1. Principes, pratiques et normes 19 - UNESDOC...

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1. Principes, pratiques et normes www.unesco.org/shs/regards Janvier – mars 2008 Le magazine du Secteur des sciences sociales et humaines de l’unesco p. 4 Promouvoir des principes, des pratiques et des normes éthiques : La gestion de l’eau inquiète les experts / p. 5-10 Orienter la recherche vers l’action au service des populations : L’Inde accueille le 2 e Forum des ministres d’Asie du Sud • des séminaires du most en Afrique de l’Ouest • Le vieillissement des populations à l’ordre du jour de l’agenda • Porto Alegre,capitale des villes à visage humain • Le code mondial contre le dopage révisé à Madrid / p. 11-15 Contribuer au dialogue des civilisations et des cultures : Vers une coalition internatio- nale des villes contre le racisme • Des sondages utilisés dans la recherche sur la sécurité humaine en Chine • Nouveau succès de la Journée mondiale de la philosophie • Le rôle des institutions africaines de droits humains en débat au Caire / p. 28-29 Publications / p. 30-31 La tribune des lecteurs / p. 32 Commémoration du 60 e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme • Agenda 2008 , ANNÉE DE LA TERRE p. 3 19 SOMMAIRE Mobiliser les sociétés pour s’adapter au changement climatique ENTRETIEN p. 16-17 Koïchiro Matsuura : « Les sciences sociales et humaines jouent un rôle indispensable. » DOSSIER p. 18 à 27 Zoom sur les Philippines

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1. Principes, pratiques et normes

www.unesco.org/shs/regards

Janvier – mars 2008Le magazine du Secteur des sciences sociales et humaines de l’unesco

p. 4 Promouvoir des principes, des pratiques et des normes éthiques : La gestion de l’eau inquiète les experts / p. 5-10 Orienterla recherche vers l’action au service des populations : L’Inde accueille le 2e Forum des ministres d’Asie du Sud • des séminaires

du most en Afrique de l’Ouest • Le vieillissement des populations à l’ordre du jour de l’agenda • Porto Alegre, capitale des villes à visage humain • Le code mondial contre le dopage révisé à Madrid / p. 11-15 Contribuer au dialogue des civilisations et des cultures : Vers une coalition internatio-nale des villes contre le racisme • Des sondages utilisés dans la recherche sur la sécurité humaine en Chine • Nouveau succès de la Journée mondialede la philosophie • Le rôle des institutions africaines de droits humains en débat au Caire / p. 28-29 Publications / p. 30-31 La tribune des lecteurs /p. 32 Commémoration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme • Agenda

2008, ANNÉE DE LA TERRE p. 3

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Mobiliser les sociétés pour s’adapter au changement climatique

ENTRETIEN p. 16-17Koïchiro Matsuura :« Les sciences sociales et humaines jouentun rôle indispensable. »

DOSSIER p. 18 à 27

Zoom sur les Philippines

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Chaque début d’année est l’occasion de se souhaiter le meilleur pour les jours et mois à venir. Plusqu’une tradition à laquelle il faudrait se plier, ce rituel est avant tout un plaisir car il est la promesseque l’on se fait tous, au même moment, de se bâtir, individuellement et collectivement, une viemeilleure.

En ce début 2008 – déclarée année de la Terre par les Nations Unies –, je veux souhaiter le plus beaudes avenirs à tous les Terriens, même si je mesure l’immense travail qu’il nous faut accomplir pourrendre cet avenir possible.

Ce premier numéro de l’année 2008 est en effet l’occasion de rappeler l’urgence de prendre au plusvite conscience de la fragilité de notre écosystème et de la responsabilité des humains que noussommes dans la protection de notre environnement et de notre bien le plus précieux : la vie.

Du nord au sud de la planète, le changement climatique est bel et bien en cours. Il ne sert à rien de lenier. Si l’on n’agit pas au plus tôt, les conséquences, à court et moyen termes, seront dévastatrices pourles plus vulnérables d’entre nous. Par endroit, l’évolution du climat a, en effet, déjà, un impact sérieuxsur les moyens de subsistance des plus pauvres. Cette réalité est l’affaire de tous.

En changeant d’année, il nous faut donc aussi accepter de changer de comportements et peut-êtremême d’époque. Fini le temps de l’insouciance pour ceux qui pensaient pouvoir encore se le permettre.On le sait : les applications des progrès scientifiques et techniques n’ont pas que des conséquencespositives. Et lorsqu’elles sont positives, ces conséquences sont bien loin d’être partagées par tous.

Pour l’unesco qui, en 2008, s’engage dans un nouveau cycle, après l’adoption, en octobre dernier, deses orientations stratégiques pour les six ans à venir, il s’agit dès aujourd’hui de mieux mettre ensynergie les actions qu’elle conduit dans le domaine des sciences naturelles et dans celui des sciencessociales et humaines. Comme l’explique le Directeur général de l’Organisation, dans ce numéro : « Ledéveloppement suscité par le progrès scientifique ne peut être durable que si l’on tient compte de sesdimensions éthiques et humaines. »

Mettre la science au service de la lutte contre la pauvreté, faire en sorte qu’elle soit résolument auservice de la paix : tel sera notre principal objectif. Pour cela, il nous faudra dépasser nos propres fron-tières, en acceptant d’évoluer sans cesse comme le fait ce magazine depuis plusieurs mois afin demieux rendre compte des activités développées par le Secteur des sciences sociales et humaines sur lessujets qui préoccupent ses principaux artisans et partenaires.

Ainsi, si la structure du journal n’est pas totalement bouleversée, des changements sont encoreopérés : une rubrique s’installe (La tribune des lecteurs), tandis que d’autres changent de nom pourmieux incarner nos principales lignes d’action (Promouvoir des principes, des pratiques et des normeséthiques / Orienter la recherche vers l’action au service des populations / Contribuer au dialogue descivilisations et des cultures, ainsi qu’à une culture de la paix).

Ce début d’un nouveau cycle est également l’occasion de lancer une série de dossiers pour explorer laplace occupée par les sciences sociales et humaines au sein des Commissions nationales pour l’unesco.Le premier volet est consacré à l’une des plus anciennes : celle des Philippines qui, en la matière, béné-ficie d’une expérience exemplaire.

Ni modèle à suivre, ni leçon à donner : l’idée-force et la grande résolution de shs Regards, en ce débutd’année, demeure de partager. ¶

Pierre SanéSous-Directeur généralpour les sciences socialeset humaines

Afin de protéger l’environnement, shs Regards est imprimé sur du papier à 80% recyclé.

shs Regards est le nouveau nom de la shs Newsletter. Ce bulletin d’information trimestriel présente divers aspects de l’action menée par l’Organisation desNations Unies pour l’éducation, la science et la culture (unesco) dans le domaine des sciences sociales et humaines. Il est également disponible en anglais et enrusse sous forme électronique (www.unesco.org/shs). Les articles peuvent être reproduits à condition qu’ils soient accompagnés de la mention « reproduit deshs Regards» en précisant la date, le numéro et, le cas échéant, le nom de l’auteur de l’article. © unesco, 2008. issn 1819-9704.

Directeur de publication : Pierre Sané. Rédactrice en chef : Cathy Bruno-Capvert. Comité de rédaction : Mimouna Abderrahmane, Yu Abiko, Khaled Abu-Hijleh, ÉliseAuvachez, Caroline Bacquet, Kristina Balalovska, Coraline Bardinat, Diana Body-Lawson, John Crowley, Irakli Khodeli, Jun Morohashi, Antoine Pécoud, Vieux Savané,Mebrak Tareke, Petra Van Vucht Tijssen.Conception graphique et réalisation : Atelier Takavoir + Anne Drezner. Illustration : Popay. Impression : OTT imprimeurs, 2008.

Mettre la science au service de la paix

« Mettre la science au service dela lutte contrela pauvreté,faire qu’ellesoit au servicede la paix :tel est notreprincipalobjectif. »

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Mobiliser les sociétés pour s’adapterau changement climatiquePrésentée fin 2007, la stratégie de l’unesco pour faire faceaux défis du changement climatique a pour objectif d’aiderles États membres à s’adapter à ces changements par ledéveloppement des connaissances scientifiques, mais aussipar des choix techniques et politiques guidés par desvaleurs éthiques.

« S’adapter au changement climatique, ce n’est pas un défi technique,mais quelque chose qui engage la société au sens le plus large. »

S’exprimant ainsi devant le Conseil exécutif de l’unesco, lors dudébat thématique que ce dernier consacra à ce sujet en octobredernier, le Professeur Rajendra Pachauri soulignait un enseignementessentiel des travaux du Groupe d’experts international sur l’évolu-tion du climat (giec), qu’il préside : face à l’ampleur des changementsclimatiques qui interviendront très probablement à moyen terme, ilne s’agit désormais plus de prévoir ou de prévenir mais de s’adapter.

Or, dans l’objectif d’adaptation, qui occupe une place centrale dansla stratégie de l’unesco pour répondre aux défis du changementclimatique, les questions sociales et humaines sont essentielles.

Selon les travaux publiés par le giec en 2007, le niveau de la merdevrait en effet monter de 20 à 60 cm d’ici la fin du 21e siècle et la température moyenne de la planète s’élever de 1,8 à 4°C.Les conséquences dépendront des choix d’aménagement dictés parla capacité financière de chaque société ainsi que par sa capacitépolitique à intégrer le risque dans le débat public et dans la décisioncollective. Car s’il existe des réponses,les plus évidentes, tel que rehausserles digues, ne sont pas forcémentles plus efficaces.

« Chacun pour soi »Techniques et politiques, les choixd’aménagement sont égalementéthiques. En effet, si la modélisa-tion détaillée des effets du change-ment climatique dans les différentspays et régions reste lacunaire, unechose est certaine : les impacts neseront pas également répartis. Certaines sociétés, certains écosys-tèmes sont plus vulnérables que d’autres, et, face au changementclimatique, le « chacun pour soi » aggravera les inégalités.

Qui doit assumer quoi, s’agissant de la responsabilité communemais différenciée qu’ont assumée les signataires de la Conventioncadre sur le changement climatique (cccc), adoptée à Rio de Janeiro(Brésil) en 1992 ? Cette question éthique était au cœur du dialogueorganisé par l’unesco à Bali, le 14 décembre dernier, dans le cadre de

la Conférence des parties de la cccc. Invités à réfléchir sur « l’articula-tion des sciences et de l’éducation pour affronter les défis du chan-gement climatique », Patricio Bernal, Sous-Directeur général del’unesco pour la Commission océanographique intergouvernemen-

tale, Johan Hattingh, professeur àl’Université de Stellenbosch (Afrique duSud) et membre du bureau de la comest,et Timmons Roberts du Collège Williamand Mary (États-Unis) ont tous soulignéque le changement met en jeu des valeursdont les sciences sociales et humainesdoivent rendre compte.

Outre la dimension éthique qui doitguider tous les choix d’adaptation, la stra-tégie de l’unesco met également l’accentsur le développement des connaissancesscientifiques, notamment sur les dyna-

miques des océans et sur les liens entre changement climatique etbiodiversité, ainsi que sur l’action contre les émissions de gaz à effetde serre, qui suppose un effort pédagogique de grande ampleur dansle cadre de la Décennie d’éducation au développement durable(2005-2014).¶Pour plus d’informations, merci de contacter :John Crowley, [email protected], tél. : +33 1 45 68 38 28

Manchot royal sur Crozet, l’une des bases australes d’où la France explore l’évolution du climat.

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Promouvoir des principes, des pratiques et des normes éthiques

2008 ANNÉE DE LA TERRE

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« Aujourd’hui, nous savons que le développement économique est une priorité mais qu’il ne doitpas mettre les ressources de la planète à trop rude épreuve. »Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’unesco.

10 novembre 2007, Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement.

Une rencontre organisée ennovembre 2007, à Beijing, a réuni des représentants du gouvernement,des experts et des étudiants inquietsface à la pénurie d’eau que connaîtla Chine, tandis qu’un mois plus tôt,à Paris, des experts alertaientsur la gestion de l’eau dans les zonesurbaines.

Alors que la pénurie d’eau devient unproblème de plus en plus inquiétant enChine, notamment dans les régions aridesde l’ouest du pays, le bureau de l’unesco àBeijing a organisé, fin 2007, un séminaireinternational sur l’éthique de la gestion desressources en eau qui clôturait deux annéesd’une intense activité de recherche.

Dans le cadre du programme pour lessciences sociales et humaines de l’unesco,un important travail de recherche a en effetété impulsé dans cette région du monde afinde contribuer à une meilleure connaissancedu phénomène et aider les pouvoirs publicsà prendre des décisions appropriées pourfaire face à la crise.

Deux partenariats ont ainsi été lancés. En2006, un premier projet a été engagé sur lesite pilote de Gansu avec l’appui de l’Institutde sciences géographiques et de recherchesur les ressources naturelles de l’Académie

chinoise des sciences. Puis, en 2007, encoopération avec le Centre pour la recherchesur l’eau de l’université de Beijing, uneéquipe multidisciplinaire, composée d’hy-drologues et de philosophes, a étudié lesproblèmes d’éthique de l’environnement liésà la gestion des ressources en eau sur le sitede Yulin.

Encourager des pratiques équitablesLe séminaire organisé en novembre dernier,à Beijing, avait pour objectif de discuter lesconclusions de ces deux études, mais égale-ment d’encourager des pratiques plus équi-tables et éthiques de gestion de l’eau enaccord avec les réalités socio-économiquesd’un pays dont la culture est aussi celle desrizières.

Parmi les 80 participants, de nombreuxuniversitaires chinois et de la communautéinternationale, des représentants du gouver-nement, des experts en éthique des scienceset des étudiants de l’Université de Beijingont mis en lumière l’importance de ce sujetpour la Chine et les difficultés qu’ellerencontre pour faire face aux défis posés parla pénurie d’eau.

Ces difficultés ne sont cependant pasl’apanage de ce pays. Un mois auparavant,au siège de l’unesco à Paris, les participantsà un symposium international, organisédans le cadre du programme des sciencesnaturelles de l’unesco, soulignaient combienle problème de la gestion de l’eau se poseavec acuité dans toutes les zones urbaines.Selon eux, l’urgence est grande d’en prendreconscience et d’engager un effort concertéqui croise les approches scientifiques, socialeset institutionnelles. ¶

Pour plus d’informations sur le séminaire de Beijing,merci de contacter :Karin Czermak, [email protected],tél. : +86 10-65322828 Ext.158

Pour plus d’informations sur le symposium de Paris :[email protected]

La gestion de l’eau inquiète les experts

ÉTHIQUE

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Promouvoir des principes, des pratiques et des normes éthiques

Le bureau de l’unesco

à Moscou s’est associéà plusieurs agences dusystème des NationsUnies pour publier la1re étude détaillée surla situation actuelle etles perspectives pourles systèmes nationauxde protection desdroits humains de la dignité en biologieet en médecine dansles pays de laCommunauté des Étatsindépendants. ¶

Pour télécharger cetteétude en anglais ou russe :www.unesco.ru

Étude éthique desrecherches biomédicalesdans les pays de la cei

360 p., unesco, unicef,

pnud, Banque mondiale,oms, 2007.isbn 978-5-98240-033-8

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Les programmes scientifiquesde l’unesco s’engagentLes présidents des 6 programmes scienti-fiques de l’unesco

(coi, pisf, picg, phi, mab

et most), réunis à Parisles 22 et 23 octobre2007, ont adopté unedéclaration conjointe à l’intention duDirecteur général etdes États membres del’Organisation danslaquelle ils considèrentle changement clima-tique mondial comme« un sujet de préoccu-pation majeur pourtous les programmesscientifiques inter-gouvernementaux etinternationaux. »

Soulignant la nécessitéde tenir pleinementcompte, dans les actionsà venir, des importantesréalisations déjàaccomplies par leursprogrammes respectifsen vue du progrès de larecherche scientifique,de la liaison entresciences et politiquespubliques, du renforce-ment des capacités des pays, ou encore de la réalisation desObjectifs du Millénairepour le développement,ils se sont notammentengagés à renforcerl’action destinée àrépondre aux besoinsde l’Afrique et la contri-bution « de premierplan » apportée à desinitiatives telles quel’onu-Océans, l’onu-Eau et l’onu-Énergie. ¶

Plus d’informations :www.unesdoc.unesco.org

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La science et la technologie au service d’un développement durable pour tousLes ministres desSciences de 48 pays se sont réunis à Paris,les 26 et 27 octobre2007, pour débattre dela façon dont la scienceet la technologiepeuvent contribuer au développementdurable, et définir lerôle de l’unesco dansce domaine. Au total,98 pays étaientreprésentés lors decette rencontreorganisée durantla 34e Conférence

générale de l’unesco.Les débats, divisés en 4 sessions, s’appuyaientsur les résultats d’uneétude d’évaluation des priorités qui avaitété adressée à tous les participants parl’unesco. Tous lesparticipants ont insistésur la « nécessité » de renforcer lacoopération,l’enseignement,la formation etles moyens dévolusaux sciences, tels le

ministre du Sri Lanka,ou encore celui duTadjikistan qui a considéré que « la science constitue la base dudéveloppementd’une société ».Un communiqué finala été adopté appelant,notamment, l’unesco

à porter le débatà l’Assemblée généraledes Nations Unies. ¶

Pour plus d’informations,merci de consulter :www.unesco.org/science

L’Inde accueille le 2e Forum des ministres d’Asie du SudCréé au Pakistan en 2006, le Forum des ministres duDéveloppement social d’Asie du Sud se tiendra à New Delhi(Inde), les 5 et 6 mars prochains, et fera une large place au débat sur le droit à l’information dans le cadre de la réflexion sur l’enjeu de resserrer les liens entre recherche et politiques sociales.

