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10 Les mots-clés de la prospective territoriale - > TRAVAUX SOUS LA DIRECTION DE PHILIPPE DESTATTE ET PHILIPPE DURANCE

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Les mots-clés de la prospective territoriale

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La Documentation française 29-31, quai Voltaire 75344 Paris Cedex 07 Tél. : 01 40 15 70 00 Télécopie : 01 40 15 72 30 www.ladocumentationfrancaise.fr

Prix : 12 €Imprimé en FranceDF : 5 TD15 510 ISBN : 978-2-11-007529-1

En élaborant un glossaire commun, l'objectif du Collège européen de Prospective est de contribuer au référencement d'un langage commun dans le champ de la prospective.

Le présent travail est né d’un long dialogue entre des prospectivisteseuropéens qui ont également eu le souci de s’ouvrir à la communautémondiale de la prospective, en s’appuyant particulièrement sur des collègues nord et latino-américains, australiens, arabes etafricains. Ce dialogue, mené en anglais et en français, s’est constamment affirmé curieux de la manière de penser, de voir et de dire la prospective dans les autres langues et les autres pays.Beaucoup de temps a donc été consacré à comprendre, échanger et formuler, en étant respectueux de la parole de l’autre, ainsi que les prospectivistes ont appris à le faire dans leurs pratiques quotidiennes au sein des territoires et des organisations.

Le résultat de ce travail constitue un ensemble d’environ 150 concepts analysés. Ceux qui semblent être les plus utiles pourles territoires font ici l’objet d’une première livraison de mots-clés, dans une version simple et dépouillée. Les équivalents en allemand,anglais, espagnol et italien y sont joints afin de favoriser les dialogues transfrontaliers et interrégionaux en matière de prospective.Ils indiquent surtout que les définitions des concepts ont été penséesdans ces langues et sont communes à ces différentes cultures. Ce résultat permet de mesurer la richesse du travail qui a été produit.

Avec Travaux, la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT) propose une collectiondestinée à diffuser et à valoriser une partie des études qu’elle lance chaque année. En publiant les contributions d’universitaires, de consultants ou de groupes de prospective qu’elle sollicite, la DIACT souhaite ainsi alimenter et éclairer les différents débatsque suscite l’aménagement du territoire.

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SOUS LA DIRECTION DE PHILIPPE DESTATTEET PHILIPPE DURANCE

9 782110 075291

Les mots-clés de la prospective territoriale

Sous la direction de Philippe DESTATTE et Philippe DURANCE

Collection TRAVAUXDirigée par Jean-Benoît Albertini

Comité de pilotage : Stéphane Cordobès, Philippe Matheron, Florian Muzard, Muriel Thoin.

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n°1 Logistique et territoire

n°2 Une région de projets :l’avenir de Paris

n°3 Les villes moyennes françaises, enjeux et perspective (épuisé)

n°4 Evaluation et territoires

n°5 Les métropoles régionales intermédiaires en France

n°6 Les dynamiques territoriales de la construction 1990 / 2004

n°7 Territoires et cyberespace en 2030

n°8 La périurbanisation : problématiques et perspectives

n°9 L’évaluation des pôles de compétitivité 2005-2008

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2 Dans la même collection

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à Emilio Fontela (1938-2007)

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Le Collège européen de Prospective territorialea été fondé en avril 2004, à l’initiative de laDélégation interministérielle à l’aménagementet à la compétitivité des territoires (DIACT, ex-DATAR). Il rassemble une trentaine d’acteursterritoriaux de l’Europe des Vingt-Sept, ainsi quedes correspondants d’Amérique du Nord,d’Amérique du Sud et d’Afrique. Il forme ainsi unrelais utile pour les réseaux de prospective territoriale en Europe, travaillant à la fois enlangues française et anglaise.

L’ambition de la DIACT était alors de fédérer lesacteurs de la prospective territoriale européenneen un lieu qui permette de capitaliser leur pra-tique, leur expérience, de faciliter les échangeset les analyses, en un mot de participer active-ment à la fondation d’une communauté de pra-tiques et de connaissances en matière de pros-pective territoriale pour offrir ensuite un largeaccès aux ressources ainsi constituées.

A cette fin, plusieurs objectifs ont été assignés auCollège : il s’agissait d’identifier les concepts,méthodes et expériences de prospective territo-riale ; d’organiser un réseau européen de veilleet d’échanges sur l’évolution des territoires euro-péens et de leurs approches prospectives ; enfin,de mettre à disposition des acteurs territoriauxdes recensions de bonnes pratiques à l’échelleeuropéenne.

Dans ce cadre de travail, le Collège a élaboré unebase d’informations relative à la prospective ter-ritoriale et construit un important corpus de défi-nitions, prochainement disponible dans une ver-sion en ligne. Le présent ouvrage constitue unesélection des mots de ce glossaire, considéréscomme clés par les praticiens de la prospectiveterritoriale, en particulier, et plus généralementpar les acteurs territoriaux.

Cet ouvrage répond donc avant tout à une exi-gence pratique ; il est ainsi principalementconstitué de termes qui peuvent éclairer les pra-ticiens dans le cadre de la réalisation d’exercicesde prospective. Comme tout choix, celui qui estprésenté ici, peut être discuté. D’autres termesauraient pu y figurer. Certains sembleront super-flus ou inutiles. Il s’agit avant tout du choix d’uneéquipe européenne qui a eu le souci de croiserla prospective et le foresight anglo-saxon dont onsait la convergence en cours.

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Avant-propos

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Le Collège européen de Prospective territorialea été fondé en avril 2004, à l’initiative de laDélégation interministérielle à l’aménagementet à la compétitivité des territoires (DIACT, ex-DATAR). Il rassemble une trentaine d’acteursterritoriaux de l’Europe des Vingt-Sept, ainsi quedes correspondants d’Amérique du Nord,d’Amérique du Sud et d’Afrique. Il forme ainsi unrelais utile pour les réseaux de prospective territoriale en Europe, travaillant à la fois enlangues française et anglaise.

L’ambition de la DIACT était alors de fédérer lesacteurs de la prospective territoriale européenneen un lieu qui permette de capitaliser leur pra-tique, leur expérience, de faciliter les échangeset les analyses, en un mot de participer active-ment à la fondation d’une communauté de pra-tiques et de connaissances en matière de pros-pective territoriale pour offrir ensuite un largeaccès aux ressources ainsi constituées.

A cette fin, plusieurs objectifs ont été assignés auCollège : il s’agissait d’identifier les concepts,méthodes et expériences de prospective territo-riale ; d’organiser un réseau européen de veilleet d’échanges sur l’évolution des territoires euro-péens et de leurs approches prospectives ; enfin,de mettre à disposition des acteurs territoriauxdes recensions de bonnes pratiques à l’échelleeuropéenne.

Dans ce cadre de travail, le Collège a élaboré unebase d’informations relative à la prospective ter-ritoriale et construit un important corpus de défi-nitions, prochainement disponible dans une ver-sion en ligne. Le présent ouvrage constitue unesélection des mots de ce glossaire, considéréscomme clés par les praticiens de la prospectiveterritoriale, en particulier, et plus généralementpar les acteurs territoriaux.

Cet ouvrage répond donc avant tout à une exi-gence pratique ; il est ainsi principalementconstitué de termes qui peuvent éclairer les pra-ticiens dans le cadre de la réalisation d’exercicesde prospective. Comme tout choix, celui qui estprésenté ici, peut être discuté. D’autres termesauraient pu y figurer. Certains sembleront super-flus ou inutiles. Il s’agit avant tout du choix d’uneéquipe européenne qui a eu le souci de croiserla prospective et le foresight anglo-saxon dont onsait la convergence en cours.

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Les choix ont également été dictés par le soucide la DIACT de concevoir et de diffuser unouvrage simple, pratique, pédagogique, qui per-mette au plus grand nombre de comprendre laprospective et les termes, parfois abscons, auxquels elle a régulièrement recours. Cetteintention trouve d’ailleurs son écho dans les pré-requis des exercices de prospective eux-mêmes : s’assurer que tous les participants parlent le même langage, donnent aux mots lamême signification et, en conséquence, soient ensituation de se comprendre avant de réfléchir à laconstruction d’un avenir commun. Assurément,le poids des mots est suffisamment importanten prospective pour justifier l’existence de celexique.

La ligne de partage entre la prospective géné-rale et la prospective territoriale pouvait poserproblème. Le Collège a toutefois voulu considé-rer que la prospective territoriale n’est qu’uneapplication de la prospective générale et n’appellepas une conceptualisation particulière, et nerequiert pas un appareil méthodologique spéci-fique, du moins dans les grandes lignes. Les dif-férences avec les autres types de prospective etnotamment la prospective en entreprise, sontsurtout dues à la nature des enjeux qui pèsentsur les modes opératoires.

Chaque terme dont on précise chaque fois, leséquivalents anglais, allemand, espagnol et italien, fait l’objet d’une définition courte et decommentaires qui en précisent l’application oul’étendue, notamment dans le cadre d’unedémarche territoriale. En appui, sont présentésune bibliographie sélective, un index ainsi quel’indication de quelques « lieux » où les acteursde la prospective territoriale pourront trouver desressources (articles, ouvrages, études, logiciels,etc.) en accès libre.

Stéphane Cordobes, Conseiller, responsable de la prospective et des études à la DIACT

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Sommaire

Introduction 8

Mots-clés 10

Annexes 54

Bibliographie 55

Liste des membres du Collège européen de Prospective territoriale 59

Index 60

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On se plaît souvent à rappeler la capacité de laprospective à appréhender l’incertitude ainsiqu’à prendre la mesure de la complexité desproblématiques. A ces vocations de la pros-pective, notre collègue de Bade-Wurtemberg,Günter Clar, ajoute sa faculté de réduire l’am-biguïté, c’est-à-dire le caractère équivoque,obscur, voire imprécis, du discours, du langageou, plus simplement, des mots utilisés par lesacteurs. Encore faut-il que la prospective elle-même n’augmente pas cette polysémie desparties prenantes par l’utilisation de conceptsflous et mal définis.

Créer une base conceptuelle qui soit réellementcommune et partagée à la prospective territo-riale constitue un défi de taille. Pour au moinstrois raisons. D’abord, parce que – malgré son âge – la prospective reste une démarcheneuve et novatrice, provocatrice, toujours enrecherche, particulièrement sur elle-même.Admettons qu’il s’agit donc d’une discipline nonencore stabilisée – Michel Godet dirait uneindiscipline – qui a encore besoin de tous lessoins de ses chercheurs autant que de ses pra-ticiens. Ensuite, la création de cette baseconceptuelle constitue un défi car la prospec-tive connaît une importante mutation au niveaueuropéen – sinon à l’échelle mondiale – grâceà sa convergence avec le Foresight anglo-saxon.Cette convergence, entamée depuis la fin desannées 1990, à l’initiative de la Commissioneuropéenne, a permis de renforcer le caractèresociétal et transdisciplinaire du foresight ainsique d’accroître l’opérationnalité de la prospec-tive. Elle a certainement accéléré le dialogueentre les réseaux universitaires, préoccupéspar les questions de compétitivité et d’innova-tion technologique, et le monde des agents dedéveloppement, actifs dans les territoires.Compte tenu de l’influence croissante des poli-tiques régionales et territoriales européennes,la démarche permettant à un collège de pros-

pectivistes provenant des différents paysd’Europe de travailler sur les concepts etméthodes de la prospective, permet d’anticiperla prospective de demain. Enfin, cette baseconceptuelle est fondamentale parce que,comme outil de gouvernance, la prospectivejoue un rôle d’interaction entre les différentessphères de la société – monde public, sphèreprivée, société civile – qui vivent dans deslogiques de temps, de rythmes et de culturesdifférentes. Les mots associés à la méthodesont chargés de sens dont l’interprétation est àgéométrie variable lorsqu’ils sont prononcésdans ces différents cercles, ce qui fragilise lacompréhension mutuelle et handicape l’intel-ligence collective.

Par leurs réflexions et leurs pratiques quoti-diennes, les prospectivistes, qu’ils soient cir-constanciels ou professionnels, se construisentleur propre cadre de référence, articulent lesconcepts qu’ils ont eux-mêmes adoptés ou éla-borés, en fonction de leur formation, de leurbagage, de leur expérience. Se forgeant ainsiun lexique propre, les prospectivistes devien-nent autant de référentiels originaux, ce qui nuitassurément au développement d’une commu-nauté de pratique scientifique.

En élaborant un glossaire commun, l’objectifdu Collège européen de prospective n’est pasde mettre fin à cette créativité ni de lisser lesspécificités, mais bien de contribuer au réfé-rencement d’un langage commun. Le présenttravail est donc né d’un long dialogue entre desprospectivistes européens qui ont égalementeu le souci de s’ouvrir à la communauté mon-diale de la prospective, en s’appuyant particu-lièrement sur des collègues nord et latino amé-ricains, australiens, arabes et africains. Cedialogue, mené en anglais et en français, s’estconstamment affirmé curieux de la manière depenser, de voir et de dire la prospective dans

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IntroductionFaire progresser la démarche de conceptualisation de la prospective

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les autres langues et les autres pays. Beaucoupde temps a donc été consacré à comprendre,échanger et formuler, en étant respectueux dela parole de l’autre, ainsi que les prospectivistesont appris à le faire dans leurs pratiques quo-tidiennes au sein des territoires et des organi-sations. Le résultat de ce travail constitue unensemble d’environ 150 concepts analysés.Ceux qui nous semblent être les plus utiles pourles territoires font ici l’objet d’une premièrelivraison, dans une version que nous avons vou-lue simple et dépouillée. Les équivalents enallemand, anglais, espagnol et italien y sontjoints afin de favoriser les dialogues transfron-taliers et interrégionaux en matière de pros-pective. Ils indiquent surtout que les définitionsdes concepts ont été pensées dans ces langueset sont communes à ces différentes cultures.Ce résultat permet de mesurer la richesse dutravail qui a été produit.

Même s’il s’agit d’une œuvre collective, ce glos-saire n’aurait pu voir le jour sans la forte impli-cation des personnalités qui s’y sont investies.Nous tenons à les saluer. A la Délégation inter-ministérielle à l’aménagement et à la compéti-tivité des territoires, nous devons en particulierremercier Madame Sylvie Esparre, directrice desétudes et de la prospective qui, pendant trois ans,a soutenu les travaux du Collège européen deProspective territoriale, né le 1

eravril 2004 au

sein du Comité scientifique de la DATAR, alorsprésidé par le professeur Michel Godet.Mesdames Nathalie Leroux et Nacima Baron-Yelles ont été des interlocutrices attentives tan-dis que Messieurs Stéphane Cordobès, nouveauresponsable des études et de la prospective, etFlorian Muzard, chargé de mission, ont permiscette publication.

Au sein du Collège européen de Prospective ter-ritoriale, dont la liste des membres est détailléeen fin de volume, nous ne saurions trop remer-cier les collègues suivants, qu’ils soient mem-bres effectifs ou correspondants, pour la partqu’ils ont prise dans ce travail : Mika Aaltonen(Helsinki University of Technology, Finlande),Démosthène Agrafiotis (Ecole nationale de laSanté publique, Athènes, Grèce), Eleonora BarbieriMasini (Université grégorienne pontificale deRome, Italie), Ane Bustinduy (Prospektiker et

LKS, Espagne), Riccardo Cinquegrani (Universitégrégorienne pontificale de Rome, Italie), GünterClar (Steinbeis Europa Zentrum, Stuttgart,Allemagne), Júlio G. Dias (Instituto Europeu de Estudos Superiores e Formação, Lisbonne,Portugal), Emilio Fontela (+) (Université Antoniode Nebrija, Madrid, Espagne), Adam Gerber(University of Houston Clear Lake, Etats-Unis),Michel Godet (Conservatoire national des Arts etMétiers, Paris, France), Pierre F. Gonod (retraitéactif des Nations Unies et du Commissariatgénéral au Plan, Paris, France), Kais Hammami(Conservatoire national des Arts et Métiers,Tunisie), Hugues de Jouvenel (Futuribles, Paris,France), Guy Loinger (OIPR et Université de ParisI, France), Riel Miller (XperidoX, Paris, France),Erik F. Øverland (Subito, Oslo, Norvège), Ute-Hélène von Reibnitz (Scenarios + Vision, France),Saphia Richou (Conservatoire national des Artset Métiers, Paris, France), Gerda Roeleveld(VROM, La Haye, Pays-Bas), KarlheinzSteinmüller (Z_Punkt, Berlin, Allemagne) etKimon Valaskakis (Club d’Athènes, Canada).

Ce petit ouvrage n’est qu’une étape, après d’au-tres dont il est fait mention dans la bibliographie.Comme il s’adresse avant tout aux agents terri-toriaux, nous leur demandons de considérer ceglossaire comme un outil de travail, de l’éprou-ver, de l’amender et de nous faire part de leurssuggestions, critiques et questions. Nous réper-cuterons leurs commentaires au Collège euro-péen de Prospective territoriale et, ensemble,nous ferons ainsi progresser la démarche deconceptualisation de la prospective.

Philippe Destatte(Institut Destrée, Namur & Université Paris Diderot – Paris 7) président du Collège européen de Prospective territoriale ([email protected])

Philippe Durance, (Conservatoire national des Arts et Métiers, Paris) rapporteur du Collège européen de Prospective territoriale ([email protected])

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Mots-clés

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ActeurÉquivalents dans les autres languesAnglais : Actor, stakeholder, agentAllemand : Akteur, GestalterEspagnol : ActorItalien : Attore, attore locale

Définition Individu ou organisation qui interagit, virtuelle-ment ou réellement, au sein d’un processus oudans un système, poursuivant un but répondantà une stratégie, implicite ou explicite.

CommentaireLiberté et légitimité sont deux caractères fon-damentaux de l’acteur. En ce qui concerne laliberté, il faut, avec Michel Crozier et ErhardFriedberg (1977, p. 45-46), affirmer avec forceque la conduite humaine ne saurait être assimi-lée en aucun cas au produit mécanique de l’obéis-sance ou de la pression des données structu-relles. Elle est donc toujours l’expression d’uneliberté, si minime soit-elle et dont la mise enœuvre peut donner lieu à une stratégie, émer-gente ou formalisée, implicite ou explicite. Elletraduit un choix à travers lequel l’acteur se saisitdes opportunités qui s’offrent à lui dans le cadredes contraintes qui sont les siennes. Elle n’estdonc jamais entièrement prévisible, car elle n’estpas déterminée mais, au contraire, toujourscontingente. Quant à la notion de légitimité del’acteur, elle renvoie à celle de « partie pre-nante » du système étudié, autrement dit, ellepose la question de savoir, comme le disent lesanglo-saxons, si l’acteur est « porteur d’en-jeux » (stakeholder), pour lui-même ou pour lesystème.

Dans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, les acteurs sont identifiés à partir

des variables du système sur lesquelles ilsinteragissent ; sont ensuite analysés leurs com-portements, leurs projets et leurs rapports deforce mutuels (le jeu des acteurs), de manièreà enrichir l’analyse des enjeux du territoire. Unedes difficultés est de réussir à identifier desacteurs dont le jeu est suffisamment homogène ;ainsi, l’État peut difficilement être considérécomme un acteur en tant que tel, compte tenude la multiplicité des entités qui le composentet qui peuvent, chacune, déployer une straté-gie propre, voire antagoniste avec celles d’autres entités du même « groupe ».

Dans l’analyse des jeux d’acteurs, Pierre Gonoddistingue leurs degrés d’influence sur le sys-tème, les actions d’influence, d’imposition oude coercition, ainsi que de subordination. Lespremières tendent à modifier les comporte-ments, les secondes à contraindre à agir ou às’abstenir sans l’usage de la force ou de la vio-lence, ou par la menace de l’une et de l’autre.Les troisièmes impliquent la durée de l’actioncoercitive ou de la possibilité de cette action,c’est le domaine des emprises de structure(Gonod 2006, p. 2).

Autre(s) définition(s)Philippe Bernoux (1990, p. 166) appelle « acteur »celui (individu ou groupe) qui participe à uneaction et qui a des intérêts communs pour cetteaction. On ne peut donc donner une liste a priorid’acteurs dans une entreprise [ou un territoire].Il faut les énumérer à partir de l’action envisagée.Un même groupe peut être un acteur unique,lorsqu’il fait bloc face à l’extérieur, ou éclater enplusieurs acteurs. Un individu, même très hautplacé dans la hiérarchie, ne constitue pas forcé-ment un acteur.

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Activité prospectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : Futures thinkingAllemand : (pas d’équivalent direct) Espagnol : Actividad prospectivaItalien : (pas d’équivalent direct)

DéfinitionActivité d’études, de recherches et de réflexionscollectives organisées, s’appuyant sur le futurpour éclairer le présent, et qui se fonde sur unensemble d’outils et de méthodes prospectives.

CommentaireL’activité prospective est une activité de techni-ciens (chercheurs, agents des ministères et col-lectivités publiques, consultants, etc.) contraire-ment à l’attitude prospective qui a une vocationuniverselle. L’activité prospective, qu’elle relèvede l’étude, de la recherche ou de l’accompagne-ment méthodologique, est soumise à l’évalua-tion, au contrôle de qualité, à la déontologie et àl’éthique de la profession.

Autre(s) définition(s)L’activité prospective correspond à la construc-tion de grilles de lecture du futur en rupture avecles cadres d’analyse existants en vue d’une aideà la décision (Roubelat, 1996).

AlternativeÉquivalents dans les autres languesAnglais : Alternative, optionAllemand : AlternativeEspagnol : AlternativaItalien : Alternative

DéfinitionProposition en opposition ou en rupture avecune proposition initiale (tendancielle), relativeà une hypothèse d’avenir ou à une représenta-tion d’un futur possible.

CommentaireDans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, la recherche d’une ou de plusieursalternatives permet de fournir aux acteurs du ter-ritoire de nouvelles marges de manœuvre, desespaces de liberté supplémentaires et d’échap-per ainsi à la dictature des futurs subis qui s’ex-prime souvent au détriment du souhaitable.

Autre(s) définition(s)Système de propositions dont le futur ne verrala réalisation que d’une seule.

L’utilisation du concept d’ « alternatives » permetde formuler des futurs possibles ou souhaitablesde manière empirique, tout en réservant leconcept de scénarios à des hypothèses explora-toires ou normatives, élaborées de manière plusrobustes sur le plan méthodologique (analysemorphologique, etc.).

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Analyse d’impacts croisésÉquivalents dans les autres languesAnglais : Cross impact analysisAllemand : Wechselwirkungsanalyse, Cross-Impact-AnalyseEspagnol : Análisis de impactos cruzadosItalien : Analisi di impatto incrociato

DéfinitionExpression générique désignant un ensemble detechniques visant à croiser, à mettre en relationsous forme matricielle, des variables, des évé-nements, des tendances, des probabilités, etc.

CommentaireLes méthodes d’analyse structurelle et d’im-pacts croisés ont été développées notammentà partir des initiatives du père de la méthodeDelphi, Olaf Helmer, pour améliorer cette der-nière en tenant compte des interactions entreles questions posées.

Dans les années 1970, les recherches sur cesméthodes se sont fortement développées sousl’influence des travaux de Theodore J. Gordon,Olaf Helmer, Emilio Fontela, Michel Godet, etc.

Analyse morphologiqueÉquivalents dans les autres languesAnglais : Morphological analysisAllemand : Morphologische Analyse,Morphologischer KastenEspagnol : Análisis morfológicoItalien : Analisi morfologica

DéfinitionMéthode permettant de décomposer un systèmeétudié en dimensions essentielles (domaines etvariables) et d’en étudier les recombinaisonspossibles pour en déterminer les évolutions possibles.

