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Thème 2 : « Combattre comme soldat » avec 5 sujets. 1- Les fantassins français pendant la Première Guerre mondiale a) Travail d’un premier groupe corrigé Les fantassins pendant la Première Guerre mondiale. Lors de la Première Guerre, entre 1914 et 1918, le destin de millions d’hommes est bouleversé. Parmi eux, les fantassins sont les soldats à pied qui appartiennent à l’infanterie. Qui sont les fantassins ? Les soldats de la Première Guerre mondiale, surnommés affectueusement les Poilus pour souligner leur courage et aussi en référence aux poils qui recouvrent leur visage, tiennent le coup pour plusieurs raisons. Au départ, le patriotisme joue un rôle (la guerre est imaginée comme courte et la victoire rapide) mais les conditions de vie atroces dans les tranchées amoindrissent ce sentiment. Une évidence cependant : la contrainte exercée par les autorités. Les soldats se battent car ils n’ont guère le choix. Le sens du devoir, la nécessité de défendre son pays face à l’ennemi allemand détesté, le « boche », avec un espoir permanent pour le soldat : que la guerre finisse vite et qu’il puisse rentrer à la maison. La camaraderie au front et les contacts qu’ils entretiennent avec leur famille grâce aux lettres, les fait tenir car leurs conditions de survie sont abominables. Le conflit s’éternise dans les tranchées dans lesquelles les soldats cohabitent avec les rats, des poux et souffrent des intempéries (neige, pluie qui transforme la terre en boue…). A l’air libre, il faut être sur ses gardes. Le danger est omniprésent. Les avions larguent des bombes, les obus pleuvent, les mitrailleuses ravagent les unités… Les éclats d’obus les défigurent ou les mutilent ce qui leurs vaudra, à la fin de la guerre, le surnom de « gueules cassées ». L’équipement du Poilu pèse lourd et évolue au cours de la guerre : plus de 30 kg en moyenne. Il est composé d’un havresac rempli d’ustensile (un bidon d’une contenance de 2 litres, une gamelle, une cuillère, une fourchette, un gobelet appelé « quart », des mouchoirs, un savon, une couverture…) et d’une musette en toile contenant leur nourriture (pains, conserves, sachets de riz, de légumes secs ou de pâtes, de café, de sucre, de sel…). En plus de son barda, le soldat à pied porte sur son dos ses armes (fusil à baïonnette puis fusil Lebel remplacé en 1916 par le Berthier, beaucoup plus facile et rapide à recharger), ses munitions contenues dans trois cartouchières et un outil, généralement une pelle…. L’uniforme aussi change. Au début de la guerre, en 1914, il se compose d’un simple képi, d’une veste (« capote ») bleue en dessous de laquelle ils portent une chemise et une vareuse, et d’un pantalon rouge garance. Les fantassins sont chaussés de brodequins à semelles cloutées et de bandes molletières. Les officiers, eux, s’achètent des bottes en cuir, plus commodes pour marcher Très voyant, cet uniforme n’est pas du tout adapté à la guerre de position. Mais il faut du temps pour équiper tous les soldats du nouvel uniforme bleu horizon…et d’un casque en acier et en cuir, le casque Adrian, qui protège mieux la tête des éclats d’obus et apparaît en 1915. L’équipement et l’uniforme du Poilu se perfectionnent en prenant en compte la sécurité, le confort et l’aspect pratique. Les fantassins combattent au front et survivent dans des conditions affreuses. Pour tenter de limiter les pertes, leur équipement évolue au cours de la guerre. Témoignage : Témoignage de Charles GUINANT, le 18 mars 1916 à Verdun. « Ma chérie, Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé. Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument

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Thème 2 : « Combattre comme soldat » avec 5 sujets.

1- Les fantassins français pendant la Première Guerre mondiale

a) Travail d’un premier groupe corrigé

Les fantassins pendant la Première Guerre mondiale.

Lors de la Première Guerre, entre 1914 et 1918, le destin de millions d’hommes est bouleversé. Parmi eux, les fantassins sont les soldats à pied qui appartiennent à l’infanterie. Qui sont les fantassins ? Les soldats de la Première Guerre mondiale, surnommés affectueusement les Poilus pour souligner leur courage et aussi en référence aux poils qui recouvrent leur visage, tiennent le coup pour plusieurs raisons. Au départ, le patriotisme joue un rôle (la guerre est imaginée comme courte et la victoire rapide) mais les conditions de vie atroces dans les tranchées amoindrissent ce sentiment. Une évidence cependant : la contrainte exercée par les autorités. Les soldats se battent car ils n’ont guère le choix. Le sens du devoir, la nécessité de défendre son pays face à l’ennemi allemand détesté, le « boche », avec un espoir permanent pour le soldat : que la guerre finisse vite et qu’il puisse rentrer à la maison. La camaraderie au front et les contacts qu’ils entretiennent avec leur famille grâce aux lettres, les fait tenir car leurs conditions de survie sont abominables. Le conflit s’éternise dans les tranchées dans lesquelles les soldats cohabitent avec les rats, des poux et souffrent des intempéries (neige, pluie qui transforme la terre en boue…). A l’air libre, il faut être sur ses gardes. Le danger est omniprésent. Les avions larguent des bombes, les obus pleuvent, les mitrailleuses ravagent les unités… Les éclats d’obus les défigurent ou les mutilent ce qui leurs vaudra, à la fin de la guerre, le surnom de « gueules cassées ». L’équipement du Poilu pèse lourd et évolue au cours de la guerre : plus de 30 kg en moyenne. Il est composé d’un havresac rempli d’ustensile (un bidon d’une contenance de 2 litres, une gamelle, une cuillère, une fourchette, un gobelet appelé « quart », des mouchoirs, un savon, une couverture…) et d’une musette en toile contenant leur nourriture (pains, conserves, sachets de riz, de légumes secs ou de pâtes, de café, de sucre, de sel…). En plus de son barda, le soldat à pied porte sur son dos ses armes (fusil à baïonnette puis fusil Lebel remplacé en 1916 par le Berthier, beaucoup plus facile et rapide à recharger), ses munitions contenues dans trois cartouchières et un outil, généralement une pelle…. L’uniforme aussi change. Au début de la guerre, en 1914, il se compose d’un simple képi, d’une veste (« capote ») bleue en dessous de laquelle ils portent une chemise et une vareuse, et d’un pantalon rouge garance. Les fantassins sont chaussés de brodequins à semelles cloutées et de bandes molletières. Les officiers, eux, s’achètent des bottes en cuir, plus commodes pour marcher Très voyant, cet uniforme n’est pas du tout adapté à la guerre de position. Mais il faut du temps pour équiper tous les soldats du nouvel uniforme bleu horizon…et d’un casque en acier et en cuir, le casque Adrian, qui protège mieux la tête des éclats d’obus et apparaît en 1915. L’équipement et l’uniforme du Poilu se perfectionnent en prenant en compte la sécurité, le confort et l’aspect pratique. Les fantassins combattent au front et survivent dans des conditions affreuses. Pour tenter de limiter les pertes, leur équipement évolue au cours de la guerre. Témoignage :

