérêt pour la musique jusqu’à la fin de son adolescence, puis il se lança à corps perdu dans une formation autodidacte. Jeune, il nourris-sait l’ambition de devenir dramaturge. Verdi, qui aimait à s’appeler le paysan de Roncole, a grandi dans des conditions modestes. Il était économe, plein d’humour, difficile d’accès. Plus tard, il devint si riche qu’il put acquérir des terres et sa maison à Busseto. Wagner, d’origine modeste comme lui, termina sa vie avec les empereurs et les rois. On

À la rencontre de deux titanS de la MuSique lyrique... daniel dollé

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que Verdi admirait. Quelles que soient les polé-miques, ils demeurent deux grands visionnaires du théâtre musical. Ils ont fortement influencé la postérité. Avec des moyens différents, poursuivant leur propre voie, ils sont parvenus à une nouvelle intensité dramatique. Verdi agit en révolution-naire sans faire appel à la rupture. Avant d’être un compositeur majeur, il fut un compositeur populaire. Richard Wagner fut-il populaire, ou le deviendra-t-il ? Révolutionnaire également, il a fait voler en éclats les structures du passé. Il a combiné musique et théâtre à l’aide des leitmotifs pour réaliser une « œuvre d’art totale ». La musique souvent accrocheuse de Verdi agit directement sur le peuple. Ses opéras s’inspirent de situations de la vie réelle et de personnages dont le destin inter-pelle. Wagner fait appel au mythe, il se laisse por-ter par des idées, il écrit sa propre mythologie pour faire partager des pensées marquantes. Il présente des dieux, des demi-dieux ou des personnages mythologiques, Verdi s’intéresse directement aux hommes, tels qu’Otello et Desdemona. Chez Verdi le chant est l’expression unique des émotions et des problèmes, le chant est le plus important, l’ac-compagnement lui est subordonné. Chez Wagner, le chanteur a rarement la ligne mélodique qui est confiée à l’orchestre.L’espace d’un soir, ils sont réunis pour nous par-ler d’émotions, d’amour, d’ombre et de lumière, grâce à un programme qui illustre les différences et la complémentarité des deux génies musi-caux qui n’ont pas fini de nous interpeller et de nous séduire. Laissons les interrogations aux spécialistes et goûtons aux plaisirs infinis des mélodies. Gageons que Barbara Frittoli et sa par-tenaire sauront trouver l’expression parfaite apte à communiquer le bon sentiment, en restant loyales aux compositeurs, en respectant leurs intentions et en donnant l’émotion adéquate à la ligne musicale. Les mélodies rejoignent les lieds et illustrent parfaitement la rencontre de la poé-sie et de la musique, l’entendement du texte et de la musique. Heureux celui qui sait accéder à ces sommets où les frontières sont abolies et qui mènent à la pure jouissance ! DD

Lorsque Verdi disparaît en 1901, l’imprésario de la Scala Giulio Gatti Casazza eut ces paroles : « Une émotion indicible s’est emparée de moi. C’était la nuit, lorsque je me rendais à La Scala, là où il avait conquis ses lauriers. Je pensais : Repose en paix, Maestro sincère et grand ! Ton œuvre vivra pour toujours ! Si brillantes et éblouissantes soient les sonneries de trompettes de Bayreuth, les voix de Rigoletto, Violetta ou Otello ne suffoqueront jamais. »

[ci-contre]Portrait de Francesco Paolo Tosti

Paru dans Vanity fairCarlo Pellegrini, 1885

école des beaux-arts, charlottesville, Virginie, usa

Lithographie

[page de gauche]Rhapsodie (Richard Wagner encourageant Saint-Pierre à

laisser Franz Liszt monter au ciel) Paru dans borsszem jankó, 1886

Archives du journal, budapestLithographie

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Le Petit Pauvre

Passant, à ton air aimable,Il me semble que tu as bon cœur,Offre un sou au petit pauvreQui n’a pas mangé depuis ce matin.

Depuis mon plus jeune âge,J’ai servi dans l’arméeEt me battant pour ma patrieJ’ai traversé terre et mer.

Mais voilà que les années me pèsent,Voilà que mes forces m’abandonnent,Et cette terre que j’ai défendue, Ma patrie m’a oublié.

La Séduction

Elle était belle comme un ange céleste,Innocente, dans la fleur de son âge,Et un homme cruel lui fit sentirLe premier frisson d’amour dans son cœur.

Naïve, croyant à ses serments,Elle se donna à l’amant déloyal ;Il la séduisit ! Et la pauvre petiteInvoqua en vain l’anneau nuptial.

Dédaignée, condamnée à un sort infâme,Trahie, elle pleura pendant neuf lunes ;Et puis, sa vie se consuma dans la douleur,Elle demanda pardon à ce cruel, et expira.

