1 Les Quatre cents coups - académie de Caen | L ... · sur l’histoire de ce garçon car on ne...

35
Les Quatre cents coups Un film de François Truffaut, 1959 Dossier pédagogique élaboré dans le cadre du dispositif Collège au Cinéma (Orne) par M. Yves-Marie Le Troquer, professeur au lycée Marguerite de Navarre et au collège Saint-Exupéry à Alençon. - Octobre 2015 -

Transcript of 1 Les Quatre cents coups - académie de Caen | L ... · sur l’histoire de ce garçon car on ne...

1

Les Quatre cents

coups Un film de François Truffaut, 1959

Dossier pédagogique élaboré dans le cadre du dispositif Collège au Cinéma

(Orne) par M. Yves-Marie Le Troquer, professeur au lycée Marguerite de Navarre

et au collège Saint-Exupéry à Alençon.

- Octobre 2015 -

2

Sommaire

1re partie : Avant la projection

1 – Les différents titres envisagés par le réalisateur……………………………………3

2 – Analyse des affiches du film………………………………………………………………… 4

3 – Le synopsis…………………………………………………………………………………………… 6

4 – La biographie de François Truffaut……………………………………………………… 7

5 – La filmographie de François Truffaut………………………………………………………8

6 – Les Quatre cents coups face à la critique……………………………………………11

2ème partie : Après la projection

7 – François Truffaut, Jean-Pierre Léaud et Antoine Doinel………………………13

8 – La mise en scène : immobilité et mouvement……………………………………17

9 – Analyse de séquence : du commissariat à la prison……………………………19

10 – Analyse de séquence : La fuite vers la plage……………………………………23

11 – La vie dans les années 1950 ………………………………………………………………25

3ème partie : Pour aller plus loin

12 – La Nouvelle Vague, Truffaut et les autres …………………………………………27

13 – Découvrir les métiers du cinéma avec La Nuit Américaine………………30

14 – L’échelle des plans et les mouvements de caméras dans Les Quatre

cents coups…………………………………………………………………………………………………32

15 – Annexes………………………………………………………………………………………………35

3

1 – Les différents titres envisagés par le réalisateur

Source : www.cinematheque.fr

1 – D’après les différents titres envisagés, de quoi va parler le film ?

Le film va sans doute parler de jeunes adolescents – dont l’un s’appelle

Antoine – qui n’aiment pas l’école et qui font l’école buissonnière après

avoir fait une fugue. 2 – Finalement F. Truffaut a choisi pour titre « Les Quatre cents coups ».

Que signifie cette expression ? Pourquoi, selon toi, avoir choisi ce titre ?

Le titre vient de l’expression « Faire les 400 coups », qui signifie faire de

nombreuses bêtises pendant sa jeunesse.

Truffaut a sans doute choisi ce titre car il est facile à retenir et interpelle le spectateur sans trop en dire sur le film.

4

2 – Analyse des affiches du film Lors de sa présentation à Cannes, une 1re affiche du film est réalisée

à partir d’une photographie de plateau de Claude Schwartz. Quelques mois

plus tard, une autre affiche est réalisée par Boris Grinsson pour la sortie du

film en salle.

L’affiche pour le festival de Cannes L’affiche pour la sortie en salle

1 – Relève les points communs entre ces deux affiches :

Sur les deux affiches on peut voir un garçon debout, en plan

américain, qui regarde au loin vers sa gauche. Il est vêtu d’un manteau et

d’une chemise. Il n’est pas très bien coiffé (épis…). Il est seul.

Dans les deux cas le décor est très simple. Il est sans doute sur la plage car on peut distinguer une vague qui

s’approche de lui. Il n’y a rien d’autre autour de lui, ni sur la mer.

Au niveau du texte, on retrouve le titre, écrit au même endroit et de

la même manière. On retrouve aussi sur ces deux affiches le nom du réalisateur.

2 – D’après cette description, que va raconter le film ?

Le film va parler de ce jeune garçon qui cherche sans doute un peu

de liberté (plage, vague, regard au loin…). En tous cas, le film sera centré sur l’histoire de ce garçon car on ne voit que lui à l’image et il n’y aucun

autre accessoire ou élément de décors.

5

3 – Relève les différences entre les deux affiches.

La première affiche est composée à partir d’une photo en noir et blanc

alors que la seconde est composée à partir d’un dessin en couleurs.

Sur la seconde affiche le cadre est un tout petit plus large, notamment au-dessus du personnage.

De même, la seconde affiche comporte plus de texte. Outre le titre et

le nom du réalisateur, on trouve le nom des acteurs principaux et du

scénariste. De plus, la mention « Prix de la meilleure mise en scène au

festival de Cannes 1959 » a été rajoutée en haut à droite. 4 – Selon toi, comment expliquer que deux affiches aient été réalisées pour

ce film ?

La première affiche s’adresse aux spectateurs et aux membres du jury

du festival de Cannes, c’est-à-dire à un public de cinéphiles avertis. Elle n’a donc pas besoin de « taper dans l’œil » du spectateur. D’un point de vue

esthétique, elle est beaucoup plus proche du film, dans la mesure où elle

est très simple : une photographie de plateau, le titre et le nom du

réalisateur. Elle est ainsi plus proche du public de Cannes. Du fait de cette simplicité, le distributeur a sans doute jugé qu’elle ne

convenait pas à l’exploitation commerciale du film. Il a donc fait réaliser la

seconde affiche qui a clairement pour objectif d’attirer l’œil du spectateur

et de lui donner envie d’aller voir le film. C’est ce qui peut expliquer le

recours à la couleur (alors que le film est en noir et blanc), l’ajout du nom des acteurs et surtout la mention « Prix de la meilleure mise en scène au

festival de Cannes 1959 ».

6

3 – Le synopsis

1 – A l’aide du synopsis de la fiche CNC, rédige les légendes des

photogrammes ci-dessous.

Le film se passe à Paris. Antoine Doinel a 12 ans. Son professeur est

autoritaire.

Ses relations avec ses parents sont difficiles.

Il fait l’école buissonnière avec son ami René.

Il vole une machine à écrire au bureau de son

père.

Il est arrêté. Le juge le place dans un

centre d’observation.

Il est privé de la visite de

son ami René.

Lors d’une partie de football, Antoine s’évade.

Il court à travers la campagne.

Il va jusqu’à la mer et se retourne vers la caméra.

2 – D’après les photogrammes et leurs légendes, qu’appelle-t-on un

synopsis ?

Un synopsis c’est le résumé du film, du début à la fin, sans chercher à

maintenir le suspense. Il raconte toute l’histoire.

7

4 – La biographie de François Truffaut A l’aide de la notice biographique de ta fiche CNC, réponds aux questions

suivantes.