CommentaireÉlaborée à l’origine durant le Seconde Guerremondiale par un astrophysicien américain, FritzZwicky (1898-1974), l’analyse morphologiqueest aujourd’hui principalement utilisée pour laconstruction de scénarios.

L’analyse morphologique comporte deux phasessuccessives : la construction de l’espace mor-phologique, puis sa réduction.

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Analyse structurelleÉquivalents dans les autres languesAnglais : Structural analysisAllemand : Schlüsselfaktorenanalyse,StrukturanalyseEspagnol : Análisis estructuralItalien : Analisi structturale

DéfinitionMéthode permettant d’identifier les variables-clés d’un système et particulièrement cellesporteuses d’enjeux pour son évolution.

CommentaireL’analyse structurelle donne la possibilité dedécrire un système à l’aide d’une matrice met-tant en relation tous les éléments constitutifs dece système.

Partant de cette description, cette méthode faitapparaître les principales variables influentes etdépendantes et, par là, les variables essentiellesà l’évolution du système étudié.

AnticipationÉquivalents dans les autres languesAnglais : anticipationAllemand : Vorwegnahme (très rarement utilisé), Antizipation,VorausschauEspagnol : AnticipaciónItalien : Anticipazione

DéfinitionFaculté à se représenter une évolution ou unévénement et ses conséquences, avant qu’il nese réalise.

CommentaireLa prospective représente une forme d’antici-pation (préactivité et proactivité) organisée pouréclairer l’action présente à la lumière des futurspossibles et souhaitables.

Cette faculté de l’esprit, base de l’attitude pros-pective, s’assigne pour objectif de ne pas subirl’avenir, mais de le construire. Sans anticipa-tion, restent les seules urgences qui ne laissentpas de marge de manœuvre. Cette faculté estrenforcée par les méthodes prospectives quioffrent la possibilité de dépasser la simple per-ception humaine de la réalité et de ses évolu-tions possibles.

La réalisation d’un exercice de prospective ter-ritoriale est un moyen de familiariser lesacteurs impliqués dans la démarche avec uneculture de l’anticipation par le biais de l’identi-fication d’enjeux critiques pour l’avenir du ter-ritoire et la construction de futurs possibles.

Le concept d’anticipation est souvent pris ausens très large, impliquant, à la fois la raison etl’intuition, le conscient et l’inconscient, desoutils mentaux, des modèles, des croyances,des réflexes, etc. (Gabilliet, 1999, p. 11).

Autre(s) définition(s)Jean Sutter (1983) définit l’anticipation commele mouvement par lequel l’individu se porte de toutson être au delà du présent, dans un avenir procheou lointain, qui est essentiellement son avenir.

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AppropriationÉquivalents dans les autres languesAnglais : Ownership, appropriation,internalization, assimilation, sharingAllemand : Aneignung, Internalisierung,VerinnerlichungEspagnol : ApropiaciónItalien : Appropriazione, Internalizzazione

DéfinitionProcessus par lequel une personne ou ungroupe de personnes assimilent, intègrent etfont leur, intellectuellement et affectivement,les produits des différentes étapes d’un exer-cice de prospective.

CommentaireLe processus d’appropriation est central enprospective car il permet le passage de l’anti-cipation à l’action. Ce processus active les res-sources de réflexion, de participation, de déli-bération et d’intelligence collective et permetla mise en œuvre concertée de la stratégie parl’ensemble des parties prenantes qui auront étéassociées à l’exercice.

Dans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, le processus d’appropriation doitconduire les acteurs impliqués à développer unlangage commun, à reconnaître les différentspoints de vue en présence, à les intégrer et àmodifier leurs représentations du territoire enconstruisant des grilles de lecture de la réalitéqui peuvent être en rupture avec les cadresd’analyses préexistants et favoriser ainsil’émergence de futurs alternatifs.

Ateliers de prospectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : Foresight workshops, scenariobreakout groupsAllemand : Zukunfts-WorkshopEspagnol : Talleres de prospectivaItalien : Seminari di prospettiva

DéfinitionSéances de travail en groupe, basées sur lacréativité et la participation, organisées avec unobjectif précis (lancer la démarche, identifierdes enjeux, etc.) dans le cadre d’une démarchede prospective.

CommentaireSi la prospective a besoin de rigueur pour abor-der la complexité, il lui faut également des outilssuffisamment simples pour rester appropria-bles. Depuis le milieu des années quatre-vingt,la démarche des ateliers de prospective s’estimposée pour répondre à ces préoccupations.Ces ateliers s’attachent à bien poser les pro-blèmes, à chasser les idées reçues qui les para-sitent. Les ateliers de prospective permettentainsi d’identifier et de hiérarchiser collective-ment les principaux enjeux du futur pour le ter-ritoire face à son environnement international,national et local. A l’issue des ateliers, les par-ticipants devraient être en mesure de préciserles priorités, les objectifs et le calendrier ets’être approprié la méthode mise en place pourorganiser leur réflexion prospective.

Les ateliers de prospective alternent travailindividuel et travail collectif, favorisant ainsil’expression de chacun. En libérant l’imagina-tion, ils permettent la mise en œuvre d’unecréativité indispensable au processus de pros-pective qui vise à permettre d’anticiper leschangements de l’avenir.

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Attitude prospectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : pas d’équivalentAllemand : (pas d’équivalent direct),Zukunftsoffene Haltung / EinstellungEspagnol : Actitud prospectivaItalien : Approcci al futuro

DéfinitionPosture intellectuelle qui consiste à prendre enconsidération le long terme passé et futur, àappréhender de manière décloisonnée l’en-semble du système ainsi qu’à envisager col-lectivement des capacités et moyens d’actions.

CommentaireComme l’indiquait Gaston Berger (1959, p. 270-275), avant d’être une discipline ou uneméthode, la prospective est une attitude quirepose sur cinq nécessités :

1. Voir loin : l’attitude prospective nous fait regar-der au loin. A une époque où les causes engen-drent leurs effets à une vitesse qui ne cesse decroître, il n’est plus possible de considérer sim-plement les résultats immédiats des actions encours […] ;

2. Voir large : dans les affaires humaines, touteaction, comme toute décision, est synthétique.Elle intègre tous les éléments antérieurs. Cela estencore plus vrai lorsqu’il s’agit de vues lointaineset que l’on vit, comme à présent, dans un mondeoù l’interdépendance ne cesse de croître. Lesextrapolations sont dangereuses si l’on oubliequ’elles sont abstraites. Pour dépasser les vuesétroites des spécialistes et décrire d’une manièreconcrète une situation éloignée dans l’avenir, rienne vaut le colloque entre hommes d’expérience,ayant des formations et des responsabilités dif-férentes […] ;

3. Analyser en profondeur : […] dans un monde enaccélération, l’habitude voit son domaine légitimese restreindre singulièrement. Le précédent n’estvalable que là où tout se répète. L’analogie ne sejustifie que dans un univers stable où les causesprofondes se trouvent engagées dans des formesextérieures aisément reconnaissables […] C’estdonc à une analyse en profondeur que la pros-

pective doit se livrer. Recherche des facteurs vrai-ment déterminants et des tendances qui poussentles hommes dans certaines directions, sans quetoujours ils s’en rendent bien compte […] ;

4. Prendre des risques : prévision et prospectiven’emploient pas les mêmes méthodes. Elles nedoivent pas non plus être mises en œuvre par lesmêmes hommes. La prospective suppose uneliberté que ne permet pas l’obligation à laquellenous soumet l’urgence. […] La différence desengagements fait que l’investigation prospectivepeut-être – doit être – hardie […] la liberté de nosvues prospectives doit s’accompagner d’une sageprudence dans nos réalisations immédiates […] ;

5. Penser à l’homme : à bien des points de vue, laprospective ressemble à l’histoire. [...] L’une etl’autre portent sur des faits qui, par essence, nesont jamais donnés : le passé n’est plus, l’avenirn’est pas encore, tous deux sont hors de l’exis-tence. Comme l’histoire aussi, la prospective nes’attache qu’aux faits humains. Les événementscosmiques ou les progrès de la technique ne l’in-téressent que par leurs conséquences pourl’homme.

Autre(s) définition(s)Trois autres composantes de l’attitude pros-pective ont été ajoutées par la suite : voir autre-ment (se méfier des idées reçues, mais aussiinnover), voir ensemble (appropriation) et utili-ser des méthodes aussi rigoureuses et participa-tives que possible pour réduire les inévitablesincohérences collectives (Godet, 2007).

Née d’une révolte de l’esprit contre le joug dudéterminisme et le jeu du hasard, l’attitudeprospective est un combat pour l’anti-fatalité(Jouvenel, 2004) et l’anti-hasard (Massé, 1965),mené par la force de la volonté, dont l’objet estla réalisation du désir (Godet, 2007).

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Attitude prospectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : pas d’équivalentAllemand : (pas d’équivalent direct),Zukunftsoffene Haltung / EinstellungEspagnol : Actitud prospectivaItalien : Approcci al futuro

DéfinitionPosture intellectuelle qui consiste à prendre enconsidération le long terme passé et futur, àappréhender de manière décloisonnée l’en-semble du système ainsi qu’à envisager col-lectivement des capacités et moyens d’actions.

CommentaireComme l’indiquait Gaston Berger (1959, p. 270-275), avant d’être une discipline ou uneméthode, la prospective est une attitude quirepose sur cinq nécessités :

1. Voir loin : l’attitude prospective nous fait regar-der au loin. A une époque où les causes engen-drent leurs effets à une vitesse qui ne cesse decroître, il n’est plus possible de considérer sim-plement les résultats immédiats des actions encours […] ;

2. Voir large : dans les affaires humaines, touteaction, comme toute décision, est synthétique.Elle intègre tous les éléments antérieurs. Cela estencore plus vrai lorsqu’il s’agit de vues lointaineset que l’on vit, comme à présent, dans un mondeoù l’interdépendance ne cesse de croître. Lesextrapolations sont dangereuses si l’on oubliequ’elles sont abstraites. Pour dépasser les vuesétroites des spécialistes et décrire d’une manièreconcrète une situation éloignée dans l’avenir, rienne vaut le colloque entre hommes d’expérience,ayant des formations et des responsabilités dif-férentes […] ;

3. Analyser en profondeur : […] dans un monde enaccélération, l’habitude voit son domaine légitimese restreindre singulièrement. Le précédent n’estvalable que là où tout se répète. L’analogie ne sejustifie que dans un univers stable où les causesprofondes se trouvent engagées dans des formesextérieures aisément reconnaissables […] C’estdonc à une analyse en profondeur que la pros-

pective doit se livrer. Recherche des facteurs vrai-ment déterminants et des tendances qui poussentles hommes dans certaines directions, sans quetoujours ils s’en rendent bien compte […] ;

4. Prendre des risques : prévision et prospectiven’emploient pas les mêmes méthodes. Elles nedoivent pas non plus être mises en œuvre par lesmêmes hommes. La prospective suppose uneliberté que ne permet pas l’obligation à laquellenous soumet l’urgence. […] La différence desengagements fait que l’investigation prospectivepeut-être – doit être – hardie […] la liberté de nosvues prospectives doit s’accompagner d’une sageprudence dans nos réalisations immédiates […] ;

5. Penser à l’homme : à bien des points de vue, laprospective ressemble à l’histoire. [...] L’une etl’autre portent sur des faits qui, par essence, nesont jamais donnés : le passé n’est plus, l’avenirn’est pas encore, tous deux sont hors de l’exis-tence. Comme l’histoire aussi, la prospective nes’attache qu’aux faits humains. Les événementscosmiques ou les progrès de la technique ne l’in-téressent que par leurs conséquences pourl’homme.

Autre(s) définition(s)Trois autres composantes de l’attitude pros-pective ont été ajoutées par la suite : voir autre-ment (se méfier des idées reçues, mais aussiinnover), voir ensemble (appropriation) et utili-ser des méthodes aussi rigoureuses et participa-tives que possible pour réduire les inévitablesincohérences collectives (Godet, 2007).

Née d’une révolte de l’esprit contre le joug dudéterminisme et le jeu du hasard, l’attitudeprospective est un combat pour l’anti-fatalité(Jouvenel, 2004) et l’anti-hasard (Massé, 1965),mené par la force de la volonté, dont l’objet estla réalisation du désir (Godet, 2007).

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BifurcationÉquivalents dans les autres languesAnglais : Bifurcation, singularity, counterfac-tual, turning pointAllemand : Scheidepunkt, Bifurkation (rare-ment utilisé), VerzweigungEspagnol : BifurcaciónItalien : Biforcazione, Bivio

DéfinitionMoment où une variable ou un système peutévoluer vers plusieurs chemins et réalise uneseule de ces possibilités.

CommentaireLe concept a été développé par Henri Poincaré(1854-1912) puis par Ilya Prigogine (1917-2003).Pour ce dernier, l’analogie avec les bifurcations,étudiées surtout en physique du non-équilibre,vient immédiatement à l’esprit. Ces bifurcationsapparaissent à des points singuliers où la tra-jectoire suivie par un système se subdivise enbranches. Toutes les branches sont possibles,mais une seule va être réalisée. Une bifurcationne survient pas généralement seule, il apparaîtune succession de bifurcations. Cela conduit àun aspect historique, narratif, même dans lessciences fondamentales. C’est la “fin des cer-titudes” (Prigogine, 2006).

Dans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, l’identification des bifurcations estun élément important de l’élaboration deshypothèses d’évolution des variables et de laconstruction de scénarios. Des faits infimespeuvent être porteurs de bifurcation, de rupture(faits porteurs d’avenir).

Autre(s) définition(s)On appelle « bifurcation » le point critique à par-tir duquel un nouvel état devient possible. Lespoints d’instabilité autour desquels une pertur-bation infinitésimale suffit à déterminer le régimede fonctionnement macroscopique d’un système,sont des points de bifurcation (Prigogine,Stengers, 1979, 167).Branchement dans un espace où l’on perçoit dessolutions possibles à une équation ou à un pro-blème, ou encore la coexistence proliférante desfuturs possibles (Stengers, 1987, 18-19).

ComplexitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : ComplexityAllemand : KomplexitätEspagnol : ComplejidadItalien : Complessità

DéfinitionUn système est dit complexe lorsque les élé-ments qui le composent sont si enchevétrés etentretiennent entre eux des interactions tellesqu’il est difficilement appréhendable et que soncomportement est imprévisible.

CommentaireLa prospective territoriale constitue à la foisune démarche permettant de mettre à jourcette complexité et de réduire l’incertitude quis’y attache, notamment en explorant le champdes souhaitables. Pour Pierre Gonod, la com-plexité est, avec l’interdisciplinarité et la systé-mique-modélisation, le troisième pilier de l’édi-fice prospectif. (Gonod, 1996, p. 13).

C’est l’imprévisibilité potentielle (non calcula-ble a priori) des comportements d’un systèmequi caractérise sa complexité et non la multi-plicité de ses composantes, ni même la diver-sité de leurs interrelations. Ainsi, lorsque lescomportements du système sont pratiquementet exhaustivement dénombrables, on est en pré-sence d’un système compliqué ou hypercom-pliqué, dont un dénombrement combinatoirepourrait permettre de décrire tous les compor-tements possibles et, par là, de prédire soncomportement effectif à chaque instant, dès quela règle ou le programme qui les régit est connu.Il y a complexité, explique Edgar Morin (1999),lorsque les différents éléments constituant le sys-tème (l’économique, le politique, l’affectif, le mytho-logique, etc.) sont inséparables et qu’il y a tissu inter-dépendant (complexus signifie tissé ensemble),interactif et inter-rétroactif entre l’objet de la connais-sance et son contexte, les parties et le tout, les parties entre elles. La complexité, c’est, de ce fait, lelien entre l’unité et la multiplicité.La complexité dessystèmes étudiés et des problèmes posés dansle cadre d’une démarche prospective impose lerecours à des méthodes rigoureuses.

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ConjectureÉquivalents dans les autres languesAnglais : Conjecture, hypothesis, assumptionAllemand : Vermutung, Annahme, HypotheseEspagnol : ConjeturaItalien : Congettura

DéfinitionConstruction intellectuelle d’un futur vraisem-blable au départ d’un modèle de relations cau-sales estimées nécessaires et pertinentes.

CommentairePour Bertrand de Jouvenel (1964), les futurspossibles doivent être construits par notre ima-gination, se livrant à un travail de proférence[c’est-à-dire un processus de l’esprit qui pré-sume un fait futur (futurum) à partir de faitspassés (facta)] qui les tire comme descendantspossibles d’états présents plus ou moins connus.La construction intellectuelle d’un futur vrai-semblable est, dans la pleine force du terme, unouvrage d’art. C’est cela que nous appelons iciconjecture.

En Angleterre, le mot a un sens péjoratif, équi-valent à « spéculation ». En Grèce, le mot peutêtre associé au kairos d’Aristote, le bon moment,le potentiel. En France, le mot est utilisé, maisavec un sens essentiellement péjoratif, équiva-lent à « un plan sur la comète ». A contrario, ceconcept est important dans le domaine scienti-fique : Karl Popper (1902-1994), par exemple l’uti-lise beaucoup. La conjecture est une hypothèseexplicative. Elle correspond à l’exercice de poserdes hypothèses sur le futur, qu’elles soient pro-bables, vraisemblables ou autres. En Espagne,le terme commun est également péjoratif ; il estplus lié à l’intuition, à l’absence d’information.

CréativitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : CreativityAllemand : Kreativität, (par exemple lié avec:)IdeenfindungEspagnol : CreatividadItalien : Creatività

DéfinitionProcessus mental qui permet à un individu ouà un groupe de produire des idées originales oude faire de nouvelles associations entre idéesou concepts existants.

CommentaireLa créativité est à la fois attribuée à des proces-sus cognitifs, à l’environnement social et à la per-sonnalité. Elle est associée au génie et très sou-vent à l’art et à la littérature, plus récemment aumodèle économique d’innovation. Chaque êtrehumain est créatif, très souvent sans connaîtreexactement les champs de sa créativité et com-ment l’exprimer. Un grand nombre de méthodeset techniques de créativité aident à renforcer lacréativité individuelle et collective. La créativitéconstitue aussi une part essentielle de l’innova-tion et de la prospective. En prospective, la créa-tivité donne des ailes pour surpasser les limitesdu contexte actuel et aide à imaginer les évolu-tions futures. Ainsi, la prospective et la créativitésont des partenaires complémentaires, indis-pensables pour un processus qui vise à anticiperet à préparer les changements de l’avenir.

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Autre(s) définition(s)Parmi de nombreuses méthodes de créativité lebrainstorming (remue-méninges) est le plusconnu. Mais il y a beaucoup d’autres méthodeset techniques qui, selon le cas, peuvent être uti-lisées. Le brainstorming est idéal pour une pre-mière opération destinée à se vider le cerveauavec une équipe qui veut générer une grandequantité d’idées en mots-clés sans les appro-fondir. Quand il faut réfléchir davantage pour faireémerger des idées, d’autres méthodes de typebrainwriting (remue-méninges par écrit) sontrecommandées. Ces méthodes donnent plus detemps à la réflexion : on peut travailler sans par-ler, chacun notant ses idées, puis les faisant cir-culer au sein du groupe (Von Reibnitz, 2007).

Dans le cas où le résultat du brainstorming et dubrainwriting ne donnent pas d’idées percutantes,on fait appel à des méthodes de type confronta-tion, controverse, divergence et convergence.Ces méthodes éloignent le groupe du problèmeet injectent en même temps de nouveaux élé-ments de créativité.

DelphiÉquivalents dans les autres languesAnglais : Delphi processAllemand : Delphi-MethodeEspagnol : DelphiItalien : Delphi, Metodo Delphi

DéfinitionMéthode consistant à utiliser systématiquementle jugement intuitif d’un groupe d’experts. Lecaractère systématique se traduit par plusieurstours d’interrogation d’un panel d’experts envue de dégager des convergences, quitte à éli-miner les points de vue divergents.

CommentaireLes méthodes de consultation d’experts se sontnaturellement développées afin de dégager desconvergences d’opinion et de préparation deconsensus. Le Delphi décisionnel se distingue duDelphi prévisionnel. Le décisionnel est très uti-lisé pour préparer la prise de décision et renfor-cer l’appropriation. Le prévisionnel – Que sepasse-t-il à un horizon donné ? ou : A quel horizontelle rupture peut-elle se produire ? – est beaucoupplus critiquable dans la mesure où il conduit àrenforcer, par des tours successifs, les points devue majoritaires et à éliminer les points de vueminoritaires. Ces critiques sur la méthode Delphiont conduit certains acteurs à développer desméthodes d’impact croisés afin de mieux tenircompte de l’interdépendance entre les questionsposées. Ces méthodes ont montré qu’il pouvait yavoir convergence d’opinion autour d’évolutionsou d’événements très improbables.

Durant les années 80, certains praticiens(notamment le Gerpa) ont levé une partie de cescritiques en développant une méthode Delphi /abaque de Régnier utilisant à la fois les votescolorés de l’abaque et les méthodes de voteélectronique pour organiser des débats sur lavariété des points de vue suivant la variété desacteurs interrogés, conduisant ainsi à refor-muler les questions d’un tour à l’autre. A l’ini-tiative de Theodore J. Gordon, le MillenniumProject a mis au point une méthode de Delphien temps réel grâce à l’utilisation de l’internet(Real Time Delphi).

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DéveloppementdurableÉquivalents dans les autres languesAnglais : Sustainable developmentAllemand : Nachhaltige entwicklung,Zukunftsfähige, EntwicklungEspagnol : Desarrollo sostenibleItalien : Sviluppo Sostenibile

Définition« […] développement qui répond aux besoins duprésent sans compromettre la capacité desgénérations futures à répondre aux leurs »(Brundtland, 1987).

CommentaireDeux concepts sont inhérents à cette notion : - le concept de « besoin », et plus particulière-ment les besoins essentiels des plus démunis, àqui il convient d’accorder la priorité. - l’idée des limitations que l’état de nos tech-niques et de notre organisation sociale imposentsur la capacité de l’environnement à répondre auxbesoins actuels et à venir (Brundtland, 1987).

Le développement durable désigne un modèle dedéveloppement économiquement efficace, socia-lement équitable et respectueux de l’environne-ment et recouvre cinq finalités interdépendanteset transversales à ces trois piliers : - lutte contre le changement climatique et pro-tection de l’atmosphère ; préservation de la bio-diversité, gestion des milieux et des ressources ; - épanouissement humain par l’accès de tous àune bonne qualité de la vie ; emploi, cohésionsociale et solidarité intergénérationnelle entreterritoires ; - dynamiques de développement suivant desmodes de production et de consommation res-ponsables.

Si le projet de développement durable proposépar les nations réunies aux sommets de Rio et deJohannesburg vise avant tout à apporter uneréponse aux enjeux planétaires majeurs, unepartie de ces enjeux relèvent du niveau territo-rial qui est invité à inscrire ses actions dans leréférentiel dit de l’Agenda 21. Ce dernier consti-tue la déclinaison en un programme d’actionsdes principes posés par la Déclaration de Rio : ilstraitent de la lutte contre la pauvreté et l’exclu-sion sociale, de la production de biens et servicesdurables, de la protection de l’environnement.

