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IFSB SUMMIT 2014 Renforcer la confiance envers la finance islamique Q uels sont les nou- veaux marchés pour la finance islamique et quels sont les cadres réglemen- taires en place ? C’est sur quoi se penchera le 11 e sommet de l’Islamic Financial Services Board (IFSB) organisé par la Banque de Maurice qui se tien- dra à Maurice les 21 et 22 mai. Cet événement qui a lieu chaque année à travers le monde a pour organisateur une banque cen- trale faisant partie de l’IFSB. Selon Munirudeen Lallma- hamood, consultant en finance islamique à la Banque de Mau- rice, ce sommet pourrait se révéler crucial pour le secteur financier mauricien. Il est, en effet, d’avis que nous devons nous tourner vers des sources alternatives de financement tout en maintenant une croissance à long terme. Cela, d’autant plus que Maurice se positionne comme un hub financier dans l’océan Indien et veut devenir un tremplin pour accéder au continent africain, ainsi que jouer un rôle important auprès des pays avec lesquels un accord de non-dou- ble imposition ( Double Taxation Avoidance Agreement – DTAA) a été conclu. « Ce sommet représente l’occasion de se rapprocher de ces objectifs car c’est la pre- mière fois qu’un pays africain en est l’organisateur. Cela ne fait aucun doute que l’Afrique est en train d’émerger comme une force économique. Certains pays comme le Kenya, le Nige- ria ou l’Afrique du Sud, qui ont déjà adopté la finance islamique, connaissent même une très bonne croissance », fait ressortir Munirudeen Lallmahamood. UTILISER LE HUB FINANCIER MAURICIEN Le consultant insiste également sur le fait que l’Afrique a besoin de soutien financier au niveau in- frastructurel actuellement. Or, si des sommes importantes ont été allouées par la Banque africaine de développement et l’Islamic De- velopment Bank à cet égard, dit Munirudeen Lallmahamood, « le positionnement de Maurice en tant que hub financier pourrait aussi impliquer l’implantation de fonds d’investissement ou l’émission d’Islamic bonds dans le secteur off - shore pour ces pays avec lesquels nous avons un DTAA. Ce qui serait bénéfique pour une croissance à long terme. » Munirudeen Lallmahamood est aussi convaincu que cette conférence viendra renforcer la confiance des acteurs du pay- sage financier de l’île dans la finance islamique et les encour- ager à regarder au-delà des fron- tières, vers les marchés région- aux. La loi a déjà été amendée pour permettre l’adoption com- plète de la finance islamique, rappelle-t-il, « cependant, un ob- stacle majeur est le manque de compréhension parmi les stake- holders à Maurice ». Aussi, con- clut le consultant, « une fois ce problème résolu, nous pourrons nous attendre à l’introduction de plus de produits et services de finance islamique ». Himanshu MARCHURCHAND 10 business magazine - N o 1131 du 7 au 13 mai 2014 EN 2 MOTS BOURSE : SHUMBA COAL LÈVERA $ 6 MILLIONS SUR LE DEM La compagnie botswanaise Shumba Coal, cotée sur le Development and Enterprise Market (DEM) émettra 50 mil- lions d’actions d’une valeur unitaire de $0.12 à partir du 27 mai. Grâce à cette opéra- tion financière, elle projette de lever $ 6 millions. Elle émettra aussi 7,5 millions d’actions à partir des fonds de $900 000 qui ont été déjà levés sur le DEM. Cette transaction est sujette à l’approbation de la Botswana Stock Exchange où Shumba Coal est également cotée. ISLAND LIFE INTRODUIT UN NOUVEAU PLAN D’ASSURANCE Island Life Assurance, filiale de Currimjee Jeewanjee, vient de mettre sur le marché un nou- veau plan d’assurance : Island Care. Il s’agit d’une couver- ture qui permet à l’assuré de récupérer à l’échéance de son contrat la totalité des cotisa- tions en cas de non-réclamation des indemnités. D’ailleurs, le client perçoit des intérêts sur le montant cotisé. Adapté pour couvrir les emprunts des par- ticuliers auprès des institutions financières, le produit permet, entre autres, de couvrir les rem- boursements en cas de décès ou d’invalidité. KPMG SE PENCHE SUR L’AFRIQUE Quelles sont les opportunités d’investissement en Afrique de l’Est et de l’Ouest ? Que faut-il savoir sur le climat des affaires et le cadre réglementaire pour faire des affaires sur le continent africain ? Autant de questions sur lesquels se pencheront les participants à un séminaire de KPMG le 14 mai. Richard Nd- ungu, Head of Tax de KPMG East Africa et Tayo Ogungbenro, Part- ner, Tax & Regulatory Services Practice de KPMG Advisory Services seront les animateurs. Un fonds d’investissement français est prêt à aid- er le groupe Apavou qui est actuellement placé sous administration (receivership). Depuis que la procédure de receivership a été enclenchée, le groupe Apavou a engagé des discussions avec des partenaires financiers pour trouver une voie de sortie. Le groupe a été fragilisé par une absence ponctuelle de trésorerie résultant du rembourse- ment des intérêts sur ses dettes qui se montent à environ Rs 180 millions par an. Les dettes globales d’Apavou totalisent Rs 2,2 milliards, alors que son patrimoine est évalué à près de Rs 8 milliards. Son ratio Loan-to-value est ainsi calculé à 27,5 %. La direction du groupe estime que cette valorisation qui lui a permis de recevoir une offre d’un fonds d’investissement français. Cet investisseur, extérieur à la place financière mauricienne, souhaite s’appuyer sur la compé- tence d’un banquier reconnu. Le groupe Apavou a remis à son banquier, la State Bank of Mauri- tius, un document portant sur sa stratégie de sortie de receivership. Celui-ci comprend les modalités de remboursement aux banques cré- ancières. Le groupe est confiant qu’il obtiendra l’appui de son banquier pour faciliter la mise en place de cette stratégie. Sortie de crise pour le groupe Apavou ? Munirudeen Lallmahamood (consultant en finance islamique à la Banque de Maurice)

