09 balafon mai 2012
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LE BALAFON Mai 2012/ Numéro-9
MINI EDITO…
« C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau »! Il conviendrait mieux de
dire : c’était le mois de Marie, car ce Balafon vous arrive dans les derniers
jours du mois de mai. Quand même, ce chant me rappelle la petite grotte à la
Vierge de mon école primaire, au rang-8, à La Rédemption, ou nous chantions
chaque jour ce refrain avant le début des cours. Marie semblait tellement
heureuse de recevoir chaque matin un bouquet de pissenlits à ses pieds. Les
seules fleurs des champs disponibles en mai, dans le Bas-du-Fleuve.
Quand mai se pointe le nez, on dirait qu’il y a déjà dans l’air un parfum de
vacances, de relâche. Il ne faut pas s’y laisser prendre. C’est le moment ou le
Sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes de Rigaud recommencera ces activités
estivales, les camps du SPV et de l’Avenir. Les écoles sont toujours ouvertes,
surtout celles qui ont vécues des grèves prolongées. Nos paroisses recevront
des couples plus nombreux, qui attendaient la fonte de la neige pour leur
mariage en blanc. Question de se rappeler l’hiver sans doute. Et quoi encore…
Les «vacanciers rentiers » reviennent du Sud, bien bronzés, alors que quelques
missionnaires font leurs réservations pour un séjour au pays bien mérité. Nous
avons en commun les mois d’été pour nous refaire au pays. Soit des vacances
d’hiver exténuantes au Sud, soit un travail plus relaxant dans nos fondations.
Oui, le mois de Marie annonce la plus belle période de l’année, alors que le sud
équatorien se prépare à l’hiver. Bonne saison de ski à eux, et beau soleil aux
résidents du nord.
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HOMBRES ET LUMIÈRES…
La résidence des Viateurs de Banfora
donne l’image d’un petit monastère à
celui qui vient pour la première fois
chez-nous.
Construite sur un seul niveau (étage), la
résidence offre trois espaces de services.
Un pour la salle à manger/salon, cuisine,
buanderie et réserve. À la deuxième aile,
on y retrouve 5 chambres, petit parloir et
salle de télévision. Enfin, sur le dernier
palier, il y a 6 chambres et une grande
réserve, avec éviers et douches qui, si le
besoin en est, peut favoriser
l’hébergement pour quelques personnes
en style dortoir.
Ces trois pavillons sont reliés
par un large couloir couvert de
4 mètres qui conduit à un grand
appatam circulaire qui peut
accueillir facilement 50
personnes. Cette terrasse sert
régulièrement de salle de
rencontre pour la communauté,
été comme hiver.
La résidence fut construite en
brique de la région et ne nécessite aucun entretien particulier, si ce n’est
qu’avec l’arrivée de la saison des pluies, un bon lavage redonne aux briques
empoussiérées, après 6 à 7 mois de saison sèche, leurs teintes originales.
Voilà, rapidement décrit, l’espace résidentiel des Viateurs à Banfora. Si ces
deux images vous mette en appétit, pourquoi ne pas venir voir de vos propres
yeux, autres qu’en images virtuelles. Le climat varie entre 20 et 28C en hiver,
et de 25 à 37C en été. Il suffit de se tenir à l’ombre, pour ceux qui supportent
mal le soleil ardent. Les espaces ombragés ne manquent pas à chaque heure du
jour. Notre répondant, le père Robert Jean, peut en témoigner!
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LE CURÉ DE ST-VIATEUR DE BANFORA EN VACANCE…
Les Viateurs de Banfora souhaitent à leur curé un
excellent séjour au pays. Si on en juge par sa photo,
on imagine que le repos a fait son œuvre. Pendant son
absence et celle de son vicaire, le père Macaire,
retenu à Abidjan jusqu’en mi juin, deux prêtres
diocésains assurent les eucharisties à 6h00 le matin
pour les Viateurs, religieuses et fidèles du quartier et
celles du dimanche pour la communauté chrétienne
de la paroisse St-Viateur. Bon voyage de retour à
Jean-Marc qui sera avec nous dans quelques jours.
LA MESSE DES EXAMENS…
Le 10 mai dernier, avait lieu à l’amphithéâtre de l’école la « messe des
examens »! Toutes religions confondues, chrétiens, musulmans, protestants,
animistes, on vient implorer les lumières de l’Esprit et la sérénité de l’âme en
vue des examens de fin d’année qui arrivent.