1 – Remplis sa carte d’identité.

NOM : ………………………………………………………

Prénom : …………………………………………………

Nationalité : ………………………………………………

Né en : ……………………………à : ……………………

Mort en : …………………………………………………

Profession(s) : …………………………………………

…………………………………………………………………

2 – Enfant, F. Truffaut est : □ Un élève sérieux

√ Un élève qui sèche souvent l’école

□ Un élève moyen 3 – Son meilleur ami se nomme alors :

□ Jean-Luc Godard

□ André Bazin

√ Robert Lachenay 4 – Il se passionne pour :

√ Les livres

□Le sport √ Le cinéma

5 – Après avoir quitté l’école :

√ Il devient apprenti □ Il devient acteur

□ Il fait des études de cinéma

6 – Après s’être engagé dans l’armée :

□ Il devient général □ Il fait la guerre d’Algérie

√ Il déserte

7 – Il trouve finalement un travail grâce à :

□ Louis Malle

□ Hervé Bazin √ André Bazin

8 – Avant de réaliser ses premiers

films, il exerce le métier :

□ D’assistant réalisateur √ De critique de cinéma

□ D’écrivain

9 – Les Quatre cents coups est son : □ 3ème court métrage

√ 1er long métrage

□ 21e film 10 – Au total, il réalise :

√ 22 films

□ 21 films

□ 400 films

8

5 – La filmographie de François Truffaut Films Synopsis Films

1959

Les 400 coups

Antoine a une adolescence turbulente. Il ment à ses

parents indifférents à son sort, vole, fugue. Il fait les quatre

cents coups avec son ami René.

1966

Fahrenheit 451

Charlie Kohler, pianiste dans un petit bar, commence à avoir

des ennuis lorsque deux gangsters s'en prennent à son frère qui se réfugie sur son lieu

de travail.

1960

Tirez sur le pianiste

Paris, dans les années 1900 : Jules, allemand et Jim,

français, deux amis, sont amoureux de Catherine. C'est Jules qui épouse Catherine. La

guerre les sépare…

1968

La mariée était en noir

Répondant à l'annonce d'une agence matrimoniale, une

femme usurpe la place d'une autre et rejoint son prétendant,

à la Réunion, à bord d’un bateau : Le Mississipi…

1962

Jules et Jim

au cours d'un voyage à Lisbonne, où il doit donner une conférence sur Balzac, Pierre Lachenay s'éprend de Nicole,

une hôtesse de l'air…

1968

Baisers volés

Dans un pays indéfini où la lecture est rigoureusement interdite. La brigade des

pompiers a pour seule mission de brûler ces objets…

1962

L’Amour à 20 ans

Le jour de son mariage, Julie voit son mari assassiné sous ses yeux. La veuve va alors

entreprendre un voyage pour se venger de ceux qui ont tué

son mari.

1969

La sirène du Mississipi

L'histoire d'un "enfant-loup" découvert en 1798, en pleine forêt. D'après le récit écrit par un médecin au début du siècle.

1964

La peau douce

Le jeune Antoine Doinel tombe amoureux de Colette, mais elle

le traite en copain.

1970

L’enfant sauvage

Après son service militaire, Antoine Doinel, toujours

amoureux de Christine Darbon, est engagé dans une agence de

détectives privés …

9

1970

Domicile conjugal

L’histoire d’un tournage dans les studios de la Victorine à

Nice, au moment de la conception d'un film.

1977

L’homme qui aimait les

femmes

Anne, jeune Anglaise, rencontre Claude. Elle le

présente à sa sœur. Toutes deux tombent amoureuse de

lui.

1971

Les 2 anglaises et le

continent

Un jeune sociologue prépare une thèse sur la criminalité

féminine. Il trouve en Camille le sujet idéal. Cette belle jeune femme est en effet soupçonnée

du meurtre de ses amants …

1978

La chambre verte

Antoine Doinel a finalement épousé Christine Dabon. Peu de temps après, il la trompe avec Kyoko, une jeune japonaise…

1972

Une belle fille comme

moi

Adèle voit son père perdre tout intérêt pour elle à la suite de la

mort de sa sœur aînée …

1979

L’amour en fuite

Des enfants d’un village attendent la fin des cours avec

impatience. Les deux instituteurs ont du mal à capter leur attention à l'approche des

colonies de vacances.

1973

La nuit américaine

Bertrand Morane est ce que l'on appelle un homme à femmes. Il collectionne les conquêtes tel

un besoin vital.

1980

Le dernier métro

Un veuf vit dans le souvenir de sa femme morte et a aménagé, dans sa maison, une chambre vouée au culte de son épouse.

1975

L’histoire d’Adèle H.

Ayant autrefois vécu une histoire d’amour, Bernard et Mathilde, se trouvent être

voisins. Même s'ils sont tous les deux mariés, leurs destins se

croisent à nouveau.

1981

La femme d’à côté

Une femme et son amant sont assassinés. Le mari, Julien

Vercel, décide de s'enfuir et de se cacher. Sa secrétaire, éprise de son patron, mène sa propre

enquête.

1976

L’argent de poche

Huit ans après leur mariage, Antoine et Christine se quittent.

Devenu romancier, Antoine profite de son célibat pour

retrouver Colette, son premier amour …

1983

Vivement dimanche !

Paris, septembre 1942. Lucas Steiner, directeur de théâtre a dû fuir parce qu’il est juif. Sa

femme dirige le théâtre pendant son absence.

10

1 – Dans la filmographie ci-dessus, essaye de trouver un maximum de films

correspondant à chacune des citations de François Truffaut ci-dessous :

« Je m’identifie aux person-

nages faibles et jamais aux personnages forts. »

Le Cinéma selon François Truffaut, Flammarion, 1988.

« L’amour c’est le sujet des sujets. Il prend une

telle place dans la vie […] que si l’on me prouvait que neuf films sur dix sont des films sur l’amour,

je répondrais que ce n’est pas suffisant. » Le Cinéma selon François Truffaut, Flammarion,

1988.

-Les Quatre cents coups

-Tirez sur le pianiste -L’enfant sauvage

-L’histoire d’Adèle H.

-Le dernier métro

-Jules et Jim

-L’Amour à 20 ans -La peau douce

-La mariée était en noir

-Baisers volés

-La sirène du Mississipi -Domicile conjugal

-Les 2 anglaises et le continent

-Une belle fille comme moi -L’histoire d’Adèle H.

-L’homme qui aimait les femmes

-La chambre verte

-L’amour en fuite -La femme d’à côté

-Le dernier métro

-Vivement dimanche

2 – Quel constat peux-tu faire ?