• Témoignage de Charles GUINANT, le 18 mars 1916 à Verdun. « Ma chérie, Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé. Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument

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inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain. Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi. Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours. Adieu »

• Témoignage de Eugène BOUIN, en mai 1916 à Verdun. « Ma chère femme, Tu ne peux pas imaginer le paysage qui nous environne, plus aucune végétation, ni même une ruine ; ici et là, un moignon de tronc d’arbre se dresse tragiquement sur le sol criblé par des milliers et des milliers de trous d’obus qui se touchent. Plus de tranchées ni de boyaux pour se repérer […]. Entre nous et les Allemands, pas de réseaux de barbelés, tout est pulvérisé au fur et à mesure de la canonnade. Mais plus active que le bombardement, pire que le manque de ravitaillement, c’est l’odeur qui traîne, lourde et pestilentielle, qui te serre les tripes, te soulève le cœur, t’empêche de manger et même de boire. Nous vivons sur un immense charnier où seuls d’immondes mouches gorgées de sang et de gros rats luisants de graisse ont l’air de se complaire : tout est empuanti par les cadavres en décomposition, les déchets humains de toutes sortes, les poussières des explosifs et les nappes de gaz.» Source : https://dailygeekshow.com/verdun-poilus-lettres/

Illustrations :

Source : http://lescarnetsdefrederic.over-blog.com/2015/03/journal-du-17-fevrier-au-20-mars-1915-contre-mines-et-nouvel-uniforme.html

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Source : https://www.herodote.net/1914_1918-synthese-60.php

Source : http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/fonds-publics/musees/objets/les-objets-de-lhistorial-de-la-grande-guerre-de

Source : http://memoireethistoire.com/blog/2014/06/14/lequipement-du-poilus-en-14-18/soldat-guerre-14-18-200x200/

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Source : http://www.histoire-passy-montblanc.fr/histoire-de-passy/de-la-prehistoire-au-xxie-s/la-guerre-de-1914-1918/les-soldats-de-passy-en-1914/les-soldats-de-passy-sous-la-pluie-et-dans-la-boue-des-tranchees/

Source : https://blog-histoire.fr/2000-ans-histoire/2254-les-gueules-cassees.html

b) Travail d’un deuxième groupe corrigé

Les fantassins français durant la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918.

Pendant la Première Guerre mondiale, entre 1914 et 1918, ces hommes de tous âges qui combattent à pieds, survivent dans un contexte très violent. Comment les fantassins participent-ils à la guerre mondiale ? Les fantassins français sont des soldats de l’infanterie qui sont appelés « Hommes à pieds » et représentent 70% des effectifs. Leur uniforme est très voyant : ils ont un képi rouge garance recouvert d’une housse bleu foncé, une lourde capote de la même couleur. Le pantalon est de teinte garance puis bleu clair. Sur le col est cousu le numéro du régiment. Leur matériel est composé d’un sac à dos rigide et lourd, d’un ceinturon avec trois cartouchières, d’un bidon d’eau d’un litre, d’une musette, d’un outil individuel (pelle, hache, pioche, couteau …), d’une baïonnette, et d’un fusil Lebel. L’armée française modifiera plusieurs fois l’uniforme de ses soldats afin de l’adapter à la guerre. Les fantassins français survivent difficilement dans les tranchées : ils se marchent dessus, c’est étroit, ils ont faim, soif et froid. Ils ne peuvent pas se raser ni se laver et sont donc surnommés « les poilus ». On y trouve des rats, des poux. Ils marchent dans la boue, leurs besoins et les cadavres. Les tranchées sont des énormes labyrinthes, elles ne sont jamais droites car sinon il suffirait de régler qu’une seule fois les canons. Les fantassins français reçoivent et envoient du courrier de leurs proches pour les rassurer. Beaucoup de vies sont sacrifiées lors des

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assauts car le front ne bouge que de quelques centaines de mètres à chaque offensive. Le fantassin français écoute les ordres et, fusil au poing, il attaque en groupe les positions ennemies. Il marche énormément. On accorde aux soldats une permission de 7 jours qui leur permettent de rentrer chez eux et retrouver leur famille, à condition que le fantassin français ait passé au moins 6 mois dans l’unité de la zone armée. Elles sont donc rares, très attendues et trop courtes. elles permettent de rentrer chez eux, dans leur famille. Il n’y a pas eu de permission avant juillet 1915. Cela se passe souvent mal car ils sont incompris par ceux qui ne combattent pas. En dehors de ces rares moments de repos, l’armée française a besoin d’eux pour attaquer et fournir des renseignements aux autorités militaires sur l’ennemi : ils risquaient leurs vies en organisant des patrouilles et des « coups de main ».

La Première Guerre mondiale a vu une évolution de l’uniforme et de l’équipement du fantassin pour tenter de les adapter au terrain. Elle est vécue comme un enfer par les fantassins. Les morts se comptent par milliers. Les séquelles qui en résultent sont importantes.