C’est à New Delhi, en Inde, que le 2e Forum des ministres du dévelop-pement social d’Asie du Sud se tiendra, les 5 et 6 mars 2008.

Cette rencontre, co-organisée par le ministère du Développementdes Ressources Humaines et la Commission nationale de l’Inde avecl’unesco et le Conseil indien de recherche en sciences sociales(icssr), s’intègre dans le cadre des activités du programme pour lagestion des transformations sociales de l’unesco (programme most)et portera sur l’établissement et le renforcement des liens entre larecherche en sciences sociales et l’élaboration des politiquespubliques, thème central de ce programme.

Créé à Bhurban (Pakistan) en 2006, ce Forum régional mettranotamment à l’ordre du jour le défi que constitue l’accès à l’informa-tion pour tous. Au-delà du débat sur la meilleure manière de faciliterla transmission des résultats de la recherche aux décideurs poli-tiques, c’est de l’accès des populations aux informations qui lesconcernent qu’il sera principalement question. Ce dernier constitue,en effet, un enjeu sur lequel l’Inde pourra témoigner.

Dans ce pays, une nouvelle législation a été mise en place, en 2005,visant à faciliter l’accès des citoyens aux informations détenues par legouvernement ou les institutions publiques. Cette loi a ainsi consa-cré le droit à l’information de chaque citoyen et l’obligation pour legouvernement de s’y soumettre. Des structures spécifiques ontmême été prévues, telles que la création d’une commission centralede l’information ou encore la nomination d’officiers chargés de cettefonction.

Cette deuxième édition du Forum des ministres du Développe-ment social d’Asie du Sud s’inscrit donc pleinement dans le prolon-gement du premier débat qui s’était tenu au Pakistan, en 2006, avecle soutien du Programme des Nations Unies pour le développement.Les représentants des gouvernements du Bangladesh, de l’Inde, desMaldives, du Népal, du Pakistan et du Sri Lanka s’étaient alorslonguement penchés sur la contribution des mécanismes de respon-sabilité publique à l’amélioration des services sociaux en Asie, ens’appuyant notamment sur les expériences menées dans les autresrégions.

Dans une déclaration commune, fixant un cadre politique etpermettant la pérennisation du Forum, les participants s’étaientnotamment engagés à améliorer les consultations et les échangespropices à l’efficacité des politiques sociales, à promouvoir des poli-tiques du développement qui en intègrent toutes les dimensionshumaines, à lutter contre la pauvreté et à favoriser la solidarité. ¶Pour plus d’informations, merci de contacter :Marina Faetanini, [email protected], tél. : + 91 11 26 71 30 00

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

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Orienter la recherche vers l’action au service des populations

Le droit des citoyens à accéder à l’information sera au cœur des débats de New Delhi

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Lancé en 2005, le cycle des séminairesnationaux du most sur « les défis del’intégration régionale en Afrique del’Ouest » s’achève sur la perspectived’une conférence de synthèse fin2008 et la création d’un Institut derecherche ouest africain au Cap Vert.

Début 2008 devaient se tenir, au Libéria etau Nigéria, les deux ultimes séminairesnationaux organisés dans le cadre du projetsur l’intégration régionale en Afrique del’Ouest développé par le Secteur des sciencessociales et humaines de l’unesco depuis 3 ans.

Cet ambitieux pari de faire le tour des 15États membres de la Communauté écono-mique des États d’Afrique de l’Ouest (cedeao)pour examiner les défis posés par l’intégra-tion de chacun d’eux dans l’espace de coopé-ration régional créé en 1975 devait doncs’achever dans le pays où siège la cedeao. Auplus près de l’institution qui incarne le sujet.

Une conférence de synthèse en 2008Ces séminaires ne devaient cependant passonner l’heure du bilan. Loin de là. Lasynthèse aura lieu plus tard dans l’année, àl’occasion d’une conférence qui se tiendra àla veille du prochain sommet des chefsd’États de la cedeao, fin 2008.

En attendant, comme dans les 13 autrespays ayant hébergé ce type de rencontre, lesprincipaux acteurs libériens et nigérians dudéveloppement économique, social et cultu-rel allaient se mettre autour d’une mêmetable et échanger avec les coordinateurs desséminaires des pays voisins.

Au programme : l’exploration des spécifici-tés et de l’engagement de ces États dans unprocessus qui, malgré ses lenteurs et seséchecs, continue de représenter une voiepour répondre aux attentes et aux besoinsdes populations ouest africaines.

Derniers à s’être tenus fin 2007, les sémi-naires de la Côte d’Ivoire, de la Sierra Leoneet de la Guinée-Bissau avaient permis unéchange franc sur les réalités. Ainsi, en

Guinée-Bissau, les débats ont fait une largeplace aux conséquences des conflits ayantmarqué le territoire. Le rôle des langues, del’éducation et des forces armées dans leprocessus d’intégration a également étélonguement discuté, mettant en lumière lesspécificités d’un pays qui souffre de l’exodede ses cadres.

En Sierra Leone, également meurtrie parles conflits, la question de la citoyenneté etde la survie de l’État-nation a été au cœurdes discussions, qui ont fait une large placeau rôle des femmes dans la sortie de crise.

L’intégration : « un impératif catégorique »La question des ressortissants étrangers a,

quant à elle, occupé une bonne partie desdébats du séminaire d’Abidjan, éclairant surla crise qui secoue la Côte d’Ivoire. Leconcept d’« ivoirité », qui a contribué àbrouiller l’image de cette terre d’immigra-tion, a ainsi été convoqué et dépouillé de seshabits xénophobes pour être posé au mêmetitre que la « francité » ou la « sénégalité ».

L’urgence d’une véritable politique d’inté-gration régionale étant revendiquée, lesdifférents acteurs ont promu la cohabitationdes cultures à l’intérieur d’un espace socialapaisé. Des interrogations critiques n’ontpourtant pas manqué, puisqu’il était ques-tion de cerner les obstacles à la réalisationd’un objectif présenté comme « un impératifcatégorique ».

Un accent particulier a ainsi été mis sur ledéficit d’engagement des acteurs politiquesafricains, contrairement aux populationslocales qui ont développé une multituded’initiatives visant à faciliter les relationséconomiques, socio-culturelles et politiquesavec les communautés des pays voisins. Unappel pressant a été lancé en direction desacteurs concernés pour les exhorter à faireque la recherche précède et accompagnetoute politique d’intégration régionale. ¶Pour plus d’informations, merci de contacter :Boubacar Barry, [email protected],tél. : +221 849 23 04

Fin des séminaires du mosten Afrique de l’Ouest

INTÉGRATION RÉGIONALE

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Orienter la recherche vers l’action au service des populations

Agir avec les élus contre la traite des humainsLes 6 et 7 novembre2007, une campagnede sensibilisation sur la traite des êtreshumains en Afriqueaustrale a été menéeen direction desresponsablespolitiques de plusieurspays ayant fait l’objetd’études conduites etpubliées par l’unesco,dans le cadre de sonprogramme de luttecontre l’extrêmepauvreté.Des parlementairesd’Afrique du Sud,du Lesotho et duMozambique ontainsi participé à desrencontres durantlesquelles les résultatsde ces études leur ontété restituées afin deles sensibiliser aux causes du trafictelles que la pauvreté,les inégalités, lesdiscriminations, lemanque d’opportunitéséconomiques etcertaines pratiquessocioculturelles nocives.Ils se sont tous engagésà accueillir au sein de leurs parlementsrespectifs, en 2008,les chercheurs ayantréalisé ces enquêtespour que ces derniersprésentent leursrecommandations

à un maximum d’élusde leurs pays.Les parlementsnationaux ont en effetun rôle crucial à jouerdans l’éradication de cette pratique etla lutte pour le respectdes droits humains.Ils peuvent débattre,adopter et amender leslégislations nationaleset les politiques afin de se conformer aux standardsinternationaux et enparticulier au Protocoledes Nations Unies visantà prévenir, réprimer et punir la traite despersonnes, notammentdes femmes et desenfants.Au total, dans le cadrede ce projet de l’unesco

contre la traite des êtreshumains en Afrique,six pays ont déjà faitl’objet d’une étude decas dont les résultatsont été publiés :l’Afrique du Sud,le Bénin, le Lesotho,le Mozambique,le Nigéria et le Togo.¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Saori Terada,[email protected],tél. : +33 1 45 68 40 86

Pour télécharger ces études :www.unesco.org/shs/humantrafficking

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1. Principes, pratiques et normes

Du 6 au 15 février prochains,chercheurs, représentants desgouvernements, de la société civile et du secteur privé seront réunis ausiège des Nations Unies, à New York,pour une rencontre de la Commissionpour le développement social quiabordera notamment la question du vieillissement des populations.

Quelque soit la manière d’aborder la question– le financement des retraites, la transmis-sion des savoirs, le dialogue intergénération-nel, le droit au logement, l’accessibilité detous à la santé ou encore le marché desseniors – le vieillissement des populationsfait régulièrement la Une de l’actualité, enparticulier dans les pays les plus développés.

L’allongement de la durée de la vie estégalement à l’ordre du jour de plus en plusde réunions internationales. La prochainesession de la Commission des Nations Uniespour le développement social, qui se tiendradu 6 au 15 février 2007 au siège de l’onu àNew York, sera ainsi pour partie consacrée àce thème, tout comme l’a été la conférenceorganisée à l’initiative de la Commissionéconomique des Nations Unies pour l’Europequi s’est tenue, fin 2007, à León (Espagne).

De Madrid…Du 6 au 8 novembre dernier, ministres, secré-taires d’État, représentants de l’ocde, del’oms, du Conseil de l’Union Européenne etde la société civile se sont en effet réunispour exposer les grandes lignes des défisposés par le vieillissement des populationset suggérer les réponses que peuvent yapporter les politiques publiques.

Organisée avec le soutien du gouverne-ment espagnol, cette rencontre avait pourobjectif d’évaluer le chemin parcouru depuisl’adoption, en 2002, du Plan d’action inter-national de Madrid sur le vieillissement, quia posé les bases de l’action internationaledans ce domaine. Cent dix-sept recomman-dations à destination des décideurs poli-

tiques internationaux avaient alors étéadoptées relatives aux personnes âgées etau développement, à la santé ainsi qu’à lamise en place d’un environnement plusfavorable aux aînés. La stratégie européenned’exécution de ce plan, adoptée la mêmeannée à Berlin, précisait que ces change-ments démographiques sans précédentposent des défis multiples mais représententautant d’opportunités pour nos sociétés.

La rencontre de León s’inscrivait dans lacontinuité de cette réflexion. Les partici-pants s’y sont accordés sur les changementsnécessaires pour favoriser des sociétés véri-tablement « pour tous les âges », allant de lapromotion d’un vieillissement « actif », auxmesures de formation continue, en passantpar la mise en place d’une solidarité intergé-nérationnelle, de systèmes de santé plusefficaces et d’une gestion plus individualiséedes transitions de vie. La Déclaration minis-térielle, adoptée à l’issue de cette confé-rence, rappelle que « la recherche est vitalepour l’élaboration de politiques et d’actions

efficaces ». Précisant qu’il faut « renforcer lesinfrastructures de recherche et la coopéra-tion intersectorielle », elle préconise ainsi lerenforcement de la coopération entre tousles acteurs du développement social, ycompris la société civile et le secteur privé,et insiste sur la nécessité d’un cadre éthiquebasé sur les droits humains.

… à New-YorkDe nombreux participants à cette rencontredevaient se retrouver à New York pourprolonger le débat sur la mise en œuvre duPlan d’action de Madrid. Organisée à l’initia-tive du Département des affaires écono-miques et sociales des Nations Unies(undesa), cette réunion devrait égalementpermettre de renforcer la coopération entrel’undesa, point focal des Nations Unies surles questions relatives au vieillissement despopulations, et le programme sur la gestiondes transformations sociales de l’unesco

(most) qui, en 2006-2007, avait fait de cesujet la priorité de ses travaux pour la régionEurope/Amérique du Nord. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Cecilie Golden, [email protected],tél. : +33 1 45 68 45 23

Le vieillissement des populations à l’ordre du jour de l’agenda international

TRANSFORMATIONS SOCIALES

Des changements sont nécessaires pour favoriser des sociétés « pour tous les âges ».

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La Revue internationaledes sociétés multi-culturelles (ijms), éditéepar l’unesco, vient depublier un article quisouligne combien lemanque de reconnais-sance des qualifica-tions des travailleursmigrants est unproblème pour lesprofessionnels despays en développe-ment souhaitant

travailler à l’étranger.Selon l’auteur, cettereconnaissance consti-tue une solution-clépour assurer une plusgrande mobilité dutravail, tant dans l’inté-rêt des migrants quedes pays d’accueil. ¶

Pour lire cet article (en anglais) :www.unesco.org/shs/ijms/vol9/issue1/art5

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Porto Alegre, capitale des

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

En février 2008, des milliers d’acteurs du développementdurable devaient se retrouver au Brésil pour la 1re conférencemondiale dédiée aux expériences innovantes en matièred’intégration de la diversité des populations dans les villes.

Déjà figure de « l’Autre monde possible », la ville de Porto Alegresera-t-elle, cette année, le rendez-vous incontournable de tous ceuxqui rêvent d’une ville à visage humain ? Du 13 au 16 février 2008, lacité brésilienne, réputée pour ses Forums sociaux, accueillera la 1re

Conférence mondiale sur le développement des villes, placée sous lethème « Innovation démocratique et transformation sociale pourdes villes inclusives du 21e siècle ».

Au programme : 4 conférences magistrales et autant de tablesrondes, 40 ateliers et autant de panels, 160 communications, 20mini-cours et une exposition de projets novateurs de villes et d’en-treprises socialement responsables, organisée par les fédérationsdes communes des 26 États du Brésil. Au total : pas moins de 400heures d’activités pour rythmer 4 jours de travaux.

En réunissant, en un même lieu, les diverses initiatives d’innovationet de transformation sociale qui ont surgi ces dernières années dans lemonde entier, Porto Alegre offre un cadre unique de réflexion collec-tive et d’échanges d’expériences, permettant une approche du déve-loppement des villes plus systémique autour de 4 thèmes centraux :• droit à la ville (politiques locales sur les droits et les responsabilités

des citoyens) ;• gouvernance et démocratie dans les villes (expériences novatrices

en gestion et participation démocratique) ;• développement local dans les villes ;• et durabilité et ville-réseau.

Autant de thèmes qui permettront d’aborder les questions relativesaux genres, à la pauvreté, à la jeunesse, aux migrants, au travailinformel, à l’environnement et à la violence. Mais, surtout, autant desujets que l’unesco s’emploie, depuis longtemps, à explorer, àtravers son programme sur les sciences sociales et humaines.

