012 Caractéristiques des suicidants dans un service d’urgences. A partir d’un registre sur 1 an...

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Urgences psychiatriques 010 LE SYNDROME D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL EN ANESTHÉSIE RÉANIMATION ET EN MÉDECINE D’URGENCE A. Guartite (1), H. Kamoum (1), A. Maaroufi (2), H. Louardi (1), S. Tahiri (2) (1) Département d’anesthésie réanimation urgence, CHU Ibn Rochd, Casablanca, (2) Laboratoire de biostatistique, Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Introduction : Le burnout est un syndrome d’épuisement physique et émotionnel qui conduit au développement d’une image de soi inadé- quate, d’attitudes négatives au travail avec une perte d’intérêt et de sentiment pour le patient JAAPA (15) 3, 2002. Cette étude a pour objectif principal de déterminer la prévalence du burnout et les facteurs influant sur son niveau, dans une population de médecins et infirmiers des services de réanimation et des urgences. Matériel et méthodes : C’est une étude exhaustive transversale à visée descriptive des médecins et des infirmiers diplômés d’état du départe- ment d’anesthésie réanimation et des urgences. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire auto administré. Il comprenait une version adaptée du Maslash burnout inventory, des variables socio- démographiques, des variables professionnelles ainsi que des variables portant sur les conséquences cliniques et organisationnelles du stress professionnel. Résultats : Cent soixante dix questionnaires ont été distribués (taux de réponse = 69 %). La moyenne d’âge de la population était de 34 + 8 ans, 53 % était de sexe féminin, 56 % était mariés et 40 % célibataires, 49 % n’avaient pas d’enfants et 34 % avaient 1 à 2 enfants. Le niveau du bunout était élevé chez 20,5 % du personnel et moyen chez 76 % de la population. Quatre vingt neuf pour cent avaient un niveau moyen à élevé d’épuisement émotionnel, 73 % des soignants avaient un niveau moyen à élevé de dépersonnalisation des soins et 64,5 % avaient un niveau moyen à élevé de manque de sentiment d’accomplissement professionnel. Quarante cinq pour cent des soignants ont déclaré souf- frir d’une dépression secondaire au stress professionnel. Les facteurs sociodémographiques et professionnels associés au niveau du burnout étaient l’âge, le service d’exercice et le statut professionnel. Discussion : Les résultats observés font partie des plus haut niveaux de burnout décrits dans la littérature. Les conséquences cliniques et orga- nisationnelles du burnout révélées par notre étude ont été importantes. Le développement d’une stratégie de prévention, des interventions spé- cifiques et une prise en charge précoce du burnout paraissent nécessai- res. 011 ENQUÊTE SUR LES PSYCHOTRAUMATISMES DES ÉQUIPES SOIGNANTES D’UN SMUR C. Rouanet, M.L. Devaud, M. Sumiya, F.X. Duchâteau, C. Chollet, S. Dileseigres, A. Ricard-Hibon, J. Marty SMUR, Hôpital Beaujon, Clichy. Introduction : A la suite d’interventions ressenties comme traumati- santes dans notre SMUR, nous avons évalué leurs impacts psychologi- ques sur les équipes et les moyens disponibles pour faire face à ces situations. Méthode : En octobre 2003, un questionnaire anonyme a été proposé à tout le personnel participant aux interventions du SMUR. Les paramè- tres recueillis étaient : les données démographiques, la typologie des expériences traumatisantes, leurs retentissements et les réactions, le recours éventuel à une aide. Résultats : 100 % des questionnaires ont été recueillis (n = 40). La répartition par tranche d’âge était : moins de 30 ans : 40 % (n = 16) ; 30 à 35 ans : 50 % (n = 20) ; 36 à 40 : 2 % (n = 1) ; plus de 40 ans : 8 % (n = 3). Le sex-ratio était de 27H/13F. Les médecins représentaient 60 % des effectifs (n = 24), les infirmiers 15 % (n = 6) et les ambulanciers 25 % (n = 10). 