12 La chirurgie orthopédique - Identification · Partager entre confrères les informa- ......

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12 Dossier : La chirurgie orthopédique 6 Événement ImagéSanté 11 e édition, du 17 au 22 mars 9 Actualités Greffes de tissu ovarien, Convention Rescue, GISEH 2014 Expéditeur : CHU de Liège / Editeur responsable : J. Compère, Av. de l’Hôpital, B35, 4000 Liège Bureau de dépôt : Liège X / n° agrément : P801120 nvention Rescue, SEH 2014 v. de l’Hôpital, B35, 4000 Liège MAGAZINE D’INFORMATION MÉDICALE DU CHU DE LIÈGE N°41 FÉVRIER 2014

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12 Dossier :

La chirurgie orthopédique

6 Événement

ImagéSanté11e édition, du 17 au 22 mars

9 Actualités

Greffes de tissu ovarien,Convention Rescue,GISEH 2014

Expéditeur : CHU de Liège / Editeur responsable : J. Compère, Av. de l’Hôpital, B35, 4000 Liège Bureau de dépôt : Liège X / n° agrément : P801120

nvention Rescue,SEH 2014

Av. de l’Hôpital, B35, 4000 Liège

MAGAZINE D’INFORMATION MÉDICALE DU CHU DE LIÈGE

N°41 FÉVRIER 2014

SOMMAIRE ÉDITORIAL

< Pr. Christian Bouffioux Directeur Médical Honoraire Directeur de la rédaction

N°41FÉVRIER 2014MAGAZINE D’INFORMATION MÉDICALE DU CHU DE LIÈGE

Éditeur responsable J. Compère, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00), av. de l’Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège / Directeur de la rédaction Pr. C. Bouffioux / Conseil éditorial A. Bodson, C. Bouffioux, J. Compère, Q. Désiron, V. D’Orio, D. Giet, P. Gillet, D. Gilman, J.M. Krzesinski, M. Lamy, M. Malaise, G. Pierard / Rédaction A. D'Haeyer / Réalisation PYM / Photos M. Mathys (CHU), J.-M. Clajot, Michel Houet, Shutterstock.

www.facebook.com/chudeliege www.twitter.com/CHULiege www.chuliege.be

12 Dossier :

La chirurgie orthopédique

6 Événement

ImagéSanté11e édition, du 17 au 22 mars

9 Actualités

Greffes de tissu ovarien,Convention Rescue,GISEH 2014

Expéditeur : CHU de Liège / Editeur responsable : J. Compère, Av. de l’Hôpital, B35, 4000 Liège Bureau de dépôt : Liège X / n° agrément : P801120

Convention Rescue,GISEH 2014

e, Av. de l’Hôpital, B35, 4000 Liège

MAGAZINE D’INFORMATION MÉDICALE DU CHU DE LIÈGE

N°41 FÉVRIER 2014

6 Événement Pour ses vingt ans, le Festival ImagéSanté fait le plein de nouveautés sous le patronage d'Emmanuelle Béart

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12 DossierLa chirurgie orthopédique

15 Who's whoManuel Merodio, chef du service juridique et du service communication

< 3 En brefEn un coup d’œil, quelques nouvelles de l’hôpital universitaire

Bonjour,

CHUchotis, après une période de battement, liée à un changement de l’équipe rédactionnelle, reprend son rythme de croisière.

Cet exemplaire, le numéro 41, nous détaille le tout prochain Festival "ImagéSanté" qui se place au premier rang des manifestations internationales de ce genre. Gageons que l’organisation "multi-sites", les prouesses techniques, la qualité du programme feront que l’énorme succès de cette manifestation bisannuelle ne se démentira pas.

Plusieurs articles illustrent combien la pratique hospitalière s’est profondément modifiée au cours des deux dernières décennies : les itinéraires cli-niques, le dossier médical partagé, l’ultrasonogra-phie en anesthésie loco-régionale, le diagnostic in vitro des allergies, les greffes de tissu ovarien pro-fitent des développements technologiques et infor-matiques les plus récents pour améliorer la qualité des soins et raccourcir l’hospitalisation.

L’organisation et la gestion hospitalières s’ins-pirent de plus en plus des méthodes de l’indus-trie  : la méthodologie "LEAN" est d’application dans les laboratoires et en Imagerie. Le CHU et l’ULg accueillent en juillet prochain la 7e Confé-rence francophone de Gestion et Ingéniérie des Systèmes Hospitaliers ayant pour thématique  : L’hôpital est-il une entreprise comme les autres ? Ou comment une structure financée et traitant d’une matière non "marchandisable" peut-elle s’adapter aux exigences d’une entreprise commer-ciale en termes de gestion et de rentabilité ?

Enfin, le dossier est consacré à la chirurgie ortho-pédique  : le Pr. Ph. GILLET et son équipe vous détaillent les multiples facettes de cette spéciali-té qui, comme bien d’autres, s’est "hyperspécia-lisée"  : traumatologie, arthroscopie, prothèses, chirurgie du rachis, des tumeurs, orthopédie pé-diatrique sont autant de facettes distinctes d’une spécialité en évolution constante.

Bonne lecture.

Actualités 9 >Focus sur des avancées médicales et technologiques, ainsi que sur le

colloque GISEH 2014

EN BREF...

Coup d’œilsur l’actualité du CHU

03CHUchotis • N°41EN BREF

Un itinéraire clinique en chirurgie cardiaqueLe CHU de Liège est l’un des plus gros centres de chirurgie cardiaque de Belgique, avec plus de 600 interventions réa-lisées par an. Il était donc logique qu’il s’inscrive dans une démarche d’élaboration d’un itinéraire clinique complet en chirurgie cardiaque (ICCC). Le projet a démarré en octobre dernier et devrait se concrétiser dans les prochains mois. Il vise à standardiser le trajet de soin du patient, depuis son admission en hospitalisation jusqu’à son transfert à domi-cile (ou dans l’institution de prise en charge post-hospita-lisation). Au rang des bénéfices escomptés pour le patient, citons l’amélioration de la qualité des soins et du confort, le renforcement de la sécurité et de la qualité de la communication avec l’équipe soignante. Pour le service de Chirurgie cardio-vasculaire, l’évaluation des résultats sur base d’indicateurs précis doit permettre d’ajuster le proces-sus de soins de manière continue, faisant de l’ICCC un outil en constante évolution au ser-vice de l’efficacité, de l’efficience et de l’excellence. La démarche initiée dans ce secteur pourra ensuite être transposée et adaptée à d’autres services de soins.

Consulter les images radiologiques à distancePartager entre confrères les informa-tions nécessaires à la prise en charge du patient est devenu un principe évident et bien davantage, un mode de fonctionnement réellement effi-cace grâce aux nouvelles technolo-gies de l’information. Mis en place au CHU de Liège depuis 2006, le PACS (Picture Archiving and Com-munication System) connaît depuis quelques mois une avancée supplé-mentaire puisque les médecins de l’hôpital peuvent désormais accéder aux images radiologiques depuis leur domicile. « Le PACS fait partie intégrante de notre fonctionne-ment », précise le Dr P. Meunier, chef du service de Radiologie. « Accéder à l’image, quel que soit le site sur lequel est réalisé l’examen, est une fonc-tionnalité aux bénéfices multiples. L’outil à distance, dont l’utilisation est évidemment sécurisée, sert non seulement le partage d’expertise entre confrères ou la supervision des futurs spécialistes, mais également la communication interne puisque les professionnels sont ainsi assurés de nouer échanges et réflexions autour d’une même réalité partagée, d’une même image », conclut-il.

Prévention et promotion de la santé > Un franc succès pour la campagne

de sensibilisation et de dépistage organisée au CHU à l’occasion de la Journée mondiale du dia-bète. Près de 400 participants sont venus profiter de l’expertise des services de Diabétologie et de Diététique.

> En Belgique, on diagnostique environ 3 pa-tients séropositifs par jour. Dans le cadre de la Semaine européenne de dépistage du VIH, le Centre de référence Sida a organisé toute une semaine des dépistages gratuits au Sart Tilman ainsi qu’à la polyclinique Brull. Le public intéressé a pu, en toute dis-crétion, bénéficier d’un test rapide avec lec-ture du résultat en moins de deux minutes, mais également obtenir des informations et de précieux conseils sur le VIH. Au total, 150 personnes ont participé à l’action.

Tournoi des MousquetairesComme de coutume, nos cinq amis Mousquetaires passionnés de golf ont organisé en 2013 un tournoi, ainsi qu’un parcours spécial sur la patinoire de Noël. Alliant sport et solidarité, les deux manifestations ont permis de ré-colter 8000€ en faveur de la recherche contre le cancer.