Illustrations :

Source : http://www.histoire-passy-montblanc.fr/histoire-de-passy/de-la-prehistoire-au-xxie-s/la-guerre-de-1914-1918/les-soldats-de-passy-en-1914/les-soldats-de-passy-sous-la-pluie-et-dans-la-boue-des-tranchees/

Uniforme du fantassin français (fin de la 1ère guerre mondiale). Source : http://87dit.canalblog.com/archives/2012/10/12/25250138.html

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Source : cadavres de poilus dans les tranchées http://www.morvane.fr/article-la-guerre-de-1914-1918-heroisme-souffrances-dignite-des-poilus-121108591.html

Source : les tranchées http://guerre1418.org/html/thematiques_tranchees.html

2- Les artilleurs français pendant la Première Guerre mondiale

a) Travail d’un premier groupe corrigé

Les artilleurs pendant la Première Guerre mondiale.

La Première Guerre mondiale commence en 1914 et se termine en 1918. Durant la guerre, différentes armes combattent comme l’infanterie, l’aviation, la marine… mais la plus meurtrière d’entre elles, est l’artillerie. Quel rôle les artilleurs, ces soldats qui envoient des projectiles sur les ennemis grâce à des armes collectives ou lourdes, jouent-ils pendant la Grande Guerre ?

L’artilleur a un poste important : il doit protéger au mieux les fantassins en affaiblissant les lignes ennemies. Ainsi, détruire les casemates dans lesquels se terrent ceux d’en face, désorganiser l’adversaire en semant la panique et pilonner l’artillerie de l’adversaire sont ses missions offensives principales. Situé en arrière, c’est un soldat « épargné » des balles…mais pas des obus de l’autre camp. Son uniforme est le même que celui des fantassins : il porte un képi, un pantalon rouge et une veste bleue puis, en 1915, l’uniforme bleu, moins voyant, et un casque. Les pertes humaines chez les artilleurs français sont estimées à 83 000 morts.

L’artillerie est l’arme la plus « efficace » du point de vue des pertes humaines : les canons et les obusiers ravagent les unités combattantes. Ils existent plusieurs types de canons avec des portées différentes et des cibles diverses : l’artillerie de tranchée pour tomber directement sur la

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L’artillerie montée et les obstacles- Sortie d’un fossé

tranchée adverse, l’artillerie de campagne pour tirer sur les soldats, les véhicules ou les canons, l’artillerie lourde pour les cibles les plus importantes. Au fil de la guerre, les engins et les projectiles se perfectionnent

Pour conclure, les artilleurs ont une mission de taille pendant la Première Guerre mondiale car ils devaient protéger les fantassins et détruire l’ennemi. Témoignages : « Janvier 1916, Je tremble tous les jours ; si j’étais attaqué, je ne pourrais tenir j’ai rendu compte au G.Q.G., on ne veut point m’écouter. Ce qu’il y eut de plus terrible pour moi, ce furent les « Jeunes-Turcs » du G.Q.G. À chaque demande de renforcement en artillerie, ils ripostaient par le « retrait » de deux batteries : « Vous ne serez pas attaqués. Verdun n’est pas un point d’attaque »…

Général HERR Commandant de la Région fortifiée de Verdun

L’enfer de Verdun, p.85 « 16 mars 1916, À Marcelle Driant, veuve d’Émile Driant tué dans le bois des Caures le 22 février 1916. Mon fils, Lieutenant d’artillerie qui a combattu vis-à-vis de Monsieur votre mari, me dit de vous écrire et de vous assurer que Monsieur Driant a été enterré, avec tout le respect, tous soins, et que ses camarades ennemis lui ont creusé et orné un beau tombeau [...]. On va soigner le tombeau de sorte que vous le retrouverez aux jours de paix… »

Baronne SCHROTTER L’enfer de Verdun, p.86

Illustrations :

Source :http://attelage.org/vgnts.php?idv=2012_41393_jpg

Source : http://www.passioncompassion1418.com/decouvertes/ImagesDecouvertes/Projectile.png

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Source : https://i.pinimg.com/originals/3b/fd/0f/3bfd0fb9ecc9f0c5b00a867a600868f8.jpg

Source :https://www.picclickimg.com/d/w1600/pict/401593743303_/TOP-CPA-Guerre-14-18-Artillerie-Canon.jpg

Source : http://www.cpa-bastille91.com/wp-content/uploads/2012/04/artillerie-lourde-5471.jpg

Artillerie lourde française

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Source :http://www.sambrerouge14-18.be/wp-content/gallery/les-batailles-en-val-de-sambre/Artillerie-francaise-1914-1918.jpg

b) Travail d’un deuxième groupe corrigé

L’artillerie pendant la Première Guerre mondiale.

Pendant la Première Guerre mondiale, entre 1914 et 1918, la première arme utilisée est

l’artillerie. Faisant de la Grande Guerre la première guerre industrielle, les armes collectives ou lourdes qui servent à envoyer des projectiles sur les ennemis, sont la terreur des fantassins. Pourquoi et comment l’artillerie est-elle utilisée pendant la Première Guerre mondiale ?

L’artillerie a différents rôles à jouer en fonction de la tactique de l’état-major ou de la situation sur le terrain. Elle peut avoir un rôle offensif comme lorsque les obus sont lancés pour détruire les tranchées ennemies, l’artillerie adverse ou les lignes de communication. Elle sonne généralement le début d’une attaque et permet ainsi d’affaiblir et de désorganiser le camp d’en face. Son rôle peut également être défensif : c’est le cas lorsqu’elle devance une attaque d’infanterie en crachant un mur de feu (c’est un « barrage roulant »). Il faut aussi prendre en compte la dimension morale car l’artillerie fait « pleuvoir » la mort : les fantassins dans les tranchées sont terrifiés car l’obus vient du ciel comme une sorte de punition divine et le bruit est assourdissant. Le paysage, lunaire, est dévasté et méconnaissable.