Et le fruit de son infâme trahisonFut déposé auprès d’elle dans la tombe ;Sur laquelle ni croix, ni cyprès,Ni pierre tombale ne porta son nom.

Il Poveretto (1847)Manfredo Maggioni

Passegger, che al dolce aspetto Par che serbi un gentil cor,Porgi un soldo al poverettoChe da man digiuno è ancor.

Fin da quando era figliuoloSono stato militarE pugnando pel mio suoloHo trascorso e terra e mar;

Ma or che il tempo su me pesa,Or che forza più non ho,Fin la terra che ho difesa,La mia patria m’obliò.

La Seduzione (1839)Luigi Balestra (1808-1863)

Era bella com’angiol del cielo,Innocente degl’anni sul fiore,Ed il palpito primo d’amoreUn crudele nel cor le destò.

Inesperta, fidente ne’ giuri,Sè commise all’amante sleale; Fu sedotta! e l’anello nuziale, Poveretta, ma indarno invocò.

All’infamia dannata, allo scherno,Nove lune gemé la tradita;Poi, consunta dal duolo la vita,Pregò venia al crudele e spirò.

Ed il frutto del vil tradimentoNel sepolcro posogli d’appresso;Là non sorse una croce, un cipresso,Non un sasso il suo nome portò.

Giuseppe Verdi (1813-1901)

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L’Esule (1839)Temistocle Solera (1815-1878)

Vedi! la bianca lunaSplende sui colli;La notturna brezzaScorre leggera ad increspare il vagoGrembo del queto lago.Perché, perché sol ioNell’ora più tranquilla e più soaveMuto e pensoso mi starò? Qui tutto È gioia; il ciel, la terra Di natura sorridono all’incanto.L’esule solo è condannato al pianto.

Ed io pure fra l’aure nativePalpitava d’ignoto piacer.Oh, del tempo felice ancor vive La memoria nel caldo pensier.Corsi lande, deserti, foreste,Vidi luoghi olezzanti di fior;M’aggirai fra le danze e le feste,Ma compagno ebbi sempre il dolor.

Or che mi resta?... togliere alla vita Quella forza che misero mi fa.Deh, vieni, vieni, o morte, a chi t’invitaE l’alma ai primi gaudi tornerà.

Oh, che allor le patrie spondeNon saranno a me vietate;Fra quell’aure, su quell’ondeNudo spirto volerò;Bacerò le guance amate Della cara genitriceEd il pianto all’infeliceNon veduto tergerò.

ballabile (1847) Piano solotiré de Macbeth, acte iii

L’Exilé

Vois ! La lune blancheRayonne sur les collines ;La brise nocturneSouffle légère et frise le joli seinDes eaux du beau lac tranquille.Pourquoi, pourquoi, moi seulEn cette heure si tranquille et si douce,Me trouvé-je muet et pensif ? Ici toutEst bonheur ; le ciel, la terre,Sourient aux charmes de la Nature,Seul l’exilé est condamné aux larmes.

Moi qui pourtant, sous la brise natale,Frémissais de plaisirs inconnus.Ah ! Le souvenir des jours heureux vitEncor dans mes ferventes pensées.J’ai parcouru landes, déserts et forêts,J’ai vu des lieux où embaumaient les fleurs,J’ai tourbillonné dans les danses et les fêtes,Mais j’eus toujours la douleur pour compagne.

Or, que me reste-t-il ? Ôter à la vie Cette force qui me rend malheureux.Ah, viens, viens, ô mort, à celui qui t’appelleEt mon âme retrouvera son bonheur premier.

Alors le rivage natalNe me sera plus interdit,À travers ses brises et sur ses eauxJe volerai en pur esprit ;Je baiserai les joues bien-aiméesDe ma mère adoréeEt les pleurs qu’elle verse sur son malheureux Disparu, je les sècherai.

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Non t’accostar all’urnatiré des Sei Romanze (1838)Iacopo Vittorelli (1749-1835)

Non t’accostar all’urna,Che il cener mio rinserra,Questa pietosa terraÈ sacra al mio dolor.

Odio gli affanni tuoi,Ricuso i tuoi giacinti;Che giovano agli estintiDue lagrime, due fior?

Empia! Dovevi alloraPorgermi un fil d’aita,Quando traéa la vitaNell’ansia e nei sospir.

A che d’inutil piantoAssordi la foresta? Rispetta un’ombra mesta,E lasciala dormir.

Stornello (1869)Luigi Balestra (1808-1863) ou Anonyme

Tu dici che non m’ami... anch’io non t’amo...Dici non vi vuoi ben, non te ne voglio.Dici ch’a un altro pesce hai teso l’amo.Anch’io in altro giardin la rosa coglio.