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Enseignement de Formation Continue de l’A.M.Lg

> 21 mars, 20h  Conférence de C. Gazzotti, Patient gériatrique et nutrition Salle des Fêtes du Complexe du Barbou (inscription dès 19H30)

> 25 avril, 20h Conférence de Ph. Boxho, L’enfant victime de maltraitances(s) Salle des Fêtes du Complexe du Barbou (inscription dès 19H30)

> 5-7 avril  Exposition "Monkey on back" de Jeanne Susplugas dans le cadre du cycle d’expositions "Artistes à l’hôpital" Musée en Plein Air, CHU de Liège, site Sart Tilman (ouverture les jeudis et vendredis de 12h à 16h et les samedis de 10h à 13h)

> 28 mai, 10h-16h  Journée sans tabac. Campagne de sensibilisation et séance d’information. Différents tests seront proposés au public au Sart Tilman et sur le site N.-D. des Bruyères

> 5 juin de 19h00 à 22h00  Conférence de Ph. Kolh, C. Dop-pagne, P. Echement, S. Allepaerts (CHU de Liège), Respect de la vie privée et dossier du patient CHU de Liège site N.-D. des Bruyères (salle de réunion du château)

04 367 93 93, [email protected]

> 17 -18 juin  La 8e édition des rencontres Biomedica se tiendra au MECC de Maastricht avec pour fil rouge le slogan "Where Business Meets Science". L’objectif : faire se rencon-trer chercheurs et entrepreneurs sur le terrain de la R&D

> 20 mars, 19h00-22h00 Conférence de E. Cavalier (CHU de Liège), P. Delanaye (CHU de Liège), O. Bruyère (ULg) et C. Ricour (CHU de Liège), Faut-il revisiter les valeurs biologiques de référence chez la personne âgée ? CHU de Liège site N.-D. des Bruyères (salle de réunion du château)

04 367 93 93, [email protected]

Conférence de l’Académie Royale de Médecine de Belgique

> 29 mars, 10h15  Conférences de P. De Vuyst, Pour tous ces toits bâtis, combien de ‘moi’ détruits ? Histoire des maladies de l’amiante à travers une carrière de pneumologie et K. Amighi, La délivrance pulmo-naire : une nouvelle voie d’accès pour les médicaments ? Etat de l’art, réalisations et perspectives Palais des Académies à Bruxelles

> 26 avril, 10h15  Conférences de J.-P. Bourguignon (ULg), Le timing pubertaire, témoin de l’environnement et Ch. Vermylen, Les hémoglobinopathies, du diagnostic au traitement Palais des Académies à Bruxelles

> 24 mai, 10h15  Conférences de P. Wallemacq, Perspectives de progrès dans le suivi thérapeutique de certains médicaments : nouvelle approche de médecine personnalisée et V. D’Orio (ULg), Modélisation des systèmes physiologiques : outil d’apprentissage pertinent ? Palais des Académies à Bruxelles

> 14 juin, 10h15  Conférences de C. Saegerman (ULg), Les zoonoses émergentes et Th. Sluysmans, Valve disease in children, a never-ending story Palais des Académies à Bruxelles

AGENDA

Grandes conférences liégeoises 

> 13 mars, 20h15 Conférence de J.-M. Onkelinx, W. A. Mozart, Voyage au cœur de l’Homme - Palais des Congrès

04 221 92 21

> 17 avril, 20h15 Conférence de Ch. Behrendt (ULg), Pascal Vrebos, D. Sinardet, Belgique, quo vadis ? Palais des Congrès

04 221 92 21

Manifestations Télévie

> 3 avril, 17h30  Conférence de V. Castronovo, Stress, burnout, cancer Salle Académique de L’ULg, Place du 20-Août, Liège

> 13 avril  Brocante au Cora de Rocourt

04 366 43 58, [email protected]

> 24 avril, 20h  Concert Télévie assuré par les étudiants, médecins et professeurs du CHU et de la Faculté de médecine de l’ULg Salle Académique de l’ULg Place du 20-Août

04 366 72 43 / 0474 63 25 14, [email protected]

évie

tronovo,

> 5 mai, 8h45-17h00  Journée de dépistage du cancer de la peau CHU de Liège site Sart Tilman (grande verrière)

05CHUchotis • N°41EN BREF

Prix et distinctions > Le Pr. André Gothot est devenu

président de la Société belge de Cytologie analytique.

> Le Dr Jean-Flory Luaba Tshibanda a été élu président de la Société Belge de Neuroradiologie.

> Le Pr. Yves Beguin a été double-ment récompensé en fin d’année 2013. Il a reçu, d’une part, un sou-tien financier pour mettre en œuvre le projet "Fenêtre multimédia et vi-déoconférence au service des pa-tients cancéreux" dans le cadre du concours "Colour Your Hospital" de la Belfius Foundation. D’autre part, un des "Grants sociaux" de la Fondation contre le cancer a été remis à son équipe pour le projet "Revalidation des patients souf-frant d'une maladie du greffon contre l'hôte aiguë ou chronique traitée par corticostéroïdes après allogreffe de cellules souches hé-matopoïétiques réalisée comme

traitement de consolidation d'une hématopathie maligne".

> Le Dr L. Rostomyan a reçu le 3e prix « Perspectives in Endocrinology » pour le travail intitulé "The clinical and genetic characteristics of pa-tients with gigantism".

> Le Dr I. Potorac a été récompensé dans le cadre du "BES Young Inves-tigators Awards 2013" pour le travail intitulé "Correlations of the High Resolution MRI aspect of GH-secre-ting pituitary adenoms prior to treat-ment". Un prix lui a aussi été remis dans le cadre de "People Choice - Highly commended for the young Investigator poster presentation at Aspiring to excellence: Pituitary Ex-pert Forum" pour le travail intitulé "Correlations of the High Resolution MRI aspect of GH-secreting pituitary adenomas prior to treatment".

> Le Pr. R. Louis est devenu président de la Société belge de Pneumologie. Il est également élu membre associé de l’Académie Royale de Médecine.

> Le Dr F. Schleich a remporté le prix "GSK clinical award" qui récompense le meilleur travail et la meilleure pré-sentation dans le domaine de la re-cherche clinique en pneumologie.

> Le Pr. J.-P. Bourguignon a été nom-mé par l’Endocrine Society co-pré-sident de la "Global Endocrine Dis-rupting Chemical Policy Task Force" qui contribue, par un soutien scien-tifique, aux décisions des pouvoirs publics concernant les perturbateurs endocriniens sur les cinq continents.

> Le Dr N. Esser a reçu le prix de la meilleure communication scienti-fique en diabétologie, décerné par l’Association belge du Diabète.

Retrouver le plaisir laisir de manger

Pour la seconde fois en 2013, 2013, l’équipe de diététique du CHU HU de Liège a participé à la Journée Nutrition orée Nutrition or-ganisée par la Société té Scientifique des Médecins Généralistes alistes (SSMG). L’occasion pour nos diététiciens de diététiciens de partager avec les 180 0 participants l’expertise universitaire en matière e en matièrede démarche nutritionnelle chez la personne âgée, mais également de faire découvrir une approche toute particulière des textures modifiées.

En effet, depuis plusieurs années, les diététiciens du CHU collaborent étroitement avec les cuisiniers pour développer une prise en charge nu-tritionnelle spécifique des patients dysphagiques visant à leur redonner le plaisir de manger. Pionnière d’une telle démarche, l’équipe de diété-tique a été saluée lors de cette jour-née de réflexion par un représentant de la Région wallonne qui a invité le service à faire connaître son exper-tise de manière plus large.

Renouvellement du Comité d’éthique hospitalo-facultaireUne page importante s’est tournée au Comité d’Ethique avec les départs, fin 2013, de son Vice-Président, Georges Rorive, grand spécialiste de la bioéthique, et d’un de ses juristes, Philippe Echement, Président honoraire de la Cour de Cassation. « Ce sont deux grands for-mats qui quittent le Comité, après de longues années de service. Si, à 75 ans, Georges Rorive lit toujours le New England Journal of Medicine comme d’autres lisent des magazines de divertissement, il a jugé que c’était un âge respectable pour lever le pied », rappelle le Pr. Vincent Seutin, Président du Comité. Monsieur Echement nous a apportés toute la rigueur de l'homme de loi, sa bonne humeur et un enthousiasme hors du commun, tant pour la re-cherche médicale (avec un souci constant des patients et des volontaires sains) que pour la bioéthique en général.

Du côté des nouveaux venus, les docteurs Régis Radermecker, diabétologue interniste, et Etienne Baudoux, expert en thérapie cellulaire, font leur entrée, tandis que le Pr. Marc Rader-macker, chirurgien, qui était suppléant, devient membre. « La science médicale, en ce compris la recherche translationnelle, devient de plus en plus diversifiée et complexe ; nous avons donc besoin de compétences de plus en plus diversifiées. L’arrivée d’Etienne Baudoux, par exemple, va nous permettre d’améliorer notre capacité d’apprécier les dossiers de thérapie cellulaire qui connaissent un développement important », conclut Vincent Seutin.