La quasi-totalité des films de F. Truffaut se partagent entre ces deux thèmes

et certains peuvent être mis dans les deux colonnes.

3 – Qu’est-ce qui, dans la biographie du réalisateur, peut contribuer à expliquer ses deux thèmes de prédilection ?

Quand il était enfant, François Truffaut admirait sa mère, mais elle ne lui

renvoyait pas l’image d’une mère aimante. De plus, il a été relativement délaissé par son père officiel, dont il a appris plus tard qu’il n’était pas son père biologique.

Ces deux éléments expliquent sans doute, en partie, le fait que François

Truffaut s’intéresse en particulier aux personnages faibles et délaissés, mais aussi au thème de l’amour et plus généralement aux relations entre les hommes et les

femmes.

4 – Que remarques-tu concernant le personnage d’Antoine Doinel (le héros des

Quatre cents coups) ? On le retrouve dans cinq films de François Truffaut et à chaque fois il est

joué par le même acteur, Jean-Pierre Léaud.

5 – D’après les synopsis des films où figure le personnage d’Antoine Doinel, que raconte cette saga ?

La saga Doinel raconte l’histoire d’Antoine à travers le prisme de l’amour, et

plus précisément de l’amour compliqué, voire contrarié : l’amour d’Antoine pour sa mère qui le rejette dans Les Quatre cent coups, les premiers amours déçus du

jeune Antoine dans Antoine et Colette, La découverte de l’amour dans Baisers

Volés, la vie conjugale et l’infidélité dans Domicile conjugal, Le divorce et la

redécouverte de son 1er amour dans L’amour en fuite.

11

6 – Les Quatre cents coups face à la critique Et disons tout de suite que si vraiment Les

Quatre cents coups a été l’évènement majeur des journées de Cannes c’est que le critique de cinéma François Truffaut avait bien raison de stigmatiser l’indigence artistique et intellectuelle de ce festival. Cette fois-ci la montagne a accouché d’une souris et le spectateur moyen ne va pas manquer de s’en apercevoir, à qui l’on a rebattu les oreilles de ce film fracassant qui ne casse rien … non d’ailleurs que le film de François Truffaut soit absolument indigne d’intérêt. D’une bonne portée morale, il sera vu en famille avec profit et servira d’argument contre l’école buissonnière et

le manque d’imagination de l’écolier devant sa copie ; mais l’histoire personnelle que conte Truffaut a les maladresses d’un chapitre de morale et la fadeur d’un morceau réalisé sans imagination. On notera avec regret l’absence totale d’originalité de ton […] ; ce plaidoyer est bien lourd et son développement est si conventionnel qu’il travaille mal à nous persuader de l’habileté de son metteur en scène.

Claude Casa, Juvénal, 19 juin 1959

Les grands moments des Quatre cents

coups sont muets comme les grandes douleurs : c’est l’inoubliable trajet nocturne dans le fourgon cellulaire…; c’est la non moins inoubliable séquence finale… En dépit de cette sobriété, presque de cette sécheresse, notre gorge se noue, peu de fins de film ont été aussi émouvantes. Pourquoi ? Le secret de ces derniers plans est indicible. On en comprend le mécanisme sans le percer. Il y a d’abord la longueur : Antoine court interminablement suivi en travelling en un seul plan ; c’est naturellement qu’il s’essouffle, se fatigue, commence à ralentir sa foulée. C’est aussi

qu’il court vers la mer, symbole pour lui de l’inconnu et de l’avenir ; sur son visage vers nous finalement retourné, on peut lire en une seconde qu’une étape est franchie, qu’un voyage au bout de la nuit se termine, que quelles que soient la suite et les angoisses de la suite, une découverte vient d’être faite et qui porte en germe la générosité et la beauté morale.

Jacques Doniol-Valcroze, Cahiers du cinéma, n°96, juin 1959.

1 – Présente le document. C’est un article de presse, paru dans

le journal Juvénal, du 19 juin 1959.

L’auteur, Claude Casa, y fait la critique du film Les Quatre cents

coups.

2 – Le point de vue de l’auteur sur le

film est-il plutôt négatif ou positif ? Justifie ta réponse en soulignant des

éléments dans le texte.

Le point de vue de l’auteur est très négatif.

3 – Résume le point de vue de

l’auteur en une phrase. Le film se résume à une leçon de

morale mal habile.

4 – Cette critique porte-t-elle

davantage sur le scénario ou sur la mise en scène ? Justifie ta réponse.

Cette critique porte surtout sur le

scénario dont l’auteur nous dit qu’il est très personnel et qu’il a une portée

morale. A l’inverse il parle très peu de

la mise en scène, sauf à la fin, de manière très vague.

1 – Présente le document. C’est un article de presse, paru dans

le n° 96 des Cahiers du cinéma en juin

1959. L’auteur, Jacques Doniol-Valcroze, y fait la critique du film Les

Quatre cents coups.

2 – Le point de vue de l’auteur sur le

film est-il plutôt négatif ou positif ? Justifie ta réponse en soulignant des

éléments dans le texte.

Le point de vue de l’auteur est très positif.

3 – Résume le point de vue de

l’auteur en une phrase. La sobriété de la mise en scène

permet de faire passer toute la force

émotionnelle du film.

4 – Cette critique porte-t-elle davantage sur le scénario ou sur la

mise en scène ? Justifie ta réponse. Cette critique parle très peu du scénario. Elle insiste surtout sur la mise en scène. L’auteur y décrit longuement la dernière scène du film pour justifier son propos.

12

5 – D’après ces deux exemples, une critique de film est-elle forcement

négative ?

Non, la critique de Jaques Doniol-Valcroze est très positive.

6 – D’après ces deux textes, sur quels aspects d’un film les auteurs de critiques s’appuient-ils pour parler d’un film.

Ils portent un jugement sur la qualité du scénario et/ou de la mise en

scène.

7 – D’après ces documents et la fiche CNC, quelles différences peut-on

faire entre une critique et un synopsis. Un synopsis résume le scénario du film mais ne porte pas de jugement

dessus. Ce n’est pas un texte argumentatif. A l’inverse les critiques ne

racontent pas forcement l’histoire du film mais elles portent un jugement

sur la qualité du scénario et/ou de la mise en scène. 9 – Rédige ta propre critique du film Les Quatre Cents coups.

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

13

7 – François Truffaut, Jean–Pierre Léaud et Antoine

Doinel Jean-Pierre Léaud e(s)t François Truffaut

1 – Compare ces différentes photographies de François Truffaut et Jean-

Pierre Léaud. Que remarques-tu ?

François Truffaut et

Robert Lachenay en

1948.