Anco di questo vo’che ci accordiamo:Tu fai quel che ti pare, io quel che voglio.Son libero di me, padrone è ognuno.Servo di tutti e non servo a nessuno.

Costanza nell’amor è una follia;Volubile io sono e me ne vanto.Non tremo più scontrandoti per via,Né, quando sei lontan mi struggo in pianto.Come usignuol che uscì di prigioniaTutta la notte e il dì folleggio e canto.

Ne t’approche pas de l’urne

Ne t’approche pas de l’urneQui contient mes cendres,Cette terre miséricordieuseEst consacrée à ma douleur.

Je déteste tes transports de chagrin,Je refuse tes jacinthes ;À quoi servent aux disparus,Deux larmes et deux fleurs ?

Ingrate ! Tu aurais dû alorsMe tendre une main secourable,Alors que je traînais ma vieDans l’angoisse et les soupirs.

Pourquoi d’inutiles plaintesAssourdis-tu la forêt ?Respecte donc une ombre malheureuseEt laisse-la dormir.

Stornello

Tu dis que tu ne m’aimes pas... je ne t’aime pas non plus...Tu dis je ne vous aime pas, et moi je ne veux pas de toi.Tu dis avoir tendu l’hameçon à un autre poisson.Et moi je vais aussi cueillir la rose dans un autre jardin.

Je voudrais aussi que nous nous mettions d’accord sur ceci :Tu fais ce que bon te semble, et moi ce que je veux.Je suis libre de moi-même, chacun est patron,Serviteur de tous et esclave de personne.

Etre fidèle en amour, c’est folie ;Je suis volage et je m’en vante. Je n’ai plus peur de te croiser sur ma route,Et je ne fonds plus en larmes quand tu es loin de moi.Comme le rossignol qui est sorti de sa cageToute la nuit et le jour je badine et je chante.

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Il brindisitiré de l’album di Sei romanze (1845)Andrea Maffei (1798-1885)

Mescetemi il vino! Tu solo, o bicchiero,Fra gaudi terreni non sei menzognero,Tu, vita de’ sensi, letizia del cor.Amai; m’infiammaro due sguardi fatali;Credei l’amicizia fanciulla senz’ali,Follia de’ prim’anni, fantasma illusor.

Mescetemi il vino, letizia del cor.

L’amico, l’amante col tempo ne fugge,Ma tu non paventi chi tutto distrugge:L’età non t’offende, t’accresce virtù.Sfiorito l’aprile, cadute le rose,Tu sei che n’allegri le cure noiose:Sei tu che ne torni la gioia che fu.

Mescetemi il vino, letizia del cor.

Chi meglio risana del cor le ferite?Se te non ci desse la provvida vite,Sarebbe immortale l’umano dolor.Mescetemi il vino! Tu sol, o bicchiero,Fra gaudi terreni non sei menzognero,Tu, vita de’ sensi, letizia del cor.

Le brindisi

Versez-moi le vin ! Toi seule, ô coupe,Parmi les plaisirs terrestres n’es pas mensongère,Tu es la vie des sens, tu réjouis les cœurs.J’aimai ; deux regards fatals suffirent pour m’enflammer ;Je crus que l’amitié était une enfant sans ailes,Une folie de jeunesse, un fantasme éphémère.

Versez-moi le vin qui réjouit les cœurs,

L’ami et l’amant, avec le temps nous fuient,Mais toi tu ne crains pas ce qui détruit tout :Les années ne t’offensent pas, ils augmentent ta vertu.Avril s’effeuille, les roses se fanent,C’est toi qui viens réjouir nos soucis et nos ennuis :C’est toi qui nous ramènes la joie d’autrefois.

Versez-moi le vin qui réjouit les cœurs,

Qui mieux que toi pour guérir les maux du cœur ?Si la providentielle vigne ne t’avait pas donné à nous,La douleur humaine serait immortelle.Versez-moi le vin ! Toi seule, ô coupe,Parmi les plaisirs terrestres n’es pas mensongère,Tu es la vie des sens, tu réjouis les cœurs.

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Quattro canzoni d’AmarantaGabriele d’Annunzio (1863-1938)

Lasciami! Lascia ch’io respiri, lasciach’io mi sollevi! Ho il gelo nelle vene.Ho tremato. Ho nel cor non so che ambascia...Ahimè, Signore, è il giorno! Il giorno viene!

Ch’io non lo veda! Premi la tua boccasu’ miei cigli, il tuo cuore sul mio cuore!Tutta l’erba s’insànguina d’amore.La vita se ne va, quando trabocca.

Trafitta muoio, e non dalla tua spada.Mi si vuota il mio petto, e senza schianto.Non è sangue? Ahi, Signore, è la rugiada!L’alba piange su me tutto il suo pianto.

L’alba sepàra dalla luce l’ombra,E la mia voluttà dal mio desire.O dolce stelle, è l’ora di morire.Un più divino amor dal ciel vi sgombra.

