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Camions de bois sous contrôle

Forêts: la récolte pèse de moins en moins

Un nématode américain menace nos pins

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Revue spécialisée dans le domaine de la forêt et du bois, paraît 11 fois par an

Président: Max Binder Directeur: Markus Brunner Responsable d’édition: Urs Wehrli

Rédaction: Rosenweg 14, 4501 Soleure T +41 32 625 88 00, F +41 32 625 88 99 [email protected] Réd. en chef: Fabio Gilardi (fg), [email protected] Réd. adjoint: Alain Douard (ad), [email protected]

Administration: Rosenweg 14, 4501 Soleure, T +41 32 625 88 00, F +41 32 625 88 99, www.foretsuisse.ch

Annonces: Gassmann Media SA, Roger Hauser, chemin du Long-Champ 135, 2501 Bienne T +41 32 344 83 83, M +41 79 669 92 55 [email protected]

Abonnements: Manuela Kaiser, [email protected]

Prix de vente: Abonnement annuel: Fr. 89.–. Prix spéciaux pour apprentis, étudiants, retraités et groupes. Prix à l’unité: Fr. 10.–

Tirage: 1635 ex. (REMP / CS septembre 2016)

Impression: Stämpfli SA, Wölflistrasse 1, 3001 Berne

La reproduction des articles est autorisée uniquement avec l’accord de la rédaction. Mention des sources obligatoire

Label de qualité du groupe presse spécialisée de l’Association de la presse suisse

ISSN 0015-7597

No 11 SOMMAIREnovembre 2016 revue fondée en 1947

L’exploitation du bois a perdu de son attrait éco-nomique, révèle l’analyse des résultats du REF, réseau d’exploita-tions forestières. Ici, débardage dans les forêts du Jorat (VD).

La prochaine édition de LA FORÊT paraîtra début décembre.

Photo de couverture

Bornéo: une alternative au palmier à huile 23

Marché du bois La bûche, une niche stable Prix 2016/17 des bois-énergie 26Sapins de Noël, recommandations 27Stabilité des résineux aux ventes ONF Les prix du chêne flambent en France 29Evolution des prix des bois en Suisse Brèves 30 Ventes et mises de bois précieuxLe sentier du passe-partout 31

Services Publication: Calendrier forestier 2017Agenda 32

Echos des régions GE: 10 ans d’associationVS: Projet filièreBE: Apéro-boisFR: Stratégie approuvée Forêts en forme 33VD: Zoom sur les marteloscopes 34

Offre aux lecteurs 36

Page SilvivaCoup double avec une seule forêt 37

Page de l’ASF

Les loups ne remplacent pas la chasse 38

Page ForêtSuisse Communication 2020 en forêt 39

Actualité

164 nouveaux spécialistes diplômés à la HAFL 4Formicâble, lancement le 7 décembreBois suisse: écobilan positif 7A 90 ans, Stihl lit l’avenir dans les batteries 9Un salon repensé par et pour la filière bois Lucerne 2017: coup d’envoi donné Agrama 2016: fermes et forêts 10

Science et pratique

A Erstfeld, des pros inspectent des pros 12L’exploitation forestière fait moins recette 15Un nématode d’Amérique du Nord menace les pinèdes européennes 19

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Mauvaise etbonne nouvelles!

L’exploitation du bois a perdu de son attrait éco-nomique, révèle l’analyse des résultats du REF que vous pouvez lire en page 15. Mauvaise nouvelle, ceci signifie que les propriétaires forestiers (ou du moins certains) cueillent moins de bois alors que l’on sait que cette ressource indigène est déjà sous-exploitée! Ceci n’arrange pas la situation déjà difficile de toute la filière de première et de seconde transformation qui, il faut le dire, se bat pour survivre. Et c’est sans compter la perte d’un savoir-faire certain lié à une migration économique vers d’autres secteurs plus «porteurs».Dans le même temps, une étude du Fonds natio-nal suisse de la recherche scientifique décortique l’impact environnemental du bois suisse et conclut à un écobilan largement positif. En résumé, cette étude du Programme national de recherche «Ressource bois» (PNR 66) encourage à utiliser davantage le bois à la fois comme combustible et comme matériau. Voilà la bonne nouvelle à découvrir en page 4. Reste ouverte la question de savoir si (et surtout quand) ces conclusions vont faire bouger les choses, motiver à une utilisation accrue du bois suisse, l’une des seules ressources indigènes, et faire, en fonction du charmant jeu économique de l’offre et de la demande, remon-ter les prix des bois ronds. A ce propos, LA FORÊT vous propose dans la rubrique du Marché du bois une analyse et une rétrospective de l’évolution de cette matière première.

Bonne lecture, Fabio Gilardi

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A C T U A L I T É

HAFL ZOLLIKOFEN

164 nouveaux spécialistes diplômésLes étudiants de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL)

ont célébré la fin de leur cursus, couronné par un titre de bachelor ou de master.

Sur les 164 titres remis en 2016, 21 BA en foresterie ont été décernés. «Ce diplôme constitue une fondation large et solide sur laquelle bâtir votre carrière», a souli-gné Magdalena Schindler, directrice de la HAFL, en s’adressant à l’ensemble de la volée d’étudiants 2016. «Cependant, a- t-elle tempéré, au début, vous ne connaî-trez pas tout, et vous ne saurez pas tout faire. Un poste intéressant vous stimule, mais exige aussi beaucoup de vous – exac-tement comme nous l’avons fait durant vos études».

Ces spécialistes frais émoulus sont désormais prêts à assumer des tâches complexes dans le secteur privé, la fonc-

Une partie des représentants de la volée 2016 des masters …

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BA en foresterieOrientation Forêt et société: Auer Noemi (Fribourg); Busin Claudia (Aeschlen ob Gunten); Dober Alois (Küssnacht am Rigi); Imola Lea (Münsingen); Schwab Patrick (Busswil b. Büren);Orientation Forêt et filière du bois: Aeschlimann Christian (Knonau); Gianella Boris (Aquila); Haymoz Yves (Biglen); Hug Philipp (Ramsen); Hüsler Christian (Hildisrieden); Scherer Benjamin (Ittigen); Tortorella Gerardo (Courtepin);Orientation Forêts de montagne et dangers naturels: Caflisch Flurin (Maladers); Calanca Nicola (Claro); Dietsch Patrick (Maienfeld); Egloff Philipp (Zuchwil); Hiltebrand Fabien (Bülach); Lagler Esther (Euthal); Pochon Sébastien (Léchelles); Zambaz Kevin (Sion); Zaugg Adrian (Berne).

Master en life sciences, agriculture et foresterieAdolf Lukas (Worms, D); Chautems Claude (Lugnorre); Clarin Anna (Munich, D); Dazio Emanuele (Minusio); Dorsaz Mélanie (Saxon); Heer David (Murnhardt, D); Hepting Axel (Markdorf, D); Hlawatsch Stefan (Seevetal, D); Holzwarth Lena (Brackenheim, D); Kupferschmied Karent Paola (Bülach); Kyalo Carolyne (Nairobi, Kenya); Linder Riley (Seattle, USA); Mack Maria (Dillin-gen, D); Müller Rahel (Olten); Müller Christoph (Hallershausen, D); Osthei-mer Roman (Munich, D); Pereira Vieira Devault Maria (Saint Malo, F); Rigby Ale-xandra (St-Gall); Ruchti Karin (Gléresse); Sala Viola (Arbedo); Schalbetter Nadine (Olten); Schneider Marlen (Munich, D); Stäuble Tobias (Munich, D); Weiss Michael (Munich, D); Wyss Rahel (Neue-negg); Ziegler Rahel (Olten).

… et la partie des représentants de la volée 2016 des bachelors de la HAFL.

tion publique ou au sein d’associations. Vu la réelle demande en personnel qua-lifié, tant dans l’agriculture qu’en fores-terie ou dans l’industrie alimentaire, leurs perspectives professionnelles sont des plus réjouissantes.

A noter encore que six étudiants ont vu leurs excellents résultats récompen-sés. En foresterie, il s’agit de Benjamin Scherer (BE), BA en foresterie, prix du meilleur bachelor 2016; Philipp Egloff (SO), prix d’excellence pour son BA en foresterie; Rahel Müller (SO), prix du meilleur MA en life sciences.

HAFL

Le Triage forestier Rangiers-Sorne (Vallée de Delémont ouest)

met au concours un poste de

Garde forestier ESF (ou formation équivalente) à 100%Vos tâches: • Assurer, en collaboration avec 2 gardes, la conduite opérationnelle du triage

forestier regroupant 11 collectivités publiques et les forêts privées pour un volume annuel d’exploitation de 28 000 m3

• Gérer l’équipe forestière de 3 personnes.

Entrée en fonction: 1er décembre ou à convenir

Délais de postulation: 21.11.2016

Pour de plus amples renseignements techniques, veuillez-vous adresser auprès de M. Marcel Mahon, garde forestier, tél. 079 756 49 65

Les dossiers de candidatures sont à envoyer, avec la mention «Postulation» à la présidente du Triage: Madame, Rose-Marie Allemann, St-Hubert 11, 2854 Bassecourt. Tél. 032 426 54 56, 078 909 31 07

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L’ASSOCIATION DES PROPRIETAIRES FORESTIERS DU TRIAGE FORESTIER DE ST.-CIERGES ET ENVIRONS, COMPOSE DE 5 COMMUNES met au concours un poste de

garde forestier ESF à 100 %Vos tâches:– Assurer la conduite opérationnelle du triage forestier regroupant

750 ha de forêts publiques et 618 ha de forêts privées.– Information et conseil des propriétaires forestiers publics et privés.– Réalisation de travaux d’entretien des forêts publics et privées.– Elaboration du budget et des comptes de l’association fonction-

nant en pot commun.

Exigences:– formation de forestier ES.– Expérience professionnelle et connaissances en matière de

gestion des forêts, et d’entretien des forêts protectrices.– Très bonnes connaissances et intérêt pour la sylviculture et le

marché des bois.– Connaissance des outils informatiques et de l’info-géographie.– Esprit d’initiative et de responsabilité.– Facilité de contact, entregent.

Lieu de travail: Centre forestier de la Tuilière d’Oppens.

Entrée en fonctions: le 1er janvier 2017 ou à convenir.

Délai de postulation: 18 novembre 2016.

Pour de plus amples renseignements: Mr. Thierry Devallonné, président de l’association forestière, Tél. 079 383 54 30.

Les dossiers de candidatures, sous forme manuscrite précisant les domaines de compétences particulières et d’intérêts, sont à envoyer avec la mention: «Postulation» à Mr.Thierry Devallonné, Ch. de l’Epine 10, 1410 Correvon.

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A C T U A L I T É

ÉTUDE FNS-EPF

Bois suisse: écobilan positifUtiliser davantage le bois, comme combustible et comme matériau.

Une analyse globale de l’impact environ-nemental du bois en Suisse a examiné de manière systématique toute sa chaîne de valeur: de la coupe des arbres jusqu’à leur recyclage ou leur combustion.

L’étude, menée dans le cadre du Pro-gramme national de recherche «Ressource bois» (PNR 66) estime que l’utilisation du bois en Suisse génère une réduction com-prise entre 2,0 à 3,1 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an (la Suisse en a émis 52,6 millions/t en 2013). Cette diminution provient pour deux tiers du chauffage domestique ou industriel (le bois remplace le gaz naturel et pétrole) et pour un tiers à l’utilisation du bois dans la construction et la fabrication de meubles. Là, il substitue des matériaux au bilan carbone significatif (ciment, acier, aluminium et plastiques).

«Nous avons évalué différents impacts environnementaux en relation avec le

changement climatique, la consomma-tion des ressources énergétiques, la pol-lution de l’air ou encore la perte de bio-diversité», explique Florian Suter, premier auteur de l’étude.

Particules fines: le problème

L’impact environnemental le plus élevé provient du papier à cause de la demande énergétique de sa production, suivi par le chauffage domestique ou industriel, la fabrication de planches et finalement la coupe des arbres. «Les différents impacts environnementaux dépendent bien entendu des utilisations précises, souligne l’auteur. Mais d’une manière générale, les demandes énergétiques pour la fabrica-tion de produits en bois sont relativement basses comparées à d’autres matériaux.» Un point négatif concerne les émissions

de particules fines lors de la combustion. Elles polluent l’air et ont un impact sur la santé. «L’impact des importations peut être important, poursuit Florian Suter. Elles consistent souvent en des produits semi-finis issus de forêts qui ne sont pas toujours entretenues de manière durable.»

Les chercheurs formulent trois recom-mandations: utiliser largement le bois là où la substitution apporte les plus grands avan-tages (matériaux de construction et éner-gie); atténuer les aspects négatifs tels que l’émission de particules fines; considérer l’ensemble de la chaîne du bois pour maxi-miser les effets positifs. Les forêts devraient être davantage exploitées, selon Stefanie Hellweg, professeure à l’Institut d’ingénie-rie environnementale d’ETH Zurich: «Leurs stocks grandissent en Europe et en Suisse. Leur bénéfice pour le climat n’est donc pas exploité au maximum. On l’oublie parfois, mais le bois constitue l’un des très rares matériaux renouvelables disponibles.»

Informations: www.snf.ch/fr/pointrecherche/newsroom >-de-la-foret-au-papier-le-impact-environ-nemental-du-bois-suisse-decortique.aspx

DÉBARDAGE

Formicâble, lancement le 7 décembreCe nouveau programme transfrontalier Interreg France-Suisse de formation en câblage entre dans sa

phase concrète. Il vise l’objectif durable d’amélioration de la gestion forestière.

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Avant de réaliser du débardage par câblage en terrain irrégulier (à d.), l’apprentissage se fait très bien en terrain plat (ci-dessus).

L’Association câblage Suisse romande (ACSR), en collaboration avec le Pôle excellence bois Pays de Savoie, annonce le lancement de la phase concrète de son projet Formicâble (Formation innovation câble – le câblage au service de l’exploi-tation forestière), le 7 décembre prochain dans la région de Romainmôtier (VD).

La journée sera articulée en deux volets: la présentation de ce projet Interreg

France-Suisse (budget 1,4 million d’euros, dont les deux tiers de la part française seront financés par des fonds européens), puis la découverte sur le terrain de l’une

des techniques modernes de câblage. L’objectif de cette première journée est d’établir des contacts et de procéder à des échanges d’expérience afin de pour-suivre ce projet en vue de répondre aux attentes des différents acteurs concernés par le câblage.

Dans un sens plus large, les axes direc-teurs de Formicâble sont l’état des lieux des techniques de câblage, l’analyse du potentiel de la ressource en termes d’em-ploi et de filière, l’élaboration d’un guide de références à destination des acteurs de la chaîne de production du bois, la mise en place d’une formation et la mutualisa-tion des compétences. A noter encore que les territoires français des Alpes du Nord récoltent 50 000 m3 de bois par câblage, contre plus de 300 000 m3 en Suisse.

Les personnes intéressées sont priées de prendre contact aux adresses ci-dessous:

Informations: www.formation-forestiere.chACSR, Hugues Philipona ➞ www.foretvalais.ch

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A C T U A L I T É

Hans-Peter Stihl, fils aîné du fondateur de l’entreprise, Andreas Stihl, s’est exprimé à l’hôtel de ville de Waiblingen: «Rester proche de l’homme est notre leitmotiv depuis 90 ans.» Il a ajouté: «Nous ne dépensons que l’argent que nous possédons.»

