04. Les invasions barbares - ac-grenoble.fr · Il fait la guerre aux autres Barbares et finit par...

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Les invasions barbares et l'installation des Francs en Gaule

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Les invasions barbares

et l'installation des

Francs en Gaule

LES INVASIONS BARBARES ET L'INSTALLATION DES FRANCS EN GAULE

■ En 406, les peuplades de la Germanie franchis-sent le Rhin. Pendant plus de quatre siècles, les Romains font régner la paix en Gaule. Aidés des Gaulois, ils empêchent les tribus qui vivent à l'est du Rhin, en Germanie, de fran-chir le fleuve pour envahir la Gaule. La Germanie est un pays au climat rigoureux, couvert de forêts et de marécages. Les Germains, qui y vivent, sont des Barbares à la haute taille, aux cheveux blonds; ils aiment par-dessus tout la guerre et le pillage. Ils voudraient bien s'installer dans la Gaule qui les attire par ses richesses et par son climat plus doux. Au cours de l'hiver, en 406, le froid est si rude que le Rhin est gelé. Les Barbares en profitent pour franchir le fleuve, et les Romains ne peuvent les arrêter.

En 406, les barbares Germains traversent le Rhin gelé.

I. AU Ve SIÈCLE, LA GAULE ROMAINE EST ENVAHIE PAR LES BARBARES.

Les tribus barbares s'avancent à travers la Gaule, pillant les riches maisons gallo-romaines, massacrant leurs occupants, in-cendiant les villes. Puis ils s'installent dans le pays : les Wisigoths en Aquitaine, les Burgondes dans la vallée de la Saône, les Alamans en Suisse et en Alsace, les Francs dans le nord de la France et la Belgique.

■ Les plus terribles des envahisseurs sont les Huns. Les Huns ne viennent pas de Germanie, mais de bien plus loin. Accourus du fond de l'Asie, ils brûlent tout sur leur passage. Leur chef, Attila, déclare avec orgueil : « Là où mon cheval a passé, l'herbe ne pousse plus. » « Les gens, raconte un écrivain, s'enfuient à la vue de leurs effroyables visages, saisis d'une mortelle épouvante. Leur teint est d'une horrible noirceur. Ils sont petits, agiles et passent plus de la moitié de leur vie à cheval, toujours armés de l'arc, la tête orgueilleusement dres-sée. Sous la figure de l'homme, ils vivent avec la cruauté des bêtes sauvages. » Attila incendie Metz et Reims, mais il n'ose attaquer Paris. Il ne parvient pas à prendre Orléans. Enfin, en 451, les autres Barbares, unis aux Gallo-Romains, attaquent les Huns dans les plaines de Champagne. Attila est vaincu et doit quitter la Gaule.

Les Huns

Attila

II. CLOVIS, CHEF DES FRANCS, DEVIENT LE MAITRE DE LA GAULE.

Clovis, devenu roi à 15 ans, a été acclamé par ses guerriers qui, selon la coutume des Francs, l'ont porté en triomphe sur un bouclier. Les Francs sont de rudes soldats, bien armés de l'épée et de la lance, mais, surtout de leur arme préférée la hache au manche court : la francisque, qu'ils lancent sur leurs ennemis au cours du combat. Clovis ne veut pas se contenter du Nord de la Gaule. Il fait la guerre aux autres Barbares et finit par conquérir tout le pays qui, à partir de ce moment, prend le nom de France. La civilisation gallo-romaine fait place à la barbarie. Les Francs aiment surtout la guerre et le pillage, et leur chef Clovis est particulièrement cruel et avide de richesses. Il n'hé-site pas à faire assassiner ses parents pour prendre leurs terres. Il écrit à Chloderic, un de ses parents : « Ton père est vieux, et s'il mourait, son royaume serait à toi, et je serais ton ami. » Alors, Chloderic fait tuer son père et invite Clovis à venir voir ses trésors. « Clovis envoie à Chloderic un messager, et pen-dant que Chloderic lui montre ses trésors, le messager lui fend le crave d'un coup de hache. Ainsi Clovis peut s'emparer des territoires et des trésors de son parent. » Les coutumes des Francs sont barbares : une de leurs lois, par exemple, punit d'une amende celui qui a arraché à quelqu'un une main, un pied, un oeil ou le nez. Seuls, au milieu de ce monde cruel, les évêques osent s'opposer aux Barbares et essaient de sauver la civilisation.

