01.12.11_LExpansion_Mon année de patron globe-trotteur_DLM

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˙ 128 DÉCEMBRE 2011 | WWW.LEXPANSION.COM P e rso aventure A ÉROPORT D’HANOI, le 29 août 2010. Mon pro- jet de quinqua se réa- lise avec un an de re- tard. J’avais décidé de prendre une année sabbatique pour mes 50 ans, fin 2009, afin de voyager à travers le monde. Je me suis fixé une mission utile à Fi- nancière de l’Echiquier, la société de gestion d’actifs que j’ai créée il y a vingt ans : évaluer sur le terrain les pays d’avenir pour un investis- seur européen classique. Mais la crise des subprimes et des pro- blèmes de santé m’ont fait re- pousser le départ d’un an. Vietnam, Cambodge, Laos : nous commençons, avec ma compagne, notre périple par ce que les Fran- çais appelaient l’Indochine. Pour- quoi ? Parce que c’est déjà l’Asie et pas encore la Chine, de vrais pays en cours de développement. Une immersion longue – un mois au Vietnam –, des rencontres avec des financiers, des entrepreneurs, des commerçants… Dans le delta du Mékong, je croise Mi, un boat peo- ple qui, après avoir fait fortune au Canada, revient à l’endroit d’où il était parti pour y créer une entre- prise de produits chimiques. Nos échanges apportent des réponses à des questions que je me pose sans doute maladroitement : « Si tu re- commences aujourd’hui, tu fais quoi? » L’exercice de la page blanche, tellement utile dans no- tre métier d’investisseur. A Paris, j’ai donné les clés de l’en- treprise à Stéphane Toullieux, no- tre directeur général depuis cinq ans, et à Christian Gueugnier, mon associé historique dans notre hol- ding Weber. Je n’ai pas particuliè- rement prévenu nos clients. Cela fait plusieurs années que la ges- tion ne repose plus sur mes seules épaules, car la méthode que j’ai mise en place est largement partagée par les gérants et par les analystes. J’assume pleinement mon rôle de président, qui consiste surtout à motiver l’équipe de gestion et à entretenir l’état d’esprit et la culture de l’entreprise. En Chine, l’envie de gagner s’exprime partout Je suis devenu au fil des ans un poil à gratter, et je ne suis plus ce- lui qui décide de vendre Danone ou d’acheter Air liquide. Surtout, je veux prouver à tous que l’entre- prise peut se développer sans la présence quotidienne de son fon- dateur. Petite sécurité technolo- gique : un BlackBerry pour recevoir courriels et SMS exclusivement. Choc de la Chine, du camping dans le désert du Taklamakan à la pollution de Pékin. Une densité culturelle, géographique et indus- trielle animée par cette envie de gagner qui s’exprime partout. Un mois et demi d’immersion, d’échanges et de rencontres qui font naître de drôles de question- nements : assiste-t-on à la nais- sance du meilleur capitalisme du monde, le capitalisme encadré ? Mais déjà une conviction : ce pays continent possède tous les atouts pour continuer sa croissance au-delà des trente ans « glorieux » qu’il vient de connaître. En janvier, je reviens en France pour la traditionnelle présenta- tion de notre stratégie d’investis- BOLIVIE. Excursion sur l’Altiplano, riche en minerais et métaux – notamment le précieux lithium. A 51 ans, Didier Le Menestrel, président de la société de gestion Financière de l’Echiquier, a voyagé une année durant pour se confronter à l’inconnu mais aussi pour nourrir la stratégie de son entreprise. Mon année de patron globe-trotteur PHOTOS : DR

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A51ans,Didier LeMenestrel, présidentdela sociétédegestion Financièrede l’Echiquier,a voyagéuneannée durantpour seconfronterà l’inconnumais aussipournourrir lastratégie desonentreprise. Perso 128 DÉCEMBRE 2011 | WWW.LEXPANSION.COM BOLIVIE.Excursionsurl’Altiplano,richeenmineraisetmétaux–notammentleprécieuxlithium. P H OTO S : D R