Le directoire du groupe Stihl à la conférence de presse d’automne à Waiblingen. De g. à d.: Wolfgang Zahn, Carl D. Angler, Norbert Pick, Bertram Kandziora (président), Michael Prochaska, Stefan Caspari (communication).

Pour son nonantième anniversaire, le constructeur de tronçonneuses et d’outil-lage fondé en 1905 n’a pas à rougir des résultats de son groupe. Durant les huit premiers mois de cette année, ses ventes ont crû de 5,4% à près de 2,4 milliards d’euros (par rapport à la même période de 2015). Le président du directoire, Ber-tram Kandziora, ne l’a pas caché: «Pour 2016 (…) nous visons un résultat record, aussi bien en termes d’unités écoulées que de chiffre d’affaires.»

C’est dans le domaine des outils à accumulateurs que la marque enregistre une croissance record («un taux à deux chiffres»); ce type d’articles représente

environ 5% du chiffre d’affaires. La direc-tion s’attend à ce que ce segment soit son principal réservoir de croissance ces pro-chaines années; elle souhaite conquérir de nouveaux groupes d’acheteurs avec ses outils à batteries et gagner encore des parts de marché. Pour autant, Stihl n’abandonne pas le domaine des outils à essence, où elle veut continuer de croître et de s’étendre, mais tient pour probable un «nivellement» progressif du marché des équipements à moteur à explosion.

Mêmes performances et autonomie comparableResponsable R&D (recherche et déve-loppement) au sein du directoire, Wolf-gang Zahn explique: «Les tronçonneuses à accus doivent égaler celles à moteurs thermiques: même autonomie, même puissance. C’est pourquoi les moteurs thermiques restent dominants dans la catégorie de puissances entre 2,5 et 3 kW. Mais les choses évolueront ces prochaines années. Dans cinq ans, seul le marché des scies de 5 kW restera dominé exclusive-ment par les moteurs thermiques.»

Au-delà de la capacité des batteries, leur poids et leur robustesse sont des cri-tères importants. Selon ses propres dires, Stihl propose à l’heure actuelle l’accumu-lateur le plus léger du marché en regard de sa capacité. En plus, les accus de la marque sont étanches à l’eau.

L’essentiel de la demande pour les outils à accumulateurs provient de domaines où les émissions sonores doivent être limitées:

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soins aux arbres, services de parcs et pro-menades urbains, interventions près d’hô-pitaux. Le fabricant compte bien ne pas se cantonner sur le marché des outils profes-sionnels, mais conquérir aussi le secteur domestique avec une gamme de produits spécifiques qui sera lancée l’an prochain.

Investissements en vue

Pour maintenir sa capacité concurrentielle et améliorer son processus de distribution, la maison de Waiblingen va investir près de 1 milliard d’euros de par le monde entre 2016 et 2019. Cet argent sera consacré à la R&D, à la production et à la distribu-tion. Dans cette optique, le groupe a déjà acquis, début août, une participation dans l’entreprise chinoise Globe Tools, un fabri-cant d’accumulateurs établi à Changzhou. La direction de Stihl attend de cette prise de capital des synergies, une production à moindres coûts et plus intégrée et un accès facilité à de précieux composants.

Du côté de la distribution, le fabricant compte étendre sa présence en ligne et son réseaux de revendeurs. «Ces derniers doivent apprendre à susciter un enthou-siasme pour les outils à accumulateurs chez nos clients. Nos revendeurs doivent aussi investir dans leurs lieux de vente pour mieux présenter nos articles à batteries.» A cette fin, le constructeur offre des for-mations à ses représentants et organise des «road shows» au cours desquels il va présenter lui-même ses produits dans les magasins.

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ENTREPRISES

A 90 ans, Stihl lit l’avenir dans les batteriesFin septembre, lors de sa conférence de presse d’automne au siège historique de l’entreprise, à

Waiblingen (D) près de Stuttgart, le directoire de Stihl a présenté les résultats du groupe et exposé ses orientations stratégiques. Le moteur à explosion reste dominant, mais l’avenir est dans l’accu.

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A C T U A L I T É

AGRAMA 2016

Fermes et forêtsLUCERNE 2017

Coup d’envoi donnéLa 24e Foire forestière internationale ouvrira ses portes sur l’Allmend

lucernois dans moins de 10 mois, du 17 au 20 août 2017.

Lucerne représente l’un des plus beaux espaces d’exposition d’Europe: le Pilate en toile de fond, des halles modernes à l’infrastructure au top, un propre arrêt RER et le soleil comme invité permanent.Ces avantages concourent à l’ambiance unique de la Foire forestière organisée tous les deux ans. Les techniques forestières révélées par 280 exposants y reflètent une gestion

Salon référence de la filière bois en France, Eurobois est désormais organisé tous les deux ans, les années paires, en alternance avec le salon allemand Ligna. Il s’adresse à la fois aux marchés national et inter-national. En 2016, Eurobois revient à son positionnement historique: l’événement professionnel incontournable des équi-pements et des techniques de la trans-formation du bois et du bois matériau.

Cette édition, portée par de nouvelles ambitions, a été repensée par et pour

Agrama, importante exposition de machines agricoles et forestières, donnera, cette année, sensiblement plus de poids au secteur «Forêt et bois» du 24 au 28 novembre 2016 à Berne.

Quelque 260 exposants des secteurs agricole et forestier seront présents sur les 59 000 m² de surface que compte la foire, une surface à nouveau augmentée par rap-port à l’édition précédente de 2014.

Cette foire spécialisée vise à répondre aux besoins spécifiques de l’agriculture et de l’économie forestière suisse avec les plus récents produits et prestations dans diffé-rents domaines, comme entre autres l’arro-sage et l’irrigation, les prairies et chemins, les machines et engins forestiers, les équi-pements pour les pentes et les tracteurs, le transport et la manutention, les services financiers agricoles, ou la presse agricole d’éditions nationale et internationale.

Informations:www.agrama.ch

des forêts différenciée et efficiente. La dynamique plateforme d’exposition pour la forêt et le bois présente le championnat de débitage, tous les quatre ans le cham-pionnat de bûcheronnage professionnel et elle est un rendez-vous important sur le plan politique et social avec des échanges au-delà des frontières de la Suisse. De nouvelles idées y germent – comment répondre aux défis du réchauffement climatique – et le congrès spécialisé de ForêtSuisse, les journées de la HES ber-noise et le «Rendez-vous Forst, Forêt, Foresta» dans une nouvelle formule pro-mettent des rencontres très intéressantes.

Informations:www.forstmesse.com

EUROBOIS 2016

Un salon repensé par et pour la filière bois

Les professionnels du secteur des équipements et des techniques de la transformation du bois et du bois matériau se retrouveront à Lyon du 15 au 18 novembre prochains.

les professionnels de la filière, afin de répondre à leurs attentes et aux évolu-tions du marché, et ce dans la droite ligne du contrat de la filière bois. Conçu avant tout comme un outil de développement et de réponse aux enjeux du marché, le salon lyonnais réaffirme l’importance de la soutenir et de fédérer l’ensemble de ses acteurs, qu’ils soient industriels, fabricants, artisans, institutions, fédéra-tions, autour d’un seul et même événe-ment leader.

Sur plus de 25 000 m2 à Lyon-Eurexpo, l’ensemble des professionnels nationaux et internationaux, quels que soient leurs profils et leurs secteurs d’activité, seront réunis: exploitants forestiers, entreprises de travaux forestiers, scieries, fabricants de panneaux, d’emballages, producteurs de pellets, de plaquettes forestières, agen-ceurs, cuisinistes, charpentiers, menuisiers ébénisterie, négoce, bois-énergie, MOB …

Ce salon rencontre un véritable succès avec plus de 300 exposants et marques inscrits, dont 25% présents pour la pre-mière fois. Le salon propose cette année une nouvelle segmentation pour pré-senter une offre complète sur la partie machine, process et matériau, sur tous les segments de marché. Dans cette optique, Eurobois fait place à la partie composites et aux nouveaux débouchés du marché, afin d’apporter des premiers éléments de réponse aux enjeux de demain.

Informations: www.eurobois.net

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Impressions et ambiance à Eurobois 2015.

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S C I E N C E E T P R A T I Q U E

les papiers du conducteur, sa capacité à conduire, les données du véhicule, la charge et son assurage ainsi que le respect des temps de travail et de repos. Si cet examen suscite des soupçons de carences plus graves, la police soumet le véhicule à un contrôle approfondi en atelier, avec fosse d’inspection et appareils spécialisés.

«Nous contrôlons de manière aussi rapide que possible et aussi détaillée que nécessaire. Si quelque chose n’est pas conforme, nous suivons ces trois prin-cipes: respect, légalité, proportionnalité», détaille Stefan Simmen. La plupart des policiers de son équipe sont eux-mêmes d’anciens chauffeurs de poids lourds et ils ont pour devise: «Des pros inspectent des pros».

Carences techniques

Comme le précise Stefan Simmen, l’aug-mentation du trafic entraîne une hausse du nombre d’infractions. Celles-ci concernent surtout les dépassements du poids auto-risé ou des dimensions (longueur, lar-geur, hauteur) et les défauts techniques du véhicule, notamment des roues ou des pneumatiques. En revanche, les heures de travail et de repos sont mieux respectées qu’auparavant et les problèmes relatifs à la cargaison sont moins fréquents.

Erstfeld, en bordure de l’A2 qui conduit au Gotthard: c’est là que, depuis 2009, la police cantonale uranaise contrôle les poids lourds qui franchissent le tunnel en direction de l’Italie (voir encadré).

Le directeur du centre, Stefan Simmen, en explique le concept: «Le passage du Gothard est très fréquenté. Dans le tunnel et sur la rampe sud direction Bellinzone, les poids lourds qui présenteraient des défauts techniques, une charge mal fixée ou dont le chauffeur serait fatigué met-traient en danger les autres usagers. D’où notre règle: tout ce qui ne répond pas aux normes n’a pas sa place sur la route.»

Succession de contrôles

Tout poids lourd qui s’apprête à franchir le Gothard doit quitter l’A2 et entrer dans le centre. Il y passe d’abord le contrôle de hauteur. Si la police le sélectionne pour l’examen par échantillonnage, il aborde alors le contrôle préalable dynamique, avec bascule et profileur. Ensuite, soit il peut reprendre sa route, soit il subit encore un contrôle de police portant sur

* Ferdinand Oberer, est rédacteur en chef de WALD und HOLZ. Traduction: Rémy Viredaz, Genève

Les transporteurs du groupe de travail écoutent les explications concernant le contrôle des véhi-cules. A d., un camion au banc de contrôle dynamique (pesée et vérification des dimensions et profils). En bas, vérification des sangles et de leur conformité.

TRANSPORT DE BOIS

A Erstfeld, des pros inspectent des pros Le groupe «Transports de bois» de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG) a visité fin août le Centre de contrôle du trafic lourd d’Erstfeld (UR), afin de s’y renseigner «à la source» sur la sécurité

du trafic et des véhicules et sur la manière correcte d’assurer les chargements de bois.

Textes et photos: Ferdinand Oberer*

Parmi les défauts techniques, ajoute Stefan Simmen, la police constate souvent des éclairages défectueux, ce qui a déjà provoqué des accidents dans le tunnel avec des motocyclistes. «Si un camion a un phare éteint, le motard croit avoir en face de lui un autre motard, et il dépasse.»

Un pot d’échappement troué peut devenir dangereux s’il y a un bouchon dans le tunnel. On trouve régulièrement

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L’«étagère aux horreurs» du centre de contrôle laisse perplexe. Ci-dessous, une «pièce à conviction» éloquente.

aussi des châssis endommagés, des atte-lages de semi-remorques délabrés, des freins de stationnement défectueux.

Les roues et les pneus ne sont pas en reste, poursuit Stefan Simmen: «Là, on a vraiment tout vu: des flancs de pneus raccommodés avec du fil de fer, des fuites dans les conduites de freins, des amortis-seurs usés, des rotules de direction rabo-tées, des disques de freins usés ou fissurés. Beaucoup de transporteurs ne remplacent pas les pièces de leur véhicule par des pièces de marque, mais par des imitations qui ne tiennent pas le coup longtemps.»

Charger correctement

Au moment de parler de la cargaison, Stefan Simmen s’arrête en particulier sur le cas du bois: «Pour le transport de bois ronds, le véhicule doit être équipé de ran-chers stables et de cales sur la surface de chargement, ainsi que d’une paroi ou d’une grille frontale derrière la cabine. Les troncs ne doivent pas dépasser la hauteur des ranchers et ils doivent être solidement sanglés.»

Pour les chargements hétérogènes ou les troncs très faibles, l’idéal serait de passer un filet par-dessus la cargaison. Cependant, le coefficient de frottement élevé de l’écorce fait que les sangles et la grille frontale sont en général suffisants, estime Stefan Simmen. Il renvoie à ce sujet aux «Interne Richtlinien Rund- und Stammholz» («Directives internes pour les transports de bois ronds et de billons»), qui ne sont toutefois valables que pour le canton d’Uri. Le groupe a pu voir que les recommandations de la Communauté de travail allemande des utilisateurs de bois brut (Arbeitsgemeinschaft der Rohholzverbraucher) relatives au charge-ment des véhicules de transport étaient également consultées.

Transports de bois

Pendant la visite des installations de contrôle préalable et de contrôle appro-fondi, les membres du groupe Transports de bois ont pu assister à l’inspection d’un train routier de bois brut et d’un convoi de sciages. Le contrôle dynamique pré alable du transport de sciages concernait le poids, les dimensions et l’assurage de la charge au

moyen de sangles tendues: disposition des sangles, traces d’usure et normes.

Le transport de grumes a subi un contrôle approfondi des roues et du châs-sis. Les policiers du centre de contrôle ont souligné à cette occasion l’importance du bon entretien des véhicules. Beaucoup d’entreprises accusent les contrôleurs de les pousser à la ruine avec ces exigences policières. A quoi Stefan Simmen et son équipe ont une réponse toute prête: «Si quelqu’un économise sur l’entretien et l’équipement de ses véhicules, non seu-lement il met en danger les autres usa-gers de la route, mais il pratique aussi une

concurrence déloyale à l’égard de toutes les entreprises qui investissent régulière-ment dans la maintenance de leur flotte.»