Jean-Pierre Léaud et

Patrick Auffray sur le

tournage des 400 coups.

Fr. Truffaut et J-P Léaud

à Cannes en 1959.

Fr. Truffaut et J-P Léaud sur le tournage de Domicile conjugal (1970).

François Truffaut et J-P Léaud à la fin des années 1960.

On peut remarquer que François Truffaut et Jean-Pierre Léaud se

ressemblent beaucoup physiquement. Ils ont la même carrure, la même

expression du visage. C’est particulièrement évident sur la dernière image. 2 – Selon toi, pourquoi François Truffaut a-t-il choisi un acteur qui lui

ressemble pour interpréter le rôle d’Antoine Doinel ?

Il a choisi un acteur qui lui ressemble car le film Les Quatre cents

coups raconte un peu sa propre histoire. Certes c’est une fiction et certains

épisodes sont complètement inventés, mais beaucoup d’éléments s’inspirent de la vie du scénariste – réalisateur.

14

François Truffaut e(s)t Antoine Doinel

3 – A l’aide de la biographie de François Truffaut, rédige la légende de

chacun des photogrammes ci-dessous.

Il est né à Paris en 1932. Il admire sa mère mais

elle ne le supporte pas. Il apprendra que son père officiel n’est pas

son père biologique.

Il a un camarade, Robert

Lachenay.

Ensemble, ils sèchent

souvent l’école.

Ils vont au cinéma.

Il adore les livres. Il n’aime l’école et la

quitte à 14 ans et demi. Il fait de la prison.

4 – Pourquoi peut-on dire que Les Quatre cents coups ont un aspect

autobiographique ?

On peut dire que Les Quatre cents coups ont un aspect

autobiographique car plusieurs scènes du film s’inspirent directement de la vie du scénariste – réalisateur François Truffaut. En effet, comme Truffaut,

Antoine Doinel vit avec une mère qui ne l’aime pas beaucoup et un père qui

n’est pas son père biologique. Il a un ami avec lequel il fugue pour aller au

cinéma. Il se retrouve en prison…

15

Jean-Pierre Léaud e(s)t Antoine Doinel

En 1959, François Truffaut, tourne

Les Quatre cents coups. Synopsis : Antoine, un adolescent épris de liberté, n’aime pas l’école et ne trouve pas sa place à la maison. Après une fugue et une tentative de vol, il est envoyé dans centre éducatif dont il s’évade rapidement.

En 1962, Fr. Truffaut tourne Antoine et Colette, pour le film

collectif, L’amour à 20 ans. Synopsis : Antoine a 17 ans et vit toujours à Paris. Il rencontre Colette lors d’un concert et tombe amoureux d’elle. Mais ses sentiments ne sont pas réciproques. Finalement Colette part avec Albert…

En 1968, François Truffaut tourne Baisers Volés. Synopsis : Au retour du service militaire, Antoine est toujours amoureux de Christine Darbon. Il fait

divers petits métiers avant d’être engagé comme détective privé. Envoyé pour une enquête dans un magasin de chaussures, il tombe amoureux de la femme du propriétaire, Mme Tabard. Finalement, il retrouve Christine et la demande en mariage.

Deux ans après Baisers Volés, Truffaut tourne Domicile

Conjugal. Synopsis : Antoine a donc épousé Christine. Il travaille dans une entreprise d’hydraulique. Christine met

au monde Alphonse, le fils d’Antoine, tandis que celui-ci commence à la tromper avec Kyoko, une jeune femme d’origine japonaise.

En 1978, François Truffaut tourne

le dernier épisode de la « saga » Doinel : L’Amour en fuite. Synopsis : Après 8 ans de mariage, Antoine et Christine se séparent en bons termes. Antoine, devenu romancier, retrouve Colette, son 1er amour. Peu de temps après il rencontre Sabine.

16

1 – Quelle est la particularité de ces cinq films au niveau du personnage

principal ?

Le personnage principal de ces cinq films est le même. On retrouve

Antoine Doinel à différentes étapes de sa vie (jeunesse, adolescence, jeune adulte, maturité…).

2 – Après avoir observé les photogrammes (colonne de droite), quelle

particularité remarques-tu au niveau de l’acteur principal ?

L’acteur principal, qui joue Antoine Doinel, est toujours le même. Il

s’agit de Jean-Pierre Léaud. 3 – Selon toi quel est l’objectif du réalisateur ?

Le réalisateur veut montrer comment évolue un personnage sur

plusieurs années, mais aussi comment évolue l’acteur qui le joue. C’est donc

un projet très complet et complexe qui permet de suivre un acteur et un personnage sur deux décennies. C’est un cas unique dans le cinéma

français. Pour beaucoup de cinéphiles l’acteur Jean-Pierre Léaud reste

irrémédiablement attaché au personnage d’Antoine Doinel et au réalisateur

François Truffaut. Pourtant, il a tourné – et tourne encore – dans beaucoup d’autres films.

17

8 – La mise en scène : immobilité et mouvement 1 – Sous chaque photogramme, indique si Antoine est immobile ou en

mouvement.

1

Immobile

2

Mouvement

3

Immobile

4

Mouvement

5

Immobile

6

Immobile

7

Mouvement

8

Mouvement

9

Mouvement

10

Immobile

11

Immobile

12

Mouvement

2 – De manière générale, dans quel type d’espace Antoine est-il immobile et dans quel type d’espace est-il en mouvement ?

De manière générale, Antoine est immobile dans les scènes

intérieures (école, maison, prison, bureau de la psychologue…) alors qu’il

est en mouvement dans les scènes extérieures (rues de Paris, plage…). 3 – Observe bien les cadrages des plans d’immobilité et des plans de

mouvements. Quelles différences remarques-tu ?

Les cadrages des plans où Antoine est immobile sont généralement

resserrés (plan poitrine) et fixes. A l’inverse les cadrages des plans où Antoine est en mouvement sont généralement larges (plan d’ensemble ou

de demi-ensemble) et en mouvement (traveling, panoramique). Cette

opposition est renforcée par l’utilisation du format Cinémascope pour les

plans extérieurs.

18

4 – Associe chaque type de plan à un mot ou une expression décrivant

l’état d’esprit d’Antoine dans cette scène.

Plan poitrine, fixe et

intérieur

Antoine se sent comme emprisonné. Il ne peut pas

bouger, ne peut pas laisser libre court à son imagination.

Plan large, en

mouvement, à l’extérieur.

Antoine se sent libre, il peut bouger et laisser libre

court à son imagination.

5 – D’après tes réponses aux questions précédentes, en quoi consiste

l’activité de réalisateur (metteur en scène) pendant le tournage.