Transcript of 01.12.11_LExpansion_Mon année de patron globe-trotteur_DLM

CANADA

ARGENTINE

ILE DEPÂQUES

VIETNAMLAOS

CAMBODGE

MALAISIE

BIRMANIE

CHINE

JAPON

HONGKONG

AUSTRALIE

NOUVELLE-ZÉLANDE

ESPAGNE

CHILI

BOLIVIE

C

sement. Jenourrismonallocutionde mon expérience : je suis unvoyageur intervenant, maisd’abord un intervenant. Ensuite,direction l’Océanie et une Nou-velle-Zélande vue comme ungrand parc naturel. Pas d’enjeupour moi. Trop calme. Sauf letremblementde terredu22 février2011àChristchurch.Lepremierdenotrepériple.Le second, ce seraauJapon. Nous sommes depuis unejournée à Tokyo quand se dé-clenche le séismequi provoque lacatastrophe de Fukushima. Deuxminutes très longues à la sortie dumagasin Sega, dans le quartierd’Akihabara : tout s’arrête, les voi-tures s’immobilisent, un silenceglaçant. On n’entend que le bruit

des feuxde circulation. Solidaireset attentifs, les Japonais viennentspontanément nous rassurer.Je reviens en France pour le sé-

minaire de printemps que nousorganisons à Chamonix avec les80 membres de l’entreprise. Im-pressioncurieuse : lesnouveauxem-bauchés ne savent pas qui je suis.Défi intéressant : cela m’oblige àm’imposer par le fond et non parle titre. En juin, nous célébrons lesvingt ans de Financière de l’Echi-quier; 1600personnes sont reçuesaumuséedesArts forains, à Paris.Unegrande réussite, d’autant plusagréable que cette fois-ci j’ai laissécarte blanche à l’équipe.Enroutepour l’AmériqueduSud.

Il s’est passédix ansdepuis la ban-

queroute de l’Argentine, l’argentne circule toujours pas, et pour-tant ça marche. L’Europe finira-t-elle comme l’Argentinede2000?Autrequestionendécouvrant l’Al-tiplano : laBolivie, richede sesmi-nerais et de ses matières pre-mières, peut-elledevenirunenou-velle frontière boursière, à l’imagede son voisin péruvien?Impossiblederésisteràlatentation

de l’îledePâques.Etre tout auboutde tout et aumilieu de nulle part,mais aussi au cœurd’une riche ci-vilisation née et disparue sur unterritoire minuscule.

Une aventure personnelle,pas égoïstePendant l’été, après lesdeuxcoupsdeventduprintemps, lesmarchésfinanciers subissentune forte tem-pête. Jen’aipas l’ombred’undoute,je dois rentrer à Paris. Personnene comprend ce qui se passe, moinonplus. Je trouve la réponse à laquestionque jemeposais àTokyolors du tremblement de terre : lesévénements extérieurs peuventm’inciter à bousculer mes enviespersonnelles. Le sens des respon-sabilités, sûrement…Quand le temps se calme, nous

avons prévu de terminer notrevoyageen faisant ladeuxièmepar-tie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui avaitmarquéledébutdemonannéeoff. Labou-cle est bouclée.Tout nous semble loin, l’avant et

l’aprèsde ce voyage au long cours.Heureusement,nousnoussommesastreints à un compte rendu quo-tidien de nos pérégrinations. Plu-sieurs centaines de pages dontnous allons faire un livre. Justepour nous et pour nos proches,afindepartageruneaventurevrai-mentpersonnelle,mais surtoutpaségoïste. Vivement les prochainsvoyages d’investigation pour par-tager ces découvertes avec toutel’équipe : le centredumondeabas-culévers l’Asieet l’hémisphèreSud,l’avenir de nos gestions s’écrit àdesmilliersdekilomètresdeParis.C’est bien!zDIDIER LE MENESTREL,

AVEC CHRISTIAN DAVID

Vade-mecumdu bossvoyageur«S’avouer que nuln’est indispensable.»

«Configurer l’entre-prise pour qu’ellevive sans vous. »

«Avoir de bonsassociés et leur faireconfiance.»

«S’attacher àdécouvrir lemondedont on entendparler et que l’on neconnaît pas. »

«Se fier à son instinctet aux rencontrespour avancer sansprogramme.»

«Seprouverque l’on peut vivredemanièredifférente. »

«Ne pas se prendrepour Jim Rogers,cofondateur du fondsd’investissementQuantum, qui aparcouru desdizaines demilliersde kilomètres àmotoenChine dans lesannées 90, pourcomprendre lepays.»