Informations:www.astag.chwww.astra.admin.chwww.ur.chwww.rohholzverbraucher.de

Le Centre de contrôle du trafic lourd d’ErstfeldLe trafic de marchandises a fortement augmenté en Suisse ces 25 dernières années. D’après les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, les prestations de transport du trafic lourd ont passé de 10,9 milliards de tonnes-kilomètres en 1990 à 16,6 milliards en 2014. Un tiers environ du trafic de marchandises ne fait que transiter, et l’une des plus importantes voies de transit à travers les Alpes est l’A2 qui passe par le tunnel du Gothard. Pour vérifier l’aptitude des poids lourds à rouler et améliorer ainsi la sécurité sur ce trajet, la Confédération a construit le Centre de contrôle du trafic lourd d’Erstfeld, entré en service en 2009. Tous les poids lourds qui empruntent le Gothard doivent passer par ce centre. Les spécialistes de la police cantonale d’Uri en contrôlent environ 6%. Jusqu’à 100 contrôles par jour sont possibles. Lorsque la route du col est surchargée, le centre fait aussi office de «compte-gouttes» pour doser le trafic. Avec ses 7 hectares, l’installation sert également d’aire de repos pour les chauffeurs, qui y disposent de sanitaires gratuits. De janvier à août, la police uranaise a compté plus de 24 000 nuitées sur le site.

www.laforet.ch

La revue des propriétaires forestiers et des «pros» de la forêt

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* Patric Bürgi est collaborateur scientifique et Bern-hard Pauli professeur en gestion d’entreprises fores-tières à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen. Roland Burri est collaborateur spécialisé de l’unité Economie & économie d’entreprise au sein de ForêtSuisse à Soleure. Traduction: HAFL.

production dépeint cependant une situa-tion réjouissante en ce qui concerne les prestations de services: leur moyenne natio-nale est nettement positive. Seules les entre-prises du Plateau affichent une perte pour ces prestations. Elle est due aux prestations régaliennes et à d’autres prestations de ser-vices (par ex. écoles en forêt, conférences, visites, enseignement), dont le revenu peut être nul ou insuffisant.

La moyenne suisse pour la production de biens n’est que légèrement négative. Il existe cependant des différences sensibles entre les zones forestières: les exploitations du Plateau dégagent un bénéfice, alors que celles du Jura sont déficitaires (tab. 1).

Fortes disparités entre les résultats d’exploitationBien que beaucoup d’exploitations fores-tières connaissent une situation écono-mique difficile, chaque zone forestière abrite des entreprises affichant des résul-

Les résultats bruts du réseau d’exploita-tion des entreprises forestières (REF) sont récoltés par des experts de ForêtSuisse. La Haute école des sciences agronomqiues, forestières et alimentaires (HAFL) analyse et interprète ces données sur mandat des Offices fédéraux de l’environnement et de la statistique.

La moyenne nationale des résultats d’ex-ploitation des entreprises forestières du REF est, en 2015, négative (–55 CHF/ha). A l’exception des Préalpes, toutes les zones forestières affichent un déficit d’exploita-tion. La principale responsable de cette situation est l’exploitation forestière (tab. 1). Une analyse plus en détail des centres de

tats positifs (fig. 1). Cela démontre que les conditions-cadres générales, telles que les prix des bois ou les charges salariales, ne peuvent pas être tenues pour seules responsables des difficultés économiques des exploitations forestières. Cela indique par ailleurs l’existence d’un potentiel d’amélioration que des comparaisons systématiques avec des entreprises per-formantes (benchmarking) permettraient par exemple d’identifier.

Situation difficile pour l’exploitation forestière Comme lors des années précédentes, l’exploitation forestière est le poste le plus déficitaire (fig. 2). Au niveau de la moyenne nationale, ce sont tout particulièrement les forêts de production et de protection qui participent, dans une large mesure, à ce résultat (fig. 2). Les recettes en forêts de loisirs ne parviennent cependant pas non plus à couvrir les coûts afférents.

L’accroissement des volumes exploités tend à faire baisser les coûts de récolte du bois. Ici un exemple de récolte du bois hautement mécanisée en montagne.

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REF: RÉSULTATS 2015

L’exploitation forestière ne fait plus recetteL’interprétation des résultats du Réseau d’exploitations forestières (REF) de la Suisse montre que

l’abolition du taux plancher du franc suisse par rapport à l’euro en janvier 2015 a des effets visiblement négatifs sur les prix du bois et, de fait, sur le produit des ventes des exploitants forestiers.

Par Patric Bürgi, Bernhard Pauli et Roland Burri*

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Tab. 1: Résultats d’exploitation du REF par centre de production et zone forestière en 2015. Les pourcentages expriment la part du résultat d’un centre de production par rapport au résultat de l’ensemble de l’exploitation. Lorsqu’un centre de production affiche des pertes et entraîne un résultat d’ex-ploitation négatif, il est précédé par le signe moins.

Les pertes affichées par la production de biens sont essentiellement attribuables à la production de bûches pour le bois-énergie. Il faut toutefois souligner que la production de bûches est un travail effec-tué par mauvais temps et qu’elle peut être considérée, dans une certaine mesure, comme une prestation pour la population.

Il est cependant réjouissant de consta-ter, dans toutes les zones forestières, des résultats positifs pour la production de plaquettes et les prestations aux tiers, qui sont particulièrement importantes sur le Plateau (fig. 2).

Structure des recettes et des coûts La fig. 3 indique la structure des recettes et des coûts des exploitations du REF pour l’année 2015. Les sources de revenus les plus importantes des exploitations fores-tières sont les ventes de bois façonnés, avec 25%, et les contributions, qui for-ment 20% des recettes totales des exploi-tations. Le poste de frais de loin le plus

Fig. 2: Résultats d’exploitation par centres de production et zones forestières au sein du REF en 2015.

Fig. 1: Ecarts entre les résultats d’exploitation par zones forestières du REF en 2015 (les entre-prises dont les produits et/ou les coûts sont >6000 CHF/ ha ne sont pas représentées).

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Jura Mittelland Voralpen Alpen Schweiz

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Résultats par centres de production du REF, 2015

Forêt de production

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Forêt de loisir

Forêt nature et paysage

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Plateau Préalpes Alpes Suisse

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important est le 2e échelon de production, contribuant pour 32% aux coûts totaux. Les frais de récolte constituent 94% de ces derniers.

Bois: revenus plus faibles à cause du choc du franc Une analyse détaillée des revenus issus du bois montre que les ventes de bois façon-nés ont diminué de 7% en moyenne (5 CHF/m3) pour 2014–2015 (tab. 2). Avec 8% (7 CHF/m3), cette baisse des recettes est plus forte pour les résineux que pour les feuillus (4%, soit 3 CHF/m3). Un exa-men des différents assortiments montre que les baisses de revenus les plus impor-tantes sont attribuables au bois d‘industrie (feuillus et résineux) et aux grumes rési-neuses (tab. 2). Par contre, les revenus du bois-énergie sont restés presqu’au même niveau que celui de l’année précédente.

Les plus faibles recettes issues du bois et une diminution de l’exploitation de bois ont entraîné un recul de 8% (42 CHF/ha) des revenus de l’exploitation forestière en 2014–2015 (tab. 2).

Conclusions et perspectivesAu vu de la situation économique et moné-taire actuelle, il faut pour le moment s’at-tendre à ce que les prix du bois stagnent à ce faible niveau. La situation économique déjà difficile de beaucoup d’exploitations forestières risque d’empirer.

Les revenus provenant de l’exploita-tion forestière ne pouvant être que peu influencés, le recours à des mesures de réduction des coûts s’impose. Du fait de l’effet de levier important et du potentiel de réduction des coûts qui existe un peu partout (Bürgi et al. 2016), des approches

de réduction des coûts de récolte du bois pourraient par exemple être examinées. Un recours plus fréquent aux entreprises d’abattage professionnelles ou encore l’ac-quisition de volumes de coupe et d’unités de coupe plus importants peuvent partici-per à la réduction des coûts de récolte. L’ar-ticle de Bürgi et Pauli (2013) offre une des-cription complète des possibles approches de réduction des coûts de récolte du bois. Dans tous les cas, il faut insister sur l’impor-tance d’une stratégie d’entreprise et d’ex-ploitation forestière claire, qui constitue la base du succès économique.

Informations complémentaires: www.bfs.admin.ch ➞ Agriculture, sylviculture

Fig. 3: Structure des produits et des coûts du REF pour l’exploitation forestière en 2015.

Tab. 2: Recettes de l’exploitation forestière, exploitation du bois et revenus de la vente de bois façonnés.

Références:

Bürgi P, Sekot W, Ermisch N, Pauli B, Möhring B, Toscani P (2016) Forstbetriebe Zentraleuropas unter der Lupe. Forstbe-trieblicher Kennzahlenvergleich zwischen Deutschland, Österreich und der Schweiz. Wald und Holz. 97 (4): 24–27.

Bürgi P, Pauli B (2013) Ansätze zur Senkung der Holzerntekosten in der Schweiz. Schweizerische Zeitschrift für Forstwesen, 164 (6).

Bürgi P, Pauli B (2013) Ansätze zur Senkung der Holzerntekosten in der Schweiz. Schweizerische Zeitschrift für Forstwesen, 164 (6)

SNB (2016) Zinssätze und Devisenkurse. Bern: Schweizerische Nationalbank. https://data.snb.ch/de/topics/ziredev#!/cube/devkum (08.09.2016)

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en juillet-août). Lorsque l’été est frais et humide, leur reproduction est ralentie et l’infestation n’entraîne aucun symp-tôme caractéristique.

Le nématode du pin s’attaque sur-tout aux espèces du genre Pinus. Le pin maritime (P. Pinaster), le pin noir (P. nigra), le pin sylvestre (P. sylvestris), le pin de montagne (P. mugo) et le pin d’Alep (P. halepensis) comptent parmi les espèces sensibles en Europe. Dans des cas exceptionnels, d’autres espèces de conifères (par exemple Abies, Larix, Picea, Pseudotsuga) peuvent également être infestées. Etant donné qu’elles tolèrent plus ou moins bien la présence du néma-tode, l’infestation passe généralement inaperçue. Les arbres atteints constituent

Le nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus) est un ver filaire parasite d’en-viron 1 millimètre de long (fig. 1). Sa tête est munie d’un stylet perforant les cellules végétales qui lui servent de nourriture. Pour coloniser un arbre hôte, le nématode du pin doit être transporté par un organisme appelé vecteur. Des longicornes du genre Monochamus (fig. 1) jouent ce rôle en introduisant le ravageur lors des morsures d’alimentation sur des branches d’arbres sains. Le nématode pénètre dans le bois des branches par des lésions de l’écorce. Chez les arbres hôtes sensibles, il se multi-plie de façon explosive et se répand dans les tissus assurant le transport de l’eau. Privé d’eau, l’arbre infesté dépérit.

Les arbres dépérissants ou morts deviennent des sites de reproduction de longicornes. Les nématodes présents dans le bois se rassemblent dans les chambres larvaires où ils colonisent les larves de lon-gicornes. En été, les jeunes insectes s’en-volent, transportant les nématodes, vers des arbres sains auxquels ils les inoculent lors des forages d’alimentation.

Symptômes et spectre d’hôtes

Le premier symptôme de la présence de nématodes est une baisse de la pro-duction de résine. Celle-ci se manifeste par une coloration en brun-rouge des aiguilles, qui progresse rapidement du sommet vers le pied de l’arbre. Comme les aiguilles ne tombent pas, cette colora-tion brun-rouge est le symptôme le plus frappant du dépérissement de l’arbre. Ce dernier meurt en deux ou trois mois si les températures sont optimales pour la reproduction des nématodes (c’est-à-dire une moyenne journalière de 20 °C

* Simone Prospero est collaborateur scientifique du groupe Phytopathologie à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Daniel Rigling est responsable de ce même groupe. Traduction: Michèle Kaennel Dobbertin, WSL

Figure 1: A d.: pins maritimes (Pinus pinaster) infestés par le nématode du pin au Portugal. Ci-dessus, Monochamus galloprovincialis est le principal vecteur du nématode du pin en Europe (en haut), un ver filaire d’environ 1 mm de long (en bas).

SANTÉ DES FORÊTS

Un nématode d’Amérique du Nord menace les pinèdes européennes

Les pinèdes suisses sont encore exemptes des nématodes du pin, un des ravageurs du pin les plus dangereux au monde. Mais cet organisme nuisible originaire d’Amérique du Nord et dont le premier

signalement en Europe remonte à 1999, au Portugal, pourrait bien atteindre nos contrées.

Par Simone Prospero et Daniel Rigling*

toutefois des réservoirs pour le ravageur et sa propagation.

Répartition actuelle

Le nématode du pin est originaire d’Amé-rique du Nord, où les espèces de pin autochtones se sont adaptées au rava-geur et ne présentent guère de dommages significatifs. Au début du XXe siècle, il a été introduit accidentellement au Japon, entraînant le dépérissement à grande échelle de Pinus thunbergii et P. densiflora. Depuis les années 1980, il est également présent en Chine, à Taïwan et en Corée.

En Europe, le premier cas a été signalé en 1999 au Portugal, sur des pins mari-times près de Lisbonne. Les nématodes

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ont probablement été introduits par des longicornes présents dans du bois d’em-ballage en provenance d’Asie. Malgré des mesures de lutte rigoureuses et coû-teuses (environ 80 millions d’euros de 1999 à 2009), le ravageur a poursuivi sa progression. L’ensemble du territoire por-tugais et l’île de Madère sont aujourd’hui classés zones infestées. En 2008, d’autres foyers ont été découverts en Espagne, près de la frontière portugaise. Des mesures d’éradication à grande échelle sont en cours dans ces zones. Dans ces deux pays, c’est le longicorne autoch-tone Monochamus galloprovincialis qui a été le vecteur du nématode.

Afin d’éviter d’introduire le ravageur dans d’autres pays européens, les direc-tives en matière d’importation de bois, d’écorce et de conifères en provenance du Portugal ont été renforcées. Tous les matériaux à base d’écorce et de bois (y compris le bois d’emballage) en prove-nance de ce pays doivent être traités ther-miquement conformément au standard NIMP 15 (Normes internationales pour les mesures phytosanitaires), c’est-à-dire pendant 30 minutes à ≥ 56 °C. Ce trai-tement détruit tous les nématodes et les insectes qui pourraient être présents. En outre, tous les pays membres de l’Union européenne (UE) procèdent à des relevés annuels sur la présence de nématodes du pin. Ce suivi doit apporter la preuve qu’un pays donné est exempt de Bursaphelen-chus xylophilus (statut «exempt d’infes-tation») et donc que son bois peut être exporté librement.

La Suisse participe à ces mesures dans le cadre de son accord agricole avec l’UE. Une directive du Service phytosa-nitaire fédéral (voir encadré «Manuel de

gestion …») tient lieu d’aide à l’exécution à l’intention des autorités et des ser-vices forestiers.

La situation en Suisse

En Suisse, le pin sylvestre (l’espèce de pin la plus commune), le pin de montagne et le pin noir figurent parmi les essences les

plus vulnérables au nématode. Leurs aires de répartition couvrent environ 43 400 hec-tares. Une grande partie de ces forêts de pins se trouvent dans les Alpes (Valais et Grisons), souvent sur terrains pentus où elles ont une fonction protectrice (Inven-taire forestier national 2004–2006). Les plus menacées sont les pinèdes peu denses sur des stations chaudes comme

Mise en évidence du nématode du pinLes symptômes d’une infestation par le nématode du pin ne sont pas spécifiques et peuvent également être causés par d’autres organismes nuisibles ou des facteurs abio-tiques. De ce fait, seule une analyse en laboratoire permet d’apporter la preuve formelle de sa présence. Les nématodes sont extraits des copeaux de bois au moyen de la tech-nique de Baermann. Ils sortent des copeaux et se rassemblent dans un tube à l’intérieur de l’entonnoir. Ils sont ensuite identifiés au microscope et aussi, de plus en plus souvent, au moyen d’analyses d’ADN.

A g.: prélèvement d’échantillons sur un pin sylvestre (Pinus sylvestris) dépéri. Au centre: entonnoirs de Baermann remplis de copeaux. A d., en haut: vue microscopique de néma-todes du bois et, en bas, analyse d’ADN pour mettre en évidence la présence de nématodes du pin. Lorsque le résultat est positif pour un échantillon donné, une bande blanche appa-raît sur la ligne inférieure, comme c’est le cas pour deux échantillons sur cette photo.