En France, la Loi d’orientation pour l’aména-gement et le développement durable du terri-toire de 1999 (LOADDT) ainsi que la mise enœuvre, depuis 2002 d’une Stratégie nationalede développement durable (SNDD) s’inscriventdans un mouvement de recomposition des ter-ritoires et des politiques publiques au servicedu développement durable.

Si l’on considère aujourd’hui le développementdurable comme un objectif transversal et unefinalité, la prospective apparaît comme la méthode adéquate pour l’atteindre et plusparticulièrement pour mesurer les impacts à long terme et systémiques des décisionsenvisagées.

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DiscontinuitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : Discontinuity, lack of continuityAllemand : Diskontinuität, Wechsel,Unstetigkeit (en mathématique)Espagnol : DiscontinuidadItalien : Discontinuità, Momento di rottura

DéfinitionInterruption, transformation ou rupture dansune suite d’événements, dans une évolution, ouencore dans la représentation qui en est don-née, notamment par l’analyse.

CommentaireMichel Foucault (1926-1984) a montré la dimen-sion paradoxale de la discontinuité, à la fois ins-trument et objet de recherche : puisqu’elle per-met d’individualiser les domaines, mais qu’onne peut l’établir que par leur comparaison. Enfaisant de la discontinuité une exigence métho-dologique et en mettant en question le tradi-tionnel continuisme historique, Michel Foucaulta fait de ce concept un des éléments fonda-mentaux de l’analyse historique, objet de toutesles attentions pour le prospectiviste. Ce qu’ils’agit de découvrir dit Foucault, ce sont les limitesd’un processus, le point d’inflexion d’une courbe,l’inversion d’un mouvement régulateur, les bornesd’une oscillation, le seuil d’un fonctionnement,l’instant de dérèglement d’une causalité circulaire,[…] un seuil épistémologique, le rebroussementd’une courbe de population, la substitution d’unetechnique à une autre (Foucault, 1969, 16-17).

L’identification des discontinuités est un exer-cice souvent difficile. La notion d’échelle detemps, notamment, est très importante dansleur appréciation. Pourtant, ces discontinuités

constituent des éléments nécessaires à l’ex-ploration des futurs possibles et à l’élaborationd’une politique proactive. Vis-à-vis d’une ten-dance donnée, il est primordial d’envisager desévolutions en rupture. Les acteurs impliquésdans les démarches de prospective territorialeont souvent des difficultés à envisager de tellesévolutions (fermeture d’une usine employant lamajorité des habitants, incident sanitairemajeur, etc.).

Autre(s) définition(s)Il existe une […] forme de changement consistanten un brusque passage d’un certain état à unautre état tout différent. On dira alors qu’il y a dis-continuité, saut qualitatif, ou mutation - troistermes plus ou moins interchangeables. L’allurerégulière de la courbe se trouve alors brutale-ment interrompue, une nouvelle tendances’amorce jusqu’à…, la nouvelle cassure. Dans cecas, extrapoler la tendance en cours conduiraitinévitablement à une vision erronée du futur.(Cazes, 2007)

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ÉchelleÉquivalents dans les autres languesAnglais : Scale, metricsAllemand : Maßstab, Rahmen, Skala,Dimension, EbeneEspagnol : EscalaItalien : Scala

DéfinitionOrdre de grandeur, de dimension ou d’impor-tance.

CommentaireDans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, le concept d’échelle s’applique àdeux réalités qui comportent, chacune, leurspropres difficultés.

La première concerne le territoire. L’échelle équi-vaut au périmètre territorial sur lequel l’exercicede prospective est réalisé. Deux difficultés peu-vent survenir à ce niveau : d’abord, l’inadéqua-tion entre le territoire de projet (le territoire pourlequel la démarche prospective sert à construireun projet) et le territoire vécu correspondant (parexemple, entre une association de communau-tés de communes et une aire urbaine) ; ensuite,une difficulté relative à la disponibilité des don-nées rétrospectives et/ou relatives aux indica-teurs qui viendront alimenter les hypothèsesd’évolution future des différentes variables.

La seconde concerne l’horizon temporel. Letravail sur l’élaboration des hypothèses d’évo-lution des différentes variables qui constituentle système territorial se heurte alors à la déli-cate confrontation d’échelles temporelles dif-férentes selon les thèmes abordés. Ainsi, dansle cadre d’un exercice de prospective à l’hori-zon de dix ans, il est inutile de chercher à défi-nir des hypothèses trop en rupture par rapportau tendanciel en matière de démographie,variable particulièrement inerte à cette échelle(Jouvenel, 2004). De même, lors de la construc-tion de scénarios partiels, l’articulation d’hy-pothèses entre elles, répondant à des échellestemporelles différentes (infrastructures detransport, d’un côté, et réseaux de télécom-munication, de l’autre, par exemple), peut serévéler difficile.

Espace, temps et dynamique des phénomènes,correspondent à des échelles qui doivent êtreprises en compte. La prospective représente uneffort de combinaison de ces différenteséchelles.

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EnjeuÉquivalents dans les autres languesAnglais : Issue, key issue, in play, stakeAllemand : Pas d’équivalent direct, mots très proches : Herausforderung, Einsatz Espagnol : RetoItalien : Questione, tema

DéfinitionProblématique identifiée qui porte en elle unpotentiel de changements, positifs (opportuni-tés) ou négatifs (menaces) et qu’il est néces-saire de prendre en compte pour construire uneprospective et déterminer une stratégie.

CommentaireL’enjeu est ce qui, sur le terrain ou le champ debataille, peut être perdu ou gagné. Un des rôlesde la prospective consiste à identifier desenjeux futurs, imaginables et, surtout, de longterme.

Il y a enjeu lorsqu’il y a nécessité d’agir (ou d’ex-primer une volonté d’agir) par rapport à unrisque identifié ou une opportunité à saisir.L’acte envisagé ou réalisé est alors décisif caril change la situation à partir de laquelle s’ex-prime l’enjeu.

Autre(s) définition(s)Mesure de l’impact d’une situation donnée surla position stratégique d’un acteur.

ÉvaluationÉquivalents dans les autres languesAnglais : Evaluation, assessmentAllemand : Evaluierung, BewertungEspagnol : EvaluaciónItalien : Valutazione

DéfinitionL’évaluation consiste en l’analyse - en termesde pertinence, d’efficacité, d’efficience, decohérence, de durabilité et de viabilité - despolitiques, des programmes, des projets ou desfonctions, menée en vue d’améliorer la qualitédes décisions, de mieux affecter les ressourceset d’en rendre compte aux parties prenantes.

CommentaireToute évaluation nécessite la collaboration etle dialogue de ses principaux participants, àsavoir les mandataires, les évaluateurs, lesbénéficiaires des politiques, programmes, pro-jets ou fonctions, ainsi que les parties pre-nantes, c’est-à-dire les particuliers ou les orga-nismes qui s’intéressent à la politique ou auprogramme évalué ainsi qu’aux résultats del’évaluation. Ainsi comprise, l’évaluation nepeut être qu’une démarche d’appropriation parles acteurs eux-mêmes de la réflexion sur lespratiques et les résultats de la matière évaluée.Les indicateurs, comme les analyses, doiventêtre validés à chaque étape.

Dans le cadre d’une démarche prospective,l’évaluation est une tâche délicate. Elle doit per-mettre d’apprécier, à chaque phase de l’exer-cice, si les objectifs ont été atteints, de retirerdes enseignements sur la façon dont ladémarche a été conduite, de définir des actionscomplémentaires et d’envisager des activitésde suivi, voire de remédiation. Les évaluationsconstituent une occasion unique pour les par-ticipants de faire connaître leur point de vue surce qui fonctionne, conformément à la chartecommune, ou sur les problèmes observés.

Les évaluations permettent de mesurer l’adé-quation entre les objectifs initiaux de l’exercice,son évolution et ses résultats, la qualité de la gestion méthodologique de l’exercice - particulièrement en termes d’éthique et de

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ÉchelleÉquivalents dans les autres languesAnglais : Scale, metricsAllemand : Maßstab, Rahmen, Skala,Dimension, EbeneEspagnol : EscalaItalien : Scala

DéfinitionOrdre de grandeur, de dimension ou d’impor-tance.

CommentaireDans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, le concept d’échelle s’applique àdeux réalités qui comportent, chacune, leurspropres difficultés.

La première concerne le territoire. L’échelle équi-vaut au périmètre territorial sur lequel l’exercicede prospective est réalisé. Deux difficultés peu-vent survenir à ce niveau : d’abord, l’inadéqua-tion entre le territoire de projet (le territoire pourlequel la démarche prospective sert à construireun projet) et le territoire vécu correspondant (parexemple, entre une association de communau-tés de communes et une aire urbaine) ; ensuite,une difficulté relative à la disponibilité des don-nées rétrospectives et/ou relatives aux indica-teurs qui viendront alimenter les hypothèsesd’évolution future des différentes variables.

La seconde concerne l’horizon temporel. Letravail sur l’élaboration des hypothèses d’évo-lution des différentes variables qui constituentle système territorial se heurte alors à la déli-cate confrontation d’échelles temporelles dif-férentes selon les thèmes abordés. Ainsi, dansle cadre d’un exercice de prospective à l’hori-zon de dix ans, il est inutile de chercher à défi-nir des hypothèses trop en rupture par rapportau tendanciel en matière de démographie,variable particulièrement inerte à cette échelle(Jouvenel, 2004). De même, lors de la construc-tion de scénarios partiels, l’articulation d’hy-pothèses entre elles, répondant à des échellestemporelles différentes (infrastructures detransport, d’un côté, et réseaux de télécom-munication, de l’autre, par exemple), peut serévéler difficile.

Espace, temps et dynamique des phénomènes,correspondent à des échelles qui doivent êtreprises en compte. La prospective représente uneffort de combinaison de ces différenteséchelles.

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transparence de sa gouvernance - le carac-tère opérationnel des actions stratégiques, la clarté et la qualité pédagogique des syn-thèses, ainsi que l’adéquation des interactionsentre le processus prospectif et le territoire.

L’évaluation peut être menée de troismanières : ex-ante, chemin faisant (in itinere) etex-post. Elle doit certainement revêtir ces dif-férentes formes pour tirer les expériencesnécessaires tant de la démarche que des pro-duits de l’exercice.

Notons qu’il est toutefois difficile de mesurerl’impact réel d’une démarche prospective, lesoutils d’évaluation ne permettant pas de mesu-rer réellement ce qui serait arrivé si l’exercicede prospective n’avait pas été mené.

Autre(s) définition(s)L’évaluation est le processus consistant à voirdans quelle mesure une activité a rempli lesobjectifs qui lui avaient été initialement assi-gnés. L’évaluation doit également permettre devoir si des coûts et des avantages supplémen-taires ont été produits et si des leçons sont àtirer de l’activité et de la façon dont elle a étéconduite (Commission européenne, 2002).

EvolutionEquivalents dans les autres languesAnglais : Evolution, co-evolutionAllemand : Evolution, KoevolutionEspagnol : Evolución, co-evoluciónItalien : Evoluzione

DéfinitionMouvement qui affecte une partie ou l’ensem-ble d’un système.

CommentaireUn des objets de la prospective consiste à iden-tifier les tendances d’évolution pour pouvoirappréhender les changements, transforma-tions, mutations qui affectent le système ou unepartie de celui-ci, d’autres parties étant frei-nées voire immobilisées par des inerties.

En biologie la coévolution est une influencemutuelle entre deux espèces différentes quideviennent dépendantes l’une de l’autre dansleur évolution. Chaque partenaire dans un sys-tème de coévolution exerce un impact sélectifsur l’autre et donc renforce l’évolution de l’au-tre et de soi-même. Selon Erich Jantsch, l’évo-lution du cosmos est basée sur le principe decoévolution. (The self-organizing universe). Unenouvelle théorie en astronomie constate lacoévolution des galaxies et des trous noirs. Lacoévolution est également attribuée à un prin-cipe de co-existence de différents principes ousystèmes sociaux, économiques, etc. qui se sti-mulent dans un processus d’évolution et decroissance avec une dimension de complé-mentarité. La coévolution s’applique de plus enplus à des systèmes de développement dura-ble, qui imitent les principes de la nature ; cequi est le déchet pour l’un est une matière pre-mière pour l’autre etc. Toute évolution estcyclique, tout se transforme. Il existe des sys-tèmes de coévolution dans le monde urbain etéconomique, par exemple des systèmes moné-taires à côté des systèmes de troc.

Autre(s) définition(s)Evolution : “transformation graduelle ou suite detransformations au fil du temps, conçues engénéral comme assez lentes“. La définitionimplique qu’elle peut concerner tous les

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types de phénomènes pouvant être consi-dérés, mais, en pratique, elle concerne le plussouvent les systèmes vivants ou animés obser-vables par leurs formes (morphologie). Cetteexpression des caractéristiques temporellesd’un phénomène s’est souvent exprimée parleur inscription spatiale (le mouvement destroupes sur le terrain ou la trajectoire d’unavion dans l’espace se décrivent par leur “évo-lution”).

Le mot “évolution” recouvre deux types de trans-formations temporelles : les évolutions disconti-nues telles que mutations ou changement dephases, sont perçues comme étant plus imprévisi-bles dans leurs résultats que les évolutions “conti-nues” de type développement ou vieillissement. La“théorie des bifurcations” (qui interprète une “conti-nuité visible” par une éventuelle “discontinuité invi-sible” dont l’issue est rarement prévisible) permetpeut-être de relier ces deux conceptions. (Lexiquede la Complexité MCX-APC).

ExtrapolationÉquivalents dans les autres languesAnglais : Extrapolation, projectionAllemand : Extrapolation,TrendfortschreibungEspagnol : ExtrapolaciónItalien : Estrapolazione

DéfinitionProcédé de prévision qui consiste à prolongerdans le long terme, implicitement ou explicite-ment, les tendances observées.

CommentaireComme l’indique Bertrand de Jouvenel (Hetman,1969), le procédé d’extrapolation est générale-ment rangé parmi les méthodes naïves. En effet,à une conception d’un futur unique, prévisiblepar extrapolation des tendances passées, laprospective préfère opposer une multiplicité defuturs possibles, puis élaborer librement unestratégie volontariste qui en tienne compte.La prévision qu’un mouvement se poursuivraselon la même tendance et selon les mêmesmodalités, repose sur le principe d’inertie ouencore sur « le principe de raison insuffisante ».Les grandeurs auxquelles on s’intéresse surtout– comme le produit national brut, la productionpar heure de travail – sont des agrégats qui varientsous l’empire de causes innombrables. Il n’est pasabsurde, comme premier pas, de supposer, parraison insuffisante, qu’un mouvement connu sepoursuivra, pourvu que l’on cherche ensuite lesraisons suffisantes de son changement.

En matière de prospective territoriale, “le tempsn’est plus à une prospective, située en amont dela décision, reposant sur la seule extrapolation detendances lourdes, mais plutôt à une démarchecapable de faire évoluer les termes mêmes danslesquels les questions sont débattues, de détec-ter des signaux faibles, d’élaborer des futurs sou-haitables et d’animer des processus de change-ment auxquels contribuent le plus largementpossible les acteurs locaux.” (Durance, Godet,Mirenowicz, Pacini, 2007).

Autre(s) définition(s)Opération qui consiste à estimer la valeur d’unefonction par une valeur de la variable prise endehors de l’intervalle dans lequel la relation aété établie.

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transparence de sa gouvernance - le carac-tère opérationnel des actions stratégiques, la clarté et la qualité pédagogique des syn-thèses, ainsi que l’adéquation des interactionsentre le processus prospectif et le territoire.

L’évaluation peut être menée de troismanières : ex-ante, chemin faisant (in itinere) etex-post. Elle doit certainement revêtir ces dif-férentes formes pour tirer les expériencesnécessaires tant de la démarche que des pro-duits de l’exercice.

Notons qu’il est toutefois difficile de mesurerl’impact réel d’une démarche prospective, lesoutils d’évaluation ne permettant pas de mesu-rer réellement ce qui serait arrivé si l’exercicede prospective n’avait pas été mené.

Autre(s) définition(s)L’évaluation est le processus consistant à voirdans quelle mesure une activité a rempli lesobjectifs qui lui avaient été initialement assi-gnés. L’évaluation doit également permettre devoir si des coûts et des avantages supplémen-taires ont été produits et si des leçons sont àtirer de l’activité et de la façon dont elle a étéconduite (Commission européenne, 2002).

EvolutionEquivalents dans les autres languesAnglais : Evolution, co-evolutionAllemand : Evolution, KoevolutionEspagnol : Evolución, co-evoluciónItalien : Evoluzione

DéfinitionMouvement qui affecte une partie ou l’ensem-ble d’un système.

CommentaireUn des objets de la prospective consiste à iden-tifier les tendances d’évolution pour pouvoirappréhender les changements, transforma-tions, mutations qui affectent le système ou unepartie de celui-ci, d’autres parties étant frei-nées voire immobilisées par des inerties.

En biologie la coévolution est une influencemutuelle entre deux espèces différentes quideviennent dépendantes l’une de l’autre dansleur évolution. Chaque partenaire dans un sys-tème de coévolution exerce un impact sélectifsur l’autre et donc renforce l’évolution de l’au-tre et de soi-même. Selon Erich Jantsch, l’évo-lution du cosmos est basée sur le principe decoévolution. (The self-organizing universe). Unenouvelle théorie en astronomie constate lacoévolution des galaxies et des trous noirs. Lacoévolution est également attribuée à un prin-cipe de co-existence de différents principes ousystèmes sociaux, économiques, etc. qui se sti-mulent dans un processus d’évolution et decroissance avec une dimension de complé-mentarité. La coévolution s’applique de plus enplus à des systèmes de développement dura-ble, qui imitent les principes de la nature ; cequi est le déchet pour l’un est une matière pre-mière pour l’autre etc. Toute évolution estcyclique, tout se transforme. Il existe des sys-tèmes de coévolution dans le monde urbain etéconomique, par exemple des systèmes moné-taires à côté des systèmes de troc.

Autre(s) définition(s)Evolution : “transformation graduelle ou suite detransformations au fil du temps, conçues engénéral comme assez lentes“. La définitionimplique qu’elle peut concerner tous les

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FacteurÉquivalents dans les autres languesAnglais : Factor, variableAllemand : FaktorEspagnol : FactorItalien : Fattore

DéfinitionUn facteur est une variable, un paramètre, ouun déterminant qui influe sur le système et dontla connaissance peut contribuer à en com-prendre l’état, à en appréhender, voire à enmaîtriser l’évolution.

CommentaireDans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, est considéré comme facteur toutparamètre qualitatif ou quantitatif qui n’est pasun acteur (personne ou organisation). Ces fac-teurs seront recensés pour être analysés etfaire l’objet de divers traitements dans le cadredu travail et selon les méthodes de la prospec-tive (analyse morphologique, analyse structu-relle, scénarios, etc.). Facteurs et acteurs peu-vent également être traités ensemble.

Les facteurs de changement d’un système peu-vent être identifiés dans le cadre d’un atelier deprospective ; ils servent alors, avec les inerties,à définir les variables-clés qui feront l’objet d’éla-boration d’hypothèses d’évolution conduisant àdéterminer les futurs possibles du système.

Fait porteurd’avenirÉquivalents dans les autres languesAnglais : Germ, weak signal, shaping factorAllemand : (pas d’équivalent direct),Zukunftskeim (presque pas utilisé),Zukunftssignal / Zukunftsindiz,Zukunftsträchtig FaktorEspagnol : Hecho portador de futuroItalien : Germe del cambiamento

DéfinitionSigne ou indice d’une évolution à venir, qui appa-raît infime par ses dimensions présentes maisconsidérable par ses conséquences futures.

CommentaireConcept créé par Pierre Massé (1898-1987).Les faits porteurs d’avenir sont constitués pourla plupart de facteurs de changement, poli-tiques, économiques, technologiques, ou cul-turels, à peine perceptibles aujourd’hui, maisqui peuvent constituer les tendances lourdesde demain (Massé, 1965).

Cette notion recouvre à la fois celle de signal fai-ble et de tendance lourde : le fait porteur d’ave-nir est un signal faible pour lequel il est envisagéqu’il se transforme en tendance lourde. Il s’agitde l’indice d’un fait qui peut être soit conjonctu-rel, soit structurel. Les faits porteurs d’avenirfont souvent l’objet de controverses intellec-tuelles, d’où la nécessité de pouvoir disposerd’un faisceau d’indices. Les tendances lourdesou les faits porteurs d’avenir doivent être datés.

Autre(s) définition(s)Ensemble d’observations vérifiables qui parais-sent devoir constituer une tendance lourde del’évolution probable de telle ou telle activitéhumaine. Un fait porteur d’avenir est ainsi, en pre-mière approximation, une particule élémentairede tendance lourde. Mais il peut être analysé surun autre plan : celui de la manifestation de dis-continuités et de ruptures dans des processusd’évolution considérés a priori comme allant desoi. La mise à l’épreuve de chaînes de détermi-nismes supposés davantage que vérifiés doit êtreun des soucis dominants du praticien de la pros-pective (Decouflé, 1972).

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FinalitésÉquivalents dans les autres languesAnglais : Ultimate aimsAllemand : Leitziel, Ziel, Finalität, EndzweckEspagnol : FinalidadItalien : Finalità

DéfinitionComposantes de la vision prospective, les fina-lités sont des buts généraux souhaitables, per-çus comme possibles à réaliser à long termeque l’on va s’efforcer de traduire en axes stra-tégiques.

CommentaireLes finalités de l’organisation ou du territoirefont partie intégrante de la vision portée par sesdirigeants et ses acteurs. Elles permettent dedéfinir les buts souhaitables. Dans le cadre duprocessus stratégique, elles contribuent ainsià la constitution des orientations stratégiques.

Le principe de finalités est complémentaire auxprincipes de contingence et de changement, des-tinés à motiver les hommes et les femmes : ils’agit de donner un sens et un but à leurs actions(Godet, 2007).

Le concept de finalité est plus ambitieux que leterme “objectif” ou que celui de “but”. Il s’agit devecteurs de l’action humaine, individuelle ou col-lective.

La prospective a aussi pour objet de compren-dre qui sont les acteurs et quelles sont leursfinalités d’action.

FuturÉquivalents dans les autres languesAnglais : FutureAllemand : ZukunftEspagnol : FuturoItalien : Futuro

DéfinitionPartie du temps dans laquelle nous plaçons àla fois notre représentation de ce qui peut adve-nir (l’avenir) et notre ambition de ce que nousvoulons qu’il advienne.

Commentaire Le futur est l’objet de l’analyse de la prospective.Il est conçu comme une proposition déductive àpartir d’hypothèses concernant des situations etdes comportements au sein d’un système derelations, encadré par un ensemble de facteurs.Grâce à la prospective, le futur devient une puis-sance visible (Massé, 1973). Le futur est le tempsdu projet. La démarche de l’étude du futur peutêtre exploratoire ou normative. Dans le cadred’un exercice de prospective territoriale, troistypes de futur peuvent être identifiés : vraisem-blable, probable et souhaitable. Le futur vrai-semblable se base sur l’analyse. Il est étroite-ment associé à la démarche exploratoire et seréfère à un futur décrit par des situations et descomportements déjà expérimentés. Le futur pro-bable se réfère à des évaluations reposant déjàsur des opinions d’experts et utilisant desméthodes précises (Delphi, etc.). Le futur sou-haitable représente l’expression d’un choix : ilintroduit une échelle de valeurs pour juger de l’in-térêt du futur analysé, et est donc étroitementassocié à la démarche normative. Le futur ne seprévoit pas ; il s’imagine, il s’explore sans garan-tie. Le passé, le présent et le futur sont des caté-gories temporelles qui résultent d’un construitculturel qui est propre aux différentes cultures.Le futur existe en tant que catégorie temporelle,mais ses représentations sont incertaines. Ilexiste également des futurs impossibles, inima-ginables. L’aveuglement (paradigmatique,notamment) est un grand problème qui néces-site de disposer d’outils pour en sortir et êtrecapable d’imaginer des futurs. Il s’agit de la prin-cipale limite à l’expression de l’avenir. Plusieurs« temps » du futur peuvent être recensés : plusou moins éloignés et donc plus ou moins imagi-nables. Dans tous les cas, pour le prospectiviste,le futur se décline au pluriel : les futurs.