Le projet LEAN au département de physique médicaleLes laboratoires du CHU de Liège se sont progressivement adaptés à la  méthodologie LEAN (de l’anglais lean, "maigre", "dégraissé") qui vise à la rationalisation des processus de production, au renforcement des performances et à l’amélioration constante de la qualité. En physique médicale, la démarche s’est faite de manière assez souple et participative, avec pour objectif d’introduire la démarche d’assurance qualité dans l’ensemble du département. Avec trois services différents (Radiothérapie,  Médecine nucléaire et Radiologie) ayant chacun une expertise propre, il importait d’harmoniser les connaissances et  les pratiques. « Nous avons pris pour exemple la grande expérience de la Radiothérapie, service de pointe en Belgique, pour guider cette démarche. Marie Delgaudine, responsable qualité initialement dévolue à la Radiothérapie, a finalement occupé cette fonction pour l’ensemble du département », souligne Roland Hustinx, chef du service de Médecine nucléaire. Au total, une quarantaine de personnes (des infirmiers aux médecins, des secrétaires aux ingénieurs) ont été formées à la démarche. Une nouvelle dynamique s’est mise en place avec un objectif partagé par tous : améliorer les méthodes de travail, les processus décisionnels et la qualité globale dans le cadre des moyens disponibles.

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ÉVÉNEMENTIMAGÉSANTÉ

11e éditione

ImagéSanté 11 édition

du 17 au 22 mars ImagéSantéImagéSanté

Lancé en 1994 sous forme de bien-nale, le Festival international du film ImagéSanté entendait promouvoir l’éducation à la santé de manière lu-dique et interactive. Pari tenu au-delà

des espérances puisque sous cette forme, avec une

telle diversité et cette longévité, il est un

exemple à peu près unique en Europe et proba-blement dans le monde. Ce n’est pas un hasard si les premiers par-

tenariats interna-tionaux ont com-

mencé : cette année, ImagéSanté aura aussi

des relais avec La Rochelle et la Ré-gion Midi-Pyrénées.

«  Vingt années d’existence, c’est la preuve d’une belle stabilité grâce à des partenaires solides, avec une croissance continue en ce qui concerne le public, des objectifs nouveaux et une réputation qui se renforce au fil des ans  », confirme le Pr. Ph. Kolh, directeur du Festival ImagéSanté.

Pour cette 11e édition, le Festival in-nove tous azimuts. Ce qui ne change pas, ce sont les films venus du monde entier et visionnés en présélection pour ne retenir que la crème : une pe-tite centaine de films présentés au pu-blic et qui concourront dans 8 catégo-ries. « Mais cette année, nous aurons en plus un grand jury qui visionnera tous les premiers prix de chaque caté-gorie, pour le Grand Prix du Festival », poursuit Philippe Kolh.

1994-2014 : Vingt ans ! L’âge de la maturité naissante, mais , mamamamaisisis

aussi celui de tous les espoirs et des projets ambitieux. Pour ux. PoPoPoPoururur

célébrer cet anniversaire, le Festival ImagéSanté fait le plein le plplplpleieieieiein n n n n n

de nouveautés sous le patronage d’une marraine de charme, charmememe, , ,

l’actrice Emmanuelle Béart.

ImagéSanté, années impaires

Pour faire vivre le Festival entre deux éditions, un DVD pédagogique est réalisé à chaque édition avec la collaboration de quatre mutualités (Neutre, Solidaris, Omnimut et Mutualité Chrétienne). Tiré à 3000 exem-plaires, il est essentiellement distribué dans les écoles où il peut servir de support pour des cours de promotion de la santé, mais aussi à tout organisme ou association qui en fait la demande. Le DVD sort durant l’automne suivant le Festival, ce qui permet de donner un second souffle aux films et à l’événement. Par ailleurs, les films primés et d’autres en lien avec la santé continuent d’être régulièrement diffusés dans les salles du complexe Les Grignoux : toutes les 4 à 6 semaines, les spectateurs ont la possibilité de voir un film du Cycle ImagéSanté. Les films sont toujours suivis d’un débat avec les intervenants du CHU, de l’Université ou du monde associatif, en fonction de la thématique. Le premier prix ImagéSanté sera évidemment présenté aux Grignoux et probablement dans d’autres salles d’art et d’essai du pays et suivi d’un débat.

Cette année, nous aurons en plus un

grand jury qui vision-nera tous les premiers

prix de chaque caté-gorie, pour le Grand

Prix du Festival...

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0> Elle est l’une des actrices françaises les plus charismatiques et les plus douées de sa géné- ration. En trente ans de carrière, Emmanuelle Béart a tourné avec les plus grands cinéastes du monde, de Chabrol à Rivette, de Téchiné à De Palma, de Sautet à Scola, passant de la comédie au drame avec un égal talent. C’est avec bonheur et fierté que le Festival accueillera cette mar-raine de charme.

07CHUchotis • N°41ÉVÉNEMENT

En direct de la salle d’opérationEducation et information restent les maîtres mots de l’événement. Entre les films purement éducatifs (avec des thématiques comme l’alimenta-tion et l’environnement en lien avec la santé), des films de décryptage de l’acte médical, d’autres sur la re-cherche ou les avancées de la méde-cine, le panel des sujets devrait être très varié. Parallèlement à ces pro-jections, il y aura des retransmissions d’actes chirurgicaux, durant toute la durée du Festival, avec la possibilité de poser des questions en direct au chirurgien. Précisons d’emblée que le praticien pourra différer sa réponse s’il est dans une phase un peu plus compliquée de son intervention, et que le patient a évidemment marqué son accord pour être filmé. L’objectif n’est pas la performance ni de mon-trer des opérations complexes et rares, mais plutôt de présenter des opérations qui se font couramment et auxquelles les spectateurs pourraient être confrontés un jour.

Rayon interactivité, des discussions seront organisées avec des méde-cins spécialisés, notamment via les sites internet du journal Le Soir et de la RTBF. « L’idée est de dédramatiser l’acte médical. On a moins peur de ce que l’on connaît mieux  », assure le Pr. Ph. Kolh. Plus cette éducation à la santé commence tôt, plus elle a de chances de porter ses fruits  : depuis la dernière édition, le Festival a été ouvert aux plus jeunes ; les élèves des deux dernières années du primaire sont invités à venir découvrir l’univers médical avec leur professeur.

Le programme 2014

L’avant-Festival

Avant le lancement d’ImagéSanté, deux rendez-vous à ne pas manquer :

> Jeudi 13 mars Soirée de la Province : une conférence-débat inter- active sur la thématique "Stop aux ronflements !" sera organisée à l’Auditoire ULg Opéra (20h), en présence de spécialistes.

> Vendredi 14 mars, organisation du Jogging nocturne ImagéSanté : deux parcours de 7 et 12 km dans le centre de Liège au départ des Halles des Foires (20h). Un t-shirt technique sera offert aux 200 pre-miers inscrits. Le jogging sera suivi d’une remise des prix et d’un repas.

Infos et inscriptions : 0479 78 80 73

La soirée inaugurale

> Lundi 17 mars au Cinéma Le Parc (20h), en présence d’Emmanuelle Béart, marraine du Festival. L’avant-première du film "Her" de Spike Jones sera animée par Maureen Louys et Philippe Reynaert.

Entrée gratuite, mais attention, uniquement sur réservation via [email protected]

La compétition

> Les films en compétition seront présentés chaque jour, du 18 au 21 mars, entre 9h et 18h dans différentes salles du CHU, en fonction des thématiques ("Alimentation et santé", "Bien-être de la personne âgée", "Sexualité et santé", "Recherche et santé", "Sport et santé", "Environnement et santé", "Santé mentale", "Médecine"), afin que chacun puisse facilement établir son propre programme en fonction de ses centres d’intérêts.

Ces projections sont ouvertes à tous et d’accès libre.

Le prix du public

> Les films qui concourent pour le tout nouveau prix du public seront présentés à la Cité Miroir les 17 et 18 mars, entre 10 et 18h. Ils ont été sélectionnés par les Mutualités autant pour leur qualité cinématographique que pour leur pertinence en termes de promotion de la santé.

Ces projections sont ouvertes à tous et d’accès libre.

Hors compétitions

> Mercredi 19 mars

• Soirée des Mutualités au Cinéma Le Parc (20h) : Projection du film "Supercondriaque" de Dany Boon.

Sur réservation.

• Projection du film "Post Partum" de Delphine Noëls au Cinéma Sauvenière (20h), en présence de l’équipe du film.

Inscription via www.grignoux.be

Les opérations en direct

> Elles se dérouleront chaque jour, du 18 au 21 mars au CHU, entre 9h et 16h. Les opérations seront commentées par les chirurgiens, les anesthésistes-réanimateurs et par un modérateur présent dans la salle.

Ouvert à tous et accès libre.

> Le jeudi 20 mars, des opérations en direct seront également diffusées au Cinéma Sauvenière (20h), commentées par le chirurgien, l’anesthésiste-réanimateur et par Monsieur Yves Jongen, directeur IBA, ainsi qu’à l’Espace Tremplin de Dison, durant la journée. 