Figure 2: Monitoring du nématode du pin en Suisse (2010–2011). A gauche, stations de pins avec présence et absence de Bur-saphelenchus et stations avec présence de B. mucronatus kolymensis; à droite, fré-quence des espèces du genre Bursaphelen-chus (nombre d’échantillons infestés sur un total de 98 arbres testés positifs).

Photos: Phytopathologie–WSL

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le Valais central et le Bas-Valais, au pied sud du Jura et dans la vallée grisonne du Rhin entre Thusis et Landquart (figure 2).

Depuis 2010, le WSL relève les signale-ments de nématodes du pin dans les prin-cipales stations à pin en Suisse (figure 2). En outre, les chercheurs du WSL surveillent particulièrement les sites présentant un risque élevé d’introduction accidentelle, tels que l’aéroport de Zurich-Kloten, les entreprises d’importation d’écorce et les grandes scieries. Du personnel qualifié prélève des échantillons au moyen de forets hélicoïdaux dans l’aubier de pins morts depuis peu, et examine les copeaux dans le laboratoire phytosanitaire pour y déterminer la présence de nématodes du genre Bursaphelenchus. A ce jour, les scientifiques n’ont trouvé aucun néma-tode du pin dans les échantillons analysés.

Des nématodes d’autres espèces de ce genre ont cependant été mis en évidence et identifiés au moyen d’analyses ADN dans de nombreux pins morts récemment (figure 2). L’espèce la plus abondante était B. vallesianus, suivie de B. sexden-tati, B. leoni, B. eggersi et B. mucro-natus kolymensis, trois autres espèces, B. borealis, B. polygraphi et B. pinophi-lus, étaient très rares dans les échantil-lons. Toutes ces espèces sont également présentes dans d’autres pays européens et sont très vraisemblablement indi-gènes. Ce sont des scientifiques du WSL qui les premiers ont décrit B. vallesianus, sur des pins sylvestres morts, en Valais; c’est d’ailleurs cette région qui a donné son nom scientifique à l’espèce.

La plupart des espèces du genre Bur-saphelenchus trouvées en Suisse sont probablement des nématodes du bois inoffensifs. Des expériences en serre ont toutefois montré que B. vallesianus et B. mucronatus sont en mesure de causer des dommages à des jeunes pins, notam-ment si ces derniers sont soumis à un stress hydrique. En comparaison avec les nématodes du pin, les dommages poten-tiels causés par ces deux espèces semblent sensiblement plus faibles chez les pins adultes que chez les jeunes arbres.

Conséquences

Les relevés effectués par le WSL entre 2010 et 2015 montrent que la Suisse est actuellement exempte de l’espèce de quarantaine B. xylophilus. Le risque d’une introduction accidentelle du nématode du pin a toutefois considérablement aug-menté au cours des dernières années, étant donné que le Portugal est consi-déré comme infesté sur toute sa surface. Il est vraisemblable que le ravageur puisse s’établir dans certaines régions de Suisse. D’une part, la majorité des espèces de pin,

et notamment le pin sylvestre, font partie des hôtes vulnérables. De plus, le néma-tode du pin trouverait dans les vallées alpines internes du Valais et des Grisons des conditions climatiques idéales pour se développer. D’autre part, Monochamus galloprovincialis, son seul vecteur actuel-lement connu en Europe, est présent en Suisse. En outre, Monochamus sutor et M. sartor pourraient jouer le rôle de vec-teur, et ils sont tous deux présents en alti-tude en Suisse. B. mucronatus kolymen-sis, qui figure dans les relevés du WSL, est étroitement apparenté à B. xylophilus et est également propagé par des longi-

cornes du genre Monochamus. En conclu-sion, là où B. mucronatus kolymensis est présent, on peut s’attendre à ce que B. xylophilus se propage.

Etant donné que les longicornes du genre Monochamus jouent un rôle essen-tiel dans l’expansion des nématodes du pin, ils sont surveillés depuis 2016 en Suisse au moyen de pièges à phéromones. Les insectes capturés sont examinés en laboratoire pour y détecter la présence de nématodes du pin. Cette méthode de pré-vention précoce supplémentaire permet de repérer plus rapidement d’éventuelles introductions du ravageur.

Manuel de gestion du nématode du pinLe manuel a été publié en 2015 par le Service phy-tosanitaire fédéral (Office fédéral de l’environnement OFEV et Office fédéral de l’agriculture OFAG). Cette aide à l’exécution s’adresse aux responsables, aux services phytosanitaires cantonaux et aux importa-teurs de bois de conifères et de produits en bois de conifères. Il définit la marche à suivre en présence de nématodes du pin en Suisse. Il permet ainsi de mettre en œuvre rapidement et efficacement les mesures de lutte prévues. Par ailleurs, il décrit les mesures préven-tives destinées à empêcher l’introduction du ravageur en Suisse.

Informations:www.bafu.admin.ch/publikationen/publikation/01802/index.html?lang=fr

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humide, une végétation très diversifiée s’apparentant à celle que l’on trouve en Amazonie et dans le bassin du Congo. Les parties basses sont souvent inondées et présentent des marais et des couches de tourbe importantes.

Des anciens fonctionnaires coloniaux et des missionnaires attestent qu’il était impossible de pénétrer à l’intérieur des terres autrement que par voie fluviale. On y rencontrait incidemment des villages d’autochtones, les fameux Dayaks cou-peurs de têtes. La densité démographique était très faible à l’intérieur de la forêt tropicale et la plupart des gens vivaient à proximité des côtes et des ports ouverts sur la mer. C’est là que se déployaient les marchés et que les conditions de vie étaient meilleures.

Traditionnellement, les Dayaks vivaient de chasse et de cueillette, mais ils prati-quaient aussi une sorte d’agriculture itiné-rante sur brûlis pour y établir leurs rizières à sec. Le rendement déclinait cependant

Le projet recouvre tant des objectifs écologiques que socio-économiques et veut offrir des perspectives attrayantes aux paysans tout en leur permettant de subsister dans leur région natale. D’où l’idée de promouvoir l’agro-foresterie, une culture mixte qui allie des éléments agricoles et forestiers. Il va sans dire que la préservation des derniers restes de forêt primaire, voire secondaire, fait partie inté-grante du projet.

Comment Bornéo, la troisième île en taille du monde, d’une superficie de 45 fois la Suisse, a-t-elle perdu la moitié de ses forêts en moins de 60 ans? Des chro-niques écrites au tournant du XIXe et du XXe siècle témoignent d’une couverture complète de l’île par une forêt tropicale

* Jean-Philippe Mayland, ingénieur forestier EPFZ, collabore bénévolement à des projets de la fon-dation Swisscontact – SEC.

Cet albizia avait 35 ans. Albizia falcata est une alternative viable, économiquement et écologiquement parlant, au palmier à huile.

FORÊTS D’AILLEURS

Bornéo: une alternative au palmier à huile Le projet «1mtrees» – «1 million d’arbres» en français – se déroule dans la province de Central

Kalimantan, dans la partie indonésienne de l’île de Bornéo. Il offre une alternative à la culture très lucrative du palmier à huile et tend à réveiller la conscience écologique des indigènes.

Textes et photos: Jean-Philippe Mayland*

après deux ans déjà et la forêt buisson-nante reprenait le dessus. C’est ainsi que renaissait la forêt dite secondaire caracté-risée par de nouvelles essences arbores-centes et buissonnantes.

Les colons hollandais ont introduit la culture de l’hévéa (Hevea brasiliensis) pour regarnir les rizières abandonnées. Ceci représentait une première tenta-tive de culture mixte sur sol forestier. La récolte de latex pouvait commencer environ 15 ans après la plantation. On incisait alors chaque jour les troncs pour en extraire le précieux latex, un travail pénible, certes, mais qui était rentable jusqu’il y a peu de temps.

Un régime de concessions

Depuis l’accession à l’indépendance (1949) et le retrait de la puissance colo-niale hollandaise, l’Etat indonésien, pro-priétaire de toutes les forêts primaires, accorde des concessions pour l’exploita-

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Ecorçage de grumes d’albizia dans une scierie locale; ce bois à croissance rapide permet de fabriquer de nombreux produits avec une plus-value intéressante. Mais la transformation n’est pas encore totalement intégrée au projet.

tion des bois. Il les attribue à de puissants groupes internationaux ou à des person-nalités influentes qui peuvent en extraire et exporter les bois précieux en toute légalité. Les restes sont brûlés et évoluent vers une forêt secondaire beaucoup plus pauvres en espèces.

La population autochtone ne peut évi-demment pas reprendre toutes ces sur-faces forestières appauvries, bien qu’elle dispose d’un droit limité d’usufruit, un droit coutumier qui n’est d’ailleurs pas consigné dans un quelconque registre. C’est pourquoi l’Etat, qui reste proprié-taire des surfaces forestières dégradées, attribue à nouveau des concessions à des groupes industriels puissants, cette fois-ci pour y installer des plantations de palmiers à huile ou tout autre projet d’uti-lisation du terrain.

La culture industrielle du palmier à huile (Elaesis guineensis, d’origine africaine) a connu une expansion extraordinaire depuis 2006 dans la province de Central Kalimantan. La population locale ne peut toutefois pas participer significativement à cet essor du moment qu’il faut procéder à des investissements initiaux importants. On ne peut attendre un rendement net qu’après trois à quatre ans.

Produire d’abord, transformer plus tard Il coule de source qu’une monoculture sur de telles étendues représente de graves inconvénients écologiques. C’est pourquoi l’ONG allemande «Fairventures world-wide» tente d’offrir une alternative éco-nomiquement fiable à la culture du pal-mier à huile. Dans une première phase, on promeut l’essence pionnière à croissance rapide Albizia falcata (aussi Paraserianthes falcataria) qui fait partie de la sous-famille des mimosacées. Le bois peut être récolté après huit à dix ans déjà pour être trans-

formé en panneaux légers de galandage, en bois croisé ou en d’autres produits très recherchés sur le marché international. Les débouchés sont donc assurés à court et moyen terme, ce qui confirme la perti-nence du choix fait par le projet «1mtrees».

Ce dernier s’adresse directement à la population paysanne de base. Il est éga-lement porté par l’organisation non gou-vernementale (ONG) «Borneo Institute» où ne travaillent que des autochtones d’origine dayak. Cette ONG cherche à maintenir la population rurale dans les campagnes en lui proposant des condi-tions économiques et écologiques per-mettant une bonne qualité de vie. Il faut éviter l’exode vers les villes et offrir des perspectives d’avenir à la jeunesse cam-pagnarde, si possible en encourageant l’économie vivrière pour couvrir au moins les besoins alimentaires. Ce n’est qu’ulté-rieurement que se développera la chaîne de transformation des bois issus des reboisements.

Agroforesterie avec cultures vivrières intercalairesBien sûr, les énormes surfaces de palmiers à huile ne disparaîtront pas pour autant, mais les gens doivent bénéficier d’alterna-tives viables pour ne pas sombrer dans un environnement qui se détériore à grande

vitesse. C’est pourquoi, et en se basant sur des exemples réussis d’agro-foresterie sur l’île de Java, le projet prône la culture intercalaire de légumes et de fruits entre les lignes d’albizia nouvellement plantées en été 2016.

Il s’agit de susciter parmi les Dayaks une conscience écologique axée sur une utili-sation durable de leur terre. On pourrait penser que les descendants des authen-tiques hommes des bois, les Dayaks, portent un certain respect à leur environ-nement, mais tel n’est malheureusement pas le cas. De fait, les anciens Dayaks cher-chaient ce dont ils avaient besoin dans la forêt tropicale prétendument inépuisable; ils pratiquaient quelques brûlis contrôlés pour établir leurs rizières, mais ne culti-vaient ni n’investissaient quoi que ce soit en forêt. Aussi, le concept d’une sylvicul-ture suivie en vue de produire du bois leur paraît très étrange. C’est pourquoi nous, les instigateurs du projet «1mtree», avons

L’extension intempestive de la culture des palmiers à huile génère des problèmes écolo-giques.

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choisi une essence à croissance très rapide pour documenter et introduire cette nou-velle culture axée sur le bois.

Pourquoi Albizia falcata?

Albizia falcata est une essence bien adap-tée aux conditions de la forêt tropicale humide; elle fait partie de la famille des légumineuses (Fabacées) et permet, forte des bactéries présentes dans ses nodules racinaires, de lier l’azote atmosphérique, donc d’améliorer les sols. Elle est originaire de l’archipel indonésien, se comporte comme une essence pionnière et dispose d’une large amplitude écologique.

Bien qu’il n’existe pas trop d’études sur cette essence, nous avons néanmoins pu nous appuyer sur des surfaces d’essais établies par l’institut de recherche CIFOR à Bogor (Ile de Java, sols volcaniques fertiles, Krisnawati, Varis et al. 2011). Son accroissement étonnant lui permet d’atteindre en dix ans des hauteurs de 18 à 28 mètres et la production de bois dépasse souvent les 50m3/ha/an; sous les

tropiques, les saisons sont peu marquées et la croissance ne s’arrête jamais.

La demande pour ce bois léger à crois-sance hyper rapide est assurée et autorise des rendements de 30 à 50 francs/m3, grâce aux frais d’exploitation réduits à Bor-néo! Lors de ses visites en 2014, 2015 et 2016, l’auteur de ces lignes a pu observer combien l’accroissement et la dynamique de cette essence était spectaculaire. Le projet avait rassemblé en 2014 environ 60 paysans; en 2015, le nombre de parti-cipants s’élevait déjà à 200 et les réunions préparatoires en 2016 en ont mobilisés plus de 400 (!). C’est dire que l’exemple des quelques réussites initiales porte ses fruits.

Saine émulation entre acteurs

Le projet prévoit à l’avenir d’élargir la palette d’essences à planter, pour mieux tenir compte des particularités du ter-rain, mais aussi pour produire du bois dur à croissance moins rapide, mais d’un usage local très prisé. L’agro-foresterie est appelée à jouer un rôle croissant dans ce

contexte, de même que les démarches tendant à certifier les titres de propriétés du sol, donc des plantations. Ces pro-blèmes légaux sont cependant traités essentiellement par notre organisation partenaire, le «Borneo Institute».

En conclusion, nous constatons qu’un nombre croissant de paysans se laisse convaincre par la culture alternative de l’albizia. L’émulation entre villageois et les bons exemples déclenchent une dyna-mique tout à fait réjouissante, mais cette évolution va aussi exiger une adapta-tion du projet. Il s’agira d’assurer un bon accompagnement des paysans, tant du point de vue technique que professionnel. Les Dayaks ne sont pas des sylviculteurs nés, et il nous appartient de les guider sur ce chemin. Assurément une tâche didac-tique noble, mais de longue haleine.