75 % des personnes interrogées déclarent avoir vécu une expérience difficile du point de vue psychologique (n = 30). Ce pour- centage atteint 100 % au-delà de 6 ans d’ancienneté (n = 11). Les éléments identifiés comme traumatisants étaient les interventions impli- quant des enfants dans 63 % des cas (n = 19), le nombre important de victimes dans 30 % des cas (n = 10), les brûlures dans 33 % des cas (n = 10) et les accidents de la voie publique dans 37 % des cas (n = 11). Sur le plan émotionnel, le sentiment d’impuissance est mentionné dans 53 % des cas (n = 17) et l’incapacité à soigner dans 33 % des cas (n = 10). Un retentissement a été observé chez 80 % des personnes traumatisées (n = 24). Il se traduit par une reviviscence dans 75 % des cas (n = 18), des perturbations des relations familiales dans 42 % des cas (n = 10) et des troubles du sommeil dans 37 % des cas (n = 9). Il a duré moins de 7 jours dans 45 % des cas (n = 10) et moins d’un mois dans 75 % des cas (n = 15). 100 % des personnes ont réagi en parlant de leur intervention sans réelle verbalisation et dans 70 % des cas ce fut avec le reste de l’équipe (n = 31). La cellule d’urgence médico- psychologique (CUMP) n’a été contactée que dans 13 % des cas et trop tardivement selon les bénéficiaires (n = 4). Les modalités de déclenche- ment ne sont connues que par 30 % du personnel (n = 12). Conclusion : Notre pratique expose au psychotraumatisme de façon importante et son retentissement est fréquent. Verbaliser ses émotions reste difficile pour l’ensemble du personnel. La CUMP doit constituer une aide rapide, son accès doit être facilité grâce à une procédure interne au service connue de tous. 012 CARACTÉRISTIQUES DES SUICIDANTS DANS UN SERVICE D’URGENCES. A PARTIR D’UN REGISTRE SUR 1 AN DANS UN CENTRE HOSPITALIER GÉNÉRAL F. Molin, L. Scala, W. El-Achkar, M. Leclercq, J. Caron, A.E. Dubart Services Urgences Smur, Centre Hospitalier Bethune. Introduction : La prise en charge du patient suicidant aux urgences fait l’objet de recommandations officielles (ANAES). Notre SAU fait partie d’un centre hospitalier général, dépourvu d’un secteur psychiatrique. Dans le cadre de la psychiatrie de liaison, une consultation spécialisée est assurée 5 jours sur 7. Nous avons réalisé un registre de ces patients afin d’établir leurs caractéristiques et ensuite de pouvoir améliorer l’organisation interne. Méthodes : Registre prospectif du 01/01/2002 au 31/12/2002 de tous les patients admis dans le service pour tentative d’autolyse avec une fiche de recueil spécifique. Notre base de données comportait les infor- mations suivantes : sexe, âge, types d’intervenants, orientation, réci- dive. Résultats : 985 patients ont été pris en charge, on retrouve une prédo- minance féminine 56 % vs 44 %. La population est jeune, l’âge moyen est de 33 + 6 ans. 159 (16 %) ont moins de 20 ans, et 692 (70 %) moins de 50 ans. 635 (65 %) patients ont bénéficié d’un entretien avec l’infir- mière psychiatrique, 496 (50 %) ont eu une consultation avec un méde- cin psychiatre. 248 (25 %) ont été transférés secondairement dans un service de psychiatrique dont 25 % sous contrainte. 46 (5 %) ont été admis dans un service de médecine dont 19 (2 %) en réanimation. 20 % des patients sont sortis du service avec un Rendez-vous programmé dans une structure extra hospitalière. Parmi tous les patients 390 (40 %) étaient des récidivistes. 4 patients (0,4 %) sont décédés. Conclusion : Le nombre de patients bénéficiant d’un consultation spé- cialisée au sein du SAU reste beaucoup trop faible, ce qui peut en partie JEUR, 2004, 17, 1S11-1S14 © Masson, Paris, 2004