Inscriptions recommandées. >>>

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Autres nouveautés cette année : Ima-géSanté abordera, entre autres, les thématiques "sexualité et santé", "personnes âgées et santé" et "sport et santé" pour laquelle un jogging nocturne sera organisé avec l’associa-tion "Les belles courses". La volonté des organisateurs est, de manière gé-nérale, d’impliquer encore plus le pu-blic dans l’événement. Deux journées (17-18 mars) seront ainsi organisées au Mnema, la Cité Miroir, à destination plus particulièrement des spectateurs du 3e âge qui auront la possibilité de voter pour le prix du Public.

Tapis rougeUn festival de cinéma ne serait pas tout à fait complet sans une touche de glamour. Après l’acteur Charles Berling en 2012, c’est l’actrice fran-çaise Emmanuelle Béart qui a accep-té de "marrainer" ImagéSanté 2014. « Une soirée-débat sera organisée en sa compagnie au Cercle de Wallonie tandis que le cinéma Sauvenière pro-jettera un film avec elle le soir même. Cela va demander un peu d’orga-nisation pour que le timing soit par-fait, mais elle sera présente aux deux événements  », assure Jeanne Heb-belinck, chargée de la promotion du Festival (Enjeu).

Les ateliers de sensibilisation et outils pédagogiques

> A destination des élèves du primaire, du secondaire et du supérieur, les ateliers de sensibilisation seront organisés chaque jour, du 18 au 21 mars entre 9h et 16h30.

Les ateliers sont gratuits, mais les inscriptions sont obligatoires. Pour toute information et inscription, contactez Madame Jeanne Hebbelinck ([email protected] / 04 254 97 82).

> Une "Foire aux outils pédagogique" sera organisée par le CLPS de Liège, le 21 mars de 10 à 15h, dans le hall d’entrée du Festival au CHU. Ouvert à tous.

Soirées Emmanuelle Béart

> Mardi 18 mars

• A 19h au Cercle de Wallonie (Esplanade du Val - 4100 Seraing), un repas et une rencontre avec Emmanuelle Béart, animée par Philippe Reynaert. Inscription payante et obligatoire : [email protected] / 04 254 97 82.

• A 20h au Cinéma Sauvenière, projection du film "Les yeux jaunes des crocodiles" de Cécile Telerman, avec Emmanuelle Béart et Julie Depardieu. En présence d’Emmanuelle Béart (22h). Réservation obligatoire via www.grignoux.be

> Vendredi 21 mars Projection du Film "Ma compagne de nuit", en présence d’Emmanuelle Béart et de la réalisatrice du film, Isabelle Brocart, au Cinéma Sauvenière (20h). Réservation obligatoire via www.grignoux.be

Conférences

> Session Recherche & Santé en partenariat avec le Pôle Mecatech, le 20 mars

« De nombreuses évolutions technologiques améliorent constamment la précision du diagnostic médical, la qualité des interventions, les soins aux patients ainsi que le confort et l’autonomie de malades chroniques ou atteints de pathologies invalidantes. La rencontre mettra en évidence le rôle essentiel des entreprises du secteur de la mécanique et les pers-pectives de création d’activité et d’emploi que représente le dévelop- pement constant des besoins du secteur de la santé. »

Lunch/débat au Cercle de Wallonie, de 12h à 14h, organisé en collabo ration avec le Pôle Mecatech et Liège Créative. Intervention de Yves Jongen et Steven Laureys. Inscription obligatoire, payant : [email protected] / 04 254 97 82.

> Conférence sur "Le logiciel libre au service de l'imagerie médicale", le 21 mars

« Au cours des vingt dernières années, l'essor puis la démocratisation des nouvelles technologies d'imagerie médicale ont mené à de profondes révolutions dans la prise en charge clinique de nombreuses pathologies. Le volume sans cesse croissant d'images auquel tout hôpital est actuellement confronté n’est pas sans créer des difficultés : acheminement automatique des images depuis les dispositifs d'acquisition jusque dans les logiciels d'analyse d'images, échanges inter- et extra-hospitaliers, anonymisation des données, etc. »

Lunch-débat au Château de Colonster, de 12h à 14h, organisé en collaboration avec Liège Créative avec pour orateur Sébastien Jodogne, PhD, Medical Imaging Engineer, Department of Medical Physics. Inscription obligatoire, payant via www.liegecreative.be

Soirée de clôtureSoirée de remise des prix du Festival et dîner de gala, au Cercle de Wallonie (samedi 22 mars à 19h), animée par Maureen Louys et Philippe Longtain. Inscription obligatoire, payant. Réservation via [email protected] / 04 254 97 82.

Plus de détails sur les films présentés, les horaires précis, les descriptifs des conférences et les adresses sur www.imagesante.be

>>> Le programme (suite)

09CHUchotis • N°41ACTUALITÉS

Greffes de tissu ovarien En juin 2012 et 2013, deux patientes ont bénéficié d’une transplantation de fragments ovariens par laparoscopie assistée par robot dans le service de Gynécologie-Obstétrique universitaire localisé au CHR de la Citadelle. Le point avec le Pr. Michelle Nisolle, chef de service.

En quoi ces greffes sont-elles exceptionnelles ? La transplantation ovarienne est généralement réalisée par laparoscopie classique. L’utilisation du robot nous a permis de fixer aisément les fragments ovariens au sein de la cavité péritonéale au niveau ovarien ou péritonéal. Les fragments ovariens sont de très petite taille et l’utilisation du robot permet d’effectuer les différentes sutures de manière plus précise qu’en laparoscopie classique.

Quel était le contexte de ces greffes ? Les deux patientes avaient été prises en charge dans le service d’Hématologie du CHU pour des pathologies hématologiques ayant nécessité une chimiothérapie. Avant tout traitement, des fragments d’ovaires avaient été congelés dans le cadre de la préservation de leur fertilité. Après plusieurs années, les deux patientes en ré-mission présentaient une insuffisance ovarienne consécutive à la chimiothérapie. Etant donné leur désir de grossesse, nous avons pratiqué une auto-transplantation ovarienne.

Pourquoi préférer cette technique à la congélation d’ovocytes en vue d’une fécondation in vitro (FIV)?L’obtention d’ovocytes matures nécessite une stimulation ovarienne ce qui entraîne un délai de plusieurs semaines qui ne permet pas l’instauration immédiate du traitement oncologique. Dans l’urgence, nous proposons de congeler des fragments d’ovaires qui contiennent un grand nombre d’ovocytes immatures.

Comment les patientes se portent-elles aujourd’hui ? La première a des cycles menstruels témoignant de la reprise de l’activité endocrine des fragments ovariens transplantés. Cependant, aucune grossesse n’a encore pu être obtenue. La seconde est actuellement suivie de manière régulière par notre équipe. A ce jour, au niveau mondial, trente naissances ont pu être obtenues grâce à la transplantation de fragments ovariens mais le nombre exact de ce type de procédures n’est pas connu.

C’est pourtant une technique porteuse d’espoir ? Effectivement. Et il est important de proposer la cryopréservation ovarienne aux jeunes patientes avant tout traitement de chimiothérapie ou de radiothé-rapie qui pourrait engendrer une insuffisance ovarienne. A l’avenir, nous pour-rons également proposer la cryopréservation de follicules immatures obtenus par ponction ovarienne sans stimulation ovarienne.

Une newsletter pour le Centre d’OncologieAprès s'être doté d'un nouveau por-tail sur le site internet du CHU de Liège, le Centre d'Oncologie publie une newsletter dans le but de main-tenir régulièrement la communauté médicale informée des activités cli-niques et de recherche du centre et, par la même occasion, des derniers développements en termes de prise en charge du cancer. Avec un thème principal calqué sur le numéro corres-pondant du maga-zine de l’oncologie, chaque newsletter fera le point sur une pathologie et/ou une discipline oncologi- que. L'agenda de quel- ques événements à venir (congrès, sé-minaires, journées d'information, etc.) est également in-clus. Les membres du personnel ayant une adresse "CHU" sont automatiquement abonnés, avec une gestion rendue possible via le portail "My CHU". Le public externe intéressé peut s’abonner et visuali-ser les archives en se rendant sur le site : http://www.chu.ulg.ac.be/jcms/ c_2440383/newsletter

Une prise en charge optimale grâce au Réseau Santé WallonQuand l’informatisation renforce la collaboration entre médecins et l’effica-cité de la prise en charge médicale, c’est tout bénéfice pour le patient. Voilà précisément ce que propose le Réseau Santé Wallon, une plateforme de consultation électronique hautement sécurisée. Chaque patient et chaque médecin peut adhérer (gratuitement) à ce réseau. Les données médicales, résultats d’analyses, protocoles opératoires, imagerie médicale, pourront dès lors être consultés par les médecins du choix du patient, afin de faciliter sa prise en charge, par exemple en cas d’accident ou de garde. Cette consul-tation est hautement sécurisée et se passe dans le respect de la déontolo-

gie médicale et de la vie privée des patients. Par ailleurs, le patient reste "maître à bord" en ce qui concerne

l’accès et l’usage des documents de son dossier. Il peut restreindre l’accès à certains documents, à certains médecins, vérifier qui a consulté son dossier ou encore se désinscrire à tout moment. Gratuite, l’inscription peut se faire au service administratif de l’hôpital, chez les médecins gé-néralistes, au service administratif de la Fratem

(Fédération Régionale des Associations de Télé-matique Médicale) ou sur le portail www.rsw.be

Actualités

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Du neuf dans le diagnostic in vitro des allergiesDepuis quelques années, de nouveaux tests sont arrivés sur le marché permettant de définir un profil plus précis des allergies des patients. Au CHU, c’est une équipe pluridiscipli-naire constituée de dermatologues, pneumologues, ORL, pé-diatres et biologistes, qui a tenu à promouvoir l’allergologie. Les récents progrès en la matière sont très encourageants. 