Informations: www.fairventures.org/wordwide/1mtrees www.swisscontact.org Cartes: www.karte.fairventures.org

Défrichage, plantation, soins sylvicoles, production de plants: la quête de l’autonomieVu le développement pris par notre action, il a fallu étoffer l’équipe sur place pour prodiguer les conseils et organiser les distributions. Ces collaborateurs, tous Dayaks, devaient à l’origine accompagner les paysans durant les premières phases de la plantation et les inci-ter à dégager les jeunes plants de la végétation concurrente parti-culièrement envahissante dans ce milieu tropical. Les bénéficiaires devaient initialement préparer leurs surfaces et nettoyer la végétation gênante. Puis les plants étaient amenés le long de la route principale et devaient être transportés par les paysans sur leurs lopins de terre. Ils étaient alors plantés soigneusement dans des trous déjà prépa-rés. Suivait ensuite le dégagement soigneux des jeunes plants de la végétation adjacente, ceci afin de permettre à l’albizia de dépasser ses concurrents. Pour permettre l’émergence d’une belle bille de pied propre au déroulage, des tailles et corrections de cimes sont souvent nécessaires de même qu’un élagage du fût. Si l’albizia n’est pas serré latéralement, il développe un port évasé d’acacia.

Bien entendu, tout ne s’est pas déroulé sans entraves et nous avons en de maints endroits observé une mauvaise qualité de plants qui ont ensuite été mal ou pas soignés. S’ensuivirent des pertes impor-tantes qui ne doivent pas se reproduire. Mais les bonnes surfaces bien entretenues montrent le potentiel remarquable de cette essence, en particulier sur des sols très dégradés.Depuis la campagne 2015/16, les paysans produisent eux-mêmes les plants dans trois villages et sous leur propre responsabilité. Le projet garantit la reprise des plants à des prix corrects, pour autant qu’ils atteignent la qualité requise. Les 200 nouveaux partenaires ainsi que les nombreux anciens qui ont regarni leurs plantations ont reçu de décembre 2015 à février 2016 gratuitement 225 000 plants d’albizia élevés dans les pépi-nières villageoises. A terme, le projet envisage de ne plus céder ces plants gratuitement et de les facturer à prix raisonnable.

A g., ces jeunes albizia plantés à 3 m × 3 m ont six mois de plantation; au centre une forêt d’albizia âgée de … deux à trois ans! Cette essence a une croissance extrêmement vigoureuse. A d., les paysans produisent désormais leurs plants eux-mêmes dans des pépinières villageoises.

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Prix 2016/17 des bois-énergieLes prix indicatifs ci-dessous émanent d’une enquête réalisée cet

automne auprès de 15 producteurs de toute la Suisse.

rémunératrice, donc on n’en produit que les volumes qu’on est sûr de livrer.»

Hivers doux et stocks élevés

Olivier Chenuz, à Montricher (VD), est à la tête d’une des principales entreprises du secteur en Suisse romande (1500 m3a/an vendus à des particuliers, 3000 m3a/an pour des grossistes, 20 000 m3a/an de fabrication à façon). «Ces derniers mois, je ne compte plus le nombre de téléphones de Français qui me proposent du bois en boules. Je reste fidèle au bois suisse, mais si ces fournisseurs vont voir certains de mes clients, je ne suis pas certain qu’ils résistent à de telles offres», s’inquiète l’entrepre-neur. Il constate en outre «qu’après deux hivers doux, il y a beaucoup de ballots sur le marché. Il faudrait une saison froide pour résorber ces stocks.» Et l’effet du prix du pétrole? «Peu influent. La plupart des ache-teurs veulent des bûches pour leur chemi-née, pour leur fourneau d’appoint, pour l’agrément d’un bon feu de bois. Le prix du pétrole n’a guère d’effet sur cette clientèle.»

Clients aux petits soins

Au triage d’Anniviers (VS), le garde fores-tier Claude Salamin indique écouler chaque

année environ 700 m3a de bois bûchés: 200 m3a de hêtre, 400 m3a de mélèze et une centaine de m3a d’épicéa. «Le marché est plutôt stable, les prix de ces produits sont déjà élevés, ils évoluent peu, même si je note, sur le long terme, une légère et assez constante tendance à la hausse des prix et des volumes.»

Le triage d’Anniviers partage deux particularités avec d’autres entreprises en montagne: une forte proportion de clients de résidences secondaires et la nécessité d’«importer» de la plaine du bois de feuillu. «Nous n’en avons pas assez pour répondre à la demande et nous nous approvisionnons dans le can-ton de Vaud; je reçois cependant aussi des offres de France, parfois d’Italie. Elles sont moins chères, mais je les refuse par souci d’éthique», explique Claude Salamin. «Sans être négligeable, la question du prix n’est pas forcément primordiale. Autant que du bois, nos clients attendent un ser-vice de notre part, par exemple que nous les approvisionnions le vendredi pour qu’ils puissent ranger leur bois le samedi. Et, pour ce genre de prestation, ils sont prêts à débourser 20 ou 30 francs de plus par stère.»

ad/LF

A Blonay (VD), le service forestier communal commercialise environ 450 m3a* de bûches par an. «Nous appliquons les mêmes tarifs depuis une quinzaine d’années et les quan-tités sont plutôt stables», témoigne Mehdi Genoud, responsable du service. Le prix du pétrole influence-t-il les ventes de bois bûché? «Pas vraiment; si la demande s’est tassée l’hiver dernier, c’est plutôt dû à la météo, facteur plus important que le prix du pétrole», constate notre interlocuteur.

«Pas très rémunérateur»

Dans les Montagnes neuchâteloises, l’Ar-rondissement forestier écoule bon an mal an 550 m3a de bois bûché provenant des forêts de l’Etat. La concurrence française? «Pas vraiment sensible», constate Pascal Schneider, l’ingénieur d’arrondissement. Volumes et prix demeurent stables depuis des années. Pascal Schneider n’exclut pas que des camions de bois de feu traversent parfois la frontière et concurrencent l’offre de communes ou de producteurs privés. Mais il n’a pas connaissance d’arri-vée massive de bois bûché sur le marché de détail, «en tout cas pas depuis deux ans que je suis en place», tempère l’ingé-nieur. Il ajoute que bien des communes ne travaillent que sur commande. «Dans la région, la récolte de bois de feu de feuillu, le plus demandé, n’est pas très

*m3a = mètre cube apparent. Les volumes indiqués dans cet article sont des ordres de grandeur; nous avons donc confondu les m3a avec les stères, ancienne dénomination environ équivalente.

Dans le bois bûché, le service est important. Préparation d’une livraison à Blonay (VD).

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o: A

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Prix indicatifs pour bois de feu bûché, sec (départ hangar, en CHF par m3a, TVA incluse)

Essences 1 m 50 cm 33 cm 25 cm

Hêtre 120.– 155.– 167.– 180.–

Mélange de feuillus 105.– 142.– 155.– 172.–

Résineux 96.– 131.– 145.– 154.–

Prix indicatifs pour bois de feu frais (départ route forestière, en CHF par m3a, TVA incl.)

Essences 2 m ou plus

Mélange de feuillus 62.–

Résineux 50.–

Les prix des bois bûchés sont une moyenne de données fournies par 15 producteurs de toute la Suisse. D’importants écarts pou-vant exister, notamment en fonction des conditionnements (vrac, sacs, paloxes …), il n’a pas été tenu compte des valeurs extrêmes (la plus élevée et la plus basse) pour le calcul des moyennes.

BOIS-ÉNERGIE

La bûche, une niche stableLes ventes de bois bûché se maintiennent, les prix aussi, révèle un tour d’horizon succint auprès de quatre acteurs romands. Le prix du pétrole joue un rôle mineur sur ce marché dominé par une clientèle privée.

Source: enquête ForêtSuisse, unité Economie

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* Les prix indicatifs pour le bois-énergie émanent d’une recommandation commune des organismes ci-après:

Energie-bois Suisse: Rte de la Chocolatière 26, case postale 129 1026 Echandens (VD) Tél. 021 320 30 35, fax 021 320 30 38 www.energie-bois.ch

ForêtSuisse: Case postale, 4501 Soleure Tél. 032 625 88 00, fax 032 625 88 99 www.foretsuisse.ch

Fabricants de bois-énergie (IPE): Centre de bois d’énergie Dürmetweg 2, 4457 Diegten (BL) Tél. 061 976 99 66, fax 061 976 99 67 [email protected]

Industrie du bois Suisse (IBS): Case postale 56, 3000 Berne 6 Tél. 031 350 89 89, fax 031 350 89 88 www.holz-bois.ch

Entrepreneurs forestiers Suisse (FUS-EFS):c/o Industrie du bois Suisse Case postale 56, 3000 Berne 6 Tél. 031 350 89 86, fax 031 350 89 88 www.fus-efs.ch

Mise en filet d’un sapin de Noël chez Fünfschilling à Lully (FR).

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L’IG Suisse Christbaum et ForêtSuisse recommandent aux producteurs de sapins de Noël d’appliquer les prix indiqués dans le tableau ci-dessous pour la vente en direct aux consommateurs. Les certifica-tions doivent être mentionnées sur l’éti-quette et justifient un supplément de prix.

Les producteurs suisses s’attendent à une certaine surproduction indigène, avec une pression correspondante sur les prix, qu’avive la concurrence de l’étranger.

Rappel: les pieds des arbres de Noël ne doivent en aucun cas être écorcés ou taillés en pointe; cette pratique entraîne un desséchement précoce de l’arbre et un risque d’incendie correspondant.

LF

Informations sapins de Noël

IG Suisse Christbaum: Philipp Gut c/o Bildungszentrum Wallierhof 4533 Riedholz (SO), tél. +41 32 627 99 77 [email protected], www.suisse-christbaum.ch

ForêtSuisse: Hans Gerber, case postale, 4501 Soleure Tél. +41 32 625 88 22, fax +41 32 625 88 99 [email protected] www.waldschweiz.ch

PRIX DES SAPINS DE NOËL

Recommandations 2016

IG Suisse Christbaum et ForêtSuisse: recommandations de prix pour la vente de sapins de Noël, de branches de couverture, de branches pour couronnes, de branches avec pives, de verdure (arbres de qual. A)

Essence/assortiment H 0,8–1,0 m H 1,1–1,5 m H 1,6–2,0 m H 2,1–2,5 m Prix CHF/p 1) Prix CHF/p 1) Prix CHF/p 1) Prix CHF/p 1)

Epicéa (sapin rouge)2) 15.– 18.– à 22.– 28.– à 35.– 35.– à 40.– Sapin blanc2) 27.– 30.– 40.– à 50.– 60.– à 70.– Sapin bleu et essences apparentées2) 27.– 30.– à 38.– 45.– à 58.– 62.– à 75.– Nordmann, sapin de Corée2) 38.– à 40.– 40.– à 50.– 60.– à 75.– 80.– à 100.–

Essence/ Br. couverture Br. couronnes Br. avec pives Essence/ Verdure assortiment CHF/botte3) CHF/botte3) CHF/pce3) 4) assortiment CHF/kg

Sapin rouge 15.– – – Sapin ou Nordmann 6.– à 9.– Sapin blanc 20.– à 24.– 25.– 15.– à 25.– Gui avec baies 28.– à 33.– Nordmann – 16.– – Houx, buis, if 20.– à 30.–1) L’emballage avec filets et la préparation du pied sont compris dans ces prix. Ces derniers s’appliquent à de la marchandise fraîche de qualité A sans défauts. Un supplément de 10% doit être ajouté pour la marchandise certifiée de production respectueuse de l’environnement Bio Suisse-Bourgeon Demeter (agriculture) ou FSC et PEFC (sylviculture). 2) Grands arbres pour places publiques, églises, etc.: prix selon le travail. 3) Bottes de 10 à 15 kg, de 5 à 6 kg pour le Nordmann. 4) 1 à 1,5 m de long.

Comment mesurer correctementles sapins de Noël

Source: IG Suisse ChristbaumGraphique: EFS

Hauteur/grandeur en cm

Hauteur/grandeur: mesure depuis la coupe jusqu’à la dernière couronne de branches dirigée vers le haut, la partie de la souche sans branches devant mesurer 12 cm au minimum et 20 cm au maximum.

12–20 cm

Hauteur/grandeur en cm

dernière couronne de branches dirigée vers le haut, la partie

2–20 cm

Prix indicatifs* pour le bois-énergie déchiqueté, début de la campagn e 2016–2017 (franco silo, hors TVA, récupération des cendres comprise)

Décompte en volume

Assortiments CHF/m3v 1)

Feuillus:: – frais2)

– sec3)

Résineux: – frais2)

– sec3)

35.– à 41.– 39.– à 46.–

24.– à 30.– 29.– à 35.–

Décompte en chaleur fournie

Assortiments ct./kWh

– Plaquettes fraîches2 – Plaquettes sèches3) – Copeaux de qualité4)

4,9 à 5,9 6,2 à 6,8 7,0 à 7,8

1) Mètre cube en vrac.

2) Teneur en eau (humidité résiduelle) 45 à 55%. 3) Teneur en eau 25 à 35%. 4) Teneur en eau inférieure à 18%.

Prix indicatifs* des granulés de bois (pellets), début de la campagne 2016–2017 (franco silo/maison, TVA incluse)

En vrac, en CHF/tonne

Quantités oct. 2015 oct. 2016 écart en %

– 3 t – 5 t – 8 t

391.39 377.73 367.63

377.63 363.69 354.25

− 3,5− 3,7− 3,6

Source: www.pelletpreis.ch. Les prix publiés sur cette plate-forme émanent des principaux fournisseurs suisses de gra-nulés de bois. Ils sont régulièrement actualisés et reflètent également les variations saisonnières (baisse printanière et estivale, hausse automnale et hivernale.

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FRANCE

Stabilité des résineux aux ventes ONFBien que le bâtiment tarde à redémarrer franchement, le marché français des bois ronds de résineux

demeure dynamique.

Les prix du chêne flambentLe chêne est à la mode, le chêne est très demandé dans tous ses domaines d’utilisation. Résultats:

l’offre ne parvient plus que péniblement à satisfaire la demande et les prix s’envolent.

L’économie n’est pas une science exacte, et le marché des bois ronds de résineux français en donne la démonstration. Cela se vérifie surtout dans l’Est, notamment dans les importants massifs des Vosges et du Jura. Les dernières mises de bois ronds résineux en forêt s’y sont déroulées dans un climat caractérisé par une forte demande et des prix soutenus, alors qu’en aval, le secteur de la construction reste relativement atone.

Fin septembre, à la vente de Gérardmer (Vosges) organisée par l’Office national des Forêts (ONF), seuls 19% des 120 000 m3 de sapin et d’épicéa proposés sont res-tés invendus. «Par rapport à juin dernier, les tarifs sur pied demeurent inchangés», observe un acheteur de la grande scierie alsacienne Siat-Braun. Un tel taux d’inven-dus, assez faible, a aussi caractérisé l’adju-dication de Nantua (Ain), le 4 octobre.

Dans le département du Jura, la mise de Champagnole du 26 septembre s’est

En l’espace d’à peine quatre ans, le prix moyen enregistré à la mise de prestige de Beaune (Côte-d’Or) a plus que dou-blé. D’après l’Office national des forêts (ONF), le chêne se vendait sur pied et en moyenne 101 euros/m3 en 2012 à Beaune. A la dernière adjudication publique du 13 septembre dernier, son prix médian était passé à 207 euros/m3. C’est un prix désormais plus élevé que les 182 euros/m3 obtenus en 2007, date du dernier exercice d’avant la crise(1).