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FacteurÉquivalents dans les autres languesAnglais : Factor, variableAllemand : FaktorEspagnol : FactorItalien : Fattore

DéfinitionUn facteur est une variable, un paramètre, ouun déterminant qui influe sur le système et dontla connaissance peut contribuer à en com-prendre l’état, à en appréhender, voire à enmaîtriser l’évolution.

CommentaireDans le cadre d’une démarche de prospectiveterritoriale, est considéré comme facteur toutparamètre qualitatif ou quantitatif qui n’est pasun acteur (personne ou organisation). Ces fac-teurs seront recensés pour être analysés etfaire l’objet de divers traitements dans le cadredu travail et selon les méthodes de la prospec-tive (analyse morphologique, analyse structu-relle, scénarios, etc.). Facteurs et acteurs peu-vent également être traités ensemble.

Les facteurs de changement d’un système peu-vent être identifiés dans le cadre d’un atelier deprospective ; ils servent alors, avec les inerties,à définir les variables-clés qui feront l’objet d’éla-boration d’hypothèses d’évolution conduisant àdéterminer les futurs possibles du système.

Fait porteurd’avenirÉquivalents dans les autres languesAnglais : Germ, weak signal, shaping factorAllemand : (pas d’équivalent direct),Zukunftskeim (presque pas utilisé),Zukunftssignal / Zukunftsindiz,Zukunftsträchtig FaktorEspagnol : Hecho portador de futuroItalien : Germe del cambiamento

DéfinitionSigne ou indice d’une évolution à venir, qui appa-raît infime par ses dimensions présentes maisconsidérable par ses conséquences futures.

CommentaireConcept créé par Pierre Massé (1898-1987).Les faits porteurs d’avenir sont constitués pourla plupart de facteurs de changement, poli-tiques, économiques, technologiques, ou cul-turels, à peine perceptibles aujourd’hui, maisqui peuvent constituer les tendances lourdesde demain (Massé, 1965).

Cette notion recouvre à la fois celle de signal fai-ble et de tendance lourde : le fait porteur d’ave-nir est un signal faible pour lequel il est envisagéqu’il se transforme en tendance lourde. Il s’agitde l’indice d’un fait qui peut être soit conjonctu-rel, soit structurel. Les faits porteurs d’avenirfont souvent l’objet de controverses intellec-tuelles, d’où la nécessité de pouvoir disposerd’un faisceau d’indices. Les tendances lourdesou les faits porteurs d’avenir doivent être datés.

Autre(s) définition(s)Ensemble d’observations vérifiables qui parais-sent devoir constituer une tendance lourde del’évolution probable de telle ou telle activitéhumaine. Un fait porteur d’avenir est ainsi, en pre-mière approximation, une particule élémentairede tendance lourde. Mais il peut être analysé surun autre plan : celui de la manifestation de dis-continuités et de ruptures dans des processusd’évolution considérés a priori comme allant desoi. La mise à l’épreuve de chaînes de détermi-nismes supposés davantage que vérifiés doit êtreun des soucis dominants du praticien de la pros-pective (Decouflé, 1972).

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Futurs possiblesÉquivalents dans les autres languesAnglais : Futurible, possible future, alternative futureAllemand : Mögliche ZukünfteEspagnol : Futuros posibles (futuribles)Italien : Futuri possibili

DéfinitionRécits de futurs potentiels qui s’appuient surdes développements possibles de la situationactuelle et s’enracinent plus ou moins dans lestendances lourdes du présent.

CommentaireAlors que le passé est le domaine des faitsaccomplis (les facta) auxquels nous ne pouvonsrien changer (mais qui peuvent toutefois don-ner lieu à plusieurs interprétations), l’avenirn’est pas déjà fait, prédéterminé. Il est doncouvert à plusieurs futurs possibles.

Les futurs possibles sont les descendants possi-bles de l’état présent. Ils ont une généalogie. Ainsifaut-il insister sur le fait qu’ils ne sont pas un purproduit de notre imagination, mais résultent d’uneanalyse des futurs en germe qui peuvent décou-ler de la situation présente. Ils sont donc à la foispossibles et plausibles (Jouvenel, 1964).

Les futurs possibles sont tous ceux que nouspouvons imaginer à partir de la connaissancedu passé et du présent. Le terme « descen-dants » implique un certain déterminisme. Lesfuturs possibles sont rendus imaginables parcequ’ils résultent de l’analyse. Certains futurssont inimaginables pour des raisons contin-gentes (prégnance des schémas mentaux, etc.).Un des objectifs des méthodes de prospectiveest de rendre imaginables des futurs qui ne lesont pas. Il faut noter que les futurs possiblesrelèvent uniquement de la démarche prospec-tive exploratoire.

Le champ des futurs possibles est indéterminé.L’analyse et la description de certains étatsfuturs possibles font appel à des méthodesrigoureuses (logique déductive, consensusd’experts, modélisation mathématique). Lescénario est une manière synthétique d’analy-ser et de décrire des futurs possibles.

Futurs souhaitablesÉquivalents dans les autres languesAnglais : Desirable futures, preferable futuresAllemand : Gewünschte ZukünfteEspagnol : Futuros deseablesItalien : Futuri desiderabili ; Desiderata

DéfinitionRécits imaginés de futurs désirés portant surdes enjeux déterminés établis en référence àune situation réelle (présente) et/ou possible(future).

CommentaireLa détermination du futur souhaitable consti-tue la phase normative de la démarche pros-pective.

La prospective territoriale prend son sens enpréparant l’action, donc en construisant un pro-jet de territoire et la stratégie pour le mettreconcrètement en œuvre. Dans un environne-ment de futurs possibles identifiés, il s’agira dechoisir les futurs souhaitables qui pourrontconstituer la vision et permettre de déterminerdes finalités et des objectifs associés. A moinsque, ayant exprimé d’emblée ce qu’ils estimentsouhaitables, les participants à l’exercice deprospective, recherchent comment le rendreréalisable en anticipant un certain nombre defuturs possibles qui pourraient favoriser, frei-ner ou empêcher la réalisation de ces futurssouhaitables.

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GouvernanceterritorialeÉquivalents dans les autres languesAnglais : Governance, decision makingAllemand : Governance (rarement utilisé),Strukturen und Prozesse der territorialenEntscheidungsfindungEspagnol : GobernanzaItalien : Governance territoriale

DéfinitionProcessus de coordination des intérêts desacteurs coexistant dans un même territoire(organisations publiques, entreprises privées,associations de la société civile, etc.) et à tra-vers lequel les autorités politiques s’attachentà résoudre les problèmes d’administration etde développement de ce territoire par la négo-ciation et la régulation des parties prenantes.

CommentaireLe souci de gouvernance est né de trois constats :– les autorités politiques n’ont plus le monopole

de la responsabilité. La gouvernance est uneréponse possible pour réconcilier la politique,l’économique et le social en proposant de nou-velles formes de régulation ;

– des acteurs de toute nature demandent à êtreassociés au processus de décision et sont enmesure de proposer de nouvelles solutionsaux problèmes collectifs. La gouvernance metl’accent sur le déplacement des responsabi-lités qui s’opère entre l’État, la société civile etle marché ;

– aucun acteur ne dispose des connaissances etdes moyens nécessaires pour résoudre seulles problèmes qui se posent. Des processusitératifs d’interaction/négociation sont deve-nus nécessaires entre intervenants hétéro-gènes. La gouvernance implique donc la par-ticipation, la négociation et la coordination.

La Commission européenne (2001) a rédigé unLivre blanc répertoriant les principes de bonnegouvernance qui s’appliquent à tous les niveauxde gouvernement : l’ouverture et la transpa-rence des institutions, la plus large participa-tion des citoyens à tous les stades de la déci-sion politique, la responsabilité accrue desinstitutions et des États membres, l’efficacitédes politiques définies par des objectifs clairset évaluables, la cohérence et la compréhen-sion des politiques.

Le processus de décentralisation, ainsi que lespossibilités offertes par les nouvelles formesd’organisation territoriale (pays, intercommu-nalité, etc.), font des territoires le lieu privilé-gié de l’expression d’une nouvelle gouvernancepour laquelle la démarche prospective consti-tue la base et trouve ainsi un rôle essentiel decatalyseur de l’intelligence collective (Bailly,2005).

Autre(s) définition(s)“[…] somme des différentes façons dont les indi-vidus et les institutions publiques et privées,gèrent leurs affaires communes. C’est un proces-sus continu de coopération et d’accommodemententre les intérêts divers et conflictuels. Elle inclutles institutions officielles et les régimes dotés depouvoirs exécutoires tout aussi bien que les arran-gements informels sur lesquels les peuples et lesinstitutions sont tombés d’accord ou qu’ils perçoi-vent comme leur intérêt. “ (Commission sur lagouvernance mondiale).

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Futurs possiblesÉquivalents dans les autres languesAnglais : Futurible, possible future, alternative futureAllemand : Mögliche ZukünfteEspagnol : Futuros posibles (futuribles)Italien : Futuri possibili

DéfinitionRécits de futurs potentiels qui s’appuient surdes développements possibles de la situationactuelle et s’enracinent plus ou moins dans lestendances lourdes du présent.

CommentaireAlors que le passé est le domaine des faitsaccomplis (les facta) auxquels nous ne pouvonsrien changer (mais qui peuvent toutefois don-ner lieu à plusieurs interprétations), l’avenirn’est pas déjà fait, prédéterminé. Il est doncouvert à plusieurs futurs possibles.

Les futurs possibles sont les descendants possi-bles de l’état présent. Ils ont une généalogie. Ainsifaut-il insister sur le fait qu’ils ne sont pas un purproduit de notre imagination, mais résultent d’uneanalyse des futurs en germe qui peuvent décou-ler de la situation présente. Ils sont donc à la foispossibles et plausibles (Jouvenel, 1964).

Les futurs possibles sont tous ceux que nouspouvons imaginer à partir de la connaissancedu passé et du présent. Le terme « descen-dants » implique un certain déterminisme. Lesfuturs possibles sont rendus imaginables parcequ’ils résultent de l’analyse. Certains futurssont inimaginables pour des raisons contin-gentes (prégnance des schémas mentaux, etc.).Un des objectifs des méthodes de prospectiveest de rendre imaginables des futurs qui ne lesont pas. Il faut noter que les futurs possiblesrelèvent uniquement de la démarche prospec-tive exploratoire.

Le champ des futurs possibles est indéterminé.L’analyse et la description de certains étatsfuturs possibles font appel à des méthodesrigoureuses (logique déductive, consensusd’experts, modélisation mathématique). Lescénario est une manière synthétique d’analy-ser et de décrire des futurs possibles.

Futurs souhaitablesÉquivalents dans les autres languesAnglais : Desirable futures, preferable futuresAllemand : Gewünschte ZukünfteEspagnol : Futuros deseablesItalien : Futuri desiderabili ; Desiderata

DéfinitionRécits imaginés de futurs désirés portant surdes enjeux déterminés établis en référence àune situation réelle (présente) et/ou possible(future).

CommentaireLa détermination du futur souhaitable consti-tue la phase normative de la démarche pros-pective.

La prospective territoriale prend son sens enpréparant l’action, donc en construisant un pro-jet de territoire et la stratégie pour le mettreconcrètement en œuvre. Dans un environne-ment de futurs possibles identifiés, il s’agira dechoisir les futurs souhaitables qui pourrontconstituer la vision et permettre de déterminerdes finalités et des objectifs associés. A moinsque, ayant exprimé d’emblée ce qu’ils estimentsouhaitables, les participants à l’exercice deprospective, recherchent comment le rendreréalisable en anticipant un certain nombre defuturs possibles qui pourraient favoriser, frei-ner ou empêcher la réalisation de ces futurssouhaitables.

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HeuristiqueEquivalents dans les autres languesAnglais : HeuristicAllemand : HeuristikEspagnol : HeurísticoItalien : Euristico

DéfinitionTous les outils, démarches et procédés intel-lectuels favorisant l’analyse scientifique et l’in-vention.

CommentaireAu sens restreint, l’heuristique porte sur la capa-cité de donner du contenu aux idées, c’est-à-direde collecter, de soumettre à la critique et aucontrôle ainsi que de traiter l’information pourl’établir comme connaissance pertinente, euégard aux objectifs de la recherche à réaliser.

En proposant une “science de la conception”,une “démarche ergonomique cognitive”, lesociologue et économiste Herbert Simon (1916-2001) a montré l’importance des tâtonnementset heuristiques dans la construction de laconnaissance ainsi que des processus par les-quels on conçoit la réalité et on tente de la ren-dre intelligible (Newell & Simon, 1972).

Autre(s) définition(s)Partie de la science qui a pour objet la découvertedes faits ; spécialement en histoire, recherchedes documents (Lalande, 1976, p. 413).

HorizonÉquivalents dans les autres languesAnglais : Time horizon, event horizon, timeframeAllemand : (Zeit-) HorizontEspagnol : HorizonteItalien : Orizzonte

DéfinitionBorne temporelle fixée pour l’élaboration desdifférentes hypothèses d’évolution des varia-bles qui décrivent le système faisant l’objetd’une étude prospective.

CommentaireLa définition d’un horizon permet de fixer deuxlimites temporelles aux exercices de prospec-tive : celle de l’exploration et, par symétrie, cellede la rétrospective.

Le choix de l’horizon est un préalable à l’élabo-ration de scénarios. Mais, ce choix n’est pasaisé : l’horizon doit être suffisamment éloignédans l’avenir pour permettre la prise en compted’évolutions significatives des variables décri-vant le système étudié, mais pas trop éloignépour que ces évolutions restent appréhenda-bles. Dans le cadre d’un exercice de prospec-tive territoriale, un horizon de 15, 20 ou 25 ansest communément utilisé. Dans le cas de pros-pectives sectorielles, un horizon plus court(technologies de l’information et de la commu-nication, par exemple) ou plus long (énergie) estsouvent nécessaire.

La détermination d’un horizon donné impose debien prendre la mesure des différentes tempora-lités propres aux dynamiques mises en exerguedans l’élaboration d’hypothèses d’évolution.

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HypothèseÉquivalents dans les autres languesAnglais : Assumption, critical assumption,hypothesis, modelAllemand : Dans la technique des scénarios :Zukunftsprojektion, Ausprägung (vonSchlüsselfaktoren). Généralement :Hypothese, AnnahmeEspagnol : HipótesisItalien : Ipotesi

DéfinitionPostulat d’évolution d’une variable à un hori-zon donné.

CommentaireLa détermination d’hypothèses d’évolution desvariables constituant le système étudié, permetd’aboutir à la construction de scénarios.

Une variable représente une réponse vraisem-blable à une question-clé donnée, relative à undomaine donné (démographie, économie, tech-nologie, social, etc.).

Pour une variable donnée, deux catégoriesd’hypothèse peuvent être formulées : tendan-cielle (poursuite des tendances mises enexergue dans l’étude rétrospective de la varia-ble) et alternative (basée sur des éléments derupture possibles).

L’articulation d’hypothèses de plusieurs varia-bles constitue un scénario.

Les hypothèses d’un scénario doivent remplirsimultanément cinq conditions : la pertinence,la cohérence, la vraisemblance, l’importance etla transparence (Godet, Durance, 2007).

Autre(s) définition(s)Conjecture douteuse, mais vraisemblable, parlaquelle l’imagination anticipe sur la connais-sance, et qui est destinée à être ultérieurementvérifiée, soit par une observation directe, soit parl’accord de toutes ses conséquences avec l’ob-servation (Lalande, 1976, p. 428-429).

Idée reçueÉquivalents dans les autres languesAnglais : Convention, “common sense”Allemand : Stillschweigende VoraussetzungEspagnol : Idea recibidaItalien : Idea condivisa

DéfinitionIdée, fondée ou non, positive ou négative, com-munément admise sans qu’on estime néces-saire de devoir l’argumenter.

CommentaireLa formalisation des idées reçues est unedémarche importante, car ces idées ont le pou-voir de façonner les attitudes, les comporte-ments et les représentations. Faire un inven-taire des idées reçues circulant au sujet d’uneorganisation ou d’un territoire a pour intérêt de lancer une approche s’inscrivant dans unregistre « perceptuel » permettant de révéler les « croyances » et les « non-dits » qui façon-nent les attitudes et les stratégies des acteurs.

Qu’elles soient fondées ou non, l’analyse desidées reçues permet de comprendre leurgénéalogie et surtout de préciser les consé-quences liées à leur persistance. Cette analyseest riche d’enseignements car elle aide à ima-giner des idées d’action à mettre en place pourvaloriser ou pour lutter contre les idées reçuesles plus importantes.

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HeuristiqueEquivalents dans les autres languesAnglais : HeuristicAllemand : HeuristikEspagnol : HeurísticoItalien : Euristico

DéfinitionTous les outils, démarches et procédés intel-lectuels favorisant l’analyse scientifique et l’in-vention.

CommentaireAu sens restreint, l’heuristique porte sur la capa-cité de donner du contenu aux idées, c’est-à-direde collecter, de soumettre à la critique et aucontrôle ainsi que de traiter l’information pourl’établir comme connaissance pertinente, euégard aux objectifs de la recherche à réaliser.

En proposant une “science de la conception”,une “démarche ergonomique cognitive”, lesociologue et économiste Herbert Simon (1916-2001) a montré l’importance des tâtonnementset heuristiques dans la construction de laconnaissance ainsi que des processus par les-quels on conçoit la réalité et on tente de la ren-dre intelligible (Newell & Simon, 1972).

Autre(s) définition(s)Partie de la science qui a pour objet la découvertedes faits ; spécialement en histoire, recherchedes documents (Lalande, 1976, p. 413).

HorizonÉquivalents dans les autres languesAnglais : Time horizon, event horizon, timeframeAllemand : (Zeit-) HorizontEspagnol : HorizonteItalien : Orizzonte

DéfinitionBorne temporelle fixée pour l’élaboration desdifférentes hypothèses d’évolution des varia-bles qui décrivent le système faisant l’objetd’une étude prospective.

CommentaireLa définition d’un horizon permet de fixer deuxlimites temporelles aux exercices de prospec-tive : celle de l’exploration et, par symétrie, cellede la rétrospective.

Le choix de l’horizon est un préalable à l’élabo-ration de scénarios. Mais, ce choix n’est pasaisé : l’horizon doit être suffisamment éloignédans l’avenir pour permettre la prise en compted’évolutions significatives des variables décri-vant le système étudié, mais pas trop éloignépour que ces évolutions restent appréhenda-bles. Dans le cadre d’un exercice de prospec-tive territoriale, un horizon de 15, 20 ou 25 ansest communément utilisé. Dans le cas de pros-pectives sectorielles, un horizon plus court(technologies de l’information et de la commu-nication, par exemple) ou plus long (énergie) estsouvent nécessaire.

La détermination d’un horizon donné impose debien prendre la mesure des différentes tempora-lités propres aux dynamiques mises en exerguedans l’élaboration d’hypothèses d’évolution.

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ImaginationÉquivalents dans les autres languesAnglais : ImaginationAllemand : Phantasie, VorstellungskraftEspagnol : ImaginaciónItalien : Immaginazione

DéfinitionFaculté de l’esprit de former, de représenter desimages, de concevoir ou de combiner des idées.

CommentaireLes méthodes de prospective ont notammentpour objectif de stimuler l’imagination. Mais,même si elles permettent cette stimulation,elles ne garantissent pas pour autant la créa-tion.

La prospective articule raisonnement et imagi-nation. Cette dernière est notamment stimuléepar le choix d’un cadre temporel qui permet dese dégager des contingences du présent etd’imaginer des futurs possibles et souhaitables.

Selon Bertrand de Jouvenel (1903-1987), lesimages qui se forment dans l’esprit humainpeuvent être classées par rapport à l’avenir en(1) des représentations qui concernent aussibien le présent et le passé, autrement dit lesfacta, que (2) des fabrications de l’esprit qui nereprésentent aucune réalité passée ou pré-sente et qui sont des fictions dont nous écar-tons (3) la majorité comme des fantaisies, tan-dis que nous en retenons (4) un petit nombreauxquelles nous assignons une valeur et quipeuvent être principes de réalités futures. Cesfictions ne peuvent être situées que dans l’ave-nir. Le temps futur est le domaine privilégiécapable d’accueillir à titre de « possibles » desreprésentations qui, logées, ailleurs ne seraientque du « faux ». Et ces possibles, à partir dufutur où nous les logeons présentement, « nousfont signe » pour que nous les actualisions(Bertrand de Jouvenel, 1964).

IncertitudeÉquivalents dans les autres languesAnglais : UncertaintyAllemand : Ungewissheit, UnsicherheitEspagnol : InciertoItalien : Incertezza

DéfinitionReconnaissance de l’insaisissabilité intellec-tuelle d’un système ou d’une partie d’un systèmedue à la fois à son état de complexité et au carac-tère au moins partiellement aléatoire de sonévolution potentielle.

CommentaireL’incertitude face à l’avenir fait qu’il n’existe pasun, mais des futurs possibles. Il faut distinguerentre l’aspect subjectif de l’incertitude (connais-sance insuffisante) et l’aspect objectif (contin-gence). La prospective répond à ces deux préoc-cupations: à la première, en constituant unedémarche de connaissance ; à la seconde, enenvisageant des futurs possibles et souhaita-bles qui, en éclairant le choix entre des optionsstratégiques, permet de faire face aux multiplesincertitudes pesant, notamment à long terme,sur le contexte général des organisations et desterritoires.

L’incertitude globale de l’avenir peut s’appré-cier au travers du nombre de scénarios qui serépartissent le champ des probables. En prin-cipe, plus ce nombre est élevé, plus l’incerti-tude est grande. Mais en principe seulement,car il faut aussi tenir compte de la différence decontenu entre les scénarios (les plus probablespeuvent être très proches). Si l’incertitude estfaible, c’est-à-dire, si un nombre limité de scé-narios proches concentrent la majeure partiedu champ des probables, il sera alors possibled’opter, soit pour une stratégie risquée (en fai-sant le pari d’un scénario parmi les plus pro-bables), soit pour une stratégie robuste résis-tant bien à la plupart des évolutions probables.Si l’incertitude est grande, alors il convientd’adopter une stratégie flexible comprenant lemaximum de choix réversibles. Le danger étantici de refuser la prise du risque, et d’adopterune stratégie conduisant à rejeter des optionsrisquées mais éventuellement très profita-

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bles, pour se replier sur des choix à gainsaussi faibles que les risques (Godet, Durance,2007).

La notion d’incertitude renvoie aussi à l’impactd’un changement, à sa probabilité (degré de vrai-semblance, degré de certitude) et à sa maîtrise.

Méthodologiquement, les principales incerti-tudes relatives à un domaine donné (les incer-titudes majeures) constituent autant de ques-tions-clés qui peuvent être abordées dans lecadre d’un exercice de prospective. Les hypo-thèses formulées en constituent alors lesréponses possibles.