Pour l’Organisation, soutenir cet événement sans précédent, auxcôtés de l’onu-habitat, de la Banque interaméricaine de développe-ment et de la Banque mondiale, s’est donc imposé comme une û

La 6e Rencontreinternationale sur lagestion des centreshistoriques de LaHavane s’est tenue du 4 au 6 décembredernier à Cuba.Organisée par lacélèbre Oficina delHistoriador, ce rendez-vous annuel desacteurs d’unetransformation desvilles respectueuse dupatrimoine historique,culturel et social, avait

cette année pourthème « Innovation et diversité : le défi degénéraliser les bonnespratiques ».Premier partenaire de cette rencontre,l’unesco y étaitreprésentée parHerman van Hooff,directeur du bureau deLa Havane, et par JulioCarranza, conseillerpour les sciencessociales et humainesau bureau de

Montevideo (Uruguay).Également partenaires,les experts du réseaulatino-américain duprogramme most

« Professionnels de laville », qui s’étaientréunis un mois plus tôten Argentine (lire ci-contre), ont participéactivement auxtravaux. Riches de septannées d’intenseactivité de recherche etd’échanges dans toutel’Amérique latine et les

Caraïbes, ces expertsont ainsi fait profiterles participants à larencontre de leurexpériences et de leursréflexions sur laformation des citoyenscomme enjeux de laréhabilitation dupatrimoine, l’approchesymbolique descentres historiques ouencore la nouvellenotion de « paysageculturel ». Ils ontégalement présenté

leurs analyses sur lesaspects opérationnelset politiques de la révitalisation dupatrimoine urbain afin d’avancer sur despolitiques alternativesde rénovation et devalorisation patri-moniale dans lecontexte urbain trèscomplexe aujourd’hui.Enfin, à l’invitation del’Union nationale desécrivains et artistes deCuba (uneac), ils ont

organisé une tableronde sur le thème de« Patrimoine, culture et gestion urbaine en Amérique latine »qui s’est tenue le 5décembre 2007. ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Germán Solinís,[email protected],tél. : + 33 1 45 68 38 37

Cuba accueille les acteurs de la transformation des quartiers historiques* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

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Pas moins de 400 heures de débats rythmeront la conférence.

Orienter la recherche vers l’action au service des populations

villes à visage humain

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û évidence. Et ce d’autant que l’étude des différentesmodalités de participation citoyenne au processus dedécision municipal est, par ailleurs, une composanteessentielle de l’activité de l’unesco, mandatée par l’onu

pour coordonner la « Décennie des Nations Unies pourl’éducation en vue du développement durable » :

Organisée à l’initiative de la mairie de Porto Alegre, duministère des Villes du Brésil et de la mairie de Rome, laConférence sera d’ailleurs ouverte par le Sous-Directeurgénéral de l’unesco pour les sciences sociales ethumaines, Pierre Sané, qui animera également avec laDirectrice exécutive de l’onu-Habitat, Anna Tibaijuka,l’une des principales tables rondes intitulée « Le droit àla ville : politiques locales sur les droits et responsabilitésdes citoyens ».

Un passage vers NanjingAu-delà de son soutien institutionnel et de sa contribu-tion à l’ouverture de cet événement, l’unesco a saisicette occasion pour renforcer partenariats et actions.

Ainsi, un des documents de référence, intitulé « Le droit à la ville :nouveaux défis et nouveaux partenaires », a été rédigé par leProfesseur Bernard Jouve, Président de la Chaire unesco del’Université de Lyon (France). Une session des agences du systèmedes Nations Unies, consacrée au développement d’indicateurs et decritères au niveau des Nations Unies pour une inclusion urbaine et lapromotion de villes pilotes, réunira les représentants de l’unesco, del’onu-habitat, de l’undesa et du Groupe de travail sur les villes.

Enfin, l’unesco pilotera directement plusieurs ateliers sur « Le

droit à la ville, initiatives de promotion de l’intégration, des droits etresponsabilités », « Les alliances locales pour l’accès à l’éducation et àl’autonomisation de tous les habitants de la ville », et sur le proces-sus de La Haye relatif à l’avenir des réfugiés et des migrations

En complément de ces plates-formes d’échange, qui permettrontaux Chaires unesco en sciences sociales et humaines de démontrercomment des liens entre recherche et définition de politiqueslocales peuvent être créés pour améliorer l’intégration sociale etspatiale de toutes les populations dans les villes, l’Organisationdevrait également soutenir la création d’une récompense internatio-nale pour « Les villes inclusives des Nations Unies », placée sousl’égide de l’onu-Habitat, en collaboration avec les Cités et gouverne-ments locaux unis (cglu).

À l’heure où nous mettions sous presse, la Conférence de PortoAlegre, destinée aux administrateurs publics, aux universitaires, auxspécialistes et à toutes les organisations œuvrant dans le développe-ment urbain durable, s’annonçait déjà comme un grand succès.

Ses nombreux partenaires – parmi lesquels des dizaines d’institu-tions nationales et internationales et plusieurs associations d’éluslocaux – avaient prévu d’y envoyer d’importantes délégations.

En mobilisant les villes du monde entier sur les questions d’inté-gration, Porto Alegre devenait un passage obligé vers Nanjing(Chine) où se tiendra, sur le même thème, la 4e session du prochainForum mondial de planification urbaine, en octobre 2008. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Brigitte Colin, [email protected], tél. : +33 1 45 68 37 54Marlova Jovchelovitch Noleto, [email protected], tél. : +55 61 210 63 518

Site web (en anglais, espagnol, français et portugais) : www.cmdc2008.com.br

Un kit intitulé Desquartiers historiquespour tous, contenantune brochure àl’intention des autoritéslocales et un guide destiné auxprofessionnels de

la ville, vient d’être éditéen français et en anglaispar le Secteur dessciences sociales ethumaines de l’unesco.Il étudie les défis etmoyens de revitalisationdes quartiershistoriques. ¶Pour se procurer ce kit,merci de contacter :Brigitte Colin,[email protected],tél. : +33 1 45 68 37 54Site web : www.unesco.org/shs/urban

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À l’occasion de la 7e réunion du réseaulatino-américain dumost « Professionnels dela ville », un séminaireinternational intitulé«Nouvelles compétencesprofessionnelles : lesdéfis de la formation »s’est tenu à l’Institutodel Conurbano del’Universidad NacionalGeneral Sarmiento(Argentine), en octobre2007.Cette rencontre, qui

a rassemblé desdécideurs politiques,des acteurs de lasociété civile, desuniversitaires et desexperts venus de toutel’Amérique latine,a permis de discuterles résultats desrecherches menées par cet institut et dedébattre des manièresd’organiser le cursusuniversitaire, laformation profession-nelle et les apports

de la pratique dans la production deconnaissances utiles à la compréhension et à la transformationde la ville.La réunion fut aussil’occasion d’établir le plan de travail duréseau pour 2008 etd’élire une nouvellecoordination. Assuréeces 4 dernières annéespar Rosaluz Mejia del’université iteso duMexique, cette

responsabilité revientdésormais à PauloCesar Pereira, analystedes processus deconstruction etprésident des étudessupérieures de laFaculté d’architectureet d’urbanisme del’Université de SãoPaulo (Brésil). ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Germán Solinís,[email protected],tél. : + 33 1 45 68 38 37

Villes : un réseau du most coordonné depuis le Brésil* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * ** * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

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Le lanceur de disqueVirgilijus Alekna arejoint l’équipe desChampions de l’unesco

pour le sport lors d’unecérémonie qui s’estdéroulée le 23 novembre2007, au siège del’Organisation à Paris.Neuvième championnommé dans cettefonction, l’athlètelituanien sera particu-lièrement associé aux activités del’Organisation visantà sensibiliser surl’importance del’éducation physique,en tant que disciplinescolaire obligatoire,et dans l’accomplis-sement d’uneformation de qualité.Élu « Meilleur athlète

masculin toutesdisciplines confondues »par l’Associationeuropéenne d’athlé-tisme en 2005, lechampion lituanien fut sacré deux foischampion olympique(2000 et 2004) et deux fois championdu monde (2003 et2005). ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Marcellin Dally,[email protected],tél. : +33 1 45 68 45 36

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Femmes et sport : créationd’un Observatoire en GrèceLe 5 novembre dernier,un accord a été signéentre le Gouvernementde la Grèce et l’unesco,entérinant la propo-sition de création d’unObservatoire sur lesfemmes, le sport etl’éducation physiqueadoptée, à l’unanimité,par la 34e Conférencegénérale de l’unesco.Pour les États membresde l’Organisation, cetteinitiative corresponden effet pleinementà la démarche des sciences sociales et humaines quiconsidèrent le sportnon seulement dans sa dimension éducative,mais aussi comme unfacteur contribuant audéveloppement de la

société. De fait, cetObservatoire pourraitaccroître la visibilité et renforcer lacoordination del’action de l’unesco

en faveur de l’égalitédes femmes dans le domaine du sportet de l’éducationphysique. Parmi lespremières initiatives de l’Observatoire :la mise en ligne d’unsite internet quis’intéressera au rôle et à la place accordéeaux femmes dans lespolitiques sportives. ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Marcellin Dally,[email protected],tél. : +33 1 45 68 45 36

Alekna nommé Championde l’unesco pour le sport

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Une version révisée du Code mondialantidopage a été adoptée lors de la 3e Conférence mondiale sur le dopage,à Madrid, en novembre 2007,résolvant certains points contestés et permettant un meilleur équilibreentre les droits et les responsabilitésdes athlètes.

Quasiment un an après l’entrée en vigueurde la Convention de l’unesco contre ledopage dans le sport, et 4 ans après l’entréeen vigueur du Code mondial antidopage,l’agence mondiale antidopage a entreprisune révision de ce code qui a été adoptée àl’occasion de la 3e Conférence mondiale surle dopage dans le sport organisée à Madrid(Espagne), du 15 au 17 novembre dernier.

Ce code est le document de base fixant lespolitiques et réglementations en matière delutte contre le dopage au niveau internatio-nal, la Convention de l’unesco permettant,quant à elle, aux gouvernements d’appliquerle Code auquel ils ne pouvaient être directe-ment parties.

Un système au-delà de tout soupçonDans la version précédente, une premièreviolation impliquait une interdiction de deuxans de tous les sports avec possibilité dedérogation lorsqu’aucune négligence oufaute de l’athlète a été observée. Une telledisposition, bien que permettant une harmo-nisation des codes sportifs, suscitait lacontestation car beaucoup trop générale. Lesmodifications visent à permettre une plusgrande flexibilité dans l’application du Code,avec la possibilité de pénalités réduites,lorsque c’est opportun, et de sanctions pluslourdes en cas de circonstances aggravantes.

Ainsi, ceux qui ont délibérément trichésubiront des pénalités financières et serontexclus de leur sport pour une période pro-portionnelle à la gravité de leurs actes. Deplus, les tribunaux nationaux ou la Courd’arbitrage du sport disposent d’un degré delatitude dans le choix des peines. Des amen-

dements ont également été adoptés pourprotéger la confidentialité des athlètes etl’intégrité du processus d’enquête pour s’assu-rer que le système est au-delà de tout soup-çon. Le succès des programmes antidopagedépend, en effet, du respect des principes dejustice et des droits humains fondamentauxcar ce sont bien les athlètes que ces prog-rammes cherchent à protéger.

Enfin, le Code précise désormais que lescandidatures pour les Jeux olympiques outout autre événement sportif majeur neseront acceptées que si elles émanent degouvernements ayant adhéré à la Conventioninternationale de lutte contre le dopage.Une mesure à laquelle l’unesco a fermementapporté son soutien qui permet de favoriserl’adhésion des gouvernements à la Conven-tion et d’assurer une réponse harmonisée audopage, respectant les droits fondamentaux. ¶Pour plus d’informations, merci de contacter :Paul Marriott-Lloyd, [email protected],Tél. : +33 1 45 68 45 33Site web : www.unesco.org/fr/antidoping

Le Code mondial contre le dopage révisé à Madrid

SPORTS

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Visuel de “Say no 2 doping”, une campagne de l’unesco

contre le dopage

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Orienter la recherche vers l’action au service des populations

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1. Principes, pratiques et normes

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Contribuer au dialogue des civilisations et des cultures

À la suite d’un appel lancé en 2004, par l’unesco, en directiondes municipalités locales, des coalitions de villes pourcombattre les discriminations ont vu le jour dans les 5 grandesrégions du monde et s’apprêtent à donner naissance à une vaste coalition internationale.

C’est en juillet 2008, à l’occasion du 3e Forum mondial des droitshumains organisé à Nantes (France) que sera officiellement lancée laCoalition internationale des villes contre le racisme et les discrimina-tions.

Le second semestre 2007 a en effet été l’occasion d’avancer rapi-dement dans la mise en place de ce réseau mondial qui devraitamplifier considérablement le travail engagé par les 5 coalitionsrégionales qui ont vu le jour depuis l’appel lancé aux autorités muni-cipales du monde entier par l’unesco en 2004.

En octobre dernier, les Secrétaires généraux des Commissionsnationales pour l’unesco les plus engagées dans le développementde ce réseau (Allemagne, Australie, Belgique, Canada et Israël) sesont ainsi réunis autour d’un petit-déjeuner auquel ils avaientconvié d’autres Commissions nationales présentes à Paris pour la 34e

session de la Conférence générale de l’unesco.Ce moment convivial a offert l’opportunité d’un échange d’idées

sur la meilleure manière de mobiliser partenaires gouvernementaux

et acteurs de la société civile autour de cette coalition mondiale quivise à devenir une plate-forme commune de solidarité contre leracisme et les discriminations.

Le même mois, une autre rencontre internationale, riche enpartage d’expériences, avait lieu à Melbourne (Australie), en parallèlede la 12e Conférence internationale du Metropolis. En coopérationavec la Commission australienne, l’Association des gouvernementslocaux de Queensland et la Coalition canadienne, l’expérience de lamise en réseau des villes pour lutter contre le racisme et lesdiscriminations était présentée aux représentants des municipalitésaustraliennes, tandis qu’à Jeju (Corée du Sud) un atelier était animépar les partenaires de la Coalition Asie-Pacifique afin de sensibiliserles participants au Congrès mondial du cglu.

Le Comité directeur de la Coalition européenne s’est, quant à lui,réuni à Graz (Autriche), en novembre 2007, afin de discuter d’un pland’action pour les années à venir. Entre autres décisions : celle deconstituer des groupes de travail thématiques et d’y inviter les villesmembres de la coalition intéressées par les questions liées à l’isla-mophobie, la santé ou le développement d’indicateurs d’évaluationdes politiques anti- discriminations. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Marcello Scarone Azzi, [email protected],tél. : +33 1 45 68 41 96

LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS

Vers une Coalition internationaledes villes contre le racisme

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Premier du genre dans le monde du sport et pourl’unesco, un accord decoopération dans la luttecontre la violence et leracisme dans le sport a étésigné le 23 novembre 2007,à Paris, entre l’unesco etle F. C. Barcelone.Paraphé par le président duclub catalan, Joan Laporta,et le Directeur général del’Organisation, KoïchiroMatsuura, en présence dereprésentants de la Fondationdu F. C. Barcelone, du Centreunesco de Catalogne etde la Commission nationaleespagnole pour l’unesco,ce partenariat s’attachera

également à mettre en œuvredes programmes visant àsensibiliser les jeunes contrele dopage ou à permettrel’éducation de jeuneshandicapés.Afin de définir les priorités et le calendrier des activitésconcrètes qui serontdéveloppées durant les cinqannées couvertes par cetagrément, les représentantsde l’Organisation et du Barçase réuniront au moins deuxfois par an. ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Djibril Kebe, [email protected],tél. : +33 1 45 68 17 41

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L’unesco et le Barça partenaires sur le terrainzoom

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GOUVERNANCE

Contribuer au dialogue des civilisations et des cultures

Des sondages utilisés dans la recherchesur la sécurité humaine en Chine

Dans le cadre du programme pour les sciences sociales et humaines de l’unesco, une vaste enquête a étémenée auprès de 2 000 personnesdans 10 provinces chinoises.

« Sécurité humaine et société harmonieuse :de l’opinion des populations aux politiquespubliques ». Tel était le thème de la confé-rence organisée, le 11 décembre 2007, par lebureau de l’unesco à Beijing et l’Universitéde Nankai de Tianjin. Cette rencontre clôtu-rait un projet de recherche sur la sécuritéhumaine en Chine mené par l’Institut socio-logique de l’Université de Nankai.

Lancée en 2006 par la réalisation d’unpremier sondage qualitatif, cette étude s’estpoursuivie en 2007 par une étude de la litté-rature et un second sondage quantitatif,réalisé à travers un questionnaire envoyé àplus de 2 000 personnes de 10 provinceschinoises afin d’analyser leur perception deleur propre sécurité et des politiques socialesactuellement en place dans le pays.

La conférence visait à évaluer les résultatsde cette recherche et à encourager ce typed’étude pour établir un dialogue avec lesdécideurs politiques. Au programme de laréunion : 4 débats avec des experts et des

représentants des ministères concernés.Après une présentation du projet de recher-che de l’Université de Nankai et de la métho-dologie utilisée, la matinée a ainsi étéconsacrée à la dimension économique de lasécurité et à ses bases fondamentales. Dansl’après-midi, les questions de sécurité person-nelle, collective et environnementale ont étéabordées et un professeur de l’Université deTokyo a partagé la conception de la sécuritéhumaine au Japon.