«Lire JimRogers etNicolas Bouvier,surtout enAsie. »

WWW.LEXPANSION.COM | DÉCEMBRE 2011 129

CHINE. Sur les quais du port de YangShan, extension en eauxprofondes du port de Shanghai, le plus important du monde.

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128 DÉCEMBRE 2011 | WWW.LEXPANSION.COM

Perso aventure

AÉROPORT D’HANOI, le29 août 2010.Monpro-jet de quinqua se réa-lise avec un an de re-tard. J’avais décidé de

prendre une année sabbatiquepourmes 50 ans, fin 2009, afin devoyager à travers lemonde. Jemesuis fixé une mission utile à Fi-nancière de l’Echiquier, la sociétéde gestion d’actifs que j’ai créée ily a vingt ans : évaluer sur le terrainles pays d’avenir pourun investis-seur européen classique. Mais lacrise des subprimes et des pro-blèmes de santé m’ont fait re-pousser le départ d’un an.Vietnam,Cambodge,Laos : nous

commençons, avecmacompagne,notre périple par ce que les Fran-çais appelaient l’Indochine. Pour-

quoi? Parce que c’est déjà l’Asie etpas encore la Chine, de vrais paysen cours de développement. Uneimmersion longue – un mois auVietnam –, des rencontres avecdesfinanciers, des entrepreneurs,descommerçants…Dans ledeltaduMékong, je croiseMi, unboatpeo-ple qui, après avoir fait fortune auCanada, revient à l’endroit d’où ilétait parti pour y créer une entre-prise de produits chimiques. Noséchanges apportent des réponsesàdesquestionsque jemeposesansdoutemaladroitement : « Si tu re-commences aujourd’hui, tu faisquoi ? » L’exercice de la pageblanche, tellement utile dans no-tre métier d’investisseur.AParis, j’ai donné les clésde l’en-

treprise àStéphaneToullieux, no-

tre directeur général depuis cinqans, et àChristianGueugnier,monassocié historiquedansnotrehol-dingWeber. Jen’ai pas particuliè-rement prévenu nos clients. Celafait plusieurs années que la ges-tionne reposeplus surmes seulesépaules, car la méthode que j’aimiseenplaceest largementpartagéepar les gérants et par les analystes.J’assumepleinementmon rôle deprésident, qui consiste surtout àmotiver l’équipe de gestion et àentretenir l’état d’esprit et laculture de l’entreprise.

En Chine, l’envie de gagners’exprime partoutJe suis devenu au fil des ans unpoil à gratter, et je ne suis plus ce-luiquidécidedevendreDanoneoud’acheter Air liquide. Surtout, jeveux prouver à tous que l’entre-prise peut se développer sans laprésence quotidienne de son fon-dateur. Petite sécurité technolo-gique :unBlackBerrypourrecevoircourriels et SMS exclusivement.Choc de la Chine, du camping

dans le désert duTaklamakan à lapollution de Pékin. Une densitéculturelle, géographique et indus-trielle animée par cette envie degagner qui s’exprime partout.Un mois et demi d’immersion,d’échanges et de rencontres quifont naître de drôles de question-nements : assiste-t-on à la nais-sance du meilleur capitalisme dumonde, le capitalisme encadré?Mais déjà une conviction : ce payscontinent possède tous les atoutspourcontinuersacroissanceau-delàdes trente ans « glorieux » qu’ilvient de connaître.En janvier, je reviens en France

pour la traditionnelle présenta-tion de notre stratégie d’investis-BOLIVIE. Excursion sur l’Altiplano, riche en minerais et métaux – notamment le précieux lithium.

A51ans,DidierLeMenestrel,présidentde lasociétédegestionFinancièredel’Echiquier, avoyagéuneannéedurantpourse confronter àl’inconnumaisaussi pournourrirla stratégiede sonentreprise.

Mon année de

patron globe-trotteur

LES ÉTAPES D’UN LONG PÉRIPLE

Pendant un an, Didier LeMenestrel a parcouru la planète à la recherche denouveaux terrains d’avenir pour sa société de gestion d’actifs et d’investissement.Une expérience riche en rencontres, en échanges et en questionnements.