Les méthodes d’analyse d’impacts croisés pro-babilistes, tels que Smic-Prob-Expert, quivisent à déterminer des probabilités simples etconditionnelles d’hypothèses et/ou d’événe-ments, ainsi que les probabilités des combi-naisons de ces derniers, en tenant compte desinteractions entre événements et/ou hypo-thèses, permettent de réduire en partie l’in-certitude.

Autre(s) définition(s)Eleonora Barbieri-Masini établit un lien entrel’incertitude et la complexité des sociétés.S’inspirant des travaux de Donald Schon etYehezkel Dror, Eleonora Barbieri-Masini consi-dère avec le premier que, dans la position del’incertitude, les variables décrivant la com-plexité ne sont pas connues et que nous n’avonspas la possibilité de leur attacher des probabi-lités. Du second, Eleonora Barbieri-Masiniretient la distinction entre incertitude primaireet incertitude secondaire. L’incertitude primaireest proche du modèle de turbulence absoluetandis que dans l’incertitude secondaire, nousconnaissons les conséquences des situationsprésentes sans pouvoir les probabiliser.(Barbieri-Masini, 2000, p. 76).

IndicateurÉquivalents dans les autres languesAnglais : Indicator, variable, factor, metricAllemand : IndikatorEspagnol : indicadorItalien : Indicatore

DéfinitionMesure, quantitative ou qualitative, normaliséeet reconnue, d’une variable.

CommentaireUn indicateur peut être soit simple (le nombreannuel de nouveaux habitants d’une commune,par exemple), soit composite (l’indice d’attrac-tivité des métropoles européennes). Les indi-cateurs permettent de saisir les comporte-ments, les dynamiques, des variables étudiées.En ce sens, leur choix est fondamental.Un indicateur devrait posséder les qualités sui-vantes (Commission européenne, 1999) :– être simple : produire une information facile-

ment compréhensible et communicable ;– être pertinent : refléter précisément ce qu’il est

censé mesurer ;– être fiable : permettre la comparaison dans le

temps et dans l’espace ;– être sensible : révéler les modifications margi-

nales.Un indicateur est appelé “composé” ou “com-posite” lorsqu’il associe plusieurs mesures devariables différentes. Ainsi, par exemple,l’Indicateur de Développement Humain (IDH),développé par le Programme des Nations Uniespour le Développement (PNUD) permet de hié-rarchiser les pays du monde en pondérant desindices d’espérance de vie, d’alphabétisation,de scolarisation ainsi que le PIB. Il en est demême du State of the Future Index (SOFI), déve-loppé par le Millennium Project.Dans le cadre de la méthode des scénarios,chaque variable décrivant le système étudié, peutêtre caractérisée par un ou plusieurs indicateurs.

Autre(s) définition(s)Peter Lazarsfelt a défini comme indicateur, toutce qui est observable et visible et qui indiqueune dimension plus profonde pouvant contri-buer à la prise de décision (Barbieri-Masini,2000, p. 102. - Lazarsfelt & Bauer, 1966).

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ImaginationÉquivalents dans les autres languesAnglais : ImaginationAllemand : Phantasie, VorstellungskraftEspagnol : ImaginaciónItalien : Immaginazione

DéfinitionFaculté de l’esprit de former, de représenter desimages, de concevoir ou de combiner des idées.

CommentaireLes méthodes de prospective ont notammentpour objectif de stimuler l’imagination. Mais,même si elles permettent cette stimulation,elles ne garantissent pas pour autant la créa-tion.

La prospective articule raisonnement et imagi-nation. Cette dernière est notamment stimuléepar le choix d’un cadre temporel qui permet dese dégager des contingences du présent etd’imaginer des futurs possibles et souhaitables.

Selon Bertrand de Jouvenel (1903-1987), lesimages qui se forment dans l’esprit humainpeuvent être classées par rapport à l’avenir en(1) des représentations qui concernent aussibien le présent et le passé, autrement dit lesfacta, que (2) des fabrications de l’esprit qui nereprésentent aucune réalité passée ou pré-sente et qui sont des fictions dont nous écar-tons (3) la majorité comme des fantaisies, tan-dis que nous en retenons (4) un petit nombreauxquelles nous assignons une valeur et quipeuvent être principes de réalités futures. Cesfictions ne peuvent être situées que dans l’ave-nir. Le temps futur est le domaine privilégiécapable d’accueillir à titre de « possibles » desreprésentations qui, logées, ailleurs ne seraientque du « faux ». Et ces possibles, à partir dufutur où nous les logeons présentement, « nousfont signe » pour que nous les actualisions(Bertrand de Jouvenel, 1964).

IncertitudeÉquivalents dans les autres languesAnglais : UncertaintyAllemand : Ungewissheit, UnsicherheitEspagnol : InciertoItalien : Incertezza

DéfinitionReconnaissance de l’insaisissabilité intellec-tuelle d’un système ou d’une partie d’un systèmedue à la fois à son état de complexité et au carac-tère au moins partiellement aléatoire de sonévolution potentielle.

CommentaireL’incertitude face à l’avenir fait qu’il n’existe pasun, mais des futurs possibles. Il faut distinguerentre l’aspect subjectif de l’incertitude (connais-sance insuffisante) et l’aspect objectif (contin-gence). La prospective répond à ces deux préoc-cupations: à la première, en constituant unedémarche de connaissance ; à la seconde, enenvisageant des futurs possibles et souhaita-bles qui, en éclairant le choix entre des optionsstratégiques, permet de faire face aux multiplesincertitudes pesant, notamment à long terme,sur le contexte général des organisations et desterritoires.

L’incertitude globale de l’avenir peut s’appré-cier au travers du nombre de scénarios qui serépartissent le champ des probables. En prin-cipe, plus ce nombre est élevé, plus l’incerti-tude est grande. Mais en principe seulement,car il faut aussi tenir compte de la différence decontenu entre les scénarios (les plus probablespeuvent être très proches). Si l’incertitude estfaible, c’est-à-dire, si un nombre limité de scé-narios proches concentrent la majeure partiedu champ des probables, il sera alors possibled’opter, soit pour une stratégie risquée (en fai-sant le pari d’un scénario parmi les plus pro-bables), soit pour une stratégie robuste résis-tant bien à la plupart des évolutions probables.Si l’incertitude est grande, alors il convientd’adopter une stratégie flexible comprenant lemaximum de choix réversibles. Le danger étantici de refuser la prise du risque, et d’adopterune stratégie conduisant à rejeter des optionsrisquées mais éventuellement très profita-

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InertieÉquivalents dans les autres languesAnglais : InertiaAllemand : Beharrungsvermögen, TrägheitEspagnol : InerciaItalien : Inerzia

DéfinitionÉlément qui freine ou bloque l’évolution du sys-tème auquel il appartient en opposant, unerésistance (force de rappel) aux changements.

CommentaireDans le cadre d’une étude prospective, les iner-ties peuvent être identifiées collectivementdans le cadre d’un atelier de prospective enmême temps que les facteurs de changement.

Les facteurs de changement et les inerties,matérielles ou immatérielles ainsi recueillies,sont habituellement agrégés pour constituerune partie des variables-clés qui décrivent lesystème étudié.

Hugues de Jouvenel note que trop souvent leprospectiviste néglige les facteurs d’inertie etceux qui, tout simplement, jouent un rôle defrein : par exemple, les changements socio-organisationnels et l’acquisition des nouveauxsavoir-faire qu’implique souvent l’adoption denouvelles technologies. (Hugues de Jouvenel,2002.)

Intelligence collectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : Collective intelligenceAllemand : Kollektive Intelligenz, KollektivesWissenEspagnol : Inteligencia colectivaItalien : Intelligenza collettiva

DéfinitionFaculté d’un groupe de personnes, organisées,documentées et pilotées, d’interagir intellec-tuellement et sensiblement, de telle sorte quele produit de leur collaboration soit plus créa-tif, plus innovant et plus pertinent que lasomme de chacune de leurs productions indi-viduelles.

CommentaireLe thème de l’intelligence collective a fait l’ob-jet de nombreux travaux durant les quarantedernières années. Même si les appellations dif-fèrent, un objet commun semble se dégager :« noosphère » de Teilhard de Chardin, « écolo-gie de l’esprit » de Gregory Bateson, « écologiedes représentations » de Dan Sperber, « sujetcollectif » de Michel Serres, « cybionte » de Joëlde Rosnay, « intelligence connective » deDerrick de Kerckhove, « intelligence collective »de Pierre Lévy, etc. L’intelligence collectiveconstitue un champ de recherche dont l’objet estl’étude de la coopération intellectuelle entrehumains, éventuellement dans un environne-ment techniquement augmenté. Ce champ estintrinsèquement interdisciplinaire, s’appuyantsur des sciences déjà constituées, qu’ellessoient de la vie ou sociales, pour établir un dia-logue entre les savoirs sur l’homme afin demieux comprendre les processus d’apprentis-sage et de création collective.L’intelligence collective est mobilisée en pros-pective notamment dans le cadre des ateliersde prospective ou des réseaux Delphi, par lacapacité de multiplier les regards, d’activer lestransversalités et de favoriser l’apprentissageorganisationnel et l’appropriation. Elle naît desinteractions favorisées par les techniques etméthodes d’animation et de créativité.

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Intelligence territorialeÉquivalents dans les autres languesAnglais : Strategic Policy Intelligence, RegionalIntelligenceAllemand : (pas d’équivalent direct)Espagnol : Inteligencia territorialItalien : Intelligenza territoriale (sapere, conos-cenza)

DéfinitionEnsemble des outils et des méthodes d’analysedont dispose un territoire pour assurer sondéveloppement, sa gouvernance ainsi que sonpilotage.

CommentaireCe concept correspond bien au foisonnementinterdisciplinaire qui apparaît dans de nom-breuses initiatives liées à la prospective euro-péenne. Ainsi, le projet Knowledge Regions 2Regstrat, piloté par Steinbeis Europa à Stuttgart(2006-2007), a fait dialoguer l’évaluation, laprospective et le Technology Assessment sousle nom de Strategic Policy Intelligence. Demême, la Mutual Learning Platform mise enplace en 2005 par trois directions générales dela Commission européenne (DG Recherche, DGEntreprises et DG Politique Régionale) en col-laboration avec le Comité des Régions, a misautour de la table des experts en prospective,benchmarking et Regional Profiles. On pourraitencore citer le Réseau européen d’Intelligenceterritoriale (REIT) qui, lui, valorise les Systèmesd’Information géographique (SIG) ainsi que lesdiagnostics territoriaux.

Bien que le concept d’intelligence territorialereste assez large, quatre ingrédients s’y retrou-vent généralement :

– une organisation mutualisée d’acteurs quiforme un réseau implanté sur le territoire ;

– un processus de travail basé sur la collecte,l’échange ainsi que le traitement d’informa-tions et de connaissances ;

– une attention particulière portée au développement durable et à l’attractivité desterritoires ;

– un travail collectif, impliquant les parties prenantes du territoire.

La prospective territoriale ne constitue pas le seuloutil d’intelligence territoriale. Mais, comme outilinterdisciplinaire, elle occupe une place centraledans ces dispositifs ; peut-être aussi parce qu’ellefait elle-même largement appel aux « sciencesrégionales ».

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InertieÉquivalents dans les autres languesAnglais : InertiaAllemand : Beharrungsvermögen, TrägheitEspagnol : InerciaItalien : Inerzia

DéfinitionÉlément qui freine ou bloque l’évolution du sys-tème auquel il appartient en opposant, unerésistance (force de rappel) aux changements.

CommentaireDans le cadre d’une étude prospective, les iner-ties peuvent être identifiées collectivementdans le cadre d’un atelier de prospective enmême temps que les facteurs de changement.

Les facteurs de changement et les inerties,matérielles ou immatérielles ainsi recueillies,sont habituellement agrégés pour constituerune partie des variables-clés qui décrivent lesystème étudié.

Hugues de Jouvenel note que trop souvent leprospectiviste néglige les facteurs d’inertie etceux qui, tout simplement, jouent un rôle defrein : par exemple, les changements socio-organisationnels et l’acquisition des nouveauxsavoir-faire qu’implique souvent l’adoption denouvelles technologies. (Hugues de Jouvenel,2002.)

Intelligence collectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : Collective intelligenceAllemand : Kollektive Intelligenz, KollektivesWissenEspagnol : Inteligencia colectivaItalien : Intelligenza collettiva

DéfinitionFaculté d’un groupe de personnes, organisées,documentées et pilotées, d’interagir intellec-tuellement et sensiblement, de telle sorte quele produit de leur collaboration soit plus créa-tif, plus innovant et plus pertinent que lasomme de chacune de leurs productions indi-viduelles.

CommentaireLe thème de l’intelligence collective a fait l’ob-jet de nombreux travaux durant les quarantedernières années. Même si les appellations dif-fèrent, un objet commun semble se dégager :« noosphère » de Teilhard de Chardin, « écolo-gie de l’esprit » de Gregory Bateson, « écologiedes représentations » de Dan Sperber, « sujetcollectif » de Michel Serres, « cybionte » de Joëlde Rosnay, « intelligence connective » deDerrick de Kerckhove, « intelligence collective »de Pierre Lévy, etc. L’intelligence collectiveconstitue un champ de recherche dont l’objet estl’étude de la coopération intellectuelle entrehumains, éventuellement dans un environne-ment techniquement augmenté. Ce champ estintrinsèquement interdisciplinaire, s’appuyantsur des sciences déjà constituées, qu’ellessoient de la vie ou sociales, pour établir un dia-logue entre les savoirs sur l’homme afin demieux comprendre les processus d’apprentis-sage et de création collective.L’intelligence collective est mobilisée en pros-pective notamment dans le cadre des ateliersde prospective ou des réseaux Delphi, par lacapacité de multiplier les regards, d’activer lestransversalités et de favoriser l’apprentissageorganisationnel et l’appropriation. Elle naît desinteractions favorisées par les techniques etméthodes d’animation et de créativité.

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ObjectifEquivalents dans les autres languesAnglais : Foresight subject, aim, goal, global objective, operational objective, specific objective, intermediate objective, Allemand : ZielEspagnol : ObjetivoItalien : Obiettivo

DéfinitionBut précis inscrit dans la stratégie, identifiéqualitativement ou quantitativement, et auquelest assorti un temps de réalisation.

CommentaireIl est important de distinguer et de formulerclairement d’une part, les objectifs de l’exercicede prospective, lors de la préparation de celui-ci (et donc avant même son lancement) et, d’au-tre part, les objectifs stratégiques qui résultentde la phase prospective de l’exercice et parconséquent, de la vision d’un futur partagé. Cesderniers devront être explicitement énoncés etfaire apparaître clairement les effets escomp-tés, impacts et résultats des interventions desacteurs ainsi qu’être assortis d’indicateurs et/oude descripteurs. On peut distinguer les objec-tifs globaux, destinés à s’inscrire dans les fina-lités de la vision et donc être réalisés par lesaxes stratégiques et les objectifs opérationnelsqui sont atteints grâce aux actions stratégiques.On peut aussi distinguer des objectifs spéci-fiques et des objectifs intermédiaires.

ParadigmeÉquivalents dans les autres languesAnglais : ParadigmAllemand : ParadigmaEspagnol : ParadigmaItalien : Paradigma

DéfinitionIdée maîtresse ou principe structurant d’unensemble de croyances, de valeurs et de sys-tèmes cognitifs qui sont partagés par les mem-bres d’une communauté donnée.

CommentaireLe mot paradigme est un concept notammentutilisé en épistémologie des sciences. Dans Lastructure des révolutions scientifiques (1962), lephysicien américain Thomas Kuhn (1922-1996)définit le paradigme comme un consensusscientifique autour d’un ensemble de ques-tions, d’observations et d’interprétations derésultats suivant des indications méthodolo-giques admises par la communauté des cher-cheurs.

Dans On Alternative World Futures (1966), évo-quant l’évolution future des relations internatio-nales, le prospectiviste américain Herman Kahn(1922-1983) définit un paradigme comme unensemble explicite de questions, hypothèses,typologies, concepts, esquisses, classements,descriptions, définitions, etc. qui a pour objet defournir, pour un problème donné, des cadresconceptuels, des modèles et des relations ainsique des méthodes et des points de vue perti-nents.

Au niveau conceptuel, le paradigme se situeentre l’image et le modèle ; il est plus rigoureux,plus élaboré, plus complexe et plus pertinent

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qu’une image, mais il ne prétend pas êtreaussi complet ou aussi rigoureux qu’un modèleanalytique. Il s’efforce de s’approcher autantque possible du modèle compte tenu deslimites de l’information et des possibilitésd’analyse (Hetman, 1969).

Dans un manifeste célèbre présenté en 1999dans le cadre du programme « Éducation pourle développement soutenable » de l’Unesco, le sociologue Edgar Morin affirmait que le«grand paradigme de l’Occident », formulé parDescartes au XVIIe siècle et qui a dominé toutela culture du capitalisme industriel jusqu’à lafin du XXe siècle, n’était plus valable pour leXXIe siècle. Selon ce manifeste, validé par lacommunauté scientifique et intellectuelle réu-nie à l’Unesco, le paradigme rationaliste n’estplus capable d’orienter les efforts humainspour connaître et transformer la réalité. Lemanifeste propose, en alternative, une nouvelleidée maîtresse pour la connaissance et latransformation de la réalité : le paradigme del’incertitude et de la complexité.

Autre(s) définition(s)Valable à une époque donnée, un paradigmeest une grille de lecture du monde présent. Il s’agit d’un modèle, d’une construction arti-ficielle.

Partie prenanteÉquivalents dans les autres languesAnglais : StakeholderAllemand : Stakeholder, Beteiligte und BetroffeneEspagnol : Parte interesadaItalien : Portatori di interesse, Stakeholder

DéfinitionTout acteur - individu, groupe ou organisation -qui a un intérêt plus ou moins direct dans ledéveloppement ou dans l’avenir d’une organi-sation, d’une entreprise ou d’un territoire.

CommentaireCe concept a été développé initialement, à lafois dans le cadre de la gouvernance d’entre-prise et dans celui de la gouvernance publique,notamment l’évaluation. Ainsi, le programmePUMA de l’OCDE a-t-il défini les parties pre-nantes comme les particuliers ou les organisa-tions qui s’intéressent à la politique ou au pro-gramme évalué ainsi qu’aux résultats del’évaluation. Les parties prenantes et les utilisa-teurs sont souvent les mêmes. (Guide des meil-leures pratiques à suivre pour l’évaluation,PUMA, Note de synthèse n°5, Service de laGestion publique, mai 1998).

Ce concept est particulièrement utile en pros-pective pour s’assurer de la présence des par-ticipants pertinents à impliquer dans l’exercicede prospective. Il pose la question du recrute-ment des participants à un exercice de pros-pective.

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ObjectifEquivalents dans les autres languesAnglais : Foresight subject, aim, goal, global objective, operational objective, specific objective, intermediate objective, Allemand : ZielEspagnol : ObjetivoItalien : Obiettivo

DéfinitionBut précis inscrit dans la stratégie, identifiéqualitativement ou quantitativement, et auquelest assorti un temps de réalisation.

CommentaireIl est important de distinguer et de formulerclairement d’une part, les objectifs de l’exercicede prospective, lors de la préparation de celui-ci (et donc avant même son lancement) et, d’au-tre part, les objectifs stratégiques qui résultentde la phase prospective de l’exercice et parconséquent, de la vision d’un futur partagé. Cesderniers devront être explicitement énoncés etfaire apparaître clairement les effets escomp-tés, impacts et résultats des interventions desacteurs ainsi qu’être assortis d’indicateurs et/oude descripteurs. On peut distinguer les objec-tifs globaux, destinés à s’inscrire dans les fina-lités de la vision et donc être réalisés par lesaxes stratégiques et les objectifs opérationnelsqui sont atteints grâce aux actions stratégiques.On peut aussi distinguer des objectifs spéci-fiques et des objectifs intermédiaires.

ParadigmeÉquivalents dans les autres languesAnglais : ParadigmAllemand : ParadigmaEspagnol : ParadigmaItalien : Paradigma

DéfinitionIdée maîtresse ou principe structurant d’unensemble de croyances, de valeurs et de sys-tèmes cognitifs qui sont partagés par les mem-bres d’une communauté donnée.

CommentaireLe mot paradigme est un concept notammentutilisé en épistémologie des sciences. Dans Lastructure des révolutions scientifiques (1962), lephysicien américain Thomas Kuhn (1922-1996)définit le paradigme comme un consensusscientifique autour d’un ensemble de ques-tions, d’observations et d’interprétations derésultats suivant des indications méthodolo-giques admises par la communauté des cher-cheurs.

Dans On Alternative World Futures (1966), évo-quant l’évolution future des relations internatio-nales, le prospectiviste américain Herman Kahn(1922-1983) définit un paradigme comme unensemble explicite de questions, hypothèses,typologies, concepts, esquisses, classements,descriptions, définitions, etc. qui a pour objet defournir, pour un problème donné, des cadresconceptuels, des modèles et des relations ainsique des méthodes et des points de vue perti-nents.

Au niveau conceptuel, le paradigme se situeentre l’image et le modèle ; il est plus rigoureux,plus élaboré, plus complexe et plus pertinent

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PérimètreÉquivalents dans les autres languesAnglais : PerimeterAllemand : Bereich, UmkreisEspagnol : PerímetroItalien : Perimetro

DéfinitionLimites spatiales sur lesquelles porte un exer-cice de prospective.

CommentaireIl n’existe pas d’espace défini a priori pour lan-cer un exercice de prospective. Si le territoireconstitue une circonscription politique ou admi-nistrative reconnue et que l’initiative est prisepar les responsables politiques ou administra-tifs, les conditions de réalisation sont alors rela-tivement claires.

Une dynamique prospective peut aussi se déve-lopper dans un espace peu délimité, à partir desacteurs eux-mêmes - citoyens, associations,communes, entreprises, etc. - selon unelogique endogène, avec ou sans l’assentimentde la sphère publique. On se rappellera qu’unterritoire pertinent est, avant tout, un territoiredans lequel les acteurs ont la capacité de s’or-ganiser en réseaux, de se projeter dans le futurainsi que d’élaborer un projet commun de déve-loppement. Ce faisant, dès le diagnostic pros-pectif si possible, les participants à l’exerciceen délimiteront le périmètre.

PréactivitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : (pas d’équivalent direct) AnticipativeAllemand : (pas d’équivalent direct) Präaktiv (assez rare), Präaktives VerhaltenEspagnol : PreactividadItalien : (pas d’équivalent direct) Predditivo (assez rare)

DéfinitionAttitude qui consiste à prendre en considérationles changements possibles et à s’y préparer.

CommentaireLa préactivité constitue l’une des attitudes pos-sibles vis-à-vis de l’avenir : la passivité, la réac-tivité, la préactivité et la proactivité. La préac-tivité implique des démarches exploratoirespour pouvoir anticiper ainsi que des démarchesstratégiques de nature préventive.

Autre(s) définition(s)Anticipation sans prise en main des consé-quences des risques, du fait de situations «ver-rouillées», de logiques d’acteurs non cohésives,de marges de manœuvres réduites (Guy Loinger,2007-2).

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PrévisionÉquivalents dans les autres languesAnglais : ForecastingAllemand : PrognoseEspagnol : PrevisiónItalien : Previsione

DéfinitionHypothèse sur le futur, généralement quanti-fiée et assortie d’un indice de confiance.