Le réalisateur cherche à organiser les mouvements des personnages,

les mouvements et la place de la caméra pour qu’ils correspondent le mieux au message que veut faire passer le film. Ainsi, dans Les Quatre cents

coups, Truffaut utilise systématiquement des plans resserrés et fixes pour

mettre en évidence le sentiment d’enfermement. A l’inverse il utilise des

plans larges et en mouvement pour mettre en évidence la liberté retrouvée.

6 – Observe attentivement le photogramme 5. En quoi ce plan est-il original par rapport aux autres scènes d’intérieur (position d’Antoine,

cadrage…) ? Quel message veut faire passer le réalisateur ?

Sur le photogramme 5, Antoine est couché sur son lit. Il a les jambes

croisées et semble très détendu. Il est filmé en plan moyen et en plongée. Cela est assez original, car dans les autres scènes d’intérieur, Antoine est

souvent assis, raide et filmé en plan poitrine.

Le réalisateur veut sans doute montrer qu’à ce moment-là Antoine

éprouve un sentiment de liberté en lisant Balzac.

19

9 – Analyse de séquence : du commissariat à la prison 1 – Après avoir revu la séquence, aide toi des photogrammes pour

répondre aux questions. (A chaque foi, la première case sert à indiquer la

valeur du plan et les éventuels mouvements de caméra)

Plan moyen fixe

Que se passe-t-il ?

Antoine fait sa déposition auprès d’un commissaire

de police.

Décris ce que tu vois à l’image (position des personnages, des accessoires…)

Antoine est à droite du plan et le commissaire à

gauche. Le montant de la porte et l’énorme machine à écrire les sépare l’un de l’autre.

Antoine est plus dans l’ombre que le commissaire.

Plan moyen en contre plongée et panoramique vers

le bas.

Que fait le beau-père d’Antoine ? Décris son attitude.

Il quitte le commissariat, il a l’air préoccupé.

Quelle est la conséquence pour Antoine ? Antoine se retrouve « seul » au commissariat.

Plan rapproché en plongé, puis panoramique

vertical et traveling arrière.

Comment la mise en scène permet de souligner l’isolement d’Antoine ?

Le plan est rapproché et en plongée, du coup le

commissaire disparaît complètement de l’image.

Ensuite le policier vient le chercher et l’éloigne de la lumière. Tout cela dans le même plan ce qui permet

de souligner ce cheminement vers l’isolement.

A quel plan du début du film ce plan fait-il référence ?

Il fait référence au plan où Antoine dessine sur la

pin-up et se fait attraper par Petite-Feuille. En effet,

Antoine a ici la même position et le policier l’attrape par le col, comme l’a fait Petite-Feuille. Là aussi,

Antoine s’était retrouvé isolé du reste de la classe,

derrière le tableau.

Plan moyen en contre plongée et panoramique vers le bas.

A quel plan précédent peut-on comparer ce plan ?

Au plan du départ du beau-père. C’est exactement le même cadrage, dans le même escalier. Mais le

plan est un peu plus sombre.

Que fait le policier à la fin du plan ? En quoi cela

peut-il souligner le fait qu’Antoine est toujours plus isolé et désocialisé ?

A la fin du plan, le policier qui l’a accompagné

jusque-là le confie à un collègue comme s’il s’agissait d’un vulgaire objet. Cela peut servir à

montrer que les policiers font peu de cas d’Antoine.

20

Plan moyen, traveling arrière.

Que remarques-tu concernant l’éclairage ?

Ce plan est très sombre.

Que réalise-t-on à la fin ?

On réalise que le plan est filmé à travers l’œilleton de la cellule.

Que cherche à montrer le réalisateur ?

Il cherche à souligner la « descente aux enfers » d’Antoine par une lumière de plus en plus basse et

en nous montrant qu’il est déjà en prison. D’ailleurs

le plan se termine au moment où le policier ouvre la cellule.

Plan rapproché, panoramique droite, traveling

arrière pour finir sur plan moyen de la salle.

Comment expliquer le choix d’un plan séquence ?

Ce procédé permet de souligner le passage d’Antoine d’un Etat de (semi) liberté à

l’emprisonnement. En effet, on ne quitte pas

Antoine entre le moment où il est devant la porte de la cellule et le moment où il s’assied. Le seul

changement est qu’on le voit désormais à travers

les grilles de la cellule.

Que permet de souligner le traveling ? Il permet de souligner l’isolement et le changement

d’état d’Antoine. Il se retrouve isolé (l’autre détenu

lui parle à peine) derrière des grilles, tandis que de l’autre côté les policiers continuent leurs activités

comme si de rien n’était.

Plan rapproché, panoramique droite puis plongée.

Comment le montage permet-il de montrer qu’il s’est passé un certain temps entre ce plan et le

précédent ?

Le fondu entre les deux plans permet de montrer

qu’il y a une ellipse entre les deux plans. Que cherche à nous montrer le réalisateur ?

A nouveau, on souligne l’isolement d’Antoine par

rapport aux policiers qui sont des hommes libres vacant à leurs occupations (jeux, lecture du

journal…) et par rapport à son codétenu qui dort

sur le banc alors qu’Antoine dort par terre (comme un animal). Antoine est de plus en plus désocialisé.

A la fin du plan, quel procédé permet de faire le

raccord avec le plan suivant ?

On entend le bruit d’un véhicule, puis un policier qui s’exclame « Tiens, voilà les chéries ! ». Or, dans

le plan suivant, on entend toujours le camion et on

voit entrer des prostituées.

21

Plan moyen, Traveling avant puis panoramique latéral.

En quoi l’arrivée des prostituées renforce-t-elle

l’isolement d’Antoine ?

L’arrivée des prostituées dans la cellule conduit les policiers à déplacer Antoine vers une sorte de cage

dans laquelle il se retrouve seul.

Comment la mise en scène renforce-t-elle ce phénomène ?

Les prostituées passent devant lui, du coup il est

complètement masqué. Et quand il revient à l’image c’est accompagné d’un policier qui le

conduit dans une autre cellule dans laquelle il se

retrouve seul, comme dans une cage.

Que remarques-tu au niveau de la bande-son ? Comment l’expliquer ?

La musique reprend, elle est très mélancolique.

Cela souligne l’état d’esprit d’Antoine.

Plan subjectif

Quelle est l’utilité de ce plan subjectif ?

Il souligne encore une fois l’isolement et la

désocialisation d’Antoine. Où qu’il regarde, sa vue

est entravée par des barreaux. Les personnes qu’il aperçoit sont, soit derrière d’autres barreaux (donc

presque invisibles), soit lui tourne le dos.

Selon toi, pourquoi avoir placardé une affiche dératisation sur le mur ?