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Urgences psychiatriques

010

LE SYNDROME D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNELEN ANESTHÉSIE RÉANIMATION ET EN MÉDECINED’URGENCE

A. Guartite (1), H. Kamoum (1), A. Maaroufi (2),H. Louardi (1), S. Tahiri (2)

(1) Département d’anesthésie réanimation urgence, CHUIbn Rochd, Casablanca, (2) Laboratoire de biostatistique,Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca.

Introduction : Le burnout est un syndrome d’épuisement physique etémotionnel qui conduit au développement d’une image de soi inadé-quate, d’attitudes négatives au travail avec une perte d’intérêt et desentiment pour le patient JAAPA (15) 3, 2002.Cette étude a pour objectif principal de déterminer la prévalence duburnout et les facteurs influant sur son niveau, dans une population demédecins et infirmiers des services de réanimation et des urgences.Matériel et méthodes : C’est une étude exhaustive transversale à viséedescriptive des médecins et des infirmiers diplômés d’état du départe-ment d’anesthésie réanimation et des urgences. Les données ont étérecueillies à l’aide d’un questionnaire auto administré. Il comprenaitune version adaptée du Maslash burnout inventory, des variables socio-démographiques, des variables professionnelles ainsi que des variablesportant sur les conséquences cliniques et organisationnelles du stressprofessionnel.Résultats : Cent soixante dix questionnaires ont été distribués (taux deréponse = 69 %). La moyenne d’âge de la population était de 34 + 8 ans,53 % était de sexe féminin, 56 % était mariés et 40 % célibataires, 49 %n’avaient pas d’enfants et 34 % avaient 1 à 2 enfants. Le niveau dubunout était élevé chez 20,5 % du personnel et moyen chez 76 % de lapopulation. Quatre vingt neuf pour cent avaient un niveau moyen àélevé d’épuisement émotionnel, 73 % des soignants avaient un niveaumoyen à élevé de dépersonnalisation des soins et 64,5 % avaient unniveau moyen à élevé de manque de sentiment d’accomplissementprofessionnel. Quarante cinq pour cent des soignants ont déclaré souf-frir d’une dépression secondaire au stress professionnel. Les facteurssociodémographiques et professionnels associés au niveau du burnoutétaient l’âge, le service d’exercice et le statut professionnel.Discussion : Les résultats observés font partie des plus haut niveaux deburnout décrits dans la littérature. Les conséquences cliniques et orga-nisationnelles du burnout révélées par notre étude ont été importantes.Le développement d’une stratégie de prévention, des interventions spé-cifiques et une prise en charge précoce du burnout paraissent nécessai-res.

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ENQUÊTE SUR LES PSYCHOTRAUMATISMES DESÉQUIPES SOIGNANTES D’UN SMUR

C. Rouanet, M.L. Devaud, M. Sumiya, F.X. Duchâteau,C. Chollet, S. Dileseigres, A. Ricard-Hibon, J. Marty

SMUR, Hôpital Beaujon, Clichy.

Introduction : A la suite d’interventions ressenties comme traumati-santes dans notre SMUR, nous avons évalué leurs impacts psychologi-ques sur les équipes et les moyens disponibles pour faire face à cessituations.Méthode : En octobre 2003, un questionnaire anonyme a été proposé àtout le personnel participant aux interventions du SMUR. Les paramè-tres recueillis étaient : les données démographiques, la typologie desexpériences traumatisantes, leurs retentissements et les réactions, lerecours éventuel à une aide.