Pupille ardenti, O voi senza ritornoStelle tristi, spegnetevi incorrotte!Morir debbo. Veder non voglio il giorno,Per amor del mio sogno e della notte.

Chiudimi, O Notte, nel tuo sen materno,Mentre la terra pallida s’irrora.Ma che dal sangue mio nasca l’auroraE dal sogno mio breve il sole eterno!

Francesco Paolo Tosti (1846-1916)

Quatre chansons d’Amaranta

Laisse-moi ! Laisse-moi respirer, laisse-moime soulager ! Mon sang se glace dans mes veines.Je tremble. Une angoisse inconnue me pénètre le cœur...Hélas, Seigneur, il est jour ! Le jour se lève !

Que je ne voie pas cela ! Presse ta bouchesur mon front, ton cœur sur mon cœur !Toute l’herbe s’ensanglante d’amour.La vie s’en va, quand elle déborde.

Je meurs transpercée, et pas par ton épée.Ma poitrine se vide, et sans fracas,Ce n’est pas du sang ? Ah, Seigneur, c’est la rosée !L’aube en pleurs répand sur moi toute sa plainte.

L’aube sépare de la lumière l’ombre,Et ma volupté de mon désir.Ô douces étoiles, il est l’heure de mourir.Un plus divin amour du ciel vous chasse.

Brûlantes pupilles, ô vous sans revenirÉtoiles tristes, éteignez-vous incorrompues !Je dois mourir. Je ne veux voir le jour,Par amour pour mon rêve et pour la nuit.

Renferme-moi, ô Nuit, dans ton sein maternel,Tandis que la pâle terre est arrosée.Mais que de mon sang naisse l’auroreEt de mon songe bref, l’éternel soleil.

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15récital | BarBara Frittoli • Grand ThéâTre de Genève

In van preghi, in vano aneli,in van mostri il cuore infranto.Sono forse umidi i cieliperché noi abbiamo pianto?

Il dolor nostro è senz’ala.Non ha volo il grido imbelle.Piangi e prega! Qual dio calapel cammino delle stelle?

Abbandónati alla polvee su lei prono ti giaci.La supina madre assolved’ogni colpa chi la baci.In un Ade senza diodormi quanto puoi profondo.Tutto è sogno, tutto è oblìo:l’asfodèlo è il fior del Mondo.

En vain tu supplies, en vain tu languis,en vain tu montres ton cœur brisé.Peut-être sont-ils mouillés, les cieux,parce que nous avons pleuré ?

Notre peine est sans aile.Il ne vole pas, le cri timide.Pleure et prie ! Quel dieu descendpar le chemin des étoiles ?

Abandonnés à la poussièreet sur elle tu gis face contre terre.La mère couchée absoutde toute faute qui viendra lui donner un baiser,Dans un Hadès sans dieutu dors aussi profondément que tu peux.Tout est songe, tout est oubli :l’asphodèle est la fleur du Monde.

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16 Grand ThéâTre de Genève • récital | BarBara Frittoli

Che dici, o parola del Saggio?«Conviene che l’anima lieve,sorella del vento selvaggio,trascorra le fonti ove beve.»

Io so che il van pianto mi guastale ciglia dall’ombra sì lunga...O Vita, e una lacrima bastaa spegner la face consunta!

Ben so che nell’ansia mortalesi sfa la mia bocca riarsa...E un alito, o Vita, mi valea sperder la cenere scarsa!

Tu dici: «Alza il capo; raccoglicon grazia i capelli in un nodo;e sopra le rose che sfogliridendo va incontro all’Ignoto.

L’amante dagli occhi di sfingemutevole, a cui sei promessa,ha nome Domani; e ti cingecon una ghirlanda più fresca.»

M’attende: lo so. Ma il datoredi gioia non ha più ghirlande:ha dato il cipresso all’Amoree il mirto a Colei ch’è più grande,

il mirto alla Morte che odorombar sul mio capo sconvolto.Non tremo. I capelli in un nodosegreto per sempre ho raccolto.

Ho terso con ambe le manil’estreme tue lacrime, o Vita.L’amante che ha nome Domanim’attende nell’ombra infinita.

Que dis-tu, parole du Sage ?« Il convient que l’âme légère,la sœur du vent sauvage,coule dans les fontaines où elle vient boire. »

Je sais que ma vaine plainte m’abîmele front d’une ombre si longue...Ô Vie, et une larme suffità éteindre le flambeau consumé !

Je sais fort bien qu’en mortelle angoisseSe défera ma bouche aride…C’est un souffle, ô Vie, qui me vaudraD’éperdre la cendre insuffisante !

Tu dis : « Lève la tête, rassembleavec grâce tes cheveux en un nœud ;et sur les roses que tu effeuilles pars riant à la rencontre de l’Inconnu.