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IFSB SUMMIT 2014

Renforcer la confiance envers la finance islamique Q

uels sont les nou-veaux marchés pour la finance islamique et quels sont les cadres réglemen-

taires en place ? C’est sur quoi se penchera le 11e sommet de l’Islamic Financial Services Board (IFSB) organisé par la Banque de Maurice qui se tien-dra à Maurice les 21 et 22 mai. Cet événement qui a lieu chaque année à travers le monde a pour organisateur une banque cen-trale faisant partie de l’IFSB.

Selon Munirudeen Lallma-hamood, consultant en finance islamique à la Banque de Mau-rice, ce sommet pourrait se révéler crucial pour le secteur financier mauricien. Il est, en effet, d’avis que nous devons nous tourner vers des sources alternatives de financement tout en maintenant une croissance à long terme. Cela, d’autant plus que Maurice se positionne comme un hub financier dans l’océan Indien et veut devenir un tremplin pour accéder au continent africain, ainsi que jouer un rôle important auprès des pays avec lesquels un accord de non-dou-ble imposition (Double Taxation Avoidance Agreement – DTAA) a été conclu.

« Ce sommet représente l’occasion de se rapprocher de ces objectifs car c’est la pre-mière fois qu’un pays africain en est l’organisateur. Cela ne fait aucun doute que l’Afrique est en train d’émerger comme une force économique. Certains pays comme le Kenya, le Nige-ria ou l’Afrique du Sud, qui ont déjà adopté la finance islamique, connaissent même une très bonne croissance », fait ressortir Munirudeen Lallmahamood.

