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“Vivre au jour le jour, ça complique le quotidien” Pata Njava de Suarez 10 OCTOBRE : JOURNéE DES DROITS DES INTéRIMAIRES ZONE FAITES LE TEST INTERIM UNE PUBLICATION DE LA FGTB | OCTOBRE 2012 ZONE 10 conseils Focus sur la sécurité et le stress Le 10 octobre, la FGTB distribue du thé contre le stress Votre sécurité en

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“Vivre au jour le jour, ça complique le quotidien”

Pata Njava de Suarez

10 oCToBRE : JouRnéE dEs dRoiTs dEs inTéRimaiREs

ZONE

FaiTEs lE TEsT

INTERIMUne pUblication de la FGtb | octobre 2012

ZONE

10 conseils

Focus sur la sécurité et le stress

Le 10 octobre, la FGTB distribue du thé contre le stress

Votre sécurité en

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Un thé contre le stress au pays de l’intérim

Le 10 octobre, la FGTB distribue du thé en divers lieux pu-blics de Belgique. Une action organisée dans le cadre de la huitième édition de la Journée des Droits des Intérimaires.

Le thé est une boisson aux vertus apaisantes, relaxantes. Bref, c’est bien contre le stress. Le thé est donc bon pour les intérimaires vu le stress qui règne au pays de l’intérim. Beaucoup de stress, plus que pour les autres travailleurs, même s‘ils sont eux aussi déjà durement touchés. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le gouvernement réalise des campagnes pour lutter contre le stress.Mais les intérimaires endurent des situations particulière-ment stressantes. Le travail précaire sape la confiance en soi, mais aussi les revenus. Avec un portefeuille qui est une fois rempli, l’autre pas, difficile de se construire un avenir. Les intérimaires sont tendus et stressés, on le serait pour moins.

Les intérimaires ne sont pas bien traités. On les tient en haleine avec la promesse d’un contrat fixe qui se fait attendre. Comme Björn, John ou Flavio dont vous trouverez les témoignages dans ce magazine. La plupart du temps, cela traine des années avec des contrats journaliers et dans le meilleur des cas, des contrats à la semaine.

Et oui, c’est source de stress. Cette année, la FGTB souhaite mettre ce mal en lumière. D’où le thé. Un peu de stress, ça ne fait pas de mal, mais il doit rester acceptable.

Pata Njava de Suarez

Génération Tanguy

Intérimite aiguë dans les services publics

Regard d’un ancien consultant

louer, pas une mince affaire pour les

intérimaires

10 octobreJournée des droits des intérimaires

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Au pays de l’intérim, il y a aussi beaucoup de choses à dire en matière de santé. Sans formation, sans information adaptée, les intérimaires ne peuvent pas travailler en toute sécurité. “C’est arriver et être directement opérationnel, car il faut être rentable” nous dit Johan plus loin dans ces pages. Souvent sans vêtements adaptés, comme nous le dit Shana qui a dû travailler avec des chaussures de sécurité beaucoup trop grandes et qui s’est entendue dire par l’agence d’intérim : “mieux vaut trop grandes que trop petites”.

Non, il est inacceptable que la santé et la sécurité des intérimaires soient considérées comme des éléments secondaires. Le nombre d’accidents des intérimaires a fortement diminué au cours de ces dernières années, mais il reste encore beaucoup trop élevé.

Un thé contre le stress, oui, mais il existe aussi ce thé noir qui tient éveillé. Et les intérimaires peuvent aussi en boire une tasse, car au travail, ils doivent tenir leurs droits bien à l’œil. Ils doivent oser dire que leur sécurité doit être prioritaire. Ils doivent aussi et surtout faire comprendre qu’ils ne sont pas des numéros. Pas des pantins, un jour au travail, le lendemain pas. le travail intérimaire sert à compenser un besoin tempo-raire de main-d’œuvre, pas à plonger les gens durant une éternité dans l’incertitude. la FGtb est à leurs côtés pour s’y opposer.

Le thé, une boisson apaisante pour tous?

10 conseils pour travailler en toute sécurité

CDI ou intérim, amis ou ennemis ?

La parole aux

intérimaires

Colophon

Editeur responsable : Coordination Intérim FGTBPaul LootensRue Haute 26-281000 Bruxelles

Plus d’info :inté[email protected]

Une publication de la FGTBOctobre 2012

© 2012

l’intérim, l’entrée de secours? 12

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VoUs êtes jeUne, VoUs aVez Fini l’école, Mais VoUs n’êtes pas pressé, donc VoUs restez à la Maison, dans les jUpes de Votre Mère. c’est plUs pratiqUe et pUis, papa et MaMan acceptent de VoUs Garder encore Un peU à la Maison. Ça, c’est le pHénoMène tanGUY, qUi doit son noM à Un FilM éponYMe racon-tant l’Histoire d’Un jeUne qUi s’incrUste cHez des parents iMpatients de le Voir déGUerpir. et MêMe si ce cas de FiGUre eXiste, il Y a aUssi ceUX qUi sont des ‘tanGUY’ MalGré eUX.

Génération Tanguy

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Jeunes, sans contrat fixe, donc sans revenus fixes, ils n’arrivent pas à prendre leur envol. Des missions d’intérim qui s’enchainent, parfois entrecoupées de périodes d’attente. Björn Skrzycki et son papa, Robert, nous livrent leur point de vue sur cette situation qu’ils vivent depuis près de trois ans.

Björn Skrzycki : J’ai terminé mes études en 2009 et j’ai suivi des formations complémen-taires, mais je ne trouve pas de travail fixe, et encore moins de travail fixe de nuit car c’est ce que je préfère. Jusqu’à présent, je n’ai fait que de l’intérim. Je suis inscrit dans cinq agences d’intérim et j’ai déjà fait un peu de tout. Entre chaque mission, je reste parfois plus d’un mois sans rien. En été c’est très difficile car les intérimaires sont alors remplacés par les étudiants jobistes. Mainte-nant ça va un peu mieux, j’ai un contrat à durée déterminée qui peut être prolongé tous les mois.

Robert Skrzycki : A son âge, mon épouse et moi étions déjà mariés et nous l’avions

déjà. Nous avons veillé à ce qu’il finisse l’école, après nous avons voulu qu’il obtienne d’abord son permis de conduire car c’est important pour trouver un travail. Et puis vous vous dites : à présent qu’il a son diplôme, il va voler de ses propres ailes. Mais non, les trois premiers mois, il n’a carrément rien trouvé. Lorsque nous étions jeunes, c’était aussi difficile, mais vous alliez dans une usine et vous saviez tout de suite si oui ou non il y avait du travail.

Björn Skrzycki : Ce n’est plus le cas. Si vous postulez quelque part, on vous répond qu’ils n’engagent que par le biais d’agences d’intérim. Et donc vous pouvez aller vous inscrire d’une agence à l’autre.

Robert Skrzycki : Et ce n’est pas tout. Ils promettent de vous tenir au courant, vous attendez et si vous recevez une réponse négative, vous pouvez aller vous inscrire dans une autre agence. Je trouve ça très grave pour Björn. Il doit à chaque fois repartir de zéro. Difficile de se construire

un futur dans de telles conditions. Par chance, il peut rester chez nous, nous le soutenons de tout cœur. Mais ce n’est quand-même pas normal de devoir l’aider comme s’il était encore sur les bancs d’école.

ComBien De tempS papa et maman vont-ilS SuppoRteR Cette Situation?Robert Skrzycki : (après une hésitation) Parfois, nous avons des mots. Certainement lorsqu’il rentre après le dernier jour d’un contrat d’intérim. Il a alors le moral dans les chaussettes et il faut à chaque fois le motiver à nouveau. Ca crée des tensions, mais bon, aussi longtemps que j’ai du travail, il peut rester à la maison. Les jeunes qui ne peuvent pas compter sur ça tombent vite dans la pauvreté.

Björn Skrzycki : J’attends de voir ce que l’avenir m’apporte. Avant de partir, j’aimerais travailler un ou deux ans. Mais lorsque je partirai, je devrai être sûr de mon coup car il n’y a pas de retour en arrière possible.