CommentaireLa prévision est toujours conditionnelle ; ellenécessite une stabilité structurelle préalable,dans un contexte bien délimité. Les évolutionspossibles des différentes variables font alorsl’objet d’un calcul de leur degré de probabilité.

Prévision et prospective sont de natures trèsdifférentes dans leurs approches et leurs déve-loppements mais peuvent être largement com-plémentaires dans un certain nombre dedémarches, d’études ou d’exercices.

Autre(s) définition(s)Activité intellectuelle de formation d’opinionssérieuses et étudiées sur l’avenir, mais dont lavérification est incertaine (d’après Bertrand deJouvenel, 1964).

ProactivitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : ProactiveAllemand : Proaktivität (rarement utilisé),Proaktives VerhaltenEspagnol : ProactividadItalien : Proattività, essere proattivi

DéfinitionAttitude qui consiste à provoquer le change-ment.

CommentaireLa proactivité constitue l’une des attitudes pos-sibles vis-à-vis de l’avenir : la passivité, la réac-tivité, la préactivité et la proactivité. Il s’agitd’une action volontariste sur l’environnementstratégique, réalisée sur la base d’un travaild’anticipation.

Autre(s) définition(s)La proactivité consiste à anticiper les risques et àse donner les moyens d’éviter la situation dont laprobabilité de réalisation est forte à défaut d’uneintervention à caractère stratégique (Loinger,2007-2).

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PérimètreÉquivalents dans les autres languesAnglais : PerimeterAllemand : Bereich, UmkreisEspagnol : PerímetroItalien : Perimetro

DéfinitionLimites spatiales sur lesquelles porte un exer-cice de prospective.

CommentaireIl n’existe pas d’espace défini a priori pour lan-cer un exercice de prospective. Si le territoireconstitue une circonscription politique ou admi-nistrative reconnue et que l’initiative est prisepar les responsables politiques ou administra-tifs, les conditions de réalisation sont alors rela-tivement claires.

Une dynamique prospective peut aussi se déve-lopper dans un espace peu délimité, à partir desacteurs eux-mêmes - citoyens, associations,communes, entreprises, etc. - selon unelogique endogène, avec ou sans l’assentimentde la sphère publique. On se rappellera qu’unterritoire pertinent est, avant tout, un territoiredans lequel les acteurs ont la capacité de s’or-ganiser en réseaux, de se projeter dans le futurainsi que d’élaborer un projet commun de déve-loppement. Ce faisant, dès le diagnostic pros-pectif si possible, les participants à l’exerciceen délimiteront le périmètre.

PréactivitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : (pas d’équivalent direct) AnticipativeAllemand : (pas d’équivalent direct) Präaktiv (assez rare), Präaktives VerhaltenEspagnol : PreactividadItalien : (pas d’équivalent direct) Predditivo (assez rare)

DéfinitionAttitude qui consiste à prendre en considérationles changements possibles et à s’y préparer.

CommentaireLa préactivité constitue l’une des attitudes pos-sibles vis-à-vis de l’avenir : la passivité, la réac-tivité, la préactivité et la proactivité. La préac-tivité implique des démarches exploratoirespour pouvoir anticiper ainsi que des démarchesstratégiques de nature préventive.

Autre(s) définition(s)Anticipation sans prise en main des consé-quences des risques, du fait de situations «ver-rouillées», de logiques d’acteurs non cohésives,de marges de manœuvres réduites (Guy Loinger,2007-2).

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ProbabilitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : Probability, likelihoodAllemand : WahrscheinlichkeitEspagnol : ProbabilidadItalien : Probabilità

DéfinitionMesure du caractère possible d’un événement,d’un scénario ou d’une évolution par le calculde la possibilité d’en voir advenir la réalisation.

CommentaireLes probabilités sont notamment utilisées dansle cadre des méthodes d’impacts croisés pro-babilistes qui visent à déterminer des probabi-lités simples et conditionnelles d’hypothèseset/ou d’événements, ainsi que les probabilitésdes combinaisons de ces derniers, en tenantcompte des interactions entre événementset/ou hypothèses.

L’objectif de ces méthodes est non seulementde faire ressortir, pour le décideur, les scéna-rios les plus vraisemblables, mais aussi d’exa-miner des combinaisons d’hypothèses que l’onaurait exclues a priori (Godet, Durance, 2007).

Autre(s) définition(s)“Grandeur numérique choisie pour apprécierquantitativement le caractère aléatoire d’un évé-nement“ (Boll, 1971).

Problème /ProblématiqueEquivalents dans les autres languesAnglais : Problematique, ProblemAllemand : Problem, ProblemkomplexEspagnol : Problemática, ProblemaItalien : Problema, Problematica

DéfinitionQuestion qui est posée au prospectiviste ou quecelui-ci identifie et à laquelle il est amené àrépondre concrètement. La problématique estun ensemble de problèmes structurellementliés entre eux.

CommentaireDans tout travail scientifique, on parle de pro-blématisation, c’est-à-dire de mise en problème,de capacité de questionner. Le prospectivisteitalien Aurelio Peccei (1908-1984), fondateur duClub de Rome avec Alexander King, utilisa lemot « problématique » dès 1969 pour indiquerle caractère interrelié et complexe des pro-blèmes globaux.

Face à la complexité du système, le prospecti-viste est appelé à organiser le questionnement,à identifier les problématiques et les problèmesprécis ou croisés. Le problème présuppose :– l’existence de discours ou de formes de lecture

de la “réalité” ;– la tension entre l’ordre du discours, du diag-

nostic ou de la pensée, et l’ordre des choses ;– le perspective d’une solution possible par une

méthode ou par un cheminement concret ;– une communauté d’individus capables de

mener à bien le questionnement et ses consé-quences ;

– le contexte culturel qui donne la légitimité de l’ac-tion collective et la fondation de la pratique.

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La prospective pourrait être considéréecomme un processus d’élaboration des pro-blématiques concernant le futur sous la condi-tion que “questions et réponses” se trouventdans une situation de transformation continueet infinie.

Dans nos sociétés, la formulation des pro-blèmes et des solutions à leur endroit demandeun référentiel bien élaboré ou une axiomatiqueou encore une logique bien explicite.

Autre(s) définition(s)Le problème peut être défini comme l’état de ten-sion entre les fins poursuivies et l’image de l’en-vironnement, en d’autres termes comme l’état detension entre la situation voulue et la situationperçue (Pierre Gonod, 2001, p. 5.).

Ensemble des questions qu’un chercheur se posesur les objets ou phénomènes qu’il a choisi d’étu-dier et des réponses hypothétiques qu’il va met-tre à l’épreuve d’une vérification méthodique(Serge Diebold, 2007).

ProcessusEquivalents dans les autres languesAnglais : Process, disruptive processAllemand : ProzessEspagnol : ProcesoItalien : Processo

DéfinitionEnsemble continu et ordonné d’opérations des-tinées à aboutir à un résultat attendu.

Commentaire“Produits par l’état du système, les processus sontdes phénomènes dotés de propriétés, agrégés, orga-nisés dans le temps, activés par les acteurs. Ils sontle triplet de la situation d’état, du temps et desacteurs. Les processus peuvent avoir pour origine lesdivers niveaux du système, les sous-systèmes, lescomposants, les éléments. Quel que soit le niveau, lanotion de processus est corrélative de celle d’évolu-tion, le processus fait passer du “monde perçu” dansla description d’état, au “monde actionné”, aux phé-nomènes dynamiques, en mouvement“ (Gonod,2006, p. 32).La prospective est un processus d’ap-prentissage collectif qui associe les parties pre-nantes à la dynamique qu’elle crée en vue de laproduction et de l’appropriation d’une stratégie.On évoque aussi l’apprentissage organisationnel,concept aux multiples facettes qui se fonde sur unedistinction opérée entre, d’une part, les perspec-tives qui mettent l’accent sur les aspects organi-sationnels de l’apprentissage et, d’autre part,celles qui mettent l’accent sur les connaissancespropres à l’organisation. Dans le premier cas, onparlera d’organisation apprenante et l’on cher-chera à se poser la question des catégories orga-nisationnelles qui peuvent rendre le contexte favo-rable à l’apprentissage. Dans l’autre perspective,on mettra l’accent sur l’apprentissage comme pro-cessus à l’œuvre dans les organisations.

Autre(s) définition(s)Le processus est une séquence de phénomènesdynamiques en mouvement. C’est tout changementdans le temps de matière, d’énergie ou d’informa-tion qui se produit dans le système, traitant cesvariables d’entrée (input) et les menant aux varia-bles de sortie (output). (Jean-William Lapierre,1992 cité dans Gonod, 1996, p. 32. – SergeDiebold, 2007).

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ProbabilitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : Probability, likelihoodAllemand : WahrscheinlichkeitEspagnol : ProbabilidadItalien : Probabilità

DéfinitionMesure du caractère possible d’un événement,d’un scénario ou d’une évolution par le calculde la possibilité d’en voir advenir la réalisation.

CommentaireLes probabilités sont notamment utilisées dansle cadre des méthodes d’impacts croisés pro-babilistes qui visent à déterminer des probabi-lités simples et conditionnelles d’hypothèseset/ou d’événements, ainsi que les probabilitésdes combinaisons de ces derniers, en tenantcompte des interactions entre événementset/ou hypothèses.

L’objectif de ces méthodes est non seulementde faire ressortir, pour le décideur, les scéna-rios les plus vraisemblables, mais aussi d’exa-miner des combinaisons d’hypothèses que l’onaurait exclues a priori (Godet, Durance, 2007).

Autre(s) définition(s)“Grandeur numérique choisie pour apprécierquantitativement le caractère aléatoire d’un évé-nement“ (Boll, 1971).

Problème /ProblématiqueEquivalents dans les autres languesAnglais : Problematique, ProblemAllemand : Problem, ProblemkomplexEspagnol : Problemática, ProblemaItalien : Problema, Problematica

DéfinitionQuestion qui est posée au prospectiviste ou quecelui-ci identifie et à laquelle il est amené àrépondre concrètement. La problématique estun ensemble de problèmes structurellementliés entre eux.

CommentaireDans tout travail scientifique, on parle de pro-blématisation, c’est-à-dire de mise en problème,de capacité de questionner. Le prospectivisteitalien Aurelio Peccei (1908-1984), fondateur duClub de Rome avec Alexander King, utilisa lemot « problématique » dès 1969 pour indiquerle caractère interrelié et complexe des pro-blèmes globaux.

Face à la complexité du système, le prospecti-viste est appelé à organiser le questionnement,à identifier les problématiques et les problèmesprécis ou croisés. Le problème présuppose :– l’existence de discours ou de formes de lecture

de la “réalité” ;– la tension entre l’ordre du discours, du diag-

nostic ou de la pensée, et l’ordre des choses ;– le perspective d’une solution possible par une

méthode ou par un cheminement concret ;– une communauté d’individus capables de

mener à bien le questionnement et ses consé-quences ;

– le contexte culturel qui donne la légitimité de l’ac-tion collective et la fondation de la pratique.

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Programmation/ PlanificationEquivalents dans les autres languesAnglais : PlanningAllemand : PlanungEspagnol : Programación, planificación, planeacionItalien : Programmazione / Pianificazione

DéfinitionInscription dans le temps des actions qui doi-vent être menées et allocation des ressourcesy correspondant.

CommentaireLa planification peut être définie comme lamise en œuvre immédiate des moyens concretsnécessaires pour parvenir à un futur identifié.Programmation et planification s’inscriventdans la phase de stratégie de la prospective quiinclut assurément la mise en œuvre des axeset actions stratégiques. Dans les deux cas, ils’agit du développement d’un plan d’action précis pour la mise en œuvre des stratégies.

ProjectionÉquivalents dans les autres languesAnglais : Projection, forecast, extrapolationAllemand : ProjektionEspagnol : ProyecciónItalien : Proiezione

DéfinitionProlongement ou inflexion dans le futur de ten-dances passées.

CommentairePierre Massé a analysé les rapports entre pro-jection et prospective en distinguant deuxmodes de la prévision : l’un qui suppose ce quisera dans le prolongement de ce qui a été, l’autrequi explore le futur comme une terre inconnue ;l’un qui voit en l’avenir une simple projection dupassé, l’autre pour lequel aucune projection dupassé ne peut constituer un avenir. Si l’on accepteces vues, il faudrait opposer projection et prospective comme représentant deux modesextrêmes de la prévision, caractérisés par desopérations de l’esprit de natures complètementdifférentes : d’un côté la soumission aux appa-rences observées, de l’autre une analyse en pro-fondeur où l’imagination, a priori, a plus de part.La prospective se distingue de la projection,quelque élaborée que soit cette dernière, parcequ’elle remet en cause les postulats, parce qu’ausein de la continuité visible elle recherche le secret changement (Massé, 1960, cité dans HETMAN,1969, p. 207).

Il faut noter que pour les démographes notam-ment, une projection est davantage qu’uneextrapolation. Elle résulte d’une simulationmettant en œuvre des techniques spécifiques.

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Projet /Projet de territoireÉquivalents dans les autres languesAnglais : Regional project, regional designAllemand : ProjektEspagnol : Proyecto / Proyecto territorialItalien : Progetto / Progetto per il territorio

DéfinitionReprésentation et expression d’un avenir sou-haitable et des stratégies pour y parvenir.

CommentaireLe projet de territoire est à la fois plan d’actionqui répond aux enjeux du territoire et processuscollectif qui permet de le construire et de se l’ap-proprier. Il se comprend à la fois comme produitet processus :– un chemin que les parties prenantes du terri-

toire (les entreprises, les pouvoirs publics -élus, fonctionnaires et opérateurs - les asso-ciations et les citoyens) prennent pourconstruire collectivement, une vision d’avenirpartagée et fondée sur des valeurs, des finali-tés ainsi qu’une volonté commune ;

- un plan d’action à court, moyen et long termesqui réponde aux enjeux actuels et futurs du territoire, qui soit approprié par tous, et quifasse l’objet d’un contrat ou d’une charte deterritoire, précisant les conditions d’une miseen œuvre efficiente, les moyens humains etfinanciers à affecter ainsi que les systèmes depilotage et d’évaluation.

Un territoire est une étendue terrestre sur laquellevit un groupe humain, dont les pratiques socialessont structurées par des règles, des lois, une cul-ture, un mode d’organisation politique et institu-tionnel. Un territoire, c’est le lieu de vie (et non pasun « cadre de vie ») d’une société, ou d’un fragmentde société en un lieu donné. Un territoire est unconstruit sociétal, et en général, un construit socié-tal constitué dans la longue durée historique. Unterritoire, c’est avant tout est une œuvre humainedans un lieu déterminé (Loinger 2007-2).

ProspectiveÉquivalents dans les autres languesAnglais : Foresight, future studies, futuresthinking, anticipationAllemand : Foresight, Zukunftsforschung,ZukunftsgestaltungEspagnol : ProspectivaItalien : Previsione, Prospettiva

DéfinitionDémarche indépendante, dialectique et rigou-reuse, menée de manière transdisciplinaire etcollective et destinée à éclairer les questions duprésent et de l’avenir, d’une part, en les considé-rant dans leur cadre holistique, systémique etcomplexe et, d’autre part, en les inscrivant, audelà de l’historicité, dans la temporalité.

CommentaireExploratoire, la prospective permet de décelerles tendances et contre-tendances d’évolution,d’identifier les continuités, les ruptures et lesbifurcations des variables de l’environnement(acteurs et facteurs), ainsi que de déterminerl’éventail des futurs possibles.

Normative, la prospective permet de construiredes visions de futurs souhaitables, d’élaborerdes stratégies collectives et des logiques d’in-tervention possibles et, dès lors, d’améliorer laqualité des décisions à prendre.

Depuis la fin des années 1990, notamment sousl’impulsion de la direction générale de laRecherche de la Commission européenne, unevraie dynamique de convergence s’est dévelop-pée entre, d’une part, un foresight anglo-

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Programmation/ PlanificationEquivalents dans les autres languesAnglais : PlanningAllemand : PlanungEspagnol : Programación, planificación, planeacionItalien : Programmazione / Pianificazione

DéfinitionInscription dans le temps des actions qui doi-vent être menées et allocation des ressourcesy correspondant.

CommentaireLa planification peut être définie comme lamise en œuvre immédiate des moyens concretsnécessaires pour parvenir à un futur identifié.Programmation et planification s’inscriventdans la phase de stratégie de la prospective quiinclut assurément la mise en œuvre des axeset actions stratégiques. Dans les deux cas, ils’agit du développement d’un plan d’action précis pour la mise en œuvre des stratégies.

ProjectionÉquivalents dans les autres languesAnglais : Projection, forecast, extrapolationAllemand : ProjektionEspagnol : ProyecciónItalien : Proiezione

DéfinitionProlongement ou inflexion dans le futur de ten-dances passées.

CommentairePierre Massé a analysé les rapports entre pro-jection et prospective en distinguant deuxmodes de la prévision : l’un qui suppose ce quisera dans le prolongement de ce qui a été, l’autrequi explore le futur comme une terre inconnue ;l’un qui voit en l’avenir une simple projection dupassé, l’autre pour lequel aucune projection dupassé ne peut constituer un avenir. Si l’on accepteces vues, il faudrait opposer projection et prospective comme représentant deux modesextrêmes de la prévision, caractérisés par desopérations de l’esprit de natures complètementdifférentes : d’un côté la soumission aux appa-rences observées, de l’autre une analyse en pro-fondeur où l’imagination, a priori, a plus de part.La prospective se distingue de la projection,quelque élaborée que soit cette dernière, parcequ’elle remet en cause les postulats, parce qu’ausein de la continuité visible elle recherche le secret changement (Massé, 1960, cité dans HETMAN,1969, p. 207).

Il faut noter que pour les démographes notam-ment, une projection est davantage qu’uneextrapolation. Elle résulte d’une simulationmettant en œuvre des techniques spécifiques.

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saxon né de l’évaluation des choix technolo-giques et, d’autre part, une prospective fran-çaise et latine, plus empreinte de la philosophiede l’action. La prise en compte grandissante desaspects sociétaux dans les politiques d’innova-tion a probablement largement encouragé ceprocessus. Ainsi, aujourd’hui, le foresight demême que la prospective apparaissent, plusqu’hier comme une attitude, une ressource glo-bale, et plus uniquement comme une méthoded’investigation.

Autre(s) définition(s)Anticipation (préactive et proactive) destinée àéclairer l’action présente à la lumière des futurspossibles et souhaitables.

“Forme moderne du besoin permanent de l’hu-manité d’anticiper, associant la rationalité etl’imagination, elle a pour soubassement la philo-sophie dialectique, la systémique, l’interdiscipli-narité, et elle utilise des instruments de carac-tère scientifique“ (Gonod, 1998).

RéactivitéEquivalents dans les autres languesAnglais : pas d’équivalentAllemand : Reaktives VerhaltenEspagnol : ReactividadItalien : Reattività, essere reattivi

DéfinitionAttitude qui consiste à réagir à des sollicitationsextérieures et à s’adapter aux situations aumoment où elles se présentent.

CommentaireLa réactivité constitue l’une des attitudes pos-sibles vis-à-vis de l’avenir : la passivité, la réac-tivité, la préactivité et la proactivité. L’attituderéactive est une nécessité pour l’acteur toutcomme pour le décideur. Ainsi, la mise en placed’un système de veille et d’intelligence territo-riale permet-il d’accroître non seulement laproactivité et la préactivité mais aussi la capa-cité de réactivité du décideur face à des futurspossibles, l’accélération de tendances ou laproduction de ruptures.

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Rétrospective /HistoireÉquivalents dans les autres languesAnglais : Hindsight, historical view, retrospectiveAllemand : Retrospektive, RückschauEspagnol : RetrospectivaItalien : Rettrospettiva / Storia

DéfinitionAlors que la rétrospective signifie le retourméthodique sur les événements et évolutionsdu passé, l’histoire s’affirme comme la connais-sance, élaborée par une méthode systématiqueet rigoureuse, du passé humain.

CommentaireToute étude diagnostique portant sur une ques-tion ou un problème nécessite un retour sur unepériode au moins aussi longue que l’horizonque l’on va scruter par les méthodes de la pros-pective exploratoire. André-Clément Decouflénotait très justement que quel que soit le soinavec lequel elle se distingue de la spéculation surle futur, la prospective a trop de pièges à éviterpour se permettre de pécher impunément parignorance de l’histoire. […] C’est à peine, dans detelles conditions, énoncer un paradoxe que deposer que toute prospective qui ne s’assigneraitpour objectif premier de tenter de rendre compted’un moment de la “longue durée” ne saurait pré-tendre à une quelconque valeur heuristique. […]Prendre la longue durée pour espace d’un dis-cours, c’est assumer la prise en considération del’ampleur entière d’une perspective. C’est, pourcommencer, reconstruire celle-ci à partir d’élé-ments apparemment fixes, parce datés, et res-sortissant de la sorte à la chronique historique(l’établissement de la succession des événe-ments) et sans doute essentiellement mobiles“(Decouflé, 1972, p. 81-82).

Gaston Berger (1959) soulignait que, “à bien despoints de vue, la prospective ressemble à l’his-toire. L’une et l’autre portent sur des faits qui, par

essence, ne sont jamais donnés : le passé n’estplus, l’avenir n’est pas encore, tous deux sont horsde l’existence. Comme l’histoire aussi, la pros-pective ne s’attache qu’aux faits humains“.

La méthode prospective fait appel à l’histoire,et à ses règles, lors de sa phase de diagnostic ;au diagnostic prospectif doit correspondre lediagnostic rétrospectif : le retour en arrière surles événements et les évolutions.

Dans quelle mesure le passé détermine-t-ill’avenir ? Cette question relative à l’histoire estcruciale pour la prospective. Une fausse lecturehistorique a des conséquences importantes. Lalecture de l’histoire est multiple en fonction desbesoins du présent. Le présent est un point detension entre le passé et le futur. L’histoireexplique autant le présent que l’avenir.

Autre(s) définition(s)– L’histoire comme une relation :L’histoire est la relation entre deux plans de l’humanité, le passé vécu par les hommes d’au-trefois, le présent où se développe l’effort de récupération de ce passé au profit de l’homme, etdes hommes d’après (Marrou, 1954, p. 34-35).

– L’histoire comme science :J’entends par histoire une recherche scientifiqueconduite, disons à la rigueur une science, maiscomplexe : il n’y a pas une histoire, un métierd’historien mais des métiers, des histoires, unesomme de curiosités, de points de vue, de possi-bilités, somme à laquelle demain d’autres curio-sités, d’autres points de vue, d’autres possibilitéss’ajouteront encore (Braudel, 1969, p. 97).

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saxon né de l’évaluation des choix technolo-giques et, d’autre part, une prospective fran-çaise et latine, plus empreinte de la philosophiede l’action. La prise en compte grandissante desaspects sociétaux dans les politiques d’innova-tion a probablement largement encouragé ceprocessus. Ainsi, aujourd’hui, le foresight demême que la prospective apparaissent, plusqu’hier comme une attitude, une ressource glo-bale, et plus uniquement comme une méthoded’investigation.

Autre(s) définition(s)Anticipation (préactive et proactive) destinée àéclairer l’action présente à la lumière des futurspossibles et souhaitables.

“Forme moderne du besoin permanent de l’hu-manité d’anticiper, associant la rationalité etl’imagination, elle a pour soubassement la philo-sophie dialectique, la systémique, l’interdiscipli-narité, et elle utilise des instruments de carac-tère scientifique“ (Gonod, 1998).