PH

OTO

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CANADA

ARGENTINE

ILE DEPÂQUES

VIETNAMLAOS

CAMBODGE

MALAISIE

BIRMANIE

CHINE

JAPON

HONGKONG

AUSTRALIE

NOUVELLE-ZÉLANDE

ESPAGNE

CHILI

BOLIVIE

C

sement. Jenourrismonallocutionde mon expérience : je suis unvoyageur intervenant, maisd’abord un intervenant. Ensuite,direction l’Océanie et une Nou-velle-Zélande vue comme ungrand parc naturel. Pas d’enjeupour moi. Trop calme. Sauf letremblementde terredu22 février2011àChristchurch.Lepremierdenotrepériple.Le second, ce seraauJapon. Nous sommes depuis unejournée à Tokyo quand se dé-clenche le séismequi provoque lacatastrophe de Fukushima. Deuxminutes très longues à la sortie dumagasin Sega, dans le quartierd’Akihabara : tout s’arrête, les voi-tures s’immobilisent, un silenceglaçant. On n’entend que le bruit

des feuxde circulation. Solidaireset attentifs, les Japonais viennentspontanément nous rassurer.Je reviens en France pour le sé-

minaire de printemps que nousorganisons à Chamonix avec les80 membres de l’entreprise. Im-pressioncurieuse : lesnouveauxem-bauchés ne savent pas qui je suis.Défi intéressant : cela m’oblige àm’imposer par le fond et non parle titre. En juin, nous célébrons lesvingt ans de Financière de l’Echi-quier; 1600personnes sont reçuesaumuséedesArts forains, à Paris.Unegrande réussite, d’autant plusagréable que cette fois-ci j’ai laissécarte blanche à l’équipe.Enroutepour l’AmériqueduSud.

Il s’est passédix ansdepuis la ban-

queroute de l’Argentine, l’argentne circule toujours pas, et pour-tant ça marche. L’Europe finira-t-elle comme l’Argentinede2000?Autrequestionendécouvrant l’Al-tiplano : laBolivie, richede sesmi-nerais et de ses matières pre-mières, peut-elledevenirunenou-velle frontière boursière, à l’imagede son voisin péruvien?Impossiblederésisteràlatentation

de l’îledePâques.Etre tout auboutde tout et aumilieu de nulle part,mais aussi au cœurd’une riche ci-vilisation née et disparue sur unterritoire minuscule.

Une aventure personnelle,pas égoïstePendant l’été, après lesdeuxcoupsdeventduprintemps, lesmarchésfinanciers subissentune forte tem-pête. Jen’aipas l’ombred’undoute,je dois rentrer à Paris. Personnene comprend ce qui se passe, moinonplus. Je trouve la réponse à laquestionque jemeposais àTokyolors du tremblement de terre : lesévénements extérieurs peuventm’inciter à bousculer mes enviespersonnelles. Le sens des respon-sabilités, sûrement…Quand le temps se calme, nous

avons prévu de terminer notrevoyageen faisant ladeuxièmepar-tie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui avaitmarquéledébutdemonannéeoff. Labou-cle est bouclée.Tout nous semble loin, l’avant et

l’aprèsde ce voyage au long cours.Heureusement,nousnoussommesastreints à un compte rendu quo-tidien de nos pérégrinations. Plu-sieurs centaines de pages dontnous allons faire un livre. Justepour nous et pour nos proches,afindepartageruneaventurevrai-mentpersonnelle,mais surtoutpaségoïste. Vivement les prochainsvoyages d’investigation pour par-tager ces découvertes avec toutel’équipe : le centredumondeabas-culévers l’Asieet l’hémisphèreSud,l’avenir de nos gestions s’écrit àdesmilliersdekilomètresdeParis.C’est bien!zDIDIER LE MENESTREL,

AVEC CHRISTIAN DAVID

Vade-mecumdu bossvoyageur«S’avouer que nuln’est indispensable.»

«Configurer l’entre-prise pour qu’ellevive sans vous. »

«Avoir de bonsassociés et leur faireconfiance.»

«S’attacher àdécouvrir lemondedont on entendparler et que l’on neconnaît pas. »

«Se fier à son instinctet aux rencontrespour avancer sansprogramme.»

«Seprouverque l’on peut vivredemanièredifférente. »

«Ne pas se prendrepour Jim Rogers,cofondateur du fondsd’investissementQuantum, qui aparcouru desdizaines demilliersde kilomètres àmotoenChine dans lesannées 90, pourcomprendre lepays.»