Quand l’intérim retarde l’envol

A 22 ans, Corentin a connu un parcours as-sez similaire avec de l’intérim dès la sortie de l’école. Aujourd’hui, son avenir s’annonce sous de meilleurs auspices puisqu’il vient de signer un CDI. Mais les années de cohabita-tion chez ses parents ne lui pèsent pas et il n’a pas encore plié bagage :

« Je n’ai jamais eu l’impression de dépendre de qui que ce soit, j’ai toujours gardé mon indépendance. Pour le moment, je suis la moitié du temps chez mes parents et l’autre chez ma copine. Ca me convient très bien. Bien sûr, j’aimerais avoir mon chez-moi, mais pour le moment, je préfère me faire plaisir. Je me suis acheté une voiture, si j’avais habité seul, je n’aurai pas pu. »

Partir en vacances par contre, ça demande un peu de prévoyance : « Je ne pars qu’une année sur deux, et pour y arriver financièrement, j’économise tous les mois une petite somme. » A la question « maintenant que vous avez un CDI, qu’est-ce qui va le plus changer pour vous ? », il nous répond : « Je vais enfin être payé par mois et plus par semaine. C’est très compliqué à gérer lorsqu’on reçoit une grosse facture à payer. »

Pour Flavio par contre, intérimaire de 23 ans, fiancé et toujours coincé chez ses parents, la situation est plus difficile

à vivre : « Quand vous avez mon âge, vous n’avez plus envie de vous conformer aux règles de papa-maman, respecter un horaire, ça devient pesant. »

Mais ce n’est pas tout, l’intérim chamboule aussi les projets que sa fiancée et lui avaient : « Nous voulions acheter une mai-son, vu que ma fiancée a un CDI et que je travaille de manière régulière pour la même boîte, nous pensions que ce serait possible, mais non. Maintenant, nous cherchons à louer, mais là aussi, on se rend compte que ce ne sera pas facile. Nous devons tomber sur un propriétaire qui acceptera de nous faire confiance, comme si nous étions des enfants. »

Tant que j’ai mon indépendance, ça ne me pèse pas

Corentin

Obéir aux règles de papa-maman après un certain âge, c’est dur Flavio

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1. lundi matin vous commencez à travailler dans l’entreprise le Cirque des nuages.

Vous ne vous inquiétez pas trop, l’agence d’intérim vous a vaguement expliqué que les postes de trapéziste avaient déjà été pourvus, dans le pire des cas, il reste le clown.

C’est l’estomac noué que vous vous rendez à l’entreprise, vous avez le vertige rien qu’en prenant l’ascenseur.

Pas question de rester dans l’ignorance, vous téléphonez à l’agence d’intérim afin qu’elle vous explique de façon très claire ce que l’on attend de vous.

2. vous venez de décrocher un poste intérimaire dans un restaurant étoilé.

Super, vous disposez justement d’une maîtrise de cuisine.

Dans le doute, vous demandez plus d’explications à l’agence d’intérim afin de vérifier si vous avez les compé-tences nécessaires.

Pas de problème, vous adorez regarder Top chef, vous avez bien en tête tous les trucs et astuces des pros !

3. lorsque vous commencez à travailler dans une nouvelle entreprise, vous préférez :

Etre accueilli en grande pompe, de préférence par le PDG, à la limite son bras droit.

Passer inaperçu, pas besoin de présen-tation, ni de visite guidée. Quant aux consignes de sécurité, ne dit-on pas que c’est en forgeant que l’on devient forgeron ?

Test Travaillez-vous en toute sécurité?le traVail intériMaire, VoUs connaissez. débarqUer dans Une noUVelle entreprise, Ça ne VoUs Fait pas peUr, apprendre Un job diFFérent cHaqUe seMaine, Ça ne VoUs iMpressionne pas. Mais qU’en est-il de Votre sécUrité ? êtes-VoUs MonsieUr insoUciant oU plUtôt MadaMe préVoYance … c’est ce qUe noUs allons Voir aU traVers d’Un petit test aMUsant.

Ni trop, ni trop peu, mais un bref accueil, c’est un minimum pour pouvoir travailler en toute sécurité.

4. Dans une nouvelle entreprise, vous êtes plutôt du genre :

A vous perdre dans les méandres des couloirs, sans jamais vraiment savoir où vous devez vous rendre. A quoi bon ? Vous ne restez quand même jamais longtemps.

A repérer très vite les lieux clés : entrée, pointeuse et sortie.

On ne sait jamais, alors dès l’accueil, vous demandez où se trouvent les sorties de secours, l’infirmerie, les toilettes et le réfectoire.

5. en cas de problème ou de question sur votre lieu de travail, que faites-vous ?

Vous savez exactement à qui vous pouvez vous adresser. Vous avez déjà eu l’occasion de parler avec un collègue expérimenté prêt à répondre à vos questions.

Vous demandez à l’intérimaire qui est arrivé en même temps que vous.

Rien, vous attendez la fin de la jour-née ou de la mission.

6. lorsque vous arrivez sur un nouveau poste de travail, quel est votre premier réflexe ?

Vérifier si vous disposez de tout le nécessaire pour accomplir votre travail correctement. Outils, matériel de protection, vêtements de travail.

Vérifier si votre montre est à l’heure.

Vérifier si vos cheveux sont bien coiffés, faudrait pas faire mauvaise impression.

7. votre chef vous demande d’effectuer un travail qui vous semble dangereux. Comment réagissez-vous ?

Ce job, vous en avez besoin plus que tout, tant pis s’il faut y laisser quelques plumes.

Vous en parlez avec d’autres collègues histoire de voir s’il n’y a pas moyen de faire les choses de manière moins dangereuse.

L’intérim oui, mais pas à n’importe quel prix. Votre sécurité et celle de vos collègues n’ont pas de prix. S’il n’y a pas moyen de faire changer la méthode de travail, c’est vous qui changez de boulot.

8. vous êtes blessé ou victime d’un accident de travail. Que faites-vous ?

Vous vous faites soigner le plus rapide-ment possible par le collègue affecté aux premiers soins dans l’entreprise et ne tardez pas à informer l’entreprise dans laquelle vous travaillez et l’agence d’intérim.

Ce n’est pas très grave, vous regarderez ça ce soir, à la maison.

Dès qu’il y a trop de sang partout, vous demandez éventuellement de l’aide à un collègue qui passe par là.

La sécurité au travail

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Des chiffres effarants qui sont pourtant en nette amélioration. Comment poursuivre cette amélioration? En sensibilisant tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse des travailleurs intéri-maires eux-mêmes, mais aussi des entreprises et des agences d’intérim.

A la question « Pourquoi le secteur de l’intérim enregistre-t-il autant d’accidents ? » La réponse est sans conteste liée au caractère vulnérable de l’emploi. Les intérimaires travaillent pour une courte période dans un environnement souvent dangereux et inconnu. Un manque d’accueil et d’instructions au moment de l’entrée en service jouent aussi un

Travailler en toute sécurité oui, mais comment? La santé et la sécurité au travail, un vrai problème dans le secteur de l’intérim ? Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur les chiffres de 2011.

envie d’en savoir plus ? Rendez-vous sans tarder sur le site de Prévention & Intérim, P&I www.p-i.be Vous y trouverez des tas de conseils. Vous pouvez aussi poser vos questions en formant le numéro vert 0800 23 999.

conseils

vous totalisez un maximum de Aucun doute, vous êtes un champion pour travailler en toute sécurité. Continuez comme ça et surtout, ne relâchez pas votre vigilance.

vous totalisez un maximum de La sécurité, ce n’est manifestement pas votre priorité. Jusque là, vous vous en sortez plutôt bien, mais soyez vigilant. Observez ce qui se passe autour de vous, n’ayez pas peur d’exiger ce à quoi vous avez droit pour travailler dans de bonnes conditions. vous totalisez un maximum de Stop ! Vos droits en matière de sécurité au travail, c’est votre affaire ! C’est à vous d’exiger toute l’information dont vous avez besoin, mais aussi le matériel de sécurité adapté à votre fonction. Vous avez un doute ou une question ? Renseignez-vous. Une petite conversation avec un délégué syndical vous ferait sans aucun doute le plus grand bien.

rôle déterminant. Tous ces éléments font des intérimaires un groupe tellement vulnérable au sein de l’entreprise.

Le taux de fréquence – c’est-à-dire les chiffres des accidents du travail convertis en un coefficient qui tient compte des heures prestées – a diminué de 2000 à 2011 de 49%. Une nette amélioration, mais en comparaison avec d’autres secteurs, ces chiffres restent beaucoup trop élevés.

1/ Sachez avec exactitude ce que l’on attend de vous avant de vous mettre à la tâche, demandez une description claire du job auprès de l’agence d’intérim.

2/ Demandez une formation complé-mentaire si vous ne disposez pas de la qualification exacte.

3/ Montrez que vous êtes demandeur pour un accueil dans l’entreprise.

4/ Veillez à bien vous repérer dans l’entreprise où vous êtes occupé, les sorties de secours, l’infirmerie, les toilettes, le réfectoire.

5/ Repérez un collègue expérimenté ou un responsable à qui vous pouvez parler d’un problème éventuel ou poser une question.

6/ Veillez à disposer de tous les moyens nécessaires afin de pouvoir exécuter votre travail dans de bonnes conditions de sécurité.

7/ Demandez les vêtements de travail et équipements de protection nécessaires pour votre fonction.

8/ En cas de questions, de doutes quant à l’exécution sans risque de votre tâche, demandez des instructions ou un accompagnement supplémentaire.

9/ En cas d’accident du travail, faites-vous soigner le plus vite possible par le collaborateur affecté aux premiers soins. Même pour un ‘petit’ accident.

10/ Signalez chaque accident à l’entreprise mais aussi à l’agence d’intérim. Cela permet d’améliorer les mesures de sécurité.