Les armes appartenant à l’artillerie sont variées. L’artillerie légère est tractée par des chevaux alors que l’artillerie lourde est apportée sur le champ de bataille par, généralement, des tracteurs. Il existe quatre types d’artillerie en fonction de la portée attendue. L’artillerie de tranchée comme le crapouillot (nom qui vient de l’argot, donné par les soldats à cause de sa ressemblance avec un crapaud) permet, après un tire « en cloche », d’atteindre des cibles jusqu’à 2 km. L’artillerie de campagne, (comme le canon de 75mm), par un tir tendu, touche des objectifs jusqu’à 7 km plus loin. L’artillerie lourde (par exemple, le canon de 155 mm) a 13 km de portée et l’artillerie lourde ferroviaire a jusqu’à 40 km de portée (pour donner un ordre d’idée, c’est la distance qui sépare Le Tholy du Val d’Ajol). Les projectiles aussi sont divers et ne causent pas les mêmes dégâts. Il existe trois types d’obus. C’est l’officier (ou le plus gradé s’il n’y a pas d’officier) qui décide du type d’obus chargé dans l’obusier. Les obus percutants explosent au contact de la cible, les obus fusants éclatent en l’air et les « shrapnels » (« les éclats » en anglais) font jaillir des billes métallique à l’explosion (et sont donc encore plus ravageurs). Les obus sont, en outre, de tailles différentes (le classement se fait en fonction de leur poids ou de leur diamètre). Ces projectiles en forme de cylindre avec une tête en forme de cône appelée « cloche » sont creux : à l’intérieur, ils sont chargés d’explosifs. Plus ils sont gros, plus la charge explosive est importante. Le tube d’un canon recule après un tir puis se remet en place. L’artilleur est un soldat comme un autre et a le même uniforme. Eloigné des premières lignes, il est vu comme un « chanceux ». Pendant la Première Guerre mondiale, le taux de mortalité est effectivement plus faible chez les artilleurs que chez les fantassins.

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L’artillerie est l’arme la plus meurtrière de la Première guerre mondiale. Les ravages qu’elle

a causés chez les soldats (mort, amputations, « gueules cassées », surdité, chocs psychologiques…) et sur le paysage de tous les fronts des Etats belligérants, sont abominables. Témoignage :

Le violoncelliste Maurice Maréchal qui a dû mettre la musique sa passion entre parenthèses pour servir son pays au front de la Grande Guerre note le 6 avril 1916 dans ses carnets de tranchée. « C’est vraiment une vision de mort, de destruction acharnée, ce ravin. Des morts partout, dans toutes les positions, à côté de trous d’obus qui font du sol une mer en furie! Les arbres déchiquetés. Tout le coteau en face de nous a reçu des dizaines de milliers d’obus! Les arbres semblent de petits bouts d’allumettes plantés ça et là au bord des trous d’obus! Sur notre versant, on travaille avec activité : ce coteau nu à notre arrivée se creuse de gourbis. Des soldats sapeurs passent avec de gros rondins sur l’épaule. On creuse, on creuse. Dire que tous ces cadavres là en bas auraient pu être évités en partie si on avait prévu la défense de Verdun. Nous sommes là dans des positions de repli où il n’y avait rien. Rien de prêt, ni même de préparé! Peut-on nier qu’il y a des coupables? On enterre les cadavres dans le gros trou de 305. Cela répand une odeur atroce ». Source : http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2017/04/05/6-avril-1916-une-vision-de-mort-decrite-par-maurice-marechal/

Illustrations :

Source : http://www.fortiffsere.fr/artillerie/index_fichiers/Page1792.htm

Source : http://www.passioncompassion1418.com/decouvertes/fusees_collection_be.html

Source : http://87dit.canalblog.com/archives/2016/11/08/34155154.html

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Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Shrapnel

3- L’aviation française pendant la Première Guerre mondiale

a) Travail d’un premier groupe corrigé

L’aviation

L’aviation s’est révélée capitale pendant la Première Guerre mondiale, entre 1914 et 1918 : grâce à elle, de nombreuses batailles ont été gagnées. Quel était son rôle dans cette guerre ? Au début de la guerre, les avions se limitent à des missions d’observation sur les lignes adverses : repérage des lignes et des forces ennemies, surveillance des mouvements de l’adversaire, réglage de l’artillerie au sol pour qu’elle soit plus précise et donc plus efficace… La reconnaissance aérienne est très utile. Lors de la bataille de la Marne, les avions de reconnaissance permettent de localiser l’adversaire et donc, participent à la victoire française. Puis, dans les avions, les pilotes et navigants larguent, pour la première fois le 14 août 1914, des bombes. Dès 1915, les avions français bombardent le complexe chimique de Ludwigshafen, puis les centres charbonniers de la Sarre et de la Ruhr. A partir de là, l’objectif de l’ennemi est double : dégager le ciel des avions de reconnaissance qui espionne et également des avions qui bombardent. Les combats aériens se multiplient ; voulant protéger leur avions, les aviateurs embarquent avec eux des armes.

L’équipement de l’aviateur aussi de développe et se perfectionne pour qu’il souffre le moins possible du froid : il porte un masque facial en cuir, un passe-montagne en cuir, un manteau de cuir souples avec col rabattable, des gants de cuir doublés de peau de mouton contre les engelures et des bottes de peau de mouton. Pour qu’il soit plus libre de ses mouvements, son manteau contient une poche pour les cartes, et ses bottes, des semelles épaisses antidérapantes. Le casque du pilote se distingue. Vers la fin de la guerre, les casques évoluent : fabriqués en Grande-Bretagne, ils sont équipés d’un tube acoustique et d’un masque à oxygène. Les avions volent à plus de quatre-vingt kilomètres/heure. Les aviateurs n’avaient pas de parachutes. A la fin de la guerre, la France compte 8 000 pilotes et 3 700 avions.

Pour conclure, l’aviation a beaucoup évolué dans son ensemble, tant du point de vue de l’équipement que dans celui des appareils. Elle s’est révélée indispensable lors des batailles et a permis la victoire finale. Illustrations :

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Source : http://www.lesfrancaisaverdun-1916.fr/theme-aviation.htm

Source : http://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/aviation/archives/les-de-laviation-francaise

Source : https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/les-as-de-l-aviation

b) Travail d’un deuxième groupe corrigé

L’aviation française pendant la Première Guerre mondiale.