On connaît les tests cutanés qui permettent d’évaluer les réactions allergiques grâce à des extraits aller-géniques choisis en fonction d'une anamnèse clinique. Ils restent les ou-tils standards, mais sont aujourd’hui utilement complétés d’une batterie d’analyses menées en laboratoire. « Le dosage des IgE spécifiques des allergènes a été fortement amélioré grâce aux protéines recombinantes  : nous pouvons désormais identifier les protéines cibles qui causent les allergies, identifier les types de réac-tions qu’un patient peut développer, pronostiquer l’évolution de l’allergie, évaluer sa sévérité, etc. Grâce à l'aller-gie moléculaire, lorsque l'on est aller-gique à l’allergène majeur du pollen de bouleau  (Bet v 1), on peut expli-quer les réactions croisées spécifiques à cette sensibilisation (syndrome oral allergique avec les fruits des roaseae notamment), voire même  définir les bons candidats pour une immuno-thérapie spécifique », explique Romy Gadisseur, pharmacienne biologiste dans le service de Chimie clinique du CHU de Liège (Pr. Etienne Cavalier).

Les tests d’activation des basophilesPour les allergies médicamenteuses, notamment, un test cellulaire d’ac-tivation des basophiles (TAB), prati-qué en cytométrie en flux au service d’Hématologie biologique et Immu-

no-Hématologie (Pr. André Gothot), a déjà fait l’objet de nombreuses évaluations et est désormais utilisé en routine. Les tests cutanés et tests de provocation orale ne sont pas sans danger. «  Dans certaines situations, face à un patient qui a une histoire de choc anaphylactique à une molécule, on ne prend plus de risque. Concrète-ment, sur un échantillon sanguin, on étudie la réactivité in vitro des baso-philes – acteurs de la réaction aller-gique- lorsqu'ils sont mis en contact avec l'allergène médicamenteux. Dans les cas d’allergies aux produits de contraste iodés, le test d’activation des basophiles est parfois salvateur. Il nous a notamment permis de propo-ser une alternative médicamenteuse sans danger à un patient gravement allergique à  un produit de contraste classique », poursuit Romy Gadisseur. Ce test est aussi utilisé en phase d’es-sai clinique, pour évaluer les désen-sibilisations. Une étude vient de se clôturer avec des patients allergiques au venin d'hyménoptère. Ils ont été testés avant, pendant et après la dé-sensibilisation. Le TAB (conjointement à d'autres dosages)  a démontré que certains patients pouvaient éven-tuellement arrêter leur traitement après trois ans d’immunothérapie alors que l’on recommande habi-tuellement cinq années. Deux ans de traitement en moins, cela repré-sente une économie substantielle, à la fois pour le patient et pour l’Inami. 

Mais les moissons ne font que com-mencer dans les champs d’investiga-tion. D’autres études cliniques sont en cours, notamment pour repérer les allergènes masqués - qui peuvent être potentialisés par l’alcool, par exemple - et des projets sont rendus possibles grâce aux nouvelles tech-niques de laboratoire qui permettent, entre autres, de débusquer les al-lergies croisées grâce à des essais miniaturisés (112 dosages avec une seule goutte de sang  !). «  De nom-breuses  techniques ont été fortement affinées ces dernières années pour rendre les marqueurs encore plus sen-sibles. Pour l’instant, elles sont surtout utilisées dans les études cliniques et les programmes de recherches. Le grand public n’y a pas encore accès facilement, en raison de leurs coûts et de la mobilisation importante qu’elles demandent. Mais à terme, elles re-présentent un vrai bénéfice pour la prévention et le traitement des aller-gies  », conclut le Pr. André Gothot. Les laboratoires de Chimie clinique et d’Hématologie au sein d’Unilab-Lg coordonnent leurs efforts pour pro-poser les tests appropriés à tous les patients qui en ont besoin.

Pr. A. GothotHématologie biologique et Immuno-Hématologie

R. GadisseurChimie clinique

GISEH 2014 : L’hôpital est-il une entreprise comme les autres ?Après la France, le Luxembourg, le Québec et la Suisse, le GISEH fait halte en Belgique du 7 au 9 juillet 2014. Le CHU et l’ULg uniront leurs forces pour accueillir et piloter la 7e conférence francophone de Gestion et Ingénie-rie des Systèmes Hospitaliers (GISEH), sur le site du Sart Tilman et dans le complexe Opéra de l’Université de Liège. Au départ d’une thématique un brin provocatrice - L’hôpital est-il une entreprise comme les autres ? - les différents in-tervenants aborderont les questions cruciales qui touchent le monde hospitalier : comment faire cohabiter une donnée par essence "non-marchandisable" (la santé) avec des exigences de management, d’encadrement de la dépense, de gestion de ressources humaines et matérielles ? Car l’époque où les hôpitaux étaient considérés comme des institutions insubmersibles semble bien révolue, et ils doivent désormais prendre leur part dans le contrôle de la progression des coûts des soins de santé. Les thèmes définis concernent "le management stratégique des systèmes de soins", "l’ingénie-rie des systèmes de soins", "les systèmes d’information", "le pilotage des systèmes de soins", "l’évolution de l’organisa-tion et la gestion du savoir". Les sessions thématiques seront également très nombreuses et variées et aborderont, entre autres, "l’utilité d'un directeur des opérations à l'hôpital", "décider à l’hôpital : quel système d’information pour quelle stratégie?", « transformation des organisations hospitalières vers une culture LEAN", "l’approche systémique de la qua-lité dans le monde hospitalier", "la gestion de la performance en milieu hospitalier", "les modalités de financement des hôpitaux", "l’exploitation des données hospitalières et Data Mining", etc. Cette édition promet d’être riche en débats !

www.giseh2014.be

11CHUchotis • N°41ACTUALITÉS

Le recours à l'échographie dans les anesthésies locorégionales Si "l’anesthésie locale" n’est pas une nouveauté, la pratique n’a aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce qu’elle était il y a quinze ans à peine. L’utilisation des échographies dans les anesthésies locorégionales a en effet considérablement amélioré le confort des patients et renforcé la sécurité de la pratique.

C’est à la fin des années 1990 que les ultrasons font leur apparition dans la pratique des anesthésies locorégio-nales. Au CHU de Liège, le Pr. Maurice Lamy, ancien chef du département d’anesthésie-réanimation, a très rapi-dement encouragé leur utilisation de manière prioritaire à une époque où elle n’était pas encore banalisée. La technique doit beaucoup au dévelop-pement de la sénologie pour laquelle les praticiens ont besoin de machines qui permettent de voir avec préci-sion des structures très superficielles, comme les nerfs. «  Les anesthésistes ont vite compris l’intérêt de cette tech-nologie pour leur pratique. On réalise des blocs de nerfs périphériques chez les patients, nerfs que l’on repère dé-sormais grâce à un appareil de type échographique. Une fois le nerf loca-lisé, on injecte un anesthésique local à son pourtour », détaille la Dr Berna-dette Remy, anesthésiste-réanimatrice, spécialisée en orthopédie. « La préci-sion du repérage est essentielle car il faut à la fois éviter de piquer dans le nerf et dans les vaisseaux. Avant l’uti-lisation de l’échographie, l’anesthésie locorégionale se pratiquait sur base de repères anatomiques et à l’aveugle grâce aux électrostimulations pour dé-finir la proximité du nerf. Ce qui était nettement moins confortable pour le patient et aussi plus risqué  », pour-suit le Dr Jean-Pierre Lecoq, anesthé-siste-réanimateur spécialisé en chirur-gie maxillo-faciale et plastique. Les risques étant principalement de dé-truire le nerf en piquant dedans ou de provoquer des convulsions, voire un arrêt cardiaque, en touchant les vais-seaux. La technique échographique a

donc un net avantage au niveau de la sécurité, du confort et de la précision dans la délimitation des blocs locoré-gionaux et partant, dans la précision du dosage de produit à injecter.