10Votre sécurité en

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les chiffres sont particulièrement élevés :• 8.917 accidents du travail avec au moins

un jour d’incapacité de travail• 772 accidents de travail ayant entrainés

des séquelles permanentes • 5 accidents de travail mortels.

Victime d’un accident? Blessé?• Faites-vous soigner immédiatement. • Prévenez l’entreprise où vous

travaillez mais aussi votre agence d’intérim.

• Demandez une copie de la déclaration d’accident du travail à l’agence d’intérim.

• Conservez tous les documents en rapport avec votre accident.

• Pour plus de sécurité, prévenez votre mutuelle, pour le cas où votre accident ne serait pas reconnu par l’assurance.

• Si vous rencontrez des problèmes pour la reconnaissance de l’accident, contactez la FGTB.

- Ces règles valent tant pour les accidents sur le lieu de travail que pour ceux sur le chemin du travail.

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Vivre au jour le jour, ça peut être enrichissant sur le plan personnel, mais ça complique surtout le quotidien

le GroUpe sUarez, VoUs connaissez ? ce GroUpe belGo-MalGacHe aUX sonorités pop anGlaise et world MUsic sédUit le Grand pUblic aVec des MorceaUX coMMe ‘l’indé-cideUr’, ‘qU’est-ce qUe j’aiMe Ça’ oU encore ‘on s’en FoUt’. pata njaVa, batteUr dU GroUpe et Un de ses Fon-dateUrs a, coMMe de noMbreUX artistes, lUi aUssi été conFronté aUX lendeMains incertains. oriGinaires de MadaGas-car, pata et ses Frères Fondent le GroUpe njaVa. après qUelqUes sUccès, le GroUpe part poUr l’eUrope et s’installe en 2003 à Mons. c’est là qU’il rencontre Marc pinilla, cHanteUr dU GroUpe. depUis lors, le GroUpe, qUi est entre teMps deVe-nU sUarez, enreGistre de beaUX sUccès et a sorti deUX albUMs, ‘on attend’ en 2008 et ‘l’indécideUr’ en 2010. noUs aVons de-Mandé à pata qUel reGard il portait sUr l’intériM.

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Musicien @ intérim

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en tant Que muSiCien, vouS avez CeRtainement été ConfRonté aux RevenuS inCeRtainS, Comment l’avez-vouS véCu ? pata njava : Mon parcours est riche en émotions, en voyages et en rencontres, mais il cache des réalités moins dorées. Une caractéristique involontaire de mon métier et que j’ai rencontrée tout au long de ma carrière, proche d’une caractéris-tique inhérente au secteur de l’intérim, est l’intermittence des contrats. Ce n’est pas un choix, elle est liée au milieu artistique. Les demandes d’un musicien dépendent de facteurs dont la réputation, les saisons des événements culturels, un bon soutien médiatique.

Qui dit intermittence des contrats, dit revenus incertains. J’ai parfois entendu dire que c’était cette galère qui amenait un artiste à créer, composer, être inspiré. Pour ma part, ce n’est pas le cas. Ne pas pouvoir posséder une carte de crédit, ne pas avoir de garantie pour trouver un logement, vivre au jour le jour avec la charge d’enfants et accepter de dépendre des autres à certains moments sont des contextes de vie auxquels j’ai été confron-tés et qui m’ont surement enrichis mais qui m’ont surtout compliqué le quotidien.

vouS le DiteS, Cette inteRmittenCe fait penSeR aux ConDitionS Que ConnaiSSent leS intéRimaiReS. a Ce pRopoS, Quel RegaRD poRtez-vouS SuR l’intéRim? pata njava : Je pense qu’il peut relever d’un choix de changer et d’accumuler plusieurs expériences professionnelles et dans ce cadre, je l’approuve. Je suis père de deux ados et remarque que le changement est un mode de fonctionnement recherché à leur âge. Ceci dit, il me semble que lorsque l’on est en âge de vouloir construire sa vie, les besoins sont différents et plus de stabilité est recherchée. Je regrette donc que

cette forme de travail soit un choix forcé uniquement par des besoins financiers immédiats. L’intérim ne permet pas dans ce cadre de se réaliser dans sa vie privée. J’ai aussi l’impression que c’est un secteur dans lequel il y a beaucoup d’abus. Lorsque l’on discute avec des intérimaires, on se rend compte que cette insécurité d’emploi les amène à se soumettre davantage à des emplois qu’ils n’auraient surement pas accompli dans un autre contexte, à des conditions de rémunération très limitées, à une flexibilité pour leur employeur qu’ils jugent indignes. Dans mon cas aussi il y a de la flexibilité, mais c’est un métier que j’ai choisi et j’aime mon art. Devoir l’accepter pour un emploi que je n’ai pas choisi, j’imagine moins bien la vivre.

Quant aux jeunes, l’intérim leur fait perdre confiance au système. Il est frustrant de ne pas pouvoir ouvrir des droits fondamentaux comme l’accès au logement, à un crédit pour l’achat d’une voiture, à une carte de banque, sous le prétexte de ne pas travailler avec stabilité. Beaucoup recherchent des racines pour ouvrir leurs ailes.

auJouRD’hui, vouS vouS ConSiDéRez à l’aBRi en matièRe D’emploi et De RevenuS ? pata njava : Le groupe se sent bien, nous avons le public belge, fidèle, avec nous et nous aimons profondément notre métier. Je suis donc plein d’espoirs mais par expérience, je suis loin de me sentir à l’abri. La concurrence sur la scène belge est rude, c’est ce qui la rend si riche et qui donne envie de se dépasser, d’avoir son identité. Mais c’est aussi ce qui fait que rares sont les groupes qui percent dans le temps. Les genres musicaux évoluent, les attentes changent, l’œil des caméras se déplace également. L’art consiste donc à pouvoir retomber sur ses pattes. C’est avant tout vital.

et Chez vouS, à maDagaSCaR, Quelle eSt la Situation en teRmeS D’emploi et De pRéCaRité ?pata njava : Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde. Tout le monde se débrouille pour survivre, sans sécurité sociale. Ici, la solidarité est organisée par l’Etat. Là-bas, elle est liée à la valeur de la famille au sens large. Je ne peux donc comparer ce qui est incomparable. Les qualifications ne sont pas des critères d’embauche. L’expression des droits est plus limitée. Le système est profondément différent et les mentalités aussi.

Ce qui est appréciable en Belgique, c’est que nous avons des mesures législatives qui nous protègent contre l’exploitation et une protection des revenus lorsque le travail vient à manquer. Ma compagne est enseignante de droit social pour des futurs assistants sociaux à la Haute Ecole en Hainaut et je me rends ainsi compte que l’intérim, même s’il amène à de la précarité, est régulé par des dispositions juridiques. Il est limité dans ses possibilités d’utilisation. Ce qui me fait peur, c’est d’entendre les perspectives économiques et les remises en question politiques de la sécurité de revenus. Je pense aussi qu’il existe des tentatives politiques pour tolérer et d’ouvrir davantage les possibilités de recourir à l’intérim. A nouveau, ce qui m’inquiète, c’est que cette forme de travail ne soit pas privilégiée pour ce qu’elle représente mais parce que les contraintes se renforcent. De moins en moins d’emplois de qualité sont proposés et de moins en moins de compensations sont prévues. Mais la Belgique est bien connue pour avoir su, jusqu’ici, maintenir un niveau de sécurité sociale satisfaisant. Beaucoup d’associations, dont la vôtre, s’expriment et défendent les droits des citoyens. Je pense donc qu’elle continuera à pouvoir nourrir cette qualité. Dans ce contexte, je me dis aussi que mon métier a de l’avenir car la musique ne vient-elle pas adoucir les mœurs?

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Le stress n’aide pas à prendre de bonnes décisions Pata Njava de Suarez

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“Il y a aussi le stress de ne pas avoir un revenu régulier.” (Carole)

le stress et la sécurité sans mâcher ses mots

“Certains vous traitent comme un numéro, aussi bien à l’agence d’intérim que dans l’entreprise. Plus de 30 ans d’expérience de travail et je ne peux toujours pas donner mon avis, car le ‘client’, l’entreprise utilisatrice, a toujours raison.”(Luc)

“Je suis intérimaire depuis 1991. Toujours les mêmes promesses,

le système de la carotte et du bâton. Ma dernière expérience, je l’ai

terminée en tant que responsable d’un service et puis, silence radio,

même pas un merci.” (David)

Nous avons demandé aux intérimaires de nous faire part de leurs expériences en matière de stress et de sécurité dans le secteur intérimaire. Vous avez été nombreux à réagir. Deux illustratrices, Eva Hilhorst et Lisa Matthijs, se sont inspirées des réponses et ont réalisé des illustrations. Vous trouverez sur ces pages une sélection de vos témoignages, uniquement signé d’un prénom, car comme tout le monde le sait, au pays de l’intérim, on n’est jamais trop prudent.