Pendant la Première Guerre mondiale, de 1914 à 1918, l’aviation prend de l’importance et les avions se perfectionnent. Au début du conflit, l’aviation militaire française est à ses débuts. Elle se développe rapidement : si la France possède moins de 200 avions en 1914, elle en détient plus de 12 000 en 1918. Les soldats courageux qui montent dans les avions jouent un rôle de plus en plus décisif dans les combats. Quel était le rôle de l’aviation française pendant la Première Guerre mondiale ? En 1914, les avions ne sont pas des armes, ils se limitent à de l’observation en survolant les lignes ennemies. Ces missions de reconnaissance renseignent l’état-major sur la localisation des tranchées adverses, l’artillerie, leurs forces, les mouvements des troupes… Ces avions permettent de régler les tirs d’artillerie le plus précisément possible au sol et, dès lors, l’ennemi tente de les abattre avec des mitrailleuses et des canons antiaériens. Très rapidement, les pilotes

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larguent des bombes, manuellement puis grâce à des bombardiers qui permettent d’ajuster le tir : les cibles sont les soldats au sol lorsque l’avion se trouve à moins de cent mètres d’altitude, et les usines d’armement. Ils sont davantage pris pour cible : il ne s’agit plus seulement d’aveugler l’adversaire en le privant de reconnaissant mais également de l’empêcher de nuire par les bombardements.

Au milieu de l’année 1915, on se bat dans les airs. Les avions de reconnaissance sont abattus par des pilotes de chasse. Si les combats sont individuels au départ, des escadrilles, véritables patrouilles de l’air, se constituent dès 1916 pour plus d’efficacité. L’aviation ne cesse de se perfectionner : GARROS Roland crée un système qui permet aux mitrailleuses de tirer entre les palles des hélices, système qui sera copié et amélioré par les Allemands. Les avions évoluent comme le Spad VII, un chasseur monoplace qui a de très bonnes performances de vol (pouvant aller jusqu’à 192 km/h), puis le Spad XIII, célèbre pour son fuselage bariolé. Meilleur au combat car plus puissant, plus maniable et équipé d’une deuxième mitrailleuse, il est utilisé par les pilotes les plus aguerris. Il faut en effet une certaine expérience pour le prendre en main.

Parmi les pilotes, certains sont appelés les « as » : ce sont ceux qui, dans les airs, réussissent à abattre au moins cinq avions ennemis. Sur 6 000 pilotes, seuls 187 méritent ce statut. Il leur fallait faire particulièrement preuve d’adresse, de sang froid et de détermination à tuer. Pour les aviateurs, ce métier leur permet d’échapper aux tranchées, d’avoir l’impression de maitriser leur destin et de contribuer à gagner la guerre. Lors de leurs vols, ils portent des casques en cuir avec des lunettes. Il y avait plusieurs types de casques comme le casque en cuir, « Spalding », conçu au départ pour les joueurs de football puis adapté aux aviateurs puis le « Dunhill » : équipé d’un masque à oxygène et d’un tube acoustique, il permet aux membres de l’équipage de communiquer en hurlant. Ils portent aussi plusieurs couches de vêtements, des gants de vol et un long manteau épais pour ne pas mourir de froid. Il n’y a aucun parachute sur l’avion, si le pilote a un instant d’inattention, la mort est certaine. A la fin de la Première Guerre mondiale, les statistiques officielles françaises déplorent entre 4000 et 5000 morts et disparus parmi les pilotes et navigants. Les avions de reconnaissance, de bombardement et de chasse, ont joué un rôle décisif dans la victoire finale. L’aviation s’est grandement perfectionnée et développée, tant dans sa technologie que dans ses équipements. Le rôle de pilotes héroïques comme GARROS Roland et GUYNEMER Georges est à souligner. Tous les deux sont morts au combat pendant la Grande Guerre. Témoignage : Extrait d’une lettre rédigée par Roland GARROS en 1915. « Au bout de quelques balles, l’ennemi fuit en désordre et en descendant à toute allure. Je ne le lâche pas d’un mètre, le combat dure 10 minutes, il se termine à 1 000 mètres d’altitude : criblé comme une passoire, l’Albatros prend feu subitement, une immense flamme l’environne et il descend en tourbillon, c’est tragique, affreux. » Source : https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/diaporama-confidences-d-aviateurs-de-la-grande-guerre

Illustrations :

Source : http://www.opex360.com/2017/09/11/pour-quelle-raison-le-capitaine-guynemer-appelait-il-ses-avions-vieux-charles/

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Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Garros

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aviation_durant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/SPAD_S.VII#Conception

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Source : http://bleuhorizon.canalblog.com/archives/2007/02/24/4117538.html

4- La communication militaire française pendant la Première Guerre mondiale

a) Travail d’un premier groupe corrigé

Les communications militaires pendant la Première Guerre mondiale.

Pendant la Première Guerre mondiale, de 1914 à 1918, les soldats doivent communiquer avec l'arrière et entre eux. La communication militaire est donc l'ensemble des moyens permettant la diffusion d'un message durant cette guerre. Pourquoi et comment la communication militaire est-elle utilisée pendant la Première Guerre mondiale ? Pendant la guerre, les soldats utilisent plusieurs moyens de communication. Des signaleurs font des signaux optiques avec des fanions rouge et blanc ou avec des lampes de signalisation ou encore des signaux sonores avec des clairons. Des véhicules spéciaux sont utilisés pour transporter des pigeons voyageurs jusqu'au front. Ces pigeons étaient efficaces pour transporter des messages. Des agents de liaison font parvenir des messages et des lettres personnelles par le biais des tranchées. Enfin, des télégraphes puis des téléphones de campagne ou radiotélégraphie (radio) sont employés par des téléphonistes qui transmettent des messages codés en morse. La communication militaire prend différentes formes pendant la guerre. Les transmissions se font de l’arrière en direction des tranchées car ces dernières sont reliées entre elles : le quartier général peut ainsi donner des ordres stratégiques (attaque ? repli ?) aux soldats et leur signaler des informations indispensables : l’envoi de renforts, la localisation des positions ennemies pour orienter les tirs de l'artillerie et rendre les bombardements plus précis, par exemple. Les transmissions se font également dans l’autre sens : les soldats communiquent avec leur famille. Dix milliards de lettres sont envoyées par les Poilus français entre 1914 et 1918, soit une lettre par jour en moyenne. Ils sont rassurés quand le facteur militaire passe pour ramasser et distribuer les lettres car cela leur permet de garder le lien avec l’arrière.