L’amante aux yeux de sphinxversatile, à qui tu es promise,a pour nom Demain ; et elle te couronnerad’une guirlande plus fraîchement cueillie. »

Il m’attend : je le sais. Mais le donneurde joie n’a plus de guirlandes ;il a donné le cyprès à l’Amouret le myrte à Celle qui est plus grande,

le myrte à la Mort que j’entendsrouler sur ma tête renversée.Je ne tremble pas. Mes cheveux sont noués,en un nœud secret pour toujours rassemblés.

J’ai essuyé des deux mainstes dernières larmes, ô Vie.L’amante qui a pour nom Demainm’attend dans l’ombre infinie.

4. 4.

FranceSco Paolo toSti

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17récital | BarBara Frittoli • Grand ThéâTre de Genève

Tout n’est qu’images fugitives wwv 58 (1839)Jean Reboul (1796-1864)

Tout n’est qu’images fugitives ;Coupe d’amertume ou de miel,Chansons joyeuses ou plaintivesAbusent des lèvres fictives ;Il n’est rien de vrai, que le ciel !Tout soleil nait, s’élève et tombe ;Tout trône est artificiel,La plus haute gloire succombe,Tout s’épanouit pour la tombe,Et rien n’est brillant que le ciel !Navigateur d’un jour d’orage,Jouet des vagues, le mortel,Repoussé de chaque rivage,Ne voit qu’écueils sur son passage,Et rien n’est calme que le ciel !

Richard Wagner (1813-1883)

Dors, mon enfant wwv 53 (1839)Anonyme

Dors entre mes bras,Enfant plein de charmes !Tu ne connais pasLes soucis, les larmes ;Tu ris en dormant,À ton doux sourire,Mon coeur se déchire ; Dors, ô mon enfant !

Dors sur les genouxDe ta pauvre mère,Car le sort jalouxT’a ravi ton père ;Je veille en tremblantSur ta faible enfance,Dors, mon espérance,Dors, ô mon enfant !

Dors et ne crains rien,Car si tu sommeilles,Ton ange gardien,Ta mère, te veille,Le repos descendSur ton front candide,Dors sous mon égide,Dors, ô mon enfant !

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18 Grand ThéâTre de Genève • récital | BarBara Frittoli

Attente wwv 55 (1839)Victor Hugo (1802-1885), Les Orientales

Monte, écureuil, monte au grand chêne,Sur la branche des cieux prochaine,Qui plie et tremble comme un jonc.Cigogne, aux vieilles tours fidèle,Oh ! vole ! et monte à tire-d’aileDe l’église à la citadelle,Du haut clocher au grand donjon.

Vieux aigle, monte de ton aireÀ la montagne centenaireQue blanchit l’hiver éternel ;Et toi qu’en ta couche inquièteJamais l’aube ne vit muette,Monte, monte, vive alouette,Vive alouette, monte au ciel !

Et maintenant, du haut de l’arbre,Des flèches de la tour de marbre,Du grand mont, du ciel enflammé,À l’horizon, parmi la brume,Voyez-vous flotter une plume,Et courir un cheval qui fume,Et revenir ma bien-aimée ?

mignonne wwv 57 (1839)Pierre de Ronsard (1524-1585)

Mignonn’, allon voir si la roseQui ce matin avoit decloseSa robe de pourpr’ au soleil,A point perdu, cette vesprée,Le plis de sa robe pourprée,Et son teint au vostre pareil.

Las, voyés comm’ en peu d’espace,Mignonn’, ell’ a dessus la place,Las, las, ses beautés laissé cheoir !Ô vrayement maratre nature,Puis qu’une telle fleur ne dure,Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croiés, mignonne :Tandis que vostr’ age fleuronneEn sa plus verte nouveauté,Cueillés, cueillés vostre jeunesse,Comm’ à cette fleur, la viellesseFera ternir vostre beauté.

richard Wagner

Franz Liszt (1811-1886)

Isoldes Liebestod aus Tristan und Isolde S447 (1867)transcription pour piano

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19récital | BarBara Frittoli • Grand ThéâTre de Genève

Wesendonck-Lieder wwv 91a (1858)Mathilde von Wesendonck (1828-1902)

Der Engel 

In der Kindheit frühen Tagen Hört ich oft von Engeln sagen,Die des Himmels hehre WonneTauschen mit der Erdensonne,

Dass, wo bang ein Herz in SorgenSchmachtet vor der Welt verborgen,Dass, wo still es will verbluten,Und vergehn in Tränenfluten,

Dass, wo brünstig sein GebetEinzig um Erlösung fleht,Da der Engel niederschwebt,Und es sanft gen Himmel hebt.