A vous la parole

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“D’expérience, je peux le dire, il faut être prêt à tout moment et surtout accepter tout ce qu’on vous donne comme travail!”

(Alain)

“Certains jobs sont plaisants, d’autres non. Ca vous permet de rester jeune d’esprit, toujours en alerte et d’avoir de nombreux contacts sociaux.”

(Filip)

“Là où un travailleur fixe reçoit 3 à 6 mois de formation, on considère

qu’un intérimaire maitrise le job en 1 heure.”

(Victor)

“Le stress pour moi, c’est lorsque j’arrive dans une entreprise sans trop savoir ce qui m’attend. Mais après la prise de contact, tout se passe en général bien.” (Philippe)

“Le pire, c’est le jour où j’ai dû travailler avec des chaussures de sécurité trop grandes et que l’agence d’intérim m’a dit : Il vaut mieux trop grandes que trop petites.” (Shana)

“Un matin, ma consultante d’intérim m’attendait au travail

avec des croissants. Elle trouvait que ma collègue et moi nous le méritions. C’est une chose

que je n’ai plus jamais vécue. Ca remonte le moral.” (Stephanie)

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l’intérim, l’entrée de secours ?

l’intériM n’a pas qUe de MaUVaises Facettes. c’est ce qUi ressort de notre entretien aVec joHn. lorsqU’il qUitte l’école, Un cUrricUlUM Vitae désespéréMent Vide en pocHe, joHn ne Voit pas coMMent il poUrrait intéresser le Moindre eMploYeUr. il est alors conVaincU qUe c’est par l’intériM qU’il poUrra se Faire Une place dans le Monde dU traVail. a raison. après plUsieUrs lonGs Mois d’intériM, il Finit par décrocHer Un contrat à dUrée indéterMinée et deVient MêMe déléGUé sYndical. toUt n’est pas rose poUr aUtant, Mais joHn en est conVaincU, l’intériM peUt être Une bonne entrée de secoUrs.

John : Après ma sixième secondaire, je ne voulais pas faire d’études, je voulais directement travailler. Mais je n’avais aucune expérience, même pas en tant qu’étudiant jobiste. Mon curriculum vitae était désespérément vide et je ne voyais pas comment quelqu’un pourrait m’engager. L’intérim était pour moi la seule solution. Et il est vrai que c’est grâce à l’intérim que j’ai pu travailler et m’insérer dans la société. Avant mon engagement définitif, j’ai été intérimaire pendant un an dans l’entreprise. Malgré tout, je ne suis pas contre l’intérim car pour moi, c’est grâce à lui au final que j’ai pu être engagé.

l’intéRim était DonC DanS votRe CaS une poSition ConfoRtaBle ? John : Je n’irais certainement pas jusque-là. Pour moi, c’était une sorte d’entrée de secours quand les autres portes restent fermées. Mais il est évident que le patron en profite. Pour lui plaire, il faut être à la fois flexible, volontaire et courageux. Et même quand on est tout cela, le patron nous fait volontairement poireauter. On passe par plusieurs évaluations avant d’espérer obtenir un contrat à durée déterminée qui est la plupart du temps renouvelé plusieurs fois avant d’enfin déboucher, dans le meilleur des cas, sur un contrat à durée indéterminée. Par chance, ça a été mon cas, mais je vois autour de moi beaucoup de jeunes qui n’y arrivent pas, qui se découragent avant.

et apRèS Ce paRCouRS, enfin le CDi ? John : Après un an, l’employeur me propose à moi et à sept autres collègues de signer un PFI, un plan formation insertion. Soi-disant pour acquérir une polyvalence dans d’autres secteurs de l’entreprise. A l’époque, je ne connaissais pas mes droits, mais lorsqu’on nous a expliqué le fonctionnement de ce plan, nous avons vite compris, nous ne sommes pas des idiots. Avec le PFI, vous n’avez pas le

barème qui vaut pour les engagés ni le droit aux congés payés! Nous avons été solidaires et nous avons tous refusé de signer le PFI, jusqu’à ce que l’employeur nous donne la certitude d’obtenir un CDI après les 3 mois de PFI. Et c’est ce qui s’est passé.

auJouRD’hui, vouS êteS Devenu Délégué fgtB, pouRQuoi ?John : Parce que les travailleurs ont besoin d’être défendus. En tant que délégué, on reçoit des formations et on est mieux armés pour négocier avec le patron. Lors d’une formation, j’ai été marqué par une phrase d’un formateur “l’intérimaire est parfois l’esclave des temps modernes”. Je me suis dit que c’était vrai au vu de mon expérience et de ce que je vois autour de moi. Parfois, après quelques heures de travail on leur fait déjà miroiter un CDI. L’agence d’intérim leur donne de faux espoirs, même quand l’entreprise n’a aucune intention.

En tant que délégué, je représente tous les travailleurs. Pour les intérimaires pré-sents depuis un certain temps dans l’en-treprise, c’est plus facile, ils viennent me trouver. Les nouveaux, eux, ont peur. Cela reste difficile, mais je suis optimiste.

Sur le plan personnel aussi je suis opti-miste. Ma copine vient de décrocher son CDI après un an de travail intérimaire. Maintenant, l’avenir est un peu plus serein pour nous et nous pouvons penser à nous installer ensemble.

Marché du travail

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Samira Castermans : Les gens qui se trouvent dans une situation précaire ont du mal à trouver un logement car naturellement, le bailleur va opter pour la sécurité. A ce niveau, l’intérim est souvent source de problèmes. Sans contrat fixe, vous n’êtes pas un payeur fiable et vous n’obtenez pas de location. Ce sont surtout les gens avec une position fragile sur le marché du travail qui sont le plus touchés car le travail intérimaire se résume bien souvent pour eux en une succession de

contrats journaliers et de chômage. C’est pour cette raison que le réseau Contre la Pauvreté propose que ces gens ne soient pas automatiquement envoyés vers l’intérim. Ils ont besoin d’un accompagnement bien meilleur afin d’augmenter leurs chances de décrocher un contrat fixe. Avec des contrats courts successifs dans toutes sortes de jobs (du nettoyage au travail à la chaîne), ils ne se construisent jamais suffisamment d’expérience et ils restent démunis sur le marché du travail.

et ilS ReStent exCluS Du maRChé Du logement.Samira Castermans : Pire encore, ils sont totalement exclus. Nous sommes d’ailleurs confrontés à une génération de pauvres. Les enfants sont pauvres parce que les parents le sont. Ils se sentent aussi exclus au niveau de l’enseignement et de la santé. En général, ils ne peuvent pas non plus compter sur un réseau social fort. Ils ne trouvent donc pas de solution pour faire garder leurs enfants s’ils trouvent une mis-sion d’intérim du jour au lendemain. Les gens dans la pauvreté sont aussi souvent

contraints en matière de mobilité à utiliser les transports en commun. Ce qui limite fortement leurs chances d’emplois. L’inté-rim ne les aide pas, pire encore, le fait de devoir être disponible immédiatement et sans pouvoir prévoir quoi que ce soit pèse souvent lourd. C’est pour cette raison qu’il faudrait accorder plus d’attention à l’accompagnement vers un emploi fixe.

leS BailleuRS RefuSent paRCe Qu’ilS n’ont paS D’emploi fixe, C’eSt légal ? n’eSt-Ce paS De la DiSCRimination ? Jozef De Witte : Le marché de la location est très tenu, il ne dispose que de 20 % des logements, encore répartis entre les agences immobilières et les bailleurs privés. Cela ne facilite évidemment pas les choses. Les agences immobilières sont des entreprises et il est donc logique qu’elles veuillent éviter les risques. De préférence pas de femme seule comme locataire car elles ne tondront pas la pelouse. Ni de personnes âgées car elles peuvent mourir vite et dans ce cas, il faudra de nouveau

Louer, pas une mince affaire

pour les intérimaires VoUs êtes jeUne, VoUs êtes intériMaire et VoUs soUHaitez loUer Un lo-GeMent. c’est Une Mis-sion ardUe noUs disent saMira casterMans et jozeF de witte, car dans ce cas, on VoUs consi-dère coMMe Un loca-taire peU Fiable. saMira casterMans traVaille poUr le réseaU contre la paUVreté, Un réseaU de 55 associations qUi donnent la parole aUX paUVres. jozeF de witte est directeUr dU centre poUr l’eGa-lité des cHances et la lUtte contre le racisMe. deUX orGanisations qUi sUiVent de près le pro-blèMe dU MarcHé dU loGeMent. Un entretien qUi déboUcHe inéVitable-Ment sUr les discriMina-tions dans le secteUr de l’intériM.