Mais la communication n’est pas aisée et dépend de plusieurs facteurs. La signalisation optique dépend de la météo : quand il y a du brouillard, elle est impossible. Les communications téléphoniques risquent d'être interceptées par les Allemands. Les longs fils électriques posés au sol sont vulnérables aux tirs d’obus et coupent souvent. Les pigeons voyageurs sont désorientés par le bruit incessant des obus et sont victimes des gaz toxiques. De plus, ils ne peuvent être manipulés que par des personnes formées. Enfin, la radio de 1914 est volumineuse et fragile donc, pas pratique à transporter.

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Pendant la guerre, les soldats utilisent plusieurs moyens de communications pour communiquer avec d'autres soldats ou avec l'arrière. Ils rencontrent certaines difficultés qu’ils doivent surmonter car maîtriser les communications se révèlent indispensable. Témoignage : « A la nuit je suis désigné pour aller chercher le ravitaillement derrière la Crête des Marrières, j'amène les muletiers jusque près de la route et je me fait engueuler proprement par l'officier pour avoir avancé si près de l'ennemi. On décharge en vitesse les mulets, sur les bats, pain, vin, gruyère marmites norvégiennes de haricots, je les raccompagne jusque mi-chemin, en rentrant je saute dans une tranchée du 28e et repère non loin un gros trou d'obus où un allemand est tué contre la parois intérieur. C'est là que je m'arrêterai en faisant la liaison, les chasseurs du 28 sont chien avec moi toute la nuit patrouilles de contact aux avants postes, moi liaison 3e section de la 4e Compagnie toujours mon trou d'obus relai et mon allemand figé dans la mort. 2e partie de la nuit l'artillerie se fait plus active, des 2e côtés cela devient scabreux, on s'amuse pas en route on croise des agents de liaison des téléphonistes des brancardiers. ». Journal de guerre de « CAN Maurice » sergent Fourrier au 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins.

Illustrations :

Source : https://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/objets-et-photos/equipement-et-vehicules/equipement-de-communications/lampe-de-signalisation/?back=206

Source : https://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/objets-et-photos/photos/photos-de-batailles-et-combats/tranchee-de-communication/

Tranchés de communication pour le ravitaillement et le passage des fils

Lampe de signalisation

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Source : https://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/objets-et-photos/photos/photos-de-batailles-et-combats/envoi-dun-message-par-pigeon/

Source : https://www.voyageurs-du-temps.fr/Bureau-de-l-officier-des-transmissions-au-front-telegraphe-telegraphie-sans-fif-manipulateur-morse_1116.html

Source : https://www.voyageurs-du-temps.fr/ANIMATION-EXPOSITION-CENTENAIRE-GRANDE-GUERRE-MONDIALE-1914-1918-

Telephone-telephonie-telephoniste_1067.html

Envol de pigeons voyageurs

Un soldat envoyant des messages codés en morse.

Des soldats en train d'appeler quelqu'un avec un téléphone de campagne.

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Source :https://scd.france24.com/fr/files_fr/imagecache/france24_ct_api_bigger_169/article/image/main_poste_grande_guerre.jpeg

Source :https://www.voyageurs-du-temps.fr/Utilisation-des-pigeons-voyageurs-colombophiles-colombophilie-communications-des-soldats-poilus_1126.html

b) Travail d’un deuxième groupe corrigé

La communication militaire lors de la Première Guerre mondiale.

Durant la Première Guerre mondiale, entre 1914 et 1918, les soldats ont besoin de

communiquer tous les jours : que ce soit pour échanger entre eux ou avec leurs proches, les hommes ont dû trouver des moyens pour diffuser des messages, qu’il s’agisse de directive ou de quelques mots. Comment communiquent-ils depuis le front et quel était le rôle de la communication militaire ?

Les militaires utilisent différents moyens de communication : des pigeons voyageurs, des chiens avec des tonnelets attachés à leurs colliers dans lesquels se trouvent des messages, des clairons pour échanger des informations de manière sonore, des appareils de transmissions, des signaux visuels avec des fanions rouge et blanc le jour. La nuit, ils faisaient du morse avec des lanternes ou des lampes puissantes spécialement conçues pour communiquer avec les forts les plus éloignés. Le téléphone transmet la voix et les messages codés en morse. Mais les lignes téléphoniques sont souvent hors service ; des obus, factices car sans charge explosive, transportent alors les messages. Ils sont différenciés par un signal lumineux. Pour envoyer des messages personnels, les Poilus utilisent La Poste : plus de dix milliards de lettres sont envoyées entre 1914 et 1918.

Le « facteur militaire » dans les tranchées.

Réception de pigeons voyageurs.

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Sur le plan militaire, la communication est fondamentale car elle permet de véhiculer les ordres, de prévenir d’une attaque, des mouvements de l’ennemi, de l’arrivée ou du besoin de ravitaillement de nourriture et de munitions ou d’évacuer les blessés. Les chefs ont besoin de donner des ordres et des informations primordiales aux fantassins en première ligne ou à l’artillerie. Sur le plan personnel, la communication garde les Poilus en vie. Les lettres qu’ils échangent avec leur famille leur permettent de donner et prendre des nouvelles, de garder le contact avec leurs proches et de préserver leur moral.

Les pigeons voyageurs sont amenés au niveau des tranchées. Les soldats les récupèrent et s’en occupent jusqu’à ce qu’ils aient des messages à envoyer. Certains pigeons sont même parachutés derrières les lignes adverses pour communiquer avec les espions. De nombreux faucons pèlerins sont abattus pour les empêcher de tuer les pigeons en service et le tir sportif aux pigeons est interdit. Mais perturbés par le bruit et la confusion qui règne au front, les oiseaux partent souvent dans la mauvaise direction. Preuve de l’importance de ces oiseaux, sur le mur du fort de Vaux figure aujourd’hui une plaque en hommage au pigeon voyageur qui porta le dernier message du commandant Raynal, juste avant sa reddition « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses ; il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite communication optique par Souville qui ne répond pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon. Raynal. ». Souffrant gravement des effets du gaz, le pigeon arriva mourant à Verdun. Surnommé « Vaillant », le pigeon reçu la Légion d’Honneur à titre posthume.