Ja, es stieg auch mir ein Engel nieder,Und auf leuchtendem GefiederFührt er, ferne jedem Schmerz,Meinen Geist nun himmelwärts!

L’Ange

Dans les premiers jours de l’enfanceJ’ai souvent entendu dire des angesQu’ils échangeaient les sublimes joies du cielPour le soleil de la terre,

Que, quand un cœur anxieux en peineCache son chagrin au monde,Que, quand il souhaite en silence saignerEt s’évanouir dans un flot de larmes,

Que, quand avec ferveur sa prièreDemande seulement sa délivrance,Alors l’ange descend vers luiEt le porte vers le ciel.

Oui, un ange est descendu vers moi,Et sur ses ailes brillantesMène, loin de toute douleur,Mon âme vers le ciel !

1. 1.

richard Wagner

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20 Grand ThéâTre de Genève • récital | BarBara Frittoli

Stehe Still!

Sausendes, brausendes Rad der Zeit,Messer du der Ewigkeit;Leuchtende Sphären im weiten All,Die ihr umringt den Weltenball;Urewige Schöpfung, halte doch ein,Genug des Werdens, lass mich sein!

Halte an dich, zeugende Kraft,Urgedanke, der ewig schafft!Hemmet den Atem, stillet den Drang,Schweiget nur eine Sekunde lang!Schwellende Pulse, fesselt den Schlag;Ende, des Wollens ew’ger Tag!Dass in selig süssem VergessenIch mög alle Wonnen ermessen!

Wenn Aug’ in Auge wonnig trinken,Seele ganz in Seele versinken;Wesen in Wesen sich wiederfindet,Und alles Hoffens Ende sich kündet,Die Lippe verstummt in staunendem Schweigen,Keinen Wunsch mehr will das Innre zeugen:Erkennt der Mensch des Ew’gen Spur,Und löst dein Rätsel, heil’ge Natur!

Reste tranquille !

Sifflant, mugissant, roue du temps,Arpenteur de l’éternité ;Sphères brillantes du vaste Tout,Qui entourez le globe du monde ;Création éternelle, arrêtez,Assez d’évolutions, laissez-moi être !

Arrêtez, puissances génératrices,Pensée primitive, qui crée sans cesse !Ralentissez le souffle, calmez le désir,Donnez seulement une seconde de silence !Pouls emballés, retenez vos battements ;Cesse, jour éternel de la volonté !Pour que dans un oubli béni et doux,Je puisse mesurer tout mon bonheur !

Quand un œil boit la joie dans un autre,Quand l’âme se noie toute dans une autre,Un être se trouve lui-même dans un autre,Et que le but de tous les espoirs est proche,Les lèvres sont muettes dans un silence étonné,Et que le cœur n’a plus aucun souhait,Alors l’homme reconnaît le signe de l’éternité,Et résout ton mystère, sainte nature !

2. 2.

richard Wagner

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21récital | BarBara Frittoli • Grand ThéâTre de Genève

Im Treibhaus - Studie zu Tristan und Isolde

Hochgewölbte Blätterkronen,Baldachine von Smaragd,Kinder ihr aus fernen Zonen,Saget mir, warum ihr klagt?

Schweigend neiget ihr die Zweige,Malet Zeichen in die Luft,Und der Leiden stummer ZeugeSteiget aufwärts, süsser Duft.

Weit in sehnendem VerlangenBreitet ihr die Arme aus,Und umschlinget wahnbefangenÖder Leere nicht’gen Graus.

Wohl, ich weiss es, arme Pflanze;Ein Geschicke teilen wir,Ob umstrahlt von Licht und Glanze,Unsre Heimat ist nicht hier!

Und wie froh die Sonne scheidetVon des Tages leerem Schein,Hüllet der, der wahrhaft leidet,Sich in Schweigens Dunkel ein.

Stille wird’s, ein säuselnd WebenFüllet bang den dunklen Raum:Schwere Tropfen seh ich schwebenAn der Blätter grünem Saum.

Dans les serres - étude pour Tristan und Isolde

Couronnes de feuilles, en arches hautes,Baldaquins d’émeraude,Enfants des régions éloignées,Dites-moi pourquoi vous vous lamentez.

En silence vous inclinez vos branches,Tracez des signes dans l’air,Et témoin muet de votre chagrin,Un doux parfum s’élève.

Largement, dans votre désir impatientVous ouvrez vos brasEt embrassez dans une vaine illusionLe vide désolé, horrible.

Je sais bien, pauvres plantes :Nous partageons le même sort.Même si nous vivons dans la lumière et l’éclat,Notre foyer n’est pas ici.

Et comme le soleil quitte joyeusementL’éclat vide du jour,Celui qui souffre vraimentS’enveloppe dans le sombre manteau du silence.

Tout se calme, un bruissement anxieuxRemplit la pièce sombre :Je vois de lourdes gouttes qui pendentAu bord vert des feuilles.