Résultats : 100 % des questionnaires ont été recueillis (n = 40). Larépartition par tranche d’âge était : moins de 30 ans : 40 % (n = 16) ; 30à 35 ans : 50 % (n = 20) ; 36 à 40 : 2 % (n = 1) ; plus de 40 ans : 8 % (n= 3). Le sex-ratio était de 27H/13F. Les médecins représentaient 60 %des effectifs (n = 24), les infirmiers 15 % (n = 6) et les ambulanciers25 % (n = 10). 75 % des personnes interrogées déclarent avoir vécu uneexpérience difficile du point de vue psychologique (n = 30). Ce pour-centage atteint 100 % au-delà de 6 ans d’ancienneté (n = 11). Leséléments identifiés comme traumatisants étaient les interventions impli-quant des enfants dans 63 % des cas (n = 19), le nombre important devictimes dans 30 % des cas (n = 10), les brûlures dans 33 % des cas(n = 10) et les accidents de la voie publique dans 37 % des cas (n = 11).Sur le plan émotionnel, le sentiment d’impuissance est mentionné dans53 % des cas (n = 17) et l’incapacité à soigner dans 33 % des cas(n = 10). Un retentissement a été observé chez 80 % des personnestraumatisées (n = 24). Il se traduit par une reviviscence dans 75 % descas (n = 18), des perturbations des relations familiales dans 42 % descas (n = 10) et des troubles du sommeil dans 37 % des cas (n = 9). Il aduré moins de 7 jours dans 45 % des cas (n = 10) et moins d’un moisdans 75 % des cas (n = 15). 100 % des personnes ont réagi en parlant deleur intervention sans réelle verbalisation et dans 70 % des cas ce futavec le reste de l’équipe (n = 31). La cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) n’a été contactée que dans 13 % des cas et troptardivement selon les bénéficiaires (n = 4). Les modalités de déclenche-ment ne sont connues que par 30 % du personnel (n = 12).Conclusion : Notre pratique expose au psychotraumatisme de façonimportante et son retentissement est fréquent. Verbaliser ses émotionsreste difficile pour l’ensemble du personnel. La CUMP doit constituerune aide rapide, son accès doit être facilité grâce à une procédureinterne au service connue de tous.

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CARACTÉRISTIQUES DES SUICIDANTS DANS UNSERVICE D’URGENCES. A PARTIR D’UN REGISTRESUR 1 AN DANS UN CENTRE HOSPITALIERGÉNÉRAL

F. Molin, L. Scala, W. El-Achkar, M. Leclercq, J. Caron,A.E. Dubart

Services Urgences Smur, Centre Hospitalier Bethune.

Introduction : La prise en charge du patient suicidant aux urgences faitl’objet de recommandations officielles (ANAES). Notre SAU fait partied’un centre hospitalier général, dépourvu d’un secteur psychiatrique.Dans le cadre de la psychiatrie de liaison, une consultation spécialiséeest assurée 5 jours sur 7. Nous avons réalisé un registre de ces patientsafin d’établir leurs caractéristiques et ensuite de pouvoir améliorerl’organisation interne.Méthodes : Registre prospectif du 01/01/2002 au 31/12/2002 de tousles patients admis dans le service pour tentative d’autolyse avec unefiche de recueil spécifique. Notre base de données comportait les infor-mations suivantes : sexe, âge, types d’intervenants, orientation, réci-dive.Résultats : 985 patients ont été pris en charge, on retrouve une prédo-minance féminine 56 % vs 44 %. La population est jeune, l’âge moyenest de 33 + 6 ans. 159 (16 %) ont moins de 20 ans, et 692 (70 %) moinsde 50 ans. 635 (65 %) patients ont bénéficié d’un entretien avec l’infir-mière psychiatrique, 496 (50 %) ont eu une consultation avec un méde-cin psychiatre. 248 (25 %) ont été transférés secondairement dans unservice de psychiatrique dont 25 % sous contrainte. 46 (5 %) ont étéadmis dans un service de médecine dont 19 (2 %) en réanimation. 20 %des patients sont sortis du service avec un Rendez-vous programmédans une structure extra hospitalière. Parmi tous les patients 390 (40 %)étaient des récidivistes. 4 patients (0,4 %) sont décédés.Conclusion : Le nombre de patients bénéficiant d’un consultation spé-cialisée au sein du SAU reste beaucoup trop faible, ce qui peut en partie

JEUR, 2004, 17, 1S11-1S14 ©Masson, Paris, 2004

expliquer le nombre trop important d’hospitalisations sous contraintepar rapport aux recommandations ANAES. Il est impératif d’établir desliaisons plus étroites avec les psychiatres de secteur, d’établir des procé-dures de prise en charge et d’organiser un suivi extra hospitalier quasisystématique en cas de sortie du SAU.

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PRISE EN CHARGE DES SUICIDANTS AUXURGENCES : RÉSULTAT D’UN AUDIT SUR 100PATIENTS CONSÉCUTIFS

N. Attard, P. Alfonsi, J. Moraly, S. Nouvellet, L. Glaser,M. Alazia

Urgences, CHU Sainte Marguerite (AP-HM), Marseille.