« Pour les anesthésies plus courantes, la technique s’est élargie à d’autres domaines comme les ponctions vei-neuses ou la mise en place de voies centrales. De manière plus anecdo-tique, on peut aussi vérifier si l’esto-mac d’un patient est vide ou rempli, dans le cadre d’une chirurgie d’ur-gence, afin d’adapter l’anesthésie  », poursuit Jean-Pierre Lecoq.

Des possibilités accruesDes anciens blocs qui n’étaient plus pratiqués en raison de la difficulté et des dangers qu’ils faisaient courir aux patients sont de nouveau explorés, puisque l’on peut aujourd’hui écar-ter les risques préopératoires: c’est le cas des blocs de la paroi abdomi-nale, plus ou moins abandonnés par crainte de piquer dans l’abdomen, ou encore du bloc para-vertébral en chirurgie mammaire, vu le risque de toucher la plèvre. Or, combinés à des anesthésies générales, ces anes-thésies locorégionales de nouveau d’actualité grâce à l’échographie permettent de diminuer les doses de produits anesthésiants nécessaires à l’intervention et de limiter les dou-leurs en post-opératoire, la partie à opérer restant anesthésiée.

Pour certaines interventions (sur les membres inférieurs, notamment), les techniques locorégionales peuvent souvent être pratiquées seules. « Cela

a permis de diminuer le nombre d’anesthésies totales », assure Berna-dette Remy. « En général, les opéra-tions en orthopédie sont assez dou-loureuses et nécessitent parfois des mobilisations précoces comme lors de la mise en place d’une prothèse totale de genou. Dans ce cas de figure, les patients doivent faire de la kinésithé-rapie en post-opératoire immédiat, dès la salle de réveil. On réalise donc des interventions sous bloc fémoral et on laisse un cathéter pendant 48h dans la gaine du nerf, avec ré-injection d’anesthésique local à la demande, pour soulager le patient lors des exer-cices de rééducation. L’échographe nous a réellement permis d’améliorer notre technique, d’avoir une rapidi-té du geste et de réduire le volume d’anesthésiques locaux que l’on in-jecte. » Autres avantages apportés par la technique  : le cathéter posé pour 48h permet de diminuer fortement la consommation de morphiniques et d’autres antidouleurs en post-opéra-toire, de réduire d’autant les effets se-condaires (somnolences, nausées, dé-pression respiratoire) et de raccourcir la durée d’hospitalisation, puisque la récupération et le confort du patient sont améliorés.

Dr B. RemyAnesthésiste-Réanimatrice

Pr. J-P. LecoqAnesthésiste-Réanimateur

Pr. J-O DefraigneChirurgie cardio-vasculaire

Convention RESCUE : de la complémentarité plutôt que de la concurrenceL’A.R du 12 juin 2012 impose à tous les hôpitaux aigus pratiquant de la cardiologie de s’inscrire dans un réseau afin d’optimaliser la prise en charge des patients. Fin 2013, au terme d’une année de concertation, la Convention RESCUE (Réseau Cardiaque Universitaire Eurorégional) a donc été signée entre les hôpitaux aigus liégeois, des hôpitaux de la Province de Luxembourg et des cercles de médecins généralistes. Dans un contexte concurrentiel – où certains ont pré-féré limiter le nombre d’institutions ou de cercles de médecine générale dans leur réseau - le CHU de Liège a privilégié une approche plus large et fédéré les dix hôpitaux aigus de Liège et trois des quatre hôpitaux luxembourgeois. « Nous avons bien conscience que la dynamique du RESCUE entraîne que certains patients ne seront plus orientés pour la cardiologie interventionnelle vers le CHU, mais nous voulons créer un climat de complémentarité plutôt que de concur-rence », confirme le Pr. Pierre Gillet, Directeur médical de l’hôpital universitaire. « Cette dynamique va permettre de standardiser l’approche médicale : quel que soit l’endroit où le patient fait son infarctus, il peut être certain d’être traité sur base d’un protocole de référence international qui est à la pointe de la pratique cardio-vasculaire. Ces protocoles seront par ailleurs évalués et remis à jour tous les ans en fonction de l'évolution des connaissances. Tous les hôpitaux inscrits dans le réseau doivent souscrire aux mêmes protocoles ». Pour renforcer encore la cohérence du RESCUE, tous les membres ont désormais un chef commun, médecin référent, en l’occurrence le Pr. Jean-Olivier Defraigne, chef du service de Chirurgie cardio-vasculaire au CHU de Liège.

Image typique de la réalisation d'un bloc du plexus brachial au niveau axillaire. L'aiguille est bien visible sur l'écran, les nerfs aussi (entourés de vert) ainsi que les vaisseaux

(en rouge pour l'artère axillaire et bleu pour la veine). La dis- position de l'anesthésique local est contrôlée 'en live', évitant

ainsi une ponction et injection nerveuse ou intravasculaire.

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«  Docteur, ce genou ne fonctionne plus, vous pouvez me le rempla-cer afin que je puisse continuer le sport ?» La demande est certes cari-caturale, mais elle est pourtant assez classique dans les salles de consul- tation orthopédique. Il y a parfois, de la part du patient, des attentes déme-surées par rapport à ce qu’une opéra-tion peut apporter comme améliora-tion. C’est sans doute l’une des rares spécialités où il faudra réorienter deux patients sur trois vers un traite-ment non chirurgical. « Ce qui fait un bon orthopédiste, c’est sa capacité de dire ‘non’ à un patient », résume avec humour le Pr. Philippe Gillet, chef du service d’Orthopédie au CHU.

L’une des difficultés du métier est en effet de poser une indication juste. «  Ce n’est pas la radio que l’on soigne, mais le patient. Si on constate une arthrose importante à l’image, mais que le patient ne se plaint pas de douleurs, nous n’opé-rons pas. Ce constat est valable pour toutes les articulations. Dans la majorité des cas, nous ne sommes pas face à des malades dont le pro-nostic vital est engagé, mais face à des patients qui souffrent de dou-leurs  plus ou moins invalidantes  », confirme le Dr Christophe Daniel, orthopédiste, spécialiste du genou.

Le seul critère de la mobilité n’est donc jamais suffisant pour opé-rer. «  La demande d’intervention chirurgicale devient légitime quand les douleurs sont réellement inva-lidantes au quotidien. Et là, nous pouvons véritablement apporter du confort et un mieux-être  », insiste Philippe Gillet.

Pr. Ph. GilletOrthopédie

Dr C-A ValcuOrthopédie

DOSSIER :

La chirurgie orthopédiqueAujourd’hui, si la chirurgie orthopédique est devenue presque "banale", c’est précisément parce les orthopédistes se sont hyper-spécialisés. Au sein du service d’Orthopédie du CHU de Liège, tous les médecins ont au minimum un niveau irrépro-chable en traumatologie et deux zones de spécialisation.

La traumatologie Parmi les patients reçus en trauma-tologie, les personnes âgées consti-tuent un groupe à part au vu des difficultés supplémentaires qu’elles peuvent présenter, comme une condition générale plus ou moins altérée avec des comorbidités (dia-bète, mauvaise condition osseuse). « Les traumatismes de la personne âgée se compliquent après 70 ans, en moyenne», estime le Dr Co-drut-Alexandru Valcu. « La fragilité osseuse rend la fixation des ostéo-synthèses et des prothèses difficile et parfois, l’existence préalable de matériel dans la partie à opérer pose un conflit de place lorsqu’il faut installer un nouvel implant. Par ailleurs, la fragilité des fixations liée à la qualité osseuse allonge les dé-lais de mises en charge, augmente les besoins de précaution des ma-nipulations, ce que les personnes âgées, en raison même de leur fra-gilité, ne sont pas toujours à même de respecter. Elles deviennent donc très vite dépendantes d’un milieu qui les protège, d’abord hospitalier, puis para-hospitalier ou familial  ». Avec ce public particulier, les méde-cins orthopédistes doivent travailler en concertation avec les gériatres, les rhumatologues et les physiothé-rapeutes qui voient les patients en consultation. « Assurer une qualité

de vie aux personnes âgées vic-times de traumatismes est un défi important. La population vieillit et les personnes concernées par cette problématique seront toujours plus nombreuses à l’avenir », conclut-il.

Quant aux polytraumatisés, leur prise en charge est encore plus spécifique  : c’est une médecine d’urgence et pointue qui s’effec-tue en collaboration avec toute une série de spécialistes (anes-thésiste-réanimateur, intensiviste, neurochirurgien, chirurgien vas-culaire, etc.). Le CHU a le grand avantage de concentrer toutes les disciplines au même endroit avec des assistants formés sur place, du personnel infirmier spécialisé et les outils indispensables au traitement d’urgence de ces patients.

... nous ne sommes pas face

à des malades dont le pronostic vital est

engagé, mais face à des patients qui souffrent

de douleurs plus ou moins invali-

dantes...