3. 3.

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22 Grand ThéâTre de Genève • récital | BarBara Frittoli

Schmerzen

Sonne, weinest jeden AbendDir die schönen Augen rot,Wenn im Meeresspiegel badendDich erreicht der frühe Tod;

Doch erstehst in alter Pracht,Glorie der düstren Welt,Du am Morgen neu erwacht,Wie ein stolzer Siegesheld!

Ach, wie sollte ich da klagen,Wie, mein Herz, so schwer dich sehn,Muss die Sonne selbst verzagen,Muss die Sonne untergehn?

Und gebieret Tod nur Leben,Geben Schmerzen Wonne nur:O wie dank ich, dass gegebenSolche Schmerzen mir Natur!

Träume - Studie zu Tristan und Isolde

Sag, welch wunderbare TräumeHalten meinen Sinn umfangen,Dass sie nicht wie leere SchäumeSind in ödes Nichts vergangen?

Träume, die in jeder Stunde,Jedem Tage schöner blühn,Und mit ihrer HimmelskundeSelig durchs Gemüte ziehn!

Träume, die wie hehre StrahlenIn die Seele sich versenken,Dort ein ewig Bild zu malen:Allvergessen, Eingedenken!

Träume, wie wenn FrühlingssonneAus dem Schnee die Blüten küsst,Dass zu nie geahnter WonneSie der neue Tag begrüsst,

Dass sie wachsen, dass sie blühen,Träumend spenden ihren Duft,Sanft an deiner Brust verglühen,Und dann sinken in die Gruft.

Douleurs

Soleil, tu pleures chaque soirJusqu’à ce que tes beaux yeux soient rouges,Quand, te baignant dans le miroir de la merTu es saisi par une mort précoce ;

Mais tu t’élèves dans ton ancienne splendeur,Gloire du monde obscur,Éveillé à nouveau au matin,Comme un fier héros vainqueur !

Ah, pourquoi devrais-je me lamenter,Pourquoi, mon cœur, devrais-tu être si lourd,Si le soleil lui-même doit désespérer,Si le soleil doit disparaître ?

Et si la mort seule donne naissance à la vie,Si la douleur seule apporte la joie,Oh, comme je suis reconnaissantQue la Nature m’a donné de tels tourments !

Rêves - étude pour Tristan und Isolde

Dis, quels rêves merveilleuxTiennent mon âme prisonnière,Sans disparaître comme l’écume de la merDans un néant désolé ?

Rêves, qui à chaque heure,Chaque jour, fleurissent plus beauxEt qui avec leur annonce du ciel,Traversent l’air heureux mon esprit ?

Rêves, qui comme des rayons de gloire,Pénètrent l’âme,Pour y laisser une image éternelle :Oubli de tout, souvenir d’un seul.

Rêves, qui comme le soleil du printempsBaise les fleurs qui sortent de la neige,Pour qu’avec un ravissement inimaginableLe nouveau jour puisse les accueillir,

Pour qu’elles croissent et fleurissent,Répandent leur parfum, dans un rêve,Doucement se fanent sur ton sein,Puis s’enfoncent dans la tombe.

4. 4.

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23récital | BarBara Frittoli • Grand ThéâTre de Genève

Barbara Frittoli étudie au Conservatoire Verdi de Milan, sa ville natale, et se forme notamment auprès de Giovanna Canetti. Rapidement, elle remporte de nombreux prix internationaux. Parmi les moments marquants de sa carrière, citons Le Nozze di Figaro (La Comtesse) à Ferrare en 1994, Otello (Desdemona) au Festival de Pâques de Salzbourg en 1996 et au Teatro Regio de Turin en 1997, sous la baguette de Claudio Abbado, Così fan tutte (Fiordiligi) en 1994 au Wiener Staatsoper, puis en 1997 et 2002, Turandot (Liù) en 1997 avec Georges Prêtre à l’Opéra Bastille et en 1998 en tournée en Chine avec le Maggio Musicale Fiorentino et Zubin Mehta, le Requiem de Verdi en 1997 avec les Berliner Philharmoniker sous la direction de Claudio Abbado à Paris ainsi qu’au

Festival de Ravenne sous la direction de Riccardo Muti en 1998 et à Covent Garden avec Colin Davis, ou encore Don Giovanni au Festival de Salzbourg avec Lorin Maazel en 1999. Elle interprète aussi des rôles comme Flaminio de Pergolèse et Mimì de La Bohème au Teatro San Carlo de Naples, puis ce même rôle au Wiener Staatsoper, au Teatro Comunale de Florence et au Met de New York, Micaëla de Carmen à Philadelphie, au Wiener Staatsoper, à Covent Garden et au Met, la Comtesse des Nozze di Figaro au Wiener Staatsoper, à La Scala, au Festival de Salzbourg, Fiordiligi au San Carlo de Naples et à l’Opéra Bastille de Paris. Elle incarne Donna Elvira de Don Giovanni au Teatro San Carlo de Naples, au Staatsoper de Vienne, à l’Opéra Bastille, au Festival de Salzbourg et au