Tous les participants ont reconnu que leprojet de recherche mené par l’Université deNankai, dans le cadre du programme pourles sciences sociales et humaines de l’unesco,avait permis d’opérer des avancées significa-tives, débouchant, notamment, sur le lance-ment d’une vaste étude sociologique sur lasécurité humaine en Chine. La conférenceaura ainsi été déterminante pour la promo-tion de ce type d’étude ainsi que pour laformalisation du rapport entre sécuritéhumaine et politiques sociales. De l’avis detous, elle a posé les bases d’un dialogue cons-tructif avec le gouvernement chinois dansson ensemble sur ce sujet. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Ilaria Caraceni, [email protected],tél. : +8610-65327683-137

Un rapport intituléPromouvoir la sécuritéhumaine : Cadreséthiques, normatifs etéducatifs en Afriquevient de paraître.Disponible en anglais,cette étude de Jo-Ansievan Wyk propose uneanalyse en profondeurde la situation, recensantles menaces qui pèsentsur la sécurité humainepour les populationsafricaines en offrantdes pistes d’espoir. ¶

Pour commander ce document, merci decontacter :La section Sécuritéhumaine, démocratie et philosophie,peace&[email protected],tél. : + 33 1 45 68 45 54

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Appel à candidature

Éducation pour la paixTous les États membres ou associés de l’unesco, les organisations gouverne-mentales et non gouvernementales, ainsique les personnes ou organisations de la société civile travaillant en faveur de la culture de la paix ont jusqu’au 31 janvier2008 pour porter candidature au Prixunesco de l’éducation pour la paix 2008.Créé en 1980, ce prix récompense une activité particulièrement remarquable,visant à sensibiliser l’opinion publique et à mobiliser les consciences de l’humanitéen faveur de la paix, dans l’esprit de l’Acteconstitutif de l’unesco. Décerné tous les deux ans, il a été remis en 2006 au jugesri lankais Christopher Weeramantry. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :peace&[email protected],tél. : + 33 1 45 68 45 54

Télécharger les formulaires de candidature :www.unesco.org/shs/fr/prizes/peace_education

Les personnes sondées ont livré leur perception des politiques sociales en place dans leur pays

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Alors que l’étude de l’unesco surl’enseignement de la philosophiedans le monde 1 rencontre un très vifsuccès, l’édition 2007 de la Journéemondiale de la philosophie a unenouvelle fois confirmé l’intérêt dugrand public, et en particulier desétudiants, pour le débat d’idées.Retour sur les événements organisésà Paris et à Istanbul...

Temps fort de la mise en œuvre de la straté-gie de l’unesco en faveur du développementde la philosophie et de son enseignement àtravers le monde, la Journée mondiale de laphilosophie, célébrée chaque année, le troi-sième jeudi du mois de novembre, a déclinéune nouvelle fois en 2007 une large diversitéd’activités autour de thèmes philosophiquestout aussi divers.

Colloques et théâtre à ParisÉtaient au programme au Siège de l’unesco,à Paris, une série de colloques qui ontaccueilli un public nombreux et toujoursaussi intéressé et passionné. Un colloque sur« Les nouvelles pratiques philosophiques àl’école » s’est ainsi tenu, le 14 novembre2007, en présence de nombreux praticiens,enseignants et chercheurs en philosophieafin d’approfondir les résultats de l’étude La philosophie, une école de la liberté 1, entermes de promotion et d’encouragementde l’apprentissage du philosopher dès le plusjeune âge.

L’alliance naturelle entre l’art et la philoso-phie a ensuite marqué la célébration 2007puisque la parole philosophique a été miseen scène à travers un pièce de théâtre écritepar Alain-Didier Weil et mise en espace parDaniel Mesguich, sous le titre « Histoires dela pensée des Droits de l’Homme », commeun préambule au lancement, le 10 décembresuivant, de la commémoration du 60e anni-versaire de la Déclaration universelle desdroits de l’homme.

Enfin, c’est à travers la figure de FrantzFanon, que la philosophie a ouvert de nouveauxchemins pour la réflexion lors du colloqueorganisé les 30 novembre et 1er décembre2007, avec l’Université Paris VII, et qui propo-sait à tous de « Penser aujourd’hui à partirde Frantz Fanon ».

La Journée mondiale de la philosophie aensuite voyagé des rives de la Seine à celles duBosphore. Après le Chili et le Maroc, et avantl’Italie et la Russie, la Turquie était en effet, cetteannée, le pays hôte de l’événement « phare »organisé dans le cadre de cette célébration.

L’événement organisé les 22 et 23 novembre2007, à Istanbul, a été marqué par une trèslarge participation d’étudiants venus detoutes les universités de la ville pour partici-per aux diverses tables rondes et activitésproposées et rencontrer les nombreux philo-sophes venus du monde entier pour célébrerensemble la philosophie, à commencer parla philosophe turque Ioanna Kuçuradi, inspi-ratrice et organisatrice de cette célébrationd’envergure à laquelle un vibrant hommagea été rendu.

Innovations à IstanbulPremière initiative du genre depuis l’instau-ration d’une Journée de la philosophie, parl’unesco en 2002, un timbre spécial a étéédité par les services postaux de la Turquie,rencontrant un vif succès auprès des étu-diants qui, peut-être, pour l’occasion, renon-cèrent un temps aux sms et aux e-mail pourrenouer avec une forme de courrier plustraditionnelle afin d’échanger idées etimpressions.

Autre innovation de l’édition 2007 de laJournée mondiale de la philosophie : l’orga-nisation d’une table ronde qui a réuni desAmbassadeurs, délégués permanents auprèsde l’unesco, invités tout spécialement par laTurquie à prendre part aux débats philoso-phiques contemporains sur le thème de lagouvernance. Un nouveau regard porté surla philosophie qui aura beaucoup intéresséle public, nombreux et enthousiaste. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter:La Section sécurité humaine, démocratie et philosophie,philosophy&[email protected],tél. : 33 1 45 68 38 12

Site web de la Journée mondiale de la philosophie en Turquie : www.wpd2007.org

* * *1 La philosophie, une école de la liberté. Enseignementde la philosophie et apprentissage du philosopher : étatdes lieux et regards pour l’avenir, ouvrage collectif publié aux éditions unesco en anglais et en français.unesco 2007. isbn 978 92 3 204070 1

Nouveau succès de la Journée mondiale de la philosophie

CÉLÉBRATION

2008-2009 : réunions régionalessur la philosophieDès le mois d’avril 2008 et jusqu’à la fin del’année 2009, l’unesco organisera des réunionsrégionales de haut niveau sur l’enseigne-ment de la philosophie dans les 5 grandesrégions du monde : l’Afrique, l’Amérique latineet les Caraïbes, l’Asie et le Pacifique, l’Europeet l’Amérique du Nord, et le monde arabe.Objectif : partager les enseignements del’étude de l’unesco La philosophie, une écolede la liberté 1. Avec le soutien des Étatsmembres de l’unesco, cet ouvrage, déjàdisponible en anglais et en français, pourraitêtre publié dans d’autres langues. ¶

1. Principes, pratiques et normes

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1. Principes, pratiques et normes

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Le 10 décembre 2007, le Directeur général de l’unescoannonçait à Paris l’engagement de l’Organisation dans lacommémoration du 60e anniversaire de la Déclarationuniverselle des droits de l’homme. Quelques jours plus tôt,les participants à une conférence internationale organiséeau Caire (Égypte) souhaitaient que l’année 2008 soit« L’année de la démocratie et des droits humains en Afrique ».

Ministres chargés des Droits de l’Homme dans plusieurs gouverne-ments africains, Ombudsmen, Présidents et représentants d’institu-tions nationales, régionales et internationales ainsi que denombreux experts, tous engagés dans la défense des droitshumains, se sont retrouvés au Caire (Égypte), les 3 et 4 décembre

derniers pour une conférence placée sous l’égide du 60e anniversairede la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Officiellement intitulée « Démocratie et droits humains enAfrique : rôle des institutions de droits humains », la conférence,organisée par l’unesco et le Conseil national d’Égypte pour les droitshumains présidé par Boutros Boutros-Ghali, s’articulait autour deplusieurs thèmes explorant les multiples particularités et obstaclesà la promotion de la démocratie et des droits humains en Afrique.

On y a ainsi débattu sur « Le rôle de la femme dans la promotionde la démocratie et des droits humains », « Les droits humains,la démocratie et l’indépendance de la justice », « Le rôle des institutionsde droits humains pour promouvoir la démocratie et le développe-ment », « Droits humains démocratie et élections démocratiques »,ou encore sur « La culture de la démocratie et des droits humains ».

Cette rencontre de très haut niveau fut surtout l’occasion d’insis-ter sur le rôle que pourraient jouer les institutions nationales dedroits humains dans la promotion et la mise en œuvre de la Charteafricaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance, adoptéeen janvier 2007 à Addis Abeba (Éthiopie).

Cet instrument récent, qui vient consolider les objectifs denombreuses résolutions de l’onu et d’outils régionaux existants,apparaît comme un outil déterminant pour concrétiser les droitshumains partout en Afrique. Il vise à renforcer l’engagement desÉtats membres de l’Union Africaine (ua) en faveur de la protectionde la démocratie, d’une bonne gouvernance, et plus généralement dela mise en place d’États de droits, en mettant l’accent, dès sonpréambule, sur le besoin d’élections régulières, libres, justes et trans-parentes, ainsi que sur la nécessité d’appliquer des sanctions contreles « changements anticonstitutionnels de gouvernement qui û

Le rôle des institutions africaines de

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Réunion d’envergure exceptionnelle en ArménieLes 5 et 6 octobre 2007, des décideurspolitiques, des juristes et des expertsen droits humains de 35 pays se sontretrouvés à Yerevan (Arménie) pourparticiper à une conférence inter-nationale sur l’expérience de coopé-ration des Cours constitutionnelleset des Ombudsmen 1 pour garantir laprotection des droits humains.Cette rencontre – d’une envergureexceptionnelle – se tenait dans lecadre de la 12e Conférencescientifique annuelle, organisée par la Cour constitutionnelle de laRépublique d’Arménie, en coopéra-tion avec le Bureau pour la défense

des droits humains du pays.Soutenue par l’Organisation pour lasécurité et la coopération en Europe,le pnud et le bureau de l’unesco

à Moscou, cette réunion a offertune remarquable opportunité pourles participants de réfléchir sur lespratiques, tant locales qu’interna-tionales, en matière de coopérationet de protection des droits humainset a permis d’échanger desexpériences positives.Ainsi, les représentants des Coursconstitutionnelles et les Ombudsmend’Albanie, d’Andorre, de Bulgarie,d’Espagne, d’Estonie, de la Fédération

de Russie, de Géorgie, de Grèce, deLettonie, du Monténégro, du Portugal,d’Ukraine, et de bien d’autres paysont pu débattre entre eux et avec lesdirecteurs et représentants de la Coureuropéenne des droits de l’homme,de la Commission de Venise, duCommissariat pour les droits humainsde l’Union européenne, ainsi que de l’Institut européen et de l’Institutinternational des Ombudsmen.Ensemble, ils ont analysé la forcelégale et la proportionnalité desdécisions prises par le Bureau dedéfense des droits humains et laCour constitutionnelle. Soucieux de

développer la coopération avec le Bureau de défense des droitshumains de la République d’Arménie,le bureau de l’unesco à Moscous’était très investi dans la préparationde cette conférence en encourageantla participation massive desOmbudsmen et des spécialistes des droits humains d’un maximumd’États membres de l’unesco. ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter:Alla Ampar, [email protected],tél. : +7 495 230 05 54* * *1 Médiateurs de la République

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DROITS HUMAINS

Le besoin d’élections régulières, libres, justes et transparentes a beaucoup été discuté.

Contribuer au dialogue des civilisations et des cultures©

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droits humains en débat au Caireû constituent l’une des causes essentielles d’insécurité, d’instabi-lité, de crise et même de violents affrontements en Afrique ».

Signée par 10 pays africains, cette Charte doit être ratifiée par 15pays pour entrer en vigueur. Comme l’a souligné le Directeur desaffaires politiques de l’ua, Emile Ognimba, les institutions nationalesde droits humains de l’Afrique peuvent jouer un rôle essentiel pourpermettre la signature de cet instrument par leurs gouvernementsrespectifs et assurer la diffusion de ses principes et valeurs parmi lespopulations de la région. Pour lui, il ne fait, en effet, aucun doute quel’effort de sensibilisation des populations africaines sur leurs droitsaura une importance majeure pour le futur.

Un « impératif démocratique »Déjà, à l’ouverture de la réunion, marquée par la présence duPrésident Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation interna-tionale de la francophonie (oif), ce dernier avait insisté sur le fait queces institutions « sont tout à la fois gardiennes des normes univer-selles et ancrées dans les sociétés, et par-là même les mieux placéespour garantir l’appropriation et l’intériorisation, dans le temps, d’unevéritable culture de la démocratie et des droits de l’Homme. » Tour àtour, les représentants du Bureau du Haut Commissariat des NationsUnies aux droits de l’homme (hchr), de la Ligue des États arabes, etde l’unesco avaient, eux aussi, souligné, dès l’ouverture, l’impor-tance des ces institutions pour nourrir et renforcer la culture de ladémocratie, de la paix et des droits humains.

Par la suite, Wole Soyinka, lauréat nigérian du Prix Nobel de littéra-ture et premier africain à avoir reçu cette distinction, avait donné leton dans un discours clé sur « Rituels et impératif démocratiques ».Selon l’écrivain, bien que la démocratie – en tant que « rituel » –puisse souvent être un leurre, elle ne doit pas être dépréciée et consi-dérée comme inutile, puisqu’elle permet la participation des individusdans la définition du chemin de leur existence. Elle est l’expressionde la reconnaissance de ce qui différencie l’humanité des autresespèces : la capacité à s’exprimer dans un acte raisonné. » Il y a doncbien un « impératif démocratique », pour Wole Soyinka qui, demanière imagée, rappelle que « certes, la démocratie ne se mangepas, mais si tout ce qui ne se mangeait pas, telle que la liberté, devaitêtre ôté à l’individu, seul demeurerait le coté “bestial” ».

La « Déclaration du Caire », adoptée par les participants à l’issuede la conférence, insiste, notamment, sur l’importance du renforce-ment des systèmes judiciaires nationaux, la promotion du respectdes droits des femmes en Afrique, et sur la nécessité d’une participa-tion active des institutions nationales africaines chargées des droitshumains dans le système d’examen périodique de ces droits mis enplace par les Nations Unies.¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Moufida Goucha, Chef de la Section Sécurité humaine, démocratie et philosophie,tél. : +33 1 45 68 45 52

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En parallèle du 13e Congrès de la Fédération ibéro américaine desOmbudsmen, qui se tenait à Lima(Pérou) du 20 au 22 novembre 2007,10 études sur le droit à l’éducation en Amérique latine ont été présentées.Ces études ont été réalisées àl’initiative du Réseau de recherchesur les Ombudspersons d’Amériquelatine (larno), créé en 2003 parl’unesco afin de soutenir lesinstitutions nationales de droitshumains dans le suivi des politiqueséducatives et l’identification desprincipaux obstacles à la réalisationdu droit à l’éducation. Elles avaientpour objectif d’identifier la manièreconcrète dont ces institutionspeuvent participer à la promotion et à la protection de ce droit.Leurs résultats confirment le rôle trèsimportant qu’elles peuvent jouer pourpromouvoir le droit à l’éducation,combattre les diverses formes dediscrimination dans les écoles,ou encore encourager une approchebasée sur les droits humains dans les programmes d’enseignementnationaux, les écoles et les formationsd’enseignants.S’inscrivant dans la continuité des 4 recommandations de l’ancienRapporteur spécial des Nations

Unies sur le droit à l’éducation,Katerina Tomasevski – qui préconisait« disponibilité », « accessibilité »,« acceptabilité » et « adaptabilité » –,ces études soulignent plusieursproblèmes récurrents : le manqued’adaptabilité des politiques etstratégies dans la formation pouradultes, la stigmatisation desproblèmes des groupes vulnérables,le taux élevé d’absentéisme desenseignants en zone rurale, le manqued’une approche juridique de l’ensei-gnement et peu d’enseignementsur les droits humains, ainsi qu’unemauvaise gestion des ressourcesavec de très faibles allocationsbudgétaires pour l’éducation.Leur présentation, effectuée à l’invi-tation de l’hôte de l’événement,l’Ombudsman du Pérou, a suscité unpassionnant échange et a confirmétoute l’utilité du larno, dont sontmembres la Bolivie, la Colombie,le Costa Rica, El Salvador, l’Équateur,le Guatemala, l’Honduras,le Nicaragua, le Panama, le Pérou et le Venezuela. ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Teresita Escotto-Quesada,[email protected],tél. : + 506 258 7625

Dix études présentées à Lima

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À l’heure où le monde commémore le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme,le Directeur général de l’unesco insiste sur le rôlecrucial que l’Organisation a joué et continuera de jouer pour promouvoir les principes inscrits dans la Déclaration. Il précise également le rôle des sciencessociales et humaines dans la nouvelle stratégie de l’Organisation afin, notamment, de développer les dimensions éthiques et sociales de grandestendances actuelles telles que la mondialisation ou le changement climatique.