Nous sommes dans un plan subjectif. Cette affiche

lui renvoie donc sa propre image. Il se sent comme pris au piège dans cette cave, à l’image des rats.

Plan rapproché poitrine.

Comment ce plan parvient-il à souligner l’état

d’esprit d’Antoine ?

Le plan rapproché permet de bien voir son regard mélancolique. De plus la musique s’est arrêtée.

Plan moyen, Panoramique.

Montre que même si Antoine rejoint les autres détenus dans le fourgon cellulaire, il est toujours

aussi isolé.

Dès la sortie du commissariat il est un peu en retrait. Ensuite, il monte dans le camion mais

tourne immédiatement la tête vers l’extérieur.

22

Alternance de plans filmés de l’intérieur et de l’extérieur du fourgon. Un plan subjectif. Beaucoup

de mouvements.

Observe bien tous ces plans. Quel élément

retrouve-t-on sur chacun d’eux ? Pourquoi ? Sur chaque plan on voit les barreaux du fourgon

afin de souligner l’enfermement d’Antoine.

Comment l’isolement d’Antoine est-il souligné ? On ne voit que son point de vue et la scène est

muette. Les autres personnes ne parlent pas, on

n’entend pas le bruit de la rue. Décris la musique ? A quoi sert-elle ?

La musique reprend des thèmes déjà entendus

dans le film mais avec une orchestration beaucoup

plus mélancolique. Elle sert aussi à montrer l’isolement d’Antoine.

Qu’est-ce qui permet de souligner qu’il comprend

que son rêve de liberté est désormais inaccessible ? Il voit la rue, qui depuis le début du film est

synonyme de liberté, à travers des barreaux. C’est

d’autant plus dur que la rue est très animée

(nombreuses lumières). De plus les plans, de plus en plus rapprochés sur Antoine, montrent qu’il

pleur (c’est la 1re fois du film). Enfin la musique se

fait de plus en plus mélancolique.

23

10 – Analyse de séquence : la fuite vers la plage

1 – Comment ces trois plans parviennent-ils à faire glisser

progressivement Antoine vers la liberté ? Dans le premier plan, Antoine appartient à un groupe qui marche au pas.

Ce qui n’est pas sans rappeler la sortie avec le prof de sport au milieu du film. On ne le reconnaît même pas en tant qu’individu.

Dans le deuxième plan, ce même groupe joue au foot. Le fait de jouer

renvoie à une liberté relative par rapport à l’enfermement du centre et à la marche précédente.

Enfin dans le troisième plan, Antoine se retrouve isolé du groupe, mais

toujours en train de jouer. Il est libérer de la tutelle des gardiens, mais aussi de la présence contraignante du groupe. C’est à ce moment-là qu’il décide de

s’enfuir.

2 – En quoi ces trois plans peuvent aussi montrer qu’Antoine est de plus

en plus isolé ? Au début il appartient à un groupe parfaitement structuré (marche au pas…),

puis à un groupe moins organisé (partie de foot) et enfin il se retrouve seul.

3 – D’après ces différents photogrammes, comment est filmée la fuite

d’Antoine ? Antoine est filmé en plan américain et en traveling.

4 – Comment expliquer ce choix de mise en scène. Cela permet au spectateur de vivre la fuite d’Antoine de l’intérieur de

l’accompagner, de s’essouffler et d’avoir peur avec lui…

5 – Comment évolue le paysage derrière lui ? Qu’est-ce que cela signifie ? Au départ il y a des bois, puis des champs et enfin des maisons. Cela

montre qu’Antoine revient peu à peu à la vie sociale.

24

6 – Quelles différences peut-on faire entre ce plan et le précédent au niveau de la mise en scène ?

Il s’agit d’un plan d’ensemble en panoramique. Antoine n’apparaît qu’à la

toute fin du plan.

7 – Que voit-on à l’image ? Qu’est-ce que cela peut signifier ? On voit un fleuve (la Seine ?) sur lequel passent des bateaux. Au fond on

voit une ville et un port (Le Havre ? –la scène a été tournée dans la région de

Villers-sur-Mer). On peut donc penser qu’Antoine va essayer de se rendre dans cette ville pour y retrouver la société et la vie qu’il menait avant.

8 – En quoi la dernière image semble-t-elle contradictoire avec le reste du

plan ? On voit Antoine, mais il part à l’exact opposé de la ville.

9 – Comment est filmée cette dernière scène ?

Il s’agit d’un traveling latéral qui suit à nouveau Antoine en train de courir

sur la plage. Une fois qu’il arrive à la mer, la caméra s’arrête avant d’effectuer un panoramique, tandis qu’Antoine se retourne et se rapproche de la caméra avant

de faire un regard caméra (très rare).

10 – Quel(s) message(s) veut faire passer le réalisateur ? Antoine est de plus en plus isolé et désocialisé. Il est seul sur la plage,

s’éloigne des maisons et semble vouloir partir vers le large. Depuis le début

Antoine dit qu’il veut aller à la mer. Il semble associer cet élément à la liberté.

On peut aussi faire un lien entre « mer » et « mère » (même si Truffaut rejetait cette idée). Pourtant quand il arrive enfin à la mer, il renonce et commence à

faire demi-tour, avant de nous regarder.

11 – Décris la dernière image ? Selon toi que signifie-t-elle ? Antoine, après avoir atteint la mer, se retourne, s’approche de la caméra

et la fixe (les regards caméras sont très rares dans le cinéma, surtout à

l’époque). Enfin, l’image se fige et se transforme donc en photo.

Le regard d’Antoine, semble montrer une certaine déception. La mer ne lui apporte pas la liberté. Bien au contraire, elle se dresse devant lui comme un

obstacle infranchissable. Par ailleurs, sa soif de liberté la conduit à un isolement

total. Le regard caméra peut aussi être rapproché de l’aspect biographique de

l’œuvre. Antoine Doinel – François Truffaut se tourne vers la caméra car c’est

peut-être à travers le cinéma qu’il va finalement trouver la liberté et s’épanouir.

25

11 – La vie dans les années 1950 1 – Compare la salle de classe d’Antoine avec ta salle de classe. Quelles

différences remarques-tu ?

………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

2 – Compare le logement d’Antoine avec ton logement. Quelles

différences remarques-tu ?

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

26

3 – Compare ce photogramme de la place Clichy avec la photo de cette

même place aujourd’hui. Quelles différences remarques-tu ?

La place de clichy en 1959 La place de Clichy aujourd’hui

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

4 – De manière générale, quels sont les principaux changements entre la

vie des adolescents dans les années 1950 et la vie des adolescents

aujourd’hui ?