Les soldats utilisaient de nombreux moyens de communications car diffuser des messages

est fondamental tant pour la stratégie militaire que pour le bien-être des soldats. Les pigeons voyageurs sont des atouts pendant la Première Guerre mondiale et les soldats comptent beaucoup sur eux.

Témoignage : Fleury, le 9 juin 1916 « Ma petite femme adorée, Notre division est fauchée, le régime est anéanti ; je viens de vivre cinq jours terribles, voyant la mort à chaque minute ; je te dirai cela plus tard… je reste le seul commandant de ma compagnie… Je suis maintenant en arrière… Quatre jours sans boire ni manger et dans la boue des obus. Quel miracle que je sois encore là !... » 11 juin 1916 « Ma petite femme adorée, Nous avons, come je te l’ai dit, subi un échec, tout mon bataillon a été pris par les Boches, sauf moi et quelques hommes, et maintenant on me reproche d’en être sorti, j’ai eu tort de ne pas me laisser prendre également. Maintenant, le colonel Bernard nous traite de lâches, les deux officiers qui restent, comme si, à trente ou quarante hommes, nous pouvions tenir comme huit cents. Enfin, je subis mon sort, je n’ai aucune honte, mes camarades qui me connaissaient savent que je n’étais pas un lâche. Mais avant de mourir, ma bonne Fernande, je pense à toi et à mon Luc. Réclame ma pension, tu y as droit, j’ai ma conscience tranquille, je veux mourir en commandant le peloton d’exécution devant mes hommes qui pleurent. Je t’embrasse pour la dernière fois, comme un fou : CRIE, APRES MA MORT, CONTRE LA JUSTICE MILITAIRE, LES CHEFS CHERCHENT TOUJOURS DES RESSPONSABLES ; ILS EN TROUVENT POUR SE DÉGAGER. Mon trésor adoré, je t’embrasse encore d’un gros baiser, en songeant à tout notre bonheur passé, j’embrasse mon fils aimé, qui n’aura pas à rougir de son père, qui avait fait tout son devoir. De Saint-Roman m’assiste, dans mes derniers moments, j’ai vu l’abbé Heintz avant de mourir. Je vous embrasse tous. Toi encore, ainsi que mon Luc. Dire que c’est la dernière fois que je t’écris. Oh ! mon bel ange, sois courageuse, pense à moi, je te donne mon dernier et éternel baiser. Ma main est ferme, et je meurs la conscience tranquille. Adieu, je t’aime.

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Je serais enterré au bois de Fleury, au nord de Verdun. De Saint-Roman pourra te donner tout les renseignements ».

Henri HERDUIN Source : GUENO Jean-Pierre, Les Poilus, Lettre et témoignages des Français dans la Grande Guerre (1914-1918). Illustrations :

Pigeon voyageur Source : https://slideplayer.fr/slide/6984398/

Soldat qui tient une cage contenant des pigeons Source : http://aetdebesancon.blog.lemonde.fr/2015/01/15/recensement-des-pigeons-voyageurs/

Téléphone de la première guerre mondiale Source : http://www.histoire-cigref.org/blog/devoir-de-memoire-numerique/

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5- Les mutineries dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale

a) Travail d’un premier groupe corrigé

Les mutineries dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale.

Entre 1914 et 1918, pendant la Première Guerre mondiale, des mutineries, mouvements de désobéissance collective et refus de combattre, éclatent mais elles sont minimes et très localisées. Elles prennent de l’ampleur sur tous les fronts meurtriers (mais surtout sur Le Chemin des Dames sur le plateau de Craonne) en mai-juin 1917 et touchent plus de 80 000 soldats. Pourquoi et comment les mutineries éclatent-elles pendant la Grande Guerre ? Quel est leur impact ?

Au fur-et-à-mesure que la guerre s’enlise dans les tranchées, les soldats n’en peuvent plus. Ils ne supportent plus leurs généraux (considérés comme des incapables) qui lancent des offensives inutiles : les assauts réguliers sont extrêmement meurtriers pour des gains inexistants et ils sont vus comme des suicides collectifs. Leurs conditions de survie sont très difficiles et ils veulent que la guerre s’arrête pour enfin rentrer chez eux. La Chanson de Craonne a été écrite dans ces conditions par un poilu resté anonyme. Elle parle d’un soldat muté sur le plateau de Craonne et qui en a assez de ses conditions de vie déplorables et parle de ses chefs qui, eux, vivent la belle vie à l’arrière pendant que leurs soldats meurent pour eux sur le front.

Dès le début de la guerre, les mutineries se manifestent avec des personnes mobilisées qui ne se présentent pas ou des soldats qui abandonnent leur poste quand la guerre commence à durer et que la victoire n’est pas certaine. Les mutins essayent de partirent en direction de la Suisse pendant leurs permissions, qui est un pays neutre. Parfois les mutins se tirent une balle dans la main ou dans le pied pour ne plus être aptes au combat et ainsi, pouvoir rentrer chez eux et de revoir leur famille, ou bien ils provoquent l’ennemi pour avoir une « bonne blessure ». Ils s’empoisonnent au pétrole ou cherchent un poste éloigné du front (musicien ou secrétaire de l’état major par exemple). Ils demandent l’arrêt de la guerre par des refus de combattre et des manifestations pacifistes en levant leur crosse en l’air pour monter leur mécontentement. Les mutineries sont réprimées par le Général PETAIN qui accepte aussi certaines requêtes des soldats français comme l’amélioration de leurs conditions de vie dans les tranchées (meilleure nourriture, notamment) ce qui accroît leur motivation.

Les mutineries reflètent la dureté des conditions de survie des soldats et leur lassitude. A leur apogée au printemps 1917, réprimées par le général PETAIN, elles permettent aux hommes de revendiquer des améliorations.