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Logement

Samira Castermans

Jozef De Witte

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chercher un locataire. Cela va aussi loin.D’un côté, il est légitime de vouloir éviter les risques. Lorsqu’un locataire ne paie plus son loyer, c’est un problème. Il est donc normal que les gens cherchent de bons locataires. Mais il ne peut y avoir de discrimination sur base des moyens, ça ne va pas. Ce que nous voyons à présent, ce sont des candidats locataires qui sont refusés parce qu’ils sont au CPAS ou parce qu’ils n’ont qu’un contrat intérim. Ce ne sont donc pas les moyens en tant que tels qui comptent mais bien la garantie pour le futur. Le bailleur demande la fiche de paie ou un contrat à durée indéterminée. Il faut être prudent. Il est donc normal qu’un bailleur vérifie la solvabilité d’un locataire, mais jusqu’où peut-on aller ? Cela va effectivement trop loin.

Cela va tRop loin, maiS le BailleuR a-t-il D’autReS poSSiBilitéS pouR éviteR leS RiSQueS ? Jozef De Witte : Il y a toujours la garantie locative qui couvre les propriétaires des dégâts qui pourraient être causés sur leur bien ou pour l’éventuel non-paiement de loyers. Mais un fonds central de garantie locative serait une meilleure solution. Tout le monde trouve l’assurance auto normale, et bien, ce système de solidarité pourrait tout aussi bien être transposé pour les bailleurs. Ils paieraient une prime d’assu-rance qui les couvrirait contre les mauvais payeurs et d’un seul coup il n’y a plus de raison de refuser ou de discriminer des locataires. Plusieurs propositions de loi à ce propos existent, mais jusque là, sans suite. N’oublions pas que le droit au logement est

un droit fondamental. On ne peut pas le laisser ainsi aux mains du marché privé. Il faut une politique active et contraignante.

même aveC un fonDS De gaRantie loCative, un intéRimaiRe ReSte touJouRS un Client inCeRtain pouR le BailleuR.Jozef De Witte : Un tel raisonnement ne tient pas la route. D’un côté, les employeurs plaident pour plus de flexibilité et de mobilité sur le marché du travail, mais de l’autre côté, vous devez avoir un contrat de travail fixe pour louer un logement. D’ailleurs, c’est une erreur de considérer un contrat à durée indéterminée comme une garantie. Indéterminé, ce n’est pas éternel, vous pouvez aussi vous retrouver demain sans travail.

maiS pouR leS intéRimaiReS, l’inCeRtituDe eSt BeauCoup pluS gRanDe. et il ReSte le pRoBlème DeS DiSCRiminationS. Samira Castermans : Les agences d’intérim travaillent pour les entreprises. Elles sont leurs clients et les intérimaires sont les moyens qui permettent de servir ces entreprises. C’est de cette manière que les intérêts des demandeurs d’emploi sont lésés. Les personnes vulnérables le ressentent le plus. Lorsque les CPAS veulent aider les gens à trouver un travail, ils trouvent portes closes dans les agences d’intérim. On leur dit de ne pas venir avec ça. Elles en veulent pour leur argent, ce qui n’est pas le cas avec ce qu’on appelle les groupes à risques. Mais trois demandeurs d’emplois sur 4 appartiennent à ces groupes à risques. Et que fait-on?

Jozef De Witte : Le secteur de l’intérim doit être confronté à ses propres responsabilités. L’association patronale, Federgon, ne sait plus où se mettre avec le dossier discrimination. Il y a des agences d’intérim qui ne respectent pas les règles et Federgon doit sortir celles qui gâchent le secteur, dans l’intérêt de celles qui se comportent bien, car à la

Il ne peut y avoir de discrimination sur base des moyens. Jozef De Witte

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les intériMaires n’obtiennent pas de crédit HYpotHécaire

Si louer un logement est difficile pour un intérimaire, acheter est carrément impossible. Nous avons envoyé cinq personnes incognito dans des banques avec pour mission d’essayer d’obtenir un crédit hypothécaire en tant qu’intérimaire. Cinq refus. Un de nos clients mystères, Typhaine de Namur, nous raconte :

“Je me suis rendue dans une banque FORTIS en compagnie de mon copain pour un prêt hypothécaire. Nous avons dit avoir 50 000 euros sur un compte dans une autre banque, un héritage. Nous avons aussi dit n’avoir aucun autre prêt en cours. Nous avons demandé un prêt pour une maison de 210 000 euros sur 25 ans en renvoyant à une véritable annonce trouvée sur internet. Lorsque nous avons

expliqué être tous les deux sous contrat intérim, l’employée nous a gentiment fait comprendre qu’aussi longtemps que nous aurions ce type de contrat, nous ne pourrions pas obtenir un prêt d’un tel montant. Mais elle nous a par contre proposé d’investir 150 euros par mois dans un Home Invest Plan, un produit bancaire qui nous permettrait d’emprunter plus facilement lorsque nous aurions un CDI.”

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longue, celles-ci ne pourront même plus attirer des allochtones diplômés. Federgon se défend en rejetant la cause sur le dos des clients, des entreprises utilisatrices. OK, admettons, mais quand est-ce que les agences d’intérim vont enfin être contraintes de signaler de tels clients à l’inspection sociale ?

Samira Castermans : Celui qui se présente dans une agence d’intérim devrait aussi recevoir une preuve de son inscription. Trop de travail dit le secteur, mais les gens y ont quand même droit. De cette manière, on pourrait contrôler si l’agence vous reprend dans sa liste de candidats ou pas. Car de nombreux candidats finissent dans la corbeille à papier. De très nombreuses personnes veulent travailler mais sont sans cesse rejetées. A la fin, elles perdent toute confiance en elles. Les demandeurs d’emploi dans la pauvreté me racontent aussi que sur le long terme, ils ne gagnent pas beaucoup avec l’intérim. Le travail est irrégulier, le salaire offre moins de sécurité que les allocations, l’expérience de travail qu’ils peuvent se construire est vraiment minime (au niveau du marché du travail et de l’ancienneté), les chances d’un emploi fixe sont maigres et ils ne se construisent qu’une carrière morcelée. Cela ne leur offre aucune perspective.

Sans contrat fixe, vous n’êtes pas bon payeur et vous n’arrivez pas à louer. Samira Castermans

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D’un côté, nous avons Jacqueline, intérimaire longue durée au franc-parler dont nous avons changé le prénom. De l’autre côté, nous avons Johan De Backer, délégué syndical de la fgtB.

Jacqueline : Je travaille depuis de nombreuses années chez Tupperware. Toujours en tant qu’intérimaire, et presque toujours avec des contrats journaliers. Entre-temps, je ne suis presque plus intéressée par un contrat fixe à temps plein. Je m’y suis habituée et aujourd’hui, travailler comme intérimaire trois ou quatre jours par semaine me convient mieux.

maiS malgRé tout, vouS tRouvez Que C’eSt pluS DuR pouR vouS Que pouR leS tRavailleuRS fixeS.Jacqueline : Oui, c’est comme ça, je me sens subalterne. Les intérimaires travaillent comme tout le monde et pourtant, nous ne comptons pas. Si un jour il y a une fête, ou une sortie, nous ne sommes jamais invités. Une fois les gens d’ici ont reçu des boîtes Tupperware en cadeau, pas nous. Pire encore, depuis peu, les intérimaires ne peuvent plus se garer sur le parking de l’entreprise. Vous vous rendez compte? Nous ne sommes pas assez bien.

vouS en voulez aux tRavailleuRS fixeS?Jacqueline : Non, loin de là. Je ne

Pour qui les avantages, pour qui les inconvénients?

on entend soUVent qUe la sitUation ne se passe

pas toUjoUrs bien entre les intériMaires et les

traVailleUrs FiXes. Mais est-ce VraiMent

le cas? noUs aVons posé la qUestion à

deUX traVailleUrs de l’entreprise tUpperware

d’alost, Une entreprise qUi occUpe de noMbreUX

intériMaires.

Johan De Backer et Jacqueline, de dos. Un intérimaire qui rouspète trop ne doit pas revenir le lendemain.

supporte pas que certains nous prennent de haut, mais j’espère du fond du cœur que ces gens ne perdent jamais leur travail et finissent dans l’intérim.

maiS malgRé tout, vouS vouS faiteS BeauCoup De mauvaiS Sang à pRopoS De votRe tRavail.Jacqueline : Je trouve simplement que nous avons droit au même traitement. Chaque jour que j’ai presté ici, depuis des années, devrait être reconnu pour mon ancienneté, avec tous les droits qui y sont liés. Ce serait honnête. Pour le moment, notre ancienneté ne compte que comme règle de priorité pour obtenir un contrat intérimaire chez Tupperware.

et leS tRavailleuRS fixeS Johan, Comment RéagiSSent-ilS faCe aux intéRimaiReS?Johan De Backer : Avec les intérimaires qui travaillent ici depuis très longtemps comme Jacqueline, ils n’ont naturellement pas de problème, mais lorsqu’il y en a des nouveaux, ils se plaignent. Ils disent : nous avions un bon élément, et maintenant ils en mettent un nouveau qui n’y connait rien. Vous devez à chaque fois réapprendre le job à ces gens et prenons que 10 nouveaux intérimaires arrivent, après une semaine, la moitié est déjà partie. Mais vous avez dû tous les former. A la longue, ça fatigue les gens.

l’entRepRiSe ne S’oCCupe DonC paS De l’aCCueil et De la foRmation?Jacqueline : Quand j’ai commencé, il y a des années de ça, un temps était prévu pour une bonne formation. Désormais, il y a des gens qui commencent ici et qui ne savent même pas par quelle porte ils doivent entrer ou sortir.