Le 10 décembre 2007, au cours d’une cérémonie organisée auSiège de l’unesco à Paris, vous avez annoncé le lancement d’uneannée consacrée au 60e anniversaire de la Déclaration univer-selle des droits de l’homme. Pourquoi et comment l’unescocontribuera-t-elle à cet anniversaire ?

La contribution de l’unesco à la Déclaration universelle desdroits de l’homme a été importante dès les premières étapes del’élaboration et de l’adoption de ce texte. Lors de la rédaction,l’unesco a entrepris une étude sur les problèmes théoriques quise posaient ; d’éminents penseurs et écrivains du monde entier yont participé. Elle a confirmé que les valeurs fondamentales desdroits de l’homme incarnent des aspirations communes à tousles êtres humains par-delà les frontières nationales, culturelleset politiques en place. Aussitôt après la signature de laDéclaration, l’unesco a été la première entité du système desNations Unies à en adopter les principes dans chacun de sesdomaines d’action et à se charger de promouvoir à l’échelleuniverselle ce document décisif.

Cette responsabilité est aussi importante aujourd’hui que par lepassé. Pour l’unesco, la célébration du 60e anniversaire de laDéclaration a une dimension particulière, puisque ce sera l’occa-sion de faire le point de la situation en ce qui concerne les droitsrelevant des compétences de l’unesco tels que le droit à l’éduca-tion, de mettre en lumière les progrès accomplis, d’analyser leslacunes et de réfléchir aux difficultés qui pourraient à l’avenirconstituer des obstacles majeurs à l’exercice des droits del’homme. À cette fin, deux conférences internationales ainsi quediverses activités de sensibilisation de l’opinion seront organiséestout au long de l’année en coordination avec d’autres institutionscompétentes du système des Nations Unies. Cela viendra s’ajouterà nos activités ordinaires de promotion des droits humains tellesque le programme d’intégration des droits de l’homme del’unesco et la remise du Prix de l’éducation aux droits de l’homme.

Les violations des droits humains figurent-elles parmi les princi-paux obstacles qui empêchent l’unesco de parvenir à l’Éduca-tion de qualité pour tous ?

De toute évidence, en œuvrant à promouvoir une éducation dequalité pour tous l’unesco contribue à l’exercice du droit fonda-mental à l’éducation, droit qui est, en soi, la manifestation del’interdépendance et de l’indivisibilité de tous les droits del’homme. On ne doit jamais oublier que c’est l’éducation quidonne aux individus le moyen de participer activement à la viepolitique, économique et culturelle de la société.

Autre obstacle de taille à l’exercice du droit à l’éducation : lapauvreté. Celle-ci prive un tiers de la population mondiale de lapossibilité de faire fructifier son potentiel et ses talents et l’em-pêche de mener une vie compatible avec la dignité humaine. Desdizaines de millions de personnes, en particulier les filles, n’ontpas accès à l’école et ne peuvent donc avoir une chance d’amélio-rer leur existence. Ce n’est pas une simple coïncidence si l’élimi-nation de la pauvreté a été désignée par la communautéinternationale comme le premier des huit Objectifs du Millé-naire pour le développement.

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Koïchiro Matsuura :« Les sciences sociales et humaines jouent un rôle indispensable »

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1. Principes, pratiques et normes

La mobilisation du savoir et des politiques scientifiques auservice du développement durable figure, avec l’éducation dequalité pour tous, parmi les grandes priorités de l’unesco pour2008-2013. Pourquoi les États membres de l’unesco ont-ils choiside mettre l’accent sur cette question, lors de la 34e Conférencegénérale qui s’est tenue en octobre ?

Ce choix est conditionné par la conviction commune que leprogrès scientifique et technologique peut fournir des réponsesaux problèmes de développement. Le progrès scientifique apportede nombreux changements positifs aux réalités de notre existencequotidienne. Les techniques médicales de pointe prolongent la viedes gens et en améliorent la qualité. Nombre de maladies autre-fois incurables font l’objet de traitements efficaces. Les nouveauxprogrès des technologies de l’information rapprochent despersonnes qui sont aux quatre coins du monde et leur donnentaccès à d’immenses ressources d’information.

Toutefois, les avantages du progrèsscientifique ne se propagent pas de façonégale entre toutes les personnes ou socié-tés. C’est la raison pour laquelle l’unesco

s’emploie à clarifier le contenu du droit àbénéficier des avantages du progrèsscientifique et de ses applications, consi-déré par de nombreux experts comme undroit « sous-développé » et qui relève dudomaine de compétence de l’unesco. Enmême temps, nous devons tenir comptede l’équilibre délicat à trouver entrel’exercice de ce droit et la nécessité de protéger la propriété intel-lectuelle. De plus, le développement suscité par le progrès scien-tifique ne peut être durable que si l’on tient compte de sesdimensions éthiques et humaines.

Une autre des grandes priorités de l’unesco pour les six années àvenir est liée à la nécessité urgente de relever les nouveaux défissociaux et éthiques. Comment les sciences sociales et humainesaideront-elles l’Organisation à résoudre ces difficultés ?

S’ils ne sont pas guidés par des principes éthiques, le progrèsscientifique et ses applications peuvent avoir des effets funestessur la vie des gens, et pourraient en fait contribuer à la violationde certains droits fondamentaux. Forte de son mandat intellec-tuel, l’unesco travaille à aider les États membres à anticiper lesdifficultés que posent des progrès scientifiques tels que leclonage. Comme vous le savez, l’unesco a été à l’avant-gardedans des domaines comme la bioéthique et l’éthique dessciences et des technologies en adoptant les premiers instru-ments pertinents.

Les sciences sociales et humaines jouent un rôle indispensabledans les efforts de l’unesco pour mettre au jour et développerles dimensions éthiques et sociales des grandes tendancesuniverselles que sont la mondialisation, le changement clima-tique et un progrès scientifique rapide. Afin d’équiper les Étatsmembres des instruments d’action nécessaires pour faire faceaux nouveaux problèmes sociaux et éthiques, le programmemost du Secteur des sciences sociales et humaines s’attacheraainsi, au cours des prochaines années, à renforcer les systèmes

de recherche nationaux et régionaux. L’outil que le programmemost a mis en ligne, récemment, sur le site web de l’unesco,pour permettre aux décideurs d’accéder à des travaux derecherche de pointe en sciences sociales, marque une étapemajeure dans cette direction.

Dans votre déclaration de clôture de la 34e session de la Confé-rence générale de l’unesco, vous avez insisté sur « le consen-sus », qui est le principal atout de l’Organisation. Ce consensusa-t-il un prix ?

Il n’est pas facile, dans une organisation qui compte mainte-nant 193 États membres, de parvenir à un consensus, en particu-lier sur les points sensibles qui prêtent à la controverse. Maisc’est un principe qui vaut bien les efforts requis.

Je considère que le principe du consensus est l’un des atoutsmajeurs de cette Organisation. Qui dit consensus ne dit certes

pas absence de différencesd’opinions. C’est tout le cont-raire : l’unesco est précisé-ment le lieu d’un débat inter-culturel qui permet aux Étatsmembres de parvenir à dessolutions mutuellement accep-tables applicables à des pro-blèmes complexes.

Surtout, ce qui motive lesÉtats membres à rechercherun consensus c’est la convic-

tion que l’unesco a une contribution importante à apporter audéveloppement de la paix et de la sécurité internationale. Nousavons, tout à l’heure, mentionné l’impératif de mise en commundu progrès scientifique. Ce n’est possible que dans une atmo-sphère de dialogue ininterrompu entre les cultures et les civili-sations. C’est pourquoi le dialogue interculturel reste unepriorité pour l’unesco. Le Secteur des sciences sociales ethumaines sera à la pointe des efforts pour promouvoir undialogue entre les civilisations et les cultures ainsi qu’uneculture de la paix passant par la philosophie, les scienceshumaines, la bonne gouvernance, la promotion des droits del’homme et la lutte contre les discriminations. ¶Propos recueillis par Irakli Khodeli

Koïchiro MatsuuraAvant d’être élu en 1999 puis réélu en 2005 au poste de Directeur général de l’unesco,Koïchiro Matsuura a effectué une carrière inter-nationale qui l’a conduit sur plusieurs continents.Né à Tokyo en 1937, il a étudié le droit et acommencé sa carrière diplomatique au Ghana en 1961. Par la suite, entre autres fonctions, il a étéConseiller à l’Ambassade du Japon à Washington,Consul général à Hong Kong, Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon et Ambassadeurdu Japon en France. ¶

« Le Secteur des sciences sociales et humaines sera à la pointe des efforts pour promouvoir un dialogue entre les civilisations et les cultures ainsi qu’une culturede la paix. »

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Dossier réalisé par :Ramon Tuazon, directeur de l’Institutasiatique de journalisme et decommunication, et Emmy Yangapour le Comité shs de la Commissionnationale des Philippines.

Coordination :Coraline Bardinat au Secteur des sciencessociales et humaines de l’unesco.

Pour plus d’informations,merci de contacter :Commission nationale des Philippines pour l’unesco

G/F Department of Foreign Affairs Bldg.2330 Roxas Boulevard, Pasay CityMetro manila

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Courriel : [email protected],tél. : +63 2 834 3447

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Les sciences sociales et humaines au sein des Commissions nationalespour l’unesco :

Le Comité shs philippin,moteur dans l’histoire…

recherche scientifique et de culture, de préférence en constituantune commission nationale où seront représentés le gouvernementet ces différents groupes ».

Comptant parmi les 51 États fondateurs de l’unesco, les Philip-pines sont parmi les premiers pays à se doter d’une telle structure.

Reconstruire par l’éducationEn 1945, l’archipel sort en effet profondément meurtri de la secondeguerre mondiale. Son territoire a été occupé par le Japon et sa popu-lation victime de plusieurs terribles massacres ayant fait desdizaines de milliers de morts. Le pays entend s’associer aux efforts dela communauté internationale pour instaurer un climat de paix etde confiance. Il s’agit en effet de reconstruire et sur ce territoireconstitué de plus de 7 000 îles, qui représente un mélange uniqued’Orient et d’Occident, cette reconstruction passe par l’éducation.

Dans la période de l’après-guerre, la majorité de l’aide reçue estd’ailleurs essentiellement constituée de livres scolaires, de matérielsscientifiques et de bourses d’études. Mais, surtout, l’éducation estdéjà la préoccupation majeure d’un pays qui, moins d’un siècle après

Créée en 1947 en tant que Commission nationale desaffaires éducatives, scientifiques et culturelles (nacescum),la Commission nationale des Philippines (unacom) assureun rôle traditionnel de liaison entre les instancesgouvernementales, l’unesco et la société civile, endéployant une dynamique holistique dans laquelle lessciences sociales et humaines jouent un rôle moteur.

Relais entre l’unesco, les structures gouvernementales de ses Étatsmembres et la société civile, les Commissions nationales pourl’unesco constituent un mécanisme de coordination unique au seindu système des Nations Unies, dont les objectifs ont été affirmés dèsla création de l’Organisation. L’article VII de l’acte constitutif del’unesco précise ainsi qu’elles ont pour but de permettre à chaqueÉtat de « prendre les dispositions appropriées à sa situation particu-lière pour associer aux travaux de l’Organisation les principauxgroupes nationaux qui s’intéressent aux problèmes d’éducation, de

92,6% C’est le taux d’alphabétisation de lapopulation philippine,en 2005 (pnud).

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avoir été découvert par Magellan, érigeait sa première université,également la première université d’Asie, celle de Santo Tomas,établie au début du XVIIe siècle à Manille.

En effet, les Philippines n’ont jamais faibli dans leur quête d’édu-cation que ce soit sous l’occupation japonaise ou espagnole. C’estd’ailleurs, probablement, cette ambition permanente qui fera que,dans les années suivantes, les Philippines deviendront l’un des paysles plus développés d’Asie du sud-est. Après la guerre, pour faire faceà l’impératif de réorganisation de leur système éducatif, lesPhilippines feront appel à l’unesco à travers leur Commission natio-nale pour l’unesco des affaires éducatives, scientifiques et cultu-relles (nacescum). Cette dernière ne tarde pas à demanderdirectement le soutien de l’Organisation pour faire face à l’impératifde réorganiser son système éducatif. Une « Mission consultative del’unesco pour l’éducation » est alors diligentée qui mènera une vasteenquête sur l’éducation à travers tout le pays pour contribuer à cetteréorganisation.

1954 : création d’un comité shsQuatre ans après, en 1951, la Commission nationale pour l’unesco

des Philippines (unacom) remplace la structure initiale afin de jouerun rôle plus large et plus « progressiste ». Elle est chargée deplusieurs missions, celles de conseil, de bureau de liaison et d’infor-mation, et fait également fonction d’organe exécutif pour favoriserla compréhension des problématiques internationales et la coopéra-tion entre les États membres. Dès lors l’intérêt pour les sciencessociales et humaines ne cessera de grandir.

En 1954, le projet des Clubs et des Écoles Associées de l’unesco,développé en coopération avec le Bureau des écoles publiques desPhilippines, encourage les établissements secondaires et les institu-tions de formation d’enseignants à organiser des projets pilotes etdes programmes spéciaux favorisant une meilleure compréhensionentre les individus et les différentes cultures, ainsi que la promotiondes droits humains… Autant d’objectifs pour lesquels les sciencessociales et humaines peuvent s’avérer particulièrement utiles.

Au même moment, la Commission nationale vient d’ailleurs de sedoter de cinq comités sectoriels spécialisés dans l’éducation, lascience et la technologie, les sciences sociales et humaines et lacommunication, à l’image des cinq secteurs de programme del’unesco. Ces comités n’attendront pas pour commencer à mettre enœuvre leurs potentialités, même si leur structure définitive ne seraadoptée qu’en 1983. Chacun s’appuie sur l’expertise et l’engagementde 45 Commissaires, issus du secteur public et privé, tous expertsavisés dans les différents domaines de compétence de l’Organisation.Leur mission est d’assurer la mise œuvre des projets et activités del’unesco au sein de leurs comités respectifs, tout en servant û

û comme consultants auprès de la Commission nationale dans leurdomaine d’expertise.

En 1966, dans le prolongement de son engagement en faveur del’éducation, la Commission nationale pour l’unesco des Philippinesinstaure un Comité national pour l’Association internationale desétudiants en économie et commerce (aiesec). Ce vaste programmed’apprentissage, qui a pour ambition de promouvoir la formation etl’échange, entend faciliter compréhension internationale et coopéra-tion entre les jeunes.

En tant que plate-forme multidisciplinaire, le Comité pour lessciences sociales et humaines de la Commission nationale se montreparticulièrement actif dans l’organisation d’ateliers, séminaires,conférences et cours de formation en faveur de la jeunesse, du déve-loppement et du respect de la diversité culturelle, qui représententquelques unes des nombreuses plates-formes d’échange et de trans-mission des connaissances.

Une approche holistiqueParallèlement, le Comité shs de la Commission philippine mène untravail important pour responsabiliser et contribuer à l’autonomiedes différents groupes et réseaux de sciences sociales et humainesdu pays, ainsi que pour soulever des problématiques relevant dessciences sociales et humaines. Décideurs politiques, représentantsde la société civile et universitaires s’accordent tous, en effet, àreconnaître que les problématiques explorées par ces sciencesdevraient être davantage prises en compte pour permettre aux û

Très engagée en faveur de l’éducationet de la défense du patrimoineculturel, l’écrivain Felice Santa Mariapréside le Comité shs de laCommission nationale des Philippinesdepuis 1998. Elle y encourage le croisement des disciplines comme un facteur de développementhumain et social.

Comment fonctionne le Comité shsau sein de la Commission nationale des Philippines ?Le Comité shs travaille depuis plusieursannées en étroite collaboration avec lesautres comités de la Commissionnationale des Philippines. L’ensemble deses membres considère, en effet, quepour favoriser le développement humainet assurer la préservation de l’environ-nement et du patrimoine culturel il fautencourager la rencontre des différentesdisciplines universitaires, non seulemententre les sciences sociales et humaines

elles-mêmes, mais également avec lesautres sciences. En 1999, les Philippinesont ainsi envoyé une importante délé-gation des Comités chargés des scienceset technologie et des sciences sociales ethumaines à la Conférence mondiale surla science de Budapest afin d’alimenterune réflexion transdisciplinaire sur lascience et son rôle dans le développement.« L’Agenda pour la science », adopté à l’issue de cette rencontre pourencourager les partenariats dans ledomaine scientifique et permettre à la science de devenir un outil du û

3 questions à… Felice Santa Maria

35% C’est le pourcentage de la population âgée de moins de 15 ans (unfpa).