(Tu peux t’aider de la fiche CNC fournie par ton professeur) …………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

27

12 – La Nouvelle Vague, Truffaut et les autres… Des années 1930 à la fin des années 1950, le cinéma

français est dominé par un courant surnommé la « tradition de la qualité française ». Cette dernière considère que le cinéma est et doit rester un spectacle. Dans ce schéma, le scénariste occupe la place principale et le réalisateur n’est là que pour « mettre en image » le scénario qu’on lui propose. Les films historiques, d’aventures où les adaptations théâtrales sont alors privilégiés. On y retrouve des personnages archétypiques (l’ouvrier malchanceux, le mauvais garçon au grand cœur, la garce…), joués par les stars d’alors (Jean Gabin, Michelle Morgan…).

A partir de la fin des années 1950, de jeunes réalisateurs vont se dresser contre cette «tradition de la qualité française ». Ce mouvement appelé « La Nouvelle Vague » va chercher à renouveler le cinéma français, à la fois sur le fond et sur la forme. Ces jeunes réalisateurs, qui sont en même temps scénaristes, prouvent que la mise en scène ne se limite pas à une simple mise en images d’un scénario : c’est ce qu’ils appellent le cinéma d’auteurs. De plus, ils cherchent à dépeindre de manière plus réaliste les comportements affectifs et sociaux de leurs contemporains. Enfin, profitant des progrès techniques, ils quittent les studios pour aller tourner dans des « décors réels ».

Avec ces films à petits budgets, le réalisateur est plus libre, le producteur à moins de pouvoir. Du coup, les expérimentations se multiplient et cela séduit une bonne partie du public, lassée par les films de la « qualité française ».

« Une certaine tendance du cinéma français »

Si le Cinéma Français existe par une centaine de films

chaque année, il est bien entendu que dix ou douze seulement méritent de retenir l'attention des critiques et des cinéphiles. Ces

dix ou douze films constituent ce que l'on a joliment appelé la

« Tradition de la Qualité » […].Il n'y a guère que sept ou huit scénaristes à travailler régulièrement pour le cinéma français.

Chacun de ces scénaristes n'a qu'une histoire à raconter : il s'agit

toujours d'une victime, en général un cocu.

Lorsqu'ils remettent leur scénario, le film est fait; le metteur en scène, à leurs yeux, est le monsieur qui met des cadrages là-

dessus... et c'est vrai, hélas ! […]. Je ne puis croire à la coexistence

pacifique de la Tradition de la Qualité et d'un cinéma d'auteurs. Ce n'est pas le désir de faire scandale qui m'amène à déprécier un

cinéma si loué par ailleurs. Je demeure convaincu que l'existence

exagérément prolongée du réalisme psychologique1 est la cause de l'incompréhension du public devant des œuvres aussi neuves de

conception que Le Carrosse d'or, Casque d'or, voire Les Dames du

Bois de Boulogne et Orphée. Vive l'audace certes, encore faut-il la

déceler où elle est vraiment. On l'aura compris, cette audace est celle d'hommes de cinéma et non plus de scénaristes, de metteurs

en scène et non plus de littérateurs […].

D’après François Truffaut, Les Cahiers du cinéma, n°31, janvier 1954.

1 : Autre nom donné à la « Tradition de la Qualité ».

28

1 – Présente le texte ci-dessus.

Il s’agit d’un article de François Truffaut, publié dans le n°31 de la

revue Les Cahiers du cinéma, en janvier 1954. L’auteur y critique la

Tradition de la qualité française et appelle les cinéastes de l’époque à faire preuve d’audace.

2 – Quels sont les arguments de l’auteur contre la « Tradition de la

qualité » ?

Il dit que ces films racontent toujours la même histoire et qu’ils

manquent aussi d’imagination au niveau de la mise en scène car les réalisateurs ne sont là que pour « mettre des cadrages » sur le scénario.

3 – Que réclame l’auteur ?

L’auteur veut que le cinéma fasse preuve d’audace et que les metteurs

en scène puissent prendre plus de place dans la réalisation du film, qu’ils ne se contentent plus de mettre en image les scénarios qu’on leur propose.

4 – A l’aide de la présentation de la Nouvelle Vague, explique pourquoi on

considère généralement le texte de Truffaut comme le manifeste de la

Nouvelle Vague (le texte qui a lancé ce mouvement). A partir de la fin des années 1950, les cinéastes de la Nouvelle Vague

remettent en cause l’hégémonie et les principes de base de la Tradition de

la qualité. Ils refusent d’être de simples metteurs en image de scénarios

écrits par d’autres et qui racontent toujours la même histoire. Ils réalisent

donc des films originaux sur le fond et sur la forme, dont ils sont en même temps les scénaristes.

Or, on constate que dans son texte, François Truffaut formule

exactement les mêmes critiques contre la Tradition de la qualité et qu’il

réclame d’avantage d’audace de la part des réalisateurs. Ce texte ayant été écrit quelques années avant, on peut dire qu’il s’agit du manifeste de la

Nouvelle Vague.

5 – Pourquoi peut-on dire que le film Les Quatre cents coups appartient au

mouvement de la Nouvelle Vague ? François Truffaut, le réalisateur, est en même temps coscénariste du

film. De plus il est l’auteur du manifeste de la Nouvelle vague (voir ci-

dessus). Le film raconte le mal être d’un adolescent de manière très réaliste.

Le film a été tourné en décors réels et non en studio. La mise en scène y tient une place importante (les scènes d’intérieur montrent

l’enfermement, les scènes d’extérieur avec des plans plus larges et en

mouvement montrent la soif de liberté d’Antoine…).

29

6 - Relie chaque film de la Nouvelle Vague au réalisateur qui en est l’auteur.

Le Beau Serge

1958

Les Quatre Cents Coups

1959

Le Signe du Lion

1959

Hiroshima mon amour

1959

Alain Resnais

Claude Chabrol

Eric Rohmer

François

Truffaut

Jacques Rivette

Jean-Luc Godard

Jacques Demy

A Bout de Souffle

1960

Paris nous appartient

1961

Les Parapluies de Cherbourg

1964

7 – A quel moment sont sortis ces films ? Qu’en conclure sur la Nouvelle

Vague ? Tous ces films sont sortis à la fin des années 1950 et au début des années

1960. La Nouvelle Vague, au sens strict du terme, est donc un mouvement

assez bref.

8 – A l’aide d’un dictionnaire, fait une recherche sur ces différents

réalisateurs. Quel métier a exercé la plupart d’entre eux avant de réaliser des films ? Pour quelle revue travaillaient-ils ?

La plupart de ces réalisateurs ont été critiques de cinéma et ont

travaillé aux Cahiers du cinéma.