Au début de la célébration, que présidait un prêtre de la communauté du Divin
Amour, vicaire à la cathédrale, il procéda à l’aspersion de l’assistance en guise
du rite pénitentiel. A la fin de l’eucharistie, certains petits du début
secondaire, étaient en larmes de ne pas avoir reçu des gouttes d’eau à
l’aspersion. Donc, ils n’avaient pas reçu le pardon et les lumières nécessaires
pour de bons examens. Ils furent rassurés par l’aumônier, le frère Benjamin,
que tout ira bien pour la suite…
Puisses l’Esprit, qui planait sur les eaux de la Genèse, ait survolé
l’amphithéâtre de l’Établissement Louis Querbes, ce 10 mai 2012.
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DE BEAUX REVES SUR LA NATTE…
Ce cliché fut pris lors de la visite des
élèves de Ouaga à Banfora au moment
de la relâche. Les jeunes burkinabé
sont habitués à dormir sur les nattes,
lors des camps SPV, de l’Amitié et
vocationnel et souvent à la maison.
A voir les sourires
matinaux, pas de
doute, la nuit fut
excellente et les rêves qui l’ont habités.
Le petit
déjeuner
qui suit
est de
nature à
commencer une bonne journée
d’activité et de camaraderie.
Bien sûr, il y aura la corvée de
la vaisselle. Les garçons comme les filles y sont conviés. Pourquoi pas!
UNE INHUMATION AU BURKINA FASO…
Tout récemment, il m’a été donné de participer à l’inhumation du papa d’un confrère, le F. Herman Bamouni. Expérience inoubliable! Le papa est décédé dans la nuit du samedi au dimanche. Selon la coutume (et la chaleur), la mise en terre ne retarde pas très longtemps après une mortalité. Il fut donc décidé que le corps serait enterré dès le lundi. Julien Rainville, CSV
Avec les confrères disponibles, nous nous sommes rendus au village, lieu de résidence des Bamouni, de l’ethnie des Gourounsi. Pour cela, nous faisons un premier bout de chemin sur la route goudronnée pour arriver à Koudougou, ville importante de la région du centre ouest du Burkina.
De là, nous empruntons la route « rouge » (chemin sur la terre «couleur de
latérite ») pour atteindre, après 25 kilomètres, le département de Ténado.
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Puis nous nous dirigeons vers le village d’origine, Balélédo, à 3 kilomètres.
Notre véhicule s’arrêtera enfin près d’un arbre magnifique, un karité. Le reste
du chemin se fera à pied jusqu’à la « cour » familiale.
Ce qui impressionne d’abord, c’est la façon de construire des Gourounsi : maisons en terre avec un revêtement parfaitement lisse, mur d’enceinte, greniers hauts avec leur toit de paille, grande cour logeant plusieurs membres de la famille. D’autres ilots semblables forment autant de cours abritant les frères du « Grand frère » (l’ainé) ainsi que les membres de leurs familles. Les cours apparaissent au rythme des mariages et des naissances.
On avait dressé un chapiteau sous lequel le cercueil ouvert était déposé par terre sur une natte. Le corps était complètement revêtu d’un tissu aux couleurs locales. Avec les gens rassemblés, nous avons prié en français. La participation sera plus massive quand un cousin maternel prêtre fera des prières en lyélé, langue locale.
Un moment important : la rencontre avec la maman de notre confrère, une des trois épouses, la seule présente. Une était décédée il y a quelques mois, l’autre retenue à Ouaga pour raison de santé. Sobriété, émotion, grande dignité. Plusieurs assistants ont tenu ensuite à nous serrer la main, en particulier aux deux « blancs » du groupe.
Après cette brève cérémonie, nous nous sommes rendus saluer les anciens réunis en palabre sous un arbre. Ici on les appelle avec grand respect : «les vieux». Ce sont les maîtres du lieu. Nous l’avons appris à nos dépens. La famille projetait une inhumation proche de la nouvelle résidence familiale en construction. Les vieux auraient voulu respecter davantage la tradition, une tombe à proximité de la cour actuelle. Les tractations furent longues, laborieuses. La famille a maintenu son point de vue. Les vieux ont tout simplement retardé, d’heure en heure, le moment de la mise en terre!
Revenus à l’ombre du karité, on nous a servi un riz gras, riz avec choux, aubergines locales et autres légumes ainsi que du poisson grillé. Sans oublier le traditionnel « dolo », bière de petit mil. J’avais bien remarqué que le dolo coulait à flot au cœur du village. Le ton montait aussi!