«Lire JimRogers etNicolas Bouvier,surtout enAsie. »

WWW.LEXPANSION.COM | DÉCEMBRE 2011 129

CHINE. Sur les quais du port de YangShan, extension en eauxprofondes du port de Shanghai, le plus important du monde.

˙

128 DÉCEMBRE 2011 | WWW.LEXPANSION.COM

Perso aventure

AÉROPORT D’HANOI, le29 août 2010.Monpro-jet de quinqua se réa-lise avec un an de re-tard. J’avais décidé de

prendre une année sabbatiquepourmes 50 ans, fin 2009, afin devoyager à travers lemonde. Jemesuis fixé une mission utile à Fi-nancière de l’Echiquier, la sociétéde gestion d’actifs que j’ai créée ily a vingt ans : évaluer sur le terrainles pays d’avenir pourun investis-seur européen classique. Mais lacrise des subprimes et des pro-blèmes de santé m’ont fait re-pousser le départ d’un an.Vietnam,Cambodge,Laos : nous

commençons, avecmacompagne,notre périple par ce que les Fran-çais appelaient l’Indochine. Pour-

quoi? Parce que c’est déjà l’Asie etpas encore la Chine, de vrais paysen cours de développement. Uneimmersion longue – un mois auVietnam –, des rencontres avecdesfinanciers, des entrepreneurs,descommerçants…Dans ledeltaduMékong, je croiseMi, unboatpeo-ple qui, après avoir fait fortune auCanada, revient à l’endroit d’où ilétait parti pour y créer une entre-prise de produits chimiques. Noséchanges apportent des réponsesàdesquestionsque jemeposesansdoutemaladroitement : « Si tu re-commences aujourd’hui, tu faisquoi ? » L’exercice de la pageblanche, tellement utile dans no-tre métier d’investisseur.AParis, j’ai donné les clésde l’en-

treprise àStéphaneToullieux, no-

tre directeur général depuis cinqans, et àChristianGueugnier,monassocié historiquedansnotrehol-dingWeber. Jen’ai pas particuliè-rement prévenu nos clients. Celafait plusieurs années que la ges-tionne reposeplus surmes seulesépaules, car la méthode que j’aimiseenplaceest largementpartagéepar les gérants et par les analystes.J’assumepleinementmon rôle deprésident, qui consiste surtout àmotiver l’équipe de gestion et àentretenir l’état d’esprit et laculture de l’entreprise.

En Chine, l’envie de gagners’exprime partoutJe suis devenu au fil des ans unpoil à gratter, et je ne suis plus ce-luiquidécidedevendreDanoneoud’acheter Air liquide. Surtout, jeveux prouver à tous que l’entre-prise peut se développer sans laprésence quotidienne de son fon-dateur. Petite sécurité technolo-gique :unBlackBerrypourrecevoircourriels et SMS exclusivement.Choc de la Chine, du camping

dans le désert duTaklamakan à lapollution de Pékin. Une densitéculturelle, géographique et indus-trielle animée par cette envie degagner qui s’exprime partout.Un mois et demi d’immersion,d’échanges et de rencontres quifont naître de drôles de question-nements : assiste-t-on à la nais-sance du meilleur capitalisme dumonde, le capitalisme encadré?Mais déjà une conviction : ce payscontinent possède tous les atoutspourcontinuersacroissanceau-delàdes trente ans « glorieux » qu’ilvient de connaître.En janvier, je reviens en France

pour la traditionnelle présenta-tion de notre stratégie d’investis-BOLIVIE. Excursion sur l’Altiplano, riche en minerais et métaux – notamment le précieux lithium.

A51ans,DidierLeMenestrel,présidentde lasociétédegestionFinancièredel’Echiquier, avoyagéuneannéedurantpourse confronter àl’inconnumaisaussi pournourrirla stratégiede sonentreprise.

Mon année de

patron globe-trotteur

LES ÉTAPES D’UN LONG PÉRIPLE

Pendant un an, Didier LeMenestrel a parcouru la planète à la recherche denouveaux terrains d’avenir pour sa société de gestion d’actifs et d’investissement.Une expérience riche en rencontres, en échanges et en questionnements.

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