Nette raréfaction de l’offre

A Beaune 2016, l’ONF annonçait une hausse annuelle variant de + 6% à + 16% en fonction du volume et de la qualité des grumes (+ 8% en moyenne tous pro-duits confondus). Nos calculs aboutissent à une analyse relativement similaire mais avec une poussée tarifaire encore plus sensible (+ 15% en moyenne sur un an). En glissement sur douze mois, la valeur des gros bois de 4 m3 et plus augmente

de + 10%, celle des petites grumes de 1,5 m3 grimpe de + 22%.

Les scieurs interrogés en fin de séance confirment cette tendance. «J’évalue le renchérissement des belles qualités de chêne à 15% à 20% en un an», a déclaré Franck Mendoza, scieur en Bourgogne. Rémy Julien, directeur de la scierie juras-sienne Eurochêne, estime quant à lui à + 15% en moyenne la progression de ses prix d’achat en un an.

Quelles sont les raisons expliquant cette explosion des cours du chêne en France? Il y a d’abord le marché dont l’embellie se poursuit depuis deux ans. Tous les pro-duits du chêne sont fort demandés (mer-rain, placage, plot ébénisterie et menuise-rie, planche sélectionnée, avivé à parquet, charpente, traverse …). L’Europe et l’Asie constituent actuellement les principaux débouchés d’une essence très à la mode dans l’agencement et la décoration.

Pour le Jurassien Henri Mutelet, premier

acheteur à Beaune et spécialisé dans le très haut de gamme (prix moyen d’achat à

296 euros/m3 sur pied, article le plus beau payé 407 euros/m3), la cherté du chêne provient essentiellement de sa rareté. De fait, le catalogue ONF qui proposait 50 000 m3 de bois en moyenne au mitan des années 2000 n’en comporte désor-mais plus que 25 000 m3.

Nouveaux prix, nouveau défi

David Chavot, directeur du groupe ita-lien Margaritelli France, exploitant d’une grande scierie en Saône-et-Loire, observe lui aussi que «le chêne manque un peu partout dans le monde et que sa valeur actuelle, résultant de la loi de l’offre et de la demande, n’est pas une réelle surprise car c’est une essence noble et précieuse». Pour les scieurs français, le défi va maintenant être de répercuter la hausse des prix de la matière première sur les tarifs des sciages. BR

(1) toutes les valeurs indiquées sont en monnaie courante et en m3 sur pied.

traduite par une demande de bon niveau (à peine 16% d’invendus sur un cata-logue comportant 85 000 m3 de sapin et d’épicéa d’altitude). Beaucoup de scieurs franc-comtois s’attendaient à une pres-sion moindre sur les cours des résineux. Cela n’a pas été le cas. En tenant compte des variations de qualité entre la compo-sition des cahiers de la dernière vente de juin et celle de fin septembre, la stabilité tarifaire prévaut: le prix moyen de la vente reste quasi identique à 61 euros/m3 sous écorce et sur pied. Les sapins de 2 m3 se vendent en moyenne à 57 euros/m3, les épicéas à 65 euros/m3.

Perspectives incertaines

Sur les trois derniers mois, l’ONF note même une légère progression des prix sur les petits bois et les diamètres moyens, notamment dans les belles coupes du département du Doubs. En revanche,

certains acheteurs voient une baisse de la valeur des sapins dans le sud du Jura. «Les bois que nous achetions 60 euros/m3 sur pied en juin ne valent plus que 57 euros/m3», assure Jean-Paul Sève, président de Monnet-Sève, important groupe de pre-mière transformation du bois.

Pour beaucoup de professionnels, ce marché actif des bois ronds résineux en forêt tient du paradoxe. En effet, la hausse annoncée des permis de construire ne se traduit pas dans les faits pour les scieurs. «Le marché des sciages est décevant», déplore Etienne Renaud, président du syn-dicat «Les résineux de Franche-Comté». Avec l’ensemble de sa profession, il espère moins de tensions sur les prix des épicéas et des sapins dans les mois à venir. Faute de quoi l’hiver risque d’être rude pour les scieurs de résineux de l’est de la France.

Bernard Rérat

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BOIS RONDS

Evolutions des prix des bois en Suisse Depuis début 2015, des relevés de prix à intervalles de deux mois remplacent les anciennes statistiques

trimestrielles. Les acteurs du marché du bois disposent ainsi de relevés actualisés.

Prix des bois ronds d’épicéaà port de camion, en CHF/m3p, hors TVA (non écorcés, cubés sous écorce)

Assortimentssept.–oct.

2015nov.– déc.

2015jan.–fév.

2016mars–avril

2016mai–juin

2016juil.–août

2016Variation (en %)*

L1 2b B 90.43 92.92 98.51 98.41 98.78 96.86 −1,9

L1 2b C 71.32 74.44 76.38 74.50 72.36 73.44 1,5

L1 3 B 95.21 95.63 96.76 96.37 95.57 94.95 −0,6

L1 3 C 76.15 76.30 75.55 75.64 75.02 75.40 0,5

L1 2–4 B/C 85.79 92.93 90.19 90.66 90.89 86.85 −4,4

L1 4 B 100.64 101.74 104.39 105.07 103.24 103.92 0,7

L1 4 C 76.21 77.78 75.66 74.45 75.79 76.90 1,5

L1 5–6 B 112.52 107.04 130.20 122.18 113.39 130.96 15,5

L1 5–6 C 77.71 78.17 76.68 74.57 75.78 81.78 7,9

L3 2–4 B 102.65 102.12 97.13 98.54 97.02 95.16 −1,9

L3 2–4 C 89.60 87.59 82.84 85.28 77.69 77.43 −0,3

L1 2+ D 61.05 60.11 58.53 54.26 56.68 53.40 −5,8

*entre le dernier relevé et le précédent Sources: ForêtSuisse, Agristat, relevés des prix des bois bruts

Rappellons-le, depuis début 2015, le ser-vice des statistiques de l’Union suisse des paysans (USP), Agristat, avec ForêtSuisse publient tous les deux mois un relevé des prix des bois ronds sur la base de transac-tions réalisées. Ces chiffres sont transmis à l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Les résultats des relevés sont publiés tous les deux mois pour l’épicéa et le sapin. Pour les autres essences et assorti-ments, les relevés des prix sont publiés une fois par an seulement. Nous publions ci-contre le tableau de l’évolution des prix de l’épicéa depuis l’automne 2015. D’autres tableaux et informations sont disponibles dans les pages «Holzmarkt» de la partie en allemand du site de ForêtSuisse.

Informations:www.waldschweiz.ch/schweizer-wald/ forstwirtschaft/holzmarkt/preise-stammholz/agristat-preiserhebung-zusatzsortimente.html

BRÈVES

Lausanne: vente par adjudica-tion le 14 décembreLa Forestière, avec le Service des forêts de Lausanne et la Fédération des triages du 8e arrondissement vaudois, organise sa vente de bois de feuillus par adjudication le mercredi 14 décembre à 14 h 30 au Boscal, la maison des forêts lausannoises au Chalet-à-Gobet. Le cahier sera publié durant la semaine 47 (21 au 26 novembre).

Informations: www.laforestiere.ch

Québec: augmentation de quotas pour les érablièresLe Québec, premier producteur mondial de sirop d’érable, a connu une saison excep-tionnelle en 2016, avec une production de près de 150 millions de livres (68 millions de kilos). Ce record surpasse celui de 2013 (120 millions de livres). La qualité est aussi au rendez-vous. Des conditions printa-nières exceptionnelles expliquent ce résul-tat, selon les spécialistes.Après des négociations ardues, la Fédé-ration des producteurs acéricoles a égale-ment obtenu de l’Etat du Québec l’auto-risation d’accorder 5 millions d’entailles supplémentaires aux acériculteurs, soit une augmentation de plus de 10% du nombre d’entailles. LF

ForêtNeuchâtel prépare sa mise de bois précieuxForêtNeuchâtel, ex-Association forestière neuchâteloise, prépare activement sa mise de bois précieux (voir aussi calendrier en page 32 de ce numéro). Première date à retenir: le 17 novembre pour l’annonce des bois. L’adjudication se déroulera le mercredi 14 décembre à Colombier (NE), sur le site habituel des Allées.

Informations: www.foretneuchatel.ch

Aquitaine: bisbilles et pénurie de bois dans les LandesLe Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), un organisme du Ministère français de l’agriculture, a publié un rap-port sur la filière forêt-bois dans la région des Landes. Il constate que, fin 2016, les stocks de bois accumulés à la suite de la tempête de 2009 arrivent à épuisement.Un risque de pénurie existe et les prix des bois bruts s’envolent, mettant en difficulté des industries locales de trans-formation. Les acteurs de la filière forêt bois ont toutefois de la peine à se réunir pour trouver une solution commune au problème d’approvisionnement futur, indique le rapport. LF

Trentin: prix des bois en hausseLa Chambre de commerce, de l’industrie, de l’artisanat et de l’agriculture (CCIAA) de Trente (Italie du Nord) a organisé plusieurs ventes aux enchères de bois durant le deuxième trimestre 2016, pour un volume total de 11 000 m3. Le taux d’invendus ne dépasse pas 10% et les prix moyens ont nettement augmenté par rapport au pre-mier trimestre (+ 9,7%), même s’ils sont toujours en retrait par rapport à la même période de 2015 (− 3,8%). Les lots isolés et les petits bois sont à la peine, les bois de charpente sont très demandés (+ 12% en valeur). Exceptionnel: quelques lots de billes d’arolle sont partis à 475 euros/m3p à port de camion. LF

USA-Canada: fin de l’accordL’accord bilatéral sur le commerce de bois d’œuvre entre les USA et le Canada est arrivé à échéance fin août. Sera-t-il renouvelé et à quelles conditions? Telle est la question et le sujet d’inquiétude qui agite les producteurs de bois bruts et de sciage des deux côtés de la fron-tière nord-américaine. Les Canadiens craignent notamment que les USA relancent une guerre anti-dumping contre eux, dont même les propriétaires privés risquent de faire les frais. LF

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ForêtNeuchâtel (Colombier NE)Délai d’annonce des bois: 17.11.2016Délai de dépôt des offres: 12.12.2016Adjudication: 14.12.2016Délai de réclamation acheteurs: 20.12.2016

Informations: www.foretneuchatel.ch; tél. 032 730 39 42

Mise de bois de feuillus de LausanneDate de la vente: 14.12.2016Lieu: Maison des forêts lausannoises (Boscal), Chalet-à-Gobet

Informations: www.laforestiere.ch

Aareholz Genossenschaft I (Büren a.d. A. BE)Date de soumission: 30.11.2016 (envoi des documents de vente)Délai de dépôt des offres: 11.12.2016Adjudication: 16.12.2016Délai de réclamation acheteurs: 23.12.2016

Aareholz Genossenschaft II (Grafenried BE)Date de soumission: 22.2.2017 (envoi des documents de vente)Délai de dépôt des offres: 5.3.2017Adjudication: 10.3.2017Délai de réclamation acheteurs: 17.3.2017

Informations: www.fb-bucheggberg.ch; tél. 079 794 17 33

Holzverwertungsgenossenschaft (Oberweningen ZH)Délais: 31.1. au 12.2.2017 (à confirmer)Lieux: dépôts Regensdorf (ZH), Winterthour (ZH) et Horw (LU)

Informations: www.zueriwald.ch/holzmarkt/wertholzsubmission; tél. 044 885 76 80

Argovie I, décembre 2015Date de soumission: 1.12.2016 (envoi des documents de vente)Délai de dépôt des offres: 11.12.2016Adjudication: 19.12.2016Délai de réclamation acheteurs: 23.12.2016

Argovie II, mars 2016Date de soumission: 23.2.2017 (envoi des documents de vente)Délai de dépôt des offres: 5.3.2017Adjudication: 13.3.2017Délai de réclamation acheteurs: 17.3.2017

Informations et lieux de dépôts: www.awv.ch; tél. 056 221 89 71

Mise de bois précieux de Saint-Gall et ThurgovieDate de soumission: 17.2.2017 (envoi des listes)Délai de dépôt des offres: 5.3.2017Adjudication: 6.3.2017Lieux de dépôts pour Saint-Gall: Buchs, Henau et Kaltbrunn Lieux de dépôts pour Thurgovie: Neuwilen et Güttingen

Informations: www.holzmarkt-ostschweiz.com

France, toute l’annéeVentes publiques de l’Office national des forêts (ONF):

Informations:www.onf.fr/filiere_bois/sommaire/offre_de_bois/ventes_publiques/ventes-publiques/20091223-152241-569459/@@index.html

Ventes des experts forestiers (CNIEFEB): Informations:www.foret-bois.com/ExpertForestier/AgendaVentes

Le sentier du passe-partout conduit sur les traces du passé forestier. La rédaction accepte volontiers de reproduire (toutefois sans garantie) des docu-ments ou des photos (ou de préférence leurs copies) évoquant l’histoire de la forêt et du travail du bois. Les documents sont traités avec le plus grand soin et retournés après usage. La rédaction ne peut toutefois assumer aucune garantie en cas de perte ou de dommage. Merci d’indiquer une adresse pour le renvoi des documents et objets prêtés. Adresse: LA FORÊT, rédaction, Rosenweg 14, 4501 Soleure. Courriel: [email protected].

Publicité parue dans L’ÉCONOMIE FORESTIÈRE, octobre 1945.

LE SENTIER DU PASSE-PARTOUT

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Ventes et mises de bois et de bois précieux 2016/2017

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S E R V I C E S

AGENDA

24 et 25 novembre, Charnay-lès-Mâcon (F)Forestinnov, 1er salon des services et innovations pour la filière forestière www.forestinnovbyeuroforest.fr

24 au 28 novembre, BerneAgrama, Foire suisse du machinisme et des techniques agricoles et forestiers www.agrama.ch

25 novembre, OltenCongrès Animaux sauvages de Protection suisse des animaux (PSA) www.protection-animaux.com

29 novembre, BirmensdorfForum scientifique Forêt et changement climatique (en allemand) www.wsl.ch/dienstleistungen/veranstaltungen/veranstaltungskalender/Forum_2016/index_DE#

DÉCEMBRE

6 décembre, BirmensdorfConférence Phénologie de l’arbre et changement climatique (en anglais) www.wsl.ch/dienstleistungen/veranstaltungen/veranstaltungskalender/index_FR

7 décembre, RomainmôtierLancement, à 11 h, du projet Interreg franco-suisse «Formicâble» avec visite d’un chantier de câblage www.foretvalais.chhttp://formation-forestiere.ch

8 décembre, ZollikofenSoirée d’information sur les études en sciences forestières à la HAFL www.hafl.bfh.ch

12 décembre, Colombier (NE)Délai de dépôt des offres pour la vente de bois précieux de ForêtNeuchâtel www.foretneuchatel.ch

14 décembre, Colombier (NE)Adjudication des bois précieux de la vente de ForêtNeuchâtel www.foretneuchatel.ch

14 décembre, LausanneVente de bois de feuillus par adjudication au Boscal, maison des forêts lausannoises www.laforestiere.ch

JANVIER 2017

14 janvier, ZollikofenJournée d’information sur les études à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) www.hafl.bfh.ch

31 janvier, BirmensdorfConférence Nouveaux défis pour les forêts et le secteur forestier européens face à l’évolution du climat (en anglais) www.wsl.ch/dienstleistungen/veranstaltungen/veranstaltungskalender/index_FR

NOVEMBRE

3 novembre, TavannesValorisation des bois de feuillus, soirée-conférence Apéro-bois www.lignum-jurabernois.ch

4 novembre, AubonneRepas de soutien de l’Arboretum www.arboretum.ch

7 novembre, Lausanne, Maison du paysanSoirée d’information sur les études à la HAFL www.hafl.bfh.ch

9 au 13 novembre, Bologne (I)Eima, exposition internationale de machines agricoles, horticoles et forestières www.eima.it

10 novembre, FribourgCompensation de défrichements: mise en œuvre des nouvelles dispositions, cours de formation continue www.fowala.ch

10 novembre, Orsières Cours de formation continue Rationalisation biologique www.foretvalais.ch

10 novembre, ZollikofenColloque Forêt et bois 4.0 (en allemand) www.bfh.ch

15 novembre, Le BryVisite de l’entreprise Mivelaz Technique bois SA, sur inscription jusqu’au 8 novembre www.s-win.ch/aktivitaeten/veranstaltungen/top_programm_holz/

15 au 18 novembre, Lyon (F)Eurobois, salon de la filière forêt-bois et des équipements de transformation du bois www.eurobois.net

17 novembre, MartignyCours de formation continue Evaluation des apprentis en conformité www.foretvalais.ch

17 novembre, Colombier (NE)Délai pour l’annonce des bois pour la vente de bois précieux de ForêtNeuchâtel www.foretneuchatel.ch

19 novembre, BienneJournée d’information Bois pour futurs étudiants à la Haute école spécialisée bernoise, départe-ment Architecture, bois et génie civil https://www.ahb.bfh.ch/fr/home.html

21 novembre, Yverdon, HEIGSoirée d’information sur les études à la HAFL www.hafl.bfh.ch

24 novembre, BerneArboCityNet, conférences et excursions sur le thème «La forêt urbaine pour une vi-ll-e de qualité face aux changements» www.plante-et-cite.ch/arbocitynet.html

Cette rubrique est à votre disposition. N’hésitez pas à nous faire part d’événements (conférences, cours et autres) en rapport avec la forêt. Courriel: [email protected] C’est avec plaisir que nous les mentionnerons ici et gratuitement.Les informations doivent être transmises un mois avant la parution.