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û Philippines d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le dévelop-pement et rester en phase avec les défis mondiaux.

Le Comité des sciences sociales et humaines des Philippines conti-nue de soutenir les objectifs de l’unesco et la Commission nationaled’appuyer de nombreux projets parmi lesquels des initiatives enfaveur des femmes, de l’éducation, de la paix ou encore de la promo-tion de la tolérance. De fait, les partenariats renforcés sont ceuxcentrés sur les sciences sociales et humaines. Le Comité shs, quicherche à donner au grand public les moyens de connaître l’impor-tance et l’utilité des sciences sociales et humaines, occupe en effetun espace particulier en défendant l’idée que ces sciences sont leprincipal point d’entrée pour que se développe une consciencecollective des concepts de sciences sociales et humaines dont le paysa besoin pour faire face aux transformations en cours.

Ainsi, un élément fondamental lie les multiples projets des diffé-rents comités sectoriels de la Commission nationale philippine : l’ap-proche holistique utilisée dans leur mise en œuvre. En l’occurrence,le Comité shs philippin déploie depuis sa création une approcheintégrée incluant l’éducation, la culture, la science et la technologie,etc. Ainsi, les actions menées par les différents comités de laCommission nationale pour l’unesco des Philippines viennentperpétuellement se compléter, cherchant toutes à favoriser le déve-loppement de l’homme, de la société, de la communauté despersonnes dans son ensemble, sans laquelle une société ne sauraitexister. ¶

Ramon Tuazon, directeur de l’Institut asiatique de journalisme et de communication.

û développement, constitue depuis undocument de référence à partir duquelnous déterminons les orientations àdonner à notre engagement local et à nosprojets. C’est en l’ayant constamment àl’esprit que les représentants du Comitéshs contribuent à de nombreux projetsmis en place par d’autres comités, telsque le Comité de la culture, celui dessciences et des technologies ou encore le Comité local de communication.C’est aussi dans cette perspective que tous les comités de la Commissionnationale apportent leur expertise au projet pour un Centre de formationcontinue qui est considéré comme un effort majeur des agences spécialiséesdans l’éducation du gouvernement des Philippines.

Sous l’impulsion de votre comité, un trèsimportant travail de recherche sur lesphénomènes migratoires a été produitces dernières années. Les résultats de ces recherches ont-ils influencé les poli-tiques migratoires développées par lesPhilippines qui sont l’un des premierspays à s’être déclaré prêt à signer avec la France un « accord de gestionconcertée des flux migratoires » ? Nous n’avons pas été consultésdirectement sur cet accord, mais nostravaux sur les migrations philippinessont suffisamment connus pour qu’ilsaient été pris en compte. Au-delà de cecas précis, nous apportons notrecontribution et notre expertise à denombreux projets mis en place par notregouvernement. Nous avons ainsi û

« Il faut encouragerla rencontre des disciplinesuniversitaires. »

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64% C’est la proportion de fillesparmi les étudiants scolarisésdans le secondaire en 2000-2005 (pnud).

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û récemment participé au Groupe detravail présidentiel sur la réforme del’éducation, notamment sur l’éducationcivique et les sciences humaines.De façon générale, nous essayons en effetde favoriser la rencontre entre lesdifférents acteurs sociaux afin bienévidemment de créer un dialogue, maiségalement parce que nous sommesconvaincus que « l’union fait la force »pour atteindre les objectifs que nousnous sommes fixés.

Les chercheurs en sciences sociales sontgénéralement assez critiques à l’égarddes politiques. Comment le Comité shsphilippin parvient-il à créer une inter-face entre la recherche en sciencessociales et les décideurs ?

Beaucoup d’entre nous, au sein de laCommission nationale, entretenons desrelations amicales, personnelles ouprofessionnelles de longue date avec lesleaders du gouvernement à différentsniveaux et dans des agences gouverne-mentales différentes. Nous n’avons doncpas à servir de médiateurs, à proprementparler, au nom de l’unesco, entre lesexperts et les décideurs politiques. Celase fait naturellement en fonction dessujets. Néanmoins, nous sommes au service de notre pays et nos mandatspeuvent être d’un à trois ans selon la façon dont le Président décide de gérerla Commission nationale, ni cettedernière ni son Comité pour les sciencessociales et humaines ne sont perçuscomme s’inscrivant dans un calendrier

politique. Le Comité shs est en effet nonpartisan et réputé pour apporter desinformations et des opinions objectives,scientifiques, nourries par un réseaud’experts eux-mêmes non alignés.Travaillant activement pour développerles objectifs de l’Organisation, nous nousefforçons, à chaque changement deprésidence, d’assurer le respect de cesobjectifs par nos décideurs. Cela étant dit,si nos priorités stratégiques sont définiesen fonction de celles de l’unesco, nousessayons de mettre en place des projetsdans d’autres domaines afin d’accroîtrela connaissance de l’Organisation etfavoriser de nouveaux partenariats pourune diffusion plus large de ses messages. ¶

Propos recueillis par Coraline Bardinat

L’expérience des femmes philippines au service de la recherche sur l’égalité des genres

C réé en juillet 2007, le Réseauinternational de recherche sur les

femmes et l’étude des genres de l’unesco

sera, dans les deux prochaines années,piloté depuis Manille. Plus précisémentdepuis le Miriam College. Cette universités’est en effet vu confier la responsabilitéd’animer cette plate-forme de recherchemondiale à l’issue d’une conférence qui aréuni des experts d’Afrique du Sud,d’Argentine, d’Australie, de Corée du sud, duCosta Rica, des États-Unis, du Kenya, duLiban, du Maroc, de l’Ouganda, de laPalestine, de la République de Trinité etTobago, du Royaume-Uni et de la Turquie.

Un programme ambitieuxL’objectif ? Favoriser une approche intégréedes questions de genres dans l’ensemble duprogramme des sciences sociales ethumaines de l’unesco, soutenir ledéveloppement de formations de référencedans les programmes d’enseignementrelatifs à ces questions, et développer desoutils méthodologiques permettant undialogue entre recherche et politique, touten stimulant une réflexion critique sur lestendances émergentes en matière de droits

des femmes. Un programme ambitieux loind’inquiéter la Présidente du Miriam College.

« L’université était prête et disposée àprendre cette responsabilité », affirme ainsiPatricia Licuanan, précisant « 80 années detradition académique et des valeurs-clés,telles que la vérité, la justice et la paix,seront mises au service de ce projet, ainsiqu’un engagement fort en faveur del’égalité des genres et un vaste réseau despécialistes. » La Présidente de l’universitéestime que « depuis la 4e Conférencemondiale des femmes qui s’est tenue àBeijing (Chine), en 1995, un environnementplus accueillant envers les femmes s’estmis en place, notamment à travers lalégislation ». Mais elle pointe également deslimites.

Des leçons à tirer« Les Philippines, par exemple, s’en sortentassez bien dans la promotion de l’égalité des genres, mais considérant le statutéquitable des hommes et des femmes dans l’éducation, le nombre de femmes à des postes décisionnels, bien qu’impres-sionnant, devrait être encore plus élevé ».À ses yeux, « un travail important reste

à mener » que le réseau favorisera enpartageant les expériences du monde entier.À commencer par celles des Philippines,où les ong de femmes sont parmi les plusstructurées, organisées et influentes. « Nouspouvons déjà partager les leçons tirées deleurs expériences », souligne le Dr Licuanan.Et à l’écouter, les leçons ne manquent pas.

Il y a d’abord « la leçon du partenariat »qui nécessite de « revitaliser les mouve-ments féministes » et de « réinventer lespartenariats entre organisations gouver-nementales et non-gouvernementales ».Ensuite, « la leçon de la passion » pour quel’engagement reste entier. Elle dit : « Il fautnourrir notre esprit, ce qui nous aidera àrenforcer notre mouvement et à gérer lesproblèmes relationnels souvent observés à l’intérieur de groupes féminins ». Enfin,« la leçon de la patience », car, explique-t-elle, « nous avons eu notre lot de momentsdont nous sommes fiers, mais aussi despériodes d’une médiocrité embarrassante.Nous devons donc être patients etdéterminés. » ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Patricia Licuanan, présidente du Miriam College,[email protected], tél. : +632 426 0169

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Un réseau pluridisciplinaire pour mieux comprendre les phénomènes migratoires

C onstitué de plus de 7 000 îles, l’archipelphilippin a de tout temps connu

les phénomènes migratoires. En témoigne,la mégapole de Manille qui est l’un desvilles les plus peuplées au monde, ainsi quela croissance économique du pays portéepar les transferts financiers d’uneimportante population de travailleursémigrés, installés à Hong Kong, Singapour,dans les pays du Golfe persique, aux États-Unis ou encore en Italie.

De fait, les Philippines possèdent unehistoire et une place stratégique pourcontribuer à l’observation des phénomènesmigratoires. Un réseau de recherche y a donc vu le jour en février 1996, sousl’impulsion directe du programme del’unesco en sciences sociales et humaines,avec la collaboration du Conseil des sciences

sociales des Philippines et du programme de l’Organisation pour la gestion destransformations sociales (most). Il a permis,en l’espace de quelques années, la productiond’un travail considérable afin d’éclairer la connaissance de tous et les décisionsgouvernementales

Partenaire d’un plus vaste Réseauasiatique de recherche sur les migrations(apmrn) également créé sous l’égide duprogramme most, le Réseau de recherchesur les migrations aux Philippines (pmrn)

joue depuis son origine un rôle de plate-forme entre chercheurs en sciences sociales,universitaires, structures gouvernementaleset non-gouvernementales, et secteur privé.

Coordonné par un conseil exécutifcomposé de 9 membres, dont certains sontparmi les penseurs philippins les plus

influents sur les questions de migrations,ce réseau rassemble une cinquantaine de spécialistes de disciplines différentesreprésentant pas moins de 20 institutions.

Le pmrn multiplie les étudespluridisciplinaires et les forums publics,contribuant ainsi à une meilleurecompréhension des transformationssociales provoquées par les phénomènesmigratoires, dans une société philippine de plus en plus multiculturelle.¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Virginia Miralao, directrice exécutive du Conseil des sciences sociales des Philippines,[email protected], tél. : +632 929 2671

49% C’est la part des femmes parmiles 7 millions de migrantsphilippins estimés à travers le monde (oim).

Quel enseignement tirez-vous de votre participation auxprojets menés par le Comité pour les sciences sociales et humaines de la Commission nationale des Philippines ? * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Dr. Mona Valisno, Conseillère spéciale de la Présidente de la République des Philippines pour la réforme de l’éducation* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * « L’utilité des sciences sociales et humaines ne fait aucun doute.Elles constituent d’ailleurs une dimension importante du travailmené par mon bureau, le Cabinet présidentiel pour l’éducation,et le Groupe de travail présidentiel pour l’éducation. Selon moi,les projets menés par le Comité chargé de ces sciences au seinde la Commission nationale pour l’unesco participe à lanécessité d’intensifier le holisme et l’application d’une réflexioncritique à la réalité sociale. Les sciences sociales et humainessont particulièrement adaptées au projet ’les écoles du peuple :une philosophie de l’éducation pour le 21e siècle’ que la Comitéshs a mis à l’honneur en juillet 2007. » ¶

76 C’est le nombre de langues parlées auxPhilippines où les langues officielles sontl’anglais et le filipino et où l’on recense plus de 500 dialectes (Site du gouvernement de la République des Philippines).

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Les écoles du peuple :une philosophie de l’éducation pour le 21e siècle

O rganisé, les 7 et 8 juillet 2007, par leComité shs de la Commission nationale

des Philippines pour l’unesco, en coopérationavec l’Université Ateneo de Manille, le 1er

festival Karunungan a permis de célébrer lesuccès des méthodes éducatives utiliséesaux Philippines. Placé sous le thème « Lesécoles du peuples : une philosophie del’éducation pour le 21e siècle », ce forum aoffert une opportunité d’échange et departage autour de projets d’enseignementinnovants, notamment ceux développés parles établissements les plus défavorisés.

La ville de Santa Carolina, située dans le Negros oriental, au centre du pays, estun exemple concret de cette démarche qui tient compte des réalités sociales et humaines en associant populations

et cultures locales. Dans cette commune,déclarée no man’s land à la suite d’un conflit armé, les habitants ont construitdes écoles élémentaires et secondaires,des établissements professionnels et développé des systèmes d’enseignementalternatifs, contribuant ainsi activementà offrir un avenir à leur ville, en moins de dix ans.

Dans la zone urbaine la plus dense desPhilippines, Metro Manila, l’écoleélémentaire Payatas, située à côté d’unedéchetterie, accueille des élèves venant desbidonvilles voisins. Une situation bien loind’avoir découragé les enseignants, les élèveset leurs familles. Au contraire. Les effortscommuns et les méthodes employées ontpermis de hisser l’école Payatas de l’avant-

dernière place du palmarès au 10e rang des 96 écoles de l’agglomération, et ce en l’espace d’à peine 4 ans.

Plus loin, enfouie dans les montagnes de la province d’Ifugao, dans le nord dupays, l’école centrale Kiangan fut, elle aussi,mise à l’honneur à l’occasion du festival.Là, grâce à l’utilisation de matérield’enseignement endogène, l’établissementa relevé le défi de passer d’une performancemédiocre, inférieure à 50 % de réussitescolaire pour l’année 2002-2003, au groupedes cinq meilleures écoles du pays. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Rainier A. Ibana, directeur du département de philosophiede l’Université Ateneo de Manille,[email protected], tél. : +632 426 6001

Les programmes d’éducation à la santé relus par les sciences sociales et humaines

A fin de soutenir le Département del’éducation philippin dans la sélection

des manuels devant servir de base auxprogrammes d’éducation à la santé, le Comitédes sciences sociales et humaines de laCommission nationale des Philippines a prisl’initiative de passer en revue l’ensemble des manuels scolaires. Une étude, basée surdes approches qualitatives et quantitatives,s’est déroulée en plusieurs temps.

En 2002, une analyse conceptuelle fouilléedu programme d’enseignement philippin,ainsi que des éléments relatifs à la santé età la science des manuels scolaires et desmanuels pour enseignants, a été d’abordmenée, à partir des consignes habituellementdonnées dans divers domaines comme lasanté environnementale, la prévention desblessures, la sécurité, ou encore la nutrition.Les recommandations de l’Associationaméricaine pour l’éducation en matière

de santé ont également été utilisées.Une table ronde a ensuite réuni des expertsen anthropologie médicale, en médecinetraditionnelle, en psychologie cognitive eten sciences sociales, ainsi que des éducateursde santé scolaire et des représentants duDépartement national de l’éducation. D’autresmatériels d’enseignement y ont été évaluésselon des critères tels que la précision,la justesse, l’équilibre, la compréhension,la structure ou la présentation.

L’étude a montré que la plupart desouvrages ont une structure logique et portentsur des sujets pertinents pour les probléma-tiques de science et de santé, notammentpour ce qui concerne les questions de nutritionet de démographie. Elle a également relevéd’importantes omissions, tel que le débatsur le droit à la santé des enfants oul’hygiène de vie. Le traitement de plusieursdomaines a été considéré inadéquat,

particulièrement celui relatif aux usagersdes systèmes de santé, à la consommationet à l’abus de certaines substances.

Afin de combler ces insuffisances, erreursou lacunes, l’équipe de recherche a fourni au Département de l’éducation descommentaires et proposé corrections etajouts. Ces recommandations devaientégalement stimuler le cycle d’apprentissagepour tous – décideurs, élèves, professeurs,superviseurs, et administrateurs sociaux –dans l’espoir d’encourager une culture de laqualité à tous les niveaux d’enseignement. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Jaime Galvez-Tan, directeur de l’Institut national pour la santé,[email protected], tél. : +632 9297797

Le programme de santé dans l’enseignement philippin J. Galvez Z. Tan (éditeur), 116 p., Commission nationale pour l’unesco des Philippines et l’Institut national de la santé de Manille, Université des Philippines, 2005.isbn 971-8520-11-2

Dossier

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Les sciences sociales et humaines pour améliorer l’apprentissage des connaissances

D ans le prolongement de son engagementen faveur d’une éducation de qualité,

le Comité shs philippin, en étroitecollaboration avec le Conseil des sciencessociales des Philippines (pssc), a mis à jour le point d’entrée des sciences sociales et humaines dans les programmesd’enseignement élémentaires etsecondaires à savoir, les études sociales.