Johan De Backer : On leur donne bien des explications et on fait visiter l’entreprise aux nouveaux venus. Mais en réalité, il faut du temps pour arriver à se situer dans l’entreprise, et en général, les intérimaires sont souvent déjà partis avant. Il est vrai qu’avant on y consacrait plus de temps. Maintenant c’est fini et donc, il faut que les gens soient opérationnels tout de suite car ils doivent être rentables.

le RiSQue D’aCCiDent eSt DonC lui auSSi pluS gRanD auJouRD’hui?Johan De Backer : Il n’y a pas vraiment de risque d’accident avec les machines. Le problème n’est pas là. Mais si vous devez travailler comme intérimaire dans une entre-prise que vous ne connaissez pas ou qu’à moitié, cela engendre forcément plus de stress.

Jacqueline : Cela vient aussi du fait qu’en tant qu’intérimaire, il vaut mieux se taire. Je dois beaucoup plus me retenir qu’un travailleur fixe, sans quoi, je ne dois plus revenir demain.

Johan De Backer : Chez nous par exemple, il est convenu que les intérimaires peuvent être appelés jusqu’à 11 heures du matin pour commencer à 14 heures. Mais souvent, les gens sont encore appelés après 11 heures. Hé bien, ceux qui acceptent sans broncher ont un pied dedans pour obtenir une mission et ceux qui rouspètent sont les dindons de la farce. Nous avons également réagi avec le syndicat, mais il est très difficile de défendre des intérimaires. Ils dépendent d’un autre employeur et n’ont rien à dire ici. En tant que travailleur fixe, vous pouvez déjà vous permettre un peu plus.

CDI ou intérim

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en Quoi ConSiStait votRe JoB exaCtement ? Christophe Deboskre : Je m’occupais principalement du recrutement et de la sélection de candidats, ainsi que de la mise au travail des intérimaires. Je m’occupais de tout le suivi administratif lié à leurs dossiers. Sauf le paiement des salaires, qui était géré par d’autres collaborateurs spécialisés. J’avais également en charge mon propre portefeuille clients et j’étais donc amené à avoir beaucoup de contacts avec les entreprises utilisatrices. J’ai mis au travail des intérimaires dans divers secteurs (industriel, services, etc.), dans des petites PME comme dans des sociétés de plus grande importance, des ouvriers comme des employés, sous contrats hebdomadaires comme journaliers, pour des missions de courte durée et également à long terme.

Quel eSt le meilleuR ConSeil Que vouS pouRRiez DonneR à un intéRimaiRe Qui DéBute ? Christophe Deboskre : Surtout bien lire tous les documents qu’ils reçoivent. Quand on démarre une mission en intérim, on reçoit un paquet d’infos et on complète certains documents officiels. D’après ce que j’ai pu constater, peu de gens prennent réellement le temps de lire ce qui est indiqué et certains signent sans se poser de questions. C’est pourtant sur ces documents que toutes les informations utiles sont indiquées. Sur les contrats, on retrouve par exemple les

horaires de travail, s’il y a des chèques repas ou pas, les frais de déplacement, les conditions salariales, etc.

Je suis convaincu que certains intérimaires perdent des droits simplement parce qu’ils ne sont pas attentifs à ce qu’ils signent. Bien évidemment, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Certains posent parfois des questions mais il s’agit plus souvent d’intérimaires ‘d’expérience’. Les nouveaux travailleurs s’en remettent complètement au consultant : si certains éléments ne sont pas expliqués ou sont manquants, ils ne vont pas nécessairement (oser) le demander. Il faut être vigilant car une erreur est toujours possible !

en tant Que ConSultant en intéRim, eSt-Ce poSSiBle De ‘pRenDRe le tempS’ D’infoRmeR leS tRavailleuRS ? Christophe Deboskre : Quand vous êtes consultant et que vous voulez faire votre travail correctement, une grosse difficulté est de rentrer à l’heure à la maison. Le secteur de l’intérim implique de la flexibilité pour les travailleurs mais aussi pour les consultants. Sur le terrain, il y a une forte concurrence entre les agences. Tout cela engendre beaucoup de pression et de charge de travail. Concrètement, les journées passent trop vite et on n’a pas toujours le temps de tout faire. Si on veut effectuer un bon suivi des dossiers, informer en détail, offrir une certaine

qualité de service aux intérimaires, il faut parfois prendre sur ses heures.

vouS paRlez De ConCuRRenCe entRe agenCeS. Qu’entenDez-vouS paR-là ? Christophe Deboskre : Il y a effectivement un jeu de concurrence dérangeant entre les agences d’intérim. Chacune essaie d’avoir le plus de ‘contrats’ possibles en proposant des prix ultra-attractifs aux clients. Les clients, quant à eux, recherchent bien évidemment les prix les plus bas. Chaque acteur exacerbe ainsi la concurrence à son niveau et crée une sorte de ‘merchandising’ des travailleurs. C’est un cercle vicieux. Qui dit diminution des prix dit plus de contrats à gérer pour que la situation reste rentable. Au final, il y a plus de pression de travail et les consultants ont moins de temps à consacrer aux travailleurs. Cela entraîne forcément une diminution de la qualité de service.

Quelle eSt la pluS gRanDe SatiSfaCtion DanS Ce métieR ? Christophe Deboskre : C’est quand vous pouvez faire votre travail de consultant, de A à Z. C’est quand vous pouvez prendre le temps de donner une bonne informa-tion et que vous faites une bonne mise au travail. C’est quand l’intérimaire comme l’entreprise sont satisfaits. Et si, au final, cela permet au travailleur d’être embauché et de décrocher un job fixe, c’est la plus belle des satisfactions.

La plus grande satisfaction :

un intérimaire qui décroche un job fixe

cHristopHe deboskre a Une eXpérience de plUsieUrs années en tant qUe consUltant en intériM. dUrant enViron 3 ans, il a traVaillé poUr plUsieUrs aGences start people de la réGion brUXelloise, qUi Mettaient cHaqUe joUr jUsqU’à 200 intériMaires aU traVail. noUs Faisons le point sUr son parcoUrs et sUr ce qU’il a retenU de son passaGe dans le secteUr.

Paroles d’un consultant

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Karel Stessens : Hendrik Bogaert, Secrétaire d’Etat à la fonction publique, souffre, à l’instar du reste de la droite de l’échiquier politique, d’ « intérimite » : panique à propos de la supposée « pléthore » de fonctionnaires et des charges « extravagantes » y afférentes en matière de rémunération et de pension. Le travail intérimaire serait dès lors LA solution. Rien n’est, cependant, moins vrai. La position de la CGSP est claire et nette : nous sommes contre le travail intérimaire dans le secteur public.

D’où vient Ce RefuS ?Karel Stessens : Dans le secteur public, l’em-ploi statutaire – et, au demeurant, contrac-tuel aussi – garantit la sécurité juridique, l’indépendance et un processus décisionnel démocratique au niveau du service que rendent les institutions publiques aux citoyens. Le personnel intérimaire, en revanche, n’est pas tenu par le code déonto-logique en vigueur dans les services publics, par exemple la confidentialité des dossiers. Par ailleurs, le personnel des services publics est recruté suivant des procédures objectives – par exemple le Selor – afin de garantir la

neutralité de l’appareil de l’état. Ce qui n’est pas le cas des recrutements intérimaires qui échappent, par ailleurs, à tout mécanisme de contrôle en matière budgétaire. En effet, les intérimaires ne sont pas comptabilisés ni facturés comme du personnel mais bien comme des biens et services. Ce qui permet aux responsables politiques de donner l’im-pression à l’opinion publique qu’il est possible de fonctionner avec moins de personnel – ce qui évidemment est absurde. De plus, cela donne aux potentats locaux et autres la possibilité de s’adonner à une forme larvée de clientélisme politique. Vous n’arrivez plus à « placer » quelqu’un directe-ment dans un service public ? Vous n’avez qu’à passer par un bureau d’intérim !

aveC leS intéRimaiReS, n’a-t-on paS la poSSiBilité De mieux appRéhenDeR leS pointeS De tRavail gRâCe à une pluS gRanDe flexiBilité Du peRSonnel ?Karel Stessens : Ce sont des fadaises ! Pour faire face à des besoins ponctuels, l’état a créé, il y a des décennies déjà, le statut des agents contractuels. Un statut qui devait être l’exception mais qui aujourd’hui est

devenu de plus en plus la règle. La CGSP entend que ce statut conserve sa destination initiale et, dans ce cas, vous n’avez pas besoin d’intérimaires. D’ailleurs, c’est tout aussi pervers de prendre l’excuse du travail intérimaire pour promouvoir la diversité. En effet, c’est faire évoluer ceux qui, dans notre société, sont déjà les plus défavorisés dans une situation précaire : une harmonisation plus difficile de la vie professionnelle et de la vie de famille, etc. Ce faisant, on crée des travailleurs de seconde zone.