Vers 16 heures, le cousin prêtre est venu nous retrouver. « Il est temps! Allons le chercher (i.e. la dépouille). Les vieux ne pourront pas résister à la demande du neveu maternel». Nous formons procession et revenons à la cour. Il y a prières. Puis deux vieux entrent en discussion : est-ce vraiment le temps de procéder à la fermeture du cercueil? Ce qui fut finalement fait. Suit une nouvelle discussion : qui portera le cercueil ? Les épouses des enfants du défunt, les vieux, les neveux? Un compromis survint : d’abord les neveux et rendu près de la tombe, les femmes.
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Un joyeux cortège s’ébranle, soutenu par des chants bien rythmés avec les mains frappées. Je suis témoin alors d’un rite bien spécial. Des femmes, dont l’épouse, répandent de l’eau par terre pour étancher la soif du défunt durant son dernier voyage. Un autre verse progressivement une bouteille de « coutoucou » (Gin local), boisson préférée du papa.
Rendus au lieu d‘inhumation, nouvelles prières. On descend le cercueil. On dépose des planches formant un toit sur l’étroite cavité au fond de la fosse. On descend une armature de fer et commencent alors les pelletées de ciment frais préparé juste à côté, puis le tout est recouvert de terre.
L’inhumation projetée dans la matinée à 10 heures s’est terminée à 17 heures, au moment où le soleil commençait à perdre de sa force. Le retour s’est effectué à la brunante et, rendu sur la voie goudronnée, à la noirceur.
Une journée inoubliable, remplie d’émotions, de rencontres, de découvertes, mais surtout j’y ai vécu un grand événement.
LA LEVÉE DES COULEURS…
Chaque lundi matin, à 6h50, les
élèves de l’Établissement Louis
Querbes se retrouvent autour du
drapeau pour la « levée des
couleurs » en chantant l’hymne
national burkinabé, la main droite
sur la poitrine. Chaque semaine,
une classe est désignée pour monter les couleurs et chanter l’hymne national.
Le drapeau sera descendu le samedi midi suivant, au moment de la relâche de
la fin de semaine.
Une fois ce rituel des couleurs terminé, il
est d’usage que l’éducateur principal et
l’aumônier de l’école interviennent pour
une prière et « le mot de la semaine »!
Chaque semaine a ainsi un life motif qui
invite les élèves à porter une attention
spéciale sur un point particulier de leur
vie étudiante. Par exemple, le lundi 14
mai le mot était : « Travailler dans la
franchise et l’honnêteté »! L’aumônier
insista sur l’importance de dire la vérité en tout temps et que l’honnêteté est
toujours source de libération intérieure, surtout en ce temps d’examens qui
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approchent. Après avoir souhaité une bonne semaine à tous et à chacun, les
élèves se dirigent calmement vers leurs classes respectives.
A part le plateau sportif, il est très rare de voir des élèves courir sur la cour de
l’école. On a souvent l’impression que c’est jour de relâche tellement le calme
existe sur le terrain. Même à la fin des cours, à 12h15 et 17h00, la sortie se fait
dans le calme absolu. Ici, en lieu et place des autobus scolaires jaunes, ce sont
les motos, mobylettes et vélos qui ont priorité sur la rue menant à l’école.
LES FINISSANTS EN RESTAURATION/CUISINE PASSENT L’ÉPREUVE…
Le 16 mai dernier, les quatre
finissants de 3ème année de la
filière restauration/cuisine
passaient devant un jury
d’évaluation. Chacun avait
préparé trois plats que le
jury devait évaluer, ainsi que
le service. On y retrouvait
des crêpes farcies au poisson, avocat vinaigrette, riz pilaf, couscous, poissons
farcis, salade, choux à la crème et gâteau.
Le responsable de cette
filière, le frère Kingsley,
est demeuré bien calme
devant le prononcé du
verdict qui fut fort
favorable. A la fin de
l’évaluation, le jury à
exprimé le souhait que l’an prochain, ces quatre finissants puissent trouver un
travail dans le domaine de la restauration à Banfora ou à l’extérieur. Ces
quatre élèves sont les premiers finissants du Centre de formation
professionnel, dans la filière restauration/cuisine. Bonne chance!
UN MERITAS SPORTIF…
Afin d’encourager les élèves à la pratique du sport, l’aumônerie de l’école a
organisé un mini méritas en fin d’après midi, sur le plateau sportif. Un jury
était en place pour observer les évolutions et révolutions des jeunes athlètes.
Les membres du jury, les 4 finissants et leur professeur...
Les 5 membres du jury…
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Il était beau de voir ces jeunes
tout souriant recevoir leur cadeau
et trophé des mains des membres
du jury.
Le DG du l’école n’a pas manqué de féliciter et
d’applaudir les plus méritants.
Jocelyn et un jeune sportif…
Les athlètes du jour posent pour
la postérité…
Les plus jeunes athlètes ne sont pas oubliés…
Ce fut un après midi fort chargé d’émotion, de rires, de cris,
d’applaudissements et d’encouragements. Bravo à tous ces jeunes lauréats!
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FESTIVAL DES CHORALES…
Il y a quelques années, sous l’initiative du père Céraphin, un festival des
chorales du diocèse de Banfora prenait naissance à la paroisse St-Viateur. Cette
magnifique rencontre de choristes a eu lieu, à nouveau, à l’amphithéâtre de
l’Établissement Louis Querbes, ce
dimanche 20 mai. Après avoir assurés
les chants à la messe dominicale, les
8 chorales présentes ont poursuivi
leurs prestations de 11 à 15h30,
devant une foule d’admirateurs.
L’événement devait se tenir la veille
en soirée. Mais une averse, digne du
déluge, rendait l’acoustique
impossible, à cause des trompes
d’eau qui se déversait sur la toiture en tôle de l’amphithéâtre. Une autre
forme de concert « monocorde » de dame nature, mais combien apprécié par
un sol assoiffé depuis 7 mois. On aurait dit, à entendre le bruit de la pluie sur
la tôle, des applaudissements continus en reconnaissance de cette eau venue
gratuitement du ciel. L’arrivée de la saison des pluies, c’est également
l’espérance d’une bonne
récolte pour la grande
famille.
Donc, ce dimanche, le beau soleil était au rendez-vous et il donnait encore plus d’éclat aux costumes, forts
colorés, des différentes chorales. Une belle initiative du père Céraphin qui semble vouloir se poursuivre encore pour plusieurs années. Ne dit-on pas que « chanter, c’est prier deux fois »! Alors nous avons alors passé ce dimanche dans une double et longue louange au Seigneur.
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COLLATION DES DIPLOMES DES FINISSANTS AU CFP…
Les élèves inscrits au Centre de formation professionnel de l’Établissement
Louis Querbes de Banfora étaient en fête, ce 25 mai dernier. C’était la remise
des diplômes aux 17 finissants, dans les filières restauration/cuisine, plomberie
et agriculture/élevage. Après trois années d’apprentissage, c’est la première
fois que des finissants terminent ce cycle d’études professionnelles à l’ÉLOQ.
Une mini expo fut présentée sur la cours
par les élèves en plomberie et
agriculture/élevage, suivit d’une visite
au jardin potager. Pour leur part, les
élèves en restauration/cuisine
exposaient des échantillons de leurs
produits. Pendant ce temps, les élèves
de 1ère et 2ème année en
restauration/cuisine, préparaient le
dîner servit aux heureux récipiendaires,
professeurs et aux invités d’honneur. Invités dans le domaine de l’agriculture,
de la restauration/hôtellerie local, Oxfam Québec, de l’industrie et du
commerce.
Cette activité, fut une réalisation du
responsable du Centre de formation
professionnel, le frère Kingsley Ogudo,
aidé de quelques élèves. Il reste à
espérer que ces finissants trouveront du
travail dans leur secteur professionnel.
Déjà, certains ont trouvé un boulot dans
la région de Banfora. D’autres sont
récipiendaires d’un projet en micro
crédit qui les aidera à partir leur petit
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commerce et ainsi, gagner leur vie. Il en va aussi de la visibilité, crédibilité et
de l’avenir de ces trois filières du Centre de formation professionnel, qui peut
accueillir jusqu’à 60 élèves. Bonne chance à ces 17 finissants et finissantes
pour la suite de leurs activités.
ET POUR CONCLURE…
Vous recevez l’avant dernier Balafon avant la relâche de l’été. Après le numéro
de juin prochain, il sera en vacance jusqu’à la reprise, en septembre prochain.
Relâche relative, puisque le rédacteur sera à l’affut des événements de la
saison estivale, et elles ne devraient pas manquer. Mais n’anticipons pas.
Nos excuses pour la longueur et le petit retard de ce numéro, c’est sans doute
la fatigue de la fin d’année!
Bonne réception et bonne lecture à nos fidèles lecteurs et lectrices…