13CHUchotis • N°41DOSSIER

Dr X. MahieuOrthopédie

Dr C. DanielOrthopédie

Les prothèses d’épauleIl existe deux grandes catégories de prothèses d’épaule, les prothèses anatomiques (pour des arthroses centrées de l’épaule avec des tendons entourant l’épaule intacts) et les pro-thèses inversées qui ont été développées pour les patients avec une arthrose secondaire à une rupture de la coiffe des rotateurs (arthrose secondaire à une absence de tendons). Cette prothèse inversée a été très décriée il y a une dizaine d’années, mais elle est aujourd’hui en plein essor et c’est une nouvelle arme thérapeutique très fiable. La prothèse inversée donne de bons résultats en flexion antérieure, en rotation externe. Par contre, il y a souvent un dé-ficit en rotation interne (pour mettre la main dans le dos) qui est lié au dessin de la prothèse.

> Habituellement, la partie convexe de la prothèse d’épaule est du côté de l’humérus, la partie plate ou concave, du côté de l’omoplate. Ici, c’est inversé. La partie convexe est du côté de l’omoplate, la concave, de l’humérus. Cette prothèse fonctionne sur le muscle deltoïde.

LES DÉVELOPPEMENTS DE L’ARTHROSCOPIE

Avec les techniques arthroscopiques, l’orthopédie a gagné en finesse et le patient en confort. La précision constamment améliorée des instruments et des optiques a permis d’élargir les indications de cette chirurgie.

Le genou L’arthroscopie du genou connaît de nombreuses indications  : traitement des lésions du cartilage, greffes de cartilages (auto ou allogreffes), chirur-gie des ligaments croisés, antérieurs et postérieurs (très fréquente chez les footballeurs), arthrolyses sur pro-thèses ou sur des anciens trauma-tismes (très spécifiques et plus rares : il s’agit d’effectuer une libération d’adhérence pour des personnes dont les prothèses de genou ont mal évolué afin de leur permettre de re-trouver de la mobilité).

Elle est également indiquée pour les biopsies, les lavages articulaires en cas d’arthrites septiques, le traite-ment de certaines tumeurs.

«  Au CHU, on effectue un gros tra-vail en médecine sportive et nous avons une très bonne collabora-tion avec le département de méde-cine physique pour la rééducation post-opératoire. Nous travaillons avec le Standard de Liège depuis plusieurs années et le centre de for-mation des jeunes pour le rugby  », souligne le Dr Christophe Daniel. Sur le plan des derniers développe-ments, les réparations et greffes de ménisques sont assez fréquentes au CHU. «  Le ménisque, on peut l’en-lever, le suturer, le greffer. Quand il est rompu, on essaie de le réparer si c’est possible. On réalise beaucoup plus de sutures méniscales qu’au-paravant.   Le ménisque préserve la bonne répartition des contraintes mécaniques au niveau du genou. Si on est obligé de le retirer, on risque de créer de l’arthrose. Donc, de plus en plus, on essaie de reconstituer le ménisque quand il est rompu dans une zone où il est capable de cica-triser. On était peu attentif à cela il y a trente ans. Aujourd’hui, ça ne se discute plus  : si on peut réparer, on répare. Le matériel qui permet les su-tures a beaucoup évolué ».

En cas de traumatisme du cartilage, suite à une lésion focale, les greffes sont également pratiquées par arthros-copie (autogreffe si la lésion est petite, allogreffe si elle est trop importante). Il existe des procédés très récents, comme la mise en culture de cellules cartilagineuses et leur réinjection sous forme de gel. Mais ce sont des tech-niques qui bénéficient de peu de recul et qui sont encore excessivement coû-teuses. On ne peut donc pas affirmer qu’elles seront bientôt généralisées.

L’épaule

La pathologie de l’épaule au sens large a pris un essor important ces dernières années. Jusqu’il y a 10-15 ans, toutes les pathologies doulou-reuses de l’épaule étaient reprises sous le même vocable de «  périar-thrite scapulo-humérale  ». Le dé-membrement de la pathologie est toujours en cours à l’heure actuelle. « Cette situation est à la fois liée aux technologies récentes et à un phéno-mène de ‘mode’. Il y a eu un focus sur le genou dans les années 1980, sur le rachis dans les années 1990 et mainte-

nant, les recherches se focalisent sur l’épaule », explique le Dr Xavier Ma-hieu. « Pour l’épaule, nous travaillons de plus en plus en arthroscopie, no-tamment pour les stabilisations chez des patients qui ont des luxations ré-cidivantes ou des ruptures dégénéra-tives de la coiffe. »

«  Nous sommes capables de beau-coup mieux analyser les problèmes aujourd’hui, ce qui nous permet d’être plus spécifiques dans nos in-terventions », poursuit Xavier Mahieu. «  À la différence des pathologies du genou, beaucoup de patients ne doivent pas être opérés dans les pa-thologies de l’épaule. C’est là que se situe l’une des grandes difficultés de la prise en charge : il faut savoir refu-ser une opération et se placer dans le cadre d’une prise en charge pluridis-ciplinaire avec de la rééducation, de la kinésithérapie, de l’adaptation du poste de travail. La chirurgie ne doit pas tout solutionner et c’est en ça que le démembrement de la patho-logie nous donne l’occasion de mieux sélectionner les patients à opérer et surtout ceux à ne pas opérer ». >>>

14Au niveau des pathologies dégéné-ratives, les prothèses d’épaule ont connu une belle évolution. Pourtant, elles gardent une mauvaise réputa-tion. S’il est exact que les prothèses d’épaule sur fracture ne donnent pas encore de bons résultats, elles sont à recommander pour les pathologies arthrosiques dégénératives. « Les pro- thèses d’épaule ont été conçues, au départ, comme des copier-coller de la biomécanique d’autres articula-tions, mais c’est en train d’évoluer. Au départ, nous avions des prothèses "monobloc". Aujourd’hui, il s’agit de prothèses modulaires qui se confor-ment à l’anatomie du patient. Nous avons à présent 10-15 ans de recul sur ces nouvelles prothèses d’épaule, mais cela reste méconnu du grand public et même des rhumatologues et des médecins généralistes, alors que c’est devenu une indication opé-ratoire tout à fait justifiée, même chez les personnes très âgées. »

La hanche C’est une chirurgie qui connaît une évolution récente grâce à l’apport de matériels beaucoup plus spécifiques. L’arthroscopie de la hanche demeure assez compliquée car c’est une arti-culation très congruente et profonde, donc difficilement accessible. L’ampli-tude des instruments les rend aussi difficiles à utiliser.

Les indications d’arthroscopie sont, entre autres, l’ablation de corps étrangers, le traitement des lésions du labrum, le traitement de certains conflits mécaniques, le traitement de certaines pathologies synoviales (sy-novites, synovites villonodulaires), le lavage des arthrites septiques, etc.

«  Nous disposons à présent du ma-tériel spécifique pour la hanche, que ce soit au niveau du matériel d’ar-throscopie, des optiques et de l’ima-gerie per-opératoire. Nous pouvons désormais traiter des pathologies qui étaient avant effectuées par arthroto-mies, c’est-à-dire avec des grandes in-cisions », souligne le Dr Thierry Thirion.

Le piedLe plus remarquable dans la chirurgie du pied est l’apport de techniques beaucoup moins douloureuses. «  Il y a 30 ans, la chirurgie de l’hallux valgus avait la réputation d’être un supplice.

Aujourd’hui, nous parvenons à réali-ser des ostéotomies beaucoup moins douloureuses, ce qui a rendu cette chirurgie plus accessible  », explique le Dr Eric Pierret. D’autres dévelop-pements chirurgicaux permettent de traiter des douleurs qui étaient habi-tuellement traitées avec des semelles orthopédiques. « La chirurgie orthopé-dique du pied s’est à ce point déve-loppée ces dernières années qu’elle a été revalorisée au niveau de l’Inami ».

Les tumeurs osseuses et des tissus mous La pathologie tumorale en ortho-pédie se traite idéalement avec une équipe pluridisciplinaire composée d’oncologues, de radiothérapeutes, d’anatomopathologistes, de radiolo-gistes et d’orthopédistes.

Les tumeurs osseuses primitives sont rares (150-200 par an, en Belgique) et les tumeurs malignes des tissus mous de l'appareil locomoteur sont au nombre d’environ 400-500 par an.