En l’an 2000, une première étude sur cethème, dirigée par un groupe indépendantde chercheurs en sciences sociales,démontre l’absence d’un cadre conceptuelclair, cohérent et raisonné susceptible de servir de cadre pour les formations ensciences sociales. Sur la base de ce travail,fortement influencé par le programme del’unesco en faveur de l’Éducation pour tousainsi que par les Objectifs du Millénairepour le développement, le pssc publie,deux ans plus tard, un ouvrage proposantd’utiliser les concepts fondamentaux dessciences sociales et humaines pouraméliorer l’apprentissage des connaissanceset les méthodes d’analyse en sciences

sociales. Ce document, destiné auxenseignants et aux auteurs de manuelsscolaires, défend très explicitement l’idée de faire converger les différentes sciencessociales et de lier sciences sociales ethumaines entre elles. Le cadre conceptuelqu’il offre appelle un plaidoyer permanent.

Des activités de promotion sont doncmises en œuvre, parmi lesquelles un atelier,organisé en août 2004, qui a réuni àManille, durant deux jours, une sélectiond’auteurs, d’éditeurs et de graphistes demanuels d’enseignement des sciencessociales, des partenaires du secteur privéainsi que les superviseurs et décideurs duDépartement national de l’éducation.Les participants à cette rencontre, organiséepar le Comité shs et l’Institut asiatique de journalisme et de communication,conviendront de l’importance du cadreproposé pour un enseignement en sciencessociales plus holistique. Ce cadre ne cesse de s’enrichir de l’apport des nombreuxscientifiques et experts en sciences socialeset humaines avec lesquels collabore

la Commission nationale, mais égalementdes résultats des différents projetsdéveloppés par le Comité shs philippin.

Tout récemment, un nouvel atelier desensibilisation a été organisé avec le Collègenational de gouvernance et d’administrationde l’Université des Philippines. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Felice Sta Maria, présidente du Comité shs de laCommission nationale des Philippines pour l’unesco,[email protected], tél. : +632 4344957

Les sciences sociales et humaines dans l’éducation de basedes Philippines : étude des manuels d’enseignement élémen-taire et secondaire – Volume 1 F. H. Hornedo, V. A. Miralao, F. P. Sta. Maria (éditeurs)188 p., unacom, 2000. isbn 971-8514-15-5

Utiliser les concepts fondamentaux de sciences sociales ethumaines pour améliorer l’apprentissage des connaissanceset méthodes d’analyse en sciences sociales – Volume 1F. H. Hornedo, V. A. Miralao, F. P. Sta. Maria (éditeurs)212 p., pssc / unacom, 2002. isbn 971-8514-21-X

Quel enseignement tirez-vous de votre participation auxprojets menés par le Comité pour les sciences sociales et humaines de la Commission nationale des Philippines ? * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Dr. Florangel Rosario Braid, ancien directeur de l’Institutasiatique de journalisme et de communication, aujourd’huiConseiller principal de iajc et directeur du ComitéCommunication de l’unacom * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * « L’équipe de l’Institut asiatique de journalisme et decommunication que j’ai dirigé a été impliquée dans plusieursprojets du Comité shs et notamment dans les ateliers sur laprise en compte des sciences sociales et humaines dans lesmanuels d’enseignement primaire et secondaire. Ces ateliersont connu un franc succès et, bien qu’il n’y ait pas eud’évaluation à proprement parler, ils ont notamment permisune prise de conscience sur l’importance des valeurs del’éducation et sur la nécessité d’améliorer les critèresd’évaluation des matériels utilisés dans l’enseignement. » ¶71

C’est, en nombre d’années,l’espérance de vie des 84,6 millions de Philippinsrecensés en 2005 (pnud).

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Points de vue desmigrants philippins en Europe F. M. Hoegsholm (Éditeur)420 p., unesco most /

pmrn / pssc, 2007.isbn 978-971-8514-29-0- - -La maison desPhilippines : voyageurset habitantsMaruja M. B. Asis. (Éditeur)200 p., unesco most /

pmrn / pssc, 2001.isbn 971-8514-19-8- - -À la découverte descommunautéstransnationales auxPhilippines V. A. Miralao et L. P. Makil(Éditeurs)212 p., unesco most /

pmrn / pssc, 2003.isbn 971-8514-26-0- - -

Les Philippins et lesphénomènesmigratoires mondiauxF. V. Aguilar Jr (Éditeur)451 p., unesco most /

pmrn / pssc, 2002.isbn 971-8514-20-1- - -

Les travailleursphilippins en action :tendances, dilemmes etalternatives politiquesB. V. Cariño. (Éditeur)200 p., unesco most /

pmrn / pssc, 2001.isbn 971-8514-14-7- - -

La jeunesse philippineen transition – Vol. 1 :Sondage auprès des élèves de terminaled’établissementssecondaires en zoneurbaine J. Natividad (Éditeur)155 p., pssc / Comité shs

de l’unacom, 2004.isbn 971-8514-24-4- - -Études des migrationsphilippines : biblio-graphie commentée A. E. Perez et C. P. Patacsil.(Éditeurs) unesco most / pmrn /

pssc, 1998.isbn 971-8514-13-9

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La jeunesse philippinedes écoles spécialisées –Vol. 2 : Sondage auprèsd’élèves de terminaledu Lycée des sciencesdes Philippines, duLycée des arts et duLycée de Montessori V. A. Miralao117 p., pssc / Comité shs

de l’unacom, 2004.isbn 971-8514-25-2- - -La diaspora philippine :démographie des réseauxsociaux, autonomisationet culture M. Tsuda451 p., unesco most /

pmrn / pssc, 2002.isbn 971-8514-22-8- - -

En collaboration avecl’Union interparlemen-taire, l’unesco metà la disposition detoutes les Commissionsnationales pourl’unesco et desmembres de sonSecrétariat un guidepratique sur les parle-ments, leur mode defonctionnement et lamanière de faire appelà eux. Rédigé enpensant égalementaux parlementaires, cemanuel contient aussides informations debase sur le fonctionne-ment de l’unesco etsur les domaines précisdans lesquels les élusnationaux peuventapporter une contribu-tion utile tels la ratifi-cation des instrumentsnormatifs.Les parlementaires sont,

en effet, désormais, des partenaires de premierordre pour les organi-sations internationales.Sur les quelque 200 Étatsexistant dans le mondeaujourd’hui, 181 sontdotés d’un parlement. ¶

Guide de la pratique parlementaire24 p., unesco/uip, 2003.isbn 92-9142-174-X

Pour télécharger ce guideen anglais, en arabe ou en français :http://unesdoc.unesco.org

Pour plus d’informationsou pour se procurer la brochure, merci decontacter :[email protected],tél. : +33 1 45 68 18 67

Pour aller plus loin

DossierUn partenaire privilégié :le Conseil des sciences sociales des Philippines

L e Comité shs de la Commission nationaledes Philippines pour l’unesco et le

Conseil des sciences sociales des Philippines(pssc) associent leurs efforts, depuisplusieurs années déjà, afin de favoriser unemeilleure prise en compte des sciencessociales et humaines à tous les niveaux.

Ce partenariat a émergé de la proximitédes préoccupations et activités développéespar les deux institutions. Créé en 1968,le pssc a pour mission de promouvoir le développement des sciences sociales etde favoriser l’utilisation de la connaissanceet l’expertise en sciences sociales dans la formulation des politiques publiques.Organisation privée à but non lucratif,

il regroupe plus de 50 spécialistes quireprésentent des organisations, des groupesd’experts et des institutions spécialisées en sciences sociales. Il est le partenaire duComité shs philippin dans la mise en œuvrede nombreux projets, et particulièrementceux développés dans le cadre duprogramme de l’unesco pour la gestion des transformations sociales (most).

Leur action commune la plus importantedans ce domaine a abouti à la mise en placedu Réseau de recherche sur les migrationsaux Philippines (pmrn) créé en 1996. Autrefruit de l’engagement conjoint du pssc etdu Comité shs dans les activités du most :une étude de cas comparative sur la

recherche et la définition des politiquesmigratoires en Australie, aux Philippines et en Thaïlande menée dans le cadre d’unprojet visant à valoriser l’interface entrerecherche et action sociales. Mais lepassage en revue des manuels scolairesphilippins selon les concepts des sciencessociales et humaines reste sans doute l’undes plus spectaculaires résultats de cettecollaboration étroite. ¶

Pour plus d’informations, merci de contacter :Virginia Miralao, directrice exécutive du Conseil des sciences sociales des Philippines,[email protected], tél. : +362 929 2671

Site web : www.pssc.org.ph

PUBLICATIONS

La sécurité humaine vue par l’unesco

Suite aux recommandations duGroupe intersectoriel sur la sécuritéhumaine créé en 2006 à l’initiativedu Directeur général de l’unesco,l’édition anglaise d’un ouvrage surl’approche de l’unesco en matièrede sécurité humaine devait êtredisponible dès janvier 2008 et uneversion française mise en ligne dansles semaines suivantes.

Très attendue, la publication deL’approche de l’unesco en matière desécurité humaine intervient à unmoment charnière pour le conceptde sécurité humaine apparu dans lapremière moitié des années 1990dans un rapport du pnud sur ledéveloppement humain intituléNouvelles dimensions de la sécurité.L’extension et l’application de ceconcept à différents contextes etcultures continuent en effet d’êtrediscutées comme l’ont démontré lesmultiples rencontres internationaleset réunions régionales organiséessur ce sujet par l’unesco depuis2001. Ces rencontres ont ainsi faitémerger des points de recoupementmais également l’existence dedistinctions, entre les airesrégionales et culturelles, sur lesproblématiques, les défis et lespriorités couverts par la notion desécurité humaine.Comparant les recommandationsformulées à l’issue de ces réunions,l’ouvrage insiste donc sur la

dimension évolutive et adaptativedu concept de sécurité humaine.Offrant un éclairage rétrospectif surles projets et les activités menés surce thème par l’unesco dans sesdifférents domaines de compétence,il synthétise également les projetsactuels qui vont de l’éducation pourtous à l’égalité des genres, enpassant par la bonne gouvernanceou encore le cadre normatif desdroits humains.Surtout, cette étude revient pour lapremière fois sur un questionnairerelatif à la notion de sécuritéhumaine élaboré et diffusé à traversle monde par la section Sécuritéhumaine, démocratie et philosophiede l’unesco. Restituant la richessedes commentaires des trèsnombreux experts, étudiants etmembres du Réseau internationalde sécurité humaine ayant réagi à cequestionnaire, le livre offre plus quedes témoignages : des propositionsd’action.Au total, L’approche de l’unesco enmatière de sécurité humaine ouvreune indispensable réflexion sur lesdéfis émergents, les fenêtresd’actions et les scénarios futurspossibles pour l’Organisation, aumoment même où, en son sein, seposent plus que jamais lesquestions relatives àl’intersectorialité et àl’interdisciplinarité ainsi qu’à lacompréhension des questionssociales et éthiques.Chaque chapitre du livre met ainsien exergue les interrelations et lesinterdépendances entre la sécuritéhumaine et les domaines d’expertiseet d’action propres à l’unesco. Quepeut apporter une approche« sécurité humaine » de l’éducationet du patrimoine culturel menacé ?Qu’attendre d’une vision centrée surl’être humain de la lutte contre lapauvreté et de la prévention descatastrophes naturelles ? Quel typede participation envisager avec lesacteurs de la société civile ? Tellessont quelques-unes des questionssoulevées.Parmi les réponses, quelques

ambitions sont avancées : inventerde nouvelles formes de partenariat,s’engager dans une défenseintelligente, réfléchie etsystématique des populations lesplus vulnérables, approfondir lesliens entre les décideurs politiqueset les communautés académiques.Autant de propositions qui toutesconservent comme centrenévralgique et comme horizonréflexif et pragmatique les êtreshumains, et en particulier les plusvulnérables d’entre eux. ¶

Pour plus d’informations,merci de contacter :Section Sécurité humaine,démocratie et philosophie,peace&[email protected],tél. : +33 (0)1 45 68 45 53

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Contrer la traite deshumains au Lesothoet en Afrique du Sud

Après les études publiées sur leBénin, le Mozambique, le Nigéria etle Togo, deux nouveaux documentsd’orientation stratégique viennentde paraître sur le trafic d’êtreshumains au Lesotho et en Afriquedu Sud. Dans ces pays, la pauvreté,le Sida et le manque d’éducationpoussent encore trop souventfemmes et enfants dans les bras des trafiquants.Au Lesotho, les lois en vigueur sontmal adaptées et les moyens financiersinsuffisants pour qu’elles soientappliquées. L’Unité de protection de l’enfant et des femmes, qui joueun rôle premier dans la lutte contrela traite, souffre ainsi d’un manquede personnel et d’un déficit deformation du personnel en poste.Pour les auteurs de l’étude, le silenceentoure encore trop la question dutrafic d’êtres humains et cettequestion devrait être davantageprise en compte par le Gouvernement.En Afrique du Sud, où plusieurscampagnes contre la traite desenfants ont été lancées depuis 1996,de nombreux défis subsistent.La pandémie de Sida, la persistancede manipulations des pratiquesculturelles, la croissance du crimeorganisé et le grand nombred’enfants, de femmes et d’hommesvictimes du travail forcé nécessitentune attention constante dans les plans de lutte contre la traite des êtres humains. ¶

La traite des personnes en Afrique du Sud :Facteurs et recommandationsDocument d’orientation stratégique 14.5 71 p., unesco, 2007. shs/cct/2006/pi/h/6(en anglais uniquement)

La traite des personnes au Lesotho :Facteurs et recommandationsDocument d’orientation stratégique 14.6 60 p., unesco, 2007. shs/cct/2006/pi/h/7(en anglais uniquement)

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Repenser la sécuritéhumaine

En complément de l’ouvrage surl’approche de l’unesco en matièrede sécurité humaine, un livre co-publié par l’unesco et les éditionsBlackwell devait être mis en vente en mars 2008.Également rédigé en anglais l’ouvrage,intitulé Repenser la sécurité humaine,présente 7 études abordant lesdifférentes dimensions de la sécuritéhumaine, telles que les liens entrecette dernière et les droits humains,la place du genre dans la promotionde la sécurité humaine, les défiséthiques et environnementaux,l’agenda suivi par le Réseau de la sécurité humaine ou encore les débats sur ce concept au sein des Nations Unies.À travers la variété des thèmesabordés, qui révèlent la complexitéd’une notion au domaine d’applicationtrès vaste, ce livre propose derenouveler et d’enrichir la réflexionsur le concept de sécurité humaine. ¶

Pour plus d’informations ou pour commanderce livre : www.blackwellpublishing.com

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Publications

1. Principes, pratiques et normes

Les droits de l’homme font-ils la loi ?

Lutte contre la pauvreté :les résultats de 39 projets de recherche publiés

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Disponible gratuitement sur internet,la Revue internationale des sociétésmulticulturelles (ijms), publiéeexclusivement en anglais, consacreson dernier volume à la question de l’intégration des migrants dansles régions rurales des nouveauxpays d’immigration en Europe.Ce numéro explore ainsi les différentsprocessus d’intégration et témoignede la manière dont les migrationsvers les zones rurales contribuent àgérer le problème du dépeuplementdes campagnes, en permettant,souvent, d’y maintenir des servicespublics et en dynamisant le secteurprivé. À travers plusieurs études de

Une Europe multiculturelle jusque dans ses campagnes

cas, on découvre que, dans le sud del’Europe, un flot soutenu demigrants vient nourrir, depuis lesannées 90, une forte demande dusecteur agricole, tandis que dans lespays du nord de l’Europe, tels quel’Irlande et l’Ecosse, les migrants enprovenance des pays ayant intégrél’Union européenne en 2004 ontdésormais bien plus de chance detrouver un emploi dans les campagnesque dans les centres urbains. ¶

Pour lire ce numéro :www.unesco.org/shs/ijms/vol9/issue1(uniquement en anglais)

Un document d’orientation straté-gique tirant les leçons du suivi d’unprojet de l’unesco visant des adoles-centes d’Asie du Sud vient d’êtrepublié afin de partager cette expé-rience avec le plus grand nombre.Le projet « Rompre le cycle de lapauvreté chez les femmes », lancé en 2002 dans le cadre du programmeintersectoriel de l’unesco contrel’extrême pauvreté, a en effetcontribué à rendre un maximumd’autonomie aux jeunes femmes quiy ont participé, en leur permettantd’accéder aux connaissances de basenécessaires pour transformer leursvies au sein de leur communauté.

