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Émile Zola (1840-1902)

Edouard Manet (1832-1883), Portrait d’Émile Zola, Paris, Musée du Jeu de Paume

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Il bâtit son œuvre sur les nouvelles notions scientifiques qui se répandent à l’époque et en particulier sur la thèse selon laquelle les comportements humains sont entièrement détérminés par l’hérédité et l’influence du milieu.

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Le roman expérimental

La tragédiede l’hérédité

Le réalisme historique et social

Un socialismehumaniste

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Le roman expérimental

C’est une œuvre théorique où Zola fixe sa doctrine littéraire: le naturalisme.

Une des grandes ambitions de Zola est de donner à la littérature un statut scientifique. Il assigne au roman la double tâche d’être documentaire et expérimental, de constater les phénomènes et d’en vérifier les mécanismes.

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L’étape du roman documentaire est dépassée lorsque Zola entreprend d’appliquer à la littérature les théories de Claude Bernard et d’Hyppolite Taine. Ces théories se trouvent appliquées dans l’ensemble des Rougon-Macquart.

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Les Rougon-Macquart

Il souhaite illustrer la thèse, développée dans cet ouvrage, de l’origine héréditaire des comportements humains en composant une vaste chronique familiale.

“Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille, en montrant le jeu de la race modifiée par les milieux”.

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L’objectif du romancier est scientifique: il s’inspire à la fois des pricipes du docteur Lucas et de ceux de Darwin.

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Tout remonte à l’aïeule Adélaïde Fouque, bizarre, nerveuse et qui sombrera dans la folie.

À partir de cette “névrose originelle”, Zola illustre les diverses formes de transmission des traits héréditaires répertoiriées par la science du temps.

Jules Adler, Petit pêcheur

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Zola a une vision profondément pessimiste de l’homme et de la vie. C’est que “le libre arbitre n’existe pas”. L’homme n’a aucune liberté: il n’est que de la matière vivante et, comme tel, entièrement déterminé par l’hérédité et par le milieu, mais aussi par les lois générales de la matière.

Vincent van Gogh, Café de nuit

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Pourtant, malgré ces conceptions d’un matérialisme fataliste, Zola a confiance dans l’avenir: il croit à son siècle, au progrès, aux bienfaits de la science; il pense que l’humanité est capable de s’améliorer moralement.

Jules Adler, La grève (1899), Pau, Musée des Beaux-Arts

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La tragédie de l’hérédité

L’hérédité remplit un rôle comparable à celui de la fatalité dans la tragédie antique, au point que plusieurs romans du cycle sont presque entièrement construits autour de la lutte perdue d’avance que mènent les personnages contre cette fatalité héréditaire.

Auguste Renoir, Sur la terrasse (1879)

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Zola refuse la psychologie classique, celle de l’âme, des sentiments, de la conscience claire. Pour lui la psychologie de l’homme résulte de la physiologie. L’esprit humain est fait avant tout de sensations, de pulsions, de besoins.

Pissarro, Dans le jardin, 1880, Prague, Galerie Nationale.

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L’importance accordée aux besoins aboutit à une théorie généralisée des appétits. Appétits de nourriture ou de jouissances, de pouvoir, de gloire ou de nouveautés intellectuelles, mais appétits toujours.

Cézanne, Joueurs aux cartes

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Cette vision “nutritive” des activités humaines se traduit par l’allégorie des Maigres et des Gras. Pour Zola, les thèses développées par Darwin s’appliquent à la société: cette dernière est donc régie par les lois de l’adaptation, de la lutte pour la vie, de l’élimination des plus faibles au profit des plus forts.

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Le réalisme historique et social

Ce qui intéresse Zola c’est la société en évolution, le mouvement des transformations historiques. Zola est un analyste du changement et il a su décrire les principaux bouleversements intervenus pendant le Second Empire: accélération du développement industriel, apparition du machinisme, extension de la classe ouvrière, exode rural et urbanisation, mobilité sociale liée à l’expansion économique.

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Monet, waterlilies

Un socialisme humanisteZola veut montrer qu’il est capable de trouver des remèdes aux maux qu’il dénonce. Devenu progressivement très proche des idées socialistes, il souhaite proposer à partir de ces dernières la vision d’un monde différent, plus harmonieux et plus juste.

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Germinal

Ce socialisme, essentiellement romantique et sentimental au départ, deviendra de plus en plus pragmatique et rigoureux. Cependant Zola n’adhérera jamais à l’idée d’une nécessaire révolution violente et tout en peignant avec sympathie, dans Germinal, les luttes ouvrières, il manifestera toujours une certaine méfiance à l’égard de leur dirigeants, des “meneurs”.

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Le naturalisme

Les progrès des sciences naturelles, les conquêtes de la biologie dans la première moitié du siècle déterminent la naissance et le développement de l’esprit positiviste. On définit ainsi une manière de raisonner qui se réclame de la seule connaissance des faits et de l’expérience scientifique.

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Claude Bernard (1813-1878)

Médecin et physiologiste français. Il pose les principes de la médecine expérimentale. Il développe le schéma "observation, hypothèse, confirmation/infirmation". Cette méthodologie scientifique lui permet de faire progresser la physiologie et la médecine. Il découvre les rôles du pancréas et du système sympathique dans la régulation thermique et la vasomotricité. Il s'implique également beaucoup dans l'étude de la fonction glycogénique du foie et fait d'importantes découvertes sur le diabète.

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Prosper Lucas (1805-1885)

Lucas fit des recherches dans le domaine de l'hérédité. Selon lui, le processus héréditaire peut aboutir à trois résultats différents : l'élection (ressemblance exclusive au père ou à la mère), le mélange (la représentation simultanée du père et de la mère) et la combinaison (fusion, dissolution des deux créateurs dans le produit). C'est dans le cabinet du Docteur Lucas que Zola trouva le principe de construction de la famille Rougon-Macquart.

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Charles Darwin (1809-1882)

 Charles Darwin est un biologiste britanique. C'est lui qui est à l'origine de la théorie de l'Evolution grâce au concept de la sélection naturelle. La théorie de Darwin est la suivante : les jeunes de chaque espèce entrent en compétition pour leur survie. Les survivants sont, par définition, ceux qui vont donner naissance à la génération suivante et ceux qui ont les caractéristiques naturelles favorables (car ils ont survécu). Ces caractéristiques sont transmises à la génération suivante par l'hérédité.

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Auguste Comte (1798-1857)

Auguste Comte est le philosophe français fondateur du positivisme : les positivistes pensaient que la science était capable de résoudre tous les maux de l'humanité. Auguste Comte étudiait l'histoire des sciences dans le but de transposer les connaissances scientifiques d'une époque à l'ensemble des manifestations culturelles de celle-ci : il voulait des conclusions sur les capacités de l'esprit humain.

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Hyppolite Taine (1828-1893)

Philosophe, critique et historien français.

Pour Taine, l'homme est un «animal d'espèce supérieure» dont les actions obéissent à des lois identiques à celles qu'observent les naturalistes (Essais de critique et d'histoire, 1858). Il conçoit l'art et la littérature comme des fonctions naturelles de l'homme, dont la faculté créatrice est dominée par trois facteurs : la race, le milieu (géographique, social) et le moment, qui est une période historique donnée.

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Documentaire: le rôle du romancier n’est plus d’imaginer, mais de travailler sur des documents.

Expérimental: à partir d’une observation faite sur un fait social (violence, paupérisme, alcoolisme), le romancier invente une situation pour contrôler cette observation.