PUBLICATION

CALENDRIER FORESTIER 2017

Voilà une belle réclame pour la forêt à offrir à vos clients, collabora-teurs, parte naires et à vos proches. Les superbes photos de l’édition 2017 sont consacrées à nos arbres indigènes et à l’usage de leur bois.Les adhérents des organisations de NOS FORÊTS. UNE RICHESSE POUR TOUS. ainsi que les services et les exploitants forestiers peuvent acquérir le calendrier à prix coûtant.Format: 25 × 60 cm 7 feuillets sur dos en cartonPrix pour adhérents, services et exploitants forestiers: Fr. 5.–/exemplaire (dès 10 ex., port et emballage en sus, TVA incluse)Prix à l’unité (moins de 10 ex.): Fr. 20.– (port, emballage et TVA inclus) Livraison: fin octobre/début novembre 2016

Renseignements et commandes:ForêtSuisse, Annemarie Tuma, Rosenweg 14, 4501 Soleure, tél. 032 625 88 00 [email protected]

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É C H O S D E S R É G I O N S

GENÈVE

10 ans d’association Pour ses 10 ans, l’Association des propriétaires de forêts de Gy,

Jussy et Presinge fait la fête dans son massif, que la population est conviée à découvrir. C’est ce samedi 5 novembre.

FRIBOURG

Stratégie approuvée Le Conseil d’Etat a approuvé la Stratégie forêt Fribourg 2025, fruit d’un long processus de consultations et d’élaboration.

La fête se déroulera dans les bois, de 10 h à 16 h et est ouverte au public. En marge d’une partie officielle réservée aux invités, les visiteurs, petits et grands réunis, pour-ront cheminer le long d’un parcours de démonstrations de bûcheronnage manuel, de machines d’abattage, de débardage à cheval, de débitage à la scie mobile.

Une présentation de la biodiversité en milieu forestier, de produits de la forêt et sur la gestion de la forêt genevoise est éga-lement prévue.

En charge des forêts, le conseiller d’Etat Luc Barthassat a annoncé sa présence. La forêt genevoise est une affaire d’Etat, même si elle est pour moitié en mains de propriétaires privés. Dans un canton aussi urbanisé que Genève, les 3000 hectares de zones forestières revêtent une importance plus élevée encore qu’ailleurs. C’est aussi ça que les propriétaires du massif de Jussy veulent faire savoir.

Informations: www.forets-gy-jussy-presinge.ch

Le 11 octobre, le Conseil d’Etat a approuvé la «Stratégie forêt Fribourg 2025». Il donne ainsi son aval aux objectifs stratégiques qui doivent guider le travail de tous les acteurs publics de la forêt fribourgeoise. Cette stratégie est l’aboutissement d’un proces-sus participatif qui a impliqué tant les pro-priétaires forestiers, les associations et les corporations forestières que la population.

Cette stratégie est la première plani-fication directrice forestière qui couvre l’ensemble du canton. La démarche par-ticipative a confirmé l’intérêt de la popu-lation pour sa forêt et son attachement à une gestion proche de la nature, telle que pratiquée dans notre canton. La «Stratégie forêt Fribourg 2025» fixe cinq principes directeurs qui doivent guider la gestion forestière. Ils formeront l’ossature,

le «tronc» de la gestion forestière de la décennie à venir

En raison des moyens limités du can-ton, la «Stratégie forêt Fribourg 2025» donne des pistes de financements com-plémentaires à explorer, en complément aux financements que procure l’exploi-tation du bois, de plus en plus précaire. Ces modes de financement alternatifs impliqueraient plus les bénéficiaires des prestations offertes par la forêt.

En conclusion, on peut affirmer que ces cinq principes directeurs représentent une consolidation importante de la politique forestière en œuvre dans le canton.

Informations: www.fr.ch/sff/fr/pub/actualites.cfm?fuseaction_pre=Detail&NewsID=56651

Affiche de la journée anniversaire.

Le jeudi 3 novembre a lieu à Tavannes le second apéro-bois de l’année, organisé par Lignum Jura bernois. Les orateurs traiteront de la valorisation des bois de feuillus. S’ex-primeront, notamment, Rénald Queloz, chef de la Division forestière, Thomas Roh-ner, professeur à la Haute école spéciali-sée bernoise, Andreas Lüthi et Joris Fabre, entrepreneurs spécialisés dans le bois.

Informations: www.lignum-jurabernois.ch

Lignum Valais mène un projet pour défi-nir, avec l’implication de tous les acteurs concernés, une stratégie pour la filière bois du canton. Dans un premier temps, un état des lieux sera dressé avec les avantages et contraintes existants. Au final, plusieurs pistes d’actions devraient être définies pour assurer la survie de la filière. Le projet est financé à hauteur de 25% par les associa-tions, à 25% par le canton et pour moitié par le Plan d’action bois de la Confédération.

L’état de la forêt fribourgeoise est, sur le plan de la durabilité, globalement très satisfaisant: c’est ce qui ressort de l’analyse effectuée sur la base de 15 indicateurs par le Service des forêts et de la faune (SFF).

Ces résultats font l’objet du premier rapport «Gestion durable des forêts fri-bourgeoises» publié par ce même service. Durant la prochaine période (2016–2019), l’objectif sera d’améliorer encore ces résul-tats, notamment en cherchant des solutions pour atteindre une rentabilité économique.

L’analyse de la gestion durable de la forêt fribourgeoise s’est faite en com-plément à la «Planification directrice des forêts» mise en consultation ce prin-temps, conformément à la Convention-programme conclue entre l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et le SFF.

Informations: www.fr.ch/sff/fr/pub/actualites.cfm?fuseaction_pre=Detail&NewsID=56573

Forêts en forme

JURA BERNOIS

Apéro-bois

VALAIS

Projet filière

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VAUD

Zoom sur les marteloscopes vaudoisLe canton de Vaud abrite depuis plusieurs années un certain nombre de marteloscopes. Bien que leur but global soit la formation des sylviculteurs, chacun d’eux présente des caractères bien particuliers.

Visite dans quatre de ces lieux fort appréciés.

Par Johanna Beck*

Le canton de Vaud compte plusieurs types de marteloscopes. Certains visent à ensei-gner la conservation du paysage, d’autres à mettre en avant l’impact urbain sur la forêt, d’autres encore à promouvoir la biodiversité. Pour illustrer cette variété, quatre martelos-copes sont présentés ici.

Goumoëns et ses arbres-habitatsLe marteloscope de Goumoëns se situe sur la commune du même nom, dans le massif forestier des Grands Bois. Il occupe une sur-face de 1 hectare dans une forêt à majorité de gros bois feuillus et avec du matériel sur pied élevé; elle n’est plus exploitée depuis près de 40 ans. L’essence prépondérante est le chêne. Quelque 280 arbres y ont été réper-toriés, décrits et introduits dans une base de données qui sert à suivre l’évolution de la forêt et à gérer les exercices de martelage.

Ce marteloscope est tourné vers l’obser-vation, la reconnaissance et la préservation

d’arbres-habitats (arbres présentant des caractéristiques écologiques favorables à leur colonisation par des champignons, insectes et animaux). Les journées d’étude visent à sensibiliser les sylviculteurs au maintien de la biodiversité en forêt.

Lorsque des groupes de sylviculteurs viennent étudier ici, on leur propose de choisir les arbres à marteler selon leur valeur écologique (branches sèches, éra-flures, mousses et cavités, arbre sec sur pied), sans pour autant négliger leur valeur économique (diamètre, silhouette et essence). Après le martelage fictif, le travail de chaque paire de marteleurs est étudié à l’aide d’un logiciel, puis les résul-tats sont rendus sous formes de tableaux et graphiques. Ils sont ensuite discutés et comparés. Les débats sont souvent animés, au vu des sensibilités différentes.

Le marteloscope de Goumoëns a été certifié comme composant du réseau euro-péen des marteloscopes visant à conser-ver la biodiversité. Le logiciel de suivi de ce marteloscope a été recalibré selon le schéma européen. Par la suite, la Commis-sion européenne l’a repris et développé pour en faire une version pour tablette. Cette dernière doit être testée cet automne à Goumoëns.

Sauvabelin, aux frontières de la ville de LausanneLe marteloscope de Sauvabelin, au-dessus de Lausanne, occupe 1 hectare au sud du lac du même nom. Il a été installé en 2013

Sylvaine Jorand, à d., garde forestière, présente le marteloscope de Goumoëns à un groupe d'étudiants.

Définition et utilité des marteloscopesLes marteloscopes sont des surfaces forestières laissées à leur libre évolution, utilisées comme outils pédagogiques pour enseigner l’art du martelage aux futures générations. Pour les gestionnaires forestiers comme pour les forêts, le martelage revêt une impor-tance particulière car, tout en préparant la forêt de demain, il marque le paysage pour les décennies à venir.«Le martelage est un acte décisionnel essentiel à très haute responsabilité, compte tenu de son éminent rôle d’intérêt général en faveur de la forêt et de la collectivité et de son incidence sur le long terme», explique le Centre de compétence en sylviculture de Lyss (BE). En plus d’être un enseignement technique, les exercices de martelages fictifs permettent aux participants de comparer leurs résultats avec d’autres praticiens, d’échanger des points de vue et de discuter des incidences de certains choix. Entre 2012 et 2016, les cours dispensés dans les marteloscopes vaudois ont permis d’accueillir quelque 200 personnes en formation de base ou continue, gardes, inspecteurs, étudiants du Centre forestier de formation de Lyss et de la Haute école de Zollikofen (BE).Le bon fonctionnement des marteloscopes vaudois est assuré grâce à la collaboration entre la Direction générale de l’environnement (DGE-Forêt de l’Etat de Vaud) et le Centre de compétences en sylviculture de Lyss. Des mandats sont aussi confiés à des experts externes, chargés de l’enseignement et de l’entretien des lieux.* Johanna Beck, spécialiste en environnement

et en bois-énergie, Aigle (VD)

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et 160 arbres environ ont été répertoriés. Sa caractéristique principale est sa situation périurbaine qui demande un entretien par-ticulier adapté au public. Même si la forêt doit être conservée en bon état pour garan-tir une sécurité optimale, elle doit aussi être agréable à la promenade et garder un aspect naturel.

Dans cette vieille futaie de hêtres et de chênes, le marteloscope met en avant la prise en compte des aspects esthétiques et paysagers en forêt urbaine.

Ainsi, les objectifs sylvicoles enseignés aux personnes en formation sont notamment• la recherche de la stabilité individuelle

des tiges;• la détermination d’un mélange favorable

à la croissance du chêne et du merisier (essences particulièrement adaptées à la station);

• la conciliation de toutes les fonctions de la forêt (dont les aspects esthétiques et paysagers);

• l’aspect sécuritaire de la forêt périur-baine.

Une fois le martelage fictif effectué, tout comme à Goumoëns, le travail de chaque paire de marteleurs est étudié à l’aide d’un logiciel et les résultats sont discutés et comparés.

Grandevent et son paysage remarquableAu printemps 2014, un marteloscope tout neuf a été établi sur la commune de Fon-taine-sur-Grandson. Comme les autres aires didactiques dont il vient d’être question, le marteloscope de Grandevent, vieille futaie mélangée à dominance de sapins, occupe une surface de 1 hectare. Il est dédié à la prise en compte des aspects esthétiques et paysagers en forêt productive.

Ici, les sylviculteurs apprennent à pro-mouvoir à long terme un mélange d’es-

sences adaptées à la station, en gardant la possibilité d’un enrichissement en résineux. La valorisation durable du potentiel de la station est également encouragée, ainsi que l’intégration des aspects esthétiques et paysagers tels que lisières, lieux de pro-menade, peuplements visibles de loin.

Faoug et son perchis de chêne naturelLe marteloscope de Faoug est le dernier-né des marteloscopes vaudois. Il a été installé le printemps dernier et couvre 0,42 hectare. Les questions que cherche à soulever cette surface pédagogique couverte de chênes sessiles de qualité et de divers feuillus sont:• quels soins apporter à un perchis de

chêne?• quel est le moment opportun pour une

intervention?Après l’ouragan Lothar qui anéantit le peuplement originel en 1999, un rajeunis-sement naturel de chênes s’est installé et a été entretenu avec les objectifs suivants: • la conservation d’un peuplement mélangé

riche en chênes;

• la production de grumes de qualité à bas coût;

• le maintient de la stabilité du peuplement.

L’exercice de sélection et de choix des arbres de place à distance finale dans ce perchoscope marque clairement le tour-nant d’une gestion sylvicole moins inter-ventionniste dans les jeunes peuplements.

Grâce aux multiples facettes présentées par les marteloscopes vaudois mis en place par le Centre de formation professionnelle forestière (CFPF) du Mont-sur-Lausanne, en collaboration avec le Centre de compé-tences en sylviculture de Lyss et les gestion-naires forestiers régionaux, les journées de formation continue en groupe permettent des échanges fructueux entre praticiens.

Ces journées favorisent aussi l’intégra-tion des paramètres complexes que doit prendre en considération le forestier lors de ses choix, afin d’obtenir une forêt résiliente à terme, dans le cadre d’une gestion qui favorise la multifonctionnalité de la forêt.

Informations: www.waldbau-sylviculture.ch

Les exercices en marteloscopes se font en principe par groupes, qui discutent ensuite de leurs choix et leurs résultats.