Barbara FrittoliSoprano

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24 Grand ThéâTre de Genève • récital | BarBara Frittoli

Née à Tbilissi, Mzia Bachtouridze étudie au conservatoire de Moscou auprès de Vaša Cačava et de Nana Khubutia. Après ses études, elle se pro-duit très vite dans les plus prestigieuses salles de l’ancienne Union soviétique. Elle devient profes-seure de musique de chambre au conservatoire de Moscou et collabore avec le Bolchoi et de nom-breux chefs tels que Ievgeny Svetlanov, Guennadi Rojdestvenski, Yuri Temirkanov, Alexandre Vedernikov et des artistes comme la soprano russe Elena Obraztsova et la basse géorgienne Paata Burchuladze. En 1990, elle se rend en Italie pour se perfectionner à La Scala et y devient cheffe de chant. Elle travaille avec des chefs d’orchestre comme Riccardo Muti, Seiji Ozawa, Myung-Whun Chung, Georges Prêtre, Giuseppe Sinopoli, Valery Gergiev, Mstislav Rostropovitch, Daniel Harding et Gustavo Dudamel. Elle se spécialise ensuite dans le répertoire du lied auprès de Helmut Deutsch et David Shaw. Parallèlement à ses activités à La Scala, elle donne des concerts et accompagne des chanteurs comme Ramón Vargas, Roberto Scandiuzzi, Roberto Frontali, Ildar Abdrazakov, Olga Borodina, Ainhoa Arteta et Barbara Frittoli.Débuts au Grand Théâtre de Genève.

Teatro Regio de Turin, Sifare de Mitridate à Turin et Paris, Medora du Corsaire à Turin, Antonia des Contes d’Hoffmann au Staatsoper de Vienne, Alice de Falstaff à Rome, Florence et Londres, Amelia de Simon Boccanegra à Bologne, à Zurich, à Turin et à Vienne, Marguerite de Faust à Gênes, Luisa Miller à New York, Elisabetta de Valois de Don Carlos à Florence, Liù de Turandot au Liceu de Barcelone. Plus récemment, elle a chanté Thaïs et Mimì au Teatro Regio, Fiordiligi à Valence, La Comtesse au Teatro Real et à l’Opéra national de Paris, Amelia (Simone Boccanegra) au Met et au Staatsoper de Vienne, Mimì, Luisa Miller, Alice Ford (Falstaff) et Amelia à Zurich, Micaëla (Carmen) et Donna Elvira (Don Giovanni) au Met, Tosca au Festival de Verbier et Mimì à Covent Garden. Parmi ses projets : le Requiem de Verdi dirigé par Daniele Gatti au Théâtre des Champs-Élysées, Desdemona (Otello) au Teatro Colón de Buenos Aires, Elisabetta (Don Carlos) et Desdemona au Deutsche Oper de Berlin, Fiordiligi au Staatsoper de Vienne et Suor Angelica au Liceu de Barcelone.Débuts au Grand Théâtre de Genève.

➜ Suite de la BiograPhie de bARbARA FRITTOLI

Mzia BachtouridzePiano

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Directeur de la publication : tobias richterResponsable de la rédaction : daniel dollé Responsable de l’édition : aimery chaigne

Coordination : albert Garnier, Frédéric leyatTraduction : christopher Park

ont collaboré à ce programme : Sandra Gonzalez, isabelle Jornod, benoît Payn Impression : Sro-Kundig Genève

Achevé d’imprimer en mAi 2013

prochainement

rusalkaConte lyrique en 3 actes d’Antonín Dvořákau Grand théâtre13, 19, 21, 24, 27 juin 2013 à 19 h 3016 juin 2013 à 15 hDirection musicale dmitri Jurowski Mise en scène Jossi Wieler / Sergio morabitoReprise de la mise en scène Samantha SeymourDécors barbara ehnesCostumes anja rabesLumières olaf FreeseVidéo chris KondekChorégraphie altea GarridoAvec alexey tikhomirov, camilla Nylund,birgit remmert, ladislav elgr, Nadia Krasteva, hubert Francis , lamia beuque, Khachik matevosyan, elisa cenni, Stephanie lauricella,cornelia oncioiu, claire talbotorchestre de la Suisse romandechœur du Grand théâtreDirection ching-lien WuProduction du Festival de Salzbourg

conférence de présentationpar Mathilde Reichler En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.mercredi 12 juin 2013 à 18 h 15 au Grand Théâtre

oPéra

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