Introduction : Les tentatives de suicide (TS) sont fréquentes et laqualité de prise en charge est inégale aux urgences. Le but de cette étudeest de présenter les résultats d’un audit sur cette population.Méthode : Une grille d’évaluation éditée par l’ANAES a été appliquéerétrospectivement sur 100 dossiers. Les 16 critères retenus comprenai-ent la qualité de la prise en charge somatique et psychiatrique auxurgences.Résultats : 71 F et 29 H ont été recensés, d’âge moyen 39 ans ? 12,89patients ont séjourné moins de 24 h aux urgences et 68 sont rentrés àleur domicile. Dans 88 %, l’utilisation de médicaments était retrouvée,associée à de l’alcool pour 30 patients. Des antécédents psychiatriquesétaient notés dans 73 %. L’analyse des 16 critères fait ressortir : 1) despoints négatifs : dans 73 % le psychiatre ne reçoit, ni la famille, ni lesproches pendant l’hospitalisation ; dans 88 % l’évaluation de la situa-tion sociale n’est pas faite. Dans 1 cas sur 2, aucun contact n’est établiavec les médecins traitants et dans 40 % aucun rendez-vous ultérieurn’a été pris avec un psychiatre. Aucun compte rendu d’hospitalisationn’a été adressé au médecin traitant. Seulement 1 patient a reçu lescoordonnées écrites d’une structure d’accueil 24 h/24 h. 2) Des pointspositifs : tous les patients ont eu un examen somatique initialement,l’entretien avec un psychiatre a été possible dans 95 % des cas dans les24 h qui ont suivi l’admission dans un bureau où la confidentialité a étérespectée. La répétition des entretiens n’a pu être réalisée qu’une foissur 3 en raison de la courte durée d’hospitalisation. Le risque de réci-dive suicidaire a été systématiquement évalué et l’hospitalisation s’estfaite dans un service approprié à la poursuite des soins médico-psychologiques (UHCD). Dans 98 %, un médecin senior a coordonnéles évaluations et les décisions pendant l’hospitalisation.Conclusion : Cet audit a révélé des lacunes concernant les rencontresde la famille et des proches du patient avec le psychiatre, l’évaluation dela situation sociale et les relations écrites et téléphoniques avec lesmédecins traitants. Après concertation avec les différents partenairesconcernés par la prise en charge du suicidant, un plan d’amélioration aété proposé.

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QUEL EST LE PROFIL CLINIQUE ET TOXIQUE DESPATIENTS ADMIS DANS L’UNITÉ D’HOSPITALISA-TION DE COURTE DURÉE (UHCD) POUR TENTATIVEDE SUICIDE ?

V. Hubin, F. Feye, F. Verschuren, J. Morelle, P. Hantson,E. Vermeiren, M.S. Reynaert, F. Thys

Service des Urgences, Cliniques Universitaires Saint-Luc, Université Catholique de Louvain (UCL), Bruxelles,Belgique.

Introduction : Les admissions pour une tentative de suicide par intoxi-cation médicamenteuse (TSM) nécessitent une prise en charge médicalerapide avec évaluation des complications potentielles. En l’absence decritères de gravité imposant l’admission en réanimation, la plupart desces patients sont admis pour surveillance à l’UHCD avec une prise encharge médico-psychiatrique intégrée. L’analyse du profil clinique ettoxique s’impose pour en optimaliser l’utilisation.