Sur ce plan du marteloscope de Goumoëns, mesurant 100 m sur 100 m, chaque cercle représente un arbre répertorié, avec l’indication de son diamètre à hauteur de poitrine (DHP).

Résultats relatifs à l'intensité des prélèvements planifiés par cinq groupes de personnes au marteloscope de Goumoëns. L'intensité optimale est figurée par la zone verte.

Plan du marteloscope de Goumoëns

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Offre exclusive de fin d’année pour les lectrices et lecteurs de LA FORÊT

Dormir comme une marmotte

Offre aux lecteurs

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Il est scientifiquement prouvé que les produits à base

de bois d’arolle exercent un effet bénéfique sur le

bien-être physique et psychique. Contenue dans les

aiguilles et le bois d’arolle, la substance «Pinosylvin»

apporte un sommeil sain et récupérateur.

Des études sur le long terme ont prouvé une qua-

lité de sommeil améliorée grâce aux oreillers en bois

d’arolle: on dort plus profondément et plus calme-

ment. Grâce à une meilleure récupération pendant la

nuit, le rythme cardiaque est, de jour aussi, abaissé,

ce qui permet au cœur «d’économiser» quelque

3500 pulsations par jour, soit l’équivalent d’une heure

de travail cardiaque.

Des scientifiques confirment en outre l’effet positif de

la Pinosylvin sur la sensibilité aux conditions météoro-

logiques: les maux de tête, la tendance aux migraines,

l’irascibilité et les difficultés de concentration dimi-

nuent. Et même une tendance à l’affaiblissement des

ronflements a été constatée. Autre effet positif relevé,

les oreillers en bois d’arolle éloignent les acariens.

L’oreiller en bois d’arolle est composé d’une taie en coton perméable. Le remplissage est de bois d’arolle 100% suisse.

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EXPLOITATION FORESTIÈRE EFFICIENTE

Coup double avec une seule forêtCela fonctionne sans problème: l’école enfantine en forêt n’entrave ni l’exploitation du bois,

ni d’autres fonctions forestières. Et, en plus d’un enseignement complet pour les enfants, l’école enfantine en forêt offre une valeur ajoutée à chaque commune qui la propose. Reportage.

Lieu de rendez-vous: le canapé forestier de Gabriela Wehrli (maîtresse d‘école enfantine en forêt) et Patrik Rhyner (garde forestier). Facilement accessible, situé sur un terrain plat et ensoleillé, l’endroit est à l’écart pour éviter les visiteurs indésirables et il répond, pour Patrik Rhyner, au critère le plus impor-tant: être à l’abri des dangers naturels. Un choix de site où la planification sylvicole n‘a eu aucune influence, car le fonctionnement de l’école enfantine n’entrerait que tous les dix ans en éventuelle concurrence avec les travaux forestiers. Et la surface utilisée par les enfants a été clairement définie, règle qu‘ils respectent, ce qui rassure propriétaire forestier et enseignante.

Les parents en forêt!

Le canapé forestier a été construit par les enfants et leurs parents, mais l’aide et le savoir-faire du service forestier ont été très appréciés: il a fallu abattre quelques petits arbres, ce qui a accessoirement permis de fabriquer une série de tabourets en rondins bien pratiques. Une fois par an, les parents participent à l’entretien du site, «une bonne occasion de se retrouver en famille en forêt», se réjouit Patrik Rhyner.

Peu de travail – effet durable

Le garde forestier estime entre deux et quatre jours de travail par année l’investissement nécessaire à l’école enfan-tine en forêt. Ces tâches sont facturées de manière transparente par le service forestier à l’administration scolaire communale. Par rapport à d’autres occupations éducatives, le temps investi est faible. «Nous proposons aussi régulièrement des activités pédago-

giques classiques, telles que les journées en forêt, mais l’investissement pour une seule de ces journées est énorme», explique le spécialiste. «Littérature et expérience démontrent d‘ailleurs clairement que ces excursions d’une journée n’ont pratique-ment jamais d’effet durable.»

Une communication ouverte pour garantir le succès«Lorsque des travaux forestiers doivent être exécutés sur le site de l’école enfantine en forêt, nous nous concertons et l’école trouve une solution de repli. Dans tous les cas, une communication régulière et ouverte est un facteur décisif de garantie de succès», sou-lignent Patrik Rhyner et Gabriela Wehrli. Elle ajoute: «Les éclaircies réalisées il y a deux ans offrent à l’école enfantine en forêt un meilleur ensoleillement.»

Quand je serai grand …

Les interventions forestières ont également un impact durable sur les enfants: lorsqu‘un câble-grue a opéré lors d’un abattage d’arbre, il était quasiment impossible de les rassembler au canapé forestier – il y avait tellement de choses à voir! Et bien des semaines plus tard, une majorité d’élèves de la classe voulait encore embrasser une carrière forestière.

Rahel Wöhrle/SILVIVA

SILVIVA dans LA FORÊT: sur cette page, nous présentons différents aspects de la pédagogie en forêt et dres-sons le portrait d’entreprises, de per- sonnes et de projets mettant en œuvre avec succès la pédagogie en forêt. Nous restons à l’écoute de vos questions et suggestions – n’hésitez pas à nous contacter: [email protected], tél. 044 291 21 89

La commu-nication, un

facteur de réussite: Patrik

Rhyner et Gabriela Wehrli

discutent à bâtons rompus.

Utilisation efficace de la forêt: bois et enseignement sur un même site.

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Verband Schweizer Forstpersonal Association suisse du personnel forestierAssociazione dei foretali svizzeri

CONFÉRENCE DU PERSONNEL FORESTIER SUISSE

Les loups ne remplacent pas la chasse!Que va-t-il advenir de la chasse lorsque les loups seront répandus sur tout le territoire du canton?

C‘est la question que se pose le chasseur grison. Et aussi le forestier. Les intervenants à la conférence sur le loup leur ont apporté d‘intéressants éléments de réponse.

La conférence sur le loup, organisée en août par l’ASF au Centre forestier de for-mation de Maienfeld (ibW), a réuni près de 50 personnes, forestiers et autres intéressés. Ils ont eu la chance d‘avoir pour conférencier, parmi les trois experts présents, le biologiste Andreas Moser, animateur de l’émission «Netz Natur» («Réseau Nature») de la télévision aléma-nique (SRF 1). Ces intervenants ont trans-mis aux participants des connaissances de grande valeur sur les loups; il apparaît, entre autres, que sa présence ne saurait remplacer une chasse qui fonctionne bien.

Andreas Moser a commencé par organi-ser un atelier pour rassembler les éléments déjà connus et les questions des partici-pants. Cet atelier a montré que quelques- uns d’entre eux s’étaient déjà sérieuse-ment penchés sur le thème. Le biologiste a tout de même fait émerger une série d‘interrogations qui méritaient des éclair-cissements appropriés et qui devaient être abordées au cours de la journée.

Ensuite, dans son exposé, il a replacé le thème du loup dans un contexte général et exposé en détail les aspects incroyables et méconnus de ce prédateur et de son rôle dans notre environnement naturel, offrant aux participants de découvrir cet animal sous un jour nouveau.

Une vision pragmatique

Un effectif de gibier plus stable, moins de dégâts aux animaux de rente malgré la meute de loups présente dans le mas-sif du Calanda: voilà le premier constat dont ont pris note les participants qui se sont rendus l’après-midi à Obersays (GR), sur les hauteurs de la rive droite du Rhin, entre Lanquart et Coire, face au massif du Calanda.

De cet endroit avec une vue impre-nable sur le territoire des canidés, les deux gardes-faune grisons René Gadient et Claudio Spadin ont parlé des expériences et de la relation qu’eux et leurs confrères cantonaux entretiennent avec la meute de loups du Calanda. Celle-ci se compose, depuis la deuxième portée de 2013, de huit à dix individus; elle défend un terri-toire d’environ 250 km2 contre les loups venant de l’extérieur.

Il est intéressant de savoir que la pré-sence du loup a, jusqu’à présent, agi sur la répartition et les déplacements du gibier; mais elle n’a pas eu d’effets démontrés sur les effectifs des ongulés sauvages, ni sur le tableau de chasse. Les forestiers devront, par conséquent, continuer à faire confiance aux chasseurs pour réduire l’effectif des ongulés à une quantité supportable pour la forêt. Le loup ne remplace pas une chasse efficace et bien organisée!

Une meute autonome

Les deux premières années de sa pré-sence, la meute du Calanda a attaqué 24 moutons sur la partie grisonne du massif. Toutefois, constat d‘importance primordiale, plus aucune attaque n’est aujourd’hui constatée. Cela est dû, d’une part, à l’optimisation de la garde des trou-peaux, mais aussi au fait qu’une meute efficace parvient à se nourrir sans pro-blème avec du gibier.

Un fanatisme ravageur

Interpellés au sujet de leur mission passion-nante consistant à accompagner le retour des loups dans les Grisons, les deux gardes-faune ont insisté sur les difficultés considé-rables qu’ils rencontrent dans leur travail en raison des positions intransigeantes des adversaires aussi bien que des défen-seurs du prédateur. Ils constatent qu’il

n’est malheureusement presque plus pos-sible de débattre publiquement du sujet ni d’aborder les problèmes factuellement, à la lumière de la science, sans être victime de l’agressivité d’un des deux camps.

Les participants sont repartis de la conférence nantis d’une masse de connais-sances nouvelles. Il faut espérer que cette journée leur aura apporté les informations nécessaires pour aborder objectivement les nombreuses rumeurs et demi-vérités qui courent à propos du loup.

Beat Philipp, Centre forestier de formation de Maienfeld

(ibW)

Informations et questions: www.verband-schweizer-forstpersonal.ch/français/actuel/

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SFVue sur le territoire de la première meute qui s’est établie en Suisse. Il s’étend sur 300 km2 autour du massif du Calanda, à cheval entre les cantons des Grisons et de Saint-Gall.

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FORMATION

Communication 2020 en forêt A l’avenir, la communication en forêt se fera de manière digitale, sur place et au moment le plus précis.

Le défi est d’importance pour la branche forestière, mais offre un large éventail d’opportunités.

Scénario d’avenir en mai 2025: imaginez-vous que vous allez vous promener en forêt avec votre chien. Sous les premiers arbres, votre smartphone vous signale déjà la réception d’un message via une «forêtApp».

Bienvenue dans la forêt des faons! > Nous sommes en pleine période de

couvaison des oiseaux et de mise bas de la faune sauvage. Restez s’il vous plaît dans l’espace délimité des chemins et prenez votre chien en laisse.

> Le chemin du Ravin est praticable uni-quement à pied en raison d’intempéries.

> Plante à floraison précoce à découvrir: l’ail d’ours ne peut être cueilli pour usage personnel qu’en quantité limitée. Nous vous souhaitons un agréable séjour dans la forêt des faons!

Indication:Cette forêt est propriété de la bourgeoi-sie de la Gabelle. L’exploitation forestière donne des informations au no 012 345 67 89, [email protected]

Tuyau:Samedi 27 mai, excursion sur le thème des orchidées dans la forêt des pins à la Tête des gorges, Association de protection de la nature et des oiseaux Région, rdv 10 h 00, parking du Pierrier; www.nvv-region.ch.

C’est à peu près ainsi que les visiteurs d’une forêt proche d’une agglomération pourraient être accueillis et informés de manière automatique dans le futur. Car

l’avenir appartient aux systèmes d’infor-mation additionnés d’une géolocalisation et ils vont profondément modifier notre manière de communiquer. L’évidence de la chose s’est imposée dès les premières interventions du séminaire «Communi-cation 2020 en forêt» du 15 septembre 2016 à Winterthour, organisé conjoin-tement par Formation continue forêt et paysage (Fowala) et la Communauté de travail pour la forêt (Ctf). La question cen-trale de la manifestation était d’imaginer comment les nouveaux médias pouvaient être intégrés dans le cadre de l’information publique en faveur de la forêt. Une quaran-taine de personnes y ont participé.

En forêt avec la «forêtApp»?

Aujourd’hui déjà, la ville de Winterthour informe «en ligne» des coupes de bois en cours et à Noël, il est possible de découvrir où il est autorisé de ramasser les dares de résineux. Le «compas forestier» de l’asso-ciation argovienne d’économie forestière permet de trouver des conseils d’excur-sion en forêt sur place en ligne, ainsi qu’une kyrielle d’autres informations sur la forêt, et même de réserver une cabane forestière en ligne.

Aujourd’hui, ce sont avant tout les vétéiste qui se déplacent avec un «appui digital»: pour la planification de leur par-cours et pour l’orientation dans le terrain, ils font appel à des apps additionnées d’une géolocalisation qui fonctionnent simulta-nément en tant que réseaux sociaux tout

en effectuant du traitement de données (p. ex. www.strava.com). Des parcours attractifs sont soumis quotidiennement aux «freaks» concernés, lesquels sont en plus immédiatement mis au courant quand un autre membre de la communauté y éta-bli un nouveau record. «Je ne comprends vraiment pas pourquoi les propriétaires forestiers ne font pas usage des nouveaux médias afin de communiquer de manière directe avec les personnes qui se rendent en forêt», s’étonne Pete Stutz, responsable du sport de masse au sein de Swiss Cycling (association faitière suisse de cyclisme). Et il a raison: à l’avenir, nous ne lirons plus les tableaux positionnés le long d’un sen-tier didactique, nous serons au contraire «twittés» directement en forêt par les «hotspots» du genre:

Salut Urs !Regarde, je suis le rare cormier ou sorbier domestique (no 17 Sorbus domestica).Tu veux en savoir plus? Clique sur mon nom!

Un besoin! Un projet?

Les participants au séminaire ont appro-fondi les différentes tendances décrites dans le cadre d’ateliers. Une chose est claire: le tempo et les défis techniques en route dépassent propriétaires forestiers et exploitations forestières. Ils et elles n’ont ni le temps, ni les compétences techniques pour ne pas être largués par les tendances des médias et des réseaux sociaux.

Et c’est ainsi qu’au cours de la journée s’est cristallisé le besoin d’une plateforme commune, d’une «forêtApp». Un outil informatique à l’étendue du pays, déve-loppé par des professionnels, alimenté par des acteurs locaux du monde forestier en informations pertinentes distribuées en ligne sur les réseaux sociaux des groupes de visiteurs. L’idée a vu le jour! Les pro-priétaires forestiers et les différents par-tenaires qui y sont intéressés vont pour-suivre dans ce sens.

Urs Wehrli, ForêtSuisse Traduction fg/LF

Présentations du cours et informations: www.afw-ctf.chwww.waldkompass-aargau.ch

Internet: le nouvel agenda de la forêt Ne pas oublier ou louper d’événements ou de manifestations, ou les publier …

Sur les pages internet de ForêtSuisse, le nouvel «agenda de la forêt» (à ne pas confondre avec celui de la rubrique Services de la revue LA FORÊT ) se veut la nouvelle plateforme en ligne de tout ce qui se passe en forêt comme de tout ce qui s’y rapporte. Ce calendrier des événements et des manifestations s’adresse à toutes celles et à tous ceux que la forêt intéresse, de ceux qui y travaillent ou qui en possèdent. Les manifestations, événements ou autres qui répondent à une série de critères sélectifs peuvent être saisis en ligne. Pour essayer ou en découvrir plus, rendez-vous sur:

www.foretsuisse.ch

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