Témoignages :

• Marcel Garrigues, 1914. « A vous pauvres on dit que le moral est excellent mais on ne vous dit pas que chaque jour et presque dans chaque division il y en a plus de vingt qui passe le conseil de guerre mais ils ne sont pas tous condamnés a mort. On vous dit aussi le soldat est bien nourri sur le front il y a de tout dans le reste, ce n’est pas difficiles car se que l’on nous donne est immangeable. Dernièrement on nous a servi une soupe que les chiens n’auraient pas mangée ». Source : Paroles de poilus, paroles de paix, p.78.

• La Chanson de Craonne

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Illustrations :

Photographie extraite du film « Les Sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick (1957). Source : https://buclermont.hypotheses.org/2743

Source : https://www.le-livre.fr/livres/fiche-ro40161311.html

http://npa29.unblog.fr/2014/08/17/1914-le-refus-de-la-guerre-npa/

Source : https://information.tv5monde.com/info/cent-ans-apres-la-voix-des-fusilles-de-la-grande-guerre-1908

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Source : https://laguerre14-18.webnode.fr/les-dossiers/les-mutineries-de-1917/

Source : https://laguerre14-18.webnode.fr/les-dossiers/les-mutineries-de-1917/

b) Travail d’un deuxième groupe corrigé

Les mutineries dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale.

Entre 1914 et 1918, pendant la Première Guerre mondiale, des mutineries éclatent. Si

plusieurs révoltes commencent en 1916 au moment de la bataille de Verdun, les mutineries, actes collectifs d’indiscipline courts, prennent de l’ampleur au printemps 1917. Des dizaines de milliers d’hommes refusent de retourner se battre et manifestent. Pourquoi et comment les mutineries éclatent-elles pendant la Grande Guerre ? Quel est leur impact ? Dans l’armée, l’obéissance totale aux ordres donnés et le respect de la hiérarchie, s’imposent, d’autant plus en temps de guerre. Un soldat qui se rebelle prend le risque d’être jugé par un tribunal militaire qui peut prononcer la peine de mort. Des mutineries sont rapidement réprimées dès 1916 et elles ne concernent que quelques dizaines d’hommes. Mais en 1917, elles se développent considérablement. La bataille du Chemin des Dames, une offensive décidée par le général NIVELLE en avril 1917, est une véritable hécatombe : en dix jours, les pertes françaises atteignent 30 000 morts pour un gain de terre de 500 mètres (au lieu des 10 km escomptés). Les

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soldats, persuadés que c’est la dernière bataille, voient leurs espoirs de paix anéantis. Déjà usés par le quotidien des tranchées, physiquement et nerveusement à bout, les Poilus sont nombreux à se rebeller en avril-mai-juin-juillet 1917.

Entre 80 000 et 90 000 hommes participent à ces mouvements d’indiscipline, de désobéissance. En première ligne, des unités refusent de monter à l’assaut ; pour eux ce sont des « missions suicides » et leurs officiers les utilisent comme « chair à canon ». Ils se sentent condamnés, sacrifiés. Les mutins en colère, se regroupent et manifestent en criant « A bas la guerre » ou encore « Vive la paix ». 2% des combattants désertent ou se mutilent : certains, en permissions, ne retournent pas au front, d’autres fuient vers les pays neutres comme la Suisse (pour éviter le conseil de guerre) et des soldats n’hésitent pas à se mutiler en se blessant « légèrement » (suffisamment quand même pour ne pas être renvoyé au combat) la main pour échapper aux boucheries. C’est à cette période que La Chanson de Craonne est créée par les mutins. Cette chanson contestataire, défaitiste et antimilitariste est censurée jusqu’en 1974. Après l’échec de la bataille du Chemin des Dames, NIVELLE est remplacé par le général PETAIN, le 15 mai 1917. Ce dernier redresse la situation en alliant fermeté et souplesse. Les répressions sont modérées : plus de 3 400 soldats sont condamnés à la prison, aux travaux forcés, 554 à être fusillés et parmi eux « seulement » 49 sont exécutés car le président de la République, Raymond POINCARE gracie les autres. Parmi les combattants exécutés, certains sont réhabilités après la guerre comme Jean BLANCHARD. PETAIN améliore les conditions de vie des poilus : il augmente les fréquences de permission, la nourriture est de meilleure qualité et les cantonnements sont plus confortables. Ainsi, les hommes ont l’impression d’être écoutés et mieux respectés. Peu à peu, les soldats retrouvent le moral et du courage. Le général met fin aux offensives inutiles.

Les mutineries reflètent la dureté des conditions de survie des soldats et leur lassitude. A leur apogée au printemps 1917, réprimées par le général PETAIN, elles permettent aux hommes de revendiquer des améliorations et surtout la fin des offensives qui causent tant de pertes. Dans tous les Etats belligérants, des mutineries éclatent, preuve du ras-le-bol général de cette guerre qui n’en finit pas. Témoignage : Un mutin, un soldat du 36e régiment d'infanterie, écrit une lettre à sa femme dans laquelle il laisse éclater sa colère au cœur des combats de 1917. Sa lettre est interceptée par le contrôle postal. « Nous avons refusé de monter en ligne mardi soir […]. Nous nous sommes mis presque en grève, et beaucoup d'autres régiments ont fait comme nous.Ils nous prennent pour des bêtes, nous font marcher comme cela et pas grand-chose à manger, et encore se faire casser la figure pour rien, on aurait monté à l'attaque, il en serait resté moitié et on n'aurait pas avancé pour cela. Peut-être que vous ne recevrez pas ma lettre, ils vont peut-être les ouvrir […]. Moi je m'en moque, j'en ai assez de leur guerre… » Source : https://www.geo.fr/histoire/chemin-des-dames-la-bataille-qui-declencha-les-mutineries-de-1917-173050

Illustrations :

Source : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/philippe-petain

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Source : http://crc-resurrection.org/toute-notre-doctrine/restauration-nationale/histoire-france/premiere-guerre-mondiale/deroulement/7-les-annees-petain-ii-1917-la-gloire-tragique/

Source : Nivelle https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Nivelle

Source : Pétain http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Philippe_P%C3%A9tain/137768

Source : La Chanson de Craonne http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2017/04/16-avril-1917-l-offensive-

francaise-meurtriere-du-chemin-des-dames-et-la-chanson-de-craonne.html