Un chirurgien orthopédiste dans une clinique classique verra peut-être passer un ou deux cas dans toute sa carrière. « C’est la raison pour laquelle nous plaidons pour une centralisation de ces pathologies afin de les traiter dans les meilleures conditions pos-sibles, tant au niveau de l’infrastruc-ture que de l’expérience des inter-venants. Il faut compter au minimum 30-40 cas par an pour avoir un niveau d’expertise adéquat  », insiste de Dr William Kurth. Au CHU, tous les dos-siers sont discutés en COM (Consul-tation oncologique multidisciplinaire). Ensuite, le traitement commence véritablement avec l’approche dia-gnostique, un prélèvement histolo-gique et une biopsie. «  Ce sont des pathologies qui menacent non seu-lement la fonction orthopédique du patient, mais aussi sa survie. Le taux de complication est extrêmement éle-vé chez ces patients qui ont subi des chimiothérapies ou des rayons. C’est une chirurgie lourde et compliquée, consommatrice de produits sanguins car ce sont des lésions qui saignent beaucoup. Nous devons aussi faire appel à des techniques de reconstruc-tion tout à fait spécifiques comme des prothèses massives, des reconstruc-tions par greffe ou par cimentage  ». Les métastases osseuses sont les plus fréquentes  : il faut parfois stabi-liser des lésions sur des os qui sont soit en état de pré-fracture, soit déjà cassés, ce qui demande de recourir à des techniques complexes de stabili-sation. Il faut parfois cimenter, parfois réaliser des greffes et toujours bien penser que la maladie métastatique du patient peut progresser. Contraire-ment à la traumatologie classique, où l’implant que l’on va placer est desti-né à favoriser la consolidation (au fi-nal, c’est l’os qui reprend sa fonction), dans le traitement des métastases, l’ostéosynthèse peut être considérée comme une prothèse sur mesure, car l’os est incapable de se consolider.

Le rachis« Les pathologies de la colonne ver-tébrale sont exceptionnellement redevables d’un traitement chirurgi-cal  » explique le Pr. Philippe Gillet. « Leur prise en charge se fait tant par des orthopédistes que par des neuro-chirurgiens spécialisés. Une véritable révolution dans les techniques dispo-nibles a vu le jour il y a 25 ans. Le dan-ger, précisément, est d’accorder trop de crédit aux multiples enrichisse-ments de notre arsenal. En rachis plus encore que dans d’autres domaines, la qualité de l’indication opératoire conditionne le résultat clinique  ». Une des spécificités du service d’Or-thopédie est la prise en charge des déformations rachidiennes (scolioses, cyphoses, etc.)

Pédiatrie : soigner des patients qui ne se plaignent pas« La particularité de l’orthopédie pédiatrique, c’est que nous sommes face à de jeunes pa-tients qui ne se rendent pas compte qu’il y a un problème. Beaucoup nous sont référés par les pédiatres qui ont remarqué qu’il y avait des anomalies dans le développement de l’enfant et par des parents inquiets », explique le Dr Isabelle Schrouff. « En traumatologie, les traitements sont différents de ce qui se fait chez les adultes car les os sont encore amenés à évoluer, à grandir. On place donc nettement moins d’implants, on opère moins. La nature est bien faite : chez les enfants, il y a encore des possibilités de corrections avec la croissance naturelle. » L’orthopédiste spécialisé en pédiatrie intervient parfois très précocement. Il est aussi là pour rassurer les parents lorsqu’un pied-bot est détecté in utero et expliquer en quoi consiste-ra l’intervention après la naissance. « Ces enfants seront suivis jusqu’à l’âge adulte. Chaque traitement proposé sur des tout petits nous engage pour des décennies. » Nous sommes à l’essence même de la pratique : le mot orthopédie n’est-il pas formé des deux mots grecs "orthos" (droit) et "paideia" (éducation physique et morale de l’enfant "pais") ?

Dr E. PierretOrthopédie

Dr W. KurthOrthopédie

Dr I. SchrouffOrthopédie

Dr Th. ThirionOrthopédie

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15CHUchotis • N°41DOSSIER • WHO’S WHO

Who’s who

Le service d’Orthopédie du CHU de Liège a depuis longtemps fait le choix d’un suivi systématique des patients, une fois tous les ans en moyenne, et d’enregistrer scrupuleusement un maximum de données sur les types de prothèses placées (registre tenu à jour par le gestionnaire scientifique, Pierre Georis). « En Belgique, on parle de créer un registre national depuis plus de 25 ans, mais le projet tardait à se concrétiser. Depuis deux-trois ans, les choses se sont mises en place et la pratique va être rendue obligatoire cette année. Cet enregistrement sys-tématique de toutes les interventions de placements de prothèses est le seul moyen d’avoir une vue générale de l’évolution de chaque type de produit utilisé. C’était une demande répétée des orthopédistes. Au CHU, nous n’avons pas attendu que ce soit obligatoire et nous disposons dès lors de données très complètes depuis de nombreuses années», confirme le Pr. Philippe Gillet, chef du service d’or-thopédie.

La Belgique ne ferait que se mettre au diapason de pays comme l’Aus-tralie, la Nouvelle Zélande, les pays scandinaves ou la Grande-Bretagne, qui ont déjà constitué des registres nationaux. La majorité des orthopé-

Pierre angulaire de la mise en place des différents projets issus des plans COS, il a notamment contri-bué à la mise en place d’un service communication et d’un service juridique, dont il a assuré la direc-tion avec le professionnalisme et l’enthousiasme qui le caractérisent. Fondamentalement progressiste, l’homme de loi dresse un bilan très positif de son parcours au CHU : « Travailler au sein d’un service public est en parfaite cohérence avec mes valeurs. Le service à la collectivité est pour moi primordial et relève d’un véritable choix de société. Je suis fier et très honoré d’avoir travaillé pour une entreprise publique dont la mission est de fournir des soins de qualité à tous. » Et d’ajouter : « Une des chances de l’institution tient à la qualité et au dévouement de ses gestionnaires. Ca a été pour moi un véritable plaisir de travailler aux côtés des trois derniers administrateurs délégués, des hommes d’une grande valeur qui, faut-il le rappeler, exercent d’importantes responsabilités dans des conditions qui sont celles de la fonction publique. L’autre chance du CHU tient à la compétence de son personnel, à tous les niveaux. Qu’on ne m’en veuille pas d’accorder une mention spéciale au nursing qui est, à mes yeux, le véritable ciment entre les métiers de l’hôpital. Le CHU de Liège est une belle institution dont on ne parle sans doute pas encore assez … mais on parle rarement des trains qui arrivent à l’heure. »

distes de Belgique a d’ailleurs insisté pour que l’enregistrement des don-nées soit rendu obligatoire et non pas établi sur base volontaire. Cette exigence est en effet indispensable à la réussite du projet : « L’intérêt du registre est d’avoir en permanence une information claire sur toutes les prothèses qui sont placées et de voir comment elles se comportent dans la durée. Nous voulons pouvoir repérer le plus tôt possible les modèles qui auraient un taux d’échec important, avec nécessité d’une reprise chirurgi-cale, par exemple. De nouveaux pro-duits, censés être plus performants, arrivent régulièrement sur le marché. Mais lorsque l’on modifie le moindre détail dans les matériaux ou le design d’une prothèse, cela peut modifier radicalement son comportement bio-logique et donc créer des problèmes d’usure anormale. En orthopédie, que les produits soient labellisés CE signi-fie simplement qu’ils ont été fabri-qués selon des normes industrielles strictes, pas qu’ils ont été validés par des essais cliniques. Disposer d’un re-gistre national permettrait d’avoir plus rapidement du recul sur les types de prothèses utilisées et donc de réagir beaucoup plus vite en cas de défail-lance, même minime, d’un produit »,

poursuit Philippe Gillet. Ainsi, c’est grâce aux registres australiens et néo-zélandais que les prothésistes ont pu démontrer qu’une prothèse particulière connaissait un taux anor-malement élevé de reprise au bout de 7 ans en moyenne et déconseiller son usage. Sans enregistrement, cette information aurait sans doute mis de nombreuses années supplémentaires avant d’être clairement recoupée et diffusée.

Un autre avantage de ce registre se-rait d’assurer un meilleur suivi des patients, même s’ils changent d’hô-pital ou s’ils négligent les visites de contrôle car ils n’en éprouvent pas le besoin. «  Au CHU de Liège, nous tenons beaucoup à ces visites au mi-nimum bisannuelles, y compris pour les patients asymptomatiques. Car même sans signes cliniques, il peut y avoir de petites anomalies au fil des ans et il vaut toujours mieux faire une mini-intervention avant que la situa-tion ne se dégrade. C’est une poli-tique de médecine préventive qui nous paraît intelligente, mais qui est parfois remise en question, pour des raisons purement économiques. C’est ce qui s’est passé au Québec il y a deux ans  : le remboursement de ces visites de contrôle a été supprimé ».

ENREGISTRER TOUTES LES PROTHÈSES SERA BIENTÔT OBLIGATOIRE

En quarante ans de médecine orthopédique, le placement de prothèse est devenu un acte chirurgical presque "banal". Un enregistrement systématique et obligatoire des produits implantés, prévu pour le courant de cette année, devrait permettre d’améliorer le suivi des patients et de sécuriser le choix des praticiens pour un type de prothèse plutôt que pour un autre. Il était temps !

MANUEL MERODIO, CHEF DU SERVICE

COMMUNICATION ET DU SERVICE JURIDIQUE

Après plus de douze années de travail au CHU de Liège, Manuel Merodio quitte l’hôpital universitaire pour se consacrer à part entière à son cabinet d’avocats.

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