Clovis sur son pavois

Clovis comprend qu'il serait avantageux pour lui de pouvoir profiter de la grande influence qu'exercent les évêques. Vous savez comment il a essayé, mais en vain,de faire rendre à l'évêque saint Rémi le vase de Soissons. Il épouse une prin-cesse catholique, Clotilde et, quelques années plus tard, il se fait lui-même bap-tiser. Le pape et les évêques se réjouis-sent : le chef barbare va protéger l'Eglise. Ils recommandent aux populations de lui obéir, et Clovis devient vraiment le maître de toute la Gaule.

L'évèque Rémi, Clovis et le guerrier qui brise le vase de Soissons.

Le baptême de Clovis (496)

■ Clovis parvient à se concilier les évêques.

■ Clovis, devenu roi en 481, entraîne les Francs à la conquête de la Gaule.

III. AU TEMPS DES SUCCESSEURS DE CLOVIS, LA VIE EN FRANCE EST TRÈS DURE. Les paysans vivent dans la peur continuelle. Ils entourent leurs fermes de palissades pour se protéger et ils construisent des tours pour faire le guet. On ne sait plus tailler la pierre : toutes les construc-tions de cette époque sont en bois et il n'en reste rien aujourd'hui.

Avec Clovis, les Francs vont conquérir le royaume de Syagrius.

Village mérovingien reconstitué près de

Reims.

■ En 732, les Arabes sont vaincus à Poitiers. Quand les deux armées se rencontrent, elles s'observent d'abord pendant sept jours, sans oser s'at-taquer. Le huitième jour, les Arabes se précipitent furieusement sur les Francs, de toute la vitesse de leurs chevaux. Mais les Francs, bien commandés par Charles Martel, repoussent toutes les attaques. Finalement, les Arabes sont obligés de battre en retraite : la France est sauvée de l'invasion.

■ Les successeurs de Clovis sont cruels et paresseux. Leur histoire n'est qu'une horrible suite de guerres et d'assassi-nats. Parmi eux, seul Dagobert a laissé le souvenir d'un bon roi. Les derniers successeurs de Clovis ne se donnent même plus la peine de faire leur métier de roi. Ils se font promener, couchés sur des chars que des boeufs tirent lentement; ce sont des rois fainéants. Ils ont un homme de confiance qui les remplace dans toutes leurs fonctions : ce personnage, qui prend de plus en plus d'importance, est le maire du palais. C'est dans cette situa-tion que de nouveaux envahisseurs, les Arabes, pénètrent en France.

Un roi fainéant sur son char.

■ L'invasion des Arabes menace la France. Ces envahisseurs, venus d'Arabie, à l'est de l'Afrique, ont d'abord conquis toute la côte nord de l'Afrique, puis toute l'Espagne. En 732, ils franchissent les Pyrénées, prennent Bordeaux et se dirigent vers le nord. Montés sur de petits chevaux rapides, armés de sabres recourbés et de boucliers ronds, leurs charges sont irrésistibles. Le roi franc de cette époque laisse le maire du palais, Charles Martel, organiser la défense du pays. A la tête de l'armée franque, Charles Martel s'avance vers le sud, à la rencontre des Arabes.

Les Arabes progressent vers le Nord. Charge de la cavalerie arabe. Charles Martel est alerté.

Bataille de Poitiers (732)

Après la victoire de Poi-tiers, le roi fainéant est chassé de son palais et le fils de Charles Martel, Pépin le Bref, devient roi de France.

Pépin le Bref, fils de Charles Martel et père de Char-

lemagne.