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CHAPITRE IX L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE
1) Tourisme d’aventure ? 2) L’offre commerciale d’aventures 3) Le trekking et sa contribution au développement
touristique du Népal
TOURISME D’AVENTURE ? (I) • Terme forgé par des opérateurs touristiques au début des années ‘70 • Désigne à l’origine :
– Des voyages de découverte – Sous forme de circuits – Dans des destinations lointaines – Au cœur de régions peu touchées au préalable par le tourisme – Comprenant souvent … mais pas toujours une dimension sportive
(marche, escalade, kayaking, …) – Voyages conçus pour favoriser l’immersion du visiteur dans le
territoire • Mise en situation pour observer dans de bonnes conditions le patrimoine
culturel, le milieu naturel et la vie des communautés • Rencontre avec les communautés … surtout celles qui alimentent les
imaginaires exotiques de l’Occident (Dogons du Mali, Touareg du Hoggar, Papous de Nouvelle-Guinée, …)
• Utilisation des infrastructures locales d’hébergement et de transport (mules, chevaux, chiens de traîneau, yacks, dromadaires, … hommes eux-mêmes)
– En bref, des produits destinés aux « vrais voyageurs » (J.D. Urbain)
TOURISME D’AVENTURE ? (I)
• Affirmation et diversification de l’offre – En France, apparition du premier T.O. orienté « aventure » en
1971 (Explorator) – Multiplication des produits via :
• L’apparition de nombreux T.O. spécialisés • L’intégration de gammes « aventure » dans les catalogues de
T.O. généraliste (p. ex. Nouvelles Frontières) – Elargissement du champ de l’aventure
• Circuits dans des destinations proches (y compris en Europe) • Circuits « haut de gamme » (p.ex. Odysseus) • Recours aux véhicules motorisés • …
• Affirmation de la demande – Nouvelles classes moyennes en quête de distinction
CHAPITRE IX L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE
1) Tourisme d’aventure ? 2) L’offre commerciale d’aventures 3) Le trekking et sa contribution au développement
touristique du Népal
METHODOLOGIE
• Sélection de 30 T.O. francophones (28 Français et 2 Belges) • Construction d’une base de données
– Période : année civile 2005 – Circuits : tous les circuits programmés hors Belgique et France sauf :
• Circuits dans 3 Etats différents • Croisières
TYPES DE CIRCUITS
• 3.316 circuits répartis en trois grands types – Découverte (1.121 circuits, 34 % de l’offre):
• Déplacements exclusivement en véhicules motorisés et/ou bateau, à l’exception de courtes marches / ballades
– Randonnée (1.172 circuits, 35% de l’offre) • Circuits comprenant plusieurs randonnées de maximum 2
nuitées • Transferts en véhicules motorisés • Circuits en étoiles ou itinérants
– Trekking (1.034 circuits, 31% de l’offre) • Circuits comprenant un ou plusieurs randonnées de 2 nuitées
minimum … qui constituent l’activité principale du voyage • Transferts éventuels en véhicules motorisés • Circuits itinérants • Soutien extérieur minimum • Logement rudimentaire : bivouac, campement, chez l’habitant
DES HEBERGEMENTS LEGERS
Hébergements par type de circuits
Découverte Randonnée Trekking
Campement et Lodge
60 73 88
Chez l’habitant
11 11 12
Hôtel 29 16 0
100 100 100
DES PRIX VARIABLES
OFFRE « AVENTURE » VS OFFRE STANDARD Offre charter (Printemps – été 2002)
TOURISME D’AVENTURE ET D.D. (I)
• Dès l’origine : une forme de tourisme « intégré » – Intégration vs enclavement – Manifestations :
• Utilisation des infrastructures (hébergement, transport) et de la main-d’œuvre local
• Rencontre avec les communautés – Intégration « égocentrique » ( vs « altruiste »)
• Fournir à la clientèle un produit original (vs concevoir un produit qui maximise les retombées positives pour les communautés hôtes)
TOURISME D’AVENTURE ET D.D. (II)
• Du tourisme « intégré » au tourisme durable ? – Contexte : transfert progressif, dans le domaine du
tourisme, des principes du DD • A partir des années ‘90 • Trois dimensions privilégiées :
– Environnementale : réduire les impacts sur le milieu naturel (ressource non-renouvelable pour le tourisme)
– Culturelle : préserver les éléments de la culture matérielle ou immatérielle qui fondent l’identité des communautés hôtes
– Sociale : garantir les bénéfices du tourisme aux communautés hôtes
TOURISME D’AVENTURE ET D.D. (III)
– Quelles références au DD dans l’offre des voyagistes d’aventure ?
• Dépouillement des sites web de 27 des 30 T.O. retenus
DD D. Envi D. Cult. D. Soc. Chartes T de M.
