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Les formations au journalisme et le professionnalisme sur le Web

Mirela LAZĂR, Georgeta DRULĂ, Raluca RADUUniversité de Bucarest, RoumanieFaculté de Journalisme et des Sciences de la CommunicationLaboratoire SPARTA

LES 2èmes ENTRETIENS DU WEBJOURNALISME1er et 2 décembre 2011

UNIVERSITÉ DE METZ

Dans le cadre du projet «Tous journalistes ? Les établissements de formation au défi du Web participatif »

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Le cadre de la recherche Université de Bucarest, Faculté de Journalisme et des Sciences de la

Communication Master de Production Multimédias et Audiovisuelle

Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille Master de Journalisme

3e volet de la recherche: enquête menée sur un échantillon d’étudiants en deuxième année de master

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Méthodologie Méthodes

Focus group Durée:100 minutes Participants: 9 étudiants à Bucarest et 9 étudiants à Marseille

Entretiens semi-directifs individuels Durée moyenne: 20 minutes Participants: 4 étudiants à Bucarest et 4 étudiants à Marseille

Enregistrement audio et analyse qualitative sur le verbatim

Les axes des discussions: 1. pratiques informationnelles des étudiants 2. représentations de la valeur ajoutée professionnelle du Web 3. représentations du professionnalisme journalistique 4. représentations des pratiques amateur sur le Web

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Résultats: Bucarest 1. pratiques informationnelles des étudiants

Pour la plupart des étudiants, la palette des sources d'information numériques s'est enrichie depuis l’entrée dans l'établissement de formation et leur consultation est devenue quasi-régulière. « Déjà, j’ai commencé à ne plus lire du tout la presse imprimée. »

Cependant, les étudiants traitent les sources numériques avec plus de prudence. « Je pense que c’est très important de vérifier si l’auteur est professionnel

ou pas. »

2. représentations de la valeur ajoutée professionnelle du Web Les étudiants soulignent l’interaction plus rapide et accrue entre les

créateurs et les utilisateurs de contenus. La valeur ajoutée réside aussi dans un accès plus facile aux sources

(amateurs mais surtout experts) et dans une plus grande indépendance. Le web permet de décliner sous plusieurs formats et supports les

contenus. « Le plus souvent, j’y trouve du contenu original . » « Le web, je pense qu’il nous donne plus de liberté. C’est aussi un média

très vivant. »

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Résultats: Bucarest 3. représentations du professionnalisme journalistique

L’opinion est quasi-unanime: c’est la technologie qui change et non les bases du journalisme.

Certains étudiants déplorent le relâchement des normes. Le constat de la grande majorité des étudiants est la sédentarisation

mais aussi la polyvalence du journaliste web. « Le journalisme tend à se développer en ligne. Il me semble qu’il doit y

avoir des journalistes plurivalents qui couvrent une plage plus large de tâches. »

A l’unanimité, ils considèrent que le respect des valeurs éthiques et des normes déontologiques fonde le professionnalisme du journaliste. « Le journaliste professionnel, c’est quelqu’un qui a une éthique. Mais je

pense que c’est lié, les techniques et l’éthique. »

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Résultats: Bucarest 4. représentations des pratiques amateur sur le Web

Les étudiants sont unanimes à qualifier les amateurs de sources d’informations ou de collaborateurs.

« On va dire lui, c’est un professionnel, lui, c’est un amateur et quand on va lire on va mettre en question plus ce que l’amateur a dit.»

« La production amateur doit être très rigoureusement filtrée. »

« La contribution des amateurs doit rester au niveau du commentaire, de l’opinion; le seul contenu légitime qu’ils pourraient produire serait des vidéos qui témoignent d’un événement (une incendie par exemple). »

« Je pense que parmi les amateurs il y a beaucoup de professionnels.»

« Ça ne m’étonnerait pas de voir un jour un bloggeur devenir source officielle de l’institution présidentielle. »

Une partie d’étudiants trouve qu’ils ne sont pas financièrement motivés à investir les blogs.

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Résultats: Marseille 1. pratiques informationnelles des étudiants

Les opinions des étudiants sont partagées en ce qui concerne l’influence de l’école sur l’ouverture dans le choix des sources d'information et la fréquence de leur consultation.