30

13 – Découvrir les métiers du cinéma avec

La Nuit Américaine Film réalisé par François Truffaut, France, 1973, 1h52. Synopsis : L’histoire se déroule pendant le tournage d’un film, Je vous présente

Paméla, aux studios de la Victorine, à Nice. Il retrace les turpitudes du réalisateur, Ferrand, interprété par François Truffaut, et de l’équipe de tournage.

Il permet donc de découvrir les différents métiers du cinéma.

1 – Relie chaque nom de métier à la définition qui lui correspond le

mieux.

Métier Définition -Réalisateur

Il place les objets qui finalisent le décor.

-Assistant

réalisateur

Il joue un rôle, interprète un personnage

important pour comprendre l’intrigue.

-Scripte

Il est responsable du matériel de prise de vue et s’assure de la netteté de l’image.

-Chef

opérateur

Il participe à la préparation du film et assure le

bon déroulement du tournage. Il dégage le

réalisateur de tous les problèmes techniques.

-Cadreur Il est derrière la caméra et compose l’image. Bien

souvent il est en même temps chef opérateur.

-Assistant

opérateur

Il « double » (remplace) un acteur dans les scènes

dangereuses.

-Photographe de plateau

Il fait des dessins et des plans des décors qu’il

soumet au réalisateur avant d’en assurer la

construction.

-Ingénieur

du son

Il est le responsable du cadre (image) et de la lumière. Il effectue les choix de lumières et

d’objectifs avec le réalisateur.

-Perchman Il choisit, ou crée, les costumes en fonction du

scénario.

-Technicien

de plateau

Il représente un personnage, mais n’interprète

pas de rôle, n’a pas de dialogue à prononcer.

-Décorateur Il assure la qualité de la prise de son et

l’environnement sonore du film.

-Accessoiriste Il maquille et coiffe les comédiens.

-Costumier Il suit les acteurs avec un micro fixé au bout d’une

perche pour assurer une bonne prise de son.

-Maquilleur

/ Coiffeur

Il réalise les photographies de plateau qui

serviront à la promotion du film.

-Acteur Il est le véritable chef d’orchestre du tournage. Il

dirige les comédiens et l’équipe technique.

-Figurant Il rédige le scénario, l’histoire que raconte le film.

Il est parfois aussi réalisateur.

-Cascadeur Il note tout ce qui se passe pendant le tournage et

s’assure que tous les plans prévus ont été tournés.

-Scénariste Il met en place le matériel nécessaire au tournage

(grue, éclairage, lignes électriques…).

31

2 – A l’aide du vocabulaire de la question 1, complète la légende des

photogrammes tirés de La Nuit Américaine.

La maquilleuse prépare un

acteur avant le tournage.

Les scriptes entre deux

scènes.

Le cascadeur lors de la

scène de l’accident.

Le réalisateur dirige les

acteurs.

Les acteurs jouent une

scène.

Le chef opérateur et son

cadreur tourne un traveling.

L’ingénieur du son et le

perchman pendant le

tournage.

Le photographe de plateau

pendant le tournage.

Le décorateur montre les dessins préparatoires.

Le 1er assistant réalisateur dirige les figurants.

La costumière présente différents vêtements.

L’accessoiriste présente

des armes pour une scène.

L’assistant opérateur règle

la caméra avant le

tournage.

Le réalisateur modifie une

scène avec la scénariste.

32

14 – L’échelle des plans et les mouvements de caméra

dans les Quatre cents coups

33

1 – Indiquez l’échelle ou le mouvement de caméra pour chacun des

photogrammes suivants.

2 – Reliez chaque type de plan à sa signification.

Type de plan

signification

Plan rapproché poitrine

Présenter le décor

Plan d’ensemble

Cherche à montrer la puissance d’un personnage

en le filmant du dessous.

Contre plongée

Il saisit un détail significatif

et parfois essentiel pour comprendre l’histoire.

Champ / Contre-champ

Présente le personnage en

insistant sur son action.

Plan américain

Le contexte disparaît peu à

peu. L’image se concentre

sur le personnage.

Travelling arrière

Permet de mettre en

évidence les échanges, le

dialogue entre deux personnages

Insert

On passe du particulier au général. Permet de dévoiler

le contexte et de suivre une

scène ou un personnage qui avance

34

Plan de demi-

ensemble

Permet de présenter un

personnage et ses actions

Travelling avant

Fonction descriptive,

permet de montrer la

totalité d’une scène

Plan moyen

On passe du général au

particulier. Point de vue d’un personnage qui

avance, ou orientation du

regard vers un centre

d’intérêt.

Panoramique

Il a le plus souvent un rôle

descriptif. Il permet de

suivre un personnage qui se déplace, permet de

l’accompagner dans ses

actions.

Gros plan

Présenter le(s) personnage(s) et son

contexte.

Travelling latéral

Le personnage est hors de

son contexte. Il a pour but d’attirer l’attention du

spectateur sur une

expression du visage, pour

mettre en évidence les émotions du personnage.

35

Annexes :

Bibliographie :

Ouvrages généraux sur le cinéma: Dominique Auzel, Le Cinéma, Milan, coll. Les Essentiels, Toulouse,

2004.

Daniel Benda et José Moure (dir.), Le cinéma : l’art d’une civilisation

1920-1960, Flammarion, coll. Champs arts, Paris, 2011.

Martine Joly, Introduction à l’analyse de l’image, 2ème édition,

Armand Colin, coll.128, Paris, 2009

M.T. Journot, Le vocabulaire du cinéma, 2e édition, Armand Colin,

coll.128, Paris, 2008

Philippe Kemp (dir.), Tout sur le Cinéma, Flammarion, Paris, 2011

Jean-Loup Passek (dir.), Dictionnaire du Cinéma, Larousse, Paris,

2001.

Emmanuel Siety, Le plan, au commencement du cinéma, Cahiers du

Cinéma, Scérén-CNDP, coll. Les petits cahiers, Paris, 2001.

Ouvrages sur Truffaut et la Nouvelle Vague : « François Truffaut, le roman du cinéma », Hors-Série Le Monde,

Mai-juin 2014.

« Les Quatre cents coups », L’avant-scène cinéma, n°616, octobre

2014.

Annette Insdorf, François Truffaut, les films de sa vie, Découvertes

Gallimard, Paris, 1996.

Michel Marie, La Nouvelle Vague, une école artistique (3ème édition),

Armand Colin, coll. 128, Paris, 2009.

Webographie :

www.cnc.fr www.citecinema.com

www.cinematheque.fr (site sur lequel vous pouvez visiter l’exposition

virtuelle : « Truffaut par Truffaut ».)

www.allocine.com www.toutlecine.com

www.centreimage.fr

www.ciclic.fr