UTILISER LE HUB FINANCIER MAURICIEN

Le consultant insiste également sur le fait que l’Afrique a besoin de soutien financier au niveau in-frastructurel actuellement. Or, si des sommes importantes ont été allouées par la Banque africaine de développement et l’Islamic De-velopment Bank à cet égard, dit Munirudeen Lallmahamood, « le positionnement de Maurice en tant que hub financier pourrait aussi impliquer l’implantation de fonds d’investissement ou l’émission d’Islamic bonds dans le secteur off-shore pour ces pays avec lesquels nous avons un DTAA. Ce qui serait bénéfique pour une croissance à long terme. »

Munirudeen Lallmahamood est aussi convaincu que cette conférence viendra renforcer la confiance des acteurs du pay-sage financier de l’île dans la finance islamique et les encour-ager à regarder au-delà des fron-tières, vers les marchés région-aux. La loi a déjà été amendée pour permettre l’adoption com-plète de la finance islamique, rappelle-t-il, « cependant, un ob-stacle majeur est le manque de compréhension parmi les stake-holders à Maurice ». Aussi, con-clut le consultant, « une fois ce problème résolu, nous pourrons nous attendre à l’introduction de plus de produits et services de finance islamique ».

Himanshu MARCHURCHAND

10b u s i n e s s m a g a z i n e - N o 1 1 3 1 d u 7 a u 1 3 m a i 2 0 1 4

EN 2 MOTS

BOURSE : SHUMBA COAL LÈVERA $ 6 MILLIONS SUR LE DEMLa compagnie botswanaise Shumba Coal, cotée sur le Development and Enterprise Market (DEM) émettra 50 mil-lions d’actions d’une valeur unitaire de $0.12 à partir du 27 mai. Grâce à cette opéra-tion financière, elle projette de lever $ 6 millions. Elle émettra aussi 7,5 millions d’actions à partir des fonds de $900 000 qui ont été déjà levés sur le DEM. Cette transaction est sujette à l’approbation de la Botswana Stock Exchange où Shumba Coal est également cotée.

ISLAND LIFE INTRODUIT UN NOUVEAU PLAN D’ASSURANCEIsland Life Assurance, filiale de Currimjee Jeewanjee, vient de mettre sur le marché un nou-veau plan d’assurance : Island Care. Il s’agit d’une couver-ture qui permet à l’assuré de récupérer à l’échéance de son contrat la totalité des cotisa-tions en cas de non-réclamation des indemnités. D’ailleurs, le client perçoit des intérêts sur le montant cotisé. Adapté pour couvrir les emprunts des par-ticuliers auprès des institutions financières, le produit permet, entre autres, de couvrir les rem-boursements en cas de décès ou d’invalidité.

KPMG SE PENCHE SUR L’AFRIQUEQuelles sont les opportunités d’investissement en Afrique de l’Est et de l’Ouest ? Que faut-il savoir sur le climat des affaires et le cadre réglementaire pour faire des affaires sur le continent africain ? Autant de questions sur lesquels se pencheront les participants à un séminaire de KPMG le 14 mai. Richard Nd-ungu, Head of Tax de KPMG East Africa et Tayo Ogungbenro, Part-ner, Tax & Regulatory Services Practice de KPMG Advisory Services seront les animateurs.

Un fonds d’investissement français est prêt à aid-er le groupe Apavou qui est actuellement placé sous administration (receivership). Depuis que la procédure de receivership a été enclenchée, le groupe Apavou a engagé des discussions avec des partenaires financiers pour trouver une voie de sortie. Le groupe a été fragilisé par une absence ponctuelle de trésorerie résultant du rembourse-ment des intérêts sur ses dettes qui se montent à environ Rs 180 millions par an. Les dettes globales d’Apavou totalisent Rs 2,2 milliards, alors que son patrimoine est évalué à près de Rs 8 milliards. Son ratio Loan-to-value est ainsi

calculé à 27,5 %. La direction du groupe estime que cette valorisation qui lui a permis de recevoir une offre d’un fonds d’investissement français. Cet investisseur, extérieur à la place financière mauricienne, souhaite s’appuyer sur la compé-tence d’un banquier reconnu. Le groupe Apavou a remis à son banquier, la State Bank of Mauri-tius, un document portant sur sa stratégie de sortie de receivership. Celui-ci comprend les modalités de remboursement aux banques cré-ancières. Le groupe est confiant qu’il obtiendra l’appui de son banquier pour faciliter la mise en place de cette stratégie.

Sortie de crise pour le groupe Apavou ?

Munirudeen Lallmahamood (consultant en finance islamique à la Banque de Maurice)