le tRavail intéRimaiRe n’eSt-il paS moinS onéReux et DonC n’eSt-il paS généRateuR D’une fonCtion puBliQue pluS peRfoRmante ?Karel Stessens : Il est précisément plus onéreux que le travail contractuel ! Outre les charges salariales et des conditions de travail, le bureau d’intérim prélève sa dîme au passage. S’il est vrai que la TVA de 21% revient indirectement dans les caisses de l’état, elle n’en est pas moins prélevée sur les budgets de fonctionnement des départements. Est-ce accroître la performance de la fonction publique d’occuper du personnel plus onéreux et moins bien formé, incapable de rendre aux citoyens le service spécifique qu’ils attendent, et qui représente une charge pour les collègues qui doivent sans arrêt former de nouveaux travailleurs ? Le travail intérimaire dans la fonction publique n’a rien à voir avec une meilleure gestion du personnel ou des compressions de charges. Il est dicté par des intérêts purement commerciaux, entendez l’extension de la part de marché du secteur intérimaire. La CGSP refuse de s’engager dans cette histoire ambiguë, nonchalante et souvent mensongère. En revanche, nous sommes prêts à débattre du coût, de l’efficacité, du service rendu, de la diversité et de la flexibilité pour autant que ce soit en toute franchise et sans œillères.

“Hendrik Bogaert souffre d’intérimite aiguë ”le GoUVerneMent Fédéral entend aUtoriser le traVail intériMaire dans les serVices pUblics. la cGsp, sYndicat socialiste des serVices pUblics, est carréMent contre. le président karel stessens eXpliqUe poUrqUoi.

Karel Stessens

Services publics

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Travail journalier

pouRQuoi le RWanDa ? Parce que c’est un pays que la FGTB connaît bien puisqu’elle y mène plusieurs projets de collaboration dont un avec le secteur des plantations de thé. Apprendre aux travailleurs à s’organiser syndicalement, à faire valoir leurs droits et à améliorer leurs conditions de travail, ce sont quelques-unes de nos missions.

Dans le secteur des plantations de thé, il faut savoir que les femmes sont principalement affectées à la cueillette, en tant que travailleuses journalières tandis que les hommes travaillent le plus souvent dans les usines à thé. Ils bénéficient de meilleures conditions, d’un contrat de travail et d’un début d’équipement. Pour les cueilleuses de thé, il s’agit d’un travail au jour le jour, sans aucun droit.

on ne paRle paS De ConDitionS De vie maiS Bien De SuRvie La journée des cueilleuses de thé débute dès l’aube, elles partent pour les planta-tions avec leurs jeunes enfants. Elles collectent les feuilles à la main et les déposent dans le ballot qu’elles portent sur le dos. Les cultures de thé ont besoin d’un milieu humide, les femmes travaillent donc quasiment les pieds dans l’eau. A la fin de la journée, elles sont payées en fonction de leur récolte. Les conditions sont dures

pour un maigre salaire. On ne parle plus de conditions de vie mais bien de survie. C’est le royaume de la débrouille, quand c’est possible, les enfants plus âgés surveillent les cadets, sinon, elles portent les enfants sur le ventre, et le ballot sur le dos, avec une cueillette moins importante et encore moins d’argent.

Le gouvernement actuel veut faire respecter l’obligation scolaire, ce qui est positif, les plus grands enfants désertent les plantations pour les bancs d’école. Mais cela pose quand même le problème de la garde des plus petits. D’ailleurs, c’est suite à un drame récent d’un enfant en bas âge qui s’est noyé dans une rigole qu’un projet de la FGTB et de ses partenaires de créer des crèches syndicales à Mulindi s’est réalisé. L’idée est de faire participer les patrons. Souvent ils mettent à disposition un petit local et ils participent à l’aménagement. On parle d’une cuisine, d’un WC, de petits lits, bref, le strict minimum pour accueillir de jeunes enfants. L’étape suivante est d’apprendre aux mamans à gérer elles-mêmes ces crèches, notamment pour la nourriture des petits.

DeS pRioRitéS paRtiCulièReSLorsque l’on demande à ces travailleuses quelle est la priorité absolue pour améliorer leurs conditions de travail,

elles nous répondent étrangement ‘des latrines’. Et pour cause, lorsqu’on travaille dans les champs, faire ses besoins dans la rivière est la seule solution, avec des conséquences désastreuses au niveau de l’hygiène et de la santé.

La deuxième priorité, ce sont des vêtements de protection, essentiellement des bottes pour se protéger des serpents, mais aussi des tabliers ou impers, contre l’humidité.

Ce qui est le plus frappant, c’est que malgré des conditions de pauvreté extrême, ce peuple a une volonté extraordinaire d’aller de l’avant. Les Rwandais ne baissent pas les bras. Et modestement, grâce au projet de la FGTB, une loi sur la sécurité au travail vient d’être votée. Le Cestrar, le syndicat rwandais avec lequel nous collaborons, est aujourd’hui considéré comme un pionnier en matière de santé et de sécurité. Le ministère allant jusqu’à faire appel à lui pour des conseils, mais aussi pour former ses propres inspecteurs du travail. De quoi nous encourager dans cette direction et savourer notre thé autrement.

Le thé, une boisson apaisante pour tous ?

Lors de la Journée des droits des travailleurs intéri-maires du 10 octobre, la FGTB distribue des sachets de thé. Un thé contre le stress dans l’intérim. Pour-tant, assez paradoxalement, et alors que le thé est pour nous le symbole par excellence de la zen attitude, c’est loin d’être le cas pour les cueilleuses de thé. Des travailleuses journalières, qui connaissent la plupart du temps la précarité extrême et des conditions de travail pénibles. Nous vous emmenons pour un voyage au Rwanda, à la rencontre du quoti-dien de ces cueilleuses de thé.

A Mulindi, le système des crèches syndicales rencontre beaucoup de succès. Il reste à présent aux mamans à apprendre à les gérer elles-mêmes.

Page 20: 10 oCToBRE : JouRnéE dEs dRoiTs dEs inTéRimaiREssigner un CDI. Mais les années de cohabita-tion chez ses parents ne lui pèsent pas et il n’a pas encore plié bagage : « Je n’ai

www.fgtb.be/fgtb-interim

Pour en savoir plus sur

les droits des intérimaires

1 Toutes vos données d’identification ainsi que celles

de l’agence d’intérim et de l’utilisateur, c’est-à-dire

l’entreprise où vous accomplissez votre mission.

2 Vos qualifications, votre fonction et votre poste de

travail, et une mention spécifique lorsqu’il s’agit

d’un job étudiant.

3 La durée de votre contrat d’intérim et toutes

les informations sur la durée du travail.

4 Le salaire brut, les indemnités de déplacement,

toutes primes d’application et le mode de

paiement.

5 Le régime d’ancienneté pour un emploi jusqu’à

six mois inclus.

Le contrat

de travail Qu’y a-t-il dans un

contrat de

travail ?

Lorsque vous commencez une mission, vous devez avoir un

contrat de travail. Il ne s’agit pas d’un détail. Sans contrat,

vous ne savez pas à quoi vous en tenir. Vous devez disposer

d’un document précisant ce que vous devez faire et quel salaire

vous allez toucher. Rien de plus normal, non ?

Plus d’infos ?Les intérimaires peuvent eux-aussi compter sur

la FGTB. Nos sections locales et nos délégués sont là

pour vous.

Vous trouverez plus d’informations sur notre site

www.fgtb.be/fgtb-interim ou via ce code QR.

Les intérimaires ont le droit d’être traité comme des

travailleurs à part entière, comme tout un chacun.

Mais pour cela, vous devez connaitre vos droits. Pour

vous y aider, nous avons réalisé 8 fiches. En voici une.

intérimaire

E.R.: Paul Lootens – 26-28 rue Haute – 1000 Bruxelles

Ensemble, on est plus fortCoordination intérimFGTB

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9/11/11 11:27

1 Soyez attentif aux instructions que vous avez

reçues pour effectuer votre travail.

2 Vous recevez des vêtements et du matériel

de protection, utilisez-les. Et tâchez de savoir

comment les utiliser correctement.

3 Accordez l’attention nécessaire aux mesures

de sécurité propres à l’entreprise.

4 Demandez qui est responsable des premiers

secours. Demandez aussi qui est délégué au Comité

pour la Prévention et la Protection au Travail,

le CPPT.

5 Demandez quelles sont les instructions en cas

de besoin.

Vêtements

de travail

Comme les travailleurs fixes, vous avez droit aux vêtements de

travail et au matériel de protection. Ceux-ci sont importants

parce qu’ils sont généralement nécessaires pour votre santé et

votre sécurité.