« Depuis le début d’année, on a fait pas mal de cours sur le web qui m’ont donné l’envie de plus aller voir peut-être le web, mais pas sous forme de blogs, plutôt sous forme de webs documentaires, sur des sites Internet style le monde.fr, arte, des choses que je ne connaissais pas. »

« Au bout d’une année, il n’y a pas vraiment une modification profonde des automatismes sur la recherche d’information. Je n’ai pas beaucoup augmenté cette prise d’information sur le web; on nous a montré beaucoup de choses sur Internet, beaucoup de possibilités, des choses diverses, mais voilà, je n’ai pas plus envie d’y aller qu’avant, je suis toujours assez réticent à ce format. »« A l’école on a appris à vérifier qu’un site était convenable, était serieux, on sait si l’information est bonne ou pas. On a appris comment se méfier et je compare vraiment plus qu’avant. »

« Je regarde qui a écrit pour savoir quelle crédibilité je donne à ce que je lis. »

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Résultats: Marseille 2. représentations de la valeur ajoutée professionnelle du Web

Les deux arguments que les étudiants ont essentiellement evoqués en ce qui concerne la valeur ajoutée du web ont été une plus grande indépendance et l’absence de formatage de l’écriture. Une minorité pense pourtant qu’aujourd’hui on est en train de créer le formatage de l’écriture web. « Sur le web, on écrit simplifié, on fait du court, du léger, du petit, et moi,

je n’aime pas la dictature des lecteurs, je trouve que c’est excessif. » 3. représentations du professionnalisme journalistique

A l’avis de tous les étudiants enquêtés, le journalisme est un métier, caractérisé davantage par les aspects techniques et éthiques. « Le journalisme est un métier et ça s’apprend dans une école, il faut des

bases, les rudiments du journalisme: comment écrire, l’importance de croiser les sources et de ne pas affirmer quelque chose sans avoir vérifié auparavant, la déontologie. »

« Il est quelqu’un qui a reçu une information et qui a fait une analyse de vérification, qui passe beaucoup de temps à vérifier un carnet d’adresses, des sources fiables, etc. »

« Un journaliste,c’est quelqu’un qui a une expérience éditoriale, qui sait communiquer un discours, c’est ça la valeur ajoutée d’un journaliste. Je ne pense pas que c’est vraiment un métier qui s’apprend dans une école de journalisme. C’est un métier qui s’apprend au fur et à mesure de l’expérience dans une rédaction, sur le terrain. »

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Résultats: Marseille 4. représentations des pratiques amateur sur le Web

Le statut attribué aux amateurs: collaborateur, commentateur, source d’information, expert. « Je pense que les amateurs font presque le même travail, mais ils

vérifient peut-être moins; après, un amateur n’aura pas tous les moyens d’une rédaction; il peut écrire sur ce qu’il veut. Si un amateur va se concentrer sur un domaine d’activité très précis, il peut devenir une source. »

« On va les considérer comme des experts, pas comme des journalistes. Je ne veux pas leur accorder la crédibilité journalistique, je vais leur accorder la crédibilité de leur domaine. »

« C’est bon d’avoir des personnes qui participent à l’information, c’est à dire des spécialistes, experts en économie, par exemple, qui donnent leur avis, des témoins qui donnent un commentaire. »

« En fait, tous ceux qui argumentent sur la rue peuvent le faire sur Internet. Mais ce ne sont pas des journalistes, ce sont des gens qui donnent leurs avis. C’est des commentateurs, c’est la liberté d’expression. La plupart des amateurs font plutôt une démarche de publicistes. »

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Les effets de la formation La tendance des étudiants à Marseille est de privilégier les médias traditionnels. Le

contenu des cursus pourrait en être une cause.

Les mêmes marques du professionnalisme journalistique sont évoquées par tous les étudiants enquêtés des deux établissements.

Les amateurs sont perçus par les deux groupes d’étudiants comme sources d’informations ou collaborateurs. Les étudiants sont attentifs au type d’informations offertes sur internet, provenant d’experts, de témoins ou de l’homme de la rue qui poste des commentaires.

Il y a une forte convergence d’opinions en faveur de la valeur ajoutée professionnelle du Web, notamment en ce qui concerne la complexité du feed-back et le contenu multimédias.

La formation en master constitue une étape dans la professionnalisation des jeunes journalistes, ce qui explique ces ressemblances dans les représentations qu’ils ont du journaliste professionnel et de l’amateur.

Le même modèle de journaliste professionnel est à retrouver en France et en Roumanie.

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Conclusion

Les représentations des étudiants enquêtés dénotent un fort déterminisme technologique en parlant des changements perçus au niveau des pratiques journalistiques (sédentarisation, superficialité, etc.).

Dans leur grande majorité, les étudiants veulent travailler dans des entreprises de presse, pour des produits média traditionnels ou sur le Web et manifestent de la réticence à offrir des informations sur des plateformes d’amateurs parce que le modèle économique n’est pas fiable pour eux.