RéactivitéEquivalents dans les autres languesAnglais : pas d’équivalentAllemand : Reaktives VerhaltenEspagnol : ReactividadItalien : Reattività, essere reattivi

DéfinitionAttitude qui consiste à réagir à des sollicitationsextérieures et à s’adapter aux situations aumoment où elles se présentent.

CommentaireLa réactivité constitue l’une des attitudes pos-sibles vis-à-vis de l’avenir : la passivité, la réac-tivité, la préactivité et la proactivité. L’attituderéactive est une nécessité pour l’acteur toutcomme pour le décideur. Ainsi, la mise en placed’un système de veille et d’intelligence territo-riale permet-il d’accroître non seulement laproactivité et la préactivité mais aussi la capa-cité de réactivité du décideur face à des futurspossibles, l’accélération de tendances ou laproduction de ruptures.

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RuptureÉquivalents dans les autres languesAnglais : Rupture, discontinuity, breakdownAllemand : Bruch, Tiefgreifende ÄnderungEspagnol : RupturaItalien : Rottura, Discontinuità

DéfinitionChangement majeur et brutal, impactant for-tement l’évolution d’une ou plusieurs variablesou encore d’un système.

CommentaireLa rupture se rapporte à des événements dontla logique sous-jacente est totalement incon-nue. Par définition, une rupture n’est reconnuecomme telle qu’ex post.

Lorsque la rupture a eu lieu, il n’est plus possi-ble de revenir sur le modèle (pattern) précédent.

Dans le cadre d’un exercice de prospective ter-ritoriale, l’identification des ruptures possiblesest un objectif important, mais souvent difficileà atteindre. Ainsi, les acteurs des territoires ontsouvent beaucoup de difficultés à imaginer certaines ruptures, telles que la fermeture dela première entreprise locale, etc.

Ce travail d’identification est réalisé au niveaudes variables décrivant le système étudié etpour lesquelles sont envisagés les futurs pos-sibles sur la base des tendances lourdes et desruptures potentielles.

Autre(s) définition(s)- La rupture est une discontinuité – parfois pro-gressive mais le plus souvent brutale - dont l’ap-parition n’est pas issue du choix délibéré desacteurs concernés. Elle est d’autant plus fortequ’elle présente trois caractéristiques : elle estirréversible, elle surprend les acteurs concernéset impacte fortement leur devenir (Gabilliet, 1999).

- Événement à la fois probable et imprévisible(Gras, 1979).

ScénarioÉquivalents dans les autres languesAnglais : Scenario, story, narrative, outcome, pathAllemand : Szenario, Szenario-MethodeEspagnol : EscenarioItalien : Scenario

DéfinitionSimulation dans le temps des mécanismes etdes processus inhérents à un système, réaliséepar la succession de phases synchroniques etdiachroniques ; le scénario comprend à la fois ladescription cohérente du système à un momentdonné et celle du cheminement conduisant à sonétat final.

CommentaireUne distinction doit être faite entre scénarioexploratoire, qui représente une vision possi-ble de l’avenir, et scénario normatif, qui repré-sente, parmi les futurs possibles, l’expressiondu choix d’un avenir souhaitable.

Un scénario peut être contrasté, s’il explore unthème volontairement extrême, tendanciel, s’ilcorrespond à l’exploration des tendances iden-tifiées, ou de référence, s’il est le plus proba-ble, qu’il soit tendanciel ou non.

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En matière de prospective territoriale, lerecours systématique aux scénarios au détrimentdes leçons à tirer de l’histoire et des comparai-sons entre territoires pour bâtir des projets dedéveloppement est un biais courant (Godet, 2004).Prospective et scénarios ne sont pas synonymes ;ces derniers n’ont guère d’intérêt s’ils ne sont nipertinents (se poser les bonnes questions), nicohérents, ni vraisemblables. Certes, la construc-tion collective de scénarios souhaités peut jouerun rôle de thérapie collective, mais dans ce cas lerésultat (le scénario) est moins important que leprocessus collectif qui y a conduit. Quitte à réflé-chir à l’avenir ensemble, autant se poser lesbonnes questions, à commencer par celles qui nesont pas consensuelles parce qu’elles bousculentles habitudes et l’ordre établi.

Si les processus de prospective et de stratégiesont liés, ils restent distincts et il convient debien séparer : le temps de l’anticipation, c’est-à-dire de la prospective des changements pos-sibles et souhaitables ; le temps de la prépara-tion de l’action, c’est-à-dire l’élaboration etl’évaluation des choix stratégiques possiblespour se préparer aux changements attendus ouprovoquer des changements souhaitables.

Autre(s) définition(s)Articulation cohérente d’hypothèses d’évolu-tion de variables à un horizon donné conduisantà décrire une situation future et le chemine-ment qui y conduit.

Scénario d’anticipation/BackcastingEquivalents dans les autres languesAnglais : BackcastingAllemand : Backcasting, RetrospektiveEspagnol : Escenario de anticipaciónItalien : Scenario anticipatorio / Backcasting

DéfinitionMéthode qui, partant d’une vision d’avenir pré-cise, permet de déterminer, par étapes succes-sives, les conditions conduisant à la réalisationde cette vision en se tournant rétrospectivementvers le présent.

CommentaireDans le scénario d’anticipation, le mouvement dela pensée suit le chemin inverse de celui d’unscénario qui irait du présent vers le futur. Cetteméthode permet d’explorer les conditions néces-saires et préalables à la réalisation de finalités etd’objectifs préalablement déterminés. Les résul-tats sont souvent plus créatifs et plus innovantsque la prospective qui s’appuie sur des analyseset des scénarios construits à partir des tendancesd’évolution du présent. Le point de référence duscénario d’anticipation se situe en effet dansl’avenir, domaine de liberté, plutôt que dans leprésent ou le passé, domaine, le plus souvent, defausses certitudes.Les historiens utilisent une méthode similaire,dite rétro-prospective, qui consiste, à partir d’unpoint dans le passé, à imaginer les futurs possi-bles, ces « avenirs d’autrefois » (Bloch, 1949).Cette technique peut permettre de mieux cernerdes hypothèses d’occurrence de faits passés.

Autre(s) définition(s)Méthode de prospective ou de programmationdans laquelle un événement est posé commes’étant déroulé dans le futur. La questiondevient alors, comment cet événement est-ilarrivé ? (Cornish, 2004, p. 291).

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RuptureÉquivalents dans les autres languesAnglais : Rupture, discontinuity, breakdownAllemand : Bruch, Tiefgreifende ÄnderungEspagnol : RupturaItalien : Rottura, Discontinuità

DéfinitionChangement majeur et brutal, impactant for-tement l’évolution d’une ou plusieurs variablesou encore d’un système.

CommentaireLa rupture se rapporte à des événements dontla logique sous-jacente est totalement incon-nue. Par définition, une rupture n’est reconnuecomme telle qu’ex post.

Lorsque la rupture a eu lieu, il n’est plus possi-ble de revenir sur le modèle (pattern) précédent.

Dans le cadre d’un exercice de prospective ter-ritoriale, l’identification des ruptures possiblesest un objectif important, mais souvent difficileà atteindre. Ainsi, les acteurs des territoires ontsouvent beaucoup de difficultés à imaginer certaines ruptures, telles que la fermeture dela première entreprise locale, etc.

Ce travail d’identification est réalisé au niveaudes variables décrivant le système étudié etpour lesquelles sont envisagés les futurs pos-sibles sur la base des tendances lourdes et desruptures potentielles.

Autre(s) définition(s)- La rupture est une discontinuité – parfois pro-gressive mais le plus souvent brutale - dont l’ap-parition n’est pas issue du choix délibéré desacteurs concernés. Elle est d’autant plus fortequ’elle présente trois caractéristiques : elle estirréversible, elle surprend les acteurs concernéset impacte fortement leur devenir (Gabilliet, 1999).

- Événement à la fois probable et imprévisible(Gras, 1979).

ScénarioÉquivalents dans les autres languesAnglais : Scenario, story, narrative, outcome, pathAllemand : Szenario, Szenario-MethodeEspagnol : EscenarioItalien : Scenario

DéfinitionSimulation dans le temps des mécanismes etdes processus inhérents à un système, réaliséepar la succession de phases synchroniques etdiachroniques ; le scénario comprend à la fois ladescription cohérente du système à un momentdonné et celle du cheminement conduisant à sonétat final.

CommentaireUne distinction doit être faite entre scénarioexploratoire, qui représente une vision possi-ble de l’avenir, et scénario normatif, qui repré-sente, parmi les futurs possibles, l’expressiondu choix d’un avenir souhaitable.

Un scénario peut être contrasté, s’il explore unthème volontairement extrême, tendanciel, s’ilcorrespond à l’exploration des tendances iden-tifiées, ou de référence, s’il est le plus proba-ble, qu’il soit tendanciel ou non.

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Signal faibleÉquivalents dans les autres languesAnglais : Weak signals, seeds of changeAllemand : Schwaches SignalEspagnol : Señal débilItalien : Segnale debole

DéfinitionIndicateur d’un changement à venir permettantd’engager un travail d’anticipation et de carac-térisation de son évolution future.

CommentaireUn signal faible est constitué par le constat d’unphénomène qui indique en germe soit une finou un début de tendance, soit une rupture.

Contrairement aux faits porteurs d’avenir, unsignal faible peut réduire les futurs possiblesen annonçant la fin d’une tendance lourde.

Stratégie & TactiqueÉquivalents dans les autres languesAnglais : Strategy and tacticsAllemand : Strategie und TaktikEspagnol : Estrategia y tácticaItalien : Strategia e Tattica

DéfinitionDéfinition, coordination, mise en œuvre et ajus-tement des objectifs opérationnels, des chemi-nements ainsi que de l’ensemble des actions etdes moyens adéquats, destinés à atteindre lesfinalités d’une organisation ou d’un territoire.

CommentaireTout exercice de prospective comprend deuxphases : une phase prospective, à la fois explo-ratoire et normative, et une phase stratégiquequi permet de rejoindre la vision et de répondreaux enjeux.

La stratégie ne doit pas être confondue avec latactique, définie comme « l’art d’employer lesarmes pour obtenir le rendement le meilleur »(Général Beaufre).

Le management stratégique est l’art de mettrel’organisation au service de la stratégie (Boyeret Equilbey, 1990). Il se focalise sur les condi-tions qui permettent aux structures et aux orga-nisations de s’adapter à leur environnement(Ansoff, 1989). Il recouvre les analyses, les déci-sions et les actions prises par une organisationde manière à créer et maintenir un avantagecompétitif.

Autre(s) définition(s)La stratégie est l’ensemble des règles de conduited’un acteur lui permettant d’atteindre ses objec-tifs et son projet (Godet, 2007).

La stratégie est l’art, pour la direction individuelleou collective d’une organisation simple ou com-plexe, de préparer et de mettre en œuvre, réelle-ment ou virtuellement, les moyens nécessaires

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pour surmonter ou réduire les obstacles detoute nature (physiques, heurts de volontés) quis’opposent à la réalisation d’un objectif atteigna-ble – et, ce faisant, d’anticiper correctement, selonun processus d’ajustement continu, l’évolutiondans le temps du rapport des forces physiques etmorales en jeu (de Montbrial, 1990).

La tactique est l’art qui apprend à ordonner deséléments d’un système dans le cadre d’une stra-tégie, en établissant des priorités pour l’action.La tactique est utilisée en langage militaire dansune conception rigoureuse établissant des règlesde comportement en présence de l’ennemi ; dansce contexte, elle est très liée à la configuration età l’évolution du terrain, et elle porte soit sur desrègles d’unités individuelles (tactique à suivre parun régiment, par exemple), soit sur celles appli-cables à l’ensemble complexe des mouvementsdes différents corps d’armée (tactique de guerre).Dans le langage de la prospective, la tactiques’applique lors de la simulation de comporte-ments d’agents dans la création de scénarios ;c’est un développement naturel de la stratégiedes acteurs confrontés à la dynamique des scé-narios.

Dans la prospective qui utilise des méthodes demodélisation quantitative, la tactique s’assimileà des règles numériques de comportementsd’agents. Ainsi, par exemple, dans un modèlede simulation du marché du pétrole, on pren-dra en considération une tactique consistant àlaisser fluctuer librement les prix lorsque letaux d’utilisation de la capacité installéedépasse un certain niveau.

SystèmeÉquivalents dans les autres languesAnglais : SystemAllemand : SystemEspagnol : SistemaItalien : Sistema

DéfinitionUn système est un ensemble d’éléments en inter-action dynamique organisés en fonction d’unefinalité : le maintien de la structure du système.

Commentaire“Si la méthode analytique consiste à découper lacomplexité en éléments distincts, la méthode sys-témique recombine le tout à partir de ses élé-ments en tenant compte du jeu de leurs interdé-pendances et de leur évolution dans le temps. Lasystémique est issue de la convergence de lacybernétique, de la théorie de l’information et dela biologie. Je la définis comme une nouvelleméthodologie permettant d’organiser les connais-sances en vue d’une plus grande efficacité de l’ac-tion. Cette approche se consacre à l’étude des sys-tèmes.” Joël de Rosnay, Réconcilier la partie etle tout, (Danzin et Mazurel, 2005, p. 98-99).

La prospective utilise la notion de système pourmarquer sa préférence pour une lecture du toutplutôt que des parties. Elle se sert notammentde ce type de représentation dans le cadre dela méthode des scénarios pour réaliser unedécomposition en domaines cohérents et envariables (analyse structurelle) qui font ensuitel’objet d’hypothèses d’évolution.

Autre(s) définition(s) :La systémique est la discipline dont le projet estl’élaboration et le développement des méthodesde modélisation des phénomènes perçus ouconçus comme complexes et par un système engénéral (Diebold, 2007, p. 10).

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Signal faibleÉquivalents dans les autres languesAnglais : Weak signals, seeds of changeAllemand : Schwaches SignalEspagnol : Señal débilItalien : Segnale debole

DéfinitionIndicateur d’un changement à venir permettantd’engager un travail d’anticipation et de carac-térisation de son évolution future.

CommentaireUn signal faible est constitué par le constat d’unphénomène qui indique en germe soit une finou un début de tendance, soit une rupture.

Contrairement aux faits porteurs d’avenir, unsignal faible peut réduire les futurs possiblesen annonçant la fin d’une tendance lourde.

Stratégie & TactiqueÉquivalents dans les autres languesAnglais : Strategy and tacticsAllemand : Strategie und TaktikEspagnol : Estrategia y tácticaItalien : Strategia e Tattica

DéfinitionDéfinition, coordination, mise en œuvre et ajus-tement des objectifs opérationnels, des chemi-nements ainsi que de l’ensemble des actions etdes moyens adéquats, destinés à atteindre lesfinalités d’une organisation ou d’un territoire.

CommentaireTout exercice de prospective comprend deuxphases : une phase prospective, à la fois explo-ratoire et normative, et une phase stratégiquequi permet de rejoindre la vision et de répondreaux enjeux.

La stratégie ne doit pas être confondue avec latactique, définie comme « l’art d’employer lesarmes pour obtenir le rendement le meilleur »(Général Beaufre).

Le management stratégique est l’art de mettrel’organisation au service de la stratégie (Boyeret Equilbey, 1990). Il se focalise sur les condi-tions qui permettent aux structures et aux orga-nisations de s’adapter à leur environnement(Ansoff, 1989). Il recouvre les analyses, les déci-sions et les actions prises par une organisationde manière à créer et maintenir un avantagecompétitif.

Autre(s) définition(s)La stratégie est l’ensemble des règles de conduited’un acteur lui permettant d’atteindre ses objec-tifs et son projet (Godet, 2007).

La stratégie est l’art, pour la direction individuelleou collective d’une organisation simple ou com-plexe, de préparer et de mettre en œuvre, réelle-ment ou virtuellement, les moyens nécessaires

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TemporalitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : TemporalityAllemand : ZeitbezugEspagnol : TemporalidadItalien : Temporalità

DéfinitionRelation complexe que le présent établit à lafois en direction du passé et de l’avenir.

CommentaireAu-delà de l’historicité – la prise en compte,comme outil de connaissance du processus his-torique, et donc des relations qu’entretient le pré-sent avec le passé – la prospective s’inscrit dansla temporalité. Quittant l’unicité linéaire de laflèche du temps, le prospectiviste effectue les va-et-vient nécessaires entre les passés, le présentet les futurs, fuyant tout déterminisme, mais pre-nant en compte les parcours et expériences his-toriques pour explorer les futurs possibles etmesurer la pertinence et la cohérence des futurssouhaitables (Chesneaux, 1996, p. 18-19).

TendanceÉquivalents dans les autres languesAnglais : TrendAllemand : Tendenz, Trend,EntwicklungsrichtungEspagnol : TendenciaItalien : Tendenza

DéfinitionOrientation constatée à partir de la mesured’une série de données ou à partir d’une sériede faits avérés et interreliés sur une périodedonnée.

CommentaireLa tendance est une résultante. Généralementnon d’une force unique, mais de forces multi-ples s’agrégeant. Dès lors, une des questionsest d’identifier ces forces en jeu, leur position-nement dans l’état du système, et leurs dyna-miques. La tendance a un sens, une intensité,une vitesse, une durée, tous des paramètres àdéterminer. (Gonod, 2006, p. 7).On appelle « tendance lourde » un phénomènedont l’ampleur est suffisamment significative,sur une période suffisamment longue, pour quel’anticipation de son évolution dans le tempsconstitue une hypothèse possible.Les tendances lourdes se différencient desautres tendances par leur effet, et secondaire-ment par leur durée (long terme).En matière de construction de scénarios, lestendances lourdes interviennent à deuxniveaux : elles forment bien souvent les fac-teurs qui, après avoir été agrégés en variables,servent à la description et à l’explication d’unsystème ; elles constituent le principe de basedes hypothèses « tendancielles » d’évolutionpossible des variables.Edgar Morin parle de “contre-tendance” :contre-courant de résistance à des tendancesidentifiées (Morin, 2002, p.37).

Autre(s) définition(s)Une tendance est une transformation mesurableou observable au sein d’un système donné, et quiporte en germe les dynamiques et comportementsfuturs de ce système (Gabillet, 1999, p. 167).

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TransdisciplinaritéEquivalents dans les autres languesAnglais : Multi-disciplinary, pluri-disciplinaryAllemand : Transdisziplinarität,MultidisziplinaritätEspagnol : TransdisciplinarItalien : Transdisciplinarietà

DéfinitionPosture et attitude intellectuelles d’un cher-cheur qui se situe à la fois entre, au-delà et autravers des disciplines scientifiques.

CommentaireLe concept de transdisciplinarité a été inventéen 1970 par Jean Piaget (1896-1980) lors ducolloque de l’OCDE organisé à Nice sur l’ensei-gnement et la recherche dans les universités.Le psychologue et épistémologue suisse appe-lait de ses vœux un dépassement de l’interdis-ciplinarité : “Enfin, à l’étape des relations inter-disciplinaires, on peut espérer voir se succéderune étape supérieure qui serait “transdiscipli-naire“, qui ne se contenterait pas d’atteindredes interactions ou réciprocités entrerecherches spécialisées, mais situerait ces liai-sons à l’intérieur d’un système total sans fron-tières stables entre les disciplines. Ainsi, dansle manifeste de la transdisciplinarité, BasarabNicolescu distingue la transdisciplinarité de lapluridisciplinarité qui concerne l’étude d’uneseule et même discipline par plusieurs disci-plines à la fois, et de l’interdisciplinarité, quielle, concerne le transfert des méthodes d’unediscipline à l’autre mais dont la finalité resteinscrite dans la recherche disciplinaire (Gonod,2006, p. 14).

La transdisciplinarité comme tentative de com-préhension du monde présent est le cadreconceptuel le plus approprié pour la prospec-tive. La conduite des exercices prospectifs estaussi celle de la démarche transdisciplinaire,celle d’un discours multidimensionnel, à tra-vers des représentations successives du sys-tème visant à dégager un langage commun desparticipants et les conditions d’un modèle com-mun de référence qui sera la base de laréflexion d’anticipation (Gonod, 2006, p. 15).

Autre(s) définition(s)La transdisciplinarité se manifeste à la foisentre les disciplines, à travers les différentesdisciplines et au delà de toute discipline. Elle acomme finalité la compréhension du monde pré-sent, dont un des impératifs est l’unité de laconnaissance.

La transdisciplinarité, Manifeste, Editions duRocher, 1996 (cité dans Serge Diebold, 2007).

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TemporalitéÉquivalents dans les autres languesAnglais : TemporalityAllemand : ZeitbezugEspagnol : TemporalidadItalien : Temporalità

DéfinitionRelation complexe que le présent établit à lafois en direction du passé et de l’avenir.

CommentaireAu-delà de l’historicité – la prise en compte,comme outil de connaissance du processus his-torique, et donc des relations qu’entretient le pré-sent avec le passé – la prospective s’inscrit dansla temporalité. Quittant l’unicité linéaire de laflèche du temps, le prospectiviste effectue les va-et-vient nécessaires entre les passés, le présentet les futurs, fuyant tout déterminisme, mais pre-nant en compte les parcours et expériences his-toriques pour explorer les futurs possibles etmesurer la pertinence et la cohérence des futurssouhaitables (Chesneaux, 1996, p. 18-19).

TendanceÉquivalents dans les autres languesAnglais : TrendAllemand : Tendenz, Trend,EntwicklungsrichtungEspagnol : TendenciaItalien : Tendenza

DéfinitionOrientation constatée à partir de la mesured’une série de données ou à partir d’une sériede faits avérés et interreliés sur une périodedonnée.

CommentaireLa tendance est une résultante. Généralementnon d’une force unique, mais de forces multi-ples s’agrégeant. Dès lors, une des questionsest d’identifier ces forces en jeu, leur position-nement dans l’état du système, et leurs dyna-miques. La tendance a un sens, une intensité,une vitesse, une durée, tous des paramètres àdéterminer. (Gonod, 2006, p. 7).On appelle « tendance lourde » un phénomènedont l’ampleur est suffisamment significative,sur une période suffisamment longue, pour quel’anticipation de son évolution dans le tempsconstitue une hypothèse possible.Les tendances lourdes se différencient desautres tendances par leur effet, et secondaire-ment par leur durée (long terme).En matière de construction de scénarios, lestendances lourdes interviennent à deuxniveaux : elles forment bien souvent les fac-teurs qui, après avoir été agrégés en variables,servent à la description et à l’explication d’unsystème ; elles constituent le principe de basedes hypothèses « tendancielles » d’évolutionpossible des variables.Edgar Morin parle de “contre-tendance” :contre-courant de résistance à des tendancesidentifiées (Morin, 2002, p.37).

Autre(s) définition(s)Une tendance est une transformation mesurableou observable au sein d’un système donné, et quiporte en germe les dynamiques et comportementsfuturs de ce système (Gabillet, 1999, p. 167).

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UtopieÉquivalents dans les autres languesAnglais : UtopiaAllemand : UtopieEspagnol : UtopiaItalien : Utopia

DéfinitionReprésentation, système ou projet qui a prioriparaît irréalisable, voire impossible.

CommentaireLe terme est formé du préfixe grec u, non, ettopos, lieu : “nulle part”. L’humaniste anglaisThomas More (1478-1535) a été le premier àemployer ce concept dans le titre de sonouvrage principal De optimo rei publicae statu,deque nova insula Utopia, (1516), plaidoyer pourun pays idéal, et traité sur la «meilleure forme »de gouvernement, qu’il situe sur une “île nou-velle, appelée Utopie”. Néanmoins, dans LaRépublique, Platon (428-348) avait déjà décritune société future dans laquelle la justice étaitau centre de la vie sociale et des institutions(Barbieri-Masini, 1993, p. 4).