Ce qu’il faut

retenirPlus d’infos ?Les intérimaires peuvent eux-aussi compter sur

la FGTB. Nos sections locales et nos délégués sont là

pour vous.

Vous trouverez plus d’informations sur notre site

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Les intérimaires ont le droit d’être traité comme des

travailleurs à part entière, comme tout un chacun.

Mais pour cela, vous devez connaitre vos droits. Pour

vous y aider, nous avons réalisé 8 fiches. En voici une.

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intérimaire

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9/11/11 11:57

Un accident

du travail

Un accident du travail peut toujours arriver. Il faut en tenir

compte, surtout si vous effectuez une mission d’intérim pour

laquelle vous manquez d’expérience. Même si vous faites preuve

d’un maximum de prudence, mieux vaut savoir ce qu’il faut

faire en pareil cas.

1 Avertissez toujours l’agence d’intérim après un

accident du travail. Elle doit s’occuper de la

déclaration.

2 Avertissez également l’entreprise quand il s’agit

d’un accident sur le chemin du travail. Elle doit

savoir pourquoi vous êtes absent.

3 Fournissez un rapport détaillé de l’accident.

Il contribuera à une reconnaissance et à une

indemnisation rapides.

4 Recourez si possible à des témoins. Leur

témoignage appuiera votre déclaration.

5 Demandez une copie de la déclaration d’accident

à l’agence d’intérim. Vous serez alors certain que

tout est en règle.

Plus d’infos ?Les intérimaires peuvent eux-aussi compter sur

la FGTB. Nos sections locales et nos délégués sont là

pour vous.

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Ensemble, on est plus fortCoordination intérimFGTB

5 conseils pour ne pas aggraver

la situation

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Prime de

fi n d’année

et prime syndicale

Les intérimaires ont droit à une prime de fi n d’année. Mais pas

à la même prime que les travailleurs fi xes. Vous devez remplir

plusieurs conditions.

En résuméINTÉRIMAIRE

1 Notez soigneusement toutes vos journées

de travail. Utilisez à cet effet l’agenda spécial

de la FGTB.

2 Si vous avez droit à la prime de fi n d’année,

le Fonds Social vous envoie un document en

décembre.

3 Rendez-vous auprès de votre bureau FGTB pour

un paiement rapide de vos primes.

4 En 2011, la prime de fi n d’année est égale

à 8,22% de votre salaire brut, en 2012, à 8,27%.

5 La prime syndicale s’élève à 90 euros (95 euros

en 2012) et est payée en même temps que votre

prime de fi n d’année.

E.R.: Paul Lootens – 26-28 rue Haute – 1000 Bruxelles

Ensemble, on est plus fortCoordination intérimFGTBoo

Plus d’infos ?Les intérimaires peuvent eux-aussi compter sur

la FGTB. Nos sections locales et nos délégués sont là

pour vous.

Vous trouverez plus d’informations sur notre site

www.fgtb.be/fgtb-interim ou via ce code QR.www.fgtb.be/fgtb-interimwww.fgtb.be/fgtb-interimwww.fgtb.be/fgtb-interimwww.fgtb.be/fgtb-interim

Les intérimaires ont le droit d’être traité comme des

travailleurs à part entière, comme tout un chacun.

Mais pour cela, vous devez connaitre vos droits. Pour

vous y aider, nous avons réalisé 8 fi ches. En voici une.

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18/11/11 09:45

C’est bien joli, mais quels sont exactement les jours

fériés légaux dans notre pays ?

1er janvier

Lundi de Pâques

1er mai

Jour de l’Ascension

Lundi de Pentecôte

21 juillet

15 août

1er novembre

11 novembre

25 décembre

Jours fériés

rémunérés

Durant une mission intérimaire, les jours fériés sont

rémunérés. Mais c’est aussi le cas après une mission, ou

entre deux missions. Tout dépend cependant d’un certain

nombre de règles.

Quels sont les

jours fériés ?intérimaire

E.R.: Paul Lootens – 26-28 rue Haute – 1000 Bruxelles

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travailleurs à part entière, comme tout un chacun.

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9/11/11 11:23

1 Vous devez absolument retenir que vous avez

toujours droit à la même rémunération que le

travailleur permanent qui effectue le même travail

que vous.

2 Pas seulement le même salaire mais aussi les

mêmes indemnités et avantages.

3 Des chèques-repas sont prévus pour les travailleurs

fixes ? Les intérimaires y ont également droit.

4 Une indemnité déplacement est accordée aux

travailleurs fixes ? La même indemnité est valable

pour les intérimaires.

5 Des primes pour prestations de nuit ou travail en

équipes sont accordées aux travailleurs fixes ? Les

intérimaires doivent bénéficier des mêmes primes.

Le salaireCinq fois la

même chose

Les intérimaires doivent toucher le même salaire que

les travailleurs engagés à titre permanent pour le même

emploi, dans la même entreprise. Ils ont également droit

aux mêmes augmentations salariales.

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intérimaire

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1 Inscrivez-vous immédiatement à la FGTB.

2 Inscrivez-vous auprès du service de placement.

3 Ayez toujours votre carte de chômage sur vous.

4 Remplissez soigneusement votre carte de chômage

avant de commencer à travailler.

5 Déposez votre carte de chômage à la fin du mois.

Vous tombez au

chômageQue faire ?

Un intérimaire a droit aux allocations de chômage.

Cependant, comme tout autre travailleur, il faut remplir toutes

les conditions. Et lorsque vous vous retrouvez régulièrement

sans contrat, ce n’est pas une mince affaire.

5 étapes

lorsque vous tombez

au chômage

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intérimaire

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9/11/11 11:54

1 Avertissez immédiatement l’agence d’intérim et

l’utilisateur, à savoir l’entreprise où vous travaillez.

2 Remettez un certificat médical à l’agence d’intérim

dans les deux jours ouvrables.

3 Faites exactement la même chose si votre période

de maladie est prolongée.

4 Faites-le de cette manière, car sinon, vous risquez

de perdre le salaire garanti.

5 Ne prenez pas de risques et avertissez également

votre mutuelle dans les 48 heures. Elle vous paiera

une indemnité si vous n’avez pas droit au salaire

garanti.

Plus d’infos ?Vous tombez

malade

Que faire ?

Tout comme les travailleurs fixes, les travailleurs intérimaires

ont droit au salaire garanti ou à une indemnité de la mutuelle.

Il faut néanmoins faire très attention, il y a des subtilités.

Que devez-

vous faire ?Les intérimaires peuvent eux-aussi compter sur

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intérimaire

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Cartes

poUr connaître Vos droits

Ensemble, on est plus fort

Coordination intérimFGTB

2012-2013

Vos droits

bien en vue

P1450_ABVV_Agenda_FR_05.indd 1

5/06/12 12:32

Agenda

intéressé?Adressez tout de suite un courriel à inté[email protected] et demandez nos publications : la brochure de poche sur les conditions de travail, les “cartes pour connaître vos droits” ou l’agenda avec de nombreux conseils. Vous pouvez aussi bien évidemment passer directement dans un bureau de la FGTB.

la FGtb s’occupe de tous les intérimaires. Vous aussi, vous pouvez compter sur notre soutien. nous mettons à votre disposition toute une série d’outils pratiques grâce auxquels vous trouverez rapidement une réponse à vos questions. avec nos cartes, brochures et l’agenda, vous connaîtrez parfaitement vos droits. n’hésitez donc pas à les demander. soyez vigilant, nos délégués peuvent vous aider. parlez-en avec eux ou demandez de l’aide dans un bureau de la FGtb.

3

intro

du

ctio

n

Vous trouverez dans cette brochure toutes les informations

relatives aux conditions de salaire et de travail des

travailleurs intérimaires.A propos de ces conditions, d’intenses négociations ont

eu lieu avec les employeurs. Avec comme conséquences

un certain nombre de changements.• La prime de fin d’année qui sera payée en décembre 2012

s’élèvera à 8,27% du salaire gagné au lieu de 8,22%.

• Dès 2012, la prime syndicale s’élèvera à 95 euros au

lieu de 90 euros. • Le précompte professionnel passe à 18% afin d’éviter

de devoir trop payer lorsque la feuille d’impôts tombe.

• Lors de la signature d’un contrat de travail, il doit être

clairement demandé à l’intérimaire s’il accepte

de recevoir une fiche de paie sous format électronique.

• Vous ne devez désormais plus remplir de formalités

administratives pour bénéficier de l’allocation de

chômage temporaire.  Celle-ci sera automatiquement

accordée par le Fonds Social. • Le paiement de la prime de pension avec le salaire

reste inchangé. Si vous désirez en savoir plus sur vos droits, rendez-vous

sur le site www.fgtb.be/fgtb-interim ou prenez contact

avec votre section locale de la FGTB ou encore avec

un délégué FGTB.

Paul LootensPorte-parole de la Coordination Intérim

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Intérimaire ?Vous avez des droits !

Ensemble, on est plus fortCoordination intérimFGTB

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24/10/11 13:57

Brochures de poche