3 (1/9)
9 (1/3)
5 (1/5,5)
3 (1/9)
7 (1/ 3,8) ATR : 4
4 (1/6,75)
TOURISME D’AVENTURE ET D.D. (IV)
• Agir pour un tourisme responsable (ATR)
– Porte sur les 3 dimensions (E, C, S) du DD
Dans la destination et l’entreprise
– + respect de la clientèle
• Autres chartes portent prioritairement sur :
– Ethique du voyageur
– Bonnes pratiques environnementales
CHAPITRE IX L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE
1) Tourisme d’aventure ? 2) L’offre commerciale d’aventures 3) Le trekking et sa contribution au développement
touristique du Népal
LE TREKKING
• Le terme ? – Origine : « Grand trek » (Afrique du sud – XIXe siècle) – Longue
marche des Boers chassé par les Anglais de la province du Cap. Itinérance en chariots attelés pour trouver refuge dans le Transvaal et la province d’Orange
– Terme repris en anglais = faire une randonné Substantifs : trek et trekker (trekkeur en français)
– Terme générique qui désigne une randonnée dans un massif montagneux extra-européen
• La formule de voyage – Découverte itinérante à travers la marche – Effort physique important : fortes dénivelées, écarts de T°, altitude
moyenne élevée – Point de vue original sur des paysages / sociétés variées – Aventure organisée : confort assuré par équipe locale de guides,
porteurs et cuisiniers
LE NEPAL (I)
• Un Etat à cheval sur l’Himalaya – 35% de la surface du pays > 1.000 m / 10 sommets à 8.000 m et plus
dont l’Everest – Himalaya = immense escalier : haute montagne enneigée / moyenne
montagne couverte de forêts / bassin intramontagnards / plaines
LE NEPAL (II)
• Un Etat à cheval sur l’Himalaya (suite) – Agriculture dans rares secteurs de plaines + moyenne montagne – La mobilité comme stratégie de survie – Civilisation de la marche : très peu de routes et nombreuses vallées
enclavées Développement ancien d’une activité de portage : majeure partie des
déplacements à pied + transport des marchandises à dos d’homme Aménagement d’un réseau dense de sentiers, permettant de franchir
des pentes raides (escaliers)
LE NEPAL (III)
• Une petite monarchie pauvre de l’Asie du Sud – 150.000 km2 – 25 millions d’hab. – 167 hab. / Km2 – PNB / Hab. = 250 Us $ – Répartition du produit
• Agriculture : 42,4% • Industrie, mines et énergie : 10,5% • Construction : 9,5% • Service : 40,5% (dont 11,8 liés au tourisme)
– E0 = 59 ans
LE NEPAL (III)
• Une place originale dans le tourisme d’aventure à destination des PED : – Fermeture des frontières aux étrangers jusqu’en 1950 : contact tardif
avec la modernité et le tourisme – Une destination marginale à l’échelle mondiale : 380.000 visiteurs
(dont 100.000 indiens qui restent à Katmandou) - +/- 60e rang dans le palmarès mondial des destinations
– Invention et construction de la forme la plus achevée du trekking • Modèle pour des activités similaires dans d’autres régions du
monde • 100.000 trekkeurs par an : 25% des entrées, 40% des recettes du
tourisme, première ou deuxième source de devises (avec l’aide internationale)
• Une des principales destinations du tourisme d’aventure (avec le Maroc)
LA MISE EN TOURISME DU NEPAL (I)
• La phase pionnière (fin XIXe siècle – 1960) – Double intérêt des britanniques pour l’Himalaya (= frontière
septentrionale de l’Empire en Asie) • Contrôle des sommets et des routes entre l’Inde, le Tibet et la
Chine (face à expansion russe dans la région) • Engouement des alpinistes : tous les sommets des Alpes ont été
conquis …. et l’Himalaya porte les plus hauts sommets du monde – Fermeture des frontières du Népal dans le cadre d’un régime
autoritaire et isolationniste – Contournement du Népal par l’est depuis le Bengale
• A partir des stations d’altitude créées par l’administration coloniale (e.g. Darjeeling)
• Mobilisation de migrants saisonniers de la communauté Sherpa – Maîtrise des langues régionales : capables de négocier avec les
ethnies rencontrées – Expérience du portage en haute montagne – Formation aux techniques alpines …. avec séjour en Europe = constitution d’un groupe professionnel hautement qualifié
LA MISE EN TOURISME DU NEPAL (II)
• La phase initiale de développement (1950-1980) – Ouverture des frontières du Népal :
• Autorisation pour des expéditions étrangères (Herzog – Annapurna / Hillary – Everest) : énorme retentissement (renforcé par imaginaire de Katmandou et des sommets de l’Himalaya)
• Premier établissement hôtelier de luxe à Katmandou (Royal Hôtel) : lieu de rassemblement de l’aristocratie européenne et des alpinistes
• Première randonnée de touristes anglaises fortunées …. organisée par un ancien officier britannique (fin des années ’50)
• Première agence de trekking du Népal fondée par un britannique en relation avec T. Cook (1964)
– Katmandou : capitale du trekking et des hippies • Nouvelle base de départ pour les expéditions dans l’Himalaya • Haut lieu de la culture hippie :
– Climat libéral en matière de production et consommation de drogues – Station de repos, en altitude, sur la grande boucle de la route des
Indes (Turquie – Népal)
LA MISE EN TOURISME DU NEPAL (III) – Monopole du portage par la communauté Sherpa avec 3 modèles de référence :
• Economie de marché : fidélité à la loi de l’offre et de la demande • Organisation des équipes selon le modèle de l’armée britannique : 1 chef
qui ne porte rien … puis les porteurs et les cuisiniers • Filière familiale d’emploi : privilégie les frères et la belle-famille dans le
constitution des équipes
LA MISE EN TOURISME DU NEPAL (IV) • Croissance et diversification (1980-2000)
– Tendances de fond • Essor spectaculaire du tourisme de trekking :
– Nouvelles lignes aériennes, diminution du prix du voyage, dévaluation de la roupie
– Apparition de TO spécialisés en Europe et aux Etats-Unis • Elargissement de l’espace touristique du trekking • Expulsion des hippies par le gouvernement népalais (1978)
– L’entrepreneuriat Sherpa : • Hommes : création d’agences de trekking, aménagement d’auberges dans
leurs villages, location de yacks pour le transport du matériel de trekking, …
• Femmes : gestion des auberges, vente de souvenirs tibétains, location de matériel de montagne … souvent abandonné par les expéditions précédentes