Méthode : Etude rétrospective (fév.02 à fév.03) dans laquelle lespatients ayant effectué une TSM et ayant séjourné à l’UHCD ont étéinclus.Résultats : 156 patients (36,9 ans ± 13,8 ans) ont été inclus. Cettecohorte (essentiellement féminine (69 %)) séjourne à l’UHCD moins de24 heures (moyenne 16 h 44 m). Les toxiques utilisés sont principale-ment les benzodiazépines (60,9 %), l’alcool (41,66 %), les substancesbasiques (32,05 %) et les anti-dépresseurs (26,92 %). L’intoxication auparacétamol représente 12,18 %. Dans 35,9 % de notre échantillon, 2toxiques et dans 23,71 %, 3 toxiques de groupes différents sont ingéréssimultanément. Tous les patients bénéficient d’un examen clinique,d’une prise de sang et d’une consultation psychiatrique. 76,3 % despatients sont perfusés durant leur séjour à l’UHCD et 17,95 % aurontune prise de sang de contrôle.Après leur séjour à l’UHCD, 83,28 % des patients rentrent à domiciledont 32 % seront revus en consultation psychiatrique « post-crisis ».Conclusions : Le profil clinique de ces patients (6,12 % de l’UHCD)correspond à une population relativement jeune, féminine et l’intoxica-tion avec plusieurs toxiques est fréquente. L’évolution est favorabled’un point de vue toxicologique. L’UHCD permet une surveillanceadéquate et facilite la prise en charge psychiatrique de ce type depatients. Des protocoles locaux de prise en charge sont nécessaire pouroptimaliser cette interaction.

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DEVENIR À 6 MOIS DE 235 TENTATIVES DE SUICIDE(TS) PAR INTOXICATION MÉDICAMENTEUSEVOLONTAIRE (IMV)

J.J. Gardère (1), A. Lasfar (1), S. Forzan (2), H. Cherifi(1), I. Faure (1), E. Fiévet (1), M. Boisvert (1), S. Gracia(1)

(1) Service des urgences, Hôpital Saint-André, Bordeaux,(2) Service des urgences, Hôpital Charles Perrens, Bor-deaux.

Objectif : Evaluer le devenir à 6 mois des patients admis pour TS parIMV dans un SAU adulte et essayer de mettre en évidence des facteursde risque de récidive.Méthode : Enquête prospective incluant tous les patients admis pourTS par IMV pendant la période du 17 janvier au 17 mars 2002. A 6mois, un des auteurs a essayé d’obtenir des informations sur l’évolutiondes patients en les joignant au téléphone ou en contactant leur médecintraitant ou leur psychiatre.Résultats : 235 patients ont été inclus : 175 femmes et 60 hommes. 114ont déjà fait une IMV (49 %). 135 (57 %) sont suivis pour dépression.47 sont dépendants de l’alcool (20 %). 14 ont été victimes d’abus sexuel(6 %). 16 ont des troubles du comportement alimentaire (7 %).Après passage au SAU, 69 retournent à domicile (29 %), 100 sonthospitalisés à l’UHCD (43 %), 15 en réanimation (6 %), 41 en psychia-trie (17 %) dont 6 en hospitalisation à la demande d’un tiers, 6 sortentcontre avis médical (3 %), 3 fuguent et 1 est décédée. Tous les patientsont été vus par un psychiatre, sauf ceux qui ont fugué et certains de ceuxqui sont sortis contre avis médical.A 6 mois, des informations ont pu être obtenues pour 157 patients(67 %) : par contact direct pour 64 (27 %), par l’intermédiaire d’unmédecin pour 93 (40 %). 26 d’entre eux ont fait une nouvelle TS parIMV (17 %). 2 se sont suicidés par IMV. 75 sont suivis par un psychia-tre (48 %). 89 prennent un traitement psychotrope (57 %) dont 55 unantidépresseur (35 %), 66 un anxiolytique (42 %) et 22 un neurolepti-que (14 %).La comparaison des 26 patients ayant refait une IMV avec les 129autres patients sur lesquels on a obtenu des informations met en évi-dence la plus grande fréquence des éléments suivants : chômage ouRMI (50 % vs 17 %, p < 0,01), solitude (38 % vs 22 %, p = 0,05),antécédent de TS (77 % vs 54 %, p < 0,05), antécédent d’abus sexuel(23 % vs 6 %, p < 0,01), dépendance à l’alcool (35 % vs 18 %,p = 0,05). Sur les 3 patients ayant fugué, 1 est perdu de vue, les 2 autresont refait une IMV. Parmi ceux qui ont récidivé, 68 % étaient suivis parun psychiatre contre 57 % de ceux qui n’ont pas récidivé (NS).Conclusion : La population étudiée est comparable à celles des autresséries publiées. Nos résultats confirment la gravité de cette pathologie.

1S12 URGENCES 2004