L’utopie inclut une capacité à élaborer une autresituation. Elle agit comme une force d’appel, demobilisation. Il s’agit d’une phase, d’un déclen-cheur, d’un moteur de la prospective qui per-met de débrider l’imagination.

Plus révolutionnaire que la vision, l’utopie a uncôté plus universel. Elle porte en elle lesgermes d’un changement profond, de muta-tions. Elle a un côté global et s’applique diffici-lement à une organisation ou à un territoire –quoiqu’on connaisse de nombreuses utopiesurbaines –, mais davantage à une société. Pardéfinition, elle ne peut se réaliser.

Autre(s) définition(s)Vision d’une société idéalement organisée etgouvernée qui ne tiendrait pas compte des réalités.

VariableÉquivalents dans les autres languesAnglais : VariableAllemand : VariableEspagnol : VariableItalien : Variabile

DéfinitionElément du système qui exerce ou est suscep-tible d’exercer une influence sur le problèmeétudié.

CommentaireUne variable n’est pas la réalité mais un moyende l’observer, une représentation. Dans unevision systémique du monde, une variablen’existe que par ses relations.

Les variables indépendantes (ou explicatives)expliquent les variables indépendantes (ouvariables secondes) (Lugan, 2006, p. 94).

A l’inverse, on parle d’invariant pour désignerun élément qui demeure constant pendant unedurée donnée. L’invariant est à la base de ce quecertains ont appelé des « démarches naïves »,la plus courante d’entre elles étant l’extrapola-tion. De nombreuses prévisions reposent surce procédé qui toutefois comporte deux limitesessentielles : la première tient au choix plus oumoins arbitraire ou raisonné des séries pas-sées sur lesquelles on s’appuie ; la secondetient à l’impasse faite ainsi sur les facteurs dediscontinuité et de rupture. Selon l’échelle detemps (horizon) ou d’espace utilisée, l’invariantpeut changer d’état et devenir variant. La qua-lité d’invariant dépend du « point de vue » del’observateur et de ses connaissances à unmoment donné.

Autre(s) définition(s)Constante dans une période donnée.

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VisionÉquivalents dans les autres languesAnglais : VisionAllemand : VisionEspagnol : visiónItalien : Visione / Visioni

DéfinitionImage partagée et décrite en termes précisd’un futur souhaité.

CommentaireLa vision est constituée de finalités et d’objec-tifs qui peuvent indiquer la direction à longterme et qui doivent guider la stratégie collec-tive des décideurs politiques, des parties pre-nantes et des citoyens.

Michel Godet a montré qu’une vision prospectivepeut être composée de quatre éléments :– les finalités, c’est-à-dire des buts généraux,

perçus comme possibles, que l’organisation vas’efforcer de réaliser (idée de processus etd’idéal) ;

– des projets majeurs qui dessinent le futur. Cesont les effets escomptés des actions et deschantiers déterminants que l’on aura menés àbien (idée de résultat) ;

– un système de valeurs partagées. Il s’agit del’énonciation des valeurs qui lient les partiesprenantes et qui vont leur permettre de gérerleurs différences, pour prendre le chemin dela vision, pour travailler aux axes stratégiques ;

– une volonté collective d’atteindre des objectifs.C’est l’expression de la cohésion des partiesprenantes et de leur détermination à s’inves-tir dans la construction d’un avenir commun,ce qui implique qu’elles apparaissent dans lavision (Godet, 2007).

L’organisation d’ateliers de prospective, detables rondes ou de forums citoyens permetd’aborder chacun des enjeux identifiés sousforme de questions appelant des réponses (les

souhaitables) structurées par rapport à un hori-zon temporel déterminé. Ces souhaitables peu-vent être discutés collectivement de manière àen évaluer la pertinence et la faisabilité dans lecadre de ces ateliers, table rondes ou forums.

La séquence de construction de la vision com-mune peut prendre plusieurs formes : unevision constituée de souhaitables identifiés col-lectivement, des scénarios présentant diffé-rents aspects de la situation du territoire, etc.

Autre(s) définition(s)Dans son schéma sur la présence des valeursdans les études prospective, Eleonora Barbieri-Masini considère que la vision constitue la troi-sième approche du futur, à côté de l’extrapola-tion et de l’utopie.

La vision est aussi une étape dans la création d’unprojet si elle procède de la volonté (de voir la visionse réaliser) et de la capacité à construire le futur(formuler la vision). Le futur est construit sur labase des données du passé et du présent, desfacta décrits par Bertrand de Jouvenel, mais s’yajoutent l’utopie, désirable ou crainte, et l’articu-lation qu’elle entretient avec le monde réel. Leprojet est fondé sur la vision, qui n’est pas le pro-jet par elle-même : pour qu’elle devienne un pro-jet du futur, il faut une volonté consciente du faitqu’elle doit le devenir. Les valeurs jouent un rôleimportant dans cette approche, bien qu’elles n’ysoient pas inconditionnellement comme dansl’utopie, mais critiques, en accord avec le monderéel (Eleonora Masini, 2000, p. 88).

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UtopieÉquivalents dans les autres languesAnglais : UtopiaAllemand : UtopieEspagnol : UtopiaItalien : Utopia

DéfinitionReprésentation, système ou projet qui a prioriparaît irréalisable, voire impossible.

CommentaireLe terme est formé du préfixe grec u, non, ettopos, lieu : “nulle part”. L’humaniste anglaisThomas More (1478-1535) a été le premier àemployer ce concept dans le titre de sonouvrage principal De optimo rei publicae statu,deque nova insula Utopia, (1516), plaidoyer pourun pays idéal, et traité sur la «meilleure forme »de gouvernement, qu’il situe sur une “île nou-velle, appelée Utopie”. Néanmoins, dans LaRépublique, Platon (428-348) avait déjà décritune société future dans laquelle la justice étaitau centre de la vie sociale et des institutions(Barbieri-Masini, 1993, p. 4).

L’utopie inclut une capacité à élaborer une autresituation. Elle agit comme une force d’appel, demobilisation. Il s’agit d’une phase, d’un déclen-cheur, d’un moteur de la prospective qui per-met de débrider l’imagination.

Plus révolutionnaire que la vision, l’utopie a uncôté plus universel. Elle porte en elle lesgermes d’un changement profond, de muta-tions. Elle a un côté global et s’applique diffici-lement à une organisation ou à un territoire –quoiqu’on connaisse de nombreuses utopiesurbaines –, mais davantage à une société. Pardéfinition, elle ne peut se réaliser.

Autre(s) définition(s)Vision d’une société idéalement organisée etgouvernée qui ne tiendrait pas compte des réalités.

VariableÉquivalents dans les autres languesAnglais : VariableAllemand : VariableEspagnol : VariableItalien : Variabile

DéfinitionElément du système qui exerce ou est suscep-tible d’exercer une influence sur le problèmeétudié.

CommentaireUne variable n’est pas la réalité mais un moyende l’observer, une représentation. Dans unevision systémique du monde, une variablen’existe que par ses relations.

Les variables indépendantes (ou explicatives)expliquent les variables indépendantes (ouvariables secondes) (Lugan, 2006, p. 94).

A l’inverse, on parle d’invariant pour désignerun élément qui demeure constant pendant unedurée donnée. L’invariant est à la base de ce quecertains ont appelé des « démarches naïves »,la plus courante d’entre elles étant l’extrapola-tion. De nombreuses prévisions reposent surce procédé qui toutefois comporte deux limitesessentielles : la première tient au choix plus oumoins arbitraire ou raisonné des séries pas-sées sur lesquelles on s’appuie ; la secondetient à l’impasse faite ainsi sur les facteurs dediscontinuité et de rupture. Selon l’échelle detemps (horizon) ou d’espace utilisée, l’invariantpeut changer d’état et devenir variant. La qua-lité d’invariant dépend du « point de vue » del’observateur et de ses connaissances à unmoment donné.

Autre(s) définition(s)Constante dans une période donnée.

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Annexes

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Bibliographie

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Annexes

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59Mika Aaltonen (FI) Membre

Démosthène Agrafiotis (GR) Membre

Eleonora Barbieri Masini (IT) Membre correspondant

Nathalie Bassaler (FR), Membre

Colin Blackman (GB) Membre correspondant

Ane Bustinduy (ES) Membre correspondant

Stuart Candy (AU) Membre correspondant

Riccardo Cinquegrani (IT) Membre

Günter Clar (DE) Membre

Joseph Coates (US) Membre correspondant

Stéphane Cordobès (FR, DIACT) Membre

Olivier Da Costa (EC) Membre

Peter Desmedt (BE) Membre

Philippe Destatte (BE) Membre

Júlio G. Dias (PT) Membre

Philippe Durance (FR) Membre

Gundula Englisch (DE) Membre correspondante

Elie Faroult (EC) Membre

Alexander Fink (DE) Membre correspondant

Elizabeth Florescu (RO) Membre correspondant

Adam Gerber (US) Membre correspondant

Michel Godet (FR) Membre

Pierre Gonod (FR) Membre correspondant

Kaïs Hammami (TN) Membre

Rolf Jensen (DK) Membre correspondant

Hugues de Jouvenel (FR) Membre

Khaled Kaddour (TN) Membre correspondant

Michaël Keenan (UK) Membre

Guy Loinger (FR) Membre

Pierre-Jean Lorens (FR) Membre

Derek Martin (NL) Membre correspondant

Michal Miedzinski (PL) Membre

Riel Miller (FR) Membre

Francisco-José Mojica (CO) Membre correspondant

Florian Muzard (FR, DIACT) Membre

Carina Nalerio (UY) Membre correspondant

Erzsebet Novaky (HU) Membre correspondant

Erik F. Øverland (NO) Membre

Ute-Hélène von Reibnitz (FR) Membre

Jose Manuel Ribeiro (PT) Membre correspondant

Saphia Richou (FR) Membre

Gerda Roeleveld (NL) Membre

Maria-Angels Roque (ES) Membre

Alioune Sall (ZA) Membre correspondant

Fabiana Scapolo (EC) Membre

Wendy Schultz (UK) Membre correspondant

Karlheinz Steinmüller (DE) Membre

Kimon Valaskakis (GR) Membre

Javier Medina Vásquez (CO) Membre correspondant

Ibon Zugasti (ES) Membre

Liste des membres du Collègeeuropéen de Prospective territoriale – Août 2008

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Massé (Pierre), 1960, Prévision et prospective,dans Prospective n°5, mai 1960

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Index

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IND

EXAbaque de Régnier, p.19

Acteur, p. 4, 5, 8, 11, 12, 14, 15, 19, 21, 23, 25, 26,

27, 29, 31, 35, 36, 37, 38, 41, 43, 44, 46, 48, 49, 55,

56, 58, 59

Action, p.11, 14, 15, 16, 20, 23, 24, 27, 28, 31, 36,

39, 40, 42, 43, 44, 48, 49, 53, 55, 58

Activité prospective, p. 12

Alternative, p.12, 28, 31, 36, 37, 57

Analyse d’impacts croisés, p. 13, 33

Analyse morphologique, p.12, 13, 26

Analyse structurelle, p. 13, 14 ,26, 49

Anticipation, p. 14, 15, 38, 39, 43, 44, 47, 48, 50, 51, 58

Anti-hasard, p.16, 57

Apprentissage, p. 34, 41, 58, 59

Appropriation, p. 15, 16, 19, 23, 34, 41

Ateliers de prospective, p. 15, 26, 34, 53, 58

Attitude prospective, p. 12, 14, 16, 38, 39, 44, 51, 55

Backcasting, p. 47

Bifurcation, p.17, 25, 43

Complexité, p. 8, 15, 17, 25, 32, 33, 37, 40, 49, 56, 58

Conjecture, p. 18, 31, 56

Créativité, p. 8, 15, 18, 19, 34

Delphi, p. 13, 19, 27, 34

Déterminisme, p. 16, 26, 28, 50

Développement durable, p. 20, 24, 35

Diagnostic, p. 35, 38, 40, 45

Dialectique, p. 43, 44

Discontinuité, p. 21 ,25 ,26 ,46 ,52

Échelle, p. 4, 8, 21, 22, 27, 52

Enjeu, p. 2, 5, 11, 14, 15, 20, 23, 28, 43, 48, 53, 57, 59

Évaluation, p. 2, 12, 23, 24, 27, 35, 37, 43, 44, 47, 56, 59

Evolution, p. 4, 13, 14, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 24, 25, 26,

30, 31, 32, 34, 36, 39, 40, 41, 43, 45, 46, 47, 48, 49, 50

Exercice de prospective, p. 14, 15, 22, 24, 27, 28,

30, 33, 36, 37, 38, 46, 48, 56

Exploratoire (prospective, démarche, phase),

p. 12, 27, 28, 38, 43, 49, 45, 46, 48

Extrapolation, p. 16, 25, 42, 52, 53,

Facteur, p. 16, 26, 27, 34, 63, 50, 52

Fait porteur d’avenir, p. 26

Finalités, p. 20, 27, 28, 36, 43, 47, 48, 49, 51, 53, 57

Foresight, p. 4, 8, 15, 36, 43, 44, 55, 56, 58, 59

Futur, p. 12, 14, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 22, 23, 25,

26, 27, 28, 32, 33, 36, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 45, 46,

47, 48, 50, 52, 53, 55, 56, 57, 58

Futurs possibles, p. 12, 14, 17, 18, 21, 25, 26, 28,

32, 43, 44, 46, 47, 48, 50, 58

Futurs souhaitables, p. 25, 28, 43, 50

Gouvernance territoriale, p. 29

Heuristique, p. 30, 45

Historicité, p. 43, 50

Horizon, p. 19, 22, 30, 31, 45, 47, 52, 53

Hypothèse, p. 12, 17, 18, 22, 26, 27, 30, 31, 33, 36,

39, 40, 47, 50

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Index

maq N° 10:collection ok 23/01/09 10:15 Page 60

Idée reçue, p. 15, 16, 31

Imagination, p. 15, 18, 28, 31, 32, 42, 44, 52

Incertitude, p. 8, 17, 32, 33, 37, 58

Indicateur, p. 22, 23, 33, 36, 48, 59

Inertie, p. 24, 25, 26, 34

Intelligence collective, p. 8, 15, 29, 34

Intelligence territoriale, p. 35, 44, 56, 59

Invariant, p. 52

Kairos, p. 18

Long terme, p. 16, 20, 23, 25, 27, 32, 43, 50, 53

Management, p. 48, 55, 56

Normative (prospective, démarche, phase),

p. 12, 27, 28, 43, 48

Objectif, p. 4, 8, 14, 15, 20, 23, 24, 27, 28, 29, 30,

32, 36, 40, 45, 46, 47, 48, 49, 53, 58, 59

Organisation, p. 9, 11, 20, 26, 27, 29, 31, 35, 37, 41,

43, 48, 52, 53, 55, 58

Paradigme, p. 36, 37

Partie prenante, p. 8, 11, 15, 23, 29, 35, 37, 41, 43, 53

Périmètre, p. 22, 38

Planification, p. 42, 57, 58.

Préactivité, p. 14, 38, 39, 44

Prévision, p. 39, 42, 52, 56, 57

Proactivité, p. 14, 38, 39, 44

Probabilité, p. 13, 33, 39, 40

Problématique, p. 8, 23, 40, 41

Problème, p. 6, 15, 17, 19, 23, 27, 29, 36, 40, 41,

45, 52, 55, 56

Processus, p. 11, 15, 18, 21, 24, 25, 26, 27, 29, 30,

34, 35, 41, 43, 44, 46, 47, 49, 50, 53

Programmation, p. 42, 47

Projection, p. 25, 42

Projet de territoire, p. 28, 43

Prospective, p. 4, 5, 7, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 16, 17,

18, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 32, 33,

34, 35, 36, 37, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 45, 46,

47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 60

Réactivité, p. 38, 39, 44

Représentation, p. 12, 15, 24, 27, 31, 32, 34, 43,

49, 51, 52

Rétrospective, p. 22, 30, 31, 45

Rupture, p. 12, 15, 17, 19, 21, 22, 26, 31, 43, 44, 46, 48, 52

Scénario, p. 12, 13, 17, 22, 26, 28, 30, 31, 32, 33,

40, 46, 47, 49, 50, 53, 57

Scénario d’anticipation, p. 47

Signal faible, p. 26, 48

Stratégie & Tactique, p. 48, 49

Système, p. 11, 12, 13, 14, 16, 17, 22, 24, 25, 26,

27, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 40, 41, 43, 44, 46, 49,

50, 51, 52, 53, 55, 56, 57, 58

Temporalité, p. 30, 43, 50

Tendance, p. 13, 14, 21, 24, 25, 26, 28, 31, 42, 43,

44, 46, 47, 48, 50, 58, 59

Tendanciel (scénario), p. 12, 22, 31, 46, 50.

Territoire, p. 4, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 20, 22, 24, 27,

28, 29, 31, 32, 35, 37, 38, 43, 46, 47, 48, 52, 53, 56,

57, 58

Transdisciplinarité, p. 51, 57

Utopie, p. 52, 53

Valeur, p. 25, 27, 32, 36, 43, 45, 53

Variable, p. 8, 11, 13, 14, 17, 22, 25, 26, 30, 31, 33,

36, 39, 41, 43, 46, 47, 49, 50, 52

Vision, p. 9, 21, 27, 28, 36, 43, 46, 47, 48, 52, 53, 56, 57

IND

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EX

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Idée reçue, p. 15, 16, 31

Imagination, p. 15, 18, 28, 31, 32, 42, 44, 52

Incertitude, p. 8, 17, 32, 33, 37, 58

Indicateur, p. 22, 23, 33, 36, 48, 59

Inertie, p. 24, 25, 26, 34

Intelligence collective, p. 8, 15, 29, 34

Intelligence territoriale, p. 35, 44, 56, 59

Invariant, p. 52

Kairos, p. 18

Long terme, p. 16, 20, 23, 25, 27, 32, 43, 50, 53

Management, p. 48, 55, 56

Normative (prospective, démarche, phase),

p. 12, 27, 28, 43, 48

Objectif, p. 4, 8, 14, 15, 20, 23, 24, 27, 28, 29, 30,

32, 36, 40, 45, 46, 47, 48, 49, 53, 58, 59

Organisation, p. 9, 11, 20, 26, 27, 29, 31, 35, 37, 41,

43, 48, 52, 53, 55, 58

Paradigme, p. 36, 37

Partie prenante, p. 8, 11, 15, 23, 29, 35, 37, 41, 43, 53

Périmètre, p. 22, 38

Planification, p. 42, 57, 58.

Préactivité, p. 14, 38, 39, 44

Prévision, p. 39, 42, 52, 56, 57

Proactivité, p. 14, 38, 39, 44

Probabilité, p. 13, 33, 39, 40

Problématique, p. 8, 23, 40, 41

Problème, p. 6, 15, 17, 19, 23, 27, 29, 36, 40, 41,

45, 52, 55, 56

Processus, p. 11, 15, 18, 21, 24, 25, 26, 27, 29, 30,

34, 35, 41, 43, 44, 46, 47, 49, 50, 53

Programmation, p. 42, 47

Projection, p. 25, 42

Projet de territoire, p. 28, 43

Prospective, p. 4, 5, 7, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 16, 17,

18, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 32, 33,

34, 35, 36, 37, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 45, 46,

47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 60

Réactivité, p. 38, 39, 44

Représentation, p. 12, 15, 24, 27, 31, 32, 34, 43,

49, 51, 52

Rétrospective, p. 22, 30, 31, 45

Rupture, p. 12, 15, 17, 19, 21, 22, 26, 31, 43, 44, 46, 48, 52

Scénario, p. 12, 13, 17, 22, 26, 28, 30, 31, 32, 33,

40, 46, 47, 49, 50, 53, 57

Scénario d’anticipation, p. 47

Signal faible, p. 26, 48

Stratégie & Tactique, p. 48, 49

Système, p. 11, 12, 13, 14, 16, 17, 22, 24, 25, 26,

27, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 40, 41, 43, 44, 46, 49,

50, 51, 52, 53, 55, 56, 57, 58

Temporalité, p. 30, 43, 50

Tendance, p. 13, 14, 21, 24, 25, 26, 28, 31, 42, 43,

44, 46, 47, 48, 50, 58, 59

Tendanciel (scénario), p. 12, 22, 31, 46, 50.

Territoire, p. 4, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 20, 22, 24, 27,

28, 29, 31, 32, 35, 37, 38, 43, 46, 47, 48, 52, 53, 56,

57, 58

Transdisciplinarité, p. 51, 57

Utopie, p. 52, 53

Valeur, p. 25, 27, 32, 36, 43, 45, 53

Variable, p. 8, 11, 13, 14, 17, 22, 25, 26, 30, 31, 33,

36, 39, 41, 43, 46, 47, 49, 50, 52

Vision, p. 9, 21, 27, 28, 36, 43, 46, 47, 48, 52, 53, 56, 57

IND

EX

DIA

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Création graphique : Marie-Noëlle Heude. Imprimé en France.-Jouve, 11 Bd de Sébastopol, 75001 Paris

N° - Dépôt légal :

maq N° 10:collection ok 23/01/09 10:15 Page 64

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Les mots-clés de la prospective territoriale

dF

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La Documentation française 29-31, quai Voltaire 75344 Paris Cedex 07 Tél. : 01 40 15 70 00 Télécopie : 01 40 15 72 30 www.ladocumentationfrancaise.fr

Prix : 12 €Imprimé en FranceDF : 5 TD15 510 ISBN : 978-2-11-007529-1

En élaborant un glossaire commun, l'objectif du Collège européen de Prospective est de contribuer au référencement d'un langage commun dans le champ de la prospective.

Le présent travail est né d’un long dialogue entre des prospectivisteseuropéens qui ont également eu le souci de s’ouvrir à la communautémondiale de la prospective, en s’appuyant particulièrement sur des collègues nord et latino-américains, australiens, arabes etafricains. Ce dialogue, mené en anglais et en français, s’est constamment affirmé curieux de la manière de penser, de voir et de dire la prospective dans les autres langues et les autres pays.Beaucoup de temps a donc été consacré à comprendre, échanger et formuler, en étant respectueux de la parole de l’autre, ainsi que les prospectivistes ont appris à le faire dans leurs pratiques quotidiennes au sein des territoires et des organisations.

Le résultat de ce travail constitue un ensemble d’environ 150 concepts analysés. Ceux qui semblent être les plus utiles pourles territoires font ici l’objet d’une première livraison de mots-clés, dans une version simple et dépouillée. Les équivalents en allemand,anglais, espagnol et italien y sont joints afin de favoriser les dialogues transfrontaliers et interrégionaux en matière de prospective.Ils indiquent surtout que les définitions des concepts ont été penséesdans ces langues et sont communes à ces différentes cultures. Ce résultat permet de mesurer la richesse du travail qui a été produit.

Avec Travaux, la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT) propose une collectiondestinée à diffuser et à valoriser une partie des études qu’elle lance chaque année. En publiant les contributions d’universitaires, de consultants ou de groupes de prospective qu’elle sollicite, la DIACT souhaite ainsi alimenter et éclairer les différents débatsque suscite l’aménagement du territoire.

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SOUS LA DIRECTION DE PHILIPPE DESTATTEET PHILIPPE DURANCE

9 782110 075291