Les jeunes invités à s’auto-évalueren Asie du Sud

Il a également permis de tirer desleçons sur le développementde l’estime de soi par l’acquisition de compétences, grâce à l’implicationde jeunes de la même génération dansle suivi et l’évaluation du projet. ¶

Pour plus d’informations ou pour commander ce document,merci de contacter : [email protected]

Évaluer l’autonomisation des jeunes à travers des groupes de suivi etd’évaluation : les leçons et perspectives pour une reproduction.Documentation d’orientation 09.1,série Pauvreté.108 p., unesco 2007.

À l’heure où l’ensemble de lacommunauté internationale célèbrele 60e anniversaire de la déclarationdes droits de l’homme, l’unesco

s’associe à l’éditeur britanniqueAshgate pour publier un ouvrage quiconstitue une source d’informationsinestimable pour tous ceux quitravaillent dans le domaine desdroits humains.Conçu à partir du cadre juridiqueinternational des droits de l’homme,Les droits humains dans l’éducation,la science et la culture : dévelop-pements et défis légaux mêle aperçusur le contenu, les modalitésd’application et les obligationsétatiques correspondants à ces

droits, avec des analyses sur lesdifficultés relatives à leur mise en œuvre.Cet ouvrage commence par uneprésentation des principes d’indivi-sibilité et d’interdépendance entretous les droits humains avant detraiter des questions liées aux droitséconomiques, sociaux et culturels,y compris leur justiciabilité, leurapplication en droit privé etle développement d’indicateurspermettant de mesurer leur mise enapplication.En conclusion, il traite du droit àl’éducation, du droit de bénéficierdes progrès scientifiques et de leursapplications, ainsi que du droit departiciper à la vie culturelle, lecontenu et la portée de l’exécutiondes ces deux derniers droits ayantparticulièrement besoin d’êtredavantage éclairés. ¶

Pour commander ce livre :www.unesco.org/publishing

Les droits humains dans l’éducation,la science et la culture : développements et défis légauxÉdité par Yvonne Donders et VladimirVolodine.336 p., unesco / Ashgate, 2007.39,00€. isbn 978-92-3-104073-3(uniquement en anglais)

Un volumineux ouvrage rassemblantles résultats de 39 études soutenuespar l’unesco, dans le cadre duProgramme de petites subventionsde recherche pour l’analyse despolitiques sur l’éradication de lapauvreté, est disponible en versionimprimée et sur le site web del’Organisation, depuis la fin du moisde décembre 2007.Ce livre résume les principalesrecommandations de chaque projetde recherche conduit sur des thèmesdifférents, tels que Culture, traditionet communautés marginalisées(Inde, Pakistan),la pauvreté et les droits despopulations autochtones (Chili,

Mexique et Pérou), les droits desjeunes vivants en zones périurbainesau Panama, l’impact du vih/sida surles personnes, les défis des politiquesde protection environnementales,la protection des droits des popu-lations autochtones ( Argentine,Mexique), etc.Lancé en 2004, ce programme derecherche visait notamment à aidercertains États membres de l’unesco

à élaborer des stratégies et desplans d’action pour lutter contre lapauvreté basés sur les droitshumains. Parmi ses bénéficiaires :des chercheurs d’Afrique sub-saharienne, d’Asie du Sud etd’Amérique latine et des Caraïbes. ¶

Programme unesco de petites subventionssur l’éradication de la pauvreté.Renforcer les capacités nationales pour la recherche et l’analyse des politiques.Résumé des résultats et des recommanda-tions des projets de recherche dotés debourses.332 p., unesco, 2007. isbn 9 78 9231 040764(uniquement en anglais)

Pour plus d’informations,merci de contacter :Chifa Tekaya, [email protected],tél. : +33 1 45 68 47 20

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Les premières interventions visant àencourager l’intégration des immigrés en Italie ont été lancées entre la fin des années 80 et le début des années 90 par les administrations municipales des principales villes d’accueil du Norddu pays, souvent en collaboration avec les organisations du secteur tertiaire déjà engagées dans l’assistance etl’hébergement des immigrés arrivés dans les années 70.

Tout au long des années 90, différentsmodèles se sont consolidés. Alors que,par exemple, la question du logement atoujours été au coeur des préoccupationsà Milan, à Bologne on accordaitdavantage d’attention aux enjeuxculturels, tels que l’éducationinterculturelle et la médiation culturellecomme moyens d’accès aux servicessociaux, tandis qu’à Turin 1, l’adminis-tration municipale prenait denombreuses initiatives novatrices pourles mineurs étrangers non-accompagnés.

En revanche, au même moment, dans le Sud de l’Italie, inertie et délégationinformelle aux associations bénévolesprévalaient. Les recherches sur lespolitiques locales à Naples, Caserte,Palerme et Rome ont révélé le rôle crucialjoué par le réseau des paroissescatholiques et par les organisations à but non lucratif dans la fournitured’hébergement d’urgence et delogements aux immigrés, y compris en situation irrégulière.

Si les deux premières lois sur l’immi-gration de 1986 et de 1990 reconnaissaient,dans une certaine mesure, la compétencede l’administration locale concernant lesproblèmes quotidiens des immigrés, elles

n’abordaient toutefois pas le problème dela différenciation territoriale en matièred’accès aux droits sociaux et l’écartexistant en matière de services sociauxentre les régions et les villes du Nord etcelles du Sud. Des ressources spécifiquesétaient fournies aux collectivitésrégionales afin de créer les premierscentres d’hébergement, mais aucunepolitique nationale pour l’intégration auniveau local n’était réellementpoursuivie.

La première tentative de forger uncadre plus cohérent pour la rationali-sation des mesures d’intégration auniveau local a été avancée par une loi en1998. Un « Fonds national d’intégration »était établi pour fournir des ressourcesfinancières afin de mettre en œuvre les« Programmes d’intégration » approuvéspar les autorités régionales. Ceux-cidevaient êtres basés sur les accordspassés avec les autorités municipales,qui étaient chargées, de leur côté,de coordonner les diverses organisationsengagées dans l’offre de services auximmigrés sur le territoire municipal(organisations de charité, bénévoles,unions, etc.). La Loi de 1998 reconnaissait,par ailleurs, le rôle central joué par lescollectivités locales s’agissant descatégories d’immigrés nécessitant uneprotection humanitaire, telles que lesmineurs non-accompagnés et les femmesvictimes du trafic d’êtres humains.Un budget spécial a même été introduitpour financer les projets visant à soutenirles victimes d’exploitation sexuelle et du trafic.

En 2002, une loi d’immigration ducentre-droite, appelée Loi Bossi-Fini,toujours en vigueur, a confié aux û

Les municipalités italiennes, responsablesmais pas centralespar Tiziana Caponi

Appel à contributions

Ce magazine est le vôtreSi vous souhaitezréagir à l’actualité duSecteur des sciencessociales et humaines,ou publier un articleou des photographiessur un sujet lié auprogramme dessciences sociales ethumaines del’unesco, n’hésitezpas à nous faire partde vos propositions à l’adresse suivante :[email protected]

BONNE IDÉE !

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La tribune des lecteurs

û municipalités davantage de respon-sabilités en matière d’hébergement desdemandeurs d’asile, conformément àl’expérience positive du « Projet nationald’asile », lancé en 2000 grâce à un accordentre le Home Office, l’Associationnationale des municipalités italiennes etle Haut Commissariat des Nations Uniesaux Réfugiés.

Dans le même temps, dès 2003, le Fondsnational d’intégration subissait descoupes budgétaires considérables et étaitintégré dans un budget plus général,le Fonds social, attribué aux Régions en vue de financer la totalité des servicessociaux. Aujourd’hui, il revient donc auxRégions de décider si – et dans quellemesure – les ressources de ce Fondsdoivent être spécifiquement affectées auxpolitiques d’intégration des immigrés.

Malgré ces changements du cadreinstitutionnel, le rôle des municipalitésdans le soutien à l’accès des immigrésaux services sociaux et à l’intégrationdemeure crucial. Ces cinq ou six dernièresannées, l’attention s’est réellement deplus en plus focalisée sur les enjeuxrelatifs à leur participation politique et à leur engagement dans les processus de prise de décision, comme en atteste le nombre croissant d’administrationslocales qui ont mis en place, en cettepériode, des Comités consultatifsd’immigrés et/ou des conseillers spéciauxreprésentant les habitants étrangers ausein des Conseils municipaux 2. Depuis2001, de nombreuses villes comme Forlì,Turin, Venise, Gênes et Ancône fontpression sur le gouvernement italien enfaveur du droit de vote des immigrés.

La reconnaissance du droit de vote auniveau local pour les étrangers qui viventdans le pays depuis au moins 5 ansconstitue d’ailleurs un des points les pluspertinents du projet de loi du gouver-nement, présenté en avril 2007, qui vise à réformer la loi de centre-droit de 2001.Ce projet de loi reconnaît le rôle des administrations locales vis-à-vis des populations immigrées vivant sur le territoire, et leur attribue l’entièreresponsabilité de la procédure derenouvellement de l’autorisation deséjour, actuellement du ressort du siègenational de la police.

De l’autre côté, deux nouveaux fondsont été récemment créés : le Fonds pourl’inclusion sociale des immigrés,introduit par le ministre de la Solidaritésociale, et le Fonds spécial du Home Office.

Ces fonds ne concernent cependant passpécifiquement les municipalités : tandisque le premier est accessible auxinstitutions publiques comme auxorganisations privées/bénévoles, lesecond est affecté à ce que l’on appelle lesComités territoriaux 3 établis par lesPréfectures, qui sont censés rassemblertous les acteurs traitant des migrationsau niveau local, municipalités comprises.

Reste que cette prolifération de fondsspéciaux et de ressources ad hoc vaclairement à l’encontre de la volonté derationaliser les politiques localesd’intégration, qui était l’objectif centralde la loi centre-gauche d’immigration de1998. De fait, les administrations localesitaliennes paraissent aujourd’huiessentiellement responsables desproblèmes urgents et du secours auxcatégories d’immigrés les plusvulnérables, telles que les femmesvictimes du trafic, les mineurs non-accompagnés et les demandeurs d’asile,alors qu’elles semblent avoir perdu laplace centrale qu’elles occupaientprécédemment dans les politiquesd’intégration. ¶

* * *1 Pour une révision plus générale des politiques localesd’immigration et de la prise de décision politique en Italieet en Europe, voir : G. Zincone et T. Caponio, The MultilevelGovernance of Migration, in R. Penninx, M. Berger and K. Kraal, The dynamics of international migration and settlement in Europe: A state of the art, AmsterdamUniversity Press, p. 269-304. Une version plus longue estégalement disponible sur : www.imiscoe.org

2 Voir le rapport Asgi-Fieri disponible (en italien) sur :www.fieri.it

3 Les Comités territoriaux ont été établis par la loi de 1998dans le but de favoriser l’agenda des politiques d’immigra-tion au niveau provincial. En réalité, leurs compétences,peu clarifiées, se superposaient à bien des égards avec lesresponsabilités traditionnellement du ressort des autoritéslocales – provinciales et municipales. Aucun budget n’étaitattribué à ces institutions jusqu’en 2007.

Tiziana Caponi Née à Turin, en 1970, TizianaCaponi est titulaire d’unDoctorat en Science politiquede l’Université de Florence, etenseigne la sociologiepolitique à la faculté desSciences politiques del’Université de Turin.Chercheuse au Foruminternational et européen derecherche sur l’Immigration(fieri, Turin), elle estégalement membre du réseaud’excellence européenMigrations internationales,intégration et cohésion socialeen Europe (imiscoe), au seinduquel elle coordonne lesactivités du Groupe C9 sur « lagouvernance à multi niveauxdes migrations ». Elle faitpartie du comité d’experts quia évalué le projet de Chaireunesco « Inclusion sociale etspatiale des migrants interna-tionaux : politiques urbaineset pratiques sociales » de l’Université de Venise. ¶

© D

.R.

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Janvier21-22 janvier14e séminaire national sur « Les États-nations face aux défisde l’intégration régionale enAfrique de l’Ouest » dans le cadredu programme most de l’unesco.Libéria. ([email protected])

21-23 janvierSport - Concours pour les étudiantsen Thaïlande sur le thème« Jeunesse et sportivité dansl’éducation physique ».Surat Thani, Thaïlande.([email protected])

Février13-16 févrierConférence mondiale sur « Le développement des villes :innovation démocratique ettransformation sociale pour desvilles inclusives du XXIe siècle ».Porto Alegre, Brésil.([email protected])

25-27 février15e et dernier séminaire nationalsur « Les États-nations face aux défis de l’intégrationrégionale en Afrique de l’Ouest »dans le cadre du programme most de l’unesco. Nigeria.([email protected])

Mars5-6 marsForum des ministres dudéveloppement social de l’Asie du Sud. New Delhi, Inde.([email protected])

8 marsCélébration de la Journéeinternationale des femmes. Paris,France. ([email protected])

21 marsCélébration de la Journéeinternationale de lutte contre les discriminations. Paris, France([email protected])

Mai7-9 maiSession de formation pour les maires anglophones etles autorités locales sur le guidede l’unesco Des Quartiershistoriques pour tous, financé par l’Andalousie et la municipalitéde Séville au centre de formationde l’onu-habitat, à Séville.Séville, Espagne.([email protected])

www.unesco.org/shs32 shsregards 19

Le 10 décembre 2007, Journée internationaledes droits de l’homme, l’unesco a donné ledépart d’une année entière placée sous labannière du 60e anniversaire de la Déclarationuniverselle des droits de l’homme, lors d’unecérémonie, organisée au siège de l’unesco àParis, à laquelle participait le représentantdu Haut Commissariat des Nations Uniesaux droits de l’homme, Bacre Ndiaye.

À cette occasion, deux grands témoins,Karel Vasak, juriste et spécialiste des droitshumains, et H. Gross Espiell, Ambassadeur etDélégué permanent de l’Uruguay auprès del’unesco, sont revenus sur l’élaboration de laDéclaration de 1948, ainsi que sur le rôle del’unesco dans sa mise en œuvre.

Après la diffusion d’un court documen-taire retraçant, en quelques images et defortes déclarations, 60 ans de combat pourfaire valoir les droits fondamentaux de tousles êtres humains, la cérémonie s’est pour-suivie par plusieurs interventions d’experts,portant sur les défis actuels et futurs desdroits relevant des domaines de compétencede l’unesco : le droit à l’éducation, le droit àla liberté d’opinion et d’expression, le droitde prendre part à la vie culturelle, le droit debénéficier du progrès scientifique et de sesapplications.

Camilla Crosso, coordinatrice de la campagnelatinoaméricaine pour le droit à l’éducation(clade), a ainsi souligné la nécessité de pour-suivre une défense active de l’approchebasée sur les droits humains du droit à l’éducation, et d’inscrire prioritairement àl’agenda le développement d’une éducationde qualité gratuite et obligatoire pour tous.Kwamé Karikari, directeur de la Fondationdes médias pour l’Afrique de l’Ouest, a, quantà lui, centré son intervention sur les grandsdéfis de l’illettrisme, de l’inégalité entrehommes et femmes, de la pauvreté, de ladépendance technologique et de la margi-nalisation de l’usage des langues des mino-rités.

Virginia Bonoan Dandan, membre duComité des Nations Unies pour les droitséconomiques, sociaux et culturels, a fait partde sa confiance dans la capacité de l’unesco

à répondre aux défis que posent la pleinemise en œuvre et la réalisation des droitsculturels, tandis que Yvonne Donders, direc-trice adjointe du Centre de droit internatio-nal d’Amsterdam, a applaudi les effortsfournis par l’Organisation dans l’approfon-dissement des connaissances sur le droit debénéficier du progrès scientifique et de sesapplications.

Un message de Ban Ki-moon, Secrétairegénéral des Nations Unies, a également étédiffusé rappelant que l’ensemble du systèmedes Nations Unies développerait des activi-tés jusqu’au 10 décembre 2008. L’unesco,pour sa part, saisira l’opportunité de cettecommémoration pour faire le point sur lasituation des droits relevant de ses domainesde compétence, en collaboration avec sesÉtats membres et leurs Commissions natio-nales, ainsi qu’avec l’ensemble de son réseaude partenaires, au premier rang desquels lesClubs et Chaires unesco.

Plusieurs activités régulières seront ainsiplacées sous la bannière de ce 60e anniver-saire, des conférences régionales serontorganisées et deux conférences internatio-nales se tiendront, fin 2008. L’Organisationaccueillera également, à Paris, en septembre2008, la 61e Conférence annuelle des ong,en partenariat avec le Département de l’information publique des Nations Unies,qui aura précisément pour thème la célébra-tion du 60e anniversaire de la Déclarationuniverselle. ¶Pour plus d’informations, merci de contacter :Vladimir Volodine, [email protected],tél. : +33 1 45 68 38 29

ÉVÉNEMENT

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L’unesco commémore le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme