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142 e année / 15 avril 2016 Bulletin technique de la Suisse romande 08 DOSSIER Eclairage public L’éclairage moderniste des années 1960 et le cinéma Les plans lumière à l’épreuve des LED Eclairage public dynamique RéALISATION Ecole enfantine de Prangins Le projet d’avenir « La Suisse 2050 »

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142e année / 15 avril 2016Bulletin technique de la Suisse romande08

Dossier

Eclairage publicL’éclairage moderniste des années 1960 et le cinéma Les plans lumière à l’épreuve des LED Eclairage public dynamique

réalisation

Ecole enfantine de Prangins

Le projet d’avenir « La Suisse 2050 »

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éClairage publiC

Des premiers lampadaires électriques aux toutes dernières innovations, l’éclairage public n’a cessé d’évoluer. La dernière grande révolution en matière d’éclairage, dans les années 1960, préfigure-t-elle l’arrivée de l’éclairage public dynamique ?

6 Perceptions cinématographiques de l’éclairage moderniste des années 1960

Christophe Catsaros

12 Le plan lumière à l’épreuve des innovations technologiques

Isabelle Corten

19 L’éclairage extérieur intelligent Cynthia Cavin

réalisation

24 Une topographie ludique Mounir Ayoub

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5 Tracés 08/2016 éDitorial

Les lumières de la ville

évolution : les années 1960 découvrent les lampes fluorescentes. Tout s’éclaire. Une lumière sans nuances irradie les villes, les autoroutes, les parkings de supermarchés. Griserie du néon, jusqu’à la lie : même en plein jour, les plateaux de bureaux des immeubles modernes n’ont plus besoin de lumière naturelle. La lumière artificielle devient matière de l’architecture et les bâtiments éclairent la ville autant qu’ils exposent derrière leurs façades de verre le nouvel homme tertiaire, transparent et nor-malisé, abdiquant sa part d’ombre.

Révolution : les années 1990 découvrent les LED et l’éclairage urbain devient un métier. C’est le nouvel âge d’or des villes qui se parent de mille feux pour se faire plus belles les unes que les autres. Une nouvelle vague d’embellissement à la Haussmann.

Porté par l’engouement pour l’espace public et quelques artistes stars comme Yann Kersalé, l’éclairage devient spectacle. De plans lumière en événements festifs, les métropoles s’illuminent comme si Noël durait toute l’année.

Aujourd’hui, les villes revoient leur copie. L’austérité économique et les préoccupa-tions environnementales et sécuritaires, souvent contradictoires, sont passées par là. De nouvelles innovations technologiques permettent désormais de gérer intelli-gemment les systèmes d’éclairage pour adapter l’intensité de la lumière en ville en fonction des usages et de l’heure du jour. A la clé, des économies non négligeables pour les collectivités et espérons-le une attention plus grande aux usages et besoins des citoyens.

Car au fond, au-delà de l’efficacité énergétique, des normes et de la technologie « intelligente » qui vient se loger dans nos lampadaires, dans le sol de nos places et jusqu’à l’intérieur de nos appartements, la lumière est affaire d’expérience person-nelle. Transfigurée par notre propre regard, si bien filmée par Godard, Scorsese ou Cassavetes, la ville la nuit peut être électrique et incandescente, qu’elle soit sur-éclairée ou sciemment maintenue dans la pénombre.

Stéphanie SonnetteUrbaniste et juriste de formation, rédactrice indépendante spécialisée dans le domaine de l’aménagement urbain, membre du comité de rédaction de la revue française Criticat, Stéphanie Sonnette vient de rejoindre la rédaction de TRaCés.

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urbanisme6 Tracés 08/2016

Step into the light, Mr. K

Les années 1960 ont-elles été une période de désenchantement pour le paysage urbain

nocturne ? L’époque qui voit s’illuminer les autoroutes et les parkings des centres

commerciaux flambants neufs sonne-t-elle le glas de la « nuit » idéalisée par les beatniks et autres

amateurs de clair-obscur sublimes ?

Christophe Catsaros

C’ est en essayant de vérifier cette hypothèse que nous sommes arrivés à la conclusion que l’enchantement ou le

désenchantement ne sont pas tant une question de lumens, d’intensité et de maillage de l’éclairage public, que de représentations et d’imaginaire. Les années 1960, ce rouleau compresseur de normalisation, auront elles aussi leur lot de paysages nocturnes « enchantés ».

De quoi les années 1960 sont-elles le signe, en matière de lumière ? Les tentatives d’instaurer un éclairage uniforme traduisent-elles un désir d’égalité ? La nuit électrique n’est-elle pas l’équivalent lumière des aspirations égalitaires de l’architecture fonction-naliste ? Dans la mesure où le projet urbain moderne traduit un projet sociétal, l’éclairage qui l’accom-pagne peut à son tour être interprété comme la mise en lumière d’une conception de la société. Les archi-tectes visionnaires de la première moitié du 20e siècle comme Mies van der Rohe et Walter Gropius n’ont pas attendu les grands chantiers de la reconstruction pour projeter dans la luminosité des immeubles trans-lucides un certain ethos démocratique. Dans la ville renaissant des cendres de la Seconde Guerre mondiale, les façades sont lisses, les avenues rectilignes et l’éclai-rage homogène. La lumière blanche des lampes fluo-rescentes est le contrepoint rassurant à l’obscurité des couvre-feu des années 1940.

Le plafond en plan de lumièreC’est à New-York que la transparence miesienne

trouve à s’exprimer dans sa version nocturne, avec des bâtiments comme le Seagram, qui, à travers ses parois vitrées, laisse apparaître des plans dégagés, éclairés uniformément d’une lumière maîtrisée. L’éclairage conçu par Richard Kelly est d’une grande finesse. Sa marque de fabrique consiste à faire jouer une certaine porosité entre le dedans et le dehors.

Dans Ceiling1, l’un des quinze livrets présentés en 2014 par Rem Koolhaas à la Biennale de Venise, l’au-teur établit une analogie évidente entre une certaine façon d’éclairer et une nouvelle manière de concevoir l’insertion d’un édifice dans son environnement. En tenant compte de la transparence dans sa façon de « construire » l’éclairage, Richard Kelly ferait du bâti-ment de Mies van der Rohe un luminaire à l’échelle de la ville.

L’analogie entre l’intérieur d’un bâtiment et l’en-semble de la ville est plus complexe que ne le laisse entendre l’idée postmoderne d’un « édifice luminaire ». Cette luminosité exposée est bien plus qu’un artefact à l’échelle de la ville. Elle rend compte d’une modifica-tion profonde de l’espace de travail et des hiérarchies qui trament la ville moderne. L’éclairage uniforme des

1 Elements of architecture - Ceiling, Marsilio books, 2014

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éclairage public 7 Tracés 08/2016

plateaux du Seagram constitue le milieu dans lequel évoluera le nouvel individu issu de la tertiarisation de l’économie des années 1960. Ce milieu fait partie de l’espace public, tout du moins sur un plan symbo-lique. Il expose ses vertus et son ethos à l’ensemble de la ville et cherche à se constituer en exemple reconduc-tible. La transparence luminescente du Seagram a une dimension symbolique et paradigmatique.

Stanley Kubrick l’a bien compris en posant son « homme nouveau », non pas sous mais sur un plan lumineux uniformément éclairé. La nouvelle lumi-nescence porte symboliquement les aspirations d’une société nouvelle. C’est une piste possible pour essayer de comprendre ce qu’apporte l’éclairage public qui se généralise à la même époque et cherche à trans-former la nuit urbaine en deuxième jour. A l’image des plateaux de bureaux qui annulent l’alternance entre diurne et nocturne au profit d’un jour électrique constant (et de la productivité qui va avec), le nouvel espace urbain va trouver dans l’éclairage uniforme des tubes fluorescents son équivalent lumière ; la lumière qui traduit sa perception de la société. Le jour perpétuel est l’éclairage idéal pour une nouvelle classe moyenne qui n’a plus rien à cacher, une société du plein emploi, au consumérisme sain et aux désirs assouvis. Le cinéma d’avant-garde des années 1960 fera du scepticisme face à cette doxa électrique un

1 Le seagram Building de Mies van der Rohe éclairé par Richard Kelly (© Ezra stoller/Esto)

2 stanley Kubrick, 2001 : l’Odyssée de l’espace, 19683 Orson Welles, The Trial, 1962

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urbanisme8 Tracés 08/2016

de ses leitmotivs. La scène où l’ordinateur tombe en panne dans Aphaville de Godard est caractéristique de cette critique. Le tressaillement des néons pendant la fuite d’Anna Karina et Eddie Constantine dit l’ef-fondrement du modèle sociétal moderniste. Quant à l’utilisation par Orson Welles d’un plafond lumineux dans le Procès, elle peut être interprétée comme une transposition de la dystopie kafkaïenne dans l’univers du bureau moderne.

Normalisation de l’éclairage publicEn France, le personnage qui incarne les efforts pour

normaliser l’éclairage public est un ingénieur nommé Béla Ibusza. Son ouvrage2 destiné aux maires va servir de manuel pour la normalisation de l’éclairage des villes françaises des années 1960 aux années 1980. Ses prescriptions, visant à optimiser l’éclairage par la disposition rationnelle des sources, vont être massi-vement adoptées. L’unicité de son approche consiste à répertorier de façon quasi scientifique les aspects esthétiques de l’éclairage urbain. L’ouvrage rencontre un net succès et devient rapidement un manuel à vocation pratique. Son adoption généralisée est en grande partie responsable de l’apparence nocturne des villes en France à cette époque. Sans le savoir, Béla Ibusza fut l’un des hommes les plus influents dans le façonnage du paysage urbain français de ces deux décennies.

Modernisation et désenchantementLa perte de la nuit au profit du jour électrique est

vécue par une grande partie des artistes et des intel-lectuels de l’époque comme un désenchantement.

L’exemple parisien du départ des Halles du centre-ville pour Rungis, en 1964, cristallise ce basculement d’une époque à l’autre. Une seule nuit aura suffit pour passer du chaos céleste des Halles à l’efficacité d’un marché fonctionnel.

Finie la coexistence poétique de marchands, clochards, bourgeois venus s’encanailler et prostitués parmi les cageots et les ordures. L’accès aux nouvelles halles internationales de Rungis, au croisement de deux autoroutes et à côté d’un aéroport, est stricte-ment réservé à ceux qui s’y activent.

Dans ce basculement, l’éclairage joue un rôle déter-minant. Aux Halles, le clair obscur des réverbères haussmanniens contraste avec la lumière aveuglante des étals. A Rungis, l’éclairage sans nuances tombant du plafond ou des mâts devient uniforme. Ce bascu-lement coïncide avec la généralisation progressive des lampes fluorescentes qui viennent remplacer les lampes à incandescence. De ce fait, les années 1960 sont caractérisées par une montée en intensité de l’éclairage urbain en Suisse comme en France. Plus économique, moins énergivore, dégageant moins de chaleur, l’éclairage fluorescent scelle par sa lumière blanche l’entrée dans une ère nouvelle.

Modernisation et réenchantement ?A Paris, le nouveau marché de Rungis jouxte un

autre projet emblématique de la modernisation des années 1960 : la nouvelle aérogare d’Orly, un édifice fonctionnel conçu par Henri Vicariot. Derrière un mur

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2 Ibusza Béla, L’éCLAIRAGE PUBLIC ET LA SIGNALISATION éléments majeurs de l’aménagement de l’espace, Jacques Fréal, Paris, 1972

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éclairage public 9 Tracés 08/2016

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4 Couverture de l’ouvrage de Béla Ibusza5 La nouvelle aérogare d’Orly par Henri Vicariot,

carte postale d’époque6 Le parking de la nouvelle aérogare7 Les nouvelles halles internationales à Rungis,

carte postale d’époque8 L’arrivée au nouveau terminal9-11 Eclairage de tunnels routiers en suisse et en France,

faisant usage de lampes fluorescentes.

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urbanisme10 Tracés 08/2016

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12 John Cassavetes, Shadows, 195913 Orson Welles, The Trial, 1962

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éclairage public 11 Tracés 08/2016

rideau en aluminium des plus banals, Orly offre des espaces d’une grande qualité. Comme au Seagram, la lumière fluorescente est rendue plus chaleureuse par des luminaires et des surfaces réfléchissantes dorées. Les baies vitrées côté pistes, conçues par Jean Prouvé, constituent une innovation pour l’époque. L’épaisseur du verre, sa taille et surtout les joints anti-vibration assurent une parfaite isolation et une vue imprenable.

Première aéroville d’Europe, l’édifice offre les services que l’on trouve habituellement dans un quar-tier de gare métropolitaine : des restaurants, des hôtels, des lieux de culte, un véritable cinéma et des commerces. Orly est l’un des premiers aéroports à ajouter à sa fonction aéroportuaire les attributs de la culture du divertissement.

Si le même esprit de rationalité habite le marché de Rungis et la nouvelle aérogare, jusque dans leur conception commune d’un éclairage capable d’assurer un fonctionnement 24 heures sur 24, il existe néan-moins une différence majeure entre les deux sites. Ouvert au public, Orly devient rapidement une desti-nation du dimanche pour les excursions familiales. En 1965, quatre millions de visiteurs non voyageurs ont transité par ce monument moderne de la société des loisirs, plus que la tour Eiffel.

La cinématographie de l’époque rend bien compte de cet engouement populaire pour la nouvelle aéro-gare. Des dizaines de films font un passage obligé dans

la grande halle du terminal sud. Orly devient ainsi un lieu fétiche des années 1960 qui réconcilie la classe moyenne avec une modernité trop souvent décriée pour sa froideur et son uniformité écrasante. Orly entre dans l’inconscient collectif comme un lieu de plaisir pour tous. Cet engouement préfigure la démo-cratisation du voyage aérien, qui va bientôt permettre aussi aux visiteurs du dimanche d’embarquer.

Nuit électriqueBien avant le soi-disant réenchantement postmo-

derne, avec les mises en lumière de façades historiques et l’usage de la couleur pour les nouvelles construc-tions, le cinéma recrée de l’imaginaire à partir de la lumière implacable des années 1960. Qu’il s’agisse de Fellini filmant la périphérie de Rome ou Cassavetes la nuit new-yorkaise2, l’austérité de l’avenue rectiligne cadencée de lanternes à fixation latérale va progressive-ment trouver une autre signification dans l’imaginaire collectif. Une autre nuit, moins obscure, plus électrique et automobile, va remplacer celle des lampadaires clair-semés. On peut imaginer que la théâtralité dans la mise en lumière qui advient dans les années 1980 soit la traduction dans le réel de cette interprétation cinéma-tographique de la nuit urbaine par les années 1960.

2 La Dolce vita, 1960 ; Shadows, 1959

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urbanisme12 Tracés 08/2016

Le plan lumière à l’épreuve des innovations

technologiquesAméliorer la vie nocturne au quotidien plutôt

que de privilégier une image nocturne tapageuse. Telle est l’approche du bureau belge Radiance35 qui travaille depuis une vingtaine d’années sur

l’urbanisme nocturne. Auteure de nombreux plans lumière en Suisse romande, Isabelle Corten, fondatrice de l’agence, nous décrit les évolutions

d’une discipline entre l’ingénierie, l’urbanisme et le paysage.

Isabelle Corten, propos recueillis par Cedric van der Poel

Tracés : Votre bureau Radiance35, basé à Liège en Belgique, s’est spécialisé dans ce que Roger Narboni1 appelle « l’urbanisme lumière ». Comment êtes-vous arrivée à travailler sur cette spécificité de l’urbanisme ?

Isabelle Corten : ça s’est fait en plusieurs temps. Peu après mes études en architecture, j’ai travaillé dans un bureau d’urbanisme. J’ai rapidement été conquise par l’échelle urbaine et l’espace public. Cet intérêt naissant pour la fabrique de la ville m’a poussée à entreprendre un master en urbanisme. Toujours dans la même agence, j’ai réalisé mon premier plan lumière en colla-boration avec l’agence Concepto de Roger Narboni. En 2001, j’ai fondé mon propre bureau d’urbanisme et, petit à petit, nous avons été appelés par d’autres bureaux pour nous occuper du versant nocturne de leurs projets. Aujourd’hui nous sommes huit collabora-teurs et ne faisons « plus que » de l’urbanisme nocturne.

Le fait qu’on fasse appel à vous exclusivement pour le versant nocturne de l’urbanisme peut vouloir dire deux choses : soit que vous n’êtes pas nombreux à être spécialisés dans ce champ, soit qu’il s’est opéré un réel changement dans la manière d’aborder la nuit en ville qui nécessite un savoir-faire très spécifique…

C’est la conjonction des deux. On peut tout d’abord déplorer le manque de formation dans le monde fran-cophone. Lyon a lancé dernièrement un master en éclairage urbain mais qui peine à se faire une place. En Europe, les formations les plus intéressantes se trouvent pour l’instant à Stockholm, Londres ou encore Weimar. Nous sommes donc peu de spécia-listes francophones à pouvoir aborder la ville la nuit de manière professionnelle. C’est un vrai problème, car comme vous le posez justement dans votre ques-tion, la façon de penser et de gérer l’éclairage urbain a fondamentalement évolué ces dernières décennies. Les raisons de cette évolution sont multiples. Les prémices se sont fait sentir à la fin des années 1990 dans le sillage des nouvelles réflexions sur le processus de conceptualisation de l’espace public. La question éner-gétique, tant au niveau écologique qu’économique, a aussi été un levier important pour le renouvelle-ment de notre manière d’éclairer une ville. Les auto-rités publiques ont commencé à comprendre qu’une démarche basée sur une analyse en amont pouvait leur faire économiser de l’énergie et des coûts. Enfin, le travail effectué à Lyon à la fin du siècle précédent sur l’éclairage a participé à ce changement. Pendant mes études en urbanisme c’était LA référence. Aujourd’hui, on a un peu plus de recul et Lyon est même parfois cité comme exemple de ce qu’il ne faut plus faire : le simple embellissement du patrimoine bâti.

1 Roger Narboni est un des meilleurs spécialistes du domaine. Il a écrit plusieurs ouvrages sur cette question dont Les éclairages des villes. Vers un urbanisme nocturne paru en 2012 chez Infolio.

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éclairage public 13 Tracés 08/2016

D’une approche exclusivement gérée par les services industriels et basée sur le remplacement du parc lumi-neux des villes guidé par l’obsolescence et les innovations technologiques, nous sommes passés à un vrai processus de mise en lumière de l’urbain qui prend en compte les aspects économiques et écologiques, mais aussi la plura-lités des usages qui varient selon les quartiers et, à l’inté-rieur de ces derniers, selon les heures et les saisons.

A la lecture des textes de références deux atti-tudes/sentiments se dégagent sur le développe-ment de l’éclairage urbain. L’une, plutôt pessimiste, souligne l’uniformisation de l’éclairage par l’accé-lération forte des points lumineux par habitants, la mondialisation des lampes et des luminaires, l’homogénéisation des pratiques professionnelles des concepteurs et l’éventail restreint de nuances que permettent les LED (Light-Emitting Diode) ; l’autre plus optimiste et dont visiblement vous faites partie, voit apparaître une géoculture de l’éclairage.

Je suis de nature optimiste et je pense qu’il y a effec-tivement une évolution de certains praticiens qui réflé-chissent et pensent l’urbanisme nocturne autrement que dans l’embellissement pur et simple de l’espace public et des bâtiments patrimoniaux. Le changement fondamental est dans la prise en compte de l’action des usagers, de la topographie d’une ville et de ses aspects sociaux, économiques ou encore culturels.

Par contre, je suis beaucoup plus pessimiste sur l’évolution de la technologie. Je travaille dans cette discipline depuis 20 ans et j’ai pu constater un réel appauvrissement du confort urbain lié à l’avènement des LED. Ces dernières posent régulièrement des problèmes d’éblouissement. L’éclairage chirurgical qu’elles permettent – le fait de pouvoir éclairer de manière très précise afin de limiter ce qu’on appelle à tort « l’éclairage perdu » – provoque souvent un mal-être chez les usagers issu d’un défaut de perception. En effet, la carte mentale des usagers est construite sur une vision en trois dimensions avec un rôle crucial de la verticalité. En ville, les gens s’orientent d’un repère vertical à un autre. Avec un éclairage qui illumine prin-cipalement le sol, le repère vertical, si important dans l’orientation des usagers, se perd. Nous sommes donc otages des fabricants. Pourquoi promouvoir auprès des autorités une qualité d’éclairage basée en partie sur des ampoules classiques à iodures métalliques, si elles sont amenées à disparaître dans les années à venir ? Nous dépendons totalement des fabricants et de la course à la puissance lumineuse qu’ils se livrent.

D’un côté on veut diminuer la consommation énergétique et la pollution visuelle ; d’un autre côté, l’éclairage joue un rôle sécuritaire primordial dans l’imaginaire collectif. Lors de vos mandats, ressentez-vous cette tension, éminemment politique, entre les

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1 Le plan lumière de Lausanne réalisé en 2013 porte une attention particulière aux parcs. Trente-trois parcs de la ville ont été analysés, en concertation avec le service patrimoine vert et une « réponse lumière » est donnée, variant de l’absence d’éclairage pour certains à « l’éclairage scénographique » pour d’autres, en passant par la mise en exergue des chemins traversés. (© Radiance35)

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urbanisme14 Tracés 08/2016

tenants d’un éclairage sécuritaire maximal et ceux d’une réduction écologique ?

C’est vrai qu’une tension existe. Vous abordez les deux questions les plus complexes de l’éclairage urbain. Tout d’abord, la diminution énergétique est un argu-ment facile. Aujourd’hui, les économies d’énergie sont souvent considérées comme un gage de qualité. Ce n’est évidemment pas toujours le cas et la qualité d’un concept d’éclairage ne peut pas se réduire à une simple diminution de la facture énergétique. L’approche durable d’une ville se base sur trois piliers : l’écologie, l’économie et le social. En fonction des lieux sur lesquels on travaille, il faut pouvoir privilégier un pilier plutôt qu’un autre. Parfois le confort des usagers, la convivia-lité d’un espace public priment aux dépens d’une dimi-nution énergétique de l’éclairage urbain. Concernant la sécurité, de nombreuses études ont relevé qu’il n’y avait pas de corrélation entre le niveau d’éclairage et le taux de criminalité. Par contre, il a une influence sur le senti-ment d’insécurité. Toute la difficulté se trouve dans cette dualité entre ceux qui souhaitent une diminution de l’éclairage – dont nous, urbanistes, faisons partie – et ceux pour qui la lumière est un agent sécuritaire important. Notre rôle est aussi pédagogique. Il m’arrive assez souvent d’aller sur le terrain accompagnée de gendarmes, de policiers et de citoyens pour comprendre ce sentiment d’insécurité afin d’en tenir compte dans mes projets. Ces questions sont complexes et doivent être abordées au cas par cas. Les réponses données doivent être éminemment locales.

Les villes semblent aussi vouloir révéler leur iden-tité nocturne. Or, un rapide survol nous montre que bien souvent l’identité nocturne des villes n’est que la mise en lumière de leur identité diurne. Qu’en pensez-vous ?

Vous avez raison de souligner ce point. Dans notre façon d’aborder la nuit, nous essayons de dépasser cette attitude très classique et de comprendre quels sont les usages nocturnes des habitants. Bien souvent, on remarque que les repères diurnes ne sont pas les mêmes que ceux de la nuit. On prône une approche plus fine qui prend en compte les différents usages et la temporalité. La nuit n’est pas homogène et l’identité d’une place à la tombée de la nuit n’est pas la même que celle à deux heures du matin par exemple. Il est d’ailleurs maladroit de parler d’une identité, il faudrait plutôt parler de différentes facettes de l’identité.

Vous travaillez en France, en Belgique et en Suisse. Existe-t-il des spécificités nationales dans la manière d’aborder l’éclairage public ?

J’ai principalement travaillé en Belgique et en Suisse. Je ne sais pas s’il y a des spécificités nationales, mais ces deux pays perçoivent l’éclairage public de la même manière : une approche tout en retenue, orientée vers l’usager et qui laisse très peu de place à l’esbroufe. C’est probablement pour cela que je me sens parfaite-ment à l’aise en Suisse romande dans les demandes des autorités publiques.

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éclairage public 15 Tracés 08/2016

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2-4 Le travail sur les différents quartiers de Lausanne basé sur les ressentis des usagers relevés lors des marches exploratoires. (© Radiance35)

5 Le choix des types d’implantations se fait parallèlement par la confrontation d’approches « macro » avec le plan d’ensemble et l’approche « micro » qui se focalise sur le détail de la rue à analyser. a partir de dix typologies représentatives d’habitat, plusieurs « coupes types » de voirie ont été réalisées. (© Radiance35)

6 Mise en lumière du parc du CIO à Lausanne : les différents éléments « construits » et « végétaux » du Parc Olympique, ouvert sur le quai d’Ouchy et le lac Léman, sont mis en avant afin de renforcer les liens lac/parc/musée et identifier le parc dans le paysage lausannois. (© Radiance35)

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urbanisme16 Tracés 08/2016

Les plans lumière que vous avez faits en Suisse – Carouge, Epalinges, Pully, Monthey et Lausanne – semblent tous suivre une méthodologie assez bien rodée. Pouvez-vous m’en décrire les grandes lignes ?

Il est d’abord utile de rappeler que les plans lumière sont des plans de programmation pour la rénovation de l’éclairage public et la mise en lumière portant sur une dizaine d’années. C’est un cadre de recomman-dations de typologies, de température de couleurs, de repères nocturnes, de mise en lumière qui vont guider les autorités dans le renouvellement du parc d’infrastructures lumineuses. Comme tout document de recommandations, le risque de finir dans un tiroir existe. Nous veillons donc à toujours proposer une mise en œuvre et à identifier les personnes qui peuvent porter le projet une fois notre mandat terminé.

J’ai effectivement développé une sorte de métho-dologie ou plutôt de filtre par lequel passent tous nos projets quelle qu’en soit l’échelle. Cette approche est bâtie autour de trois compréhensions : celle du terri-toire, des usages et de l’éclairage.

La compréhension du territoire est plurielle. Elle est architecturale et urbanistique mais aussi émotion-nelle, littéraire, artistique ou encore cinématogra-phique. Pour Lausanne, par exemple, nous avons été marqués par le film de Jean-Luc Godard sur la capi-tale vaudoise Lettre à Freddy Buache2, le titre que nous avons donné au plan lumière de Lausanne en est issu: « Lausanne, c’est du vert, du gris et du bleu ». Nous essayons de constituer une mémoire de la ville par nos premières impressions, nos déambulations, nos rencontres. Cela demande passablement de temps, mais c’est indispensable pour appréhender les identités d’un territoire.

La compréhension des usages est basée sur une analyse géographique des activités. Nous obser-vons ensuite les usages lors de marches nocturnes qui

regroupent des habitants, des municipaux ou encore des agents de la sécurité. Elles nous permettent de saisir le ressenti des citoyens et de percevoir les différents usages qu’ils font de l’espace public en fonction de l’heure.

Enfin, la compréhension de l’éclairage public se fait à partir d’un relevé technique du parc d’infrastructures existant et de l’ambiance qui s’en dégage.

A partir de ces trois piliers, nous construisons le projet et l’histoire que nous voulons raconter ; c’est grâce à cette connaissance plurielle que nous pourrons trouver les éclairages qui correspondent aux identités et aux usages nocturnes d’une ville, d’un quartier ou d’un espace public.

Pour terminer, pourriez-vous nous dire quelles sont les innovations qui vont guider l’éclairage urbain ces prochaines années ?

La programmation et la miniaturisation sont des innovations qui vont orienter et influencer nos processus. La programmation permet d’adapter l’in-tensité de la lumière selon les usages et l’heure. Quant à la miniaturisation, elle est particulièrement intéres-sante pour l’éclairage des bâtiments. Elle réduit l’im-pact visuel des infrastructures.

On peut aussi mentionner le développement des détecteurs de mouvements. Le principe de « on-off » est maintenant remplacé par un jeu sur le niveau de luminosité. C’est un outil encore cher et qui doit être utilisé avec intelligence.

2 En 1980, la municipalité de Lausanne commande deux films « à vocation touristique et culturelle » à Jean-Luc Godard et Yves Yersin. Choqué par le résultat, la municipalité rejette les films qui connaîtront un succès artistique et seront présentés au festival de Cannes en 1982 dans la catégorie « un certain regard ». Les films peuvent être regardés sur www.espazium.ch

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7 Mise en valeur par la lumière et le son de la Grand-Place de Bruxelles (© Jonathan Berger)

Les descriptions de certains plans lumière sont disponibles sur www.espazium.ch.

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éclairage public 19 Tracés 08/2016

L’éclairage extérieur intelligent

Origine de la technologie d’éclairage intelligent et développement en Suisse.

Cynthia Cavin

L’ époque à laquelle les luminaires à chandelles de Paris étaient allumés par des citoyens désignés annuellement est loin dernière

nous. Ces dernières années, des systèmes d’éclairage extérieur dit intelligents ont été développés. Ils modifient entièrement la façon d’éclairer nos rues. L’éclairage à la demande, et selon nos besoins, est à nos portes (fig. 1).

Jusqu’il y a peu, le pilotage de l’éclairage public était uniquement géré par des systèmes centralisés d’en-clenchement et déclenchement des luminaires, fonc-tionnant grâce à des automates reliés à des horaires programmés, des cellules photoélectriques ou des horloges astronomiques.

Depuis quelques années, la gestion des luminaires va aussi au-delà du simple enclenchement/déclenche-ment, avec des solutions d’abaissement de puissance qui permettent de moduler le flux lumineux des lampes.

Mais c’est seulement avec la démocratisation de la technologie LED, diode électroluminescente, que le pilotage de l’éclairage a pu vraiment évoluer d’un fonctionnement on/off vers les systèmes de gestion dits intelligents. De par sa grande flexibilité, la tech-nologie LED permet notamment de prévoir un enclen-chement instantané des luminaires – ce qui n’était pas possible avec les lampes traditionnelles à décharges (~4 minutes) –, une gradation de 0 à 100 % du flux lumi-neux et des enclenchements/déclenchements fréquents. La combinaison de l’éclairage LED avec les technolo-gies de l’information et de communication, ainsi que le développement de l’Internet des objets ont permis l’émergence de l’éclairage public intelligent (fig. 2).

Le développement des technologies d’éclai-rage intelligent est très récent puisque la première demande de brevet pour une application dans ce domaine date de la fin des années 1990.

C’est la ville d’Oslo qui a implémenté pour la première fois, en 2006, le plus grand réseau pilotable d’éclairage public en Europe. Le but du projet était de réduire la consommation énergétique de l’éclairage de 50 %, d’accroître la sécurité routière et de réduire les coûts de maintenance.

Ce projet a fondé l’initiative E-Street, un groupe de recherche européen se penchant sur les solutions pour réduire les besoins en énergie des systèmes d’éclai-rage extérieur. Cette initiative a permis d’installer plus de 20 000 points lumineux intelligents à Oslo et de mettre en place un outil pour les gérer. Elle a aussi développé le partage de connaissances relatives à cette thématique grâce à des séminaires, ateliers et la présentation des résultats lors de conférences inter-nationales. Le projet E-Street a pu déterminer que des économies annuelles de 38 TWh pouvaient être réalisées en remplaçant les anciennes installations d’éclairage traditionnel par un éclairage dynamique, soit la consommation annuelle de près de 64 % du parc d’éclairage de 2008. Ce projet a fortement influencé les standards et la législation européenne pour les systèmes d’éclairage extérieur intelligent.

La Suisse romande a été pionnière en la matière, en particulier avec l’engagement de la Ville d’Yverdon-les-Bains qui a prévu d’installer ce type de système dans la majorité de ses quartiers. Une première rue a été équipée en 2010 déjà. Le projet a été étendu à tout

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urbanisme20 Tracés 08/2016

un quartier en 2013. La suite du projet est en cours et plus de 500 points lumineux traditionnels vont ainsi être remplacés par de l’éclairage LED et dynamique. Ce nouvel éclairage public permettra de réduire la consommation d’énergie de l’éclairage de plus de 50 %. A terme, un équipement complet en éclairage LED et dynamique permettra à la Ville de diviser la puissance installée de l’éclairage public par deux et sa consommation d’énergie par quatre. Ceci pourrait être possible à l’échéance 2020-2025.

Depuis, de nombreuses villes suisses ont intégré les systèmes d’éclairage dynamique dans leur stratégie d’éclairage, comme les villes de Saint-Gall, Zurich et Winterthour. Mais les grandes villes ne sont pas les seules à s’engager. De plus petites communes testent également la solution, comme récemment la commune de Blonay (fig. 3).

Un système intelligent avec des économies importantes à la clé

Selon l’agence suisse pour l’efficacité énergétique (SAFE), la consommation de l’éclairage public repré-sente environ 1 % de la consommation électrique totale des collectivités publiques. Les dépenses pour alimenter cet éclairage sont évaluées à 150 millions de francs par an. Un bon tiers pourrait être économisé en optant pour des LED dans le cadre de l’assainisse-ment de cet éclairage (entre 40 et 50 % d’économie). Le potentiel d’économie sur la consommation pourrait être encore plus important en intégrant un système

dynamique et intelligent (jusqu’à 70 % d’économie).L’éclairage devient intelligent en ajoutant et inté-

grant différents niveaux de pilotages qui permettent d’aller plus ou moins loin dans ce sens. Un premier niveau de gestion consiste à intégrer des équipements de contrôle des luminaires. Ils permettent d’allumer, d’éteindre ou de modifier l’intensité des lampes et de mesurer leur consommation électrique. Ces « contrô-leurs » peuvent fonctionner de manière autonome selon une programmation définie à l’avance. Pour un contrôle plus flexible, ils peuvent être reliés entre eux par une solution de communication (courant porteur, en radiofréquences ou autres), afin de les connecter à un système de télégestion centralisé. Grâce à ce système, il n’est plus nécessaire d’avoir accès à l’armoire électrique de l’éclairage ou au lumi-naire lui-même pour contrôler ce dernier. L’éclairage peut ensuite être géré à distance en un clic de souris depuis un programme informatique ou un portail web. Au-delà de la gestion de l’éclairage, la commune peut visualiser toute une série d’informations sur son éclai-rage (consommation, état du point lumineux, tension, puissance, intensité, facteur de puissance, etc.).

Un niveau supplémentaire de pilotage est obtenu en intégrant des capteurs de mouvements (caméras, radars, etc.) aux lampadaires. L’éclairage public fonc-tionne alors en mode réduit durant certaines heures de la nuit, voire toute la nuit, et les lampadaires s’al-lument en pleine puissance au passage des usagers de la route. Il est également possible de programmer

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éclairage public 21 Tracés 08/2016

1 Premier éclairage public installé à Montreux vers 18902 Eclairage public de la ville de saint-Barthélemy en LED3 Installation d’un système d’éclairage dynamique à

Blonay par un monteur de Romande Energie4 Luminaire LED avec capteur de mouvements

des niveaux de flux lumineux différents selon le type d’usager. Par exemple, on peut prévoir un flux lumi-neux à 80 % si c’est un piéton qui passe. Une telle installation dynamique ne convient pas à tous les types de rue mais est particulièrement adaptée aux voies dont la fréquentation varie durant les heures de la nuit (axes secondaires, rues de quartier, de zones indus-trielles, chemins, parcs, etc.). Dans le cas où l’éclairage est déclenché par le passage des usagers plutôt que selon une programmation horaire du flux lumineux, on estime que des économies d’énergie de l’ordre de 70 à 80 % sont tout à fait possibles (fig. 6).

Pour les axes routiers à fort trafic, un pilotage central ou des luminaires programmés avec un abais-sement nocturne autonome sont préférables. Dans le cas des grands axes routiers, il est possible d’estimer les niveaux de trafic selon les horaires de la nuit et de programmer l’abaissement nocturne en conséquence. Les économies d’énergie pour ce type de pilotage sont certes plus faibles que pour l’éclairage dynamique (entre 40 et 60 %), mais ce dernier ne serait pas plus efficace dans une telle configuration, essentiellement en raison du fort trafic enregistré à certaines heures (fig. 5).

L’éclairage intelligent ne permet pas uniquement de réduire la facture d’électricité de la commune, c’est également une source d’économies sur la maintenance du parc d’éclairage. Avec les luminaires traditionnels, l’en-tretien se fait de manière préventive afin de remplacer les sources et nettoyer les luminaires. En plus de cet entretien préventif, des dépannages curatifs sont entre-pris en fonction des pannes détectées. Ces différentes interventions sont coûteuses, notamment en raison de la nécessité d’utiliser un camion nacelle, mais pourraient s’avérer encore plus coûteuses si des entretiens préventifs n’étaient pas réalisés. En outre, un éclairage qui n’est pas régulièrement entretenu est moins performant, avec un impact négatif sur la sécurité routière.

Avec un système de télégestion, les pannes peuvent être automatiquement détectées, notamment par des alertes. Les systèmes les plus avancés sont également capables de prévoir la durée de vie des luminaires et donc les maintenances préventives à mettre en œuvre. Cette anticipation et cette maîtrise des besoins permettent de réduire les coûts de maintenance, lesquels représentent environ la moitié des coûts de fonctionnement des parcs d’éclairage extérieur, la consommation d’énergie repré-sentant l’autre moitié (fig. 4).

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urbanisme22 Tracés 08/2016

L’investissement à consentir est le premier frein à la mise en place de systèmes d’éclairage intelligent (LED et systèmes de détection, de régulation et de téléges-tion) dans le cadre d’un projet d’assainissement de l’éclairage public traditionnel d’une commune. Il faut cependant relever qu’il est moins onéreux d’investir directement dans une solution globale, comprenant à la fois les luminaires et le système de gestion, de façon à mutualiser les coûts d’installation.

Si la mise en place d’un tel système de gestion permet de faire des économies d’énergie supplémen-taires, ces dernières ne permettent pas de rentabiliser complètement l’investissement étant donné le bas niveau actuel du prix de l’électricité.

En optant pour un éclairage intelligent, la commune répond donc davantage à un argument stratégique qu’économique. En effet, ce faisant, elle renforce son positionnement durable (réduction de la consommation d’énergie) et améliore la qualité de vie de ses habitants (réduction de la pollution lumineuse) et la sécurité des usagers. Un tel système permet aussi de développer les différents zones et quartiers de la commune par les tonalités et solutions d’éclairage spécifiques.

Un deuxième frein au développement d’un système d’éclairage intelligent par une commune peut résider dans la difficulté à faire le bon choix dans la vaste palette

des solutions d’éclairage existantes. La commune doit notamment évaluer ces dernières en fonction de diffé-rents critères : technologie de communication, type de détecteurs de mouvements, niveau de sécurité, péren-nité et évolution du système, ouverture du système, télégestion ou non et, cas échéant, type de télégestion à privilégier. Une mauvaise évaluation initiale peut engendrer des surcoûts en cas de problème de communi-cation, de maintenance ou de pérennité. Un bon dimen-sionnement de départ est dès lors essentiel. Il induit une évaluation approfondie des besoins reposant sur une participation active des services de la ville.

Enfin, la réaction des citoyens face à l’installation d’un éclairage extérieur dynamique peut constituer un dernier frein au choix d’un tel système par une commune, en particulier si l’éclairage est combiné à une télégestion. En effet, on relève parfois un a priori négatif sur la collecte des données et l’utilisation de celles-ci. Dès lors, le choix du système – notamment le niveau de sécurité dans la communication – ainsi que la manière de stocker et d’utiliser les données sont importants pour favoriser un accueil positif du nouvel éclairage. A ce titre, le volet du projet portant sur la communication et l’information aux résidents est essentiel afin de présenter le système, la façon dont il sera utilisé et ses avantages.

5 Fonctionnement d’un système de pilotage avec détec-teurs de mouvements

6 Différence de fonctionnement entre le système de réduction autonome et le système dynamique

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éclairage public 23 Tracés 08/2016

Un jalon du développement de la Smart CityAu-delà de l’éclairage intelligent, le développement

du réseau intelligent est un enjeu d’actualité qui inté-resse fortement les villes dans la mesure où il aura un impact important pour le développement durable de celles-ci.

Omniprésents dans les villes, les lampadaires peuvent constituer des supports pour la mise en place d’un réseau de communication nécessaire au déve-loppement des applications de la ville intelligente. Les réseaux basés sur les protocoles ouverts en radio-fréquences permettent de ne pas être uniquement limités à la gestion de l’éclairage et de supporter d’autres applications liées à la thématique de la « Smart City », comme la gestion des flux de mobilité (piétons, véhicules, etc.), le monitoring des différentes énergies ou de l’eau, le parking intelligent, etc.

Le choix d’une solution est dès lors stratégique car, plus que l’éclairage intelligent, il concerne la mise en place des premiers équipements, solutions, et systèmes qui permettront ensuite de développer le réseau de la cité intelligente.

On le voit, au-delà des pratiques de gestion et de maintenance du parc d’éclairage, la mise en place de réseaux d’éclairage intelligent peut offrir de nouvelles opportunités à nos villes. Une réflexion a notamment été menée sur le sujet par l’artiste Daan Roosegaarde et le designer néerlandais Chintan Shah, inventeurs d’un système d’éclairage intelligent « à la demande ».

Roosegaarde s’est interrogé sur la possibilité d’uti-liser cette technologie pour rendre la ville intelli-gente plus humaine, durable et naturelle. Il s’agit de s’éloigner de la machine et de transformer le système en « ami », par exemple en permettant aux ambulances et camions de pompiers de communi-quer automatiquement avec les lampadaires et de les faire clignoter en rouge avant qu’ils traversent les rues. Cela permettrait aux usagers de la route de leur laisser le passage libre. Ces nouvelles utilisations peuvent être pragmatiques, mais également divertis-santes, par exemple en permettant aux utilisateurs de lancer des scénarios d’éclairage interactifs lors d’oc-casions spéciales.

Avant d’en arriver à de tels usages, les collecti-vités publiques ont un choix à faire sur l’évolution de leur parc d’éclairage public. Le choix d’une techno-logie pérenne et fiable n’est pas forcément aisé face à la multitude de solutions proposées. L’apparente complexité des solutions préparant les « Smart Cities » de demain peut certes freiner leur mise en place, mais en Suisse, des villes pionnières montrent déjà la voie.

Cynthia Cavin est Product manager chez Romande Energie

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24 Tracés 08/2016réalisation

Une topographie ludiqueDans l’école enfantine de Prangins, le travail de Pierre-Alain Dupraz va plus loin qu’une savante

implantation de l’ouvrage dans le terrain naturel. Il refonde une nouvelle topographie ludique

et pédagogique.

Mounir Ayoub

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25 Tracés 08/2016

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éCole enfantine De prangins

D éjà familiarisé aux programmes scolaires en milieu urbain dense avec la crèche de Saint-Jean et le groupe scolaire de Peschier1

à Genève, l’architecte explore avec l’école enfantine de Prangins la typologie des espaces de petite enfance dans un quartier résidentiel à faible densité bâtie. Telle « une grande maison posée sur la pente douce »2, l’école se démarque de la représentation institutionnelle d’un établissement public au profit d’une spatialité domestique.

Architecte-topographeSur une parcelle triangulaire, vu en plan, le bâti-

ment dessine une forme de croix dont le centre se situe sur le point d’intersection des bissectrices. En volume, la construction s’apparente plutôt à une hélice dont les quatre pales se soulèvent progressivement en

même temps qu’elles pivotent autour du noyau central. L’impression initiale quant à l’effet monumental qu’au-rait pu présager la figure cruciforme en plan se dissipe totalement lorsqu’on appréhende le bâtiment en trois dimensions. Un subtil travail sur la topographie trans-forme la « forme forte » bidimensionnelle en une archi-tecture située dans son contexte.

Dans plusieurs projets de Pierre-Alain Dupraz, les plans de situation s’apparentent à des relevés topogra-phiques. A Prangins, l’architecte poursuit ses « inven-tions topographiques » déjà initiées dans son projet d’une maison à Mont-sur-Rolle en 2012 ou encore celui de l’agrandissement d’une villa à Vandœuvres en 2011. En suivant la pente douce du terrain, les ailes de l’hé-lice se posent à des hauteurs différentes mais toujours affleurées au sol naturel. Les lignes des soubassements et acrotères s’installent, se plient et se réunissent avec précision jusqu’à se fondre avec les courbes de niveaux du terrain. Ce travail au plus proche du sol naturel poursuit – voire accroît – la topographie du lieu et

1 Projet réalisé en association avec Christian Dupraz entre 1999 et 2001. 2 Extrait du rapport du jury, 2011.

GSPublisherEngine 670.84.89.100

0 25 50 1002

1 Vue des volumes de classes et UaPE2 Plan de situation

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N

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génère une spatialité spécifique à l’intérieur du bâti-ment. Afin de franchir les 96 centimètres qui séparent chaque volume de classes, les enfants peuvent rapide-ment monter les quelques marches de l’escalier central. D’autres préféreront emprunter les pentes douces des rampes aux directions centrifuges et centripètes. Pendant les temps de récréations, cet étonnant espace hélicoïdal se transforme en une véritable aire de jeux pour les enfants. Aux heures de classes, à l’intérieur des salles, des relations visuelles directes avec le contexte extérieur s’établissent grâce aux grandes baies vitrées, chacune s’ouvrant sur une des directions cardinales. L’étendue des baies et la dissimulation des cadres des menuiseries dans les embrasures des murs et du plafond placent les usagers dans une relation immédiate avec le dehors.

Architecte-bâtisseurAu dire de l’architecte, son projet de villa à

Collonges-sous-Salève a influencé celui de Prangins, notamment en ce qui concerne l’articulation des volumes dans la pente. Mais le dispositif constructif et son expression diffèrent sensiblement : alors que dans la villa, les modules sont préfabriqués et autopor-tants, dans l’ouvrage scolaire, le système porteur est constitué par des murs porteurs coulés sur site3. L’art de construire, tout en retenue, est au service d’une architecture vouée à son usage.

Pourtant, bien des qualités spatiales de l’école sont rendues possibles par les performances structurelles.

Programme Construction d’une école enfantine et UaPE (Unités d’accueil pour écoliers) Surface bâtie 1318 m2 Dates Concours : 2011, 1er prix Réalisation : 2013 – 2015 Maître d’ouvrage Commune de Prangins, Vaud Architecte PIERRE-aLaIN DUPRaZ aRCHITECTE ETs Fas, Genève Ingénieur civil INGENI sa, Lausanne Architecte paysagiste HÜsLER & assOCIés sàrl, Lausanne

3 Hormis les marches et les gradins de l’escalier réalisés en béton préfabriqué, les autres éléments sont en béton coulé sur place.

3

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réalisation

3 Plans des rez inférieur et rez supérieur4 Coupe sur le préau couvert5 Vue de l’espace de distribution6 Vue axonométrique

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éCole enfantine De prangins

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Dans les salles de classes, les poutres précontraintes au-dessus des baies permettent de franchir des portées atteignant près de 15,40 mètres et de limiter ainsi les effets de la déformation de la maçonnerie sur les menuiseries vitrées. Grâce à la précontrainte, les linteaux hauts demeurent dans des épaisseurs équi-valentes à celles des allèges basses des baies. Regardés depuis l’extérieur, les contours en béton dessinent des encadrements à la fois délicats et solides autour des baies. Une autre prouesse structurelle est à l’origine des qualités de l’espace du préau : au-dessus de l’entrée de l’école, la grande traversée du volume de l’UAPE est obtenue grâce à la réalisation d’un voile porteur posé sur le talus à l’ouest et sur le mur transversal du volume est. Le franchissement comprime l’espace du préau en le ramenant à une mesure plus modeste. Toute monumentalisation de la structure est ainsi proscrite pour demeurer à une échelle enfantine.

Bien souvent, le travail de l’architecte genevois est rapproché de celui de l’ingénieur civil. En effet,

le maître d’œuvre de la passerelle de la Paix (lire TrACéS n° 3/2013) et de la traversée de la rade à Genève est volontiers coutumier des ouvrages d’ingé-nierie. Mais chez lui, l’art de bâtir reste indissociable de celui de la composition des espaces, y compris dans ses réalisations les plus modestes. Son œuvre scolaire à Prangins en est encore une belle démonstration.

En décrivant leur école, les enfants emploient les expressions « vis d’Archimède », « Lego », « Rubik’s Cube » ou encore « palmier » et « pétales d’une fleur ». Cette profusion des métaphores ludiques ou florales démontre l’affection des usagers pour leur espace quotidien. Dans les projets de Pierre-Alain Dupraz, la sensibilité à la topographie et la maîtrise de l’acte de bâtir sont des constantes. A Prangins, il les met au service d’une spatialité dédiée aux enfants : une maison pour apprendre et jouer.

7

réalisation

7 Vue de l’entrée (Tous les documents illustrant cet article sont du

bureau PIERRE-aLaIN DUPRaZ aRCHITECTE ETs Fas, Genève et les photos de Thomas Jantscher)

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30 Tracés 08/2016

des compétences et des mérites des ingé-nieurs suisses – en premier lieu au sein de la discipline, mais aussi auprès des nouveaux étudiants, des profanes, des partenaires professionnels et des décideurs. L’ouvrage s’adresse donc aux ingénieurs, aux membres des associations SIA et usci, mais aussi aux maîtres-d’ouvrage, aux étudiants, à tous les autres professionnels de la construction, aux politiques de l’enseignement, aux autorités et aux décideurs de toute la Suisse.

Judith Solt, rédactrice en chef TEC21

TEc21, Tracés et archi cherchent les meilleurs projets de bureaux d’ingé-nieurs suisses – prouesses techniques et fleurons de l’interdisciplinarité dans tous les domaines de la construction. Annoncez-vous !

La publication « L’art des ingénieurs suisses » paraîtra en automne 2016, sur mandat des associations professionnelles SIA et usic. En version trilingue – alle-mand, français et Italien – elle rassemble les ouvrages de bureaux d’ingénieurs réalisés en Suisse et à l’étranger en 2015 et 2016. Sont pris en considération toutes les disciplines ayant trait à la construction, quelque soit le type de réalisation : petits et grands projets, performances ponctuelles et projets à large impact, interventions techniques ou d’ordre formel, productions exceptionnelles ou de type courant, mandat hautement spécialisé ou interdisciplinaire.

Vouloir refléter l’entière production des ingénieurs femmes et hommes serait pré-somptueux ; nous espérons cependant rendre un aperçu de la diversité de leur travail. Les critères de nos choix sont d’une part l’excel-lence de la qualité, d’autre part la pertinence sur le plan professionnel, politique, sociétal ou économique. La sélection est faite par un comité de rédaction interdisciplinaire et indépendant, sous la direction des rédactions des revues TEC21, TRACÉS et Archi.

Fierté et reconnaissanceLes ingénieurs femmes et hommes four-

nissent un énorme travail, ils font pourtant l’objet de peu d’attention dans le grand public. Le reconnaissance manifestée pour leur profession n’est pas à la hauteur des immenses acquis pour lesquels notre société leur est redevable. La publication que nous projetons doit contribuer à rendre conscient

« L’art des ingénieurs suisses 2015–2016 »

Appel à projets

aCtualités

1 Une performance d’ingénieurs au superlatif : la construction de la ligne diamétrale à Zurich, au cœur de la gare centrale (photo Judith solt)

1

Envoi dEs projEts Veuillez nous envoyer une courte documentation de vos projets jusqu’à fin avril 2016 à : [email protected], Concerne : Ingenieur-Jahrbuch

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Le Schaudepot de Herzog & de Meuron au Vitra Design Museum

Ouverture officielle le 3 juin prochain

La collection du Vitra Design compte parmi les plus prestigieuses réserves de meubles design du monde. Elle comprend environ 7000 meubles, plus de 1000 luminaires, de nombreuses archives et legs de designers tels Charles & Ray Eames, Verner Panton et Alexander Girard. Conçu spécialement par Frank Gehry en 1989 pour la présentation de la collection, le bâtiment principal sert aujourd’hui aux expositions temporaires et la collection ne fut plus exposée de manière permanente. Grâce au nouveau bâtiment des architectes bâlois Herzog & de Meuron, la collection peut à nouveau être exposée et mise en valeur. Y sont intégrés un café et un shop. A cette occasion le campus Vitra a créé un deuxième accès que le relie plus directement aux villes de Bâle et de Weil am Rhein.

Le point fort du Schaudepot comprend une exposition permanente de plus de 400 sièges du design moderne de 1800 à nos jours. Parmi les objets se trouvent des chaises de bois courbé, les icônes des classiques modernes Le Corbusier, Alvar Aalto et Gerrit Rietveld, mais également des objets en plastique de couleur de l’époque Pop, ou des projets récents sortis des imprimantes 3D. Des petites expositions temporaires viendront questionner et éclairer la collection: la toute première s’intéressera au mouvement du « Radical Design » des années 1960. Le sous-sol du Schaudepot permet d’avoir un aperçu sur d’autres points forts de la collection comme le design italien et scandinave, la collection de luminaires et le legs de Charles &Ray Eames.

Avec l’ouverture du Schaudepot, le Vitra Design Museum élargit considérablement ses surfaces et son programme d’exposition. Le bâtiment de Frank Gehry poursuivra sur la ligne de grandes expositions temporaires, la Vitra Design Museum Gallery sur celle de petits projets plus expérimentaux, alors que le Schaudepot présentera la collection permanente assortie d’expositions temporaires spécifiques. Avec le Schaudepot se profile l’une des plus grandes expositions permanentes et l’un des plus prestigieux centres de recherche du design de meubles modernes du monde.

Danielle Fischer Traduit de l’allemand par Olivier de Perrot

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32 Tracés 08/2016

De quel emplacement s’agit-il ? Etes-vous en train de lire les instructions de l’agent Ethan Hunt qui doit récupérer un colis secret dans Mission : Impossible 6 ? Essayez avec cette nouvelle directive : « Arrêt TPG Gare Cornavin tram 14, 15, trolley 3. L’emplacement se situe derrière la gare dans un parking privé souterrain à 40 mètres à pied, dans la rue Fendt. Pour se rendre à l’emplacement, cheminez la rue Fendt sur 30 mètres, après le virage à droite vous trouverez l’entrée du parking sur votre gauche. Les places se trouvent au 2e sous-sol. Accès avec la carte. »

Vous êtes complètement paumé ?Pourtant, des descriptions de ce genre,

vous en trouverez des dizaines, des cen-taines, dans le monde de Mobility car sharing ! A ses débuts en 1997, l’entreprise alignait ses véhicules dans les parkings des gares suisses. ça marchait bien, mais elles manquaient de visibilité. Du coup, les célèbres voitures rouges ont com-mencé à essaimer dans votre quartier, près de votre centre commercial ou de votre hôpital. Là, elles deviennent beaucoup plus tentantes.

Je me suis abonné à Mobility voici six mois. Ses 2900 véhicules sont répartis sur 1460 emplacements différents ! Comme chaque membre doit pouvoir retrouver chaque voiture sans difficulté, les employés de la société se sont mis à décrire nos villes sur le site de réservation.

Un exemple : vous débarquez à la gare de Lucerne avec votre famille un samedi après-midi. Vous avez besoin d’un break. Malheureusement, tous les véhicules de ce type sont loués dans le parking de la gare depuis longtemps. Vous en repérez un au nord de la ville. Pas d’autre choix, il faut aller le chercher. Voici la marche à suivre : « De l’arrêt de bus Luzern Kreuzstutz, tournez dans la Bernstrasse et passez sous les voies de chemin de fer. Après le tunnel, tournez à droite dans la Dammstrasse. Au bout de 150 mètres, prenez à gauche dans

la Fährstrasse, puis encore à gauche dans la Meyerstrasse. L’emplacement Mobility se trouve sur la droite, à hauteur du bâtiment du Canton de Lucerne (contrôle des denrées alimentaires). » C’est pas du Jack Kerouac, mais on prend la route quand même.

Parfois, la description est touchante d’ignorance. Nous voici à Lausanne, quartier sous gare. « Arrêt Beauregard des bus 1 et 25. Longer l’avenue de Cour direction Jura jusqu’au parking de la HEP. L’emplacement Mobility se trouve derrière le portail, en face de la vieille maison. »

La « vieille maison » n’est autre que la villa Beauregard, datant de la fin du 18e siècle. Cette grande bâtisse à deux étages avec un escalier à double rampe extérieure est bien connue des ingénieurs

lausannois des années 1960. Elle faisait partie de l’EPUL, l’ancêtre de l’EPFL. Aujourd’hui, un client de Mobility n’a pas besoin de savoir tout cela. « Vieille mai-son » lui suffit amplement pour repérer les deux véhicules rouge rangées devant.

J’ai été littéralement fasciné par ces descriptions froides et factuelles de nos villes. Nos ponts, nos Migros, nos Coop, nos bâtiments d’assurances, nos déchè-teries de quartier, nos HLM, nos haies de thuyas : autant de repères pour retrou-ver sa Mobilty. 1460 descriptions de quartiers. Une poésie urbaine sans la moindre métaphore !

Eugène

VOITUReS ROUgeS, VILLeS gRISeSEugène se laisse guider par les indications Mobility.

« RER jusqu’à l’arrêt Zurich Binz, remontez légèrement la rue et, sur la gauche, traversez les voies en direction de la station-service. Poursuivez votre chemin dans la rue, en passant devant le bâtiment administratif de Denner, puis, à la fin de la rue, tournez tout de suite à droite dans la Louis-Braille-Strasse. L’emplacement se trouve sur la place de parc no 15. »

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urbanisme34 Tracés 08/201634 Tracés 08/2016

pages d’information de la sia - société suisse des ingénieurs et des architectes

Le projeT d’AveNir « LA SUiSSe 2050 »

Objectifs du projet de recherche « La Suisse 2050 » et raisons qui ont incité la Société suisse des ingénieurs et des architectes à relever l’extraordinaire défi de planifier l’avenir.

Le tunnel de base du Gothard entrera en service cette année. Une ligne ferroviaire alpine de basse altitude relie désormais le Tessin au Plateau suisse. En 2019, ce réseau sera complété par le tunnel du Ceneri, un chef-d’œuvre d’ingénierie made in Switzerland qui ouvrira la voie à de nouvelles connexions européennes. La décision d’une seconde liaison routière par le Gothard a été prise, le débat sur le projet « Cargo sous terrain » est quant à lui ouvert. Par ailleurs, de grandes centrales de production d’énergie sont désor-mais disponibles. Avec ses bâtiments, ses réseaux routier et ferroviaire et ses ouvrages infrastructurels, le « patrimoine bâti suisse » est un pilier central de la prospérité du pays. Sa valeur de remplacement s’élève actuelle-ment à quelque 2500  milliards de francs et les investissements annuels dont il fait l’objet à plus de 60 milliards. Pour assurer l’avenir de ce patrimoine, il importe à la fois de pré-server la qualité des infrastructures et d’en poursuivre le développement stratégique. Les principaux enjeux d’une approche globale du territoire suisse en 2050 portent sur la qualité de vie en dépit d’une forte pression générée par le développement. A ce titre, l’aménagement et l’usage durables du cadre naturel et bâti, la protection de l’environnement, l’approvision-

nement énergétique efficace et la mobilité sont au centre des préoccupations.

L’engagement de la siALa Société suisse des ingénieurs et des

architectes SIA mesure pleinement le rôle clé qui lui revient dans l’évolution et le renouvel-lement durable du patrimoine bâti et du cadre de vie suisses. Elle relève le défi de poursuivre le développement des outils d’aménagement existants et de les adapter aux besoins de la société de demain. La SIA a donc pris l’ini-tiative, formulé des questions clés, engagé des moyens initiaux et réuni des partenaires pour lancer, à l’été 2015, la phase pilote de l’un des plus ambitieux projets de son histoire récente : « La Suisse 2050 ». Pour répondre à la complexité du défi aux côtés du bureau et de l’équipe de projet, c’est l’ensemble de la SIA avec son comité, ses sections, ses groupes professionnels et ses sociétés spécialisées qui est impliqué de manière ciblée. Les offices spécialisés de la Confédération, les cantons et les communes, ainsi que les organisations du secteur énergétique, la branche des études pour la construction et celle du bâtiment sont également appelés à devenir des partenaires engagés de « La Suisse 2050 ».

pourquoi « La suisse 2050 » ?L’objectif de « La Suisse 2050 » est d’offrir

une vue d’ensemble captivante, largement partagée et réalisable de la Suisse à l’horizon 2050. Le projet investit les thèmes suivants :– La préservation d’un cadre de vie de qualité

malgré la pression démographique. Il s’agit de planifier dès aujourd’hui les territoires et ouvrages de la Suisse de demain, lorsque

sa population aura largement dépassé les seuils démographiques actuels.

– Une stratégie territoriale globale pour la Suisse au cœur de l’Europe. La volonté est de développer des modèles et des scé-narios basés sur un grand nombre de don-nées recueillies en lien avec les ouvrages et le cadre de vie. Au centre de cette approche figurent le développement et la pression exercés sur le territoire et l’envi-ronnement, la mobilité, le parc immo-bilier, les installations énergétiques, l’urbanisation et les infrastructures de la Suisse. Il s’agit de démontrer comment, face à ces transformations, de nouveaux cadres de vie de qualité peuvent être déve-loppés, ce qui a également trait à la créa-tion de nouveaux repères identitaires.

– Privilégier le développement territo-rial suisse comme objet de recherche et d’enseignement, l’idée étant de favoriser les échanges entre la pratique et la forma-tion. Les résultats des recherches effec-tuées devraient être à même de servir de modèles à d’autres pays dans le monde.Ce projet doit être d’une utilité concrète

pour les 16 000 membres de la SIA et leur apporter une plus-value directe, en fournis-sant des bases pour l’évolution des normes, pour la prospective, l’offre de formation conti-nue et les prestations de service de la SIA. Le projet doit par ailleurs pouvoir fournir des critères et des arguments aux membres de la SIA dans l’exercice de leur profession au quoti-dien. Enfin, en adéquation avec la tradition de la SIA, le projet vise une étroite collaboration entre architectes et ingénieurs, dans un esprit de forte interdisciplinarité, en vue de la réali-sation des ouvrages nécessaires.

« La Suisse 2050 » est un projet particu-lièrement ambitieux. Il nécessite une étroite collaboration et une coordination impliquant tous les niveaux étatiques. Son succès dépen-dra de la volonté de tous les intervenants, y compris les milieux économiques et privés, à engager l’indispensable débat de fond et à s’investir dans l’avenir de la Suisse.

Un regroupement dynamique de compé-tences

A partir d’études de cas et de modules thé-matiques, la volonté est de développer une vision globale de la stratégie territoriale de la Suisse à l’horizon 2050. « La Suisse 2050 » se définit comme un « cluster », autrement dit un regroupement dynamique de com-

Gare d’arrivée du funiculaire du säntis, schwägalp (aR), construit en 1968-1974 par Esther et Rudolf Guyer (photo sebastian Heeb, Patrimoine suisse)

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éclairage public 35 Tracés 08/2016 Pages sIa 35 Tracés 08/2016

pages d’information de la sia - société suisse des ingénieurs et des architectes

ariane Widmer Pham (photo Philip Boeni)

pétences. Cherchant à associer de manière ciblée des savoirs et compétences complé-mentaires, il promeut le dialogue entre les acteurs impliqués dans la conception et ceux impliqués dans la construction du territoire suisse. Durant la phase initiale du projet, deux groupes de recherche ont été manda-tés pour mener des études de cas – appelées « forages » – afin de développer de premiers éléments d’une stratégie territoriale. Ainsi, depuis septembre 2015, les instituts de l’ETH Zurich Urban Think Tank (U-TT) et Laboratory for Energy Conversion (LEC) travaillent activement au développement d’une plate-forme permettant de recueillir, mettre en forme et évaluer les informations nécessaires à l’aménagement territorial. Parallèlement, l’ETH Studio Basel aborde la problématique de l’étalement urbain à partir d’une étude de cas sur l’espace métro-politain bâlois. La problématique de cette étude est centrée sur la fragmentation de la planification face à une augmentation de la population suisse estimée à 25 % (de 8 à 10 millions de personnes). Enfin, toujours dans le cadre de la phase initiale, le groupe profes-sionnel Environnement de la SIA (BGU) a été mandaté pour l’élaboration d’un module « Paysages ». Ancré dans la pratique, ce module sert d’expérience pilote pour l’inté-gration ultérieure de l’ensemble des groupes professionnels de la SIA.

Ariane Widmer Pham, architecte et urbaniste, membre du Comité SIA

Hans-Georg Bächtold, ingénieur forestier, urbaniste-aménagiste EPF/Postgrade, directeur de la SIA

L’ideNTiTé d’UNe SUiSSe eN pLeiNe CroiSSANCe

Quels sont les buts du projet de recherche « La Suisse 2050 » lancé par la SIA ? Entretien avec Ariane Widmer Pham, architecte et urbaniste à Lausanne et membre du Comité de la SIA.

SIA : Madame Widmer Pham, pouvez-vous m’expliquer en quelques phrases les buts du projet « La Suisse 2050 » ?

Ariane Widmer Pham : Il s’agit de la Suisse de demain et des défis qu’elle doit relever. Un projet de recherche de grande envergure doit nous aider à élaborer la vision d’une Suisse forte de 10 millions d’habitants en réseau avec l’Europe.

Quels sont les résultats attendus ?Notre intention est de mettre sur pied

une stratégie territoriale globale permettant de comprendre et de visualiser la Suisse à l’horizon 2050. Elle doit parvenir à mettre en cohérence des données de base chiffrées, mais aussi des objectifs stratégiques et qualitatifs pour le développement territorial : l’urbanisa-tion, les sites naturels, le trafic, la planification des infrastructures, l’énergie et la protection de la nature. Viendront se greffer ici également des facteurs plus « souples » issus du champ de la sociologie notamment. Il est donc également question d’identité, de valeurs et de perception que la Suisse a d’elle-même. Nous avons volon-tairement décidé de ne pas prendre en compte uniquement la problématique des ouvrages et d’élargir le champ de la recherche à l’espace de vie dans son intégralité. Cette approche qui s’intéresse à la qualité de vie des générations futures répond aux objectifs de la SIA.

Dans un même temps, nous nous intéres-sons au processus, c’est-à-dire au chemin qui mène à l’objectif visé : échanges continus entre la recherche et la pratique, large participation, mise en réseau systématique et consolidation progressive des acquis.

Les données requises n’existent-elles pas déjà ?Oui bien sûr, elles existent. Cependant, et

c’est là l’un des aspects de l’important travail de fond que doit accomplir la recherche, il faut collecter et interroger un grand nombre de données provenant de sources très diverses, aussi hors du territoire national. Il faut donc les réunir dans une base de données afin de les modéliser, puis d’évaluer différents scénarios. Données cadastrales, flux de trafic, informa-tions SIG, données démographiques : c’est cette diversité qu’illustrent les potentialités du nouvel outil informatique !

Parlons de planification et de données : l’amé-nagement du territoire suisse met en œuvre des approches interdisciplinaires et intervient aussi à l’échelle intercantonale ou intercom-munale. Est-il pertinent de faire entrer en jeu de nouvelles méthodes et de nouveaux outils, parallèlement aux dispositifs établis ?

Dans le cas de « La Suisse 2050 », il s’agit d’un projet de recherche transdisciplinaire et non d’un instrument de planification ter-ritoriale. La Confédération et les cantons ne peuvent effectuer de telles recherches appli-quées dans le cadre de leur travail. « La Suisse 2050 » offre à tous les partenaires, et en par-ticulier aux membres de la SIA, la possibilité de participer activement au développement de nouveaux outils. Ils accéderont ainsi aux tous derniers résultats de la recherche.

Dans quelle mesure ces acteurs doivent-ils être intégrés ?

Nous souhaitons inclure en temps utile les offices fédéraux et autres organismes concernés. Les experts des cantons et de la Conférence tripartite sur les agglomérations doivent également être impliqués. Je pense qu’il est essentiel que nous sortions ensemble des schémas de pensée sectoriels qui carac-térisent la planification territoriale, tout comme il est important que nous pensions et agissions de manière plus globale. Maria Lezzi, directrice de l’ARE, s’est exprimée de manière très encourageante sur le sujet. Elle avait trouvé l’ouvrage de l’ETH Studio Basel, La Suisse – portrait urbain, paru en 2005 sous la direction de Herzog et de Meuron, particu-lièrement stimulant, précisément parce qu’il procède beaucoup par associations d’images et repose sur une approche à la fois documen-taire et très créative du territoire suisse.

Vous voulez dire que le projet associe une approche culturelle et territoriale à une dimen-sion politique et sociale ?

Oui, le fait est que « La Suisse 2050 » ne doit pas être et ne sera pas un pur projet d’aménagement du territoire. La question clé – politique, sociale et culturelle – de cette entreprise est : dans quel pays voulons-nous vivre en 2050 ? Si nous voulons préserver la qualité de notre cadre de vie au sens large du terme, nous devons nous doter d’une vision pour comprendre comment allier au mieux les ressources du présent aux potentialités de l’avenir.

Ariane Widmer Pham, architecte et urbaniste EPF/SIA/fsu/fas, présidente du comité de pilotage de « La Suisse 2050 », LausanneCet entretien a été réalisé par Frank Peter Jäger, rédacteur des pages SIA, [email protected]

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urbanisme36 Tracés 08/2016Pages sIa36 Tracés 08/2016

Consultation siA 150Dans les actuels règlements concernant les

prestations et les honoraires (RPH) des archi-tectes (SIA 102), des ingénieurs civils (SIA 103), des architectes paysagistes (SIA 105) et des ingénieurs des domaines installations du bâtiment, mécanique et électrotechnique (SIA 108), entrés en vigueur en 2014, l’art. 1.12 pré-voit l’éventuel recours à un tribunal arbitral en cas de litiges. L’ancienne directive SIA 150, qui traite de la procédure d’arbitrage, a donc été revue et actualisée en fonction des RPH révi-sés, et la ZO a approuvé la mise en consultation officielle du projet de réglementation adaptée.

romandie invitéeA l’issue de la séance ordinaire abrégée, les

représentants des sections romandes se sont joints à l’assemblée. Cette première rencontre avec la ZO marque le début d’échanges régu-liers, dont l’objectif – outre la coordination de projets – est de renforcer l’intégration de collègues romands au sein de la commission des règlements de la SIA. Ces échanges sont nécessaires dans l’intérêt général, et la pro-chaine rencontre a déjà été fixée.

Michel Kaeppeli dirige le département Règlements de la SIA ; [email protected]

LeS NorMeS eN TerrAiN NoUveAU

Le 22  avril 2016, les délégués de la SIA se prononceront sur la politique de normali-sation des quatre prochaines années. Il est donc important de s’intéresser aux nouveau-tés prévues pour les années 2017-2020.

La politique de normalisation 2017-2020, développée au cours d’un processus minu-tieux par la commission centrale des normes (ZN) et la commission centrale des règlements (ZO), permet de définir ce que sont les normes, comment elles sont élaborées et comment la collection des normes SIA est structurée. Y figure aussi ce que la SIA entend atteindre par ses normes et la manière dont elle en assure le suivi et la promotion.

Dans tout cela, la question fondamentale est celle des destinataires de la politique de normalisation de la SIA, de son sens et de son but ainsi que de ses effets. Ces aspects sont désormais explicitement formulés dans le pré-ambule, avec des objectifs clairs.

L’action de la politique de normalisation 2017-2020 est orientée d’une part vers l’exté-rieur. En d’autres termes, elle esquisse, pour les membres de la SIA et les utilisateurs des normes venant du terrain, mais aussi pour les promoteurs immobiliers et la collectivité, les grandes lignes du « comment » des travaux de normalisation en tant que référence principale et reflète les valeurs de la SIA auprès de l’opi-nion publique.

objectifs de législature de la politique de normalisation

D’autre part, cette action touche également la SIA elle-même dans la mesure où la poli-tique de normalisation, volet stratégique de la création normative, caractérise, tel un point de repère, ce champ où des membres des commis-sions, des conseils de groupes professionnels et des comités de section se concertent et dia-loguent lors de la structuration et de l’élabora-tion de ces normes.

Une des nouveautés de la politique de norma-lisation 2017-2020 est la définition de priorités dorénavant concrètes et exigibles. Comparables à des objectifs de législature, leur réalisation ou degré de réalisation pourra être exposé. L’essentiel n’est pas de « cocher » mécanique-ment une liste, mais bien que tous les membres SIA et les utilisateurs des normes affinent leur discernement pour comprendre ce que sont les tâches et les thèmes actuels et futurs.

sept axes prioritairesSur les sept axes prioritaires énumérés, cinq

portent sur les aspects de fond de la création de normes et deux sur les sujets organisationnels. La participation à l’élaboration des Eurocodes de seconde génération (= normes européennes sur les structures porteuses) revêt une impor-tance essentielle.

De nouvelles normes ou l’extension des normes ou des règlements existants sont des objectifs prioritaires de la politique de normali-sation 2017-2020, mais aussi l’examen critique de la pertinence des normes et, si nécessaire, la décision de leur éventuelle suppression, guidée par le principe « autant de normes que néces-saire, mais aussi peu que possible ! ».

Car une chose est sûre : la politique de nor-malisation n’est pas synonyme de simples théories, mais de pratique de la construction dans une réalité bien vivante et diversifiée !

Markus Friedli, arch. dipl. ETH BSA SIA, responsable du domaine d’activité Normes

SéANCe 1/2016 de LA CoMMiSSioN CeNTrALe deS règLeMeNTS

La première séance de l’année a été consa-crée à la mise en place d’échanges insti-tutionnalisés avec les sections de Suisse romande. De plus, la mise en consultation du projet de réglementation pour la saisie d’un tribunal arbitral a été approuvée.

Le président de la commission centrale des règlements (ZO), Erich Offermann, n’a pas caché sa satisfaction de pouvoir accueillir pour la première fois François Chapuis, nouveau président de la Conférence suisse des chefs des services cantonaux des constructions et des architectes cantonaux (KB’CH), à une réunion de la ZO. Autre première : l’échange avec les sections romandes après la tenue de la séance ordinaire, où les deux thématiques suivantes ont notamment été traitées.

Building information Modelling (BiM)Durant l’année dernière, la ZO s’est penchée

en détail sur les questions liées à la numérisa-tion et en particulier la modélisation des don-nées du bâtiment (BIM). La démarcation entre les normes techniques et les normes contrac-tuelles, respectivement les règlements, demeure un problème récurrent. C’est pourquoi une pro-cédure de collaboration facilitant les échanges a été développée. Celle-ci a maintenant pu être testée avec succès sur le modèle du cahier tech-nique SIA 2051 Building Information Modelling. La ZO se félicite de l’amélioration qualitative ainsi apportée à la collection des normes.

Le droit au salaire, notamment en cas d’incapacité de travail et d’heures supplémentaires26 avril 2016, Lausanne, 13h30 – 17h30Code LU05-16, infos et inscription : www.sia.ch/form/lu05-16

Facility Management Anticipatif26.4.2016, Genève, 13h30 – 17h00Code FMa02-16, information et inscription : www.sia.ch/form/fma02-16

Gestion de projet pour les architectes et les ingénieurs23 et 24 mai 2016, Lausanne, 9h00 – 17h30Code PMO13-16, information et inscription : www.sia.ch/form/pmo13-16

Finance pour les architectes et les ingénieurs24 mai 2016, Lausanne, 8h30 – 12h30Code FF15-16, information et inscription : www.sia.ch/form/ff15-16

Le contrat de planification et de direction des travaux26 mai 2016, Lausanne, 14h00 – 18h00Code LHO29-16, information et inscription : www.sia.ch/form/lho29-16

Comment gérer la communication avec vos parties prenantes27 mai 2016, Lausanne, 13h30 – 17h30Code BKOM03-16, information et inscription : www.sia.ch/form/bkom03-16

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rapport conjoncturel 1/2016Le rapport conjoncturel 1/2016 est disponible en ligne à l’adresse : www.sia.ch/conjoncture

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38 Tracés 08/2016offres D’emploi

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La ville de Meyrin compte 22’400 habitants et offre25’000 emplois. Elle associe dynamisme économique et qualitédes espaces de vie dans la perspective du développementdurable. Son administration compte 400 collaborateurs œuvrantdans plus d’une quinzaine de domaines très diversifiés.

En pleine extension, Meyrin consent à d’importantsinvestissements (environ 30 à 50 millions par année),notamment dans l’écoquartier des Vergers avec la constructionde 1350 logements. Pour relever ce défi passionnant, la Villerecherche un-e visionnaire doté-e d’un sens profond du servicepublic en qualité de:

Responsable de serviceUrbanisme, travaux publics et énergie

Votre mission■ en collaboration avec le Conseil administratif, développer

et mettre en œuvre une politique communale d’urbanisme,de travaux publics, de mobilité et d’énergie;

■ assurer le lien entre le service et les Conseils administratifet municipal;

■ diriger et soutenir une équipe de huit personnes (ingénieurs,architectes et assistantes), créer les conditions favorablesà la réalisation de leurs projets;

■ initier des projets complexes dans la phase d’étude de faisabilitéavant de les confier aux différents responsables de projets ;

■ tenir le rôle de facilitateur pour assurer les conditions cadrespermettant une bonne transversalité entre les responsablesde projet et avec les différents services de la Commune;

■ soutenir l’équipe de projet dédiée à la réalisation du quartierdes Vergers;

■ superviser la partie financière du service (comptes, budget, etc.);

Votre profil■ diplôme d’architecte;■ maîtrise universitaire en développement territorial ou équivalent;■ diplôme de l’institut d’études immobilières (IEI) un atout;■ 8 à 10 ans d’expérience minimum dans un poste similaire;■ capacités managériales confirmées;■ aguerri-e dans la gestion de projet;■ bonne connaissance des marchés publics;■ résistant-e au stress, doté-e d’un esprit analytique;■ aisance pour communiquer et rédiger, capacité à convaincre;■ excellent niveau dans l’utilisation des outils Office;■ disponible pour les commissions en soirée.

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Entrée en fonction: été 2016Intéressé-e par ce poste?Nous attendons votre dossier complet par courrier électroniqueà l’adresse [email protected] ou par poste à la ville de Meyrin,à l’attention des ressources humaines, case postale 367, 1217 Meyrin 1d’ici au dimanche 1er mai 2016.

Nous privilégions les dossiers électroniques afin de respecter l’envi-ronnement et dans l’optique d’assurer un traitement efficace des can-didatures. Sauf demande expresse, les dossiers reçus sous formatpapier et électronique seront détruits.

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39 Tracés 08/2016 offres D’emploi

Tunnel du Grand-Saint-Bernard SALe Tunnel du Grand-Saint-Bernard est exploité par les sociétés concessionnaires Tunnel du Grand-Saint-Bernard SA (pour la Suisse) etSITRASB SpA (pour l’Italie) ainsi que par la société italo-suisse SISEX SA qui en est le gestionnaire unique depuis le 01.07.2010. Sou-mis à la Directive européenne 2004/54/CE depuis cette date, le Tunnel doit répondre à des standards de sécurité élevés ayant un fortimpact sur le mode binational de gestion de l’exploitation et sur les impératifs constants de modernisation des installations.

A la fin juillet 2017, le Directeur général de la société suisse fera valoir son droit à la retraite pour ce qui a trait aux activités opération-nelles mais il restera engagé en tant que Directeur de projets pour mener à terme les très importants investissements en cours. Pourpallier son retrait opérationnel, le Conseil d’administration de Tunnel du Grand-Saint-Bernard SA met au concours le poste de:

DIRECTEUR(RICE) GENERAL(E)Vos missions principales:• Mettre en œuvre la stratégie développée par le Conseil d’administration;• Assumer la direction opérationnelle de la société suisse;• Représenter la société suisse au sein des organes de la société italo-suisse SISEX SA;• Maîtriser les processus liés aux problématiques de sécurité (prévention et gestion de crise);• Assumer l’établissement du budget d’exploitation et du plan pluriannuel d’investissements;• Assurer le contrôle régulier de la gestion et établir le plan de financement;• Développer une gestion stimulante et responsabilisante des collaborateurs de la société.

Vous:• êtes au bénéfice d’une formation supérieure technique (EPF/HES) ou commerciale (MBA/HEC);• disposez d’une expérience réussie dans la gestion d’une entreprise ou d’une unité d’affaires;• êtes à l’aise dans la gestion administrative et financière ainsi que dans la conduite de projets;• connaissez le cadre réglementaire de gestion des infrastructures (marchés publics);• savez fédérer vos collaborateurs et vos partenaires en étant à l’aise au niveau relationnel;• êtes expérimenté dans la gestion du changement et de l’amélioration continue;• maîtrisez la langue française et pratiquez couramment l’italien (ou êtes prêt à l’apprendre);

Nous offrons:• des conditions salariales en rapport avec les exigences du poste et des prestations sociales de haut niveau.

Début d’activité (taux à 100%): 1er octobre 2016 (ou à convenir)Prise de fonction (transfert de responsabilités): 1er janvier 2017Lieu de travail: Bureaux de la gare nord du TunnelRenseignements: [email protected] / portable 0041 79 292 78 04

Si ce poste vous intéresse, vous pouvez en demander une description complète (cahier des charges / organisation des sociétés) parcourriel ([email protected]). Vous pourrez ensuite nous adresser votre dossier complet (mention: confidentiel), qui sera traitédans la plus grande discrétion, d’ici au 29 avril 2016, à:

Tunnel du Grand-Saint-Bernard SA / M. Luc Darbellay – Directeur généralBourg-Saint-Bernard 1 – 1946 Bourg-Saint-Pierre

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ConCours TRAcÉs 08/201640

Date reDDition sujet organisateur et renseignements

proCéDure

13.05.2016 Quartier de l’étang - equipements publics Irbis consulting sARue des vignerons 1AcH – 1110 [email protected]

mepprocédure ouverte

17.05.2016 (plans)06.06.2016 (maquette)

agrandissement de l’école primairede la Vignettaz

Ruffieux-chehab Architectes sABoulevard de pérolles 18cH – 1700 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

31.05.2016 restructuration du musée national d’histoire de roumanie à bucarest

chamber of Architects in Romaniapictor Arthur verona street 19RO – 010312 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

06.06.2016 (plans)15.06.2016 (maquette)

projet Carantec, projet pour la création de logements, activités, place publique et équipement communal, grand-saconnex

fischer montavon + AssociésRuelle vautier 10, cp 567cH – 1401 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

15.07.2016 Complexe scolaire « Walka », construction d’une école enfantine et primaire, d’une uape, de salles communales, d’une salle de gymnastique double et d’un auditoire

mona Trautmann Architecte epfL fAs sIA chemin de chantevent 34 cH – 3960 sierre

concours de projets

procédure ouverte

15.07.2016nouveau

Concours d’architecture « ferme communale de Châbles »

simonet & chappuis ArchitectesRue Jacques gachoud 3cH – 1700 [email protected]

concours de projets

procédure ouverte

22.08.2016nouveau

maV - mandat d’études parallèles - ancienne préfecture, Versoix

archi_cool sàrlchemin de la chapelle 5cH – 1233 [email protected]

concours de projets

procédure sélective

29.08.2016 (plans)15.09.2016 (maquette)

foyer d’hébergement Coudraie à aubonne Decroux+piccolo sàrlRue du maupas 48cH – 1004 [email protected]

mepprocédure ouverte

16.09.2016 (plans)30.09.2016 (maquette)

Quartier de l’adret pont-rouge - lots D-e-l 13 fondation pour la promotion du logement bon marché et de l’habitat coopératif (fpLc)Rue des maraîchers 36cH – 1205 genè[email protected]

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41 Tracés 08/2016

Office fédéral des transports OFT

L'Office fédéral des transports (OFT) est l'autorité de surveillance des transports publics suisses. Lasection spécialisée Technique de construction est le centre de compétences chargé des installationsd'accueil, des ouvrages de génie civil et des voies ferrées ; à ce titre, elle conserve et perfectionnele savoir spécialisé et spécifique à la sécurité. Elle effectue des évaluations spécialisées et tecnico-sécuritaires, par exemple dans le cadre de procédures d'approbation des plans, d'autorisationd'exploiter ou encore d'homologations de série. La section Technique de construction est égalementchargée d'activités de normalisation et de soutien spécialisé en matière de surveillance de la sécurité.En tant que

ingénieur civil EPF/ETS,

vous évaluerez les constructions ferroviaires sur les plans spécialisé et tecnico-sécuritaire. Voustravaillerez en étroite collaboration avec les spécialistes des autres domaines ferroviaires. Vousperfectionnerez le savoir spécialisé en matière de construction, participerez au développementdes réglementations et représenterez l'OFT au sein d'organes techniques nationaux et internatio-naux. Il vous incombera également d'effectuer, sur le terrain, des évaluations de génie civil lorsde contrôles d'exploitation.

Ingénieur civil diplômé d'une haute école ou d'une haute école spécialisée, vous avez plusieursannées d'expérience, si possible dans la planification et la réalisation d'installations ferroviaires.Vous êtes une personne autonome, vous avez l'esprit d'initiative, vous aimez les contacts et lesproblématiques conceptuelles et interdisciplinaires. Vous ne perdez pas la vue d'ensemble mêmelors de tâches complexes et de longue haleine, vous menez à bien vos projets, vous aimezorganiser et coordonner. Vous vous exprimez aisément aussi bien par écrit que par oral et vousavez de bonnes connaissances d'une deuxième langue officielle et d'anglais. Si en outre voussavez présenter les situations techniques de façon claire et compréhensible, nous nous réjouis-sons de recevoir votre dossier. Les candidatures de personnes francophones ou italophones ainsique les candidatures féminines sont vivement souhaitées.

Veuillez envoyer votre candidature àl'adresse suivante:Office fédéral des transports (OFT)Service du personnelRéf. SI-bt3003 Berne

Pour tout renseignement supplémentaire,adressez-vous à Madame Vesna Keller,responsable du domaine du personnel,+41 58 462 57 62 etMonsieur Thomas Lang, chef de section,+41 58 463 85 27.

Vous trouverez d'autres annoncesintéressantes de la Confédérationà l'adresse suivante:www.emploi.admin.ch

offres D’emploi

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42 Tracés 08/2016

jusqu’au 08.05 ExPOsITION spatial positions 11. tHis Was tomorroW : reinVen-ting arCHiteCture 1953-1978 schweizerisches architekturmuseum, Bâle www.sam-basel.org

jusqu’au 08.05 ExPOsITION réinVenter paris exposition des résultats de l’appel à projets urbains innovants Pavillon de l’arsenal, Paris www.pavillon-arsenal.com

28.04 / 18:30 CONFéRENCE laurent mattHeY géographe, suisse Pavillon sicli, Genève www.ma-ge.ch

02.05 / 18:30 DéBaTs URBaNITés Waterloo, Waterloo, Que D’eau Que D’eau, l’eau faCteur De Qualité urbaine? aula du collège de Villamont, Lausanne www.vd.sia.ch

jusqu’au 29.05 ExPOsITION objeCtion ! protest bY Design Vitra Design Museum Gallery www.design-museum.de

08.05 - 27.11 BIENNaLE 15e biennale D’arCHi- teCture De Venise reporting from the front Venise www.labiennale.org

27.04 / 18:00 CONFéRENCE CYCLE « UTOPIEs DURaBLEs 2016 » les Débats De genèVe 2016, territoire geneVois : œuVre ouVerte avec paola Viganò, alain léveillé, et adrien besson Fondation Braillard architectes, Genève www.braillard.ch

19.04 / 18:15 CONFéRENCE Dialogues 29 : emilio tuñón architecte, espagne hepia, Genève hepia.hesge.ch

10.05 / 18:15 CONFéRENCE Dialogues 30: le langage Des images arduino Cantàfora, architecte, peintre et professeur hepia, Genève hepia.hesge.ch

18.05 / 20:00 CONFéRENCE loCalarCHiteCture Centre culturel suisse www.ccsparis.com

18.04 / 18:30 CONFéRENCE le Corbusier, Cinéma, téléVision, multiméDia. une (mise en) œuVre Véronique boone, ingénieur- architecte, Docomomo belgium ulb faculté d’architecture la Cambre-Horta, bruxelles Dans le cadre du cycle de conférences du TSAM. archizoom, EPFL archizoom.epfl.ch

19.04 / 18:30 CONFéRENCE tYin tegnestue architecte, norvège Fri-art, Fribourg fri-archi.ch

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10.05 / 18:30 CONFéRENCE sami arQuiteCtos setubal, portugal Fri-art, Fribourg fri-archi.ch

19.04 / 18:30 RENCONTRE LITTERaIRE Dario gamboni. images potentielles, ambi-guité et inDétermination Dans l’art moDerne (aux éditions des presses du réel) Librairie le Rameau d’Or, Genève www.rameaudor.ch

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44 Tracés 08/2016

QUArtiEr LAtin : LE pôLE MUséAL Et LA MéditErrAnéE

En 2010, le studio Barozzi / Veiga a remporté le concours pour la construction du Musée des Beaux-Arts. Aujourd’hui, un second concours récompense Aires Mateus, pour les infrastructures des musées de la pho-tographie et du design. Un commen-taire assez inhabituel.

Cette fois-ci, ils ont choisi les meilleurs. Lors de la procédure de présélection pour le concours du futur Musée can-tonal des Beaux-arts, j’étais sceptique quant au choix des 18 candidats admis à y participer. En effet, si tous les meilleurs architectes du monde avaient bel et bien fait acte de candidature, l’ensemble des bureaux sélectionnés était une espèce de melting-pot démocratique à la vau-doise bien étrange. satisfaction donc de constater que la procédure de présé-lection, toute discutable qu’elle soit, n’a pas été vaine ici, qu’elle a été assumée par le jury et par les politiques. La liste des stars est éloquente. Je ne passe-rai pas dans le détail les particularités des projets : tous ces architectes savent faire de l’architecture. C’est bien plutôt la réception politique des projets qui est intéressante, car elle est architec-ture – sans que nous autres architectes n’y puissions rien faire, puisque nous ne cherchons que la gloire.

Les LatinsForce est de constater que les Vaudois aiment les Latins. Le vainqueur est por-tugais, et il est espagnol pour le futur Musée cantonal des Beaux-arts, avec une architecture austère faussement sensuelle, ou le contraire. Nous sommes sur les rives du Léman, c’est presque la Méditerranée, et un bâtiment institu-tionnel, un lieu de culture, doit être à l’image de la population qui le finance, et des personnalités politiques qui le soutiennent surtout, n’est-ce pas ? Plutôt psychorigide donc, avec un sou-rire de façade de rigueur (on a le sens de l’accueil quand même, ou bien ?!), et la conviction au fond de soi d’être un tout petit peu sexy malgré tout. Et c’est ce qui amène le jury à choisir un projet

enterré. Beaucoup de projets proposés sont enterrés d’ailleurs – le plus profond étant le projet de Dominique Perrault, comme par provocation peut-être : une réponse évidente à la démocratie qui rase tout ce qui dépasse à coup d’oppo-sitions. au sous-sol la culture ! Qu’on ait la vue sur le lac, bon Dieu !

Le meilleurDonc, le meilleur projet était le second prix, comme souvent, un manque de courage final, à savoir le projet de Valerio Olgiati. Voilà un musée pour l’esplanade des musées. Un objet qui s’affirme, qui marque durablement le visiteur, tout en possédant des qualités muséogra-phiques exemplaires. C’est d’ailleurs le descriptif le plus enthousiaste de tous que l’on retrouve dans le rapport. En voici un extrait, au lyrisme puissant (et c’est le seul projet qui en jouisse) : « Ce ‹ what you see is what you get › est très efficace. La réponse au thème du Pôle muséal est limpide. Cette attention au lieu est d’une finesse remarquable. Trop fort pour être vaudois. »

ObjectivitéRetour sur les stars de l’architecture, et en miroir, de la vanité d’un jury. Chacun des membres du jury ne peut s’empêcher d’avoir un préféré face à la séduction des images et aux noms cachés derrière les bannières de chaque projet. De mesurer le pouvoir qu’il a à décider, à choisir. Mais aussi, surtout, mesurer sa responsabi-lité, dans un contexte qui ressemblerait presque à un défilé de mode intimiste, défilé d’images de synthèse qui allèchent, inévitablement, à de rares exceptions près (tel le bureau saana qui s’en trouve ainsi pénalisé). Rien d’objectif dans tout ce que je raconte là. Mais si vous saviez seulement comment Zaha Hadid, Coop Himmelb(l)au ou encore Odile Decq ont été éliminés de la présélection du concours du Musée cantonal des Beaux-arts... Mais vous ne le savez pas.

Christian Jelk. Paru dans hochparterre.wettbewerbe 5/2015

Le prurit sine materia de l’architecte cantonalLa chronique critique de Pierre Frey

Parmi les prérogatives et les responsabilités des architectes cantonaux, l’organisation de concours d’architecture pour satisfaire aux besoins de l’édilité publique n’est pas une simple conséquence de la loi sur les marchés publics entrée en vigueur le 1er janvier 1996. Cette tâche relève d’une longue tradition qui a vu les architectes formés à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris transposer et développer un système d’évaluation en concurrence. Cette évaluation est fondamentale-ment publique, même si les procédures, majoritaire-ment aux mains de professionnels, suivent des règles précises, impliquant le respect de certains niveaux de confidentialité.

Dans le domaine de l’opinion publique, les concours d’architecture organisés par les architectes canto-naux, pour le compte et au nom des autorités, sont un objet de débat public par excellence. Les procédures choisies, les projets et les programmes eux-mêmes deviennent la matière du débat, à l’issue duquel les crédits sont validés ou non. Ce cheminement peut être lourd et compliqué, certains projets y succombent, d’autres finissent par s’imposer. C’est la règle dans un régime politique démocratique.

Certains cantons cherchent à court-circuiter ces mécanismes et à y substituer un système qui donne tout pouvoir à l’exécutif et à son administration, dès lors que le législatif a approuvé le programme et que le jury a choisi le projet. Ils découvriront les dérives et les complications qu’implique cette manière de faire.

Le canton de Vaud, lui, est un cas très particulier. Ses concours importants se déroulent normalement, la réalisation des projets en découle souvent, mais pas toujours, le débat public est large, il peut être virulent. Des parlementaires s’expriment, les positions s’af-frontent : normal. Mais l’architecte cantonal ne l’entend pas de cette oreille et le fait savoir de la plus curieuse des manières. Il y a peu, il a explicitement prétendu interdire à la revue Hochparterre de publier des articles sur les concours organisés dans le canton de Vaud et il a jugé bon de soumettre au moins un autre témoin, coupable d’avoir relayé et commenté cette nouvelle stupéfiante sur le réseau Facebook, à des pressions plus onctueuses, mais du même ordre.

De la loge1 qui autorise cette chronique, nous avons choisi :1° de reproduire in extenso l’article qui déplaît tant à

Monsieur Ventura,2° de lui rappeler cette prudence élémentaire en

matière de menaces qui consiste à s’en tenir à celles qu’on a le pouvoir de mettre à exécution…

Pierre Frey, historien de l’art

1 Comme chacun le sait, stalter & Waldorf officient depuis une loge de théâtre.2 service immeubles, patrimoine et logistique

statler et WalDorf

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Des surfaces vitrées plus grandes

Le nouveau système VEKa aRTLINE 82 permet de fabriquer des fenêtres en matière plastique dans une esthétique filigrane tout verre, en grande partie sans cadre. Il se distingue par un dormant qui dissimule de l’extérieur l’ouvrant sous-jacent et qui, par contre, peut être isolé en majeure partie par un sys-tème d’isolation périphérique. Par rapport à des systèmes de fenêtres traditionnels, il en résulte des contours très précis et des façades extérieures de grande surface servant un design puriste moderne. Même sans isolation, le système dispose de coefficients d’isolation excellents de U

f = 1,0 W (m2K) et opti-

mise en plus, grâce aux profilés seulement visibles côté pièce, l’efficacité lumineuse dans la pièce de vie. Grâce à l’isolation du dormant et à la forte réduction des pertes dues aux ponts de chaleur qui en découle, il est possible d’augmenter encore une fois le potentiel d’isolation du système pour le rapprocher nettement des valeurs de la maison passive, ce qui correspond à peu près au standard Minergie-P.

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La laine de pierre pour une construction sûre

On enregistre chaque jour en suisse plus d’une cinquan-taine d’incendies. selon l’association des établissements can-tonaux d’assurance incendie (aEaI), cela représente quelque 20 000 sinistres par année. Une partie au moins de la somme totale des dommages qui en résultent pourrait être évitée en utilisant des matériaux de construction non combustibles.

L’isolation thermique est un élément de construction des plus importants lorsque l’on considère la protection contre l’incendie, pour la simple raison que cette couche enveloppe tout le bâtiment. La fabrication de cette couche d’isolation est donc particulièrement pertinente. Les planificateurs et les maîtres d’ouvrage miseront sur la sécurité en optant pour la laine de pierre. Les matériaux isolants en laine de pierre sont en effet incombustibles et la laine de pierre reste stable de forme jusqu’à plus de mille degrés Celsius.

Les propriétés positives de la laine de pierre ainsi que les nombreuses possibilités d’utiliser ce matériau dans la construction sont présentées dans la brochure « Ne brûle pas ». Vous trouverez de plus amples informations sous brandschutz.flumroc.ch où vous pouvez également téléchar-ger la brochure.

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prodUits présEntés Les nouvelles sur les entreprises, produits et prestations se basent sur des informations fournies par les entreprises. La rédaction ne saurait être tenue responsable d’éventuelles erreurs ou imprécisions dans les textes ou photos qui lui sont communiqués. La rédaction se réserve le droit de raccourcir les textes.

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Marbrerie du bâtimentTaille et pose de pierres naturelles

Restauration, ravalement de Façades - Façades ventiléesDallages intérieurs et extérieurs - PiscinesSalle de bains - Plan de travail Cuisines

Escaliers sur mesures

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